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Dictionnaire érotique Latin-Français

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LANDICA, ae, f. Voy. CUNNUS.

LANGORES, orum, m. Débauchés aux femmes.

LANGUS, i, m. Adonné aux femmes. Ou: bardache.

LANUVINI, orum, m. Cic. Les témoins d'amour, vénérables par leur barbe.

LANUVIUM, ii, n. Prop. La foulerie d'Amour; le fouloir de Vénus; la fouloire de Cupidon.

LASCIVIA, ae, f. Lubricité; recherche des moyens de varier, augmenter, suspendre ou prolonger les plaisirs amoureux. Improbitas Venerea, selon Juvénal.

LASCIVIRE. C'est prolonger la jouissance; user des plaisirs de l'amour tantôt avec délicatesse, quelquefois avec assez d'emportement pour se mettre hors de combat.

LASTAURUS, i, m. Celui qu'en amour on appelle bien fourni; qui est bien emmanché. Ou: qui a l'entrefesson velu. Ou: l'entrefesson, le périnée. Ou: paillard, ribaud.

LATUS MOLLE. La croupe, les parties supérieures aux fesses; le fessier lui-même.

Quantum et quale latus! quam juvenile femur!
(Ovid.)

LAXUS, a, um. Se dit des hommes et des femmes dont le vase amoureux s'est élargi à force de servir. Il y a du remède avec l'onguent de la Comtesse; mais les palliatifs ne rendent jamais à la nature son vrai mérite.

LECTAMBULUS, i, m. Qui essaie de diverses garnitures de lit sans se fixer à pas une; un pirate d'amour; galant qui se divertit aux dépens des maris; un amant qui vit sur le commun; un corsaire en amour; qui court le bon bord en amour.

LECTICARIOLA, ae, f. Mart. Une femme qui trouve du ragoût dans les porteurs de chaise.

LECTI FURTIVI FOEDERA. Tib. Les secrètes liaisons où les larcins amoureux engagent; les tendres engagements que font prendre les vols que l'on fait en amour.

LEGAEGYNAECES, cum, f. Femmes âpres à la curée; gaillardes de grand appétit148.

[148] Femmes à tempérament.

LENA, ae, f. Plaut. Appareilleuse; conciliatrice de volontés; entremetteuse; médiatrice de plaisir; pourvoyeuse d'amour; maquerelle; ministre de Vénus149.

[149] Tante d'Opéra. Lena juventa, dans Ausone: la fraîcheur de l'âge attire les hommages.

[150] Accapareur de filles; marchand de chair humaine.

LENO, as, are. Vet. epigr. Être marchand d'esclaves. Ou: fournir des sujets de plaisirs amoureux; concilier les volontés en amour; être ministre de Vénus; appareiller des amants; être courtier de plaisir; se mêler de pourvoir aux besoins amoureux; être pourvoyeur de Cupidon; être agent de change en amour; faire trafic de ce que recherchent les amants; s'entremettre d'unir les cœurs et les corps; être médiateur de tendres unions; faire commerce de marchandise amoureuse; négocier en faveur des amants; battre la caisse pour enrôler sous les étendards de Vénus; maquereller; prostituer.

LENOCINAMENTUM, i, n. Voy. LENOCINIUM.

LENOCINATOR, oris, m. Voy. LENO.

LENONIUS, a, um. Plaut. Qui concerne les marchands d'esclaves. Ou: qui concerne les ministres des plaisirs amoureux.

LEPUS, oris, m. Ter. Qui est, comme le lièvre, tantôt mâle, tantôt femelle; qui se laisse Ganymédiser. Ou (Ovid.): le lièvre qu'on fait lever pour le mener au gîte. Ou (Plaut.): Terme de caresse amoureuse.

[151] Gamahucher. Les Lesbiennes sont célèbres pour avoir rendu la bouche le plus fréquent organe de la volupté. Elles employaient la langue à se faire plaisir mutuellement, et elles affectaient la blancheur aux lèvres.

[152] Libido praepostera: passion bizarre des non-conformistes.

LIBIDINOR, aris, ari. Polissonner; s'abandonner à la débauche.

LIBIDINOSUS, a, um. Débauché; libertin, tantôt impudique, et tantôt voluptueux.

LIBIDO, inis, f. Passion; désir; volonté; fantaisie; débauche.

[153] Il est difficile de rendre proprement cette expression. Voy. LESBIO, TERERE INGUINA.

LIMARE CAPUT CUM ALIQUA. Plaut. Donner à une personne et en recevoir coup sur coup des baisers affectueux; s'entrebaisotter. Ou: joindre de près une belle; se frotter avec elle.

LINGERE CUNNUM. Voy. LIGURIRE et CUNNILINGUS. Fantaisie ultramontaine et Florentine: les Français ont le cœur trop faible pour s'y livrer aussi fréquemment que les Italiens. Selon Martial, Eryx, fils de Vénus et de Butis, en est mort; mais les mythologistes prétendent qu'Hercule l'a tué, ce qui est bien différent.

LINGUA MALA. Mauvaise langue, en terme ordinaire. Ici, cela veut dire une langue impudique, lubrique. Voy. LAMBERE MEDIOS VIROS.

LINGUA MARITUS. Martial. Langue qui entreprend sur les droits d'un mari, d'un amant.

[154] Le gentil boyau: instrument de fantaisie.

LONGANON, is, m. Veget. LONGANUM, i, n. Voy. LONGANO.

LUCUS HUMIDUS. Plaut. Le bosquet que l'Amour a soin d'arroser.

LUDERE, EDERE, BIBERE. Hor. Boire, manger, dormir à l'Hébraïque.

LUDERE IN UMBRA VOLUPTATIS. Petr. Se divertir en idée; goûter des plaisirs en imagination; s'arrêter à des voluptés imaginaires. Ou: préluder amoureusement; tâter le clavier amoureux.

LUDERE CUM ALIQUA. Petr. Badiner avec une personne; se jouer avec une belle; se divertir avec quelqu'une155.

[155] Folâtrer, préluder, batifoler.

LUMBI, orum, m. Les reins: le levier d'amour; la puissance motrice et génératrice; la source de la liqueur séminale.

LUPA, ae, f. Cic. Courtisane; fille de joie; personne de commodité.

LUPANARIS, m. f., re, n. Apul. De maison de commodité; de bordel; qui concerne les lieux de plaisir.

LUPANARIUS, ii, m. Lamprid. Suppôt de bordel; un souteneur; un mangeur de blanc. Ou: coureur d'aiguillette.

LUPOR, ari, dép. Accius. Courir l'aiguillette; rechercher les belles apprivoisées; mordre sur toute bête comme un chien d'amour affamé; en vouloir jusqu'aux chèvres coiffées; ne mépriser pas en amour les restes du genre humain; se plonger dans la débauche des femmes.

LUSTRO, onis, m. Catull. Chercheur de bonnes fortunes aisées; fureteur de lieux de plaisir; coureur d'aiguillette.

LUSTROR, ari, dép. Plaut. Courir l'aiguillette; fureter les lieux de plaisir; fréquenter les maisons de commodité.

LUSTRUM, i, n. Cic. Lieu de plaisir; maison de commodité; bordel.

LUXURIA, ae, LUXURIES, ei, f. La luxure; la débauche; l'impureté.

... Saevior armis
Luxuria incubuit, victumque ulciscitur orbem.
(Juven.)

Le péché de luxure a son agrément, lorsqu'il n'est pas poussé trop loin.

M

MACROCAULUS, MACROCOLUS, i, m. Piquier dans le régiment de Vénus; lancier en la milice d'Amour; un longue-queue.

MAENADES, dum, f. C'étaient des espèces de prêtresses de Bacchus ou de Priape, qui, dans les fêtes de Cérès, ou de la Bonne Déesse, ou d'Isis, contrefaisaient peut-être ensemble, par chasteté, les mystères de l'amour, comme les philosophes Socratiques les contrefaisaient entre eux, par sagesse. Il résultait de tout cela que de l'imitation on voulait venir à la réalité, et que, sortant des mystères, les Ménades ou les Bacchantes couraient après les hommes, ululabant Priapum, avec une fureur qui écartait tout le monde. Aussi, ne trouvant personne à qui parler, on assure qu'elles sollicitaient les animaux.

MALA, orum, n. Priap. Ce sont les petites pommes de l'arbre de vie. Ève en fut gourmande, et ses descendantes ont conservé le même appétit pour ce fruit. Voy. COLEUS, TESTES.

MAMMA, ae, f. La mamelle; le sein d'une femme; la pomme d'amour. Mamilla est le diminutif; le terme est plus joli, mais la chose vaut mieux dans une belle et juste proportion. Mamilla se prend aussi pour la fraise ou le bouton qui couronne le sein d'une femme. Mamma inclinata: pendard.

MANGO, onis, m. Mart. Un maquignon; un Mercure procureur d'amourettes; intendant de sérail; directeur des menus plaisirs de la cour de Cythère.

MANUS PULLARIA, PROTERVA. Main libertine ou officieuse, qui rend à d'autres le service qu'on peut se rendre à soi-même. La jeune amie d'Ovide ne lui refusait pas cet aimable service:

Hanc etiam mea non est dedignata puella
Leniter admota sollicitare manu.

La main d'une belle femme a produit des miracles, et rajeuni des vieillards dont le cœur toutefois n'était pas mort:

Illius ad tactum Pylius juvenescere possit,
Tithonusque annis fortior esse suis.
(Ovid.)

MARISCA, ae, f. Mart. (Subaud. FICUS). Voy. CHIA157.

[157] Tumeurs au fondement, par l'effet du libertinage contre nature.

MASTRUPOR, ari, dép. Mart. Voy. MASTUPROR.

MASTRYLLIUM, ii, n. Voy. LUPANAR.

MASTUPRATOR, oris, m. Mart. Assassin d'hommes informes; qui se passe de femme parce qu'il a cinq doigts à chaque main; celui qui se conduit par la main au plaisir; qui trouve une femme dans sa main; qui se joue à soi-même158. (En cas que ce mot soit composé de manus et de stupror: car s'il est fait de mas et de stupror, il signifie un Ganymédiseur; un puériseur; celui qui emploie dans ses plaisirs un sexe pour l'autre; qui métamorphose des garçons en filles; un bougre.)

[158] Un Narcisse, un Hippolyte; tout homme épris des jouissances solitaires: onanisme, et, pour les femmes, nymphomanie.

[159] User du Manuel des Solitaires.

MASTURBATOR, oris, m. Mart. Qui devient mari de sa main; ou: qui conduit au plaisir par la main. Voy. MASTUPRATOR.

MASTURBATUS, a, um. Mart. Qui est devenu le mari de sa main; qui a été conduit au plaisir par la main; qui s'est amoureusement chatouillé pour se faire rire; qui s'est joué soi-même; qui a trouvé une femme dans sa main. Ou: clitorisé.

MASTURBO, are, MASTURBOR, ari, dép. Mart. Voy. MASTUPROR.

MATRIMONIUM, ii, n. Honnête concubinage ordonné par des lois et fondé sur des conventions entre hommes et femmes, qui presque toujours s'en repentent. Les Anciens en usaient avec encore plus d'appareil que les Modernes. Ils avaient une multitude de dieux, grands et petits, qui présidaient à toutes les cérémonies du mariage. Quand la fille avait engagé sa foi, les matrones la conduisaient au dieu Priape et la faisaient asseoir sur le membre énorme de ce dieu: là, on ôtait la ceinture de la jeune mariée, et l'on invoquait la déesse Virginensis. Le dieu Subigus soumettait la fille aux transports du mari. Le déesse Prema la contenait sous lui pour l'empêcher de remuer à contre-temps. Enfin la déesse Pertunda, ou Perforatrice, ouvrait à l'homme le sentier de la volupté. Dans les Indes, ce sont les prêtres qui se sont emparés de cette fonction divine. D'autres dieux et déesses présidaient aux travaux de l'enfantement; mais ici il ne s'agit que du plaisir, et non de la peine qui le suit.

MELLINA, ae, f. Plaut. Le cabaret où l'Amour enivre les hommes; le lieu où l'on goûte ses douceurs.

MEMBROSUS, a, um. Priap. Membrosior aequo Priapus: bien fourni de la pièce essentielle au jeu d'amour: puissant plus que l'homme n'a coutume de l'être.

MEMBRUM, i, n. Il y a beaucoup d'épithètes à ce mot. Voy. MENTULA.

MENTULA, ae, f. Mart. Le sceptre d'amour160; le bâton de commandement dans la milice amoureuse; le flambeau de Cupidon; le poisson de Vénus; l'arc-boutant de Nature; le coutre de la charrue d'amour; le serpent tentateur; le pilon du mortier amoureux; la lardoire et le lardon dont fait piquer sa viande Cupidon; le pinceau qui redonne la couleur aux filles; le chalumeau dont l'Amour se sert pour enfler son ballon; le hoyau des jardins de Vénus; le bourdon des pèlerins amoureux; ce qui n'est qu'une ligne droite et fait pourtant les cornes aux cocus; le ciseau des sculpteurs d'amour; le refouloir des canonniers de Vénus; l'aiguillon de la volupté; le prototype des chevilles; la clef du cabinet de la mère d'Amour; l'instrument que l'Amour emploie à faire un étui pour les âmes; la quille, le mât et le gouvernail des vaisseaux amoureux; la lame que Vénus aime bien au fourreau; le hochet des amours; le plongeon de Vénus; le battant de la cloche amoureuse161.

[160] Ce sceptre amoureux a plus d'une fois procuré le trône à des mortels favorisés de la Nature:

Imperium nobis mentula sola dedit.
(Priap.)

[161] La plume de l'Amour.

Voici les synonymes Latins de cette partie essentielle: Pars obscena, pars tegenda, tenta, penis, telum, columna, trabs, palus, contus pedalis, fascinum pedale, coleata cuspis, sceptrum, seminale membrum, ventris arma, vena tenta, hasta, Priapus, anguis, thyrsus, pensilia, peculium, muto, nota virilis, virilis nervus, mutinus, verpa, inguen, taurus, glans, babalum, psoleon, pyramis, clavus Cupidinis, vir, sica, sicula vel parva sica, cauda turgens, aluta, pipinna, iota longum.

MERENDUM (AD) A LENONE COGI. A. Gell. Être forcé par un marchand d'esclaves à s'attirer les caresses du public par sa complaisance.

MERETRICIE, adv. Plaut. En courtisane; en coquette outrée; à la manière des filles de joie; d'un air de garce; en putain.

MERETRICIUS, a, um. Cic. De coquette outrée; de fille de joie; de courtisane; de fille de commodité; de putain.

MERETRICOR, ari, dép. Colum. Fréquenter les maisons de commodité; hanter les lieux de plaisir.

[162] Synonymes: alicaria, diobolaris, elecebra, schoenicula, scortum.

MERITORIUS PUER. Cic. Jeune mignon qu'on entretient dans la vue de s'en servir à sa fantaisie; un Ganymède.

MERITORIA TABERNA. Suet. Maison de commodité.

MERITORIA SCORTA. Suet. Personnes qui s'attirent les bonnes grâces par des complaisances sans réserve.

MOBILIS, m. f., e, n. Cet adjectif est pris dans un sens assez lubrique par Ovide au second livre des Amours, où il parle du mérite des femmes et soutient que celle dont la démarche est hardie, agaçante, doit procurer sur un lit la plus voluptueuse agitation:

Sive procax aliqua est, capior, quia rustica non est,
Spemque dat in molli mobilis esse thoro.

MOECHA, ae, f. Femme mariée qui se livre aux désirs de tous les hommes qui lui font la cour; femme adultère; impudique, infidèle.

MOECHISSO, are. Entretenir un commerce adultère; pondre dans le nid d'autrui; cocufier son voisin, son ami, son parent.

MOECHOCINAEDUS, i, m. Lucil. Le mignon du mari et de la femme; celui qui rend à la femme ce que lui prête le mari; celui qui souffre du mari les caresses qu'il fait à la femme.

MOECHOR, ari, dép. Violer le lit nuptial; déchirer le contrat de mariage.

MOECHUS, i, m. Mari débauché, qui porte à la femme d'autrui ce qui n'appartient qu'à la sienne; adultère.

Fundum alienum arat: incultum familiarem deserit.
(Plaut.)

Semitarii moechi: libertins, coureurs de filles dans les carrefours et les places publiques.

MOLLES MARES. Hommes efféminés qui se prostituent à d'autres hommes; Ganymèdes, etc. Le synonyme de mollis serait le mot facilis. Voy. PATHICUS.

MOLO, is, ere. Petr. Moudre amoureusement163.

[163] Molitur per utramque cavernam: moudre à tout vent; ne refuser aucune proposition; entreprendre en tout sens. Molitor, dans Ausone, se distingue de moechus et adulter.

MONETA, ae, f. Le lieu où se frappe la monnaie d'amour; la pièce avec laquelle les femmes se font battre monnaie.

MORDERE LABELLA. Catull. Sorte de caresse amoureuse imitée des oiseaux, qui se mordent bec en bec dans leurs transports érotiques. La marque qui reste quelquefois de cette morsure ne fait pas plaisir aux dames.

[164] Tacere, pris obscènement, veut dire la même chose.

MORIGERARI SIBI CUM ALIQUA. Plaut. Se divertir avec une belle; se donner du plaisir avec une personne; se satisfaire avec quelque belle; trouver une personne complaisante à tout ce qu'on veut d'elle; ne se refuser rien auprès d'une personne.

MORSIUNCULA, ae, f. Voy. NOTA MEMOR.

MOTUS IONICI. Mouvements gracieux perfectionnés par les filles d'Ionie:

Motus doceri gaudet Ionicos
Matura virgo, et fingitur artubus.
(Horat., od. 6, l. III.)

MUGILIS, is, m. Muge ou mulet: c'est un poisson vorace que l'on appliquait, à Athènes, au fondement d'un homme surpris en adultère. Ce genre de supplice devait être cruel, en raison de la force de l'animal. On épilait aussi le derrière de ces criminels avec de la cendre chaude, ou on leur enfonçait un raifort dans le fondement. La jalousie conjugale a inventé tous ces supplices, dont il est parlé dans Catulle et Juvénal.

MULIEBRIA, ium, n. Quintil. Ce que les dames aiment à souffrir165.

[165] Le plaisir des dames.

MULIEBRIA PASSUS A CENTURIONE ADOLESCENS. Quintil. Jeune garçon qui a souffert qu'un capitaine l'enrôlât au nombre des femmes.

MULIEBRIA, ium, n. La principale, et peut-être l'unique chose qui fait considérer les femmes dans le monde166.

[166] La distinction spécifique du sexe.

MULIEBRE BELLUM GERERE. Cic. Combattre une aimable ennemie; faire la douce guerre.

MULIERO, are. Varr. Employer en guise de femme: faire servir de femme; métamorphoser en femme.

MUSAEUS, i, m. Auteur de livres lubriques. Voy. ELEPHANTIS.

MUTO, onis, m. Hor. Le membre par excellence.

MUTONIUM, ii, n. Le coin des charpentiers naturels.

MUTONUS, MUTUNUS, i, m. Solin. Voy. MUTINUS167.

[167] Mutona verba: paroles obscènes en usage parmi les libertins.

MYSTAE, arum, m. Les prêtres de Priape et de Bacchus. On peut voir par là combien leur ministère était utile et respectable. Les prêtres ont été partout les ministres de la débauche et du mensonge.

N

NASUTUS BENE, vel bene mentulatus. Bien fourni d'un instrument qui fait plaisir aux dames; bien savant dans l'art de la luxure.

NATES MOVERE. Remuer les fesses: mouvement très naturel pendant la durée du plaisir amoureux. Pastas glande nates habere: se livrer au plaisir contre nature.

NATURA, ae, f. Se prend pour les parties naturelles des femmes comme des hommes.

NECESSARIA, ae, f. Cic. Amie intime; bonne amie; personne qui est de moitié dans nos plaisirs.

NEQUITIA, ae, f. Petites folies amoureuses; badinages lascifs; débauche; vie déréglée; fredaines de la jeunesse. Martial prétend que les habitants de l'Égypte les connaissaient mieux que les autres peuples du monde. Juvénal les appelle lasciviam et improbitatem Veneream.

NOLANI ORE MORIGERANTES. Fantaisie en amour à laquelle les habitants de Nole étaient fort adonnés. Voy. les mots ILLUDERE FOEMINARUM CAPITIBUS, et ORE MORIGERARI. Les Osques et les habitants de la campagne de Rome connaissaient ce genre de volupté. Les Florentins en ont un autre, et rendent aux femmes avec la langue le plaisir que celles-ci cherchent à donner aux hommes avec la bouche. Ces sortes de voluptés servent à diversifier une action qui deviendrait fastidieuse par son uniformité.

NOTA VIRILIS. Caractère spécifique du sexe masculin.

NUPTIAE TURPES, SPONSAE TURPES. Juv. Mariage d'un homme avec un homme. Les Romains avaient poussé jusque-là le dérèglement des passions. Rome et Sodome depuis longtemps sont synonymes. En outre, les Romains couchaient sans scrupule avec de jeunes esclaves fruits de leurs amours: cela s'appelait injustae nuptiae et illegitimae.

O

OBSCENA, orum, n. Tout ce qui est contre la pudeur et l'honnêteté des mœurs est obscène et bon à cacher. Obscena pars, la partie obscène et que les dames ne voient pas sans rougir.

OFFICIUM, ii, n. Cic. Ce que l'on appelle le devoir, le bon office amoureux168.

[168] Ovide ne veut pas que l'on fasse par devoir ce qu'on peut faire par plaisir: à la bonne heure pour les maris!

OPUS JUVENILE. Travail d'amour, dont on se charge volontiers quand on est jeune. Voy. CONCUBITUS. Opus dulce (Ovid.): la douce affaire, l'occupation la plus gracieuse de la vie.

ORTHOPHALLICUS, a, um. Varr. Qui se tient droit comme un Priape de noce.

ORTHOPHALLUS, i, m. Priape en belle humeur; un Priape de noce.

OS, oris, n. La bouche. Elle ne devient obscène que par l'abus qu'on en fait en la prêtant aux plaisirs de l'amour. Voy. MORIGERARI ORE. Martial prétend qu'avec la bouche on ressuscite le physique d'un homme usé par la jouissance ordinaire:

Quid miseros frustra cunnos culosque lacessis?
Summa petas: illic mentula vivit anus.

P

[169] Sodomite.

[170] Et des Grecs.

PAEDEROS, otis, m. Voy. PAEDICO.

[171] Jupiter est le premier qui ait eu cette fantaisie à la cour céleste, et Laïus, père d'Œdipe, l'a fait connaître sur terre. Il enleva Chrysippe, fils de Pélops, à l'imitation de Jupiter, qui avait fait enlever Ganymède; et le mauvais exemple a été imité par toute la terre.

[172] Faire l'amour à la Grecque. Il existe un distique Latin composé par un ancien poète, où, dans les premières syllabes des quatre noms propres qu'il contient, se trouve le mot pedicare écrit par l'e simple:

Penelopes primam Didonis prima sequatur,
Et primam Cani syllaba prima Remi.

Voici un autre rébus Latin faisant allusion au même mot:

Quum loquor, una mihi peccatur littera, nam T
P dico semper; blaesaque lingua mihi est.

PAEDISCA, ae, f. Servante qu'on emploie à tout; une domestique dont on fait litière; servante caressée par son maître173.

[173] Par conséquent, servante maîtresse.

PAEDISCIUM, ii, n. Voy. LUPANAR.

PAEDOMANES, is, m. Éperdument porté à l'amour des jeunes garçons; qui aime les jeunes garçons à la folie.

PAEDOMANIA, ae, f. Amour désordonné pour les jeunes garçons.

PAEDOPHTHORIA, ae, f. Corruption de jeunes garçons.

PAEDOPHTHORUS, i, m. Qui débauche les jeunes garçons; corrupteur de jeunesse; puériseur.

PAEDOPOEIA, ae, f. Génération des enfants.

PAEDOPOEUS, i, m. Qui fait des enfants.

PAEDURGIA, ae, f. Le travail qui fait des enfants; l'exercice de la génération; la manière de faire des enfants.

PAEDURGUS, a, um. Qui travaille à faire des enfants; qui s'exerce à la génération; qui fait des enfants174.

[174] Qui s'occupe de sa postérité.

PALAESTRA, ae, f. Cic. Magasin de pourvoyeur d'amour; lieu de plaisir; maison de commodité: académie d'Amour; collège de Vénus175.

[175] Gymnase ou lieu d'exercice pour le libertinage.

PALAESTRICA, ae, f. Petr. Femme qui donne des leçons de lutte; celle qui forme aux exercices du corps et de l'esprit les personnes qu'elle veut rendre agréables; maîtresse d'académie galante.

PALPATIO, onis, f. Plaut. Patinage; patinement176.

[176] Maniement.

PALPATOR, oris, m. Plaut.; PALPO, onis, m. Pers. Patineur.

PALPATUS, a, um. Patiné177.

[177] Touché, manié.

PALPO, are. Juv.; PALPOR, ari, dép. Hor. Patiner178.

[178] Manier, toucher.

PALPARI MULIERI. Plaut. Caresser une femme. Ou: Sonder le cœur d'une femme.

PALUS RUBER. Un pieu; un pal plus humain que ceux dont on se sert en Turquie. C'est un instrument dont le dieu des jardins est toujours armé. Voy. MENTULA.

PANNUCEA MENTULA. Hochet dont les jeunes filles ne peuvent plus faire usage; instrument hors de service, flétri, ridé.

PAPILLA, ae, f. Le mamelon; la fraise qui termine le sein d'une femme; les mamelles. Carpere papillas, cueillir les pommes d'amour; mettre la main sous le mouchoir des belles.

Forma papillarum quam fuit apta premi!
(Ovid.)

PARATUS, a, um. Prêt à faire plaisir aux dames.

PARCERE LATERI. Juv. Faire le paresseux; dormir auprès d'une femme, au lieu de s'occuper à lui faire plaisir.

PATENS, tis, omn. gen. Ouvert. En amour il ne faut pas être trop ouvert.

[179] Synonymes: mollis, facilis. Sénèque nous apprend qu'on connaissait un homme de cette espèce à la manière dont il se grattait la tête: uno digito scalpit caput était passé en proverbe à cet égard.

PATHICA PUELLA. Priap. Jeune fille qu'on Ganymédise; une jeune enfant qu'on fait servir de Ganymède; fille dont on se sert comme d'un jeune garçon qu'on emploie pour une fille.

PATHICISSIMUS, a, um. Mart. Qui se souffre employer à tout ce que peut demander une passion déréglée.

PATIENTIAE MULIEBRIS LEGEM ACCIPERE. Petr. Supporter les fatigues où le beau sexe s'expose lorsqu'il entre dans la milice amoureuse.

PATI CONCUBITUS. Ovid. Souffrir les caresses du lit180.

[180] Ne pas repousser le plaisir. Pathicus en dérive.

PATI TANGI. Ovid. Se laisser patiner; se souffrir manier; vouloir bien être tâtonnée.

PATRANS, tis, omn. gen. Pers. Qui fait ce qu'on appelle faire; qui travaille à l'ouvrage naturel; qui fait l'action.

PATRANS OCELLUS. Pers. Un œil mourant de plaisir.

PATRATIO, onis, f. Cornut. L'accomplissement de ce qu'on appelle l'action; le travail amoureux; l'exercice de Vénus.

PATRATOR, oris, m. Tac. Un faiseur; un artiste amoureux.

PECULIO, are. Entrer au petit magasin d'amour; jouir amoureusement.

PECULIUM, ii, n. Petr. Le magasin d'amour et sa marchandise.

PECULIUM PROLATUM. Petr. Marchandise amoureuse étalée.

PECULII MAJORIS HOMINES. Lampr. Les hommes les mieux fournis; les substituts de Priape.

PELLEX, icis, f. Fille commode; concubine; femme entretenue; femme galante dont la physionomie et les grâces attirent les hommes.

PELLICATUS, us, m. Concubinage.

[181] Le battant de la cloche d'amour. Voy. MENTULA. Agere inter viscera penem. Juv. S'amuser au jeu contre nature.

PENI DEDITI ADOLESCENTES. Cic. Jeunes gens qui s'en prennent à eux-mêmes quand la passion les presse182.

[182] Disciples de Narcisse et d'Hippolyte.

[183] Les trois pendards masculins; les trois pièces.

PERCIDO, ere; PERCISUS, a, um; PRAECIDO, ere; & PRAECISUS. C'est à peu près la même signification que perforare, mais il s'applique aux hommes plutôt qu'aux femmes. Puer percisus, virgo perforata, sont deux individus violés, chez qui l'on est entré de force.

PERDEPSO, is, ere. Catull. Pétrir vigoureusement dans le pétrin naturel.

PERDUCO, ere. Conduire une femme contre sa volonté chez un amateur; la tromper; la produire contre son intention.

PERDUCTATIO, onis, f. Maquerellage.

PERDUCTO, are. Plaut. Maquereller.

PERFICIO, is, ere. Jul. Cap. Achever une besogne qu'on voudrait toujours recommencer.

PERFORO, are. Entrer de force; faire un trou plus grand qu'il n'était; dépuceler; jouir amoureusement. Le dieu des jardins menaçait les voleurs de tout sexe de leur faire subir cette peine: aussi était-il souvent volé.

[184] Traverser le beau sexe. Voy. PERAGERE.

PERMOLENDUS, a, um. Plaut. A qui il faut faire broyer le vermillon de Vénus.

PERMOLITOR, oris, m. Plaut. Qui moud et fait moudre amoureusement sous soi.

PERMOLO, is, ere. Hor. Moudre et faire moudre amoureusement sous soi; broyer le vermillon de Vénus185.

[185] Permolere uxores alienas: caresser la femme d'autrui; pondre dans un nid qui n'est pas le sien; ensemencer un champ que d'autres labourent.

PERPELLO, ere. Ter. Faire tomber à la renverse sans risque de blessure186.

[186] Sur le dos, et comme il faut que tombe toute fille.

PERPULIT MIHI PUDICITIAM PRIMUS. Plaut. Il m'a dépucelée; il a eu mon pucelage; il a eu ma fleur; il est le premier qui m'ait entamée.

PERTUNDA, ae. La déesse qui présidait à l'attaque d'un pucelage; la présidente au premier assaut nuptial187.

[187] Pertundere tunicam tentigine: sentir l'aiguillon d'amour.

PHALLAGOGIA, orum, n. Les fêtes de Bacchus et de Priape.

PHALLICA, orum, n. Les mystères de Bacchus et de Priape.

PHALLICUS, a, um. Qui concerne le laboureur du champ de Nature; ou: qui concerne le symbole de la fécondité de la Nature.

PHALLICUM CARMEN. Hymne, poème, chanson à la louange de l'instrument de la vie animale, qu'on chantait aux processions en l'honneur de Bacchus, de Priape ou d'Osiris.

PHALLOPHORI, orum, m. Cic. Ceux qui portaient la représentation du dieu Priape, ou du laboureur naturel, à la procession des fêtes d'Osiris en Égypte, et à celle des fêtes de Bacchus et de Priape à Athènes; ou: ceux qui portaient ce symbole de fécondité pendu au col dans le temps de la célébration de ces fêtes188.

[188] Les chevaliers de l'ordre de Cupidon. On trouvera dans Apulée le détail de ces fêtes et de ces cérémonies obscènes dont les prêtres Phallophores avaient la direction.

PHALLOPHORIA, orum, n. Procession en Égypte aux fêtes d'Osiris, et à Athènes aux fêtes de Bacchus et de Priape, où le symbole de la fécondité naturelle était porté en pompe au bout d'un bâton.

PHALLOPOTES, ae, m. f. Jul. Cap. Qui boit dans un Priape de verre, ou d'autre matière189.

[189] On a vu plus haut que les Anciens avaient des pains de même figure.

PHALLOVITROBOLUS, i, m. Jul. Cap. Priape de verre qui sert de tasse.

PHALLUS, i, m. Figure du laboureur naturel, faite de bois de figuier, que portaient pendue au col ceux et celles qui célébraient en Égypte les fêtes d'Osiris, et à Athènes celles de Bacchus et de Priape, et qu'on portait aussi en pompe au bout d'un bâton aux processions qui se faisaient alors190.

[190] Le Phallus est encore adoré chez les Chrétiens par beaucoup de filles recluses, de vierges timides et de veuves qui craignent les suites des plaisirs amoureux. Le pessaire, le godemiché et le Phallus des Anciens ne font qu'un.

PHICIDISSO, are. Suet. Employer de jeunes chiens à lécher les testicules. Ce mot vient du Grec.

PHOENICISSO, are. L'une des hérésies des libertins. V. le mot LIGURIRE NATURAM MULIEBREM, et celui DEMITTERE CAPUT; c'est la même chose que Lesbiare. Les Phéniciens différaient des Lesbiens, en ce que les premiers se rougissaient les lèvres pour mieux imiter l'entrée du sanctuaire de l'amour: les Lesbiens, au contraire, n'y mettaient d'autre fard que l'empreinte des libations amoureuses qui les rendaient blanches: demisso labra notata sero (Catull.). Chaque peuple et chaque individu a son goût favori en amour, et il n'y a rien dont un homme usé de débauche ne s'avise pour ranimer la langueur de ses sens. Mais autant de tentatives de ce genre, autant de pas faits vers la mort, ou l'imbécillité, qui est un état plus affreux.

PHORMISIUM, ii, n. Voy. CUNNUS.

PHYSSIONUS, a, um. Pour qui la Nature a été prodigue, ou avare, selon les besoins qu'en ont les deux sexes dans les plaisirs mutuels.

PIPINNA, ae, f. Joli diminutif d'un nom qui ne manque pas de synonymes. Nous avons en Français le même nom, à peu de chose près. Voy. MENTULA.

POLLUO, ere. Tacher son linge ou celui d'autrui; tuer des hommes avant leur naissance; tromper la nature; abuser de sa main, de ses doigts, ou de la bouche de quelques gens commodes; céder trop vite à ses désirs; y succomber trop tôt.

POLYGITON, onis, m. Archibougre; archilibertin; dictateur en crapule, en Sodomie.

POMUM, i, n. Voy. COLEUS.

POPPYSMA CUNNI. Le cliquetis des armes de Cupidon, lorsque le dard remue dans le fourreau naturel. C'est, pour la bouche, le sifflement du baiser, le bruit qu'on entend quand deux amants s'embrassent bien tendrement.

PORCA, ae, f. Varr. Le conin des petites filles (parce que c'est une victime digne d'être immolée par celui qui aime, de même que les nouveaux mariés immolaient un porc, et ceux qui concluaient une paix immolaient une truie).

POSTICA PRAELIA. Combat Socratique, pendant lequel les combattants ne se regardent jamais en face.

POTIOR, iri, dép. Jouir. C'est en amour le bien suprême et la source du bonheur.

POTUS, i, m. Virg. Catamite; Ganymède; bardache.

PRAEBERE SE. Accorder ses faveurs; se livrer; consentir aux désirs de quelqu'un. Voy. DO.

PRAECIDO, ere. Mart. Voy. PAEDICO.

PRAECISUS, a, um. Sen. Voy. PATHICUS.

PRAEMIA COXAE TOLERE. Remporter le prix de la lubricité.

PRAEPUTIO, are. Jouer du prépuce. Ou: se jouer du prépuce.

PRAEPUTIUM, ii, n. Juv. Prépuce: la barrette de Priape; le capuce du dieu des jardins; le bonnet du laboureur naturel.

PRAEPUTIA DUCERE. Juv. Jouer du prépuce; se conduire au plaisir par la main; s'en prendre à soi-même pour apaiser son ardeur. Ou: se jouer du prépuce; conduire au plaisir par la main; coiffer et décoiffer Priape de moment en moment192.

[192] M. Dussaulx dit que c'est amortir ses désirs impatients.

PREMA, ae, f. Une des divinités du lit nuptial qui présidait aux saccades amoureuses; la déesse qui avait l'intendance sur l'ouvrage des foulons amoureux; la déesse de Bourre-fort.

PREMO, ere. Fouler amoureusement.

PRIAPISCUS, a, um. Fait en manière de Priape.

PRIAPISCUS, i, m. Le refouloir des tribades: un clitoris démesuré.

PRIAPISMUS, i, m. Priapisme: maladie qui cause une tension douloureuse et continuelle du membre génital.

PRIAPOLITHUS, i, m. Sorte de caillou blanchâtre formé par la Nature en figure de Priape, et dont le canal est représenté par une veine de cristal très pur. Quelquefois on le trouve aussi garni de ses contre-poids. Il y en a de droits, de courbés, et d'autres qui paraissent comme rongés par des chancres; le gland y est marqué. Ces sortes de cailloux se trouvent, dit Borel, près de Castres en Albigeois. Il y en a aussi d'autres qui ont la figure du jardin de nature animale193.

[193] Une plante, dont j'ai oublié le nom, a la même forme. Ce sont des jeux de la Nature, qui n'ont aucun mérite en comparaison de l'original.

[194] Le dépuceleur banal; le fléau des pucelages. Voici ses synonymes: Ruber hortorum deus, rigidus deus, salax deus, ithyphallus, triphallus, ligneus hortorum custos, rari nemoris custos. Ululare Priapum: invoquer Priape.

PRIAPUS VITREUS. Verre à boire représentant la forme d'un Priape.

PROCAX FASCINUM. Un bel échantillon de virilité.

PRODUCO, ere. Produire dans le monde; annoncer une jeune fille que l'on veut livrer pour de l'argent aux désirs des amateurs. C'est un synonyme de PROSTITUERE.

PROPUDIUM FISSILE. La partie soi-disant honteuse des dames: car, plus cette partie est jolie, moins elle doit craindre la honte. Propudium de viris dicitur, libidines de foeminis (Plaut.): un adjectif ajouté à un nom détermine son application à l'un ou l'autre sexe; l'adjectif fissile, joint à propudium, fait ici connaître qu'il s'agit d'un instrument féminin.

[195] C'est un joli métier, digne des empereurs Romains et des gens de Cour, qui sacrifient tout à la fortune.

PROSTIBILIS, m. f. le, n. is, gén. Plaut. Prostitué; abandonné à tous venants.

PROSTIBULATUS, a, um. Prostitué.

[196] Prostibula, mis comme pluriel de prostibulum, signifie la même chose, mais en collection. Voy. LUPANAR.

PROSTIBULUS, a, um. Prostitué.

PROSTITUTA, ae, f. Sen. Prostituée; abandonnée à tous venants.

PROSTITUTUS, a, um. Plin. Prostitué; abandonné à tous.

[197]

... Nam quo non prostat foemina templo?
(Juven.)

Voy. PROSTERNO, PROSTITUERE SE. Le stare in carcere fornicis de Juvénal exprime la même chose.

PROSTARE IN LOCIS OCCULTIS. Plaut. S'exposer à tous venants en des lieux secrets.

PROSTRATUS, a, um. Suet. Prostitué, abandonné à tous; exposé au premier venu.

PROSTRATA REGI PUDICITIA. Suet. Pudicité prostituée au roi198.

[198] Sacrifiée au rang.

PROSTRO, are. Voy. PROSTITUO.

PRURIGO, inis, f.; PRURITUS, us, m. Sensation délicieuse et parfois gênante, selon les tempéraments; chatouillement; érection.

PRURIO, ire. Chatouiller; exciter au jeu d'amour.

PSOLE, es, f. Voy. MENTULA.

PSOTION, onis, m.; PSOTOENTA, ae, m. Priap. L'architecte du genre humain. Ce mot vient du Grec.

PTERYGOMATA, um, n. Les lèvres de la bouche perpendiculaire; les bords du bassin amoureux. Ou: les nymphes; les dames des eaux du palais de Vénus; les ailes, les ailerons que l'Amour applique quelquefois à son caducée.

PUBERALE, is, n. Le mont de Vénus; la motte; le pénil.

[199] Ou qui se trouve à l'origine des parties génératives de l'homme.

PUBES, eris, omn. gen. Cic. A qui le poil follet commence à couvrir le mont de Vénus; qui entre en puberté.

PUBIS, is, f. Prud. Voy. PUBES.

PUDENDA, orum, n. Les parties de la pudeur200.

[200] C'est un terme d'anatomie.

PUDENDAGRA, ae, f. La vérole, le mal de Naples; ou: chancre aux parties de la génération, etc.; maladie qui rend véritablement honteuses les parties qu'elle attaque.

PUDENDUM, i, n. La partie de la pudeur201.

[201] Celle que l'on cache pour en doubler le prix lorsqu'on la montre.

PUDOR, oris, m. La pudeur, le fard du beau sexe. Pudorem pellere, vel ponere: oublier la pudeur. Il n'y a rien de plus agréable pour un homme, que de causer cet oubli pour quelques instants. Elle revient chez certaines femmes, mais il y en a qui s'en privent, par goût: ce ne sont pas les plus aimables.

PUELLA EXPERTA VIRUM. Hor. Fille qui a éprouvé ce que vaut un homme en amour; belle qui a goûté des fruits de l'amour202.

[202] Qui sait à quoi s'en tenir sur les mystères de la nature. Puella procax (Ovid.): fille agaçante, et dont l'aimable vivacité excite le désir du combat amoureux.

PUELLASCO, ere. Varr. S'efféminer; prendre des airs de fille; contrefaire la fillette; imiter les jeunes filles; faire la poulette; faire la mignarde, la pouponne; se mignarder203.

[203] Quod non solum innubae fiunt communes, sed etiam veteres puellascunt, et multi pueri puellascunt (Fragmentum ex M. T. Varrone).

PUELLITOR, ari, dép. Laber. Clitoriser; jouer du clitoris; badiner au clitoris; folâtrer du bout du doigt avec une jeune fille; chatouiller au bel endroit; jouer du bout du doigt à la manière des jeunes filles.

[204] Les jeunes esclaves mâles avaient souvent, chez les Anciens, le bonheur de plaire à leurs maîtres par cette sorte de complaisance. Les Grecs et les Romains menaient de front l'amour de la femme et de l'homme; et ceux-ci avaient souvent la préférence sur les femmes, quoique, pour plaire à leurs amants ou à leurs maris, elles se prêtassent souvent à leurs sales fantaisies.

Divisit Natura mares: pars una puellis,
Una viris genita est...

dit Martial. Je ne crois pas que Buffon, qui a mieux étudié que lui la nature humaine, ait été de cet avis.

Pusio est synonyme de puer. Lisez le no VI dans les Monuments de la vie privée des Césars, pages 21 à 24.

PUERA, ae, f. Fille qui oublie son sexe et qui sert de Ganymède.

PUERARIUS, ii, Voy. PAEDICO.

PULLARIA, ae, f. Plaut. Main qui patine, qui farfouille205.

[205] Qui chiffonne.

PULLARIAM FACERE. Petr. Patiner; farfouiller.

PULLARIUS, ii, PULLIPREMO, onis, Voy. PAEDICO.

[206] Mon poulet: c'est le nom que l'on donnait à son mignon.

PUSIO, onis, m. Jeune garçon; jeune esclave mâle réservé pour la couche du maître. Voy. PUER.

PUTA, ae, f. Hor. La conque amoureuse207.

[207] Virgile a dit putus pour désigner un Giton.

PUTILLA, ae, f. Hor. Un conichon; un conin; une coniche.

PYGAE, arum, f.; NATES, ium, f.; CLUNES, ium, f. Ce sont trois synonymes pour dire la même chose. En Français: les fesses, ou les coussins d'amour.

PYGIACA SACRA. Petr. PYGIACA, orum, n. Le combat des fesses. Ou: les fêtes de Vénus antistrophe; ou: ses mystères postérieurs; l'exercice de l'art subtil.

PYGISTA, ae, m; PYGISTES, ae, m. Voy. PAEDICO.

PYRAMIS TENTA LIBIDINOSA NERVOS. La pique d'amour dans toute sa raideur.

PYTISMA, tis, n. Juv. Onction avec du crachat pour faire couler; liniment avec du crachat pour faire glisser; enduit de crachat pour faciliter l'introduction208.

[208] Chez les jeunes filles trop étroites. Les femmes cessent trop tôt d'avoir besoin de ce liniment.

Q

QUADRUPUS, odis, m. f. L'androgyne; le genre humain faisant la bête à quatre pieds, la bête à deux dos.

R

RADIUS, ii, m. Le rayon de la géométrie d'amour.

RAMUS, i, m. Le rameau pacificateur entre mari et femme, entre amant et maîtresse; l'arbre de vie. Voy. HASTA, MENTULA. Ausone, dans son Cento nuptialis, a plaisamment parodié le vers de Virgile en disant de l'époux prêt à livrer le premier assaut: aperit ramum qui veste latebat.

REN, renis, m. Auson. Il prend les reins pour la matrice, par licence poétique:

Utere rene tuo: casta puella anus est.

C'est un précepte très humain, que celui qui prescrit de faire usage des membres et des biens qu'on reçoit de la Nature; mais le mot, dans le vers cité, est obscène par l'idée qu'il présente.

RESOLUTA FOEMINA. Ovid. Femme en attitude de combat.

RESUPINANDUS, a, um. Cels. Qu'il faut coucher le ventre en haut; qu'on doit renverser sur le dos; à qui l'on doit faire voir la feuille à l'envers.

RESUPINATUS, a, um. Juv. Voy. RESUPINUS.

RESUPINO, are. Liv. Coucher le ventre en haut; renverser sur le dos. Ou (Juv.): faire voir la feuille à l'envers.

RETRO AGERE ALIQUEM. Plin. Faire travailler quelqu'un du derrière; Ganymédiser quelqu'un; aiguillonner quelqu'un postérieurement.

RIGIDUS DEUS. Priape, le dieu le plus ferme. Rigere ou arrigere servent, dans le style licencieux, à exprimer le mouvement naturel qui fait qu'un homme se trouve capable d'en créer un autre.

RUMPERE LATUS IN VENERE. Se fatiguer au jeu d'amour; ne pouvoir plus remuer les reins. Rumpi tentigine, être en proie aux plus violents désirs.

RUSTICUS, a, um. En style amoureux, c'est celui qui va trop vite au fait, sans préliminaires ni consentement.

S

SACANDRUS, i, m. La partie qui mérite des saccades amoureuses.

[209] Où les langues se dardent.

SALACITAS, atis. f. Extrême lubricité.

SALAPUTIUM, ii, n. Voy. PUTILLUS.

SALAX, acis. De salire: celui que la Nature rend très habile au jeu d'amour. Salax deus, Priape, dieu de l'impureté; salax eruca, la roquette, herbe aphrodisiaque ou qui excite à l'amour.

SALIO, ire. Monter à l'assaut; couvrir la femelle (ce qui se dit des animaux). Vox saliente libidine: cri que le plaisir arrache à qui jouit passionnément.

SALMACIDA SPOLIA. Cic. Une victoire amoureuse.

SALTUS, us, m. Plaut. Le bocage amoureux; la garenne d'amour; le bosquet de Vénus; le taillis où l'Amour va giboyer.

SARABUS, i, m.; SARON, i, n. Voy. CUNNUS.

SAVIARI (pro SUAVIARI). S'embrasser avec tendresse.

SCATINIA LEX. Loi faite contre les professeurs de l'art subtil et contre leurs disciples.

SCELERARE TEMPLA. Profaner, souiller les temples par des actes de lubricité.

SCHEMA, ae. f. Suet. Manière particulière d'embrasser homocentriquement; la manière de faire cela.

SCEPTRUM, i, n. Le sceptre d'Amour; voy. MENTULA.

SCHOENICULA, ae, f. Courtisane; prostituée.

SCINDO, ere. Rompre et déchirer tous les obstacles qui s'opposent à la jouissance; enlever un pucelage; forcer les barrières de la volupté.

SCORTATIO, onis. Voy. SCORTATUS.

SCORTATOR, oris, m. Cic. Qui aime les filles de joie; putassier; bordelier; coureur de garces.

[210] Ou: une fille de joie pour le petit peuple.

SCORTUM, i, n. Cic. Fille de joie; fille commune. Ou (Suet.): un Ganymède.

SCROBS VIRGINALIS. La fossette naturelle chez les dames; le puits d'amour. Voy. CUNNUS.

SECUTULEIA, ae, f. Petr. Celle qui recherche les caresses de l'homme; belle de haut appétit; personne âpre à la curée211.

[211] Femme à tempérament.

SELINON, i, n. Voy. CUNNUS.

SEMEN HUMANUM. La graine d'hommes; la liqueur générative dont l'expansion est le but que la Nature se propose dans le déduit amoureux.

SEMINALE MEMBRUM. La gerbe d'amour. Voy. MENTULA.

SEMIVIR, i, m. Eunuque; prêtre de Cybèle.

SICULA, ae, f. Catull. La dague amoureuse212.

[212] Parva sica.

SIPHNIASSO, are. Plin. Fantaisie lubrique en usage parmi les anciens habitants de Siphno, l'une des îles Cyclades. Érasme dit que c'est manum admovere postico: aider les plaisirs du devant par ceux du derrière.

SOCRATES; SOCRATICI DISCIPULI. Tous ces messieurs les Sages, en fuyant la compagnie des femmes, en déclamant contre leurs défauts et contre l'amour, ont donné pour la plupart dans des accès bien plus répréhensibles. La nature ne perd jamais ses droits, et encore moins qu'ailleurs dans des climats brûlants.

SOLLICITARE INGUINA. Réveiller le chat qui dort; irriter les désirs charnels.

SOTADES, is, m. Sotadès, poète de Mantinée, le premier qui ait écrit sur l'amour Grec ou l'amour malhonnête et contre nature.

SPADO, onis, m. Eunuque: homme qui n'est plus homme, et qui peut servir de femme à ceux qui ne les cherchent pas où elles sont, ou les prennent à rebours lorsqu'ils les trouvent.

SPATALOCINAEDUS213, i, m. Petr. Un joli Ganymède.

[213] Ou: SPATHALOCINAEDUS.

SPETLOMA, atis, n. Le bruit du concert amoureux.

SPHINGA, ae, f. Voy. MERETRICULA.

SPHINX, gis, f. Voy. MERETRIX.

SPINTRIA, ae, m. Suet. Inventeur de nouvelles attitudes amoureuses; qui trouve en amour des postures inusitées. Ou: Voy. PATHICUS.

SPURIA, ae, f.; SPURIUM, ii, n. La coquille des pèlerins d'amour.

STRUTHEUM, i, n.; STRUTHEUS, i, m.; & STRUTHIUM, ii, n.; STRUTHOS, i, m. L'oiseau d'amour; la racine amoureuse; le moineau de Vénus.

STULTICEN, inis, m. Un poète folâtre; qui ne chante que des folâtreries.

STUPRATIO, onis, f. Plaut. Engagement où l'on met une belle de se rendre à sa passion; la soumission à ses désirs amoureux qu'on exige de la complaisance d'une personne; prise de possession de l'honneur d'une jolie personne; la douce et agréable violence faite aux dames; prise de corps amoureuse; l'effort auquel les dames succombent avec plaisir.

STUPRATUS, a, um. Cic. Qui a laissé prendre une amoureuse possession de son honneur; qui s'est laissé aller à la passion amoureuse d'autrui; pris amoureusement au corps; qui a donné les dernières marques de complaisance en amour; qui a succombé aux efforts amoureux de quelqu'un; qui s'est donné aux désirs amoureux d'autrui; qui s'est amoureusement soumis aux inclinations de quelqu'un; dont on a exigé les dernières faveurs; à qui l'on a fait une amoureuse et douce violence; qui a été poussé amoureusement à bout; qui a été engagé à se rendre aux sollicitations amoureuses; qui a souffert des secousses d'amour; qui a été employé amoureusement hors de l'état de mariage.

STUPRISEQUESTRA, ae, f. Plaut. Fille de joie. Ou: appareilleuse.

STUPRUM, i, n. Cic. Prise de possession de l'honneur d'une fille ou d'une femme; excès de familiarité amoureuse; l'effort où les dames succombent avec plaisir; la douce et amoureuse violence faite aux belles; amoureuse prise de corps; exaction des dernières faveurs; emploi qu'on fait d'une belle hors de l'état de mariage.

SUAVIUM, ii, n. Baiser sur la bouche. Synonymes: basium, osculum. Servius donne l'explication de ces trois mots: basium est le baiser qu'on donne à une épouse; suavium est celui que l'on donne à une maîtresse; osculum est le baiser de paternité, ou que les pères et mères donnent à leurs enfants: c'est aussi le baiser de paix et de cérémonie. Il y a un gros livre sur les baisers, par Kempius. On peut le lire lorsque l'on veut approfondir la matière en curieux et en savant: pour ceux qui ne le sont pas, la chose vaut mieux que le mot.

SUBACTRIX, icis, f. Voy. FRICTRIX. Voy. TRIBAS.

SUBACTUS, a, um. Foulé amoureusement; repassé naturellement ou contre nature.

SUBACTUS, us, m. Plin. Voy. SUBACTIO.

SUBADMOVERE MARI FOEMINAM. Colum. Mettre aux prises le mâle et la femelle; engager les deux sexes au combat de Vénus.

SUBAGITATIO, onis, f. Plaut. Le travail amoureux qu'on fait faire sous soi; les mouvements qu'on cause à ce qu'on caresse amoureusement; le branle qu'on donne à l'objet de ses plaisirs; les secousses amoureuses.

SUBAGITATOR, oris, m.; SUBAGITATRIX, icis, f. Qui met en mouvement l'objet de ses désirs; qui fait travailler amoureusement sous soi; qui met en branle ce qu'il aime.

SUBAGITO, are. Plaut. Faire mouvoir amoureusement sous soi; mettre en amoureux mouvement; mettre en branle ce qu'on aime; donner des secousses amoureuses à l'objet de ses plaisirs.

SUBALARIA NEGOTIA. Affaires amoureuses.

SUBANS, tis, omn. gen. Plin. Qui refoule amoureusement. Ou: qui est en amour; qui est en chaleur.

SUBATIO, onis, f.; SUBATUS, us, m. Plin. Voy. SUBACTIO. Ou: la chaleur des femelles; le désir du mâle214.

[214] Ce qui se dit plus spécialement des animaux.

SUBATUS, a, um. Qui a été amoureusement refoulé. Voy. SUBAGITATUS.

SUBIGATRIX, icis. f. Voy. SUBIGITATRIX.

SUBIGENDUS, a, um. Col. Qu'il faut refouler amoureusement; qu'on doit faire travailler amoureusement sous soi.

[215] Cela se dit des hommes et des femmes: Nicomedes Caesarem subegit.

SUBIGUS, i, m. Le dieu qui présidait au renversement des belles216.

[216] Aux premiers sacrifices à l'Amour.

SUBO, are. Plin. Rechercher le mâle; être en amour; être en chaleur217. Ou (Hor.): Voy. SUBIGO.

[217] Se remuer, s'agiter pendant le plaisir amoureux. Voy. SURIO.

SUBANDO CUBILIA RUMPERE. Hor. Enfoncer le lit à force de faire rage218.

[218] Et de mouvoir le croupion.

SUBSIDERE MARIBUS. Se dit des femelles des animaux, qui s'arrêtent et se tiennent fermes pour recevoir le mâle.

SUBULA, ae, f. Colum. L'alène de Cupidon.

SUBULO, onis, m. Voy. PAEDICO.

SUBULO, are. Voy. PAEDICO.

SUBURRANA PUELLA. Fille publique; courtisane; raccrocheuse. La Suburra est le quartier de Rome où logent toutes les filles publiques. Suburrana uxor, vel Summoeniana uxor: une prostituée, une femme qui se marie au premier venu pendant un quart d'heure.

SUCCUBA, ae, f. Ovid. Concubine; maîtresse; celle dont on a les faveurs.

SUCCUBONEUS, a, um. Titinn.; SUCCUBUS, a, um. Prud. Qui se soumet aux caresses amoureuses; qui travaille amoureusement sous autrui.

SUCCUMBERE ANTE NUPTIAS QUIBUS & VELLENT. Varr. Se soumettre, avant le mariage, aux caresses de tous ses amants; en donner à tous ceux qui en veulent avant d'être mariée; ne refuser personne avant ses noces.

SULCUS, i, m. Sillon charmant; fosse d'amour.

SUPERCUNNUM, i. n. Les broussailles du mont de Vénus.

SYBARITICI LIBELLI. Catéchismes pour les libertins, dans lesquels la gymnastique lubrique était enseignée avec la plus grande perfection. Selon Lucien, ils ont pour auteur Hémithéon, natif de Sybaris.

SYNCOETIUM, ii, n. Le paiement des plus vives caresses amoureuses; l'honoraire en amour; le prix des dernières faveurs.

SYNUSIA, ae, f. La plus intime liaison que puissent avoir ensemble les deux sexes; la plus étroite union que puissent former deux personnes de sexe différent.

T

TABELLAE, arum, f. Tablettes ou billets doux écrits par des amants.

TABELLAE VOTIVAE ET PICTAE. Tablettes où se trouvent peintes toutes les postures inventées à Lampsaque. Les jeunes filles qui possédaient de ces tablettes en faisaient hommage à Priape, afin qu'il leur accordât la réalité. On ne voit pas de ces ex-voto dans les églises Chrétiennes. Properce a déclamé contre ces tablettes obscènes:

Quae manus obscenas depinxit prima tabellas
Et posuit casta turpia visa domo,
Illa puellarum ingenuos corrupit ocellos,
Nequitiaeque suae noluit esse rudes.
(Propert., II, 5, 19.)

TACEO, ere. Se taire est un acte très simple de sa volonté; mais quand on se laisse mettre dans la bouche quelque chose d'humain qui l'emplit, il y a bien force. En ce sens, tacere est synonyme de morigerari, et très obscène. Vossius dit que tacere signifie la même chose que irrumari.

TAEDAE JURE COIRE. Ovid. User des droits de l'Hyménée en faveur du plaisir; prendre l'ascendant amoureux que donne l'Hymen; se servir amoureusement des libertés que donne le mariage.

TANGERE MULIEREM MANIBUS. Faire l'imposition des mains sur une femme; aller à la découverte du bosquet de Cythère; y faire naître avec les doigts mille sensations agréables, qui préparent une de ces crises charmantes qui font perdre la vie pendant quelques minutes.

TAUROPOLIA, orum, n. Le carquois de Cupidon.

TAURUS, i, m. Fest. Le laboureur du champ de la Nature.

TENDO, ere. Dans le style lubrique, signifie l'érection causée par les désirs charnels. Tendere alutam (Mart.)

TENER, era, erum. Jeune, délicat, agréable, joli, charmant:

... Sed tu sane tenerum et puerum te
Et pulchrum, et dignum cyatho coeloque putabas.
(Juven.)

TENTIGINOSUS, a, um. Qui bande toujours son imagination vers les plaisirs de l'amour.

TENTIGO, inis, f. Mart. L'érection, le désir de Vénus. Ou (Juv.): Priapisme volontaire, ou involontaire.

TENTARE DIGITIS LOCA FOEMINARUM. Colum. Tâter si les poulettes ont l'œuf; mettre les doigts où il n'en faut qu'un bon.

TENTUM, i. n. La tente de la plaie amoureuse.

[219] Sonder avec la langue l'antre de Cypris. Voy. PHOENICISSO, LESBIO.

TESTICULI, orum, m. Les témoins et les assistants du jeu d'amour. Ils sont presque toujours deux, et quelquefois trois.

TESTICULO, are; TESTICULOR, ari, dép. Fest. Donner le mâle aux femelles.

THALASSIO, onis, m. L'action qui est le premier but du mariage; le dieu des noces; la chanson nuptiale ou épithalame. Martial a dit: Indicare thalassionem manibus libidinosis.

THORUS, i, m. Le lit ou le canapé où l'on se livre aux jouissances de l'amour.

THYRSUS, i, m. Le thyrse d'amour. Voy. MENTULA.

TOLLERE PEDES. Faire des gambades sur un lit; mettre les gens plus à leur aise en levant les pieds et les jambes en l'air pendant le combat amoureux.

TRABES, is, f. Arc-boutant de la génération. Voy. MENTULA.

TRACTARE MENTULAM. Le beau Narcisse et le sauvage Hippolyte fuyaient les femmes pour se livrer plus à leur aise à ce plaisir, qui n'en est plus un lorsqu'il conduit à la mort. C'est l'Onanisme, dont Tissot a montré tous les dangers. Chacun voit cela à sa manière, et de grands capitaines assurent que l'Onanisme est nécessaire à la guerre. Moi je prétends qu'il doit y être rare ou bien ménagé: sans quoi les dames n'auraient plus de plaisir à recevoir les militaires en quartier d'hiver, et ces messieurs dépeupleraient le monde de toutes les manières.

TRIEMBOLUM, i. n. Le membre par excellence.

TRIPHALLUS, i, m. Tibull. Surnom de Priape, à cause de sa grande fourniture. Ou: un magnifique sceptre amoureux.

TRUSO, are. Presser vivement l'entrée du palais d'Amour; s'agiter pour s'y introduire. Vient de trudere.

U

ULCUS, i, m. Ulcère ou plaie, que toutes les femmes ont plus ou moins grande et qu'elles font soigner par les hommes. Cette plaie, fort heureusement, ne guérit jamais, malgré les visites fréquentes qu'ils y font.

ULULARE PRIAPUM. Invoquer Priape; lui demander la réalité des plaisirs que l'imagination sait peindre.

UNICOLEUS, a, um; UNITESTIS, m. f., te, n. Qui n'a qu'un testicule; qui n'a qu'un témoin amoureux220.

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