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Facecies et motz subtilz, d'aucuns excellens esprits et tresnobles seigneurs

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MOTZ SVBTILZ.

A qui ne deult, bien escorche. A chi non duole, ben scortega.
A l'aube des Vicontes, quand le Soleil est à my iambe. A l'alba di Vesconti ch'el Sol è a mezza gamba.
A la fumée, à l'eau, & au feu, on fait bien tost lieu. A fumo, acqua, e focho, presto se fa logo.
Au manger, Vita dulcedo, au payer, Ad te suspiramus. Al magnar, Vita dulcedo, al pagar, Ad te suspiramus.
Au temps que les sardines estoyent poissons. Al tempo che le sarde erano pesci.
Assez bien dance, à qui fortune chante. Assai ben bala, a cui fortuna sona.
Assez gaigne, qui putain perd. Assai guadagna, chi putana perde.
C'est vne pierre precieuse enchassée en plomb. L'è vna gemma ligata in piombo.
C'est vn arc de Surian, qui tire aux amis & aux ennemis. L'è vn arco Surian, che tira alli amici e a nemici.
Chacun vogue à la galliote: c'est à dire, tire à soy. Tutti voghano alla galiota, cio è, tirano a se.
Dame Bietrix, qui porte les patenostres, & iamais ne les dit. Donna Beatrice, che porta i pater nostri, e mai li dice.
Dueil de femme morte, dure iusques à la porte. Doglia di moglie morta, dura infino alla porta.
Elle en met cinq, & leue six. La buta cinque, e leua sei.
Espaules d'asne, bouche de couchon, oreilles de marchand. Spale d'asinello, bocca di porcello, orecchie di mercadante.
Ie vois ou le Pape, et l'Empereur, ne peuuent mander Ambassadeur. Voglio andar, doue il Papa e l'Imperator, non puol mandar Imbasciator.
Ie feray le gain de Casset, qui donnoit trois brebis noires, pour vne blanche. Faro il guadagno di Casseto, che daua tre pegore negre, per vna biancha.
Iamais ne fut si beau soulier, qu'il ne deuint layde sauatte. Non fu mai cossi bella scarpa, che non diuentasse brutta zauatta.
Ioye de cueur, fait beau taint de visage. Allegrezza di cuore, fa bella pelle di viso.
Il ha meilleur temps que le chien d'vn aueugle. Ha meglior tempo ch'el cane d'vn orbo.
Il ha mis la grand' bourse dans la petite. Ha messo la gran borsa nella picola.
Il ha le cerueau tourné à gauche. Ha senestrato il ceruello.
Il fait d'vne lance, vne espine, et d'vne chausse, vn bourseron. El fa d'vna lanza, vna spina, e d'vna calza, vn bursatto.
Il est de la complexion de ceux de Chiose, qui doiuent et font adiourner. E alla conditione de quelli da Chiosa, che debbono dar e fanno commandar.
Il est fourny d'entendement, comme vn oyson de creste. El gh'auanza el senno, come fa la cresta a le ocche.
Il est des soldatz de Trenche, qui sont trente six pour arracher vne raue. E d'i soldati di Trencha, ch'andauano trente sei a cauar vna rana.
Il est de la condition des ancres, qui sont tousiours en l'eau, et n'apprennent iamais à nouër. E alla condition delle anchore, che stanno sempre in l'acqua, e mai imparano a nodar.
Il est comme le lieutenant de Senegal, qui commande & fait luy mesmes. El fa come el Podesta de Senegaglia, che comanda e fa lui stesso.
Il desroberoit l'oeuf souz la geline. El rubareue l'ouo sotto la galina.
Il fait comme le Singe, qui ha la bouche plaine, et demande encor à manger. El fa come la simia, che ha la bocca piena, e domanda anchor da mangiar.
Il fut nay la nuit saint Vidal, il ne peut rien apprendre. E nasciuto la notte S. Vidale, non puol imparar niente.
Il ne veut, ne tenir, n'escorcher. Non vol tenir, ne scortegar.
Il ne me voudroit à peine auoir regardé en peinture. Non me vorria a pena veder depento.
Il ne pouuoit manier la farine à son aise. El non poteua maneggiar la farina a suo modo.
Il me voudroit monstrer la Lune dans le puis. El me vorria mostrar la Luna nel pozzo.
Il n'apperceuroit pas vn corbeau en vn seau de laict. El non vederia vn corno in vn caldin de late.
Ilz mangent la lentille aueq la fourchette. El magna la lente, con la forcinola.
Il ne veut pas que les oyes viuent aupres du paillier. Non vole che le ocche viuano arente el pagliaro.
Il paye des talons. El paga de calcagni.
Il iroit en enfer, l'espée au poing. El andaria a casa del diauolo con la spada in man.
Il ne luy souuient despuis le nez iusques à la bouche. El non se ricorda del naso alla bocca.
Il se repute vn Seneque d'Espagne. El se tien vn Seneca di Spagna.
Il se veut cacher dans vn pré fauché. El se vol ascondere in vn prato segado.
Il se noye dans vn verre d'eau. El s'anega in vn gotto d'acqua.
Il se plaint de grasse souppe. El se lamenta del brodo grasso.
Il se cuide seigner, et se met le doigt dans les yeux. El se crede segnar, e se da d'i ditti nelli occhi.
Il va comme vne mouche sans teste. El va come vna mosca senza capo.
Il veut tirer la coleuure du trou, aueq les mains d'autruy. El vol tirar la bissa del buso, con le man d'altri.
Il veut les oeufz & les gelines. El vol l'oue e le galline.
Il vent la peau, deuant qu'il ayt prins l'Ours. Vende la pelle, prima che habbia pigliato l'Orso.
L'abondance des choses, engendre ennuy. L'habondantia delle cosse, ingenera fastidio.
La iambe fait, ce que veut le genouil. La gamba fa, quel che vol el genocchio.
La Brebis qui doit estre au Loup, faut qu'elle luy vienne. La pegora che deb'esser del Lupo, bisogna che la sia.
La mort des Loups, c'est la santé des Brebis. La morte de Lupi, è sanita delle Pegore.
La bonne mere ne dit pas voulez vous. La buona madre non dice volete.
Le moulin est fermé, l'Asne s'esbat. L'è serrato el molin, l'Asino tresca.
Le trop et trop peu, rompt le ieu. El molto e poco, rompe il gioco.
Le feu, l'amour, aussi la toux, se connoissent par dessus tous. El fuogo, l'amor, e la tosse, sopra tutti se conosce.
Le chien eschaudé de l'eau chaude, ha peur de la froide. El cane scotato dell'acqua calda, ha paura della fredda.
Le ieu de la main, desplaist iusques aux poulx. El giocar de mani, dispiace sino a i pedocchi.
Le beau du Ieu, c'est quand on fait et parle peu. El bel del gioco, è far fatti e parlar poco.
Le Loup pleure la Brebis, et puis la mange. El Lupo piange la pegora, poi la magna.
Le chien de vigneron, ne mange les choulx, et s'il ne veut qu'autres en mangent. El can de vignari, non mangia le verze ne le lassa mangiar ad altri.
Le cheual vaut, autant qu'il va. El caual, tanto val, quanto el va.
Le moyne preschoit, qu'il ne falloit point desrober, et luy mesmes auoit l'oye, dans son capulaire. El frate predicaua che non se douesse rubar, e lui hauea l'occha, nel capulario.
Les folz font la feste, et les sages en prennent l'esbat. I matti fan le feste, e i sauij le galdeno.
Les femmes de bien, n'ont yeux n'aureilles. Le donne da ben, non hanno ne occhi ne orecchie.
Mal an, & femme, ne manquent iamais. Mal'anno, e moglie, non manchano mai.
Mieux vaut donner la laine, que l'ouaille. Meglio è dar la lana, che la pegora.
Medecin piteux, fait playe venimeuse. Medico pietoso, fa piaga venenosa.
N'aiouste foy à femme aucune, Elle change comme la Lune. Non creder a femina alcuna, che la se volta come fa la Luna.
Ne femme ne toile, ne prens à lueur de chandele. Ne femina ne tela, non pigliar a la candela.
Ne l'oeil sur lettre, ne la main en bourse d'autruy. Ne occhi in lettera, ne man in tasca d'altrui.
Ne iette tant le tien aueq les mains, que tu ne l'alles chercher aueq les piedz. Non gettar del tuo tanto con le mani, che tu el vadi poi cercando con i piedi.
N'y ha vertu, que pauureté ne gaste. Non è virtu, che pouer non gasti.
Oy, voy, et te tais, si tu veux viure en paix. Aldi, vedi, e tace, se voi viuere in pace.
Once d'estat, liure d'or. Onza di stato, libra d'oro.
On baille bien les offices: mais on ne baille pas l'entendement. Se danno bene gli vffici, ma non se da il senno.
Ou sers comme vn Serf, ou t'enfuy comme vn Cerf. O serui come seruo, o fuggi come Ceruo.
Ou cuit, ou cru, le feu l'ha veu. O cotto, o crudo, el focho l'ha veduto.
Ou est le mal, s'attache la sansue. Doue è il male, s'appica la sansuga.
Ou y ha femmes et oysons, il y ha paroles à foisons. Doue sono femine e ocche, non se sono parole poche.
Peu de sens suffit, à qui fortune dit. Pocho senno basta, a cui fortuna sona.
Plume à plume, on pele l'oye. Piuma a piuma, se pela l'occha.
Pauure la maison, ou les gelines chantent, et le coq se taist. Trista quella casa, doue le galine cantano, e'l gallo tase.
Quand Dieu ne veut, le saint ne peut. Quando Dio non vol, el santo non puol.
Qui pour autre respond, pour soy paye. Chi per altri promette, per se paga.
Qui de geline naist, faut qu'il becque. Chi de galina nasce, conuien che ruspe.
Sept choses pense l'asne, et huit l'Asnier. Sette cosse pensa l'Asino, e otto l'Asinaro.
Toutes les armeures de Bresse n'armeroyent pas la peur. Tutte le arme da Bressa, non armariano la paura.
Trente Moynes et vn Abbé, ne feroyent chier vn Asne outre son gré. Trenta Monachi, e vno Abbate, non fariano cagar un Asino a mal suo grado.
Tu es parent de l'Asne Balaan, qui porte le vin, et boit l'eau. Tu sei parente de l'Asino di Balaam, che porta el vin, e beue l'acqua.
Tu es de la complexion des Nonnains de Gennes, qu'apres qu'elles sont reuenues des estuues, demandent congé à l'Abbesse. Tu sei alla conditione delle Monache di Genoa, che poi che sono tornate del bagno, domandano licentia all'Abbadessa.
Tu enuoyes vn peigne, à vn chauue. Tu mandi vn pettene a vn caluo.
Tu piles eau dans vn mortier. Tu pesti acqua in vn mortaro.
Tu presches au mur, au vent, et à vn sourd. Tu predichi al muro, al vento, e a vn sordo.
Voz paroles tiennent de l'Autruche, qui n'est ne beste, n'oyseau. Le vostre parole hanno de'l Struzzo, che non è ne bestia ne vccello.
Vn oeil à la paesle, et l'autre au chat. Vn'occhio alla padella, e l'altro al gatto.

Fin du present Liure.

NOTES DU TRANSCRIPTEUR

On a conservé à l'identique l'orthographe et la ponctuation de l'original, en résolvant toutefois les abréviations par symboles conventionnels (de type Cõme pour Comme).

Certaines erreurs typographiques manifestes ont été corrigées (Logat > Legat, qu'l > qu'il, Chestien > Chrestien, narché > marché, etc.)

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