L'art de payer ses dettes et de satisfaire ses créanciers sans débourser un sou
Aveu tardif.—Itinéraire.—Connaissance des lieux.—Portraits divers.—Nouveau régime à suivre.—Les Visiteurs.—Consolations.—Dernières réflexions.
Malheureux consommateurs, c'est en vain que mon oncle a cherché à vous le dissimuler; mais moi je vous l'avoue, vous courez toujours le risque de finir par-là.
Dès qu'un débiteur est en prison, s'il ne peut pas payer et que son créancier soit devenu son ennemi, ainsi que cela arrive presque toujours, il faut qu'il se résigne à y passer cinq mortelles années; les seules chances qui lui restent, pour en sortir sans les secours du Comité de Bienfaisance ou l'oubli de la part du producteur de verser d'avance le montant des alimens auquel a droit le consommateur. Dans ce cas, une heure de retard lui rend la liberté. Mais en attendant il n'en faut pas moins aller en prison, et je vais me charger du soin de vous en montrer le chemin; car mon oncle ne s'étant jamais mis dans le cas de le parcourir, serait fort embarrassé pour vous l'indiquer lui-même.
Apercevez-vous dans cette ruelle presque déserte, qu'on nomme la rue de la Clef (que l'on prononce clé, même devant une voyelle, à ce que nous apprend le Dictionnaire de l'Académie), ce grand bâtiment entouré de hautes murailles, de bornes enchaînées, et dont la façade semble n'être qu'à moitié sortie des antres de la terre? Voyez-vous ce corps-de-garde, cette guérite et ce factionnaire? Distinguez-vous cette porte, haute de quatre pieds, avec un judas de huit pouces carrés? Frappez deux coups, baissez la tête et courbez-vous de manière à ce que vos jambes et votre corps ne fassent qu'un angle droit... On vous a ouvert, vous pouvez entrer!....
Maintenant vous voilà dans cet ancien couvent (réparé et mis à neuf aujourd'hui) qui servait d'asile à des nonnes timides, et qui sert aujourd'hui de prison aux consommateurs de toutes classes qui, ne connaissant pas la méthode de mon oncle, ont pour payer leurs dettes souscrit une ou plusieurs lettres de change qu'ils n'ont pas acquittées, ou bien encore à des gens distraits qui ont contracté l'habitude de prendre dans la poche de leurs voisins ce qu'ils ont probablement oublié de mettre dans la leur.
Ce seuil que vous venez de franchir vous a séparé du séjour des allans et venans; au milieu de Paris, vous êtes presque dans l'autre monde.
Ce grand Cerbère de six pieds deux pouces, cette espèce d'homme gris dont la main qui ferait envie au plus brave des claqueurs de nos théâtres royaux, semble être identifiée avec cette clé énorme qu'on prendrait pour la masse d'armes d'un évêque du XIIe siècle, a deviné que vous étiez un consommateur qui veniez de passer bail avec un des producteurs ordinaires de l'endroit. Dès ce moment votre signalement est gravé dans sa mémoire, et ce n'est qu'après cinq ans révolus qu'il lui est permis de vous effacer de son souvenir.
Nouvel Hartentirkof, il est incorruptible; rien ne l'émeut, rien ne saurait l'attendrir. Il ouvre et ferme la susdite porte avec la même impassibilité, tant à l'infortune qu'à la beauté qui va la consoler quelquefois. Jamais il ne sourit, si ce n'est lorsqu'il voit passer sous ses yeux un panier de Chambertin ou de Mercuray. Ah! s'il pouvait le confisquer à son profit!......... mais je ne dois pas m'arrêter avec vous aux bagatelles de la porte, et vais vous conduire tout droit au greffe.
Il est placé à l'extrémité droite du petit corridor où vous êtes; vous vous présentez à un modeste employé, à cheveux blancs et culotte courte, assez bon enfant, mais à califourchon sur les ordonnances émanées de M. le Préfet de police: vous voilà enregistré, et dès ce moment vous pouvez vous considérer comme un des commensaux de l'établissement.
Cependant lorsque le consommateur locataire a des principes, les convenances exigent qu'avant de passer outre, il fasse une courte visite au maître de la maison. Il se tient ordinairement dans une pièce de fond voisine, avec deux greffiers qui lui servent d'aides-de-camp. Vous serez étonné de l'amabilité de ses formes, de la politesse de ses manières; c'est le type de M. Jovial. Quoique ne vivant qu'entouré de chiens, de gardiens et de tristes murailles, qu'il sache l'argot mieux que l'auteur qui vient de publier un ouvrage important sur cette langue mère des voleurs et escrocs, échappés des bagnes, et autres fashionables de la même trempe, comme l'auteur du dictionnaire dont nous parlons, M. le greffier-concierge de Sainte-Pélagie (car tel est son titre officiel) ne s'en exprime pas moins d'une manière très distinguée, ce qui prouve que Sainte-Pélagie ne renferme pas que des gens mal élevés. Vous ferez bien de faire sa connaissance, d'autant plus qu'il est souverain absolu dans l'intérieur du gouvernement qui lui est confié, et que ses actes et jugemens sont sans appel.
Après avoir rendu vos hommages respectueux au maître de la maison, vous revenez tant soit peu sur vos pas, afin de traverser le chemin de ronde et pénétrer dans l'hôtel; vous vous trouvez en face de deux portes. Celle de droite est la porte qui aboutit à la détention pour opinion politique ou opinion de poche; ce n'est pas celle-là, mais c'est celle qui est à gauche, et qui aboutit à la dette. Vous frappez, on vous ouvre; vous exhibez votre écrou et cette fois-ci vous êtes dedans.
Un député[15] a dit à la tribune nationale que le sort des détenus pour dettes n'était pas aussi à plaindre qu'on le publiait, puisqu'ils donnaient tous les jours des fêtes et des dîners. Cette assertion peut avoir quelque chose de vrai, quoique manquant entièrement de générosité de la part de celui qui l'avait émise. Je sais qu'on trouve à Sainte-Pélagie quelques consommateurs aisés qui cherchent à s'étourdir à table avec d'autres consommateurs leurs amis qui viennent les voir; mais la masse des dettiers est dans la plus grande misère, et plusieurs périraient sans le secours de leurs compagnons d'infortune.
Ce que je dis là est exact, et plus d'un de mes lecteurs seraient à même d'en juger bientôt, s'ils n'avaient déjà mis en pratique les théories variées, enseignées par mon oncle.
La loi oblige le créancier incarcérateur à avancer au débiteur incarcéré, une somme de 20 fr. par mois; sur cette avance le consommateur doit d'abord payer le loyer de son lit et de son ameublement; quelque modeste qu'il soit, il lui coûte la moitié de ce qu'il reçoit par mois (10 fr., c'est prix fait comme pour les petits pâtés); il lui reste donc 10 fr. pour se nourrir; or, 10 fr. ou 1,000 cent. à partager en trente jours (terme moyen), font bien 33 cent. 2/3 par jour ou 6 sols et deux liards à-peu-près, avec lesquels il est tenu de faire deux repas par jour; reste 10 cent. par mois ou 24 sols par an pour s'habiller, se blanchir, se chauffer, jouer, lire, donner des étrennes, etc., etc. Certes ce n'est pas trop, et je doute qu'un économiste, serait-il de la même trempe que celle dont était mon oncle sur la fin de sa carrière, pût jamais faire honneur à ses affaires sans même payer ses dettes, avec un semblable revenu.
M. le ministre de l'intérieur vient, il est vrai, au secours des dettiers pauvres, en leur faisant distribuer ce qu'on appelle la pitence, c'est-à-dire, une écuelle de bouillon maigre et quelques légumes secs, remplacés les jeudis, dimanches et fêtes chômées, par un bouillon appelé gras et une petite portion de vache à laquelle on est convenu d'appliquer la qualification masculine. Lorsque le consommateur pauvre a une famille, et que cette famille se trouve dans l'abandon, il faut encore qu'il partage le peu qu'on lui donne avec sa femme et ses enfans.
Quel tableau que celui d'un malheureux privé de sa liberté, qui n'a devant lui, le jour de Pâque ou de Noël, que la pitence, et qui voit arriver sa femme et ses enfans affamés!.... Mon oncle, qui n'a jamais connu ses enfans, parce qu'on ne lui a jamais connu de femme, bien qu'il n'ait mis de sa vie le pied à Sainte-Pélagie, par superstition, n'en a pas moins laissé un tableau frappant des misères qui s'y engendrent, tout en raisonnant par analogie.
Cependant, il faut le dire, cet état de souffrance n'est pas tout-à-fait général: les consommateurs dettiers trouvent à Sainte-Pélagie une table d'hôte et trois ou quatre restaurans, fréquentés par la classe aisée, et qui (chose étonnante), ne font pas moins de crédit que les restaurateurs les plus aisés de la capitale. Ceci vient sans doute à l'appui de l'assertion de mon oncle: «quiconque ne fait pas de crédit doit infailliblement faire banqueroute.» Quant à moi, il me semble que s'il est au monde un restaurateur qui ne doive pas faire de crédit, ce doit être celui de Sainte-Pélagie. Eh bien c'est tout le contraire!
On trouve encore dans cette douce retraite des cafés-tabagies, un billard, un cercle où l'on joue à la bouillotte et à l'écarté, et un cabinet de lecture où on lit tous les journaux, excepté le Moniteur, la Gazette de France, la Quotidienne; on ne lisait pas davantage le Journal de Paris, l'Étoile et le Pilote, lorsqu'ils étaient encore de ce monde.
L'intérieur de Sainte-Pélagie ressemble à un caravansérail, reçoit des hommes de tous les pays et de toutes les professions. On y compte toujours vingt officiers, parmi lesquels se trouvent une demi-douzaine de colonels et un lieutenant-général; les marquis, les comtes, les barons et les chevaliers s'y trouvent toujours en grand nombre; on y voit même de temps en temps des abbés; le reste de la population se compose d'hommes de lettres, de musiciens, de peintres, d'ouvriers, de restaurateurs, de porteurs d'eau, de tailleurs et de voleurs de toutes les classes; ce qui est le plus rare à Sainte-Pélagie, c'est un négociant ou un gendarme.
Comme il y entre journellement de soixante-quinze à cent cinquante visiteurs par jour (terme moyen cent), et que ces visiteurs ne viennent pas pour être à la charge des consommateurs dettiers, les restaurateurs et les cafés y gagnent quelque chose. Sans ces puissans auxiliaires étrangers, il est probable que la plupart de ces établissemens ne pourraient tenir long-temps; car en général les consommateurs à postes fixes consomment peu et ne payent pas du tout; aussi les restaurateurs et les cafés n'y sont-ils pas fameux. Les habitués semblent posséder toutes les pratiques enseignées par mon oncle, sans en pratiquer la théorie raisonnée. C'est un grand service que rendra son ouvrage à ceux qui ne sont pas encore allés à Sainte-Pélagie et à ceux qui en sont sortis.
Lorsque l'on veut aller visiter un malheureux consommateur dettier à Sainte-Pélagie, il ne suffit pas de se présenter à la préfecture de police et d'y demander une permission; il faut préalablement se munir d'une autorisation par écrit émanée du dettier que l'on veut voir; ce n'est que sur cette autorisation, dûment visée au greffe de l'établissement, par le respectable employé dont j'ai parlé au commencement de cette leçon, que MM. de la préfecture de police délivrent ladite permission.
Cette mesure qui paraîtra au premier abord une entrave à la liberté de ceux qui sont en prison, est non-seulement nécessaire, mais encore toute philantropique. Sans elle, les malheureux consommateurs débiteurs seraient journellement harcelés par leurs créanciers producteurs, quoique les premiers fussent sous les verroux. Ce mode de communication établi laisse aussi au détenu la faculté de ne recevoir dans sa prison que les individus qui peuvent adoucir l'ennui de sa captivité: quant aux créanciers, ils n'ont d'autres moyens de voir leurs débiteurs, qu'en les faisant appeler au greffe où ils sont même libres de ne point se rendre, s'ils soupçonnent que celui qui vient les tracasser ne voudra, en aucune façon, entrer en arrangement en suivant la méthode du professeur.
Au surplus, il n'existe à Sainte-Pélagie comme dans la vie, que deux grandes époques: l'entrée et la sortie. Les premiers jours de l'une, comme les premières années de l'autre, paraissent interminables; mais lorsque vous êtes arrivés à une certaine période, ils se précipitent avec une vitesse extrême. La dernière semaine de la prison, comme la dernière saison de la vie, s'écoule rapidement et ne laisse dans la mémoire que des traces fugitives; alors on ne compte pas plus les jours que le vieillard ne compte les années.... Je voudrais qu'on m'expliquât clairement ce phénomène.
Il est prouvé d'ailleurs que les grands espaces nuisent au bonheur: en toutes choses on a besoin de voir et de sentir des limites. Milton ne travaillait à son Éden que dans une cave; Rousseau écrivit ses plus belles pages dans un grenier; Cervantes fit son chef-d'œuvre dans un cachot, et mon oncle composa ce savant traité à l'hôpital. Mais que sont Milton, Rousseau, Cervantes et une quantité d'autres, que je pourrais facilement nommer, en comparaison de mon oncle.... Tous ces grands génies n'eurent jamais un sou de dettes!
CONCLUSION.
Morale
qui n'a rien de commun avec celle que prêche mon oncle dans son ouvrage, et que par cette seule raison, j'engagerai le lecteur a suivre de préférence a la sienne.
Grâce à Dieu, nous ne sommes plus au temps où il était du bon ton d'avoir des dettes, et où des créanciers dans une antichambre étaient plus honorables que des laquais.
Le travers de quelques jeunes seigneurs de l'ancienne cour avait insensiblement gagné toutes les classes, mais il était réservé à mon très-remarquable oncle d'en faire un principe de droit civil, politique et commercial, en un mot d'en faire un livre pour prouver tout exprès que des dettes non-payées sont une preuve incontestable de la prospérité de celui qui les a contractées.
Je lui en demande pardon; mais tout en donnant mes soins à la rédaction de son art de payer ses dettes et de satisfaire ses créanciers sans débourser un sou, je n'ai jamais apprécié sa morale et encore moins senti le sel de ses plaisanteries sur les moyens qu'il conseille d'employer pour ne pas payer ses dettes, quand malheureusement on a été forcé d'en faire, et lorsqu'on trouve la possibilité de n'en plus avoir en les payant, bien entendu avec de l'argent. Il me semble que des dettes, de quelque nature qu'elles puissent être, sont des engagemens tout aussi sérieux que d'autres, et qu'il n'y a pas plus d'esprit que d'honneur à y manquer.
Je sais, et tout le monde sait comme moi que, par une de ces inconséquences dont il me serait facile de trouver dans nos mœurs une foule d'exemples, la loi condamne, sur ce point, ce que la société permet. Je sais encore que, pendant que les tribunaux frappent le matin les débiteurs, les théâtres se moquent le soir des créanciers, et qu'on est convenu, dans le monde et sur la scène, de rire des tours qu'on leur joue tous les jours. Mais ceux-ci se fatiguent de leurs courses inutiles, s'ennuyent des remises éternelles qu'on leur propose, et finissent enfin, à force de persévérance, par obtenir un arrêté de compte que le débiteur, pour obtenir un crédit nouveau, solde au moins en partie souvent avec le secours des usuriers.
Ces honnêtes trafiquans, toujours au fait des besoins et des ressources de ceux qui ont recours à eux, connaissent mieux que personne la valeur d'une acceptation faite sur papier timbré. L'étourdi qui tombe entre leurs pattes a beau répéter avec mon oncle: des billets tant qu'on veut, mais point de lettres de change! Ce n'est qu'à ce prix qu'on obtient de l'argent, emprunté à des intérêts énormes. Les jours s'écoulent, l'échéance arrive, la lettre de change est protestée, le jugement rendu, signifié; M. Legrip et consors vous quittent, et le lendemain, à son retour du bois, en entrant au café de Paris, notre élégant, sans respect ni pour la mode ni pour son appétit, est invité, par sentence du tribunal de commerce séant à la Bourse, à se rendre rue de la clef pour y séjourner entre quatre murailles, jusqu'à ce qu'un père complaisant, une mère tendre, une maîtresse compatissante, un ami généreux, ou enfin un oncle d'une autre trempe que celle dont était le mien, le rende à ses douces habitudes, et lui donne, en payant ses dettes, le moyen d'en contracter de nouvelles.
Cependant il est une idée consolante, c'est qu'il devient chaque jour plus difficile de se faire à Paris, comme autrefois, un revenu de ses dettes; les marchands sont moins crédules, les ouvriers moins patiens, les usuriers moins nombreux, les parens, les maîtresses, les amis, moins généreux et les tribunaux plus sévères qu'à l'époque où vivait mon original d'oncle..... à qui Dieu fasse paix et miséricorde!
FIN.
TABLE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
| Avant-propos de l'éditeur. | 5 |
| Notice biographique sur mon oncle. | 13 |
| Aphorismes, axiomes, et pensées neuves dont on ne saurait trop se pénétrer avant que d'étudier les diverses théories enseignées par mon oncle. | 33 |
PREMIÈRE LEÇON.
Des Dettes.
| Impossibilité de n'avoir pas de dettes.—Qu'est-ce que l'on entend par le mot dettes?—Leurs diverses natures.—Leur nombre, leurs qualifications, et leurs significations enseignées par mon oncle.—Mont-de-Piété. | 39 |
DEUXIÈME LEÇON.
De l'Amortissement.
| Principe.—Vérité.—Préjugé.—Manières diverses de payer ou d'éteindre les dettes de quelque nature qu'elles soient.—De la prescription.—Moyen légal enseigné par le Code.—Dangers des à comptes.—Mauvais effets des remboursemens en argent.—Satisfaction des créanciers. | 50 |
TROISIÈME LEÇON.
Des Créanciers.
| Différentes sortes de créanciers.—Tous ne se ressemblent pas.—A qui appartient-il de prendre le titre de créancier.—En vertu de quels droits.—Permissions dont peuvent user les créanciers.—Ce qui leur est défendu.—Coutumes diverses.—Terre classique des créanciers. | 62 |
QUATRIÈME LEÇON.
Des Débiteurs.
| L'Alexandre des débiteurs.—Qu'est-ce qu'un débiteur.—Droits et prérogatives accordés aux débiteurs.—Coutumes juives, indiennes, orientales et françaises.—Lois diverses concernant les débiteurs.—Usages reçus. | 67 |
CINQUIÈME LEÇON.
| Qualités nécessaires au consommateur quel qu'il soit, et sans argent, pour mettre a profit les préceptes enseignés par mon oncle, et s'acquitter avec ses créanciers. |
| Qualités physiques et morales.—Leur nombre et leur nature.—De la santé et de l'aplomb.—Réflexions.—Exemples faciles à mettre en pratique. | 75 |
SIXIÈME LEÇON.
Dispositions générales.
| Vérité incontestable.—Choix d'un quartier.—Du logement.—Des portiers.—Du propriétaire.—Du mobilier.—Connaissances qu'il faut avoir en physique.—Des domestiques.—D'une femme de ménage.—Conseils à suivre. | 85 |
SEPTIÈME LEÇON.
Manière de vivre.
| Dicton de mon oncle.—Cas que l'on doit toujours prévoir.—Principe invariable.—Fournisseurs de tous genres auxquels on doit accorder la préférence.—Craintes mal fondées.—Emploi de la journée d'un consommateur qui sait raisonner son affaire.—Biens immenses occasionnés au commerce.—Résultats. | 95 |
HUITIÈME LEÇON.
De la Contrainte par corps.
| Réflexions morales et philosophiques.—Trois petits pâtés, ma chemise brûle!—Sainte-Foix et mon oncle.—Histoire de la contrainte par corps, depuis son origine jusqu'à nos jours.—Causes pour lesquelles on peut être appréhendé au corps.—Anecdotes.—Avertissement. | 107 |
NEUVIÈME LEÇON.
Des Huissiers.
| Qu'est-ce qu'un huissier.—Des huissiers Grecs et Romains.—Des sergens.—Droits et prérogatives d'iceux.—Petites anecdotes qui démontrent les avantages attachés à la charge d'huissier ou de sergent.—Refuges et inviolabilité.—Conséquences. | 119 |
DIXIÈME LEÇON.
Sainte-Pélagie.
| Aveu tardif.—Itinéraire.—Connaissance des lieux.—Portraits divers.—Nouveau régime à suivre.—Les visiteurs.—Consolations. —Dernières réflexions. | 129 |
Conclusion.
| Morale qui n'a rien de commun avec celle que prêche mon oncle dans son ouvrage, et que par cette seule raison, j'engagerai le lecteur a suivre de préférence a la sienne. | 143 |
FIN DE LA TABLE
NOTES:
[1] M. de Chateaubriant.
[2] M. de Pradt.
[3] Le général Foy.
[4] L'oncle de l'auteur.
[5] Aphorisme de l'oncle de l'auteur.
[6] Ces 50.000 fr. sont ici pris comme terme moyen.
[7] M. le Baron de l'Empésé a scrupuleusement rempli les dernières volontés de son Oncle.
[8] Fin de non-recevoir dans cette acception signifie qu'un débiteur n'est pas recevable à intenter une action à son créancier.
La prescription est un moyen d'acquérir la propriété d'une chose par la possession, non interrompue pendant le temps accordé par la loi. (Dict. de l'Acad.)
Par exemple, votre propriétaire néglige de réclamer de vous pendant trois termes la somme que vous pouvez lui devoir, ou plutôt vous oubliez de remplir vis-à-vis de lui, et à chaque fin de terme, cette formalité usitée. Le quatrième terme commencé, il n'a rien à vous réclamer aux termes de la loi, parce que vous le remboursez avec la prescription, c'est-à-dire, sans qu'il vous en coûte un sou.
Dans les hôtels garnis il y a prescription au bout de six mois; c'est-à-dire, que le septième commencé vous avez de droit votre quittance, et souvent votre congé en même temps; ce qui fait un double avantage.
[9] C'est-à-dire, hypothécaires. [Voir [i]]
[10] Voyez ma Leçon, qui traite exclusivement de la contrainte par corps.
[11] Le prévôt était autrefois un juge royal qui connaissait des causes entre les habitans privilégiés, et ceux qui ne l'étaient pas, et jugeait s'il fallait qu'elles fussent appelées au parlement, ou non.
Les voyers étaient des officiers préposés à la police des chemises à la campagne et à la ville; cette charge existe toujours sous la même qualification; mais ils ont chacun des attributions spéciales.
[12] Exod. 22, vers. 25.
[13] Voyez l'Histoire de l'Empire ottoman.
[14] Hist. civil et commerc. des Indes; par le traducteur des Voyages d'Arthur-Youngh.
[15] M. Bazre.
[i]
Note au lecteur:
Il faut probablement lire: "non hypothécaire", compte tenu qu'un
créancier est chirographaire en vertu d'un acte sous seing privé, qui
dès lors ne peut emporter hypothèque et ne donne au créancier qu'une
action personnelle contre le débiteur. Cf. le Dictionnaire de
l'Académie française de 1762, qui n'a pas varié depuis.