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Golo : $b roman

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Voici un quart de siècle, j’inscrivais à la première page de ce livre le nom de l’auteur de Césette et des Antibel. Au peintre virgilien de la terre d’Oc, je me permettais d’offrir ces croquis et ces figurines de la vallée où rêva Jean de La Fontaine.

Aujourd’hui il ne me suffit pas de maintenir cette dédicace sur la nouvelle édition de Golo. Il y a dix-huit ans qu’Émile Pouvillon m’a quitté, mais le lien qui m’unissait à lui, la mort ne l’a pas rompu. Je n’ai fait que sentir chaque jour davantage ma dette de cœur et d’esprit envers le plus aimé, le plus admiré, le plus tendrement respecté des amis et le plus fraternel des maîtres. Sa pensée demeure pour moi cet oratoire domestique dont parle Flaubert dans la préface des Dernières Chansons de Louis Bouilhet. Et ce n’est pas seulement par le souvenir mais par une réelle présence qu’il s’associe à tous les spectacles, à toutes les lectures, à tous les actes de ma vie. Jusqu’à ma dernière heure il me sera impossible de contempler, sans songer à lui, le ciel, les eaux, les montagnes, les arbres et même les hôtes de cette terre où je suis encore et où il n’est plus.

P. N.

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