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Peines, tortures et supplices

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Guillotin,
Médecin,
Politique,
Imagine un beau matin
Que pendre est inhumain
Et peu patriotique.
Aussitôt
Il lui faut
Un supplice
Qui, sans corde ni poteau,
Supprime du bourreau
L'office.
C'est en vain que l'on publie
Que c'est pure jalousie
D'un suppôt
Du tripot
D'Hippocrate,
Qui, d'occire impunément,
Même exclusivement,
Se flatte.
Le Romain
Guillotin
Qui s'apprête,
Consulte gens du métier.
Barnave et Chapelier,
Même le coupe-tête
Et sa main
Fait soudain
La machine
Qui simplement nous tuera
Et que l'on nommera
GUILLOTINE.

«Et celle-ci, sorte de pot-pourri, beaucoup moins réussie, mais qui fait parler Guillotin dans deux de ses couplets:

En rêvant à la sourdine
Pour vous tirer d'embarras,
J'ai fait faire une machine
Qui met les têtes à bas.
C'est un coup que l'on reçoit
Avant qu'on s'en doute;
À peine on s'en aperçoit,
Car on n'y voit goutte.

Un certain ressort caché,
Tout à coup étant lâché,
Fait tomber, ber, ber,
Fait sauter, ter, ter,
Fait tomber,
Fait sauter,
Fait voler la tête:
C'est bien plus honnête.

«Les Actes des Apôtres et les autres publications du même genre ne se seraient pas livrées à de pareilles joyeusetés, si le docteur Guillotin avait été complètement étranger à l'invention ou à la mise en usage de l'instrument de supplice qui porte aujourd'hui son nom.

«Voici ce que nos recherches nous ont fait découvrir, ce que nous considérons comme l'expression de la vérité: Le docteur Guillotin n'est pas l'inventeur de la guillotine, mais c'est avec raison qu'on lui a appliqué son nom.

«En effet, membre de l'Assemblée constituante, dès le 28 novembre 89, nous le voyons monter à la tribune et développer tout un projet détaillé de législation pénale. Selon lui, la peine de mort devait être appliquée suivant un mode uniforme, quelle que fût, du reste, la condition des condamnés. La décapitation lui semblait le procédé à la fois le plus sûr, le plus rapide et le moins barbare.

«Son idée n'étant adoptée qu'en principe, il revint à la charge en 1791.

«Mais, dès novembre 89, selon un historien très-estimable, M. Augustin Challamel, il parla, comme étant de son invention, d'une machine propre à exécuter les hautes-œuvres.

«On lui prête même ces paroles:

«Avec ma machine, je vous fais sauter la tête d'un clin d'œil et vous ne souffrez point; on sent seulement une légère fraîcheur sur le cou.»

Sur la foi d'un témoin oculaire, M. Challamel dit aussi:

«Il était tellement enchanté de sa dernière découverte, qu'il portait dans sa poche de petites guillotines en miniature, et qu'il décapitait des poupées, par forme d'exemple, devant ses amis et connaissances.»

«Il m'a été affirmé qu'il en décapitait, non seulement devant ses amis et connaissances, mais encore à la tribune et jusque sur le bureau du président.

«À ceux qui me diront que je charge, je répondrai: relisez les couplets ci-dessus et vous verrez qu'ils ne font que corroborer sur bien des points ce que j'avance ici.

«Pour moi, il n'y a pas de doute: sans le docteur Guillotin, nous n'aurions pas eu la guillotine, aussitôt du moins. C'est donc à bon droit que son nom lui a été donné, je le répète; aussi lui est-il resté et il lui restera. Certes, Guillotin n'était pas un homme sanguinaire, ce n'était pas même un méchant homme; mais on me permettra de n'admirer que médiocrement une philanthropie qui met un instrument de supplice au service de l'humanité. Il est vrai que jusqu'alors en France, comme partout ailleurs, on avait torturé, roué, écartelé, brûlé, exercé tous les genres de mort possible, ce qui devait être peu agréable pour les patients. Le docteur Guillotin se sera dit: «Au lieu de tous ces barbares supplices, indignes d'un peuple civilisé, n'ayons qu'un genre de mort par la décollation pour tous les crimes; un simple couteau tombera sur le cou des coupables, et ce sera bien plus humain.»

«Et, dans le monstrueux, effectivement, c'est plus humain.

«Comme savant, Guillotin tenait bien sa place au milieu de ses confrères; comme député, un peu innocemment, il est vrai, dans les diverses assemblées, où il a eu l'honneur de siéger. On dit qu'il a concouru à la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme. Lors de la fermeture de la salle des États, c'est lui qui indiqua aux députés le Jeu de paume comme lieu de leur délibération. On sait le serment célèbre qui s'y prêta. C'est aussi lui qui présenta la pétition pour la création de la garde nationale, devenue, avec le temps, un des pouvoirs actifs de l'État. Enfin, c'est un des hommes remarquables de notre première révolution. Malgré cela, Guillotin, le savant, le républicain, le... révolutionnaire de 1789—je brave ici un préjugé populaire—n'est pas mort guillotiné: il est mort paisiblement dans son lit le 26 mai 1814.

«Disons maintenant pourquoi les savants Guillotin et Louis ne pouvaient pas être des inventeurs de la guillotine.

«Que dit, dans ses conclusions, le rapport de l'Académie de médecine présenté, le 7 mars 1792, à l'Assemblée législative: Que la mannaja (ou mannaïa) italienne modifiée est le meilleur genre d'instrument qui puisse être appliqué aux hautes-œuvres.

«Or, pour que l'Académie parlât de modifier la mannaja des Italiens, il fallait que celle-ci existât ou eût déjà existé.

«La mannaja des Italiens existait dès les premières années du seizième siècle. Elle consistait en deux poteaux plantés verticalement et joints par une traverse à leur partie supérieure. Une lourde hache, suspendue à cette traverse, tombait tout à coup au moment convenable et tranchait le cou du patient, qui était posé immédiatement au-dessous sur un bloc de bois. À la même époque, un appareil du même genre fonctionnait aussi en Écosse; on le nommait Maiden.

«C'est ce Maiden des Écossais ou, si l'on aime mieux, la Mannaja des Italiens perfectionnée, qui est devenue notre guillotine.

«La première guillotine qui fonctionna à Paris fut construite par un maître charpentier appelé Guidon, qui demanda 5500 francs pour ce travail, et non par un nommé Schmidt, ainsi que je l'ai annoncé moi-même quelque part par erreur, n'ayant pas de documents suffisants à ma disposition. Schmidt, originaire d'Allemagne, habile mécanicien, alors facteur de pianos, très-passionné pour la musique, ainsi que tous les gens de son pays, ne fit que dessiner le plan de la première guillotine, après bien des répugnances, pour satisfaire aux exigences de Charles-Henri Sanson, l'exécuteur des hautes-œuvres, avec lequel son nouvel état et ses goûts pour la musique l'avaient mis en relation d'amitié. Sur son plan, le couperet avait la forme d'un croissant. Mais Louis XVI, voulant donner des conseils au docteur Louis, chargé alors par l'Assemblée de donner son avis motivé sur le nouveau mode de décollation, dans une entrevue qu'il eut aux Tuileries avec lui, Guillotin et l'exécuteur Sanson, mais à laquelle il n'assistait pas comme roi, trouva que la forme était défectueuse, qu'un croissant ne pouvait convenir à tous les cous, surtout au sien, charnu et musculeux, qui dépassait de beaucoup les proportions du couteau dessiné par Schmidt; et, séance tenante, il dessina lui-même un couteau ayant une direction oblique. Cela se passait le 2 mars 1792.

«La machine construite par Guidon fut essayée à Bicêtre le 17 avril de la même année, en présence des Sanson, des docteurs Louis, Philippe Pinel et Cabanis, ainsi que des prisonniers qui s'étaient mis à leurs fenêtres. Deux expériences eurent lieu avec le couteau oblique et une avec le couteau en forme de croissant, non sur des êtres vivants, mais sur trois corps morts fournis par la direction des hospices. Ayant reconnu des inconvénients au second, le docteur Louis fit définitivement adopter le premier, c'est-à-dire celui qui avait une disposition oblique, celui qui avait été dessiné par Louis XVI. La machine fut ensuite livrée aux exécuteurs.

«Nous avons vu que la première tête qu'elle fit tomber fut celle d'un criminel. Son œuvre politique commença le 27 août 1792 avec Collenot d'Angremont, condamné à la peine de mort à propos de la journée du 10 du même mois. Elle ne fit ensuite que se prostituer dans le sang. Cruelle comme la fatalité, elle ne respecta ni le savoir, ni l'esprit, ni la jeunesse, ni le dévouement. Pour elle, le monde était hermaphrodite; aussi confondit elle tous les sexes. Ni les grâces de la jeune fille, ni les vertus de la mère, de la femme et de l'épouse, rien ne put jamais l'apitoyer. Que dis-je? l'innocence même ne pouvait obtenir grâce auprès d'elle. Ah! combien de nobles cœurs elle a meurtris, de belles existences elle a fauchées! Où sont nos héros de la patrie? Guillotine implacable, invention infernale, qu'as-tu fait de nos grands citoyens?...

«La guillotine, autrement dit la mannaja italienne, ne fit pas son apparition, en France, pour la première fois le 25 avril 1792; elle existait déjà à Toulouse en 1632, époque où on décapita (pour ne pas dire guillotiné) le duc de Montmorency dans cette ville. Cela ressort clairement de la description de son supplice.

«L'échafaud était dressé dans la cour du Capitole; le duc y monta d'un pas ferme, se mit à genoux, baisa le crucifix et posa sa tête sur le billot, «au-dessus duquel était suspendue une sorte de doloire entre deux ais de bois, attachée par une corde qui, se lâchant, la faisait tomber.»

«C'est sans doute le souvenir de ce cruel supplice qui inspira à un ami des arts, à un homme de cœur, ce pieux mensonge en 1792.

«La princesse des Ursins, veuve de Montmorency, avait fait élever un magnifique tombeau à son mari, dans l'église du couvent de la Visitation, à Moulins, où elle prit l'habit. Des vandales, après avoir brisé les sépultures des Bourbons, à Saint-Denis, allaient porter leurs mains sacriléges sur cette admirable œuvre d'art.

«—Malheureux! leur dit notre artiste, respectez les restes du grand Montmorency, GUILLOTINÉ pour avoir combattu avec le peuple contre le roi, les prêtres et la noblesse.

«Et le tombeau fut respecté.

«En terminant, j'admire combien le peuple le plus spirituel de la terre est ignorant sur les choses les plus saillantes de son histoire nationale.»

II.
Les cachots des condamnés à mort.

C'est, suivant l'usage, le lendemain même de sa condamnation que Castex, l'un des auteurs du crime commis à Saint-Denis, fut transféré à la Roquette. Il y a été placé dans l'une des cellules,—il y en a trois,—disposées pour recevoir les condamnés à mort. Contrairement à une croyance faussement accréditée et à des descriptions imaginaires, ces cellules n'ont rien de commun avec ce qu'on appelle un cabanon. Ce sont de vastes chambres, parquetées, de quatre mètres de largeur sur cinq environ de hauteur, où de grandes fenêtres, prenant jour sur le préau, distribuent abondamment l'air et la lumière.

Le mobilier consiste en un poële en faïence, deux chaises en bois blanc foncées de paille, une couchette en fer garnie de deux matelas et dont le linge est renouvelé tous les vendredis, plus une planche étagère fixée au-dessus du lit; les cellules sont lavées à l'eau de chaux chaque fois qu'un nouvel hôte les occupe, ce qui relègue dans le domaine de la fantaisie les diverses inscriptions dont on prétend que les murs de ces réduits sont couverts. Le régime des détenus se compose à l'ordinaire de soupe et de légumes, auxquels, deux fois par semaine, on ajoute de la viande.

Pour les condamnés à la peine capitale, le règlement, s'ils le demandent, permet de doubler la ration.

III.
Exécution de Poncet.

Nous choisissons comme type d'exécution celle de l'assassin Poncet, tels que les détails ont été publiés par le Figaro:

«Un grand crime vient d'être expié: ce matin a eu lieu à Versailles l'exécution de Barthélemy Poncet, condamné à mort, le 13 janvier dernier, par arrêt de la cour d'assises de Seine-et-Oise, pour crime d'assassinat sur la personne de M. Thomas Lavergne.

«Le public avait cru deviner juste en calculant que, le pourvoi de Poncet ayant été rejeté jeudi par la cour de cassation, l'exécution de ce criminel aurait lieu le lundi suivant. Aussi la nuit du dimanche, une foule innombrable accourue de tous les environs de Paris ne cessa de se diriger sur Versailles, et, dès le matin, tout le parcours qui conduit au lieu des exécutions était occupé par une affluence énorme de curieux.

«La rue des Chantiers, l'une des rues les plus tristes et les plus longues de la ville, et qui traverse un des quartiers du vieux Versailles, était couverte, sur une étendue de deux kilomètres, d'une foule compacte composée de la manière la plus bizarre. Des voitures de place, des voitures particulières, des carrioles de bouchers et de blanchisseurs, des cabriolets cherchaient, malgré les cris de cette multitude, à se faire livrer passage et ne l'obtenaient qu'à grand peine. On voyait des enfants, des jeunes filles, des femmes de la campagne retroussées jusqu'aux genoux et couvertes de boue. Il tombait une pluie glaciale que le vent du nord chassait fort désagréablement à la figure; tout le monde était mouillé jusqu'aux os, mais on ne se décourageait pas pour cela. Toujours de nouveaux flots d'arrivants poussaient, avec de grands cris, les flots des curieux qui les avaient précédés.

«Mais le point où l'échafaud se dresse ordinairement à Versailles, et qui est sur la route de Sceaux, à l'extrémité de la rue des Chantiers, était déjà occupé par un autre courant de populations venues du côté opposé. Colombes, Gennevilliers, Argenteuil, Enghien, Saint-Gratien, localités où Poncet avait passé une partie de sa jeunesse, avaient fourni un contingent énorme de spectateurs.

«Ce grand mouvement fut cause que la nouvelle de l'exécution de Poncet circula dès le lundi à Paris. La foule fut encore très-considérable les jours suivants, et, à peine le jour paraissait-il que des groupes stationnaient devant la maison d'arrêt, l'œil fixé sur la porte, espérant la voir s'ouvrir d'un instant à l'autre pour laisser sortir la voiture qui devait conduire Poncet au lieu de son supplice.

«Tous ces jours passés les greffes de Paris et de Versailles étaient assaillis par des personnes qui désiraient savoir si le jour de l'expiation avait été fixé; mais on ne pouvait les satisfaire.

«Dans les environs d'Argenteuil on a longtemps eu la pensée que cette exécution se ferait sur les hauteurs du bois d'Orgemont. Les habitants supposaient que l'on abattrait les taillis et les arbres pour faire une place à l'endroit même où M. Lavergne avait été tué, afin d'y élever l'instrument du supplice.

«Il ne faudrait pas croire que le seul mobile de cette foule, irrésistiblement attirée à Versailles, fût la curiosité si triste de voir exécuter un criminel: on s'apercevait aisément qu'un sentiment de profonde indignation, excité par cet odieux forfait, animait la plupart des groupes.

«On rappelait plusieurs crimes commis dans le canton d'Argenteuil et dont les auteurs étaient restés inconnus. On ne craignait pas d'en accuser Poncet.

«La veille du rejet de son pourvoi, Poncet avait reçu la visite de son défenseur, Me Léon de Barthélemy. Le condamné l'avait beaucoup entretenu du bruit qu'avait dû faire son procès, et il manifesta à plusieurs reprises le désir de lire les journaux qui avaient parlé de cette affaire. Il ajouta:

«Je me doute bien que ces farceurs de journaux ont dû en dire beaucoup sur mon compte.»

«Poncet a été visité par ses parents. Son frère et sa belle-sœur sont venus le voir deux fois. Mais, depuis le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation, il était devenu nécessaire de l'isoler avec le dehors, de peur qu'on ne lui apprît cette nouvelle, et il l'a ignorée jusqu'au dernier moment. Un factionnaire était placé à la porte de la cellule. Il a dit à l'un d'eux: «Dans quelques jours, vous serez plusieurs à me garder.» Poncet avait compris que son isolement avait une signification terrible pour lui; aussi était-il très-abattu ces jours derniers, et ses traits étaient-ils tout décomposés. Cependant, il a toujours été fort tranquille.

«Avant cette dernière période de sa vie, il avait eu des intervalles d'espoir; il s'abandonnait parfois à l'illusion que les démarches faites par M. l'abbé Folley pourraient lui valoir une commutation de peine. Mais le bruit avait couru que lorsque M. Folley avait eu l'honneur d'être reçu par le souverain, on lui avait fait observer que Poncet s'était échappé deux fois du pénitencier de Cayenne, et qu'une commutation de peine n'offrait pas beaucoup de garanties à la société. Cependant l'Empereur, assurait-on, avait promis à M. l'aumônier d'examiner avec soin les pièces du dossier.

«M. l'abbé Folley visitait souvent le condamné, et lui procurait par lui-même beaucoup de petites provisions auxquelles Poncet était très-sensible. À la suite des consolations que lui donnait M. l'aumônier, les sentiments religieux avaient germé dans le cœur de Poncet, et, le 28 janvier dernier, il avait reçu la communion.

«Cette semaine, Poncet avait perdu toute espérance de conserver la vie. D'horribles pressentiments avaient fait pénétrer la terreur dans son âme. Son sommeil était agité, il balbutiait des mots entrecoupés, il jetait des cris et se levait en sursaut.

«La nuit du dimanche au lundi, le bruit des voitures, les clameurs des passants étaient parvenus jusqu'à son oreille, malgré son sommeil, et cette sensation, venant se mêler aux images lugubres en face desquelles il s'était endormi, avait enfanté dans son cerveau un rêve des plus affreux. Aussi le lendemain, quand son réveil l'arracha à cet épouvantable cauchemar, il ne put s'empêcher de dire:

«Ma foi! cette nuit, j'ai bien cru qu'on me conduisait à l'échafaud; il me semblait que le peuple voulait se jeter sur moi pour me déchirer, mais je vois avec satisfaction que ce n'était qu'un rêve! Cependant, pas d'illusion: je vois bien que tout est terminé pour moi, et que dans ce moment-ci ça fume! ça fume!...

«Puis, quand sa pensée se reportait à l'exécution qui l'attendait, il disait:

«Je voudrais mourir en sortant de la prison; mais il faut aller chercher la mort à une demi-lieue d'ici.

«Ce matin, l'exécuteur des hautes-œuvres de de Paris frappait, à cinq heures moins quinze minutes, à la maison d'arrêt. Il était descendu d'une voiture spéciale avec laquelle il était venu de Paris, et qui était destinée à transporter le condamné.

«M. l'aumônier a été averti, et avant six heures M. l'abbé Folley entrait dans la cellule de Poncet pour lui annoncer que la justice des hommes allait avoir son cours.

«Le condamné s'est jeté au cou de cet excellent ecclésiastique en s'écriant: «Je suis tout prêt, monsieur l'aumônier. Je vais vous procurer là une terrible corvée; mais vous savez ce que je vous ai promis; vous n'aurez pas le moindre désagrément avec moi. Je ne vous ferai pas de peine. Je suis résigné.»

«Poncet a entendu la messe, dit M. l'abbé Folley; il a ensuite supporté les apprêts de la toilette avec assez de calme. Quand il a vu approcher celui qui devait lui couper les cheveux derrière la tête: «Ah! c'est vous, lui a-t-il dit, qui êtes aujourd'hui mon coiffeur? c'est très-bien; faites votre métier.»

«Cependant, lorsque cette opération s'exécutait, les cheveux du condamné, qui les avait un peu plats, se sont visiblement soulevés au-dessus du front. Les ciseaux ont fait ensuite une large entaille dans le haut de la chemise, sur laquelle l'exécuteur a jeté un vêtement bleu en forme de blouse. Avant ces opérations, Poncet s'était laissé lier les mains et les pieds sans aucune résistance.

«Poncet, d'un ton de voix ému, a dit adieu, en passant, aux personnes qui l'avaient gardé dans la prison. Puis il a descendu avec résolution l'escalier qui conduit au vestibule de la maison d'arrêt, où on l'a fait monter, avec M. l'abbé Folley et deux gendarmes, dans la voiture que l'exécuteur avait conduite à la maison d'arrêt. Elle avait la forme d'un cabriolet, par devant, et la forme d'un fourgon couvert par derrière. Au lieu de vasistas, on avait pratiqué des trous ronds sur les côtés.

«À sept heures moins un quart, les deux battants de la prison se sont enfin ouverts. Une rumeur prolongée est partie de la foule, et la voiture, escortée par six gendarmes à cheval, commandés par un maréchal-des-logis, s'est dirigée, au grand trot, vers le lieu du supplice.

«Après avoir traversé l'avenue de Paris, on a suivi la rue des Chantiers, qui est très-longue et qui aboutit à la barrière d'octroi du même nom.

«On a dépassé, à gauche, le champ de course de Porchefontaine, et l'on s'est arrêté un peu plus à droite sur la route de Sceaux.

«Là se trouve l'entrée d'un bois appelé le bois du pont Colbert. Entre la route et l'entrée de ce bois, qui est fermé de toutes parts, on a laissé libre un espace de douze mètres carrés. C'est sur cet étroit emplacement, borné de trois côtés par les barrières du bois, que l'échafaud avait été dressé la nuit précédente, à l'aide de flambeaux.

«Comme on avait su que l'exécution était pour ce matin, les habitants de Montreuil, près Versailles, dont les maisons sont situées sur une hauteur, examinaient de loin ces quelques hommes qui, à l'aide de flambeaux vacillants, préparaient la fatale machine.

«Un piquet d'infanterie avait gardé l'échafaud toute la nuit.

«Le condamné est monté sur la plate-forme par le côté qui regardait la route ayant la face tournée vers le bois du Pont-Colbert. Il a gravi les marches d'un pas assuré, entre un aide et l'exécuteur. M. l'abbé Folley marchait devant eux en surplis et en camail avec un christ à la main. Parvenu en haut, Poncet s'est agenouillé pour baiser le christ, et au moment où il se relevait, l'abbé Folley l'a embrassé, suivant le désir du condamné. Poncet a protesté de son innocence et il a salué les spectateurs par de petits mouvements de tête. À ce moment, il avait les yeux hagards, et la pâleur de son visage était extrême.

«L'exécuteur a ôté à Poncet la blouse jetée sur ses épaules, et le condamné, saisi par les aides, a été rapidement bouclé à la planche à bascule; le corps de Poncet s'est abaissé en clin d'œil, et quelques secondes s'étaient à peine écoulées que sa tête tombait, à sept heures, au milieu des frémissements de la foule. Les spectateurs, qui étaient très-bruyants, avaient gardé le plus profond silence dès que la voiture du condamné avait paru.

«Après l'exécution, on a entendu des applaudissements.

«M. l'abbé Folley, pour ne pas voir l'exécution, a eu à peine le temps de monter dans une voiture particulière qui l'attendait au pied de l'échafaud. Mais quelques minutes après, il a pu voir passer devant lui l'espèce de fourgon où il se trouvait quelques instants auparavant avec Poncet, et qui ne renfermait plus que son cadavre jeté dans une manne d'osier. Un aide allait conduire ce cadavre au cimetière de Montreuil. Deux gendarmes à cheval suivaient cette voiture.

«L'exécuteur de Paris avait ses deux aides, et il était encore assisté de l'ancien exécuteur de Versailles, faisant, dans cette circonstance, office d'aide. Ce dernier était dans la voiture qui portait au cimetière les restes du condamné. Là, un commissaire de police attendait le corps pour constater l'inhumation. On s'attendait si bien à l'exécution de Poncet que sa fosse était préparée depuis trois jours.

«L'exécution était protégée par un piquet de grenadiers de la garde, par un piquet de zouaves et un escadron de lanciers. Toute cette nuit, il était arrivé des curieux à Versailles de toutes les directions. Aussi, avant le jour, la route de Paris à Sceaux, sur le bord de laquelle, comme on a vu, était dressé l'échafaud, n'était plus abordable pour les retardataires.

«À la même place où Poncet a expié son crime, depuis quelques années seulement sont tombées quatre têtes: celle de Jaquet, qui avait assassiné un détenu de la maison de Poissy et qui avait commis une tentative d'assassinat sur un des gardiens de cette prison; celle de Duclos, pour assassinat sur sa maîtresse, à Charonne. Cette affaire, jugée d'abord par le jury de la Seine avait été renvoyée, par suite de cassation, à la cour d'assises de Seine-et-Oise. Puis vint le supplice de Balagny, garçon boucher, assassin du père Huet, aux Carrières Saint-Denis, et enfin celui de Henne, garçon boucher aussi, qui avait tué un vieillard, dont il était le commensal et le locataire.

IV.
Une guillotine nouvelle.

Parmi les objets qui attireront le plus l'attention à la future Exposition de 1867, disait un journal, on peut citer en première ligne une guillotine d'un nouveau modèle, dont l'invention est due à un compatriote de M. de Bismark. Cette guillotine coupe six têtes à la minute, on peut arriver à huit, mais en forçant.

Le couteau est mis en mouvement au moyen d'une bielle qui est adaptée à une puissante machine à vapeur. De cette façon, le glaive de la loi ne tomberait plus directement sur la tête du condamné, il la trancherait par un mouvement circulaire et rotatoire.

Cet instrument peut se monter et se démonter en dix minutes; la machine à vapeur est munie de roues; elle pourrait donc servir d'appareil de locomotion pour amener la guillotine sur le lieu de l'exécution et conduire le corps du supplicié au cimetière.

Cette guillotine n'a pas été exposée.

V.
L'avenir de la guillotine.

Nous donnons ci-après une lettre écrite à l'Événement par M. Raynard, artiste dramatique, et qui contient une théorie intelligente de la peine de mort.

Tant que cette mesure subsiste dans nos lois, il est évident que la souffrance doit être supprimée autant qu'il appartient à la science humaine.

«Monsieur le rédacteur,

«Depuis quelque temps on s'occupe beaucoup de la peine de mort.

«On cherche, sinon son abolition, du moins un moyen d'exécution, je ne dirai pas plus humain, mais plus en harmonie avec les progrès de notre siècle.

«Voici quelques réflexions qui me sont venues à ce sujet.

«On dit que toutes les institutions humaines sont perfectibles. C'est sans doute pour cela que l'exécution capitale n'a pas changé depuis la révolution. Je reconnais que c'est un sentiment d'humanité qui a fait adopter la guillotine. Cet horrible instrument était un progrès sur la roue, c'est tout ce que la science d'alors a pu donner. Mais, aujourd'hui nos mœurs nous commandent, je crois, de trouver mieux.

«Que demande la justice?

«Qu'un coupable disparaisse du sein de la société, n'est-ce pas? Elle veut un exemple!

«Où le trouvons-nous, cet exemple!

«L'exécution a lieu le matin au petit jour, et la justice a l'air de se cacher pour anéantir un coupable. On apporte un certain mystère dans les apprêts, on redoute la présence de la foule, on comprend très-bien qu'elle est toujours trop nombreuse au pied de l'échafaud, et, sans l'exprimer hautement, on approuve Lamartine, qui disait: «Si les lois sanglantes ensanglantent les mœurs, il ne faut pas que le législateur, pour intimider quelques scélérats, déprave, par la vue du sang, l'imagination de tout un peuple. Du reste, il suffit d'avoir assisté une fois à une exécution pour être édifié sur la valeur de l'exemple.»

«La foule se presse, se bouscule, se bat presque pour arriver au premier rang. C'est un spectacle: on est venu épier le dernier regard du condamné; on est venu écouter ce qu'il dira sur les marches de l'échafaud, et on ne veut rien perdre du drame qui va se dérouler.

«En attendant, cette foule généreuse rit, chante et fait des mots.

«J'ai entendu un homme dire à son camarade:

«—Il a plus d'chance que nous, c'gueux-là, il va déjeuner avec le bon Dieu.

«Un autre disait à sa femme:

«—Est-ce qu'ils n'vont pas s'dépêcher un peu?

«Et la sensible et poétique créature murmurait dans son impatience:

«—Pourvu que l'petit n'aille pas s'éveiller!

«Le moment fatal approche, la foule est attentive, anxieuse, exactement comme elle l'est au théâtre, quand le traître va assassiner la jeune première. Mais recueillie? Allons donc! Elle se tait, c'est vrai, mais c'est pour mieux écouter ses propres impressions. Le condamné arrive, on le hisse sur la plate-forme de la guillotine, puis, en présence de la mort, il embrasse le prêtre qui le soutient, il embrasse le crucifix qu'on lui présente, et pensant que dix mille personnes l'observent, ce malheureux, malgré sa confession faite et l'absolution reçue, se parjure, en s'écriant:

«—Je meurs innocent.

«La foule s'éloigne bruyante, et le gamin retourne à son atelier faire le récit d'un spectacle qui lui sert souvent de prétexte à des plaisanteries de mauvais goût dans le genre de celle-ci:

«—Il a tout d'même eu un rude trac, au moment d'laisser tomber sa tourte.

«Dans tout cela, je ne vois pas que l'exemple soit salutaire et moralisateur.

«Un criminel doit mourir, n'est-ce pas? Eh bien! la science a aujourd'hui, pour tuer un homme, des moyens aussi infaillible et surtout moins sanguinaires que celui du docteur Guillotin.

«Je me demande pourquoi le mode d'exécution par l'électricité ne serait pas adopté?

«L'étincelle électrique peut foudroyer instantanément. J'y vois de nombreux avantages et pas un seul inconvénient. D'abord, il n'y a pas de sang répandu. On ne voit pas le hideux couteau s'abattre sur une tête humaine; il n'y a qu'un agent mystérieux, qui frappe comme frapperait le doigt de Dieu. D'un autre côté cette mort prompte ne laisse plus de place à ce doute horrible qui divise encore les physiologistes: le doute de savoir si la douleur et l'intelligence ne subsistent pas quelques instants encore après la décollation.

«Ce serait un progrès de plus que ce foudroiement judiciaire eût lieu à huis clos, sauf à prendre les précautions de constatation d'identité que j'indiquerai tout à l'heure.

«De cette façon, on enlèverait au condamné ces occasions de forfanterie qui entrent pour une part considérable dans son mépris de la mort; mépris qui, en amoindrissant la pitié du public, laisse une part trop grande à son admiration.

«J'ai la conviction que ça n'est certes pas là le dernier sentiment que le législateur s'est proposé de faire connaître dans l'esprit de la foule qui assiste à une exécution.

«Avec l'électricité, rien de tout cela n'est plus possible.

«Le criminel, prévenu dans la journée qu'il disparaîtra de la société au soleil couchant, peut se recueillir et se préparer à la mort. Plus de forfanterie! Il sera seul avec lui-même pour songer au passé dont il lui sera demandé compte dans l'éternité.

«Il n'aura plus cette surexcitation nerveuse que donne la vue du public. Personne ne l'entendra, les murs de sa prison seront muets, et il saura que le lendemain de sa mort les journaux, au lieu du récit circonstancié de ses moindres actions, ne renfermeront plus que cette mention succincte: Le coupable a payé sa dette à la justice des hommes! S'il lui reste encore quelques bons instincts, ils se réveilleront. Ils ne seront plus étouffés par ce sentiment de révolte qui doit pousser le criminel le moins endurci à braver cette société qui, à ses yeux, abuse de sa force, de son droit, en se réunissant tout entière pour accabler un seul homme.

«Il aura toutes les faiblesses humaines; il osera pleurer, ses larmes seront sincères; elles auront leur source dans le repentir, et elles éviteront à ce malheureux le parjure de la dernière seconde.

«Si l'on veut à toute force faire de l'apprêt, donner à cette triste solennité une pompe théâtrale, que la cérémonie funèbre ait lieu dans un endroit public pendant une messe basse des morts, devant des juges et un certain nombre de jurés choisis par le sort. Puis l'exécuteur des hautes-œuvres n'aura plus qu'à appuyer sur un bouton de l'appareil électrique pour que le condamné, entraîné à distance et loin de tous regards humains, soit instantanément foudroyé.

«Mais encore cette solennité est-elle inutile?

«Comme il faut qu'on soit assuré que l'exécution a vraiment eu lieu et que la justice n'a de priviléges pour personne, le lendemain les portes d'une morgue s'ouvriront, et, pendant un certain laps de temps, les gens avides de contempler l'image de la mort pourront passer devant le cadavre du supplicié, à la tête duquel on placera ces simples mots:

LA LOI.

«Je n'insiste pas sur les détails de l'exécution par l'électricité, on les trouverait facilement. J'ai voulu seulement indiquer l'idée principale de la substitution d'un procédé plus humain à la guillotine. Cette idée, je l'ai exprimée dans toute sa naïveté. Je serais heureux qu'elle trouvât de l'écho et que mon humble voix soulevât une discussion qui pourrait avoir pour résultat d'épargner à un homme, tout coupable qu'il est, quelques instants d'agonie, de souffrance, et à la société un spectacle horrible et beaucoup plus propre à la dépraver qu'à la moraliser.

«Recevez, monsieur, les meilleures salutations de votre tout dévoué,

«H. RAYNARD

TABLE DES MATIÈRES


Paris.—Typ. Gaittet, rue du Jardinet, 1.

LA REINE
HORTENSE

HISTOIRE COMPLÈTE
DE
LA MÈRE DE S. M. NAPOLEON III

PAR E. FOURMESTRAUX

OUVRAGE AGRÉÉ
PAR S. M. L'EMPEREUR

L'histoire des principaux membres de la Famille Impériale a déjà été faite plusieurs fois, jamais celle de la Reine Hortense, Mère de l'Empereur Napoléon III, ne l'a été de façon à être mise à la portée de tout le monde.

S. M. l'Empereur a daigné recevoir l'auteur en audience particulière et lui a adressé les plus vives félicitations, c'est le meilleur éloge que nous puissions faire de l'ouvrage.


Pour recevoir l'ouvrage immédiatement franco par la poste, adresser 1 fr. 20 c. en timbres-poste de 20 c. à MM. LEBIGRE-DUQUESNE frères, éditeurs, 16, rue Hautefeuille, à Paris.

LE LOUSTIC
DU RÉGIMENT

UN JOLI VOLUME DE PRÈS DE 400 PAGES
AVEC GRAVURES

PRIX: 1 FRANC

Ce livre est, avant tout, intéressant et amusant.—Il contient tous les cancans du régiment, les bons mots en vogue dans chaque corps les souvenirs drôlatiques de la vie militaire, les anecdotes touchantes ou comiques qui se content autour du bivouac. C'est le seul qui existe en ce genre.


Pour recevoir de suite et franco le Loustic du Régiment, il suffit d'adresser un franc vingt centimes, soit en timbres-poste, soit en un mandat sur la poste, à MM. LEBIGRE-DUQUESNE frères, éditeurs, 16, rue Hautefeuille, à Paris.

LES
BRIGANDS CÉLÈBRES

UN JOLI VOLUME
D'ENVIRON 400 PAGES AVEC GRAVURES

PRIX: 1 FRANC

Ce volume contient des détails sur Cartouche, Louison Cartouche, Balagny, José Maria, Jack Sheppard, Mandrin, Schinderhammes, Picard, Julie Blasius, Fra-Diavola, etc.

Le livre des BRIGANDS CÉLÈBRES est tout nouveau, il n'en existe pas de plus dramatique et de plus intéressant. À côté d'aventures terribles qui font frémir d'horreur, se trouvent des anecdotes plaisantes qui ramènent la gaieté dans le cœur du lecteur. Les gravures représentent des portraits et des épisodes de la vie des Brigands célèbres.


NOTA.—Pour recevoir de suite, franco, par la poste le volume des Brigands célèbres, adresser, par lettre affranchie, un franc vingt centimes, soit en timbres-poste, soit en un mandat sur la poste à MM. Lebigre-Duquesne frères, éditeurs, 16, rue Hautefeuille à Paris.

LES DANGERS
DE
L'AMOUR
DE LA LUXURE
ET
DU LIBERTINAGE

POUR
L'HOMME
POUR
LA FEMME

PENDANT
LA JEUNESSE
PENDANT
L'ÂGE MÛR
PENDANT
LA VIEILLESSE

PAR
Laurent MARTIN

Un beau volume de près de 400 pages.


Pour recevoir de suite l'ouvrage franco par la poste, envoyer 3 fr. 40 en timbres-poste de 20 c, à MM. LEBIGRE-DUQUESNE frères, éditeurs, 16, rue Hautefeuille, à Paris.

NOUVEAU TABLEAU
DE
L'AMOUR CONJUGAL

PAR
M. G.-H. PRUDHON

Un beau volume in-18 de 360 pages

PRIX: 3 FRANCS


CET INTÉRESSANT VOLUME, EN EST AUJOURD'HUI À SA DIXIÈME ÉDITION.

Pour le recevoir franco par la poste et par retour du courrier, il suffit d'adresser TROIS FRANCS VINGT CENTIMES à MM. LEBIGRE-DUQUESNE frères, r. Hautefeuille, 16, à Paris. On peut envoyer: soit un mandat sur la poste, soit des timbres-poste. (Écrire franco).

HISTOIRE COMPLÈTE
DE LA
PROSTITUTION
EN EUROPE
DEPUIS
L'ANTIQUITÉ JUSQU'À LA FIN DU XVIe SIÈCLE

PAR M. RABUTAUX

ILLUSTRÉE DE GRAVURES HORS TEXTE

Un très-beau volume in-8.

PRIX: 5 FRANCS

Plusieurs ouvrages ont été faits sur ce sujet, jamais il n'en a été fait un aussi complet, et contenant autant de documents curieux.


Pour recevoir immédiatement franco et sous grande enveloppe, l'Histoire complète de la Prostitution, telle qu'elle est annoncée, c'est-à-dire, un très-beau volume in-octavo avec gravures hors texte: envoyer 5 fr. 60 en mandat ou timbres-poste à MM. LEBIGRE-DUQUESNE éditeurs, 16, rue Hautefeuille, à Paris. (Affranchir.)

OUVRAGES PARUS DE LA BIBLIOTHÈQUE DES CURIOSITÉS

  • LA MORT.
  • LES ANIMAUX.
  • L'AMOUR.
  • LA FOLIE.
  • LE DUEL.
  • PEINES, TORTURES ET SUPPLICES

Paris.—Typ. Gaittet, rue du Jardinet, 1.

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