French Conversation and Composition
The Project Gutenberg eBook of French Conversation and Composition
Title: French Conversation and Composition
Author: Harry Vincent Wann
Release date: March 1, 2004 [eBook #11748]
Most recently updated: October 28, 2024
Language: English, French
Credits: Produced by Robert J. Hall.
FRENCH CONVERSATION
AND COMPOSITION
BY HARRY VINCENT WANN, M.A.
PROFESSOR OF ROMANCE LANGUAGES
INDIANA STATE NORMAL SCHOOL
PREFACE
This little volume has been prepared with a twofold purpose in mind: to provide material (1) for conversation and (2) for a review in the elementary principles of the grammar.
To attempt to stimulate spontaneous conversation, even on simple subjects, without the aid of a French model, not only is hazardous but often becomes aimless, and at best results in the acquisition of a limited vocabulary. Furthermore, it requires a skilful teacher to adapt to such purposes the substance of a text prepared with a totally different end in view.
The author, in the course of five years' experience with conversation classes in the University of Michigan, had difficulty in finding material for this work in a form that was adapted peculiarly to his needs. Plays and anecdotes were found to yield the best results.
Another need is that of books offering a systematic review of the first year's work. In every class will be found a certain per cent of students who translate readily but who have only a hazy notion as to the practical application of some of the most fundamental principles of the grammar.
It is hoped that this book will help to fill the two needs above referred to. The anecdotes have been selected from a large number used by the author in conversational classes and drawn from a great variety of sources, many of which will be readily recognized. He is in a number of cases indebted to Claude Augé's excellent grammar. Most of the anecdotes have been adapted to the author's purpose of illustrating grammatical principles. Questionnaires have been inserted.
In the preparation of the vocabulaire, the Petit Larousse and Hatzfeld-Darmesteter dictionaries have been freely consulted. Students will at first require some aid and encouragement from the teacher, in the use of the all-French vocabulary; but they can be made, in a surprisingly short time, to form the habit of using a French dictionary by preference, and of doing a large part of their thinking in French.
It is suggested that the book be used on certain days of the week only, to supplement the student's reading texts, and provide the sort of exercise indicated by its title. It is not intended as a reader.
The author's thanks are due to his former colleague, Professor Hugo P. Thieme, of the University of Michigan, for many helpful suggestions and criticisms, as well as to Professor René Talamon, of the same institution, who kindly assisted in reading the proof.
TABLE OF CONTENTS
Use of definite and indefinite articles.--Simple interrogation.--Contraction of de and à with definite article.--Possessive case of nouns.--Chez.
Possessive adjectives.
Position of adjectives.--Irregular adjectives.--Compound subject, agreement.--Forms and use of lequel.
Future and conditional tenses.--The demonstrative adjective.--Meanings of present tense.--Est-ce que.--Use of past tenses.
Voici.--Voilà.--Il y a.--Expressions with Avoir.--Se trouver.--Aimer mieux.--Venir de.
Comparison of adjectives and adverbs.
Partitives and expressions of quantity.
Conjunctive pronouns.
Compound tenses.--Avoir and Être as auxiliaries.--Agreement of past participles: Avoir verbs.
Agreement of participles: Reflexive verbs.
Agreement of participles: Passive verbs.--Substitutes for the passive.
Agreement of participles: Intransitive verbs conjugated with Être.
Disjunctive pronouns.
Possessive pronouns.--Word order in interrogative sentences.--Definite article used for possessive adjective.
Pronominal use of en and y.--Order in the sentence.
Relative pronouns.
Demonstrative pronouns.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XVIII.
Use of prepositions with infinitives.
Interrogatives.--Relative que in emphatic inversions.--Idioms.
Negatives.--Order of negative particles with infinitive.--Omission of pas.--Que introducing oui, non, etc.--Idioms.
Articles.--Omission of indefinite article.--Distributive use of indefinite article.--Numerals.--Age.--Dates.--Fractions.
Impersonal verbs.--Use of falloir.--Present participles.--Relative clause used for active infinitive or present participle.--Weather and time.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XXIII.
The causative construction.--Active infinitive with faire, laisser, entendre, and voir.
Idiomatic use of tenses.--Inverted order.
1. L'HONNÊTETÉ RÉCOMPENSÉE
Le grand Molière donna une fois, par erreur, un louis d'or à un mendiant tout déguenillé, qui lui avait demandé l'aumône. Le pauvre homme, en s'éloignant, s'aperçoit de l'erreur et court aussitôt après Molière. «Vous vous êtes trompé, lui dit-il: vous m'avez donné un louis d'or au lieu d'un sou.» Molière, étonné, lui dit de le garder, et lui en donna un autre pour le récompenser de sa probité, en s'écriant: «Où l'honnêteté va-t-elle se nicher?»
Quelle erreur Molière a-t-il faite un jour?--Le mendiant s'en est-il douté?--A-t-il agi selon les principes acceptés de la généralité des hommes?--Molière a-t-il été touché de ce trait de probité?--Quelle récompense a-t-il accordée à ce phénix des honnêtes hommes?--Les hommes sont-ils d'ordinaire si honnêtes?
Racontez cette anecdote en cent mots.
2. LA VISITE RENDUE
Le nom de Voltaire est universellement connu. Il n'en est pas tout à fait de même de son ami Piron; toutefois suffira-t-il de dire qu'il a été l'auteur d'un grand nombre de satires et de chansons spirituelles, quoique licencieuses.
Une fois Voltaire et Piron étaient allés passer quelque temps dans un château. Un jour Piron écrivit sur la porte de Voltaire le mot Coquin. Sitôt que Voltaire le vit, il se rendit chez Piron, qui lui dit: «Quel hasard me procure l'avantage de vous voir?--Monsieur, lui répondit Voltaire, j'ai vu votre nom sur ma porte, et je m'empresse de vous rendre ma visite.»
À quel titre le nom de Voltaire est-it célèbre?--Le nom de Piron est-il aussi connu que celui du philosophe?--Dans quel genre a-t-il montré du mérite?--Où séjournaient les deux auteurs?--Quel tour Piron a-t-il joué à Voltaire?--Qu'est-ce que celui-ci a fait sur-le-champ?
Faites ce récit de mémoire.
3. LE DOMINO JAUNE
Sous Louis XVI, à l'occasion de la naissance du dauphin, une grande fête fut donnée à Versailles, et l'histoire anecdotique du règne a attaché un plaisant souvenir au bal qui la termina. Un buffet, orné superbement, offrait aux danseurs une collation apprêtée avec une royale magnificence. Les regards des spectateurs furent bientôt attirés sur une personne de haute taille, couverte d'un domino jaune, que trois ou quatre fois déjà on avait vue s'approcher du buffet. Douée d'un appétit de Gargantua, et brûlée sans doute d'une soif inextinguible, elle mangeait et buvait d'une façon prodigieuse.
La surprise se trouva changée en stupéfaction, lorsqu'on aperçut le domino jaune attablé pour la cinquième fois, et que les mets eurent recommencé à disparaître dans son estomac insatiable. On se demandait: «Quel est donc ce masque à l'appétit si prodigieux?» Et les vieux courtisans se disaient entre eux: «Les plus grands mangeurs que nous ayons[1] entendu vanter n'approchaient pas de celui-ci.» Informations prises, il se trouva que les gardes françaises préposées à la garde du château avaient imaginé la plaisanterie suivante: le déguisement était revêtu à tour de rôle par chacun de ces espiègles soldats, et ils participaient ainsi aux joies de la fête. Instruite de cette mascarade amusante, la reine en rit beaucoup. Les officiers furent priés de fermer les yeux sur cette escapade, et les ordonnateurs du bal invités à veiller au renouvellement ininterrompu des provisions du buffet.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Sous quel règne a-t-on donné cette fête, et à quelle occasion?--Qu'est-ce que le buffet offrait aux danseurs?--Qui est-ce qui a attiré les regards des spectateurs?--De quoi cette personne était-elle couverte?--De quel meuble s'est-elle approchée?--Était-elle douée d'un grand appétit?--Comment mangeait-elle?--Qu'est-ce que les spectateurs se demandaient enfin?--Gargantua aurait-il approché du gourmand du bal?--Qui avait été préposé à la garde du château?--Quelle plaisanterie avait-on imaginée pour participer aux joies de la fête?--La reine a-t-elle ri de la mascarade?--A-t-on continué de veiller au renouvellement des provisions du buffet?
Cherchez des antonymes à dix mots de cette histoire.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON I
Use of definite and indefinite articles.--Simple interrogation.--Contraction of de and à with definite article.--Possessive case of nouns.--Chez.
Examples
| La France est un beau pays. | France is a beautiful country. |
| Les chevaux sont utiles. | Horses are useful. |
| Je donne ces fruits au professeur, la femme, à l'homme, aux garçons, aux petites filles, etc. | I give this fruit to the teacher, to the woman, to the man, etc. |
| Les livres de la femme, du jeune homme, de l'élève, des enfants, des petites filles. | The woman's books, the young man's, the pupil's, etc. |
| Où est le père de Jean? Est-il chez le professeur? | Where is John's father? Is he at the teacher's? |
| A-t-il un livre? | Has he a book? |
A. 1. Molière is going to give a sou to the beggar. 2. Honesty is a good thing.[1] 3. He rewarded the beggar's honesty. 4. Voltaire's name is well known. 5. He was Piron's friend. 6. He spent some time at Piron's house.[2] 7. They[3] gave[4] a fête on the occasion of the dauphin's birth. 8. The soldier's appetite was prodigious. 9. The king's officers were at Molière's house. 10. The man with the insatiable stomach approaches[5] the buffet. 11. The beggar notices[6] Molière's mistake. 12. Will you be at the dauphin's castle? 13. I shall be at the queen's castle. 14. Does he give the beggar a sou?
[Footnotes 1: chose (f.). 2: omit. 3: on. 4: past indefinite. 5: s'approcher de. 6: s'apercevoir de (become aware of).]
B. 1. The king's officers did not laugh at[1] the joke. 2. The surprise of the old courtiers was[2] great. 3. Voltaire was a famous author. 4. The servant's master will not be at the castle. 5. He wouldn't have[3] gone to[4] see the servant. 6. The man with[5] the yellow mask had gone to the château. 7. The beggar does not notice[6] the mistake at once. 8. I wondered[7] who was the man with[5] the insatiable stomach. 9. The king winked at[8] the prank. 10. They noticed[9] the soldier in the room for the fifth time. 11. When he had[10] eaten, he withdrew. 12. He is mistaken,[11] he did not see the king. 13. I have been to[4] see John. 14. The soldiers disappear in turns.[12] 15. The officer was put in charge of the château. 16. He will see to the replenishment of the provisions. 17. He is the biggest eater I have[13] ever seen.
[Footnotes 1: de. 2: past definite. 3: être. 4: omit. 5: à. 6: s'apercevoir de. 7: se demander. 8: fermer les yeux sur. 9: apercevoir (perceive concretely). 10: eut. 11: se tromper. 12: à tour de rôle. 13: Why subjunctive?]
4. TROP DE ZÈLE
Un fabricant avait congédié son gérant. Un ami s'en étonnait. «Comment! vous êtes brouillé avec votre homme d'affaires? Je suis très surpris que vous puissiez[1] vous passer de lui. Il prenait, disiez-vous, vos intérêts avec une ardeur!--Certainement, il a d'abord pris mes intérêts, mais il a fini par prendre aussi mon capital!»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Qui le fabricant s'était-il vu forcé de renvoyer?--Son ami avait-il prévu une telle décision?--Sur quoi avait-il basé son opinion de l'homme d'affaires?--Cette opinion s'est-elle trouvée être bien fondée?
5. PITIÉ TOUCHANTE
C'était pendant la guerre de Crimée. Un soir de combat, deux blessés gisaient côte à côte sur le champ de bataille. La nuit tomba, et le froid terrible qui sévissait augmenta encore leurs souffrances. Ils essayèrent d'échanger quelques paroles, mais ils ne se comprirent pas, car l'un était un Français et l'autre était un Russe. Le sommeil vint enfin clore leurs yeux. Hélas! ceux du Français ne devaient plus voir le jour.
Le matin, en s'éveillant, le Russe vit sur lui un manteau qui ne lui appartenait pas. Son voisin ne bougeait plus. Ce généreux adversaire, sentant approcher la mort, avait jeté sur son compagnon d'infortune un vêtement qui désormais lui était inutile. Il avait ainsi mis en pratique cette maxime: Soyons bons, même envers nos ennemis.--(D'après BERSOT.)
Où les deux blessés se trouvaient-ils?--Qu'est-ce qui augmentait leurs souffrances?--Ont-ils essayé de se parler?--Pourquoi ne pouvaient-ils se faire comprendre?--Qu'est-ce qui a fermé enfin leurs yeux?--Le lendemain matin, qu'est-ce que le Russe a vu?--Pourquoi le Français avait-il jeté son manteau sur le Russe?
Donnez votre idée de la morale de cette histoire.
6. LA MÉFIANCE EST MÈRE DE LA SÛRETÉ
Un particulier avait la réputation de bien faire le café. C'est un talent et notre homme le savait bien. Un jour il reçoit une lettre où, avec les compliments les plus flatteurs sur son talent, on le priait d'envoyer sa recette.
Le grand homme se rend avec joie à cette demande, et remercie l'auteur de la lettre de la bonne opinion qu'il a de lui; puis, saisi tout à coup de méfiance, il ajoute: j'espère cependant que votre demande n'est pas une ruse pour vous procurer mon autographe.
Quel don notre homme avait-il?--S'en faisait-il fort?--Le bruit de son talent s'est-il répandu?--Quelle demande ce monsieur a-t-il reçue un jour?--S'y est-it rendu?--De quelle arrière-pensée a-t-il été tout à coup saisi?
7. AUGUSTE ET LE VÉTÉRAN
Le succès de nos affaires dépend souvent de notre présence d'esprit.
Un vieux soldat d'Auguste, qui s'était distingué par sa bravoure et ses actions d'éclat, fut cité en justice sur une fausse accusation. Il craignait d'être condamné, car son adversaire était un grand officier de la cour. En cette conjoncture difficile, il pria l'empereur lui-même de prendre en main sa défense. Auguste appela un de ses courtisans et lui dit: «Je te recommande de faire ton possible pour faire acquitter ce brave homme. Et toi, continua-t-il en s'adressant au vétéran, va en paix: tes affaires sont en bonnes mains, ta cause triomphera.--Mon puissant empereur, répliqua le soldat, quand votre pouvoir fut menacé à la bataille d'Actium, je n'ai point chargé un autre du soin de votre défense. J'ai combattu moi-même, exposant ma vie pour sauver vos jours. Voyez ces cicatrices! Ces traces ineffaçables prouvent avec quel dévouement je vous ai servi!» En même temps il découvrit sa poitrine pour montrer les blessures qu'il avait reçues. Cet appel hardi à de vieux souvenirs valut au vétéran la protection efficace de l'empereur qui lui fit gagner sa cause.
De quoi dépend quelquefois le succès de nos affaires?--Comment le vieux soldat s'était-il distingué?--Qu'est-ce qui lui est arrivé un jour?--Quel était son adversaire?--Quelle prière a-t-il adressée à l'empereur?--Entre les mains de qui l'empereur voulait-il laisser l'affaire?--Comment a-t-il voulu rassurer le soldat?--Mais qu'est-ce que celui-ci a trouvé à redire à cela?--Quelles preuves a-t-il montrées de son dévouement?--Qu'est-ce que son appel lui a valu?
Donnez un synonyme à chacun des mots suivants: soldat, bravoure, adversaire, prier, brave, vétéran.
8. LE MÉDECIN ET SA MULE
Un Esculape, monté sur sa mule, allait voir un malade qui avait un apostème dans le larynx. Notre docteur rencontre une connaissance à la porte même de son client. Il quitte les étriers pour causer plus à son aise, et laisse sa monture qui, trouvant la porte ouverte, pénètre toute seule dans la maison. La chambre du malade était au niveau du sol. La mule, d'un pas délibéré, et toute enharnachée, pénètre dans l'appartement où le pauvre diable était couché. Celui-ci, qui entend du bruit, s'imagine que c'est le docteur, et avance son pouls sans se retourner. La mule, qui voit un bras tendu devant elle sans savoir pourquoi, saisit le poignet avec les dents. Le malade, épouvanté, tourne la tête et saute au bas du lit pour chasser l'animal; puis il est pris d'un tel accès de rire, que l'apostème en crève.
Le docteur, qui survient, veut flapper la mule à coups de cravache. Mais le malade s'écrie: «Arrêtez, monsieur le docteur! il y a de quoi être émerveillé de l'aventure: votre mule a guéri le mal dont toute votre science ne pouvait venir à bout. Désormais, s'il m'arrivait de retomber dans ce piteux état, envoyez-moi votre mule, et restez en paix chez vous.»
Le médecin où allait-il?--Allait-il à pied?--De quoi souffrait son client?--Où le médecin s'est-il arrêté en route?--Est-il descendu de sa mule?--Qu'a fait la bête ensuite?--L'entrée de la maison était-elle facile?--Le malade a-t-il entendu entrer quelqu'un?--Qu'a-t-il pensé?--En quelle posture le malade se trouvait-il?--La mule a-t-elle voulu jouer le rôle de médecin?--A-t-elle tâté le pouls du client?--Celui-ci a-t-il été surpris de trouver la mule dans sa chambre?--Quel heureux effet la peur du malade a-t-elle eu?--Quel conseil cet homme a-t-il donné au médecin?
Écrivez cette histoire en 200 mots.
Cherchez un verbe, s'il y en a, pour tous les substantifs dans cette histoire: e.g. connaissance: connaître.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON II
Review forms and use of possessive adjectives.
A. 1. His success will depend on his presence of mind. 2. Their adversary was a veteran, distinguished for his courage. 3. We begged the soldiers to take our defense in hand. 4. The terrible cold will increase our sufferings. 5. His eyes were to[1] see the light no more. 6. Our friends will do their utmost to win our case. 7. The memory of my wounds will win[2] me his protection. 8. I will take charge of your (familiar form) defense. 9. Your wounds are terrible but your cause will triumph. 10. When my power was menaced, you showed your bravery. 11. Your appeal has won you my protection. 12. I threw my cloak over my companion. 13. Our neighbors have yielded to our request. 14. Your enemy has exposed his life to save his emperor. 15. His accusation is false, and my cause is in good hands.
[Footnotes 1: Use devoir. 2: Use valoir.]
B. Word study, based on «Le médecin et sa mule.» Use synonyms for words in italics.
1. The doctor is going to see his patients. 2. He meets some[1] friends. 3. They are mounted on their mules. 4. They dismount to talk more conveniently, and let go their mounts. 5. Our mules are going to get into the house, says the doctor. 6. My patient lives on the ground floor. 7. One of the mules enters with[2] a deliberate step. 8. The poor man thinks it is his doctor. 9. He holds out[3] his pulse, without turning.[4] 10. The doctor, frightened, comes in to chase out[3] his mule. 11. I don't know why you want to strike your mule, says the patient. 12. I am wonderstruck that your mule has[5] cured my illness. 13. Henceforth stay at home.
[Footnotes 1: des. 2: de. 3: omit. 4: infinitive. 5: Why subjunctive?]
C. Learn synonyms for larynx, connaissance, client, pénétrer, bruit, animal, chasser, saisir, frapper, arrêter, désormais, piteux.
9. L'ENTENTE CORDIALE
Une dame voulait faire entendre à sa nouvelle servante qu'elle devait ménager ses paroles. «Je dois vous dire tout d'abord, lui dit-elle, que je puis tout supporter, excepté qu'on me réplique[1]--Madame est exactement comme moi, répondit la domestique, nous nous entendrons très bien.»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Quel avertissement la dame a-t-elle donné à sa bonne?--Les domestiques se gardent-ils toujours de répliquer à leurs maîtresses?--Comment cette bonne a-t-elle compris la chose?--Pourquoi comptait-elle sur un accord parfait avec Madame?
Trouver un nom pour tous les verbes: e.g. voulait, vouloir.
10. LA REINE BARBUE
Avant la restauration de Charles II, les femmes ne montaient pas sur la scène, et les rôles des femmes, au théâtre anglais, étaient remplis par des jeunes gens en habits de femme. Il résultait souvent de cette absence du beau sexe, le plus bel ornement du théâtre, les scènes les plus ridicules. Un jour, le roi étant arrivé au théâtre un peu plus tôt qu'à l'ordinaire, et s'impatientant de ce qu'on ne levait pas la toile, envoya un de ses officiers pour savoir quelle était la cause de ce retard inaccoutumé. Le directeur, sachant que la meilleure excuse qu'il pût donner au grand monarque était de lui dire la vérité, alla à sa loge et lui dit; «Sire, la reine n'est pas encore rasée.» Et, en effet, on était en train de raser le jeune homme qui devait remplir ce rôle.
Qui faisait, autrefois, les rôles des femmes au théâtre anglais?--Qu'est-ce qui résultait souvent de ce fait?--Le roi arrivait-il toujours à la même heure au théâtre?--De quoi s'est-il impatienté un jour?--Quelle commission a-t-il donnée à l'un de ses officiers?--Quel parti le directeur a-t-il pris?--Comment a-t-il dû s'excuser?--Qu'est-ce qu'on était en train de faire?
Écrivez ce récit en 150 mots.
Formez un adjectif de tous les noms et de tous les verbes: e.g. restauration: restauré.
11. L'AVOCAT ET LE CLIENT
Le locataire d'un appartement alla trouver un avocat et déposa dix francs sur son bureau en lui disant: «Le plâtre de mon appartement tombe de tous les côtés, et je crains que si je le remplace et en déduis le prix sur le montant du loyer, le propriétaire ne refuse[1] d'accepter la réduction. Quel est votre conseil? Qu'est-ce que je devrais faire?»
L'avocat, après avoir empoché l'argent, répond, sans se retourner: «Déménagez. Bonjour.»
[Footnote 1: Why subjunctive? Notice use of ne.]
Quel client s'est présenté chez l'avocat?--Dans quel dilemme s'agitait-il?--Le conseil de l'avocat a-t-il été pratique?--A-t-il dû consoler le client?
12. L'INGRATITUDE
Un soir, le vieux Lucas, assis au coin du foyer en attendant le repas, disait à sa femme Fanchon, âgée comme lui: «Oh! si notre fils Jean pouvait obtenir cette bonne place de garde-chasse qui est vacante au château!... Que je serais fier et content!... Ma femme, c'est le nouvel intendant qui doit donner l'emploi. Je crois que ces belles poires que nous avons là lui feraient plaisir. Demain, dès ton réveil, arrange-les dans une jolie corbeille ronde, mets ton chapeau nef, et va les lui porter. C'est avec un petit cadeau à la main, vois-tu, qu'il sied de demander une grande faveur. Tu laisseras entendre que bientôt nous aurons du chasselas exquis, et que si nos vœux pouvaient se réaliser...--Je comprends,» repartit la vieille Fanchon. Les rusés compères en étaient là quand l'intendant arrive chez eux l'air joyeux et pressé. «Vivat! s'écrie-t-il dès le seuil. J'ai si bien fait que Jean a la place. Jean est garde-chasse!» Voilà le vieil homme qui se confond aussitôt en remerciements. Fanchon, aussi, était folle de joie. Enfin l'intendant part. «Quel brave homme! quel excellent homme!... fait le vieux Lucas... Femme, demain nous devrons vendre nos poires au marché.»
Les mauvais hommes, quand ils désirent obtenir une faveur, promettent monts et merveilles à celui de qui dépend leur sort. Ils sont remplis de bonnes intentions à son égard. Leur ambition satisfaite, its oublient leur bienfaiteur et témoignent envers lui de la noire ingratitude.--(D'après CLAUDE AUGÉ.)
Où le vieil homme était-il assis?--Qu'attendait-il?--À qui parlait-il?--Quelle place son fils sollicitait-il?--Qui pouvait lui accorder la place?--Chez qui la vieille Fanchon devait-elle porter les belles poires?--Dans quel but?--Est-ce qu'elle a compris l'idée de Lucas?--Qui arrive en ce moment?--Quel air avait-il?--Quelle nouvelle apportait-il?--Les vieillards l'ont-ils remercié?--Ont-ils changé de programme plus tard?--Que sont devenues les poires?--Dites la morale de cette anecdote.
Quels sont, dans cette histoire, les mots les plus usuels? Les plus difficiles?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON III
Position of adjectives.--Irregular adjectives.--Compound subject, agreement.--Forms and use of quel.
Examples
| Un bon garçon, Une petite femme, le jeune homme, les chevaux noirs, l'école française, la table ronde, la porte ouverte, un livre excellent. | A good boy, a little woman, the young man, the black horses, the French school, the round table, the open door, an excellent book. |
| Le père et ses fils sont grand. | The father and his sons are tall. |
| Le père et ses filles sont grands. | The father and his daughters are tall. |
| Les portes et les fenêtres sont ouvertes. | The doors and windows are open. |
| Un homme brave, un brave homme. | A brave man, a worthy man. |
| Un beau garçon, un bel homme, une belle femme. | A handsome boy, man, woman. |
| Quel livre avez-vous? Quelle plume? Quels hommes? Quelles femmes? Quel homme! | What book have you? What pen? What men? What women? What a man! |
A. 1. The young women were not at the theater. 2. The king is a ridiculous man. 3. The officer's clothes were very fine. 4. I noticed the absence of the fair sex. 5. French gamekeepers are proud of their lot. 6. Lucas is a homely[1] man. 7. If she could[2] get the empty place, she would be happy. 8. Old women[3] do not go on the stage. 9. Poor Fanny[3] carries the pears to market. 10. The poor man asks for[4] a new place. 11. Bad men[3] are often full of good intentions. 12. Fanny is a pretty woman. 13. She fills a difficult[5] rôle. 14. Old Lucas wore[6] a black hat. 15. Lucas and his wife are very old. 16. What a[4] pleasure! Jean will be mad with joy. 17. I want them[7] to raise the curtain at once.[8]
[Footnotes 1: laid. 2: imperfect tense. 3: Use definite article. 4: omit. 5: difficile. 6: porter. 7: qu'on followed by subjunctive. 8: tout de suite.]
B. Notice various meanings of devoir.
| Il doit être ici. | Must be, probably is. |
| Je dois partir demain. | I am to leave to-morrow. |
| Je devais partir hier. | I was to leave yesterday. |
| Il devra revenir. | Will have to... |
| Ils ont dû vendre leur maison. | Have had to... |
| Elle aurait dû le faire. | Ought to have done... |
| Ils devraient étudier. | Ought to study... |
| Il aura dû s'arrêter. | Must have had to... |
| Etc. | |
1. The king must be a ridiculous man. 2. Lucas was a homely man but his little gift must have pleased[1] Fanny. 3. She looked[2] happy, seated by the fireside. 4. Poor Fanny was to carry the beautiful pears to market. 5. I had gotten that far[3] when John arrived. 6. They have let it[4] be understood[5] that they are going to move. 7. I was supposed to fill a hard rôle. 8. The old king must have gotten impatient.[6] 9. You ought to have told me in the first place what[7] was the cause of the delay. 10. They were in the act[8] of raising the curtain, when the king arrived. 11. You will have to hold your tongue, otherwise[9] we will not get along together very well. 12. One[10] ought not to forget one's[11] benefactors. 13. If Jean wanted to get the place, he ought not to have forgotten the pears. 14. Where is Jean? He must be at the steward's. 15. Where have we gotten to? [12] 16. The steward was a worthy[13] man. 17. The new servant must have forgotten her good intentions. 18. The king wanted them[14] to raise the curtain. 19. I am afraid he will leave.[15] 20. I am afraid he cannot[16] get the place.
[Footnotes 1: faire plaisir à. 2: avoir l'air. 3: en être (là). 4: omit. 5: active infinitive. 6: s'impatienter. 7: quelle. 8: en train de. 9: autrement. 10: on. 11: ses. 12: cf. note. 13: brave. 14: qu'on with imperfect subjunctive. 15: subjunctive with ne. 16: subjunctive with ne... pas.]
13. IMPUISSANCE DU PAPE
Léon X recevait un jour la visite d'un cardinal qui se plaignait de ce que Michel-Ange l'avait représenté en enfer dans son tableau du jugement dernier. «Si Michel-Ange, lui dit le pape, vous avait mis en purgatoire, je pourrais vous en tirer; mais il vous a mis en enter: mon pouvoir ne s'étend pas là.» Il faut prendre garde de s'attirer la rancune des artistes!
Quelle visite le pape recevait-il?--Contre qui le cardinal voulait-il porter plainte?--Comment son ennemi l'avait-il représenté?--Pourquoi le pape était-il sans puissance contre Michel-Ange?
Faites ce récit de mémoire.
Formez touts les mots possibles des mots dans cette histoire; e.g. impuissance: impuissant; Léon: Léonie.
14. L'IRLANDAIS ET LE CÂBLE
Au moment où un vapeur allait partir, un Irlandais de l'équipage reçut l'ordre de haler un long câble qui trainait à l'arrière. Il se mit gaîment à l'œuvre, mais l'excessive longueur du câble épuisa bientôt sa patience. «Je voudrais savoir, dit-il, qu'est devenu l'autre bout de ce câble: quelque requin l'aura sans doute mangé.»
Quel ordre l'Irlandais a-t-il reçu?--S'est-il mis à l'œuvre?--Le câble était-il long ou non?--Qu'est-ce que le marin s'est demandé?
15. LA VENGEANCE
Un favori du sultan jeta une pierre à un pauvre derviche qui lui avait demandé l'aumône. Le derviche n'osa rien dire; mais il ramassa la pierre et la mit dans sa poche, espérant que cette pierre lui servirait à se venger, si l'occasion se présentait. Quelques jours après il entendit un grand tumulte dans la rue, et il s'informa de ce qui le causait. Il apprit que le favori était tombé en disgrâce, et que le sultan le faisait conduire dans les rues de la ville attaché sur un chameau et livré aux insultes du peuple. À l'instant le derviche tira sa pierre de sa poche, mais ce fut pour la lancer loin de lui. «Je sens, s'écria-t-il, que la vengeance n'est jamais permise; car si notre ennemi est puissant, elle est imprudente et insensée; si au contraire il est malheureux, elle est lâche et cruelle.»
Pourquoi le favori a-t-il jeté la pierre?--Est-ce que le derviche l'a ramassée?--Où est-ce qu'il l'a mise?--Dans quel but?--Qu'est-ce qu'il a entendu un peu plus tard?--Qu'a-t-il appris?--Est-ce qu'il s'est souvenu de la pierre?--Pourquoi ne voulait-il pas s'en servir?
Cherchez les mots qui ressemblent le plus à des mots anglais.
16. UN DUPEUR DUPÉ
On conte que le célèbre général romain Marc-Antoine se livrait quelquefois au divertissement de la pêche à la ligne avec la reine d'Égypte, Cléopâtre. La reine était fort adroite; le général avait la main lourde: il n'attrappait jamais le plus petit poisson, et Cléopâtre se moquait de lui. Voici, pour suppléer à sa maladresse, le stratagème qu'il s'imagina. Il connaissait un excellent plongeur. Il indiqua une pêche pour un certain jour, remit à ce plongeur un lot de poissons magnifiques, qu'il avait fait d'avance mettre en réserve, et lui commanda de venir sous l'eau attacher successivement chaque poisson au bout de sa ligne. Le plongeur réussit, et Antoine eut ainsi, sans aucune peine, les honneurs de la journée. Mais Cléopâtre était fine: elle devina la ruse et s'en vengea bientôt.
Le jour de la pêche revint; Antoine jeta sa ligne. Il l'avait à peine lancée dans l'eau qu'il sentit une violente secousse. Le fidèle plongeur se trouve à son poste; Antoine le sait: le succès est done sûr. Il tire. Et que trouve-t-il à son hameçon? Un poisson qui sort de la poêle, tout prêt à être mangé! La reine l'avait fait attacher à la ligne d'Antoine par un autre plongeur encore plus diligent que celui du général.
On se représente aisément la triste mine du pêcheur dupé et les moqueries impitoyables qui accueillirent son étrange capture. Notre La Fontaine a dit longtemps après: «C'est un double plaisir de tromper un trompeur.»
À quel divertissement Marc-Antoine se livrait-il souvent?--La reine d'Égypte avait-elle la main lourde?--Pourquoi se moquait-elle du général romain?--Qu'est-ce qu'il s'est imaginé de faire?--Qui l'a aidé dans son projet?--Qu'a-t-il donné à ce plongeur?--Ce dernier que devait-il faire?--Y a-t-il réussi d'abord?--Marc-Antoine a-t-il attrapé beaucoup de poissons?--Cléopâtre s'est-elle doutée de quelque chose?--Comment s'est-elle vengée?--Qu'est-ce que le général a trouvé à son hameçon?--Le plongeur de la reine était-il habile?--Quelle mine Marc-Antoine a-t-il faite?
Écrivez cette histoire en 250 mots.
Quels mots y a-t-il dans cette histoire que vous n'aviez pas encore étudiés?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON IV
Future and conditional tenses.--The demonstrative adjective.--Meanings of present tense.--Est-ce que.--Use of past tenses.
Examples
| Il sera déjà parti. | He must have (probably has) left. |
| Le ferez-vous? | Will you (are you going to) do it? |
| But: Voulez-vous le faire? | Will you (are you willing to, do you want to) do it? |
| Étudiez-vous? | Do you study; are you studying? |
| J'étudie. | I study; I am studying. |
| Je voudrais partir. | I would like to go. |
| Ils ne sauraient trouver le chemin. | They couldn't possibly (wouldn't know how to) find the way. |
| Il chanta la Marseillaise (literary). | } He sang the Marseillaise. |
| Il a chanté la Marseillaise (coloquial) | |
| Il chantait. | He was singing, used to sing, etc. |
| Votre père est-il arrivé? | } Has your father arrived? |
| Est-ce que votre père est arrivé? | |
| Ce garçon, cet homme, cette femme, ces livres-ci, ces plumes-là. | This (or that) boy, man, woman, these books, those pens. |
A. 1. That boat yonder is going to depart. 2. This Irishman is pulling a cable. 3. The length of this cable doubtless must[1] have[1] exhausted his patience. 4. I'd like to leave this evening.[2] 5. The sultan's favorite threw this stone. 6. Is revenge permitted[3] men? 7. If my enemy were[4] powerful, revenge would be imprudent. 8. If I were[4] cowardly, I would throw a stone at that camel. 9. The Irishman was hauling a cable, when he received[5] the order to[6] start. 10. She used to know the queen formerly.[7] 11. If I succeed, I will have the honors of the day. 12. If a man is clever, does he always succeed? 13. If you are happy, your enemy is unhappy. 14. Did[8] he find[9] these stones in his pocket? 15. Are they picking up those stones? 16. If I should succeed,[4] I would be happy. 17. If you are in Hades, I won't be able to get you out.[10] 18. I couldn't[11] possibly[8] tell you (it).
[Footnotes 1: future of avoir. 2: soir (m.). 3: permise aux. 4: imperfect indicative. 5: past indefinite. 6: de. 7: autrefois. 8: omit. 9: What tense? 10: vous en tiler. 11: conditional of savoir.]
B. 1. People[1] made fun of the cardinal. 2. Did he learn that the cardinal had fallen into disgrace? 3. He was very shrewd but clumsy.[2] 4. I shall take-care[3] not[4] to fall. 5. If I were[4] to[4] go to work,[5] I should succeed. 6. What has become of[6] the queen? 7. I'd like to[4] know what[7] has become of her.[8] 8. The boat has[9] probably[4] left already.[10] 9. He did not receive the order to depart. 10. This man was a good diver formerly.[11] 11. If she guessed the trick, she would get even. 12. The queen was eating, when she heard a great noise. 13. If this man were clever, he would know how[4] to[4] avenge himself. 14. Marc Antony was[12] a great general. 15. She did not know that he had caught a fish.
[Footnotes 1: on. 2: idiom: avoir la main lourde. 3: prendre garde. 4: omit. 5: se mettre à l'œuvre. 6: est devenue. 7: ce que. 8: elle est devenue. 9: future of être. 10: déjà. 11: autrefois. 12: past definite.]
17. L'HOMME ET LA MARMOTTE
La marmotte venait de finir son long somme; sommeil de six mois seulement. «N'as-tu pas honte, lui dit l'homme, de dormir si profondément?--Tu n'en parles que par envie, répondit la marmotte, et tu me fais pitié. J'aime encore mieux dormir la moitié de ma vie, que d'en perdre en plaisirs comme toi la moitié.»
Comment la marmotte passe-t-elle l'hiver?--Quel reproche l'homme lui a-t-il fait?--A-t-il trouvé à qui parler?--Lequel des deux était le plus à plaindre?--À quai l'homme consacre-t-il une grande partie de sa vie?
Faites ce récit en tâchant de le redire en d'autres termes.
Pouvez-vous raconter une histoire en remplaçant la marmotte par un autre animal?
18. MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS
La scène se passe chez un dentiste. La victime lâche un juron. «Qu'y a-t-il, monsieur, demande le dentiste, qu'avez-vous?--Maladroit, répond le client, voilà la seconde bonne dent que vous m'arrachez.--Je suis désolé, monsieur, pardonnez-moi; mais comme vous n'en aviez que trois quand j'ai commencé, j'espère qu'il n'y aura pas d'erreur cette fois.»
La victime était-elle contente du dentiste?--Quelle bévue le dentiste avait-il faite?--Pourquoi n'avait-il pas peur d'en faire une autre?
Faites ce récit de memoire.
19. DONNER UN ŒUF POUR AVOIR UN BŒUF
Un monsieur était entré dans une petite horlogerie. Il avait besoin d'une montre, et l'horloger lui en faisait voir une très belle. «En voici une, dit-il, que je vous vendrai douze francs cinquante.--Douze francs cinquante! mais c'est à peine le prix coûtant.--C'est parfaitement vrai.--Mais, alors, où est votre profit?--Dame! il y a les réparations!»
Quelle est la scène de cet incident?--Qu'est-ce que le monsieur désirait?--Les prix des montres étaient-ils élevés?--Le monsieur s'en est-il étonné?--Comment le propriétaire pouvait-il vendre si bon marché?--L'explication a-t-elle dû rassurer la pratique?
Donnez un résumé de cette anecdote.
20. CHACUN SE BAT POUR CE QU'IL N'A PAS
Napoléon n'avait encore que vingt ans, lorsqu'un officier russe lui dit avec beaucoup de suffisance, que les Russes se battaient pour la gloire, et que les Français ne se battaient que pour l'argent. «Vous avez parfaitement raison, répliqua Napoléon, car chacun se bat pour ce qu'il n'a pas.»
Quel âge Napoléon avait-il lorsqu'il a eu cet entretien avec l'officier russe?--Quelle différence le Russe voyait-il entre ses compatriotes et les Français?--Bonaparte était-il du même avis que le Russe?--Quelle réponse spirituelle lui a-t-il faite?
21. LES EXCUSES
L'un des plus grands acteurs français de noire temps jouait, un soir, dans une ville du Midi, Don César de Bazan, son triomphe. Mais voilà que la mémoire lui manque, et malgré les efforts désespérés du souffleur, il s'arrête. Des murmures et des coups de sifflet s'élèvent, et l'acteur, peu habitué à ce genre de traitement, se fâche et lâche tout haut le mot: Imbéciles!
La salle bondit sous l'insulte: «Des excuses, des excuses!» crie-t-on de tous les côtés. L'acteur refuse d'abord, puis, souriant, il s'avance au bord de la rampe: «Messieurs, dit-il, je vous ai appelés imbéciles--c'est vrai: je vous fais mes excuses--j'ai tort.» Il n'en fallait pas plus pour faire oublier l'insulte, et la salle applaudit.
Où l'acteur jouait-il?--Pourquoi s'est-il arrête?--Comment a-t-il subi les sifflets du public?--Quel mot a-t-il lancé à la tête des auditeurs? A-t-il continué à jouer ensuite?--Le public s'est-il laissé faire?--Comment l'acteur s'est-il excusé enfin?--Les excuses ont-elles été agréées?
Écrivez cette histoire en 150 mots.
Quels incidents de théâtre pouvez-vous raconter?
22. LES RUGISSEMENTS DU LION ANGLAIS
Au commencement de la Révolution d'Amérique, une des foudroyantes proclamations du roi d'Angleterre excita de vives discussions dans une société à Philadelphie. II y avait un membre du congrès qui écoutait les débats sans y prendre part. Il se tourne vers une jeune personne qui paraissait y prendre beaucoup d'intérêt, et lui dit: «Eh bien! mademoiselle, les rugissements du lion anglais, ont-ils porté la terreur dans votre âme?--Point du tout, monsieur, car j'ai appris dans l'histoire naturelle que c'est quand cet animal à le plus peur qu'il rugit le plus fort.»
À quelle époque cette proclamation fut-elle faite?--Qu'est-ce qu'elle excita?--Que faisait un membre du congrès?--Que dit-il à une jeune personne?--Que répondit-elle?
Cherchez des adjectifs, des noms, ou des verbes des mots dans cette histoire; e.g. rugissement: rugir, rugissant; lion: lionne.
23. LA MANIÈRE DE DONNER ÔTE OU AJOUTE DU PRIX À L'AUMÔNE
Un jour, il y a quelques ans, je me trouvais à une fête de village dans un château aux environs de Paris. Après dîner, la compagnie alla se promener à la foire et s'amusa à jeter aux paysans des pièces de monnaie, pour le plaisir de les voir se battre en les ramassant. Pour moi, suivant mon humeur solitaire, j'allai me promener tout seul de mon côté.
J'aperçus une petite fille qui vendait des pommes sur un éventaire qu'elle portait devant elle. Elle avait beau vanter sa marchandise, elle ne trouvait plus de chalands. «Combien toutes vos pommes? lui dis-je.--Toutes mes pommes?» reprit-elle. Et la voilà occupée à compter en elle-même. «Six sous, monsieur, me dit-elle.--Je les prends pour ce prix, à condition que vous irez les distribuer à ces petits savoyards que vous voyez là-bas.» Ce qu'elle fit aussitôt. Ces enfants, qui avaient faim, furent au comble de la joie de se voir régalés ainsi que la petite fille d'avoir vendu sa marchandise. Tout le monde fut content et personne ne fut humilié.
Racontez cet incident à la troisième personne.
24. RECETTE CONTRE LE FROID
Dans l'année du grand hiver qu'il gelait à pierre fendre, le roi Henri IV, passant en carrosse sur le Pont-Neuf à Paris, le nez dans son manteau de fourrure, vit un jeune Gascon se promenant gaiement avec un pourpoint de toile découpé au cou, et un petit manteau ouvert, comme si l'on eût été au cœur de l'été. Le roi lui dit: «N'as-tu point froid?--Non, Sire, répondit-il.--Quoi! dit le roi, je m'étonne que tu ne gèles[1] pas habillé comme tu l'es, et moi, qui suis extrêmement bien vêtu, je puis à peine souffrir le froid.--Ah! Sire, dit le Gascon, si votre Majesté faisait comme moi elle n'aurait jamais froid.--Comment cela? dit le roi.--Si vous portiez, dit le Gascon, tous vos habits sur vous, comme je porte tolls les miens, je vous assure que vous auriez toujours chaud.» Le roi trouva cette réponse si bonne qu'il lui fit faire un habit neuf.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Par où le roi passait-il?--Quel temps faisait-il?--Qui le roi a-t-il aperçu?--Comment cet individu était-il vêtu?--Quelle question le roi lui a-t-il posée?--Quel moyen avait-il trouvé de ne jamais avoir froid?--Le roi a-t-il été ému de cette réponse du Gascon?
Quelle moralité peut-on tirer de cette anecdote?
25. LE LOUP ET LE CHIEN
Un loup, qui cherchait aventure, rencontra une fois, hors du village, un chien dont il se disposait à faire immédiatement son déjeuner. Mais le chien lui représenta sa maigreur, et le pria d'attendre un pen. «Mon maître, lui dit-il, vient de faire un héritage et va donner force festins aux parents et aux amis; je ne saurais manquer d'engraisser pendant cette période, et vous aurez alors plus de plaisir à me manger.» Le loup eut la naïveté de croire ce maître hâbleur et le laissa partir. Quand il revint le chercher au jour convenu, il ne le trouva pas seul. Le rusé compère avait fait signe aux camarades des alentours: une meute entière tomba sur la bête fauve et la mit en pièces.
Ce loop ne connaissait pas la maxime popularisée par La Fontaine: Un bon «tiens» vaut mieux que deux «tu l'auras.»
Savez-vous une autre expression pour: se disposer, force festins, faire un héritage, je ne saurais, faire signe, mettre en pièces?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON V
Voici.--Voilà.--Il y a.--Expressions with avoir.--Se trouver.--Aimer mieux.--Venir de.
Examples
| Où se trouve votre père? Le voilà. | Where is your father? There he is. |
| Il y a beaucoup de monde ici. | There are many people here. |
| J'aime mieux les pommes que les poires. | I like apples better than pears. |
| Voici mon fils. Il vient d'arriver. | Here is my son. He has just arrived. |
| J'ai faim. Elle a soif. | I am hungry. She is thirsty. |
| Elles ont peur. | They are afraid. |
| Nous avons besoin de souliers. | We need shoes. |
| Etc. | Etc. |
A. 1. There is a member of Congress. 2. When the lion is hungry, he roars loudly.[1] 3. I was sleepy, that is[2] why I slept so soundly. 4. There was a revolution in[3] France. 5. You don't need this money. 6. This little girl is six years old.[4] 7. This is the second watch[5] I have bought[6] this year. 8. What-is-the-matter-with-you,[7] young man? 9. Were they not ashamed to fight for money? 10. Pardon me, you are wrong. 11. It will be useless for you[8] to[4] talk. 12. Here are your apples, sir. 13. What's the matter?[9] Are you afraid of the lion? 14. He was very[103] thirsty,[10] and there was no[12] water[13] in the village. 15. There was[14] a lively discussion. 16. One evening, some years ago, he was[15] in a Southern[16] village. 17. Napoleon would rather[17] fight for glory than for money. 18. He has just been listening to[4] the debates. 19. The king wasn't cold because[18] he had on[19] all his clothes. 20. I am always warm when I wear my cloak. 21. I am afraid my watch will stop.[20] 22. I would be afraid if he were[21] not here. 23. I am ashamed that he is[22] not here.
[Footnotes 1: très fort. 2: voilà. 3: en. 4: omit. 5: supply que. 6: achetée. 7: qu'avez-vous? 8: vous aurez beau. 9: qu'y a-t-il? 10: bien. 11: soif. 12: pas de. 13: eau. (f.). 14: past definite. 15: se trouver. 16: du Midi. 17: aimer mieux. 18: parce que. 19: porter. 20: subjunctive with ne. 21: imperfect indicative. 22: subjunctive.]
B. Word Study.--Based on «Le Loup et le Chien.» Suggest at least two expressions for words in italics.
1. There was once a wolf who was looking for adventure. 2. Once he was very[1] hungry. 3. He met a dog; "there's my meal," says he. 4. He gets ready to eat this dog immediately. 5. But the dog calls his attention to his leanness, and begs him to wait a while. 6. His master had just inherited property.[2] 7. He was going to give a lot of dinners. 8. The dog couldn't[3] fail to fatten during this time. 9. Then the wolf could eat the dog. 10. "I would rather[4] eat you now," says he. 11. But the wolf had the simplicity to let the dog get away. 12. He came back to get the dog on[2] the appointed day, but the sly fellow had informed his comrades of the neighborhood. 13. They fell upon the wolf at once.
[Footnotes 1: très. 2: omit. 3: use savoir. 4: aimer mieux.]
26. LE POULET DU CARDINAL DUBOIS
Le Cardinal Dubois, ministre sous la régence du duc d'Orléans, soupait habituellement d'un poulet rôti. Un soir, au moment où l'on allait le servir, un chien emporta tout à coup le poulet. Quand ses gens s'en aperçurent, ils en furent tout désolés, et pour tâcher de réparer le malheur ils se hâtèrent d'en remettre au plus tôt un autre à la broche. Le cardinal demanda qu'on lui servît[1] tout de suite son poulet. Le maître d'hôtel, prévoyant la terrible fureur du ministre si on lui disait le fait, ou si on lui proposait d'attendre plus tard qu'à l'heure ordinaire, prend immédiatement son parti, et lui dit avec sang-froid: «Monseigneur, vous avez soupé.--J'ai soupé?--Sans doute, Monseigneur; il est vrai que j'ai été surpris du peu de nourriture que vous avez pris; vous paraissiez fort occupé d'affaires; quoi qu'il en soit,[1] si cela vous plaît, on vous servira un second poulet; cela d'ailleurs ne tardera pas.» Le médecin Chirac, qui le voyait tous les soirs, arrive dans ce moment. Les domestiques le préviennent et le prient de les seconder. «Parbleu! dit le cardinal, voici quelque chose d'étrange: mes gens veulent me faire croire bon gré mal gré que j'ai soupé, et même que j'ai bu deux ou trois verres de vin; je n'en ai pas le moindre souvenir, et qui plus est, j'ai bien faim et bien soif.--Tant mieux! s'écrie Chirac, les occupations politiques vous ont épuisé, et il importe que vous rétablissiez[1] au plus tôt vos forces. Faites tout de suite servir monseigneur, dit-il ensuite aux gens, je le verrai achever son souper.» Le poulet fut apporté; non seulement le cardinal regarda comme une marque évidente de santé de souper deux fois, sur l'ordonnance de Chirac, l'apôtre de l'abstinence, mais encore il fut en mangeant de la meilleure humeur du monde.
(D'après, SAINT-SIMON.)
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Qu'est-ce que le cardinal mangeait tous les soirs?--Qu'est-il arrivé une fois?--Que pensaient les domestiques?--Qu'est-ce qu'ils ont fait tout de suite?--Le cardinal avait-il hâte de manger?--Comment le maître d'hôtel a-t-il tâché de réparer le malheur?--Qui est arrivé en ce moment?--Comment a-t-il aidé les domestiques?--Le cardinal a-t-il été trompé?--A-t-on apporté enfin le poulet?--Le cardinal l'a-t-il mangé?--A-t-il été content de souper deux fois?
Quels sont dans cette histoire les mots qui ressemblent le plus à des mots anglais?
Étudiez les verbes irréguliers dans cette histoire.
27. LE LIÈVRE DU GASCON
Un Marseillais se promenait un jour avec un Gascon à quelque distance d'Amiens. Tout à coup un gros lièvre sauta presque dans les jambes du Marseillais.
«Ah, le gros lièvre, s'écria celui-ci.--Gros lièvre, c'est vrai, dit le Gascon, mais pas si gros qu'un certain lièvre que j'ai tué l'année dernière.--Ah! de quelle grandeur était-il?--Aussi gros qu'un cheval, au moins.»
Le Marseillais sourit et ne dit rien. Mais après quelque temps:
«À propos, mon ami, dit-il, nous allons passer le pont de la Somme, et l'on dit que cette rivière noie infailliblement les menteurs.»
Le Gascon se gratta la tête, et peu après il dit:
«J'y ai bien réfléchi et je crois qu'il était comme un veau, mon lièvre.» Le Marseillais se tut encore, mais comme on arrivait à une rivière, le Gascon crut que c'était la Somme et dit:
«Peut-être qu'il n'était pas plus gros qu'un mouton.»
La rivière passée et après avoir marché quelque temps, l'habitant de Marseille dit:
«Cette fois, voilà vraiment la Somme.--Après tout, dit le Gascon, j'ai bien réfléchi et je crois que mon lièvre était à peu près comme celui que nous avons vu tout à l'heure.--Et moi, je te dis, mon ami, que cette rivière n'est pas plus terrible que la Garonne.»
Où se promenait-on?--Quel incident s'est produit?--Quelle réputation les Gascons ont-ils?--Celui-ci était-il comme tous les autres de son pays?--Quel moyen le Marseillais a-t-il trouvé de lui faire dire la vérité?
Soyez prêt à donner une définition des mots les plus difficiles.
28. CHARITÉ BIEN ORDONNÉE COMMENCE PAR SOI-MÊME
Un célèbre prestidigitateur et sa troupe donnant des séances dans une petite ville se trouvaient par suite de mauvaises recettes réduits à la pile nécessité. Le prestidigitateur alla trouver les autorités et proposa de donner une séance au bénéfice des pauvres, si la ville voulait consentir à payer la location de la salle, etc. L'amorce philanthropique fit son effet, la recette remplit la caisse et l'envoyé de la Municipalité se présenta le lendemain matin pour toucher. «J'ai déjà disposé de l'argent, dit le prestidigitateur; la recette étant destinée aux pauvres, je l'ai distribuée à mes gens, qui sont les plus pauvres de la ville; j'ai tenu mon engagement.--Mais c'est un vilain tour, cela, dit l'envoyé.--Que voulez-vous? répliqua l'autre, je vis de mes tours.»
Où la troupe donnait-elle des séances?--Les recettes étaient-elles moins abondantes que d'ordinaire?--À qui le directeur s'est-il présenté?--Qu'est-ce qu'il proposa de faire?--À quelles conditions voulait-il donner une séance?--A-t-on accepté la proposition?--La recette a-t-elle été bonne?--Qui est venu trouver le prestidigitateur le lendemain?--Quelle conversation a eu lieu?
Quel est le sens des mots suivants dans cette histoire: séance, suite, recettes, location, toucher, engagement, tour?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON VI
Comparison of adjectives and adverbs.--Than in comparison.
Examples
| Jean est aussi grand que moi. | John is as tall as I. |
| Jean est plus grand que moi. | John is taller than I. |
| Jean est moins grand que moi. | John is less tall than I. |
| Jean n'est pas si (aussi) grand que moi. | John is not so (as) tall as I. |
| Il est le plus grand de tous mes frères. | He is the tallest of all my brothers. |
| Il est l'élève le plus diligent de la classe. | He is the most diligent pupil in the class. |
| J'ai plus (moins) de crayons que vous. | I have more (fewer) pencils than you. |
| Il y a plus (moins) de dix personnes ici. | There are more (less) than ten people here. |
| Jean parle bien, Edmond parle mieux, mais Marie parle le mieux de tous. | John talks well, Edmund talks better, but Mary talks the best of all. |
A. 1. The hare was bigger than a horse. 2. The Garonne is less terrible than the Somme. 3. I have more than 300 sheep. 4. This bridge is not as long as the other. 5. He is[1] the most famous man in the city. 6. Paris is the largest city in[2] France. 7. There is the best servant[3] I have.[4] 8. I shall see the doctor later. 9. This chicken is not so big as the one that[5] we had yesterday.[6] 10. I want the bigger of the two. 11. Jean has the biggest dog of all. 12. He drank more than three glasses of wine. 13. He hasn't more than two dogs. 14. The hare is as big as the one that I killed yesterday. 15. The Garonne is broader than the Somme. 16. Gascons are the biggest liars in the world, they-say.[7] 17. He is the best pupil in the class. 18. The Gascon hadn't the least fear.
[Footnotes 1: c'est. 2: what preposition. 3: supply que. 4: subjunctive. Why?. 5: celui que. 5: hier. 6: dit-on.]
B. 1. He hadn't the least recollection of having[1] lied. 2. He wants to make me[2] eat willy nilly.[3] 3. I saw nothing[134] strange. 4. Have you made up your mind?[5] 5. However that may be,[6] I don't believe that he will come.[7] 6. You are pretty hungry, aren't you?[8] 7. So much the better![9] We will have something[4] good to[10] eat pretty soon.[11] 8. It is important that you eat[7] at the usual time. 9. He asks that we bring[7] the chicken as soon as possible. 10. I killed just now[11] the biggest hare that I have[7] ever seen. 11. The river is more terrible than it seems.[12] 12. The cardinal was more weak[13] than sick. 13. The thing[14] becomes[15] more and more[16] evident. 14. Chirac is the better doctor of the two. 15. He is older by[17] two years than the other. 16. He is a most terrible man![18] 17. What do you expect![19] Work[20] has worn him out so. 18. He was in[17] the best humor in[17] the world.
[Footnotes 1: infinitive. 2: me faire. 3: bon gré, mal gré. 4: supply de. 5: idiom: prendre un parti. 6: quoi qu'il en soit. 7: subjunctive. Why?. 8: n'est-ce pas? 9: tant mieux! 10: à. 11: tout à l'heure. 12: ne le paraît. 13: faible. 14: la chose. 15: devient. 16: de plus en plus. 17: de. 18: homme on ne peut plus terrible. 19: que voulez-vous? 20: use definite article.]
29. L 'ESPRIT PRÉCOCE
Pic de la Mirandole, savant italien, se distingua par une précocité extraordinaire, en même temps que par la hardiesse de ses thèses en philosophie. Parmi les courtisans qui admiraient l'esprit du jeune homme quand il n'avait encore que neuf ans, se trouvait un lourdaud qui dit en sa présence: «Quand les enfants ont tant d'esprit, ils deviennent ordinairement stupides dans un âge avancé.--Si ce que vous dites est vrai, lui repartit le jeune prince, vous devez avoir eu beaucoup d'esprit quand vous étiez enfant.»
Dans quel domaine le savant italien s'est-il distingué?--A-t-il été un enfant stupide?--S'est-on aperçu de bonne heure de ses dons?--Comment un certain maladroit a-t-il voulu rabaisser son prix?--Quelle repartie spirituelle le jeune prince a-t-il trouvée?
Racontez cette histoire en 100 mots.
30. PAS DE CHANCE
Un gamin pêchait, mais sans succès, au bord d'un ruisseau. Un bon vieillard qui passait par là s'arrête pour le contempler. «Eh bien! mon petit, as-tu pris beaucoup de poissons? dit-il enfin.--Je ne puis dire que j'aie pris beaucoup de poissons, répondit gaiement le gamin, mais au moins j'ai noyé assez de vers!»
Que faisait le petit garçon?--Qui vint à passer par là?--A-t-il accosté le pêcheur?--Quelle chance celui-ci avait-il eue?--Comment s'en consolait-il?
Remplacez les noms par d'autres d'un sens à peu près le même; e.g. chance, veine, fortune; gamin, garçon.
31. SAGESSE D'UN PERSAN
Un roi de Perse, qui a été surnommé le Juste, et qui a mérité ce glorieux surnom, voulut, un jour qu'il était à la chasse, manger du gibier qu'il avait tué. Comme il n'avait point de sel, il envoya un esclave pour en chercher au village voisin, et lui recommanda de le payer très exactement. La plupart des courtisans du prince trouvaient que leur maître attachait beaucoup d'importance à de bien petites choses: «Pourquoi, Sire, dirent-ils, tenez-vous à payer ce peu de sel, dont le vendeur ne ferait pas de cas, et qu'il s'estimerait heureux de pouvoir vous laisser gratis?--Un roi, leur répondit-il, doit ne donner que de bons exemples. Qu'il prenne[1] un fruit dans un jardin, ses vizirs voudront arracher l'arbre; qu'il se permette[1] de prendre un œuf sans payer, ses soldats tueront toutes les poules.»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Pourquoi donnait-on à ce roi le surnom de Juste?--À quel divertissement se livrait-il un jour?--Avait-il fait bonne chasse?--Que voulait-il faire?--Qu'est-ce qui lui manquait?--Où pensait-il en trouver?--Quelle recommandation a-t-il faite à celui qu'il a chargé d'aller chercher du sel?--Fallait-il payer le sel?--Pourquoi le roi voulait-il qu'on le payât?
Donnez votre idée de la morale de cette histoire.
32. DIALOGUE DANS UNE AUBERGE D'ESPAGNE
Théophile Gautier, poète et critique français, nous a raconté dans un de ses livres l'anecdote suivante, qui donne une impression frappante de l'indépendance et de la nonchalance d'un hôtelier espagnol. La scène se passe dans une posada.
«Je voudrais bien prendre quelque chose, dit le voyageur en entrant.--Prenez une chaise, répond l'hôtelier.--Fort bien, mais j'aimerais mieux prendre n'importe quoi de plus nourrissant.--Qu'avez-vous apporté? poursuit le maître de la posada.--Rien, répond tristement le voyageur.--Eh bien! alors, comment voulez-vous que je vous fasse[1] à manger? Le boucher est là-bas, le boulanger est plus loin; allez chercher du pain et de la viande et s'il y a du charbon de bois, ma femme, qui s'entend un peu à la cuisine, vous accommodera vos provisions.»
Le voyageur, furieux, fait un vacarme effroyable, et l'hôtelier impassible lui porte sur sa carte: «6 réaux de tapage.»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Qui était Gautier?--Où voyageait-il?--Où est-il entré?--Qu'est-ce qu'il voulait?--Qu'est-ce que l'hôtelier lui a dit?--Le voyageur avait-il apporté de quai manger?--Où fallait-il aller chercher des provisions?--Qui devait les accommoder?--Le voyageur a-t-il été content de l'accueil qu'on lui a fait?
Écrivez cette histoire en 100 mots.
33. MOYEN DE SE PLACER AUPRÈS DU FEU
Benjamin Franklin, arrivant dans une auberge par un temps très froid, trouva le feu de la cuisine, le seul qu'il y eût[1] dans la maison, tellement entouré de monde, qu'il ne put en approcher. Il ordonne de suite au garçon d'écurie de donner six douzaines d'huîtres à son cheval. Le garçon, lui faisant observer qu'un cheval ne mange pas d'huîtres, et qu'il vaudrait mieux lui donner une botte de foin: «Faites ce que je vous dis, et vous verrez,» dit le voyageur.
Les huîtres sont portées, et toute la compagnie de courir[2] dans l'écurie pour voir comment un cheval pouvait manger des huîtres. Le voyageur, alors, eut soin de prendre la meilleure place auprès du feu. Le garçon d'écurie revient lui dire que le cheval ne veut pas manger les huîtres. «Eh bien! dit-il, apportez-les-moi, je les mangerai.»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
[Footnote 2: Historical infinitive.]
Franklin avait-il froid?--Où voulait-il se placer?--Quel obstacle y avait-il?--Quel ordre a-t-il donné au garçon?--Celui-ci s'en est-il étonné?--Qu'est-ce que toute la compagnie a voulu voir?--Franklin s'est-il rendu aussi à l'écurie?--Comment a-t-il profité de l'absence des autres?--Qu'est-ce que le garçon est venu lui dire ensuite?--La ruse de Franklin avait-elle pris?
Faites ce récit de mémoire.
Donnez le futur de tous les verbes.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON VII
Partitives and expressions of quantity.
Examples
| Donnez-moi du pain, de la viande, des pommes de terre. | Give me (some) bread, meat, potatoes. |
| Ne me donnez pas de fromage. | Don't give me any cheese. |
| Nous avons de bons livres et de mauvais. | We have (some) good books and bad. |
| Il y a peu de gens qui le croient. | There are few people who believe it. |
| La plupart des gens (bien des gens) ne le croient pas. | Most people (many people) do not believe it. |
| L'église était pleine de fleurs. | The church was full of flowers. |
A. 1. The king has good trees but no fruit in his garden. 2. He sent a slave to[1] buy some eggs. 3. One must[2] not attach too much[3] importance to small things. 4. I have no hens, but I have eggs to[4] sell. 5. The king's courtiers have not killed any game. 6. There are big trees and small ones[1] in this garden. 7. There must[2] be good fruit here. 8. The traveler has no provisions and would like something[5] nourishing. 9. Have you anything[5] good to[4] eat? 10. We have meat, bread, fruit,[6] and good eggs. 11. There was no fire in the kitchen, but there were lots of people there.[7] 12. There were large chairs near the fire. 13. The boy brought to the innkeeper six dozen eggs. 14. There isn't enough charcoal, do you want me[8] to bring you some?[9] 15. The servants were not boys but women. 16. These[10] are excellent oysters. 17. There are many people[11] at the inn. 18. We have good inns and bad in France. 19. The servant bought five cents'[12] worth[1] of salt. 20. Many[13] people do not eat oysters. 21. A great[1] many of the king's soldiers were hungry. 22. The house was surrounded by trees. 23. Most kings do not set good examples. 24. Most children haven't so much wit. 25. Many[13] children become stupid in later life. 26. Here is the only fire[14] there is[15] in the house.
[Footnotes 1: omit. 2: devoir. 3: trop. 4: à. 5: supply de. 6: plural. 7: là. 8: que je. 9: vous en apporte (why subjunctive?). 10: ce. 11: monde. 12: sous. 13: bien des. 14: supply que. 15: why subjunctive?]
B. Use the following words in the proper spaces in the exercise given below:
(a) ami, aimer, aimable, amiable, aimablement, aimant, amabilité, amical, amicalement, amitié, amour, amoureux, amoureusement, enamourer.
Cette homme est mon ----, il m'---- beaucoup, il est très ----. Il a témoigné de l'---- moi. Nous nous parlons ----; il me donne des conseils ----. Son ---- me plaît; il me traite ----. Nous pouvons régler cette affaire à l'---- Ce jeune homme est ---- de ma fille, il lui parle ----; il s'est ---- d'elle; il lui dit son ----. Elle est d'une nature ----.
(b) laboureur, labeur, laborieux, laborieusement, labourage, labourable, labourer.
Le ---- est ----; il travaille ----. Il vit de son ----. Le ---- des terres est difficile. Cette terre n'a pas été ----, elle n'est pas ----.
(c) autre, autrement, autrui, autrefois, altérer, alterner, alternative.
Rien ne peut ---- notre amitié. On se voit d'un ---- œil qu'on ne voit ses prochains. Je n'ai pu faire ----, il n'y avait point d'----. Les saisons ----. Cet homme était ---- mon ami. Ne fais pas à ---- ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît.
34. LE DISTRAIT
Un homme qui était souvent distrait écrivit la lettre suivante à un de ses amis: «Mon cher ami, j'ai oublié ma canne chez vous; faites-moi le plaisir de me la rendre par le porteur de ce billet.» Au moment de cacheter la lettre, il trouva sa canne et il ajouta en post-scriptum: «Je viens de trouver ma canne, ne prenez pas la peine de la chercher.» Puis il ferme sa lettre et l'envoie.
À qui le distrait a-t-il écrit?--Dans quel but?--Qu'avait-il oublié?--Qu'est-il arrivé ensuite?--Comment a-t-il voulu épargner de l'ennui à son ami?
Faites ce récit de mémoire. Donnez des synonymes pour puis.
35. L'OPÉRATION INUTILE
Un officier anglais ayant reçu une balle dans la jambe, fut transporté à l'hôpital où deux médecins furent appelés et fouillèrent la plaie pendant deux heures. L'officier qui souffrait beaucoup, leur demanda ce qu'ils cherchaient. «Nous cherchons la balle qui vous a blessé.--Ah! c'est trop fort! s'écria l'homme blessé, pourquoi ne me l'avez-vous pas dit plus tôt? Je l'ai dans ma poche.»
Qu'est-il arrivé à l'officier?--Où l'a-t-on transporté?--Qui a-t-on appelé?--Qu'a-t-on tâché de faire?--Qu'est-ce que l'officier a voulu savoir enfin?--Qu'est-ce qu'il aurait pu faire, s'il l'avait su?
Quels synonymes pour hôpital, médecin? Donnez les noms des différents rangs d'officiers.
36. SCIPION NASICA ET ENNIUS
Scipion Nasica était très intimement lié avec le poète Ennius. Un jour il était venu le voir, et l'ayant demandé à la porte, la servante d'Ennius lui dit que son maître n'y était pas. Nasica comprit qu'elle avait ainsi répondu par l'ordre d'Ennius, qui était chez lui. Peu de jours après, Ennius étant allé voir Nasica, et l'ayant demandé à la porte, Nasica lui-même lui cria qu'il n'était pas à la maison. «Quoi donc, reprit Ennius, est-ce que je ne reconnais pas votre voix?» Alors Nasica lui dit: «Vous êtes bien impudent: le jour que je vins vous demander, j'ai cru votre servante, qui me dit que vous n'étiez pas chez vous; et vous ne me croyez pas moi-même!»
Nasica connaissait-il Ennius?--Celui-ci a-t-il reçu la visite de Nasica lorsqu'il est allé le voir?--Nasica savait-il que son ami était effectivement chez lui?--Qu'est-ce qu'il a fait lorsque l'autre est venu lui rendre sa visite?--Pourquoi a-t-il traité Ennius d'impudent?
Nommez les adjectifs des adverbes et les adverbes des adjectifs dans cette histoire.
Donnez le subjonctif du présent des verbes irréguliers.
37. LE SAVOIR-VIVRE
Le soir de son premier bal, un jeune homme demandait conseil à un vieux praticien. «Que dois-je dire à ma danseuse? dit-il.--Dites-lui qu'elle est belle.--Mais si elle n'est pas jolie, qu'est-ce qu'il faut lui dire?--Alors parlez de la laideur des autres dames.»
À qui le danseur novices est-il adressé?--Dans quel but?--L'autre était-il expérimenté?--Quels conseils a-t-il donnés au jeune homme?
Quels sont les cinq adjectifs irréguliers dont belle est un?
38. UNE PRÉDICTION FACILE
Diderot, philosophe français, raconte l'incident suivant:
Ma mère, jeune fille encore, allait à l'église ou en revenait, sa servante la conduisant par le bras. Deux bohémiennes l'accostent, lui prennent la main, lui prédisent toutes sortes de bonheurs et comme vous le pensez bien, de la fortune (il y avait une certaine ligne qui le disait et ne mentait jamais); une vie longue et heureuse, comme l'indiquait une autre ligne, aussi véridique que la première. Ma mère écoutait ces belles choses avec un plaisir infini, et les croyait peut-être, lorsque la pythonisse lui dit: «Mademoiselle, approchez vos yeux; voyez-vous bien ce petit trait-là, celui qui coupe cet autre?--Je le vois.--Eh bien! ce trait annonce...--Quoi?--Que si vous ne prenez garde, un jour on vous dévalisera.» Oh! pour cette prédiction, elle fut accomplie: ma bonne mère, de retour à la maison, trouva qu'on lui avait coupé ses poches.
Qui est-ce qui raconte cet incident?--Quand a-t-il eu lieu?--Qui accompagnait la petite fille à l'église?--Quelles personnes se présentent devant elle?--Qu'est-ce qu'elles lui disent?--La petite fille a-t-elle cru les prédictions des bohémiennes?--Quelle prédiction s'est accomplie la première?
Écrivez cette histoire en 150 mots.
À quelle classe d'adjectifs appartient jeune?
Quels mots sont à peu près écrits comme les mots anglais?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON VIII
Conjunctive pronouns.--Relative position of two pronouns (1) before, (2) after, the verb.
Examples
| Il me les donne. | Permettez-le-moi. |
| Il le lui demande. | Donnez-leur-en. |
| Je vous en parlais. | Prêtez-m'en. |
| Leur en avez-vous parlé? | Menez-nous-y. |
| Ne leur en dites rien. | Allez-vous-en. |
| Je l'y ai envoyé pour le leur dire. | Etc. |
| Souviens-toi de cela; souviens-t'en. |
A. 1. Do you want my cane? Here it is. I will lend it to you. 2. I need my books; send them back to me when he gives[1] them to you. 3. The bearer of the letter gives it to her. 4. When he found the letter, he sent it to us. 5. Why don't you (familiar form) believe me when I tell you so?[2] 6. I went to the poet's house to look for my servant, and I found him there. 7. Send them there at once. 8. I shall send them there. 9. If she is pretty, talk to her about it,[4] if not,[3] don't talk to her about it.[4] 10. He has already told me something about it.[4] 11. Have you seen the gypsies? There were two of them[4] in front of the church; I spoke to them. 12. They predicted fortune for me, but I told them I didn't need it. 13. But they picked my pockets for[5] me. 14. The servant was leading him by the arm, as you may[5] imagine (it[2]). 15. If you have good oysters, give me two dozen (of them). 16. Give me also a dozen eggs. 17. There is a bullet in the wound; when you find[1] it, give it to me. 18. The gypsies tell her fine things, but she doesn't believe; them.
[Footnotes 1: future. 2: le. 3: si non. 4: en 5: omit.]
B. Word Study. In the following anecdote, substitute equivalents for expressions in italics.
39. LE DRAPEAU DU TAILLEUR
Un tailleur étant tombé gravement malade eut un songe des plus bizarres. Il lui sembla qu'il était sur le point de mourir et qu'il voyait se dérouler à ses regards un énorme drapeau, formé de toutes les pièces de diverses étoffes qu'il avait volées à ses clients. Au même moment, il se réveilla en sursaut, baigné d'une sueur glacée. Le tailleur considéra ce rêve comme un avertissement de sa conscience, et il fit vœu, s'il guérissait, de remplir mieux son devoir. II ne tarda pas à se rétablir, en effet, et comme il se défiait de lui-même, il prescrivit à un de ses ouvriers de le faire ressouvenir du drapeau chaque fois qu'il couperait un habit. Notre homme, pendant assez longtemps, fut fidèle a son vœu; mais un jour qu'il taillait un habit dans un drap de grand prix, sa vertu, mise à une trop forte épreuve, échoua. En vain son garçon, essaya à plusieurs reprises de lui rappeler le drapeau: «Tu m'ennuies avec ton drapeau, lui dit-il. Au reste, il n'y avait point d'étoffe de cette nuance dans celui que j'ai aperçu en songe.»
40. GARRICK ET L'INCONNU
Un homme en guenilles accoste un jour l'acteur Garrick en lui disant: «Salut, mon vieux!--Pardon, monsieur, lui répond l'acteur, vous vous trompez sans doute.--Mais voilà un accueil un peu froid! Est-ce que vous ne me reconnaissez pas?--Pas du tout, répond le grand homme.--C'est curieux! reprend l'homme aux haillons; nous avons pourtant joué bien des fois ensemble à Drury-Lane.--Impossible; et dans quelle pièce, je vous prie?--Dans Hamlet! Je jouais le rôle du coq, et j'ai même chanté trois fois dans les coulisses.»
Quel homme l'acteur a-t-il rencontré un jour?--L'homme paraissait-il reconnaître l'acteur?--Quel accueil ce dernier lui a-t-il fait?--À quel titre le gueux se permettait-il de lui adresser la parole--L'acteur s'est-il rappelé avoir été le camarade de l'inconnu?--Quel rôle l'homme aux haillons avait-il joué autrefois au théâtre?
Faires ce récit de mémoire.
41. LE COMTE DE GRAMONT
Le comte de Gramont fut un des plus spirituels personnages de la cour de Louis XIV, mais un type accompli de libertin. On conte de lui que, trouvant un jour deux de ses domestiques qui se battaient l'épée à la main, il voulut absolument en savoir la cause. L'un des deux lui avoua qu'ils lui avaient volé cinq louis d'or, et que la querelle venait de ce que son camarade voulait en avoir trois. «Tenez, dit le comte, en tirant un autre louis de sa poche, vous êtes de grands marauds de vous égorger ainsi pour un louis.»
Quel homme le comte de Gramont était-il?--De quel démêlé a-t-il été un jour le témoin?--Y est-il intervenu?--De quoi s'agissait-il?--Comment a-t-il réglé le différend?
Employez les mots suivants dans des phrases: esprit, spirituel, spirituellement.
42. L'OFFRE TROMPEUSE
Les mots suivants étaient gravés sur la porte d'un beau jardin: «Je donne ce parterre à quiconque est content.» «Voilà bien mon affaire! dit tout bas un passant; je vais done posséder un terrain!» Là-dessus il court, plein de joie, s'adresser au propriétaire du jardin. «Que désirez-vous? demande celui-ci en le voyant paraître.--Je désire votre jardin. Mon droit à m'y établir me paraît incontestable, car je suis content de mon sort.--Erreur! mon bon ami: quiconque veut avoir ce qu'il n'a pas ne saurait être content. Reprenez votre chemin.»
Quelle inscription le passant a-t-il vue sur le mur?--Quelle idée lui est venue?--Chez qui a-t-il couru?--Quelle déception a-t-il eue?
Quelle est la morale de cette histoire?
Formez un ou deux autres mots de: jardin, content, posséder, sort, ami, chemin.
43. UNE DISTRACTION D'ARTISTE
Un peintre célèbre travaillait, sur un échafaudage élevé, à l'une des fresques qui ornent la coupole de Saint-Paul de Londres. La pensée entièrement absorbée par son travail, il oublie sa position, le petit espace où il est resserré, et il recule de quelques pas pour mieux juger de l'effet de son œuvre. Déjà il a atteint l'extrémité de l'échafaudage; encore un pas en arrière et c'en est fait! il va se briser sur les dalles de la nef, à deux cents pieds au-dessous! Un maçon était là qui vit l'imminence du danger; mais que faire? Appeler l'artiste, l'avertir? Le peintre, absorbé par sa contemplation, ne l'eût pas entendu! Se précipiter vers lui pour le retenir? C'eût[1] été reveiller un somnambule! Par une heureuse inspiration, plus prompt que l'éclair il saisit un pinceau et en barbouille la plus belle figure du chef-d'œuvre. L'artiste, furieux, s'élance sur lui: «Frappez, vous êtes sauvé!» dit l'ouvrier si heureusement inspiré. Deux mots d'explication changèrent la colère du peintre en une profonde reconnaissance.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Où le peintre travaillait-il?--À quoi pensait-il?--Pourquoi s'est-il reculé?--Qu'est-ce qui serait arrivé s'il avait fait un pas de plus?--Qui s'est aperçu du danger?--Pouvait-il appeler le peintre?--Le peintre l'aurait-il entendu?--Quelle inspiration le maçon a-t-il eue?--Qu'est-ce que le peintre a cru?--A-t-il été facile de lui expliquer la situation?--A-t-il remercié le maçon?
Quels sont, dans cette histoire, les mots les plus usuels? Les plus difficiles?
44. LE MELON DE MAYENNE
Le duc de Mayenne, gros, gras et gourmand, était plutôt bon gastronome qu'habile général. A l'époque où il conduisait les troupes indisciplinées de la Ligue contre l'infatigable Henri IV, son extrême gloutonnerie l'a fait un jour battre à plate couture.
Il avait reçu de fort bons melons, d'apparence succulente, et achevait un copieux repas en faisant largement honneur à ces délicieuses cucurbitacées.
Déjà un nombre considérable de tranches s'étaient succédé dans l'estomac complaisant de ce nouveau Gargantua, quand on vint lui annoncer que la cavalerie de Henri IV, emportée par sa folle audace, s'était engagée dans un taillis inextricable. «Il faut, sans délai, lui courir sus, déclarèrent aussitôt tous les lieutenants du duc.--Attendez au moins que j'aie[1] fini mon melon,» répondit Mayenne. Et il fallut attendre. En vain insistait-on; en vain, à chaque minute, un officier accourait-il, la mine inquiète, pour supplier le duc de se hâter. «J'aurai bientôt fini,» répétait-il en continuant d'engloutir des bouchées énormes. Quand l'entêté mangeur se fut décidé enfin à quitter la table et qu'il eut donné le signal de l'attaque, le grog de l'armée ennemie s'était rapprochée, l'occasion était perdue. La bataille le fut aussi pour le plus négligent des Guises.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Quel était le faible du duc?--Était-il habile comme général?--Quelles troupes conduisait-il?--Qu'est-ce que c'était que la Ligue?--De quel malheur la gloutonnerie du duc a-t-elle été la cause un jour?--Quel cadeau avait-il reçu?--Y a-t-il fait honneur?--Qu'est-ce qu'on est venu lui dire?--Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire tout de suite?--Pourquoi le duc n'est-il pas parti là-dessus?--A-t-il gagné la bataille?--Pourquoi?
Racontez cette anecdote en 200 mots.
Quels mots vous a-t-il fallu chercher dans le vocabulaire?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON IX
Compound tenses.--Avoir and être as auxiliaries.--Agreement of past participles: Avoir verbs (all transitives and many intransitives).
Examples
| Avoir verb: J'ai acheté des fleurs; avez-vous vu les fleurs que j'ai achetées? | I have bought some flowers; did you see the flowers that I bought? |
Être verbs: reflexives, passives, and some intransitives (mainly verbs of motion); see Lessons X, XI, XII.
A. 1. If I had recognized the actors, I would have accosted them. 2. Those rôles are easy, I have played them lots of times. 3. Here are the five louis that[1] I stole from you. 4. I didn't know that you[2] had stolen five. 5. Did you see the words that[1] I carved on the door? 6. If I had possessed a garden, I would have been content. 7. The painter forgot his position. 8. If she had called them, they wouldn't have heard her. 9. They[3] are good troops, but they have been beaten more than once. 10. There are the melons which[1] I received. 11. I have run more than[4] a league.[5] 12. Have you eaten many melons? 13. The melons that[1] I have eaten were good. 14. When he had[6] left the table, the chance was lost. 15. He lost the battle, too, but he wouldn't have lost it if he had finished earlier. 16. When you finish[7] I shall have given the signal to attack. 17. I shall wait until she has[8] finished.
[Footnotes 1: que. 2: supply en after vous.
agreement with en? 3: Ce. 4: what proposition?
5: lieue (f.). 6: eut. 7: tense? 8: subjunctive.
Why?]
B. Use compound tenses, and substitute conjunctive pronouns for words in italics in the following exercise:
1. A ragged man met the actors. 2. Didn't he recognize the ladies? 3. The count has found his servants sword in hand. 4. They had stolen the five louis d'or. 5. He pulled the money from his pocket. 6. He showed[1] me his gardens. 7. I saw the men appear. 8. He has forgotten his position. 9. He reached the end of the scaffolding. 10. A mason has worked at it. 11. The artist didn't hear the masons. 12. The mason seized the brush. 13. The mason's explanation changed his wrath into gratitude. 14. He would have led the troops against Henry IV. 15. Henry IV's cavalry beat his troops. 16. He had received some good melons.[2] 17. He left the table. 18. He had lost the opportunity.
[Footnotes 1: montrer. 2: en, partitive pronoun.]
45. IMPARTIALITÉ D'UN SOUVERAIN
Gustave III, roi de Suède, était un despote éclairé et aimait à faire justice de tout le monde, sans partialité. Un de ses courtisans lui dit un jour: «Je suis averti que tel forme des projets contre les jours de votre Majesté.» Mais le roi ne se laissait pas tromper si facilement. «Je suis averti, répond ce grand homme, que tel est votre ennemi. Allez vous réconcilier ensemble, et j'écouterai ensuite tout ce que vous viendrez me dire de lui.» Il est à regretter que les souverains de la trempe de Gustave soient[1] si peu nombreux.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
De quelle façon Gustave III a-t-il régné?--Qu'est-ce qu'un de ses courtisans lui a dit un jour?--Le roi l'a-t-il écoute?--Quel conseil a-t-il donné au courtisan?--Dans quel but?--A-t-il bien fait, à votre avis?
Faites ce récit de mémoire. Quelle expression y a-t-il de venir une préposition?
46. LE GÉOGRAPHE ÉGARÉ
L'auteur d'un grand atlas se perdit un jour dans un bois. Après avoir erré pendant quelques heures, il fut tiré d'embarras par un fermier des environs. Ce dernier l'ayant mené sain et sauf à la maison, lui fit observer cependant qu'il était bien extraordinaire qu'un homme qui avait fait la carte du monde entier ne pût pas retrouver son chemin dans un petit bois.
Où l'auteur s'était-il égaré?--A-t-il retrouvé sans difficulté son chemin?--Qui lui est venu en aide?--Quelle observation le fermier a-t-il faite au cartographe?--Comment ce dernier aurait-il pu y répondre?
Quelle réflexion tirez-vous de cet incident? Quels synonymes pour bois, erré, mené, maison, chemin?
47. LE POÈTE QUI SE JETTE DANS L'ENFER
Crébillon, poète tragique français, a été l'auteur de pièces, estimables, mais où le tragique touche souvent à l'horreur. On lui demandait un jour, après une représentation d'Atrée, pourquoi il avait adopté le genre terrible: «Je n'avais point à choisir, répondit-ll, Corneille s'était emparé du ciel, Racine, de la terre; et comme il ne restait plus que l'enfer, je m'y suis jeté à corps perdu.»
Dans quel genre Crébillon donnait-il?--Ses tragédies ont-elles été goûtées?--Pourquoi dit-il avoir préféré les sujets horribles?--Crébillon valait-il Corneille et Racine?
48. LE JARDINIER À L'OMBRE
Un fermier, se promenant dans son jardin, surprit son jardinier endormi sous un arbre. «N'êtes-vous pas honteux lui dit-il, de vous abandonner ainsi au sommeil, tandis que vous devriez être à l'ouvrage? Un paresseux comme vous est indigne de jouir de la lumière du soleil.--C'est précisément pour cette raison, repartit le jardinier, que je me suis mis à l'ombre.»
Où le fermier se promenait-il?--Qui a-t-il trouvé dans le jardin?--Que faisait cet homme?--Quel reproche le fermier lui a-t-il adressé?--Comment l'ouvrier s'est-il justifié de s'être mis à l'ombre?
Nommez les verbes irréguliers dans cette histoire.
49. L'HOMME QUI N'A PAS PU SE NOYER
Un domestique tenta de se noyer; son maitre, qui s'en aperçut, arriva à temps pour le sauver. Le maître, qui allait en ville pour affaires, ordonna à un de ses gens d'avoir l'œil sur le domestique pendant son absence, et de l'empêcher, dans le cas où il voudrait récidiver. Le malheureux ne pouvant se noyer, prit le parti de se pendre. Le maître, de retour, surpris de ce que l'autre ne l'en avait pas empêché, lui en fit de violents reproches. Celui-ci lui répondit: «Ma foi, monsieur, j'ai cru qu'il s'était mis là pour se sécher.»
Qui voulait se suicider?--Qui est-ce qui l'en empêchait?--Quelle précaution le maître a-t-il prise contre une nouvelle tentative?--Et avec quel succès?
50. LE DOMESTIQUE DE L'INVALIDE
Un vieux soldat de l'empire avait laissé sur le champ de bataille ses quatre membres principaux, et avait dû les remplacer, tant bien que mal, artificiellement. Le tourneur de son village s'était chargé de la chose; car l'art d'articuler un membre artificiel n'était pas arrivé à la hauteur qu'il a atteinte de nos jours. Chaque soir, le vieil invalide se débarrassait de ses membres inutiles pour se mettre au lit.
Un jour, il changea de domestique. Le nouveau garçon qui le soignait ne connaissait pas routes le infirmités dont son maître était affligé.
Le soir venu: «Tiens, lui dit-il en lui tendant le bras, tire-moi ce bras.» Et le bras resta entre les mains du garçon: c'était un bras de bois. Mais jugez de son étonnement quand l'invalide, présentant tous ses membres l'un après l'autre, ne cessait de lui dire: «Tire-moi cette jambe; tire-moi l'autre.» Le pauvre garçon se mit à trembler de se trouver en face d'un homme de bois, qui n'avait que le tronc, et qui semblait posé sur la chaise, devant lui, comme un de ces antiques dieux de pierre, dont le temps avait mutilé les membres.
Mais ce n'est pas tout; le vieux soldat, voulant se réjouir jusqu'au bout de la frayeur qu'éprouvait le garçon, tendit le cou en lui disant: «Maintenant, tire-moi la tête.»
Pour le coup, le malheureux domestique, épouvanté, se mit à pousser un cri de terreur, et s'enfuit à toutes jambes.
Où le soldat avait-il laissé ses quatre membres?--Les a-t-il remplacés?--Qui s'est chargé de la chose?--Le soldat se débarrassait-il quelquefois de ses membres artificiels?--Qui lui servait de valet?--Savait-il les infirmités de son maître?--Racontez l'incident qui a eu lieu quand le soldat se disposait à se coucher.
Écrivez cette histoire en 200 mots.
Changez en adjectifs ou en adverbes les mots soulignés.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON X
Compound tenses.--Agreement of participles: Reflexive verbs.
Examples
| Elles se sont lavées. | They have washed themselves. |
| Elles se sont lavé les mains. | They have washed their hands. |
| Ils se sont écrit des lettres. | They have written each other letters. |
| Voici les lettres qu'ils se sont écrites. | Here are the letters that they wrote each other. |
A. 1. We have gotten rid of our servant. 2. She had already gone to bed. 3. I began[1] to tremble. 4. The soldiers had fled. 5. The boys have gotten lost in the woods and have not yet found their way. 6. Corneille and Racine have appropriated heaven and earth, that's[2] why I have cast myself into Hades. 7. We have been taking a walk. 8. I thought she had drowned herself. 9. They became aware of the absence of the servant. 10. The wretches would have hung themselves, if they had been able. 11. She found herself before a wooden man, and she fled. 12. Why have you given yourself up to sleep? 13. Where did you (plur. fem.) go walking this evening? 14. The two courtiers have become reconciled.[3] 15. We took a walk. 16. She has not been deceived.[4] 17. It is to[5] be regretted[6] that they have[7] not become reconciled.[3] 18. It is extraordinary that you have[7] gotten lost.[8]
[Footnotes 1: se mettre. 2: voilà. 3: se réconcilier. 4: se tromper. 5: à 6: Active infinitive. 7: Subjunctive. Why? 8: s'égarer.]
B. Word Study. Use the following words in the proper spaces in the exercise below:
(a) avant, devant, avancer, devancer, avantage, désavantage, avantageux, auparavant, avance, avant-bras, avant-poste, davantage.
1. Il y a un grand arbre ---- notre maison. 2. Le bateau n'---- pas. 3. Régnier a ---- Molière. 4. Il s'approche d'un ---- de l'ennemi. 5. Son père était mort quelques mois ----. 6. Quel ---- n'a pas un discours prononcé sur un ouvrage qui est écrit! 7. C'est assez; ne m'en dites pas ----. 8. On lui a fait des conditions ----. 9. ---- de partir, dites-lui adieu. 10. Il s'est fait mal à l'----. 11. Nous avons le ---- de la position. 12. Pour entrer, il faut payer d'----.
(b) beau, bel, belle, beauté, beaucoup, beau-père, beaux-arts, belle-mère.
1. Ma femme est la fille de mon ----. 2. Ma ---- est la mère de mon mari. 3. Elle n'est pas très ----. 4. La musique et la sculpture sont des ----. 5. Mon frère n'est pas un ---- homme. 6. Mais j'admire la ---- de son caractère. 7. Mon cousin est très ---- mais ma cousine n'est pas ----. 8. Je les aime ----.
(c) connaître, connaisseur, connaissance, reconnaître, se connaître (à).
1. Un ---- est celui qui ---- à quelque chose, à art, par exemple. 2. Je ---- cet homme; il a beaucoup de ----, mais peu de vrais amis. 3. Nos amis sont faciles à ----.
51. LE NEZ ET LES YEUX
Ennuyé de porter lunettes, le ministre de l'odorat dit aux yeux: «C'est pour vous que ces dames sont faites; je me lasse enfin de leur servir de bât.» Il vous les jette à ces mots dans la rue. Qu'advient-il? Que les yeux, privés de guides sûrs, donnent contre les murs, où le nez aplati reconnaît sa bévue.
Quelle est la moralité de cette fable?
52. PLUS DE DANGER
Il pleuvait à torrents. Un garçon sortait d'une maison pour aller à la ferme voisine. Un fermier qui rentrait en hâte l'aperçut et lui cria: «N'as-tu pas peur d'aller dans les champs au milieu de cet orage?--Non, pas à présent.--Pourquoi pas à présent?--Parce que le maître d'école dit que, d'après la statistique, la foudre ne frappe qu'une seule personne par an dans ce voisinage, et cette seule personne à déjà été frappée. Par conséquent, je me moque pas mal de la fondle à présent.»
Quel temps faisait-il?--Où le garçon se rendait-il?--Qui l'a aperçu?--Qu'est-ce qu'il a demandé au garçon?--Pourquoi le garçon n'avait-il pas peur de la foudre?
53. PROFESSION DANS LAQUELLE LES FAUTES SONT CACHÉES
Un peintre, dont le talent était fort médiocre, embrassa la profession de médecin. Comme on lui en demandait la raison: «Dans la peinture, répondit-il, toutes les fautes sont exposées à la vue; mais dans la médecine, elles sont enterrées avec le malade.»
Le peintre avait-il beaucoup de talent?--Quel changement de carrière a-t-il fait?--Quel est l'inconvénient de la peinture?-Ce désavantage s'attachait-il également à la profession de médecin?--Est-ce que vous savez ce que Sganarelle a dit à ce propos dans le «Médecin malgré lui» de Molière?
Faites ce récit de mémoire.
54. LA BÊTE FÉROCE
Deux ménageries arrivèrent, en même temps, dans une ville de province. L'une était dirigée par un nommé Carl Strong, l'autre par sa femme, et chacun, d'habitude, travaillait pour son compte. Mais ayant décidé d'un commun accord de réunir les deux ménageries, le mari se chargea de la rédaction des affiches, qu'il fit placarder sur tous les murs de la ville. En voici une phrase copiée textuellement: «Vu l'arrivée de ma femme, ma collection de bêtes féroces se trouve considérablement augmentée.»
Les deux ménageries avait-elles été dès le commencement sous une même direction?--Quelle circonstance a amené la réunion des deux spectacles?--Quelle besogne le mari a-t-il prise sur lui?--Pourquoi les affiches ont-elles excité le rire?--Le mari savait-il l'art de tirer profit d'une habile réclame?
55. VASISTAS
On appelle ainsi une ouverture pratiquée dans une porte, ou une sorte de judas permettant de répondre aux visiteurs sans ouvrir la porte. On dit que ces fenêtres ont été baptisées de la sorte par les soldats français, au cours d'une expédition en Allemagne. Dans les villages traversés à l'improviste par eux, les habitants se précipitaient à ces fenêtres en criant: «Was ist das?» et il n'en fallut pas plus aux troupiers pour inventer un nouveau vocable.
Qu'est-ce qu'un vasistas?--À quoi sert-il?--À quelle époque ce mot a-t-il été forgé?--Par où les soldats passaient-ils?--Quel spectacle s'est présenté à leurs yeux?--Quel cri ont-ils entendu?--Quelle application ont-ils faite de cette phrase?
Inventez une petite histoire à propos du mot: vasistas.
56. LE DÎNER SANS PAIN
Un jour, Louis XII apprit qu'un grand seigneur avait battu un laboureur. Il mande aussitôt le coupable et, sans rien témoigner, le retient à dîner. On sert à ce seigneur un repas splendide, tout ce qu'on pent imaginer de meilleur, excepté le pain, que le roi a défendu de lui donner. Le seigneur s'étonne, il ne peut concevoir un pareil mystère. Cependant le roi vient à passer, et s'adressant à son hôte: «Eh bien! lui dit-il, vous a-t-on bien traité?--Sire, on m'a servi un repas magnifique, mais je n'ai point dîné: pour se nourrir, il faut du pain.--Allez, répond alors le roi avec un front sévère, tâchez de comprendre la leçon que je viens de vous donner: et puis-qu'il vous faut du pain pour vivre, songez, monsieur, à bien traiter une autre fois ceux qui le font venir.»
Quelle faute le seigneur avait-il commise?--Qu'est-ce que le roi a fait?--Qu'est-ce qu'il a défendu de donner à son hôte?--Celui-ci s'en est-il étonné?--Comment le roi a-t-il expliqué la chose au seigneur?
Écrivez cette histoire en 150 mots.
57. VENGEANCE INGÉNIEUSE
Beaumarchais, que son talent éleva à une brillante situation, était le fils d'un modeste horloger. Ses ennemis,--et son esprit frondeur lui en avait créé beaucoup à la cour,--se plaisaient, pour le mortifier, à rappeler à tout propos son humble origine. Il fut un jour abordé, au milieu du palais de Versailles, par un seigneur qui se proposait de l'humilier. «Monsieur Beaumarchais, lui dit ce personnage, il faut que je vous demande[1] un service. Vous devez vous connaître en horlogerie, et voici ma montre qui marche d'une façon fort irrégulière. J'ai idée qu'elle ne sera bien réparée que par vous seul.--Oh! monsieur le marquis, répondit le spirituel auteur du «Barbier de Séville,» je suis bien maladroit!--Il n'importe, voyez toujours ce bijou, je vous prie.--Mais je regretterais beaucoup qu'il lui arrivât[1] malheur entre mes mains.--Vous vous montrez trop modeste.»
Ainsi pressé, Beaumarchais prend la montre, feint de l'examiner, et, par un mouvement de maladresse calculé, laisse tomber à terre le bijou, qui se brise. «Mille pardons, fait alors notre auteur avec un malin sourire. Je vous disais bien que je suis d'une insigne maladresse!» Là-dessus, il tourne les talons, laissant couvert de confusion celui qui voulait le mystifier. On est souvent trompé par ceux que l'on se propose de berner.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Quel rang Beaumarchais a-t-il atteint dans le monde des hommes de lettres?--Quelle était son origine?--S'est-il créé des ennemis?--Comment tâchaient-ils quelquefois de le mortifier?--Qui l'a accosté un jour à la cour?--Quelle faveur-lui a-t-il demandée?--Comment Beaumarchais l'a-t-il reçu?--Quelle allusion le personnage a-t-il faite à l'humble origine de l'auteur?--Comment celui-ci s'est-ii vengé?
Expliquez, en français, les mots les plus difficiles de cette histoire.
Racontez une autre histoire semblable à celle-ci.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XI
Compound tenses.--Agreement of participles: passive voice.--Substitutes for the passive.
| Les portes n'ont pas encore été ouvertes. | The doors have not yet been opened. |
| Ce livre se publie à Paris. | This book is published in Paris. |
| On le vend partout. | It is sold everywhere. |
A. 1. My enemies have been humiliated. 2. I have been asked a favor (use on construction). 3. I was accosted one day by a friend. 4. The watch was repaired by the watchmaker. 5. She was covered with confusion. 6. You have been fooled by somebody. 7. This menagerie is managed by my wife. 8. I have been charged with the matter[1] by my husband. 9. The collection of wild animals has been enlarged. 10. An opening has been made in the wall. 11. The door was opened by a servant. 12. A new word has been invented. 13. She had taken charge of the menagerie. 14. All my mistakes are exposed. 15. The plowman was beaten. 16. The guest was well treated. 17. No bread was served to him. 18. I was not struck by lightning. 19. It is said that he had many enemies. 20. This watch will have to be fixed.
[Footnote 1: chose (f.).]
B. Word Study. In the following anecdote, substitute equivalents for words in italics:
58. LES DEUX ENSEIGNES
Un barbier de je ne sais plus quel endroit, dont le talent consistait à faire la barbe et à tailler les cheveux, avait imaginé, pour achalander sa boutique, de peindre, sur une enseigne, un homme qui se noyait. Un nageur bienfaisant va pour le tirer du perfide élément, et croit le sauver en le prenant par les cheveux; mais il ne lui reste à la main qu'une perruque et le pauvre diable descend au fond de l'eau. Aussi l'enseigne portait-elle en gros caractères: «Au désavantage des perruques.»
L'exemple était trop juste pour qu'il ne produisît pas l'effet désiré. Un barbier du même endroit, qui faisait, lui, des perruques, voyant tous les amateurs terrifiés courir à son confrère le tondeur, se hâta de fabriquer aussi une enseigne parlante. Il y fit représenter Absolon mourant accroché aux branches d'un arbre, autour desquelles ses cheveux s'étaient entortillés, et il écrivit au-dessous ces mots: «S'il avait eu une perruque!»
L'histoire ne dit pas quelle fut l'issue de cette lutte originale. À en juger par le présent, les perruques perdirent le procès. Leur tour pourra revenir. Patience! la mode a opéré tant d'autres miracles.
59. VAN DYCK ET RUBENS
Van Dyck était élève de Rubens. Un jour que ce dernier était sorti pour prendre l'air, Van Dyck et ses camarades s'approchent de deux tableaux que Rubens venait d'ébaucher. En se poussant mutuellement pour voir de plus près, l'un d'eux tombe sur les ébauches et les efface. Comment faire pour éviter les reproches du maitre à son retour? «Il faut, dit l'un d'eux, que le plus habile d'entre nous tâche de réparer ce malheur: je donne ma voix à Van Dyck.»
Ses camarades applaudissent. Van Dyck se met à l'œuvre. Il imite de son mieux le faire de Rubens, qui revient au bout de trois heures. Rubens porte les yeux sur ce qu'il croit ses ébauches, et dit à ses élèves inquiets: «Ce n'est pas là ce que j'ai fait de plus mauvais en ma vie!»
Van Dyck connaissait-il Rubens?--Pourquoi Rubens était-il sorti une fois?--Qu'est-ce que ses élèves voulaient voir?--Quel malheur est arrivé?--Comment fallait-il tâcher de le réparer?--Qui s'est chargé de le faire?--Y a-t-il réussi?--Rubens s'est-il douté de quelque chose quand il est rentré?
Faites ce récit de mémoire. Racontez quelque chose de la vie de ces deux artistes.
60. UN BEAU TRIOMPHE
La célèbre cantatrice australienne, Madame Melba, raconte l'anecdote suivante:
Lors de mon dernier séjour a New-York, j'étais descendue au Savoy Hôtel. Un jour, en repassant mon rôle de la reine dans «Les Huguenots» je travaillais mes vocalises et mes trilles, quand tout à coup je fus interrompue. J'ouvris vivement ma porte et j'aperçus un tout petit bébé de trois ans à peine, courant dans le corridor en criant tout excité: «Maman, maman! petit oiseau, petit oiseau!» C'est le plus beau de tous mes triomphes, ajoute la charmante femme.
Quel rôle Mme Melba jouait-elle à New-York?--Où était-elle descendue?--Qu'est-ce qu'elle était en train de faire un jour dans sa chambre?--Quelle interruption y a-t-il eu?--Y a-t-elle fait attention?--Qu'est-ce qu'elle a vu dans le corridor?--Quel effet son chant avait-il produit?--Mme Melba en est-elle demeurée touchée?
61. L'ORDONNANCE SINGULIÈRE
Il y avait à Paris un vieux médecin qui n'aimait point qu'on vînt[1] le déranger la nuit. Une fois qu'on était venu le faire lever à minuit, il était rentré à une heure, de fort mauvaise humeur. À peine s'était-il recouché qu'il entendit retentir la sonnette. Pour le coup, c'était trop fort. «Qu'y a-t-il? s'écria-t-il avec colère.--Docteur... vite!... Mon fils vient d'avaler une souris! répondit d'en bas une voix inconnue.--Eh bien! dites-lui d'avaler un chat et laissez-moi tranquille...» fit le docteur en se recouchant.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Où le médecin habitait-il?--Aimait-il qu'on le dérangeât la nuit?--À quelle heure est-on venu le chercher une fois?--Était-il rentré déjà?--Était-il en bonne humeur?--Que lui voulait-on?--Était-ce une connaissance qui le cherchait?--Quelle ordonnance a-t-il faite à son client inconnu?
Signalez les idiotismes dans cette histoire.
62. RÉPONSE D'UN MATELOT
Comme un matelot s'embarquait pour un voyage de long cours, un de ses amis lui dit: «Je m'étonne que vous osiez[1] vous mettle en mer, sachant que votre père, a péri dans un naufrage, et que votre grand-père et votre bisaïeul ont éprouvé le même sort.--Mon ami, reprit le matelot, où votre père est-il mort?--Dans son lit, de même que tous mes ancêtres.--Hé! comment osez-vous donc vous mettre au lit, puisque votre père et vas ancêtres y sont morts?»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Quel voyage le matelot devait-il faire?--Quelle raison aurait-il eu de redouter les voyages sur mer, selon l'opinion de son ami?--Comment ses ancêtres avaient-ils tous péri?--Le matelot se laissait-il effrayer de leur sort?--Pourquoi les marins sont-ils tous un peu fatalistes?
Donnez une périphrase de ces mots: ami, mer, lit, ancêtre.
63. LA VISITE DU PASTEUR
Un homme était dangereusement malade, et sur la prière de sa femme, un pasteur était venu le voir. Comme le pasteur sortait de la chambre, il aperçut la femme du pauvre homme. «Je viens de dire de bonnes paroles à votre mari, ma bonne dame, et j'espère que l'état de son âme aidera à son rétablissement. Mais pourquoi ne venez-vous pas à man église? Nous allons à la chapelle de M. B----, mon révérend.--Alors, pourquoi m'avez-vous envoyé chercher, moi, au lieu de M. B----?--Ah! monsieur, nous aimons beaucoup M. B----, et je n'ai pas osé le faire venir dans un cas comme celui-ci, car mon mari a une forte attaque du typhus!»
En quel état se trouvait le monsieur?--Qui avait-on envoyé cher-cher?--Ce dernier s'est-il dépêché de venir?--Que dit-il ensuite à la bonne dame?--Qu'est-ce qu'il espérait?--Est-ce qu'il se rappelait avoir vu ces gens à son église?--Pourquoi l'avait-on fait venir, lui, plutôt qu'un autre?
Faites ce récit de mémoire. Que savez-vous de la vie de Pasteur?
64. QUI VEUT LA FIN VEUT LES MOYENS
La femme d'un habitant de Nantes, morte il y a quelques années, lui laissa par testament une rente viagère de vingt mille francs pour tout le temps qu'il resterait veuf, ajoutant qu'au cas où il se remarierait cette somme reviendrait aux enfants de la première femme.
Des difficultés pécuniaires survinrent, suivies de la banqueroute, et il fut proposé de saisir le viager au bénéfice des créanciers. Là-dessus, notre homme part pour Paris, épouse une pauvresse de quatre-vingt-sept ans, la quitte au Bureau des Mariages, et s'en retourne à Nantes, d'où il lui envoie promesse d'une pension pour le reste de ses jours. De cette façon, les vingt mille francs vont à ses enfants et les créanciers ne peuvent toucher un sou.
Qu'est-ce qu'une rente viagère?--De qui le monsieur avait-il hérité?--À quelle condition?--Les affaires du monsieur ont-elles continué de marcher bien?--Comment a-t-il fait pour empêcher ses créanciers de saisir son viager.
Employez les mots soulignés dans une phrase.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XII
Compound tenses.--Agreement of participles: Intransitive verbs conjugated with être.
Example
| Les dames sont parties bier. | The ladies left yesterday. |
A. 1. A lady has come to see you. 2. They have gone to church. 3. When I arrived, she had already gone out of the patient's room. 4. They have gone out to get some[1] fresh[1] air.[2] 5. His comrades came back at the end of three hours. 6. She would have fallen, if she had gone out. 7. They stopped at the Savoy Hotel. 8. The doctor and his wife came home[3] at midnight. 9. The singer had gone back to bed.[4] 10. All the sailor's ancestors had died in bed. 11. When his wife died, he remained a[1] widower two years. 12. Financial difficulties have arisen, and they have left for Paris. 13. She has gone to get the doctor. 14. When he arrives,[5] the lady will have died. 15. They would have left the chapel, if he and his daughter had not come at[6] that moment. 16. If he had not gone out, he would not have fallen. 17. They will have returned soon.[7] 18. It is necessary that you go[8] out for[9] air.[2] 19. I am astonished that your mother is[8] gone.
[Footnotes 1: omit 2: use definite article 3: rentrer. 4: se recoucher. 5: tense? 6: en. 7: bientôt. 8: subjunctive. Why?. 9: pour prendre.]
B. 1. Rubens had gone out to walk. 2. His comrades had not gone out. 3. They had stayed to look at the pictures. 4. They had drawn near[1] the pictures that Rubens had sketched. 5. They pushed each other. 6. One of them fell on the sketches and effaced them. 7. But they avoided the reproaches of their master. 8. One of them offered[2] to repair the misfortune. 9. The others applauded. 10. Van Dyck went to work. 11. Rubens returned after several hours. 12. He cast his eyes on the pictures that Van Dyck had sketched. 13. He thought that they[3] were his own[4] sketches. 14. He said that they were the best that he had ever done.
[Footnotes 1: s'approcher de. 2: offrir. 3: ce. 4: propres.]
65. UNE LEÇON DE PHILOSOPHIE
Un villageois fit étudier son fils, qui vint le visiter lorsqu'il étudiait en philosophie; son père lui ayant demandé de mettre cuire six œufs, deux pour lui-même, deux pour sa mère, et deux pour lui, le fils, pensant lui donner un plat de sophisme, n'en mit que trois. Le père, lui ayant fait observer qu'il lui avait demandé d'en mettre six: «Aussi l'ai-je fait,» dit le sophiste; et pour en faire la démonstration, tirant le premier, il lui dit: «En voilà un»; au second: «En voilà deux; or deux et un font trois»; au troisième: «En voilà trois; or trois et trois font six.»--«Cela est vrai, dit le père; en voici donc deux pour moi, ta mère se contentera bien d'un; prends, toi qui es jeune et qui as meilleur appétit, les trois autres pour ton repas.»
Le villageois qu'est-ce qu'il a fait faire à son fils?--Le fils revenait-il de temps en temps voir ses parents?--Qu'est-ce que son père l'a prié de faire, une fois qu'il était en visite chez lui?--Le garçon a-t-il bien exécuté l'ordre de son père?--Comment a-t-il voulu prouver qu'il avait bien fait?--Est-ce que le père s'est montré aussi habile sophiste que le fils?
Racontez en 100 mots cette histoire.
66. "ÇA NE ME REGARDE PAS"
Un curé faisait un sermon sur les peines de l'enfer. Tout son auditoire fondait en larmes. Un gros rustre qui était appuyé contre un pilier de l'église était le seul qui ne pleurât[1] pas. Le curé le remarqua: «Et toi, lui dit-il, pourquoi ne pleures-tu pas comme les autres?--Moi, répondit le paysan, je ne suis pas de la paroisse.»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
De quai le curé parlait-il?--Les auditeurs étaient-ils touchés?--Où se tenait le paysan?--Est-ce qu'il paraissait très ému?--Lui a-t-on reproché son insensibilité?--Pourquoi ne pleurait-il pas?
Quel verbe ressemble à pleurer?
67. IMPOSSIBLE
La scène se passe dans un bal. Adossé à la cheminée, un danseur étouffe un baillement.
«Vous vous ennuyez, monsieur? demande un voisin.--Oui, monsieur, et vous?--Moi de même.--Alors si nous nous en allions?--Je ne peux pas, moi, je suis le maître de la maison.»
Développez un peu cette histoire.
68. LE PETIT ET LE GRAND VOLEUR
Un pirate, étant interrogé par Alexandre le Grand de quel droit il infestait les mers, lui répondit: «Avec le même droit que tu infestes le monde: la seule différence est que moi, parce que je le fais avec un petit bâtiment, on m'appelle voleur, et que toi, parce que tu le fais avec une grande armée, on t'appelle empereur.»
Quelle réputation Alexandre le Grand a-t-il acquise?--Quelle discussion a eu lieu entre l'empereur et un pirate?--Le pirate voyait-il une différence fondamentale entre son métier et celui du grand conquérant?--Avait-il raison ou non?
Donnez votre idée de la morale de cette historiette.
69. LE JEU D'ESPRIT
La duchesse de Maine, femme de Louis Auguste de Bourbon, tint dans son château de Sceaux un salon politique. On s'amusait un soir chez elle à un jeu d'esprit, qui consistait à indiquer entre divers objets des ressemblances, ou des différences. Lamothe entra. «Quelle différence? lui dit la princesse, y a-t-il de moi à une pendule?--Madame, une pendule marque les heures, et Votre Altesse les fait oublier.»
Où la duchesse de Maine habitait-elle?--De quel monde était-elle généralement entourée?--Comment s'amusait-on un soir chez elle?--Qu'est-ce qu'un jeu d'esprit?--Quelle question la princesse a-t-elle posée à Lamothe?--Quel joli compliment lui a-t-il fait?
Savez-vous d'autres jeux d'esprit?
70. LA DECOUVÉRTE
On demandait à un monsieur, chez lequel des voleurs avaient pénétré pendant la nuit précédente, si sa femme avait regardé sous le lit, à la façon bien connue de son sexe. «Oui, répondit ce monsieur, et elle y a trouvé un homme.--Ah! vraiment! un des voleurs, sans doute? se hâta de demander son interlocuteur.--Non, lui dit le mari, vous vous trompez; c'était moi.»
71. LES FATS TROUVENT PARFOIS À QUI PARLER
Henri IV, roi de France, rencontra un jour dans les appartements du Louvre un homme qui lui était inconnu, et dont l'extérieur paraissait très commun. Il lui demanda à qui il appartenait. «J'appartiens à moi-même, lui répondit cet homme d'un ton fier et peu respectueux.--Mon ami, repartit le roi, vous avez un sot maître.»
Quelle rencontre le roi a-t-il faite?--Sa curiosité s'est-elle éveillée?--Comment a-t-il abordé l'inconnu?--Celui-ci a-t-il dû reconnaître le souverain?--Quelle réponse a-t-il faite à la demande du roi?--Le roi que lui a-t-il répondu à son tour?
Faites ce récit de mémoire.
72. LA LAIDEUR DU PRINCE DE CONDÉ
Un prince de la maison de Condé, branche collatérale de celle de Bourbon, était bossu et laid. Un jour, se promenant dans les rues de Paris, il rencontre un paysan, l'arrête par le bras, se jette à son cou, et l'embrasse de toutes ses forces. Celui-ci, ébahi, lui demande la raison de cette exubérance. «Oh! mon ami, dit le prince, c'est que vous êtes plus contrefait et plus laid que moi; je vous dois des remerciements.» Pour lui le proverbe se transformait: On a souvent besoin d'un plus laid que soi.
Où le prince de Condé se promenait-il un jour?--Qui a-t-il rencontré?--Comment l'a-t-il accosté?--L'autre s'en est-il étonne?--Quels titres le paysan avait-il aux remerciements du prince?
Écrivez en 100 mots cette histoire.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XIII
Disjunctive pronouns.
Examples
| Avec moi; chez eux; par lui. | With me; at their house; by him. |
| Moi, je pense comme eux. | I think like they (do). |
| C'est lui qui l'a fait. | It is he who did it. |
| Non, ce sont eux. | No, it is they. |
| Qui est là? Moi. | Who is there? I. |
| Lui-même me l'a dit. | He himself told me so. |
| Eux seuls auraient pu le faire. | They alone could have done it. |
| Lui et moi nous étions ensemble. | He and I were together. |
A. 1. I am named Jean and he is named Pierre. 2. You and I are going to be questioned by the emperor. 3. What a difference there is between[1] you and[2] her. 4. As[3] for[3] them, they have no brains.[4] 5. He amuses himself more easily than I. 6. I found some burglars at my house last night.[5] 7. When I came[6] home, my husband asked me if it was really[7] I. 8. It is they (feminine) who were mistaken. 9. I myself looked under the bed. 10. You answered him yourself. 11. I am homelier than you, but you are both[8] pretty[9] homely yourselves. 12. Put on six eggs, three for us, and three for yourself. 13. Is it[10] for me or for her? 14. He alone, of all the audience, did not weep. 15. I, your best friend, forget you? Impossible! 16. They, also, were at church. 17. He could go, but she couldn't, because she had people[11] at her house. 18. Are you bored? Same with me.
[Footnotes 1: de. 2: à. 3: omit. 4: esprit. 5: cette nuit. 6: rentrer. 7: bien. 8: tous deux. 9: assez. 10: ce. 11: du monde.]
B. 1. Word Study. Use the following words in the proper spaces in the exercise below:
(a) chanter, chant, chanteur, chanson, cantatrice, cantique.
Ce ---- bien. J'aime le ---- des oiseaux. La Malibran fut la première ---- de son temps. À l'église nous ---- des ----. En France, tout finit par des ----.
(b) bonheur, bonhomie, bonhomme, bonjour, bonne, bonté, bon.
Mon père est très ---- pour moi. Le ---- parfait n'existe pas. Quel est ce ----, Je ne le connais pas. Il montre une feinte ---- sous laquelle se cache sa finesse. Il venait me dire le ----. Sa ---- est intarissable. Nous avons besoin d'une ---- (à tout faire).
(c) habit, habitude, habitant, habiter, habituer, inhabité, habituel, habitué.
C'est un désert ----. Mon frère a l'---- de porter un ---- noir. Les ---- de cette ville se sont ---- au bruit. Nous ---- à Paris depuis plusieurs ans. L'inconduite ---- de ce garçon me déplaît. C'est un ---- de ce café, on l'y voit tous les soirs.
73. L'HOMME QUI FAIT MARCHER DROIT
Le célèbre satirique Pope était bossu et avait les jambes torses. Le roi d'Angleterre l'apercevant un jour dans une rue de Londres, dit à quelques-uns de ses courtisans: «Je voudrais bien savoir à quoi nous sert ce petit homme qui marche de travers.» Le propos étant rapporté sur-le-champ à Pope, il répondit: «À vous faire marcher droit.» En effet, ce poète a exercé sur son temps une réelle suprématie littéraire.
Quels défauts physiques le célèbre écrivain avait-il?--Qui l'a aperçu un jour?--La curiosité du roi s'est-elle éveillée?--Comment l'a-t-on renseigné?--Quelle a été l'influence de Pope?
Racontez cet incident en 100 mots.
74. LA PAYSANNE ET SA NOUVELLE PLACE
Une paysanne avait réussi à se louer à la ville; plus tard elle est revenue faire une visite chez les siens. «Eh bien! Jeannette, lui dit-on, vous habituez-vous à votre nouvelle place?--Je n'ai pas à me plaindre; mais je crois que Madame a le cerveau un peu fêlé. Elle me dit toujours de parler à la troisième personne, et nous ne sommes que deux!»
Quelle place la paysanne avait-elle trouvée?--Est-elle restée longtemps loin de son village?--Comment se plaisait-elle à la ville?--Est-ce qu'elle s'entendait assez bien avec sa maîtresse?--Quel avertissement la dame lui avait-elle donné--Est-ce que la paysanne est parvenue à s'expliquer cette manie de Madame?--À quai l'attribuait-elle?
Quels autres verbes se conjuguent comme plaindre?
75. SENSIBILITÉ DÉPLACÉE
Une femme qui se piquait d'avoir le cœur extrêmement tendre, disait un jour à son boucher: «Je ne comprends pas comment on peut choisir une si odieuse profession que la vôtre. Comment pouvez-vous avoir la cruauté de mettre à mort ces pauvres agneaux?--Madame, lui répondit le boucher étonné, est-ce que vous aimeriez mieux les manger vivants?»
Quel faible la bonne femme avait-elle?--Quel reproche a-t-elle fait a son boucher?--Comment lui a-t-il donné à penser?
Savez-vous une autre expression pour: mettre à mort, et aimer mieux?
76. BARUCH
On entend parfois prononcer cette phrase énigmatique: «Avez-vous lu Baruch?» En voici l'origine:
Un jour que Racine avait mené La Fontaine à l'office du soir, il lui mit dans les mains un volume de la Bible. La Fontaine tomba sur la belle prière des Juifs, dans le prophète Baruch. Plein d'admiration, il s'empressa de dire à Racine: «Quel était donc ce Baruch? C'était un beau génie!» Et les jours suivants, il disait à toutes les personnes qu'il rencontrait: «Avez-vous lu Baruch?» Depuis, cette interrogation s'emploie quand on a l'esprit rempli d'une chose que l'on considère comme une découverte soudaine, et dont on reste fortement frappé.
Où Racine se trouvait-il une fois avec La Fontaine?--Qu'est-ce qu'il lui mit dans les mains?--La Fontaine a-t-il feuilleté le livre?--Sur quelle partie s'est-il arrêté?--Quelle découverte a-t-il cru faire?--Est-ce que son esprit en est resté frappé?--Comment le nom du prophète est-il devenu proverbial?
Écrivez cette histoire en 100 mots.
77. L'AMI DU LACONISME
Un certain médecin était bien connu par son laconisme. Il détestait les longues consultations et les détails inutiles et filandreux. Une dame connaissant cette particularité se présente chez lui pour le consulter sur une grave blessure qu'un chien lui avait faite au bras. Elle entre sans rien dire, découvre la partie blessée, et la place sous les yeux du docteur. Celui-ci regarde un instant, puis il dit: «Égratignure?--Morsure.--Chat?--Chien.--Aujourd'hui?--Hier.-- Douloureux?--Non.» Le docteur fut si enthousiasmé de cette conversation qu'il aurait presque embrassé la dame.
Qu'est-ce qui ennuyait fort le médecin?--La dame connaissait-elle bien son homme?--De quai souffrait-elle?--Comment a-t-elle abordé le médecin?--Quelle impression lui a-t-elle faite?
78. IMPARTIALITÉ D'ALEXANDRE LE GRAND
Lorsqu'Alexandre le Grand rendait la justice, il avait coutume, pendant que l'accusateur parlait, de se boucher une oreille avec la main. Comme on lui en demandait la raison: «C'est, répondit-il, que je garde l'autre a l'accusé.»
Quelle habitude Alexandre le Grand avait-il?--Ce procédé a-t-il éveillé la curiosité de ses courtisans?--Comment le leur a-t-il expliqué?
Racontez une histoire de la vie d'Alexandre le Grand.
79. L'ESPAGNOL PARESSEUX
Un jeune Français, élève de l'Académie de peinture, étant allé en Italie pour se perfectionner, rencontre à Naples un Espagnol couvert de haillons et d'une malpropreté excessive: vice dont en général ce peuple est accusé. Le jeune peintre remarque que l'Espagnol a les mains fort bien faites, quoique fort sales. Il lui propose de les dessiner. L'Espagnol accepte, moyennant quelque argent qui lui est promis. Le Français le conduit chez lui, et lui dit de se laver les mains. «Soit.» Il passa au vestibule; puis revenant comme par réflexion: «Laquelle, monsieur, dit-il, voulez-vous dessiner?»
Où le jeune artiste avait-il fait ses premiers pas dans la carrière de peintre?--Où s'est-il rendu ensuite?--Qu'est-ce qu'il comptait y faire?--De qui a-t-il bientôt fait la connaissance?--Qu'est-ce qui l'a fortement intéressé à ce type?--Quel dessein a-t-il formé?--L'autre a-t-il agréé la proposition?--Quel petit détail fallait-il régler auparavant?--L'autre a-t-il fait le difficile?--Quelle précaution voulait-il prendre?
Racontez en 100 mots cette histoire.
80. FAUTES DE PRONONCIATION
Les fautes grossières contre les règles fondamentales de la prononciation portent les noms de Cuir, de Velours, et de Pataquès.
Cuir se dit, d'une façon générale, de toute faute de prononciation: «Il va-t-à la campagne» pour «Il va à la campagne.» Le cuir suivant: «entre quatre-z-yeux» a été sanctionné par l'Académie dans l'intérêt même de l'harmonie des sons.
Velours se dit d'un son doux remplaçant par erreur un son dur: «Elle était-z-à la campagne» pour «Elle était à,» etc. À l'origine, ce mot velours s'employait par opposition à cuir, parce que souvent le premier donnait l'idée d'une chose plus douce que le second.
Pataquès se dit spécialement de l'emploi erroné d'un «t» pour un «s.» Son origine est, dit-on, la suivante: Un étudiant, assis au théâtre près de deux dames, trouve un éventail sous sa main. Il dit à la première dame: «Est-il à vous, Madame?--Il n'est point-z-à moi, Monsieur.--Est-il à vous, Madame? reprend-il en s'adressant à la seconde.--Il n'est pas-t-à moi, dit-elle.--Puisqu'il n'est point-z-à vous et qu'il n'est pas-t-à cette dame que voici, je ne sais pas-t-à qu'est-ce!» dit l'étudiant en riant.
Expliquez les termes: cuir, velours, pataquès.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XIV
Review possessive pronouns.--Order in interrogative sentences.--Definite article used for possessive adjective.
Examples
| Est-il arrivé? | Has he arrived? |
| Votre père le sait-il? | Does your father know it? |
| Jean a-t-il des plumes? | Has John any pens? |
| Combien ces montres coûtent-elles? | How much do these watches cost? |
| Comment votre mère a-t-elle su la chose? | How did your mother learn of the affair? |
| Pourquoi cet homme est-il venu? | Why has this man come? |
| Il leva la tête. | He raised his head. |
| Je me suis brossé les dents. | I brushed my teeth. |
A. 1. Did Pope have crooked legs? 2. Was he a[1] hunchback? 3. Did the peasant girl succeed in[2] hiring out? 4. Where did she visit? 5. Wasn't the lady's brain a little "off" (cracked)? 6. Why has the servant come back? 7. I like my profession better than yours. 8. That[3] is because you are a little soft-hearted. 9. When did the doctor put this book into your hands? 10. He has his mind full of the thing, hasn't he?[4] 11. The dog made a severe wound in my arm. 12. Is this cat yours or theirs? 13. I have a dog of my own.[5] 14. Don't stop up your ears, will you?[4] 15. The Spaniard had dirty hands, dirtier even[6] than mine. 16. I am going to take you to my house. 17. You may wash your hands, if you wish. 18. The fan isn't mine, it is my mother's,
[Footnotes 1: omit. 2: à. 3: ce. 4: n'est-ce pas? 5: à moi. 6: même.]
B. Word Study. In the following anecdote, substitute equivalents for expressions in italics:
81. JUSTICE DE SOLIMAN
Comme Soliman, sultan des Turcs, allait à la conquête de Belgrade, l'an 1521, une femme s'approcha de lui et se plaignit vivement de ce que, pendant son sommeil, des soldats lui avaient volé des bestiaux qui faisaient route sa fortune.
«Il fallait que tu fusses plongée dans un sommeil bien profond, lui dit en riant le prince, puisque tu n'as pas entendu entrer les ravisseurs.--Oui, je dormais fort paisiblement, repartit la vieille, dans la certitude où j'étais que Votre Hautesse veillait pour la sécurité générale.»
Soliman ne s'irrita point de ce mot, tout hardi qu'il était, et il ordonna à son visir de compenser généreusement la perte que cette femme avait subie.
82. NAÏVETÉ D'UN AVARE
Un avare observant que son vin diminuait quoiqu'il fût[1] dans une cruche cachetée, cherchait en vain à en deviner la cause. Sa femme lui dit: «Peut-être qu'il y a une ouverture par-dessous.--Sotte que tu es, repartit le mari, tu n'y entends rien, ce n'est pas par-dessous qu'il en manque, c'est par-dessus!»
[Footnote 1: Why subjunctive?]
De quai l'avare s'est-il aperçu?--Pourquoi était-il difficile d'en comprendre la cause?--Quelle suggestion la femme a-t-elle offerte?--Le mari admettait-il cette solution de l'énigme?
Nommez les prépositions qui correspondent à dessous et dessus.
83. PEINE PERDUE
Dans un temps de sécheresse, un curé des environs de Choisy, près Paris, est invité par ses paroissiens à faire une neuvaine pour obtenir de la pluie, ainsi qu'avaient fait tous ses confrères circonvoisins.
«Mes amis, leur dit-il, restons tranquilles, je vous en prie. Puisque toutes les paroisses circonvoisines ont adressé au ciel leurs vœux, si nos voisins ont de la pluie, nous en aurons aussi, car nous sommes au centre; s'ils n'en ont pas, nous aurons épargné nos prières et nos peines.»
Quel temps faisait-il?--Quel mal pouvait en résulter?--Par quel moyen espérait-on se délivrer de ce fléau?--Est-ce que ce pays-là était le seul aux alentours à souffrir de la sorte?--Pourquoi le curé croyait-il inutile de recourir aux prières?--Son idée était-elle pratique?
Faites ce récit de mémoire.
84. LE MAUVAIS CHEVAL
Un fermier de Yorkshire ayant mené un cheval à la foire, le vendit à un officier de remonte. L'année suivante, l'officier retourne à la même foire et apercevant notre homme, il s'avance sur lui en colère: «Coquin, dit-il, vous m'avez vendu une rosse qui ne vaut rien pour l'armée!--Eh bien! répond le fermier sans s'émouvoir, faites-en cadeau à la marine.»
Comment le fermier s'est-il défait de sa rosse?--A-t-il revu l'acheteur?--Celui-ci en voulait-il au fermier?--Quel conseil le fermier a-t-il donné à l'officier?
85. UN BON AVERTI EN VAUT DEUX
Un homme avait l'habitude d'emprunter de l'argent à l'un de ses amis. Un jour la conversation suivante eut lieu entre eux au sujet d'un nouvel emprunt.
«Vous m'avez dit que vous me prêtiez cinquante francs, dit l'emprunteur, mais vous ne m'en donnez que quarante-neuf.--Je garde un franc pour payer le port des lettres que j'aurai à vous écrire pour me faire rembourser.--En ce cas, reprit le premier, je vous conseille d'en retenir cinq.»
Quelle fâcheuse coutume cet homme avait-il?--Avait-il également l'habitude de rendre promptement l'argent prêté?--Comment fallait-il toujours s'y prendre avec lui pour se faire rembourser?--Quel moyen l'ami a-t-il enfin inventé pour rentrer dans ses frais?--L'emprunteur a-t-il pris la chose en mauvaise part?
Expliquez les mots emprunt, emprunteur, emprunter.
86. ON NE PEUT PAS SIFFLER QUAND ON BÂILLE
Zaïre, tragédie de Voltaire, ne fut point goûtée du public à sa première représentation, et l'auteur en était fort mécontent. Comme il s'en allait tout pensif, il rencontra Piron, à qui il se plaignit du peu de goût et de l'injustice de ce même public; mais voulant cacher en quelque sorte tout le dépit qu'il en concevait, il ajouta: «Il est vrai que ma pièce n'a pas plu, mais au moins elle n'a pas été sifflée.--Comment veux-tu, mon ami, que l'on siffle[1] quand on bâille?» lui répliqua Piron.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Zaïre de Voltaire a-t-il joui d'un immense succès dès la première représentation?--Comment a-t-il été accueilli du public?--L'auteur a-t-il été sensible au peu de louanges que sa pièce lui rapportait?--À qui s'en est-it ouvert?--Par quelle réflexion a-t-il voulu dorer la pilule?--Piron a-t-il ménagé les sensibilités de l'infortuné poète?
Écrivez en 100 mots cette histoire.
Quels livres de Voltaire avez-vous lus?
Nommez ceux que vous connaissez.
87. L'IGNORANT BEL ESPRIT
Un ignorant bel esprit se présente à l'Université de... pour y passer son doctorat. Il y est reçu. Surpris de la facilité avec laquelle il avait acquis ce grade, et voulant faire le plaisant, il va de nouveau trouver le recteur, et lui dit: «Monsieur, pendant que je suis en cette ville, je voudrais profiter de l'occasion pour faire recevoir aussi mon cheval.--Monsieur, lui répondit le recteur, je suis fâché de ne pouvoir vous obliger davantage, mais nous ne recevons ici que les ânes. Il y va de notre prestige.»
Dans quel but l'ignorant s'est-il présenté à la faculté?--A-t-il été refusé?--S'en est-it étonné?--S'en est-il allé content?--Comment a-t-il voulu abuser de l'indulgence qu'on lui avait témoignée?--Quelle réponse lui a-t-on faite?
88. LE PORTRAIT DU CUIRASSIER
On conte sur Horace Vernet, qui fut un des meilleurs peintres militaires de la France, une amusante anecdote. Elle prouve que, chez ce grand artiste, la bonhomie naturelle était à la hauteur du talent.
Un matin, un cuirassier, qui avait fréquemment entendu prononcer le nom de Vernet, mais qui ne se rendait pas bien compte de la position du célèbre peintre, alla le trouver dans son atelier. Le brave garçon désirait avoir son portrait pour l'envoyer au pays. Il s'en ouvrit à l'artiste, mais il ajouta qu'il voulait avant tout être fixé sur le prix que cela lui coûterait.
«Combien veux-tu y mettre? demanda Horace.--J'irai bien jusqu'à trente sous, répondit le cuirassier.--Bon! cela me va.»
En quelques coups de crayon, Vernet eut bien vite terminé une charmante esquisse du guerrier, que celui-ci emporta triomphant. Le beau militaire ne put cependant s'empêcher de dire à un camarade qui l'attendait à la porte: «J'ai eu tort de ne pas marchander: j'aurais peut-être eu mon portrait pour vingt sous.»
La naïveté du cuirassier est d'autant plus amusante que le moindre dessin de Vernet se payait déjà fort cher quand ce peintre célèbre vivait. Aujourd'hui un tableau de lui vaut une petite fortune.--(CLAUDE AUGÉ.)
À quel titre Horace Vernet est-it célèbre?--Avait-il un caractère aimable?--Est-ce que le cuirassier de notre anecdote avait jamais entendu parler de lui?--Quel dessein le soldat a-t-il formé?--Qu'est-ce qu'il voulait savoir auparavant?--Le peintre a-t-il fixé le prix que cela lui coûterait?--Le soldat voulait-il payer cher son portrait?--Le peintre s'est-il montré complaisant?--Quel regret le cuirassier a-t-il éprouvé en sortant de chez Vernet?--Savait-il ce que valait son portrait fait par le célèbre artiste?
Quelles sont, dans cette anecdote, les expressions les plus usuelles? Les plus difficiles?
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XV
Pronominal use of en and y.--Order in the sentence.
Examples
| Je suis content de mon sort. | I am satisfied with my lot. |
| J'en suis content, j'en suis fier. | I am satisfied with it, I am proud of it. |
| Je suis allé au théâtre; j'y ai vu Talma. Y êtes-vous allé? | I went to the theatre; I saw Talma there. Did you go (there)? |
| J'ai des pommes.--Donne-m'en.--Je vous en donne.--Donnes-en en à ma sœur aussi.--Ne lui en donne pas. Etc. | I have some apples.--Give me some.--I give you some.-- Give some to my sister, too.--Don't give her any. Etc. |
| Je vous y envoie.--Envoyez m'y.--Envoies-y Jean.--Ne m'y envoie pas. Etc. | I send you there.--Send me there.--Send John there.--Don't send me there. Etc. |
A. 1. There is good wine at Choisy, I am going there to get some. 2. There is some missing, and I can't guess the reason for it. 3. My friend is going to give a ball[1] and I am invited to it. 4. If you have any, give me a little.[2] 5. Give John some. Don't give him too much.[3] 6. If I had any horses, I would make a present of them to the army. 7. I didn't do anything of the sort.[4] 8. I had fifty francs and I kept five. 9. They [5] didn't like my tragedy, and I am very much displeased about it. 10. If you complain about it, they will go away. 11. I went to the University of X to get my doctor's degree. 12. I got it.[6] 13. You have such a fine chance, you ought to take advantage of it. 14. We can't receive you; I am very sorry about it. 15. They tell a funny story about him.[7] 16. Vernet was very famous, but the cavalryman didn't realize[8] it. 17. He didn't disclose[9] himself to the artist. 18. How much was he willing to put into it? 19. Give me some, I beg of you (to do so).[10] 20. Think of it![11] His life is at stake![12] 21. I can't make head nor tail of it.[13] 22. This wine is diminishing, although it is[14] in a sealed jug.
[Footnotes 1: bal (m.). 2: un peu. 3: trop. 4: je n'en ai rien fait. 5: On. 6: Y être reçu. 7: not en here. Why? 8: se rendre compte de. 9: s'ouvrir (à). 10: en. 11: penser (à). 12: il y va de. 13: je n'y entends rien. 14: subjunctive. Why?]
B. Word Study, based on «Le Portrait du Cuirassier.»
(a) Define, in French, the following words:
artiste, talent, entendre, se rendre compte, célèbre, atelier, portrait, cher, valoir, esquisse.
(b) Define, in French, at least one word cognate with each of the following:
conter, amuser, désirer, demander, répondre, marchander, vivre, peintre, nature, nom, compte, ouvrier, guerrier, dessin, grand, haut, brave, bon, triomphant, beau, fort.
Example: conter. Un conteur est un auteur de contes.
89. LE BOURGEOIS EN COLÈRE
Un bon bourgeois ayant appris que plusieurs de ses parents s'étaient trouvés à un repas de famille auquel il n'avait pas été invité s'écria en colère: «Eh bien! pour les faire enrager, je vais donner un grand dîner d'apparat où je serai tout seul.»
Quel sujet le bourgeois avait-il de prendre la mouche?--A-t-il voulu passer l'affaire sous silence?--Comment s'est-il proposé de se venger de ses parents?--Le dîner a-t-il dû être triste ou gai?
90. LE TORRENT ET LE RUISSEAU
Un torrent furieux, dans sa course rapide, insultait un ruisseau timide dont l'onde arrosait un verger. «Va, lui dit le ruisseau, sois fier de l'avantage d'offrir à chaque pas quelque nouveau danger. Je serais bien fâché d'avoir pour mon partage l'honneur cruel que tu poursuis: tu t'annonces par le ravage; moi, par les biens que je produis.»
Quels sont les personnages de cette fable?--Qu'est-ce que le ruisseau reprochait au torrent?--De quai le torrent se faisait-il fort?--Quelle vertu le ruisseau avait-il?--Lequel des deux frappe plus fortement l'imagination des hommes?--Lequel des deux leur est le plus utile?--Quelle est la moralité de ce récit?
Formez d'autres mots des mots soulignés.
91. LES POUCES DU SERPENT
«Après une lutte horrible, dit un voyageur, je parvins à dégager mes bras des replis dont le boa avait serré mon corps, et au moment où le monstre ouvrait sa gueule formidable à deux pouces de ma tête, je lui lâchai mon coup de fusil entre les deux mâchoires, et il tomba raide mort.--C'est magnifique, dit quelqu'un. Combien de pieds de long avait ce serpent?--Il avait quatre-vingt douze pouces, répondit l'autre; les serpents n'ont pas de pieds.»
Quelle scène le voyageur dépeignait-il?--Dans quelle situation périlleuse s'était-il trouvé?--Comment s'en est-il tiré--Son récit a-t-il produit l'effet désiré?--Quelle question un de ses auditeurs lui a-t-il posée?--Comment le voyageur lui a-t-il répondu?
92. LE PEINTRE DAVID ET LE COCHER
David, célèbre peintre français sous l'Empire, a excellé par la pureté classique de son dessin. On conte sur lui, pourtant, une anecdote qui porte à croire que les artistes mêmes sont faillibles.
Cet homme illustre avait exposé un de ses plus beaux tableaux et se trouvait par hasard confondu dans la foule qui l'admirait. Il remarqua un homme dont le costume annonçait un cocher de fiacre, et dont l'attitude indiquait le dédain. «Je vois que vous n'aimez point ce tableau, lui dit le peintre.--Ma foi, non!--C'est pourtant un de ceux devant lesquels tout le monde s'arrête.--Il n'y a pas de quoi. Voyez cet imbécile de peintre qui a fait un cheval dont la bouche est toute couverte d'écume et qui, pourtant, n'a pas de mors.» David se tut; mais dès que le salon fut fermé, il effaça l'écume.
À quelle époque le peintre David a-t-il vécu?--À quel titre est-il célèbre?--Son dessin a-t-il cependant toujours été parfait, à tous les points de vue?--Dans quelle foule se trouvait-il un jour par hasard?--Tout le monde trouvait-il bons ses tableaux?--Qui est-ce qui regardait avec dédain certain tableau de cet artiste?--Qu'y avait-il de faux dans ce tableau, à son avis?--Avait-il raison?--Parlait-il en connaissance de cause?--Comment David a-t-il réparé la faute?
Donnez des synonymes à dix mots de cette histoire.
93. L'HOMME DUPE DE SA CRÉDULITÉ
Un bourgeois de Lyon, fort riche, ayant fait tirer son horoscope, mangea, pendant le temps qu'il croyait avoir à vivre, tout ce qu'il avait. Mais ayant été plus loin que l'astrologue ne l'avait prédit, il n'avait plus de quoi se nourrir. Il se vit obligé de demander l'aumône, et il disait en tendant la main: «Assistez un homme qui a été dupe de sa crédulité.»
Est-ce qu'on croit encore de nos jours aux horoscopes?--Quelle destinée avait-on prédite au bourgeois?--Comment a-t-il voulu en tirer profit?--L'horoscope a-t-il dit vrai?--Qu'est-ce que le pauvre bourgeois a dû faire pour se nourrir?--Quelle est la moralité du récit?
94. GÉNÉREUX À BON MARCHÉ
Un jeune vaurien, qui espérait hériter un jour de son oncle, voulait le sonder un peu pour savoir les chances qu'il courait de réaliser son ambition. «J'ai fait un beau rêve cette nuit, mon cher oncle, lui dit-il un matin.--Vraiment! dit l'oncle, et qu'avez-vous rêvé?--Que vous me donniez cinq cents francs.--Eh bien! répond le vieux, qui voyait bien de quoi il retournait, pour ne pas vous désappointer je vous permets de les garder.»
Qu'est-ce qui travaillait l'esprit du jeune homme?--Comment s'y est-il pris pour soutirer de l'argent à son oncle?--Est-ce que cela a pris?
Faites ce récit de memoire.
95. LES GRANDS HOMMES NE SONT PAS TOUT-PUISSANTS
Les hommes célèbres reçoivent parfois des communications assez bizarres. M. Edison, le grand inventeur américain, a reçu un jour une lettre que lui écrivait une demoiselle et dans laquelle elle lui demandait s'il ne pourrait pas inventer une machine au moyen de laquelle elle pourrait voir son futur mari. Il aurait pu répondre, comme le Pape au cardinal peint en enfer: «Mon pouvoir ne s'étend pas si loin.»
Les grands personnages reçoivent-ils beaucoup de lettres?--À quel titre M. Edison est-il fameux?--De qui a-t-il reçu un jour une épître très curieuse?--Quel désir exprimait-on là-dedans?--M. Edison était-il à même de satisfaire la jeune personne?
96. UNE RÉPONSE AUDACIEUSE
Les hommes d'esprit aiment l'esprit partout où ils le rencontrent, et alors même que l'on s'en sert contre eux. Voici, à l'appui de cette opinion, une anecdote assez curieuse, qui se rattache au souvenir de la bataille de Kollin. On sait qu'elle fut gagnée en 1757 par le maréchal autrichien Daun sur Frédéric II, roi de Prusse.
Nous sommes à Berlin, après la conclusion de la paix définitive. Frederic aime à se promener dans sa capitale où il est acclamé par tous, mais où chacun tremble devant son regard sévère. Un jour, il rencontre un de ses vieux grenadiers de la Guerre de Sept Ans, dont le visage est tout sillonné d'énormes balafres. «Dans quelle auberge, lui demande le roi d'un ton moqueur, t'es-tu fait arranger de la sorte?--Sire, répond le grognard sans se déconcerter, dans une auberge où vous avez payé votre écot: à Kollin.» À ces mots, Frédéric fronça d'abord les sourcils; puis, s'il faut en croire la légende, il sourit et récompensa celui qui avait su répondre spirituellement à sa blessante question.--CLAUDE AUGÉ.
Les hommes d'esprit reconnaissent-ils l'esprit chez les autres?--De quelle bataille est-il question dans cette anecdote?--Où la scène se passe-t-elle?--Frédéric jouissait-il de beaucoup d'estime dans sa capitale?--Avait-on ordinairement peur de lui?--Quelle rencontre a-t-il faite une fois?--Qu'est-ce qui a attiré surtout l'attention du roi?--Qu'est-ce qu'il a demandé à l'inconnu?--Quelle réponse spirituelle a-t-il tirée du soldat?--Comment a-t-il pris la chose,--en bonne ou en mauvaise part?
Écrivez en 200 mots cette histoire.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XVI
Relative Pronouns.
Examples
| L'homme (le cheval, la vache, etc.), qui est devant la maison. | The man who (the horse, cow, which) is in front of the house. |
| La femme que je rencontre. La vache (le cheval) que je vends. | The lady whom I meet. The cow (horse) which I am selling. |
| La fille de l'avocat qui est ici. | The daughter of the lawyer who is here. |
| La fille de l'avocat, laquelle est ici, est malade. | The lawyer's daughter, who is here, is ill. |
| L'homme avec qui je parle. | The man with whom I speak. |
| Le livre dans lequel j'étudie. | The book in which I study. |
| Le magasin auquel je vais, duquel je sors. | The store to which I go, from which I come. |
| Je vous donnerai ce qui est ici, ce que j'ai trouvé. | I'll give you what is here, what I found. |
| Le livre (l'homme) dont je parle. | The book of which (the man of whom) I speak. |
| L'homme dont le fils est mort. | The man whose son is dead. |
| L'homme dont je connais le fils. | The man whose son I know. |
| La femme au fils de laquelle j'écrivais. | The lady to whose son I was writing. |
| La ville dont je suis venu. | The city whence I came. |
| Savez-vous de quoi s'agit? | Do you know what it is about? |
| Donnez-moi de quoi écrire. | Give me writing material. |
| Il n'a pas de quoi vivre. | He has nothing to live on. |
| La ville où il se trouve. | The city in which he is. |
| Le pays d'où il vient. | The country from which he comes. |
| Etc. | Etc. |
A. 1. That man who is stopping before the picture, and whose attitude shows contempt, is a celebrated painter. 2. There is the picture that I like most.[1] 3. A horse that had no bit wouldn't have his[2] mouth covered with foam. 4. The coachman whose horse you saw didn't like the picture. 5. The man for whom he made the picture was in the crowd. 6. Here is a salon in which you can admire the pictures about which we were talking. 7. The bourgeois has eaten all[3] he has. 8. I haven't anything[4] to write with.[4] 9. She has enough[4] to live on.[5] 10. The uncle saw which[6] way the wind blew.[7] 11. The wife of the inventor, who (i.e. the wife) wrote me a letter, wishes to see me. 12. The machine that we made use of was invented by Edison. 13. There is the man with whose uncle I was walking. 14. He[8] is a man whose opinion I respect. 15. That person whose aspect[9] is so severe is the grenadier to whom the king spoke. 16. What made me mad, was[10] that they invited me to a dinner at which I found several of my relatives. 17. He fell dead at the moment when I freed my arms. 18. This painter whose uncle I am is a famous man. 19. There is nothing to be astonished about.[4] 20. The city from which he comes is Lyons.
[Footnotes 1: le mieux. 2: la. 3: supply "that which." 4: de quoi. 5: omit. 6-7: de quoi il retournait. 8: Ce. 9: l'aspect. 10: c'est.]
B. Word Study. Find opposites of the following words in the anecdotes included in this lesson: mauvais, recevoir, petit, sécurité, mal, avant, court, fermer, laid, admiration, pauvre, mourir, près, âgé, beaucoup, ignorer, demander, défendre de, commencement, tranquille, lent, hardi, vieux.
Use these words and their opposites in original sentences.
97. L'OCCASION FAIT LE LARRON
Le propriétaire d'une auberge de village servit un œuf au roi George II qui s'y était arrêté, et lui demanda en retour une guinée. Sa Majesté lui dit en souriant: «Il paraît que les œufs sont bien rares ici.--Oh! non, sire, répondit l'hôtelier, ce ne sont pas les œufs... ce sont les rois.»
Où le roi s'est-il arrêté?--Pourquoi s'y est-il arrêté?--Combien l'aubergiste voulait-il faire payer ses œufs?--Le roi a-t-il trouvé le prix raisonnable?--Pourquoi l'aubergiste avait-il tant demandé?
Faites ce récit de mémoire.
98. LE MARI BIEN APPRIVOISÉ.
«Charles, s'écria une femme, en poussant du coude son benêt de mari, juste au moment où il allait s'endormir, je suis sûre d'avoir entendu du bruit en bas; ce sont des voleurs. Lève-toi tout de suite, et vois ce que c'est. Mais à propos, mon ami, si ce sont des voleurs, que vas-tu faire?--Que vais-je faire? répéta le mari avec un grand calme, tout en se préparant à descendre; mais, naturellement, je ferai ce qu'ils voudront! Je n'ai jamais pu faire ce que je veux dans cette maison, et c'est un peu tard, il me semble, pour commencer à présent.»
Qu'est-ce que la femme a cru entendre?--Son mari entendait-il aussi quelque chose?--La femme qu'a-t-elle prié son mari de faire?--Charles s'est-il exécuté de bonne grâce?--Qu'est-ce qu'il se proposait de faire, une fois descendu?--Croyait-il au dicton: «Mieux vaut tard que jamais»?
Expliquez les irrégularités des mots soulignés.
99. IL EN COÛTE D'ÊTRE BAVARD
Un jeune homme d'un naturel bavard voulait s'instruire à l'école d'Isocrate, orateur athénien du IVe siècle av. J.-C. Le philosophe voulait bien le recevoir, mais comme il connaissait son faible, il le prévint qu'il devait payer le double de ce que les autres payaient: «Car, lui dit-il, je dois vous apprendre deux sciences, celle de parler, et celle de vous taire.» On reconnaît que de ces deux sciences, la dernière est parfois la plus difficile à apprendre.
100. LE CRÉANCIER DE NAPOLÉON
Une grande revue des troupes de Lyon eut lieu en 1815, immédiatement après le débarquement de Napoleon, à son retour de l'île d'Elbe. Un commandant, qui voulait abaisser l'empereur aux yeux de ses anciens soldats, leur faisaient remarquer qu'ils étaient bien vêtus et bien nourris; que leur paye était visible sur leurs personnes: «Oui, certainement, répliqua un grenadier auquel il s'adressait.--Eh bien! Continuait l'officier avec un air de confiance, ce n'était pas ainsi sous Napoléon. Votre paye était en arrière; il était souvent votre débiteur.--Qu'est-ce que cela fait, dit vivement le grenadier, si nous voulions lui faire crédit?»
Donnez, en français, des définitions des noms qui se trouvent dans cette anecdote.
101. FABLE
Un certain Parmenon imitait parfaitement le grognement du porc. Ses camarades, jaloux de la réputation qu'il s'était acquise par son talent, tâchaient de l'imiter, mais les spectateurs, prévenus, disaient toujours: «Cela est bien; mais qu'est-ce en comparaison du porc de Parmenon?»
Un de ses rivaux prit un jour sous sa robe un jeune porc qu'il fit grogner. Les spectateurs, après avoir entendu ce cri naturel, dirent encore: «Qu'est-ce que cela auprès du porc de Parmenon?»
Alors il lâcha son porc au milieu de l'assemblée, et les convainquit par là que c'était la prévention, et non la vérité, qui dictait leur jugement.
Donnez votre idée de la morale de cette histoire.
102. LES DEUX LAPINS
A travers les buissons, poursuivi par des chiens, je ne dirai pas courait, mais volait un lapin. De son terrier sortit un de ses camarades, qui lui dit: «Halte! ami, qu'y a-t-il?--Qu'y a-t-il? répondit l'autre, je n'en ai plus de souffle: deux brigands de lévriers sont là sur ma piste!--Oui, répliqua le premier, je les vois là-bas; mais ce ne sont pas des lévriers.--Qu'est-ce que c'est alors?--Des bassets.--Des bassets?--Mais oui.--Quelle plaisanterie! je te dis que ce sont des lévriers et très bien des lévriers; je les ai assez vus!--Ce sont des bassets, va; tu n'y entends rien.--Des lévriers, te dis-je.--Allons donc, des bassets!» Là-dessus arrivent les chiens, qui happent nos lapins pris au dépourvu. Que ceux qui, pour des détails peu importants, négligent l'affaire essentielle, se souviennent de cet exemple.--YRIARTE.
Écrivez, en 200 mots, l'histoire des deux lapins.
GRAMMAR REVIEW.-LESSON XVII
Demonstrative pronouns.
Examples
| Voici mes livres et ceux de Jean. | Here are my books and John's. |
| Voici mes plumes et celles que vous avez achetées. | Here are my pens and those that you bought. |
| J'ai deux montres. Aimez-vous celle-ci ou celle-là? | I have two watches. Do you like this one or that one? |
| Lamartine et Balzac. Celui-ci est un grand romancier; celui-là un grand poète. | Lamartine and Balzac. The former is a great poet, the latter a great novelist. |
| C'est mon ami.--Ce sont eux.--C'est moi.--C'est un poète.--C'est difficile, etc. | He (it) is my friend.--It is they.--It is I.--He is a poet.-It is difficult, etc. |
| Ceci est le mien, cela est le vôtre. | This (indefinite) is mine, that is yours. |
A. 1. Do you see my dogs? These are greyhounds, those are dachshunde. 2. They[1] are good dogs. 3. I hear a[2] noise; it[1] is burglars. 4. It was a burglar, but it[3] seemed to me a little late to go down. 5. I want to learn that one[4] of the sciences which is most difficult. 6. These soldiers are better fed than those of Napoleon. 7. That makes no difference.[5] 8. That's all right but look at this! 9. It[3] would be difficult to imitate the grunt of a pig. 10. No, on the contrary, it[1] would be easy. 11. That[1] is what he said. 12. Was[6] it you who neglected this affair? 13. It was[6] we who did it. 14. I saw an officer and a grenadier; the former was better dressed than the latter. 15. Those who wish to be educated in this school must pay double what those pay who are educated elsewhere. 16. The hardest thing[4] is[7] to learn to[8] keep still. 17. What I ought to do is[7] to learn all that[9] I can. 18. Let[4] my soldiers be[10] well dressed and well fed.
[Footnotes 1: what pronoun? 2: du. 3: il. 4: omit. 5: rien. 6: present tense. 7: c'est. 8: à. 9: ce que. 10: why subjunctive?]
B. Word Study. In the following anecdote substitute equivalents for expressions in italics:
103. SENTENCE CONTRE LES MOUCHES
Un employé de l'octroi d'une petite ville d'Allemagne vit un jour arriver un paysan français qui portait plusieurs pots de miel. Pour vexer notre compatriote, le fonctionnaire découvrit tous les pots l'un après l'autre, sous prétexte de voir s'ils ne contenaient aucun objet de contrebande. Le miel étant ainsi découvert attira une nuée de mouches qui le gâtèrent tellement qu'il fut impossible au paysan de le vendre. Il porta plainte devant le bourgmestre, et demanda qu'on lui rendît au moins ce qu'il avait payé pour le droit d'entrée. Le bourgmestre examina l'affaire, puis il déclara que l'employé ne méritait aucun reproche, et que les mouches, auteurs de tout le mal, devaient seules être punies: il permit donc au paysan de les tuer sans pitié partout où il les rencontrerait. Le rusé paysan pria le bourgmestre de lui donner sa décision par écrit, et dès qu'il eut l'écrit entre les mains, une mouche vint lui fournir l'occasion de faire repentir le juge de sa mauvaise plaisanterie. Elle s'était posée sur la joue du bourgmestre, et le paysan s'empressant aussitôt d'exécuter la sentence, appliqua sur la mouche, si bien placée à sa portée, un soufflet plus que suffisant pour l'écraser. Le bourgmestre chancela sous le coup et se mit en fureur contre le paysan; mais celui-ci se contenta de lui montrer le papier qu'il avait signé et se retira fort tranquillement.
104. L'IDÉE FIXE
Un vieux monsieur habitant la banlieue de Paris avait pris un billet de saison pour la ville, bon jusqu'à une certaine date. Étant tombé malade quelques jours après, il ne put faire usage de son passe qu'un jour ou deux avant l'expiration de la date. Il essaya, mais en vain, de le faire proroger. Pour se venger, il se mit à voyager continuellement de chez lui à la ville et de la ville chez lui, et finit par changer de train à chaque station.
Quelqu'un ayant remarqué ses étranges mouvements, lui demanda quelles affaires si importantes et si pressantes il pouvait bien avoir. «La Compagnie m'en donnera pour mon argent jusqu'au dernier sou, quand je devrais en mourir,» répondit le bonhomme.
Cette anecdote rappelle celle du bonhomme qui, pour se venger de la société des chemins de fer, prit un billet aller et retour, en se jurant tout bas de ne pas revenir, tout simplement pour faire enrager «ces fourbes-là.»
105. L'OFFICIER POLI
Un officier ayant eu, dans une bataille, l'occasion de saluer, un boulet de canon passa par-dessus sa tête et tua un soldat derrière lui. «On ne perd rien à être poli,» dit-il.
Racontez l'expérience de l'officier.--Pensez-vous qu'on ait souvent l'occasion de saluer pendant une bataille?--De quoi l'officier se félicitait-il ?
106. POLITESSE DE PIRON
Un plagiaire, qui admirait le génie de Piron, était sur le point de publier une tragédie. Mais il voulut avant la lire à Piron et en obtenir son jugement. Pilon n'a pas manqué de reconnaître les emprunts que le plagiaire lui avait faits, et à chaque vers pillé, il ôtait son chapeau et s'inclinait; il eut si souvent l'occasion de l'ôter, que l'auteur, surpris, lui demanda ce que cela voulait dire. «Oh! répliqua Pilon, c'est que j'ai coutume de saluer mes connaissances, quand je les rencontre.»
Faites ce récit de mémoire.
107. MOLIÈRE ET LES FEMMES
On sait jusqu'à quel point Molière se méfiait des femmes, et comment il s'est amusé de leurs ruses pour tromper leurs maris. Une de ses connaissances lui demandait une fois pourquoi, dans certains pays, le roi pouvait prendre les rênes du gouvernement à quatorze ans, tandis qu'il ne pouvait se marier qu'à dix-huit. «C'est, répondit-il, qu'une femme est plus difficile à gouverner qu'un royaume.»
Molière avait-il une haute opinion des femmes?--De quelle situation s'est-il souvent servi dans ses comédies?--Quel dilemme est-ce qu'on lui fit un jour?--Comment l'a-t-il résolu?
Quels livres de Moliere avez-vous lus? Nommez ceux que vous connaissez. Que savez-vous de la vie de Molière?
108. À DEMAIN LES AFFAIRES SÉRIEUSES
Archias, tyran de Thèbes, s'était fait exécrer en ordonnant la mort ou l'exil des principaux citoyens. En 378 av. J.-C. un complot se trama contre lui.
Au milieu du banquet où les conjurés devaient l'assassiner, il reçut une dépêche qu'on l'invitait à lire sans retard: «À demain les affaires sérieuses!» s'écria-t-il, en glissant le billet sous son coussin, sans cesser de manger. Or, le billet, c'était un avis détaillé du complot. Quelques instants plus tard, les conjurés, ayant à leur tête Pélopidas, pénétraient dans la salle du festin et le massacraient. C'est là l'origine de cette phrase si souvent citée en littérature: «À demain les affaires sérieuses,» et qui fait penser à cette autre: «Ne remets jamais à demain ce que tu peux faire aujourd'hui.»
Tâchez de trouver une histoire qui aura la même morale que celle-ci.
109. À QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON
Certaine autorité médicale défend de lire au lit; mais avec toute sa science ce docteur semble ignorer qu'il y a des livres admirablement écrits pour guérir de l'insomnie.
Pourquoi ne faut-il pas lire au lit?--Le médecin dont il s'agit paraît-il laisser de côté un certain aspect de la question?--Quel avantage y aurait-il à lire au lit de certains livres?--Avez-vous jamais entendu parler d'un «conte à dormir debout»?
110. UN BON COMMENCEMENT
C'était le premier étape d'un voyage de noces. On descendait à la gare. «Quand nous entrerons dans l'hôtel, dit l'épouse inquiète et rougissante, il faudra nous arranger pour ne pas avoir l'air de nouveaux mariés.--Sans doute, ma chère amie, dit son mari, ... et, tiens! tu peux commencer par porter ma canne et mon pardessus. Rien de plus naturel.»
Quel voyage faisait-on dans cette anecdote?--À quai fallait-il prendre garde?--Où est-ce que les nouveaux mariés sont descendus?--Quel moyen l'époux a-t-il inventé pour détourner les soupçons des curieux?--Quelle arrière-pensée avait-il?
111. BONTÉ DU ROI D'ARAGON
Alphonse V, roi d'Aragon, rencontra un jour un paysan qui était fort embarrassé, parce que son âne chargé de farine venait de s'enfoncer dans la boue. Le roi descendit aussitôt de cheval pour aller au secours du pauvre homme. Arrivé à l'endroit où était âne, il se mit avec le paysan à le tirer par a tête, afin de le faire sortir du bourbier. À peine eurent-ils réussi à retirer la bête, que les gens de la suite d'Alphonse arrivèrent, et voyant le roi tout couvert de boue, ils s'empressèrent de l'essuyer et de lui procurer d'autres vêtements. Le paysan, fort étonné de voir que c'était le roi qui lui était venu en aide, commença à lui faire des excuses et à lui demander pardon. Mais le roi le rassura avec bonté, et lui dit que les hommes étaient faits pour s'entr'aider.
Où était situé le royaume d'Aragon?--Qui le roi a-t-il rencontré?--Pourquoi le paysan était-il dans l'embarras?--Comment le roi a-t-il aidé le paysan?--À quoi le paysan a-t-il reconnu le roi?--S'est-il reproché d'avoir permis au roi de l'aider?--Qu'est-ce que le roi a dit pour rassurer le paysan?
Écrivez en 100 à 200 mots cette histoire.
112. L'OBÉISSANCE
Le marquis de Pontélima causait avec un des derniers rois de Portugal. La conversation roulait sur l'obéissance des sujets. Le marquis prétendait qu'elle devait avoir des bornes; le roi ne voulant en admettre aucune, lui dit avec emportement: «Si je vous ordonnais de vous jeter à la mer, vous devriez, sans hésiter, y sauter la tête la première.» Le marquis, au lieu de répliquer, se retourne brusquement et prend le chemin de la porte. «Où allez-vous? s'écrie roi.--Apprendre à nager, sire.»
Avec qui le marquis causait-il?--Sur quel sujet?--Quelle était l'opinion du marquis?--Quelle était celle du roi?--Que dit-il au marquis?--Que fit celui-ci?--Que lui demanda le roi?--Que répondit le marquis?
113. MARCEAU
La figure de Marceau brille parmi tous les soldats de la Révolution, et les traits intéressants abondent dans l'histoire de sa belle carrière. Il s'engagea à seize ans et conquit rapidement ses épaulettes d'officier. Envoyé à Verdun, qu'assiégeaient les Prussiens, il se fit remarquer parmi les officiers qui s'opposèrent le plus énergiquement à la capitulation de la place. Quand on dut enfin se rendre, Marceau reçut la pénible mission de porter au camp ennemi la ratification du traité. Arrivé sous la tente du roi de Prusse, la colère et sa douleur patriotique le firent éclater en sanglots. Le lendemain, comme la garnison évacuait la ville, il ne peut, dit-on, s'empêcher de crier aux vainqueurs: «Au revoir dans les plaines de la Champagne!» On sait qu'en effet il ne tarda pas à prendre sur eux une brillante revanche. Les effets de Marceau et tout son argent avaient été perdus pendant le siège; un représentant du peuple en mission lui demanda: «Que voulez-vous qu'on vous rende?» Marceau, jetant un coup d'œil sur son sabre ébréché, répondit: «Un sabre nouveau pour venger notre défaite.»
--CLAUDE AUGE.
Soyez prêt à donner une définition des mots les plus difficiles de cette histoire.
114. DÉFI ENTRE DEUX PEINTRES
Deux peintres en concurrence de talents, disputèrent un jour à qui l'emporterait sur l'autre. L'un peignit un rideau sur le mur d'un appartement, et ceux qui venaient pour le soulever afin d'examiner le tableau qu'ils s'attendaient à voir dessous, étaient tout émerveillés de ne toucher que la muraille. L'autre peignit une treille où pendait des grappes si bien imitées que les oiseaux venaient les becqueter. Plusieurs connaisseurs, ayant été requis de porter leur jugement sur les deux tableaux, adjugèrent la palme au peintre de la treille. Leur conclusion était basée sur ce qu'il est plus facile de tromper les hommes que les oiseaux.
Racontez l'histoire des deux peintres.
GRAMMAR REVIEW.--LESSON XVIII
Use of prepositions with infinitives.
A. 1. I was on the point of greeting[1] him. 2. I have not had the opportunity to see his play. 3. He cannot fail to be surprised. 4. I asked him if he was in the habit of being so polite. 5. It was necessary to stop[2] reading in bed for the doctor had forbidden him to do it. 6. One loses nothing by being[3] polite. 7. He seems to be unaware that it is hard to learn to speak French. 8. French is easier to read than to speak. 9. It is easier to learn it in France than at home. 10. It is hard to govern kingdoms, but they are easier to govern than women. 11. They invited me to dine at their house, but I am too ill to go. 12. He started reading the paper,[4] without thinking[3] of[5] eating,[3] but he was not long[6] in getting[3] hungry, and he finally[7] breakfasted. 13. I expected to see him in Paris, but he had gone to see his father at Lyons. 14. I have just[8] given him his money. 15. He had come to avenge himself, and he wasn't long in doing it. 16. If he happens[9] to lose his saber, he will have to give himself up. 17. I can't keep[10] from telling you that I have succeeded in avenging[3] myself. 18. Are you hard to fool?[11] 19. She was astonished to see him. 20. How do you expect[12] me[13] to give you back[14] your money?
[Footnotes 1: saluer. 2: cesser. 3: infinitive. 4: le journal. 5: à. 6: tarder. 7: finir par. 8: venir de. 9: venir à. 10: m'empêcher de. 11: tromper. 12: voulez-vous. 13: que je. 14: rendre; why subjunctive?]
B. Word Study. Define, in French, one or more words of the same family as each of the following:
éclater, savoir, tarder, perdre, venger, marier, défendre, vainqueur, connaisseur, jugement, usage, bonhomme, chapeau, avis, ruse, pénible, patriotique, certain, malade, étrange, poli, médical.
115. MANQUÉ!
Un professeur de clinique interroge un malade atteint d'une maladie de poitrine. «Quel est votre métier?--Musicien, monsieur le docteur.» Alors le professeur se tournant vers ses élèves leur dit: «Voici, enfin, messieurs, la démonstration de ce que je vous ai dit si souvent, à savoir, que la fatigue causée à l'appareil respiratoire par l'action de souffler dans un instrument de musique peut causer de graves maladies.» Puis, s'adressant de nouveau au malade: «Et de quel instrument jouez-vous?--Du violon, docteur!» Tableau!
Où cet incident a-t-il eu lieu?--De quelle maladie s'agissait-il?--Quelle question le professeur a-t-il posée au malade?--Le professeur a-t-il voulu profiter de la réponse pour faire l'important?--Quel rapport croyait-il voir entre la maladie et le métier du malade?--S'y était-il trompé?--De quel instrument le monsieur jouait-il?
Quand emploie-t-on jouer à et jouer de?
116. NAÏVETÉ D'UN VILLAGEOIS
«Monsieur, disait à son maître un domestique nouvellement arrivé de son village, ma mère m'a recommandé de lui envoyer une lettre aussitôt que j'aurais été quelques jours chez vous. Ne pourriez-vous pas m'en donner une dont vous n'auriez que faire, et je la lui enverrais?»
Qu'est-ce que la mère avait recommandé à son fils?--Était-ce la première fois qu'il se séparait d'elle?--Quelle expérience avait-il des lettres?--Comment a-t-il voulu suivre la recommandation de sa mère?
117. CURIOSITÉ SATISFAITE
«Je n'ai jamais pu comprendre, disait un provincial visitant une exposition, comment ces tourniquets fonctionnent. Qu'est-ce qui les met en mouvement?--Une pièce d'un franc,» répondit tranquillement le préposé.
Où le provincial se trouvait-il?--Qu'est-ce qui lui tourmentait l'esprit?--Quelle question a-t-il posée au fonctionnaire?--Celui-ci a-t-il voulu se donner la peine de répondre aux questions?--Comment a-t-il coupé court à toute discussion?
118. DANS LE ROYAUME DES AVEUGLES LES BORGNES SONT ROIS
Deux maires de province se promenaient sur les boulevards de Paris.--«Quel est le sens de ces deux mots que je vois sur l'enseigne de ce café: "Soda Water"?--Mon cher ami, vous ne savez done pas lire? C'est anglais, sans doute, mais la traduction est au-dessous: voyez plutôt: «Billard au Premier.»
Comment le mot province s'emploie-t-il en français?--Où les deux fonctionnaires se promenaient-ils?--Quelle enseigne a attiré leurs regards?--L'un des provinciaux était-il plus au courant que l'autre?--Comment a-t-il tâché d'interpréter le terme anglais?
119. NUL BIEN SANS PEINES
Un charretier, qui passait devant un homme au pilori, demanda ce que disait l'écriteau attaché au-dessus de sa tête. «Il dit, lui répliqua quelqu'un, que ce criminel est un faussaire.--Et qu'est-ce que c'est qu'un faussaire?--C'est un homme qui contrefait la signature d'un autre.--Eh bien! mon pauvre diable, s'écria-t-il en s'approchant du coupable, voilà ce que c'est que d'avoir appris à écrire.»
Comment se servait-on autrefois du pilori?--Par où le charretier passait-il?--Qu'est-ce qu'il a vu au-dessus de la tête du coupable?--Savait-il lire?--S'est-il donné de la peine pour se renseigner sur la faute qu'avait commise cet homme?--Qu'est-ce qu'on lui a dit?--Connaissait-il le terme «faussaire»?--Quelle moralité a-t-il tirée de la circonstance?--De quai a-t-il dû se féliciter?