Les belles-de-nuit; ou, les anges de la famille. tome 1
NOTES
[1] Petit nom de Satan dans les campagnes de l'Ille-et-Vilaine.
[2] Vapeur qui s'élève vers le milieu du marais de Glénac, au-dessus du dangereux tournant de Trémeulé. Les bonnes gens voient dans cette brume épaisse et blanche la forme d'une femme de taille colossale. Il y a dans le pays une longue légende à ce sujet, et la mort de tous les malheureux engloutis par le gouffre passe sur le compte de la femme blanche.
[3] Les bonnes gens de la campagne morbihanaise confondent, sous le nom de belles-de-nuit, les fleurs que nous appelons ainsi, les étoiles, et les jeunes filles mortes avant le mariage. Cette romance, œuvre de quelque troubadour indigène, n'est qu'une imitation insuffisante du chant original en langue bretonne. Nous citons tout au long la traduction littérale de ce chant, d'autant plus volontiers qu'elle ne se trouve point dans l'admirable recueil des poésies bretonnes, publié par M. Théodore de la Villemarqué.
LES BELLES-DE-NUIT.
«Petite fille, petite étoile, petite fleur!...
«La belle-de-nuit est la fleur aimée de la Vierge Marie.
«La petite fleur plus rose que la rose, plus blanche que le lis, bleue comme l'azur du paradis.
«La fleur qui se penche, au matin, semblable à la chrétienne qui prie...»
«La belle-de-nuit est la petite étoile, pur diamant du ciel.
«L'étoile qui donne du courage quand on chemine avant le soleil par les sentiers froids, encore pleins de fantômes...»
«La belle-de-nuit est la jeune fille morte, la jolie et la douce! morte d'amour...
«La pauvre fille pâle, qui pleure le long de l'eau et que les cœurs tristes écoutent.
«La jolie et la douce qui avait seize ans, hélas! quand nous la couchâmes sous l'herbe...
«Le soir elle est derrière les saules, tout habillée de blanc comme une fiancée. Ce vent qui se plaint dans les branches, c'est son haleine...
«Cette perle que le soleil du matin fait luire sur la feuille tombée, c'est une larme de ses pauvres yeux...
«Petite fille, petite étoile, petite fleur!...»
[4] Tir au fusil.
FIN DU TOME PREMIER.
TABLE DES MATIÈRES
DU PREMIER VOLUME
| Première partie Le déris |
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| I | Le Mouton couronné | 1 |
| II | Une redingote à deux | 21 |
| III | L'absent | 47 |
| IV | Boston de Fontainebleau | 69 |
| V | Chanson bretonne | 93 |
| VI | Deux propriétaires | 115 |
| VII | Les ressources de Bibandier | 135 |
| VIII | Le déris | 151 |
| IX | Un hôte charmant | 165 |
| Deuxième partie Le manoir |
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| I | L'Érèbe | 191 |
| II | La fête | 239 |
Corrections:
| Page | |
| 88 | «Carantoir» remplacé par «Carentoir» (qui était cabaretier à Carentoir). |
| 129 | «Gauthier» par «Gautier» (Notre nouveau marié s'appelle Gautier). |
| 153 | «s» par «su» (Un sentiment dont Penhoël n'aurait point su). |
| 193 | «Sen» par «Sein» (île de Sein). |
| 225 | «sais-je» par «suis-je» (—Le suis-je?... prononça le nabab). |
| 241 | «air» par «aire» (allumé dans l'aire de la métairie). |