La rêverie esthétique; essai sur la psychologie du poète
[NOTES AU BAS DE LA PAGE]
1 Il est certaines opérations intellectuelles que l'on n'effectuera jamais en rêve, parce qu'elles impliqueraient un effort d'abstraction incompatible avec l'activité cérébrale dont nous disposons alors. Dans une enquête faite sur cette question: Avez-vous quelquefois rêvé mathématiques? on a reçu 27 réponses, toutes, sauf une, négatives. L'Intermédiaire des mathématiciens, t. IX, 1902, p. 339-340.
2 «Plus le sommeil est profond, plus les rêves concernent une partie antérieure de notre existence et sont loin de la réalité; au contraire, plus le sommeil est superficiel, plus les sensations journalières apparaissent et plus les rêves reflètent les préoccupations et les émotions de la veille.» Vaschide. Recherches expérimentales sur les rêves. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 17 juillet 1899.
3 C'est ce sentiment particulier que M. Braunschvig doit avoir en vue dans la définition qu'il donne du sentiment poétique: «Le sentiment poétique consiste dans l'impression que nous laissent des séries d'associations qui, s'éveillant dans notre esprit délivré de toute inquiétude pratique, y demeurent pour ainsi dire ouvertes.» Le sentiment du beau et le sentiment poétique. F. Alcan, 1904, p. 207.
4 La Beauté rationnelle. F. Alcan, 1904, deuxième partie, ch. II. III, IV.
5 C'est la qualité des images suggérées qui importe, non leur quantité. Si la poésie ne consistait que dans le pouvoir d'évoquer une série indéfinie de représentations quelconques, rien ne serait plus poétique que le mot et cetera.
6 Voir notamment les Rêveries du promeneur solitaire (au promenade) et la Lettre à M. de Malesherbes, 26 janvier 1762. Pour établir la balance du bonheur que peut nous apporter la rêverie, il faudrait montrer, chez J.-J. Rousseau même, la prostration qui suit ces élans de l'imagination. La rêverie, à ce degré, est une sorte d'ivresse qui se paie. Elle décolore la vie réelle et en éloigne. Elle n'augmente pas tant notre bonheur qu'elle ne le déplace, en le reportant tout entier dans notre vie d'imagination.
7 C'est à cette intervention des phosphènes dans la composition mentale que j'attribuerais en partie les visions lumineuses de l'Apocalypse, ou encore la description éblouissante que donne Dante de la Rosé mystique, à la fin de son poème. Gœthe avait la faculté de faire apparaître dans le champ rétinien, par un effort de vision mentale, des images colorées (sur les faits de ce genre, v. Helmholtz, Optique physiologique, 2e partie, § 17) Cette faculté a dû avoir une influence sur la genèse des images dans ses contes merveilleux: ainsi, dans le Nouveau Paris, ces trois pommes rouge, jaune et verte, transparentes comme des pierres précieuses, qui se changent en petites dames qui voltigent sur le bout de ses doigts; ainsi encore, dans les Entretiens d'émigrés allemands, le beau serpent vert qui avale de l'or et devient lumineux et transparent, ou qui se change en un pont d'émeraude, de chrysoprase et de chrysolithe. Voici une métamorphose caractéristique: «Son beau corps, à la forme élancée, s'était séparé en mille et mille brillantes pierreries; la vieille, en voulant prendre sa corbeille, l'avait heurté par mégarde, et l'on ne voyait plus rien de la forme du serpent, mais seulement un beau cercle de pierres étincelantes, semées sur le gazon.»
De telles images, quel que puisse être leur sens symbolique, ont été évidemment inspirées de ces phosphènes que la circulation du sang sur la rétine fait spontanément apparaître.
8 Histoire de ma vie, 3e partie, VIII.
9 N'est-ce pas ainsi que Renan a composé sa vie de Jésus?
10 A comparer, pour l'inconsistance et l'évanouissement progressif de l'idéal rêvé, ces vers de la Ctesse Mathieu de Noailles.
Le visage de ceux qu'on n'aime pas encor
Apparaît quelquefois aux
fenêtres des rêves
Et va s'illuminant sur de pâles décors
Dans un argentement de
lune qui se lève.
Ils ont des gestes lents, doux et silencieux,
Notre vie uniment vers
leur attente afflue:
Il semble que les corps s'unissent par les jeux
Et que les
âmes sont des pages qu'on a lues.
Ce sont des frôlements dont on ne peut guérir,
Où l'on se sent le cœur trop
las pour se défendre,
Où l'âme est triste ainsi qu'an moment de mourir;
Ce sont
des unions lamentables et tendres...
Et ceux-là resteront quand le rêve aura fui
Mystérieusement les élus du
mensonge,
Ceux à qui nous aurons, dans le secret des nuits,
Offert nos lèvres
d'ombre, ouvert nos bras de songe.
Le cœur innombrable.
On trouverait, dans ce même recueil poétique, de beaux exemples de la poésie des objets familiers, qui, pour les âmes prosaïques, restent vulgaires.
11 A signaler dans Chateaubriand cette épithète significative d'imaginaires, appliquée aux lointains. «L'arbre décrépit se rompt; il tombe. Les forêts mugissent; mille voix s'élèvent. Bientôt les, bruits s'affaiblissent; ils meurent dans des lointains presque imaginaires: le silence envahit de nouveau le désert.» Journal de voyage.
12 Contes du lundi, Le caravansérail.
13 V. Helmholtz, conférence sur l'optique et la peinture, annexée aux Principes scientifiques des Beaux-Arts, Bibliothèque scientifique internationale, F. Alcan, 5e éd., 1902.
14 Voir à ce sujet les amusantes boutades de Tolstoï (Qu'est-ce que l'art, trad. Halpérine-Kaminsky, Ollendorf 1898, p. 210 et suivantes).
15 Pensées, titre XX, p. 260. Cette remarque pourrait être étendue à toute représentation artistique. Non seulement la convention est permise dans l'art, mais elle y est obligatoire si l'on tient à produire un effet poétique. Il faut que l'on garde cette impression, que le tableau n'est qu'un tableau, que la statue n'est qu'une statue, et que tout cela est imaginaire.
16 V. Paul Roy, Enseignement rationnel de la musique, A.-H. Simon. Paris 1875, pp. 121 et 122.
17 Berlioz, Grand traité d'instrumentation et d'orchestration modernes, p. 138.
18 F.-A. Gevaert, Nouveau traité d'instrumentation, Lemerre 1885, p. 93.
19 Ibid., p. 210.
20 Wagner a observé sur lui-même ce procédé de composition. Au sujet du prélude instrumental qui accompagne l'apparition d'Elsa sur le balcon, au deuxième acte de Lohengrin, il écrit à son ami Uhlig: «Je me suis rendu compte en revoyant ce passage de la façon dont les thèmes se forment en moi: ils se rattachent toujours à une apparition plastique et se conforment au caractère de celle-ci.» Cité par Maurice Kufferath. Le Théâtre de R. Wagner. Lohengrin, Paris, Fischbacher, 1891, p. 134.
21 Vie et opinions de M. Frédéric-Thomas Graindorge, ch. XXIV.
22 André Chevrillon, Dans l'Inde. Hachette, 1891, p. 250.
23 On trouvera dans l'Esthétique d'Eugène Véron un intéressant plaidoyer en ce sens. Il loue la poésie d'avoir, seule de tous les arts, le privilège d'exprimer directement des pensées et de s'adresser sans intermédiaire à l'intelligence. «L'effort pour exprimer directement une pensée par la sculpture ou la peinture est presque fatalement condamné à l'insuccès. La fusion entre les deux éléments ne se fait pas ou se fait mal, et laisse l'impression d'une sorte de placage. La poésie se prête bien plus facilement au mélange de l'idée et du sentiment. Elle passe de l'un à l'autre sans effort et souvent tire de cette union d'admirables effets. Quand le poète joint aux facultés spéciales de l'artiste la hauteur et la générosité de la pensée, il nous paraît deux fois grand et l'œuvre gagne à cette impression un redoublement de puissance... Les idées, en somme, ont leur poésie comme les sentiments, et il n'y a pas de raison pour que l'art néglige cette source d'émotions.» L'Esthétique, Reinwald, 1878, p. 606.
24 Il est à remarquer que chez les philosophes la profondeur de la pensée n'exclut nullement l'imagination. Il y aurait une étude spéciale à faire de la poésie des philosophes. Quelques-uns ont eu une merveilleuse imagination; il y a peu de choses plus poétiques dans la littérature grecque que les mythes de Platon. Guyau, dans tous ses ouvrages, a fait une large place à la poésie (Voir par exemple, dans l'Irréligion de l'avenir, l'allégorie de la fiancée toujours déçue qui tous les matins revêt sa robe blanche, ou du voyageur épuisé de fièvre qui suit des yeux l'onduleuse caravane de ses frères en marche vers les pays inconnus; dans la Morale, sans obligation ni sanction, la page vraiment sublime qui dans les flots en mouvement nous montre le symbole du roulis éternel qui berce les êtres). Le style de H. Bergson est aussi très richement imagé.
25 Vers d'un philosophe. V. Alcan, 1896, derniers vers.
26 Th. Ribot a bien montré que l'imagination inventive doit toujours être stimulée par quelque émotion. «Toutes les formes de l'imagination créatrice impliquent des éléments affectifs. Toutes les dispositions affectives quelles qu'elles soient peuvent influer sur l'imagination créatrice.» Essai sur l'imagination créatrice. F. Alcan, 1900, p. 27 et 28.
27 Voir par exemple l'analyse que donne E. Poe de la genèse de son poème du Corbeau, ou les procédés de composition de Paul Hervieu (A. Binet, La création littéraire, Année psychologique, 1903).
28 Voici à ce sujet un certain nombre de témoignages: «La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées; je ne puis presque penser quand je suis en place; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit.» J.-J. Rousseau, Confessions, 1re partie, livre IX.
G. Tarde trouve, au cours d'une promenade, sa théorie de l'imitation (Cité par F. Paulhan, Psychologie de l'invention, p. 19. F. Alcan, 1901).
«La promenade facilite singulièrement le travail d'assimilation des matériaux intellectuels et leur mise en œuvre . . . J'avoue, pour mon compte, que toutes les idées neuves que j'ai eu le bonheur de découvrir me sont venues dans mes promenades.» J. Payot, L'éducation de la volonté. Alcan, 1894, p. 154 et 176.
«J'ai gardé de mon enfance le besoin de marcher rapidement lorsque je cherche à inventer quelque chose: c'est une façon de séquestrer mon esprit très facile à distraire.» F. de Curel (cité par A. Binet et J. Passy, Études de psychologie sur les auteurs dramatiques. Année psychologique, 1894, p. 187).
On pourrait multiplier à l'infini ces citations.
29 «Ce n'est pas tant par son jeu régulier, par un développement normal que l'intelligence invente, que par le profit qu'elle sait tirer de l'activité relativement libre et parfois capricieuse de ses éléments... L'idée directrice générale intervient pour choisir, pour accepter ou rejeter les éléments qui lui sont offerts, mais ces éléments ce n'est généralement pas elle qui les évoque. Ils sont en bien des cas le produit du jeu spontané, quoique surveillé, des idées et des images, de tous les petits systèmes qui vivent dans l'esprit... Si les éléments ne s'affranchissaient pas parfois quelque peu, s ils ne se livraient pas à leurs affinités propres en rompant les associations logiques habituelles, si la coordination de l'esprit était trop serrée et trop raide, trop uniformément persistante, l'invention serait beaucoup plus rare et resterait trop simple». F. Paulhan, Psychologie de l'invention, F. Alcan 1901, pp. 4, 43, 56.
Voir aussi dans le reste de l'ouvrage un grand nombre d'observations très intéressantes sur les procédés intimes de l'invention littéraire.
30 On trouvera cités des exemples intéressants de cette difficulté de la composition dans Le labeur de la prose, de G. Abel. Paris, Stock, 1902. Voir notamment le fac-similé d'une épreuve corrigée de Balzac.
31 De l'art et du beau. Garnier, 1872, p. 170.
32 Voir le développement de l'opinion contraire par Paul Janet, La psychologie dans les tragédies de Racine. Revue des Deux Mondes, 15 septembre 1875, p. 267.
33 Sur l'objectivation des personnages dramatiques, voir F. de Curel (Lettre citée par A. Binet, Année psychologique, 1894, p. 133.) Ces observations, faites sur lui-même par F. de Curel, témoignent d'une remarquable faculté d'introspection et sont de précieux documents psychologiques. A remarquer tout ce qui a trait à l'utilisation de la rêverie, comme procédé d'invention.
34 «Ce n'est pas à dire que les romanciers se mettent en scène dans leurs livres, mais, dans les personnages qu'ils nous présentent et dans la façon dont ils nous les présentent, si minutieusement observés qu'ils soient d'ailleurs, il y a toujours quelque chose de leur âme. Ils sont pour ainsi dire marqués du sceau de la personnalité de leur père spirituel». L. Prat, Le caractère empirique et la personne, F. Alcan, 1906, p. 152.
35 H. Helmholtz, Théorie physiologique de la musique, trad. Guéroult, Masson, 1868, p. 479.
36 V. par exemple les contes emboîtés l'un dans l'autre du Pantcha-Tantra et des Mille et une Nuits, les récits parasites qui se greffent sur le récit principal dans le Don Quichotte, les monumentales digressions de Notre-Dame de Paris et des Misérables.
37 La réflexion jouera un rôle important, qui n'a pas toujours été suffisamment étudié, dans la genèse des types romanesques ou dramatiques. Nous avons vu comment ils se développent dans l'esprit du poète, par la méthode d'inspiration. Mais d'où proviennent-ils? Il est assez rare qu'ils soient fournis directement par l'observation. Cela n'arrive guère que pour les personnages secondaires, épisodiques, que le poète fait intervenir dans son œuvre comme de simples figurants, pour faire nombre. Les personnages principaux sont presque toujours le produit d'une élaboration artistique, où la réflexion intervient. Ils sont inventés pour tenir un emploi, pour amener certaines situations, pour remplir un cadre déterminé d'avance. Celui-ci devra être l'Hypocrite (le Tartuffe de Molière, le Begears de Beaumarchais, le Sampson Brass de Dickens). Celui-là sera le Distrait, ou le Rêveur. Parfois l'auteur se proposera de représenter un type ethnique (l'Américain dans le Roi de la mer de Vogué, le Basque dans Ramuntcho, le Slave dans l'Aventure de Ladislas Bolscki) ou un type social (Balzac, Zola) ou encore un type professionnel (le clergé, dans Mon oncle Célestin ou dans Lucifer; la magistrature, dans La robe rouge, etc.). Dans toutes les œuvres à thèse (ainsi dans l'Etape de Bourget) les caractères sont composés précisément de manière à justifier les théories de l'auteur. Étant donné un type comique, le dramaturge aura soin dégrouper autour de lui les types accessoires qui en sont comme les variétés (v. des exemples significatifs de cette théorie dans l'Essai sur le rire de H. Bergson). Un procédé très usité est la création des types par contraste. Don Quichotte exige Sancho pour lui faire pendant. Etant donné le caractère d'Augustin de Chanteprie, dans le beau roman de la Maison du Péché de Marcelle Tinayre, il fallait que Fanny Manolé eût son âme tendre, aimante et païenne. La petite Dorrit de Dickens étant toute abnégation, il fallait que son père fût tout égoïsme. On peut remarquer que dans les comédies et les romans, le mari et la femme ont toujours des caractères opposés. Tous ces exemples achèvent de prouver que le personnage romanesque ou dramatique apparaît tout d'abord au poète comme une formule abstraite, comme une sorte d'être schématique, produit de la réflexion, qu'il complétera ensuite, et auquel il infusera la vie.
38 Le but que l'on se propose, en composant un plan, n'est pas le même, selon qu'il s'agit d'une œuvre didactique, ou d'une oeuvre d'imagination. Si l'on compose un livre de science, un livre d'histoire, c'est à fin de le rendre plus compréhensible et plus assimilable. Une œuvre d'imagination est surtout composée pour l'effet. Il résulte de cette différence dans la fin poursuivie des différences essentielles dans la forme du plan.
39 V. Sardou, en composant son scénario, évite avec soin de céder à sa verve. «Jusque-là, dit-il, j'ai écrit par raisonnement, j'ai fait des mathématiques et je me suis défendu contre l'entraînement de l'écriture. Je craindrais de mettre dans l'ébauche une certaine chaleur qui ne se trouverait plus dans l'exécution.» Année psychologique, 1894, p. 68.
40 Donnons, en quelques citations morcelées, un aperçu de sa théorie:
«Nous nous bornerons pour le moment à donner à la représentation simple, développable en images multiples, un nom qui la fasse reconnaître: nous dirons que c'est un schéma dynamique. Nous entendons par là que cette représentation contient moins les images elles-mêmes que l'indication des directions à suivre et des opérations à faire pour les reconstituer... L'effort de rappel consiste à convertir une représentation schématique, dont les cléments s'entre pénètrent, en une représentation imagée dont les parties se juxtaposent... L'effort intellectuel pour interpréter, comprendre, faire attention, est donc un mouvement du «schéma dynamique» dans la direction de l'image qui le développe... Le sentiment de l'effort d'intellection se produit toujours sur le trajet du schéma à l'image...
Travailler intellectuellement consiste à conduire une même représentation à travers des plans de conscience différents, dans une direction qui va de l'abstrait au concret, du schéma à l'image.»
H. Bergson, l'effort intellectuel. Revue philosophique, 1902, t. I, pp. 6, 11, 15, 16, 17.
41 On pourrait même avancer, contre l'opinion courante, que les poètes emploient assez rarement le style figuré; plus en effet les pensées à exprimer sont concrètes, moins il est nécessaire de les exprimer par symboles. On peut en faire l'expérience. On reconnaîtra que c'est dans les pages de la philosophie abstraite que pullulent les expressions métaphoriques: il est même parfois amusant de les réaliser en images. D'où vient cependant qu'étant en réalité plus métaphorique que les vers, la prose semble l'être moins? C'est que chez le prosateur l'image ne sert qu'à présenter l'idée et s'efface devant elle. La poésie se sert moins souvent de figures, mais donne aux images évoquées une intensité plus grande. La prose est donc faite d'images en voie de disparition, la poésie d'images en voie de développement.
42 «Il est probable que chacun de nous a sa manière de se représenter les idées abstraites, qui lui appartient en propre et n'appartient qu'à lui.» F. Paulhan, Revue philosophique, XXVII, p. 176.
43 Cité par A. Binet, Année psychologique, 1894, p. 100.
44 Ibid., p. 92.
45 V. à ce sujet des remarques originales, exposées en une terminologie un peu étrange, dans la Phonologie esthétique de la langue française, par J.-B. Blondel, Guillaumin, 1897.
46 Voir le remarquable chapitre qu'a consacré M. Guyau, dans ses Problèmes de l'esthétique contemporaine, à cette question des effets psychologiques du vers (livre III, derniers chapitres) Paris, Alcan, 1884.
47 Les problèmes de l'esthétique contemporaine, p. 240.
48 La genèse d'un poème, trad. Baudelaire.
49 Voir à ce sujet d'excellentes analyses de Raoul de la Grasserie, Des principes esthétiques de la versification française, Maisonneuve, 1900. C'est un des traités les plus complets qui aient été publiés sur ce sujet.
50 En réalité, le besoin d'une révolution ne se fait pas encore sentir. Il est probable que nous garderons notre système prosodique, sous la réserve de quelques remaniements de détail, tant que ne surviendra pas dans la langue, et surtout dans l'état social, une modification considérable, qui exigera des moyens d'expression nouveaux.