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Dictionnaire érotique Latin-Français

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ANDROGYNUS, i, m. Androgyne. On appelle de ce nom l'être qui réunit les deux sexes. Deux androgynes parfaits équivaudraient à quatre personnes ordinaires; mais comme la Nature les crée presque tous imparfaits, douze androgynes ne valent ni un homme ni une femme.

ANDROPHYTIDES, is, omn. gen. Qui est propre à donner des habitants à sa patrie; qui a tous les talents nécessaires pour peupler le monde; à qui rien ne manque pour fournir des sujets à l'État; qui ne laissera pas périr la race des hommes par sa faute; qui est en état de travailler à la propagation du genre humain.

ANDROSATHUS, i, m. Que l'Amour a libéralement fourni; avantageusement pourvu des dons de l'Amour42; qui a de grandes parties pour Vénus; à qui l'Amour a fait présent d'un sceptre magnifique; qui est avantagé de la nature en faveur des dames; qui a un grand talent pour persuader en amour; un substitut du dieu des jardins; un second Zagachrist. V. MENTULATUS.

[42] Qui a de grands moyens de plaire au beau sexe.

ANHELO, as, are. Juv. Montrer toute sa vigueur et se mettre hors d'haleine; être sur le grabat pour avoir trop travaillé.

ANITERGIUM, ii, n. Mouchoir de commodité, torchecul43.

[43] Si ce mot n'est pas propre, au moins il est expressif.

ANO FASCINUM INSERERE. Petr. Introduire un suppositoire vivant.

ANTILLO, as, are. V. SCORTOR.

ANULARE, is, n. La bague que l'on court en amour; l'anneau que l'amour cherche à mettre à son doigt44.

[44] Et qui est propre à tous les hommes.

ANXITIA, ae, f. Fille de joie, garce45.

[45] Coquine.

APHRODISIA, orum, n. Plaut. Les plaisirs de Vénus, les jeux où Vénus engage les amants, les combats amoureux, les victoires amoureuses, les exercices d'amour.

APHRODISIAS, adis, f. Ile dans le golfe Persique, où Vénus était servie de la manière la plus tendre et la plus vigoureuse.

APHRODISIASMUS, i, m. Le service de Vénus; l'usage des contentements que Vénus peut procurer; le doux emploi auquel la mère d'Amour destine les amants; le devoir amoureux.

APHRODISIUM, ii, n. Les délices où Vénus invite; le plaisir sans lequel on ne verrait point d'amants; les douceurs qu'offre la mère d'Amour pour payer les maux que son fils fait souffrir.

APHRODISIUS, a, um. Qui est tout à Vénus; qui s'est voué tout entier à la mère d'Amour.

APHRODITARIUM, ii, n. Médicament propre au service de Vénus.

APOCOPUS, i, m. Eunuque; homme qui a souffert un retranchement considérable; personnage de mauvais augure pour les dames; inhabile ou impuissant; celui dont les forces ne lui permettent pas de servir sous les enseignes d'Amour; auquel il n'est pas permis de lever l'étendard amoureux; qui est dans l'impuissance de combattre amoureusement46.

[46] Dont le lit est un lit de repos.

APORAPHANIDOSIS, is, f. Peine des pauvres surpris en adultère à Athènes, auxquels on fourrait un navet dans le cul après leur en avoir arraché les poils; d'où est venu le proverbe: Drôle à la fesse tondue47.

[47] Le code criminel d'Athènes méritait aussi d'être réformé.

AQUACULO, as, are. Maquereller, faire le maquerellage. V. AGERE LENONEM.

AQUARIOLUS, i, m. Cic. AQUARIUS, ii, m. Juv. Maquereau, pourvoyeur d'amour48. Ou (Apul.): cocu volontaire, mari commode. Ou (Fest.): suppôt de bordel, souteneur, mangeur de blanc.

AQUATICULUS, i, m. Le bas du ventre; l'endroit où sont les parties destinées à la génération, qui, par l'abondance d'une chaleur humide qui y règne, se couvre de poils; le pénil; la motte49.

[49] L'aqueduc d'amour.

ARARE FUNDUM ALIENUM. Plaut. Cultiver le champ d'autrui; travailler à la tâche d'un autre; mettre en œuvre le fonds de son voisin; prendre soin des plaisirs de la femme de quelqu'un; se divertir aux dépens des maris.

ARCUM TENDERE. Apul. Se mettre en état de servir les belles; être en amour sous les armes; se tenir prêt pour le combat amoureux; se disposer à l'attaque amoureuse; diriger son intention au service des dames.

ARDERE FELICITER. Ovid. Être heureux en amour; avoir du bonheur dans ses amours; être vu de bon œil par les dames; être bien reçu des belles; être favorisé du beau sexe; ne point soupirer à crédit; ne s'enflammer jamais seul; ne point brûler d'une passion infructueuse; être homme à bonne fortune.

ARGA, ae, f. Le vase amoureux.

ARGENTARIAE ELECEBRAE. Fest. Filles de joie.

ARIETINO, as, are. Beliner.

ARMA VIRILIA. Les armes propres à la joute amoureuse.

[50] Bulgare.

[51] Hérétique en amour.

ARRIDET FORTUNAE HORA. Petr. Voici l'heure du berger; berger, ton heure sonne; le moment heureux est venu.

ARRIGERE AD VETULAS. Mart. Être fort galant près des vieilles; ne pas mépriser les vieilles amoureuses52.

[52] Heureux qui peut ainsi faire, car les jeunes doivent bien trouver leur compte avec un tel homme.

Le mot arrigere s'emploie presque toujours avec un autre mot qui détermine le genre d'action qu'il exprime. En langage lubrique, cela veut dire: avoir la lance en arrêt pour attaquer les jeunes filles et les jolies femmes. Arrigere in aliquam: avoir une intention, des désirs de préférence pour une dame. Arrigis? en propera, dit Pétrone à une jeune fille qui n'osait pas profiter d'une bonne occasion.

ARSENOCOETA, ae, m. V. ARRHENOCOETES.

ARSENOTHETA, ae, m. Corrupteur de jeunes garçons53.

[53] Homme dangereux, qui ne fait rien qu'à rebours du bon sens.

ARTICULOS OMNES COMMODITATIS & SCIRE. Plaut. Connaître l'heure du berger54.

[54] Deviner le moment de la faiblesse des dames.

ARVA CONSERERE MULIEBRIA. Ensemencer les champs d'amour; rendre une femme fertile.

ASINIS (AB) AD BOVES TRANSIRE. Plaut. Quitter la mandille pour devenir fermier général; passer du régiment de l'arc-en-ciel dans la brigade de la fortune; parvenir d'une condition médiocre à une fortune considérable.

ASOTIUM, ii, n. Endroit où l'on se divertit; lieu de plaisir; maison de divertissement; maison libre; maison de liberté; maison où l'on se réjouit.

[55] Cela se dit plutôt des animaux que des hommes.

ASTYANASSA, ae, f. La suivante d'Hélène, qui composa un livre des différentes manières d'androgyniser: ce que Philénis et Éléphantine imitèrent depuis; et, de nos jours, Louise Sigée de Tolède, dame Espagnole, et le magnifique Molza, Florentin.

ATAURUS, a, um. Qui n'a point encore fait l'exercice de Vénus56.

[56] Novice qui ne connaît rien aux plaisirs de l'amour.

ATHYR, ATHYRI, ind. L'antre des Nymphes; la fontaine où l'on porte l'eau; la boutique où l'Amour fait travailler en peau.

ATTENUATUS AMORE. Ovid. Atténué par les fatigues de l'exercice amoureux.

ATTRECTARE UXOREM ALICUJUS. Cic. Manier, patiner, tâtonner la femme de quelqu'un57.

[57] La caresser.

AVERSA VENUS. Jul. Cap. Amour désordonné, dérèglement en amour; injure faite à Vénus et aux belles; la Vénus antistrophe; l'art subtil.

B

BABALUM, i, n. La pique du dieu gardien des jardins; le sceptre de Cupidon.

BACCHANALIA. Bacchanales, ou les fêtes en l'honneur de Bacchus, dieu de la vendange. D'abord elles furent décentes, mais elles offrirent ensuite tous les désordres de la débauche la plus crapuleuse. On portait en procession des membres virils couronnés par des matrones respectables. Les Bacchantes couraient les rues toutes nues. Aujourd'hui il n'y a de Bacchanales que dans de petits appartements consacrés à cela, et ces fêtes se nomment, comme autrefois, orgies.

BADAS, ae, m. Qui se laisse métamorphoser en fille; qu'on emploie pour fille58.

[58] Par une erreur bien volontaire.

BALANUS, i, m. Le gland qu'on offre à Vénus; la tête du dieu Priape.

[59] Négociant en jeunes filles.

BALNEA, eorum. Bains publics, endroits de rendez-vous et préparatoires à la prostitution. Les Romains y allaient pour examiner les hommes nus, et choisir en quelque sorte les jeunes gens les plus propres à contenter leur goût singulier pour le péché contre nature. On dit que, dans plusieurs de ces endroits, les hommes et les femmes se baignaient pêle-mêle. Véritablement, les Romains ont poussé très loin ce genre de mollesse, qui se retrouve en Asie.

BAPTAE, arum, m. Prêtres de Cotytto, dont il sera parlé plus bas. C'étaient de francs vauriens et les plus débauchés des hommes. De tous temps les prêtres ont été libertins plus ou moins ouvertement.

BASIATIO, onis, f. Baiser, l'action d'embrasser. Voy. OSCULUM.

BASIO, as, are. Baiser, donner des baisers, embrasser.

BASSARA, ae, f. Fille de joie, courtisane.

BATALUM, i, n. BATALUS, i, m. Le batail, ou le battant de la cloche amoureuse.

BATALUS, i, m. Qui souffre qu'on le fasse servir de femme; qui laisse exiger de lui le plaisir que les femmes seules devraient donner. Ou: Voy. PODEX.

BETA, ae, f. Voy. BAETA.

BILBIL, ind. BILBIS, idis, f. Fest. BILLIS, is, f. Le lait d'amour répandu à terre60.

[60] Esprit-de-vin évaporé contre l'intention de la Nature.

BONA DEA. Cérès, ou la Bonne Déesse. Ses mystères, inconnus aux historiens et aux mythologistes, ne l'étaient pas à Juvénal. Si on l'en croit, il s'y passait de son temps des choses qui offensent rudement la pudeur. Cérès était la déesse de la terre et de la fécondité; une de ses fêtes avait lieu au mois de Mai, si célèbre par la révolution qui se fait dans la nature, qu'une chaleur nouvelle semble vivifier alors et rappeler aux actes d'une régénération entière. Ce que dit Juvénal de la licence de ces fêtes fait croire que, quoique dans les premiers temps de leur institution à Rome elles eussent été chastes, néanmoins, par analogie avec les propriétés du mois de Mai, il s'y serait introduit des mystères très opposés à leur première institution. Les prêtres de tous les pays ont le talent de régénérer, par des institutions commodes, la religion lorsqu'elle se perd. Les mystères d'Isis, de Vénus, de Bacchus, de Priape, n'étaient guère plus chastes. Clodius, à Rome, tenta le premier de violer les mystères de la Bonne Déesse, qui se célébraient à huis clos entre femmes, et, sous un déguisement féminin, s'introduisit dans la maison de César pour mieux jouir de Pompeia, qu'il aimait. Pompeia était la femme de César: elle ne pouvait mieux se venger de ses infidélités qu'avec ce Clodius, l'un des plus beaux chevaliers de son temps.

Voy. Juvénal, sat. 6e, vers 313 et suiv.; Apulée, au liv. 8e de ses Transformations.

BIPENNA, ae, f. L'instrument avec lequel l'Amour taille sa besogne.

BUBALIUM, ii, n. La bague qu'on court dans l'académie amoureuse.

BUCHEIS, idis, f. Palma Christi, plante merveilleuse pour les exercices d'amour. Elle croît en Syrie61.

[61] Rien n'est plus dangereux que ces remèdes aphrodisiaques. Ils conduisent à l'impuissance par le plus court chemin.

C

CADERE CREBRO. Plaut. Tomber souvent sur les bras d'une aimable ennemie62.

[62] C'est un plaisir qu'on n'a pas toujours le pouvoir de se procurer et qui n'en est que plus piquant lorsqu'on l'éprouve.

CADURCA, orum, n. Les bords de la fontaine d'amour; les lèvres de la bouche amoureuse; ce qu'on appelle, aux vieilles, les babines.

CADURCUM, i, n. Le cabinet de Vénus, la loge amoureuse63.

[63] La chambrette des délices.

CAPULUS, i, m. Priap. Le manche amoureux; la poignée d'amour.

CARUNCULA, ae, f. Carnosité; excroissance de chair; chair glanduleuse et spongieuse; caroncule, dont quatre forment une barricade au devant du chemin couvert de la forteresse d'amour. Palissade sur laquelle niche quelquefois cet oiseau rare qu'on appelle aux Indes oiseau de Paradis, et en France pucelage.

CASALBADIUM, ii, n. Petr. Fille de commodité, fille de joie.

CASALVIUM, ii, n. Lieu, à Athènes, où l'on pouvait se fournir de filles commodes.

CASAURA, ae, f. Fille commode.

CASAURIUM, ii, n. Bordel, lieu de plaisir.

CASTRA CUPIDINIS. Ovid. Le camp de l'amour; le poste amoureux.

CASTRO, as, are. Ôter le sexe à un homme; le rendre neutre, inhabile à la génération; le priver de ce qui attire les dames, de ce lien qui joint un sexe à l'autre et des deux n'en fait qu'un. Eunucho committere juvenem exprime la même chose que castrare.

CATADACTYLIUM, ii, n. La bague puérile, que courent certaines gens d'un goût extraordinaire.

CATAPYGOS, i, m. Qui recherche la Vénus antistrophe. Ou: le doigt du milieu auquel on met quelquefois une bague, mais qui n'en porte jamais64.

[64] Des religieux Asiatiques, par esprit de pénitence, se mettent au gland un anneau assez lourd pour empêcher l'effet des désirs charnels.

CATAPYGOSINE, es, f. L'amour de Vénus antistrophe, l'exercice de l'art subtil; la passion à laquelle les auteurs orientaux disent que la femme de Loth s'était soumise.

CATIA MATRONA. Femme qui s'habille à la manière des courtisanes, qui savent faire valoir tous leurs avantages corporels; femme leste, élégante.

CAUDA, ae, f. Hor. Ce qu'on appelle la queue dans les animaux qui n'en ont point.

CAULIS, is, m. CAULOS, i, m. La tige du genre animal.

CELLA, ae, f. La cellule des prêtresses de Vénus; la petite alcôve où elles se retirent pour sacrifier à l'amour dans un lieu de prostitution.

CERCOLIPA, ae, m. Catull. Voy. PENIS.

CEVEO, es, cevi, cevere. Juv. Il a la même acception que le mot crissare, crisso, cité plus bas. Cependant le verbe cevere désigne plus spécialement le mouvement des hommes pendant le plaisir à la Grecque: Ego te ceventem, Sexte, verebor. Juvenalis.

CHALAMYDES, dum, f. Celles qui, par humilité, veulent bien prendre sur elles le fardeau du genre humain.

CHALCIDISSO, as, are. Mot tiré du Grec, qui exprime un genre de fantaisie érotique qui consiste à se faire lécher ou sucer les parties naturelles par des enfants. Les anciens habitants de la Chalcide chérissaient cette singulière volupté.

CHELIDON, onis, f. La caverne de Vénus; le gouffre où se précipitent la plupart des hommes.

CHOEROS, i, m. La bauge où se vautrent les hommes les plus propres; le bourbier où presque tous les hommes se plongent.

CHRYSION, ii, n. Le Priape enfantin, une courte, une guigi, une margot.

CICINNIA, ae, f. La patronne des mignons ou Ganymèdes.

CIDARIUS, ii, m. Pédéraste; qui aime les jeunes garçons.

[65] Et mérite par conséquent leur juste indignation.

CINAEDIA, ae, f. CINAEDIUM, ii, n. La patience à se laisser métamorphoser en femme.

CINAEDOLOGUS, i, m. Qui s'entretient de ce que les Italiens appellent l'art subtil; qui parle de l'amour déréglé pour les jeunes garçons.

CINAEDOLOGI, orum, m. Vers qui traitent de l'art subtil des Italiens.

[66] Octave, qui depuis fut appelé Auguste, passe pour avoir joué ce rôle auprès de César, qui, par reconnaissance, l'adopta. Les Romains, avant que d'être abrutis par l'esclavage, lui firent un jour sentir qu'ils savaient bien qu'il devait le trône à cette complaisance, et applaudirent devant lui à ce vers d'une comédie que l'on jouait:

Videsne ut cinaedus orbem digito temperet?

Ce goût paraît être celui des grands rois, et c'est peut-être pour cela que le grand Frédéric en était entiché de nos jours.

CIPUS, i, m. Le terrain où se plante le piquet amoureux.

CISTUS, i, m. Plin. La corbeille féminine; le panier où l'Amour met ses œufs67.

[67] Heureux qui les casse!

CLAVUS CUPIDINIS. Plaut. Le clou de Cupidon, qui entre par la tête68.

[68] Le passe-partout du jardin de Cypris.

CLAZOMENAE, arum, f. Les fesses: la partie chérie des hérétiques en amour. Comme les habitants de la ville Grecque nommée Clazomène étaient fort amateurs en ce genre, le nom de la ville est resté à l'objet de leur amour. C'est comme nous appliquons le nom de Normand à quelqu'un que nous jugeons fin et cauteleux.

CLINOPALE, es. Suet. L'exercice de la couchette; les tours de lit; la lutte amoureuse sur un lit, de peur de se blesser en tombant69.

[69] Les gens à tempérament regardent cet exercice comme aussi nécessaire que celui de boire et de manger; et souvent ils ne considèrent les femmes que comme un meuble de ménage. Cette idée n'est point galante: en conséquence, il faut que les femmes fassent payer à ces gens-là leur utilité.

CLITORIAZO, is, ire. Clitoriser, se chatouiller le clitoris avec le bout du doigt pour se faire rire; ou faire cette action sur une personne dans la même intention. Badiner à l'endroit sensible; se jouer à la partie chatouilleuse; folâtrer du bout du doigt avec le loquet du cabinet d'amour70.

[70] Gratter à la porte du palais d'amour.

CLITORIS, is, f. CLITORIUM, ii, n. Le clitoris, petit corps très sensible au haut de la partie naturelle de la femme; il a la figure du membre de l'homme. Le loquet du cabinet d'amour; le Priape féminin.

CLIVUS, i, m. La double colline qui se trouve au bas du dos. Voy. CLUNES.

[71] Venus Coa: femme débauchée, libertine à table. In triclinio Coa, in cubiculo Nola.

COETUS, us, m. L'union charnelle des corps, légitime lorsque des contrats l'ont sanctionnée; illégitime quand elle tient à la convention du moment ou à la volonté passagère de deux individus. Coitus et concubitus lui sont synonymes.

[72] Si toutefois on dérobe un plaisir consenti par les deux personnes intéressées à ce plaisir.

COGNOSCO, is, ovi, itum, ere. Ovid. Connaître de la manière la plus intime et la plus sensible, et par celui de tous les sens qui fait le plus de plaisir73.

[73] Connaître est alors synonyme avec posséder et jouir.

COGNOSCERE AMORES SUOS. Ovid. Jouir de ses amours; connaître actuellement quel est le plaisir qu'on peut tirer de ce qu'on aime.

COLEATUS, a, um. Pomp. Ict. Qui a des témoins pour prouver son droit en amour.

COLEATA CUSPIS. Pomp. Ict. L'aiguille de l'horloge d'amour et ses contrepoids; le dard, ou la flèche de Cupidon garnie de ses pennes.

COLEPHIUM, ii, n. Pain qui avait la figure de ce que, par excellence, l'on appelle le membre74.

[74] Coliphia: c'était le pain dont se nourrissaient les athlètes. On croit qu'il était de même sorte que la béquille du Père Barnaba, et qu'on y glissait de la racine de satyrion pour augmenter les forces dans la lutte amoureuse.

COLES, is, m. Cels. La pique du dieu qui gardait les jardins; le dard de Cupidon, la flèche de l'Amour75.

[75] La clef de toutes les serrures féminines.

[76] Ou, par périphrase, humida dare oscula pugnantibus linguis. Tibull. S'embrasser de tout cœur.

COLUMNA, ae, f. La colonne de l'architecture humaine.

COMMITTERE OSCULA LINGUAE. Ovid. Commettre à la langue le soin de l'assaisonnement des baisers; faire servir la langue à rendre les baisers plus délicieux.

COMPRESSA VIRGO. Ter. Fille qui a été vivement embrassée; fille qui a souffert les plus tendres et les plus sensibles embrassements77.

[77] Comprimere patronam, mettre une femme en presse.

COMPRESSUS, us. Ter. L'accolade de Cupidon; une embrassade tendre, vive et très sensible; le plus vif de tous les embrassements78.

[78] L'étreinte la plus douce, le moment où deux corps ne font qu'un.

EX COMPRESSU EJUS GRAVIDA FACTA EST. Ter. Cette fille est grosse de son fait; il a engrossé cette fille.

CONCHA, ae, f. Plaut. La coquille de Vénus.

CONCILIATRIX, icis, f. Cic. Conciliatrice; celle qui s'insinue dans les bonnes grâces, qui gagne les cœurs, ou pour soi-même, ou pour d'autres.

CONCILIATRIX ANCILLA. Plaut. Une suivante qui ménage les intrigues de sa maîtresse; une fille qui entre dans le commerce amoureux de sa dame; une confidente des galanteries de sa maîtresse; l'intendante des plaisirs de sa dame79.

[79] Duègne qui trahit son maître pour contenter sa maîtresse, et vice versa.

CONCILIUM GENITALE. Lucr. Conseil où l'on agite si l'on mettra un homme au monde; assemblée où l'on traite plaisamment de la génération de l'homme; accord mutuel de la nature; correspondance des natures.

CONCIPERE EX ALIQUO. Cic. Concevoir du fait de quelqu'un; être grosse des œuvres d'une personne; s'être imprimé fortement les plus vives et les plus sensibles expressions d'amour de quelqu'un.

CONCUBINA, ae, f. Cic. Concubine; maîtresse; femme d'un homme qui n'est pas marié; celle à qui un homme ne s'est pas engagé pour toujours80.

[80] Synonymes: concuba, concubia, succuba, pellex.

CONCUBINATUS, us. Plaut. Concubinage; habitude de plaisir amoureux avec une personne81.

[81] Qui n'est point sa femme par contrat notarié.

[82] Ganymède. Voy. CATAMITUS, PULLUS.

CONCUBITOR, oris, m. Qui couche avec un autre de quelque sexe que ce soit, ou par compagnie, ou dans la vue du plaisir.

[83] Concubitus quaerere: désirer, rechercher le plaisir amoureux.

CONCUBITUM PETERE, PATI. Ovid. Rechercher, souffrir les caresses du lit.

CONCUBO, as, are, CONCUMBO, is, ubui, ubitum, umbere. Coucher avec quelqu'un, homme ou femme: ce mot n'est obscène qu'autant que, de l'action très innocente de coucher deux, il résulte un plaisir qui n'est pas innocent.

CONFICERE VIRGINEM. Ter. Abattre la fermeté d'une fille; avoir les gants d'une belle; humilier une pucelle84.

[84] Forcer la garde du palais d'Amour.

CONFUTUO, is, ere. Catull. Faire de compagnie ce qu'on appelle f...... Ou: pondre au même nid qu'un autre85.

[85] Posséder à deux les faveurs d'une belle.

CONGENUO, as, are. Varr. Serrer les genoux pour être plus ferme en lice.

CONGRESSUS, us, m. Combat de deux personnes sur un lit ou sur un canapé. Congressio exprime la même chose.

CONISALUS, i, m. Les armes de Priape.

CONJUGIUM, ii, n. Virg. L'action du mariage, le devoir conjugal.

CONJUGIO ALTERIUS POTIRI. Virg. Faire un cocu; jouir de la femme d'un autre; planter des cornes à quelqu'un.

CONNATATIO, onis, f. V. CONNATIO.

CONNATILIS, m. f. le, n. is, g. Qui travaille au même atelier amoureux; qui entre de part dans une intrigue amoureuse; qui nage en amour dans la même eau; qui fait société avec un autre pour un commerce d'amour; qui vogue en amour sur la même mer.

CONNATO, as, are. Plaut. Partager un cœur avec un autre; être rival heureux d'un amant bien traité; cultiver amoureusement avec quelqu'un le même champ; travailler au même atelier d'amour, n'être pas seul qui ait part aux faveurs d'une belle; goûter les douceurs d'amour au même endroit qu'un autre; aimer sans jalousie en même lieu; être en société d'amour avec quelqu'un; avoir un compagnon de jouissance.

CONQUINIO, is, ire, CONQUINISCO, is, ere. Plaut. Offrir le présent de Ganymède. Ou: baisser la tête et plier le corps, pour donner belle à l'enfilade.

CONSTUPRO, as, are. Violer, faire violence à la pudeur; vouloir donner par force du plaisir à des femmes qui n'en veulent pas avoir.

[86] Être bien d'accord ensemble.

CONSUESCERE CUM MULIERE. Cic. Être en intrigue avec une belle; avoir commerce ou des liaisons secrètes avec une personne; avoir une habitude; avoir une inclination; avoir une maîtresse; faire galanterie avec une belle.

CONSUETIO, onis, f. Plaut. Commerce amoureux, galanterie; habitude galante; intrigue; liaison d'amour.

CONTUBERNIUM, ii, n. Cohabitation qui dégénère quelquefois en colibertinage, et tellement que ce mot, dans Suétone, veut dire concubitus. Vesticontubernium exprime la même chose.

CONTUS PEDALIS vel SESQUIPEDALIS. La perche d'amour. Ce mot est bien expliqué à l'article MENTULA.

CONVENIO, is, ire. Plin. S'accorder dans le point qui fait la liaison la plus étroite des deux sexes; ne faire qu'un tout amoureux de deux moitiés séparées; en venir aux prises sous les étendards de l'Amour; livrer le combat amoureux; s'assembler amoureusement.

COPA, ae, f. Virg. Fille de plaisir; fille de joie; fille de commodité; courtisane; fille commode.

COPULO, as, are. Se joindre deux à deux, corps à corps: s'unir étroitement; jouir amoureusement.

COROLLARIUM PUERILE. Apul. La bague que courent certains amoureux dévoyés du chemin naturel; le soleil rouge-brun de Vénus antistrophe.

CORONA, ae, f. La tête du dieu Priape.

COTYTTIA, orum, n. Les mystères de la déesse Cotytto, ou de l'impudicité. Cette déesse n'était ci-devant qu'une danseuse, dont l'extrême lubricité mérita des autels; ses prêtres s'appelaient Baptae; ils dansaient en contrefaisant les femmes, et probablement prenaient leur place quand ils trouvaient des amateurs. Eupolis fit une comédie intitulée Baptae: Alcibiade, le Socratique Alcibiade, s'y trouvant désigné, tua tout bonnement l'auteur pour l'empêcher de critiquer les mœurs de ses contemporains.

COXA, ae, f. La cuisse touche de bien près au temple de Vénus, et celui-ci est souvent désigné chez les poètes par tout ce qui l'avoisine. Laufella tollit pendentis praemia coxae (Juven.): cela veut dire qu'elle se présente de si bonne grâce au combat amoureux, qu'elle remporte la victoire.

CRISSANS, tis, omn. gen. Juven. Qui remue les fesses; qui joue du croupion; qui tortille les fesses; qui remue le cul fort dru.

CRISSATURA, ae, f. Lucret. Remuement de fesses: jeu du croupion; mouvement de cul fort prompt; tortillement de fesses fort dru.

CRISSO, as, are. Remuer les fesses; faire des mouvements de fesses fort drus; jouer du croupion; tortiller le cul légèrement; faire des tortillements de cul fort prompts. Ce verbe est particulier aux femmes et à ceux qui en font l'office87.

[87] On croit qu'il se prend plus particulièrement pour la posture qu'adopte la femme quand elle se met sur l'homme pour ne pas avoir le dessous; alors elle s'agite beaucoup mieux, et cela donne l'explication du lumbi fluctuantes de la 18e Priapée.

CROCOTULA, ae, f. Movere lumbos in crocotula. Habit léger pour les femmes, et couleur de safran, peut-être par allusion à quelques usages dans les orgies des Anciens autrement appelées fêtes nocturnes, mystères, etc. Habits de combat qui ne mettent que peu d'obstacles à la jouissance. Si l'on veut avoir des détails sur les habillements des femmes voluptueuses de l'Antiquité, il faut consulter l'Errotika Biblion, p. 94.

CRYPTA, ae, f. La grotte de Vénus.

CTIR, ind. La fontaine des amoureux et le gazon qui l'environne88.

[88] La carte des pays bas.

CUCURBITA, ae, f. Plaut. Femme galante89.

[89] Qui se livre aisément.

CUCURBITARIUS, ii, m. Qui met en œuvre la femme d'autrui, principalement celle de son seigneur de fief, ou de son maître, ou quelqu'une de leurs parentes.

CUCURBITATIO, onis, f. La liberté qu'on prend de semer dans le jardin secret d'autrui, etc.

CUCURBITO, as, are. Planter dans le jardin de plaisir d'autrui, et particulièrement de son seigneur de fief, ou de son maître; ou mettre en œuvre quelqu'une de leurs parentes.

CULICES PATI. Se laisser Ganymédiser.

CULUS, i, m. Visage à deux parties, autrement dit postérieur; objet du culte des hérétiques en amour. Culus tritus, autel trop fréquenté, où les sacrifices sont banaux. Synonymes: pars postica, clunes.

CUNNAGIUM, ii, n. Le droit du seigneur en amour; droit de coucher, la première nuit des noces, avec les femmes de ses vassaux, possédé autrefois par les comtes chanoines de Lyon90.

[90] Tout cela est aboli, en France, avec les droits de fiefs.

CUNNATUS, a, um. Qui est pourvu de la partie qui fait presque tout le mérite des femmes.

CUNNILINGUS, a, um. Priap.91. Qui lèche le plat dans lequel on sert le mets amoureux; lèche-c.., épithète des petits chiens des dames, qui, par là, deviennent souvent enragés92.

[91] Lingua maritus (Martial.)

[92] Il y a des hommes qui leur envient ce nom. On dit que les chiens deviennent enragés à force de s'occuper de cet ouvrage: mais il faut l'être pour les imiter.

CUNNOSUS, a, um. Qui loge au large les pèlerins d'amour93.

[93] Anneau trop grand pour le doigt.

CUNNULUS, i, m. Ce qui ne se trouve que chez les petites filles, un conin, un conichon.

CUNNUS, i, m.94 Hor. Le conduit de l'urine féminine; le vase amoureux; le chemin couvert de l'amour; la coquille de Vénus; le pays natal du genre humain; le but où visent les amants; l'endroit, chez les femmes, qu'on dit, mais qu'on n'imprime pas; l'autel où l'on sacrifie à l'Amour; le temple de Vénus; l'objet des peines et des plaisirs des amants; le bel endroit; le carquois de Cupidon; la boutique où l'Amour fait travailler en peau; le colombier de Vénus; le point d'honneur des dames95; le centre des délices amoureuses; le champ de bataille d'amour; le manège des coursiers de Cupidon; la nasse où se prennent les anguilles amoureuses; la salle d'armes du dieu d'amour; la fontaine où l'on porte l'eau; le réservoir de propagation; le four qui fait lever la pâte; la cuve de la brasserie humaine; le marais d'amour où l'on enfonce jusqu'au ventre; le trébuchet amoureux; le nid de l'oiseau d'amour; le nord de l'aiguille amoureuse; le calendrier naturel; le puits d'amour; la grotte de Vénus; l'embrasure des canons de Cupidon; le mortier amoureux; le terroir où l'on plante l'herbe sensitive; le champ qu'on aime à défricher; le terrier du lapin de Vénus; l'hôtellerie des pèlerins amoureux; l'objet de la galanterie; le creux où l'on moule les hommes; le cadran qui a souvent besoin d'aiguille; la manufacture de Cupidon; le tronc où chacun s'empresse de mettre la pièce; le trône du dieu des appas; le tribunal d'amour; le clocher où Vénus fait carillonner; le fourreau propre à toutes lames; le chemin qui conduit au plaisir; le receveur des droits de la mère d'Amour; le lieu de la folâtrerie; le bureau de la confrérie de Vénus; le bassin où l'on met les offrandes amoureuses; le peloton où Vénus fiche ses épingles; le fourneau où l'on fixe le mercure d'amour; le camp où l'Amour fait planter le piquet; le plus fort des objets de la tentation; le manichordion de Vénus; le creuset où l'on met les hommes en fonte; le palais de la galanterie; la galère qu'une seule rame met en mouvement; la prairie des amours; le cabinet de Vénus; le jardin de plaisir; la lice des coursiers d'Amour; le magasin des plaisirs amoureux; la niche du dieu Priape; la foulerie d'Amour; l'abreuvoir des coursiers de Cupidon; le tire-moelle amoureux96.

[94] EPIGRAMMA JOANNIS SECUNDI

Dicite, grammatici, cur mascula nomina cunnus.
Et cur foemineum mentula nomen habet?
Sic ego, sic aliquis senior de gente verenda
Rettulit, attollens longa supercilia:
Mentula foeminei gerit usque negotia sexus,
Inde genus merito vindicat illa sibi;
Indefessus agit res qui, sine fine, virorum,
Mascula non temere nomina cunnus habet.

[95] Ce que les dames appellent «leur honneur», le «cœur» du chevalier de Boufflers.

[96] La partie qui distingue spécialement le sexe féminin. Nulle femme sans c.., nul homme sans v... Synonymes Latins de ce bijou: vagina, fossa inguinis, sulcus, arvum muliebre, genitale, hortus Cupidinis, pudendum muliebre, puta, selinon, prodigiosa Venus, meatum Veneris, feminal, virginal, radius Veneris, scrobs virginalis, barathrum foemineum, lanuvium, xanion, ulcus, rima, caverna, custon.

Infelix, cui torpet hebes locus ille!...
(Ovid.)

CURRUCA, ae, m. Celui que nous appelons improprement cocu, à qui sa femme donne un substitut97.

[97] Qui n'est pas seul possesseur de son bien.

CYANISSANS, tis, omn. gen. Qui a envie de travailler naturellement; qui veut mettre en pratique le symbole de la fève qui a encore sa peau (c'est la fève de marais, symbole qui a fait dire à Pythagore: Abstine a fabis, abstenez-vous des fèves)98.

[98] Axiome rejeté par les femmes, même les plus philosophes.

CYBELE, es. f. Cybèle, la mère des Dieux, la Bonne Déesse. Ses mystères se célébraient dans le plus grand secret, mais il paraît que la chasteté et la tempérance n'y présidèrent pas toujours, quoique les femmes eussent été dans l'origine les seules initiées. P. Clodius fut le premier qui entreprit de les violer en s'introduisant, sous l'habit d'une danseuse, dans l'appartement de Pompeia, épouse de Jules César. La chronique dit qu'il voulait abuser de cette femme. Les prêtres de cette déesse se nommaient Galli, et avaient été privés de cette partie qui nous rend hommes. Dans les temps de corruption, des hommes faisant fonctions de femmes imitèrent entre eux ces mystères et, comme on peut le croire, y introduisirent ce que la lubricité humaine a de plus dégoûtant.

CYDON, onis, m. Pédéraste, Gomorrhiste.

CYLLO, onis, m. Cic. Qui a été amplement pourvu par l'Amour en faveur des dames; personnage bien envitaillé.

CYNAEDUS. Voy. CINAEDUS.

CYSONIPTES, ae, m. Baigneur qui a soin de tenir propre tout ce qui est plus particulièrement dédié à l'amour.

CYSTHOS, i, m. V. CYSOS. Ou: les fesses. Ou: le trou du cul.

D

DECURRERE SPATIUM AMORIS. Faire la course au jardin d'amour; courir la bague; jouir amoureusement.

DEGLUTIO, is, ire. Prendre à la bouche la flûte de Cupidon; la recevoir, la presser avec les lèvres:

Deglutit, fellat, molitur per utramque cavernam.
(Auson.)

DEJICERE CAPUT. Baisser la tête en courbant les reins pour offrir mieux la bague; présenter le cul en haut99.

[99] Voyez la différence entre dejicere caput et demittere caput, au mot DEMITTERE.

DELPHYS, yos, f. La coquille du limaçon d'amour. Ou: la matrice.

DELTA, ind. Le triangle de la géométrie d'amour; l'entrée du jardin de Vénus; l'ouverture de l'antre des Nymphes.

DEPRENSUS, DEPRENSA. Pris sur le fait: Nihil est audacius, illis deprensis (adde mulieribus.) Juven.

Quantum deprensi damna pudoris ement.
(Auson.)

DEPSO, is, psui, psitum, ere. Cic. Pétrir le levain amoureux; battre le beurre d'amour.

DESTUPRATRIX, icis, f. Mart. Une tribade.

DIFFUTUTUS, a, um. Épuisé par trop de jouissance. Voy. EXFUTUTUS. Virgo diffututa, fille commode, qui se laisse caresser par tout le monde.

DIGITUS IMPUDICUS, INFAMIS. C'est le substitut d'un très joli instrument dont les dames aiment à jouer. Les Anciens paraissent avoir employé ce doigt à plusieurs usages: tantôt à procurer du plaisir aux femmes, tantôt à montrer aux hommes le désir d'une jouissance contre nature.

DINDYMUS, i, m. Le trou de la verge de l'homme.

DIOBOLARES, ium, f. Courtisanes pour le bas peuple; raccrocheuses; salopes à deux sols; paillasses de corps-de-garde.

DISSAVIOR vel DISSUAVIOR, aris, ari. Embrasser avec ardeur, avec vivacité.

DIVIDERE CUM ALIQUA. Petr. Partager avec une belle les plaisirs de l'amour; diviser le terrain amoureux.

DIVISOR, oris, m. Cic. Corrupteur de jeunes garçons.

DIVOLTRES, ium, f. Garces à canailles; donneuses de bonsoir101.

[101] Coureuses de nuit; chauves-souris.

[102] Dare. Ce verbe se prête à beaucoup d'obscénités; c'est un de ces mots commodes dans les langues, que l'on prend en bonne ou mauvaise part selon l'intention louable ou maligne de l'écrivain. Donner, prêter, accorder, consentir, voilà ses acceptions dans le langage amoureux.

DARE OPERAM LIBERIS. Cic. S'étudier à faire des enfants; s'appliquer à se faire des successeurs; s'employer à perpétuer sa race; travailler à sa postérité.

DORILLUS, i, m. Le jardin de Nature; le champ de Vénus; le clapier d'amour.

DRAUCUS, i, m. Mart. Pédéraste.

DRILOPOTA, ae, m. Celui qui boit dans un vase qui représente le laboureur de la Nature103.

[103] Vitreo bibit ille Priapo (Juven.).

DUCO, is, xi, ctum, cere. Plaut. Trouver une femme, ou un mari, dans sa main104.

[104] Faire jouer le prépuce sur le gland.

DUCTO, as, are. Ter. Conduire au plaisir.

DUCTARE AMICAM. Plaut. Conduire du bout du doigt sa maîtresse au plaisir.

E

EMASCULATOR, oris, m. Apul. Pédéraste. Ou: qui effémine, qui rend efféminé105.

[105] Bourreau des facultés viriles; destructeur d'hommes.

EFFEMINO, vel EFFOEMINO, as, are. Être sans force et sans courage. Ce verbe a des rapports, au figuré, avec ementulare. Effeminatus culus. Priap. Bijou Grec sans ressort, ou dont le ressort est usé par le service.

ELECEBRAE, arum, f. Courtisanes, filles de joie.

EMASCULATUS, a, um. Bardache, Ganymède, catamite. Ou: châtré; ou: rendu efféminé.

EMASCULO, as, are. Apul. Châtrer. Ou: efféminer, rendre efféminé. Ou: métamorphoser un mâle en femelle; se servir d'un mâle aux usages féminins.

EMBOLUM, i, n. Ce qui est cause que l'écusson des filles est fait en losange; le losange de la géométrie d'amour; l'entrée du palais de Vénus.

[106] Retrancher la partie spécifique du sexe masculin.

ENTESYPATHIA, ae, f. Ce qui se passe dans celui qui se laisse Ganymédiser; ce que souffre un successeur de Ganymède.

EPISIUM, ii, n. Ce qu'on recherche dans le sexe féminin, quoiqu'on lui donne le nom de partie honteuse.

[107] Et dont toutes les femmes font usage dans le déduit.

EREBINTHINUS, a, um. Qui concerne le bélier d'amour.

EREBINTHUS, i, m. Bélier de Cupidon; la machine avec laquelle l'Amour force les remparts amoureux.

EROMENE, es, f. Maîtresse; inclination; bonne amie.

EROMENUS, i, m. Mignon; favori; Ganymède.

EROTIUM, ii, n. Plaut. Une petite maîtresse; un petit amour; une jeune mignonne108.

[108] Sunamite.

ERUCA, ae, f. Herba salax; c'est une herbe qui excite à l'amour. Les personnes d'un tempérament paresseux en font usage. C'est, selon Tournefort, la roquette. Les oignons et le satyrion, les artichauts, font, à ce qu'on dit, le même effet; mais malheur à ceux qui en font trop usage, car il est pernicieux.

ESCHARA, ESCHARIA, ae, f. Les lèvres de la bouche d'en bas109.

[109] V. ci-dessous EXSORBERE VIROS.

EUGIUM, ii, n. Laber. et Lucil. Le clitoris. Ou: la membrane Hymen. Ou: voy. CUNNUS.

EUNUCHUS, i, m. Triste sujet, homme nul, impropre au plaisir des dames et, par conséquent, l'objet de leur antipathie. En Asie, ils sont les gardiens de la vertu des belles; mais celui qui porte la clef de leur trésor est toujours sûr de s'en rendre maître, malgré ces odieux Argus. En France, et surtout en Italie, ils sont fort utiles aux prélats, soit pour la musique de la cathédrale, soit pour un usage moins canonique.

Il y a cependant des eunuques à qui il reste l'image de la virilité, et qui n'en ont perdu que les témoins: ceux-ci sont encore utiles au beau sexe, qui s'en amuse sans danger pour la grossesse. Martial a dit:

Cur tantum eunuchos habeat tua Gellia quaeris,
Pannice? Vult futui Gellia, non parere.

EXERCINATES, is, omn. gen. Qui sait remuer les fesses; savant en l'exercice des fesses; dressé au manège des fesses; qui sait jouer du croupion.

EXFORNICOR, ari. Pécher contre nature.

EXFUTIO, is, ui, utum, ire. Énerver; effouter110.

[110] Rendre nul, impuissant.

EXFUTUTOR, oris, m. EXFUTUTRIX, icis, f. Qui énerve; qui effoute.

[111] Latera exfututa: flancs mis à sec par trop de jouissance.

EXIMEQUI, orum. m. Pourvoyeurs d'amour.

EXOLETUS, a, um. Usé, anéanti par les débauches.

EXONIROTTICUS, a, um. A qui les pollutions nocturnes sont fréquentes; qui répand d'ordinaire sa semence pendant la nuit.

EXONIROGMUS, i, m. Écoulement de semence involontaire pendant le sommeil.

EXPATRO, as, are. Faire la douce affaire. V. PATRO.

EXPERTA PUELLA VIRUM. Hor. Fille qui sait ce que c'est qu'un homme; fille qui connaît par expérience les plaisirs qu'un homme peut lui procurer; fille qui s'est fait essayer; fille qui a combattu en champ clos; fille qui s'est éprouvée avec un homme.

EXPROCOR, ari. Demander la courtoisie. Ou: obtenir la dernière faveur.

EXPUGNATOR PUDICITIAE. Cic. Un galant dangereux; un crocheteur de pucelages; un forceur de remparts amoureux112.

[112] Un dénicheur de vertu.

EXPUGNARE PUDICITIAM PUELLAE. Cic. Forcer un jeune cœur à se rendre à ses désirs galants; tirer les premières faveurs d'une jeune fille; venir à bout d'une jeune personne; avoir les gants d'une belle; obliger un jeune enfant à céder à ses galanteries; crocheter un pucelage; cueillir les premiers fruits de l'amour.

F

FACILIS VIRIS. Complaisant avec les hommes; ne sachant pas les refuser, quand même il s'agirait d'offenser la nature.

[113] Par excellence. C'est agir d'une manière agréable.

FACTURIO, is, ivi, itum, ire. Plaut. Avoir envie de le faire; souhaiter de travailler d'après nature114.

[114] Désirer ardemment le déduit.

FASCINOSUS, a, um. Priap. Bien fourni du charme viril; amplement pourvu de ce qui charme les belles; qui a un grand persuasif en amour.

FASCINUM, i, n. Hor. Le membre par excellence; le charme viril; le laboureur naturel115.

[115] L'instrument de la propagation humaine.

[116] Les Vestales sacrifiaient au culte du dieu Fascinus, et peut-être s'en servaient-elles comme de correctif au vœu de virginité qui leur interdisait tout commerce charnel avec les hommes. Pauvre consolation, mais bien connue des Religieuses qu'on vient de rendre à la société. Que de dévotes le dieu Fascinus va perdre!

FELES VIRGINALIS ou VIRGINARIA, f. Plaut. Celui ou celle qui dérobe des jeunes filles pour les dédier à Vénus117.

[117] Corruptrice de jeunes filles.

FELES PULLARIA, f. Auson. Qui enlève des petits garçons pour en faire des Ganymèdes118.

[118] Autre genre de corruption, mais contraire aux lois de la Nature.

FELLATRIX, icis, f. Suceuse; qui emploie la bouche supérieure à l'usage de l'inférieure; qui boit des hommes.

FELLICANDUS, a, um. Solin. Qu'on donne à sucer; qu'on donne à teter.

FELLICATIO, onis, f. Le sucement; l'action de teter le trayon amoureux.

FELLICO, as, are. Solin. Sucer, teter.

FELLITO, as, are. Solin. Sucer souvent.

[119] Se dit des femmes qui consentent à cette vilenie.

FEMINAL, is, n. L'endroit par où les femmes se distinguent120.

[120] La partie spécifique du sexe féminin.

FEMINALIA, um, n. Suet. Haut de chausses, caleçons, et tout ce qui sert à couvrir les cuisses et les parties de la génération.

FEMEN, FEMINA, n. Se prend quelquefois pour femur et femora. On veut aussi que cela signifie le chemin de la création, ce qui ne serait pas extraordinaire, vu la proximité.

FEMUR et FEMORA, n. Les cuisses, ou les grosses colonnes du temple de Cypris; ou le temple lui-même. Femori conserere femur, committere, vel imponere: jouir, confondre deux corps en un.

FESCENNINI VERSUS. Vers obscènes qui se chantaient aux noces. Catulle, dans l'Epithalame de Julie et de Manlius, dit:

Nec diu taceat procax
Fescennina locutio.

Lorsqu'on veut dire des injures en vers, cela s'appelle Fescennina licentia.

FLAGITATUS, a, um. Fest. Qui s'est laissé employer aux usages amoureux; qu'on a mis en œuvre en amour.

FLAGITO, as, are. Apul. Employer aux usages amoureux; soumettre aux désirs amoureux; mettre en œuvre amoureusement.

FLAGITARE ANCILLAM. Ulp. Mettre en œuvre sa servante; employer amoureusement sa servante.

FLAGITIUM, ii, n. Crime que les jeunes filles pardonnent à l'amant chéri. Le viol est un attentat contre la pudeur: l'amour seul peut le faire pardonner.

FLOS, oris, m. Catull. Le pucelage.

FODERE JACENTEM. Sonder quelqu'un amoureusement. V. STUPRO.

Servus erit minus ille miser, qui foderit agrum,
Quam dominum...
(Juven.)

FORNIX, icis, f. Hor. Maison de plaisir; bordel; lieu de prostitution; maison de débauche. Ou (Suet.): personne prostituée de l'un ou de l'autre sexe; fille de commodité; ou: Ganymède.

FORNIX BITHYNICUS. Suet. Jules César, galantisé dans sa jeunesse par Nicodème, roi de Bithynie.

FOSSAE INGUINIS. Périphrase. V. CUNNUS. Fossa notissima cinaedis est le contraire de cunnus.

FRANGO, is, ere. Ganymédiser.

FRICARE TERGA, FRICARE MEATUM VENERIS. Frotter, électriser la partie amoureuse. Le frottement produit le feu: c'est ce qui rend les femmes si endiablées, que plus on les frotte et plus elles veulent être frottées.

FRICATRIX, icis, f. Mart. Frotteuse; celle qui fait une légère friction sur quelque partie, soit pour le plaisir, soit pour la santé.

[121] Mais un palliatif n'a jamais valu l'objet à remplacer.

FRUTINAL, is, n. Fest. Temple dédié à Vénus qui procure la jouissance.

FRUTIS, is, f. Solin. Surnom de Vénus qui procure la jouissance.

FULLO, onis, m. Naev. Pédérastie. Ou: pédéraste.

FULLONIUS FRUCTUS. Plaut. Le gland de Cupidon. Cras mihi potandus fructus est fullonius. Plaut. Je dois demain passer par les piques; il faudra demain que je prenne le gobet amoureux.

FURTIVA VENUS. Ovid. De furtives amours; un mariage clandestin; des larcins amoureux; une amourette cachée; des plaisirs d'amour dérobés122.

[122] Paillardise secrète.

FURTA VENUS SUA VULT CELARI. Ovid. Vénus pardonne les larcins qu'on lui fait, pourvu qu'on s'en taise; la mère d'Amour impose silence sur les faveurs qu'on lui dérobe; on ne doit point parler des larcins amoureux123.

[123] Furta novare ignota Venere: s'égayer, se ravigoter par une jouissance nouvelle.

[124] Et, selon Martial, tribader.

FUTUTIO, onis, f. Catull. V. FUTUITIO.

[125] Martial appelle une tribade fututor foemina.

FUTUTUS, a, um. Mart. Exercé amoureusement; employé à l'exercice de Vénus; à qui on l'a fait; enfilé amoureusement; travaillé naturellement; baisé; sanglé; exploité amoureusement126.

[126] Caressé.

G

GALLUS, i, m. En langage ordinaire, gallus est un coq; mais en style obscène, gallus veut dire un chapon, un castrat, un chanteur à voix claire, un prêtre de Cybèle. Gallo turpius est nihil Priapo. Mart.

GANEO, onis, m. Libertin; pilier de mauvais lieux.

GANYMEDES, is, m. Fils de Tros, roi des Troyens. C'était un beau garçon, et si beau, qu'il plut à Jupiter, qui tour à tour s'amusait avec les hommes et avec les femmes. Or donc, Jupiter en fit son page, son échanson, son mignon, son giton, et lui donna les grandes entrées à la Cour céleste, afin de le voir plus souvent. Depuis ce temps, beaucoup de potentats, de grands seigneurs, tant laïques qu'ecclésiastiques, ont voulu avoir leur Ganymède. Cette fantaisie gagna les villes et les faubourgs dans les pays civilisés; et, ce qu'il y a de singulier, c'est que des sauvages ont eu le même goût.

GENITALE, is, n. Plin. Le laboureur de nature; le coutre de la charrue d'amour; l'instrument de la génération; l'outil de Cupidon127.

[127] Genitalia se dit pour les parties de la génération.

GENITALE ARVUM. Ovid. V. ARVUM GENITALE.

GESTIO, is, ire. Exprimer ses désirs par des mouvements involontaires, quoique très naturels.

GLANS, dis, f. Le gland; c'est la partie obscène de la partie naturelle de l'homme, celle où réside la sensation la plus vive des plaisirs Vénériens.

GLOTTISMUS, i, m. Un baiser à la pigeonne.

GLUBO, is, ere. Varr. V. FELLO.

GNATHO, onis, m. Cic. Suceur; qui entreprend sur l'office d'une espèce de bouche128.

[128] Destinée par la Nature à cet usage.

GNATHONICUS, a, um. Ter. De suceur, de teteur; de suceuse, de teteuse; qui concerne ceux dont la bouche entreprend sur l'office d'une espèce de bouche.

GNATO, as, are, GNATURIO, is, ire. Travailler à se faire une postérité; s'exercer à la multiplication de son espèce.

GRAOSOBA, ae, m. Consolateur d'une vieille amoureuse: savetier en amour; amoureux charitable qui ne dédaigne pas la vieillesse129.

[129] Nos abbés, par prudence, se sont destinés à ce service: il y a trop de danger avec les jeunes.

GREGARIA VENUS. Solin. Une coureuse; une Vénus du tiers-ordre; une raccrocheuse nocturne; une chauve-souris d'amour; une à tous venants beau jeu; une femme du genre humain. Ou: inclination pour les maîtresses du public; penchant pour celles qui ne refusent personne; attache pour les publiques.

H

HABERE REM CUM ALIQUA, Ter. NOTITIAM & FOEMINAE. Cic. Avoir avec une femme le commerce le plus particulier; connaître à fond une femme autant qu'il se peut faire; avoir les plus étroites liaisons avec une belle; prendre connaissance d'une belle personne de la manière la plus intime; avoir affaire avec une femme130.

[130] La posséder entièrement.

HARPOCRATEM REDDERE. Catull. Empêcher de parler en mettant quelque chose dans la bouche; engager une bouche au silence en l'occupant aux fonctions d'une autre espèce de bouche; obliger à se taire en faisant subir à la bouche la peine dont le gardien des jardins menace les voleurs qui ont de la barbe; rendre muet en mettant le doigt amoureux à la bouche; fermer la bouche en faisant prendre le gobet amoureux.

HASTA, ae, f. Pique d'amour; sceptre de Cythère. Voy. MENTULA: c'est le mot propre; celui-ci n'est que figuré.

HEMITHEON, is, m. Hémithéon de Sybaris, auteur de livres Sybaritiques cités par Martial et Lucien pour leur lubricité.

HERMAPHRODITUS, a, um. Hermaphrodite: être neutre, qui porte souvent les marques spécifiques des deux sexes et qui n'est parfaitement d'aucun. Cela s'appelle une curiosité d'histoire naturelle. En amour, ces êtres ne sont bons que pour les personnes qui n'aiment pas les routes ordinaires.

HILLAS CAEDERE. Laber. Chercher une femme dans sa main131.

[131] Tuer des hommes dans leur plus tendre enfance.

HIPPOMANES, is, n. C'est la liqueur qui sort de la vulve d'une jument lorsqu'elle est en chaleur. Les sorcières et empoisonneuses s'en servaient dans la composition de leurs drogues infernales.

HIPPOPORNOS, i, f. Amoureuse d'un cheval: surnom de Cérès lorsque, s'étant changée en cavale, Neptune, son frère, sous la figure d'un cheval, l'engrossa. Surnom de Philyra, mère du centaure Chiron, engrossée par Neptune sous la figure d'un cheval. Surnom de Méduse, que Neptune, sous la figure d'un cheval, engrossa du cheval ailé Pégase132.

[132] Les dieux des Anciens avaient tous les vices, et il paraît que Neptune était le patron de la bestialité.

HIPPOS, i, m. Le coursier d'amour.

HIRQUITALLUS, i, m. Fest. Jeune garçon qui s'abandonne à l'amour Socratique, qui souffre les caresses des hommes.

HORTI HESPERIDUM. Les jardins de l'Amour133.

[133] Hortus Cupidinis dit la même chose au singulier.

HUMIDUS LACUS. Plaut. Le lac où l'on pêche quelquefois de cuisants souvenirs.

HYSTERA, ae, f. La matrice; ou: le chemin qui conduit à la matrice, la gaine.

HYSTERICA, ae, f. Suffocation de matrice: maladie qui ordinairement se guérit par l'introduction d'un pessaire vivant134.

[134] Les médecins de cette maladie sont très faciles à trouver; c'est pourquoi rarement les femmes en meurent. Les plus honnêtes, cependant, sont celles qui l'éprouvent le plus souvent.

I

ILLIC. Là; à l'endroit. Illic habere manum: avoir la main à l'endroit du plaisir.

ILLUD. Cela. Faire cela; se donner du plaisir plus ou moins gracieux, plus ou moins hérétique.

[135] S'amuser avec une femme par tous les bouts.

[136] Consacrer ses soins aux dames de qualité. Autrefois ces soins menaient à la fortune les gens de lettres et les abbés.

IMMINUERE VIRGINIS PUDICITIAM. Plaut. Dépuceler une fille; avoir le pucelage d'une belle. Ou: apprivoiser une fille; accoutumer une belle aux caresses; mettre amoureusement une belle sur le pied de ne pas s'effaroucher; ébranler la retenue d'une jeune personne; écorner la fermeté d'une jeune enfant137.

[137] Faire une brèche à la pudeur.

IMPUDICUS, a, um. Paillard ou paillarde: reproche que l'on fait aux gens qui aiment à goûter le plaisir amoureux. Impudicum digitum ostendere: montrer le doigt impudique, que les Anciens appelaient le doigt infâme. C'est le doigt du milieu qui, par sa longueur, fait le mieux plaisir aux belles, ou sert à indiquer la secte des amoureux.

IMPURUS, a, um. Impudique; crapuleux libertin qui laisse souiller son corps par des complaisances infâmes.

INACHIDOS LIMINA. Le portique du temple d'Isis, ou le temple même de cette déesse, où se rendent tous ceux qui font des plaisirs de l'amour leur occupation favorite. Voy. ISIACA SACRA.

INAM CAEDERE. Jeter un homme à terre, étant cinq contre un; branler la pique sans faire peur à personne; répandre un homme informe; se battre amoureusement contre l'air.

INCESTARE SE INVICEM. Suet. Se livrer à qui mieux mieux à la luxure; se souiller mutuellement par la plus sale lubricité; faire le chapelet comme les colimaçons; s'enfiler réciproquement; se tenir comme les hannetons.

INCESTUM, i, n. Toute copulation contraire aux lois de la nature ou de la société est un inceste, ou manque de respect envers l'une ou l'autre. Cestum est la ceinture dont Vénus ornait les filles sages qui se destinaient au mariage, et Vénus n'a jamais présidé aux mariages que la chasteté réprouve: de là on a nommé incestueux les gens qui violaient la chasteté.

INCUBA, ae, f. Celle qui veut prendre le dessus dans la lutte amoureuse; celle qui, dans le combat d'amour, se veut soumettre ce qu'elle aime; celle qui veut primer dans les exercices androgyniques138.

[138] C'est de l'orgueil tout pur. Il faut espérer que les femmes nobles y renonceront dorénavant, en admettant leurs inférieurs dans leur lit; car on les accuse de conserver, même en amour, l'étiquette du rang.

INCUBITATUS, a, um. Plaut. A qui l'on a introduit un pessaire animé, ou un suppositoire vivant.

INCLINARE MARITOS IPSOS. Juv. Courber les maris après avoir renversé leurs femmes. Voy. INCURVO.

[139] Faire ramasser des cerises aux jeunes gens. Inclinare exprime la même chose. Inclinare discipulos: habitude de collège dont il faut se garder.

INEO, is, ire. Cic. Idem ac COEO. Prendre le plaisir amoureux; jouir de ses amours; entrer dans le plus particulier de ce qu'on aime; pénétrer dans l'intime de l'objet aimé.

INEQUITATIO, onis. f. L'une des postures amoureuses dont on donne des leçons à Lampsaque: c'est celle où la femme se met à cheval sur son amie pour tribader, ou, plus agréablement, sur son ami, pour en recevoir ou lui donner plus de plaisir. Voy. EQUITO.

INERRARE IN FILIOS. Minut. Fel. Se tromper en prenant amoureusement de jeunes garçons pour des filles.

INIRE ALIQUAM. Suet. Faire galanterie avec une belle; sonder l'intérieur d'une jolie personne.

INIRE CUBILE ALICUJUS. Cic. Se mêler de partager avec quelqu'un les plaisirs de son lit; entrer dans les plaisirs secrets de la femme d'autrui140.

[140] Cocufier.

INFAMIAM (AD) USQUE ORIS LIBIDINIBUS & FLAGRARE. Suet. Être si déréglé dans ses plaisirs que d'en salir sa bouche ou celle d'autrui.

INFAMIS DIGITUS141. Pers. Le doigt du milieu de la main (à cause de certains usages auxquels il est préférablement employé).

[141] Vel impudicus.

INFORATIO, onis, f. L'action de mettre amoureusement en perce.

INFORATOR, oris, m. Apul. Celui qui, par plaisir, perce un trou qui est déjà tout fait142.

[142] Enfonceur de porte ouverte.

INFORATUS, a, um. Qu'on a mis amoureusement en perce.

INFORO, as, are. Plaut. Percer amoureusement un trou qui est déjà percé.

INGUEN, inis; INGUINA, um, n. Les parties naturelles de l'homme et de la femme, et tout ce qui les avoisine, comme l'aine, le haut des cuisses, le bas-ventre, etc. Inguina recutita. Hor. Les parties de l'homme marquées de la circoncision, ou dont la peau du prépuce a été coupée.

INSCENSUS, us, m. Apul. La cavalcade d'amour; le manège amoureux; le saut sur les quatre quartiers.

INTERFEMINEUM, i, n. Apul. A l'égard des hommes: le périnée, l'entrefesson. Ou, à l'égard des femmes: la situation d'où un des moindres animaux, voulant éviter Scylla, tomberait en Charybde. Ou: le détroit d'entre les deux colonnes de Vénus143.

[143] Le pont du Diable qui sépare Charybde de Scylla.

INTERNUCULUS, i, m. Petr. Un petit Ganymède.

INTESTABILIS, m. f., le, n., INTESTATUS, a, um, INTESTIS, m. f., te, n. Plaut. Léger de deux grains au trébuchet d'Amour; à qui on a enlevé les témoins amoureux; qui manque de témoins pour prouver sa galanterie; eunuque; châtré; chapon; chaponné.

INVITARE IN AMPLEXUS, ATQUE IN CUBITUM. Demander la courtoisie; prier d'amour (grâce que ce galant d'empereur Caligula demandait à la Lune)144.

[144] Jouer le rôle de Putiphar avec Joseph.

IRRUMATIO, onis, f. Catull. L'action de faire teter à la bouche supérieure ce qui n'est fait que pour l'inférieure.

IRRUMATOR, oris, m. Catull. Celui qui fait prendre à la bouche d'en haut ce qui n'est dû qu'à la bouche d'en bas; qui fait servir la bouche supérieure à l'usage de l'inférieure; qui met à la bouche le gobet amoureux145.

[145] Cet expédient était nécessaire aux vieux libertins usés par la jouissance, et, lorsqu'on voyait un vieillard rechercher les femmes, irrumatorem esse suspicabatur (Dussaulx, sur Juvénal, p. 399). On appelait les femmes qui se livraient à cette lubricité, fellatrices. Les hommes s'en mêlaient aussi: car de quoi ne se mêlent-ils pas? Il paraît que ce badinage était fort usité en Italie du temps des Romains: on en juge par le fréquent emploi du mot dans les auteurs Latins. Les artistes Grecs ont reproduit cette action dans leurs peintures: témoin le tableau de Parrhasius, dans lequel Atalante se voit représentée à genoux devant Méléagre, qu'elle caresse à la mode des Lesbiennes.

IRRUMATUS, a, um. Mart. Dont la bouche a servi à l'usage de certaine autre bouche; qui a pris avec la bouche le gobet amoureux; irrumé; à qui l'on a fait teter le trayon amoureux.

IRRUMO, as, are. Mart. Faire teter le trayon amoureux; employer la bouche supérieure aux usages de l'inférieure; faire prendre avec la bouche le gobet d'amour; donner à la bouche d'en haut ce qui n'est dû qu'à la bouche d'en bas; faire servir la bouche de vase amoureux; irrumer146.

[146] Se dit des hommes qui usent entre eux de cette affreuse jouissance.

[147] Les mystères de cette déesse devinrent ceux de l'amour et de la débauche. Le culte en fut proscrit sous le consulat de Pison et de Gabinius; mais Auguste le rétablit, pour amuser le peuple qu'il voulait asservir.

ITHYPHALLUS, i, m. Le Priape en belle humeur porté en procession, et les poésies qu'on y chantait à sa louange, aux fêtes d'Osiris en Égypte, et à celles de Bacchus et de Priape à Athènes.

J

JACEO, es, ere. Être couché dans une posture favorable au plaisir. Briseis multum aversa jacebat: Briséis, selon Martial, voyait très fréquemment la feuille à l'envers; c'est qu'elle avait un héros pour ami.

K

KALENDAE FOEMINEAE. Les Calendes de Mars, pendant lesquelles il y avait, dans l'intérieur des maisons, des fêtes pour les domestiques du genre féminin. Les maîtresses les servaient alors, comme les maîtres servaient leurs esclaves mâles pendant les Saturnales. Ces fêtes étaient appelées Matronalia. Les uns veulent qu'elles aient été instituées en mémoire de la paix avec les Sabins à pareille époque, pour cause de l'enlèvement des Sabines; d'autres disent que c'est en l'honneur de Vénus. Il en est aussi qui assurent que les premiers jours du printemps étaient comme des jours de fête pour les dames; qu'elles paraient leurs appartements, et qu'alors elles recevaient des présents de leurs maris ou de leurs galants. Juvénal reprend quelques hommes efféminés de son siècle pour les imiter en cela (Sat. IX, vers 46 et suiv.).

L

LABDA, ae, m. f. Varr. Qui fait usurper à sa bouche l'emploi d'une autre espèce de bouche; qui engloutit des hommes liquides; qui boit le plaisir amoureux; qui dévore les hommes avant qu'ils puissent être vus.

LABDACE, es, f. Varr. Le suçage du trayon amoureux; le sucement du doigt qui est sans os; l'action de faire servir sa bouche aux usages d'une autre espèce de bouche.

LABRA MORDERE. Pincer avec les dents les lèvres de sa mie. Ces petits amusements ont lieu en attendant des plaisirs plus vifs.

LACINATA MULIER. Petr. Femme qu'on a déchirée à force de vouloir lui faire plaisir.

LAECASTRA, ae, f. Une courtisane sous les armes; une fille commode en équipage de conquête.

LAECACITAS, atis, f. Maquerellage. Ou: paillardise.

LAECATOR, oris, m. Pourvoyeur d'amour. Ou: paillard.

LAECO, as, are. Faire un maquerellage. Ou: paillarder, faire la joie.

LAEVIS. Voy. LEVIS.

LAMBERE MEDIOS VIROS. Faire un métier de chien; Voy. DEMITTERE CAPUT, PHOENICISSARE, TERERE INGUINA. C'est faire aux dames, avec la langue, le même plaisir qu'elles font aux hommes avec la bouche.

LAMPADIUM, ii, n. Sortes de filles de joie qui se tenaient la nuit dans les rues avec une petite lampe à la main, afin que le marchand pût voir si la marchandise lui plaisait. A Rome, il y a encore de petits coquins qu'on trouve assis le soir dans les places et dans les rues, avec une petite lumière, et qui crient de temps en temps: «Chi me vuol levar?»

LAMPSACUM, i, n. Lampsaque, ville de Bithynie, célèbre par le culte de Vénus, de Cupidon et de Cybèle. C'est à Lampsaque que le dieu Priape, fils de Bacchus et de Vénus, fut élevé. Par reconnaissance, il fit toutes sortes de niches aux habitants de cette ville, c'est-à-dire aux maris des plus belles femmes, ce qui d'abord le fit chasser. Il finit cependant par y être adoré, et son culte y devint public.

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