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Sainte Lydwine de Schiedam

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BRÉVIAIRE CATHOLIQUE
XIXe SIÈCLE

OFFICE DE SAINTE LIDUINE
CONCÉDÉ AUX ÉGLISES DE LA HOLLANDE, PAR DÉCRET DE LA SACRÉE CONGRÉGATION DES RITES
en date du 24 mai 1892

Die XIV aprilis

In festo
B. Liduinæ virginis Schiedamensis

Pro civitate Schiedamensi
Duplex ij classis
Pro diocœsi Harlemensi et pro monasterio Carmelitarum Bruxellensium
Duplex majus

Omnia de communi Virginum non Martyrum, præter sequentia :

ORATIO

Deus qui B. Liduinam virginem admirabilis patientia et charitatis victimam effecisti, tribue, quæsumus, ut ejus exemplo et intercessione, hujus vitæ ærumnas pro tua voluntate perferentes et proximis nostris propter Te succurrentes, æterna gaudia consequi mereamur. Per Dominum etc.

In I Nocturno
Lectiones de Virginibus ut in Communi

In II Nocturno

LECTIO IV

Liduina virgo Schiedami, in Hollandia, nata est, die Palmarum, ipso tempore quo in oppidi ecclesia inter Missæ sacrificium Passio Domini decantabatur, re quasi jam præsagiente, quam insignis illa Christi pro humano genere patientis futura esset imitatrix. A prima ætate variis virtutibus conspicua, virginitatem perpetuo custodiendam sibi etiam statuit. Quum itaque duodennis, utpote egregiis animi corporisque dotibus instructa, a pluribus honestate ac divitiis præstantibus, in conjugem peteretur, cœlesti tamen quem elegerat Sponso fidelis permansit, Deumque exoravit ut, ne quispiam deinceps conjugium sibi offerret, deformitate potius morbisque afficeretur. Voti compos facta est, eique quintodecimo ætatis anno, infausto casu, dexteri lateris costa contracta est. Mox, per reliquum vitæ tempus, octo nempe et triginta annos tam incredibili morborum et dolorum multitudine atque vi exagitata fuit eosque tam invicto imo lubenti animo toleravit, ut humanæ miseriæ simul et heroicæ patientiæ prodigium æstimaretur. Tota enim mente cœlestia mysteria, Dominicam præsertim Passionem assidue contemplans, quum vel acerbissime cruciaretur, quandoque etiam interna consolatione careret, Deo placide gratias agens, tribulationes augeri sibi magis quam minui optabat.

LECTIO V

Animi demissione, obedientia ac mansuetudine in exemplum prædita atque Dei amore flagrans, eximia etiam proximorum inimicorum, licet et persequentium, dilectione refulsit. Pauperes, ipsa pauper, de sibi erogatis eleemosynis sustentabat ; spirituali qualicumque ope indigentes, omni quo poterat modo abjuvabat, maxime si de homine a vita pravitate convertendo, vel anima e Purgatorio exsolvenda ageretur. Variis insuper prodigiis insolitisque gratiis, diu jam ante obitum late innotuit. Altissimæ, inter alia, contemplationis dono gaudens, multoties in extasin rapta, cœlestibus sæpe apparitionibus familiari imprimis Angeli sui societate honorata, cordium abscondita perspiciens, prophetico spiritu absentia et futura revelavit. Plures mirabili ejus interventu, corporis animæve sanitatem obtinuerunt. Tandem Dei famula, passionibus et meritis cumulata, piissime in cœlum migravit, decimo octavo calendas Majas, anno Domini millesimo quadringentesimo tricesimo tertio. Corpus integrum et decorum repertum ingenti hominum concursu tumulatum ; sepulchrum, sacello desuper erecto atque majori loco ecclesiæ conjuncto, multis miraculis claruit.

LECTIO VI

Post duo fere sæcula, sacello ab acatholicis occupato, ob sanctitatis vero et miraculorum famam virginis memoria cultuque perdurante, sacræ ejus reliquiæ Bruxellas translatæ et ab Archiepiscopo Mechliniensi recognitæ sunt. Majorem partem Belgii gubernatrix, Archiducissa Isabella, Carmilitidum discalceatarum conventui Bruxellensi tradidit ; cujus ordinis et conventus moniales, quum deinde per duo iterum cum dimidio sæcula, pretiosum illud depositum fidelissime asservassent et coluissent, Summus Pontifex Pius Nonus, Episcopali Harlemensis rogatu, insignes aliquot B. Liduinæ reliquias, e prædicto monasterio in Virginis natalem urbem, ad parochialem S. Mariæ de Visitatione ecclesiam deferri concessit. Quo facto, crescente in dies erga eam devotione, Episcopi Harlemensis, cujus precibus ceteri Nederlandiæ Episcopi una cum Archiepiscopo Mechliniensi suas libentissime preces conjunxerunt, vota suscipiens summus Pontifex Leo decimus tertius Liduina cultum confirmavit et in ejus honorem Missam celebrari et proprium officium recitari pro Nederlandiæ regno induisit.

In III Nocturno
Lectio sancti Evangelii secundum Matthæum Lectio VII. — Cap. V.
De homilia S. Augustini Episcopi Lib I de sermone Domini in monte c. IV.


XIV avril

En la fête
de la B. Liduine, vierge de Schiedam

Pour la ville de Schiedam
Double de 2e classe
Pour le diocèse d’Harlem et pour le monastère des Carmélites déchaussées de Bruxelles
Double majeur

Tout du commun des Vierges non martyres, excepté ce qui suit :

ORAISON

Seigneur qui fis de la B. vierge Lydwine une victime admirable de patience et de charité, permets, nous t’en supplions, que, par son exemple et son intercession, après avoir supporté pour ta volonté les misères de cette vie et secouru en ton Nom notre prochain, nous soyons trouvés dignes de parvenir aux joies éternelles. Par Notre Seigneur, etc.

Au I nocturne
Leçons des Vierges comme au commun

Au II nocturne

LEÇON IV

La vierge Liduine naquit à Schiedam, en Hollande, le jour des Rameaux, à l’heure même où dans l’église de la ville, pendant le sacrifice de la messe, l’on chantait la Passion du Seigneur ; elle sembla présager ainsi quelle insigne imitatrice elle devait être du Christ souffrant pour le genre humain. Dès son premier âge, elle résolut de garder la virginité perpétuelle et comme, au point de vue spirituel et corporel, elle était douée des plus enviables dons, plusieurs personnes riches et bien famées de la ville, la demandèrent en mariage ; mais elle resta fidèle au divin Époux qu’elle s’était choisi, et pria Dieu, pour éviter les démarches de nouveaux prétendants, de l’affliger de difformités et de l’enlaidir par des maladies. Sa prière fut exaucée ; elle avait quinze ans lorsqu’une chute malheureuse lui brisa une côte du flanc droit. Durant le reste de sa vie, c’est-à-dire pendant trente-huit ans, elle endura un nombre si incroyable de douleurs et de maux, avec tant de courage et de joie, qu’elle fut considérée telle qu’un prodige de misère humaine et d’héroïque patience. Son esprit tout entier s’absorbait dans la contemplation assidue des célestes mystères et surtout de la Passion du Sauveur. Lorsque ses souffrances devenaient plus acerbes, ou bien encore lorsque les consolations intérieures la délaissaient, elle rendait, sans s’émouvoir, grâces à Dieu et souhaitait l’augmentation de ses tourments plutôt que leur diminution.

LEÇON V

Modèle d’humilité, d’obéissance, de mansuétude d’âme embrasée par l’amour divin, elle témoignait à ceux qui l’approchaient et qui étaient devenus ses ennemis et même ses persécuteurs, une affection extraordinaire. Pauvre, elle-même, elle soulageait les pauvres avec les aumônes qu’elle recevait. Quiconque avait besoin d’un secours spirituel était assuré de le trouver près d’elle, surtout s’il s’agissait de la conversion d’un homme de mauvaise vie ou de la délivrance d’une âme du Purgatoire. Longtemps déjà avant sa mort, divers prodiges et d’exceptionnelles grâces l’avaient fait connaître au loin ; douée du don de la plus haute contemplation et fréquemment ravie en extase, souvent favorisée d’apparitions divines, et vivant surtout dans la société familière de son ange, elle pénétrait les secrets des cœurs et révélait prophétiquement le passé et l’avenir. Un grand nombre de personnes obtinrent par sa merveilleuse intercession la santé de l’âme et du corps, Enfin, la servante de Dieu, après avoir accumulé les souffrances et les mérites, s’en alla pieusement au ciel, le dix-huit des calendes de mai, l’an du Seigneur, mil quatre cent trente-trois. Lorsque son corps, rétabli dans son initiale beauté, fut enseveli, il y eut pour assister aux funérailles un grand concours de peuple. Son tombeau sur lequel s’éleva une chapelle que l’on rejoignit à l’église plus spacieuse, fut glorifié par de nombreux miracles.

LEÇON VI

Après environ deux siècles, la chapelle devint la propriété des hérétiques ; cependant l’éclat de la sainteté et les miracles de la vierge avaient conservé sa mémoire et son culte ; ses saintes reliques furent transférées à Bruxelles et reconnues par l’archevêque de Malines. L’archiduchesse Isabelle, gouvernante de Belgique, en donna la plus grande partie aux Carmélites déchaussées de Bruxelles. Les moniales de cet ordre et de ce couvent conservèrent pendant deux siècles et demi et honorèrent avec fidélité ce précieux dépôt. Puis le pape Pie IX, sur les instances de l’évêque de Harlem, permit de transporter, de ce monastère dans la ville natale de la vierge, à l’église paroissiale de sainte Marie de la Visitation, quelques importantes reliques de la B. Liduine. Comme à la suite de cette illation, la dévotion qu’elle inspirait augmentait chaque jour, l’Évêque de Harlem assisté des autres évêques de la Néerlande et de l’archevêque de Malines qui avaient joint très volontiers leurs prières aux siennes, obtint du Souverain Pontife Léon XIII la confirmation du culte de Liduine. La célébration d’une messe en son honneur et la récitation d’un office propre furent également accordées par le Saint-Père au royaume de la Hollande.

Au IIIe nocturne
Lecture du Saint-Évangile selon Saint-Mathieu Lecture VII. — Chapitre V.
De l’Homélie de Saint-Augustin, évêque. — Du sermon du Seigneur sur la montagne c. IV.

Imprimée par :

Verlagsanstalt u. Druckerei A.-G. (vorm. J. F. Richter), Hambourg

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