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L'avant-naissance de Claude Dolet

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CANTICQVE AVX DEESSES
DE SCAVOIR
Appellees les Neuf Muses.

LE ioyeulx fruict que donne mariage
Par ses esbatz, et par son doulx vsage,
I’ay ia receu : et pour plus d’aduantage,
C’est vng beau filz.
Pour vous seruir, Deesses, ie le feis :
A vous seruir il sera doncq prefis,
Et auecq moy (qui seulet ne suffis)
Vostre sera.
Phœbus le blond pour luy s’efforcera
De bien chanter. Pallas ne se taira :
Et vostre voix vng bruict au ciel faira
Oultre coustume.
Sus doncq, il fault que ce iour on consume
En ioye et chantz. Prenez en main la plume,
Filz d’Apollo. Que la fleur on escume
De poësie :
Pour celebrer en rithme bien choysie
Ce mien enfant. Muses par courtoisie
Sa couche soit mignonnement farcie
De fleurs plaisantes :
Comme sont fleurs qui croissent par les sentes
De Parnassus, et qui viennent aux entes
De voz iardins, et foretz abundantes
En tout bon fruict.
Faictes aussi que par vous il soit duict
Si saigement et apprins et conduict
Que par son art il vous donne deduict,
Grand deuenu.
Mais i’ay assés a vous propos tenu
De cest enfant : a tant par le menu
Veulx le plaisir, duquel suis detenu
Au long descrire.
Dieu Apollo vueille moy cy conduire
Et me prester vng peu de ton bien dire.
Si cest enfant par tes chantz fais reluire
Bien le rendra :
Quand peu a peu grand homme deuiendra :
Et ton honneur par son art maintiendra :
Lors congnoistras quel loz il t’aduiendra
Par son scauoir.
Croy, Apollo, que par luy doibz auoir
Autant d’honneur que par aultre poëte :
Et ne seras long temps sans le scauoir,
Si longue vie en santé Dieu luy preste.
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