Les épaves de Charles Baudelaire
BOUFFONNERIES
XXI
SUR LES DEBUTS D'AMINA BOSCHETTI
AU THEATRE DE LA MONNAIE, A BRUXELLES
1864.
XXII
A M. EUGENE FROMENTIN
A PROPOS D'UN IMPORTUN
QUI SE DISAIT SON AMI
[12] Nous ne savons pas ce que vient faire ici M. Niboyet; mais M. Baudelaire n'étant pas un esclave de la rime, nous devons supposer que l'importun s'est vanté d'avoir lu les œuvres de M. Niboyet, comme ayant tous les courages.
(Note de l'éditeur.)
Bruxelles, 1865.
XXIII
UN CABARET FOLATRE
SUR LA ROUTE DE BRUXELLES A UCCLE
[13] La malice est cousue de fil blanc; tout le monde sait que M. Monselet fait profession d'aimer à la rage le rose et le gai.—Un jour M. Monselet reprochait à M. Baudelaire d'avoir écrit ce vers abominable, à propos d'un pendu dont les oiseaux ont crevé le ventre:
«Mais, dit le poëte impatienté, je ne pouvais pas faire autrement. Le sujet voulait cela. Qu'auriez-vous préféré à cette image?—Une rose!» répondit M. Monselet.
Cependant il ne faudrait pas croire que l'indispensable mélancolie ne perce pas de temps en temps sous ce vernis anacréontique. Nous avons vu récemment une petite composition de lui, où, se reprochant d'avoir rebuté une pauvresse, le poëte se met à sa recherche, et ne se couche que tout triste de ne l'avoir pu retrouver. Cette pièce est d'un homme vraiment sensible, même à jeun.
Regrettons que M. Monselet ne cède pas plus souvent à son tempérament lyrique, qu'une gaîté, tant soit peu artificielle, a trop souvent contrarié.
(Note de l'éditeur.)