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Œuvres complètes de Guy de Maupassant - volume 17

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OPINION DE LA PRESSE
SUR
MONT-ORIOL.

Revue des Deux-Mondes, 1er mars 1887 (F. Brunetière).

«Avec aisance, et surtout avec une clarté parfaite, quels que soient le nombre des personnages et la diversité des épisodes, M. de Maupassant... d’un mouvement rapide nous entraîne vers le dénouement... Je me reprocherais fort de ne pas ajouter que, dans Mont-Oriol, la dureté coutumière de M. de Maupassant s’est singulièrement attendrie et qu’il est demeuré sans doute pessimiste, mais que son pessimisme a souri. L’émotion... voilà ce qui manquait encore à ses romans, et voilà ce que nous sommes heureux de rencontrer dans Mont-Oriol

Journal des Débats, dimanche 27 février 1887 (André Hallays).

«... Depuis le jour où, dans les Soirées de Médan, parut Boule de Suif, que n’a-t-on pas dit et écrit sur le robuste talent du conteur, son style vigoureux et clair, la puissante sobriété de ses descriptions, l’amertume de ses bouffonneries et le tragique de ses farces? Toutes ces qualités, on les trouve dans Mont-Oriol et quelque chose de plus encore. L’observation, sans rien perdre de sa précision et de sa vigueur, est ici moins brutale, le style moins tendu, le récit plus alerte. Çà et là, des remarques presque féminines, de la grâce, de l’abandon, même de la gentillesse. L’ironie qui est au fond du conte est voilée d’une légère mélancolie. Les niaiseries sentimentales de l’amour en sont plus impitoyablement bafouées. Enfin,—et ceci est bien remarquable,—par delà la scène où se meuvent les personnages, apparaissent brusquement des lointains imprévus et des lueurs d’idées générales. Il semble que ce roman, unique dans l’œuvre de M. de Maupassant, ait été pour lui comme un délassement d’imagination; on y sent cette indulgence que donne à l’écrivain, même pessimiste, l’accomplissement d’une tâche facile, allègrement exécutée d’une main légère.»

Revue Bleue, 12 février 1887 (Maxime Gaucher).

«Il me semble que M. de Maupassant a le don spécial d’animer et de transformer tout ce qu’il touche de sa plume magique... Cette fois il nous transporte à Mont-Oriol,... où ne va que la bonne compagnie. Cette bonne compagnie sera d’assez mauvaise compagnie: ainsi le veut la baguette qui transforme; mais elle vivra d’une vie intense: ainsi le veut la baguette qui anime. Autre prodige: la donnée sera à peu près complètement dénuée d’intérêt, disons même tout à fait dénuée—et cependant cette lecture nous attachera et nous aurons quelque regret de voir arriver la dernière page et le mot: FIN. C’est que chacun de ses bonshommes est pris sur nature, chacun d’eux est vivant.»

Le Figaro, 7 février 1887 (Albert Wolff).

«Aucun de nos jeunes romanciers de valeur ne m’a donné,—au même degré que Maupassant,—la double sensation de la comédie et de la tragédie humaines... Il a ce double don, si rare chez un écrivain, d’attendrir le lecteur et de l’égayer, de le distraire et de le pousser à la méditation... Cette note attendrie, sans déclamation, venant après tant de pages où pétille l’esprit d’observation, clôt le livre sur une sensation durable.»

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