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La Légende des siècles tome IV
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Écoute;—nous vivrons, nous saignerons, nous sommes
Faits pour souffrir parmi les femmes et les hommes;
Et nous apercevrons devant nos yeux, vois-tu,
Comme des monts, travail, honneur, devoir, vertu,
Et nous gravirons l’une après l’autre ces cimes;
Quand nous serons en bas, loin des sommets sublimes,
Nous dresserons nos fronts; mais, en haut, nos genoux
Ploieront; les passions viendront rugir en nous,
Et nous leur servirons d’antres et de repaires;
Nous pleurerons nos fils, nous pleurerons nos pères,
Nous verrons le cercueil germer dans le berceau;
Dans nos soifs, nous boirons à Dieu, comme au ruisseau;
Nous deviendrons, après nos deuils et nos attentes,
Des âmes sur le bord du tombeau palpitantes,
Car, pour l’homme ici-bas marqué d’un divin sceau,
Vivre, pleurer, souffrir, c’est devenir oiseau,
Et toutes les douleurs sont les plumes de l’aile;
Nous suivrons la puissance, au néant parallèle,
Ou, plus sages, l’amour qui fuit au fond des bois;
Nous aurons nos espoirs, nos terreurs, nos abois;
Nous nous emplirons d’ombre ou d’azur la prunelle...
Faits pour souffrir parmi les femmes et les hommes;
Et nous apercevrons devant nos yeux, vois-tu,
Comme des monts, travail, honneur, devoir, vertu,
Et nous gravirons l’une après l’autre ces cimes;
Quand nous serons en bas, loin des sommets sublimes,
Nous dresserons nos fronts; mais, en haut, nos genoux
Ploieront; les passions viendront rugir en nous,
Et nous leur servirons d’antres et de repaires;
Nous pleurerons nos fils, nous pleurerons nos pères,
Nous verrons le cercueil germer dans le berceau;
Dans nos soifs, nous boirons à Dieu, comme au ruisseau;
Nous deviendrons, après nos deuils et nos attentes,
Des âmes sur le bord du tombeau palpitantes,
Car, pour l’homme ici-bas marqué d’un divin sceau,
Vivre, pleurer, souffrir, c’est devenir oiseau,
Et toutes les douleurs sont les plumes de l’aile;
Nous suivrons la puissance, au néant parallèle,
Ou, plus sages, l’amour qui fuit au fond des bois;
Nous aurons nos espoirs, nos terreurs, nos abois;
Nous nous emplirons d’ombre ou d’azur la prunelle...
Et nous nous en irons vers l’étoile éternelle!
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