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Au Pays du Mufle: Ballades et Quatorzains

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BALLADE
POUR S'ENQUÉRIR DU SIEUR ALBERT JOUNET

Monsieur Jhouney s'appelle Jounet. Mais quand il publia les Lys noirs, recueil de vers «ivres d'Elohim» et consternants de platitude, il crut devoir adopter cette orthographe cabalistique, la jugeant plus convenable pour un mage qui s'effare «devant l'obscurité où s'enveloppe Iod-Héva l'Inaccessible».

L'Ouvreuse, lettre XXX.

D'où vient ce thaumaturge pour
Les vieilles gaupes claudicantes?
De Stockholm ou de Visapour,
Ou de Nancy que tu fréquentes,
Barrès aux lèvres éloquentes?
Sort-il de Tarbe ou de Java?
Place-t-il du vin, des toquantes,
Jhouney pochard d'Iod-Héva?
A-t-il, un soir de Iom Kippour,
Envoûté le bouc, ô Bacchantes?
Et sous les gibets—Alas poor
Yorick!—fané de vésicantes
Aigremoines et des acanthes?
Quel Brahmapoutra l'abreuva?
Quels lieb fraumilch? quels alicantes,
Jhouney pochard d'Iod-Héva?
Le gong, l'archiluth, le tambour
Mugissent toutes fois et quantes
G. Papus lui lit: A rebours.
Ceignez ses tempes coruscantes
De fleurs, marquises et pacantes!
Même, octroyez quelque linve à
Ce bonze honni des cruscantes,
Jhouney pochard d'Iod-Héva.

ENVOI

Sar Nébo, puisque tu décantes
L'escafignon cher à Çiva,
Dégrise en ces odeurs piquantes
Jhouney pochard d'Iod-Héva.
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