Le Mouvement littéraire Belge d'expression française depuis 1880
IV
LE THÉÂTRE
Le théâtre n'a pas séduit les écrivains belges, comme le roman ou la poésie; il favorise moins les descriptions. Se restreindre aux limites d'un sujet strict, faire oeuvre de psychologue et non de peintre, disséquer des sentiments, en surveiller les évolutions, les combiner entre eux, en un mot équilibrer une oeuvre d'imagination réfléchie et de calcul, même basée sur l'observation de la réalité, les eût contraints à composer singulièrement avec la franchise spontanée de leur nature. Bien peu y consentirent et nous ne remarquerons pas, cette fois, le groupement d'efforts, le faisceau d'activités qui créent, à proprement parler, un mouvement littéraire. De beaux talents se sont affirmés mais dans des genres trop contradictoires pour que nous puissions fixer le caractère général du théâtre belge.
Les aspirations de la «Jeune Belgique» se concrétisèrent d'abord en romans et en poèmes. Avant 1889, la nouvelle littérature ne compta pas, pour ainsi dire, d'oeuvres dramatiques; à cette époque van Lerberghe et Maeterlinck l'enrichirent de petites pièces. Mais, contrairement à ce qui s'était passé en d'autres domaines, elles ne devaient rien ni à la scène française ni même à la culture française. Les Flaireurs, La Princesse Maleine, L'Intruse révélaient le théâtre d'angoisse, apportant ainsi une conception neuve, mais nettement septentrionale, par son goût du symbole et du mystère.
À van Lerberghe revient l'honneur d'avoir créé ce théâtre d'angoisse. Les Flaireurs écrits en 1888, parurent dans La Wallonie en 1889, furent joués à Paris une première fois le 5 février 1892 au Théâtre d'Art sous la direction de Paul Fort, puis le 12 janvier 1896, à l'OEuvre, par les soins de Lugné-Poe. Une partie du public protesta contre ces trois courtes scènes que Francisque Sarcey qualifiait un peu durement de «prétentieux et macabre enfantillage[139]». On n'était pas habitué à voir présenter le problème de la mort sous une forme aussi sinistrement symbolique! Mais l'idée ne manque jamais de noblesse qui met aux prises l'âme humaine impuissante avec la Fatalité. Il est intéressant de lire, à cet égard, la lettre que Maeterlinck écrivit lors de la «première» des Flaireurs au Théâtre d'Art en 1892. Elle se trouvait insérée au programme en réponse à ceux qui accusaient van Lerberghe d'imiter Maeterlinck. La voici[140]:
Il importe d'éviter tout malentendu au sujet des Flaireurs de van Lerberghe, et d'assigner à l'initiateur et à celui qui n'a fait que suivre ses traces, leurs places respectives que des hasards aveugles auraient pu intervertir dans la pensée de plusieurs. Les Flaireurs parurent en janvier 1889; La Princesse Maleine fut publiée vers la fin du mois d'août de la même année et L'Intruse en janvier 1890. Je pense que ces simples dates suffiront à prouver tout ce qu'il faut prouver.
Les Flaireurs ne ressemblent pas à L'Intruse, mais L'Intruse ressemble aux Flaireurs et elle est fille de ceux-ci. Au reste, si le thème des deux drames est à peu près identique, on verra qu'il y a ici une puissance de symbolisation qu'on ne retrouve pas dans ma petite pièce, et je ne crois pas qu'un poète ait jamais plus souverainement obligé le monde extérieur à exprimer une idée qu'on n'y avait pas vue. Un étrange et grand rêveur a, pour la première fois, subitement et formidablement rendu visible le drame secret, unique, virtuel et abominable, que nous recélons tous depuis notre naissance, et avec tant de soins inutiles, au plus profond de notre corps. L'espace m'est trop strictement mesuré ici pour que je puisse parler comme il faudrait des trois sinistres émissaires de la mort, des trois coups sans écho qu'ils frappent à notre coeur; de l'inconcevable affolement de la nature humaine, qui jusqu'au dernier moment essaie d'apaiser l'invisible et de fermer la porte à la nuit sans étoiles et sans heures; et des admirables illusions de l'âme qui déjà n'a plus peur parce qu'elle est sur le point d'être seule, et qu'elle sait tout à son insu, et enfin de cette effrayante scène finale où la porte cède tout à coup à la pression de l'Éternité, et qui exprime si incomparablement la suprême mêlée de la vie et de la mort, la fuite illimitée de l'âme, la chute de l'espoir et l'invasion des ténèbres sans fin…
Je suis profondément heureux,—car quelle amitié n'est plus noble, plus précieuse et meilleure que toute littérature?—d'avoir eu l'occasion d'affirmer une fois de plus tout ceci, et de rendre cet hommage que je devais entre tant d'autres, à une âme qui fut toujours la soeur aînée, l'éducatrice et la bonne protectrice de la mienne. Il m'a fallu le faire à son insu.
MAURICE MAETERLINCK.
Cette lettre est également flatteuse pour celui qui la rédigea et pour celui dont elle célèbre la louange. Mais l'amitié n'incline-t-elle pas Maeterlinck à s'exagérer l'influence de van Lerberghe sur son oeuvre? Sans doute aurait-il, même sans Les Flaireurs, composé ses drames… D'ailleurs entre cette pièce et L'Intruse[141] si l'idée inspiratrice, celle de la mort, reste identique, de sérieuses différences d'exécution s'observent. Le symbole tient une place essentielle dans Les Flaireurs, insignifiante dans L'Intruse. Là, des événements soutiennent l'action: successivement frappent à la porte l'homme avec l'eau, l'homme avec le linge, l'homme avec le cercueil; ici, rien ne se passe: à côté de la chambre où la mère agonise, les enfants et le père échangent des propos d'une parfaite banalité et l'atmosphère si impressionnante doit infiniment moins à la forme plastique du drame qu'à la vie intérieure des personnages.
Ils font frissonner d'effroi, les drames de Maeterlinck…[142] Paysages irréels, demeures fantastiques, situations invraisemblables, petits êtres aux attitudes étranges, aux gestes inachevés, aux propos hallucinés qui, toujours, ont peur… Qu'arrivera-t-il?… Nous pressentons constamment un malheur prochain, nous vivons en état d'épouvante…
Toutefois, cette épouvante provient aussi de notre certitude inconsciente qu'une force dissimulée mais inéluctable se manifestera, le moment venu, pour broyer les fragiles héros de la tragédie: la mort habite le théâtre de Maeterlinck, y règne en despote. C'est elle, le personnage principal; où ne la trouve-t-on? Souvenez-vous de La Princesse Maleine, de L'Intruse, des Aveugles[143]. Souvenez-vous de Pelléas et Mélisande[144] et d'Alladines et Palomides et d'Intérieur[145] et de La Mort de Tintagiles et d'Aglavaine et Sélysette. Parfois, dans Pelléas et Mélisande ou Aglavaine et Sélysette, nous espérons la voir, enfin, céder à l'amour, mais elle reprend bientôt ses droits d'autant plus durement qu'elle eut l'air, un instant, de les abandonner.
Maintes fois, l'histoire du théâtre offrit le spectacle de la mort impitoyable. Les tragiques grecs, par exemple, mettent en scène une Fatalité également tyrannique. Tout de même, elle ne trouble pas tant… En effet, chez Eschyle ou Sophocle, la lutte entre l'[Grec: Anagkê] et les hommes semble plus équilibrée: les victimes résistent et se défendent, elles donnent l'impression, sinon d'une force, au moins d'une énergie. Oreste, Ajax s'insurgent contre leur destin, les personnages de Maeterlinck le subissent. Et comment ne le subiraient-ils point eux, si frêles, si délicats, sans volonté, sans direction; égarés, dirait-on, dans un monde imaginaire; dont les sensations vagues se formulent mal, mais fuient spontanément de leur organisme débile! Les pauvres marionnettes, effarouchées, inquiètes et gauches, les pauvres et tendres marionnettes, touchantes infiniment dans leur candeur timorée! Elles ressuscitent, par leurs poses, les grâces innocentes des primitifs; nous connaissions Pelléas, Mélisande, Alladines, Palomides: van Eyck, jadis, peignit leurs figures douces et sur les toiles de Sandro Botticelli vacillaient déjà leurs silhouettes timides. Inoffensives victimes, la Fatalité les écrase: devinent-elles plus la cause de leur mort qu'elles ne se doutaient de leur raison de vivre?…
Le tragique ne résulte pas exclusivement dans le théâtre de Maeterlinck de cet acharnement du destin sur d'impuissantes proies. Souvent,—songez à La Princesse Maleine, à L'Intruse, à Intérieur,—il naît de ce que nous, spectateurs ou lecteurs (je reproduis ici les expressions de Jules Lemaître), «savons qu'il est arrivé malheur à l'un des personnages et que celui-ci l'ignore et que nous attendons qu'il le sache»[146]. Intérieur me paraît, en ce sens, un pur chef-d'oeuvre. Au fond d'un jardin, une maison; dans la chambre du rez-de-chaussée la famille groupée autour de la lampe, le père, la mère, deux filles. Un vieillard et un étranger s'avancent dans le jardin, ils se dissimulent, causent à voix basse, ils sont inquiets. Ils ne quittent pas des yeux la famille qui veille, tremblent si les jeunes filles s'approchent de la fenêtre, si le père remue… Ils hésitent à entrer, ils n'osent pas… La jeune fille dont ils parlent avec émotion était leur fille, à ces parents si paisibles, là, sous la lampe! C'est qu'ils ne l'attendent que le lendemain et ne s'inquiètent point… Comment leur faire connaître la catastrophe, leur apprendre que leur fille s'est noyée?… Le vieillard veut entrer, il n'en trouve pas la force; et pourtant, dans un instant peut-être, des paysans arriveront avec l'enfant morte… Mais non, on ne saurait dire une si affreuse chose à des êtres pleins de confiance, qui n'appréhendent rien! Ils ont pris tant de précautions, ils ont mis aux fenêtres des barreaux de fer, consolidé les murs, verrouillé les trois portes de chêne, ils ont prévu tout ce qu'on peut prévoir. Seulement, ils ne se doutent pas que la Fatalité les a marqués; ils se croient invulnérables derrière leurs murs et déjà la mort est chez eux… La scène cruelle! Nous, nous savons quel terrible malheur s'abat sur cette famille, mais elle, demeure insouciante, heureuse… On entend approcher les paysans; si ce vieillard tarde à entrer, ils révèleront aux parents leur deuil… Alors, le vieillard se décide, il frappe à la porte… Émoi dans la maison; le père ouvre, le vieillard pénètre, s'assied… Il n'a pas parlé encore… Soudain, la mère tressaille, se dresse, l'interroge… Il balbutie… Tous, debout, le dévisagent avec anxiété… Il incline la tête…
Rarement un tragique si intense fut obtenu par des moyens si simples.
Pour s'assimiler toute la pensée de Maeterlinck, il convient d'apercevoir la vie même à travers ses drames.
Il n'est pas déraisonnable, écrit-il[147], d'envisager ainsi notre existence. C'est, de compte fait, pour l'instant, et malgré tous les efforts de nos volontés, le fond de notre vérité humaine. Longtemps encore, à moins qu'une découverte décisive de la science n'atteigne le secret de la nature, à moins qu'une révélation venue d'un autre monde, par exemple une communication avec une planète plus ancienne et plus savante que la nôtre, ne nous apprenne enfin l'origine et le but de la vie, longtemps encore, toujours peut-être, nous ne serons que de précaires et fortuites lueurs, abandonnées sans dessein appréciable à tous les souffles d'une nuit indifférente.
Les bonshommes falots du drame symbolisent l'humanité. «Ils sont réels à force d'irréalité[148].» En eux, nous nous reconnaissons. L'inconscience fréquente de nos résolutions et de nos actes, nos maladresses, nos incohérences, nos désarrois, nos terreurs devant ce que l'existence nous laisse découvrir d'incompris et d'inexplicable, notre affolement au moindre accident par quoi, brusquement, s'effondrent les espérances de tant d'années et ce vertige dont la plupart demeurent étourdis comme si le fil d'une puissance occulte les balançait sans cesse dans le vide, voilà ce qu'expriment prodigieusement les personnages de Maeterlinck. Contre la mort, notre volonté se brisera nécessairement. Le destin se joue de nous non moins que de la Princesse Maleine ou de Pelléas; malgré la rage avec laquelle nous nous cramponnons, il nous entraînera. La scène déchirante de la porte dans La Mort de Tintagiles illustre atrocement cette idée. À nous non plus, la porte ne cédera point. Nous sommes autant de Tintagiles!
Telle est la philosophie des drames de Maeterlinck, philosophie désespérante qui nie la vertu de l'effort et encourage à la passivité lâche. L'auteur de La Sagesse et la Destinée saura s'en libérer.
Les autres pièces de Maeterlinck n'ont déjà plus ce caractère démoralisant. Aussi bien se rapprochent-elles de la tradition française, Monna Vanna surtout, par le développement plus limpide de l'action, par la forme plus classique. Monna Vanna[149] rappelle un bon drame romantique. La prose, harmonieusement rythmée, donne la sensation du vers. Au reste, les alexandrins y abondent.
Ils ne se comptent pas en moins grand nombre dans Joyzelle[150], allégorie très poétique, où réapparaissent certaines inquiétudes relatives aux forces inconnues qui pèsent sur notre vie.
L'Oiseau bleu[151], réédite sous une luxueuse et attrayante féerie cette constatation banale que l'homme s'évertue à chercher très loin le bonheur si voisin de lui.
Nous devons, enfin, à Maeterlinck une remarquable traduction de Macbeth. Nul, mieux que l'auteur de La Princesse Maleine, n'était qualifié pour pénétrer intimement le chef-d'oeuvre de Shakespeare et le rendre avec un sens aussi aigu de l'intérêt dramatique.
Quoi que valent ces différentes oeuvres, on accordera toujours plus d'importance aux petits drames du début. Maeterlinck leur dut sa réputation. Après La Princesse Maleine, un article enthousiaste d'Octave Mirbeau le rendit tout à coup célèbre en France. C'est en effet dans cette partie, la plus considérable, de son théâtre qu'il affirme une originalité. Maeterlinck a doté la littérature française d'éléments qu'elle ne possédait pas encore, Il nous a obligés à considérer, à apprécier, à admirer ces scènes, issues de l'esprit mystique et compliqué d'un Flamand, qui, par leurs ténébreux symboles, heurtaient nos traditions. Nous sommes allés à lui avant qu'il ne vienne à nous.
Pour en terminer avec le théâtre d'angoisse, signalons encore Le Sculpteur de Masques, qu'un jeune auteur de talent, Fernand Crommelynck, fit représenter au Gymnase, en 1911. Je verrais volontiers Le Sculpteur de Masques sur l'un des volets du triptyque dont Les Flaireurs décoreraient l'autre, l'oeuvre de Maeterlinck occupant le panneau central.
* * * * *
En Verhaeren, l'homme de théâtre cède au poète. Des quatre pièces qu'il écrivit, trois s'adaptent médiocrement à la scène dont les combinaisons et les exigences tracassières répugnent à ses élans fougueux. Incapable de s'assouplir aux nécessités du «métier» ou de ruser avec elles, Verhaeren les néglige et passe outre. Ses drames sont des compositions lyriques enflammées qui, sans inconvénient, prendraient place dans l'étude de l'oeuvre générale, s'il ne les avait catalogués sous une autre étiquette. Peut-être, espérait-il, en leur imposant un décor et une forme dialoguée, accorder plus de relief aux sentiments qu'il chante sans sacrifier jamais aux goûts du public… Ainsi s'explique la rareté de représentations auxquelles peut seulement s'intéresser un nombre restreint d'initiés et d'artistes.
Les Aubes[152], Le Cloître[153], Philippe II[154], Hélène de Sparte[155] n'ont de commun qu'un enthousiasme magnifique. D'autre part (et c'est là une heureuse réminiscence shakespearienne), sauf dans Hélène de Sparte, les vers alternent avec la prose. Toute pensée calme ou d'un caractère purement pratique se traduit en prose; dès que l'âme s'émeut, elle s'exprime en vers: la transition de l'une aux autres s'opère sans le moindre heurt et comme naturellement.
J'aime peu Les Aubes et Philippe II qui n'ajoutent rien à la gloire de Verhaeren, mais Le Cloître et Hélène de Sparte méritent une belle destinée.
Les Aubes, d'une réalisation scénique impossible, rappellent extrêmement Les Villes tentaculaires et Les Campagnes hallucinées.
Philippe II est une tragédie romantique où s'opposent, en Philippe et en Carlos, le caractère fermé, sournois, cruel de l'Espagnol, la nature exubérante et généreuse du Flamand. On y rencontre de bonnes scènes. Nationale, car elle flétrit l'oppresseur d'autrefois, cette pièce jouira toujours, malgré son manque d'ampleur, d'une certaine popularité en Belgique.
Autrement émouvant, Le Cloître! Le poète reprend un sujet qui, jadis, avait déjà tenté son inspiration. En ces moines retirés de la vie, toutes les passions des hommes ordinaires s'agitent; et l'orgueil et l'ambition et l'envie et la méchanceté et la flatterie. Le Cloître est une minuscule humanité en marge de la grande, composée, comme elle, de puissants et de faibles, avec, comme en elle, plus de tares que de vertus. Dom Balthazar, un moine de vieille famille noble, auquel le prieur songe à confier sa succession, quitta le monde, voilà dix ans, après avoir assassiné son père; un innocent expia à sa place. Le prieur n'ignore rien: les pénitences et les jeûnes n'ont-ils pas purifié dom Balthazar depuis longtemps? Mais le remords ronge Balthazar; l'absolution du prieur ne lui suffit plus; il éprouve le besoin d'un aveu, de révéler le crime aux moines assemblés[156]: devant tout le Cloître, Balthazar s'humilie et crie son odieux forfait. Les moines le savent, c'est peu; sa fièvre de confession s'échauffe au point qu'il ne peut plus le cacher au monde; en présence des fidèles venus à l'office, il délivre sa conscience et le hurle. Alors, les moines, brutalement l'expulsent. L'intérêt du Cloître réside dans l'exaltation, en bonds progressifs, du moine Balthazar. D'abord provoquée par un sentiment de justice, son humiliation lui procure bientôt une sorte de volupté; au dernier acte, dans sa folle douleur, il puise une folle jouissance: sa confession devient une orgie.
Je suis le loup qui vint flairer et qui vint boire
Horriblement, le sang de Dieu, dans le ciboire.
Je me jette moi-même au ban de l'Univers;
Je veux qu'on me crache à la face;
Qu'on me coupe ces mains qui ont tué;
Qu'on m'arrache ce manteau blanc prostitué;
Qu'on appelle, qu'on ameute la populace.
Je m'offre aux poings qui frapperont
Et aux pierres qui blesseront
De leur rage, mon front[157].
Le Cloître, nous l'avons dit, est une humanité réduite; elle a sa morale à elle, sa justice à elle. Puisque Balthazar fut absous par le Cloître, il recommence une vie pure; son crime, on l'oublie; ce qu'on ne lui pardonne point, c'est de le livrer à ceux du dehors, de leur abandonner un tel secret, c'est de rompre
La règle sainte et le claustral esprit,
c'est de substituer à l'autorité du prieur celle de la société, au jugement des moines, celui des hommes. Balthazar commet une scandaleuse profanation en établissant un contact entre la demeure où, dans l'intérêt supérieur de la religion, il faut que les consciences étouffent, et le monde sans contrainte. Balthazar est rejeté avec horreur pour avoir attenté à la vie une et indivisible du Cloître.
Hélène de Sparte, pièce beaucoup plus équilibrée, écrite en alexandrins, d'une langue riche et soignée, d'une excellente facture latine, est à l'oeuvre dramatique de Verhaeren ce que sont les Rythmes souverains à l'oeuvre poétique. Je la qualifierais de tragédie classique, n'était le caractère profondément païen du dernier acte. Et là n'apparaît point la moindre originalité d'Hélène de Sparte…
Aussi bien, nous n'étions guère habitués à voir représenter une Hélène déjà vieillie, revenant à Sparte, lassée des aventures, avec la ferme résolution de vivre auprès de Ménélas en épouse fidèle.
Oh le déclin du corps, les angoisses mordantes!
Mes yeux n'ont que trop vu se coucher de soleils!
Mais aujourd'hui, je te reviens, l'âme meilleure,
Sachant quel bonheur sûr mon coeur a négligé,
En arrachant sa vie aux soins de ta demeure;
Je t'apporte mon être étrangement changé
Et pour vivre avec toi, une femme nouvelle[158].
Mais la Fatalité s'acharne sur Hélène. Elle est condamnée à inspirer, sans répit, des passions funestes. Son propre frère, Castor, l'aime âprement; Électre, son ennemie, convoite sa chair et l'implore. Elle n'entend, ne voit, ne sent autour d'elle que le désir. À Pollux, elle ose confier ses appréhensions:
Comprenez-vous, Pollux, ma détresse et ma crainte
Et sous quel faix je vais rentrer en ma maison;
Ô vous, l'aîné des miens, dont les conseils sans feinte
Affermissaient jadis ma naissante raison,
Des yeux fixés sur moi tout à coup me convoitent,
La bouche qui m'approche est brûlante soudain,
La main que l'on me tend est attirante et moite
Et l'on dirait que les lèvres du vent ont faim,
En descendant, le soir, sur ma gorge qu'il frôle.
Quand la foule m'entoure ou me suit pas à pas,
Je n'ose prononcer les plus simples paroles
De peur qu'un sourd désir n'y réponde tout bas[159].
Par jalousie, Castor tue Ménélas; à son tour, il succombe sous les coups d'Électre. Encore une fois, malgré elle, Hélène déchaîne des luttes sanguinaires, des désastres, des ruines. Alors, le découragement, le dégoût l'envahissent au point qu'elle refuse de rester sur le trône aux côtés de son frère.
POLLUX
La terre entière exulte et baise tes pieds nus
Avec la bouche en feu de ses foules ardentes;
Laisse apaiser enfin tes angoisses grondantes,
Renais: l'heure est unique et je me sens au coeur
Tant de force assurée et de pouvoir vainqueur
Qu'il n'est rien pour nous deux, au monde, que je craigne,
Je tiens le sort en main: je suis maître et je règne!
HÉLÈNE
Et que m'importe, à moi, que tu règnes ou non
Sur ce pays funeste et désormais sans nom
Dont les eaux des torrents et les eaux des abîmes
En vain déborderaient pour effacer ses crimes.
Ma volonté est morte et ne tend plus à rien.
Ton insolent bonheur me fait haïr le bien;
Tout mon être est brisé jusqu'au fond de mon âme,
Il n'est plus un orgueil, il n'est plus une flamme
Dans mon sein dévasté ni dans mes yeux déserts[160].
Hélène, écoeurée de la vie, va disparaître, mais à cette heure suprême encore, elle demeure la proie de l'amour. Voici que des satyres sortent des bois, des naïades émergent des rivières, des bacchantes en feu dévalent les pentes des monts… Les arbres, les fleurs, les eaux, les vents, et jusqu'aux cailloux des routes l'invitent et la tentent… La nature entière frémit, s'exalte, a soif de la malheureuse Hélène que l'angoisse étreint:
Je veux mourir, mourir, mourir et disparaître!
Où désormais marcher, où désormais dormir,
Où respirer encor sans que souffre mon être
Et qu'il sente soudain toute sa chair frémir!
Retirez-vous de moi, brises, souffles, haleines,
Lèvres fraîches des eaux, feuilles des bois mouvants,
Aubes, midis et soirs, et toi, lumière[161].
Affolée par les appels des satyres, des naïades et des bacchantes,
Hélène invoque Zeus et meurt dans une fantastique apothéose.
Cette fin brille d'une rare splendeur. Il fallait un poète et un poète tel que Verhaeren, pour imaginer un dénouement aussi imprévu et accorder le plus large paganisme au plus torride lyrisme! D'ailleurs, toute la tragédie ne brûle-t-elle pas d'un feu farouche? J'admire comme Verhaeren sut créer aussitôt, et maintenir constamment, cette atmosphère de passion fauve, criminelle, inéluctable qui, embrassant les quatre actes, excuse les situations les plus osées. J'admire comme, avec si peu d'événements sur la scène, il parvint à donner, presque sans accalmie, la sensation poignante d'une vie violente et totale. Couler la conception panthéiste des anciens en un moule aux mesures harmonieuses et françaises, sans sacrifier son inspiration haletante de Flamand, voilà quelle tentative audacieuse Verhaeren réalise. Il ne renie pas son tempérament, mais rend à la culture latine l'hommage le plus neuf, le plus magnifique.
* * * * *
Parmi les rares dramaturges belges préoccupés des conflits de la famille et de la société, Gustave Van Zype s'inscrit en tête. Le succès de son oeuvre ne fut pas toujours proportionné à sa valeur. Les questions qui le sollicitent paraissent ingrates au public. Mais des pièces telles que Le Patrimoine, Tes Père et Mère, La Souveraine, les Étapes, Le Gouffre, Les Liens ont une beauté tragique un peu rude et une grande noblesse: van Zype est le de Curel des Belges. Dans Les Liens, le savant Granval, descendant de fous et d'alcooliques, croit avoir échappé à sa terrible hérédité, quand des troubles cérébraux lui révèlent le sort fatal dont il est menacé. Malgré l'avis des médecins, il continue ses recherches scientifiques, dans l'intérêt de l'humanité. Mais il s'oppose au mariage de son fils, puisque, selon toute vraisemblance, le même mal le frappera un jour. Alors la femme de Granval, soucieuse avant tout du bonheur de son enfant, recourt à un stratagème atroce, fait croire à son mari que leur fils n'est pas de lui. L'intelligence du malheureux ne résiste pas à cette cruelle révélation.
Gustave van Zype s'exprime en une langue pure et élevée; il n'abandonne rien au hasard. C'est un écrivain probe qu'il faut estimer.
Henry Kistemaeckers exploite le même domaine que Gustave van Zype, mais se souciant beaucoup plus de rendre son art agréable, il le met à la portée de tous et le parisianise sans scrupule. Plusieurs pièces, vivantes et dramatiques, d'une observation perspicace, d'une allure brillante, La Blessure, La Rivale, plus encore L'Instinct, l'ont révélé à Paris où, récemment, La Flambée lui valut un bel et légitime succès. Une situation désespérément angoissante, qui se dénoue à force de sentiments nobles et beaux, le dévouement, le sacrifice, le culte de la patrie, la subordination des rancunes personnelles à l'intérêt général, tel apparaît, en raccourci le thème par quoi La Flambée exprimait puissamment les aspirations de tous les Français que le souvenir encore frais d'une offense dressait frémissants[162].
La comédie de moeurs, de moeurs légères, trouve en Francis de Croisset un bien aimable représentant. Le parisianisme ne lui suffisant plus, cet enfant de Bruxelles s'est plu, si j'ose dire, à se «boulevardiser». C'est indiquer assez qu'il préfère aux problèmes passionnants de l'âme, les grâces légères, les frivolités parfois scabreuses de la vie mondaine et demi-mondaine. Oh! ne croyez pas l'auteur de Le Bonheur Mesdames, de La Bonne Intention, de Chérubin, complètement inapte à émouvoir… Il prouve dans Le feu du voisin une jolie sensibilité, et, plus récemment, Le Coeur dispose semble marquer une évolution vers un genre peut-être moins superficiel. Mais les scènes de Francis de Croisset restent amusantes, ses dialogues pétillants de traits incisifs, mordants, cinglants, fouettés d'une verve railleuse et insolente sans méchanceté, dont le judicieux dosage produit cet esprit très spécial qui a cours entre la Madeleine et la Porte Saint-Denis.
Fritz Lutens, mort jeune il y a plusieurs années, s'était engagé dans la même voie. Ni Le Vertige, ni Les Petits Papiers ne permettaient toutefois d'espérer une oeuvre bien sérieuse d'un auteur trop inquiet d'effets ingénieux et du faux clinquant de la forme.
La collaboration d'Henri Liebrecht et de F. Charles Morisseaux produisit deux comédies, Miss Lili et L'Effrénée, l'une un peu superficielle, l'autre mieux étudiée, d'une psychologie plus fouillée. Henri Liebrecht signa seul plusieurs petits actes, L'Autre Moyen, L'École des Valets, La Main Gauche, alertes et amusants.
L'Écrivain public et Pierrot millionnaire de Félix Bodson divertissent agréablement.
Mais remercions surtout les déjà célèbres Frantz Fonson et Fernand Wicheler des si francs éclats de rire que nous devons à cette pièce réjouissante et pleine d'émotion, Le Mariage de Mlle Beulemans. Qualités et ridicules de la bourgeoisie belge y sont notés avec une indulgente ironie, un esprit du cru bruxellois le plus pur, moins mousseux sans doute que celui de Paris, mais délicat et savoureux. Voilà de bonne comédie.
* * * * *
Edmond Picard (nous le rencontrons pour la première fois, mais le retrouverons bientôt), examine dans son théâtre d'idée quelques-uns des secrets les plus troublants de la vie et de la mort. Sous une forme dédaigneuse de toutes les conventions dramatiques et assez déroutante souvent, la pensée ardente et originale de Picard se tourmente des problèmes de l'Au-delà et envisage la mort comme un soulagement à ces vains efforts que nous tentons ici-bas pour n'arriver qu'a une science fragile et incertaine.
Psukè, Le Juré, Jéricho, Ambidextre journaliste, Fatigue de vivre, La Joyeuse entrée de Charles le Téméraire reflètent diversement, en un style coloré et violent, toutes ces préoccupations philosophiques.
Nous en remarquons d'analogues, présentées sous une forme plutôt nébuleuse, dans les trois petits actes que Joseph Bossi intitule Adam.
Quant au doux Charles van Lerberghe, il confie son paganisme à une comédie satirique, Pan, où de réelles beautés voisinent avec des bouffonneries si grotesques, des inconvenances si folles qu'on ne reconnaît plus en cet étrange pamphlétaire le poète de La Chanson d'Ève.
Henri Maubel, le subtil romancier, poursuit, au théâtre, ses études raffinées de l'âme humaine. Maubel n'a cure de ces vibrations aisément perceptibles qui éclairent aussitôt les dispositions intérieures; il s'attache à saisir tout ce qui se dissimule au fond de notre conscience, d'imprécis, d'indéfinissable, de flou, il recherche ce «je ne sais quoi» qui, parfois, détermine plus sûrement nos résolutions que les raisons solides ou les sentiments avérés. Il ausculte l'âme, essaie d'y entendre chanter des notes; ce qu'il aime, c'est la musique de l'âme. Dans Étude de jeune fille, Les Racines, L'Eau et le Vin, point de personnages agités, point d'actions orageuses, mais des atmosphères qui enveloppent et laissent rêveurs. «Son art dramatique, écrit excellemment Henri Liebrecht d'Henri Maubel, atteint à l'extrême limite de l'art parlé. Au delà, pour atteindre plus avant encore dans le domaine mystérieux de la pensée pure, les mots devraient perdre leur sens précis et devenir des sons[163].»
D'autres écrivains, conteurs ou poètes pour la plupart, ont tenté, sans grand bonheur généralement, d'accorder aux nécessités de la scène leur goût pour l'analyse des sentiments. Dans Fany et Jacques le Fataliste de Louis Delattre, Hélène Pradier d'André Fontainas, Pierrot Narcisse d'Albert Giraud, Ce n'était qu'un rêve de Valère Gille, quelques scènes jolies ou passionnées ne font oublier ni les longueurs ni les gaucheries.
Les pièces de Paul Spaak recréent l'atmosphère saine et rafraîchissante des Voyages vers mon pays. L'auteur de Kaatje et de A Damme en Flandre sait maîtriser son émotion sans la restreindre; il garde une noble énergie dans les abandons les plus doux. Son oeuvre sent bon la vie simple, loyale, fervente. On y rencontre aussi de gracieux tableaux d'intérieur, et Liebrecht a pu fort justement comparer Kaatje à «un Terburg en rupture de cadre.»
Et ne serait-ce pas un petit Breughel en rupture de cadre que La Mort aux Berceaux d'Eugène Demolder?
Le Voile, qui ouvrit à Rodenbach les portes de la Comédie-Française, impose de nouveau l'affligeante atmosphère de Bruges-la-Morte…
* * * * *
Le drame historique tenta d'autres auteurs que Verhaeren, Iwan Gilkin, dans un Savonarole qui ne manque ni de puissance ni de beauté, dresse, de manière saisissante, la silhouette altière du moine fanatique. J'apprécie moins Les Étudiants Russes, étude consciencieuse mais froide de l'âme russe moderne et des tendances contradictoires qui s'y combattent.
Georges Eekhoud, après avoir traduit de l'anglais La Duchesse de Malfi de Webster, Édouard II de Marlowe, Philaster de Beaumont et Flechter, fait revivre Perkin Waarbeck l'aventurier flamand qui, au XVe siècle, prétendit au trône d'Angleterre, et, grâce à cette reconstitution, célèbre ardemment sa race.
En signalant encore un Rabelais du comte Albert du Bois, la pièce romantique de Félix Bodson, Antonio Perez, La Cluse de Georges Rens, Les Intellectuels, L'Oiseau mécanique, La Victoire d'Horace van Offel, quelques actes de F. Ch. Morisseaux, enfin les pièces extraites par Camille Lemonnier de ses romans, Un Mâle, Le Mort, Les Yeux qui ont vu, Edénie, et qui leur demeurent inférieures, sans doute aurons-nous esquissé un tableau à peu près complet de la littérature dramatique belge à la fin du XIXe siècle et au commencement du XXe.
V
LES ESSAIS—LA CRITIQUE—LE MOUVEMENT DES IDÉES
Le théâtre de Maeterlinck nous a montré un être désemparé en face de la Fatalité. Voici que nous le retrouvons en l'essayiste, mieux armé et fort d'une philosophie nouvelle. À vrai dire, Le Trésor des Humbles, ce premier ouvrage où se devinent des dispositions meilleures, parut la même année (1896), mais avant Aglavaine et Sélysette; aussi, dans ce petit drame la mort se heurte-t-elle à une résistance inconnue jusqu'alors et l'horizon se dégage-t-il légèrement. En 1898 fut publiée la Sagesse et la Destinée, puis La Vie des Abeilles (1901), Le Temple enseveli (1902), Le Double Jardin (1904) et L'Intelligence des Fleurs (1907).
Dans Le Trésor des Humbles, livre de miséricorde et d'amour, Maeterlinck cherche encore sa loi morale. À sa conception du monde se mêle toujours quelque effroi, mais il n'envisage plus la Fatalité comme une puissance extérieure inéluctable; le tragique vrai de la vie est le tragique quotidien, celui qu'aucun événement ne met en relief, celui que nous ne voyons et ne sentons pas, celui qui n'émane ni de nos actes, ni de nos gestes, ni de nos paroles.
Il arrive à tout homme dans la vie quotidienne d'avoir à dénouer par des paroles une situation très grave. Songez-y un instant. Est-ce toujours en ces moments, est-ce même d'ordinaire ce que vous dites ou ce qu'on vous répond qui importe le plus? Est-ce que d'autres forces, d'autres paroles qu'on n'entend pas ne sont pas mises en jeu qui déterminent l'événement?[164].
Puisque la Fatalité tragique couve dans les régions les plus intimes, les plus inconscientes de notre âme, nous devons nous orienter, pour lui résister, vers la vie profonde et la beauté intérieure:
Il faut que tout homme trouve pour lui-même une possibilité particulière de vie supérieure dans l'humble et inévitable réalité quotidienne. Il n'y a pas de but plus noble à notre vie[165].
Et encore:
Il n'y a rien au monde qui soit plus avide de beauté, il n'y a rien au monde qui s'embellisse plus aisément qu'une âme. Il n'y a rien au monde qui s'élève plus naturellement et s'ennoblisse plus promptement. Il n'y a rien au monde qui obéisse plus scrupuleusement aux ordres purs et nobles qu'on lui donne[16].
Pour tenir en échec la destinée, nous possédons la sagesse. Elle nous permet de réaliser une vie belle et claire. Notre bonheur est en nous. Des forces mystérieuses et formidables ont beau nous dominer, nous menacer, seuls succombent ceux qui veulent bien s'y abandonner, incapables de puiser dans leur âme la sagesse et l'énergie nécessaires:
Si vous vous défiez des tragédies imaginaires, pénétrez dans l'un ou l'autre des grands drames de l'histoire authentique; vous verrez que la destinée et l'homme y ont les mêmes rapports, les mêmes habitudes, les mêmes impatiences, les mêmes soumissions et les mêmes révoltes. Vous verrez que là aussi la partie la plus active de ce que nous nous plaisons à nommer «fatalité» est une force créée par les hommes. Elle est énorme, il est vrai, mais rarement irrésistible. Elle ne sort pas, à un moment donné, d'un abîme inexorable, inaccessible et insondable. Elle est formée de l'énergie, des désirs, des pensées, des souffrances, des passions de nos frères, et nous devrions connaître ces passions puisqu'elles sont pareilles aux nôtres. Même dans les moments les plus étranges, dans les malheurs les plus mystérieux et les plus imprévus, nous n'avons presque jamais à lutter contre un ennemi invisible ou totalement inconnu. N'étendons pas à plaisir le domaine de l'inéluctable. Les hommes vraiment forts n'ignorent point qu'ils ne connaissent pas toutes les forces qui s'opposent à leurs projets, mais ils combattent contre celles qu'ils connaissent aussi courageusement que s'il n'y en avait pas d'autres, et triomphent souvent. Nous aurons singulièrement affermi notre sécurité, notre paix et notre bonheur, le jour où notre ignorance et notre violence auront cessé d'appeler fatal tout ce que notre énergie et notre intelligence auraient dû appeler naturel et humain[167].
Ce n'est pas parce que nous ignorons la cause et la fin de notre vie, ce n'est pas parce que nos destinées nous échappent et que notre rôle dans le monde demeure inexpliqué qu'il nous faut renoncer à perfectionner notre existence et à l'embellir. La Vie des Abeilles prend, à cet égard, un sens symbolique lumineux. Savent-elles, les abeilles, dans quel but elles furent créées? Devinent-elles l'utilité de leur labeur tenace? Et pourtant elles travaillent inlassablement, comme si de leur fonction dépendait le mécanisme général du monde. Ainsi doivent agir les hommes. Pourquoi se laisseraient-ils hypnotiser par leur faiblesse et l'insignifiance de leur volonté vis-à-vis de l'organisme fantastique de l'Univers, puisqu'ils ont la faculté d'apprécier en leur fragile existence un phénomène assez riche pour se suffire à lui-même et satisfaire leur ardeur, car seul il relève de la réalité?
Oui, c'est une vérité, et, si l'on veut, c'est la plus vaste et la plus certaine des vérités, que notre vie n'est rien, que l'effort que nous faisons est dérisoire, que notre existence, que l'existence de notre planète n'est qu'un accident misérable dans l'histoire des mondes; mais c'est une vérité aussi que notre vie et que notre planète sont pour nous les phénomènes les plus importants, et même les seuls importants dans l'histoire des mondes. Laquelle est la plus vraie? La première détruit-elle nécessairement la seconde, et sans la seconde aurions-nous la force de formuler la première? L'une s'adresse à notre imagination et peut nous faire du bien dans son domaine, mais l'autre intéresse directement notre vie réelle. Il convient que chacune ait sa part. L'essentiel n'est pas de s'attacher à la vérité qui est peut-être la plus vraie au point de vue universel, mais à celle qui est certainement la plus vraie au point de vue humain. Nous ignorons le but de l'univers et si les destinées de notre espèce lui importent ou non; par conséquent, l'inutilité probable de notre vie ou de notre espèce est une vérité qui ne nous regarde qu'indirectement et qui reste pour nous en suspens. Au lieu que l'autre vérité, celle qui nous donne conscience de l'importance de notre vie, est sans doute plus étroite, mais nous touche actuellement, immédiatement et incontestablement[168].
Tout le chapitre du Temple enseveli, intitulé «L'Évolution du mystère» développe cette idée. Chapitre singulièrement suggestif! Je le tiens, avec celui sur «Le Tragique quotidien» dans Le Trésor des Humbles, pour l'expression la plus juste et la plus vive de la philosophie de Maeterlinck. On l'y voit reprendre, en termes à peu près identiques, certaines pages de la Préface à son Théâtre, en y intercalant telles réflexions qui permettent de mesurer le chemin parcouru. C'est ainsi qu'il parle (page 112) à propos de ses drames «des inquiétudes, d'ailleurs excusables,—mais qui ne sont plus suffisamment inévitables pour qu'on ait le droit de s'y complaire[169]—d'un esprit qui se laisse aller au mystère», et plus loin (page 114) toujours au sujet de ses drames: «Il n'est pas déraisonnable, mais il n'est pas salutaire d'envisager de cette façon la vie…»
Ah, certes, Maeterlinck n'a pas élucidé le mystère de la vie! Mais il s'est fait, comme on dit vulgairement, une raison. Au lieu de céder, vaincu d'avance, au destin déprimant, il croit à la force bienfaisante de l'âme, espère et lutte. Les deux livres qui suivent, Le Double Jardin et L'Intelligence des Fleurs indiquent assez souvent une sérénité presque confiante. On y trouve, à côté de chapitres inspirés par des problèmes de morale ou les manifestations variées de l'activité humaine, maints propos ingénieux sur les fleurs, les parfums, les femmes.
Il est intéressant de comparer la courbe morale et littéraire de Maeterlinck à celle de Verhaeren. Tel le poète des Soirs, des Débâcles, des Flambeaux noirs, Maeterlinck subit, dans sa jeunesse, une crise religieuse: ses Serres chaudes, puis ses drames attestent le découragement d'une âme athée qui cherche vainement le salut. Le dogme nouveau dont il a besoin, il le découvre, comme Verhaeren, dans le culte de l'homme. Il ne se raffermit que le jour où il a foi en la beauté de la vie humaine, en ses travaux, en ses audaces, et son oeuvre s'épanouit à partir de La Sagesse et la Destinée, avec la même sûreté que celle de Verhaeren, après Les Villes tentaculaires. L'un et l'autre sont devenus de fervents idéalistes après avoir été de farouches désespérés: les deux plus grands écrivains belges évoluèrent parallèlement.
On reproche parfois aux essais de Maeterlinck de manquer de personnalité, de reproduire simplement la pensée de Plotin, de Swedenborne, de Novalis, surtout d'Émerson; on fait, en même temps, grief à l'auteur du Trésor des Humbles de demander son inspiration à des anglo-saxons. Jugeons cette question sans fièvre et ne nous encombrons point de susceptibilités peu pertinentes. Il est incontestable que Maeterlinck n'invente rien; il a traduit Ruysbroeck l'Admirable, lu et commenté Novalis, Émerson, il les connaît à fond et les aime. Manifestement Émerson apparaît partout dans l'oeuvre philosophique de Maeterlinck qui pourrait porter en exergue ces phrases du moraliste américain:
«D'où vient la sagesse? Où est la Source de la force? L'âme de Dieu se répand dans le monde à travers les pensées des hommes. Le monde repose sur des idées et non sur du fer et du coton, et le fer du fer, le feu du feu, l'éther et la source de tous les éléments, c'est la force morale. Comme la nuée sur la nuée, et la neige sur la neige, comme l'oiseau sur l'air et la planète en fuite dans l'espace, ainsi les nations humaines et leurs institutions reposent sur les pensées des hommes[170].»
Toutefois, ce qui appartient en propre à Maeterlinck, ce que ni Novalis ni Émerson ne lui ont prêté, c'est la manière de présenter les idées. Et si nous reconnaissons volontiers que Maeterlinck puise directement aux sources anglo-saxonnes (mais après tout, il nous plaît de le penser, ni Novalis, ni Émerson n'ignorèrent Pascal!), nul, en revanche, n'oserait le nier, elle acquiert bien droit de cité parmi nous, cette pensée, coulée dans la langue française la plus pure, la plus souple, la plus harmonieuse, qui nous arrive filtrée à travers une forme essentiellement latine! Un écrivain étranger à notre culture, aurait-il jamais écrit la Vie des Abeilles ou Le Temple enseveli? Par sa conception de l'univers et son idéal mystique, Maeterlinck s'apparente aux races septentrionales, mais sa sensibilité persuasive, le parfum insinuant et, par instants, capiteux de son style, le sacrent non moins certainement latin.
En bon Flamand, Maeterlinck est peintre: des ouvrages tels que La Vie des Abeilles, Le Double Jardin, L'Intelligence des Fleurs, témoignent d'un sens plastique égal au sens mystique; mais plus que peintre, il est poète. Sa prose ondule en un rythme admirable et d'innombrables images s'y déploient. Certaines pages du Double Jardin, par exemple, se composent presque exclusivement d'alexandrins non rimés; on les compte par séries. En voici quelques-uns, au début de cette belle évocation lyrique: «Les sources du printemps.»
Ici, aux bords toujours tièdes de la Méditerranée—cette mer immobile et qui semble sous verre,—où durant les mois noirs du reste de l'Europe, il (le printemps) s'est mis à l'abri des neiges et du vent, en un palais de paix, de lumière et d'amour…[171]
Convient-il d'envisager Maeterlinck comme un grand philosophe? Je ne le crois pas; comme un vulgarisateur? Moins encore. S'il n'apporta guère d'idées neuves, il fit plus cependant que de condenser celles des autres en pastilles délectables. Ses essais subsisteront pour perpétuer la belle émotion, la noblesse réconfortante, la poésie de son âme généreuse.
* * * * *
Le seul dessein de classer Edmond Picard dans une catégorie littéraire contrarie suffisamment la raison pour que nous ne tentions pas cet exercice. Prodigieuse, l'activité d'Edmond Picard s'est employée en tous sens et je ne vois guère de travaux intellectuels qui n'aient passionné cet esprit intrépide. Journaliste littéraire et politique, chroniqueur, écrivain de voyages, dramaturge même, romancier et poète à ses heures, Maître Edmond Picard reste avant tout célèbre avocat autant que savant jurisconsulte. Pour n'avoir jamais canalisé son ardeur vers une fin unique, il exerça une influence réelle sur un grand nombre de ses compatriotes, les futurs docteurs en droit ayant partagé avec bien des débutants ès-lettres l'honneur de solliciter ses conseils. En 1880, la «Jeune Belgique» trouve en Edmond Picard un admirable soutien. C'est en partie à son dévouement, au combat tenace qu'il mène dans l'Art Moderne, que le mouvement triomphe. Depuis, Picard n'a point cessé, soit par la plume, soit par la parole, d'encourager les écrivains de langue française, ni de travailler lui-même à l'illustration d'une cause qui lui tient à coeur. Son nom demeurera attaché à la renaissance glorieuse de la Belgique.
L'oeuvre la plus populaire d'Edmond Picard, la plus séduisante aussi, ces Scènes de la vie judiciaire, se compose de quatre volumes: Le paradoxe sur l'avocat, La Forge Roussel, l'Amiral, Mon Oncle le Jurisconsulte. Autant de livres juridiques, autant de livres littéraires. Picard ne pense pas que la science du Droit consiste seulement à étudier les lois dans les livres. Il aperçoit le Droit à chaque instant, et partout, au hasard de la vie quotidienne; il veut suggérer l'idée du Droit aux jeunes gens en les obligeant à observer autour d'eux. Aussi résume-t-il ses idées en des nouvelles ou autres fictions fort agréables, dont l'esprit avisé et charmant, la forme joliment fringante, s'ils évoquent très peu la sécheresse des articles du Code, développent vite chez les lecteurs le sens du Droit. Ici, un stagiaire frais émoulu écoute le Maître éminent lui exposer les devoirs professionnels de l'avocat (Le paradoxe sur l'avocat); là, un bâtonnier confie à ses confrères, en un récit émouvant, comme lui fut inculpé l'amour de sa profession (Mon Oncle le Jurisconsulte). Et toujours, Picard découvre des horizons insoupçonnés, incite à méditer, instruit par la plus savoureuse des leçons. Félicitons-le d'avoir cru que «ces matières abstraites, toujours présentées jusqu'ici sous un accoutrement doctoral, qui les rendait à la fois peu attrayantes et accessibles seulement aux initiés, pourraient supporter, sans rien perdre de leur gravité et de leur valeur, une accommodation moins pédantesque[172]».
La critique littéraire belge ne date, comme le roman, la poésie ou le théâtre, que d'une trentaine d'années. J'ignore si les bonnes oeuvres font les bons critiques… Toujours est-il qu'avant 1880, on ne rencontrait en Belgique que des journalistes fades et de courte vue. Le moins obscur, Gustave Frédérix, se distingue surtout par ses attaques violentes contre «La Jeune Belgique» et Francis Nautet.
Francis Nautet concevait en effet, la critique de façon nouvelle. Nullement effarouché par les jeunes écrivains qui venaient de révolutionner la vie littéraire, il essayait de se composer, sur les hommes et les livres, une opinion à lui, inspirée de principes larges, soutenue par des idées générales, sans daigner se soumettre aux doctes édits de messieurs les pédants à lunettes. «Son enthousiasme, a dit Verhaeren, se mettait joyeusement en attelage au-devant du charroi des premières moissons d'art.» En fallait-il tant pour déchaîner la meute des timorés et des jaloux?
Deux volumes de Notes sur la littérature moderne et une Histoire des lettres belges d'expression française[73], non terminée, forment l'oeuvre de Nautet, arraché, dans la force de l'âge, à son labeur, tel, trois ans plus tôt, un autre critique de talent, Victor Arnould. Le plan des deux tomes sur les Lettres belges a beau être médiocrement établi, la valeur de l'ouvrage reste grande; qui veut étudier les écrivains belges, doit l'avoir lu. Une pensée riche et pénétrante, un esprit juste non sans ingéniosité, le souci incessant de ne point voir mesquin, de rechercher les causes, de supputer les effets, en un mot la solidité perspicace de sa méthode élève Nautet à la hauteur d'un historien littéraire.
Mêmes qualités dans les Notes sur la littérature moderne où les Lettres au Roi sur la Jeune Belgique voisinent avec d'excellents articles sur «le Nihilisme littéraire», «Catulle Mendès», «Alphonse Daudet», «L'Art et la Bourgeoisie», «Charles Baudelaire» écrits en une langue saine et alerte. J'apprécie tout particulièrement le chapitre du «Mouvement naturaliste» et celui en l'honneur du grand Dostoïewsky. Voici une page prouvant à quel point Nautet a compris et su mettre en lumière le génie des Russes.
Les Russes, de préférence, dépeignent les créatures complexes; ils démêlent les sentiments dans les âmes ravagées et débrouillent dans les cerveaux l'emmêlement des idées, en notant, avec une précision merveilleuse et saisissante, tous les remous des passions. En opposition aux classiques, ils ne se soucient pas d'exprimer un caractère. On dirait difficilement de certains personnages de Tourgueneff et de Dostoïewsky qu'ils sont bons ou mauvais, quel est leur défaut ou leur qualité dominante; on n'y trouve pas de types qui soient une personnification absolue; ils n'en sont plus à cette littérature élémentaire, qui consiste à présenter les gens avec un défaut, ou une vertu persistant toujours, sans détente, sans contrastes, sans brusques démentis. Leurs héros ont une réalité frappante, précisément parce qu'ils ne se livrent pas, qu'ils conservent des coins inconnus, qu'ils sont variés, inconséquents, divers, contraires à eux-mêmes et aux apparences, comme l'est en réalité l'être humain. Ils sont ouverts à des mobiles différents et contradictoires, souples, sans caractère fixe, des anges y ont des griffes de démons, des gens vertueux, dévoués et bons révèlent tout à coup des abîmes de scélératesse. Et des scélérats, au milieu de leurs instincts mauvais, ont des éclaircies exquises, des jaillissements de tendresse et de douceur[174].
Aujourd'hui la critique littéraire se trouve représentée par une pléiade d'écrivains dont certains ont du talent. Maurice Wilmotte les domine tous par sa belle intelligence, curieuse, agile et fine, la sagacité de son esprit, l'opulence de son érudition. Il faut tenir l'éminent professeur à l'Université de Liège pour un défenseur opiniâtre de la culture française en Belgique. Ses compatriotes ne lui ont-ils pas reproché de rattacher avec partialité la littérature belge à la littérature française, de voir en celle-là le corollaire trop strict de celle-ci? Quant à nous, comment le blâmerions-nous d'une attitude qui constitue un si juste titre à notre reconnaissance? Maurice Wilmotte a beaucoup voyagé, il parle cinq ou six langues et possède les principales littératures européennes. Infatigable, il prêche sa doctrine et bataille pour la prédominance de notre culture. Ni ses conférences, ni ses innombrables articles n'ont pu toujours être recueillis, mais plusieurs volumes permettent d'apprécier la sûreté de sa science et le caractère original d'idées que l'on respecte, même s'il arrive de ne les point partager. Les Études de dialectologie wallonne, Les Passions allemandes du Rhin dans leur rapport avec l'ancien théâtre français, La Belgique littéraire et politique, Les Études critiques sur la tradition littéraire en France attestent la diversité des recherches et l'éclectisme des travaux. Ce dernier ouvrage dont le chapitre I traite de «la naissance du drame liturgique» se termine par une étude sur «l'esthétique des symbolistes» en passant par François Villon, Joachim du Bellay, Jean-Jacques Rousseau, Eugène Fromentin, tous envisagés sous un jour spécial et nouveau, avec une tendance très accentuée à juger de haut, à tirer, le plus souvent possible, une loi générale d'un groupement de faits particuliers. Par exemple, ayant rappelé l'accueil plutôt froid réservé aux premiers symbolistes, Wilmotte continue ainsi:
Au XVIe siècle, si l'on daigne s'en souvenir, Joachim du Bellay provoquait de même l'ire de Fontaine et des disciples entêtés de Marot par l'apparente nouveauté de quelques-unes de ses affirmations et l'audacieux pédantisme de son style, tout crénelé de grec et de latin. Au siècle suivant, le fondant, le melliflu des expressions du sentiment amoureux chez Quinault, puis chez Racine, indignaient Saint-Évremond, grand et bel esprit pourtant, et causait à Madame de Sevigné le dépit d'une chose inconnue et déplaisante. C'est ce dépit qu'elle a traduit par la phrase historique: «Racine fait des comédies pour la Champmêlé…». Et, plus tard encore, que n'a-t-on dit de la phrase brisée de La Bruyère et de son observation impitoyable, succédant à la période cicéronienne et aux critiques de moeurs toutes générales des sermonnaires? C'est la loi de nature, l'éternel recommencement des mêmes grimaces, apeurées ou dégoûtées, devant l'effort des nouveaux venus; chaque génération est nécessairement marâtre pour celle qui lui succédera[175].
Louis Dumont-Wilden ne se spécialise pas dans la critique littéraire. Il est aussi bien publiciste, essayiste, écrivain d'art. Mais je le rapproche de Maurice Wilmotte, car il soutient avec lui le bon combat pour la culture française. Esprit très distingué, très ouvert, très au courant de la pensée contemporaine en Europe, d'une activité pétulante, souple et avisée, Dumont-Wilden, outre de nombreuses chroniques éparpillées par les journaux et revues, nous mène, en guide averti, vers les Coins de Bruxelles, ou nous confie ses appréhensions de sociologue (Les Soucis des Derniers soirs), ou encore célèbre son pays dans La Belgique illustrée, ouvrage très attrayant et très utile, préfacé par Émile Verhaeren. Récemment, en collaboration avec Jules Souguenet, Dumont-Wilden fit paraître la Victoire des Vaincus, un livre bien doux à tous les coeurs français. Les deux auteurs belges racontent leur voyage à travers l'Alsace-Lorraine en compagnie du vaillant Georges Ducrocq. Ils en revinrent persuadés que l'amour de la France persistait tenacement sur la terre annexée. Comme leurs récits émeuvent et réconfortent!
Georges Rency fait partie, lui aussi, de cette escouade d'éclaireurs sans cesse en éveil, intrigués et sollicités par toute idée jeune, qui écrivent, parlent, vivent sur la brèche pour défendre la littérature d'expression française et la pensée française. Les Physionomies littéraires témoignent de son talent nerveux et clairvoyant.
Henri Liebrecht, avec lequel nous eûmes l'occasion déjà de nous rencontrer, publia une importante Histoire de la Littérature belge d'expression française, des origines à nos jours, travail sérieux, documenté, complet, d'une information sûre, clairement édifié, harmonieusement compris. L'esprit en est, dans l'ensemble, excellent, la forme attrayante, souvent personnelle.
Plus chétif, le petit volume, assez ancien à la vérité, d'Eugène
Gilbert, sur Les Lettres françaises dans la Belgique d'aujourd'hui.
Les Écrivains Belges de Désiré Horrent contiennent des chapitres parfois remarquables sur Lemonnier, Maeterlinck, Rodenbach, Verhaeren, Eekhoud, Giraud, Séverin, Demolder, toujours mûrement pensés, écrits avec élégance.
Quant à Maurice Gauchez, il réunit dans Le Livre des Masques belges bien des monographies instructives.
Parmi les critiques catholiques, citons Firmin van den Bosch dont les Essais de critique catholique et les Impressions de littérature contemporaine font estimer la netteté de jugement, les poètes Victor Kinon, qui nous présente (Portraits d'auteurs) de fortes études, souvent partiales, mais d'un caractère élevé, concernant certains écrivains septentrionaux, français, belges, et Georges Ramaekers, auteur de plaquettes intéressantes sur Verhaeren, Demolder, Virrès.
Mentionnons aussi les Monstres belges de Jules Souguenet, l'Énergie belge d'Édouard Ned, La Merveilleuse aventure des Jeune-Belgique par Oscar Thiry, les articles toujours très agréables de Gérard Harry, ceux de Franz Mahutte, d'Arthur Daxhelet, de Fritz Masoin, de Georges Doutrepont.
Maints poètes, maints romanciers se sont adonnés à la critique. Émile Verhaeren a parfois apprécié les productions de ses confrères en une prose imagée et rutilante. On lui doit également des notes sur les Lettres françaises en Belgique. Albert Giraud, André Fontainas, Georges Eekhoud, Paul André, bien d'autres encore, signèrent ou signent maintenant des feuilletons littéraires.
Il est un poète dont l'oeuvre critique importe presque autant que l'oeuvre lyrique, Albert Mockel. Je retiens seulement les Propos de Littérature (études sur Francis Vielé-Griffin et Henri de Régnier) et trois plaquettes consacrées à Mallarmé, Verhaeren, van Lerberghe. Mockel reste poète: il continue de chanter lorsqu'il juge et je remarque la même émotion dans telles pages critiques que dans ses recueils de vers. Par ailleurs, la complexité minutieuse, la susceptibilité inquiète de Mockel s'emploient fort joliment. Ce besoin de hacher idées et sensations en parcelles ténues, s'allie, pour notre plus grande joie, à l'état de perpétuelle exaltation lyrique. Écoutez Mockel parler d'Henri de Régnier.
… M. de Régnier communie avec les choses plus qu'il ne théorise; et cette communion fait naître une mélodie pénétrante et persuasive qui, sur un mode égal et lent de tristesse sans révolte, s'enlace invinciblement à l'esprit qu'elle atteint; elle fait songer à ces dards fleuris des féeries qui percent comme en une caresse et déjà sont devenus un captivant réseau. C'est un long geste, sans surprise, élevant par guirlandes de riches, somnifères et troublantes corolles bientôt nouées à notre front; ou bien un doigt haut levé en un signe conduit nos yeux jusqu'à les perdre parmi les fondantes magies de l'horizon qui se déroule[176].
Mais je ne connais pas de pages plus senties, ni d'un velouté plus succulent que celles inspirées à Mockel par l'auteur de La Chanson d'Ève. Jamais on ne parlera de van Lerberghe en termes aussi appropriés, aussi délicats, aussi suavement évocateurs, jamais on ne recréera, au moyen d'un art à ce point compréhensif et cajoleur, le pur enchantement d'une atmosphère quasi divine.
Nous notions, aux premières pages de ce travail, que les écrivains belges étaient des peintres. Leurs dispositions picturales devaient naturellement les incliner vers la critique d'art: plusieurs cédèrent à ce goût instinctif.
Camille Lemonnier, qui avait débuté dans la vie littéraire par ses Salon de Bruxelles (1863 et 1866), publie, en 1878, un livre remarquable sur Courbet, neuf ans plus tard une Histoire des Beaux-Arts en Belgique (1830-1887), en 1888 les sensations profondes éprouvées en face des Rubens et des Jordaens de Munich[177], puis, la même année, Les Peintres de la Vie, contenant des études définitives sur Alfred Stevens et Félicien Rops. Camille Lemonnier est un magnifique écrivain d'art, parce qu'il comprend et aime profondément ceux dont il parle. Le profane s'oppose aux peintres, aux sculpteurs, pour juger selon ses propres conceptions, il constate si ses théories s'accommodent ou non de leurs talents. Lemonnier, lui, soupçonne leurs émotions, partage leurs enthousiasmes, s'assimile leur vie: on le sent bien des leurs.
Émile Verhaeren signa longtemps la chronique artistique à L'art Moderne et à La Nation. Il fît paraître, en 1885 et 1887, deux opuscules; Joseph Heymans peintre et Fernand Knopff, plus récemment (1905) un très beau livre sur Rembrandt.
On doit à Eugène Demolder, outre son volume d'Impressions d'art, de belles monographies: Constantin Meunier, Félicien Rops, James Ensor; Georges Eekhoud s'est intéressé aux peintres animaliers, après avoir traduit du néerlandais des ouvrages sur Van Dyck et Jordaens.
André Fontainas nous offre une excellente Histoire de l'art français au
XIXe siècle et une forte étude sur Franz Hals.
Des conteurs tels que Maurice des Ombiaux ou Sander Pierron s'aventurent également sur un domaine dont d'autres écrivains se sont fait un fief. De ceux-ci, le plus documenté et le plus brillant est sans conteste Hippolyte Fierens-Gevaert. Les Essais sur l'art contemporain, La Renaissance septentrionale et les premiers maîtres des Flandres, les livres consacrés à Jordaens et Van Dyck font admirer sa science comme la sûreté de son instinct.
Henri Hymans, Arnold Goffin, Jules Destrée, qui se préoccupa particulièrement des oeuvres d'art religieux, Dumont-Wilden, Octave Maus, parfois Edmond Picard ont aiguillé ou aiguillent leurs recherches vers le même but.
Les travaux éminents de Charles de Spoelbergh de Lovenjoul représentent avec éclat l'érudition. Ce savant devint vite populaire en France, car il se voua tout entier à l'oeuvre de Balzac et au romantisme français. L'Histoire des oeuvres d'H. de Balzac, La Genèse d'un roman de Balzac, Une page perdue d'H. de Balzac, Autour de H. de Balzac, L'Histoire des oeuvres de Th. Gautier, La Véritable histoire de «Elle et Lui,» Sainte-Beuve inconnu, autant d'ouvrages indispensables à ceux qui désirent élucider l'histoire littéraire de la première moitié du XIXe siècle, sur des textes précis et méticuleusement établis.
La philosophie recueille peu d'adeptes, mais le professeur Georges Dwelshauwers, dont la Synthèse mentale nous autorise à le regarder comme un disciple de Bergson, l'honore dignement.
L'histoire groupe plus de fervents. Un maître de l'Université de Bruxelles, Léon Vanderkindere, tenta dans Le siècle des Artevelde (1879) de rattacher l'histoire de la Belgique à l'histoire générale et s'astreignit à l'analyser suivant une méthode sérieuse. Il fut à l'histoire ce que Nautet devait être à la littérature. Vanderkindere laisse, en outre, une Histoire de la Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge.
L'impulsion donnée, d'autres suivirent: Godefroid Kurth, avec peut-être moins de science rigoureuse, mais plus de lyrisme, écrivit une Histoire de la civilisation moderne.
Henri Pirenne devait profiter de toutes ces études, les augmenter, les mettre au point. Son Histoire de la Belgique s'élève comme le premier monument en l'honneur de la nation belge. Résolu à ne point voir dans la formation de la Belgique contemporaine un simple accident, Pirenne l'explique en reliant le peuple belge aux principaux événements de l'Histoire, en le faisant participer, en tant que peuple belge, depuis les temps les plus reculés, aux grands mouvements européens. L'oeuvre de Pirenne est une oeuvre nationale[178].
On ne saurait passer sous silence l'ouvrage mi-historique, mi-physiologique d'Eugène Baie sur la sensibilité collective, dont la première partie L'Épopée flamande[179] reconstitue le génie du peuple flamand d'après sa manière de sentir adaptée aux diverses manifestations de son existence.
Les souvenirs de voyages ont excité la verve de quelques auteurs. Sous la signature d'Edmond Picard parurent Monseigneur le Mont-Blanc, En Congolie, El Moghreb el Aska. Jules Leclercq, James Vandrunen, Léopold Courouble racontent leurs séjours en Afrique et Adrien de Gerlache nous entraîne vers l'Antarctique. Sans traverser les mers, il est aisé de parcourir l'Espagne en auto avec Eugène Demolder ou de visiter le pays de l'Ardenne en compagnie de Léon Dommartin. N'oublions point enfin les notes variées et intelligentes de Dumont-Wilden.
* * * * *
La vie littéraire belge ne s'observe pas seulement à travers les livres. Il convient, pour en apprécier la vigueur, de jeter aussi un regard sur les nombreuses revues. On connaît déjà cette Jeune Belgique, aujourd'hui défunte, mais jadis illustre, lorsque en 1881 elle groupait toutes les aspirations nouvelles. Peu d'années après, naissaient L'Art moderne et La Société nouvelle (1884); La Wallonie d'Albert Mockel ne tardait pas à paraître. La Jeune Belgique et La Wallonie n'existent plus, mais que de revues fraîches ont surgi! Et combien ont déjà disparu, revues de jeunes dont l'éphémère existence apporte cependant la preuve de tentatives ardentes et loyales! On n'oublie ni Le Coq rouge, ni Le Magasin littéraire. Actuellement les trois revues les plus importantes sont La Revue de Belgique, dirigée par Maurice Wilmotte, d'esprit très libéral et de tendances françaises, La Revue Générale, organe plutôt catholique, La Belgique artistique et littéraire, dont la neutralité semble parfaite, où collaborent Paul André, Maurice des Ombiaux, Léopold Courouble, F.-Ch. Morisseaux, Maurice Gauchez, etc. D'autres périodiques d'excellente allure, L'Art Moderne (Octave Maus), La Société nouvelle[180], La Vie Intellectuelle (Georges Rency et Jean de Bère), Durandal (abbé Moeller) méritent également les suffrages des lettrés. Attirons aussi l'attention sur La Fédération Artistique, La Plume, Le Thyrse, La Belgique française, L'Essor, Wallonia[181], Le Florilège[182], L'Art et l'École au Foyer[183], Les Moissons Futures[184], La Jeune Wallonie[185].
D'autre part, les critiques dont nous avons tout à l'heure relevé les noms tiennent presque tous les rubriques des principaux journaux. On y rencontre même des conteurs, puisque le délicieux Delattre assume la tâche, dont il s'acquitte fort heureusement, de présenter les livres nouveaux aux lecteurs du Petit Bleu.
Les préoccupations littéraires font désormais partie intégrante de la vie belge. Cette animation intellectuelle, entretenue par les livres, les revues, les journaux, se trouve encore encouragée au moyen de conférences. Dans les villes importantes, Bruxelles, Anvers Liège, Mons, des cercles, de grands quotidiens en organisent chaque année des séries. De leur côté, Les Amitiés Françaises se ramifient de plus en plus en Belgique et créent un peu partout des sections qui contribuent intensément, grâce à des causeries, des excursions, des brochures, au développement de la culture française. Rendons un hommage particulier à l'habile et ingénieuse activité de Maurice Wilmotte: il prête son concours à tant de réunions utiles pour notre cause!
D'ailleurs, un courant permanent s'est établi entre la Belgique et la France dont les deux pays profitent. Si nos maîtres, nos hommes de lettres vont se faire entendre à Bruxelles, à Anvers, des professeurs belges, Wilmotte ou Dwelshauwers, parlent devant un public français[186]. Les écrivains belges envoient prose et vers aux revues françaises et se font éditer couramment à Paris. Le Mercure de France en a plus hospitalisé, je crois, que n'importe quel libraire bruxellois! Aussi bien, n'est-ce pas notre pays qui, parfois, révéla des auteurs belges à la Belgique elle-même et au monde? Maeterlinck ne fut-il pas certain matin projeté brusquement en lumière par Octave Mirbeau?
Mais quels que soient les liens qui unissent étroitement les destinées de la littérature belge à celles de la littérature française, ils ne doivent empêcher ni d'apercevoir, ni d'apprécier les caractères spéciaux très marqués d'un mouvement intellectuel riche et puissant par lui-même. À cet égard, la Belgique a suffisamment affirmé sa robustesse depuis plus d'un quart de siècle pour que nous envisagions son avenir avec confiance. Désormais elle vivra d'une vie continue, sans période stérile, et jouera un rôle sans cesse grandissant dans l'histoire littéraire universelle. Déjà cette année, un écrivain belge n'obtint-il pas le prix Nobel?
À l'enthousiasme des littérateurs s'est ajouté, depuis peu, un élément tout nouveau de succès. Longtemps, le gouvernement les négligea ou les méprisa; or voici que LL. MM. le Roi et la Reine de Belgique ne manquent aucune occasion de leur témoigner une affectueuse sollicitude. Ces souverains, amis des Lettres et des Arts, n'attendent pas du seul essor industriel et commercial la belle santé de leur peuple. On s'en rendit bien compte au discours qu'Albert Ier prononça en inaugurant la section littéraire de l'Exposition de Bruxelles. Les actes suivirent les paroles puisque, au mois de septembre 1911, le Roi Albert et la Reine Élisabeth recevaient Verhaeren dans l'intimité du château de Ciergnon, et honoraient de leur présence, en mai dernier, le festival offert à Maeterlinck au Théâtre de la Monnaie. Voilà donc la littérature officiellement classée, en Belgique, comme une manifestation essentielle de l'activité nationale. Réjouissons-nous-en, et admirons quelle merveilleuse poussée de sève l'enleva, en trente-deux ans, de l'obscurité à la gloire, pour le plus beau triomphe de l'influence française!
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Je dois ici des remerciements à mon ami M. Louis Chatelain, ancien membre de l'École française de Rome, attaché à la Bibliothèque Nationale, qui a bien voulu se charger de certaines recherches.
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Dechenne, 1906.
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—Les Voyageurs et La Dissolution de l'Instinct sexuel. Bruxelles, Impr. Vve Féron, 1909.
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—Les Disciples à Sais et Les Fragments de Novalis, traduits de l'allemand et précédés d'une introduction, Bruxelles, Lacomblez, 1895.
—Le Trésor des Humbles. Paris, Mercure de France, 1896.
—Aglavaine et Sélysette. Paris, Mercure de France, 1896.
—Douze Chansons. Paris, Stock, 1896.
—La Sagesse et la Destinée. Paris. Fasquelle, 1898.
—La Vie des Abeilles. Paris, Fasquelle, 1901.
—Théâtre.—I.—La Princesse Maleine, L'Intruse, Les Aveugles.
—Théâtre.—III.—Aglavaine et Sélysette, Ariane et Barbe Bleue, Soeur Béatrice. Les 2 volumes. Bruxelles, Lacomblez, 1901.
—Théâtre.—II.—Pelléas et Mélisande, Alladines et Palomides, Intérieur, La Mort de Tintagiles. Bruxelles, Lacomblez, 1902.
—Le Temple enseveli. Paris, Fasquelle, 1902.
—Monna Vanna. Paris, Fasquelle, 1902.
—Théâtre de Maeterlinck. 3 vol. Bruxelles, Deman, 1902.
—Joyselle. Paris, Fasquelle, 1903.
—Le Double Jardin. Paris, Fasquelle, 1904.
—L'Intelligence des Fleurs. Paris, Fasquelle, 1907.
—La Tragédie de Macbeth. Paris, Fasquelle, 1910.
—L'Oiseau Bleu. Paris, Fasquelle, 1911.
Mockel (Albert).—L'Essor du Rêve (plaquette), 1887. Épuisé.
—Chantefable un peu naïve. Liège, 1891, Épuisé.
—Propos de Littérature. Paris, Librairie de l'Art indépendant, 1894.
—Émile Verhaeren (avec notice biographique par Francis Vielé-Griffin). Paris, Mercure de France, 1895.
—Stéphane Mallarmé. Un héros. Paris, Mercure de France, 1899.
—Clartés. Paris, Mercure de France, 1901.
—Charles van Lerberghe. Paris, Mercure de France, 1904.
—Contes pour les Enfants d'hier. Paris, Mercure de France, 1908.
Nautet (Francis).—Notes sur la Littérature moderne: Première série: en Belgique chez tous les libraires, 1885. Deuxième série: Paris, Savine, Bruxelles, Vve Monnom, 1889.
—Histoire des Lettres belges d'expression française, 2 vol. Bruxelles, 1892.
Rodenbach (Georges).—Le Foyer et les Champs. Paris, Victor Palme.
Bruxelles Lebrocquez, 1877.
—Les Tristesses. Paris, Lemerre, 1879.
—La Belgique, 1830-1880, poème historique. Bruxelles, Office de publicité, 1880.
—La Mer Élégante. Paris, Lemerre, 1881.
—L'Hiver Mondain. Bruxelles, 1884.
—La Jeunesse Blanche. Paris, Lemerre, 1886.
—L'Art en Exil. Paris, Quantin, 1889.
—Le Règne du Silence. Paris, Charpentier, 1891.
—Bruges-la-Morte. Paris, Flammarion, 1892.
—Le Voyage dans les Yeux. Paris, Ollendorff, 1893.
—Musée de Béguines. Paris, Charpentier, 1894.
—La Vocation. Paris, Ollendorff, 1895.
—Les Vies Encloses. Paris, Charpentier, 1896.
—Le Carillonneur. Paris, Fasquelle, 1897.
—Le Voile (théâtre). Paris, Ollendorff, 1897.
—Le Miroir du Ciel Natal. Paris, Fasquelle, 1898.
—L'Arbre. Paris, Ollendorff, 1899.
—L'Élite. Paris, Fasquelle, 1899.
—Le Mirage (théâtre). Paris, Ollendorff, 1901.
—Le Rouet des Brumes (traduit en russe par Marie Vesselowsky). Moscou, Vaselesa, 1901.
—En Exil. Paris, La Renaissance du livre, 1910.
—Bruges-la-Morte. Paris, Flammarion, 2 col. par page; grav. hors texte, couverture illustrée, 1910.
Séverin (Fernand).—Le Lys. Bruxelles. Lacomblez, 1888.
—Le Don d'Enfance. Bruxelles, Lacomblez, 1891.
—Un Chant dans l'Ombre. Bruxelles, Lacomblez, 1895.
—Poèmes Ingénus. Paris, Fischbacher, 1899.
—La Solitude Heureuse. Bruxelles, Dechenne, 1904.
—Poèmes. Paris, Mercure de France, 1908.
Spaak (Paul).—L'Hérédité dans la Littérature Française antérieure au
XIXe siècle. Bruxelles, Lamertin, 1893.
—L'Histoire Littéraire. Bruxelles, Éd. de l'Idée libre, 1902.
—Voyages vers mon Pays. Bruges, Arthur Herbert, Ltd, 1907.
—Kaatje. Bruxelles, Lamertin, 1908.
—La Madone et La Dixième Journée. Bruxelles, Lamertin, 1908.
—À Damme en Flandre. Bruxelles, Lamertin, 1912.
Verhaeren (Émile).—Les Flamandes, Bruxelles, Hochsteyn, 1883.
—Les Contes de Minuit. Bruxelles, Franck, 1885.
—Joseph Heymans Peintre. Bruxelles, Société nouvelle, 1885.
—Les Moines. Paris, Lemerre, 1886.
—Fernand Knopff. Bruxelles, Société nouvelle, 1887.
—Les Soirs. Bruxelles, Deman, 1887.
—Les Débâcles. Bruxelles, Deman, 1888.
—Les Flambeaux Noirs. Bruxelles, Deman, 1890.
—Au Bord de la Route. Bruxelles, Vaillant-Carmaime, 1891.
—Les Apparus dans mes chemins. Bruxelles, Lacomblez, 1891.
—Les Campagnes Hallucinées. Bruxelles, Deman, 1893.
—Almanach. Bruxelles, Dietrich, 1895.
—Les Villages Illusoires. Bruxelles, Deman, 1895.
—Poèmes: Les Bords de la Route, Les Flamandes, Les Moines. Paris, Mercure de France, 1895. Paris, Mercure de France, 1900.
—Les Villes Tentaculaires. Bruxelles, Deman, 1895.
—Poèmes. Nouvelle série: Les Soirs, Les Débâcles, Les Flambeaux noirs. Paris, Mercure de France, 1896.
—Les Heures Claires. Bruxelles, Deman, 1896.
—Émile Verhaeren (anthologie) (1883-1896). Bruxelles, Deman, 1897.
—Les Aubes (drame). Bruxelles, Deman, 1898.
—Les Visages de la Vie. Bruxelles, Deman, 1899.
—Poèmes (3e série): Les Villages illusoires, Les Apparus dans mes chemins, Les Vignes de ma muraille. Paris, Mercure de France, 1899.
—Le Cloître (drame). Bruxelles, Deman, 1900.
—Petites Légendes. Bruxelles, Deman, 1900.
—Philippe II (drame). Paris, Mercure de France, 1901.
—Les Forces Tumultueuses. Paris, Mercure de France, 1902.
—Les Villes Tentaculaires, précédées des Campagnes hallucinées. Paris, Mercure de France, 1904.
—Toute la Flandre, Les Tendresses Premières. Bruxelles, Deman, 1904.
—Les Heures d'Après-Midi. Bruxelles, Deman, 1905.
—Rembrandt. Paris, Laurens, 1905.
—La Multiple Splendeur. Paris, Mercure de France, 1905.
—Toute la Flandre, La Guirlande des Dunes. Bruxelles, Deman, 1907.
—Les Visages de la Vie (Les Visages de la Vie, Les Douze Mois), Paris, Mercure de France, 1908.
—Toute la Flandre, Les Héros. Bruxelles, Deman, 1908.
—James Ensor. Bruxelles, Van Oest et Cie, 1909.
—Les Heures Claires (avec Les Heures d'Après-Midi). Paris, Mercure de France, 1909.
—Helenas Heimkehr (drame), traduit en allemand sur le manuscrit inédit par Stefan Zweig, Leipzig, Insel-Verlag, 1909.
—Deux Drames (Le Cloître, Philippe II). Paris, Mercure de France, 1909.
—Toute la Flandre, Les Villes à Pignons. Bruxelles, Deman, 1909.
—Les Rythmes Souverains. Paris, Mercure de France, 1910.
—Toute la Flandre, Les Plaines. Bruxelles, Deman, 1910.
—Les Heures du Soir. Leipzig, Insel-Verlag, 1911.
—Hélène de Sparte (drame). Paris, éd. de la Nouvelle Revue française, 1912.
—Les Blés Mouvants. Paris, Crès, 1912.
—Les Villes Tentaculaires, précédées des Campagnes Hallucinées et suivies des Visages de la Vie et des Douze mois. Éd. complète, Mercure de France, 1912.
Virrès (Georges).—En Pleine Terre, La Glèbe Héroïque (1798-1799).
Bruxelles, éd. de la Lutte, 1898. Épuisé.
—La Bruyère Ardente. Bruxelles, Vromant, 1900.
—Les Gens du Tiest. Bruxelles, Vromant, 1903.
—L'Inconnu Tragique. Bruxelles, Vromant, 1907.
—Ailleurs et Chez Nous. Bruxelles, Vromant, 1909.
Wilmotte (Maurice).—Études de Dialectologie Wallonne. Mâcon, imprimerie de Protat frères, 1888-1890.
—Les Passions Allemandes du Rhin dans leur rapport avec l'Ancien Théâtre Français. Bruxelles, imprimerie de Hayez, 1898.
—La Belgique Morale et Politique (1830-1900), préface d'Émile Faguet. Paris, Colin, 1902.
—Études critiques sur la Tradition littéraire en France. Paris, Champion, 1909.
NOTES
[1: Histoire des Lettres belges d'expression française, 2 vol. Bruxelles, 1892.]
[2: Les lettres françaises dans la Belgique d'aujourd'hui, Paris, Sansot, 1906.]
[3: Histoire de la Littérature belge d'expression française, Bruxelles, Librairie Vanderlinden, 1910.]
[4: Beiträge zur Geschichte der französischen Literature in Belgien, l vol. Düsseldorf, 1909.]
[5: Hippolyte Taine. Philosophie de l'art, t. I. Troisième partie. La Peinture dans les Pays-Bas, chapitre premier, p. 288.
Les remarques de Taine s'appliquent généralement aux Hollandais non moins qu'aux Belges, mais, pour plus de commodité, nous signalons seulement ceux-ci.]
[6: Même référence, p. 289.]
[7: La possibilité d'une renaissance artistique flamande, au XVIIe siècle, malgré la tyrannie espagnole, s'explique par ce fait que l'Église voyait dans les nombreuses commandes de toiles religieuses un moyen nouveau et efficace de combattre l'hérésie.]
[8: Tout le paragraphe 2 du chapitre 1er de la Peinture dans les Pays-Bas (Philosophie de l'art, t. I), est, à cet égard, édifiant.]
[9: Camille Lemonnier. Un Mâle. Chapitre XXIX.]
[10: Albert Giraud. Hors du Siècle. Le portrait du Reître.]
[11: Charles Van Lerberghe, La Chanson d'Ève, p. 207.]
[12: Philosophie de l'art, t. I. Troisième partie. La Peinture dans les Pays-Bas, chap. Ier; p. 312 et 313.]
[13: Charles Van Lerberghe, le plus Latin de tous, peut-être, avait davantage vécu en Italie qu'en France. Sa mère était Wallonne.]
[14: Émile Verhaeren. Les Rythmes souverains. Le Paradis.]
[15: Congrès des Amitiés françaises à Mons, 21-27 septembre 1911. Rapport sur la culture française en Flandre.]
[16: Stefan Zweig. Émile Verhaeren, sa vie, son oeuvre, p. 334. Traduit de l'allemand par Paul Morisse et Henri Chervet. Paris, «Mercure de France», 1910.]
[17: Sans doute, la plupart des drames de Maeterlinck ne doivent rien à la littérature française; ils ne doivent rien non plus à la littérature allemande.]
[18: Il n'est pas inutile de rappeler, pour prouver la fatalité de cette influence, que les «Jeunes Belges» dans leur Manifeste, en 1881, avaient annoncé l'intention de créer une littérature nationaliste, qui ne demandât rien aux littératures étrangères.]
[19: Adoration des Mages, par Rubens. Collection du comte Mouravief.]
[20: Collection de lord Darnley.]
[21: Congrès de Mons, 21-27 septembre 1911. Rapport sur la question des Langues et l'Université flamande.]
[22: Un fait prouvera la surexcitation de certains flamingants: pendant les fêtes données à Anvers au mois d'août 1912 en l'honneur du romancier flamand Henri Conscience, des feuillets furent lancés dans la voiture du Roi qui portaient: «Nous exigeons la flamandisation de l'Université de Gand». D'ailleurs, depuis les élections du 2 juin 1912, favorables au parti conservateur, les flamingants redoublent d'audace et la querelle des langues semble s'accentuer. Entre autres manifestations il convient de signaler le discours belliqueux de Pol de Mont au Congrès néerlandais tenu à Anvers à la fin d'août 1912. Le poète flamand y envisage la flamandisation de l'Université de Gand comme «la suprême conquête».]
[23: La lettre ouverte au Roi que M. Jules Destrée, député socialiste de Charleroi, publia dans un numéro de la Revue de Belgique d'août 1912 n'est guère faite pour calmer les esprits. M. Destrée demande dès maintenant la séparation administrative entre Wallons et Flamands.]
[24: 22 septembre 1890. Cette lettre fut reproduite dans le numéro de l'Art moderne du 5 octobre 1890.]
[25: Léon Bazalgette. Camille Lemonnier, p. 16. Paris, Sansot.]
[26: Un Mâle, chap. I.]
[27: Au Coeur frais de la forêt, p. 202 et 203.]
[28: Un Mâle, chap. XI.]
[29: Une vie d'écrivain. Mes souvenirs, I, par Camille Lemonnier, La Chronique, 15 décembre 1911.]
[30: Kees Doorik. Les Gansridjers, III.]
[31: Georges Eekhoud ne doit rien à Léon Cladel. Si les sujets s'apparentent parfois, il convient de ne voir là qu'une coïncidence. Le caractère indépendant d'Eekhoud le préserve de toute imitation.]
[32: Désiré Horrent. Écrivains belges d'aujourd'hui. Eugène Demolder, p. 108 et 109. Bruxelles, Lacomblez.]
[33: La Route d'émeraude, p. 282 et 283.]
[34: Le Jardinier de la Pompadour, p. 11.]
[35: Idem, p. 14.]
[36: Idem, p. 220.]
[37: Idem, p. 221.]
[38: D'autres personnages du Jardinier de la Pompadour s'appellent, non sans saveur, Nicole Sansonet, Eustache Chatouillard, Euphémin Gourbillon, Agathon Piedfin…]
[39: La Bruyère ardente, p. 12.]
[40: Georges Ramaekers. Georges Virrès (Collection Diamant), p. 13. Bruxelles, Société belge de librairie.]
[41: La Bruyère ardente, p. 119 et 120.]
[42: D'Annunzio a développé un sentiment analogue dans la Gioconda, avec quelle poésie!]
[43: Il s'agit de Liévin et de Lisa.]
[44: Monna Lisa, p. 328 et 329.]
[45: Le Parfum des Buis. Le Réveillon de M. Piquet, p. 107, 108, 109.]
[46: Le Coeur de François Remy, p. 126 et 127.]
[47: Idem, p. 129.]
[48: Les Mourlon.]
[49: André van Hasselt (1806-1874) avait imité les romantiques avec un bel entrain, mais il ne fut jamais qu'un bien médiocre poète.]
[50: On n'a point toujours, semble-t-il, suffisamment remarqué combien ces jeunes poètes furent attirés par Théophile Gautier, le premier des parnassiens, à vrai dire. Ils me paraissent fort tributaires de son art. N'oublions pas en effet que Théophile Gautier débuta dans l'atelier de Rioult et qu'il demeura toute sa vie un peintre. Ses poèmes sont des tableaux. Même, lorsqu'une toile de maître l'enthousiasme (je songe au voyage en Espagne), il la «copie» en vers. Dans Émaux et Camées, il se révèle miniaturiste merveilleux.]
[51: Paris, Mercure de France.]
[52: Lettre de Charles van Lerberghe, parue dans le numéro de La Roulotte, à lui spécialement consacré. Le poète évoque son séjour à Florence, où il composa presque toute sa Chanson d'Ève.]
[53: Les Rimes de Joie parurent en 1881 à Bruxelles, chez Gay et Doucé, avec une préface de J.-K. Huysmans, un frontispice et trois gravures à l'eau forte de Félicien Rops.
Théodore Hannon fut un poète éphémère. Il a sacrifié sa pensée au journalisme et aux «revues».]
[54: Rimes de Joie. Maquillage.]
[55: La Nuit. Anatomie.]
[56: Idem. Camélias.]
[57: Baudelaire. Les Fleurs du Mal. La Chevelure.]
[58: Le Cerisier fleuri. La Joie.]
[59: J.-M. de Heredia. Les Trophées, Les Conquérants. Paris, Lemerre.]
[60: Hors du siècle. Les Conquérants.]
[61: Idem. Les Tribuns.]
[62: Les Dernières Fêtes. Monseigneur de Paphos.]
[63: Voir Pierrot Lunaire.]
[64: Académie Française. Séance publique annuelle du jeudi 17 novembre 1898. Rapport du Secrétaire perpétuel de l'Académie sur les concours de l'année 1908.]
[65: La Cithare. La Moisson.]
[66: Le Règne du Silence. La Vie des chambres, XI.]
[67: Le Miroir du Pays natal. Les Lampes, V.]
[68: Le Règne du Silence. Cloches du dimanche, IX.]
[69: Outre les Serres chaudes, on doit à Maeterlinck des chansons en vers qui ont paru, chez Lacomblez, dans le même volume. Les Serres chaudes furent éditées, seules, chez Vanier, en 1889.]
[70: Serres chaudes. Chasses lasses.]
[71: Mon coeur pleure d'autrefois. Vision.]
[72: La Chanson du pauvre. Le Joueur d'orgue.]
[73: Charles van Lerberghe naquit à Gand en 1861; il mourut en 1907.]
[74: Entrevisions. Barque d'or. Ce poème a été mis en musique par Gabriel Fabre; il parut, avec une couverture en couleur très artistique par Le Sidaner, chez Henri Tellier à Paris.]
[75: Entrevisions. Les Lys qui filent.]
[76: J'emprunte ces lignes à la lettre de Van Lerberghe publiée dans La Roulotte.]
[77: Albert Mockel. Charles van Lerberghe, p. 34. Paris, Mercure de France.]
[79: La Chanson d'Ève, p. 4.]
[80: Idem, p. 107, 108, 109.]
[81: Idem, p. 113 et 114.]
[82: Idem, p. 115 et 116.]
[83: Idem, p. 153.]
[84: Idem, p. 157.]
[85: Idem, p. 185 et 186.]
[86: Idem, p. 206.]
[87: Il importe toutefois de ne pas négliger l'influence vraisemblable du poète anglais D. G. Rossetti sur l'inspiration de van Lerberghe.]
[88: Mockel, d'origine wallonne, est naturellement moins sensible à la plastique que les poètes flamands.]
[89: Tancrède de Visan. L'Attitude du lyrisme contemporain. Albert Mockel et l'aspiration lyrique, p. 287 et 288. Ouvrage déjà cité.]
[90: Clartés. L'Homme à la lyre.]
[91: Ce poème fut inspiré à Mockel par sa vie commune avec van Lerberghe à Florence.
«Mockel y dit sous une forme voilée et symbolique écrivait van Lerberghe (lettre à «La Roulotte» déjà citée), ce qui nous unissait comme artistes, et ce qui nous séparait. Je voyais mieux que lui toutes choses; lui, les entendait mieux.»]
[92: Clartés. Mai juvénile.]
[93: Le Don d'enfance. La Joie des humbles.]
[94: Idem. Le Don d'enfance.]
[95: La Solitude heureuse. La Rumeur des bois.]
[96: Idem. La Douceur de vivre.]
[97: Remy de Gourmont, Le 2e livre de Masques. André Fontainas. Paris, Mercure de France.]
[98: Les Vergers illusoires, p. 67.]
[99: La Louange de la Vie comprend différents recueils: Dominical, Salutations dont d'angéliques, En Symbole vers l'apostolat, Six chansons de pauvre homme.]
[100: Six Chansons de pauvre homme pour célébrer la Semaine de Flandre.]
[101: Fumée d'Ardenne. Invocation à Saint Hubert, pages 79 et 80.]
[102: Victor Kinon. Portraits d'auteurs. Georges Ramaekers, p. 265. Bruxelles, Association des écrivains belges.]
[103: Voyages vers mon pays. Communion, II, p. 169 et 170.]
[104: La Vallée Heureuse. La Mort d'Ophélie.]
[105: Jethro Bithell écrit dans sa Contemporary Belgian Poetry (The Walter Scott Publishing C° Ltd, London) «Paul Gérardy is a well known German poet as well as a French one», c'est-à-dire: «Paul Gérardy est un poète allemand bien connu autant qu'un poète français.» Pour comprendre cette phrase, il faut savoir que Gérardy est né à Malmédy, dans une portion de la Wallonie annexée à l'Allemagne. Gérardy, tout en étant de race wallonne, compte comme citoyen allemand; il fit d'ailleurs ses études au Gymnase d'Aix-la-Chapelle, avant de venir les achever à l'Université de Liège.]
[106: Cf. Albert Mockel. Émile Verhaeren. Note biographique de Francis Vielé-Griffin. Paris, Mercure de France. Léon Bazalgette. Émile Verhaeren, Paris, Sansot. Stefan Zweig. Émile Verhaeren, ouvrage déjà cité.]
[107: Les Soirs. Insatiablement.]
[108: Les Débâcles. Dialogue.]
[109: Les Campagnes hallucinées. Les Mendiants.]
[110: Les Villes tentaculaires. La Bourse.]
[111: Idem. Le Bazar.]
[112: Idem. L'Étal.]
[113: Idem. La Révolte.]
[114: 1899.]
[115: 1902.]
[116: Les Forces Tumultueuses. Un Soir.]
[117: 1906.]
[118: La Multiple splendeur. La Joie.]
[119: Idem. Ferveur.]
[120: 1910.]
[121: 1904.]
[122: 1907.]
[123: 1908.]
[124: 1909.]
[125: 1911.]
[126: 1896.]
[127: 1905.]
[128: 1911.]
[129: Léon Bazalgette. Émile Verhaeren, p. 38. Ouvrage déjà cité.]
[130: Les Heures claires, p. 15.]
[131: La Multiple Splendeur. À la gloire du vent.]
[132: Nul poète européen ne l'avait devancé. Le seul précurseur me semble être, avec des différences appréciables, l'américain Walt Whitman. Verhaeren, d'ailleurs, ne l'a connu que récemment grâce à la belle traduction de Léon Bazalgette.]
[133: Les Forces tumultueuses. Les Villes.]
[134: La Multiple splendeur. La Conquête.]
[135: Les Flambeaux noirs. Départ.]
[136: Les Rythmes souverains. Michel-Ange.]
[137: Idem. Le Paradis.]
[138: Raymond Poincaré. La Littérature belge d'expression française. Conférence faite à Anvers le 11 avril 1908, publiée dans la Grande Revue du 10 mai 1908.]
[139: Le Temps, 13 janvier 1896.]
[140: Cette lettre fut publiée dans le tome XII de Vers et Prose (décembre 1907, janvier-février 1908).]
[141: Représentée une fois au Théâtre d'Art le 21 mai 1891.]
[142: Maurice Maeterlinck est né à Gand, le 29 août 1862.]
[143: Théâtre d'Art, 7 décembre 1891.]
[144: Théâtre des Bouffes-Parisiens, 16 mai 1893. Le drame fut adapté depuis à la scène de l'Opéra-Comique avec musique de Claude Debussy.]
[145: Théâtre de l'OEuvre, mars 1895. Lugné-Poe joua dans toutes ces pièces.]
[146: Jules Lemaître. Impressions de théâtre (huitième série). Maurice Maeterlinck, p. 151, Paris, Lecène, Oudin, 1895.]
[147: Théâtre. Préface, p. V et VI.]
[148: Remy de Gourmont. Le Livre des masques, Maurice Maeterlinck. Paris, Mercure de France.]
[149: Représentée au Théâtre de l'OEuvre, le 17 mai 1902, avec Mme Georgette Leblanc dans le rôle de Monna Vanna.]
[150: Jouée au Gymnase, le 20 mai 1903, avec Mme Georgette Leblanc dans le rôle de Joyzelle.]
[151: Monté à Paris, en 1911, avec Mme Georgette Leblanc dans le rôle de La Lumière.]
[152: Les Aubes parurent en 1898, mais ne furent jamais représentées.]
[153: Joué à Bruxelles au théâtre du Parc, le 20 février 1900; à Paris, à l'OEuvre, le 8 mai 1900; à Villers (Belgique) dans les ruines d'un vieux cloître, au mois de juillet 1910, et plusieurs fois depuis, dans des décors analogues, en Belgique et en Angleterre.]
[154: Théâtre du Parc à Bruxelles (1901). Théâtre de l'OEuvre, les 9 et 10 mai 1904.]
[155: Représentée à Paris, sur la scène du Châtelet (grande saison de Paris), du 1er au 30 mai 1912, avec Mme Ida Rubinstein dans le rôle d'Hélène; costumes et décors dessinés par le peintre Léon Bakst; mise en scène réglée par Alexandre Sanine, des théâtres impériaux de Russie; musique de scène de Déodat de Séverac.]
[156: Le remords de Balthazar s'est réveillé brusquement après dix ans, parce qu'ayant entendu au confessionnal un homme lui confier son crime, pour lequel un autre fut condamné, il avait enjoint à cet homme d'aller se dénoncer aussitôt.]
[157: Le Cloître. Acte IV.]
[158: Hélène de Sparte. Acte II, scène I.]
[159: Idem. Acte II, scène IV.]
[160: Idem. Acte IV, scène II.]
[161: Idem. Acte V, scène IV.]
[162: Henry Kistemaeckers se fit naturaliser Français en 1903.]
[163: Henri Liebrecht. Histoire de la Littérature belge d'expression française, p. 367. Bruxelles, Vanderlinden, 1910.]
[164: Le Trésor des Humbles. Le Tragique quotidien, p. 174 et 175.]
[165: Idem. La Vie profonde, p. 225.]
[166: Idem. La Beauté Intérieure, p. 251.]
[167: La Sagesse et La Destinée, p. 46 et 47.]
[168: Le Temple enseveli. L'Évolution du mystère, p. 116 et 117.]
[169: C'est moi qui souligne. Il convient de se reporter à la Préface du Théâtre.]
[170: Émerson. Les Forces Éternelles et autres essais, traduits de l'anglais par K. Johnston avec une préface de M. Bliss Perry, p. 56. Paris, Mercure de France, 1912.]
[171: Le Double Jardin. Les Sources du printemps.]
[172: Mon Oncle le Jurisconsulte. Avant-propos, p. 10.]
[173: Nautet fut l'inventeur de cette formule.]
[174: Notes sur la littérature moderne. Deuxième série. Dostoïewsky, p. 274, 275. Paris, Albert Savine. Bruxelles, Vve Monnom, 1889.]
[175: Études critiques sur la tradition littéraire en France. L'Esthétique des symbolistes, p. 310 et 311, Paris, Champion, 1909.]
[176: Propos de littérature, p. 131 et 132.]
[177: En Allemagne.]
[178: Pour se documenter sur toutes les questions d'érudition, de philologie, de philosophie, d'histoire, dont ce livre ne peut traiter, voir Le Mouvement scientifique en Belgique, 1850-1905, publié par la Société belge de librairie (2 vol. Bruxelles, rue Treurenberg), à l'occasion de l'Exposition de Liège.]
[179: La deuxième partie, Les Cycles flamands, n'a pas encore paru au moment où j'écris.]
[180: Mons.]
[181: Liège.]
[182: Anvers.]
[183: Louvain.]
[184: Gand.]
[185: Marchienne-au-Pont.]
[186: Wilmotte donna, en 1911, une série de conférences à la Sorbonne et, l'année précédente, Dwelshauwers, à l'École des Hautes études sociales.]
[187: Les ouvrages juridiques de Thomas Braun ne sont pas notés ici.]