Paris de siècle en siècle
Parmi les grands travaux accomplis sous le roi Louis XV le Bien-Aimé, il faut citer la création de la place Louis XV, plus tard de la Révolution, puis de la Concorde, l’Ecole militaire et la fontaine de la rue de Grenelle. Celle-ci est un bel échantillon de l’art décoratif académique du XVIIIᵉ siècle; elle n’a rien de rococo, de ce qui caractérisait le style Louis XV aux lignes contournées, parfois amples et grasses; on y sent déjà l’école de David et le triomphe des purs Romains de la génération suivante: mais il y a de jolis morceaux dans ce grand décor assez froid et de gracieuses figures sculptées par Edme Bouchardon.
Cinq cents jeunes gentilshommes devaient être logés à l’École militaire et y recevoir toute l’instruction nécessaire à la carrière d’officier; l’architecte Gabriel leur éleva la monumentale caserne à portique qui fait le fond du Champ de Mars, vaste quadrilatère aménagé pour les exercices militaires des élèves.
Il semble que Louis XV dont le triste règne a préparé la terrible crise de la Révolution, préparait aussi par une sorte de fatalité le terrain nécessaire pour les grandes évolutions de peuple, arrangeait le cadre des formidables événements qui devaient marquer le règne de son successeur et la fin sanglante de la dynastie. En grande partie responsable de la Révolution, pour les hontes et les fautes de son règne néfaste, il fit le lit de cette Révolution.
Là-bas, devant l’Ecole militaire, il traçait le champ de la future fédération, où le 14 juillet 1790, au commencement de la grande commotion, les Français des diverses classes, l’Assemblée, la garde nationale, des députations des gardes nationales de quarante-deux départements, avec le drapeau tricolore encadré par le drapeau blanc et par une représentation de la vieille oriflamme des anciens temps portée par des maréchaux de France, le roi et les représentants de la Commune vinrent solennellement jurer la Constitution, Lafayette conduisant l’immense cortège, et M. de Talleyrand, alors évêque d’Autun, disant une messe solennelle sur l’autel de la Patrie.
D’autres fêtes devaient suivre cette journée de fraternisation, il ne fallut pas attendre plus d’un an pour y voir couler le sang sur les marches de l’autel de la Patrie; ce fut un jour de grande explosion des colères populaires savamment attisées par des meneurs, manifestation aboutissant à la proclamation de la loi martiale, à des fusillades et mitraillades jonchant de cadavres le terrain où l’année d’avant ces Français s’étaient embrassés. Après cette journée sanglante dont l’épilogue eut lieu sur le même point dix-huit mois plus tard, par le supplice de Bailly, du malheureux Bailly attendant assis dans sa charrette, sous la pluie et la bise glaciale de novembre, que le montage de la guillotine fût achevé, le Champ de Mars vit d’autres fêtes: Fête commémorative de la prise de la Bastille, défilé de l’Assemblée, des gardes nationales et du peuple autour d’un bûcher où l’on brûla solennellement armoiries, couronnes, titres de noblesse; Fête des victoires après la première campagne de Bonaparte en Italie; Fête de la fondation de la République avec jeux et courses de chars à la romaine, etc... Ces premières années du Champ de Mars furent bien mouvementées, mais des temps plus calmes vinrent et il ne fut plus qu’une Esplanade de manœuvres, jusqu’aux jours où les Expositions universelles l’accaparèrent pour les grandes assises de l’industrie.
Arrivons à l’autre emplacement révolutionnaire préparé par Louis XV. Sous le règne précédent Paris finissait ici au bout du jardin des Tuileries par un bastion enfermant une garenne entre la Porte de la Conférence sur le quai, et la Porte Saint-Honoré plus haut, mais Paris avait grandi, le jardin des Tuileries avait renversé le bastion. Entre le jardin et le commencement du Cours la Reine, restait devant le pont tournant du jardin des Tuileries un vaste espace vide ou occupé par des hangars, des dépôts du magasin des marbres, espace dont le prévôt des marchands et l’échevinage projetèrent de faire une place monumentale avec, pour principal ornement, la statue du roi Louis XV, alors le Bien-Aimé, que la petite vérole avait failli enlever à l’amour de son peuple.
Votée en 1748, la statue ne put être terminée qu’en 1763, Louis XV était toujours sur le trône, mais il n’était plus le Bien-Aimé, c’était le roi du parc aux cerfs et de Mᵐᵉ de Pompadour, que Mᵐᵉ du Barry allait remplacer. Aussi, quand la statue parut sur un piédestal flanquée de quatre grandes figures de femmes symbolisant la Force, la Paix, la Prudence et la Justice, les pasquinades insultantes ne manquèrent pas. On placarda sur le piédestal entre autres épigrammes celle-ci:
Les vertus sont à pied, le vice est à cheval!
L’architecte Gabriel avait fait à cette statue un cadre vraiment magnifique. Le quadrilatère de la place Louis XV était dessiné par un large fossé entouré de balustrades, ouvert aux angles et au milieu de chaque face. Au fond s’élevèrent les deux bâtiments jumeaux du garde-meuble et du ministère de la marine, édifices d’une belle ordonnance et de lignes imposantes, entre lesquels alors s’apercevaient, au lieu du temple grec de la Madeleine, les petites maisons du boulevard et la verdure de la campagne voisine.
Hélas! la belle place aux tragiques destins si proches devait avoir, à peine achevée, un sinistre baptême. C’était le 30 mai 1770. En réjouissance du mariage du dauphin avec l’archiduchesse Marie-Antoinette, la municipalité fit tirer un feu d’artifice sur la place encore en partie obstruée de matériaux. Une foule immense était venue contempler le spectacle. Aussitôt la dernière fusée éteinte, cette foule entassée entre les fossés et qui n’avait pour rentrer dans Paris que l’issue de la rue Royale, se mit en mouvement et se heurta à une autre foule de curieux descendant des boulevards. Il y eut dans l’obscurité une atroce mêlée. Les deux masses se heurtant s’étouffèrent; tout ce qui tombait était piétiné, écrasé, des flots humains roulaient sur d’autres flots humains, se broyaient sur les obstacles, soulevaient des voitures dont on égorgeait les chevaux à coups de couteau; des gens affolés mettaient l’épée à la main pour essayer de se faire jour. Quand l’effroyable mêlée se fut dissipée, il restait sur le terrain plusieurs centaines de cadavres. Tristes noces pour le pauvre couple qui devait finir ici même aussi, vingt-trois ans après.
Entre ce baptême lugubre et les grandes et sanglantes journées qui vont venir, la place Louis XV a peu de choses en ses annales; elle hérita de la foire Saint-Ovide qui se tenait précédemment sur la place Vendôme, et qui amena avec elle de la gaieté pour quelques années. Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1777, un incendie éclata, baraques de saltimbanques et de montreurs de curiosités, boutiques de marchands, théâtres de marionnettes, tréteaux de chanteurs, tout brûla.
Que citer encore? Des défilés joyeux en attendant les autres, le défilé du carnaval qui dans ces dernières années de la monarchie était très bruyant et remplissait la rue Saint-Honoré et les grandes voies d’innombrables masques; le cortège du beau monde, à la fin du carnaval, pour la promenade traditionnelle de Longchamps, où les impures et les filles d’Opéra, mêlées aux duchesses, rivalisaient de luxe et d’élégance dans les toilettes et dans les équipages tarabiscotés, pour lesquels les carrossiers trouvaient les inventions les plus galantes, comme cette conque dorée et enguirlandée dans laquelle trôna Mˡˡᵉ Guimard fardée jusqu’à l’extravagance.
Mais voici avec l’an 89 bien d’autres foules et bien d’autres tumultes; la place Louis XV voit passer le prince de Lambesc cavalcadant et sabrant à la tête de Royal Allemand, puis des bandes de gardes nationaux, de fédérés fêtant dans les guinguettes des Champs-Élysées la liberté conquise et la Bastille démolie, des cortèges de clubistes et de sectionnaires, allant pour quelque cérémonie à l’autel de la Patrie.
Mais ce n’est encore que la petite pièce avant la grande. Voici le drame qui se dessine et les événements qui se précipitent. Les femmes de Paris, le 6 octobre, sont allés enlever la royauté de son château de Versailles et la ramènent à Paris, déjà captive, sinon prisonnière. C’est encore dans le carrosse royal traîné à huit chevaux que Louis XVI et Marie-Antoinette font leur entrée dans leur capitale, mais autour de ce carrosse les poissardes dansent et chantent, le peuple brandit des milliers de sabres et de fusils, et, en avant pour ouvrir la marche, des énergumènes balancent à la pointe des piques quelques têtes de gardes du corps.
Le 10 août 1792, le canon et la fusillade annoncent que derrière les bosquets des Tuileries le peuple donne le dernier assaut à la royauté, puis les feux de peloton, les salves d’artillerie s’espacent, d’immenses clameurs de victoire et d’horribles cris retentissent. Le château est pris, ses derniers défenseurs sont égorgés ou fuient dans le jardin; on leur donne la chasse, ils tombent sous les arbres les uns après les autres; seuls, quelques groupes peuvent gagner les Champs-Élysées...
Le pont de la Concorde, alors appelé pont Louis XVI, a été commencé en 1787; ironie du sort, ce pont Louis XVI, on l’achève avec les pierres provenant de la démolition de la Bastille. Comme il mène à la Chambre des députés, il restera révolutionnaire, en dépit de son nouveau nom, et chemin naturel de l’émeute, nous l’avons déjà vu maintes fois.
Toute blanche, toute fraîche dans la fleur de sa jeunesse, la place Louis XV voit disparaître la statue de Louis le Bien-Aimé et s’élever sur le même piédestal une colossale figure de la Liberté. La place n’en reste pas moins coquette et jolie. A l’ombre de cette figure de la Liberté, on construit autre chose, l’autel sur lequel on va lui offrir de terribles holocaustes, l’autel sur lequel Samson dira tous les jours pendant des mois la messe rouge.
La place Louis XV est la place de la Révolution ou plutôt la place de
la Guillotine. Le carrosse royal encore une fois va passer. Le 21 janvier 93, sur l’immense place couverte de troupes, la guillotine fait le centre d’un carré de fusils et de canons derrière lesquels se pressent, houleuses et sombres, les masses populaires. A dix heures du matin, au roulement des tambours de Santerre qui étouffent la dernière protestation royale, tombe la tête de Louis XVI.
Le roi était venu à la guillotine dans son carrosse, la reine, plusieurs mois après, y viendra en charrette, après avoir suivi, les mains liées derrière le dos, toute la rue Saint-Honoré, longue route d’un calvaire qui lui permettait d’entrevoir au détour de chaque rue transversale, le palais où elle avait régné et les beaux ombrages du jardin où le soleil avait éclairé les heureuses journées de naguère.
Avant elle et après elle, combien de fois la charrette fit-elle, ou plutôt le convoi de charrettes fit-il ce voyage, amenant à Samson la fournée quotidienne de condamnés que le tribunal révolutionnaire lui envoyait: les Girondins et les Feuillants, Mᵐᵉ Roland, Camille Desmoulins et Danton, Charlotte Corday, Philippe Egalité... puis, les fournisseurs de la guillotine arrivant à leur tour, Hébert, Fouquier-Tinville, Robespierre...
Ainsi chaque jour, comme des employés de ministère qui vont à leur bureau, Samson et ses aides arrivaient sur la place pour l’effroyable besogne, procédaient tranquillement au nettoyage de leur machine, et se mettaient ensuite à trancher froidement toutes ces têtes, jeunes ou vénérables, illustres ou obscures, innocentes ou scélérates... Et le ruisseau rouge coulait, mare de jour en jour plus impossible à étancher et que le sol saturé refusait de boire, dont l’odeur attirait les chiens errants et faisait reculer les chevaux au passage. Quand nous traversons près de l’Obélisque et des fontaines jaseuses, la place actuelle, vivante, élégante et gaie, fermons un peu les yeux sur le présent et voici que s’évoque, sinistre vision, la place de la Révolution avec l’instrument de mort, les deux bras rouges levés en l’air et les horribles tricoteuses en cercle, guettant l’éclair du couperet qui tombe...
Pendant des mois, tous les jours, Fouquier-Tinville envoie sa fournée, Samson travaille. Le sol saturé refuse de boire le sang qui coule dans une fosse sous l’instrument; de même le cimetière des suppliciés à la Madeleine refuse les cadavres, on envoie les corps dans un nouveau cimetière taillé dans le parc du duc de Chartres à Monceaux, puis à partir du 25 prairial an II (13 juin 93), le terrible abattoir humain est transporté à la place du Trône.
La rue Saint-Honoré n’a plus chaque après-midi son défilé de charrettes, c’est le faubourg Saint-Antoine qui hérite du tragique spectacle et qui s’en émeut, qui réclame à son tour.
LA BUTTE DES MOULINS AU COMMENCEMENT DU XVIᵉ SIÈCLE
CHAPITRE XI
L’ENFANTEMENT DU PARIS MODERNE
A TIVOLI
La Chaussée d’Antin.—Les Porcherons.—Le Temple de Paphos.—Petites maisons et Folies.—Abattis et grandes trouées.—La disparition du vieux Paris.—La Butte des moulins.
TRÈS près de nous encore est le temps où de bons maraîchers faisaient pousser des choux et des salades sur l’emplacement de l’Opéra et des beaux et brillants quartiers d’aujourd’hui; il ne faudrait guère pour retrouver ces honnêtes cultures villageoises reculer de plus d’une centaine d’années.
L’extrémité de la ligne des grands boulevards au point le plus animé, le plus peuplé, qui fait à peu près le centre du Paris d’aujourd’hui, ce n’était, il y a cent et quelques années, qu’un commencement de banlieue. La promenade des boulevards pour les Parisiens du milieu du XVIIIᵉ siècle, c’était une ouverture sur la campagne; il y avait des arbres, il y en a encore, mais moins vigoureux et moins nature; il y avait de petites maisons, des guinguettes champêtres éparpillées aux entours de quelques folies de grands seigneurs ou de financiers, presque des maisons de campagne, coquets nids d’amour, joyeux vide-bouteilles où les fredaines galantes du beau monde trouvaient une discrète tranquillité.
La Chaussée d’Antin est née dans la première moitié du XVIIIᵉ siècle, alors que les choux des champs environnants avaient encore de longues années de tranquillité devant eux. Cette précocité s’explique, cette chaussée nouvelle conduisait au pimpant hameau des Porcherons en avant du village de Clichy. Un petit chemin serpentant dans les cultures s’appelait Chaussée de l’Egout de Gaillon, ou chemin des Porcherons. Quand on en fit une rue, on lui donna d’abord le nom de rue de l’Hôtel-Dieu parce que l’Hôtel-Dieu y avait une ferme et des terres, voisines de celles des Mathurins, desquelles terres l’Hôtel-Dieu conserva des bribes jusque vers 1840.
Sur tout ce côté nord de Paris serpentait le ruisseau descendant du village de Ménilmontant; il touchait presque à la porte du Temple et courait ensuite à certaine distance des murs de la ville, coupant les faubourgs Saint-Martin, Saint-Denis, Montmartre, moitié ruisseau et moitié collecteur des petits égouts qu’il recevait au passage. Au siècle dernier, il descendait moins d’eau des hauteurs déboisées de Ménilmontant, une partie de ces eaux étant captée au passage par les maraîchers ou pour une dérivation sur Vincennes, et le ruisseau était en bien des endroits une sentine. A la sortie des Porcherons, le ruisseau passait sous un pont nommé pont Arcans (?) il se dirigeait vers le Roule, ex-village devenu faubourg s’ajoutant au faubourg Saint-Honoré et s’en allait se jeter à la Seine sous Chaillot. Couvert aujourd’hui, son lit est le collecteur des égouts de la rive droite; le ruisseau n’en continue pas moins à couler dans le collecteur ou perdu dans les terres et on le retrouve, croit-on, dans une nappe d’eau qui baigne les fondations de l’Opéra de Charles Garnier et qui en a bien gêné la construction.
Du côté de la Chaussée d’Antin le grand égout ne fut couvert qu’en 1771 et l’on construisit dessus la rue de Provence. Aux Porcherons florissait Ramponneau, maître cabaretier en possession de la célébrité. Ce cabaret, à l’enseigne du Tambour Royal, est une ancienne auberge d’ouvriers de campagne, tout à fait dépourvue d’élégance, vaste mais très sommairement installée, un comptoir en planches grossières sous un haut manteau de cheminée campagnarde, la cheminée à faire sauter les omelettes au lard, des tables, des bancs de bois et c’est tout, avec quelques dessins charbonnés sur le mur pour ornements, œuvres d’art représentant Mˡˡᵉ Camargo dansant avec le soldat Belle Humeur, Crédit tué par les mauvais payeurs, Monnoye fait tout, et autres plaisanteries de cabaret. Tous les rangs sont confondus chez Ramponneau, on y boit, on y chante, on y est gai, on s’y grise. Le succès de ce cabaret est énorme et Ramponneau devient un type populaire.
Il y a Ramponneau, il y a la Grande Pinte, il y a bien d’autres cabarets aux Porcherons qui ont abandonné l’élevage des porcs, leur ancienne industrie, et ne sont plus qu’une immense et joyeuse guinguette.
Quelle vogue eurent pendant tout le XVIIIᵉ siècle les parties de plaisir dans tous ces bruyants cabarets où sous les treilles l’on chantait et buvait à l’aise. Il y en avait pour tous les goûts et tous les rangs, les petits commis de boutique, les clercs de procureur en bonne fortune, tout comme les jeunes seigneurs en partie fine trouvaient une tonnelle ou une salle pour s’installer gaiement avec les grisettes endimanchées ou les belles impures, devant des nappes blanches agréablement chargées. Les bons bourgeois y venaient avec les demoiselles d’opéra. Quand une fille voulait jeter son bonnet par-dessus les moulins, elle n’avait pas besoin de monter jusqu’à Montmartre. Derrière les Porcherons, le moulin des dames de Montmartre—rue de la Tour-des-Dames maintenant—faisait tourner ses grandes ailes un peu au-dessus des cabarets et du château du Coq, manoir du XIVᵉ siècle, où le roi Louis XI avait couché la veille de son entrée solennelle dans Paris.
Comme pour racheter les péchés de ce temps, notre siècle a bâti une église à peu près sur l’emplacement des Porcherons, sur ce sol où l’on a tant bu et chanté si galamment. Justement cette église n’a rien d’austère dans le style de son architecture, elle semble même coquette, c’est la Trinité qui se voit au bout de notre Chaussée d’Antin actuelle. L’église Notre-Dame de Lorette remplace presque sur le même point, la chapelle du même nom aux Porcherons.
Cette Chaussée d’Antin prit son nom de l’hôtel du duc d’Antin bâti en 1713, qui passa plus tard au maréchal duc de Richelieu. A cet hôtel, le maréchal, célèbre à tant de titres par ses victoires et conquêtes sous les drapeaux réunis de Mars et de Vénus, ajouta ce pavillon donnant sur le rempart, auquel la malignité publique accrocha le nom de Hanovre pour dire que le maréchal en y prodiguant les grâces extérieures et intérieures, ne faisait qu’employer le butin de la campagne de Hanovre.
La Chaussée d’Antin s’embellit rapidement et se garnit de jolis hôtels enchâssés dans quelques ombrages encore. C’était un faubourg élégant qui commençait là et qui avait considérablement gagné et grandi à la fin du siècle. Mˡˡᵉ Guimard, vers 1762, la danseuse diaphane si légère et si maigre, «le squelette des Grâces» adorée par tant de grands seigneurs, s’y fit construire un hôtel par l’architecte Le Doux.
Naturellement ce Grec forcené construisit pour Mˡˡᵉ Guimard une manière de petit temple qu’on appela temple de Terpsichore, un cube de pierre ouvrant par un péristyle ovale à colonnes ioniques. On disait de ce temple de Terpsichore que la Volupté en dessina le plan et que l’Amour en fit les frais. C’était le prince de Soubise surtout. L’hôtel paraissait petit, mais il était vaste en réalité, sans doute par des annexes; il y avait grands et petits appartements, galerie de tableaux, salle de spectacle pouvant contenir cinq cents personnes, plus des jardins magnifiques avec un petit temple à Paphos. La divinité du lieu y menait une existence de folles dépenses et de luxe scandaleux, soupers, orgies, fêtes à spectacles, représentations théâtrales, etc... Elle donnait régulièrement trois grands soupers par semaine, le premier aux princes et grands seigneurs plus ou moins attachés à son char, le second aux gens de lettres et artistes, épicuriens de second rang; le troisième, la grande orgie, réunissait seigneurs et financiers viveurs, comédiennes et impures en renom.
Un jour, la Guimard se dégoûta de son temple; ses légions de créanciers se fâchaient ou les galants qui fournissaient à ses fabuleuses dépenses s’étaient fatigués de lui apporter les millions qu’elle jetait ensuite par toutes les fenêtres, même par celles de la bienfaisance quand elle allait, aux lendemains d’orgie, porter dans les taudis misérables quelques poignées de tout cet or qui roulait incessamment en offrandes à Vénus. La rivière était-elle tarie? ou la belle courtisane, l’heure de la retraite étant sonnée, prenait-elle ses dispositions pour quitter le pays de Cythère et s’en aller finir ses jours en bourgeoise du Marais? Le temple de Terpsichore fut mis en loterie; il y avait 2,500 billets à cinq louis, le tirage eut lieu en 1786 et l’hôtel fut gagné par une dame qui n’avait pris qu’un seul billet. Peu d’années après, l’ancien temple stupéfait devenait le local de la section du Mont-Blanc. Quel changement pour le logis licencieux, pour ces salons resplendissants où tous les grands seigneurs de France se pressaient jadis aux grandes fêtes. Ils étaient loin alors, emportés par le vent de tempête comme de pauvres feuilles mortes, guillotinés ou errant fort dépourvus hors frontières, tandis que la danseuse, devenue peut-être une bourgeoise épaisse, vivait cachée quelque part, oubliée dans quelque coin silencieux de vieille maison aux murs gris et moroses.
Mirabeau était venu mourir au nº 42 de la Chaussée d’Antin le 2 avril 1791. Désolation universelle, Paris en larmes se presse à ses obsèques solennelles à Notre-Dame, l’Assemblée nationale en tête, et conduit le grand orateur à la nouvelle église de Sainte-Geneviève que l’on désaffecta pour en faire le Panthéon. La rue débaptisée s’appela rue Mirabeau et sur la maison mortuaire fut scellée une plaque de marbre noir portant ces deux vers de Marie-Joseph Chénier:
Hommes libres, pleurez! Tyrans, baissez les yeux!
Ce qui n’empêcha pas 93 de rejeter le corps du Panthéon, d’enlever la plaque de marbre et de changer encore le nom de la chaussée pour celui de rue du Mont-Blanc.
Avant 1789, un petit casernement des gardes françaises occupait l’angle du boulevard à droite; le temple Guimard était au nº 9. M. Necker avait un hôtel au nº 7.—Autres salons, autres hôtes qu’à côté. Voici chez M. Necker les grands noms de la littérature et de la bonne société à la fin de l’ancien régime. Une jeune fille écoute les brillantes causeries, c’est la future Mᵐᵉ de Staël. Après la tourmente, M. Necker cède son hôtel à un banquier, M. Jacques Récamier, et pendant une dizaine d’années, dans ses appartements décorés à la romaine, la belle Mᵐᵉ Récamier, statue vivante, apparaît comme une déesse descendue de son nuage pour recevoir le tribut d’admiration de toute la nouvelle société, les débris de l’ancien grand monde mêlés à la nouvelle aristocratie émergée du grand bouleversement. C’est un des plus brillants salons de Paris, moins politique que celui de Mᵐᵉ de Staël et plus gai, plus animé. On y fait de la musique et de la littérature, on y danse beaucoup; la déesse invente des danses nouvelles qui lui permettent de déployer toutes ses grâces merveilleuses.
Le nom ancien d’une rue qui traverse la Chaussée d’Antin, ancienne ruelle boueuse montée en grade en même temps que la chaussée et nommée alors rue Chantereine, était un dernier souvenir des marécages transformés d’abord en cultures, puis couverts de maisons. Chantereine, c’était: Chante-reinette ou grenouille. Les grenouilles y coassaient il y a moins d’un siècle et demi. Talma y possédait une maison qu’il tenait de Condorcet. Les Girondins, dit Nodier, l’avaient fréquentée, Talma y eut, en 1797, un locataire qui se moquait bien des grandes phrases et des beaux discours. Ce successeur de la bavarde Gironde, c’était le général Bonaparte, ex-jacobin, mari de Joséphine de Beauharnais.
Ce petit général, revenant couvert de lauriers de sa triomphante campagne d’Italie, fit soudain de la rue Chantereine, débaptisée par l’enthousiasme et appelée rue de la Victoire, le point sur lequel convergeront les regards attentifs et les espérances de Paris las de soubresauts et de la France écœurée du relent des corruptions politiques. Bonaparte partit quelques mois après de la rue de la Victoire pour s’en aller au Caire et aux Pyramides; il y revint plus prestigieux encore, pour préparer dans la maison du tragédien le 18 Brumaire et l’Empire.
Petites maisons, folies de grands seigneurs ou de fermier général, le XVIIIᵉ siècle en avait enveloppé Paris; il y en avait dans tous les villages de la première banlieue que Paris grandissant devait atteindre bientôt, il y en avait dans les coins discrets et tranquilles, à l’abri de coquets jardins ou de beaux parcs bien ombragés. Pour tout grand seigneur, c’était presque l’annexe obligée de l’hôtel patrimonial, maison officielle de l’époux et de la famille. Pour loger quelque belle impure, quelque comédienne, quelque célébrité du corps de ballet, on demandait à l’austère architecture de se faire galante et libertine, à la peinture de développer ses thèmes les plus voluptueux pour faire un cadre cythéréen à la reine de boudoir. Meubles précieux et chefs-d’œuvre gracieux de l’art industriel s’accumulaient dans toutes les pièces de la blanche petite maison nichée dans la verdure. Que fallait-il encore? Une cave bien montée et un cuisinier de talent. On les avait. Et comme s’il prévoyait les drames terribles qui se préparaient, comme s’il cherchait à s’étourdir, le siècle se plongeait dans l’orgie galante.
Il y avait des folies de toutes tailles, suivant la fortune du prince ou du traitant. On en retrouve encore de temps en temps quelqu’une, oubliée derrière les bâtisses modernes qui ont envahi les quartiers où elles se croyaient tranquilles et qui les ont écrasées ou enterrées. Il y en avait partout et même en des quartiers où leur souvenir est bien fait pour nous surprendre, dans les environs de la Roquette par exemple, qui n’était alors qu’un couvent de nonnes, dans les villages, riants alors, de la Roquette et de Popincourt,—celui-ci qu’on appelait alors par abréviation Pincourt, mais qui doit son nom à Jean de Popincourt, premier président du Parlement sous Charles VI. Popincourt était presque un site historique; c’est sur la terrasse d’une de ses maisons que Mazarin et Louis XIV vinrent contempler la bataille du faubourg Saint-Antoine et entendre tonner le canon de la Bastille, tirant par les ordres de Mˡˡᵉ de Montpensier sur les troupes royales. De beaux ombrages entre le faubourg Saint-Antoine et la Roquette abritaient la folie Titon, un riche fermier général qui s’était arrangé là une fabuleuse installation, folie coûteuse où se ruina le financier, et dont un lot plus tard logea la fabrique de papiers peints Réveillon, pillée et incendiée peu de jours avant la prise de la Bastille. Un autre financier, Samuel Bernard, avait la sienne dans les mêmes environs, et aussi le duc de Fronsac, fils du maréchal de Richelieu.
Mais le point où les petites maisons étaient plus serrées, où leurs habitués pouvaient voisiner les uns chez les autres, c’étaient les quartiers de Clichy et des Porcherons, ce qui se comprend du reste, par la situation agréable sur les pentes ondulant vers Montmartre et par les traditions du lieu. Le maréchal de Richelieu, le grand vainqueur, le maître de tous les roués petits et grands, ne se contentait pas de son pavillon de Hanovre sur le rempart, il avait planté une maison plus petite et plus discrète sur la hauteur de Clichy, maison qui fut, sous le Directoire, habitée par la belle Mᵐᵉ Hamelin, une des Merveilleuses de l’époque. Le XVIIIᵉ siècle, ce débauché vieilli, revenait à la nature sur ses vieux jours; désireux de finir en églogue, en buvant du lait, servi par des bergères poudrées, il s’était pris d’un bel amour pour la nature arrangée, pomponnée, gracieusement enjolivée, sinon embellie, et ce goût de décorations champêtres, qui avait produit le village de Trianon, allait trouver à s’exercer dans un genre particulier de Folies, qui n’étaient plus seulement la petite maison galante, mais des créations autour d’un petit palais champêtre, de parcs immenses meublés de fabriques, ruines et curiosités de toutes sortes.
Parmi les plus fameuses, prenons-en deux seulement pour leur importance et leurs particularités: celle du financier Boutin et celle du duc de Chartres. La folie Boutin était une merveille avec son magnifique jardin anglais, qui avait coûté plus d’un million au financier, allant de la rue Saint-Lazare à la rue de Clichy. Ce fermier général était un fort brave homme, très bienfaisant et un ami des arts. Sous le Directoire, le pauvre Boutin ayant été guillotiné, on fit de son jardin le Tivoli des incroyables et des merveilleuses qui eut un succès prodigieux où dans un décor de temples, de moulins, cascades, ponts rustiques, grotte de sorcier, curiosités de toutes sortes, se donnaient des fêtes de tout genre, surtout fêtes de nuit avec illuminations, ascensions de ballons et feux d’artifice.
Napoléon donna dans ce merveilleux Tivoli un banquet à sa garde impériale au retour d’une de ses triomphales courses à travers les capitales étrangères.
La folie de Chartres s’appelle aussi le jardin Mousseaux ou Monceaux du nom d’un petit village éparpillant quelques maisonnettes dans la plaine; en 1778, Philippe d’Orléans duc de Chartres, le futur Égalité, acheta d’immenses terrains plats, un sol ingrat et sans verdure, et bouleversa le tout avec des légions d’ouvriers. Il avait chargé Carmontelle, peintre et musicien, de dessiner son futur domaine, en laissant chevaucher sa fantaisie bride sur le cou. Carmontelle ne lésina sur rien, mais le résultat fut une merveille. Ce n’est pas le parc Monceaux que nous connaissons. Celui-ci est joli, mais il n’a point la fantaisie de l’autre, bien que ses principales beautés lui viennent encore des débris de la folie de Chartres.
Dans les détours des vallons enfantés par Carmontelle, au milieu desquels circulait une petite rivière jaseuse, il y avait de tout: un temple de Mars en ruines, un moulin à vent hollandais, avec la maison du meunier et une laiterie, un château gothique ruiné, une tour et des tourelles ébréchées sur un mamelon, un bois poétique de cyprès et de sycomores, abritant des tombeaux antiques au milieu desquels se dressait une pyramide et à côté de ce site sévère, un coin riant d’Italie, avec quelques motifs antiques et une vigne encadrant dans les pampres une statue de Bacchus. De l’exotique, maintenant: un portique chinois, passé lequel on rencontrait un pavillon bleu, puis un pavillon de verre, puis un pavillon jaune, une immense galerie formant jardin d’hiver... Les ponts, les cascades ne se comptaient pas, ni les grottes non plus; il y en avait une dans laquelle le duc de Chartres donnait quelquefois à souper, grotte très vaste à laquelle étaient annexées les cuisines et une arrière-grotte pour les musiciens. Il y avait encore des temples, des obélisques, des fontaines, des pagodes chinoises mobiles, des jeux de bague curieusement installés; enfin, comme morceau important, la charmante naumachie, la belle colonnade ruinée, entourant la pièce d’eau que nous connaissons.
C’était une féerie dont nous sommes loin d’avoir indiqué tous les tableaux. Quand les fermiers généraux en 1782 établirent le fameux mur d’octroi qui mettait Monceaux dans Paris,
on bâtit ce mur dans un fossé pour ne pas priver la folie Monceaux de ses vues sur la campagne.
Le duc d’Orléans ne jouit pas longtemps de ces merveilleux jardins. La Révolution survient qui confisque Monceaux et en fait après la Terreur, lorsque l’on est sorti du terrible cauchemar, un établissement de fêtes comme Tivoli, comme l’Elysée, ancienne folie Beaujon.
Sous Napoléon, on ne dansa plus à Monceaux; l’empereur l’avait donné à Cambacérès, qui le rendit peu après à l’Etat en raison des trop considérables frais d’entretien. La Restauration le restitua à la famille d’Orléans à laquelle la Révolution de 48 l’enleva encore. On y mit alors la direction des ateliers nationaux. C’est seulement vers 1860 que la Ville de Paris entra en possession et créa le parc actuel qui ne comprend guère plus de la moitié de l’ancien jardin, le reste ayant servi à la création du beau quartier environnant.
Le sort de ces grands jardins aristocratiques fut le même au commencement du siècle, établissements de plaisirs d’abord, transformés ensuite en jardins publics ou découpés pour la création de quartiers nouveaux. Les parcs plus modestes, toutes ces petites maisons aux souvenirs licencieux devenus hôtels de spéculateurs enrichis après la Révolution, ou de généraux de l’Empire, ont disparu peu à peu, atteints par les nouvelles grandes voies, écrasés sous les grandes maisons de rapport. Dans la région de l’Est, c’est l’industrie qui s’en est emparée; de l’autre côté, dans la grande marche de la ville vers le soleil couchant, la marée montante des constructions atteint les derniers débris de la coquette villégiature de jadis, les derniers ombrages des derniers petits parcs lointains, pour y faire surgir des rues neuves à petits hôtels.
Quels changements en une ou deux générations de Parisiens. La ligne de remparts, les fortifications de 1840, englobaient toute une ceinture de villages séparés encore par des champs et des cultures. Où sont-elles maintenant? où sont les vignes et les champs de violettes de Belleville, ce village qui était le Montmorency des bourgeois du quartier Saint-Denis de 1830? Il y a vingt ans, la campagne commençait après le Trocadéro. Les Parisiens d’aujourd’hui ont connu des maraîchers à Passy et de grands espaces en jardins et parcs, entre ce Passy et Auteuil, isolé au bout du monde, à la pointe extrême du rempart; leurs pères ont vu des chantiers de bois à la place de la gare Saint-Lazare et leurs grands-pères ont pu assister à des grandes manœuvres et petites guerres exécutées par la garnison de Paris jusqu’en 1830, dans les plaines désertes de Monceaux.
Les grands boulevards intérieurs, la promenade du rempart du siècle dernier, sont devenus la grande artère intérieure; une seconde ligne les double et les remplace, les boulevards extérieurs tenant la place du mur d’octroi des fermiers généraux de 1782, et une troisième ligne de boulevards, le chemin militaire des bastions de l’enceinte, se bâtit rapidement, voit s’élever du côté de l’ouest de superbes hôtels regardant la campagne par-dessus les talus, en attendant que Paris encore une fois franchisse cette enceinte et dévore les agglomérations formées extra-muros.
A l’intérieur de grandes trouées ont été faites dans tous les sens pour donner de l’air au Paris trop serré d’autrefois; ces trouées, personne ne les blâme; on ne critique que leur implacable tracé rectiligne, qui ne se serait pas dérangé pour Notre-Dame ou la Sainte-Chapelle s’il avait heurté ces monuments. La vieille croisée de Paris du temps de Philippe-Auguste a été modifiée, la nouvelle croisée, c’est la rue de Rivoli coupant la ligne des boulevards Sébastopol et Saint-Michel.
Commencée presque au début du siècle, l’an X de la République, par le Premier Consul, la rue de Rivoli dans son premier tronçon modifia considérablement les abords du jardin des Tuileries, en effaçant des souvenirs du commencement de la Révolution. Les premiers coups de pioche firent tomber la salle du Manège, construite sur l’ancien manège des écuries royales, la salle où peu d’années auparavant avaient siégé la Constituante, la Législative et la terrible Convention, et que celle-ci avait quittée pour une salle dans les Tuileries mêmes. En même temps disparurent les Feuillants dont l’enclos mitoyen avec le jardin royal donnait son nom à la terrasse de ce côté, et le couvent des Capucins sur l’emplacement duquel fut en partie construit le ministère des finances incendié par la commune. Aux premiers jours de la Révolution, un club rival des Jacobins et des Cordeliers se tint au couvent des Feuillants; les hommes du parti des Feuillants étaient modérés; ils firent les premiers le voyage à la place de la Révolution.
Arrêtée longtemps entre le Louvre et le Palais Royal, la rue de Rivoli reprit sa course au commencement du second Empire et continua sa percée à travers Paris en transformant extraordinairement les abords du Louvre comme elle avait fait précédemment pour les Tuileries, et après les entours du Louvre, ceux du palais rival, de la vieille maison de ville des Parisiens.
Tout le long de sa route, elle éventra de vieux quartiers tortueux et embrouillés, elle dévora des ruelles antiques aux séculaires bâtisses souvent misérables et sordides, coins lépreux cachés au cœur de la ville, à deux pas de la demeure des rois et du Paris brillant.
Le changement était prodigieux et par quelques ruelles qui nous restent bien dissimulées derrière de hauts édifices aux environs du Pont Neuf, nous ne pouvons guère nous faire une idée de ce qui dans le cours des siècles s’était tassé là au débouché des ponts autour du Châtelet. La rue de Rivoli et les travaux qui en furent la suite jetèrent bas ce qui subsistait des ruelles ayant enserré le vieux Châtelet tombé en 1808 et bouleversèrent complètement les environs, dégageant la tour Saint-Jacques du marché à la friperie qui l’entourait et amenant même le transport à 12 mètres de distance de la fontaine dite du Palmier, consacrée sous le premier Empire au souvenir des victoires remportées en Italie et en Egypte. Alors disparut, avec la rue Pierre-à-Poisson, la rue de la Tannerie et quelques autres mal odorantes, la rue de la Vieille-Lanterne, repaire immonde et noir coupe-gorge auquel la mort du pauvre Gérard de Nerval assassiné en quelque bouge et pendu ensuite au grillage d’une fenêtre, venait de donner une renommée sinistre.
Même formidable abatis et même transformation auprès de l’Hôtel de Ville, du nouvel hôtel considérablement agrandi en 1835 et qui devait s’effondrer dans les flammes de 71. On achevait de dégager le monument, et l’on régularisait la vieille place de Grève. Pendant tout le second Empire la pioche et le pic maniés par le préfet Haussmann ne s’arrêtèrent pas. Le vieux Paris disparaissait ou se masquait, démoli ou dissimulé derrière un rideau de hautes bâtisses monotones. L’air et la lumière devenaient denrées moins rares pour le Paris central, l’hygiène y gagnait assurément, mais ces avantages se trouvaient chèrement payés, par la perte de bien des édifices intéressants et par l’accablante monotonie des rues nouvelles. Toute idée d’art semblait bannie du plan, on pourrait le croire, comme aussi tout vrai sentiment décoratif. Au centre, à droite, à gauche, partout la pioche bousculait les séculaires décors de la cité parisienne, et bouleversait profondément le sol, enfouissant les souvenirs, grattant, effaçant l’histoire. Pour ne parler que des grandes percées des vieux quartiers historiques, en négligeant les boulevards filant aux quatre coins de l’horizon à travers territoires annexés, villages absorbés, ou faubourgs à peine âgés de quelques pauvres siècles, on poussait au nord les boulevards de Sébastopol et de Strasbourg, et au sud les grandes voies modifiant si profondément la physionomie du quartier des Études.
... Le boulevard Saint-Michel, la rue Monge, la rue des Ecoles, le boulevard Saint-Germain et les grands travaux qui se poursuivent encore sur les pentes de la Montagne l’ont du moins fortement entamé.
Au centre, la rue Turbigo réunissait le boulevard du Temple aux Halles, en surcoupant les vieilles rues déjà coupées par le boulevard Sébastopol, et les alentours des Halles étaient bouleversés de fond en comble. Alors disparurent les derniers vestiges des vieux marchés d’autrefois et les dernières rues à piliers, aux pittoresques vieilles maisons sous lesquelles débordait le grand marché.
L’avenue de l’Opéra, étincelante et superbe, fourmillante, bruyante, si parisienne et si cosmopolite, grande artère faisant communiquer le vieux centre de la vie d’autrefois, le Louvre et le Palais Royal, avec le centre de la vie d’aujourd’hui, les boulevards élégants et l’Opéra, est une tranchée ouverte il y a bien peu d’années. A voir l’immense circulation, les files de voitures et le flot des piétons sur chaque trottoir, qui se douterait qu’on a pu s’en passer jamais!
Elle a bouleversé de l’histoire, elle aussi, en approchant de la vieille rue Saint-Honoré et des Tuileries, en perforant largement le quartier de la butte des Moulins. Au XVᵉ siècle c’était, de ce côté, une banlieue fangeuse et assez mal habitée; la porte Saint-Honoré, de l’enceinte d’Etienne-Marcel, était presque à l’entrée de l’avenue de l’Opéra. Au delà s’étendaient les terrains du marché aux pourceaux avec quelques bâtisses, étables ou porcheries. La butte venait de naître, car la question controversée de l’origine naturelle ou factice de cette butte a été tranchée justement par les travaux d’édilité qui l’ont fait disparaître. Elle était faite de terres rapportées et ne remontait pas au delà du XIVᵉ siècle, puisqu’on n’y a rien trouvé d’antérieur. L’historien de la butte, M. Edouard Fournier, suppose cependant que peut-être les premiers éléments ont pu être fournis par les débris du Lower, château fort des Francs, ancêtre du Louvre de Philippe-Auguste, mais la butte doit sa constitution aux gravats et terres tirés du fossé lors de la construction de l’enceinte de 1358, des remparts si rapidement élevés par Marcel, munis de 750 guérites de bois sur le pourtour, et armés de bombardes.
Cette butte n’était pas le seul amas de déblais transformé en montagne; il y en eut tout autour des remparts et plusieurs de ces buttes subsistent chargées de maisons ou couvertes de verdure, souvenirs soit des travaux de fortifications du XIVᵉ et du XVIᵉ siècle, soit des boulevards, grands bastions de terre gazonnée élevés pour couvrir des points faibles sous François Iᵉʳ, lors de la grande alarme, quand les Impériaux maîtres de la Picardie touchaient presque Paris. Villeneuve sur gravats à la porte Saint-Denis, la butte Copeau au Jardin des Plantes, le renflement du boulevard à la porte Saint-Martin et d’autres élévations, d’autres bosses cachées sous les maisons ont la même origine et la plupart de ces buttes furent couronnées de moulins, même quand elles étaient encore ouvrages de fortification.
Notre butte des Moulins, sise à deux ou trois cents mètres de la porte Saint-Honoré eut l’honneur de servir de soutien à l’assaut de cette porte par Jeanne d’Arc en 1429. Jeanne d’Arc, voulant essayer d’arracher par une brusque attaque Paris aux Anglais, y plaça son artillerie, et se jeta de là résolument sur le rempart, malheureusement trop bien défendu. Descendue dans le fossé, elle s’obstinait sous la grêle des traits à chercher l’endroit le moins profond pour le combler de fascines, lorsqu’elle fut grièvement blessée; elle ne consentait point cependant à lâcher l’attaque et il fallut que le duc d’Alençon vînt la chercher lui-même. Sous François Iᵉʳ la butte fut convertie en un bastion, défense avancée de la porte Saint-Honoré. A partir de ce moment, couronnée de ses moulins, la butte est double; une seconde éminence faite de déblais encore, est venue s’ajouter à la première et se distingue parfaitement sur les plans, séparée de la première par une petite échancrure où serpente un chemin.
Le marché aux pourceaux avec les porcheries qui l’environnent, la voirie qui a donné naissance à la butte ou s’est perpétuée longtemps sur ses flancs, n’étaient pas pour en faire un endroit bien fréquenté. Notre butte possédait de plus la Justice de l’évêque; outre des moulins et des buissons, il y avait poussé deux ou trois gibets. A côté, un carré de pierres, visible sur le plan Truschet, devait être à deux fins, c’était le soubassement du bûcher pour des supplices d’hérétiques, comme on en vit trop souvent à certaines époques, et le fourneau pour faire chauffer la chaudière d’huile dans laquelle étaient bouillis les malheureux convaincus du crime de fausse monnaie.
Cette affectation sinistre de la butte n’empêcha pourtant pas un faubourg de se former peu à peu autour des porcheries et des gibets, ni les cabarets à la fin du XVIᵉ siècle de venir se camper sur les pentes, au-dessous des moulins, et de recevoir à leurs tables rustiques sous les tonnelles bon nombre de Parisiens en quête de campagne. Le quartier nouveau avait sa chapelle dédiée à saint Roch; peu à peu il se faisait plus ville, enfermant les buttes aux Moulins parmi les bâtisses et les cabarets de plus en plus nombreux, banlieue remuante et de mœurs irrégulières. Sous la Fronde, c’est le champ d’exercice de l’émeute, qui s’échauffe ici à discourir contre le Mazarin, feux de paille qui essaient de devenir brandons de guerre civile et qui finiront par flamber réellement, de façon à brûler bien des doigts imprudents. On s’amuse en attendant, on voit là une imitation des gamins du quartier Saint-Honoré qui ont coutume de venir par bandes se battre à coups de fronde sur les pentes de la butte, et le jeu de ces gamins baptise les nouvelles factions politiques.
Cependant, la tranquillité revenue, les maisons reprirent de plus belle l’assaut de la butte, les moulins étaient bien menacés: on voulait faire à leur place et sur les pentes un nouveau quartier plus digne du voisinage du Louvre et des Tuileries que le faubourg désordonné de l’ancien marché aux pourceaux. Enfin les rues montant à l’escalade de la butte ou la perforant dans divers sens arrivèrent au sommet et alors, au grand regret de quelques-uns, aux grands soupirs des gazettes en rimes ou en prose, le jour vint, vers 1668, où ils durent déménager. Les moulins de la «Gentille butte Saint-Roch» s’en furent les uns rejoindre ceux qui tournaient déjà sur la butte Montmartre, les autres ailleurs et de nouvelles rues s’alignèrent à leur place, la rue du Clos-Georgeau, la rue des Moineaux, la rue des Moulins, etc...
Avant que les moulins n’eussent déguerpi, un homme pouvait, de son logis de la rue d’Argenteuil formée avec l’ancien chemin de ce nom, les regarder tourner au-dessus de tous les tripots et cabarets, où bretteurs, amis du désordre et frondeurs s’en donnaient à cœur joie. C’était Corneille dont la maison a subsisté au nº 18 de cette rue jusqu’à ce que l’avenue de l’Opéra, opérant sa grande trouée, l’emportât avec ce qui restait de la butte elle-même et sa charge de maisons très serrées. Ce quartier après les souvenirs lointains que nous venons de réveiller n’avait plus eu que des souvenirs littéraires, épicuriens ou galants au XVIIIᵉ siècle. Les noms illustres ou célèbres ne manquent pas: après Lulli, Mignard, La Fontaine, on y trouve Voltaire, Rousseau, Grimm, d’Holbach, Helvétius, etc., en voisinage avec filles d’opéra ou filles du monde, avec bien des cabarets plus ou moins fameux. La politique reparut autour de Saint-Roch aux jours suivants, le terrible club des Jacobins était trop voisin et Robespierre aussi qui demeurait rue Saint-Honoré, chez les Duplay; quand la Terreur prit fin, que le club terroriste fut fermé, quand la réaction fit sa tentative de Vendémiaire, les sections royalistes vinrent se faire mitrailler sur les marches de l’église par un petit général corse d’assez pauvre mine, mais qui n’y allait pas de main morte...
Maintenant l’avenue percée à travers ce qui était encore banlieue il y a deux siècles est artère centrale, le grand Paris continue à dévorer ce qui était naguère encore cultures ou villégiatures champêtres; nous l’avons vu faire des bonds de quelques kilomètres dans sa rapide poussée vers l’ouest et dans tel grand quartier surgi depuis vingt ans, il n’y a pas bien loin, on peut le dire, du dernier lièvre abattu, des derniers choux poussés, aux vraiment superbes architectures qui s’élèvent tous les jours pour rattacher le Paris moderne au Paris des grandes époques, en faisant oublier des temps intermédiaires bien indigents de style.
LE CLUB DES JACOBINS (RUE SAINT-HONORÉ)
TABLE DES
CHAPITRES
| Chapitre Premier.—L’ILE BERCEAU | |
|---|---|
| Le cœur de Paris et ses déplacements.—Lutèce gauloise.—Le village insulaire entre marais et forêts.—L’arrivée du Romain.—Premier siège et premier incendie.—Camulogène et Labiénus.—Lutèce gallo-romaine.—Le premier coup d’État militaire.—Un empereur de Paris.—Le Palais de Julien aux Thermes.—Les Nautes.—Les arènes parisiennes.—Lutèce mérovingienne.—Sainte-Geneviève.—Le Palais des Comtes de Paris dans la Cité.—Les marchands de l’Eau | 1 |
| Chapitre II.—LA CROISSANCE | |
| La cité de Paris.—Le temple de Jupiter devient l’église cathédrale Notre-Dame de Paris.—Les petites églises de la Cité.—Saint-Jean le Rond et les Enfants trouvés.—Très haut et très puissant seigneur le chapitre de Notre-Dame.—Le cloître et ses premières écoles.—Guillaume de Champeaux et Abélard.—Naissance de l’Université.—Les légendes: le diable Biscornette.—L’anneau de la Vierge.—Le grand Jeusneur.—Folies et mascarades des fêtes de l’âne, des fous et des innocents.—Diables, guivres et chimères | 17 |
| Chapitre III.—LES TROIS GRANDES ABBAYES DE LA RIVE GAUCHE | |
| L’abbaye de Sainte-Geneviève.—Clovis et Clotilde.—Saint-Germain des Prés, fondation de Childebert.—La sépulture des rois mérovingiens.—Les Normands.—Massacres et dévastations.—L’Abbaye, petite ville féodale à côté de Paris.—Le réfectoire, fabrique de poudres.—L’explosion et l’incendie.—Ruine définitive.—Le Pré aux Clercs.—Luttes avec les Escholiers.—La foire Saint-Germain.—Les abbés commendataires.—L’abbaye de Saint-Victor.—Les jardins des chanoines.—La Bièvre.—Ce qui reste des trois abbayes | 35 |
| Chapitre IV.—LE PARIS DES ÉGLISES ET DES COUVENTS | |
| I.—La légende de Saint-Julien l’Hospitalier.—Au cimetière Saint-Severin.—Opéré ou pendu.—Inscriptions macabres.—Les reclusoirs et les recluses.—Saint-Yves des Avocats.—Saint-Benoist le Bientourné.—Les belliqueux Augustins.—Sièges de couvents.—Les Bernardins.—Le cloître des Carmes.—Les frères aux Anes.—Le couvent des Cordeliers.—Désordres et bagarres.—Émeute en plain-chant.—Le corps de Marat.—Le bataillon des Marseillais.—Aux Jacobins.—Les prédicateurs de la Ligue.—La Chartreuse du Luxembourg.—Au grand Diable Vauvert | 54 |
| II.—L’enclos féodal du prieuré de Saint-Martin des Champs.—Le réfectoire et la chaire du lecteur.—Abbés trop gras et moines trop mal nourris.—Les procès de l’Epée.—Duels judiciaires dans la lice du prieuré.—Carrouges et Le Gris.—Les Célestins.—L’église. Musée de grands tombeaux seigneuriaux.—Les serfs de la Vierge Marie.—Aux Carmes Billettes, le dernier cloître gothique de Paris.—Le cadavre d’Etienne Marcel à Sainte-Catherine du Val des Ecoliers.—L’abbaye de Saint-Antoine.—Pécheresses repenties.—Fondations hospitalières.—Les Haudriettes.—Les confrères de la Trinité et les origines du théâtre.—Les Quinze-Vingts.—Frères cordonniers et frères tailleurs | 71 |
| III.—Les églises de la rive droite.—Paroisses royales de Saint-Germain l’Auxerrois et Saint-Paul.—Au temps de la Ligue.—Saint-Eustache.—La Jussienne.—Les paroissiens de Saint-Jacques la Boucherie, écorcheurs et enlumineurs.—Les maisons de Nicolas Flamel.—Saint-Merry.—Saint-Julien des Ménétriers.—La loue des jongleurs, ménestrels et musiciens.—Saint-Gervais | 97 |
| IV.—Les églises des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles.—Le vandalisme à perruque et manchettes de dentelles.—Mutilations et amputations.—Saint-Etienne du Mont, Val-de-Grâce.—La Révolution.—Les édifices déséglisés.—Fermetures et destructions.—Clubs et prisons, temples, marchés ou magasins.—La grande démolition | 117 |
| Chapitre V.—LES COMMANDERIES | |
| L’ordre des Templiers.—La Villeneuve du Temple.—L’église en rotonde et la grosse tour.—Philippe le Bel.—Ecroulement de l’ordre.—Le Temple aux chevaliers de Saint-Jean.—Franchises et privilèges.—Le palais du grand prieur.—La prison de Louis XVI.—L’enclos de Saint-Jean de Latran.—Disparition complète | 129 |
| Chapitre VI.—A TRAVERS LA VILLE ESCHOLIÈRE | |
| I.—La grande Université de Paris.—Fondation de Mᵉ Robert de Sorbon.—Les quatre nations de la faculté des Arts.—La rue du Fouarre.—Les écoles de médecine.—Le collège des Haricots et son maître fouetteur.—Les pauvres Capettes de Montaigu.—Etudiants vagabonds.—Tavernes et mauvais lieux.—Désordres et bagarres.—Les cinquante collèges.—Immunités et privilèges de l’Université.—La procession du Landit.—Les écoles de droit au Clos Bruneau.—Robert Estienne | 141 |
| II.—La chasse aux Huguenots de la petite Genève.—Mort de Pierre Ramus.—La Ligue.—Formation du Conseil des Seize au collège Fortet.—Les curés ligueurs.—La journée des Barricades.—Escarmouches autour de la place Maubert.—Le comte de Brissac bon sur le pavé.—La Commune blanche.—Misères des Écoles pendant le siège.—Étudiants tire-laine.—Transformation du Pré aux Clercs.—Comment la reine Marguerite faisait faire ses pénitences.—La chapelle des Louanges | 160 |
| Chapitre VII.—PARIS FÉODAL | |
| I.—Petit palais et grands hôtels.—L’hôtel de Bourbon.—La trahison du connétable.—Les États généraux de 1614 dans la grande salle de l’hôtel.—Le séjour de Nesle.—Les femmes des trois fils de Philippe le Bel.—Marguerite, Jeanne et Blanche de Bourgogne.—La tour de Nesle et sa légende.—Le duc Jean de Berry.—Benvenuto Cellini au Petit-Nesle.—L’hôtel de Nevers-Gonzague.—La tête de Coconas.—L’hôtel de Bourgogne.—Jean sans Peur et le duc d’Orléans.—Bourguignons et Armagnacs.—Les bouchers de Paris.—Chaperon blanc et bonnet rouge.—Caboche et Capeluche.—Le théâtre et l’hôtel de Bourgogne.—Gauthier-Garguille et Turlupin, successeurs de Jean sans Peur | 183 |
| II.—L’hôtel de Cluny, Guise, Soubise.—Marguerite ou Miséricorde?—Les mauvais garçons de Pierre de Craon.—L’assassinat de Clisson.—MM. de Guise, rois de la très sainte Ligue.—La citadelle des Ligueurs.—Le Balafré aux Barricades.—Mˡˡᵉ de Montpensier.—L’hôtel aux Soubise.—Le séjour Barbette.—La reine Isabeau.—Meurtre du duc d’Orléans.—La lampe du meurtrier.—Savoisy.—L’hôtel du roi de Sicile.—Mᵐᵉ de Lamballe à la Force | 204 |
| III.—L’hôtel des Prévôts de Paris.—Hugues Aubryot et les Maillotins.—L’hôtel d’Orléans.—A l’Abri-Coyctier.—Le fief de la Trémouille.—Magnificences de la maison à l’enseigne de la Couronne d’or.—Sa destruction.—L’hôtel des archevêques de Sens.—Tristan de Salazar.—La justice sommaire de la reine Margot.—L’hôtel des abbés de Cluny.—François Iᵉʳ et la veuve de Louis XII.—Les émotions du cardinal de Guise.—Le connétable de Montmorency.—Le manoir de la Salamandre.—Le chancelier Séguier.—Catherine de Médicis.—La kermesse de l’Agio à l’hôtel de Soissons | 222 |
| Chapitre VIII.—PARIS BOURGEOIS ET POPULAIRE | |
| I.—Souvenirs champêtres.—Clos, granges, cultures, fermes.—La double croisée de Paris.—Autour du Châtelet.—Les maîtres bouchers et la grande boucherie.—La rue Trop-va-qui-dure et la Vallée de Misère.—Grandeurs, prospérités et solennités de la grande rue Saint-Denis.—Chemin royal au commencement et à la fin des règnes.—Entrées de l’empereur Charles IV, d’Isabeau de Bavière, de Louis XI, etc.—Cortèges, spectacles et divertissements.—Les funérailles royales.—Un arbre de Jessé.—Noms de maisons.—Anciennes hôtelleries.—Les omnibus de Blaise Pascal.—La grande rue Saint-Honoré.—L’Arbre sec.—Arbrissel ou potence?—La croix du Trahoir.—La rue de la Ferronnerie.—Aux Innocents.—Grandes halles de la mort et grand marché des vivants | 242 |
| II.—Chronique des rues et carrefours de Paris.—Le Puits d’amour, la rue Pirouette et le Pilori des Halles.—Les rues de métiers.—Quelques bourgeois parisiens d’il y a longtemps.—Vieux noms de rues estropiés et dénaturés.—Noms bizarres.—Les rues à mauvaise renommée.—Cabarets d’autrefois et vieilles enseignes.—La Pomme de pin et les cabarets littéraires du XVIIᵉ siècle.—La maison de l’amiral Coligny.—L’hôtel du chevalier du Guet.—Les dernières tourelles de nos rues.—Les empoisonneurs.—Sainte-Croix et la Brinvilliers.—La fontaine des Innocents.—Souvenirs du carrefour de l’Arbre sec.—Les maisons de Molière | 274 |
| Chapitre IX.—LA PLACE ROYALE ET LE MARAIS | |
| Le dernier tournoi.—Fêtes au palais des Tournelles.—La lance de Montgommery.—Le combat des Mignons.—Fondation de la place Royale.—Le carrousel d’inauguration.—Les raffinés d’honneur et la manie des duels.—L’hôtel Sully.—M. de Mayenne.—L’hôtel Lamoignon.—Les logis de Gabrielle d’Estrées.—Zamet.—Les ruelles.—Précieuses et Alcôvistes.—Poètes et beaux esprits.—Mᵐᵉ de Sévigné à Carnavalet.—Marion Delorme et Ninon de Lenclos.—Le malade de la Reine.—Mᵐᵉ Scarron.—L’hôtel de Beauvais.—Théâtres et jeux de paume.—Le Roi des Halles.—L’hôtel Salé.—Hôtels de grands seigneurs et de parlementaires.—Grandes portes et frontons sculptés | 312 |
| Chapitre X.—LE PARIS DE LOUIS XIV ET DE LOUIS XV | |
| La fin du Pré aux Clercs.—Développement du faubourg Saint-Germain.—Les Invalides.—Le Luxembourg.—Les ruines de la Ligue.—L’enceinte de Louis XIII.—Places, portes et statues triomphales du roi Soleil.—M. de la Feuillade et la place des Victoires.—L’hôtel de la Vrillière.—L’hôtel de Vendôme et la place des Conquêtes-Vendôme-Des-Piques.—Duel Beaufort et Nemours au marché aux chevaux.—Paris la nuit.—Premières lanternes.—Les porteurs de falots.—Les voleurs et la police.—M. de la Reynie et M. d’Argenson.—Le Système de Law.—La grande folie de la rue Quincampoix.—Le crime de l’Épée de bois.—Un cardinal de la Régence.—Emplacements révolutionnaires: le champ de la fédération, la place Louis XV.—La catastrophe du feu d’artifice.—La guillotine | 355 |
| Chapitre XI.—L’ENFANTEMENT DU PARIS MODERNE | |
| La chaussée d’Antin.—Les Porcherons.—Le temple de Paphos.—Petites maisons et Folies.—Abatis et grandes trouées.—La disparition du vieux Paris.—La Butte des moulins | 387 |
ANCIENNE ÉGLISE NOTRE-DAME DES CHAMPS PRÈS LE VAL DE
GRACE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
| Le Pont-Neuf et la pointe de la cité au XVIIᵉ siècle | 1 |
| Petite tourelle de l’hôtel de Sens | 1 |
| Lutèce gauloise. Pointe de l’île avec les îlots sur lesquels passe le Pont-Neuf actuel | 3 |
| Lutèce incendiée à l’arrivée des Romains | 5 |
| Les légions gauloises proclament Julien empereur | 7 |
| Le clos de Laas et le palais des Thermes | 8 |
| Paris mérovingien.—La pointe de la cité | 9 |
| Palais des Thermes.—La grande salle au XVIIIᵉ siècle | 12 |
| Le palais des Thermes | 13 |
| Les arènes de Lutèce retrouvées | 15 |
| Lutèce | 16 |
| A Notre-Dame | 17 |
| A Notre-Dame | 19 |
| 1711. Découverte des débris d’un autel de Jupiter sous le chœur de Notre-Dame | 19 |
| Saint-Jean le Rond et les enfants abandonnés | 21 |
| En haut des tours de Notre-Dame | 24 |
| La fête des fous | 25 |
| Les chimères de Notre-Dame | 27 |
| Les chimères de Notre-Dame | 27 |
| Le grand jeûneur, sur le parvis | 31 |
| Les écoles du cloître | 32 |
| Notre-Dame et l’archevêché, XVIIᵉ siècle | 33 |
| Vieille maison du cloître Notre-Dame, rue Chanoinesse | 34 |
| L’abbaye de Saint-Victor | 35 |
| La première église Sainte-Geneviève. Fondation de Clovis | 35 |
| Rue Clovis, fragment du rempart de Philippe-Auguste et tour de Sainte-Geneviève | 36 |
| Restes de l’abbaye de Sainte-Geneviève au lycée Henri IV | 39 |
| Abbaye de Saint-Germain des Prés, fondation de Childebert. La tour de l’église | 40 |
| Bagarre entre les escholiers et les gens de l’abbaye sur le Pré aux Clercs | 41 |
| L’explosion de l’abbaye de Saint-Germain. Destruction du réfectoire | 44 |
| La foire Saint-Germain | 46 |
| Entrée de la foire Saint-Germain au XVIIᵉ siècle | 47 |
| L’abbaye de Sainte-Geneviève au XVIIIᵉ siècle | 49 |
| Le palais abbatial, rue de Furstenberg | 50 |
| Construction du Panthéon, au premier plan collège des Cholets | 52 |
| Tour Alexandre de l’abbaye de Saint-Victor. En arrière, la butte Copeau, futur labyrinthe du Jardin des Plantes | 53 |
| La chartreuse du Luxembourg | 54 |
| Le bataillon des Marseillais vient loger aux Cordeliers | 54 |
| La Dante à Saint-Julien le Pauvre | 55 |
| Bas-relief de Saint-Julien, rue Galande | 56 |
| Les sacs de procédure portés à Saint-Yves par les plaideurs après un procès gagné | 57 |
| Église Saint-Séverin | 59 |
| Les anciens charniers de Saint-Séverin | 61 |
| La duchesse de Montpensier apporte aux Cordeliers la nouvelle de l’assassinat d’Henri III | 64 |
| Le couvent des Bernardins | 65 |
| Porte du couvent des Jacobins de la rue Saint-Jacques | 67 |
| Église Saint-Benoit le Bientourné | 69 |
| L’entrée de la Chartreuse du Luxembourg (intérieur) | 70 |
| Les Célestins, l’arsenal et l’île Louviers | 71 |
| Fondation de Sainte-Catherine par les sergents d’armes de Bouvines | 71 |
| Le prieuré de Saint-Martin des Champs (Arts et Métiers) | 72 |
| Le nouveau pignon de Saint-Martin des Champs (Arts et Métiers) | 73 |
| La chaire du lecteur, vue de l’extérieur | 75 |
| Ancien clocher roman de Saint-Martin des Champs | 76 |
| Réfectoire de Saint-Martin des Champs.—La chaire du lecteur | 77 |
| Le duel Carrouges et le Gris dans la lice de Saint-Martin | 80 |
| La tour du Vertbois à Saint-Martin des Champs | 81 |
| Église Saint-Nicolas des Champs | 83 |
| Le cloître des Billettes, rue des Archives | 85 |
| Dépendances du couvent des Guillemites, rue des Guillemites | 88 |
| Les corps d’Étienne Marcel et de ses partisans dans le préau de Sainte-Catherine | 89 |
| L’église des Filles-Dieu | 92 |
| Les Quinze-Vingts à la porte Saint-Honoré | 93 |
| Les cochons du petit Saint-Antoine | 94 |
| Les frères cordonniers | 95 |
| Le couvent du petit Saint-Antoine | 96 |
| L’échoppe de Nicolas Flamel, maître écrivain enlumineur à Saint-Jacques la Boucherie | 97 |
| Chambre au-dessus du porche de Saint-Germain l’Auxerrois | 100 |
| Le cloître Saint-Germain l’Auxerrois à la journée des Barricades | 101 |
| L’église Saint-Leu-Saint-Gilles, rue Saint-Denis | 104 |
| La tour Saint-Jacques, 1830 | 105 |
| Ancienne demeure de Nicolas Flamel, rue des Écrivains, démolie pour le square Saint-Jacques la Boucherie | 107 |
| Église Saint-Julien des Ménétriers, rue Saint-Martin. La louée des musiciens | 109 |
| Église du Saint-Sépulcre, rue Saint-Denis | 112 |
| L’église Saint-Paul | 113 |
| Tour de l’église Saint-Laurent, faubourg Saint-Martin | 115 |
| Cloître des Célestins | 116 |
| L’église des Jacobins de la rue Saint-Jacques | 117 |
| Le Val-de-Grâce | 118 |
| Le jubé de Saint-Étienne du Mont | 120 |
| Le temple protestant, ancienne église Saint-Marie (mai 1871) | 121 |
| Église Saint-Nicolas du Chardonnet | 125 |
| Ancienne église Saint-Sulpice | 127 |
| Le Temple au XVIIᵉ siècle | 129 |
| Tourelle d’angle de l’enceinte du Temple | 129 |
| La surprise du Temple par Guillaume de Nogaret | 131 |
| Philippe Le Bel assiste du haut de la tour du Temple à l’incendie de la Courtille Barbette | 132 |
| Duguesclin traite avec les chefs des grandes compagnies | 133 |
| Porte de l’enclos du Temple | 136 |
| La famille royale amenée au Temple | 137 |
| La rotonde du Temple, 1840 | 138 |
| Marie-Antoinette dans la tour du Temple | 139 |
| La commanderie de Saint-Jean de Latran | 140 |
| Le cloître des carmes de la place Maubert | 141 |
| Débris du collège Saint-Michel rue de Bièvre | 141 |
| Le maître fouetteur du collège Montaigu | 145 |
| Les écoliers tire-laine au carrefour Coupe-Gueule | 149 |
| Église du collège de Beauvais | 151 |
| Entrée du collège de Navarre | 152 |
| L’école Polytechnique en 1814 | 153 |
| Ancienne chapelle du collège Mignon | 155 |
| L’amende honorable des huissiers du Châtelet aux Augustins | 157 |
| Porte du couvent des Grands-Augustins | 159 |
| Cloître du collège de Cluny | 160 |
| La porte de Nesle | 160 |
| Le cadavre de Ramus traîné à la Seine | 161 |
| Le couvent des Grands-Augustins, la procession d’Henri III | 164 |
| Journée des Barricades. Les écoles descendant à la place Maubert | 165 |
| La mise à sac de l’église Saint-Médard | 168 |
| Ébats d’écoliers au moulin des Gobelins | 169 |
| Ancienne bibliothèque Sainte-Geneviève | 172 |
| La Sorbonne | 173 |
| Cour de l’ancienne école de médecine, rue de la Bucherie. État actuel | 176 |
| Les écoliers pêchant le poisson de l’abbaye de Saint-Germain | 177 |
| Coupole de l’ancienne école de médecine, rue de la Bucherie. Etat actuel | 179 |
| Tourelle des Chartreux | 180 |
| Le pré aux Clercs (XVIᵉ siècle) | 181 |
| L’hôtel de Bourbon | 183 |
| La fenêtre du meurtrier | 183 |
| Sommet de l’escalier de la tour Jean-Sans-Peur | 185 |
| L’hôtel du chevalier du Guet | 187 |
| L’hôtel de la reine Marguerite sur l’emplacement du Petit Nesle, et la chapelle des Louanges au petit Pré aux Clercs | 189 |
| La tour Jean-Sans-Peur. État actuel | 192 |
| Jean sans Peur dans la tour de Bourgogne | 193 |
| Passage sur les limites du séjour Barbette, rue des Francs-Bourgeois, près duquel fut assassiné Louis d’Orléans | 195 |
| Le meurtre du duc d’Orléans | 197 |
| Gros-Guillaume, Turlupin et Gauthier-Garguille, à l’hôtel de Bourgogne | 201 |
| Anciens animaux symboliques des évangélistes de la tour Saint-Jacques.—Aujourd’hui dans le jardin de Cluny | 203 |
| Hôtel Saint-Aignan, rue Vieille-du-Temple | 204 |
| Manoir dit de la reine Blanche au faubourg Saint-Marcel | 204 |
| Porte de l’hôtel de Guise, maintenant palais des Archives | 205 |
| Un coin de la cour de l’hôtel de Mayenne-d’Ormesson rue Saint-Antoine | 209 |
| Les prédicateurs dans le jardin des Jacobins de la rue Saint-Jacques, sous la Ligue, au fond les écoles Saint-Thomas, démolies vers 1850 | 211 |
| Tourelle Herouet, rue Vieille-du-Temple | 213 |
| Une porte dans la cour de la maison rue du Jour, nº 25 | 217 |
| Le puits de l’ancien séjour d’Orléans et de l’Abri-Coyctier, subsistant cour de Rouen | 219 |
| La Petite Force | 221 |
| L’hôtel Scipion Sardini. État actuel | 222 |
| Le prévôt de Paris | 222 |
| L’hôtel des prévôts, passage Charlemagne. État actuel | 223 |
| Tourelle-oratoire de l’hôtel la Trémouille démolie en 1842 | 224 |
| Cour de l’hôtel la Trémouille vers 1840 | 225 |
| Le page de la reine Marguerite décapité devant l’hôtel de Sens | 229 |
| Tour d’escalier de l’hôtel de Sens. État actuel | 231 |
| La chapelle de l’hôtel de Cluny | 233 |
| Les charniers de Saint-Paul | 236 |
| L’hôtel de Soissons (état ancien) et la colonne de Catherine de Médicis (état actuel) | 237 |
| Le passage Saint-Pierre donnant dans l’ancien cimetière Saint-Paul (état actuel) | 241 |
| Inondation de la Vallée de Misère en 1493 | 242 |
| Vieux pignons rue Beaubourg | 242 |
| L’église Saint-Sauveur, rue Saint-Denis | 243 |
| Bas-relief de la maison de l’Annonciation, 89, rue Saint-Denis | 244 |
| Entrée de la rue Saint-Denis, la grande boucherie, le marché de l’Apport-Paris et le Châtelet | 245 |
| Carrefour rue Pirouette. État actuel | 247 |
| La rue Brise-Miche. État actuel | 248 |
| L’attaque du cloître Saint-Merry, avril 1832 | 249 |
| Vieux pignons de la rue Galande (1894) | 251 |
| Ancienne façade de la maison de Nicolas Flamel, rue de Montmorency, 45, dont il ne reste que la poutre à l’inscription | 252 |
| Cour du Compas d’Or, rue Montorgueil | 253 |
| La fontaine Maubuée, rue Saint-Martin. État actuel | 255 |
| Les charniers de l’ancien cimetière Saint-Paul (1895) | 256 |
| La tour Petaudiable, quartier de la Grève | 257 |
| La Barbe d’or, rue des Bourdonnais | 259 |
| L’arbre de Jessé rue Saint-Denis (1895) | 260 |
| Le presbytère de Saint-Germain l’Auxerrois. Journées de juillet 1830 | 261 |
| Enseigne du Soleil d’Or, rue Saint-Sauveur (cabaret et jeu de paume) | 263 |
| Le Bon Puits, enseigne rue Beaubourg | 264 |
| Enseigne de l’Enfant Jésus, rue des Bourdonnais | 264 |
| La rue de la Ferronnerie. Assassinat d’Henri IV | 265 |
| Ancienne enseigne de l’orme Saint-Gervais aujourd’hui rue du Temple | 266 |
| L’orme Saint-Gervais | 267 |
| La croix du Trahoir | 268 |
| La fontaine et le marché des Innocents en 1830 | 269 |
| Le Pilori des Halles | 273 |
| Carrefour Brise-Miche et Taille-Pain. Cloître Saint-Merry, 1832 | 274 |
| Le Puits qui parle | 274 |
| Le Puits d’Amour, au carrefour des rues petite et grande Truanderie | 275 |
| Carrefour. Buci, avec l’estrade des enrôlements en 1792 | 277 |
| Maison de Nicolas Flamel, rue des Écrivains, démolie pour le square Saint-Jacques-la-Boucherie | 278 |
| Pignon de la Renaissance, rue du Dragon | 279 |
| Les piliers des Halles et l’église Saint-Eustache | 281 |
| Tourelle de la rue du Jardinet, démolie pour le boulevard Saint-Germain | 282 |
| Tourelle de la rue du Coq-en Grève, démolie vers 1850 | 285 |
| Tourelle de la rue Saint-Paul (1895) | 286 |
| Tourelle de la rue du Temple (1895) | 287 |
| Enseigne des Trois Canettes, rue des Canettes (1895) | 289 |
| Cabaret de l’épée de bois, maison de Lully, rue Sainte-Anne (1895) | 290 |
| Enseigne de la Hure d’Or, rue de la Huchette (1895) | 293 |
| La mort de Coligny à la Saint-Barthélemy | 296 |
| Tourelle de la rue Jean-Tison, démolie en 1850 | 297 |
| Tourelle de la rue de l’École-de-Médecine, démolie pour le boulevard Saint-Germain | 299 |
| Mausolée élevé à Marat dans la cour des Cordeliers | 301 |
| Tourelle de la rue Saint-Benoit, démolie en 1850 | 302 |
| Tourelle de l’hôtel de Fécamp, rue Hautefeuille, habité par Sainte-Croix | 303 |
| Porte de l’hôtel de Miraulmont, rue Hautefeuille (1895) | 305 |
| Maison natale de Molière à l’enseigne du «Pavillon des cinges», angle des rues Saint-Honoré et des Étuves | 307 |
| Tourelles rues Hautefeuille et Pierre-Sarrazin | 309 |
| Tourelle place de l’Hôtel-de-Ville, démolie en 1850 | 310 |
| Enterrement de Molière au cimetière Saint-Joseph, rue Montmartre | 311 |
| Fronton de l’hôtel Salé. État actuel | 312 |
| Au carrousel de la place Royale | 312 |
| Hôtel Sully, façade sur la rue Saint-Antoine. État actuel | 313 |
| Hôtel la Vieuville, rue Saint-Paul (1895) | 316 |
| Un panneau de la grande porte de l’hôtel Saint-Aignan. 71, rue du Temple | 319 |
| L’hôtel Sully. Façade sur la cour | 321 |
| Tourelle de l’hôtel Lamoignon | 323 |
| Pavillon de l’hôtel Lamoignon avec les croissants de Diane aux frontons. État actuel | 324 |
| Maisons rue Galande, 1895 | 328 |
| Entrée de l’hôtel de César de Vendôme, rue de Moussy, démoli en 1893 | 329 |
| Mᵐᵉ de Sévigné à l’hôtel Carnavalet | 332 |
| Maison de la Renaissance, rue Saint-Paul, démolie vers 1840 | 333 |
| Grande porte rue des Francs-Bourgeois, 1895 | 335 |
| Porte de l’hôtel de Châlons-Luxembourg, rue Geoffroy-l’Asnier | 337 |
| Balcon de l’hôtel de Braque, rue de Braque, nº 4 | 341 |
| Hôtel Montholon, 79, rue du Temple | 343 |
| La cour de l’hôtel de Beauvais | 345 |
| Fronton, 106, rue du Temple | 347 |
| Hôtel Amelot de Bizeuil, 47, rue Vieille-du-Temple | 349 |
| Porte de l’hôtel de Bouligneux, rue Michel-le-Comte, 28 | 351 |
| Porte des écuries de l’hôtel de Rohan (Imprimerie Nationale) | 353 |
| Fronton rue Payenne | 354 |
| Le duel de Beaufort-Nemours au marché aux chevaux (rue de la Paix actuelle) | 355 |
| Entrée de la rue de Seine derrière le collège des Quatre-Nations (Institut) | 357 |
| Un balcon rue Saint-Jacques | 361 |
| Balcon rue Thévenot, démoli en 1895 | 365 |
| Portail de l’église des filles Saint-Chaumont | 368 |
| Le bureau des marchandes-lingères, 6, rue Courtalon | 369 |
| La maison de Law, rue Quincampoix (démolie) | 372 |
| Hôtel de la Chancellerie d’Orléans, rue des Bons-Enfants | 373 |
| Incendie du palais de la Légion d’honneur (hôtel de Salm), mai 1871 | 385 |
| Passage du cloître Saint-Honoré | 377 |
| Porte de la cour du Dragon | 380 |
| La cour du Dragon | 381 |
| Balcon, rue Saint-André-des-Arts | 384 |
| Place de la Révolution | 386 |
| La butte des Moulins au commencement du XVIᵉ siècle | 387 |
| A Tivoli | 387 |
| L’hôtel de la Guimard, chaussée d’Antin | 388 |
| Les Porcherons au XVIᵉ siècle (place de la Trinité actuelle) | 393 |
| Restes de l’église des Mathurins (1840) | 396 |
| La maison de Corneille, rue d’Argenteuil | 397 |
| Lucarne de l’hôtel Montholon, au Marais | 400 |
| Le club des Jacobins, rue Saint-Honoré | 401 |
| Ancienne église Notre-Dame des Champs près de Val-de-Grâce | 405 |
| Fontaine Childebert | 411 |
| Maison rue Croix-des-Petits-Champs | 412 |
FONTAINE CHILDEBERT ANCIENNEMENT PRÈS DE SAINT-GERMAIN
DES PRÉS
PLANCHES HORS TEXTE
| La Reine Marguerite de Valois à l’hôtel de Sens (eau-forte) | 1 |
| Henri III allant poser la première pierre du Pont-Neuf (couleur) | 17 |
| La rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et Saint-Etienne du Mont, un jour de pèlerinage (lithographie) | 33 |
| Ecoliers au Pilori de l’Abbaye de Saint-Germain (couleur) | 49 |
| Aux Cordeliers. Querelle de clubistes et sectionnaires (lithographie) | 65 |
| Les Cordeliers apprenant l’exercice (1588) | 81 |
| Dernière station aux Filles-Dieu des condamnés allant à Montfaucon (couleur) | 97 |
| La Saint-Barthélemy | 113 |
| La porte de Nesle. La Noue essaie de passer la Seine lors de la tentative d’Henri IV sur Paris en 1589 (lithographie) | 129 |
| La tête de la princesse de Lamballe promenée sous les fenêtres du Temple (couleur) | 145 |
| Au quartier des Ecoles (lithographie) | 161 |
| Organisation du Conseil des Seize au collège Fortet | 177 |
| Le duc Jean sans Peur recevant Caboche et Capeluche à l’hôtel de Bourgogne (lithographie) | 193 |
| Le connétable de Clisson rapporté à son hôtel rue Vieille-du-Temple (couleur) | 209 |
| Réception d’hôtes importants à l’hôtel des abbés de Cluny (lithographie) | 225 |
| Le duc de Guise à la journée des Barricades (couleur) | 241 |
| Les premières barricades au temps d’Etienne Marcel (lithographie) | 257 |
| La recluse du cimetière des Innocents (lithographie) | 273 |
| L’arrestation de Broussel | 289 |
| Charlotte Corday conduite à la section de l’Abbaye | 305 |
| Le duel de Bouteville-Beuvron sur la place Royale en 1627 (couleur) | 321 |
| Les boulevards de Paris sous le premier Empire | 337 |
| La rue Quincampoix pendant le Système | 353 |
| La Butte des Moulins au XVIᵉ siècle (couleur) | 369 |
| Une fête à la Folie-Monceaux en 1787 | 385 |
[A] Les ogives du chœur de Saint-Martin des Champs seraient les premières qu’on ait faites à Paris. (M. de Guilhermy et Ch. Normand.)
[B] Au Louvre maintenant avec plusieurs autres de ces mausolées.
[C] Bas-relief transporté à l’École des Beaux-Arts lors de la démolition des Grands-Augustins.
[D] Suivant M. Piton dans ses études sur l’hôtel de la Reine et le quartier des Halles.