Les amours du chevalier de Faublas, tome 1/5
LES AMOURS
DU CHEVALIER
DE FAUBLAS
PRÉFACE DES PRÉFACES
Eh oui! c'est précisément parce qu'il y a déjà cinq ou six préfaces qu'il en faut encore une; ce qui rappelle le mot de cette femme d'esprit: «Il n'y a que le premier pas qui coûte.»
J'ai voulu que, dans cette édition nouvelle, les récits de mon héros ne souffrissent plus d'interruption. Les préfaces jetées à la tête de chacune des deux dernières parties, faites à des époques différentes, embarrassoient ma nouvelle distribution. Les falloit-il supprimer? Qui, moi! tuer mes préfaces! moi, commettre un parricide! D'ailleurs, n'y a-t-il pas des gens qui n'aiment pas qu'on leur retranche rien, et qui me seroient venus dire: «Il y avoit là des préfaces! Que sont devenues mes préfaces? Rendez-moi mes préfaces!» Et puis, quelle joie pour ceux de mes confrères en librairie qui, enrageant de ne pouvoir pas faire de livres, se consolent un peu en volant les livres d'autrui! Les contrefacteurs auroient dit: «Elle n'est pas complète, son édition! il y manque les préfaces!»
Afin donc que, d'une part, mon héros, quand il raconte, n'ait pas la parole coupée par des préfaces, et que, de l'autre, il ne manque à cette édition aucune des préfaces des Six Semaines, ni la préface de la Fin des Amours, ni la préface d'Une Année, je place à la tête du premier volume toutes ces préfaces à jamais amies, et, pour consacrer leur séparation première et leur éternelle réunion, je jette devant elles cette préface des préfaces.