Dictionnaire du patois du pays de Bray
E
EAU (lâcher de l'), pisser.
ÉBAQUER, effondrer.
ÉBERDOUILLER, écraser entièrement.
ÉBERLUCHER, élever. Ex.: Voilà ses enfants éberluchés.
ÉBERNER, nettoyer les vêtements d'un enfant berneux. P.
ÉBLAIRER, regarder avec une sotte curiosité ce que font les autres.
ÉBLUER, éblouir. En parlant d'un enfant qui trouve moyen de s'échapper sans être vu, on dira: Il a éblué sa mère.
ÉBOUILLI, très-échauffé.
ÉBRANCAGES, branches coupées en ébranquant.
ÉBRANQUER, ébrancher.
ÉBREUILLER, écraser, faire sorter les breuilles.
ÉBRITER, ébruiter, faire connaître.
ÉBROUER, renvoyer, chasser, effrayer.
ÉCABOCHER, donner un coup à la tête. P.
ÉCAILLER, chasser, renvoyer. Ex.: Écaillez donc ces gamins-là.
ÉCALES, cosses de pois, de fèves, etc.
ÉCALER, écosser, écorcher un bouton. P.
ÉCALIFOTER, retirer des noisettes de l'enveloppe membraneuse qui les recouvre en partie.
ÉCALUER, ramasser les cailloux d'une pièce de terre.
ÉCARBOUILLÉ, éveillé, vif. P.
ÉCARBOUILLER, étendre la braise et les charbons de l'âtre pour mieux se chauffer.
ÉCARBOUILLER (s'). En parlant du temps qui devient moins mauvais, on dit qu'il s'écarbouille.
ÉCARDONNER, arracher les cardons d'un champ. P.
ÉCARDONNETTE, chardonneret. Ce mot semble tout-à-fait indiquer l'action de cet oiseau lorsqu'il écardonne, c'est-à-dire lorsqu'il tire la graine du chardon pour en faire sa nourriture.
ÉCARPILLER, démêler, diviser des flocons de laine, de crin, etc.
ÉCART (faux). On donne ce nom à diverses maladies des chevaux, notamment à la tension des tendons.
ÉCAUDER, échauder.
ÉCAUFFER, échauffer.
ÉCHANGER, laver le linge avant de le mettre à la lessive. H.-N.
ÉCHARPE, écharde.
ÉCHAUFFÉ (homme), gai; état voisin de l'ivresse.
ÉCHENAILLER. Voy. Chenailler.
ÉCHERTER, couper les rouces et les branches inutiles au pied d'une haie ou dans un bois. Semble venir de exarare, défricher, piocher, essarter.
ÉCHETER, éparpiller.
ÉCHIGNÉ, fatigué.
ÉCHIGNER (s') s'exténuer.
ÉCHIMER, essaimer.
ÉCLAQUER A RIRE (s'), se prendre soudainement a rire très-fort.
ÉCLATER DE RIRE, rire très-fort. H.-N.
ÉCLÉYER (s'), se dit d'une cuve ou d'un tonneau dont les douves se disjoignent par suite de la chaleur. P.
ÉCLIPPER, éclabousser. B.-N.
ÉCLOPPÉ, un peu malade.
ÉCOEURÉ (bois), bois auquel on a enlevé l'aubier.
ÉCOLAGE, rétribution due au maître d'école. P.
ÉCONDIRE, nier ce que dit une personne; dire contre.
ÉCORCHE, écorce. P.
ÉCORCHEUX, écorcheur. P.
ÉCORER, étayer.
ÉCORER (s'), employer toutes ses forces à une chose.
ÉCORNIFLEUX, écornifleur.
ÉCOSSIN, demi-botte de foin ou de paille. En Bourgogne, on désigne sous le nom d'écoussei les batteurs en grange.
ÉCOSSINS, bottes de paille formées des tiges de blé qui ne sont point propres à faire des gerbées.
ÉCOUCHER, briser le chanvre ou le lin. P.
ÉCOUPLER, retrancher le couplet d'un arbre. H.-N.
ÉCOURTER, couper la queue.
ÉCRABOUILLER, écraser. B.-N.
ÉCRAMER, écrémer. P.
ÉCRÉVICHE, écrevisse. P.
ÉCUEILLIR (s'), prendre son élan pour sauter. H.-N.
ED', de. P.
EDPIS, depuis. P.
EDSOUS, dessous. P.
EFFONDRÉE, effrondrement.
EFFOUQUER, effaroucher. H.-N.
EFFOUTAILLER, chasser, effrayer.
EFFRONTER, intimider une personne pour lui faire avouer la vérité.
EFFROUER, émietter. P.
ÉGALIR, unir, aplanir. P.
ÉGASILLER (s'), écarter les jambes.
EGNIME, énigme.
ÉGOHIN, petite scie à l'usage des greffeurs.
ÉGOSILLER (s'), s'user le gosier à force de crier. B.-N.
ÉGRAFIGNER, égratigner. P.
ÉGROULER, écrouler. H.-N.
ÉGUEULER, casser le haut d'un vase. P.
ÉHOUPPER, battre le bout des épis d'une gerbe sans la délier. P. Enlever la fleurette dès qu'elle est formée sur le lait.
EJ', je. P.
ÉKELLE, échelle. P.
EL, le, la. P.
ELÇON, leçon.
ÉLINGOIRE, fronde.
ÉLINGUÉ, élancé, grand, fluet.
ÉLINGUER, lancer. P. Se dit surtout d'une pierre lancée avec une fronde ou d'une pomme avec un bâton pointu.
ÉLISA, Élisabeth.
ÉLUGEMENT, tracas, bruit étourdissant.
ÉLUGER, contrarier, ennuyer par ses paroles ou le bruit qu'on fait.
EM', ma, me. P.
ÉMAGLER, écraser un fruit.
EMBAGUEMENT, action d'embaguer.
EMBAGUER, faire les achats de bagues et autres joyaux pour une personne avec laquelle on est sur le point de se marier.
EMBARBOUILLER, barbouiller, salir; embrouiller.
EMBARQUÉ, se dit d'un cheval ou autre animal qui a pris trop de nourriture.
EMBARRAS (faire ses), faire l'important. H.-N.
EMBERLIFICOTER, habiller d'une manière incommode et ridicule. B.-N. Séduire par des paroles trompeuses. P.
EMBERNÉQUER, salir, encombrer, couvrir.
EMBLAYER, embarrasser, emplir un vase ou un appartement. P.
EMBOUCHÉ (mal), qui tient des propos grossiers. H.-N.
EMBRACHER, embrasser.
EMBRÊLER, mettre la bricole à une vache.
EMBRICOLER, Voy. Embrêler.
ÉMEUCHER, épointer.
ÉMILER, émier, rendre menu comme la graine de mil.
EMN', mon, ma, devant une voyelle. P. Voy. Man.
ÉMOUQUER, chasser les mouches. P.
ÉMOUQUET, nom par lequel on désigne les petits oiseaux de proie, tels que l'obereau, l'épervier, etc.
ÉMOUSTILLER, rendre de bonne humeur. P.
ÉMOUTURAGE, produit que le meunier retire des grains portés au moulin.
ÉMOUTURER, se dit du grain que prend le meunier pour se payer en nature des droits qui lui sont dus par ceux qui font moudre à son moulin.
EMPALER, rendre noir.
EMPATÉ (coq), auquel on donne la pâtée.
EMPLIR, laisser pénétrer de l'eau dans ses chaussures en marchant dans des chemins boueux.
EMPOISONNER, puer. Ex.: Cette viande empoisonne.
EMPUANTER, empuantir.
EMPUNANTER, remplir de mauvaises herbes. Ex.: Ce champ est empunanté d'ivrate.
ÉMUTION, émotion. H.-N.
EMBOISSONNER (s'), s'enivrer habituellement.
ENCAGNOLER, mettre une cagnole airs porcs pour les empêcher de passer à travers les haies.
ENCARCANER, mettre un carcan. H.-N.
ENCARVALLER, mettre à califourchon.
ENCAUCHUMER, imprégner le blé d'eau de chaux avant de le semer.
ENCHAULER, ENCHAUSUMER. Voy. Encauchumer.
ENCHIFRENÉ (n'être pas), avoir de l'esprit, trouver de fines reparties.
ENCLUMME, enclume.
ENCONTRE, contre. B.-N.
ENCONTRE (à l'), contre.
ENCORSER, manger ou boire avec répugnance; se mettre en corps. Ex.: Il n'a pu encorser sa médecine.
ENCRAPER, rendre crasseux. P.
ENCROUER, mettre dessus. B.-N.
EN DESSOUS (personne), sournoise. P.
ENDÉVER (faire), contrarier, harceler. P. H.-N.
ENDIGUER, percer un objet avec une aiguille, une alêne.
ENDIMANCHÉ, vêtu de ses habits du dimanche.
ENDIZELER, mettre en dizeau. P.
ENDOS, terre labourée un peu en dos d'âne pour faciliter l'égoût de l'eau dans les sillons qui se trouvent de chaque côté.
ENDURANT, patient. H.-N.
ENDURANT (mal), sans patience.
ENFÉNOUILLÉ, enveloppé, enfoncé dans. Ex.: Enfénouillez bien vos pieds dans le foin pour ne point avoir froid.
ENFÉRONNER, passer un féron dans le nez des porcs pour les empêcher de remuer la terre, avec leur grouin, dans les herbages.
ENFILOQUER (s'), en parlant des céréales dont la tige pousse trop menue, comme si l'on disait pousser en forme de fil. H.-N.
ENFIQUER, ficher en terre. P. Dans un compte des dépenses faites pour les vignes de l'archevêque de Rouen, en 1409-1410, on trouve une somme pour deffiquer et fiquer les échalas (Etudes sur la condition de la classe agricole, par M. L. Delisle, pag. 453 et 460).
ENFIQUES, branches sèches propres a faire une haie.
ENFISTOLER, habiller sans goût.
ENGAGNE, contrariété, chagrin mêlé de haine.
ENGAGNER, endêver.
ENGAMBER, enjamber. P.
ENGAVÉ, se dit d'une volaille dont la nourriture, prise en trop grande quantité, ne digère point.
ENGEOLER, tromper à l'aide de fausses promesses. P. H.-N.
ENGUERBER, engerber, mettre en gerbe.
ENGUEULER, dire des injures. P.
ENGUEUSER, tromper par de belles paroles. H.-N. P.
ENHAIR, toucher les œufs, les petits, ou seulement le nid d'un oiseau, de manière à en éloigner le père et la mère, et les porter à haïr leur nid, parce qu'il a été dérangé.
ENHEULIER, administrer le sacrement de l'extrême-onction, oindre d'huile bénite.
ENHOQUE, accroc. H.-N.
ENHOQUER, accrocher.
ENHUI, aujourd'hui. P. Voy. Anuit.
ENLICOTER, mettre un licou.
ENMITOUFFLER (s'). Voy. Amitouffler. P.
ENNERSÉ, se dit du feu qui brûle bien. P. On le dit aussi d'un chien irrité contre un animal: On l'a ennersé contre cette vache.
ENPAROLÉ (mal), qui dit de mauvaises paroles; mal en paroles.
ENPÊQUÉ (cheval), pris dans ses traits.
ENPRÈS (d'), auprès. H.-N.
ENRAQUÉ, embourbé. P.
ENRAYER, faire le premier sillon; placer une perche à une voiture, de manière à empêcher la roue de tourner. On usait fréquemment de ce moyen, il y a une trentaine d'années, dans les temps de gelée et dans les descentes, pour empêcher les voitures de forcer les chevaux; mais, depuis cette époque, on a inventé un mécanisme fort simple, beaucoup plus propre à éviter les accidents. Voy. Mécanique.
ENROUTER, mettre en chemin.
ENSAYER, essayer.
ENTAME, premier morceau d'un pain.
ENTENONNER, fixer une pièce de bois à une autre au moyen d'un tenon ou d'une mortaise.
ENTENTE, jugement, intelligence. Ex.: Cet enfant a de l'entente. B.-N.
ENTENTION, attention, prévenance. H.-N.
ENTÊTER, donner le mal de tête. Ex.: L'odeur des fleurs m'entête. H.-N.
ENTINCHER, exciter, surtout par gestes, à jouer ou à plaisanter.
ENTIQUE, manière, moyen de réussir. Ex.: Il ne pouvait d'abord ouvrir la porte, mais il connaît maintenant l'entique.
ENTIQUER, jeter dans, adresser.
ENTOMBI, engourdi.
ENTOMMI. Voy. Entombi.
ENTONNER (s') en parlant du vent qui souffle par une avenue, une fenêtre ou une porte ouverte. H.-N.
ENTORTILLER. Voy. Engeoler. P.
ENTOUR, autour. H.-N.
ENTREBAYER, entr'ouvrir.
ENTRE-DEUX (l'), l'espace qui sépare deux choses.
ENVALOIRE, partie du harnais qui sert aux chevaux pour retenir la voiture dans les descentes.
ENVELIMER, envenimer.
ENVIER, envoyer. B.-N.
ENVOICHE (que je m'), que je m'en aille. P.
ENVOLÉ, aventurier, étranger dont on ignore l'origine.
ÉPALER, mettre à part le lait d'une vache pour savoir combien elle produit de beurre chaque semaine.
ÉPANDRE, éparpiller. Ce mot est très-ancien.
ÉPANI, épanoui. P.
ÉPARTILLER, éparpiller.
ÉPARTIR, éparpiller. H.-N. On se servait anciennement du verbe ESPARTIR pour signifier partager, diviser, etc.
ÉPAULÉE, charge de bois qu'un homme peut porter sur son épaule.
ÉPEQUE, épeiche.
ÉPERSINGLER, frapper dans l'eau pour mouiller ceux qui en sont rapprochés.
ÉPEUTER, effrayer. P.
ÉPINE, alépine; étoffe de laine et de soie ainsi nommée parce qu'on la fabrique surtout à Alep.
ÉPINGUET, petite branche au bout de laquelle se trouve une épingle courbée pour atteindre les oiseaux qui nichent dans les creux d'arbre.
ÉPLÉTANT (travail), qui se fait vite. H.-N.
ÉPLÉTER, travailler vite. H.-N.
ÉPLÉTEUX, espèce d'homme de paille qu'on plaçait, pendant la nuit, dans le champ de blé des moissonneurs en retard. Cet usage existait encore il y a une trentaine d'années. C'était un aide qu'on accordait aux retardataires.
ÉPLINGUER, éclabousser.
ÉPLUQUER, éplucher. P.
ÉPORTÉ (objet), qui n'est plus neuf, qui a été porté.
ÉPOUFFÉ, essoufflé. H.-N.
ÉPREVIER, épervier; sorte de filet qui sert à prendre le poisson.
ÉPROUVEUX, qui fait des épreuves en agriculture ou autrement.
ÉQUELETTES, espèce de grands crochets en bois que l'on place de chaque côté d'un chenal pour y accrocher des bourrées dans les forêts. H.-N.
ÉRAIGNE, gobe-mouche. Ainsi nommé, parce qu'il se sert de toiles d'araignée pour faire son nid.
ÉRÉGNIE, araignée.
ÉREINTÉ (couteau), dont le ressort est cassé ou le clou principal ébranlé.
ERNÉ, éreinté, qui marche difficilement comme atteint d'une hernie. B.-N.
ERRHES, arrhes. P.
ES', sa; devant une consonne. P.
ESCALIERS. Voy. Bers.
ESCARTS (faire des), en parlant d'un cheval difficile qui se cabre et gambade.
ESCLANDE, esclandre.
ESCOFIER, tuer. B.-N. P.
ESCOUDET (coup d'), coup de coude. H.-N.
ESCOUER, secouer.
ESCOUETTE, crins réunis autour d'une poignée, dont on se sert pour chasser les mouches qui incommodent les chevaux, et pour faire partir la poussière qui s'attache au poil.
ESCOUSSE, secousse.
ÉSEULÉ, isolé. H.-N.
ESN', son, sa; devant une voyelle. P.
ESPÉRER, attendre. Ex.: Allez faire votre commission, je vais vous espérer. H.-N. P.
ESQUELETTE, squelette. H.-N.
ESSAVER, écorcher légèrement. B.-N.
ESSI, essieu.
ESSOMMELER, effrayer.
ESSOUDRE, soulever. B.-N.
ESTAFIER, homme maigre et de petite taille. Se prend toujours en mauvaise part.
ESTATUE, statue. H.-N.
EST-CHE? est-ce?
ESTOMAC (mettre dans son), en parlant d'une personne qui place quelque chose entre sa chemise et sa poitrine. H.-N.
ESTOMAQUER (s'), se donner beaucoup de peine pour chanter fort ou pour faire comprendre une chose. H.-N.
ESTRAMONTADE (perdre l'), perdre la tramontane.
ET', ta; devant une consonne. P.
ÉTABLIR (s'), se marier. H.-N.
ÉTAMPER, mettre son nom ou ses initiales sur un meuble ou un animal, avec un fer rouge ou du goudron.
ÉTAMPI, couché, placé à terre. En Picardie, ce mot signifie: Debout, dressé.
ÉTANPER, égaler, rendre de même poids ou de même volume. Nous trouvons cette expression dès le XIIIe siècle. L'architecte Villard de Honnecourt, après avoir indiqué quatre sortes de plantes qui entrent dans l'ordonnance d'un remède pour les blessures, ajoute: Estanpès ces. iiij. erbes, si qu'il n'i ait nient plus de l'une que de l'autre (Notice sur l'album de Villard de Honnecourt, par M. Jules Quicherat, page 57.—Revue archéologique, 6me année).
ÉTAU, cépée ou arbre coupé à quelque distance de la terre.
ÉTAUX, chaume qui reste quand les céréales sont sciées ou fauchées. B.-N.
ÈTE, être.
ÉTELÈ, étoilé.
ETN', ton, ta; devant une voyelle. P.
ÉTERNIR, étendre la litière des bestiaux. Du latin sternere.
ÊTES, êtres.
ÉTÊTER. Voy. Écoupler. H.-N.
ÉTIBO, esquisse de bois. H.-N.
ÉTIMER, étamer.
ÉTOC. Voy. Etau. Le mot estoc était fréquemment employé au moyen-âge.
ÉTOFFÉ (vêtement), ample. H.-N.
ÉTOQUER (s'). V. S'écorer.
ÉTORER, fournir. Voy. Anger.
ETOUPÉE, porte qui bouche l'entrée d'un four. H.-N.
ETOURNIAU, étourneau.
ETOUT, aussi; vient peut-être du latin etiam. P.
ETRAMILLER, éparpiller. B.-N.
ETREUNES, étrennes.
ETRIQUER, se dit d'un vêtement trop serré, à travers lequel les os se dessinent, étriquent.
ETRONGNÉ (habit), trop court. B.-N.
EUCHE, espèce de clé qui traverse le bout de l'essieu afin d'empêcher la roue de se dépasser. Depuis les nouvelles lois sur la police du roulage, l'euche a été remplacée par un écrou.
EVILLÉ, EVILLOTÉ (enfant), espiègle. H.-N.
EVITER, épargner. Ex.: Evitez-moi la peine de sortir.
EXCUSE (demander), demander pardon, faire ses excuses.
EXEMPLE DE (imiter l'), suivre l'exemple de. On imite un exemple d'écriture.
EXTERMINER, rouer de coups. P.
F
FABRIQUE (être de la), membre du conseil de fabrique d'une église.
FACHON, façon. P.
FACHONS ou FAÇONS (faire des), ne pas vouloir accepter ce que l'on offre dans un repas, quoiqu'on ait besoin de manger ou de boire.
FAGOTÉ (mal), habillé d'une manière disgracieuse. H.-N.
FAGOTS (conter des), rapporter de fausses histoires.
FAIGNANT, fainéant. P. H.-N.
FAILLIR, manquer de courage; tomber de faiblesse. Ex.: Le cœur me faillit.
FAIN, foin.
FAIS, fois; foie.
FAISELLE, lieu où l'on presse les pommes pilées, pour obtenir le cidre. H.-N.
FAISELLIER, petite faiselle sur laquelle on met le fromage en presse.
FALBALAS, objets de toilette, tels que robes, bonnets, rubans, etc. A proprement parler, ce mot est employé pour désigner l'ensemble d'une toilette recherchée, et non pour indiquer le falbala qu'on appelle aujourd'hui volant. L'etymologie de falbala a été l'objet de bien des recherches. «On rapporte, dit Charles Nodier, qu'un prince fort spirituel du XVIIIe siècle a inventé le nom de falbala...... Il visitait une boutique de modes si bien assortie, qu'on ne pensait pas qu'il y manquât rien de tous les éléments d'une toilette élégante. Décidé à pousser à bout l'imperturbable assurance de la marchande, qui était probablement jolie, il forgea dans sa tête le mot le plus bizarre qu'il lui fut possible de trouver, et demanda des falbalas. Elle se hâta de lui présenter cette garniture de robe qui a pris depuis le nom de volant, à cause de sa légèreté, et qui se divisait alors par le bas en pointes légères et flottantes» (Notions de Linguistique, chap. XI, note J). Suivant le Dictionnaire de Trévoux, l'inventeur du mot serait M. de Langlée qui aurait dit à la marchande que cela s'appelait ainsi à la cour. A part ce petit conte, Leibnitz, Le Duchat et le président de Brosse donnent pour origine au mot falbala l'allemand faldplat, jupe plissée. M. Hoffmann et M. Eloi Johanneau le dérivent de l'anglais furbelow, mot composé qui signifie fourrure en bas. Boiste et Napoléon Landais le font venir du latin flabella, éventails, festons, etc. (Voir l'Essai sur le langage, par M. A. Charma, p. 209 et 306).
FAMELOTTE, petite femme.
FAMEUX, gros, important. Ex.: Voilà un fameux fruit.
FAMINNE, famine.
FANCHON, Françoise.
FANGES, fanes de pommes de terre et des autres plantes légumineuses.
FAQUIN, élégant, habillé avec prétention. P. B.-N.
FARAUD, élégant, qui aime à être bien mis. P. B.-N.
FARCE, farceur. Ex.: C'est un homme farce.
FARFOUILLER, chercher en remuant sans précaution. P.
FAUCHILLE, faucille.
FAS, faux, instrument pour faucher.
FAUDE, lieu où se fait le charbon de bois.
FAUQUER, faucher.
FAUQUET (faire le), donner un croc-en-jambe. B.-N.
FAUQUEUX, faucheur.
FAUT (personne comme il), personne honnête.
FAVAS, tiges de fèves dont on a retiré le grain. B.-N.
FEMELLE, femme; souvent en mauvaise part. H.-N.
FENER, faner.
FENTE, terrain qui reste à labourer entre deux endos.
FERDAINES, fredaines.
FERLATÉ, frelaté.
FERLÉE, gelée blanche, frimas.
FERLOQUÉS (habits). Voy. Désaillés.
FERLUQUET, freluquet.
FERMILLE, fourmi.
FÉRON, fil de laiton.
FERTILLER, fretiller.
FERTIN, fretin.
FESSU (n'être pas bien), être souffrant et malade.
FÉTE, faîte, toit.
FEUILLU, garni de feuilles. P.
FEUMIÈRE. On désigne sous ce nom la fumée qu'on voit sortir du tuet.
FEUNNER, faner.
FEURRE, paille. On dit une botte de feurre, comme on dit une botte de foin. P. B.-N.
FÈVES (grosses), fèves de marais. H.-N.
FICHANT (c'est), c'est contrariant. P. B.-N.
FICHELLE, ficelle.
FICHER, donner. H.-N. P.
FICHER (s'en), s'en moquer. P.
FICHER LE CAMP, s'en aller.
FICHU, perdu, condamné. B.-N. P.
FICH'TRE! juron; exclamation de surprise. H.-N.
FIEFFÉ (menteur, voleur), qui a l'habitude de mentir ou de voler. H.-N.
FIENS, fumier, de fiente. Il est souvent question de fiens dans les conventions du moyen-âge.
FIER, irascible, fameux. P.
FIERCIR (se), se mettre en colère.
FIÈREMENT, beaucoup. P.
FIÉRIR (se), se mettre en colère.
FIÉROT, un peu fier. P. H.-N.
FIEUX, fils.
FIÈVES (avoir, trembler les), avoir une fièvre intermittente.
FIGNOLER, s'habiller avec recherche. H.-N. P.
FIGNOLEUX, élégant. B.-N.
FIL (avoir le), s'y bien prendre pour réussir.
FILER, FILER DE BAS, s'échapper furtivement. P.
FILLOLE, filleule. P.
FILLOT, filleul. P.
FIN. Mot explétif qui se met devant un adjectif ou un nom, pour lui donner plus de force. Ex.: Il est tombé au fin fond de l'eau.—Il est fin bête.—J'en veux tout fin plein ma bouteille. H.-N. P.
FIN (à celle), à cette fin. H.-N.
FIN-FOND (au), tout au fond.
FINI. Adjectif qui se joint à certains mots pour en renforcer le sens. Ex.: C'est une canaille finie. H.-N.
FINITE, finie. Ex.: Ma tâche est finite.
FINOIN, poire à manger, excellente.
FION (avoir le), s'y prendre adroitement pour réussir dans un jeu ou un ouvrage des mains. B.-N. P.
FION (donner le coup de), finir un ouvrage, le polir. B.-N. P.
FISÉE, poire dont on fait des confitures.
FISÉE, petits éclats de bois enduits d'argile, qu'on place en travers sur les solives pour recevoir l'aire d'un grenier en terre. H.-N.
FISQUER, fixer, regarder. B.-N.
FISSIAU, bâton transversal du bas d'une chaise; de fuseau.
FIXER QUELQU'UN, arrêter ses regards sur une personne.
FLABIN. Voy. Contepet. H.-N.
FLAINDRE, reculer, ne pas aller franchement. B.-N.
FLAINDRE DU PIED, l'appuyer légèrement et avec précaution, de peur de se blesser.
FLAIR, mauvaise odeur. Ex.: Cette viande a du flair. P.
FLAIS, fléau a battre le blé.
FLAMBE, flamme. P.
FLAMMER, ouvrir un abcès au moyen d'une flamme. H.-N.
FLAMEUCHE, flammèche.
FLANÉE, causerie familière.
FLANIER, qui aime à aller chez les voisins pour apprendre les nouvelles.
FLANQUET, portion du bas de la chemise qui est fendue de chaque côté. H.-N.
FLAQUET, petite flaque d'eau. H.-N.
FLANQUETTE (à la bonne), sans cérémonie, tout bonnement. P.
FLATTER, dénoncer pour faire reprendre ou punir.
FLATTEUX, qui flatte.
FLAUDRÉE, rossée.
FLAUDRER, rosser.
FLÉCHIR, dégeler légèrement.
FLEUR-DE-MAI, pomme à couteau; précoce.
FLEURS D'ORAGE, petits nuages agglomérés qui annoncent l'orage.
FLEURETTE, crême excellente qu'on recueille après douze heures de séjour du lait dans la terrine. H.-N.
FLIGÉE (sauce), figée. On dit, en parlant d'une sauce claire et mal faite: Celle-là ne fligera pas sur le cœur. H.-N.
FLIPE, punch au cidre; espèce de boisson composée de cidre, d'eau-de-vie et de sucre, qu'on prend chaude; de l'anglais flip, cordial. B.-N.
FLOBER. Voy. Flaudrer. P.
FLORAISON, fleuraison.
FLOTTE, espèce d'anneau plat qui se mettait entre la roue et l'euche, avant que celle-ci fût remplacée par un écrou.
FOIRE, faire.
FOIRET, forêt.
FOIREUX, qui a la foire. On dit aussi les foireux, en parlant de ceux qui vont aux foires.
FONÇU, objet creux et plus ou moins profond. H.-N.
FONTANGE, large ruban de soie.
FORBU (cheval), fourbu, qui ne peut continuer sa route, parce qu'on ne lui a rien donné à manger, à un lieu où il a l'habitude de s'arrêter. On dit aussi d'un homme qu'il a été forbu, quand on ne lui a rien offert chez une personne où il s'attendait à dîner.
FORCIR, se développer. Ex.: Cet arbre, ou cet enfant, forcit. H.-N.
FORGES, forces qui servent à tondre les moutons.
FORGIONS, habitants du canton de Forges.
FORIÈRE, extrémité d'une pièce de terre sur laquelle les chevaux tournent à chaque sillon, et qu'on laboure après coup.
FORIÈRES, terres en friche le long des chemins, où les bergers mènent paître les moutons. M. A. Le Prevost a trouvé ce mot dans une Charte de HENRI II, en faveur de Bondeville. H.-N. On appelle aussi forières les chemins qui longent les herbages et les séparent des terres en labour.
FORTUNÉ (homme), riche, qui a de la fortune. H.-N.
FOUAILLER, fustiger. P.
FOUÉE (faire une), mettre le feu à une brassée de bourrée. B.-N.
FOULON, frelon. P. H.-N.
FOURCÉE, portée d'un animal qui met bas; se dit surtout de la truie.
FOURE, excrément, foire. B.-N.
FOUREUX, qui a la foure.
FOURQU, fourchu.
FOURQUE, fourche, fourchet. Dans un acte de 1291, il est question d'une fourque à espandre le fumier.
FOURQUEFILE, fourche à deux dents de fer, qui sert à donner les gerbes au charretier qui charge une charrette ou un chariot. P.
FOURQUET, entre-deux des jambes. On dit aussi le fourque. B.-N.
FOURQUETTE, fourche de bois, à deux dents, qui sert pour faner. Dans un acte de 1427, il est question de service de fain, c'est assavoir le tiers d'une FOURQUETE (Etudes, etc., par M. L. Delisle, p. 82). Il s'agit probablement ici d'un tiers de journée employé à faner.
FOUTET (petit), petit garçon. P.
FOUTINER, ne point avancer à son travail, s'amuser à des riens.
FOUTINIER, qui s'agite beaucoup et fait peu de besogne.
FOUTRE, donner. Ex.: Il m'a foutu un coup de poing. Ce mot est regardé comme grossier, ainsi que les trois suivants.
FOUTRE! juron.
FOUTRE LE CAMP, s'en aller.
FOUTU, perdu sans ressource.
FOYER (mouton), agneau d'un an, qui a été nourri dans les herbages.
FRAIQUE, fraîche, mouillée. P.
FRAIQUIR, fraîchir.
FRAIS, mouillé par la pluie. P.
FRAIS (suivre le), en parlant d'un chien qui suit la trace d'un lièvre ou d'un autre animal, en respirant les miasmes qu'il a laissés sur son passage.
FRASE, fraise d'un animal.
FRATRES, barbier.
FRÊLER, fêler.
FREMER, fermer. P.
FRÉMIE, fourmi. H.-N.
FRÉMILÈRE, fourmilière.
FRÉMILLER, fourmiller. H.-N.
FRÉMILLONS, petites fourmis.
FRÉMIR. Commencer à bouillir. H.-N.
FRÉREUX (cousin), cousin germain. H.-N.
FREULÉE. V. Flaudrée. B.-N.
FREULER, battre. B.-N.
FRICHONNER, frissonner.
FRICHONS, frissons.
FRICOT, festin, et plus généralement toute espèce de met. Ex.: As-tu du fricot avec ton pain? P.
FRICOTER, faire bombance. B.-N. P.
FRIGOUSSE (faire), fricoter.
FRIMOUSSE, visage. P.
FRINNE, farine.
FRIPPER (se), se frotter le dos dans ses habits quand on ressent quelque démangeaison.
FROMAGE MAU, fromage nouveau qu'on délaye dans la crème, tandis qu'il est encore mau, mou. P.
FROU-FROU (mamezelle). Nom qu'on donne à une fille qui fait ses embarras.
FU, feu. P.
FUMELLE, femelle. H.-N. P.
FUMER, être vexé. B.-N.
FUNQUER (faire), mettre du bois sécher sur le feu, afin qu'il brûle mieux. Se dit aussi d'une personne qu'on fait attendre. Ex.: Il m'a fait funquer sur le chemin, pendant une heure.
FUNQUIÈRES, fougères.
FURIEUSEMENT, beaucoup, extrêmement. P.
FUROLE, feu follet qu'on aperçoit au commencement de l'hiver dans les endroits marécageux. On assure que les furoles se plaisent à égarer les voyageurs; mais on dit qu'en mettant son couteau en terre, la pointe en haut, la furole vient danser dessus; et le voyageur a le temps de reprendre son chemin. On ajoute que le couteau reste couvert du sang de la furole. La foi aux absurdités débitées sur ces feux follets n'est pas encore entièrement éteinte. En Picardie, on les appelle fofu, faux feu.
FUT, alla. Ex.: Il fut trouver son ami. Il ne faut pas confondre les temps du verbe ALLER avec ceux du verbe ÊTRE. Voici la remarque de M. Lévi: «Dites est allé toutes les fois que vous voulez exprimer l'action de se transporter d'un lieu à un autre; dites a été lorsque votre intention est de marquer le séjour dans un lieu désigné. Il y a entre ALLER et ÊTRE la même différence que entre le mouvement et le repos.» (Les Omnibus du langage, 8me édit., page 5.)
FUTEUX, fâcheux dans le boire et le manger.
G
GABEGI, grabuge, désordre, perte. P.
GABELOU, douanier; employé de la régie des contributions indirectes. P.
GABILLER, gaspiller.
GABRIET, Gabriel.
GAFFÉE, morsure de chien. B.-N.
GAFFER (faire), faire donner une gaffée. En espagnol, gaffar, mordre.
GAGNAGNE, gain, profit retiré de son travail. P.
GAGNE-PAIN, celui qui soutient ses parents par son travail. P. On le dit aussi du principal instrument d'un ouvrier.
GAI, geai. P.
GAI (porte du), porte du guet. On nomme ainsi une petite porte placée au haut de la flèche des clochers. Au moyen-âge, les paysans suivaient rarement leur seigneur à la guerre, mais ils étaient souvent requis pour faire le guet, soit dans les châteaux-forts, soit dans les églises transformées alors en forteresses. Les habitants des campagnes commencèrent à se fortifier dans les églises en 1358 (Etudes, etc., par M. L. Delisle, pages 101 et 643). Nous pensons voir là l'origine de la dénomination de ces portes du gai, qui n'ont été conservées que pour faciliter aux couvreurs le placement de leurs échelles, quand ils travaillent à la réparation de la couverture des clochers.
GAITER, regarder, guetter.
GALAFRE, glouton. P. En espagnol, golafre.
GALAPIAS, galopins. P.
GALIBIER, polisson. P. Homme maigre et sans valeur. A la Guadeloupe, on nomme galibi les squelettes qu'on trouve dans le tuf calcaire.
GALINÉE, ce que l'on peut porter de grain vanné dans les deux mains.
GALLE, bouton sur la peau. H.-N.
GALOP (donner un), réprimander fortement. H.-N. P.
GAMBE, jambe.
GAMBETTES, soutiens du linteau d'une cheminée.
GAMBIER, traverse de bois suspendue à une corde, qui sert à accrocher les animaux tués pour la boucherie, afin de les dépecer plus aisément.
GANCIR (se). Se dit du bois resté trop longtemps à l'air et qui se décompose par suite de l'humidité.
GANDOLER (se), se balancer en marchant.
GANNE, jaune.
GANNET, renoncule âcre; à cause de sa fleur qui est ganne.
GAQUÈRES, jachères. P.
GARCHON, garçon.
GARCHONNAILLES, réunion de garçons.
GARCHONNIÈRE, fille de conduite équivoque, qui cherche la société des garçons. P.
GARDE-MESSIER, garde-champêtre, qui garde à la moisson; de messis. P. Cette dénomination remonte au XIIIe siècle.
GARDES, groseilles à grappes.
GARDIER, groseiller.
GARDIN, jardin; en anglais, garden.
GARET, jarret.
GARIR, guérir. P.
GARSE. Ce mot, qui semblerait pouvoir être employé comme féminin de gars, est toujours pris comme synonyme de fille de mauvaise vie.
GAS, gars, garçon. Se prend ordinairement en mauvaise part. B.-N.
GATE, jatte. P.
GATÉE, contenu d'une jatte. P.
GATELOT, petite jatte. P.
GAUDAILLER, boire avec excès en disant des gaudrioles; du latin gaudere, se réjouir.
GAUDIAMUS, gaudrioles; de gaudeamus.
GAU-GAU (à), a satiété. P.
GAUGUES, grosses noix. P.
GAUGUIER, noyer. P.
GAVE. On désigne sous ce nom l'espèce de poche dans laquelle la nourriture des oiseaux séjourne avant de passer dans l'estomac. P.
GAVÉE (s'en donner une), prendre des aliments avec excès jusques à la gorge.
GAVELLE, javelle. On trouve le mot gavella dans les actes du XIIIe siècle.
GAVELER (laisser), laisser longtemps en javelles.
GENOUIL, genou; c'est le vieux mot français.
GAVIAU, gosier des oiseaux.
GÉANE, géante.
GEIGNEUX, qui se plaint sans raison.
GENTILHOMME, porc. En Picardie, on dit un monsieur; dans le Berry, c'est un noble; les Normands disent un vêtu-de-soie; aux environs de Cherbourg, on l'appelle un monsieur de travail. «C'est sans doute une allusion satyrique, dit M. du Méril, faite par la classe des travailleurs, à la vie oisive des gentilshommes et des habitants des villes.»
GERGON, jargon. P.
GERGONER, quereller sans raison.
GERNER, germer.
GERNER (laisser), faire attendre longtemps après soi. Ex.: Il m'a laissé gerner une heure, en l'attendant.
GERNOTTES, tubercules radicaux des raiponces, bumium bulbocastanum, noix de terre. Quelques personnes les mangent, H.-N, B.-N. P. En Bourgogne, cette plante est appelée anote ou arnote.
GEULU, gourmand.
GIBLET, vrille.
GIFFE. Voy. Calotte. P.
GIFFLER, donner des giffes. P.
GIGUES, longues jambes.
GISIER, gésier.
GLACHON, glaçon.
GLACHANT (nœud), nœud coulant.
GLAGEUX, glayeuls.
GLANES (rebattre le feurre de ses), répéter souvent la même chose; en parlant d'un prédicateur, d'un avocat, etc., qui est obligé de faire des redites pour ne point rester muet, semblable à celui qui donne de nouveaux coups de fléau à ses glanes, afin de faire jaillir encore quelques grains de froment.
GLEUMER, en parlant du coucou qui mange les œufs des autres oiseaux. On le dit aussi des personnes qui mangent des œufs crus, dans la pensée que cela aide la voix et fait mieux chanter.
GLINNES, excréments des poules; de gallina. En Picardie, les poules se nomment glaines. Le lendemain d'une noce, en certains endroits, les jeunes gens vont, munis d'une longue perche, chez les convives de la veille et réclament des poules pour faire un second repas; ils appellent cela aller à glaines.
GLOU DE (être), être avare d'une chose; la donner difficilement.
GLU, paille de seigle gluée pour faire des liens.
GLUAGE, action de gluer.
GLUER, séparer les faibles tiges des gerbes de blé ou de seigle battu, afin de réserver les plus fortes pour faire des liens ou des couvertures.
GLUIACHES, gerbées faites avec les défourrures.
GNIAFE, savetier. P.
GNOGNOTE (c'est de la), c'est une vétille, une menterie, etc. Le gn se prononce mouillé comme en espagnol.
GOBE, grosse bouchée.
GOBER. Fréquemment employé pour indiquer quelqu'un qui mange avec avidité, surtout des fruits, tels que prunes, cerises, etc.
GOBET, diminutif de gobe.
GOBIER, sot. Ex.: Tais-toi, grand gobier.
GOBITONS, petits morceaux d'étoffe, de pain, etc. H.-N.
GOBLOT, gobelet.
GOBLOTER, boire avec excès.
GODARD, mari dont la femme est en couches. Selon M. Corblet, ce mot est roman et signifie un homme qui prend ses aises. La signification qu'on attache aujourd'hui à cette expression, viendrait alors de ce que, dans plusieurs provinces, le mari d'une femme en couches se mettait au lit pour recevoir les visites de ses parents, et prenait ainsi ses aises pendant plusieurs jours. P.
GODETS, cahots, secousses dans les ornières.
GODICHE, ridicule, maladroit. B.-N.
GOHÉE, éclat de rire. B.-N.
GOINFRE, glouton. P.
GORGETTE, ruban qui s'attachait de chaque côté du pierrot et passait sous le menton, afin de soutenir la coiffure.
GOSILLOT, cartilage thyroïde.
GOSSE, menterie pour rire. H.-N. P.
GOSSER, mentir par plaisanterie. H.-N. P.
GOSSEUX, qui gosse. P.
GOT (entrer tout de), entrer brusquement, sans égard pour les personnes au milieu desquelles on se présente. Il y a près de soixante-quinze ans, le quai de l'Horloge, à Paris, fut élargi vers le pont. La chronique cite, au sujet de ce travail, les rimes suivantes:
Monsieur Turgot étant en charge,
Et trouvant ce quai trop peu large,
Y fit ajouter cette marge!
Passant qui passez tout de got,
Rendez grâce à monsieur Turgot.
(Journal de Rouen, 4 mai 1852.)
GOTON. Voy. Margoton.
GOUAlLLER, railler, plaisanter. B.-N. P.
GOUAILLEUX, qui gouaille.
GOUGES (avoir les mains), engourdies par le froid, ineptes au travail. Voy. Gourdes.
GOUINNE, femme de mauvaise vie.
GOULIAFRE. Voy. Galafre. P.
GOULIAS. Voy. Galafre. P.
GOULON, goulot.
GOURDES (avoir les mains). Voy. Gouges. Vient du latin gurdus, stupide; aussi dit-on quelquefois dans le même sens: J'ai les mains sottes. H.-N.
GOURER, tromper. B.-N. P.
GOURGANNES, fèves de marais. H.-N.
GOUTTE, petit verre d'eau-de-vie. On dit prendre, payer la goutte ou une goutte.
GOUTTE (n'y voir), être privé de lumière; ne point trouver de solution à une affaire. H.-N.
GOUTTE MILITAIRE, verre à cidre à demi-plein d'eau-de-vie.
GRABUGE, désordre dans l'administration d'une maison. H.-N. P.
GRAFIGNER, gratter légèrement et sans cesse. P.
GRAFOUILLER. Voy. Grafigner.
GRAGEOIR, espèce de mortier en bois dans lequel on écrase le sel, au moyen d'un pilon aussi en bois.
GRAGEUX. Voy. Grageoir.
GRANAISON, grain provenant des céréales; rendement des gerbes.
GRANMENT, grandement, beaucoup, B.-N. P.
GRANCHE, grange. On trouve le mot granche dans un titre de 1400.
GRAND, étendue. Ex.: Il y a grand dans ce champ. P.
GRAND (tenir sa maison dans le), à la manière des grands.
GRAND'CHEMISE, blouse.
GRANDIER, fier, hautain. P.
GRAND'MÈRE, vieille femme. P.
GRAND'PÈRE, vieillard. P.
GRAS-BOUDIN, grande consoude.
GRASSETS (les), repas qu'on donne pendant les dernières semaines qui précèdent le carême.
GRASSIER, grasseyer.
GRAVÉ (homme), marqué de petite vérole. P. B.-N.
GRAVOIS, gravier.
GREC, sévère.
GRÊLÉ. Voy. Gravé. On dit aussi de celui qui a perdu beaucoup au jeu: Il a été grêlé.
GRÉMIR (faire), faire frissonner d'appréhension.
GRÉNADES. Voy. Gardes.
GRÉNADIER. Voy. Gardier.
GRÉNAISON, rendement en grains des céréales.
GRÉSILLÉ, brûlé au soleil.
GRÉVACHONS, prunes sauvages.
GRIBLETTE, riblette, morceau mince de viande qu'on fait cuire sur le gril. Nous citerons à ce sujet un extrait du Trésor des Chartes, relatif à un dîner que les religieux de la Sainte-Trinité de Caen donnaient chaque année, avant 1450, aux habitants de Vaulx: «Ilz lavent leurs mains en une cuve plaine d'eaue, et apres se assient à terre et ont chascun ung pain de vingt-une à vingt-deux onces, une toille estendue devant eulx, sur laquelle ils ont une pièce de lart peleis barbouilly de la grandeur de demy pié en quarré; apres ont chascun une ribelette de lart routy sur le greil, chascun une esculée de mortreux fait de pain et de leit, et boire tant qu'ilz veullent, cidre ou cervoïse, et sont assis trois on quatre heures (Cité par M. L. Delisle, Etudes, etc., page 90).
GRIBOUILLER, griffonner.
GRIBOUILLONNER. Voyez Gribouiller.
GRIER, glisser.
GRIGNARD, enfant qui pleure sans cesse.
GRIGNER, faire mauvaise mine, pleurnicher.
GRIGNON (enfant), chagrin et de mauvaise humeur.
GRILLETTE A GRILLETTE, petit à petit.
GRIMPLET, grimpereau.
GRINGALET, homme petit et maigre. P.
GRIPPER, voler.
GROLLES, mauvais chevaux.
GRONÉE, ce qu'un tablier peut contenir de fruits, de grains, etc. Ce mot vient du picard gron, qui signifie tablier. B.-N. P.
GROS (tirer du), tirer du gros cidre.
GROSELLES, groseilles.
GROSSIER, qui a de l'embonpoint. P.
GROSSIER, botte de paille très-allongée dans laquelle on met le halot pour les chevaux.
GROUÉE, pommes qui tombent, pendant la nuit, avant la saison de les locher, et qu'on ramasse le matin.
GROUIN, groin.
GROULER, crouler, bouder. P. H.-N.
GROUMOULER (se), grommeler.
GRUMELOTS, grumeaux.
GUÉDÉ, gonflé; qui a trop mangé. B.-N.
GUÉNON, terme de mépris.
GUERBE, gerbe. P.
GUERBÉE, gerbée. P.
GUERBIÈRE, espèce de niche pratiquée dans les tas, où se place une personne pour recevoir les gerbes.
GUERGEOLER. En parlant du ramage des oiseaux, on dit: ils guergeolent; on le dit aussi des enfants qui commencent à parler.
GUÉRITE, guérie. P.
GUERNIER, grenier. P.
GUERNOUILLES, grenouilles. P.
GUERNU, grenu. P.
GUÈTES, guêtres.
GUÈTES (harengs), guais.
GUEULARD, qui crie fort en parlant; se dit aussi du crieur public dans les ventes aux enchères. B.-N.
GUEULE (être de la), être gourmand.
GUEUX, fripon.
GUIAME, Guillaume.
GUIAMET, petit Guillaume.
GUIFFE, bouche. P.
GUIGNER, regarder de travers, regarder indiscrètement. P.
GUILEBAUDE (grande), femme haute et maigre, aux manières communes.
GUILEBAUDES, très-longues jambes.
GUILLE, diarrhée.
GUISIER, gésier.
G'VEU, cheveu.
H
HABILE! vite! P. Ce mot semble avoir beaucoup de rapport avec le verbe abire, qui fait, à l'impératif, abi! va! pars!
HABITS (claper dans ses), s'y trouver trop au large, par suite de dépérissement ou de maladie.
HABIT-VESTE, vêtement à courtes basques, qui tient le milieu entre l'habit et la veste.
HABLEUX, hâbleur; de l'espagnol hablar.
HAGER, hacher, couper menu.
HAGUE, gros bâton de bois à brûler.
HAGUER, hacher. On emploie aussi ce mot au figuré. Ex.: Il l'a hagué de sottises.
HAGUETTES, petites hagues mises en corde.
HAGUIGNETTES. V. Aguignettes.
HAGUIGNOLER, couper malproprement. H.-N.
HAGUIGNONNER, couper maladroitement ou avec un mauvais couteau.
HAHAHA! interjection plus ou moins répétée qui indique le rire. Un astrologue italien a prétendu connaître le tempérament et les passions de l'homme, à la manière dont il rit. Voici ce qu'il affirmait en 1662: Quand un homme rit, s'il fait ha, ha, ha, il est flegmatique; s'il fait he, he, he, il est colérique; s'il fait hi, hi, hi, il est dissimulé; s'il fait ho, ho, ho, il est sanguin. L'abbé Damascène ne nous dit point ce qu'il pense de l'homme qui rit en hu, hu, hu.
HAIS? que dites-vous? On se sert aussi de cette interjection pour appeler une personne éloignée.
HALITRE, hâle.
HALOT, grains de blé encore couverts de leur paille, qu'on amasse dans le van, en halotant.
HALOTER, agiter le blé ou autres grains horizontalement dans le van pour réunir le halot.
HAMES, mancherons de charrue. Mot qui est peut-être une corruption de hampes.
HANNE, mauvais cheval.
HANSE, hampe à laquelle la faux est ajustée.
HANTÉ (lieu), lieu où les bestiaux de la ferme viennent souvent.
HANTER, fréquenter; se dit surtout d'un jeune homme qui visite souvent une jeune personne, en vue de mariage.
HANTIMENT, compagnie; se prend ordinairement en mauvaise part.
HARDE, œuf sans coquille, seulement recouvert d'une pellicule.
HARDES, nom employé pour désigner les divers vêtements d'une personne.
HARÈQUE DU DOS, épine dorsale.
HARÈQUES, arètes de poisson.
HARICOTER, se servir de mauvais chevaux, de haridelles et ne point avancer dans son travail.
HARICOTIER, qui haricote.
HARLAND, qui harlande.
HARLANDER, réussir mal dans son travail. On dit d'un cultivateur qu'il harlande, quand il n'a pas assez de chevaux pour faire ses travaux en bonne saison.
HARNAS, pieds et intestins de mouton réunis et cuits dans l'eau.
HARRACHES, civières dont on se sert pour porter les morts.
HASTIQUER, travailler longtemps à une chose, sans pouvoir réussir.
HATELET, carré de côtelettes de lard qu'on met ordinairement à la broche. H.-N. B.-N.
HATIGNOLE, boulette de viande hachée que vendent les charcutiers. Dans son numéro du 11 mai dernier, l'Abeille cauchoise servait le canard suivant à ses lecteurs: An 701, passage du Juif-Errant à Yvetot; il s'arrête à l'auberge de la Truie-qui-File; il fait la dépense: 1º d'un pain mollet, 10c,; 2º d'un pot de cidre, 10c; 3º d'un atignol, 5c. Dans le pays de Bray, nous faisons de Hattignole un substantif féminin.
HATILLE, rate de porc, à laquelle sont unies d'autres parties des entrailles. H.-N.
HAUCHER, hausser.
HAUT-MAL, épilepsie. Ex.: Il tombe du haut-mal. P. B.-N.
HAUVELER, mettre en hauviau.
HAUVIAU, javelle d'orge, d'avoine, etc., qu'on réunit par petites portions, en hauviaux, à l'aide d'un rateau, avant de les mettre en gerbes.
HAVET, petit crochet. On dit aussi en parlant des dents des chiens: Quels havets! H.-N.
HAVIR, exposer à un feu trop vif. Ex.: Ce gigot va être havi.
HAYEUR, ouvrier qui fait et répare les haies. On disait autrefois hayer, pour signifier le droit de prendre dans un bois les branches nécessaires pour clore les haies.
HAYON. Voyez Abrias.
HAYURE, haie. P.
HÉPÉE, dernier effort pour atteindre un but. Ex.: Courage! il n'y a plus qu'une hépée pour arriver.
HÈQUE, petite barrière qu'on place à l'entrée des maisons pour empêcher les volailles et autres animaux d'entrer quand la porte reste ouverte.
HÈQUE! exclamation qui exprime le dégoût. P.
HÉQUET, hoquet.
HERBIERS, mauvaises herbes qui poussent dans les lieux incultes. H.-N.
HERCAILLES, mauvaises brebis.
HERCHE, herse.
HERCHE-CUL (à), sur le derrière. Ex.: Il l'a traîné à herche-cul.
HERCHELLE, branche de bois torse qui sert à lier les bourrées. P.
HERCHER, herser.
HÉRER, jouer des oies, des dindons, des morceaux de pore, etc., avec un jeu de piquet. Ce jeu a beaucoup de rapport avec l'as-courante.
HÉRICHON, hérisson. P.
HERNU, tonnerre. Ex.; Il y aura du hernu, c'est-à-dire il tonnera. On dit aussi, en parlant d'époux qui disputent souvent, qu'il y a du hernu dans leur ménage.
HERPER, mordre, saisir. Ex.: Fais-le herper par ton chien. P. B.-N.
HÉSET. Voyez Abrias.
HÊTREAU, petit hêtre.
HEURE (d'), de bonne heure.
HEURE (pas d'), tard. Ex.: Il n'est pas d'heure.
HEURÉ (bien), régulier dans les heures du repas. P.
HEURIBLE, précoce; qui mûrit de bonne heure. On dit aussi qu'un homme a été heurible, quand il arrive de grand matin. H.-N.
HIE! exclamation pour faire avancer ou chasser un animal.
HIER-MATIN, hier au matin.
HIER-SOIR, hier au soir.
HISTOIRE DE, pour.: Ex.: Jouons, histoire de passer le temps. H.-N.
HIVE, ruche. C'est absolument le mot anglais prononcé à la manière française.
HIVERNACHÉ, vesce d'hiver.
HOC (rester), perdre le fil de son discours; rester sans trouver de réponse.
HOCSONNER, ébranler une porte pour l'ouvrir. H.-N.
HOMME, mari, Ex.: demandez à mon homme. H.-N.
HONESTÉ, honnêteté, procédé gracieux. Un commissionnaire dira: Donnez-moi selon votre honesté, c'est-à-dire ce que vous voudrez, selon votre générosité. H.-N.
HOQUER, accrocher, suspendre. P.
HORS, malpropre.
HORS-MONTEUX (pied), pied droit du cheval; du côté que l'on ne monte point.
HORZAIN, du dehors; homme étranger à la commune. P. B.-N.
HOS! pour faire arrêter les chevaux.
HOTONNER, ébranler en secouant. Voy. Haloter. P.
HOTONS, Voy. Grossier.
HOTTELÉE, ce que contient une hotte ou un hottiau.
HOTTIAU, banneau.
HOU! HOU! expression dont on se sert pour chasser ou faire avancer les porcs. P.
HOUBILLER, en parlant du vent, quand il souffle fort et soulève la poussière en tournoyant.
HOUBILLONNER. V. Houbiller.
HOUCHE! Voy. Hou.
HOUPER, appeler de loin en hèlant dans ses mains.
HOURDER, prendre, saisir. Ex.: Hourdez-le au collet.
HOUSÉ (mal), mal habillé.
HOUSES, grandes guêtres dont on se sert pour monter à cheval.
HOUSIAUX, grandes bottes qui montaient au-dessus du genou. Les housiaux ne sont plus en usage depuis une trentaine d'années.
HOUSSER, mordre. Ce mot est surtout employé en parlant d'un chien enragé qui en a mordu un autre.
HOUSSINE, petite branche.
HU! cri pour faire marcher les chevaux. On s'en sert aussi pour les faire aller à droite.
HUCHE, espèce de grand hottiau qui sert à transporter les fumiers. Ce mot sert aussi pour indiquer un chariot dont les bers ont été remplacés par des planches réunies, pour le transport des pommes.
HUCHER, placer au haut. B.-N.
HUHO! hurhaut. Mot au moyen duquel on fait aller les chevaux à droite.
HULER. Voy. Houper.
HUMMER, humer.
HUPPE (sale comme une), très-sale. Cette expression vient de ce que la huppe ou coq-merdeux enduit d'excréments humains le creux d'arbre où elle place son nid.
HUQUER. Voy. Houper.
HUREUX, heureux. H.-N. P. Ce mot s'écrivait quelquefois ainsi à la fin du XVIIe siècle; nous en trouvons la preuve dans un ouvrage imprimé en 1698, où il est question de la mort du bien-hureux Guillaume, premier abbé dé Fécamp (Le grand Calendrier du diocèse de Rouen, p. 1re).
HURLUPÉ, qui a les cheveux raides et mal peignés.
HURU. Voy. Hurlupé. B.-N.
HUYO! Voy. Huho!
I
I, s'emploie dans différentes interrogations. Ex.: Sont-i partis? Ch'est-i vous? pour: Sont-ils partis? Est-ce vous?
I, il, ils; devant une consonne. P.
IARD, liard. P.
IAU, eau. P.
ICHITE, ici; du latin hic. Sur les pierres tumulaires du XIIIe siècle, on trouve ichi.
IDÉE (une, une petite), extrêmement peu. H.-N.
ILA, ici, là; du latin illàc.
ILO, là. P.
IMPOSER (en), employé pour imposer, commander le respect. En imposer, signifie tromper.
IMPOSSIBLE (en avoir l'), avoir en grande quantité. H.-N.
IMPUNANTER, remplir. Ex.: Ce champ est impunanté d'ivraie.
INCAMO, intelligence.
INDUQUER, élever; instruire. P.
INNE, une.
INFIQUER, ficher en terre. P.
INNOCENT, jeune enfant; idiot. P. H.-N.
INN' TOUT, non plus; pas davantage. H.-N.
INSTANT (de), à l'instant. H.-N.
INTERLOQUE, stupéfait, surpris. P.
INTIAU, linteau de cheminée.
INTRER, entrer. P.
INVECTIVER UNE PERSONNE, invectiver contre.
IOU? où?
IRRASATIABLE, insatiable.
ISQUE, prononciation de la lettre X. H.-N.
ITOU, aussi. Suivant une remarque de M. l'abbé Corblet, ce mot, qui semble venir du latin ita, etiam, dériverait du vieux français et tout, qui signifiait avec. P.
J
J', nous. Ex.: J'avons dîné, j'allons partir.
JACQ, Jacques. H.-N.
JAQUET, Jacques; en parlant d'un enfant.
JAMBETTE, Voy. Gambettes.
JAPE, babil, caquet. B.-N. P.
JAPER, babiller sans réflexion; aboyer. P. B.-N.
JAQUETTE, jupe de petit enfant. P.
JAUNET, pièce de 20 francs. P.
JAUNET, un peu jaune. Ce nom est aussi employé substantivement pour désigner diverses espèces de renoncules.
JEAN-CLAIR, poire à manger; tardive.
JEAN-FOUTRE, mauvais drôle, homme peu stable.
JEANNETON, Jeanne.
JEANNETTE, Jeanne; en partent d'une jeune fille.
JEANNOT, Jean.
JEAN-QUIN, café auquel on ajoute un peu d'eau-de-vie et de sucre. Vers 1825, le nommé Jean-Quin, de Neslette, garde de M. de Richemont, passant par Bettencourt, près de Blangy, entra au café du père Desmoulins, surnommé la Queue-Blanche; il se fit servir pour un sou de café, un sou d'eau-de-vie et un peu de sucre; il mêla le tout ensemble, et, comme on lui demandait le nom de ce mélange, il répondit: Appelez-le comme moi, Jean-Quin. A partir de là, le Jean-Quin devint en renom, et aujourd'hui il en est fait une grande consommation. Les cafetiers assurent qu'il y a peu de profit pour eux à préparer cette liqueur, le Jean-Quin ne se vendant que dix centimes; mais nous pensons qu'ils se dédommagent sur les libations qui viennent à la suite, sous le nom de goutte, petit-verre, rincette, rinçurette, coup-d'adieu, coup-de-bout, coup-de-cachoir, coup-d'à-cheval, coup-d'étrier, etc.
JEUNESSE (une), une jeune fille. P.
JIFE, JIFFLE, soufflet.
JIFFLER, donner des jiffles.
JIGUER, ruer; en parlant des chevaux et des vaches. S'emploie aussi dans le sens de jougler.
JIONS, joncs.
JOLI (bois), lauréole.
JOLIMENT, beaucoup, très. Ex.: Il est joliment laid. P.
JOMARINS, ajoncs marins.
JOUGLER, se dit d'un cheval reposé qui gambade et folâtre.
JOUIR DE, être maître. Ex.: Je ne puis jouir de cet enfant. On dit aussi, en parlant des personnes maladives: Jouir d'une mauvaise santé. H.-N.
JOUJOU, se dit d'une personne qui se joue comme un enfant. Ex.: Vous n'êtes qu'un joujou.
JOUJOUTE (faire), se jouer.
JOUQUER, jucher.
JOUR-FAILLI (à), au soir.
JOURNAL, mesure agraire contenant à peu près ce qu'un charretier peut labourer en un jour; environ une demi-acre.
JOURNALIER, variable d'un jour a l'autre. Ex.: Il est journalier pour son adresse au travail. H.-N.
JUDAS (bran de), taches furfuracées qui paraissent, surtout au printemps, sur le visage de certaines personnes.
JUSSE, juste. Ex.: C'est jusse. On dit aussi comme de jusse, c'est-à-dire comme il est juste. P.
JUTER, rendre du jus. B.-N. P. On se sert aussi de ce verbe comme synonyme de pleurer.
J'VA, cheval; au pluriel j'vas ou j'vaux.
K
KAFIGNONS, corne qui se trouve à l'extrémité du pied des animaux qui l'ont fourchu, tels que la vache, le porc, le mouton, etc.
KAINE, chaîne.
KALIPÈTE, sorte de bonnet qui couvre les oreilles et une partie des joues, dont les femmes se coiffent pour la nuit et qu'elles conservent le matin. M. A. de Poilly fait venir ce mot du verbe klùptô, qui désigne un ajustement de ce genre.
KARAS, berger.
KARUE, charrue.
KERDER, carder.
KERMINNE, charogne. P.
KÉROIX, croix.
KEVRON, chevron. P.
KIEF, pièce de bois à laquelle on assujettit le soc de la charrue. Au moyen-âge, on disait cep.
KIEN, chien. P.
KIGNE-EN-COIN (de), d'un coin à l'autre.
K'MINAYE, cheminée.
K'MINSE, chemise.
K'VA, cheval.
K'VILLE, cheville. Cette expression nous paraît offrir une de ces bizarreries qu'on rencontre dans la prononciation de certains mots de la langue française. Pourquoi mouille-t-on ll dans cheville, tandis qu'on ne le fait pas dans ville? C'est par suite de cette irrégularité qu'un enfant, qui récitait naguère une leçon de grammaire latine, disait: Hostis urbem diripuit, l'ennemi PILA (pilla) la ville.
L
L', le.
LACHET, lacet.
LACHERON, laiteron. P.
LAI, le. Ex.: Écoutez-lai.
LAID (faire), faire la grimace à quelqu'un. H.-N.
LAIQUER, lécher.
LAIRER, laisser. On ne l'emploie qu'au futur et au conditionnel. Ex.: Tu me lairas bien parler à mon tour.
LAISANDER, faire le laisant.
LAISANT, paresseux; qui se promène le long des chemins sans travailler. B.-N.
LAISI, loisir.
LAIT BATTU, lait de beurre.
LAITRON, poulain qui tette encore. B.-N.
LAMBIN, lent, nonchalant.
LAMBINER, marcher ou travailler lentement.
LANDIER, chenet.
LANDON, paroles ennnyeuses. B.-N.
LANDONNER, ennuyer par des propos inutiles.
LANGREUX, chétif, valétudinaire. P.
LANGUES DU MONDE, babils populaires.
LANGUE (taire sa), garder le silence. H.-N.
LANNER. Voy. Landonner. H.-N.
LANTURLU (avoir), avoir cinq cartes de même espèce au jeu de pamphile.
LA OU, là que. Ex.: C'est là où je vais déjeuner.
LAPIDER, tourmenter. Ex.: Cet enfant me lapide du matin au soir.
LAPIER, rucher. Ce mot devrait s'écrire apier, du latin apiarium, lieu où l'on conserve les ruches. Il est probable que d'abord on disait l'apier; et l'apostrophe aura fini par disparaitre.
LAQUEULLE, laquelle.
LARDER, donner une grande chaleur; en parlant du feu ou du soleil; du latin ardere.
LARMER, pleurer. H.-N.
LARRIS, landes; terrein de mauvaise qualité abandonné pour le pâturage des moutons. P.
LAVE-MAINS, vase dans lequel les domestiques lavent leurs mains.
LAVERIE, lieu où on lave la vaisselle.
LAVETTE, linge qui sert à laver la vaisselle.
LÉQUEULS, LÉQUEULLES, lesquels, lesquelles.
LÉS, les; devant une consonne.
LESSIVE (couler, caudier la), faire la lessive.
LESSIVE (battre la), frapper sur le linge avec un battoir pour faire pénétrer le savon.
LESSIVEUSE, lavandière. P.
LEU, leur.
LEU, loup. P.
LEU (paure), pauvre diable. On dit aussi paure lève, en parlant d'une femme.
LEUS, leurs; se.
LEUT', leur.
LÈVE, louve.
LEVÉ (mal), de mauvaise humeur.
LÉZAND, paresseux; qui prend du laisi.
LI, lui. Ex.: Donne-li cha. Li est peut-être pour illi. P.
LIACHE. Voy. Comble.
LIAN, lien. Cette expression se trouve dans les actes du moyen-âge.,
LIAGE, action de lier la récolte. Ex.: Il n'y aura pas de liage aujourd'hui.
LIÈGE (feuilles de), feuilles de lierre.
LIETTE, cordon. Ex.: J'ai cassé la liette de mon tablier.
LIGNEU, ligneul.
LIMONNIER, cheval qu'on met dans les limons. H.-N.
LIMONS, brancards d'une voiture.
LIMOUSINE, manteau limousin, de grosse laine grise à raies brunes, dont se servent les charretiers. P.
LINGARD (cheval), efflanqué. Se dit aussi des personnes grandes et maigres. H.-N.
LINGUE, langue. P.
LIORNES, lianes.
LIPPE, lèvre.
LIPPU, qui a de grosses lèvres. P.
LIQUEUREUX, liquoreux.
LIRLAS, lilas.
LIROTES! LIROTES! LIROTES! cri par lequel on appelle les jeunes canards.
LISA. Voy. Elisa.
LISET, petit ruban de soie.
LIT (haut de), ciel de lit, baldaquin.
LIU, lieu. P.
LO, là. P.
LOCHER, secouer un arbre pour faire tomber les fruits. H.-N.
LOLO, veau; expression enfantine. On dit aussi, d'un grand garçon qui a des manières enfantines: C'est un grand lolo.
LONGIN, lambin. P.
LONGUE, longe.
LOPIN, petite quantité. P.
LOQUENCE (avoir une bonne), avoir la voix forte.
LOQUETS, petites portions de laine qui tombent à terre, à la tonte des moutons.
LORIOT (compère), orgelet, gros bouton en forme de grain d'orge, qui vient sur les paupières. B.-N.
LORS DE, au moment de: Lors de mon passage.
LOUCHE, cuiller à potage. C'est encore un de ces mots d'un usage général qui, comme le fait observer M. Corblet, manque à la langue officielle de l'Académie. P.
LOUDIER, grosse couverture de laine piquée. P.
LOUISOT, Louis.
LOURE, espèce de flûte.
LOURER, jouer de la loure.
L'QUEUL, lequel, laquelle.
L'S', les; devant une voyelle.
LUBIN, lupin.
LUGAN, boudeur, sournois.
LUGANNER. Se dit des premières gouttes de pluie qui précèdent le mauvais temps. Ce mot viendrait-il de lugere, verser des larmes?
LUMÉRO, numéro.
LUMINAIRE. Voy. Cierge dormant.
LUQUER, loucher.
LURON, homme gai et sans peur.
L'Z, les. Ex.: Ils sont arrivés l'z uns après l'z autres. P.
M
M', ma; devant une consonne. Ex.: Le tiroir de m'table. P.
M', me.
MA, mal.
MACHACRE, maladroit, mauvais ouvrier.
MACHACRER, massacrer.
MACHIN, MACHINE, mot par lequel on désigne une personne ou un objet dont on ne se rappelle pas le nom. B.-N. P.
MACHON, maçon.
MACHOQUER, bossuer; signifie mal choquer. P.
MACRIAU, maquereau. En picard, c'est macrieu. Autrefois, quand il y avait des maquereaux à la poissonnerie d'Amiens, on criait au coin des rues: «On vous foet assavoir qui vient d'arriver eine grande déballation d'macrieux; i gn'o des macrieux à mosieu, des macrieux à procureux, des macrieux à povers geins» (Glossaire du patois picard, page 523).
MADAME, dame. P.
MADELEINE, poire à manger; précoce.
MADLON, Madeleine.
MAGUE, bosse, ventre.
MAGÜE (bouteille), qui a un gros ventre. B.-N.
MAGUETTE, quatrième cavité de l'estomac des veaux, dont on extrait la présure qui sert à faire cailler le lait avant de le transformer en fromage. H.-N.
MAHON, coquelicot. P.
MAI, moi.
MAIGRIER, maigre.
MAILLARD, nom donné au canard mâle. P. Voy. Bourre.
MAIN DE (être à), être en mesure de. H.-N.
MAIN (être en à), outil d'un usage facile. Ex.: Cette faucille est bien en à main.
MAINOTTE, petite main. P.
MAINTIENT, manche du fléau à battre le blé; la main le tient. B.-N.
MAISON. Ce mot est généralement employé pour désigner une cuisine. Ex.: S'il n'est point dans la maison, il est dans la chambre.
MAIS QUE, quand; avec le présent du subjonctif. Ex.: Je vous donnerai quelque chose, mais que j'aille à la ville. H.-N.
MAITE, maître.
MAITRE, titre qu'on donne aux cultivateurs en le faisant précéder de leur nom de baptême. Ex.: Maître Jean, maître Pierre, etc. M. Auguste. Le Prevost regarde cette locution comme devant avoir une origine fort ancienne (Voy. notre Essai sur Londinières, p. 103).
MAITRE-PIERRE, pomme à couteau, très-tardive, et se conservant fort longtemps; nous en avons vu qui étaient récoltées depuis près de deux ans.
MALADIE (faire une), éprouver une maladie.
MALAISE (à), à plus forte raison.
MALANDRE, coup, blessure, ulcère. Comme on le voit, ce mot a beaucoup de rapport avec maladrerie, lieu où l'on retenait les lépreux (Voir notre Essai sur Neufchâtel, pag. 62 et suiv.).
MALE, marne. Une charte de 1318 fait mention de terres mallées de blanc malle pris et champ meismes, x toises en parfont (Etudes, etc., par M. L. Delisle, page 267).
MALER, marner. On disait autrefois mailler.
MAL-EN-TRAIN, souffrant. P. B.-N.
MALFAVEUR (coup de), mauvais coup, coup de maladresse.
MALGRÉ QUE, quoique.
MALHU, malheur.
MALHUREUX, malheureux. P.
MALIÈRE, trou d'où l'on tire le mâle.
MAL INCOMMODE, fort incommode.
MALINE (fièvre), fièvre maligne; on l'appelle aujourd'hui fièvre ataxique.
MALON, morceau de marne.
MAL-SAINT N.... (être tenu du), expression dont se servent les bonnes femmes pour désigner diverses maladies, en conseillant d'aller en pélerinage au saint dont le malade est tint, afin qu'il soit guéri.
MAN, mon; devant une consonne.
MANANT, misérable, homme sans délicatesse.
MANCHONS, MANCHERONS. Voy. Hames; de manica, manche. H.-N.
MANGE-TOUT (des), espèces de petites fèves dont on mange les cosses au moment de la formation du grain.
MANIQUET, selle de femme, couverte d'une peau de mouton. Les meuniers se servent aussi de maniquets pour leurs chevaux, mais ils sont recouverts de peaux de veau et n'ont point de dossier.
MANJURE, démangeaison. Ex.: J'ai manjure à la tête.
MANS, larves du hanneton. B.-N.
MAQUE-ÉPAIS, gourmand.
MAQUER, manger; en parlant des animaux.
MAQUER, manger; nourriture des animaux.
MARCHER, parcourir. Ex.: Avez-vous marché les terres de la ferme? H.-N.
MARCOU, chat mâle. B.-N.
MARETTE, petite mare. P.
MARGANNER. V. Déganer.
MARGAU, fille d'une conduite équivoque.
MARGOTON, Marguerite.
MARGOUILLER, mâcher, manger malproprement.
MARGOULETTE, bouche d'enfant. B.-N.
MARGUITE, Marguerite.
MARICAUDER, noircir le visage ou les habits; de l'espagnol mascarar ou de l'italien mascharare.
MARICHA, maréchal ferrant.
MARJOLLES, chair rouge qui pend sous le bec des dindons et des coqs. Se dit aussi des hommes très-gras, en parlant de leur double ou triple menton. B.-N.
MARMOUZETS, statues.
MARONNER, MARMONNER, murmurer en secret. P.
MAROTE, Marie. H.-N.
MARQUE. Le bois de charpente se mesure à la marque. On en distingue de deux sortes: 1o la grande marque, qui contient 300 chevilles, et la petite marque, qui n'en renferme que 96. La grande marque égale 0,71 décistères, et la petite marque, 0,23.
MARS (faire les), se livrer aux travaux agricoles du printemps.
MARS EN CARÊME (arriver comme), arriver à propos; c'est une corruption de marée en carême.
MARTIAU, marteau. P.
MASIÈRE, bord d'un bois, d'un fossé, etc. P.
MASURE. On désigne ainsi tout herbage attenant à une habitation. Cette expression est commune dans les actes des XIIe et XIIIe siècles.
MASTOQUE, lourdaud. P.
MATÉRAUX, matériaux. H.-N.
MATIFAS, mortier fait de chaux, de sable et de bourre.
MATIN, juron; mauvais drôle.
MATINES, livre d'heures à l'usage des laïques.
MATINEUX, matinal, qui se lève matin.
MATTE, martre.
MATTES, lait coagulé par suite de la chaleur de l'été. B.-N.
MATTES (fond de). Ce qu'on désigne ainsi est en réalité le dessus des mattes, auxquelles se trouve mêlé un peu de fleurette.
MATTONNÉ (temps), couvert de petits nuages arrondis. H.-N.
MAU, mou. P.
MAUCŒURANT, qui fait mal au cœur. P.
MAUGRAI, malgré, P. C'est le vieux mot français maugré.
MAUVAISETÉ, méchanceté. P.
MAUVIAR, espèce de merle.
MÉCANIQUE, appareil adapté aux voitures et destiné à ralentir leur marche, dans les descentes, au moyen d'une vis.
MÉCHANT, pauvre. Ex.: C'est un méchant porte-balle. B.-N.
MÉCREDI, mercredi. On le prononçait ainsi au XVIIe siècle. P.
MÉDECHIN, médecin.
MEIGLE, petit lait.
MÊLE, merle.
MÊLES, nèfles. B.-N. Cette dénomination est ancienne.
MÊLIER, néflier. B.-N.
MELLE, merle. B.-N.
MÊLI-MÊLO, mic-mac. B.-N.
MÊME CHOSE (la), de même, pareillement. Ex.: J'irai la même chose dimanche.
MÉMÉRE, grand'mère, femme qui a de l'embonpoint. P.
MÉNAGER, petit cultivateur. P. Meuble en bois où l'on dispose les plats et les assiettes.
MENDRE, faible. Ex.: Cet enfant est bien mendre. Peu important. Ex.: On punit pour la mendre faute. Vient de moindre, minor.
MENON, chat.
MENTIRIE, mensonge. P.
MENTÊCHE (c')? comment est-ce? B.-N.
MÈRE-MAQUETTE (baptême de la), Angelus de midi, dont le son annonce l'heure du dîner.
MÉRIENNE, méridienne.
MÉROTTE (petite), femme petite et replète.
MERQUER, marquer, tacher.
MÉS, mes; devant une consonne.
MESANGLE et MÉSANGUE, mésange.
MÊT, espèce d'auge en planches dans laquelle on pétrit le pain et où on le serre, quand il est cuit. B.-N. P.
MESURE (à), de temps en temps. P.
MÉTIER DE (avoir), avoir besoin de. Ex.: J'aurais métier de partir demain.
MEULE, amas de gerbes qu'on garnit d'une couverture, en attendant que les bâtiments de la ferme soient libres pour recevoir les gerbes ainsi amassées.
MEURDRIR, meurtrir, H.-N. P. En 1408, on paya quatre sous deux deniers au geôlier des prisons du Pont-de-l'Arche pour avoir nourri en prison, pendant vingt-quatre jours, un porc qui avait muldri et tué un petit entant, et qui, en expiation de ce crime, fut pendu à un des poteaux de la Justice du Vaudreuil (Etudes, etc., par M. L. Delisle, p. 107).
MEURISON, maturité. P.
MI, moi. P.
MI-AOUT, quinze août. La manière dont on prononce généralement ce mot rappelle cette réflexion de M. de Bellièvre: «Il me semble entendre miauler des chats, disait-il, lorsqu'on prononce autour de moi la MI-A-OU pour la MI-OU.»
MIDI (sur les), vers midi.
MIE, point. Ex.: On ne peut mie siffler et bâiller en même temps. P.
MIETTE (une), un peu. P.
MIEUX (au), très-bien.
MIGOT, provision.
MIGOT (pommes de), pommes de dessert qu'on conserve pour l'hiver et le printemps.
MIGOTER (faire), faire bouillir un mets doucement; placer des fruits dans la paille pour les faire mûrir, après qu'ils sont cueillis.
MIGNARD, enfant gâté.
MIGNARD (faire le). Se dit d'un enfant qui demande à être caressé.
MILICE (être), être la dupe.
MIN, mon. P.
MINABLE, misérable, qui inspire la pitié. B.-N.
MINETTE, lupuline. P. Chatte.
MINNE (grande), mesure de pommes contenant huit boisseaux. La petite minne n'en contient que six.
MINNUIT, minuit. H.-N.
MINON, chat.
MINUTE! dans un moment.
MIOCHE, petit garçon. B.-N.
MIONNER, manger avidement un morceau de pain.
MIOT (un), un peu. B.-N.
MIOTS, miettes. B.-N.
MIOUT (la). La fête de l'Assomption de la sainte Vierge, la mi-août.
MIREUX, miroir. H.-N.
MISTIGRI, nom donné an valet de trèfle.
MITAN, moitié, milieu. Les auteurs assignent diverses origines à ce mot. M. André de Poilly le fait venir de deux mots grecs: ÊMI pour ÊMISU et TAMUÔ, diviser par moitié. M. l'abbé Corblet croit qu'il vient du tudesque MITTAN, milieu. M. Auguste Le Prevost le tire de MEDIETAS, le milieu. Quoi qu'il en soit, Monet nous apprend que cette expression était généralement admise en 1636.
MITON, poire à manger, précoce.
MITONNÉE (soupe), soupe dans laquelle le pain a bouilli. H.-N.
MITONNER (faire), faire bouillir lentement. H.-N.
MITOUCHE (singe), hypocrite. On a fait venir ce mot de saint-n'y-touche. H.-N.
MIYEU, meilleur.
M'N, mon; devant une voyelle. P. «Nos paysans, dit M, Alfred Darcel, dans ses notes sur la Chanson de Roland, poème du XIe siècle, disent me n'épée pour ma n'épée avec l'n euphonique. Les lettrés disent et écrivent mon épée pour mo n'épée avec cette lettre euphonique. Or, lequel a raison? du paysan qui, sans changer le genre de l'adjectif, arrive á l'euphonie en intercalant une lettre dont il indique la raison d'être, ou du lettré qui en change le genre, sans garder par l'écriture aucune trace de l'origine de ce changement. M'est avis que c'est le paysan (Revue de Rouen, année 1851, page 448).»
MO, mon.
MODEUSE, modiste. H.-N.
MOIDOUX, moisson.
MOIDOUX (être dans le), être entré dans le temps de la moisson; dans le mois d'août.
MOIDOUX (faire), travailler à la moisson.
MOIE. Voy. Meule. P.
MOGNON, moignon.
MOIGNAU, moineau.
MOISILLON. On désigne sous le nom de moisillons les filles de la ville qui portent robes et rubans, cherchant à prendre des airs de grandes dames auprès des villageoises.
MOISON, maison, de mansis. P.
MOISSE, portion de lait que la vache donne en une seule fois.
MOISSON, moineau.
MOLACHE, faible, flexible.
MOLLE, botte de cercles dont le nombre diminue en proportion que les cercles sont plus grands. Cette expression était en usage dans le moyen-âge.
MOLLET (un petit), un peu.
MOLLIR, baisser de prix. Ex.: Le blé a molli à la halle. B.-N.
MOLTON, étoffe de laine.
MOMENT (du), en ce moment. H.-N.
MONCORNE, mélange de pois, de vesce, d'orge et d'avoine qu'on sème au printemps. L'usage de ce mélange de semences est ancien; il en est question dans une charte de 1199, duas acras de mancorn'; il est aussi question, dans le cartulaire de la Trinité de Caen, de 80 acres de mancor. A défaut de renseignements, M. L. Delisle avait pensé qu'il fallait peut-être entendre par mancor le blé-méteil (Etudes, etc., page 320).
MON DIEU (être hors des), ni beau, ni laid.
MONGNAN, chaudronnier ambulant. Ce mot vient peut-être, par quelque chemin détourné, de l'italien magnano, serrurier.
MONGNE, soufflet. Ex.: Donnez-lui une mongne, s'il pleure.
MONGNER, donner des mongnes.
MONNÉE, blé qu'on porte au moulin, ou farine qu'on en rapporte. B.-N.
MONNIER, meunier.
MONSIEU, monsieur.
MONT, tas, monceau. P.
MONTARDE, moutarde. Un professeur du collége des jésuites, à Dijon, mit un jour l'énigme suivante au tableau: Multùm tardat Divio rixam. L'inscription parut séditieuse, mais chaque mot expliqué calma les jugements prématurés: multùm, moult (vieux mot français qui signifie beaucoup), tardat, tarde, Divio, Dijon, rixam, noise; ce qui donne: Moutarde dijonnoise (Glossaire des Noels bourguignons, de Bernard de la Monnoye, au mot Moutarde.)
MONTEUX (pied), pied gauche du cheval, du côté qu'on monte.
MONTON, mouton.
MONTRER, enseigner. Ex.: Je lui montrerai l'algèbre.
MORCET, morceau.
MORCIAU, morceau.
MORDIENNE (à la bonne), simplement, sans façon.
MORFILE (avoir du), se dit d'un couteau dont le taillant n'a pas été adouci par la pierre, après avoir été aiguisé sur la meule.
MORICAUD, noir.
MORNIFLE, soufflet.
MORZIEU! espèce de juron.
MOUCHES A MIEL, abeilles. Lorsqu'il meurt une personne dans la maison de celui qui possède des ruches, on a l'habitude de placer à chaque ruche un morceau de tissu noir, afin de faire faire le deuil aux abeilles, sans quoi, dit-on, elles mourraient. Nous ignorons ce qui a pu donner lieu à cette crédulité; mais nous pouvons assurer que nous avons eu la preuve qu'elle ne reposait sur aucun fondement.
MOUCHET, amas, monceau. B.-N.
MOUCHEUX, mouchoir.
MOUCHEUX-DE-COS, cravate.
MOUCHIAU, monceau.
MOUFFLES, gros gants de peau dont on se sert pour se préserver les mains en coupant les épines et en réparant les haies. B.-N.
MOUFLU. Se dit d'un pain ou d'un gâteau bien levé. P.
MOUILLES, moules.
MOULÉ. Imprimé. H.-N.
MOULÉE, sciure de bois.
MOUQUE, mouche.
MOUQUE-A-MIET, mouche à miel, abeille.
MOUQUER, moucher. Ex.: Mouquez la chandelle.
MOUQUERON, moucheron.
MOURMAUD, morose.
MOURON, salamandre terrestre. B.-N.
MOUSIEU, monsieur.
MOUSIEU (poire de), bonne à manger; précoce.
MOUSSE (rose), rose moussue.
MOUTARD, petit garçon.
MOUTE, chatte. H.-N.
MOUTON, poire à manger; assez précoce.
MOUTURE, orge ou avoine moulus grossièrement pour donner dans l'étable aux porcs ou autres bestiaux. D'après M. L. Delisle, on entendait, au moyen-âge, par mouture, le blé de qualité moyenne (Etudes, etc., p. 520.)
MOUVETTE, cuiller de bois qui sert à remuer les sauces. B.-N.
MOUYEU, noyau de noix, de cerise, etc.
MOYEN (être), être faible, malade.
M' S', mes; devant une voyelle.
MUCHER, cacher. P. Du vieux verbe musser.
MUCHE-TAN-POT (à), en cachette. D'après M. Hécart, ce mot vient de ce que certains marchands vendaient de la bière à meilleur marché que leurs confrères; mais comme ils ne payaient pas de droit, il fallait l'emporter en cachette, mucher san pot. P.
MUCRE, humide. B.-N.
MUID, tonneau contenant quarante-deux veltes.
MULE. Voy. Meule.
MULETTE, estomac intérieur.
MULON. Voy. Meule.
MULOT, pomme à cidre; précoce.
MURES, fruits de la ronce. Nous croyons voir là un fait à l'appui de l'opinion de M. L. Delisle qui, en donnant le détail des arbres et arbustes de la Normandie, au moyen-âge, se demande si la ronce ne se serait pas appelée mûrier (Etudes, etc., page 358).
MURISON, maturité. P.
MUSETTE, musaraigne; petit mammifère qu'on regarde à tort comme dangereux.
MUSOTTER, s'occuper à peu de chose.
MUYEU, meilleur.
N
NA! parbleu, certainement. B.-N. P.
NABOT, de petite taille. P.
NACHE (morceau de), morceau de fesse de bœuf ou de vache. Ce mot vient du latin nates, et se trouve dans un acte de 1342, relatif à un seigneur d'Auvilliers qui maltraita un clerc, «le despéçant avec ses espérons par les naches et par les gambes et par tout le corps» (Revue de Rouen, 1840, 2me semestre, p. 91).
NACTIEUX. Voy. Futeux. P.
NANAN, chose excellente à boire ou à manger. P.
NANETTE, Anne.
NANÉS ou NANINS. Ce mot est souvent employé pour répondre à une personne qui adresse une question indiscrète. Ex.: Que portes-tu, mon ami, dans ton panier?—Des nanins pour souffler au c... des demandeux. Cette réponse est pour ainsi dire stéréotypée, et s'adresse indistinctement à toute demande faite sans discrétion. Cette expression aurait-elle quelque rapport avec le mot espagnol nenes, petits enfants; ou plutôt, n'est-elle pas la traduction du latin neniæ, bagatelles, contes dont on amuse les enfants?
NANON, Anne.
NASIAUX, narines du cheval, de la vache, etc.; de nasus, nez.
NAU, feuille de plomb ou de zinc qui se place à l'angle rentrant d'une couverture en ardoises, pour servir de gouttière.
NE, ni. Ex.: C'est un impie qui ne craint ne Dieu, ne vierge Marie. P. Ce mot est ancien.
NÊLE, nielle. P.
NENTILLE. Voy. Judas.
NENTILLES, lentilles. P.
NEU, neuf. P.
NEYER (se), se noyer. P.
NIANT, homme simple; néant, en fait d'intelligence.
NICHEUX, œuf qu'on laisse dans le nid des poules pour les engager à venir pondre. Parfois on taille un morceau de marne, en forme d'œuf, pour servir de nicheux. Les Picards disent un nichouère.
NIÈVRE, mutin.
NIFE, clair. Ex.: Ce cidre est bien nife.
NIQUEDOIULLE, niais. B.-N.
NITÉ (de), de naissance; à nativitate. Ex.: Il est sourd de nité.
NIVELOTER, s'amuser à des riens. B.-N.
NIXE! non pas! P.
NO, notre, nous, nos, et quelquefois ma. Ex.: No femme est malade.
NOCER, faire bombance. P.
NOCEUR, qui fait bombance. P.
NOEUD-GABRIET, cartilage thyroïde; nœud de la gorge. On dit d'un homme qui a trop mangé: Il en a jusqu'au nœud-gabriet. H.-N.
NOIRET, tirant sur le noir.
NOIROT. Voy. Noiret.
NOIRQUIN (homme), dont le teint est un peu noir.
NOM-DES-OS! juron. P.
NON-FAIT, non, pas du tout. B.-N. Négation absolue.
NONOSTANT, nonobstant.
NOQUE, brèche à un taillant; légère entaille à un bâton comme font les boulangers pour tenir note des pains qu'ils fournissent.
NOROLLE, brioche, gâteau. Ce mot est assez ancien.
NOS, nous; devant une voyelle. P.
NOSTRUM (perdre le), ne plus savoir où l'on en est de ce qu'on fait.
NOT, notre. Dans ses notes sur Vaugelas, Corneille fait remarquer que l'r ne se fait presque point sentir dans notre et votre.
NOUÉ (enfant), qui se devient mal. P.
NOURTIER, veau qu'on achète pour l'engraisser.
NOURTIER (bon), qui nourrit bien ses bestiaux. P.
NOURTURE, nourriture.
NOUVIAU, nouveau. P.
NUNNE-PART, nulle part. P.
NUNUS, riens, bagatelles, H.-N. P. De neniæ.
NUROLE. Voy. Norole.
O
O, on. Ex.: O ne sait plus à qui se fier. P.
O, où, Ex.: O voulez-vous allez?
O (il), il a. P.
OBLIER, oublier.
OBSERVER, faire observer. Ex.: Je vous observe qu'il était soir.
OCLE. Voy. Noque.
OCORE, encore.
ŒILLÈRE (dent), dent canine supérieure qui se trouve sous l'œil. H.-N.
OGNON, poire précoce.
OIN, oui; dans un sens ironique. P.
OIR, oie mâle.
OIRESSE, oie femelle.
OL', on le, Ex.: Est-ce vrai comme ol' dit?
ONCHE, once. P.
ONGUES, ongles. P.
ONNI, uni.
ONZIN, amas de gerbes au nombre de onze, sur lesquelles la onzième servait, dit-on, à payer la dîme. Aujourd'hui on ne réunit les gerbes que par lots de dix, sous le nom de dizeau.
O Q'C'ET, quelque part; où que c'est. Ex. Je l'ai mis o q'c'et, mais je ne le trouve pas.
ORANGE (eau de fleur d'), eau de fleurs d'oranger.
OREILLE, partie mobile de la petite charrue, qui se place auprès du soc et se change de côté, à chaque raie, pour élargir le sillon. La grande charrue a deux oreilles qui sont immobiles et qu'on désigne sous le nom de petite et grande oreille.
ORGERI, champ où l'on a récolté de l'orge.
ORILLER, oreiller.
ORMOIRE, armoire. P.
ORTILLER, frotter avec des orties.
ORTILLONS, doigts des pieds; diminutif d'orteil.
ORVÈRE, orvet. H.-N.
OS, vous. Ex.: Os êtes bien curieux. P.
OSCUR, obscur. P.
OSIAU, oiseau.
OSIÈRE, osier.
OU, que. Ex.: C'est là où je demeure.
OUAICHE (que je), que j'aille. Ex.: Il faut que je ouaiche au bois.
OUÊTCHE? où est-ce?
OUI (pour cha), oui; formule très-affirmative. H.-N.
OUICHE! Exclamation dont on se sert pour témoigner qu'on a froid.
OU Q'C'EST? où est-ce?
OURDON, largeur de grain que le faucheur abat à chaque javelle.
OUTARDES (aller aux), chasse aux oiseaux qui se fait de différentes manières, pendant les nuits obscures de l'hiver, à l'aide d'une lanterne.
OUTEUX. Voy. Auteux.
OUVRIER (jour), jour ouvrable.
P
PAFFE! Exclamation de celui qui voit donner ou recevoir un soufflet.
PAGIE, pan de muraille. B.-N.
PAIE! Expression dont on se sert pour exciter un chien à manger ce qu'on lui présente. Ex.: Paie, Médor! Paie! Paie!
PALER, parler.
PALETTE, pelle à feu.
PALIER, lieu ou l'on dépose les assiettes. Voy. Ménager.
PAIN-M'NIT, pain bénit.
PAMPHILE, espèce de jeu de cartes; nom qu'on donne au valet d'atout, à ce jeu.
PAN, pain. P.
PANCHE, panse. P.
PANCHÉE (s'en donner une), manger avec excès.
PANCHU, qui a une grande panche.
PANÉE, pan d'un habit. H.-N.
PANTALONS (mes), mon pantalon; a moins qu'on ne parle de plusieurs.
PAPIN, bouillie pour les enfants. P. Ce mot vient du latin pappare.
PAQUE-FLEURIE, dimanche des Rameaux. Le nom de Pâque-Fleurie est sans doute un souvenir de l'usage où l'on était jadis de joncher de verdure et de fleurs, en ce jour, les rues par lesquelles devait passer la procession.
PAQUER, faire ses pâques.
PARAI, muraille; de paries.
PAR-APRÈS, après, ensuite. B.-N. P.
PARAPHE (une), un paraphe.
PARCIE, repas qu'on donne aux moissonneurs après les travaux de la moisson; ordinairement on y boit à tire-larigo. B.-N.
PARDIÉ! espèce de juron; par Die, par Dieu. C'est le por Dios des Espagnols, et le per Dio des Italiens. Les anciens Normands juraient aussi par Dieu, en se servant de l'expression anglaise: by God (Revue de Rouen, 1839, page 14).
PARÉ (cidre), bon à boire.
PAR-ENSONS, par-dessus. Ex.: Jette-moi ton couteau par-ensons la haie.
PARER UNE POMME, peler une pomme ou un autre fruit.
PARÉSINER, se dit de celui dont la main tremble.
PARFINIR, donner la dernière main à un ouvrage. B.-N.
PARINAGE. C'est ainsi qu'on appelle le parrain et la marraine qui accompagnent l'enfant qu'on porte à l'église pour recevoir le baptême. P.
PARIURE, pari.
PARLER (se). En parlant de jeunes gens qui se font la cour pour se marier, on dit: Ils se parlent. H.-N.
PARLER (se), parler avec affectation. H.-N. Les deux verbes suivants ont la même signification.
PARLOCHER (se).
PARLORER (se).
PARMI (le), le milieu. Ex.: Mets ta carte dans le parmi du jeu.
PARTAGEUX, qui demande le partage des biens. P.
PAS? n'est-ce pas?
PAS-DE-CAT, lierre terrestre. On lui a sans doute donné ce nom à cause de la forme de ses feuilles.
PAS-DE-CAT, espèce de gaffe à trois dents, attachée au bout d'une corde, qui sert à retirer les seaux qui tombent dans un puits.
PAS-MOINS, néanmoins. P.
PASSAGE. Voy. Passeux.
PASSAGÈRE (rue), passante. P. H.-N. B.-N.
PASSÉ-DE-CHALEUR, très-échauffé. H.-N.
PASSEUX, espèce de barrière immobile qui sépare les herbages, et qu'il faut franchir quand on suit les sentiers qui traversent fréquemment les prairies et bouveries du pays de Bray.
PASSÉE-D'OUT. Voy. Parcie. H.-N.
PASSE-POMME, espèce de pigeon d'été.
PAS-VRAI? n'est-ce pas vrai?
PATACLAS, grand bruit. On rapporte qu'un bon curé, voulant donner à ses paroissiens une idée du bouleversement du dernier jour du monde, commença ainsi: «Si tous les arbres étaient réunis en un seul arbre, ça ferait un bien grand arbre; si toutes les mares ne formaient qu'une mare, ça ferait une bien grande mare; si l'arbre tombait dans la mare, quel pataclas, mes frères!...»
PATALON, pantalon.
PATAR, gros deux sous. Le patar était une ancienne pièce de monnaie qui fut frappée sous Louis XII; d'un côté, on voyait deux fleurs de lis sur la même ligne, et au-dessous, un P et une croix; de l'autre côté, une croix à branches égales, placée sur un P. On a voulu voir dans ces P l'initiale du mot patar; mais ce doit être celle de provincia (Univers pittoresque, France, tome X, page 372). M. l'abbé Corblet parle d'un patar du Brabant, de la valeur de quinze deniers tournois, qui offre la figure de saint Pierre sur une de ses faces. P.
PATÈRE (un), une patère.
PATIS. Voy. Larris. P.
PATOUF (gros), gros lourdaud.
PATRAQUES, paperasses.
PATRÈS (envoyer ad), faire mourir. P.
PATRON (faire son), tomber dans la neige ou dans la boue.
PAURE, pauvre; employé adjectivement devant une consonne. P. Ex.: C'est un paure malheureux.
PAUVERTE, pauvreté. P.
PAUVRESSE, mendiante.
PAYS, PAYSE, compatiote. P.
PECUNE, argent, monnaie. P.
PEDRIX, perdrix.
PEINE DE VIVRE (prendre), en parlant de personnes qui travaillent et sont économes.
PEINTRE, espèce de limace qui se rencontre dans les caves et laisse sur son passage une matière gluante qui peint sa route.
PELARD, bois de chêne dont on a enlevé l'écorce. H.-N.
PÊLE, poêle à frire.
PELÉE, ce qu'on peut porter sur une pelle.
PELETTE, pelle à feu.
PELLUCHE, pelle en fer.
PÉLOT, palet.
PENDRE QUE DE (ne), rester à faire. Ex.: La table est servie, il ne pend que de dîner. H.-N.
PENSER, faillir. Ex.: Il a pensé tomber. H.-N.
PÉPÈRE, vieillard. P.
PÉPIN-FAVART, pomme à couteau; espèce de calville.
PÊQUE, pêche.
PÉQUENCER, bavarder.
PÉQUENCIER, PÉCANCIÈRE, qui péquence.
PÊQUER, pêcher, aller à la pêche.
PÊQUER, marcher sur, dans.
PERCHER, percer. P.
PERDU (sentir le), être sur le point de perdre.
PÉRETTE, jeune fille folâtre.
PÉRI, péril.
PERQUE, perche.
PERSIN, persil. P.
PÉSACHIS, nom sous lequel on désigne les semailles et récoltes de pois, vesce et lentilles.
PÉSAS, tiges de pois ou de vesce liées en bottes après le battage.
PÉSERI, champ où l'on a récolté des pois.
PESOUT, homme grossier et sans intelligence.
PESTER, être contrarié.
PET! paix! pour imposer un silence absolu.
PÉTIÈRE, ouverture qui se trouvait au haut de la culotte, par-derrière, avant qu'on fit usage de bretelles; cette ouverture était plus on moins serrée à l'aide d'un cordon ou d'une boucle. Nous n'oublierons jamais, en entendant prononcer le mot de pétière, l'embarras et l'agitation d'un brave homme que nous avons connu, dans la culotte duquel un mauvais plaisant avait introduit une grenouille, par la pétière.
PÉTIOT, PÉTIOTE, petit, petite.
PETITS! PETITS! PETITS! cri pour appeler les poules.
PÉTOCHER, en parlant des enfants qui font du bruit en marchant.
PÉTONNIÈRE, bout de sureau dans lequel les enfants introduisent deux balles de filasse, dont l'une chasse l'autre par la pression de l'air; ce qui produit un bruit semblable à une légère détonation.
PÉTOTS, petits pieds.
PETRIR (auge à) V. Mêt.
PEU (un petit), très-peu.
PEU (un tant soit), excessivement peu, si peu que ce soit.
PEUPLE, peuplier. H.-N. P.
PHYSIQUE (beau), belle physionomie.
PIAFFE, coquetterie. H.-N.
PIAFFER, mettre de la recherche dans sa toilette.
PIAFFEUX, PIAFFEUSE, coquet, coquette. H.-N.
PIAI, pied. Dans un acte de 1356, il est question d'un espasce de trois piez à pié main. Au siècle précédent, on rencontre encore cette mesure sous le nom de pedes manuales, pedes ad manum. «Quoique cette expression figure dans un assez grand nombre de textes, dit M. L. Delisle, le sens n'en est pas encore déterminé avec certitude» (Etudes, etc., p. 530). Nous croyons que le pied-main est une mesure approximative encore très en usage, parmi les ouvriers de la campagne, quand il s'agit d'opérations qui ne demandent pas une grande exactitude dans les appréciations. On prend un bâton de petite grosseur, plus ou moins long, selon l'étendue de l'objet qu'on veut mesurer; on le place horizontalement devant soi, en le tenant dans ses deux mains, les doigts fermés en dessous; on éloigne ensuite les mains l'une de l'autre jusqu'à ce que les deux pouces, allongés contre le bâton, se touchent par le bout; alors on obtient le pied-main, c'est-à-dire que la longueur du bâton renfermée dans les mains représente à peu près un pied.
PIAN-PIAN, lentement. P.
PIANE-PIANE (aller), marcher doucement; de l'italien piano.
PIANT, PIANTE, personne malpropre, qui sent mauvais.
PIARD (cheval), blanc et noir comme certaines vaches; couleur de la pie.
PIAU, peau. P.
PIAUCER, écorcher, enlever la piau d'un animal. On dit aussi: Faire piaucer un animal par un chien, pour signifier: le faire mordre, lui faire arracher la peau.
PIAULARD, pleurnicheur. P.
PIAULER, pleurnicher. P. Se dit aussi du gloussement de la dinde.
PIÈCHE, pièce.
PIÈCHE, aucun. Ex.: Combien as-tu de chapeaux?—Pièche.
PIEDSENTE, sentier par lequel on passe à pied.
PIERROT, coiffure de femme, dont le fond est très-élevé et chargé de plis, ainsi que les deux espèces d'ailes qui se prolongent sur les épaules.
PIÉTAIN, tumeur qui se forme dans la bifurcation du pied des moutons. P.
PIF, gros et long nez. B.-N. P.
PIGEON, pomme a manger.
PIGNÉ (bien, mal), bien ou mal ajusté, habillé.
PIGNER, peigner.
PIGNOCHE, cheville. B.-N.
PILAGE, brassage.
PILE (donner une), donner une rossée. B.-N. P.
PILER, brasser les pommes. B.-N.
PILER SUR, marcher sur. Ex.: Vous me pilez sur le pied. H.-N.
PILON. Voy. Grageux.
PIMPERNELLE, pimprenelle. P.
PINCHARD, pinson.
PINCHER, pincer.
PINCHES, PINCHETTES, pincettes.
PINGEON, pigeon. P.
PINGRE, avare. P.
PIONE, pivoine. P.
PIOS! PIOS! PIOS! cri pour appeler les porcs.
PINOS! PINOS! PINOS! cri pour appeler les dindons.
PIOT, PIOTE, enfant, petit, petite. P.
PIPET, fétu à l'aide duquel on aspire un liquide. B.-N.
PIPIE, pépie.
PIPIE (avoir la), avoir soif.
PIQUETS, mouillettes.
PIRE (aussi), aussi mauvais. B.-N.
PIRE (avoir du), être le plus faible dans une lutte.
PIS, puits où l'on puise de l'eau.
PIS, mamelle de vache, de cheval, etc. B.-N.
PISSON, urine.
PLACHE, place. P.
PLACHER, placer.
PLACHEUX, offrant des places où il n'y a rien. Ex.: Ce blé est placheux.
PLAIDEUX, plaideur. Ce mot est d'un usage fréquent dans le pays de Bray, comme dans le reste de la Normandie. Cependant nous n'en sommes plus au temps de Jacques de Camprond qui composa, en 1597, le Psautier du Plaideur, dédié au Parlement de Rouen. Un vrai Normand ne mourait pas en ce temps-là sans avoir eu un ou plusieurs procès, et le livre du curé d'Avranches était le Vade mecum de l'époque. Pour comprendre l'esprit processif de nos bons aïeux, il suffit de se rappeler le grand prochez meu par un nid de pie, sur lequel le Parlement de Normandie eut à se prononcer en 1629. Pendant que les avocats déployaient leur inépuisable faconde, les petits piards faisaient défaut aux parties et les mettaient d'accord, en abandonnant le nid. Aujourd'hui, on plaide moins souvent qu'autrefois; cependant on assure qu'on rencontre encore çà et là de vrais plaideux aussi familiarisés avec le pétitoire, le possessoire, le déclinatoire, le récursoire, etc., qu'un vieil huissier. C'est peut-être par allusion à cet esprit de chicane qu'on a dit que: en Normandie, si l'on jette un nouveau-né contre une glace, il trouvera moyen de s'y accrocher.
PLAISI (au), au revoir; au plaisir de vous revoir. P.
PLANCHE DU PIED, plante du pied. H.-N.
PLANCHÉ (lieu), planchéié.
PLANQUE, planche. P.
PLANQUETTE, planche placée sur un petit ruisseau pour servir de pont. P.
PLATÉE, ce que contient un plat.
PLATE-FORME, sablière. H.-N.
PLATINE, langue sans frein. Ex.: Quelle platine!
PLAUDE, BLAUDE, blouse. Il n'y a pas encore longtemps qu'on désignait sous le nom de plaude, une espèce de longue redingote en toile grise que portaient les vieillards peu aisés. Il doit exister beaucoup de rapport entre ce vêtement et le blialt du XIe siècle, dont il est question dans la chanson de Roland.
PLAUDER. Voy. Piaucer.
PLEIN (tout), beaucoup. Ex.: Il a tout plein de chagrin. P. B.-N.
PLEU-PLEU, pie-vert; ainsi nommé par onomatopée.
PLEUVER, pleuvoir.
PLEUVERE. V. Pleu-Pleu.
PLI, levée de cartes. P.
PLION, pièce de bois qui sert à maintenir le coutre d'une charrue dans la position nécessaire; on change le plion de côté, à chaque sillon. Ce mot est aussi très-usité dans le sens de ployon.
PLOTER (se), se jouer ou se battre à coups de pelotes de neige.
PLOUTRE, pêne d'une serrure.
PLOYON, bâton pliant qui sert pour les couvertures en paille. P. Voy. Plion.
PLUCOTER, se dit des volailles qui cherchent, qui épluchent les grains perdus devant les granges.
POUAC! pouah!
POCHER, espèce de jeu de pair ou non, où l'on gagne des noix et du pain d'épice aux fêtes de villages, surtout aux Choules.
POGNE (avoir une bonne), serrer fort avec la main; du latin pugnus, poing.
POGNIE, poignée.
POIGNÉE (dernière). A la fin de la moisson, on réserve une poignée de blé à laquelle on en ajoute une autre artistement tressée et un bouquet. Alors les moissonneurs vont inviter la maîtresse de la ferme à venir les aider à finir à blé; et, quand on est arrivé au lieu où la dernière poignée a été préparée, on danse une ronde et l'on vide une bouteille de gros cidre, en mangeant une galette. Ensuite, on présente une faucille enrubannée à la fermière, et, au moment où elle s'avance pour scier la riche poignée, les moissonneurs s'arment de fusils qu'ils avaient cachés sous les javelles, et une première décharge a lieu. Mais parfois la dernière poignée n'est pas facile à couper, et chacun dit son mot: Voilà du blé qui est bien dur.... La faucille ne coupe pas.... Madame ne sait pas son métier.... Le moidoux ne se ferait pas vite de ce pas-là.... Il y a du sorcier.... Allons, courage! Enfin, la maîtresse se redresse et paraît renoncer au succès, lorsqu'un vieux grognard s'avance: Pardon! la maîtresse; m'est avis qu'il a poussé là quelque chose depuis tantôt.... Et il retire une branche qu'il avait fourrée au milieu de la poignée de blé. On danse une nouvelle ronde; on vide une seconde bouteille; on fait encore une décharge, et l'on regagne la ferme, où un bon dîner est préparé, ainsi qu'une récompense pour les bonnes gens qui ont offert la dernière poigneé. Pendant le reste de la journée, les moissonneurs n'ont d'autre occupation que de tirer des coups de fusil, manger et surtout boire. Un jeune garçon, interrogé sur le plaisir qu'il avait eu dans une des circonstances que nous venons de décrire, répondit: On a eu du bon temps, mais on était crévé pour verser à boire.
POIRES DE TERRE, topinambours. H.-N.
POIRIONS, verrues.
POISON (vieille)! Terme injurieux.
POLON, Napoléon.
POLYTE, Hippolyte.
POMMAGE (bon, mauvais), bonne ou mauvaise nature de pommes dans un herbage. B.-N.
POMMEROLES, primevères. B.-N.
POMON, poumon. H.-N.
POMONIQUE, pulmonique.
PONCHET, coquelicot.
PONNU, pondu.
POPOT, POPOTE, petit garçon, petite fille, poupée.
POR, pour. P.
PORÉSINE, poix-résine.
PORETTE, jeunes poireaux à repiquer. H.-N.
PORIONS. Voy. Poirions. P.
PORQUER, qui garde les porcs.
PORTRAIT (tirer en), faire le portrait, peindre. H.-N.
PORSUIRE, poursuivre. P.
PORTE-COS, espèce de joug qui sert aux servantes de ferme a porter des seaux.
PORTEUX DE LETTRES, facteur rural de la poste. H.-N.
POT, ancienne mesure qui contient deux chopeines.
POT, pièce de charpente qui supporte les sommiers. H.-N.
POTAYE, potée.
POTICHE, cuisine de pauvres gens. H.-N.
POTIN, bavardage inutile.
POTINER, faire des remontrances à contre-temps.
POTINIER, POTINIÈRE, qui potine.
POTUIT, porte d'une cour, placée entre deux pôts et surmontée d'une petite couverture par laquelle on ne passe qu'à pied.
POU, pour.
POUANT, faiseur d'embarras. P. Malpropre.
POUCHE, petit sac.
POUCHINÉE, couvée d'une poule.
POUCHINIÈRE (la), les pléiades.
POUILLARD, vaurien. B.-N. Perdreau trop jeune pour être tué.
POULAIN. On nomme ainsi ce qui s'échappe d'un œuf cuit dans les cendres, quand la chaleur fait crever la coque.
POULE-D'INDE, dinde.
POULET-D'INDE, dindon.
POULIER, poulailler.
POULINÉE, fiente des poules. H.-N.
POULIOT, pièce de bois mobile placée à l'extrémité postérieure d'un chariot ou d'une charrette, sur laquelle s'enroule la liache.
POULOT, jeune enfant; de pullus. Dans le grec moderne, on emploie encore, dans la forme patronymique, l'expression poulo, quand on veut joindre le nom individuel du fils à celui du père. C'est comme mac, en Écosse; o, en Irlande; ap, dans le pays de Galles; fitz, son, en, en anglais; vitch, dans les langues russes; ez, en espagnol; oglou, en turc. etc. (Encyclopédie du XIXe siècle, vol. 33me, p. 230). B.-N. P.
POUQUE. Voy. Pouche.
POUQUETTE, poche, petite pouche.
POUQUETTE (faire), mettre en cachette des fruits ou autre chose à sa poche, quand on n'a plus faim.
POURCACHER, en parlant des animaux qui poursuivent les autres pour les empêcher de manger.
POURLÉQUER (se), se lécher les lèvres après avoir mangé quelque chose de bon. P.
POURPE (le), suette militaire.
POURVANE, ration d'avoine ou de son qu'on donne aux chevaux et aux vaches. H.-N.
POUSSE-POUSSE, jeu d'enfant. Les deux joueurs ont chacun une épingle qu'ils poussent l'une contre l'autre, jusqu'à ce que l'une des deux reste sur l'autre; alors celle du dessous devient la propriété du gagnant.
PRÊCHEUX, prédicateur. P.
PREMIER QUE (au), jusqu'à ce que.
PRÈS, près de, près du. Ex.: Il demeure près l'église, près le boulevart, etc.
PRESSEUX, pressoir; lieu où l'on pile et où l'on presse les pommes.
PRÈT (attraper son), lever un fardeau trop lourd et gagner une hernie. En parlant d'une fille de conduite équivoque, qui se trouve enceinte.
PRÈTE, prêtre.
PRÉTINTAILLES, petits grelots qu'on attache au collier des chevaux des rouliers et de ceux qui conduisent les diligences.
PRINS, PRINSE, pris, prise. P. On dit qu'une fille est prinse, quand elle est enceinte.
PRINSE, prise de tabac.
PRINSSEUX. Voy. Presseux.
PRIVÉ, lieu d'aisance.
PRIVÉ (animal), apprivoisé. P.
PTIOT. Voy. Piot. P.
PU, plus.
PUCHE, puce.
PUCHER, puiser. Ex.: Puchez de l'eau dans le seau. P.
PUCHOT, lieu où l'on puise de l'eau dans une mare.
PUCHOT, altise; espèce de caléoptère qui vit sur le colza et les pois, auxquels il cause un grand tort. H.-N.
PUFINE, excrément humain.
PUISSANT (homme), gros et gras. H.-N. P.
PURE, peur.
PURÉE (porter la), être grondé, pour un autre, sans l'avoir mérité.
PURER, presser dans ses mains un linge mouillé pour le faire égoutter; des groseilles pour en obtenir le jus. H.-N.
PURGE, purgation.
PUS, plus.
PUTEAU, mare qui reçoit l'égoût du fumier. On dit aussi putet.
PUTIER, homme débauché.
Q
Q'MENCHER, commencer.
Q'MIN, chemin. Le mot quemin était très-usité au moyen-âge.
Q'MINAYE, cheminée.
QUANTES (toutes fois et), quand on voudra. H.-N.
QUART-D'HEURE (pour le), pour le moment. H.-N.
QUARTE, quart du boisseau.
QUART-MOINS DE, quinze minutes avant l'heure. Ex.: Il est le quart-moins de dix heures, c'est-à-dire neuf heures quarante-cinq minutes. H.-N.
QUARTRON, le quart d'un cent, ou plutôt vingt-six, selon l'usage consacré. Pour les fruits, le quartron s'étend même jusqu'à trente-deux.
QUASIMENT, presque; du latin quasi. B.-N. P.
QUATE, quatre.
QUATRE FERS D'UN QUIEN (ne pas valoir les), ne valoir rien. Ex.: Il ne vaut pas les quatre fers d'un quien.
QUATRE-VINGT-DIX-NEUF COUPS (avoir fait les), avoir mené une vie aventureuse et déréglée.
QUÉ? qu'est-ce? Ex.: Qué quo dites?
QUENAILLE, canaille. H.-N. On emploie aussi cette expression en bonne part, en parlant aux enfants. Ex.: Embrasse-moi, quenaille.
QUÊNE, chêne. P.
QUENOT, petit chien.
QUÊNOT, petit chêne.
QUENOTTER, mettre bas; en parlant d'une chienne.
QUETOU, cochon.
QUETOUS! QUETOUS! QUETOUS! cri pour appeler les porcs. H.-N.
QUEUE DE LEU (à la), l'un derrière l'autre.
QUEUQUE, quelque.
QUEUQU'UN (un), quelqu'un.
QUÈVRE, chèvre.
QUÉVRON, chevron.
QUI, qu'il, qu'ils.
QUIACHE, excréments des oiseaux; scorie du charbon de terre.
QUIARD. Voy. Berneux.
QUIEN, chien.
QUIEN DE FEU, chenet.
QUIEN DE TERRE. Voyez Mans.
QUIEU? quel, quelle?
QUIOLE, diarrhée.
QUIOT, QUIOTE. Voy. Piot.
QUO, que vous. Ex.: Je crois quo mentez.
QUO. Employé dans les phrases interrogatives, pour suppléer à l'inversion. Ex.: Où quo z'allez? D'où quo venez? H.-N.
Q'VA, Q'VAS, cheval, chevaux.
Q'VEUX, cheveux.
Q'VILLE, cheville.
R
RABÊTIR, rendre stupide. P.
RABIENNER, réconcilier.
RABISTOQUER, raccommoder de vieux habits et de vieux meubles. P.
RACACHER, ramener les bestiaux à l'étable. P.
RACAILLE, mauvais bestiaux, mauvaises gens. Nous croyons voir un grand rapprochement entre ce mot et le terme de mépris raca, dont il est parlé dans l'Evangile, et qui était en usage du temps de J.-C. Le mot raca, ou plutôt reca, vient de l'hébreu RIK, et signifie à peu près: tête légère. Aussi le Sauveur déclare-t-il que celui qui adressera cette injure à son frère, sera seulement cité devant le conseil, tandis que celui qui lui dira: Vous êtes fou, méritera l'enfer.
RACCOLER, entraîner quelqu'un avec soi.
RACCROC (par), après coup.
RACHINNE, racine.
RACLÉE, volée de coups de bâton. P.
RACOIN, recoin.
RACCOURCHIR, rendre plus court.
RACCROCHER. Voy. Raccoler.
RACCROCHER (se), se dédommager d'une perte, en gagnant d'un autre côté.
RADOUBLER, revenir sur ses pas. B.-N.
RADRECHER, RADRESSER, recommencer, réussir dans une entreprise où l'on avait échoué d'abord. H.-N.
RAFISTOLER, raccommoder grossièrement. H.-N. P.
RAFOURÉE, portion de fourrages qu'on donne aux bestiaux pour un repas.
RAFOURER, donner à manger aux vaches et aux moutons dans l'étable. P.
RAFULER, coiffer. P. Donner un soufflet.
RAGACHE, qui parle sans cesse et veut toujours avoir raison. H.-N.
RAGUISER, aiguiser. P.
RAIE, sillon de charrue.
RAILE DU DOS, épine dorsale.
RAILER, rayer, faire des raies sur quelque chose.
RAILETTE, milieu des cheveux sépares en natte sur le front.
RAINCHÉE, rossée.
RAINE, grenouille; de rana. B.-N. P.
RAISONNER, répondre mal à une personne qui vous fait une remontrance ou vous reprend.
RAISONS (avoir des), être abondant en paroles. Avoir des altercations.
R'ALLER, aller de nouveau. H.-N. Je r'vais, je r'allais, j'ai r'été, je r'irai, etc.
RALLONGE, allonge.
RAMARRER, rejoindre par un nœud les deux bouts d'une corde.
RAMBOURG, très-grosse pomme à couteau. Ces pommes ont commencé à être connues à Rambures (Somme). Charles Etienne en a peut-être fait un éloge un peu exagéré dans son Seminarium.
RAMENDER, se vendre moins cher, aller mieux; en parlant d'un malade. B.-N.
RAMENDEVER, rappeler; même signification que le vieux verbe français ramentevoir.
RAMOUCHELER, mettre de nouveau en mouchet.
RAMOUDRE, ramoner. Aiguiser un tranchant.
RAMOULEUX, ramoneur. Émouleur.
RAMUCRIR, rendre mucre.
RAN, bélier, P. B.-N.
RANCER, avoir la respiration gênée et bruyante.
RANCANGNÉ; se dit d'une personne qui regarde en dessous et dont la figure n'a rien d'attrayant.
RANDIR, rôder, tourner autour. P.
RANDON, babil ennuyeux, revenant sans cesse sur le même sujet. H.-N.
RANDONNER, rôder, aller et venir dans un endroit. Bouillir trop longtemps. B.-N.
RANDONNAGE, action de randonner. P.
RANDOUILLER; en parlant d'un mets qui reste trop longtemps sur le feu.
RANQUEUX, animal de rebut, qui se devient mal.
RAPARILLER, rappareiller.
RAPENSER (se), se souvenir.
RAPIAMUS (faire), enlever tout; du latin rapere, enlever. P.
RAPINEUX, qui vit de rapines. P.
RAPOUSSER, rendre ce que l'on avait reçu.
RAPPORT A, à cause de. Le T ne se fait pas sentir. Ex.: Nous dinerons à deux heures rappor à vous. H.-N.
RAPSAUDER, dire des rapsodies. P.
RAPTI, tiges de colza, dont on a enlevé la graine.
RAS-DE-TERRE (à), à rez-terre.
RASEUX, rasoir.
RASIÈRE, demi-hectolitre; mesure pour les pommes et les grains. B.-N.
RASSIÈRE, rasseoir.
RASSIR, rasseoir. P.
RASSOTER, raffoler. P.
RATATINÉ (homme), gros et de petite taille.
RATATOUILLE, fricassée grossière. P.
RAT-BAILLOT, lérol.
RATELAGE, ce qu'on ramasse dans un champ ou une prairie, à l'aide d'un rateau, quand la récolte est recueillie.
RATELLE, grand rateau qui sert à recueillir les épis échappés aux moissonneurs.
RAT-LÉROT. Voyez Rat-Baillot.
RATIER, qui fait métier de détruire les rats.
RATIRER, attirer chez soi.
RATISER, attiser.
RATON. Voy. Coraprenant. M. l'abbé Corblet cite une étymologie bizarre de ce nom, extraite d'un manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal: «L'an 893, Dodilo, évêque, alla, accompagné des religieux de Saint-Vaast, jusqu'à Beauvais où avait été transporté le corps de Saint-Vaast, seize ans auparavant, pour le ravage des Normands, et fut rapporté à Arras par l'evêque, avec affluence de peuple, lequel montra grand signe d'allégresse et de dévotion, remerciant Dieu qui leur avait rendu ce précieux trésor sain et entier. Ce fut alors que le peuple, en réjouissance, inventa une espèce de pâte composée d'œufs, de lait et de pain dont ils se regalèrent, ce que depuis lors on a continué de faire tous les ans, le jour de la fête du saint, dans ladite abbaye et dans la plus grande partie du peuple, même jusqu'aujourd'hui, ce que l'on a nommé raton, parce que le peuple, allant au-devant du saint, s'écriait: le raton? le raton? voulant dire: l'a-t-on retrouvé?»
RATOURS, détours. P.
RATTRAPER (se). Voy. Se raccrocher. H.-N.
RATRUCHE, ratissoire.
RATRUCHER, ratisser.
RAVALEMENT, portion de muraille qui dépasse le plancher du grenier. H.-N.
RAVEINDRE, rejoindre. Retirer d'un trou, d'une rivière, d'un mauvais pas, etc. P.
RAVEUGLER TOUT, renverser tout, en cherchant dans une armoire ou ailleurs.
RAVIGOTER, restaurer, faire revivre.
RAVISER, apercevoir. P.
RAVISER (se), revenir sur une détermination. P.
RAVOIR, posséder une seconde fois. H.-N. P. Ex.: Je r'ai, je r'avais, j'ai r'u, je r'érai, etc.
RAYER (se), tracer des lignes au crayon sur le papier, pour les suivre en écrivant.
R'COMMANCHER, recommencer.
RECHEVEUX, grand cuvier qu'on place sous le canal de la faiselle, pour recevoir le cidre nouvellement brassé.
RE. Cette syllabe, au commencement des mots, se prononce ordinairement comme er. Ex.: Ervenir pour revenir, erpos pour repos. P.
RÉBABARATIF (air), air rébarbatif.
REBIFFER (se), se révolter contre. P.
REBLINDER, recommencer.
REBOUQUER, reculer, renoncer à; le plus souvent, ne plus pouvoir manger. H.-N. B.-N.
REBOURS (à la), à rebours.
REBOURS (cheval), cheval qu'on ne peut faire avancer, même à l'aide des coups de fouet les mieux appliqués.
REBOUTEUX, homme qui reboute les os fracturés et soigne les luxations. H.-N. P.
REBROQUER, réparer un mauvais vêtement ou une mauvaise couverture en paille. P.
RÉBROUER, renvoyer rudement. P.
REBULET, produit du blé qui tient le milieu entre la farine et le son.
REBUS (chemins), raffermis après la pluie.
RÉCART (mettre au), mettre au rebut.
RÉCAUFFER, réchauffer. P.
RECAUSER DE, reparler de. H.-N.
RÉCENT (homme), qui n'est pas ivre. P. H.-N.
RECHINCHER, revendeur.
RECHIPPER, pousser de nouveau en cépée. H.-N.
RÉCONFORTER, donner des forces, du courage.
RÉCOPILLE (tout). Voyez Craché (tout).
RECOUPES. Voy. Rebulet.
RÉCOQUILLER, rendre la santé.
RECOUVRIR LA SANTÉ, recouvrer.
RECTA, exactement. P.
RÉCURER, écurer. H.-N.
RÈDE, vite. P.
RÉDILLON, sentier escarpé. H.-N.
REFAIRE, attraper, tromper. P. B.-N.
RÉFORCHER, engager à manger. H.-N.
REFOUIR, fouir une seconde fois. P.
RÉGALER, payer la goutte. Ex.: Régalez-vous aujourd'hui?
REGARDANT (homme), parcimonieux. H.-N. P.
RÉGENCE, petit pain fait au levain de bière. H.-N.
REGLER, avoir la respiration gênée et faire du bruit en respirant.
RÉGLISSE (du), de la réglisse.
RÉGNON (dire son), en parlant du léger bruit produit par le chat avant de s'endormir.
REGOURER. Voy. Gourer.
RÉGUISER, aiguiser.
REIDERIE, engouement pour certaines choses. P.
REIDEUX, qui a des reideries. P.
REJOINDRE, se venger. Ex.: Tu m'as nui, mais je te rejoindrai. P.
RÉJOUI, gai. P.
RELANNER, rosser; signifie peut-être frapper avec une lanière.
RELEVÉE, après-midi. H.-N.
RELEVER, faire ses relevailles. P.
RELEVER UN ACTE, en prendre une expédition. B.-N.
RELICHÉE, rossée.
RELICHER, rosser.
RELIÉE, rossée.
RELIER, rosser.
RELIPPER, boire la part d'un autre.
RELUQUER, regarder longtemps ou plusieurs fois une personne avec inconvenance, ou un objet pour le voler.
REMBARER, riposter avec énergie. P.
REMBRAILER, donner suite à une fête, le lendemain ou le jour de l'octave; signifie peut-être remettre ses braies de fête.
REMBRAILER (se), remettre ses braies, ses pantalons.
REMETTEUX. V. Rebouteux.
RÉMINER, réfléchir, chercher dans son souvenir; du latin reminiscere.
REMIRER, regarder avec attention. P.
REMONTÉE, après-midi. P.
REMONTER, reprendre son travail après midi. P.
REMOTTER, former une motte de terre au pied de certaines plantes, telles que la pomme de terre.
RÉMOUDRE, aiguiser sur une meule.
REMPIÉTER, refaire le pied d'un bas. P.
REMPLUMER (se), se remettre bien dans ses affaires; regagner au jeu ce qu'on avait perdu. P.
REMUQUE (sentir le); se dit d'un vase ou d'un objet qui porte certaine odeur désagréable, semblable à ce qu'on appelle odeur de fût, de tonneau.
RENAFLER, respirer bruyamment par le nez; s'emploie surtout en parlant des chevaux qui sont effrayés.
RENALLER, (se), s'en aller de nouveau.
RENARÉ (être), trouvé plus rusé que soi.
RENCHARGER, recommander.
RENCHIN (faire un), faire un circuit et revenir à son point de départ.
RENELLE, ruelle d'un lit.
RENFILER, affiler. B.-N.
RENFOURRÉE. V. Rafourée.
RENFOURER. V. Rafourer.
RENFRAICHIR, rafraîchir. H.-N.
RAFRAICHISSEMENT, rafraichissement. H.-N.
RENGAINER SON COMPLIMENT, être obligé de renoncer à un projet, à un ouvrage qu'on allait entreprendre.
RENHAITER, exciter, encourager.
RENIFLER, aspirer par les narines; faire remonter l'humeur qui les remplît, pour éviter de se moucher. H.-N.
RENMESSER, faire dire une messe d'actions de grâces, le lendemain de son mariage.
RENOUVEAU (le), le printemps. P.
RENOUVIAU (au), au printemps.
RENTIQUÉES (avoir des), des répliques, des reparties.
RENVOIS (avoir des), avoir des rapports.
RÉPARER (se), en parlant du temps qui passe au beau après la pluie.
REPASSEUX, émouleur.
RÉPER, avoir des répets. P.
RÉPET, rot.
RÉPONNU, répondu. H.-N.
REPIMPÉ, qui a fait toilette.
RÉPRIMANDABLE, répréhensible.
RÊQUE, d'un goût apre.
RÊQUE (air), air revêche.
RÊQUER, abattre les dernières pommes d'un arbre.
RÊQUET, petite gaule qui sert à rêquer.
RÉQUILLONS, restes.
REQUINQUÉ, paré, en toilette.
REQUIR, requérir.
RESAQUER, tirer de nouveau une personne d'un mauvais pas, un objet du lieu où on l'avait mis.
RÉSIPÈLE, érysipèle.
RESPECT (sauf, sous votre). Formule fréquemment employée quand on parle des animaux ou de choses immondes à une personne au-dessus de soi. Ex.: Je viens de vendre des cochons, sauf votre respect. H.-N.
RESERRE, serre de jardin, lieu où l'on retire divers objets.
RESSOURDRE, réveiller, activer, relever; du latin resurgere. B.-N.
RESSUER, en parlant des murs quand ils se couvrent d'humidité.
RESSUYÉS (chemins). Voy. Rebus.
RESTER A, avoir son domicile. Ex.: Il reste à Paris.
RETAPÉ, en toilette. B.-N.
RETAPER (se), faire toilette. P.
RÉTOQUER (se), faire de nouveaux efforts pour soulever un poids. Se montrer rétoquet.
RÉTOQUET, petit homme qui parle beaucoup et n'aime céder à personne. P.
R'ÊTRE, être de nouveau. Ex.: Il r'est parti. H.-N.
RETRUC (avoir du), avoir plus d'un expédient à son service.
RÉTU, qui jouit d'une bonne santé.
REUE, roue. P.
REUE (faire l'), en parlant d'une vache, et surtout d'un taureau qui menace de ses cornes en mugissant.
REULIÈRE, ornière; trace profonde de la reue.
RÉUNIR A, avec, et. Le verbe RÉUNIR ne doit jamais être suivi de A ni de AVEC; ainsi il ne faut pas dire: réunir la prudence A la hardiesse, mais réunir la prudence ET la hardiesse.
REVENEZ-Y (goût de), mets ou boisson dont le goût flatte.
REVERTÉRIS (avoir un), changer de résolution.
REVOIN, regain.
RHABILLER, habiller de nouveau. Parler mal de quelqu'un. P. Piquer la meule d'un moulin.
RHEUME, rhume. On a passablement disserté sur l'étymologie de ce mot. M. Labourt le fait venir du celtique rum, qui signifie: réunion, agglomération en général, en ce sens que le rhume provient d'un amas, d'une aggrégation d'humeurs sur la poitrine. M. l'abbé Dartois repousse cette origine, parce qu'elle repose sur une étymologie philosophique peu en rapport avec l'habitude de procéder du peuple, qui juge ordinairement par la cause et les effets, et jamais d'une manière insaisissable aux sens. Pour le peuple, la rheume est un refroidissement; et c'est, en effet, par des mots qui ont cette signification que cette maladie est désignée en hollandais, en anglais, etc. Puis, l'espagnol, le portugais, le catalan, etc., ont une expression tout-à-fait en rapport avec le grec reûma. D'où le savant chanoine de Besançon conclut, avec M. A. de Poilly, que la racine de rheume vient du grec (Voir le Glossaire du patois picard, par M. l'abbé Corblet, p. 598 et suiv.). P.
RIBAMBELLE, multitude. H.-N.
RIBLE. Voy. Halitre.
RIDEAU. Voy. Condos.
RIDIAUX, rideaux.
RIFLE, morceau de bois qui se place au bout du hanse, et dont les faucheurs se servent pour aiguiser leur faux.
RIFLER, se servir du rifle. Effleurer.
RIGOLET, rigole.
RIGOLISSE, réglisse.
RIKIKI (un coup de), un verre de liqueur. P.
RIMÉE, gelée blanche; frimas. P.
RIMER, geler blanc.
RINCHÉE, volée de coups. P.
RINCHER LA LESSIVE, laver, aigayer le linge, avant de le tordre.
RINCHETTE, verre d'eau-de-vie qu'on prend après le café.
RINCHURETTE, verre d'eau-de-vie qui vient après la rinchette.
RINGOLISSE, réglisse. P.
RIO, petite raie, poisson.
RIO, petite rigole dans laquelle on plante des pois, des fèves, etc. P.
RIOCHER, rire en se moquant.
RIOCHEUX, qui rioche.
RIOTEUX, instrument de jardinage qui sert à faire des rios.
RIQUIQUI (famille de), composée d'un grand nombre de membres.
RISQUE-A-LA-RISQUE, à tout hasard. Au moment de dire la messe, un prêtre n'avait, pour lui répondre, qu'un enfant peu en mesure de le faire. Le prêtre commence: Introibo ad altare Dei. Pas de réponse! Il recommence: Introibo, etc.—Risque-à-la-risque, répond le serrant: ET CUM SPIRITU TUO.
RISQUEUX, douteux, périlleux.
RISQUIPÈTE (œufs à la), œufs à la coque, cuits dans les cendres, à la risque qu'ils pettent.
RITELET, roitelet.
ROBIN, taureau. H.-N. En Bourgogne, on donne ce nom aux béliers.
ROBINIÈRE (vache), qui tourmente les autres et est impropre à la reproduction.
ROGATONS (marchand de), qui vend des objets de peu de valeur, des jouets d'enfants. H.-N.
ROGNONNEMENT, action de rognonner.
ROGNONNER, murmurer entre ses dents. H.-N.
ROGUE, réunion des œufs du poisson.
ROGUE (poisson), poisson femelle qui n'a pas encore frayé. P.
ROMATIQUE, rhumatisme.—Qué qu'ch'est que c'te plante-là, demandait dernièrement un enfant au curé de sa paroisse, eu lui montrant une touffe d'hysope?—C'est une plante aromatique...—Une plante à romatiques? Ah! donnez-m'en unne branque pou papa qu'en souffre tant!
RONCHAILLES, lieu où il y a beaucoup de ronces.
RONCHES, ronces.
RONDINS, bois à brûler qui n'est pas encore fendu.
RONGE (revenir au), goût des aliments qui revient et se fait sentir d'une manière incommode après le repas.
ROQUES, mottes de terre qui se trouvent dans les terres labourées. P.
ROQUET, pomme à cidre tardive; bonne espèce.
ROS, roue.
ROS (faire la). Voy. Reue (faire la).
ROSETTE, rose. On rapporte qu'un congénère de ce mot, Roselle, a donné lieu à un des plus beaux vers de Malherbe, quand il adressa à un de ses amis, qui venait de perdre sa jeune fille, le quatrain suivant, que tout le monde connaît: