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Delphine Gay, Mme de Girardin, dans ses rapports avec Lamartine, Victor Hugo, Balzac, Rachel, Jules Sandeau, Dumas, Eugène Sue et George Sand (documents inédits)

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II

La façon spirituelle dont Mme de Girardin avait parlé de Balzac à propos de sa canne ne pouvait pas le laisser indifférent. Il était absent de Paris quand parut le roman de Delphine. A peine était-il de retour qu'il lui écrivit la lettre suivante:

«Paris, vendredi 27 mai 1836.

Madame,

«Je ne suis arrivé qu'hier à Paris, et je n'ai pas voulu vous remercier de votre envoi sans avoir lu le livre.

«Vous avez trop d'esprit pour ne pas deviner les mille compliments de la vanité caressée, mais vous avez aussi trop de cœur pour ne pas savoir par avance tout ce que celui d'un vieil ami (car nous sommes de vieux amis, quoique nous ayons de jeunes cœurs) vous garde de gracieusetés! Aussi vais-je vous parler de ceci en ami.

«Il y a là le même esprit fin et délicat qui m'a ravi dans le Marquis de Pontanges [215]. Mais, je vous en supplie (prenez garde); en voyant d'aussi riches qualités dépensées sur des mièvreries (comme sujet) je pleure. Vous êtes une fée, qui vous amusez à broder d'admirables fleurs sur de la serge. Vous avez une immense portée dans le détail, dont vous n'usez pas pour l'ensemble. Vous êtes au moins aussi forte en prose qu'en poésie, ce qui, dans notre époque, n'a été donné qu'à Victor Hugo. Profitez de vos avantages. Faites un grand, un beau livre. Je vous y convie de toute la force d'un désir d'amant pour le beau.

«Mme O'Donnell est, je crois, un excellent critique, et un esprit très distingué. Bâtissez à vous deux (ne croyez pas que je vous rabaisse en vous disant: mettez-vous deux, car je n'ai, pour mon compte, rien combiné sans soumettre mes plans à la discussion), bâtissez une forte charpente. Vous saurez toujours vous éloigner du vulgaire et du convenu. Soyez, dans l'exécution, tour à tour poétique et moqueuse; mais ayez un style égal, et vous franchirez cette désolante distance qu'il est convenu de mettre entre les deux sexes (littérairement parlant), car je suis de ceux qui trouvent que ni Mme de Staël ni Mme George Sand ne l'ont effacée.

«Que si j'assistais à ces conférences, ce serait un de ces jours rares que je ne connais plus, car le travail use et je deviens taciturne, bête, ennuyé, de tant d'efforts pour de si maigres résultats!

«Permettez-moi de croire que vous ne verrez dans mes observations que les preuves de l'amitié sincère que vous inspirez à ceux qui ont l'heureux privilège de vous bien connaître. Portez aux pieds de Mme O'Donnell une partie des hommages que je vous adresse collectivement, et croyez que, si le travail absorbe, il y a des moments où je me souviens que je suis votre tout dévoué.

«DE BALZAC [216]

Faites un grand, un beau livre! C'était également le conseil que Lamartine donnait à Mme de Girardin, mais, quels que fussent ses dons, je ne crois pas qu'elle était de force à effacer la distance dont parlait Balzac. Elle était trop femme, elle avait trop d'esprit pour faire une œuvre vraiment virile. Et personne ne fut étonné de lui voir prendre, peu de temps après, le masque de velours du vicomte Charles de Launay. En s'improvisant chroniqueur, elle cédait à une inclination naturelle, elle créait un genre où nul ne s'était encore essayé, où elle devait rester sans rival. J'ajoute que ses amis auraient eu bien tort de s'en plaindre, puisqu'elle les servit tour à tour dans son «Courrier» de la Presse avec un zèle qui n'eut d'égal que sa bonne humeur.

Naturellement, Balzac, après ce que je viens de raconter, fit sa paix avec Emile de Girardin. Ils s'étaient brouillés pour une question de propriété littéraire. Au mois de novembre 1836, Emile, voulant se montrer beau joueur, autorisa Honoré à donner tout ce qu'il voudrait au Figaro, dès qu'il lui aurait remis la Torpille et la Femme supérieure, et cela malgré l'engagement pris par le romancier de ne rien écrire, jusqu'au mois de juin 1837, pour aucun autre journal que la Presse. Mais, avec eux, une difficulté n'était pas aplanie, qu'un mauvais génie en faisait surgir une autre. A peine Balzac avait-il livré la Torpille à Emile de Girardin, que celui-ci, prétextant des nombreuses réclamations que lui avait attirées la publication de la Vieille Fille, lui demanda de choisir un «autre sujet qui fût de nature à être lu par tout le monde». Balzac ayant proposé la Haute Banque, premier titre de la Maison Nucingen, Emile de Girardin accepta cet échange, en exprimant le désir que l'on commençât à la fin de l'année 1836. Mais Balzac, qui avait coutume de faire imprimer ses romans en placards et de les corriger trois et quatre fois sur épreuves, avant de les livrer aux journaux, n'était pas encore prêt au mois de juin 1837—ce qui ne l'avait pas empêché, d'ailleurs, de se faire avancer par la Presse une somme de plusieurs milliers de francs.

Tant il y a que, de guerre lasse, Emile de Girardin refusa la Maison Nucingen, et publia, faute de mieux, le Curé de village, après avoir reçu de Balzac une lettre de protestation qui finissait ainsi:

«Quels que soient mes sentiments à votre égard, Monsieur, vous ne trouverez jamais rien chez moi qui ne soit conforme aux règles les plus strictes de la justice et je puis certes ajouter de la plus haute, délicatesse, car je vous laisserai toujours ignorer combien j'y ai sacrifié à propos de votre refus de la Maison Nucingen; mais, moi plus que tout autre, j'ai égard aux droits de l'amitié, même brisée.»

Pendant ce temps-là, Delphine, tout heureuse qu'elle était d'avoir reconquis son grand homme, ne savait quelles prévenances lui faire, et Balzac, qui n'était pas moins heureux d'avoir retrouvé sa grande amie, la payait de retour, allant des yeux noirs aux yeux bleus, qui lui souriaient à qui mieux mieux, sans laisser poindre les soucis que lui causaient ses perpétuelles discussions avec Emile.

Que si parfois il avait l'air de vouloir y faire allusion, Delphine s'empressait de lui fermer la bouche en lui disant: «Oh! non, je vous en prie. Adressez-vous à Théophile Gautier. Ce n'est pas pour rien que je l'ai chargé de la direction du feuilleton de la Presse. Ça ne me regarde plus, arrangez-vous avec lui.»

Et c'était vrai. Pour ne pas avoir d'histoires avec les romanciers, ses amis, elle avait conseillé à son mari de céder la direction du rez-de-chaussée de la Presse à Théo, qui l'exerçait en général à la satisfaction des intéressés. Mais Théo ne faisait pas toujours ce qu'il voulait, et quand il s'agissait d'un feuilleton de Balzac, celui-ci avait de telles exigences que presque toujours le maître était obligé d'intervenir, la férule ou le marché à la main.

«Ma belle reine, écrivait une fois Théo à Delphine, si ça continue, plutôt que d'être pris entre l'enclume Emile et le marteau Balzac, je vous rendrai mon tablier. J'aime mieux planter des choux ou ratisser les allées de votre jardin [217]

A quoi Delphine avait répondu:

«J'ai un jardinier dont je suis très contente, merci; continuez à faire la police du palais [218]

C'était l'heure où Lamartine ne jurait, rue Laffitte, que par «le figaro du génie» qu'était à ses yeux Balzac. Nous avons vu que, pour charmer les loisirs que lui avait faits une maladie assez longue, le grand poète, sur le conseil de Delphine, avait lu une bonne partie des œuvres du grand romancier. A partir de ce moment Lamartine ne pensa qu'à faire un sort à Balzac, en marge de la littérature. Sachant qu'il avait eu l'idée, quelques années auparavant, de briguer un siège à l'Académie, il lui offrit, en 1839, de lui servir de patron. Mais, tout en acceptant ces offres, Balzac sentit qu'il n'y avait rien à faire pour lui, tant que Victor Hugo ne serait pas assis sous la Coupole et il retira sa candidature devant la sienne. Deux ans après, toujours avec l'appui de Lamartine, il voulut se présenter au siège de Bonald, dont il se disait le disciple. Victor Hugo l'en dissuada. En 1844-45 il hésita encore à se porter à la place de Campenon et de Royer-Collard. Enfin, en 1849, quand il était en pleine gloire, il eut l'ambition légitime de succéder à Chateaubriand. L'Académie lui préféra le duc de Noailles. Et le soir même Victor Hugo écrivait dans son journal:

«J'ai voté pour Balzac, avec Empis, Pongerville et Lamartine. Puis je suis allé à l'Assemblée nationale. En y arrivant, j'ai rencontré Berryer qui m'a pris la main. Je lui ai dit: «Vous auriez bien dû nous tirer d'embarras.»—Berryer a repris: «Pour remplacer Chateaubriand, il vous fallait un grand talent, et vous ne l'aviez pas sous la main.»—Si! précisément, ai-je dit en la lui serrant.»

Ainsi, en 1849, aux yeux de Berryer, le grand talent qu'il fallait pour remplacer Chateaubriand n'était pas Balzac. J'aime mieux croire, pour l'honneur de l'Académie, qu'elle avait d'autres raisons de lui préférer le duc de Noailles. Elle n'a jamais aimé les gens endettés, et le caricaturiste avait peint exactement la situation, qui, voulant dire son mot sur la candidature de Balzac, l'avait représenté sous les traits de l'aveugle du pont des Arts, recevant dans sa sébile l'obole des immortels.

C'est peut-être pour cela que Lamartine avait essayé, en 1845, de l'attirer dans la politique. Balzac écrivait alors à Mme Hanska:

«Lamartine veut plus que jamais que j'aille à la Chambre. Mais soyez tranquille, je ne dépasserai jamais le seuil de la mienne pour y entrer [219]

Le temps n'était plus où il aurait couru tout le pays à cette fin. Sa renommée littéraire en grandissant lui avait créé d'autres devoirs et lui avait donné d'autres satisfactions, au premier rang desquelles il mettait l'amitié de Delphine. Pourquoi faut-il qu'elle ait eu un mari si désagréable? Elle avait beau se multiplier pour calmer les susceptibilités de l'un et les colères de l'autre, un jour vint où elle dut céder à la force des événements. C'était en 1847. Balzac, qui avait donné à la Presse, au mois de décembre 1844, la première partie de son roman les Paysans, ne pouvait se décider à écrire le reste. Pourquoi? pour plusieurs raisons dont celle-ci, que je trouve sous la plume de Théophile Gautier [220]. Pendant la publication des Paysans en feuilleton, le directeur de la Presse, ayant reçu plus de sept cents menaces de désabonnements, eut le tort impardonnable d'interrompre le roman de Balzac et de le remplacer par la Reine Margot, d'Alexandre Dumas.

Cette sorte de désaveu avait d'autant plus mécontenté Balzac qu'il était jaloux du traitement de faveur dont jouissait Dumas dans tous les journaux, voire à la Presse, et que c'était en vue d'obtenir des conditions d'argent égales aux siennes qu'il avait entrepris ce roman à grand orchestre.

Cependant il avait été convenu, entre lui et le gérant de la Presse, que la seconde partie des Paysans paraîtrait aussitôt après la Reine Margot. Dujarrier, ayant avancé neuf mille francs sur cet ouvrage, tenait à rentrer dans ses fonds. Sur ces entrefaites, Dujarrier fut tué en duel. Cette mort tragique, en rendant à Emile de Girardin la gérance du journal, ne fit que compliquer la situation.

Au mois de mars 1846, il écrivait à «mon cher de Balzac»:

«Le retard que vous mettez à donner à la Presse la suite des Paysans se prolonge si indéfiniment que, s'il ne doit pas y avoir un terme prochain, je renoncerai à publier la fin. Depuis que la Presse a commencé, en décembre 1844, à publier les Paysans, elle a vu ses abonnés s'augmenter de sept à huit mille. Quelle sera la position de ces abonnés, qui n'auront pas eu le commencement? En vérité, la Presse paie assez chèrement les feuilletons qu'elle publie, pour avoir le droit d'exiger qu'on ne la traite pas si légèrement.

«Rancune.

«ÉMILE DE GIRARDIN [221]

Rancune était de trop. Aussi Balzac s'empressa-t-il de relever ce mot malencontreux. Voici sa réponse:

«Passy, 16 mars 1846.

«Mon cher Emile,

«Si quelqu'un devait avoir de la rancune, ce serait moi.

«Dujarrier a interrompu la publication de l'introduction des Paysans dans l'intérêt purement pécuniaire de la Reine Margot, qui devait être publiée à jour fixe en librairie. Ce temps d'arrêt a été fatal à mes travaux, et mes voyages ont été nécessaires pour rétablir ma santé.

«Depuis mon retour, la Presse, annonce les Paysans après cinq ouvrages, en dernier. Et vous avez fait tomber sur les Paysans une note qui me donne tort vis-à-vis du public.

«Aujourd'hui je me vois si fatigué de mes travaux, qui ont terminé la première édition de la Comédie Humaine, que je prends un mois de vacances pour me rafraîchir la cervelle, car j'ai la conviction que je ferais peu de chose en voulant forcer la nature.

«En somme, les Paysans seront finis cette année. Ils peuvent paraître quand la session sera terminée, et, à mon retour, si cela ne vous convient pas, vous me le direz. Jamais les Deux Frères [222] n'ont souffert de l'interruption plus considérable qui a séparé la première partie du reste. Vos abonnés sont venus après la Reine Margot et la situation pour eux eût été la même, dans ce temps comme à présent.

«Présentez à Mme de Girardin mes hommages affectueux et mes adieux, car je pars aujourd'hui même pour Rome, et je reviendrai, bien chagrin, pour terminer la seule obligation que j'aie: celle d'achever les Paysans.

«Mille amitiés.

«DE BALZAC [223]

Balzac en prenait tout de même un peu trop à son aise. Mais Delphine, qui le savait mal pris de toutes les façons, en proie qu'il était à ses créanciers d'un côté, et de l'autre aux exigences de Mme Hanska, laquelle, étant venue le voir à Paris, ne le quittait pas d'une minute, Delphine avait obtenu de son mari qu'il le laisserait tranquille quelque temps encore. Et pour faire attendre les Paysans, Balzac avait remis au journal la Dernière incarnation de Vautrin.

Mais tout a une fin, la patience comme le reste. Au mois de juillet 1847, Emile de Girardin, las des temporisations de Balzac, lui écrivit qu'il ne publierait certainement pas les Paysans, s'il n'avait pas un compte à éteindre, la Dernière Incarnation de Vautrin n'ayant pas répondu à son attente.

«Si donc, lui disait-il, vous pouvez sans vous gêner rembourser à la Presse ce qu'elle vous a avancé, je renoncerai volontiers aux Paysans

Mis ainsi au pied du mur, Balzac bondit sous l'injure, faite à son amour-propre d'auteur, et, quels que fussent alors ses embarras d'argent, il répondit à Emile de Girardin qu'il était prêt à le rembourser:

«Il n'y a point la moindre équivoque, lui mandait-il, le 14 juillet 1847.

«Vous m'avez écrit que vous ne vouliez point des Paysans, que vous ne les donniez que parce que j'étais débiteur de la Presse, et qu'il y avait pour ainsi dire force majeure.

«Je vous ai répondu que je ne pouvais pas accepter une pareille proposition. Je la regarde comme une injure, et je n'en souffre de personne. Comme celle-ci ne concerne que mon talent d'écrivain, je n'ai qu'une manière de vous la laisser, c'est de verser la somme dont je serai reliquataire, une fois mon compte établi. C'est ce qui sera fait dans un espace de temps qui ne dépassera pas vingt jours.

«Demain, 15 juillet, j'irai demander mon compte à M. Rouy, l'examiner avec lui, et je ferai mes versements en écus dans l'espace de temps que j'indique.

«J'ai pris la liberté fort naturelle de vous dire que la copie composée du temps de Dujarrier et lors de la publication (des premiers chapitres) des Paysans réduit de beaucoup l'avance, ce qu'il est facile de vérifier. Cela veut dire que c'est vous qui ne voulez pas de l'ouvrage. Je pose les faits comme ils sont. Je n'ai de ma vie équivoqué. Je regarde, contre votre opinion, mon manuscrit et mon œuvre comme excellents, ET JE NE FERAI PAS COMPTER CE QUE VOUS N'EN PUBLIEZ POINT, quoique cela soit écrit et composé pour la Presse et à la Presse.

«Je crois tout ceci assez clair pour que nous n'échangions plus de notes à ce sujet.

«Vous pouvez avoir personnellement une opinion sur la Dernière Incarnation de Vautrin. Mais ce n'est pas à la Presse, c'est à l'Epoque à trouver l'ouvrage mauvais. Il n'était pas destiné à votre journal; il était composé, vous l'avez eu à examiner; vous pouviez le refuser! Quant à l'œuvre en elle-même, le temps donnera tort à ceux qui la trouvent mauvaise. C'est mon droit de démentir ces jugements, non pas par des défenses élogieuses, mais par mes écrits subséquents.

«Cette dernière observation était nécessaire, car vous avez l'air de ne pas vouloir publier les Paysans à cause de la Dernière Incarnation de Vautrin.

«DE BALZAC [224]

Nous avons dit qu'en 1844 Dujarrier avait avancé neuf mille francs à Balzac sur le prix total des Paysans. Au mois de juillet 1847, défalcation faite du prix des chapitres parus, Balzac était redevable à la Presse de 5.221 fr. 85 sur lesquels il versa en deux fois, le 5 août et le 1er septembre, la somme de 4.500 fr. On lui donna trente jours pour s'acquitter du reste, soit 721 fr. 85 c. Mais il partit dans l'intervalle pour l'Ukraine, et le caissier du journal s'abstint de lui réclamer quoi que ce soit jusqu'au 18 avril 1848.

A cette époque, la Révolution de Février l'avait littéralement mis à sec. Au lieu de demander du temps, qu'on lui eût sans doute accordé, Balzac reprit tranquillement le chemin de l'Ukraine, pensant qu'on lui tiendrait compte de ses versements antérieurs. Mal lui en prit. A peine avait-il quitté Paris que M. de Girardin, se vengeant de son silence, eut le front d'adresser au président du tribunal civil une requête en autorisation «de former opposition entre les mains des directeurs et administrateurs du Théâtre-Français sur le sieur Honoré de Balzac, pour sûreté de la somme de 721 fr. 85» qu'il restait lui devoir. Cette opposition portait sur les recettes futures de Mercadet, qui était alors en répétition à la Comédie.

Balzac averti désintéressa la Presse, et ce fut à tout jamais fini entre lui et M. de Girardin.

Quant à Delphine, si vous me demandez ce que devint son amitié avec Balzac, je vous répondrai: Hélas! depuis que les yeux noirs de Mme O'Donnell s'étaient fermés à la lumière du jour, les yeux bleus de Delphine avaient perdu pour Balzac une partie de leur charme, et ce qui en restait s'évanouit dans cette malheureuse affaire.

Ce qui n'empêche que, lorsque Balzac mourut, Delphine s'évanouit en apprenant cette triste nouvelle.

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