Atlas de poche des mammifères de la France, de la Suisse romane et de la Belgique: avec leur description, moeurs et organisation
Ils vivent de substances animales ou sont omnivores, sont tantôt diurnes et tantôt nocturnes. Aucun n’a un sommeil hibernal. Les petits naissent faibles, couverts de poils et aveugles.
Cinq familles de cet ordre ont des représentants en France, quatre seulement en Suisse, trois seulement en Belgique.
Les Félidés ont la tête large et arrondie; de chaque côté, quatre molaires sur trois, pointues et tranchantes; en tout trente dents; le corps allongé et souple, cinq doigts aux membres de devant et quatre à ceux de derrière, des ongles puissants, acérés et rétractiles. Ils sont digitigrades.
Les Viverridés ont la tête allongée, quarante dents; cinq doigts à tous les membres, la queue extrêmement longue. Ils sont digitigrades.
Les Mustelidés ont la tête ovalaire, peu allongée, bien que leur museau soit souvent pointu; trente-quatre à trente-huit dents; cinq doigts à tous les membres; le corps très allongé et ordinairement très souple, les membres courts, des ongles parfois rétractiles, la queue variable. Ils sont semi-plantigrades.
Les Ursidés ont la tête allongée et bombée, quarante-deux dents, cinq doigts à tous les membres, le corps et les membres forts et trapus, des ongles puissants, mais non rétractiles, les oreilles courtes, la queue rudimentaire. Ils sont franchement plantigrades.
Les Canidés ont la tête allongée et assez étroite, quarante-deux dents, les membres longs, les ongles non rétractiles. Ils sont digitigrades.
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FAMILLE DES FÉLIDÉS
Genre Chat.—Felis Linné.
Tête courte et arrondie, oreilles assez grandes, museau très court; pattes longues armées d’ongles rétractiles très pointus.
Ce genre ne comprend que deux espèces indigènes, l’une à peu près disparue, l’autre devenue très rare ou au moins rare. Chacune peut être placée dans un sous-genre spécial, l’une dans le sous-genre Chat, caractérisé par les oreilles sans pinceau de poils au bout et la queue aussi longue que la moitié du corps; l’autre dans le sous-genre Lynx, caractérisée par les oreilles terminées par un pinceau de poils et la queue moins longue que le quart du corps.
1º Chat sauvage. Felis catus Linné.
(Voir la plance 27.)
2º Chat lynx. Felis lynx Linné.
Chat lynx.—Felis lynx Linné.
Le pelage du Lynx est doux et soyeux, fauve moucheté de brun en dessus, fauve clair en dessous; la gorge est blanche, les oreilles grandes, pointues, portant au bout un pinceau de poils d’environ cinq centimètres, les pieds de devant très velus, la queue assez courte, épaisse, noirâtre au bout.
Longueur du corps: 1m05 jusqu’à 1m20, queue 0m20, hauteur au garrot 0m60.
Excessivement rare, tellement rare qu’on pourrait se demander si l’espèce existe encore en France. Elle n’existe plus en Suisse et en Belgique. Il y a quelques années, on a constaté, dit-on, la présence de quatre ou cinq individus dans le département de l’Isère et dans ceux des Hautes et Basses-Alpes, même dans les Pyrénées, de même qu’on a trouvé, en Corse, un animal qui doit être cette espèce. Mais, depuis cette époque, ni les zoologistes, ni les chasseurs ne rencontrent plus le Lynx et tout faisait supposer que le dernier représentant avait disparu, quand on vient de signaler, en décembre 1907 et février 1909, dans les Hautes-Alpes, la présence de trois Lynx, dont un a été tué.
Il habite les forêts les plus sauvages, les cavernes et les rochers, et, à la nuit, se met à l’affût dans une touffe de ronces ou sur une branche d’arbre, pour, de là, se précipiter sur tout animal passant à sa portée: jeunes cerfs, chamois, chevreuils, lièvres, marmottes, oiseaux; il attaquerait même parfois les chèvres et les moutons.
Très prudent, il fuit l’homme, mais blessé, il devient dangereux et fait tête au chasseur. Il vit solitaire ou par petites troupes de deux ou trois.
L’accouplement se fait en hiver et après six semaines de gestation, la femelle met bas, sur un lit de mousse et d’herbe, dans une caverne ou un grand trou bien caché.
Dans la faune du Jura, le frère Ogérien cite le Lynx comme ayant été tué dans ce département en 1834; Fatio l’indique comme tué dans le Valais en 1867, Heldreich comme capturé en Grèce en 1862. D’après Réguis, il en existait quelques rares individus en Provence en 1878. Encore aujourd’hui, on en trouve quelques-uns en Autriche, et peut-être, très exceptionnellement, on le rencontrerait dans les Hautes-Alpes françaises.
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FAMILLE DES VIVERRIDÉS
Tête longue et fine, museau allongé, oreilles longues. Corps long et souple. Membres assez hauts avec des ongles à demi-rétractiles pointus.
Genette vulgaire. Genetta vulgaris Cuvier.
(Voir la plance 28.)
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FAMILLE DES MUSTELIDÉS
Genre Marte.—Martes Ray.
Tête assez large avec le museau un peu pointu, les oreilles assez courtes, arrondies, les yeux moyens. Corps long et souple, queue longue; membres plutôt courts; marche semi-plantigrade, presque digitigrade. 38 dents.
Fourrure composée de poils longs et fins, de couleur brune un peu violacée, sous un pelage de poils très fins et très serrés.
1º Marte fouine. Martes foina Gmelin.
2º Marte des sapins. Martes abietum Ray.
(Voir les planches 29 et 30.)
Genre Belette.—Mustela Linné.
Tête assez courte, oreilles petites et arrondies, yeux moyens; queue courte ou assez courte; corps très allongé; membres courts, marche presque digitigrade. 34 dents.
1º Belette commune. Mustela vulgaris Brisson.
2º Belette hermine. Mustela herminea Linné.
3º Belette putois. Mustela putorius Linné.
4º Belette vison. Mustela lutreola Linné.
(Voir les planches
31-32-33-34-35.)
Genre Loutre.—Lutra Brisson.
Tête large, museau très large et assez court; yeux petits; oreilles très petites et arrondies; membres courts, pieds palmés, queue très large à sa base, très robuste, longue, amincie peu à peu au bout. Marche à peu près plantigrade. 36 dents.
Loutre vulgaire. Lutra vulgaris Erxleben.
(Voir la plance 36.)
Genre Blaireau.—Meles Brisson.
Tête assez petite relativement au corps qui est trapu, gros, assez allongé; museau assez long; yeux assez petits; oreilles petites et rondes; membres courts et forts; pieds longs et nus en dessous, armés d’ongles robustes; queue très courte; marche presque plantigrade. 38 dents.
Blaireau commun. Meles taxus Schreber.
(Voir la plance 37.)
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FAMILLE DES URSIDÉS
Genre Ours.—Ursus Linné.
Tête voûtée et grosse; yeux petits; oreilles courtes et velues; museau allongé. Corps lourd et massif, membres épais, les postérieurs un peu plus courts; ongles forts, non rétractiles; queue presque nulle. 6 mamelles. Marche plantigrade. Normalement 42 dents, mais souvent moins, à cause de la caducité des premières prémolaires.
Ours brun. Ursus arctos Linné.
(Voir la plance 38.)
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FAMILLE DES CANIDÉS
Genre Chien.—Canis Linné.
Tête large à museau acuminé; yeux assez grands, oreilles plutôt grandes, terminées en pointe; corps allongé avec membres assez longs et élancés, ongles non rétractiles; queue longue et touffue; marche digitigrade. 42 dents, dont 20 à la mâchoire supérieure et 22 à l’inférieure.
1º Loup commun. Canis lupus Linné.
2º Renard commun. Canis vulpes Linné.
(Voir les planches 39 et 40.)
Ordre V.—Pinnipèdes.
Mammifères organisés pour la vie aquatique, ayant quatre membres pourvus d’ongles, avec cinq doigts, disposés plutôt pour la nage que pour la marche; le corps couvert de poils courts et doux, très allongé, un peu en forme de poisson; trois sortes de dents: incisives, canines et molaires; queue très courte. Ce sont en réalité des carnivores aquatiques, ceux de France connus sous le nom de Phoques, tous adaptés à la vie maritime, bien qu’ils puissent séjourner dans les eaux douces.
Leur nourriture consiste exclusivement en poissons qu’ils attrapent facilement, car ils plongent admirablement et circulent sous l’eau avec aisance et rapidité, ayant de plus la faculté de suspendre leur respiration pendant un temps relativement très long et de fermer hermétiquement leurs narines. Ils passent néanmoins une partie de leur vie à l’air et marchent alors avec une certaine facilité.
Ce sont des animaux très intelligents qu’on pourrait éduquer aussi bien que les chiens, qui préfèrent les climats froids aux pays chauds et qui entreprennent volontiers de longues migrations.
Quatre genres de Phoques appartenant à la même famille habitent les côtes de France ou y font des apparitions momentanées et accidentelles. Les Phoques se distinguent des Otaries que nous voyons en France dans les cirques et les jardins zoologiques parce qu’ils n’ont pas d’oreilles, tandis que les Otaries ont de petites oreilles parfaitement visibles.
Genre Phoque.—Phoca Linné.
Museau conique et étroit, à moustaches ondulées; 5 incisives supérieures simples, coniques; ongles longs; doigts des pieds du devant décroissant progressivement de longueur à partir du premier au cinquième; doigts des pieds de derrière tous égaux. 2 mamelles; 34 dents.
1º Phoque veau marin. Phoca vitulina Linné.
2º Phoque marbré. Phoca fœtida Fabricius.
(Voir description et plance 41.)
Le premier a le nez assez large, le corps lourd et épais, à membres courts; le pelage variant du brun clair au jaune grisâtre, avec ou non des taches brunes en dessus, le dessous d’un blanc jaunâtre. Le second qui n’est peut-être qu’une variété, a le nez un peu plus allongé, le corps un peu moins épais et les membres peut-être plus longs, les dents plus faibles, les molaires moins serrées. Son pelage est gris brun ou noirâtre parsemé de grandes maculatures fauves ou blanchâtres, souvent noirâtres au centre, le dessous jaunâtre, et une tache noirâtre autour des yeux.
Genre Erignathus Gill.
Museau large, un peu convexe en dessus, à moustaches droites; 6 incisives supérieures, simples, coniques; ongles longs; doigt médian des pieds de devant plus long que les autres; doigt externe des pieds de derrière analogue aux autres. 4 mamelles. 34 dents.
Erignathe ou Phoque barbu.
Erignathus barbatus Fabricius.
(Phoca leporina Lepechin.—Phoca Lepechini Lesson.—Phoca barbata Müller.)
Tête ronde à museau large, corps long assez massif, à membres courts. Dents petites, relativement aux espèces du genre Phoque. Pelage assez variable, ordinairement gris brunâtre en dessus, sans taches apparentes, d’un blanc jaunâtre en dessous. Taille très grande, dépassant deux mètres en longueur et arrivant chez le mâle adulte à plus de trois mètres, en remarquant que, chez cette espèce, comme chez tous les Phoques, la femelle est toujours plus petite que le mâle. On le distingue des autres espèces par les très longues soies couvrant de plusieurs rangs sa lèvre supérieure. Quant au jeune, il est revêtu d’abord d’une épaisse toison blanche.
C’est une espèce des mers du Nord qui s’égare très accidentellement dans la Manche, mais ne vit pas sur nos côtes. M. Baillon et ensuite M. Marcotte l’énumèrent parmi les animaux du département de la Somme et M. Trouëssart cite la capture d’un jeune individu pris également sur les côtes de la Somme qui vécut au Jardin des Plantes de Paris et devint assez apprivoisé. Il refusa toujours les poissons d’eau douce et ne voulait manger que les poissons d’eau de mer. Irrité, il ne chercha jamais à mordre, mais se défendait avec ses ongles.
La femelle met bas, en avril, un seul petit qu’elle dépose ordinairement sur la glace.
Genre Pelage.—Pelagius F. Cuvier.
Museau allongé, à moustaches droites; seulement quatre incisives supérieures, échancrées transversalement, les molaires épaisses, serrées et trilobées à la couronne, implantées obliquement; ongles petits et courts, plats. Pieds de devant courts, le doigt externe le plus long, les autres de plus en plus courts; 4 mamelles, 32 dents.
Pelage ou Phoque moine.
Pelagius monachus Hermann.
(Phoca bicolor Shaw.—Phoca albiventer Boddaërt.)
Tête courte arrondie, mais le museau allongé. Pelage tranché, noirâtre dessus, blanchâtre dessous; ce qui lui a fait donner les noms de Moine et de Bicolor; grande taille.
Longueur du mâle adulte: 2m25 à 3m.
Le Phoque moine est l’espèce de la Méditerranée, comme les précédents sont les espèces de l’Océan. Assez commun sur les rivages de l’Archipel, il est plutôt très rare sur nos côtes, où pourtant il se reproduit. Risso l’indique comme se montrant au printemps dans les Alpes-Maritimes, Crespon parle d’un individu capturé sur le littoral du Languedoc. Ces constatations démontrent combien peu il a été observé.
On l’a élevé en captivité et on sait que, contrairement à l’espèce ci-dessus indiquée, il accepte comme nourriture les poissons d’eau douce aussi bien que les poissons de mer. Il se montre alors docile et intelligent. Heldreich, dans sa faune de la Grèce, le dit fréquent aux îles de l’Archipel, mais d’une chasse très difficile. Ce qui explique pourquoi on connaît si peu ses mœurs.
Genre Cystophore.—Cystophora Nilsson.
Tête ronde, museau peu allongé. Chez le mâle adulte une sorte de large béret sur toute la tête ou de chaperon dilatable sur le nez et la tête. Ongles longs. 4 incisives supérieures, molaires simples, à couronne raccourcie, faiblement crénelées au bord triturant. 30 dents.
Cystophore ou Phoque à capuchon.
Cystophora cristata Erxleben.
(Phoca mitrata Cuvier.—Stemmatopus cristatus F. Cuvier.)
Corps épais et massif. Pelage gris clair ou noirâtre, plus ou moins marbré et tapissé de plaques plus foncées, avec la tête et les pieds noirs. Le mâle remarquable par le bonnet ou ampoule qu’il porte sur la tête. Cet appendice ressemble à une très large casquette plate ou à un grand bonnet noirâtre qui coiffe la tête entière et porte sur le devant les deux trous des narines. Il cache les yeux par devant, si bien que l’animal ne doit voir que par les côtés.
Longueur de l’adulte, 2m10 à 2m40.
Comme les espèces précédentes, le Phoque à capuchon, originaire des mers du Nord, s’est égaré très accidentellement sur nos côtes; on a cité deux ou trois captures, mais comme il émigre régulièrement, venant du Groënland pour se reproduire sur les côtes de Norvège, où la femelle fait son petit vers le mois d’avril et qu’il n’hésite pas à entreprendre de lointains voyages, il n’est pas étonnant que, de loin en loin, on puisse observer un individu venu jusque sur les rivages de l’Allemagne, de l’Angleterre, de la Belgique ou de la France. Quand une espèce a coutume d’émigrer à des distances considérables, il arrive toujours qu’à certains moments un sujet s’égare et, une fois égaré, périt en route ou se laisse entraîner sur des points énormément éloignés de son habitat habituel.
A l’époque du rut, les mâles sont extrêmement batailleurs et s’attaquent, en poussant des mugissements qui s’entendent à des distances considérables.
Ordre VI.—Ongulés.
Mammifères terrestres ayant les quatre pieds ongulés, c’est-à-dire terminés par des sabots cornés. Cet ordre comprend trois sous-ordres, ou plutôt est la réunion de trois groupes que la plupart des zoologistes considèrent comme des ordres, le sous-ordre des Solipèdes (groupe des Chevaux) caractérisé par les sabots pleins, non séparés; le sous-ordre des Ruminants (groupe du Bœuf, du Cerf, etc.) et le sous-ordre des Pachydermes (groupe du Sanglier, etc.)
Au sous-ordre des Solipèdes n’appartient aucun animal sauvage de France, Suisse et Belgique; le sous-ordre des Ruminants comprend plusieurs genres et plusieurs espèces; celui des Pachydermes ne comprend que le Sanglier.
SOUS-ORDRE DES RUMINANTS
Mammifères ayant les sabots fourchus, soit deux doigts terminés par des sabots en corne qui s’appliquent sur le sol, et, par derrière le pied, deux autres petits appendices ou sabots rudimentaires en corne, qui ne portent généralement pas sur le sol.
Ils n’ont en général pas de canines et, à la mâchoire supérieure, n’ont pas d’incisives; l’articulation de leurs maxillaires est disposée de telle façon que, quand ils mâchent leur nourriture, il se produit un mouvement de rotation; on dit alors qu’ils ruminent. Ils sont surtout remarquables et séparés des autres mammifères par la disposition de leur estomac, composé de quatre poches, la panse qui reçoit d’abord les aliments non triturés au moment où ils sont avalés, le bonnet qui est une manière d’appendice de la panse, le
feuillet et la caillette, véritable estomac qui secrète le suc gastrique. Les substances alimentaires accumulées dans la panse remontent par pelotes dans la bouche, l’animal les mâche et, lorsqu’il les avale pour la seconde fois, elles passent dans la caillette où se fait la digestion.
Ils ont 32 ou 34 dents. De plus, les os du métacarpe, comme ceux du métatarse, sont, chez eux, soudés pour former un tronc unique qu’on appelle «canon».
Ce sont des animaux taillés pour la course, avec le cou allongé et les membres généralement minces, bien que vigoureux. La plupart ont des cornes ou des bois, les cornes étant persistantes, c’est-à-dire ne tombant jamais et implantées dans un axe osseux; les bois étant pleins et caduques, c’est-à-dire placés au sommet d’un prolongement de l’os frontal, croissant sur une base nommée «meule» et tombant tous les ans pour ensuite repousser rapidement. Ils ne vivent que de végétaux.
Le sous-ordre des Ruminants comprend deux familles ayant des représentants en France, Suisse et Belgique.
La famille des Cervidés dont les mâles et très exceptionnellement les femelles ont des bois caducs, pleins, plus ou moins rameux, généralement pas de canines, et dont le crâne porte de chaque côté une fissure entre les os maxillaires, nasaux et frontaux, correspondant à l’ouverture externe placée au-dessous de l’œil et nommée «larmier».
La famille des Cavicornidés dont les représentants ont, sur un prolongement de l’os frontal, des cornes persistantes d’origine pileuse (c’est-à-dire de même origine que les poils) et pas de canines; cette famille se subdivise elle-même en quatre sous-familles:
Celle des Bovidés, comprenant nos Bœufs, qui n’a pas actuellement en France, en Suisse et en Belgique, de représentants sauvages.
Celle des Capridés, remarquable par le front relevé pouvant porter de fortes cornes curvilignes non recourbées sur elles-mêmes, une barbe plus ou moins forte au menton, deux mamelles, 32 dents, et n’ayant ni larmier, ni glandes interdigitales.
Celle des Ovidés, ayant un larmier et des glandes interdigitales, pas de barbe au menton, des formes plus arrondies, des jambes plus grêles et le chanfrein plus busqué que chez les Capridés.
Celle des Antilopidés, mélange de formes un peu différentes se rapprochant tantôt des Bovidés, tantôt des Capridés et des Cervidés et qui, n’ayant pas de caractères très tranchés, comprend tous les genres qui ne peuvent rentrer dans les autres sous-familles.
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FAMILLE DES CERVIDÉS
Genre Cerf.—Cervus Linné.
Museau allongé, oreilles grandes, yeux grands, cou très long, corps vigoureux, queue très courte, membres assez longs et assez minces. Sous les yeux, un larmier grand chez le Cerf, plus petit chez le Daim, très petit chez le Chevreuil. 34 dents.
1º Cerf d’Europe. Cervus elaphus Linné.
2º Cerf daim. Cervus dama Linné.
3º Cerf chevreuil. Cervus capreolus Linné.
(Voir les planches 42-43 et 44.)
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FAMILLE DES CAVICORNIDÉS
SOUS-FAMILLE DES ANTILOPIDÉS
Genre Chamois.—Capella Keys. et Blasius.
Dans les deux sexes, des cornes voisines à la base, situées au-dessus des yeux, verticales à l’axe du crâne, presque droites, peu divergentes en haut et recourbées à leur extrémité avec la pointe dirigée en bas. Pas de larmier, mais des ouvertures glandulaires derrière les cornes. Membres et pieds forts et épais. Queue courte. Quatre mamelles, 32 dents.
Chamois ordinaire. Capella rupicapra Linné.
(Voir la plance 45.)
SOUS-FAMILLE DES CAPRIDÉS
Genre Chèvre.—Capra Linné.
Cornes longues, arquées en arrière, curvilignes, noueuses, comprimées. Nez plus ou moins droit. Pas de larmier ni de glandes interdigitales. Lèvre supérieure presque entièrement velue. Queue courte.
Chèvre bouquetin. Capra ibex Linné.
(Voir la plance 46.)
SOUS-FAMILLE DES OVIDÉS
Genre Mouflon.—Musimon Gervais.
Cornes grosses à la base, assez longues, curvilignes, un peu recourbées en arrière, déjetées au dehors et obliquement récurrentes. Nez plus ou moins busqué. Des larmiers et des glandes interdigitales. Lèvre supérieure nue. Queue courte.
Pas de barbe au menton.
Mouflon de Corse. Musimon musmon Bonaparte.
(Voir la plance 47.)
SOUS-ORDRE DES PACHYDERMES
Genre Sanglier.—Sus Linné.
Tête très grosse à museau allongé terminé par un boutoir; yeux petits, oreilles assez grandes. Des incisives en haut et en bas et des canines qui, chez le mâle, se développent en sortant de la bouche, formant de puissantes défenses assez droites, mais se recourbant en arrière chez les vieux. Corps épais, queue mince et petite. Membres à quatre doigts, ceux de devant en sabots portant sur le sol, ceux de derrière plus petits ne faisant que toucher la terre.
Sanglier commun. Sus scrofa Linné.
(Voir la plance 48.)
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ANIMAUX DOMESTIQUES
Après avoir énuméré les Mammifères sauvages qui habitent la Belgique, la Suisse et la France, il y a lieu d’indiquer les animaux que l’homme a domestiqués et que nous avons journellement sous les yeux: le Porc, qui n’a été autre chose, à l’origine, que le Sanglier commun apprivoisé, plus ou moins mélangé avec d’autres espèces de Sangliers exotiques; le Mouton, tellement façonné et modifié par l’homme qu’il sera peut-être, à tout jamais, impossible d’affirmer quels ont été exactement ses ancêtres; la Chèvre qui compte, parmi les Capridés sauvages, beaucoup d’espèces se rapprochant d’elle; le Bœuf, qui descend certainement de trois ou quatre espèces qui ont habité l’Europe et la France dans les temps primitifs; le Cheval, originaire de l’Europe et de l’Asie, et l’Ane, qui provient certainement d’une ou deux espèces africaines; le Chien, dont les formes actuelles sont si variées qu’elles doivent leur origine à nombre d’espèces actuelles et probablement à quelques espèces éteintes, ou plus exactement représentées par des descendants absolument différents de ce qu’étaient les ancêtres des temps primitifs; enfin le Chat, dont il est possible d’établir à peu près la descendance.
Nous dirons un mot du Cobaye ou Cochon d’Inde, dont l’origine exotique est connue, et nous avons déjà parlé du Furet, qui n’est autre chose que notre Putois un peu modifié par la domesticité. Il semble inutile de mentionner le Lapin, dont les races multiples actuellement existantes sont dues à l’homme, provenant toutes, incontestablement, du Lapin sauvage domestiqué et le représentant sous des formes légèrement modifiées.
SOUS-ORDRE DES PACHYDERMES
Genre Sanglier.—Sus Linné.
Porc domestique. Sus domesticus Brisson.
Le Porc, qui a pour souche originelle le Sanglier, est un des animaux qui montrent le mieux ce que peuvent la sélection, le changement de vie et les soins raisonnés de l’homme. De nombreuses races ont été créées qui ont produit un animal notablement différent du Sanglier.
Le Sanglier habite l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Inde, mais il diffère un peu dans ces pays, si bien qu’on a voulu en faire plusieurs espèces. Chacune a dû être apprivoisée et donner naissance à une forme asservie. Mais il est une autre espèce depuis très longtemps domestiquée en Chine et en Indo-Chine et très perfectionnée par les Chinois, le «Sus indica», inconnue à l’état sauvage, mais qui pourrait bien provenir du «Sus vittatus» de Java.
Cette dernière forme et la descendance du Sanglier commun ont mêlé leur sang chez presque toutes nos races actuelles. Toutes les races sont, au reste, fécondes entre elles et avec notre Sanglier.
Le Porc est tellement utile qu’il a toujours été soigné et autant que possible amélioré. De là, l’origine de ces bêtes dans lesquelles tout sert à la consommation.
SOUS-ORDRE DES RUMINANTS
Genre Mouton.—Ovis Linné.
Mouton domestique. Ovis aries Linné.
Le Mouton est le type de l’animal tellement modifié par la domestication qu’il est impossible de dire de quelles formes sauvages il pourrait provenir. Les uns pensent que, au moins les petites races à queue courte et à cornes en forme de croissant descendent du Mouflon de Corse, d’autres affirment que les Moutons primitifs proviennent de plusieurs espèces éteintes. Ce qui est certain, c’est que les soins de l’homme et les croisements l’ont extraordinairement modifié, à ce point qu’il lui serait impossible de reprendre la vie sauvage, comme les Chèvres, les Porcs et les animaux domestiqués échappés au joug de l’homme, ont pu le faire à l’occasion. Il périrait de suite infailliblement s’il était abandonné à lui-même.
Le Mouton est, au surplus, très variable. Ses cornes peuvent être très diverses, manquant souvent chez la femelle, arrivant chez le mâle d’une race du Chili à quatre, et même, dit-on, à huit; les mamelles, normalement au nombre de deux, peuvent être de quatre; la durée de la gestation varie de 144 à 150 jours; la différence de fécondité est considérable suivant les races; la queue est très courte ou énorme; le chanfrein droit ou très busqué. Dans la même race, on constate même que, sous l’influence du climat et par suite du changement de nourriture, la grosseur de la queue et la toison se modifient très rapidement.
Pour en donner une idée, il suffit de rapporter l’origine de la race de Mauchamps: dans une ferme, une brebis mérinos donne naissance à un agneau qui devient remarquable par une laine particulièrement douce et des cornes tout à fait lisses, corrélation naturelle, puisque poils et cornes sont des formations de même nature, et par un facies spécial. Cet agneau imprima fortement ses caractères chez ses descendants et devint la souche d’une race nouvelle. Or, si on ne savait pas l’origine de cette race, on la supposerait certainement née d’une forme primitive inconnue.
Les races de Moutons sont nombreuses, les unes françaises, anglaises, espagnoles, d’autres africaines, toutes fécondes entre elles.
Le Mouton est essentiellement utile à l’homme qui emploie sa viande, sa peau, ses boyaux, son suif, son lait. Il n’est pas jusqu’à l’agneau mort-né, naissant ou récemment né qui ne donne une fourrure recherchée sous le nom d’astrakan.
Genre Chèvre.—Capra Linné.
Il y a actuellement dans le monde beaucoup de races de Chèvres, fertiles entre elles, et parfois différant beaucoup par la longueur proportionnelle des intestins, par la forme des mamelles, par l’odeur émise par le mâle, par la présence ou l’absence de cornes chez la femelle, par les oreilles et cent autres caractères. La Chèvre est domestiquée depuis un temps immémorial, car, à l’époque de la pierre, elle vivait déjà près de l’homme.
Elle descendrait de plusieurs espèces sauvages, notamment de Capra œgagrus du Caucase, de Capra Falconieri de l’Inde. Il y a eu probablement aussi des croisements avec Capra ibex des Alpes et des Pyrénées.
La Chèvre est élevée surtout en vue de son lait avec lequel on fait d’excellents fromages, soit avec son lait seul, comme en Berri, en Poitou et ailleurs, soit en le mélangeant avec celui de la Vache, comme au Mont-d’Or, soit en le mêlant au lait de Brebis, comme à Roquefort, soit en le mélangeant à la fois avec les laits de Vache et de Brebis. Son cuir est excellent pour la chaussure, la reliure, les gants. Sa chair, surtout celle du Chevreau, est passable.
Les départements les plus riches en Chèvres sont la Corse (environ 135.000), l’Ardèche (100.000), la Drôme, l’Isère, les Deux-Sèvres et l’Indre. Les plus pauvres sont Lot-et-Garonne, l’Aude, l’Orne, le Finistère (environ 1.500). La Suisse compte une nombreuse population de Chèvres. L’Algérie en possède plus que la France.
Genre Bœuf.—Bos taurus Linné.
Le Bœuf est domestiqué depuis l’époque la plus reculée, aussi bien la forme exotique à bosse «Bos indicus», asservie 2.100 ans avant notre ère, ainsi qu’en témoignent les monuments égyptiens, que la forme sans bosse, aussi bien que les formes très différentes de l’Orient, le Yak et d’autres.
On s’accorde assez généralement pour admettre que le bétail européen provient de trois espèces éteintes, l’Aurochs, «Bos primigenius», déjà domestiqué à l’époque néolithique, d’une espèce plus petite «Bos longifrons», et d’une troisième «Bos frontosus».
Comme le Bœuf est sujet à varier et que la sélection lui a été appliquée depuis de longs siècles, que les croisements ont été essayés à l’infini, il n’est pas étonnant qu’il existe aujourd’hui des races très diverses par la taille, la coloration, les proportions, les cornes, toutes fertiles entre elles, puisque même les «Bos taurus» et «Bos indicus» reproduisent parfaitement ensemble.
Même la durée de la gestation varie beaucoup, puisqu’on a constaté entre certaines races la différence énorme de quatre-vingts jours.
En France, presque chaque province nourrit une race de Bœufs, parmi lesquelles on peut citer les races limousine à robe blonde, charolaise, vendéenne, nivernaise, de Salers, normande, comtoise, angoumoise, la race noire de Camargue, la petite race pie de Bretagne, etc. La Belgique, la Suisse, la Hollande, l’Angleterre, possèdent des variétés magnifiques. En Pologne vit une race qui tient encore beaucoup de l’Aurochs et même du Bison.
On prétend que tout animal domestique redevenu sauvage reprend la coloration de ses ancêtres, mais, pour le Bœuf, on constate que là où il a repris la vie libre, la couleur est très variable. Ainsi, les races libres des Pampas et du Texas, provenant d’une souche espagnole, ainsi que celles d’Afrique, ont pris une coloration d’un brun foncé; d’autres, dans les îles du Pacifique et dans les îles Falkland, tirant leur origine du Bœuf de la Plata, sont blancs avec les oreilles noires.
SOUS-ORDRE DES SOLIPÈDES
Genre Cheval.—Equus Linné.
Cheval domestique. Equus caballus Linné.
A l’époque préhistorique, le Cheval vivait en France et en Belgique à l’état sauvage, l’homme le considérait comme un gibier et se nourrissait de sa chair. Plus tard, il fut domestiqué par nos ancêtres, non seulement en France, mais dans toute l’Europe et en Asie.
Il semble probable qu’à cette époque il y avait plusieurs espèces de chevaux, qui toutes cessèrent peu à peu d’exister à l’état libre, et asservies par l’homme donnèrent naissance aux ancêtres de nos races actuelles, mais avec des modifications résultant de croisements multipliés. Dans la suite, les peuples de l’Europe orientale et de l’Asie qui firent des invasions dans l’Europe centrale et occidentale amenèrent avec eux les chevaux de leurs pays, et de nouveaux croisements eurent lieu.
D’autre part, les hommes ont employé leurs chevaux à divers usages et ont à peu près créé des animaux aussi lourds et forts que possible pour traîner des chariots, ou vites et légers pour servir de montures; ils ont, au moyen de la sélection, façonné les bêtes dont ils avaient besoin, choisissant les reproducteurs, variant la nourriture, habituant à tels ou tels travaux leurs animaux, les transportant sous des climats différents. C’est ainsi qu’au moyen âge les chevaliers ont pu se servir du destrier, c’est-à-dire le cheval capable de supporter le poids énorme d’un chevalier bardé de fer. C’est ainsi qu’à notre époque, nous voyons autour de nous les lourds et puissants percherons ou boulonnais, les carrossiers élégants, le cheval de chasse, le cheval de course.
La température elle-même et les latitudes variées ont aidé à modifier les races; dans les pays secs, même très froids, le cheval a prospéré; dans les contrées humides il a dégénéré, et on sait que, dans certaines îles et dans les montagnes, il est devenu plus petit et a changé ses formes.
Il existe aujourd’hui beaucoup de variétés ou races nettement établies, différant entre elles par la taille, les proportions du corps, la tête, la forme des oreilles et de la crinière, du garrot et de la croupe. D’une part, on se demande quels changements on pourra désirer dans l’avenir, si on fera des chevaux plus petits que tels ou tels poneys ou plus grands que nos puissants boulonnais, si on pourra augmenter la vitesse du cheval de course qui semble avoir atteint son maximum; d’autre part, si les croisements de plus en plus multipliés au profit d’une race préférée ne feront pas disparaître d’autres races plus négligées, si par exemple le mélange de sang anglais toujours répété n’amènera pas la disparition d’anciennes formes, comme la limousine et autres.
Le Cheval sauvage n’existe plus, à proprement parler, que dans les steppes de l’Asie centrale, car en Amérique et ailleurs, les chevaux libres ne sont que chevaux échappés de la main de l’homme et ayant repris la vie sauvage depuis une époque relativement récente.
Ane domestique. Equus asinus Linné.
L’Ane est originaire d’Afrique et descend, selon toute probabilité, de l’Asinus tœniopus de l’Afrique orientale. De temps immémorial, il a existé en Égypte, en Abyssinie, en Arabie et en Syrie, et, de ce pays, il a été introduit en Europe.
Si l’Ane a moins varié que le Cheval, bien qu’il y ait aujourd’hui d’assez nombreuses races caractérisées, cela tient à ce qu’on n’a guère cherché à l’améliorer, car c’est un animal destiné au service du pauvre.
Il diffère notablement du Cheval par plusieurs caractères très importants et on sait combien sa voix ressemble peu à celle du Cheval. Ils s’accouplent pourtant facilement l’un à l’autre. Le produit de l’étalon et de l’ânesse, le bardeau, est une bête intermédiaire, qui ressemble à certaines races de chevaux abâtardies, assez rare du reste, et dont on se sert peu. De l’accouplement de l’Ane de grande taille avec la jument naît le Mulet, animal qui joint à l’élégance du Cheval une certaine ressemblance avec l’Ane et qu’on emploie avec grand avantage en certaines contrées.
Le Bardeau et le Mulet sont presque toujours incapables de se reproduire, et on cite comme un cas absolument remarquable le fait qu’une Mule a pu exceptionnellement être fécondée.
En France, l’Ane sert surtout aux pauvres gens; dans les campagnes, chaque paysan possède un ou plusieurs ânes. En Poitou, en particulier, on s’occupe spécialement de l’Ane et on a obtenu des animaux de forte taille qui servent d’étalons pour produire des mulets dont on fait un grand commerce.
Ordre des Carnivores.
Chien domestique. Canis familiaris Linné.
L’homme a apprivoisé, dès la plus haute antiquité, plusieurs espèces de Canidés; il a élevé les animaux qui pouvaient lui être utiles et les a croisés et mélangés entre eux avec des espèces encore sauvages, si bien qu’il a obtenu des chiens qui, avec les siècles, se sont modifiés et différenciés de plus en plus.
Déjà, à une époque extrêmement reculée, il existait des races tout à fait tranchées, puisque les monuments égyptiens, assyriens et autres, nous montrent la figure de bêtes voisines du lévrier, du dogue, d’un chien courant et d’un basset.
Tout fait supposer que les premiers chiens domestiques sont provenus, en Europe, du Loup et du Chacal, croisés peut-être avec une ou deux races éteintes; en Égypte, d’une espèce qui pourrait être le «Canis lupaster»; en Afrique, le «Canis simensis»; dans l’Inde, le «Canis pallipes»; en Amérique, de plusieurs espèces; et les croisements de tous ces chiens domestiqués, avec de temps en temps la survenance de formes bizarres ou particulières qu’on a propagées, ont produit nos races, aujourd’hui si dissemblables. Le changement de climats a aidé aussi à créer des variétés, et on peut citer, par exemple, le Chien de Terre-Neuve européen, qui ne ressemble plus guère maintenant au Chien habitant Terre-Neuve.
D’après leurs formes, on peut classer les chiens par groupes: par exemple celui des dogues, si fortement caractérisé, représenté par des animaux de toutes tailles, celui des terriers, celui des lévriers, des Danois, des chiens de berger, celui des chiens de chasse. En réalité, il existe des centaines de races si bien tranchées que si on les trouvait à l’état sauvage, on en ferait avec raison des espèces et même des genres très bien caractérisés.
Chat domestique. Felis domestica Brisson.
Le Chat est répandu partout. Ses variétés diffèrent par la taille, la coloration et les proportions du corps. A l’origine, plusieurs espèces ont dû être apprivoisées par l’homme, qui s’emparait des jeunes et les élevait dans ses habitations, puis, des croisements se sont faits entre les divers types, le plus souvent en dehors de sa volonté, car les chats sont tellement vagabonds qu’il a été impossible de leur appliquer une sélection plus ou moins raisonnée, comme on a fait pour les autres animaux.
On a trouvé en Égypte des momies de chats appartenant à trois espèces, dont deux y vivent encore à l’état sauvage et à l’état domestique, «les Felis caligata, bubastes et chaus». Une race espagnole semble descendre du «Felis maniculata», le Chat angora, d’Asie, provient très probablement des «Felis manul et maniculata», et il est à croire qu’en Europe, le «Felis catus», notre Chat sauvage, a été élevé et a donné naissance à une race semi-domestique.
Ces races, emmenées par les émigrants d’un pays dans un autre, se sont accouplées à l’infini, et le résultat a été la création de nos chats domestiques, d’autant mieux que tous ces chats actuels se croisent très facilement entre eux et avec les espèces libres, par exemple en Algérie avec le «Felis lybica», dans l’Afrique méridionale avec le «Felis caffra», dans l’Inde et en Amérique avec plusieurs espèces, et les métis sont toujours féconds.
Le Chat s’est habitué à demeurer avec l’homme, et en beaucoup de maisons la Chatte ne quitte jamais l’habitation de son maître. On a même vu des chats transportés à de grandes distances retrouver leur direction et regagner leur ancien domicile. Mais souvent aussi le Chat, surtout le mâle, s’éloigne de la maison, soit pour rechercher les femelles, soit pour chasser dans les champs et les bois. Dans nos campagnes, où parfois il est mal nourri, il quitte définitivement l’habitation et il reprend la vie libre, demeurant dans les bois à la manière du Chat sauvage. Là, ils s’accouplent avec le «Felis catus» et on trouve de ces métis, toujours reconnaissables à leur facies et à leur queue. Autrefois, quand le «Felis catus» était commun, les descendants de ces métis retournaient rapidement au type sauvage. Aujourd’hui, ces chats errants ne peuvent faire souche, parce qu’ils périssent toujours, pris dans les pièges ou tués par les chasseurs.
Ordre des Rongeurs.
Genre Cobaye.—Cavia.
Cobaye Cochon d’Inde. Cavia aperea Gmelin.
Le Cochon d’Inde est le représentant domestique du «Cavia aperea», un Rongeur du Brésil, amené en Europe peu de temps après la découverte de l’Amérique. Depuis son acclimatation chez nous, il a notablement varié et est aujourd’hui assez différent du type sauvage. Il n’existe, au surplus, en Europe, aucun représentant de sa famille.
Chacun connaît ce petit animal, généralement de couleur blanche, plus ou moins taché de noir, de gris, de fauve ou de jaune, très doux, très prolifique, qu’on nourrit de pain, de grains, d’herbes et de fruits.
Il fait souvent entendre un petit grognement, ce qui lui a fait donner dès le XVIe ou XVIIe siècle, alors que l’Amérique portait ordinairement le nom d’Indes occidentales, son nom de Cochon d’Inde.
Les Cobayes sauvages vivent dans les forêts de l’Amérique méridionale.
On le mange, bien que sa chair soit médiocre, mais c’est plutôt une bête d’agrément qu’un animal utile, quoiqu’il soit devenu précieux pour les expériences de laboratoire.
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TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS FRANÇAIS ET LATINS DES ESPÈCES FIGURÉES
Les noms latins sont imprimés en italique, ceux des familles en égyptienne. Les chiffres renvoient aux pages.
A, B, C, D, E, F, G, H, I, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V.
Agricola 109
Animaux domestiques 135
Ane domestique 136, 143
Antilopidés 45, 132, 134
Aranivore 98
Arctomys marmotta 12, 106
Arvicola agrestis 22, 111
— amphibius 21, 111
— arvalis 22, 111
— bicolor 110
— Gerbei 23
— glareolus 109
— Lebruni 110
— leucurus 110
— Nageri 110
— nivalis 110
— rubidus 109
— rufescens 109
— rutilus 109
— subterraneus 23, 112
Asinus tœniopus 143
Aurochs 140
Barbastelle commune 67
Bardeau 144
Belette 52
— commune 19, 31, 119
— hermine 32, 119
— putois 33, 113, 120
— vison 35, 120
Biche 42
Bièvre d’Europe 10
Blaireau 52, 55
— commun 37, 114, 120
Bœuf 136, 140
Bos frontosus 140
— indicus 140, 141
— longifrons 140
— primigenius 140
— taurus 140, 141
Bouquetin 46, 51
Bovidés 132
Brocards 44
Campagnol 52, 54
— agreste 22, 111
— des champs 22, 111
— des neiges 109, 110
— des Pyrénées 23
— destructeur 21
— incertain 23
— rat-d’eau 21, 111, 104
— roussâtre 109, 110
— souterrain 23, 112
— terrestre 21
Canidés 39, 40, 41, 116
Canis familiaris 144
— lupaster 145
— lupus 39, 121
— lycaon 39
— pallipes 145
— simensis 145
— vulpes 40, 121
Capella rupicapra 45, 134
Capra Falconieri 139
— ibex 45, 134, 140
— œgagrus 139
Capridés 46, 132, 134
Carnivores 49, 57, 112, 144
Castor 51, 52
Castor fiber 10, 106
Castor ordinaire 10, 102, 106
Castoridés 10, 103, 105
Cavia aperea 147
Cavicornidés 132, 134
Cavidés 105
Cerf 51, 52, 55
— chevreuil 44, 130, 134
— d’Europe 42, 128, 134
— daim 43, 129, 134
Cervidés 42, 43, 44, 131
Cervus capreolus 44, 134
— dama 43, 134
— elaphus 42, 134
Cétacés 49, 51, 58
Chamois ordinaire 45, 51, 134
Chat 136
— angora 146
— domestique 145
— lynx 116, 117
— pitois 33
— sauvage 27, 52, 113, 116
Chauve-souris 1, 2, 54, 55, 58
Cheiroptères 49, 56, 58, 60
Cheval domestique 136, 141
Chèvre 136, 139
— bouquetin 46, 131, 134
Chevreuil 44, 51, 55
Chien 136
— domestique 144
Cobaye Cochon d’Inde 136, 147
Cochon d’Inde 136, 147
Cricetus frumentarius 107
— vulgaris 107
Crocidura araneus 7, 97
— etrusca 98
Crocidura leucodon 97
Crocidure aranivore 7, 97
— étrusque 98
— leucode 97, 98
Crossope aquatique 9, 101
Crossopus fodiens 9, 101
Cystophora cristata 126
Cystophore 126
Daguet 42
Daim 43
Daine 43
Desman 52, 93, 94
— de Moscovie 6
— des Pyrénées 6, 96
Dix-cors 42
Droumiant 14
Duplicidentés 105
Dynops Cestonii 86
Dysopes Cestonii 86
Ecureuil 52, 104
— commun 11, 103, 106
Edentés 50, 51
Eléphant 51
Emballonuridés 60, 61, 85, 87
Equus asinus 143
— caballus 141
Erignathe 124
Erignathus barbatus 124
Erinacéidés 4, 94, 95
Erinaceus europaeus 4, 95
Etrusque 7
Faons 42
Félidés 27, 115
Felis bubastes 146
— caffra 146
— caligata 146
— catus 27, 116, 146
— chaus 146
— domestica 145
— lybica 146
— Lynx 116
— maniculata 146
— manul 146
Ficheux 33
Foin 29
Fouine 29, 52
Fouquet 11
Foyon 5
Furet 136
— commun 34
Genetta vulgaris 28, 119
Genette vulgaire 28, 119
Glay 14
Goux 14
Grisard 37
Hamster 52
— commun 107
Hase 24
Hemiotomys 109
Hère 42
Hérisson 52, 56, 93
— d’Europe 4, 95
Hypudœus 109
Insectivores 57, 49, 93
Isard 45
Lapin 52, 136
—sauvage 26
Lémuriens 51
Léporidés 24, 25, 26, 105, 112
Lepus cuniculus 26, 112
— timidus 24, 112
— variabilis 25, 112
Lérot 14, 52
Lettice 32
Leucode 7
Leucodon micrurus 97
Levrault 24
Lièvre 51, 56
— blanc 25
— changeant 25, 112
— commun 24, 105, 112
— lapin 26, 112
Liteau 39
Loir 52
— commun 13, 107
— Lérot 14, 107
— muscardin 15, 107
Loup 51, 52, 55
Loup commun 39, 121
Loutre 52, 55
— vulgaire 36, 120
Louvard 39
Louve 39
Louveteau 39
Lutra vulgaris 36, 120
Lynx 51, 52, 116
Madrai 29
Marcotte 31
Marmotte 52, 56
— vulgaire 12, 103, 104, 106
Marte des sapins 30, 119
Marte fouine 29, 113, 119
Martes abietum 30, 119
— foina 29, 119
Marsupiaux 50, 51
Meles taxus 37, 120
Microtus 109
Microtus Selys 23
Minck 35
Minioptère de Schreibers 84
Miniopterus Schreibersi 84
Molosse 85
— de Certoni 86
Monotrèmes 50
Mouflon 51
— de Corse 47, 131, 135
— domestique 136, 138
Mulet 144
Mulot 18, 19, 22, 56
Muridés 16 à 23, 104, 107
Mus Alexandrinus 17
— decumanus 16, 109
— minutus 20, 109
— musculus 18, 109
— rattus 17, 109
— sylvaticus 19, 109
Musaraigne 52, 54, 93
— Carrelet 8, 99
— d’eau 9
— de terre 7
— des Alpes 8, 100
Musaraigne pygmée 8, 99
Muscardin 15, 52
Musette 7, 98
Musignani 21
Musimon Musmon 47, 135
Mussoèle 31
Mustela furo 34
— herminea 32, 119
— lutreola 35, 120
— putorius 33, 120
— vulgaris 31, 119
Mustélidés 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 52, 115, 119
Myodes 109
Myogalea pyrenaica 6, 96
Myoxidés 13, 14, 15, 104, 106
Myoxus Avellanarius 15, 107
— glis 13
— nitela 14, 107
Noctule 69, 70
Norek 35
Nyctinomus Cestonii 86
Ongulés 49, 127
Oreillard 66
— commun 2
Ours 51, 52
— brun 38, 114, 121
Ovidés 47, 132, 135
Ovis aries 138
Pachydermes 49, 57, 127, 135, 137
Pachyura Selys 98
Paludicola 109
Pelage 125
Pelagius monachus 125
Phoca albiventer 125
— barbata 124
— bicolor 125
— foetida 41, 123
— Lepechini 124
— leporina 124
— mitrata 126
— vitulina 41, 123
Phoque 51, 52, 56
— à capuchon 126
— barbu 124
— marbré 41, 123
— moine 125
— veau-marin, 41, 123
Phyllorhinidés 60
Pinnipèdes 49, 57, 121
Pipistrelle 3, 72
Plaron 8
Platypsillus Castoris 10
Plecotus auritus 2, 66
Porc domestique 136, 137
Putias 33
Putois 33, 52
Quadrumanes 49
Rat 52, 53, 54
— d’eau 21
— d’égout 16
— des moissons 20, 53, 109
— houdot 14
— liron 14
— mulot 19, 109
— nain 20
— noir 17, 51, 56, 109
— souris 18, 109
— surmulot 16, 104, 109
Renard 52, 55
— charbonnier 40
— commun 40, 121
Renardeaux 40
Rhinolophe de Blasius 1, 64
— euryale 1, 63
— grand fer-à-cheval 1, 63
— petit fer-à-cheval 1, 65
Rhinolophidés 1, 60, 61, 87
Rhinolophus Blasii 64
— bihastatus 65
— clivosus 64
— euryale 63
— ferrum-equinum 1, 63
Rhinolophus hipposideros 64, 65
— unihastatus 63
Rongeurs 49, 56, 101, 147
Ruminants 49, 57, 127
Sanglier commun 48, 52, 55, 135
Savii Selys 23
Sciuridés 11, 12, 103, 106
Sciurus vulgaris 11, 106
Schizocarpus Mingaudi 10
Selysii Gerbe 23
Singes 51
Siréniens 49, 51
Solipèdes 49, 57, 127
Sorex alpinus 100
— coronatus 99
— pygmæus 99
— tetragonurus 99
— vulgaris 8, 99
Soricidés 7, 8, 9, 97
Souris 18, 52, 56
Spirou 11
Stemmatopus cristatus 126
Surmulot 16, 51, 56
Sus domesticus 137
— indica 137
— scrofa 48, 135
— vittatus 137
Synotus Barbastellus 67
Taisson 37
Talpa cæca 5, 96
— europaea 5, 96
Talpidés 5, 6, 94, 95
Taupe aveugle 5, 96
— commune 5, 52, 93, 94, 95, 96
Terricola 109
Ursidés 38, 115, 121
Ursus arctos 38, 121
Vespérien abrame 72
— alpestre 70
— boréal 75
— de Kuhl 71
— de Leisler 69
— de Savi 70
— discolore 74
— noctule 68
— pipistrelle 3, 71
— sérotine 73
Vespertilio Bechsteini 80
— Bonapartii 70
— brachyotus 71
— Capaccinii 77
— ciliatus 79
— dasycnemus 76
— Daubentonii 78
— emarginatus 79
— lanatus 78
— limnophilus 76
— Maurus 70
— Megapodius 77
— murinus 81
— myotis 81
— mystacinus 83
— Nattereri 79
— pellucens 77
— rufescens 79
Vespertilionidés 2, 3, 60, 61, 66
Vespertilion à grands pieds 77
— à moustaches 83
— de Bechstein 80
— de Daubenton 78
— de Natterer 79
— des marais 76
— échancré 79
— murin 81
Vesperugo abramus 72
— borealis 75
— discolor 74, 75
— Kuhlii 71
— Leisleri 69
— leucippe 76
— Nathusii 72
— Nilssonii 75
Vesperugo noctula 68
— pipistrellus 3, 71
— Savii 70
Vesperugo serotinus 73
Viverridés 28, 115, 119
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TABLE GÉNÉRALE
Paris.—Imp. J. Mersch, 4 bis, avenue de Châtillon.
Paris.—Chromotypographie Draeger.