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Marie-Louise et la cour d'Autriche entre les deux abdications (1814-1815)

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ÉPILOGUE

Au cours des dernières années qui précédèrent la chute de la Monarchie de juillet 1830, le frère de mon père, mon oncle Eugène de Méneval, se trouvait à Vienne en qualité de premier secrétaire de l'ambassade française en Autriche. Il eut la curiosité de chercher à voir sa marraine, l'ex-impératrice Marie-Louise qui faisait, dans cette ville, de fréquents séjours; il parvint enfin à en obtenir une audience. Il a souvent raconté, depuis, l'impression pénible sous tous les rapports qu'il remporta de sa visite à la veuve du général Neipperg, remariée à cette époque avec M. de Bombelles.

Le filleul de Marie-Louise se vit effectivement en présence, paraît-il, d'une vieille femme édentée, décharnée, offrant aux regards de ceux qu'elle admettait à venir la visiter tous les symptômes de la décrépitude, et l'aspect d'une véritable ruine. Dans les courts instants d'entretien que la princesse autrichienne lui accorda, mon oncle put observer avec surprise que l'oublieuse souveraine s'abstint même de prononcer le nom de mon grand-père, encore vivant à cette date, et que Marie-Louise devait précéder dans la tombe.

«La duchesse de Parme se borna, dit-il, à rappeler dans quelques paroles, qu'elle voulut rendre obligeantes, le souvenir agréable qu'elle avait conservé de ma mère.»

Marie-Louise évitait avec un soin tout particulier toute allusion au temps où elle avait été impératrice et femme de Napoléon. Ces importuns souvenirs, on le conçoit, la gênaient, ce qui tendrait à faire supposer que le remords de son ingrate conduite l'a poursuivie secrètement jusqu'à la fin de ses jours. Peu de mois après la visite que nous venons de raconter, cette souveraine, à l'âme si peu royale, mourait à Vienne à l'âge de cinquante-six ans, le 18 décembre 1847.

FIN

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