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Atlas de poche des mammifères de la France, de la Suisse romane et de la Belgique: avec leur description, moeurs et organisation

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Phoque marbré
Phoca foetida
Famille des Phocidés

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Cerf d’Europe
Cervus elaphus
Famille des Cervidés

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CERF D’EUROPE

Le Cerf a le museau allongé, les oreilles grandes, les yeux grands, avec au-dessous un larmier profond, le cou très long, revêtu de grands poils chez le mâle, le corps vigoureux, la queue fauve très courte, les membres assez longs et assez minces. Sa robe est fauve ou brune dessus, avec une raie noirâtre sur le cou et une partie du dos, ses fesses blanchâtres bordées de noirâtre, les parties inférieures grisâtres ou blanchâtres. La tête du mâle porte des bois qui tombent chaque année et repoussent aussitôt, enveloppés d’une mince peau veloutée qui, lorsque le bois a atteint son développement complet, se sèche et se lève par plaques, l’animal s’en débarrassant en la frottant contre les arbres. La longueur du corps est de 2 mètres et plus; la queue est de 0m15; la hauteur au garrot de 1m30 à 1m40.

Les jeunes, appelés faons jusqu’à l’âge de six mois, ont le corps parsemé de taches blanches ou fauve clair qui disparaissent ensuite; de six mois à un an, ils sont devenus fauves et nommés alors «hères». Pendant la deuxième année, les bois du mâle poussent pour la première fois; ils sont plus ou moins droits sans aucune branche et l’animal est appelé «daguet». En mars-avril de l’année suivante ils tombent, mais repoussent si vite qu’en juillet ou en août, ils sont développés et portent chacun une ou parfois deux branches ou andouillers. Le Cerf est alors «une deuxième tête», comme à chacune des années suivantes, il deviendra «une troisième tête», puis «quatrième tête»; enfin «un dix-cors jeunement» et un «dix-cors». Tous les ans, ainsi, vers le mois d’avril, les bois tomberont, seront reformés en juillet-août et porteront ordinairement, car la règle n’est pas absolue, une branche de plus chaque année, jusqu’à l’âge de sept ou huit ans. Il est rare d’en trouver en France portant plus de neuf branches. Parfois les bois, ou l’un d’eux, poussent d’une façon anormale; le Cerf a alors, en termes de vénerie, «une tête bizarde».

Vivant solitaires, ou par hardes de cinq à huit, les Cerfs et Biches sortent des bois à la nuit noire dans les champs de céréales, les pâturages et les taillis, et rentrent au fourré aux premières heures du jour, ou bien, à certaines saisons, font leur nuit dans les jeunes taillis. Ils mangent les bourgeons, les feuilles, les herbes, les céréales, les légumes et même les fruits, notamment les pommes; il leur faut une grande quantité de nourriture et ils commettent souvent de grands dégâts dans les champs ensemencés. Aussi les a-t-on classés parmi les animaux nuisibles.

Le Cerf est polygame et au moment du rut, du 15 septembre à la fin d’octobre, les mâles se livrent de furieux combats dans lesquels ils s’estropieraient si le vaincu ne prenait assez rapidement la fuite. A ce moment ils poussent des bramements qui s’entendent de loin et effraient les gens qui ne se rendent pas compte de ces clameurs profondes. En mai, la Biche met bas un petit, très souvent deux, qu’elle réussit à élever, car en dehors du loup et de l’homme, elle n’a pas d’ennemis; mais l’homme est, pour cette espèce, un ennemi redoutable et là où elle n’est pas protégée, elle disparaît promptement.

A l’heure actuelle, le Cerf existe encore dans une trentaine de départements français et il est assez commun seulement dans un petit nombre de forêts, surtout en Normandie, autour de Paris, dans l’Ouest et dans le Centre. Si on trace une ligne qui partage la France en deux parties de l’Ouest à l’Est, on remarquera que le Cerf est inconnu aujourd’hui dans la plus grande moitié, toute la partie méridionale, et presque partout dans l’Est, de même qu’il ne se trouve plus en Bretagne, sauf sur un point. En Belgique, il n’existe plus, sauf dans l’Ardenne, où il est rare; en Suisse, il a disparu.

Pris jeune, il s’apprivoise facilement, mais les mâles, en vieillissant, deviennent toujours méchants. En liberté, le Cerf est défiant, a l’ouïe et l’odorat excellents; il évite autant qu’il peut la présence de l’homme, mais au moment du rut, il est moins craintif et on a observé des cas où il a attaqué des passants. Les blessures qu’il fait sont absolument dangereuses, comme l’indique ce vieux proverbe, montrant que si le Sanglier ne fait ordinairement que des blessures à ceux qu’il atteint, le Cerf les tue le plus souvent:

Au Sanglier la mierre (le médecin),
Au Cerf la bière.

Le Cerf vit vingt ans et plus.

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CERF DAIM

Plus petit que le cerf, puisqu’il mesure seulement 1m40 de longueur, avec 0m20 de queue et une hauteur au garrot de 0m85, le Daim a le pelage fauve avec des taches blanchâtres sur le dos et les flancs, une raie longitudinale de même couleur sur les flancs et une autre verticale sur les cuisses; ses parties inférieures sont blanchâtres, sa queue noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous. Il devient beaucoup plus sombre en hiver. La variété à pelage entièrement blanchâtre n’est pas rare.

Vers l’âge d’un an, les dagues du mâle poussent, puis tombent en mai de l’année suivante; à la fin de juillet ou en août, les bois sont entièrement repoussés avec un andouiller à chaque perche. Pendant les années suivantes, la corne deviendra plate au sommet et formera une empaumure dentelée qui s’élargira et s’échancrera sur les bois de chaque année suivante, en même temps qu’il se formera, tous les printemps, un nouvel andouiller pendant trois ou quatre ans.

Le Daim, inconnu en Belgique et en Suisse, très rare en France, est localisé dans quelques forêts et parcs, soit sous sa forme typique, soit comme variété albine ou de couleur isabelle ordinairement de taille un peu plus forte. Il est polygame comme le cerf et vit en général par hardes composées d’un mâle, de jeunes et de femelles. Il se nourrit d’herbes, de feuilles et de fruits.

A l’époque du rut, du 15 septembre au 15 octobre, les mâles solitaires ou les jeunes mâles devenus assez forts, attaquent le chef du troupeau et l’expulsent ou sont expulsés par lui. Puis, après une gestation de huit mois, la Daine met bas dans un fourré un, rarement deux petits.

Le Daim se chasse à courre, mais il est facile à prendre, peu rusé et peu sauvage, bien qu’il ait l’odorat excellent et qu’il sache admirablement éventer un ennemi; à vrai dire, c’est un animal plutôt à demi-sauvage acclimaté en France dans quelques localités, d’où il disparaît très vite quand il n’est pas protégé. Il est originaire de l’Espagne, où il vit encore, ainsi qu’en Sardaigne et en Grèce; mais même en Grèce, il devient rare et sa disparition est à craindre.

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Cerf daim
Cervus dama
Famille des Cervidés

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Cerf chevreuil
Cervus capreolus
Famille des Cervidés

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CERF CHEVREUIL

Le Chevreuil a le pelage fauve-brun foncé en hiver, plus clair et même roux vif en été; le dessous de la poitrine, le ventre et les membres gris, le bout du museau noir, une tache blanchâtre sous la gorge, les fesses blanches et pas de queue visible. La livrée des jeunes est fauve-clair avec des taches blanchâtres. Sa longueur est de 1m10, la hauteur au garrot de 0m70.

A l’âge de un an, la tête du jeune mâle porte de petites dagues qui seront remplacées, l’année suivante, par des bois munis d’un andouiller; à trois ans, chaque perche aura deux andouillers et à quatre ans trois andouillers, mais jamais d’andouiller basilaire frontal comme chez le cerf. A cinq ans, l’andouiller moyen se bifurque et souvent il en pousse un autre en arrière de la perche. Plus l’animal vieillit, plus le bois devient rugueux et plus grosses deviennent les perlures. Les bois des mâles ou «brocards» tombent d’octobre à novembre et sont entièrement reformés en mars-avril, couverts d’abord d’un velours qui bientôt disparaît.

Très commun autrefois en France, en Belgique et en Suisse, il a à peu près disparu de ces deux derniers pays et on ne le trouve plus en nombre en France que dans les chasses gardées et dans les bois du voisinage. Adulte, il n’a d’ennemis que l’homme et le loup. Mais quand il est très jeune et malgré le dévouement de sa mère, il devient quelquefois la proie des chiens, des vieux renards et même des chats sauvages.

Il se nourrit surtout de feuilles. Au printemps, il absorbe une telle quantité de bourgeons que, par suite de la fermentation de cette nourriture dans l’estomac, il semble ivre, devient imprudent et se montre jusque dans les villages.

Il est monogame et vit par couples avec sa jeune famille, composée d’un ou deux petits nés en avril. Le rut a lieu en juillet et en août, plus tardivement selon quelques observateurs; la femelle porte sept mois et demi.

Le Chevreuil s’apprivoise bien, mais il ne vit jamais très longtemps en captivité et les vieux mâles deviennent agressifs et méchants.

On a vu des Chevreuils albinos.

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CHAMOIS ORDINAIRE

Le Chamois est long de 1m10 et sa hauteur est de 0m75. Sa robe est d’un gris cendré au printemps, d’un roux fauve en été et d’un beau roux en hiver sur le dessus, fauve jaunâtre (couleur chamois) sous le ventre. Une bande foncée s’étend de l’oreille jusqu’au museau; la queue est très courte. Les cornes de la femelle sont toujours plus minces que celles du mâle.

Le Chamois, inconnu en Belgique, n’est pas trop rare en Suisse et n’existe en France que sur les sommets les plus sauvages des Alpes et des Pyrénées. Dans les Alpes, il porte son nom de Chamois; dans les Pyrénées, on l’appelle «Isard», mais les différences entre les deux formes sont à peu près nulles. Les mâles vieux vivent ordinairement solitaires, tandis que les jeunes et les femelles se réunissent en petites bandes. Pendant la journée, ils pâturent les bourgeons et les plantes et, à la moindre alerte, l’un d’eux pousse un sifflement particulier et tous s’enfuient, bondissant avec vigueur et légèreté au milieu des rochers. On prétend qu’une vieille femelle demeure toujours en sentinelle lorsque le troupeau est au repos pour avertir ses compagnons du danger. En tous cas, le Chamois a la vue, l’ouïe et l’odorat excellents et il est très difficile de le surprendre; du reste, s’il ne se défendait pas aussi bien, il disparaîtrait rapidement, car il est pourchassé continuellement par les chasseurs montagnards; les jeunes sont souvent saisis par les aigles et les gypaëtes, et ils sont aussi, de temps en temps, victimes des avalanches de neige.

C’est à la fin de l’automne que l’accouplement se fait, et en avril la femelle met bas ordinairement un seul petit, rarement deux. Contrairement au bouquetin qui ne va guère que la nuit au pâturage, le Chamois n’est pas un animal nocturne et il se repose pendant la nuit.

On a obtenu des hybrides de l’accouplement du Chamois et de la Chèvre, en captivité; on dit même qu’on a observé, à l’état sauvage, des produits provenant de l’accouplement d’un Chamois femelle avec un Bouc. Ce sont pourtant des espèces classées par les zoologistes dans deux familles différentes!

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Chamois ordinaire
Capella rupicapra
Famille des Antilopidés

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Chèvre Bouquetin
Capra ibex
Famille des Capridés

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CHÈVRE BOUQUETIN

Le Bouquetin a les cornes très longues, curvilignes, arquées en arrière, noueuses, comprimées, le pelage brun roussâtre avec poil long et grossier en hiver, plus ferme et plus fin en été sur le dessus, le ventre blanc, une raie brune sur le dos, le menton, le devant des yeux et le tour des narines fauves. La femelle plutôt d’un gris roussâtre en été est d’un gris jaunâtre en hiver. Les oreilles sont blanches en dedans, assez grandes, pointues; la queue courte, brune. Il est à remarquer que les cornes de la femelle sont assez analogues à celles d’une chèvre domestique, tandis que celles du mâle sont parfois gigantesques, penchées en dehors et décrivant une courbe régulière, atteignant jusqu’à un mètre de longueur, ou un peu contournées en forme de lyre avec les deux pointes revenant en dedans. La longueur du corps est de 1m50; la hauteur au garrot de 0m75.

Le Bouquetin n’a jamais habité que les montagnes, mais il a été autrefois assez commun, tandis qu’il est aujourd’hui extrêmement rare et tout fait croire que bientôt il aura disparu. Déjà, il n’existe plus en Suisse.

Dans les Alpes françaises, c’est à peine si on pourrait en trouver deux ou trois petits troupeaux dans les endroits les plus inaccessibles. Dans les Pyrénées, où la race est un peu différente, l’animal ayant les cornes plutôt tournées en forme de lyre, le pelage marron, les lèvres, joues, oreilles, cou, fesses et cuisses jaune d’ocre foncé, la robe comme marbrée par des mèches de poils bruns, on connaît l’existence de quelques bandes peu nombreuses. Comme le chamois mâle, les vieux Bouquetins vivent solitaires, les autres se tiennent cachés ensemble durant le jour dans les lieux escarpés et ne viennent que la nuit brouter les plantes, les écorces et les bruyères des forêts et pâturages. Ils peuvent sauter et grimper merveilleusement au milieu des rochers et des précipices et se gardent aussi bien que les chamois.

L’accouplement a lieu en janvier et la femelle fait, vers le mois de juin, un seul petit qu’elle défend au besoin contre les attaques des aigles qui sont, avec l’homme, les seuls ennemis de l’espèce.

On a pu faire croiser le Bouquetin avec la Chèvre; les métis, intermédiaires entre les deux espèces, avaient une barbe se rapprochant de celle du bouc.

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MOUFLON DE CORSE

Le Mouflon de Corse a le pelage brun foncé roussâtre avec le milieu du dos et des flancs ensellés d’une grande tache blanc roussâtre, la tête plutôt grise, le nez, les lèvres, le menton, la gorge, la croupe, les pieds et le ventre blancs, la queue courte, brune dessus et blanche aux côtés; sous le cou et jusqu’entre les pattes de devant, des poils très longs en sorte de petite crinière. Les cornes de la femelle sont courtes et presque droites ou même manquent tout à fait; celles du mâle sont grandes, s’éloignant l’une de l’autre à la base, puis recourbées pour revenir sur le devant, mais en divergeant, et présenter leurs pointes juste à la hauteur des yeux, à une certaine distance de chaque œil. La taille du mâle est de 1m20 de longueur, la hauteur au garrot de 0m80.

Cette espèce, inconnue dans la France continentale, vit confinée dans les montagnes de la Corse, comme aussi en Sardaigne, par petites troupes qui se tiennent pendant le jour dans les lieux les plus escarpés et dans les maquis impénétrables, vivant d’herbes, de bourgeons et de feuilles.

Ce sont des bêtes gracieuses, vigoureuses, sautant et grimpant sur les rochers avec agilité, bien que leurs membres soient moins forts que ceux des chamois et des bouquetins. Très pourchassée par les chasseurs corses, l’espèce diminue de jour en jour; on la voit rarement dans les jardins zoologiques où on trouve, au contraire, en abondance, l’espèce voisine d’Algérie.

Le rut a lieu au milieu de l’hiver, puis au printemps, après avoir porté vingt et une semaines, la femelle met bas un ou deux petits. On a pu faire accoupler le Mouflon avec certaines races de Brebis et les produits ont été féconds.

Comme tous les animaux sauvages, le Mouflon n’a pas de laine et ses poils, sauf devant le cou, sont raides et cassants.

En captivité, la femelle est tranquille, mais le mâle, en vieillissant, devient excessivement méchant et dangereux. Ils se reproduisent du reste facilement et les petits ne cessent de gambader et de sauter autour de leurs parents.

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Mouflon de Corse
Musimon musmon
Famille des Ovidés

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Sanglier commun.
Sus scrofa
Famille des Suinidés

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SANGLIER COMMUN

Le pelage du Sanglier est brun noirâtre ou grisâtre; les oreilles, le museau, les pattes et la queue plutôt noires. Des soies longues et raides percent au-dessus d’une fourrure basale épaisse. Jusqu’à l’âge de six mois, la robe des jeunes marcassins est fauve, rayée longitudinalement de brun; de six mois à un an, il devient généralement plus roux et l’animal est alors pour les chasseurs «bête rousse»; à un an, il est «bête de compagnie»; à deux ans, il est «ragot»; il devient en vieillissant «quartenier», puis «solitaire».

Le Sanglier, inconnu dans plusieurs départements et rare dans d’autres, ainsi qu’en Belgique, extrêmement rare en Suisse, est commun dans certaines grandes forêts françaises. Du reste, il se déplace volontiers, et après avoir été très abondant dans un bois, il se fait tout à coup rare pour redevenir abondant plus tard. Il suffit pour cela de l’émigration de quelques familles, car, sauf les vieux solitaires qu’on trouve séparés, il aime à vivre en bandes.

Il demeure couché pendant le jour au plus épais des fourrés et souvent dans les grands joncs des étangs; le soir venu, il cherche sa nourriture consistant en glands, faînes et châtaignes, racines, pommes de terre et topinambours, céréales, vers et colimaçons, œufs d’oiseaux, jeunes mammifères. Il est en réalité omnivore.

Très défiant, ayant l’ouïe excellente et l’odorat très fin, extrêmement vigoureux, il sait très bien éviter l’affûteur, et lancé par les chiens courants, il tient longtemps et est difficile à forcer. Il n’a comme ennemi que l’homme, surtout depuis que le loup, qui attaquait volontiers les marcassins, est devenu excessivement rare.

Le rut a lieu d’octobre à décembre et les mâles se livrent alors de furieux combats, si bien qu’on en voit souvent avec les épaules, les flancs et l’arrière-train couverts de blessures. Après quatre mois de gestation, la femelle met bas dans un fourré épais, de cinq à huit petits, qui accompagnent leur mère jusqu’à l’année suivante et parfois plus longtemps.

Le Sanglier s’apprivoise facilement et s’accouple très volontiers avec le Porc. Même, à l’état sauvage, ces accouplements ne sont pas rares entre Sangliers et Porcs errants dans les bois, et les chasseurs rencontrent de temps en temps des métis généralement blanchâtres, qui se font chasser exactement comme des Sangliers, mais qui, moins durs à la fatigue, font plus rapidement tête aux chiens.

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NOTIONS GÉNÉRALES

Classification.—Description des espèces.

Les animaux vertébrés sont ceux qui ont un squelette osseux et par conséquent des vertèbres; ce sont les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, les Batraciens et les Poissons.

Parmi eux, les Mammifères sont les animaux qui ont des mamelles au moyen desquelles les femelles allaitent leurs petits, qui ont le sang chaud, des dents, des poils et qui sont vivipares. Ils forment une classe spéciale en tête de laquelle est l’homme. Les autres Mammifères ont été partagés en plusieurs ordres: l’ordre des Quadrumanes, qui comprend les singes et les lémuriens, celui des Chéiroptères ou chauves-souris, qui sont les seuls mammifères pourvus d’ailes, celui des Insectivores, celui des Rongeurs renfermant des animaux ayant une dentition très spéciale, celui des Carnivores, celui des Pinnipèdes ou phoques, celui des Ongulés ou mammifères dont les pieds sont en forme de sabots, ordre qui peut lui-même se remplacer par trois ordres ou se subdiviser en trois sous-ordres, les Solipèdes, les Ruminants et les Pachydermes, celui des Siréniens et celui des Cétacés, mammifères marins ayant plus ou moins la forme de poissons, les Édentés dépourvus d’incisives, les Marsupiaux et les Monotrêmes.

Aucun animal ne représente en France, en Belgique et en Suisse les ordres des Quadrumanes, des Édentés, des Siréniens, des Marsupiaux et des Monotrêmes; on pourrait dire qu’il en est de même de toute l’Europe, si l’ordre des Quadrumanes n’était représenté sur un seul point, à Gibraltar, par une unique espèce de Singe.

Quant aux animaux des autres ordres, ils sont répartis chez nous d’une façon très peu uniforme; alors qu’il y a en France 25 espèces de Chéiroptères, il y a seulement 11 Insectivores, 21 Rongeurs indigènes et 1 domestique, 18 Carnivores dont 3 domestiques, 5 Pinnipèdes, 1 Pachyderme sauvage et 1 domestique, 6 Ruminants indigènes et 3 domestiques, pas de Solipède sauvage, le Cheval et l’Ane domestiques représentant cet ordre à eux seuls, enfin 24 Cétacés.

Mais si, actuellement, on fixe à 108 espèces vivant à l’état libre et à 9 ou 10 espèces domestiquées le nombre des formes qui habitent la France, il faut ajouter que de nombreuses espèces, aujourd’hui éteintes et trouvées à l’état fossile, ont vécu dans notre pays. De ces espèces fossiles, les unes ont disparu dans le cours des temps d’une manière définitive, les autres sont représentées par une descendance retirée aujourd’hui dans les contrées du nord ou dans les régions chaudes; d’autres sont les ancêtres de nos espèces sauvages actuelles, peu, pas ou beaucoup modifiées, d’autres enfin, comme les Bœufs et les Chevaux fossiles ont donné naissance, au moins en partie, à nos espèces domestiques actuelles.

Il y eut, en effet, une époque où vivaient en France, pour ne citer que ceux-là, des Singes, des Lémuriens, des Édentés, des Siréniens, des Marsupiaux et des Éléphants.

La plupart de nos mammifères actuels français, belges ou suisses sont des espèces nées sur notre sol; cependant deux espèces de Rats, le Surmulot et le Rat noir, sont d’origine étrangère et ont envahi nos pays depuis des époques relativement récentes; et trois ou quatre espèces de Phoques ne sont réellement pas françaises puisqu’elles n’apparaissent sur nos côtes que d’une façon tout à fait exceptionnelle. Il en est de même de certains Cétacés.

D’un autre coté, le nombre de nos mammifères se trouvera tôt ou tard diminué de plusieurs espèces, qui vont inévitablement disparaître de la terre française aussi bien que de la Belgique et de la Suisse. Tels sont, sans parler des Phoques et des Cétacés, le Lynx qui n’est plus représenté chez nous que par quelques rares individus, le Loup, le Castor, l’Ours, le Bouquetin, qui, à coup sûr, auront cessé d’exister dans un demi-siècle. D’autres, comme le Cerf, le Chamois, le Mouflon et peut-être le Chevreuil et le Lièvre ne pourront subsister que s’ils sont protégés.

Si on veut classer nos mammifères en animaux utiles ou nuisibles à l’homme, on peut dire que toutes les Chauves-Souris sont des bêtes franchement utiles, que le Lièvre, le Chevreuil, le Chamois, le Bouquetin, le Mouflon ne commettent pas de dégâts appréciables et doivent être considérés comme des gibiers servant à l’alimentation.

Un certain nombre d’espèces doivent être dites à la fois utiles et nuisibles parce qu’elles nous rendent des services compensés par des inconvénients: ce sont le Cerf, le Sanglier, le Lapin, le Castor, la Taupe, le Hérisson et même les six ou sept Musaraignes.

Sont plutôt indifférents la Marmotte, le Loir, le Muscardin et le Rat des moissons. Doivent être considérés comme nuisibles l’Ours, le Loup, le Renard, le Blaireau, les Phoques, le Chat, le Lynx, tous les Mustelidés, les Rats et Campagnols, le Hamster, le Lérot, l’Écureuil et le Desman; l’Ours, le Lynx et le Loup, parce qu’ils s’attaquent à nos troupeaux et peuvent même être dangereux pour l’homme; le Renard, parce qu’il détruit les volailles et le gibier, ce que font aussi les Chats, les Fouines, les Putois et les Belettes; le Blaireau, parce qu’il saccage certaines récoltes; les Phoques et d’autre part le Desman et la Loutre, parce qu’ils chassent, tuent et consomment les poissons au détriment des pêcheurs; le Hamster et les Campagnols parce qu’ils causent un grand tort aux récoltes, le Lérot dévastant de son côté nos vergers; l’Écureuil, parce qu’il mange les jeunes oiseaux et les œufs ainsi que les pousses des conifères. Est-il nécessaire de parler des Rats et des Souris qui dévorent les provisions et les grains, le linge et une foule d’objets utiles à l’homme.

Il en est, parmi nos mammifères, dont le type n’a pas ou n’a guère varié, d’autres au contraire ont produit des variétés ou des races un peu différentes de l’espèce typique qui subsiste quand même, de sorte que ces animaux, bien que d’une espèce unique, offrent deux ou plusieurs formes légèrement divergentes. Le cas se présente lorsqu’une même espèce a été reléguée sur des points éloignés sans communication possible durant de longs siècles, ce qui est arrivé par exemple pour le Bouquetin qui, depuis bien longtemps, n’habite plus que les sommets des Alpes et des Pyrénées; les deux formes sont devenues un peu différentes, tout en conservant entre elles les plus grandes affinités. Chez d’autres espèces, comme chez le Rat ordinaire, on rencontre des individus n’ayant plus tout à fait la coloration de l’espèce-type, et comme ces individus reproduisent identiquement la même forme, les observateurs ont, après avoir donné les caractères de l’espèce, décrit ces variétés comme simples races en indiquant les différences. Mais d’autres zoologistes ont franchement classé comme espèces propres ces formes particulières. On peut approuver ou blâmer cette manière de faire d’après le point de vue auquel on se place, puisqu’une pareille race peut en définitive disparaître en se fondant dans le type, ou toujours subsister comme variété, ou devenir à un moment donné, par ses caractères de plus en plus tranchés, une espèce naissante.

Il est en effet indispensable, pour la classification, de considérer comme espèce et de nommer comme telle, toute forme ayant des caractères spéciaux assez nets, mais on sait aussi combien, en certains cas, ce terme «espèce» peut être vague, et on se demande parfois si une deuxième forme assez semblable ou très semblable à une autre doit être dite espèce voisine, simple race ou variété de la première.

Pour bien connaître les animaux, il faut les observer quand c’est possible, vivants et agissants, ou au moins les examiner dans les musées et dans les collections. On se fait ainsi une idée des formes et couleurs spéciales à chaque espèce et des différences existant avec les espèces alliées ou voisines.

Certains animaux, sans parler des animaux domestiques, sont connus de tous parce qu’on les voit souvent, au cours de la vie usuelle, et dans les campagnes, le nombre de ces animaux est assez considérable. D’autres figurent dans les musées publics, chacun les reconnaît par leurs formes très spéciales, mais il en est d’autres, et c’est le plus grand nombre, qui, par leur petite taille et par la ressemblance que les diverses espèces ont entre elles, sont plus difficiles à connaître exactement.

C’est alors qu’il est indispensable de pouvoir examiner de près et à loisir une collection de ces bêtes, et même de les récolter et de les classer soi-même. Il est réellement très malaisé, sans agir ainsi, de parvenir à déterminer les différentes Chauves-Souris, les Musaraignes, les Rats, les Campagnols.

Se les procurer n’est pas, sauf pour certaines espèces rares, d’une grande difficulté. En sachant leur habitat et leurs mœurs, on les trouvera et on les prendra au moyen de pièges ou autrement. Les Chauves-Souris qu’on peut, du reste, tuer au fusil lorsqu’elles circulent le soir, sont faciles à récolter dans leurs retraites, quand on peut visiter des cavernes, des souterrains, des carrières, de vieux bâtiments, des greniers, des arbres creux. Là, on les trouve, souvent en grand nombre, et il est facile de s’en emparer.

Une fois les bêtes prises, on les fait monter par un naturaliste, si on ne sait le faire soi-même ou on les fait simplement mettre en peau, suivant l’expression consacrée, ou on les conserve entières dans l’alcool; ou enfin on emploie un procédé recommandé par le Dr Trouessart, professeur au Muséum de Paris, dans son excellent livre sur les Mammifères de France et qui consiste à ouvrir le dos des Chauves-Souris ou le ventre des autres petits mammifères pour en retirer les viscères, puis à dessécher la cavité ainsi produite en y jetant de la poudre d’alun; cela fait, on remplace les viscères enlevés par un tampon de coton imbibé d’un liquide préservateur, puis on rapproche les bords de l’ouverture et on mouille le museau, les yeux, les oreilles, les pattes et la queue avec un pinceau trempé dans une solution éthérée d’acide phénique. On place alors l’animal dans un endroit sec et aéré, toujours à l’ombre et on le laisse sécher pendant huit ou quinze jours. Si la bête ainsi préparée et sèche est enfermée ensuite dans un tiroir bien clos, en prenant les précautions ordinaires contre les insectes et l’humidité, elle se conserve parfaitement.

Pour les Chauves-Souris, on les place sur une planche avec les ailes bien étendues et on les fait ainsi sécher. Procédé commode à cause de sa rapidité.

Pour les petits mammifères, une collection de crânes est également utile et intéressante, puisque leur classification est basée principalement sur leur système dentaire.

Il est toujours intéressant d’élever en captivité les mammifères dont on observe alors facilement les mœurs et certaines habitudes. Chez les grands animaux, Cerfs, Chevreuils, Sangliers et autres, le mâle devenu adulte se montre presque toujours très méchant et dangereux; le Loup, le Renard, le Blaireau s’apprivoisent en général très bien; la Loutre peut même se dresser et chasser aux poissons pour son maître. Certaines Chauves-Souris s’habituent bien à la captivité, alors que quelques espèces, comme les Rhinolophes, y sont toujours réfractaires.

Le Hérisson vit parfaitement dans un petit jardin; la Marmotte est souvent à peu près domestiquée par les montagnards des Alpes; les Phoques s’habituent très bien à la captivité et, comme ils sont intelligents, on les dresse facilement à toutes sortes d’exercices. Par contre, le Lièvre ne prospère pas lorsqu’il est renfermé même dans un enclos d’une certaine étendue.

Parmi les autres Rongeurs, le Rat noir, la Souris, le Mulot s’élèvent aisément, tandis que le Surmulot se fait difficilement à la captivité, sans qu’on puisse s’expliquer la raison de cette différence.

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Clé pour la détermination par Ordres des Mammifères de France, Belgique et Suisse.

§ Ier.—Mammifères n’ayant pas la forme des Poissons.

1. Membres antérieurs munis de grandes membranes entourant le corps, servant d’ailes et permettant le vol.

Chéiroptères.

1. Membres antérieurs normaux, en forme de jambes et de pieds, organisés pour la marche, le creusement du sol ou la natation.

2

2. Doigts onguiculés, c’est-à-dire munis d’ongles.

3

2. Doigts ongulés, c’est-à-dire réunis en forme de sabots cornés.

6

3. Pas de dents canines; à leur place, un large intervalle existant entre les incisives qui sont très fortes et les dents molaires.

Rongeurs.

3. Toujours des dents canines; pas de grand intervalle entre les incisives et les molaires.

4

4. Membres organisés pour la natation, ceux de derrière allongés en arrière parallèlement à la queue. Dents molaires tranchantes.

Pinnipèdes.

4. Membres organisés pour la locomotion terrestre, c’est-à-dire les quatre pattes permettant la marche et en certains cas les pieds de devant taillés pour creuser le sol.

5

5. Dents molaires tranchantes. Taille moyenne ou grande.

Carnivores.

5. Dents molaires, au lieu d’être tranchantes, hérissées de pointes coniques. Taille assez petite ou très petite.

Insectivores.

6. Un seul sabot corné à chaque membre.

Solipèdes.

6. Les doigts séparés ou divisés en plusieurs sabots cornés.

7

7. Seulement deux doigts cornés bien distincts. Estomac divisé en quatre loges et organisé pour la rumination. Pas d’incisives à la mâchoire supérieure.

Ruminants.

7. Quatre doigts distincts. Estomac non conformé pour la rumination. Des incisives à la mâchoire supérieure.

Pachydermes.
§ II.—Mammifères ayant la forme de poissons.

Les membres transformés en sortes de nageoires.

Cétacés.

Ordre I.Chéiroptères.

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Fig. 1.—Chauve-Souris.

Les Chéiroptères, appelés ordinairement Chauves-Souris, sont des mammifères organisés pour le vol. Les doigts de leurs membres antérieurs, sauf le pouce, sont très allongés et réunis par une grande membrane mince et souple qui se continue ensuite jusqu’aux flancs et jusqu’aux membres postérieurs. C’est la membrane alaire qu’on peut désigner sous le nom vulgaire d’aile. A cette membrane alaire fait suite une autre membrane, dite interfémorale, joignant entre eux les deux membres postérieurs et englobant la queue dans son milieu.

Les ailes des Chauves-Souris sont tantôt longues et effilées, tantôt larges et assez courtes. Si elles volent parfaitement, elles marchent peu et mal, mais, bien qu’elles ne soient pas conformées pour la marche, elles peuvent, en s’aidant de leurs quatre membres, se mouvoir assez facilement à terre.

Les pieds de derrière qui ont cinq doigts ont, de plus, en arrière du talon, un petit os allongé qui tend la membrane interfémorale et qu’on appelle l’éperon.

Elles ont des canines développées, des incisives et des molaires surmontées de tubercules aigus qui leur permettent de broyer aisément les insectes, base de leur nourriture; en tout, suivant les espèces, 32 à 38 dents.

Leurs yeux sont très petits et leur vue n’est probablement pas très perçante, mais leurs oreilles sont plus ou moins grandes et leur ouïe paraît excellente. Les oreilles sont doubles ou simples, réunies à leur base ou séparées, droites ou penchées, elles sont doublées, chez beaucoup d’espèces, par un petit appendice de forme variable, dit oreillon (Tragus).

Elles portent deux mamelles pectorales; les petits naissent nus avec les oreilles et les yeux fermés; ils s’accrochent à leur mère qui, tant qu’elle les nourrit, les emporte avec elle dans ses évolutions aériennes. Leur voix se compose de petits cris aigus et de stridulations.

Toutes sont nocturnes. Durant le jour, elles se tiennent dans les endroits obscurs et se suspendent au moyen des ongles de leurs membres postérieurs, la tête en bas. Le soir venu, elles sortent et se mettent en chasse. Vers la fin de l’automne, elles tombent dans un engourdissement ou sommeil plus ou moins profond et passent une partie de l’hiver sans prendre de nourriture, accrochées aux parois des grottes et des cavernes ou blotties dans les fissures et anfractuosités, souvent à une assez grande profondeur.

Les Chéiroptères sont des animaux utiles qui détruisent une énorme quantité de coléoptères, de papillons nocturnes, de mouches et de cousins, bêtes généralement malfaisantes, et des névroptères, insectes indifférents. A l’état sauvage, on n’a jamais constaté qu’elles se fissent la guerre entre elles, mais lorsqu’on les garde en captivité, il arriverait parfois, dit-on, que, si on les laisse manquer d’insectes, elles se dévoreraient les unes les autres.

Nos Chauves-Souris de France ont été réparties en trois familles, les RHINOLOPHIDÉS, les VESPERTILIONIDÉS et les EMBALLONURIDÉS.

Les Rhinolophidés, nommés aussi Phyllorhinidés (ce qui veut dire: feuille sur le nez) ont, pour caractère, comme l’indique leur nom, de porter sur le nez un repli membraneux, plus ou moins en forme de feuilles plissées, d’un aspect très singulier; il n’y a pas d’oreillon chez les espèces d’Europe et les oreilles sont nettement séparées. Les narines s’ouvrent au fond d’un repli cutané ayant un peu l’apparence d’un fer à cheval.

Les Vespertilionidés n’ont pas sur le nez le repli cutané en forme de feuilles et ils ont un oreillon. Leur queue longue et étroite est prise dans la membrane interfémorale dont le bord forme un angle aigu avec elle, et elle ne dépasse cette membrane que de un à trois millimètres; les oreilles sont séparées, rarement réunies à leur base par leur bord interne et ne portant jamais un repli rabattu sur le front; l’oreillon est toujours allongé, bien que de formes variables.

Les Emballonuridés n’ont pas, eux aussi, sur le nez le repli cutané en forme de feuilles et ils ont un oreillon. Mais leur queue très épaisse dépasse de la moitié de sa longueur la membrane interfémorale, dont le bord forme un angle droit avec elle. Les oreilles sont très réunies par leur bord interne qui forme un repli rabattu sur le devant du front; l’oreillon est court et carré.

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Fig. 2.—Oreille de profil d’un Rhinolophe.

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Fig. 3.—Oreille de profil d’un Oreillard.

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Fig. 4.—Oreille de profil du Vespérien Pipistrelle.

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FAMILLE DES RHINOLOPHIDÉS

Genre Rhinolophe.—Rhinolophus E. Geoffroy.

Museau surmonté d’un repli cutané garni de quelques poils; narines ouvertes au fond d’une cavité bordée d’une membrane ayant un peu la forme d’un fer à cheval. Au milieu, au-dessus de ce fer à cheval, se dresse, au-dessus du nez, une corne verticale dite «selle»; enfin de chaque côté, des sortes de feuilles membraneuses avec une pointe centrale entre les yeux.

Deux incisives à la mâchoire supérieure, quatre à la mâchoire inférieure. Oreilles non réunies, sans oreillons, mais très échancrées sur leur bord externe. Ailes courtes et larges. Pieds grands, minces, libres. En tout 32 dents.

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Fig. 5.—Nez et oreilles d’un Rhinolophe (face).

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Fig. 6.—Nez et oreilles d’un Rhinolophe (profil).

Les Rhinolophes sont des habitants des cavernes où ils se réunissent en bandes plus ou moins nombreuses et se suspendent, la tête en bas, enveloppés de leurs ailes comme d’un manteau, avec la queue rejetée sur le dos. Ils semblent plus frileux que les autres Chauves-Souris, volent généralement à la nuit noire, plutôt lentement et redoutent le mauvais temps.

Quand on veut les prendre pendant leur sommeil d’hiver, ils ouvrent leur bouche et agitent vivement les oreilles. Ils sont, du reste, hargneux et batailleurs.

Quatre espèces se trouvent en France, deux seulement en Belgique et en Suisse.

Rhinolophe grand fer-à-cheval
Rhinolophus ferrum equinum Schreber.
(Rhinolophus unihastatus Geoffroy.)

(Voir plance I, figure et description.)

C’est en juin et juillet que les familles se rassemblent en troupes plus ou moins nombreuses pour faire et élever leurs petits en commun. Chacune d’elles met bas un seul petit qui grossit très vite et atteint souvent, dès le mois de septembre, la taille des adultes. Pendant l’allaitement, les mères chassent comme d’habitude en portant, dans leurs évolutions, le petit cramponné à leur corps et le plus souvent fixé à l’un des faux tétons du pubis qu’on observe chez les Rhinolophes, faux tétons ne communiquant avec aucune glande mammaire et par conséquent ne pouvant donner du lait, et en ce cas le petit est obligé de se retourner quand il veut téter à l’une des vraies mamelles de la poitrine de sa mère.

Rhinolophe euryale.
Rhinolophus euryale Blasius.

Pelage brun roux dessus, brun pâle en dessous; feuilles nasales ressemblant, vues de face, à celles de l’espèce précédente. Côtés de la selle parallèles; son extrémité postérieure en pointe relevée aiguë. Lobe antérieur de l’oreille séparé du reste par une échancrure pointue. Deuxième prémolaire supérieure séparée de la canine par la première prémolaire. Aile insérée au tibia.

Taille moyenne, envergure 0m28, corps 0m054, queue 0m25.

Les deux sexes semblables, ainsi que les jeunes.

Vit, probablement durant toute l’année, dans les caves et souterrains, parcourt à la nuit sombre les avenues, les routes et le tour des maisons, en chassant les insectes.

Ses mœurs semblent être celles du Fer-à-cheval, mais il est beaucoup plus rare et plus localisé. On le trouve dans le sud et le centre de la France; il habite aussi l’Algérie. Il a été observé notamment dans le département d’Indre-et-Loire où, durant plusieurs années, en juillet-août, une colonie d’environ trois cents sujets s’était établie dans une cave. Ces Rhinolophes, à la vue d’une lumière, partaient en groupe serré pour s’accrocher tous, à côté les uns des autres, à un endroit peu éloigné, et définitivement chassés, prenaient leur vol au grand soleil. Un cas identique s’est présenté à Chabenet, dans le département de l’Indre. En général, on le trouve dans la France centrale seulement de juin à octobre et on se demande si l’espèce n’émigre pas en hiver.

Le petit naît à la fin de juin ou au commencement de juillet et grandit avec une extrême rapidité.

Rhinolophe de Blasius.
Rhinolophus Blasii Peters.
(Rhinolophus clivosus Blasius.)

Pelage brun dessus, cendré en dessous. Feuilles nasales ressemblant à celles de Rh. hipposideros ci-après. Il ressemble du reste, pour le tout, à cette dernière espèce, mais il est plus grand, a les oreilles noires pointues et la partie postérieure de la selle en pointe plus aiguë. Côtés de la selle convergents vers le haut. Lobe antérieur de l’oreille séparé du reste par une échancrure obtuse. Deuxième prémolaire supérieure séparée de la canine par la première prémolaire. Aile insérée au talon.

Taille moyenne, envergure 0m28, corps 0m053, queue 0m025.

Cette espèce a les mœurs du Petit fer-à-cheval, avec qui on a dû la confondre souvent. Elle habite l’Europe méridionale, l’Algérie, la Sardaigne et très probablement la Corse. D’après le professeur Trouëssart, il est à peu près certain qu’elle se trouve dans certains départements français des bords de la Méditerranée, mais on n’a pu encore citer aucune capture bien authentique.

Rhinolophe petit fer-à-cheval
Rhinolophus hipposideros Bechstein.
(Rhinolophus bihastatus Geoffroy.)

Pelage doux et fourré, brun dessus, brun clair ou cendré en dessous. Feuilles nasales lancéolées. Côtés de la selle convergeant vers le haut. Oreilles larges, un peu plus courtes que la tête, très échancrées à la base en angle aigu. Deuxième prémolaire supérieure séparée de la canine par la première prémolaire. Aile insérée au talon.

Taille très petite. Envergure 0m22 à 0m23, corps 0m40, queue 0m20.

Les deux sexes et les jeunes sont semblables.

Il habite les cavernes, les anfractuosités des rochers et les chambres souterraines, en toute saison. La nuit venue, il sort et vole assez bas et lentement dans les campagnes, à la recherche des petits insectes. Dès l’aube, il est rentré dans son repaire où il dort, accroché à la voûte.

Au mois de juillet, on trouve des rassemblements de femelles, les unes encore pleines, les autres avec leurs petits, tandis que les mâles sont assez souvent solitaires. Lorsque ces femelles sont accolées les unes près des autres, le petit quitte volontiers sa mère pour passer sous une autre femelle qui l’accueille parfaitement. Pendant le vol, le jeune reste accroché à l’abdomen de la femelle.

Dès les premiers froids, ce Rhinolophe s’engourdit, mais au printemps, il apparaît d’assez bonne heure.

Il est commun presque partout en France, en Belgique et en Suisse.

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FAMILLE DES VESPERTILIONIDÉS

Genre Oreillard.—Plecotus E. Geoffroy.

Une seule espèce, Plecotus auritus Geoffroy, déjà figurée et décrite (voir Plance 2).

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Fig. 7. Tête d’Oreillard (face).

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Fig. 8. Tête d’Oreillard (profil).

Genre Barbastelle.—Synotus Keys. et Blasius.

Museau large, avec apparence de repli en feuilles; narines ouvertes sur la face dorsale du nez, au fond d’une rainure. Deux incisives de chaque côté à la mâchoire supérieure, trois incisives à l’inférieure. Oreilles réunies par le bas, à peine de la longueur de la tête, très dentelées extérieurement; oreillons aussi dentelés, larges en bas, amincis en haut. Ailes plutôt moyennes; jambes longues; 34 dents.

Barbastelle commune.

Synotus barbastellus Keys. et Blasius.

Pelage brun foncé ou noirâtre dessus, brunâtre en dessous, souvent presque blanchâtre vers l’anus. Bouche large, yeux très petits. Oreillon de moitié de l’oreille. Aile insérée à la base des doigts.

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Fig. 9. Tête de Barbastelle.

Envergure 0m28, corps 0m048, queue 0m044.

Les deux sexes semblables, les jeunes avec des teintes plus sombres.

Espèce très rare en Belgique et dans le nord de la France, assez commune en Suisse et dans la plupart des départements français, indiquée toutefois comme rare en Bretagne, dans la Sarthe et quelques autres endroits.

Pendant le jour, elle est retirée dans les greniers et les clochers, suspendue aux voûtes. De bonne heure, le soir elle sort et parcourt, d’un vol rapide, élevé et irrégulier, les rues des villes, les jardins et la lisière des bois.

Aux approches de l’hiver, elle se cache dans les cavernes et les souterrains ou s’enfonce dans les fissures, mais son sommeil hibernal est peu profond et parfois elle s’envole, malgré le froid.

Elle est peu frileuse, car on a remarqué que, au contraire des autres espèces, elle se place souvent dans un courant d’air.

On la trouve souvent isolée.

Genre Vespérien.—Vesperugo Keys. et Blasius.

Museau court, nez sans aucun repli; narines ouvertes au bout du museau. Deux incisives à la mâchoire supérieure de chaque côté, trois incisives à l’inférieure. Oreilles très séparées, assez larges; oreillon courbé en dedans ou droit. Ailes longues et étroites. Jambes plutôt courtes et fortes. En tout 32 ou 34 dents, par suite de la présence ou de l’absence au maxillaire supérieur d’une petite prémolaire.

Vespérien noctule.
Vesperugo noctula Keys. et Blasius.

Pelage court, brun roux dessus, presque semblable ou un peu plus clair en dessous. Oreille très large, assez courte, presque arrondie au sommet, oreillon très court, en forme de croissant, courbé en dedans. Ailes très longues et très étroites, insérées au talon; 34 dents.

Envergure 0m35 à 0m45, corps 0m072, queue 0m042 à 0m050.

Mâles et femelles semblables, les jeunes d’un brun noirâtre.

Cette espèce, commune partout, habite les arbres creux, les clochers et les greniers où elle se cache de préférence dans des trous; on ne la rencontre jamais dans les cavernes. A peine le soleil couché, on aperçoit ordinairement à une hauteur prodigieuse, de grandes Chauves-Souris qui planent lentement. Ce sont des Noctules qui, à mesure que l’obscurité se fait plus épaisse, se rapprochent de terre pour suivre, d’un vol rapide, le bord des rivières, la lisière des bois, les avenues, les rues des villes. Souvent, elles pénètrent dans les appartements et lorsqu’on les saisit, elles poussent de petits cris et des stridulations rauques.

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Fig. 10.—Tête du Vespérien noctule.

Elle mange toutes sortes d’insectes, notamment des phalènes, des hannetons, des géotrupes stercoraires. Il semble prouvé que, probablement comme les autres Chauves-Souris, la Noctule chasse au crépuscule du soir pendant quelques heures, puis se repose au milieu de la nuit pour chasser de nouveau avant l’aube. Au jour, elle rentre dans sa retraite et s’y établit, seule ou par petites troupes.

Au printemps, la femelle met bas un petit, parfois deux.

Elle émet une assez forte odeur de musc.

Vespérien de Leisler.
Vesperugo Leisleri Kull.

Pelage brun-rougeâtre dessus, brun-jaunâtre en dessous. Oreilles larges et courtes, un peu plus allongées que celles de la Noctule; oreillon court, un peu en forme de croissant, courbé en dedans. Aile longue et étroite, insérée au talon. 34 dents.

Quelques auteurs forment pour les deux Vespériens, Noctule et Leisler, un sous-genre spécial caractérisé par la présence de quatre prémolaires supérieures et l’insertion de l’aile au talon.

Envergure 0m27, corps 0m055, queue 0m045.

Les deux sexes semblables.

Cette espèce non signalée en Belgique, très rare en France et dans la Suisse Romande, ressemble à la Noctule, mais elle est plus petite, a les incisives placées dans la direction de la mâchoire, tandis que, chez la Noctule, elles sont placées obliquement, et a l’incisive supérieure externe égale à l’interne en diamètre à la hauteur du collet, tandis que ce diamètre est double chez la Noctule.

Elle vit en petites troupes dans les greniers et les vieux bâtiments, ainsi que dans les cavités d’arbres. Elle sort dès le crépuscule et parcourt, d’un vol élevé et capricieux, les abords des villages et la bordure des bois. L’hiver, elle s’endort d’un sommeil long et profond.

Elle habite l’Europe moyenne et a été observée notamment dans les Alpes et en Lorraine.

Vespérien de Savi.
Vesperugo Savii Bonaparte.

(Vespertilio Maurus Blasius, V. Bonapartii Savi, Vespérien alpestre Fatio.)

Pelage très long et épais, noirâtre dessus et dessous, avec une nuance grise ou argentée. Oreilles courtes, arrondies en haut; oreillon court, ayant sa plus grande largeur vers son milieu. Ailes insérées à la base des orteils. 34 dents.

Envergure 0m22, corps 0m050, queue 0m030.

Espèce rare trouvée seulement dans les Alpes, les départements français du sud-est et la Corse, vivant pendant l’été sur les montagnes et descendant dans les pays moins élevés pour passer l’hiver.

Elle se case, durant la journée, sous les toits des chalets et des bâtiments par petites troupes, et s’envole de bonne heure, en quête d’insectes. Son vol est rapide et élevé.

Vespérien pipistrelle.
Vesperugo pipistrellus Keys et Blasius.
(Vespertilio brachyotus Baillon.)

Pelage variable, en général brun noir dessus, brunâtre en dessous. Oreilles presque nues, plus courtes au bord interne qu’au bord externe, très peu longues et assez larges; oreillons en forme de couteau obtus, presque droits, ayant leur plus grande largeur au-dessus de leur base. Ailes longues, insérées à la base des doigts. 34 dents.

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Fig. 11.—Membrane alaire et lobe porte calcanéen du Vespérien pipistrelle.

(Voir description Plance 3).

Vespérien de Kuhl.
Vesperugo Kuhlii Natterer.

Pelage brun noirâtre dessus, gris foncé en dessous. Oreille plus courte que la tête, de forme allongée ou triangulaire; oreillons plus petits que la moitié de l’oreille, à bord externe convexe et bord interne presque droit, par suite recourbé en dedans, aminci à son extrémité. Ailes noirâtres, bordées d’un filet blanchâtre; caractère qui la fait de suite reconnaître. 34 dents.

Envergure 0m218, corps 0m043, queue 0m035.

Espèce voisine de la Pipistrelle avec laquelle elle a été parfois confondue, très commune en Provence et dans tout le midi de la France, non observée dans le Centre et le Nord, non plus qu’en Belgique. Signalée en Suisse seulement dans le canton du Tessin.

Elle a les mœurs de la Pipistrelle, choisit les mêmes retraites, part en chasse de bonne heure et parcourt d’un vol rapide, capricieux et assez élevé, les abords des villes et des villages.

Aux approches de l’hiver, elle s’endort en petites compagnies, sous les toits des bâtiments et dans les endroits obscurs des greniers. Elle entre volontiers dans les appartements éclairés.

Vespérien abrame.
Vesperugo abramus Temminck.
(Vesperugo Nathusii Keys et Blasius.)

Pelage brun de suie en dessus, brun roussâtre ou grisâtre en dessous. Oreilles courtes, très peu échancrées au milieu de leur bord externe, arrondies à leur sommet, oreillon court, à bord interne légèrement concave, guère plus étroit en haut qu’en bas. 34 dents.

Très voisine de la Pipistrelle, dont elle se distingue par les caractères ci-dessus, sa taille un peu plus forte et son museau avec les côtés de la face dénudés, tandis que, chez la Pipistrelle, la tête et la face sont très poilues.

Envergure 0m24, corps 0m048, queue 0m035.

Espèce d’Asie qui ne paraît pas avoir été observée en France pendant l’hiver. Pendant l’été, elle se montre assez fréquemment en Provence, dans les Alpes françaises et suisses et dans tout le midi de la France. Elle chasse dès le crépuscule et vole rapidement, à une faible hauteur, puis, au matin, se cache dans les greniers et les vieux bâtiments.

On a voulu former des sous-genres pour les Vespériens maure, Pipistrelle, Kuhl et Abrame, caractérisés par la présence de quatre prémolaires supérieures et l’insertion de l’aile à la base des orteils, comme on a formé un sous-genre pour les Vespériens noctule et Leisler caractérisé par l’insertion de l’aile au talon, et pour les espèces suivantes un sous-genre caractérisé par seulement deux prémolaires supérieures. Nous mentionnons seulement ces distinctions.

Vespérien sérotine.
Vesperugo serotinus Blasius.

Pelage long et doux, brun cendré dessus, brun jaunâtre en dessous. Oreilles à peine plus courtes que la tête, à sommet un peu triangulaire arrondi; oreillons assez longs, assez étroits, un peu convexes en dehors, un peu acuminés. Ailes longues, médiocrement larges, insérées près de la base des doigts. 32 dents.

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Fig. 12.—Tête du Vespérien sérotine.

Envergure 0m35, corps 0m07, queue 0m05, dépassant un peu la membrane interfémorale.—Les deux sexes semblables, les jeunes plus foncés.

Rare dans le nord de la France, en Belgique et en Suisse, elle est assez commune et même très commune dans les autres provinces françaises.

On la découvre, le jour, solitaire ou par deux, dans les clochers et les granges, aussi dans les cavités d’arbres. Au crépuscule, elle se met à voler, d’abord haut et lentement, puis plus bas et capricieusement, dans les jardins, les rues des villes, les bois, sur les rivières et les étangs.

En mai, la femelle met bas un petit qui grandit si vite qu’on trouve à la fin de juillet des jeunes déjà très forts.

L’hiver, elle se retire dans les combles des clochers et des édifices ou dans les souterrains. Cette Chauve-Souris est très frileuse et redoute le mauvais temps; elle est néanmoins très vigoureuse et batailleuse; on l’a vue se défendre énergiquement contre des chats, et les mâles se livrent des combats en l’air.

Son cri est menu et strident et elle répand une odeur fade et désagréable.

Vespérien discolore.
Vesperugo discolor Natterer.

Pelage brun noirâtre ou jaunâtre en dessus, brun cendré ou blanchâtre en dessous. Oreilles à peine plus courtes que la tête, à sommet un peu triangulaire arrondi, oreillon court, assez large au-dessus du milieu, convexe extérieurement. Ailes longues, insérées à la base des doigts. 32 dents.

Envergure 0m27, corps 0m048, queue 0m045.

Les deux sexes semblables, les jeunes plus sombres.

Espèce montagnarde qu’on trouve seulement dans les Alpes, le Jura, les Vosges et jusqu’à environ 1.300 m. d’altitude, du reste toujours rare. Elle habite l’Europe moyenne. M. de Selys ne la signale pas en Belgique.

A la nuit tombante, on la voit passer rapidement au-dessus des maisons, jardins et taillis. Au jour, elle se retire dans les trous des arbres ou des murailles et dans les combles des bâtiments.

Durant l’hiver, elle se choisit un réduit obscur de bâtiment ou le coin retiré d’un grenier, et s’y cache, soit seule, soit en compagnie de quelques autres.

Vespérien boréal.
Vesperugo borealis Nilsson.
(Vesperugo Nilssonii Keys et Blasius.)

Pelage brun noirâtre dessus avec des mèches de poils claires, gris brunâtre en dessous. Oreilles à peine plus courtes que la tête, à sommet ovale; oreillon court, à bord interne droit et bord externe un peu convexe, ayant sa plus grande largeur vers son milieu. Ailes assez longues, insérées à la base des doigts. 32 dents.

Ressemblant beaucoup à V. discolor, s’en distinguant par son oreillon plus court, le bout de la queue libre sur au moins 4 millimètres (discolor: 3 millimètres) et par une frange de poils fins et raides entourant la lèvre supérieure.

Envergure 0m26, corps 0m050, queue 0m045.

Espèce des montagnes qui habite le nord et le centre de l’Europe et dont la présence en France et en Belgique n’a pas été positivement constatée, mais qu’on a observée sur nos frontières en Allemagne et en Suisse; qui, de plus, est essentiellement voyageuse.

Son vol est rapide et élevé. Elle part de sa retraite au crépuscule et se retire, au matin, dans les clochers et les combles des édifices.

Si l’espèce V. leucippe Bonap. est identique à celle-ci, elle habiterait l’Italie.

Genre Vespertilion.—Vespertilio Keys. et Blasius.

Museau assez long, nez sans aucun repli. Narines s’ouvrant au bout du museau. Oreilles séparées, plutôt minces; oreillon long; pointu, dressé ou courbé en dehors. Ailes courtes et larges. Jambes longues et menues. 38 dents.

On a fait des Vespertilions des marais, Capaccini et Daubenton un sous-genre caractérisé surtout par les pieds très grands, la membrane interfémorale formant angle aigu, dépassée par la queue sur un certain espace et un autre sous-genre pour le reste des espèces, caractérisé surtout par les pieds moins grands, la membrane interfémorale formant angle obtus, dépassée seulement par l’extrême pointe de la queue ou enveloppant entièrement la queue.

Vespertilion des marais.
Vespertilio dasycnemus Boie.
(Vespertilio limnophilus Temminck).

Coloration brune, parfois rougeâtre ou noirâtre en dessus, d’un gris jaunâtre ou blanchâtre en dessous. Oreilles plus courtes que la tête, très échancrées et repliées en avant vers le milieu du bord externe, oreillon, de la moitié de l’oreille, en lame de couteau. Jambes longues. Aile insérée au bas du tibia.

Envergure variable: 0m20 à 0m28, corps 0m06, queue 0m05.

Les deux sexes semblables, les jeunes plus sombres.

Espèce assez commune dans l’Europe centrale, toujours assez rare en Belgique et dans les départements français septentrionaux, très rare ou inconnue dans les autres, non signalée en Suisse.

Elle sort dès le crépuscule et, d’un vol assez élevé, assez rapide et saccadé, parcourt la lisière des bois, les jardins et le pourtour des bâtiments, très souvent aussi rase la surface des eaux, ce qui lui a fait donner son nom. Le matin venu, elle rentre dans les greniers, les clochers ou les cavités d’arbres où elle se réunit en compagnies plus ou moins nombreuses.

Son sommeil hibernal est court et léger. Elle craindrait moins le froid et la pluie que la plupart des Chauves-souris du même genre.

Vespertilion à grands pieds.
Vespertilio megapodius Temminck.
(Vespertilio Capaccinii Bonaparte).
(Vespertilio pellucens Crespon).

Pelage brun clair dessus, blanchâtre en dessous. Oreilles presque aussi longues que la tête, larges à la base, triangulaires au bout; oreillon long, large en bas, très menu au bout, sa partie supérieure recourbée en dehors. (Cette partie supérieure recourbée en dedans chez Dasycneme). Jambes longues. Aile insérée au tibia, un peu au-dessus du talon.

Envergure 0m24, corps 0m05, queue 0m038.

Espèce méridionale assez commune dans le sud et le sud-est de la France où elle remplace sa voisine Dasycneme, dont elle a les mœurs, non indiquée de Belgique et de Suisse.

Elle se cache, le jour, dans les greniers et les clochers, a le vol assez rapide et capricieux, aime à raser la surface des rivières, et, l’hiver, se retire dans les cavernes et les souterrains.

Vespertilion de Daubenton.
Vespertilio Daubentonii Leisler.
(Vespertilio lanatus Crespon).

Pelage gris noirâtre ou brunâtre foncé en dessus, gris roussâtre foncé en dessous. Oreilles un peu plus courtes que la tête, coudées au bord externe; oreillon droit, pointu, un peu plus court que la moitié de l’oreille, convexe en dehors à sa base. Pieds très grands. Aile insérée au métatarse.

Envergure 0m24, corps 0m05, queue 0m04.

Les deux sexes semblables, les jeunes plus sombres.

Espèce commune dans toute l’Europe moyenne, répandue en Suisse, en Belgique aussi en France, assez rare pourtant dans le centre et dans l’ouest.

Cachée pendant le jour dans une caverne, un clocher ou un trou d’arbre, elle ne sort en général que si le temps est beau, et aime à chasser à la surface des eaux, le plus souvent en troupes. Là, elle attrape toutes sortes d’insectes, notamment les trichoptères et les cousins. Certains auteurs disent qu’elle se montre seulement lorsque l’obscurité est profonde; d’autre part, M. Réguis l’a vue, en Provence, chasser les libellules qui sont pourtant, sauf deux espèces un peu crépusculaires, des insectes ne volant qu’au soleil.

Au printemps, la femelle met bas un petit qu’elle emporte avec elle, comme les autres Vespertilions, bien que son vol soit rapide et très irrégulier.

L’hiver, elle s’endort profondément dans les caves et les cavernes, où elle se suspend aux voûtes et se blottit dans une fissure.

Vespertilion échancré.
Vespertilio emarginatus Geoffroy.
(V. rufescens Crespon—V. ciliatus Blasius).

Pelage légèrement laineux, roux dessus, roussâtre clair en dessous. Oreilles à peu près de la longueur de la tête, échancrées à leur bord supérieur externe; oreillon très long, pointu, en forme de couteau un peu recourbé en dehors au bout; les oreilles et les membranes d’un brun rougeâtre. Pieds moyens. Aile insérée à la base des doigts.

Envergure 0m22, corps 0m045, queue 0m037 à 0m040.

Assez commun en Belgique et en France, notamment dans le centre, très rare en Suisse, il habite, l’été, les greniers, clochers, caves et souterrains, fréquente les rivières et les étangs d’un vol bas et assez rapide. L’hiver, il se retire dans les souterrains et les grottes où il s’accroche aux voûtes ou s’enfonce profondément dans les fissures.

Il ressemble beaucoup au Vespertilion de Natterer ci-après, mais on l’en distinguera toujours par l’absence de poils raides au bord de sa membrane interfémorale, par la couleur rousse de son dos et la coloration roussâtre de son ventre.

Vespertilion de Natterer.
Vespertilio Nattereri Kuhl.

Pelage brun clair ou cendré en dessus, blanchâtre, grisâtre ou même blanc en dessous. Oreilles grandes, assez étroites, aussi longues au moins que la tête, très peu échancrées au bord externe; oreillon long, étroit, à pointe fine, un peu recourbé en dehors; les oreilles et membranes brunâtres, la membrane interfémorale frangée de courts poils raides. Pieds moyens. Aile insérée à la base des doigts.

Envergure 0m26; corps 0m043; queue 0m040 presque aussi longue que le corps.

Les deux sexes semblables, les jeunes d’une teinte plus sale.

Espèce rare dans la Suisse Romande, assez rare en Belgique, assez commune presque partout en France; indiquée cependant comme rare dans certains départements du nord et de l’ouest, Somme, Sarthe, etc. On la trouve dans toute l’Europe moyenne.

Elle habite, durant l’été, les arbres creux, les greniers, les clochers et vole, le soir, plutôt lentement, à une hauteur moyenne. Elle aime aussi raser la surface des étangs et y chasser les trichoptères.

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Fig. 13.—Tête du Vespertilion de Natterer.

L’hiver, elle gagne les caves et cavernes où elle se suspend parfois, mais, le plus souvent, s’enfonce dans une fente assez profondément.

Vespertilion de Bechstein.
Vespertilio Bechsteini Leisler.

Pelage brun roux en dessus, grisâtre en dessous. Oreilles nues, très grandes, plus longues que la tête, un peu échancrées à leur bord supérieur externe; oreillon assez long, pointu, plus court que la moitié de l’oreille, un peu recourbé en dehors; les oreilles et les membranes brunâtres. Bord de la membrane interfémorale dépourvu de poils et sans aucun feston. Pieds moyens. Ailes insérées à la base des doigts.

Envergure 0m28; corps 0m050; queue 0m037, beaucoup plus courte que le corps.

Les deux sexes semblables. Il ressemble d’apparence au V. de Natterer ci-dessus, sa coloration est presque identique, ses oreillons et sa dentition sont absolument les mêmes, mais la marge de sa membrane interfémorale est entière, ses oreilles sont beaucoup plus larges et elle a une plus grande envergure.

Espèce non signalée en Suisse, très rare en Belgique, rare partout et cependant assez uniformément observée en France. On n’a guère parlé de son vol. Les individus capturés en divers endroits l’ont été, pendant la belle saison, dans des troncs d’arbres creux, et pendant l’hiver, dans des carrières, des fissures de chambres souterraines ou des fentes dans les voûtes de caves.

On la rencontre de temps en temps dans le département de l’Indre.

Quand on la saisit, elle jette des cris plaintifs assez analogues à ceux d’un tout petit enfant.

Vespertilion murin.
Vespertilio murinus Linné.
(Vespertilio myotis Bechstein).

Pelage brun roux en dessus, gris pâle en dessous. Oreilles nues, plus longues que la tête, à peine échancrées au bord externe. Oreillon droit, long, étroit, pointu, de moitié de l’oreille. Aile insérée près de la base des doigts, au métatarse.

Envergure 0m38; corps 0m09; queue 0m045.

Les deux sexes semblables, les jeunes semblables ou d’un gris plus cendré.

Grande espèce commune partout, qui se loge, pour la journée, dans les greniers, les clochers, les arbres creux et très volontiers dans les puits où elle s’introduit par la moindre fissure. La nuit venue, elle parcourt tantôt lentement, tantôt assez vite, à une faible hauteur, les rues, avenues, lisières de bois, et entre, au besoin, dans les chambres où se trouve de la lumière.

Dès la fin de septembre, elle choisit sa retraite d’hiver, sauf à sortir quelquefois par les belles soirées d’octobre, et se loge dans les fissures des cavernes par troupes souvent nombreuses. Elle se suspend très rarement. Son sommeil est profond.

Les femelles font ordinairement leurs petits en mai.

Cette Chauve-Souris s’habitue aisément à la captivité. M. R. Rollinat, qui l’a élevée en cage, a constaté que son appétit était énorme; elle dévorait sans peine des milliers de mouches ou des centaines de criquets dans la même journée, et pour boire, elle trempait dans l’eau son museau, puis relevait vivement la tête, à la manière des poulets.

Son cri strident est assez fort, comparable, suivant M. Rollinat, aux cris des moineaux qui se battent; à d’autres moments, elle fait entendre un grésillement ou un bourdonnement semblable à celui d’une grosse mouche.

Vespertilion à moustaches.
Vespertilio mystacinus Leisler.

Pelage long, en dessus d’un brun roux très foncé, en dessous d’un gris roussâtre. Oreilles de la longueur de la tête ou un peu plus courtes, ondulées à leur bord externe; oreillon, de la moitié de l’oreille, étroit, assez pointu, à peu près droit. Les oreilles, le nez et les membranes noirâtres; toute la coloration, du reste, assez variable. Ailes insérées à la base des doigts.

Envergure 0m22; corps 0m040; queue 0m035.

Les deux sexes semblables, les jeunes plus sombres, avec la base des ailes noire.

Petite espèce qui habite toute l’Europe centrale, ne craint pas de s’élever dans les montagnes et se trouve communément partout en Suisse, en Belgique et en France. Elle est même très répandue dans l’Indre et autres départements du centre.

On la voit, de bonne heure en été, voltiger à une faible hauteur, sur les rivières et les étangs, saisissant les trichoptères et les diptères à la surface de l’eau. Pendant la journée, elle se case un peu partout, dans les trous d’arbres et de murs, dans les greniers et les cavernes. En hiver, elle dort d’un sommeil léger, isolée ou par compagnies, dans les carrières, cavernes et souterrains, tantôt suspendue, tantôt au fond d’une fissure.

Les Chauves-Souris semblent n’avoir guère d’ennemis; cependant les Rapaces, surtout les nocturnes, en saisissent quelques-unes et nous avons trouvé dans l’estomac d’une pie un Vespertilion à moustaches intact. L’oiseau avait dû le prendre dans une cavité d’arbre et l’avait avalé tout entier.

Genre Minioptère.—Miniopterus Bonaparte.

Museau large, dessus de la tête très bombé; nez sans aucun repli; narines ouvertes au bout du museau. Oreilles bien séparées, très courtes, triangulaires, oreillon analogue à celui des Vespériens. Ailes très longues, étroites et très sinueuses. La première phalange du deuxième doigt de l’aile très courte. Jambes plutôt longues.

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Fig. 14.—Tête du Minioptère de Schreibers.

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Fig. 15.—Crâne du Minioptère de Schreibers.

Queue au moins aussi longue que tout le corps, complètement prise dans la membrane interfémorale. En tout 36 dents, les incisives supérieures séparées des canines et séparées entre elles.

Minioptère de Schreibers.

Miniopterus Schreibersi Natterer.

Pelage court, brun cendré ou gris dessus; grisâtre en dessous. Oreilles beaucoup plus courtes que la tête; oreillon, de moitié de l’oreille, étroit, penché en dedans. Aile insérée au tibia.

Envergure: 0m28 à 0m30; corps 0m050; queue 0m056.

Habite la Suisse, habite aussi en France les Pyrénées, la Provence et plusieurs départements du midi et du sud-est, où elle n’est pas commune. Excessivement rare ou inconnue ailleurs.

Elle semble préférer aux villes et aux habitations les endroits sauvages et elle circule, d’un vol élevé et très rapide, autour des bois, dans les clairières et sur les chemins des campagnes, dès que la nuit est venue. Au matin, elle rentre par petites troupes dans les souterrains et les grottes les plus profondes, où elle vit, l’hiver aussi bien que l’été.

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FAMILLE DES EMBALLONURIDÉS

Genre Molosse.—Nyctinomus E. Geoffroy.

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Fig. 16.—Aile de Molosse.

Museau épais, tronqué; le nez dépassant la lèvre inférieure; narines ouvertes au bout du museau. Oreilles soudées du coté interne; oreillon très court, très large, presque carré. Ailes très longues et très étroites. Queue épaisse, prise dans sa première moitié dans la membrane interfémorale, libre dans sa seconde moitié. En tout 32 dents.

Molosse de Cestoni.

Nyctinomus Cestonii Savi.

(Dynops Cestonii Savi—Dysopes Cestonii Wagner).

Pelage brun roux, ou jaunâtre, ou gris noirâtre. Oreilles larges, triangulaires, réunies à la base, leur centre rabattu sur les yeux. Lèvres plissées. Museau rappelant celui d’un bouledogue. Queue libre sur un long espace.

Envergure 0m364; corps 0m078; queue 0m046.

Espèce répandue dans le monde sur un très vaste territoire, puisqu’on la trouve dans la plus grande partie de l’Asie, dans une partie de l’Afrique, dans l’Europe centrale et méridionale, mais assez peu observée en France où on l’a capturée à diverses reprises, seulement dans le Var, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, et plutôt rare partout. Du reste, facilement reconnaissable à son facies très particulier.

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Fig. 17.—Tête du Molosse de Cestoni.

Elle habite les cavernes où elle se suspend aux voûtes.

Un individu, capturé dans une chambre où il s’était introduit, a donné lieu à quelques observations: très hargneux et méchant au début, il s’habitua assez vite et devint familier; il se nourrissait d’insectes et, pour boire, trempait dans l’eau tout son museau, comme fait le Murin; il courait relativement vite avec ses pieds bien dégagés, et sa voix était une sorte de grincement clair et métallique.

Clé synoptique pour la détermination des espèces.

 

 

 

 

 

 

Un grand repli membraneux en forme de feuille sur la face. Pas d’oreillons. Ailes courtes et larges. Toujours 32 dents (Rhinolophidés).

1

Pas de grand repli membraneux en forme de feuille sur la face. Des oreillons très courts et carrés. Queue très épaisse, dépassant de la moitié de sa longueur la membrane interfémorale. Toujours 32 dents. Ailes très longues et très étroites. (Emballonuridés).

Cestonii

Pas de grand repli membraneux en forme de feuille sur la face. Des oreillons plus ou moins allongés. Queue longue et étroite prise dans la membrane interfémorale et ne dépassant cette membrane que de un à trois millimètres. De 32 à 38 dents.

4

1. Grande taille (envergure: 0m36), première prémolaire en dehors de la ligne des dents, la deuxième accolée à la canine. Aile insérée au talon.

ferrum equinum

1. Taille moyenne ou petite (envergure 0m22 à 0m28) première prémolaire sur la ligne des dents, la deuxième séparée de la canine par la première.

2

2. Taille petite (envergure: 0m22 à 0m23). Membrane interfémorale anguleuse, laissant à peine libre l’extrême pointe de la queue.

hipposideros

2. Taille moyenne (envergure: 0m28), membrane interfémorale carrée, légèrement dépassée par la queue.

3

3. Aile insérée au talon. Côtés de la selle convergeant vers le haut.

Blasii

3. Aile insérée au tibia, au-dessus du talon. Côtés de la selle droits, parallèles.

euryale

4. Sommet de la tête très bombé, très élevé au-dessus du museau. Incisives supérieures séparées entre elles et séparées des canines.

Schreibersi

4. Sommet de la tête plat, peu élevé au-dessus du museau. Incisives supérieures accolées deux par deux de chaque côté à la canine correspondante.

5

5. Narines s’ouvrant sur la partie dorsale du museau, au fond d’une rainure. Oreilles soudées ensemble à leur base.

6

5. Narines s’ouvrant normalement au bout du museau. Oreilles séparées.

7

6. Oreilles beaucoup plus longues que la tête, dont le bord externe s’insère latéralement à l’angle de la bouche. Ailes larges; 36 dents.

auritus

6. Oreilles à peine de la longueur de la tête, moyenne, leur bord externe s’insérant en avant, entre les yeux et la bouche. Ailes moyennes; 34 dents.

barbastellus

7. Bord externe de l’oreille inséré beaucoup plus bas que le bord interne, vers le coin des lèvres. Oreilles ordinairement plus courtes que la tête, plus ou moins triangulaires. Oreillon droit ou courbé en dedans. Museau presque nu. Ailes longues et étroites; 32 ou 34 dents (genre Vesperugo).

8

7. Bord externe de l’oreille inséré plus ou moins en face du bord interne, vers la base de l’oreillon. Oreilles ordinairement aussi longues ou plus longues que la tête, ovales. Oreillon long, pointu, plus ou moins courbé en dehors. Museau poilu. Ailes larges et courtes; 38 dents (genre Vespertilio).

14

8. Seulement 32 dents, soit seulement deux prémolaires supérieures.

8. 34 dents, soit quatre prémolaires supérieures.

10

9. Grande taille (envergure 0m35). Oreillon moyennement long ayant sa plus grande largeur immédiatement au-dessus de la base de son bord interne. Les deux dernières vertèbres caudales libres.

serotinus

9. Taille assez petite (envergure 0m27). Oreillon court ayant sa plus grande largeur immédiatement au-dessus du milieu de son bord interne. Seulement la dernière vertèbre caudale libre.

discolor

9. Taille assez petite (envergure 0m26). Oreillon court ayant sa plus grande largeur vers le milieu de son bord interne. Les deux dernières vertèbres caudales libres.

borealis

10. Membrane de l’aile s’insérant au talon ou au-dessus. Oreillon dilaté en haut.

11

10. Membrane de l’aile s’insérant à la base des orteils, oreillon non dilaté en haut.

12

11. Grande taille (envergure 0m35 à 0m45), pelage à peu près unicolore. Incisives inférieures formant un angle droit avec la mâchoire.

noctula

11. Taille assez petite (envergure 0m27), pelage bicolore. Incisives inférieures dans la direction de la mâchoire.

Leisleri

12. Oreillon ayant sa plus grande largeur vers son milieu. Bord externe de l’oreille convexe en bas, convexe en haut. Pelage noir.

Savii

12. Oreillon ayant sa plus grande largeur immédiatement au-dessus de la base de son bord interne. Pelage non coloré en noir.

13

13. Les deux bords de l’oreillon parallèles. Bord externe de l’oreille échancré à son tiers supérieur. Membrane interfémorale non bordée de blanc.

pipistrellus

13. Les deux bords de l’oreillon parallèles. Bord externe de l’oreille droit. Membrane interfémorale non bordée de blanc.

abramus

13. Le bord externe de l’oreillon convexe, son bord interne droit. Bord externe de l’oreille un peu concave dans son tiers supérieur. Membrane interfémorale bordée de blanc.

Kuhlii

14. Pied très grand. Les deux dernières vertèbres de la queue dépassant la membrane interfémorale.

15

14. Pieds moyens. La queue ne dépassant pas la membrane interfémorale ou la dépassant d’une façon à peine visible.

16

15. Membrane insérée au talon. Oreillon très aigu à sa partie supérieure recourbée en dehors; son bord interne convexe.

megapodius

15. Membrane insérée au talon. Oreillon obtus à sa partie supérieure recourbée en dedans; son bord interne un peu concave.

dasycneme

15. Membrane insérée aux métatarsiens. Oreillon droit.

Daubentoni

16. Oreillon effilé en haut, à pointe aiguë et recourbée en dehors. Oreilles de la longueur de la tête.

17

16. Oreillon droit, à pointe subaiguë ou obtuse. Oreilles de la longueur de la tête ou beaucoup plus longues.

18

17. Oreille presque aussi longue que la tête, avec le bord externe profondément échancré.

emarginatus

17. Oreille plus longue que la tête, avec le bord externe à peine échancré. Bord libre de la membrane interfémorale frangé de poils raides. Queue aussi longue que la tête et le corps.

Nattereri

17. Oreille plus longue que la tête, avec le bord externe à peine échancré. Bord libre de la membrane interfémorale sans poils. Queue plus courte que la tête et le corps.

Bechsteinii

18. Oreille de la longueur de la tête, très échancrée au bord externe.

mystacinus

18. Oreille beaucoup plus longue que la tête, à peine échancrée au bord externe.

murinus

Ordre II.—Insectivores.

Les Insectivores, répartis en France, en Belgique et en Suisse en trois familles, celle des Hérissons, celle des Musaraignes et celle des Taupes et des Desmans, sont des Mammifères terrestres, plantigrades, ayant une clavicule, tous de taille assez petite ou très petite, ayant quatre pattes à cinq doigts pourvus d’ongles, les oreilles et les yeux petits, le museau plus ou moins allongé; la queue variable, tantôt longue, tantôt très courte. Leurs mamelles sont placées différemment, suivant les genres.

Ils ont de 28 à 44 dents: toujours à chaque mâchoire plus de deux incisives, des canines plus ou moins développées, des molaires en tubercules aigus rappelant celles des Chauves-Souris, et jamais de barre, c’est-à-dire cette séparation qui existe entre les dents des Rongeurs.

Ils sont tous plus ou moins nocturnes; quelques-uns ont, comme les Chauves-Souris, un sommeil hibernal.

Les petits naissent nus, sourds et aveugles, mais se développent très rapidement.

Les Insectivores de nos contrées sont classés en trois familles:

Les Erinaceidés, caractérisés par leur forme normale, les quatre pattes organisées pour la marche, les yeux moyens, le museau en forme de groin, les poils transformés sur la plus grande partie du corps en piquants acérés; la queue courte et dix mamelles.

Les représentants français, belges et suisses de cette famille s’engourdissent pendant l’hiver et sont omnivores. On trouve des Erinaceidés dans beaucoup de parties de l’ancien monde, mais une seule espèce en France. Notons cependant que le Dr Siépi a signalé l’existence dans le Var du Hérisson d’Algérie, une espèce un peu différente du Hérisson européen.

Les Talpidés, caractérisés par le cou très court, les pieds de forme très particulière, les ongles très forts organisés pour fouir et creuser la terre, les yeux extrêmement petits et 44 dents. Ils ne se nourrissent que de proies vivantes. Ils se divisent eux-mêmes en deux sous-familles:

Celle des Taupes, avec deux espèces françaises, adaptée à la vie exclusivement souterraine, ayant le museau en forme de boutoir, six incisives à la mâchoire supérieure et huit à la mâchoire inférieure, les canines fortes, le pied de devant court transformé en une très large palette, admirablement organisée pour creuser des galeries souterraines et marcher dans ces galeries, le pied de derrière à peu près normal, la queue courte et velue.

Celle des Desmans, avec une espèce française, adaptée à la vie aquatique et à demi souterraine, ayant le museau en forme d’une longue trompe, quatre incisives à la mâchoire supérieure et autant à l’inférieure, les canines très petites, le pied de devant petit et palmé, le pied de derrière très grand et palmé, la queue très longue.

Les Soricidés, caractérisés par les membres organisés pour la marche normale, le museau très allongé, 28 à 32 dents, les yeux petits, le corps couvert de poils ordinaires, la forme de petites souris. Ils sont exclusivement carnivores et insectivores.

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FAMILLE DES ERINACEIDÉS

Tête large à sa base, conique; oreilles arrondies, petites, dépassant les poils. Incisives médianes longues, les inférieures peu recourbées, les canines petites; en tout 36 dents.

Hérisson d’Europe. Erinaceus europæus Linné.

(Voir la plance 4).

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FAMILLE DES TALPIDÉS

Genre Taupe.—Talpa Linné.

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Fig. 18.—Crâne de la Taupe commune.

Tête large à la base, sans oreilles visibles; museau allongé, terminé par une espèce de boutoir; canines supérieures fortes; yeux très petits ou même cachés sous une peau; corps allongé et cylindrique avec les membres courts, les antérieurs en forme de larges mains, les postérieurs étroits. Queue courte. 44 dents.

1. Taupe commune. Talpa europæa Linné.
(Voir la plance 5).

2. Taupe aveugle. Talpa cœca Savi.

La Taupe aveugle qui habite certains départements des bords de la Méditerranée et celui de la Gironde n’est probablement qu’une variété de la Taupe commune, une forme en train de subir des modifications.

Genre Desman.—Myogalea Fischer.

Museau prolongé en une petite trompe très longue et très flexible; queue longue, écailleuse, aplatie aux côtés; 22 dents à chaque mâchoire.

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Fig. 19.—Museau du Desman des Pyrénées.

Desman des Pyrénées. Myogalea pyrenaica Geoffroy.
(Voir la plance 6).

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FAMILLE DES SORICIDÉS

Genre Crocidure.—Crocidura Wagler.

Dents blanches, les incisives supérieures médianes recourbées en hameçon avec un talon pointu, les médianes inférieures entières, non dentelées; canines petites; molaires surmontées de tubercules aigus. Yeux très petits; oreilles arrondies, petites, mais dépassant les poils. Museau long et mobile. Corps allongé, membres courts, queue arrondie, aussi longue que le corps. 28 et 30 dents.

Crocidure aranivore. Crocidura araneus Schreber.
(Voir la plance
7).

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Fig. 20.—Crâne du Crocidure aranivore.

Crocidure leucode. Crocidura leucodon Hermann.
(Leucodon micrurus Fatio).

Pelage brun foncé en dessus, blanc en dessous, les deux teintes nettement séparées; oreilles peu velues; queue plus courte que la moitié du corps, couverte de poils courts avec quelques longs poils épars, brune dessus, blanche dessous. La tête plus longue que celle de l’Aranivore. 28 dents.

Longueur du corps 0m075, de la queue 0m029.

Les deux sexes et les jeunes semblables, ces derniers parfois plus gris.

Cette espèce a tout à fait les mœurs de la Musette et s’attaque, comme elle, à tous les insectes, aux vers, aux petits mammifères et aux oiseaux, à toutes sortes de larves et aux chenilles, mais elle s’approche moins des habitations et rôde plutôt dans les endroits broussailleux, les buissons autour des champs et la lisière des bois. Elle fait, comme l’autre, de février à octobre, de deux à quatre portées, chacune de 3 à 4 petits.

La Crocidure leucode, très rare en Belgique, assez rare en Suisse, est plus commune que l’Aranivore dans le nord-est et l’est de la France, mais dans le sud, l’ouest et le centre, elle est beaucoup plus rare.

Crocidure étrusque. Crocidura etrusca Savi.

Pelage gris cendré roussâtre en dessus, les flancs et le dessous du corps d’un gris blanchâtre, les teintes se fondant l’une dans l’autre. Queue grosse, de la longueur du corps sans la tête, couverte de poils courts et de quelques longs poils, carrée et diminuant peu à peu de grosseur. Tête longue, oreilles assez grandes. 30 dents.

Longueur du corps 0m035, de la queue 0m025.

Les deux sexes semblables, les jeunes de couleur plus foncée.

Cette espèce dont certains auteurs ont fait un genre séparé (Pachyura Selys) n’a pas de glande odorante et est beaucoup plus petite que les autres.

Elle habite les départements du midi de la France et remonte vers l’est et le centre jusqu’au département de l’Allier, où elle doit être rare, tandis qu’à l’ouest, elle ne remonte pas jusqu’à la Gironde.

Comme les autres Crocidures, elle est très carnassière, et malgré sa petitesse, attaque tous les insectes, même les oisillons et les petits mammifères. Elle vit dans les haies et les broussailles et, durant l’hiver, pénètre quelquefois dans les granges et les habitations.

Genre Musaraigne.—Sorex Linné.

Dents rouges au bout, les incisives supérieures très recourbées, ayant le talon aussi saillant que la pointe, les médianes inférieures très dentelées; canines petites, molaires surmontées de tubercules aigus. Yeux très petits, oreilles petites disparaissant sous les poils. Museau long et mobile. Corps allongé; membres courts. Queue cylindrique ou carrée. 32 dents.

Musaraigne carrelet. Sorex vulgaris Linné.
(Sorex tetragonurus Hermann. Sorex coronatus Millet.)
(Voir la plance 8).

2º Musaraigne pygmée. Sorex pygmœus Laxmann et
Pallas.

Pelage gris brunâtre ou marron dessus, blanchâtre ou cendré en dessous. Pieds blanchâtres. Oreilles dépassant un peu les poils. Queue fauve, un peu plus longue que le corps sans la tête, poilue, épaisse, avec pinceau de poils à l’extrémité. Museau très long. Ressemblant beaucoup au Carrelet, mais d’un tiers plus petite, avec la queue plus longue et plus grosse.

Longueur du corps 0m048, de la queue 0m037.

Les deux sexes et les jeunes semblables.

Cette espèce est généralement rare et très localisée, mais elle a dû être confondue avec des jeunes de l’espèce précédente. Habitant surtout l’Europe moyenne et septentrionale, elle est indiquée notamment comme rare en Belgique, dans la Manche, dans la Sarthe, en Anjou, en Bretagne et dans l’est de la France, comme commune dans les Alpes et le Var. Les auteurs des faunes locales du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de la Lorraine, du Jura, du Doubs, de l’Aube, de la Gironde, de l’Ardèche, ne la mentionnent pas. Elle n’a pas non plus été observée dans les départements du centre.

Comme le Carrelet, dont elle a les mœurs, elle vit dans les endroits couverts de broussailles et humides ou sur la lisière des taillis, se nourrissant surtout de vers et d’insectes. Elle s’introduirait volontiers dans les ruches pour détruire les abeilles.

Musaraigne des Alpes. Sorex alpinus Schinz.

Pelage fourré, cendré ou gris ardoisé en dessus, plus clair en dessous. Pieds gris. Oreilles ne dépassant guère les poils. Queue noirâtre, à peu près de la longueur du corps, couverte de poils avec pinceau au bout. Chez cette espèce, le talon des incisives supérieures est moins saillant que chez les autres espèces, et un peu plus bas que la dent suivante. La taille varie beaucoup.

Longueur du corps 0m066 à 0m075, de la queue 0m06 à 0m07.

Espèce plutôt rare qui habite les départements montagneux de la France, le Jura, les Pyrénées, les Alpes françaises et suisses; observée aussi dans le Doubs. On l’y rencontre jusqu’à une altitude de 2.500 mètres.

Elle se nourrit d’insectes et de petits mammifères et oisillons qu’elle trouve en chassant dans les bois, les endroits herbeux et le bord des torrents. Elle entre dans les chalets et se noie parfois dans les baquets de laitage, en essayant d’y boire.

Genre Crossope.—Crossopus Wagler.

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Fig. 21.—Crâne du Crossope aquatique.

Dents rouge orangé au bout, les incisives supérieures très recourbées en hameçons, sans dentelures, les inférieures longues et un peu recourbées; canines petites, molaires surmontées de tubercules aigus. Yeux très petits; oreilles arrondies, à peu près cachées sous le poil. Museau long et mobile. Corps allongé, membres courts. Queue quadrangulaire, presque aussi longue que le corps sans la tête, ciliée en dessous. Pieds forts, larges, pourvus de soies raides. 30 dents.

Crossope aquatique. Crossopus fodiens.
(Voir la plance 9.)

Ordre III.Rongeurs.

Les Rongeurs sont des Mammifères terrestres, tous de taille petite ou moyenne, ayant quatre pattes pourvues d’ongles, avec le pouce parfois rudimentaire, les oreilles et les yeux variables, ainsi que le nombre des mamelles: la queue tantôt très longue, tantôt courte ou très courte.

Leur caractère principal réside dans la dentition; leurs incisives sont très développées et arquées, leurs molaires à tubercules plus ou moins aplatis ou à proéminences formant des lignes brisées, et ils n’ont pas de canines. La place des canines est occupée par un grand espace vide auquel on a donné le nom de barre. Leurs incisives croissent sans cesse et s’usent en proportion.

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Fig. 22.—Crâne du Castor ordinaire.

Ils vivent de substances végétales ou sont omnivores, sont tantôt diurnes et tantôt nocturnes; quelques-uns ont un sommeil hibernal. Chez eux, la gestation est particulièrement courte, car elle dure seulement de trois à six semaines; les petits, sauf exception, naissent nus, sourds et aveugles. Plusieurs ont l’instinct d’amasser des provisions, d’autres de voyager et au besoin de faire une longue émigration.

La plupart ont une clavicule destinée à maintenir écartés les membres de devant, et ils se servent de leurs pattes antérieures pour porter leur nourriture à la bouche; d’autres n’ont qu’une clavicule rudimentaire.

Cinq familles de cet ordre ont en France des représentants indigènes, quatre seulement en Belgique et en Suisse.

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Fig. 23.—Crâne de l’Écureuil commun.

Les Castoridés, avec une clavicule, deux incisives supérieures, quatre molaires par mâchoire, non tuberculées, mais présentant des replis inversement contournés en haut et en bas, en tout 20 dents; le crâne fort, large et court, cinq doigts à tous les pieds; la queue en large palette écailleuse.

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Fig. 24.—Crâne de la Marmotte vulgaire.

Les Sciuridés, qui ont une clavicule, deux incisives supérieures, quatre molaires simples en bas et quatre ou cinq en haut par mâchoire, soit 20 ou 22 dents; le crâne fort, large et court; quatre doigts avec un pouce rudimentaire aux pieds; la queue touffue de la longueur du corps dans le groupe des Écureuils, ou courte dans le groupe des Marmottes.

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Fig. 25.—Crâne du Rat surmulot.

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Fig. 26.—Crâne du Campagnol Rat d’eau.

Les Myoxidés ayant pour caractères principaux une clavicule, deux incisives supérieures, deux prémolaires et six molaires à chaque mâchoire, en tout 20 dents; le crâne un peu allongé, quatre doigts avec un pouce rudimentaire devant et cinq derrière; la queue longue et poilue; les yeux grands, les oreilles moyennes et l’habitude d’un sommeil hibernal.

Les Muridés dont les caractères sont: une clavicule, deux incisives supérieures, pas de prémolaires, en tout 16 dents chez les Muridés d’Europe; le crâne assez allongé; quatre doigts avec un pouce rudimentaire devant et cinq derrière; la queue longue dans le groupe des Rats, courte dans celui des Campagnols.

Les Léporidés ou Duplicidentés, n’ayant pas de clavicule, quatre incisives supérieures, en tout 28 dents; ordinairement cinq doigts devant et quatre derrière; les oreilles longues et la queue très courte.

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Fig. 27.—Crâne du Lièvre commun.

Nous ne ferons que mentionner une autre famille, celle des Cavidés, qui ne comprend pas d’espèce française, belge ou suisse, mais à laquelle appartient une espèce américaine acclimatée en Europe, le Cochon d’Inde.

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FAMILLE DES CASTORIDÉS

Genre Castor.—Castor Linné.

Corps gros et épais; membres, surtout les antérieurs, courts; yeux très petits, oreilles courtes, queue écailleuse ovalaire, très large et très aplatie en forme de battoir; les pieds postérieurs palmés. Près de l’anus, deux paires de glandes sécrétant la matière dite «castoreum».

Castor ordinaire. Castor fiber Linné.
(Voir la plance 10.)

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FAMILLE DES SCIURIDÉS

Genre Écureuil.—Sciurus Linné.

Tête large à museau court, oreilles moyennes surmontées de longs poils en hiver; yeux grands; deux incisives légèrement brunâtres à chaque mâchoire, les molaires blanches; corps allongé avec une queue touffue.

Écureuil commun. Sciurus vulgaris Linné.
(Voir la plance
11.)

Genre Marmotte.—Arctomys Schreber.

Tête large, plus allongée que celle des Écureuils; membres trapus et forts, façonnés pour creuser la terre; oreilles courtes; yeux très gros; queue courte et poilue; 10 mamelles. Deux incisives jaunes à chaque mâchoire. En tout 22 dents.

Marmotte vulgaire. Arctomys marmotta Linné.
(Voir la plance 12.)

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FAMILLE DES MYOXIDÉS

Genre Loir.—Myoxus Schreber.

Museau plutôt conique, oreilles assez petites; yeux grands; quatre incisives et seize molaires, en tout 20 dents; queue touffue et épaisse, soit dans toute sa longueur, soit seulement vers le bout. 8 mamelles. Animaux se rapprochant des Écureuils par l’espèce du Loir et tenant des Rats par la forme des espèces du Lérot et du Muscardin.

Loir commun. Myoxus glis Linné.

Loir lérot. Myoxus nitela Schreber.

Loir muscardin. Myoxus avellanarius Linné.
(Voir les planches 13-14 et 15.)

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FAMILLE DES MURIDÉS

Genre Hamster.—Cricetus Pallas.

Tête assez grosse, museau peu allongé, oreilles moyennes, yeux plutôt petits; corps massif; membres courts, les postérieurs un peu plus longs; queue arrondie, très courte. A l’intérieur de la bouche, des cavités ou abajoues pouvant servir de réceptacles.

Hamster commun. Cricetus frumentarius Pallas.
(Cricetus vulgaris Desm.).

Pelage formé d’un duvet brun roussâtre surmonté de longs poils à bout noir, avec la bouche blanche, un trait noir au front, une tache fauve aux joues, les flancs fauves; le ventre noir ainsi que les jambes, mais les pieds blancs.

Longueur de corps 0m33.

C’est une espèce qui n’était, pour ainsi dire, pas française, il y a quelques années, car elle n’habitait que les Vosges sur notre territoire, tandis qu’elle était commune en Alsace et en Allemagne, mais, depuis 1870, on la rencontre en Lorraine, en Champagne et jusque dans les environs de Paris. Elle n’est pas indiquée dans la Suisse Romande, mais assez commune autrefois dans la province de Liège, en Belgique, elle s’est répandue aussi dans les provinces voisines. On la trouve dans les champs où elle mange toutes sortes de grains, des racines, des légumes, des insectes et même les oisillons qu’elle peut attraper; les Hamsters se dévorent même entre eux.

Elle creuse des terriers profonds à galeries multiples, ceux des mâles étant généralement plus simples, avec seulement des ouvertures, ceux des femelles plus creux, avec de nombreux conduits et plusieurs ouvertures de sortie. Aussi les deux sexes vivent-ils séparés pendant la plus grande partie de l’année.

L’accouplement se fait en mai et, dès le mois de juin, la femelle met bas dans son terrier 6 à 10 petits, puis il y a un nouvel accouplement, et, en août, une nouvelle portée. Peut-être les vieilles femelles font-elles trois portées.

Cette petite bête extrêmement nuisible amasse dans son trou des provisions considérables qu’elle transporte dans sa bouche à abajoues, et le tas de grains qu’elle met ainsi de côté est tellement volumineux qu’on cite des cas où on a découvert des réserves pesant jusqu’à 50 ou même 100 kilogrammes. Les grands froids venus, les Hamsters bouchent l’orifice de leurs terriers et vivent de grains amassés, s’engourdissant plus ou moins, lorsque l’hiver est de longue durée.

Grâce à leur fécondité, ils sont toujours nombreux, malgré la guerre que leur font les hommes, les chiens, les renards, les fouines et les putois, voire même les Rapaces.

Genre Rat.—Mus Linné.

Tête moyenne à museau plutôt allongé; oreilles plus ou moins grandes, yeux assez grands; corps allongé; membres courts. Queue très longue, couverte d’écailles.

Rat surmulot. Mus decumanus Pallas.

Rat noir. Mus rattus Linné.

Rat souris. Mus musculus Linné.

Rat mulot. Mus sylvaticus Linné.

Rat des moissons. Mus minutus Linné.
(Voir les planches 16-17-18-19 et 20.)

Genre Campagnol.—Arvicola Lacépède.

Tête assez épaisse, à museau court; oreilles petites, cachées sous le poil chez certaines espèces; yeux assez petits ou même très petits; corps épais; membres courts; doigts armés d’ongles peu recourbés et taillés pour creuser la terre; 16 dents dont deux incisives et six molaires avec proéminences en zigzags. 8 mamelles, sauf chez le Campagnol souterrain qui n’en a que 4.

Campagnol roussâtre. Arvicola rutilus Pallas.
(Arvicola glareolus Schreber.—A. rubidus Baillon.—A.
rufescens Selys, etc.).

Si on séparait le genre Campagnol en sous-genres, cette espèce serait le type du sous-genre Myodes ou Hypudœus, le Rat d’eau et le Campagnol des neiges seraient alors les types du sous-genre Hemiotomys ou Paludicola, le Campagnol souterrain serait le type du sous-genre Microtus ou Terricola, les autres formeraient le sous-genre Arvicola ou Agricola. Cette distinction est inutile ici.

Le Campagnol roussâtre a le dessus du corps d’un roux vif, fauve ou marron, les flancs gris et le dessous du corps grisâtre ou roussâtre; les pieds blanchâtres, la queue un peu plus courte que la moitié du corps, brune dessus, blanche dessous. Il a, plus que les autres, la forme d’un petit Rat, les oreilles poilues assez grandes et une coloration qui le fait de suite reconnaître.

Répandu partout en France, en Belgique et en Suisse, il n’est généralement pas très commun; il habite les prés, les bois, les jardins, le bord des étangs et se creuse un terrier peu profond où la femelle fait son nid feutré d’herbes et de mousse, lorsqu’elle ne place pas seulement ce nid sous des herbes épaisses, dans une anfractuosité du sol. Dans ce nid, elle fait chaque année de deux à quatre portées, chacune de 4 à 8 petits.

Il mange des grains, bourgeons, fruits, légumes et racines, aussi des insectes, des œufs ou les petits des oiseaux nichant à terre. Les dégâts qu’il commet au détriment des cultivateurs ne sont généralement pas importants. Il est détruit par tous les carnassiers, les oiseaux de proie, et dans les pays marécageux par les hérons qui en prennent beaucoup. On trouve fréquemment son crâne dans les nids des hérons et dans les pelotes rejetées par les Rapaces.

Des variétés à coloration très tranchée sur les flancs ont été décrites sous les noms de A. Nageri Schinz et A. bicolor Fatio.

En captivité, il refuse souvent les grains qu’on lui offre.

Campagnol des neiges. Arvicola nivalis Martin.
(Arvicola Lebruni Crespon.—A. leucurus Gerbe).

Pelage gris cendré ou brunâtre fauve en dessus, flancs jaunâtres, le dessous blanchâtre; oreilles plutôt courtes, ovales, assez larges. Queue épaisse, grise ou blanchâtre, égale à la moitié du corps.

Longueur du corps 0m19.

Il n’habite que les pays montagneux, soit en France, les Alpes et les Pyrénées, ainsi que quelques points du Midi; il est commun en Suisse. Volontiers il demeure à une grande élévation, jusqu’à plus de 3.500 mètres. L’hiver, il ne s’engourdit pas, mais se retire dans ses terriers où il mange les provisions qu’il y a entassées, bien que certains observateurs affirment qu’il ne fait aucune provision, ou bien il pénètre dans les chalets ensevelis sous la neige. En été, il vit de grains, de racines, de fleurs et de feuilles des plantes alpestres et entre volontiers dans les cabanes des bergers où il cherche à subsister.

La femelle fait deux ou trois portées, de chacune 3 à 7 petits.

On a décrit comme variété une forme, habitant plus spécialement les coteaux de la Provence et du Roussillon, remarquable par ses oreilles un peu noirâtres, sa couleur plus claire et sa queue tout à fait blanche.

Campagnol rat d’eau. Arvicola amphibius Pallas.

Campagnol des champs. Arvicola arvalis Pallas.

Campagnol agreste. Arvicola agrestis Linné.
(Voir les planches 21 et 22.)

Le Campagnol agreste n’est peut-être qu’une forme plus septentrionale du Campagnol des champs. Il est généralement de taille un peu plus forte, plus brun clair, sans ligne jaune aux flancs. D’après Fatio, il aurait toujours cinq espaces cémentaires à la seconde molaire supérieure, les oreilles égales au tiers de la tête, garnies de grands poils épais, tandis que celui des champs n’aurait jamais que quatre espaces cémentaires à la seconde molaire supérieure, les oreilles plus grandes que le tiers de la tête, couvertes de poils très courts.

Campagnol souterrain. Arvicola subterraneus
Selys.
(Voir la plance 23.)

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FAMILLE DES LÉPORIDÉS

Genre Lièvre.—Lepus Linné.

Tête assez petite avec de très longues oreilles; yeux grands, museau court; quatre incisives et douze molaires à la mâchoire supérieure, deux incisives et dix molaires à la mâchoire inférieure. Corps allongé. Membres de devant assez courts avec cinq doigts, membres postérieurs beaucoup plus longs ayant quatre doigts.

Lièvre commun. Lepus timidus Linné.

Lièvre changeant. Lepus variabilis Pallas.

Lièvre lapin. Lepus cuniculus Linné.
(Voir les planches.)

Ordre IV.Carnivores.

Mammifères terrestres ayant quatre pattes pourvues d’ongles, avec quatre ou cinq doigts; trois sortes de dents, des incisives petites, les canines généralement fortes et saillantes, les prémolaires petites avec une dent plus grande dite «carnassière».

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