Florence historique, monumentale, artistique
RIVE DROITE (OUEST)
DE SS. APOSTOLI A OGNISSANTI
SS. APOSTOLI, SANTA TRINITA, VIA TORNABUONI, PALAIS SAN JACOPO IN
RIPOLI, SANTA MARIA NOVELLA, SAINT-FRANÇOIS VANCHETTONI,
OGNISSANTI.
SS. APOSTOLI, vieille basilique reconstruite au XVe siècle, dont la fondation, d'après une inscription placée près du portail, remonterait à Charlemagne.
A l'intérieur, au fond du bas-côté de gauche, se trouve un beau ciborium en terre vernissée d'ANDREA DELLA ROBBIA. A côté, tombeau d'Oddeo Altoviti en forme de sarcophage richement sculpté, bel ouvrage de BENEDETTO DA ROVEZZANO.
Le Palais Rucellai (20, Via Vigna Nuova) fut un des premiers ouvrages du grand architecte florentin LEONE BATTISTA ALBERTI qui le construisit en 1460, et y appliqua pour la première fois l'ordre rustique et les pilastres.
L'ancienne loggia du palais qui lui faisait face a ses arcades aujourd'hui murées.
LA PLACE SAINTE-TRINITÉ s'étend près du pont Santa Trinita. A l'angle de la place et du Lung Arno se trouve le Palais Spini dont la masse carrée a le caractère sévère de la forteresse (XIVe siècle). A côté, le palais Salimbeni (Hôtel du Nord) fut construit en 1520 par Baccio d'Agnolo.
L'ÉGLISE SAINTE-TRINITÉ, construite en 1250 par NICOLAS PISANO, fut remaniée en 1570 par BUONTALENTI. Elle comporte trois nefs à arcs ogivaux soutenus par le pilier carré romain qu'employa Pisano dès le XIIIe siècle. Sur le transept s'ouvrent le chœur et quatre chapelles.
En entrant par la porte latérale (sur la via Parione) garnie d'«Avelli», la première chapelle du transept est la chapelle Sassetti, décorée en 1485 par DOMINIQUE GHIRLANDAJO de six fresques consacrées à Saint François d'Assise, commandées par François Sassetti. Dans la partie supérieure du mur du fond, le pape Honorius approuve la règle de l'ordre; dans la partie inférieure, saint François ressuscite un enfant de la maison Spini. Cette scène, très intéressante par sa composition, se passe sur la place Santa Trinita, devant l'église et le palais Spini; au bas sont les donateurs, François Sassetti et sa femme Nera Corsi. Au haut de la fresque du mur de droite, saint François devant le Sultan; au-dessous, les funérailles de saint François, belle composition inspirée de la fresque identique du Giotto à Santa Croce.
De chaque côté de la chapelle, enfermés dans une niche cintrée, encadrée de délicats bas-reliefs inspirés de l'antique, se trouvent les tombeaux de Francesco Sassetti et de Nera Corsi, ouvrages remarquables de JULES DE SANGALLO. Les sarcophages en marbre noir sont simplement ornés de bucranes.
LA VIA TORNABUONI prolonge la place Santa Trinita et contient le plus beau palais de Florence, le PALAIS STROZZI. Commencé en 1489 sur les plans de BENEDETTO DA MAJANO pour le célèbre Philippe Strozzi, l'adversaire acharné des Médicis, il ne fut achevé qu'en 1553. Le plus beau des palais florentins à bossages, ses trois façades sont d'ordre rustique uniforme, une simple plinthe servant d'appui aux étages percés de belles fenêtres géminées.
La caractéristique du palais Strozzi est dans les superbes lanternes cylindriques en fer forgé placées à ses angles. Décorées des Croissants, armes des Strozzi, elles sont hérissées de pointes recourbées qui en forment le couronnement.
Des porte-flambeaux et des anneaux en fer forgé décorent la façade.
LE PALAIS STROZZINO, de même style, mais moins vaste, est situé derrière le palais Strozzi, sur une petite place.
PALAIS CORSINI. Galerie.
N° 167.—BOTTICELLI. La Vierge, l'Enfant et deux Anges.
Tableau de la jeunesse du maître, peint encore sous l'influence directe de Fra Filippo Lippi, mais avec une profondeur de coloris tout autre.
N° 162.—FILIPPINO LIPPI. Médaillon, la Vierge et l'Enfant entourés d'anges, un des premiers ouvrages de Filippino et une des rares œuvres peintes sous l'influence directe de son père.
N° 5.—MEMLING. Très beau portrait d'homme, de la première manière de Memling, sous l'inspiration de Roger Van der Weyden.
SIGNORELLI. Ravissant et délicat tableau de la Vierge avec l'Enfant, entourés de Saint Jérôme et de Saint Bernard.
PALAIS ANTINORI, belle et sévère façade de Jules de Sangallo.
PALAZZO STROZZI, joli petit bas-relief de Luca. La place Sainte-Marie Nouvelle est décorée de deux petits obélisques de marbre de 1608 reposant sur des tortues de bronze. Ils servaient de but pour les courses au quadrige instituées par Cosme Ier, en 1563.
LA LOGGIA SAINT-PAUL, placée en face de l'église sur un des côtés de la place, a été construite par BRUNELLESCHI en 1451. C'est un long portique dont les écoinçons furent ornés par la suite de médaillons vernissés, mauvais ouvrage des continuateurs des DELLA ROBBIA.
A l'extrémité du portique, la lunette d'une porte est occupée par une des plus belles œuvres d'ANDREA DELLA ROBBIA, la Rencontre de Saint Dominique et de Saint François, composition d'une intensité et d'une profondeur de sentiment remarquables.
SAINTE-MARIE NOUVELLE. Pendant que l'ordre de Saint François se restreignait dans la pauvreté et la simplicité primitives imposées par son fondateur, l'ordre de Saint-Dominique, suivant l'esprit du sien, se répandait sur toute l'Italie et empiétait dans des proportions si considérables, que Florence, dès le XVe siècle, se trouva obligée de se défendre contre lui. Chassés et proscrits, après un court exil les dominicains revinrent plus puissants que jamais et possédèrent bientôt six couvents tant à Florence qu'à Fiesole, dont celui de Sainte-Marie Nouvelle fut un des premiers.
L'église fut commencée en 1278 par deux dominicains, FRA SISTO et FRA RISTORO, sur l'emplacement d'une église primitive dédiée à la Vierge; elle prit de là le surnom de «Nouvelle». On est frappé encore ici de la préoccupation de construire grand, qui semble avoir été le but unique des architectes italiens des XIIIe et XIVe siècles et dont le résultat, toujours identique, est une froideur et une sécheresse désagréables dans leur nudité presque protestante. Appuyé à l'édifice, subsiste le campanile carré de l'église primitive. Il est, par extraordinaire, du plus pur style roman et ses deux derniers étages, ajourés de part en part, ne sont formés que d'arcatures soutenues sur de sveltes colonnettes; il en acquiert une légèreté aérienne. Il reste encore de l'ancienne construction les six élégants «Avelli» de la façade; ces sortes de niches ogivales servaient chacune de tombes collectives aux plus nobles familles florentines dont elles portaient les armoiries.
LEONE BATTISTA ALBERTI acheva en 1460 toute la décoration extérieure de Sainte-Marie Nouvelle. Il exécuta en premier lieu le revêtement en marbre blanc et noir de la façade, et comme il s'en tint au style gothique déjà employé, ce style, sous la main du plus grand architecte de la Renaissance, gagna une singulière élégance. Leone Battista coupa sa façade en trois ordres: les portes latérales accompagnées des Avelli anciens et d'arcatures aveugles lui formèrent le premier, tandis qu'il composait le second, fortement en retrait, d'une simple et large frise supportant comme troisième ordre le beau pignon terminal. Au milieu de la façade, il inscrivit la haute porte principale, qu'il fit monter presque jusqu'au pignon et qui, flanquée de ses quatre massives colonnes corinthiennes, produit un effet grandiose dans sa simplicité. Sur le côté gauche de l'église en retour d'équerre, d'autres Avelli s'étendaient contre le mur du couvent; mais comme ils ne suffisaient plus par suite de la mode de se faire enterrer à Sainte-Marie Nouvelle, Alberti dut construire, à droite de l'église et formant retour sur la rue Belle-Donne, une sorte de Campo Santo formé d'un mur bas à bandes de marbre alternées où il disposa des Avelli intérieurs et extérieurs construits sur le modèle des anciens et aménagés de la même façon.
A l'intérieur, l'église produit une médiocre impression, et le manque de proportion entre la largeur et la hauteur est d'un mauvais effet architectural.
Sur le mur d'entrée se trouve une précieuse fresque de MASACCIO, malheureusement abîmée et très mal éclairée. Sous une belle et sévère architecture s'enfonce une magnifique perspective simulée par une voûte à caissons de pierre, à l'extrémité de laquelle se tient debout Dieu le Père, la tête touchant au plafond. Cette admirable figure, d'une ampleur et d'une majesté saisissantes, est certainement une des plus belles de la Renaissance. La tête sévère regarde sans voir, les yeux perdus dans l'immensité. Placée en terre au-dessous de lui est la croix dont il soutient les bras avec ses mains et sur laquelle est attaché le Christ dont la tête penchée porte l'expression d'une douleur profonde. Au pied de la croix se tiennent debout la Vierge et saint Jean. Masaccio, rompant avec la tradition, au lieu de représenter la Vierge toujours jeune, l'a résolument peinte sous les traits d'une vieille femme dont le corps usé et fatigué a perdu toute sveltesse et dont le visage ravagé a subi toutes les douleurs, sans pour cela perdre l'expression d'une sérénité presque auguste. En face d'elle, saint Jean fait contraste, tant sa poignante douleur est bien humaine et opposée à la sérénité des êtres divins qui l'entourent et que rien ne saurait atteindre.
En dehors de l'arcade et complètement séparés sont agenouillés les beaux portraits du donateur et de la donatrice, d'une vie et d'un relief saisissants.
Le fond droit du transept est fermé par la Chapelle Ruccellai à laquelle on accède par un double escalier. Au fond de la chapelle est la fameuse Vierge de CIMABUE, figure colossale peinte sur bois. Il est malaisé, en voyant aujourd'hui l'hiératisme raide et maladroit de cette peinture, de s'imaginer la révolution profonde qu'en 1280 causa son apparition. C'est d'elle que peuvent réellement dater les premières tentatives de l'art pour s'émanciper des formules byzantines si négatives de toute originalité.
Il ne faut pas oublier non plus que l'élève et le successeur immédiat de Cimabue fut Giotto, c'est-à-dire le génie dans lequel tout l'art italien devait être contenu en germe. Quand un maître a su, comme Cimabue, former une pareille individualité, l'on ne pourrait trop exalter en lui la beauté du caractère et l'intégrité des sentiments. L'estime de ses concitoyens pour lui était telle que la Vierge de Santa Maria y fut transportée processionnellement, «la République se plaisant par de si grands honneurs à rendre hommage aux vertus du peintre et du citoyen».
A droite dans la chapelle, le tombeau de la Beata Villana del Cerchi fut exécuté par ROSSELLINO en 1451.
La Sainte, gardée par deux anges, repose sous un baldaquin, les mains croisées et les pieds nus.
A droite du chœur est la Chapelle Philippe Strozzi. Derrière l'autel se trouve son tombeau exécuté en 1459 par BENEDETTO DA MAJANO dont il avait été le plus zélé protecteur. Dans la forme grêle du sarcophage de marbre noir et dans les anges qui l'entourent se sent déjà le déclin de la sculpture à la fin du XVe siècle.
En 1502, FILIPPINO LIPPI, à son retour de Rome, fut appelé par les Strozzi à peindre la décoration de leur chapelle. Il était à ce moment sous l'influence directe de Raphaël et sa manière procédait directement de lui avec toutefois une exagération de style frisant le mauvais goût. Aussi la composition des fresques de la chapelle Strozzi est-elle défectueuse; l'architecture désordonnée et tourmentée laisse fort à désirer, enfin l'effet seul est cherché sans aucune préoccupation du sentiment.
La fresque de droite représente les Miracles de Saint Jean l'Évangéliste, scène bizarre où se confondent les costumes les plus disparates de tous les peuples connus. Celle de gauche est consacrée à un Miracle de Saint Philippe ressuscitant une morte.
Le vitrail de la fenêtre fut également composé par Filippino Lippi.
Le chœur est décoré des admirables fresques de DOMINIQUE GHIRLANDAJO peintes en 1490 sur la commande de Jean Tornabuoni.
Ce qui frappe surtout en elles, c'est la grâce noble et tranquille des personnages, c'est la vie ordinaire des Florentins d'alors; ce qui les rend si intéressantes, c'est la civilisation, c'est le costume d'une époque dont elles sont les plus précieux documents.
Avec de si grandes qualités, le défaut qu'on pourrait justement leur reprocher serait de manquer de grandeur dans l'expression des idées, d'embourgeoiser presque les sujets sacrés qu'elles relatent. Pour Ghirlandajo, la Naissance de la Vierge est simplement la naissance d'un enfant noble du XVe siècle, avec le cortège des visites de félicitation et le défilé des amis; comme dans la Naissance de saint Jean-Baptiste, il peint la nourrice donnée aux petits Florentins d'alors et la collation prise par la mère après l'événement. Si cette façon d'interpréter l'histoire de la Vierge ou du Précurseur répond mal à la grandeur des faits, il faut pourtant bien reconnaître que personne à l'égal de Ghirlandajo n'eût été capable, avec un tel point de départ, d'arriver d'une telle manière à ses fins.
Dans l'admirable poussée de la peinture au XVe siècle, il est impossible que certains ordres d'idées et de sentiments, certains modes d'interprétation, même à égalité de talent, ne répondent pas mieux que d'autres à l'esthétisme individuel de tel ou tel artiste. En matière d'art, l'éclectisme est la loi de la critique; il consiste à reconnaître la beauté de l'œuvre en elle-même et sous quelque forme qu'elle se présente, car, là où la recherche de la perfection a été égale, il n'est que juste de l'apprécier dans ses manifestations les plus divergentes. Il faut aussi admirer sans réserve les belles et graves figures des contemporains de Ghirlandajo animées d'une vie et d'un mouvement singuliers.
Les fresques sont disposées, de chaque côté du chœur, sur trois rangées de deux sujets chacune; elles sont terminées par une lunette et séparées les unes des autres par des motifs architecturaux. Celles de la partie supérieure ont malheureusement trop souffert pour qu'il soif facile de les distinguer.
MUR DE DROITE.—HISTOIRE DE LA VlERGE.
I.—Joachim chassé du temple.
Dans cette superbe composition, les deux groupes de droite et de gauche sont particulièrement intéressants par les personnages célèbres qu'ils représentent. A gauche, le vieillard sans barbe est Baldovinetti, qui enseigna la peinture et la mosaïque à Ghirlandajo; celui qui, la tête nue, a la main sur la hanche et porte un petit pourpoint bleu et un manteau rouge, est Ghirlandajo lui-même; le personnage aux grosses lèvres et à la chevelure noire est Mainardi, son élève; enfin celui vu de dos est le frère du peintre, David Ghirlandajo.
II.—La Naissance de la Vierge.
Une des plus belles fresques de la série.
Dans une riche chambre florentine, sainte Anne, femme déjà âgée, est couchée tout habillée sur son lit placé sur une estrade. Derrière elle une servante verse de l'eau dans un bassin. Relevée sur un coude, elle contemple la petite Marie dans les bras d'une belle dame assise au milieu de la composition, tandis que de nobles visiteuses s'avancent sur la gauche, vêtues de leurs somptueux habits de fête.
Ces femmes sont la fleur de la société florentine; on sent qu'elles ont tenu à honneur de figurer dans cette œuvre et de venir poser devant le maître. Chacune a son individualité propre, et ces beaux traits florentins si vifs, si intelligents, si presque modernes d'expression.
III.—Présentation au Temple.
IV.—Mariage de la Vierge.
V.—Adoration des Mages.
VI.—Massacre des Innocents.
VII.—(Lunette) Mort de la Vierge.
Composition en partie détruite.
MUR DE GAUCHE.—HISTOIRE DE SAINT JEAN-BAPTISTE.
I.—Apparition de l'Ange à Zacharie. Cette composition remarquable est enrichie de beaucoup de portraits admirables, entre autres ceux de tous les donateurs des fresques, les Tornabuoni jeunes ou vieux placés en arrière de Zacharie. Au bas, Ghirlandajo a peint à mi-corps les quatre plus savants hommes de l'époque: le premier revêtu d'un habit de chanoine, est Marsile Ficin; le second, avec un ruban noir au cou, est Cristoforo Landino; le troisième est le Grec Demetrius Chalcondyle, et enfin le quatrième, qui lève un peu la main, est Ange Politien. En arrière d'eux, un groupe de trois hommes causent et représentent, dit-on, les plus fameux marchands de Florence, André de Médicis, Jean Ridolfi et Sassetti.
II.—La Visitation. A droite et à gauche de la Vierge et de sainte Élisabeth qui se rencontrent, l'assistance est formée par des groupes de Florentines de toute beauté. Elles sont coiffées et parées à la mode du temps; l'une d'elles, en robe jaune, à la suite de sainte Élisabeth vue de profil, est le portrait d'une des plus célèbres beautés d'alors, Ginevra di Benci.
III.—Naissance de Saint Jean-Baptiste. La disposition est analogue à celle de la Naissance de la Vierge. Derrière le lit de sainte Élisabeth, une servante lui présente une collation, tandis qu'au milieu de la fresque est assise la nourrice allaitant l'enfant et qu'à sa droite s'avance le groupe des amies, suivi d'une servante portant sur sa tête une corbeille où sont des pastèques et des raisins. Cette ample figure aux vêtements flottants semble, par sa beauté antique, échappée à quelque rêve païen.
IV.—Zacharie écrit le nom de Jean qu'il destine à son fils, sur une tablette que lui présente une femme a genoux.
V.—La prédication de Saint Jean-Baptiste.
VI.—Baptême de Jésus-Christ.
VII.—(Dans la lunette) Festin d'Hérodiade. Ces trois dernières fresques, presque entièrement effacées.
De chaque côté, au-dessus de la fenêtre garnie de vitraux noirs et brumeux, exécutés en 1492 sur les cartons du maître par ALESSANDRO FIORENTINO, la décoration à fresques se continue, mais en mauvaise préservation. Sur les deux côtés étroits de la fenêtre s'étagent des figures séparées dont les deux premières sont les portraits des donateurs de l'œuvre, Jean Tornabuoni et sa femme. Au-dessus de la fenêtre un grand Couronnement de la Vierge peut difficilement passer pour être de la main de Ghirlandajo.
La boiserie qui forme le dossier des stalles est un chef-d'œuvre de mosaïque sur bois. Faite à la fin du XVe siècle par BACCIO D'AGNOLO, on y voit les plus fines et les plus délicates arabesques; les stalles elles-mêmes sont gâtées par une malheureuse restauration de Vasari.
La Chapelle, à gauche du chœur, a été décorée d'un revêtement de marbre par JULES DE SANGALLO. Elle renferme le fameux Christ de BRUNELLESCHI exécuté pour un concours entre lui et Donatello.
La Chapelle Strozzi, placée en face de la chapelle Ruccellai, occupe le fond du transept à gauche. On y accède également par un double escalier. Ses trois murs sont décorés de fresques d'ORCAGNA, ouvrage le plus important qui existe, consacré au Jugement dernier d'après le Dante. Sur le mur de gauche, le Jugement dernier, et sur celui du fond, le Paradis, sont d'Andrea. Sur le mur de droite, l'Enfer est de son frère NARDO ORCAGNA; c'est de beaucoup la moins bonne des fresques. La grande préoccupation du moyen âge, la vie future et les terreurs de l'au-delà, surgit tout entière dans un sujet que les artistes du temps affectionnaient tout particulièrement et dont ils cherchaient l'interprétation aussi bien dans les prophéties que dans l'Apocalypse. En effet, le terrible esprit de l'époque trouvait pleine matière à se développer, dans les vengeances et les châtiments d'un Jéhovah terrible, et nul thème ne pouvait exercer sur les esprits une plus étrange fascination; aussi, lorsque, poussé par cette attraction, Dante fut amené à composer son admirable poème, il répondait si exactement aux aspirations de ses contemporains, que les premiers «Cantica» à peine parus eurent sur l'art un retentissement énorme. Giotto fut le premier interprète du poète, et bientôt après, les Orcagna, chargés par les Strozzi de la décoration de leur chapelle, firent de son œuvre le thème de leurs compositions.
La muraille, peinte par Nardo, retrace tout le cycle du premier chant de l'Enfer; mais l'artiste, faute de place, ayant supprimé tous les épisodes gracieux, n'en laissa subsister que la tragique horreur. Le même motif le força à serrer tellement ses figures et à leur donner de si petites dimensions que ce défaut, aggravé par la mauvaise perspective d'alors et l'absence de tout savoir technique, le fit rester au-dessous du but qu'il s'était proposé.
La descente à l'Enfer commence dans la partie supérieure où les âmes dirigées sur les «sombres bords» sont attendues par Cerbère pour être conduites devant Pluton en train de festoyer.
Au-dessous, Caron, «le nocher funèbre», les conduit à travers l'Achéron à l'entrée du gouffre où le premier des cercles infernaux est peuplé par les prodigues et les avaricieux roulant leur éternel rocher.
Cette partie est séparée des cercles inférieurs, ceux des désespérés, par un mur crénelé, que lèchent les flammes, symbole du feu dévorant où sont consumées les âmes vouées au désespoir éternel.
On y voit les suicidés condamnés à s'entre-tuer toujours dans des bois sombres habités par les harpies, les parricides plongés jusqu'au cou dans un affreux lac de sang où ils sont éternellement rejetés par des centaures placés sur la rive qui les empêchent à coups de flèches de regagner le bord, les luxurieux brûlés par une pluie de feu; puis les cercles vont toujours en se rétrécissant et en s'obscurcissant davantage autour de ceux qu'ils enveloppent pour l'exécution de leurs terribles châtiments. Ils montrent les simoniaques la tête plongée dans le feu, les immondes la tête retournée, les voleurs en proie aux serpents, les fauteurs de scandale coupés en morceaux, les alchimistes et les faux monnayeurs s'entre-battant. Enfin, au centre de cette terrifiante composition, un démon colossal, debout dans une cuve remplie de serpents, dévore Judas, pendant que les traîtres, plongés dans la cuve et déchirés par les serpents, attendent semblable supplice.
Le Paradis d'André Orcagna, dont les extases font face à ces horreurs, est d'un art tout différent. Les belles figures qui composent la foule innombrable des élus tiennent le milieu entre l'art réaliste d'un Giotto et l'idéalisme d'un Angelico; c'est à ce dernier que sembleraient plutôt appartenir les deux admirables figures d'anges musiciens agenouillés sur des nuages aux pieds du Christ et de la Vierge.
Sur le mur du fond coupé par la fenêtre, Orcagna a peint le Jugement dernier auquel assistent des groupes d'hommes et de femmes et où, suivant l'esprit démocratique de l'époque, toutes les classes sociales sont confondues, l'empereur et le pape comme le mendiant.
Le retable sur fond d'or représente le Christ glorieux confiant d'une main à saint Pierre les clefs de l'Église, tandis que de l'autre il remet le livre de la Somme à saint Thomas d'Aquin présenté par la Vierge. Sur les volets du retable sont peints saint Michel et sainte Catherine, saint Laurent et saint Paul.
La Sacristie, ouverte à gauche sur le transept, contient un joli lavabo en terre vernissée, plaqué à l'intérieur de faïence; il a été exécuté en 1497 par JEAN DELLA ROBBIA.
Au bas de la chapelle Strozzi, une porte conduit à quelques marches descendant sur une galerie appelée le Sepolcreto dont les voûtes cintrées reposent sur des piliers octogonaux. Cette galerie a un grand intérêt par toutes les petites plaques commémoratives enchâssées dans le mur et dont la plupart portent en relief les écussons de presque toutes les nobles familles florentines. Une de ces plaques particulièrement belle est de Pisano et montre le donateur et la donatrice agenouillés aux pieds de la Vierge.
Le Sepolcreto débouche sur le cloître appelé aussi Cloître vert, de la couleur des fresques en camaïeu dont il est décoré.
Le Cloître vert est entouré d'une galerie formée d'arcs reposant sur des piliers octogonaux. Il a été peint par ANDREA ORCAGNA, pour les scènes de la Genèse, et par PAOLO UCCELLO, pour le Déluge, le Sacrifice et l'Ivresse de Noé, fresques en camaïeu vert sur fond rouge.
Les trois compositions d'Orcagna sont presque entièrement détruites, on y trouve pourtant encore quelques belles figures.
I. Création des animaux, Création de l'homme et de la femme, Adam et Ève mangent le fruit défendu.
II. Adam et Ève chassés du Paradis; Ève filant, ravissante figure de la Renaissance; Adam piochant. Dans le bas (détruit) étaient Caïn et Abel.
III. Mort de Caïn sous la flèche de Lameth, Noé construisant l'Arche, Noé faisant entrer les animaux dans l'Arche (détruit).
La fameuse fresque du Déluge d'UCCELLO continue la série. Aucun artiste n'a poussé le fanatisme du réalisme plus loin qu'Uccello dont le nom, malgré l'extravagance bizarre de l'artiste, se rattache pourtant à des progrès techniques de premier ordre. Dans cette fresque peinte en 1446, tous les peintres purent venir apprendre le modelé et la perspective; mais, à côté de beautés de premier ordre, les grotesques inventions abondent. Les victimes expérimentent des appareils de sauvetage de toute sorte et plus ou moins saugrenus. L'un a placé autour de son cou une bouée; l'autre s'est réfugié dans une cuve; d'autres encore grimpent sur des échelles, nagent sur des planches, ou tentent de se sauver à cheval. L'arche colossale, dont on ne voit que la coque, occupe un côté entier, et Noé y apparaît.
Les autres fresques sont très détériorées; celle de l'Arche de Noé a pourtant conservé intact le groupe de ses trois fils, dont l'un, détaché de profil sur une treille, est une superbe et énergique figure.
Sur la droite du cloître s'ouvre la salle du chapitre appelée Chapelle des Espagnols, «Cappella degli Spagnuoli». Elle est éclairée par deux belles fenêtres ouvertes sur le cloître de chaque côté de la porte, dont les élégantes sculptures sont protégées par de belles grilles en fer à rinceaux découpés.
La chapelle, commencée en 1322, fut achevée en 1355 et magnifiquement décorée de fresques dont l'ensemble embrasse le cycle à peu près complet des croyances philosophiques, théologiques et religieuses du moyen âge. Ces peintures superbes et admirablement conservées sont attribuées par Vasari à TADDEO GADDI et à SIMONE MEMMI de Sienne. Le mur de droite par Simone Memmi représente l'Église militante et l'Église triomphante. Celui de gauche, par TADDEO GADDI, montre l'Église personnifiée par saint Thomas d'Aquin dominant et protégeant toutes les connaissances humaines. Sur le mur du chevet coupé par l'enfoncement de l'autel est peint en forme d'éventail le Calvaire, avec d'un côté le Chemin de Croix et de l'autre la Descente aux Limbes. Enfin les peintures de la voûte représentent des scènes de la Vie de Jésus-Christ.
I.—L'Église militante et l'Église triomphante. Pendant que saint François prêchait une merveilleuse doctrine de charité et de tolérance, saint Dominique répandait sur le monde une foi sombre, ascétique et intolérante, car l'Église, pour lui, ne pouvait arriver au triomphe final que par l'emploi de moyens violents aussi bien contre les hérétiques que contre les fidèles.
Interprète de cette idée, le maître a symbolisé les deux grandes forces du moyen âge, l'Empereur et son Conseil, le Pape et son Concile assis devant l'église Sainte-Marie des Fleurs, personnifiant ici l'omnipotence de l'Église. Aux pieds du Pape sont couchées les brebis de la chrétienté gardées par les chiens noirs et blancs dominicains, «Domini canes», tandis que d'autres chiens poursuivent et mordent les loups hérétiques auxquels ils arrachent les brebis qu'ils tentent de ravir. En avant, à gauche, se tient le groupe des religieux et religieuses de tous les ordres, tandis qu'à droite sont les laïques, parmi lesquels on reconnaît les portraits célèbres de Pétrarque, de Boccace, de Giotto, de Cimabue et de Laure, devant lesquels sont agenouillés les pauvres et les infirmes. Sur la droite, la fresque est consacrée à l'application des théories dominicaines.
A.—Saint Dominique discute avec les hérétiques.
B.—Saint Dominique ayant convaincu les hérétiques, les fait se prosterner devant l'Évangile, tandis qu'un Archange déchire les livres hérésiarques.
C.—Au-dessus de ces sujets se trouve une rangée de petits personnages intermédiaires, dansant au son d'un tambour de basque, devant quatre personnages assis figurant des péchés mortels.
D.—Le haut de la composition est formé par un dominicain écoutant la confession d'un homme agenouillé, un second dominicain qui lui donne l'absolution au seuil du Paradis où l'introduit un troisième.
E.—Le Paradis occupe tout le haut de la fresque à gauche. D'après l'Apocalypse, le Christ y est représenté trônant sur l'arc-en-ciel entre deux anges; il est environné des Symboles des quatre Évangélistes, l'Agneau mystique est couché à ses pieds, et il tient d'une main l'Évangile, et de l'autre la clef du monde.
II.—Triomphe de saint Thomas d'Aquin. Le saint, les Évangiles à la main, trône en haut de la fresque; il écrase sous ses pieds Arius, Sabellius et Averroès, les trois grands hérésiarques.
A ses côtés sont assis, rangés l'un près de l'autre, les Évangélistes et les Prophètes alternant.
La partie inférieure est divisée en quatorze niches où trônent des figures de femmes, symbolisant toutes les connaissances de l'époque. Devant chacune d'elles est assis plus bas son principal adepte; toutes ces figures, d'une attitude un peu raide, ne varient guère que par l'expression des physionomies.
1°—Le droit civil et l'empereur Justinien.
2°—Le droit ecclésiastique et le pape Clément V.
3°—La théologie spéculative et Pietro Lombardo.
4°—La théologie pratique et Severino Boccio.
5°—La foi et saint Denis l'Aréopagite.
6°—L'Espérance et saint Jean Damascène.
7°—L'amour sacré et saint Augustin.
8°—L'arithmétique et Pythagore.
9°—La géométrie et Euclide.
10°—L'astronomie et Ptolémée.
11°—La musique et Tubalcaïn.
12°—La dialectique et Zénon d'Élée.
13°—La rhétorique et Cicéron.
14°—La grammaire avec Donato ou Priscien.
III.—Le Calvaire. La composition remplit un cintre divisé en trois parties dont le Calvaire occupe la plus haute. Le Portement de croix part du bas de la fresque, à gauche, pour monter au Calvaire. Dans le bas, à droite, est représentée la Descente de Jésus aux limbes, dont la porte s'écroule devant lui sur Satan. Cette partie, tout à fait remarquable, est peut-être la meilleure de la chapelle comme art et comme sentiment.
La fresque du mur d'entrée est en partie détruite: elle représentait, d'un côté, les prédications de saint Dominique; de l'autre, celles de saint Thomas d'Aquin, et au-dessous, des miracles opérés par les deux saints.
IV.—La voûte, divisée par les nervures en quatre parties angulaires, est occupée par des fresques symboliques.
I. Au-dessus de l'Église militante et triomphante, la Barque de Pierre, symbole des tempêtes qui peuvent assaillir l'Église, sans jamais la submerger.
II. Au-dessus du Calvaire, la Résurrection.
III. Au-dessus du triomphe de saint Thomas d'Aquin, la Pentecôte, symbole de toute science considérée comme don divin.
IV. Au-dessus de l'entrée, l'Ascension. Au delà du Cloître vert s'étend le Grand Cloître, aujourd'hui cour de l'École des Cadets.
La Pharmacie de l'ancien couvent, «la Spezeria» (Via della Scala), possède dans une petite pièce des fresques dures et heurtées de SPINELLO ARETINO, histoire de la Passion.
SAINT-JACQUES DE RIPOLI. Au tympan de la porte, bas-relief des DELLA ROBBIA. Le Christ entre Saint Thomas et un Saint.
A l'intérieur, l'église contient la meilleure œuvre de RIDOLFO GHIRLANDAJO, le Mariage mystique de sainte Catherine exécuté vers 1505, sous la double influence de ses maîtres, Léonard et son père. La couleur admirable de ce tableau et sa tenue sobre et énergique l'ont fait longtemps attribuer au Vinci; c'est une œuvre de premier ordre.
ÉGLISE SAN FRANCESCO DE VANCHETONI (Via del Palazzuolo). Cette église conserve quelques ouvrages remarquables de DONATELLO. Deux admirables bustes d'enfants semblent être des portraits, tant leur originalité est puissante. L'un est un enfant à l'air triste et presque morose, tandis que l'autre, d'après la peau de chèvre de sa draperie, paraît être un Saint Jean-Baptiste adolescent.
L'ÉGLISE D'OGNISSANTI, édifiée en 1524, et remaniée en 1627, n'offre comme architecture rien d'intéressant. Dans le tympan de la porte principale, bas-relief de DELLA ROBBIA, le Couronnement de la Vierge. A l'intérieur, entre le troisième et le quatrième autel, sont deux fresques, œuvres de premier ordre: l'une de BOTTICELLI, l'autre de GHIRLANDAJO.
La fresque de BOTTICELLI, peinte en 1480, représente Saint Jérôme; c'est un chef-d'œuvre autant par le fini précieux des détails que par l'anatomie puissante et large et par la profonde ferveur religieuse qui anime la figure du saint. Saint Jérôme, beau vieillard vêtu de la pourpre cardinalice, est assis devant une table, où il est accoudé et paraît réfléchir profondément. Ce qui est extraordinaire d'art minutieux, ce sont les multiples objets posés sur cette table; les pupitres à écrire et à lire, les parchemins, les livres, les lunettes, les ciseaux et jusqu'au tapis d'Orient qui la recouvre, tout dénote la précision et l'amour du détail, poussés à l'extrême.
Le Saint Augustin de Ghirlandajo a malheureusement pâli; il est également assis devant une table, l'aménagement peu compliqué de la pièce contraste fortement avec la fresque précédente. Le visage est admirable, et les mains surtout sont d'un modèle parfait.
La Sacristie est décorée d'une grande fresque, de l'école de Giotto, Christ en croix entouré d'anges, probablement une œuvre de FRANCESCO DA VOLTERRA (1350).
Au fond du transept, un escalier conduit à une chapelle où un Christ de Giotto est un premier et timide essai d'anatomie dans ce sujet.
Dans l'ancien Réfectoire du couvent ouvert sur le cloître, GHIRLANDAJO a peint en 1480 la Cène. A cette époque, le maître avait accepté la décoration complète à fresque de l'église, mais le travail ne fut jamais exécuté et la fresque du réfectoire est la seule trace subsistant de ce projet dont elle était destinée à être le commencement. Ghirlandajo s'y montre en pleine possession de son beau talent; le dessin est large; les figures, bien composées, sont supérieures par l'élévation de la pensée, et il ne s'y trouve aucune trace de la sécheresse qu'on pourrait quelquefois reprocher à l'artiste.
Le ravissant tabernacle qui surmonte la porte d'entrée fut exécuté par AGOSTINO DI DUCCIO en 1463. Ce bijou est digne du meilleur et du plus cher élève de LUCA DELLA ROBBIA. Il a malheureusement été repeint.
RIVE GAUCHE
PITTI, JARDINS BOBOLI, ÉGLISE SAINTE-FÉLICIE, PALAIS BIANCA CAPELLO,
ÉGLISE SAN SPIRITO, SANTA MARIA DEL CARMINE.
LE PALAIS PITTI, situé sur la partie la plus élevée de Florence, fut commencé en 1440 par BRUNELLESCHI pour Lucca Pitti, l'adversaire acharné des Médicis, dont il voulait éclipser le luxe, à défaut de la puissance.
Pierre de Médicis ayant noyé dans le sang la fameuse conspiration des Pazzi (1446) dont Pitti était un des principaux conjurés, le palais resta inachevé jusqu'au XVIe siècle où il devint l'apanage d'Éléonore de Tolède, femme du grand-duc Cosme Ier. C'est vers cette époque que les grands-ducs le relièrent aux Offices par une galerie destinée à leur ouvrir une retraite en cas de soulèvement.
Le palais a une immense façade, lourde et froide, dont l'effet désagréable est encore aggravé par les ailes ajoutées de 1620 à 1631, alors que, devenu résidence des grands-ducs, il se trouva insuffisant.
Il renferme, sous le nom de Galerie Pitti, la riche collection de tableaux formée par les cardinaux Léopold et Charles de Médicis, ainsi que par le grand-duc Ferdinand. La galerie compte plus de cinq cents numéros disséminés dans les beaux salons de l'aile gauche, dont les noms sont tirés des sujets de leurs plafonds.
SALLE DE L'ILIADE
N° 201.—TITIEN. Portrait du Cardinal de Médicis, de haute et fière allure; il fut peint en 1532, après la campagne contre les Turcs, à laquelle avait pris part le cardinal, qui porte le costume hongrois.
N° 219.—PÉRUGIN. Vierge adorant l'Enfant, avec beaucoup de repeints.
N° 185.—GIORGIONE (attribué maintenant au Titien), le Concert.
Deux moines et un jeune homme coiffé d'un chapeau à plume font de la musique. Ce chef-d'œuvre est admirable de coloris, de modelé et de belle lumière chaude et dorée.
N°207.—RIDOLFO GHIRLANDAJO. L'Orfèvre. Ce portrait célèbre a dû à sa perfection de passer longtemps pour un ouvrage de Léonard de Vinci.
N° 208.—FRA BARTOLOMMEO. La Vierge sur un trône (1512).
Ce beau tableau est l'ancien retable de l'église San Marco. Si, par l'expression un peu commune, il manque de dignité et si la peinture a noirci, il n'en est pas moins une merveille de composition.
SALLE DE SATURNE
N° 178.—RAPHAEL. La Madone du Grand-Duc. La plus belle des Vierges de Raphaël, peinte en 1505, lorsqu'il était encore sous l'influence du Pérugin, pour la couleur et le jet de la draperie, mais la composition et le dessin y procèdent directement de Masaccio et de Fra Bartolommeo.
La tête de la Vierge est un bijou de modelé et l'enfant qu'elle tient assis sur sa main est exquis. Ce petit chef-d'œuvre, exécuté pour le grand-duc Ferdinand, fut conservé comme une sorte de palladium dans la famille Médicis, de là lui vient son surnom de «Vierge du Grand-Duc».
N° 179.—SÉBASTIEN DEL PIOMBO. Martyre de Sainte Agathe. Ce tableau, peint en 1520 sous l'influence romaine, est une belle œuvre inspirée par le style et le large dessin de Michel-Ange, mais avec un coloris sobre d'une grande tenue.
N° 174.—RAPHAEL. Vision d'Ézéchiel. Ce petit tableau peut encore être rangé dans l'ordre des tableaux symboliques, tels que les comprenait le moyen âge, dont le but était de rendre frappantes pour les masses les idées morales jointes aux faits matériels contenus dans l'Apocalypse et les deux Testaments. Mais, dans la Vision d'Ézéchiel, Raphaël a donné la beauté et la grandeur de la
Renaissance à l'ancien ordre de sentiments; il a représenté Dieu le Père sous les traits d'un Jupiter Olympien porté sur les nues par les symboles des quatre Évangélistes, et dont les bras étendus pour bénir sont supportés par deux anges.
L'homme, attribut de saint Matthieu, qui a traité particulièrement la vie humaine du Christ, se tient seul agenouillé aux pieds de Dieu qui bénit en lui l'humanité dont le Christ assuma toutes les souffrances.
Cette très petite composition, traitée avec la finesse de la miniature, est malheureusement rendue moins agréable par l'emploi de tons un peu lourds.
N° 164.—PÉRUGIN. La Déposition de Croix. Ce tableau, peint à Florence en 1495, offre une collection de têtes passives sans aucun contraste, le tout plus intéressant par une excellente composition et l'égalité du fini que par la profondeur du sentiment.
N° 159.—FRA BARTOLOMMEO. Résurrection du Christ entre les Évangélistes. Ce tableau est peut-être ce que le maître a donné de plus parfait; jamais on n'a poussé plus loin et allié davantage la grandeur de la composition et la profondeur noble et grave du sentiment. Les deux adorables enfants placés au bas du tableau tiennent un miroir où le Frate a reflété comme paysage le monde.
N° 151.—RAPHAEL. La Vierge à la Chaise. Ce tableau, peint en 1515 au moment où Raphaël travaillait à la chambre d'Héliodore au Vatican, est le type le plus complet des Vierges romaines où l'artiste supprima toute divinité de la figure de la Vierge pour la remplacer par ce qu'il considérait comme le suprême de la beauté féminine, quelquefois provocante, mais jamais virginale. Ici la Vierge n'est que le portrait d'une belle Romaine en costume populaire et la composition de ce médaillon célèbre, absolument banale, n'a pour elle que son beau coloris.
N° 190.—SUSTERMANS. Portrait du fils de Frédéric II, roi de Danemark. Ce peintre flamand, qui vécut à Florence, a laissé d'excellents portraits tenant un juste milieu entre Vélasquez et Van Dyck. Ce joli portrait est d'une belle facture.
N° 113.—MICHEL-ANGE. Les Parques. Ce tableau paraît plutôt une attribution; toutefois, s'il a été dessiné par Michel-Ange, il n'a certainement pas été peint par lui, son coloris n'offrant aucune trace de la vigueur parfois tragique, propre au pinceau de Michel-Ange.
Les Parques sont représentées sous les traits de trois vieilles femmes d'un beau caractère, drapées de nuances trop claires.
SALLE DE MARS
N° 94.—RAPHAEL. Madone dell'Impannata. Composée par Raphaël, exécutée par ses élèves sans qu'on sache absolument la part qui leur revient. Deux femmes apportent à la Vierge l'Enfant qui prend vivement la robe de sa mère, et se retourne vers elles en riant.
N° 92.—TITIEN. Superbe portrait de jeune homme.
N° 86.—RUBENS. Les Conséquences de la Guerre. Belle et grande composition très mouvementée. Un guerrier entraîne une femme nue que les Amours cherchent à retenir.
N° 85.—RUBENS. Les quatre Philosophes. Portraits de Rubens, de son frère et des philosophes Lipse et Grotius assis à une table derrière le buste de Sénèque.
N° 82.—VAN DYCK. Le cardinal Bentivoglio, portrait assis en pied, d'une élégance et d'une distinction remarquables, comme d'un coloris superbe.
SALLE D'APOLLON
N°67.—TITIEN. La Madeleine. Ce portrait de femme drapée dans son admirable chevelure d'or, fut peint pour le duc d'Urbin, et l'on voit que le sujet de la pécheresse n'a été ici qu'absolument subsidiaire.
N° 64.—FRA BARTOLOMMEO. La Déposition. Dans cette œuvre admirable, la beauté du sentiment se réunit à celle de l'exécution pour former un ensemble de premier ordre. Rien n'est plus beau que l'abandon du corps du Christ et l'angoisse profonde de la Vierge lui donnant un dernier baiser.
L'émotion ressort de la simplicité pathétique des personnages, et non de leur arrangement factice et voulu; c'est là ce qui différencie profondément l'ouvrage de Fra Bartolommeo des équivalences dues par exemple au pinceau d'un Pérugin.
N° 61.—RAPHAEL. Portrait d'Angiolo Doni. La première œuvre faite à Florence et le plus beau des portraits peints par Raphaël sous l'influence de Pérugin, qu'on pourra rapprocher comme inspiration de celui de l'Espagnol Lopez Pereigo indiqué comme le propre portrait du Pérugin au musée des Offices, sous le n° 287.
Doni est représenté en buste vêtu de noir; ses mains, appuyées sur une balustrade, sont d'une rare perfection. La tête, d'une expression profonde et intelligente, se détache sur un beau fond de paysage.
N° 59.—RAPHAEL. Portrait de Madeleine Strozzi Doni, femme du précédent. D'un aspect peu distingué, sa figure niaise et placide est sans expression, les formes sont massives et lourdes.
N° 58.—ANDREA DEL SARTO. Déposition (1524). Cette peinture, si loin comme sentiment de la Déposition de Bartolommeo, est un tour de force comme richesse de coloris.
N° 54.—TITIEN. Portrait de Pierre Arétin. La tête est intelligente et fine, il est vêtu d'une ample robe cramoisie.
N° 63.—RAPHAEL. Portraits de Léon X et des cardinaux Rossi et de Médicis. Le pape est assis devant une table; les deux cardinaux, dont on ne voit que les bustes, sont debout derrière lui.
Raphaël a fait de ces portraits non seulement une admirable étude des rouges de toutes les gammes, les plus riches et les plus variées, mais encore une étonnante caractéristique de leur individualité. Rien n'est intéressant comme de comparer le Jules II de la Tribune des Offices avec le Léon X du musée Pitti; autant chez l'un tout est ascétique, profond, violent même avec la tension de toutes les forces et de toutes les énergies vers un but déterminé, autant chez l'autre tout est matériel, tourné vers les grandeurs, le luxe et la somptuosité. Presque Athénien dans ses goûts, passionné d'art et de littérature, Raphaël a su marquer ce caractère du pape en plaçant devant lui une cloche finement ciselée et un livre précieux qu'il s'apprête à regarder à la loupe.
SALLE DE VÉNUS
N° 18.—TITIEN. La Belle. L'habillement de la Belle, bleu, violet, or et blanc, cadre avec la tête, dont la mystérieuse expression captive et fascine. Ce portrait de femme, peint en 1535, rappelle les traits de la duchesse Éléonore d'Urbin et peut être considéré comme un des plus parfaits sortis du pinceau du maître, tant par son modelé en pleine lumière que par sa coloration transparente et chaude tout à la fois.
N° 3.—TINTORET. Vénus, Vulcain et l'Amour, tableau très inspiré par le Titien, d'une exécution charmante et plus soignée que ne le sont généralement les œuvres du Tintoret.
SALLE DE PROMÉTHÉE
N° 372.—ANDREA DEL CASTAGNO. Très beau portrait d'homme coiffé à la bourguignonne.
N° 373.—PIERRE POLLAJUOLO. Saint Sébastien.
N° 353.—BOTTICELLI. La belle Simonetta. Ce portrait fameux de la maîtresse de Julien de Médicis la montre sous les traits d'une femme laide et d'une prodigieuse raideur. Pourtant ce profil anguleux, découpé en silhouette violente sur un fond gris, ne manque pas de caractère, quoi qu'il soit peu présumable qu'il ait été peint par Botticelli.
N° 347.—FILIPPINO LIPPI. Sainte Famille (Médaillon). La Vierge adore l'Enfant pendant que de petits anges effeuillent sur lui des roses.
N° 343.—FRA FILIPPO LIPPI. La Vierge, l'Enfant, Saint Joachim et Sainte Anne, avec au fond la Nativité de la Vierge.
Les APPARTEMENTS DU PALAIS PITTI communiquent avec la galerie par la salle à manger.
Ils sont tendus de soieries du XVIIe siècle et, comme tous les appartements de palais, sont de médiocre intérêt.
Dans la chapelle, un superbe cadre en mosaïque florentine du XVIIe siècle contient une Vierge de CARLO DOLCE, tapisseries de Florence, cabinets en pierres dures et en mosaïques, etc., etc.
A l'entresol, L'UFFIZIO DEGLI ARGENTI, une petite salle où est conservé le trésor des Médicis, maintenant propriété de la ville. On y remarque quatre coupes et une gourde ornées d'émaux sur paillons attribuées à Benvenuto Cellini, Christ de Jean de Bologne provenant de la chapelle du palais, torchères en bronze doré de Bologne.
LES JARDINS BOBOLI s'étendent derrière le palais Pitti et s'élèvent en terrasse sur la colline au pied de laquelle il est construit.
Ces jardins, d'où l'on jouit de vues magnifiques sur Florence, furent dessinés en 1550 par Tribolo, sur l'ordre de Cosme Ier, et achevés par BUONTALENTI.
A l'entrée, une grotte contient quatre statues inachevées de MICHEL-ANGE, faisant partie de la série des «esclaves» destinés au tombeau de Jules II.
En passant par une belle allée ornée de statues, on arrive à un charmant bassin dont le centre est décoré d'une statue colossale de l'Océan par JEAN DE BOLOGNE.
ÉGLISE SAINTE-FÉLICITÉ. L'église n'est intéressante que par son portique et la quantité d'œuvres primitives qu'elle contient.
Dans la sacristie, GIOTTO, Christ; TADDEO GADDI, tableau à cinq divisions, Vierge trônant entre des Saints.
Dans une chapelle contiguë, NICOLÒ DA PIETRO, Christ entouré de la Madeleine et des Saintes Femmes.
Deuxième sacristie. Annonciation en deux parties, fresques contemporaines d'Orcagna.
Sur la place devant l'église, colonne élevée en commémoration de la défaite des Siennois à Marciano (1554).
PALAIS DE BIANCA CAPELLO (26, via Maggio), la célèbre femme du grand-duc François Ier(1526). La façade est décorée d'arabesques en grisailles peintes à fresques alternées avec les armes des Médicis.
L'ÉGLISE SAN SPIRITO fut construite en 1487 d'après des plans laissés par BRUNELLESCHI.
L'intérieur, de style classique, a de remarquables proportions.
Dans la cinquième chapelle se trouve un chef-d'œuvre de FILIPPINO LIPPI, l'un de ses premiers ouvrages, appelé la Vierge des Tanaï de Nerli.
La Vierge, assise sous un portique, tient l'enfant couché sur ses genoux. Devant eux est agenouillé le petit saint Jean, tandis qu'à leurs côtés saint Nicolas et sainte Catherine, patrons des Tanaï, leur présentent le donateur et la donatrice agenouillés devant eux, admirables et vivants portraits. L'intérêt de ce très beau tableau est encore accru par la jolie vue de Florence avec la vieille porte San Spirito, qu'on aperçoit au fond.
Derrière le chœur, au deuxième autel, Vierge entourée de saints, de l'école de GIOTTO. Troisième autel: LORENZO DI CREDI, Vierge et Saints.
Transept gauche. PIERO DI COSIMO, Vierge et Saints.
La sacristie ouverte sur le transept a été bâtie de 1489 à 1497 par ANTONIO POLLAJUOLO. Ce petit octogone, terminé par une coupole, est d'une beauté de forme et d'une pureté de lignes parfaites. Les admirables chapiteaux des pilastres sont de premier ordre, les deux placés des deux côtés de la base destinée à l'autel sont décorés de quatre superbes figures d'hommes nus traînant des guirlandes. D'une exceptionnelle qualité, l'art et le goût particuliers de Pollajuolo pour l'anatomie s'y révèlent tout entiers.
Le vestibule de la sacristie est de SANSOVINO; il est décoré d'une belle voûte en berceau reposant sur des colonnes richement sculptées. Ce vestibule donne accès aux cloîtres dont le second sert de cour à une caserne.
ÉGLISE SANTA MARIA DEL CARMINE. Cette église dépendante du couvent des Carmes adjacent fut construite en 1422, et, en 1771, après un terrible incendie, reconstruite dans le style le plus détestable. La seule partie sauvée fut heureusement le transept droit, dont le fond est occupé par la chapelle BRANCACCI fondée en 1419 par Antoine Brancacci et où sont les célèbres fresques de MASACCIO (1423-1428) terminées après sa mort par FILIPPINO LIPPI.
TOMASO DI SER GIOVANNI DA CASTEL SAN GIOVANNI était, d'après Vasari, élève de Masolino da Panicale, mais son génie, qui le destinait à être le prophète et le précurseur de la Renaissance italienne, ne garde aucune trace de ce premier enseignement. En effet Masaccio, dans cet extraordinaire monument des débuts du XVe siècle, franchit d'un seul élan toutes les bornes assignées à la peinture jusque-là. Hardiment il ose le nu, mais le nu réaliste et vivant, tel qu'il s'offre par exemple dans une figure grelottant de froid, tandis que Pierre lui donne le baptême. Masaccio, non seulement saisit sur le vif le maintien, l'attitude et les mouvements; il trouve encore du premier jet cette dignité d'allure, cette fierté du geste, cette noblesse native de toute la personne qui suscite l'admiration et l'impose.
La différence capitale entre Masaccio et Giotto, dont la sincérité est le trait commun, réside dans la science des groupements et dans la manière de coordonner et de présenter une scène. Il faut remarquer de quelle allure le personnage principal de Masaccio, l'apôtre Pierre, traverse toute l'œuvre avec une dignité et une grandeur qui ne se démentent jamais. Chez ses successeurs un pareil résultat sera le fruit de la patience et d'un art consommé, mais chez lui il est atteint avec une extraordinaire simplicité de moyens et presque spontanément.
Il revêt ses principaux personnages de la toge romaine dont les grands plis sans cassure les drapent merveilleusement, tandis qu'il donne à ses figures secondaires le costume contemporain, suivant en cela ce principe mis en lumière par Giotto, que la draperie, grâce à la généralisation qu'elle donne, grandit, au lieu que le costume diminue en localisant. Masaccio ne recula jamais devant les difficultés du raccourci ou de la perspective; pour en pénétrer les secrets, il avait l'intuition et la prescience du génie, mais il ne chercha jamais à faire étalage de ce savoir-faire et il ne le déploya que lorsque l'occasion le nécessitait, son haut idéal d'art l'élevant au-dessus des préoccupations de métier. Il est le trait d'union entre Giotto et Raphaël et, grâce à lui, la peinture fit en avant le pas décisif qui devait aboutir à l'admirable efflorescence du XVIe siècle.
I.—MASACCIO. Adam et Ève chassés du Paradis. Intéressante étude d'anatomie poussée à un réalisme outré.
II.—FILITPPINO LIPPI. Saint Paul visitant saint Pierre dans sa prison.
III.—MASACCIO. Le tribut à César. Sur l'ordre du Christ, saint Pierre, à genoux près d'une rivière, prend dans la bouche du poisson la pièce destinée au tribut réclamé par le publicain.
Cette admirable composition est divisée par les plans en trois actions. Jésus, au centre, entouré de ses disciples, est une figure d'une sévérité et d'une beauté surprenantes. D'un geste impératif il ordonne à Pierre d'aller vers la rivière qui coule au fond chercher la pièce du tribut dans la bouche d'un poisson et l'incrédulité de l'apôtre forme un saisissant contraste avec la foi profonde et extasiée de l'apôtre Jean.
Le fond représente Pierre prenant au poisson la pièce du tribut, tandis que sur la droite de la fresque, il la remet au publicain.
Le Christ et ses disciples sont vêtus de la toge, tandis que la belle figure, vue de dos, du publicain porte le costume populaire et semble sortir du mur, tant sont grandes la vérité de l'attitude et la perfection du dessin.
IV.—MASACCIO. Composition en deux parties terminée par Filippino Lippi.
A. (A gauche) Saint Pierre ressuscitant Eutychus. L'apôtre debout, vu de dos, d'un geste noble, étend le bras vers le jeune Eutychus. De nombreux personnages groupés entourent l'apôtre et assistent à la scène. Eutychus a été terminé par Filippino sur l'esquisse laissée par Masaccio. C'est une figure nue, aussi admirable d'anatomie juvénile que d'adoration respectueuse envers le saint qui l'a rappelée à la vie.
B. (A droite) Saint Pierre adoré comme chef de l'Église. Une scène de toute beauté le représente assis sous un auvent, dans toute sa majesté de chef de l'Église. Il a les mains jointes et les yeux levés au ciel; devant lui sont prosternés deux laïcs et un religieux.
Les deux scènes de la composition n'ont aucun rapport entre elles, mais elles se relient insensiblement par la manière dont l'artiste a disposé les personnages intermédiaires.
V.—MASACCIO. Saint Pierre prêchant.
VI.—MASACCIO. Saint Pierre et saint Paul guérissant les malades par leurs ombres.
Miracle s'accomplissant dans une rue du moyen âge descendue par les apôtres et où leur ombre projetée contre le mur guérit trois infirmes dont le plus jeune, allongé à terre, est une figure d'un naturalisme saisissant.
VII.—MASACCIO. Saint Pierre baptisant.
Les hommes nus qui attendent leur tour au bord du fleuve sont surprenants d'anatomie; la figure grelottante de froid est célèbre.
VIII.—MASACCIO. Saint Pierre et saint Paul distribuent des aumônes.
IX.—MASOLINO DA PANICALE. Saint Pierre et saint Paul guérissant un boiteux et ressuscitant Tabithe.
Cette double scène se passe sur une vaste place au fond de laquelle s'élèvent des maisons appartenant à l'architecture du XIVe siècle et bordées de portiques. A droite se trouve le boiteux et à gauche Tabithe revenant à la vie entourée de tous les siens. Deux petits personnages, en costumes du commencement du XVe siècle, coiffés d'espèces de turbans et vêtus de courts manteaux à larges manches, s'avancent au milieu de la place causant entre eux, et donnent bien à cette fresque le caractère de Masolino auquel elle est attribuée; le dessin moins large et l'attitude moins naturelle que dans les œuvres de Masaccio, la différencient complètement.
X.—FILIPPINO LIPPI. Composition en deux parties, grise et manquant de caractère. (A droite) Saint Pierre et saint Paul comparaissant devant le proconsul romain. (A gauche) Crucifiement de saint Pierre.
Ces fresques ont déjà quelque chose de cette recherche qui aboutira pour Filippino Lippi à celles de Santa Maria Novella. Les trois hommes en rouge qui assistent au supplice sont certainement la meilleure partie de la fresque.
XI.—MASACCIO. Adam et Ève après le péché, deux superbes figures nues; le corps de la femme est particulièrement intéressant.
XII.—FILIPPINO LIPPI. Délivrance de saint Pierre, la meilleure de ses fresques.
L'Ange vêtu de blanc, les mains croisées, précède saint Pierre sur le seuil de la prison et l'invite à en sortir. Le saint, tourné vers lui de profil, a l'air de lui demander avec le naturel le mieux rendu s'il doit vraiment le faire. A droite de la porte, le soldat qui garde la prison s'est endormi; ses jambes fléchissent sous le poids du sommeil et il tomberait s'il n'était appuyé contre le mur et soutenu par sa lance.
Dans la sacristie, où l'on entre par le bras droit du transept, à côté de la chapelle Brancacci, on remarque sur les embrasures de la fenêtre deux fresques découvertes en 1858 et relatives à l'histoire de sainte Cécile. Elles sont de SPINELLO ARETINO et ont encore la naïveté et la raideur giottesques.
Dans le cloître, à droite de l'église, on a retrouvé en 1851 des restes de fresques qu'on a crues être la fameuse procession de la dédicace de l'église peinte par MASACCIO et où, selon Vasari, «les portraits étaient si frappants qu'on y reconnaissait même jusqu'au portier du couvent». Les parties retrouvées tiennent en effet de Masaccio; mais il est bien difficile de croire que ce puisse être l'œuvre primitive, l'église ayant été détruite par l'incendie de 1771 et, par conséquent, le mur où elle se trouvait. Une autre fresque représente la Vierge avec l'Enfant Jésus et les Évangélistes; elle est attribuée à GIOVANNI DA MILANO.
Dans le réfectoire, sur le cloître, une Cène d'ALESSANDRO ALLORI.
ENVIRONS
DE FLORENCE
NORD-EST
PORTE SAN GALLO
—ÉGLISE SAINT-DOMINIQUE DE FIESOLE, BADIA DE
FIESOLE, SAN ANSANO.
II.—FIESOLE.
III.—FIESOLE, VINCIGLIATA, ÉGLISE SAN SALVI.
I
SAINT-DOMINIQUE DE FIESOLE, LA BADIA DE FIESOLE, SAN ANSANO.
(Deux heures de voiture.)
On sort de la ville par la vieille porte SAN GALLO, de 1330, autrefois décorée de fresques disparues de Ghirlandajo, et l'on suit la via Boccaccio sur la rive droite du Mugnone, affluent de l'Arno, d'où l'on découvre bientôt la belle campagne mamelonnée des environs de Florence, sillonnée de villas. On passe devant la VILLA PALMIERI où Boccace écrivit son Décameron, pendant la peste de 1348, et dont il fit le lieu de ses contes, puis on atteint Saint-Dominique, au-dessus duquel se dresse Fiesole sur la haute colline où s'étagent en terrasses ses villas et ses jardins et où se découpent sur le ciel clair les silhouettes grêles des oliviers et des cyprès auxquels le paysage toscan emprunte son charme poétique et profond.
SAINT-DOMINIQUE DE FIESOLE, un des premiers établissements dominicains en Toscane, et le couvent où pendant de longues années peignit et vécut l'Angelico. L'église, précédée d'un portique du XVIe siècle aux armes des Médicis, n'a aucun caractère et est de toutes les époques. A l'intérieur, derrière le maître-autel, un grand tableau d'ANGELICO est médiocre.
Deuxième chapelle à droite.
LORENZO DI CREDI, Baptême du Christ, pâle inspiration du chef-d'œuvre de son maître, le Verrocchio, à l'Académie.
Troisième Chapelle.
ANDREA PERRUCI. Beau Christ sculpté en bois, de grandeur naturelle.
Le chemin qui se détache sur la gauche de Saint-Dominique conduit à la Badia.
LA BADIA FIESOLANA est située sur une colline dominant le cours du Mugnone et possède la plus admirable vue, d'un côté sur Florence et de l'autre sur Fiesole.
La Badia est un des monuments les plus anciens de la Toscane. Dès 406, elle était un château fortifié; elle devint, en 1028, le plus riche et le plus célèbre monastère de Bénédictins de la Toscane et presque de l'Italie. En 1440, à la prière de Cosme l'Ancien, le pape Eugène IV donna le couvent aux chanoines du Latran; c'est de cette époque que date toute sa splendeur. Cosme employa une partie des richesses du couvent à le restaurer magnifiquement sous la direction de BRUNELLESCHI et en fit l'un de ses séjours préférés (1462). Aussi y fondait-il bientôt la célèbre Académie Platonicienne où il réunissait ses familiers et les «clients» de sa maison, les Ange Politien, les Marsile Ficin, les Pic de la Mirandole et tous ceux auxquels la solitude était indispensable pour favoriser le travail de la pensée. Michel-Ange y habita longuement et les graves enseignements dont il était entouré ne contribuèrent pas médiocrement à hâter la maturité de son puissant esprit.
La façade de la Badia n'a conservé qu'une partie de son revêtement du XIVe siècle, en marbre blanc et cipolin, antérieur à celui de San Miniato. On entre, à droite de la façade, dans un vestibule d'où part l'escalier montant au cloître rectangulaire édifié par BRUNELLESCHI, dont le portique est surmonté d'une galerie couverte.
Tout a été traité dans le cloître, comme dans le reste de l'abbaye, avec une simplicité sévère et voulue, mais dans un style ample et pur. Sur un des côtés s'ouvre la petite chapelle privée réservée aux moines. La décoration de la porte, des deux fenêtres sur le cloître et l'encadrement de l'ancien retable en pierre grise sont d'une élégante simplicité.
Le Réfectoire, précédé d'une salle où se trouve un lavabo de style classique et d'un goût exquis, possède une ravissante chaire en pierre grise à laquelle on monte par un escalier pratiqué dans le mur et contenu dans une baie ouverte. Les sculptures de premier ordre dont elle est ornée représentent des chérubins, des guirlandes et de délicats fouillis de feuillages.
A la suite du cloître, un portique ouvert, à cinq arcades surmontées d'une loggia, donne sur des jardins d'où la vue sur Florence est de toute beauté.
Dans le vestibule allant du cloître à l'église, un charmant lavabo en marbre blanc, ouvrage de MINO DA FIESOLE, se compose d'une vasque oblongue soutenue par un pied sur lequel courent des dauphins. Ce lavabo est encadré d'un ordre architectonique dont la frise porte les armes des Médicis.
L'église, d'une pureté et d'une simplicité remarquables, est en forme de croix latine à une seule nef, sur laquelle, de chaque côté, quatre grandes baies cintrées donnent accès à des chapelles. Le transept, plus élevé de quelques marches, conduit au chœur terminé carrément; à la croisée quatre arcatures soutiennent une coupole en rotonde arrondie; enfin, à chaque extrémité du transept, s'ouvrent deux ravissantes portes d'ordre classique aux armes des Médicis. La décoration sobre et harmonieuse du monument est formée par des encadrements qui se détachent sur des pilastres de pierre grise.
Les autels sont également en pierre grise, sauf l'autel principal, bel ouvrage en mosaïque de marbre de la même époque.
Revenu à Saint-Dominique, on commence à gravir les lacets de la colline de Fiesole au milieu de vignes et d'oliviers étagés sur des terrasses. Après avoir laissé à droite la route de Majano, on passe au pied de l'ancien COUVENT DE LA DOCCIA, fondé en 1414 et dont le portique par SANTI DI TITO fut élevé, dit-on, sur les dessins de MICHEL-ANGE. Avant d'arriver à Fiesole, on prend à gauche l'ancienne route de piétons, la via Fiesolana, qui descend rapidement à la petite église de San Ansano.
L'ÉGLISE DE SAN ANSANO fut fondée au Xe siècle. En 1200, elle dépendait de la compagnie de la Trinité de Florence et elle fut ensuite canonicat de la cathédrale de Fiesole, dont elle constituait un bénéfice. Achetée en 1795 par le chanoine Bandini, elle fut convertie par lui en un musée qu'il légua à la commune de Fiesole.
Les quatre tableaux les plus intéressants sont les quatre Triomphes de BOTTICELLI, petits panneaux sur bois, superbes de composition, mais malheureusement mal conservés. 1° (Mur de droite) Triomphe du Temps. Saturne, vieux et cassé, est perché au sommet d'un cadran d'horloge où les heures d'or se détachent sur fond noir. Le cadran est soutenu sur un char triomphal par deux génies aux pieds desquels deux chiens couchés, l'un blanc, l'autre noir, symbolisent le jour et la nuit. Le char, couvert d'une housse rouge richement brodée d'or, est traîné par deux cerfs, image de la rapidité du temps.
2° Triomphe de la Chasteté. Sur un socle doré placé à l'arrière d'un char, la Chasteté debout, vêtue d'une robe de bure semée de chardons d'or, tient une palme. A ses pieds, Éros est enchaîné par deux femmes, tandis qu'une troisième bande son arc et qu'une quatrième accourt apportant d'autres liens. Au char sont attelées les licornes symboliques de la pureté, conduites par des femmes à peine voilées de tuniques transparentes, que soulève le vent; l'une d'elles marche en avant, avec la bannière de la pureté, une hermine détachée sur un fond rouge.
3° (Mur de gauche) Triomphe de l'Amour. Il est représenté par une figure de bronze aux ailes dorées qui s'envole en décochant ses traits, au-dessus d'un bûcher autour duquel un vieillard, un guerrier et une jeune femme sont assis enchaînés.
Aux quatre angles du char triomphal de l'Amour sont placés des génies dorés; son attelage est composé de quatre chevaux blancs autour desquels se pressent de nombreux personnages.
4° Triomphe de la Religion. La Foi, l'Espérance et la Charité sont agenouillées sur un char tiré par les bêtes symboliques données comme attribut aux quatre Évangélistes.
Au-dessus du char entouré de figures agenouillées plane le Père Éternel bénissant. Cette composition, très endommagée, est inférieure.
On retrouve dans ces œuvres de Botticelli, malgré les repeints nombreux, le charme excessif de sa poétique et ravissante nature. Les figures de femmes dans le Triomphe de la Chasteté paraissent les sœurs de celles du Printemps ou de la Calomnie, tant elles ont semblable envolée et grâce légère dans leur élégante silhouette.
A droite de l'entrée, Enfant Jésus bénissant, délicieuse petite figure nue de LUCA DELLA ROBBIA.
Du même côté, le bénitier est bordé d'une guirlande de feuilles et de fruits au milieu de laquelle est représenté un buste vu de face.
Il a pour pendant un autre médaillon à peu près du même genre, mais moins parfait d'exécution. Au-dessus du chœur, belle tête de Saint Jean-Baptiste dans un médaillon.
Sur la porte de la sacristie, la Visitation, haut relief polychrome d'ANDREA DELLA ROBBIA.
Sur la porte opposée, un admirable Saint Jean-Baptiste à genoux devant le Christ, émail blanc sur fond de couleur.
Le devant de l'autel est formé d'une terre cuite dorée, en haut relief, l'Adoration des Pasteurs, attribuée à MICHEL-ANGE.
Dans le passage de la sacristie se trouve une petite chapelle dont l'autel est surmonté d'un magnifique médaillon de LUCA DELLA ROBBIA, la Vierge à genoux, les mains jointes, en adoration devant l'Enfant avec deux anges volant à ses côtés.
Les œuvres des DELLA ROBBIA sont en si grand nombre à San Ansano, qu'elles constituent un véritable musée de cet art charmant où s'allient le plus souvent la perfection de la forme, le charme de la couleur et la poésie raffinée du sentiment. Là, mieux que partout ailleurs, grâce à la quantité et à la qualité des ouvrages exposés aux regards, on peut étudier la tradition et l'histoire des terres cuites émaillées. Et cela est particulièrement vrai pour Luca, tant cette église est riche en pièces qui peuvent compter parmi les meilleures du vieux maître, et dans lesquelles se concilient ses admirables qualités de profonde sincérité réaliste et de grâce émue et touchante.
II
FIESOLE.
FIESOLE, l'ancienne Fæsulæ des Romains, est une vieille cité étrusque, dont les murs sont en partie conservés. De la vaste place qui couronne la colline où est bâtie Fiesole, la vue sur Florence et sa belle campagne est admirable.
LA CATHÉDRALE est le type le plus ancien et le plus parfait de l'architecture toscane, inspirée des basiliques du XIe siècle. Elle fut construite en l'année 1228, et a trois nefs séparées par des colonnes inégalement placées, dont la plupart ont des chapiteaux antiques simplement posés sur leur fût. A la hauteur de l'avant-dernière travée, se dresse l'autel destiné aux fidèles, car, au moyen âge, le chœur était un endroit consacré où les laïcs n'avaient pas le droit de pénétrer. Devant cet autel, des escaliers descendent à la crypte ouverte par cinq baies. Elle est formée de trois courtes nefs séparées par quatre légères colonnes à chapiteaux étrusques et a pour clôture une admirable grille de 1300 à médaillons quadrilobés.
Dans la crypte, au fond de son abside, se trouve une statue en terre cuite vernissée de San Romolo par les DELLA ROBBIA. La curieuse fresque qui la décore représente Fiesole au XIIIème siècle. Au-dessus de cette abside s'élève le chœur auquel on accède par des degrés placés de chaque côté. Le maître-autel est surmonté d'un triptyque où sont peints sur fond d'or la Vierge et quatre Saints de l'école de GIOTTO.
A gauche du chœur, se dresse le tabernacle en marbre blanc d'ANDRÉ FERRUCCI; c'est un excellent ouvrage de la fin du XVe siècle, divisé en trois niches: celle du milieu contenant un colossal ciboire; celles des côtés, l'Annonciation en deux parties. Également dans le chœur, l'on voit le tombeau de l'évêque Jacopo Bavaro, fondateur de l'église.
La première chapelle à droite du chœur est la chapelle Salutati.
Sur le mur s'élève le tombeau de l'Évêque Lionardo Salutati, exécuté de son vivant par MINO DA FIESOLE (1466). C'est un des premiers ouvrages de Mino, et assurément son chef-d'œuvre, car l'artiste n'a jamais retrouvé par ailleurs les qualités de grâce fraîche et jeune alliées au fini de l'exécution. Le monument est composé d'un magnifique sarcophage de marbre blanc, de forme antique, reposant sur des consoles entre lesquelles est placé le buste de l'évêque, admirable de vie, de vérité, de bonté, de finesse et d'intelligence. En face du tombeau, contre le mur, le retable de marbre blanc fut commandé également à Mino par l'évêque Salutati.
Cette œuvre fait déjà pressentir, par sa facture plus compliquée, le défaut de simplicité et le maniérisme qui sera plus tard généralement affecté par Mino da Fiesole.
Le retable est divisé en trois parties: la partie centrale est occupée par la Vierge en relief, adorant l'Enfant traité en ronde bosse, entre saint Rémi guérissant un boiteux, et saint Léonard en mendiant, figures en bas-relief.
La pluralité des plans montre déjà dans cet ouvrage de Mino son amour pour la complication des lignes et pour la surcharge des procédés, défauts destinés à exercer plus tard une si fâcheuse influence sur son style.
Le Campanile de 1213 est une tour carrée d'aspect élancé, terminée par des mâchicoulis et par des créneaux.
LE THÉÂTRE ANTIQUE était situé sur l'autre versant de la colline de Fiesole au nord. Une partie de l'hémicycle avec seize rangs de gradins a été exhumée dans des fouilles récentes. La vue qu'on découvre de ces ruines sur Fiesole et sur sa campagne est de toute beauté.
Sur la place de l'église s'élèvent, d'un côté le palais épiscopal et le séminaire, et de l'autre le palais Pretorio du XIIIe siècle, qui porte les armoiries des podestats et contient le musée où sont conservés quelques objets provenant des fouilles faites à Fiesole.
L'ÉGLISE SANTA MARIA PRIMERANA s'élève à côté du palais Pretorio.
A droite du chœur est un magnifique retable, l'un des premiers ouvrages de LUCA DELLA ROBBIA, le Christ en croix avec deux anges recueillant son sang dans des calices. Autour de lui sont groupés, dans des attitudes désolées, la Vierge, saint Jean et la Madeleine.
III
DE FIESOLE PAR VINCIGLIATA A SAN SALVI
(Environ cinq heures de voiture.)
De Florence, après avoir gagné Fiesole qu'on traverse, on contourne le mont Cectioli au sud-est de Fiesole et l'on suit une arête au travers d'un bois clairsemé de pins et de cyprès d'où l'on domine des deux côtés, à une grande hauteur, un paysage montagneux de toute beauté. La route de Vincigliata, bordée de hauts cyprès, se détache bientôt et l'on plonge sur tout le bassin de Florence que l'on découvre à ses pieds avec la ceinture des Apennins purement découpés sur l'horizon. On laisse à droite le CASTEL DI POGGIO, petit château avec des restes de fortifications dans une magnifique situation, en face du monte Cectioli, puis la route descend par de longs lacets, avec la vue toujours étendue sur le paysage unique qu'on admire depuis Fiesole, vers le château de Vincigliata qu'on aperçoit au-dessous de soi.
LE CHÂTEAU DE VINCIGLIATA (permission à Florence) appartient à un Anglais, M. Temple Leader, qui le releva de ses ruines de 1855 à 1867, et reconstitua ainsi le type à peu près unique d'un château fort italien du XIVe siècle. Le château proprement dit est une masse carrée dominée par une tour carrée, le tout formidablement hérissé de mâchicoulis et de créneaux et entouré d'une enceinte défendue par deux tours, dont l'une forme l'entrée, tandis que s'étendent en face les bâtiments d'habitation reliés à l'entrée par une sorte de galerie formant cloître.
De ces appartements, situés en contre-bas du grand préau dont est entourée la tour centrale, on monte à celui-ci par un escalier intérieur qui débouche sous le portique d'une de ses faces (les deux autres étant occupées par des bâtiments).
Toute cette cour est garnie d'écussons et de sculptures comme la cour du Bargello, et, comme celle-ci, elle a un escalier extérieur montant à l'étage supérieur.
Quant aux bâtiments d'habitation, les appartements sont intelligemment restaurés dans le goût de l'époque. A la chapelle et à la salle de justice succède la salle d'armes décorée de fresques provenant de l'ancien hôpital de Santa Maria della Scala, la Vie de saint Bernard attribuée à SPINELLO ARETINO.
De Vincigliata la route gagne la vallée par de nombreux lacets, et après avoir franchi le Torrent de la Mensola, elle atteint SAN MARTINO DE LA MENSOLA dont l'église possède un retable attribué à FRA ANGELICO; puis on rejoint par une pente rapide la route de Settignano à San Salvi.
SAN SALVI est un ancien couvent de la règle de Vallombreuse, mentionné dès 1084, mais dont il ne subsiste que peu de restes.
Dans le réfectoire s'est heureusement conservée une œuvre des plus importantes, peinte par ANDREA DEL SARTO, de 1526 à 1527, dans les toutes dernières années de sa vie. Cette composition est peut-être la seule Cène qui puisse, de loin il est vrai, être rapprochée de la fresque de Léonard comme grandeur de composition et comme noblesse de mise en scène.
On ne peut naturellement réclamer des maîtres de la grande Renaissance la simplicité émue et l'intensité parfois poignante des vieux maîtres, pour lesquels la peinture n'était que le moyen de fixer en eux-mêmes le souvenir de leurs visions. Rien de pareil ici; on est en face d'une forme d'art pour laquelle le sujet importe peu, ou n'est plus rien, et où tout se réduit à obtenir l'eurythmie, par des procédés purement techniques.
Les artistes atteignent un véritable summum dans les groupements naturels et harmonieux, dans la beauté de l'attitude et du mouvement, dans la science du coloris, la richesse de la draperie, dignes de toute admiration, mais il ne faut pas leur demander d'exprimer de certaines émotions qu'ils sont bien incapables de ressentir.
Le long des murs, quelques belles figures de Saints sont encore des ouvrages de jeunesse d'Andrea del Sarto.
On rentre à Florence par la place Beccaria, au milieu de laquelle a été conservée la vieille porte Santa Croce.
NORD-OUEST ET OUEST
PORTA AL PRATO
I. CARREGGI, PETRAJA, VILLA DE CASTELLO, LA DOCCIA, SAN STEFANO IN PANE, PONTE A RIFREDI.
II. PERETOLA, BROZZI, SAN DONINO, POGGIO A CAJANO.
I
CARREGGI, LA PETRAJA, VILLA DE CASTELLO, LA DOCCIA, ÉGLISE SAN STEFANO
IN
PANE, PONTE A RIFREDI.
(Environ cinq heures de voiture.)
On sort de la ville par la Porte al Prato, et, après avoir traversé le Mugnone et dépassé la colline de Fiesole qu'on laisse sur la droite, on suit la route de Ponte a Rifredi jusqu'à l'entrée de ce village, où l'on tourne à droite pour atteindre bientôt Carreggi.
LA VILLA DE CARREGGI fut bâtie par Cosme le Vieux. MICHELOZZO MICHELOZZI la construisit dans ce style classique gréco-romain qui alors pour l'Italie était une sorte de rage.
Le vieux Cosme destinait Carreggi à devenir l'asile de tous les savants proscrits auxquels il tendrait une main secourable et hospitalière. Cette maison ne tarda pas à lui être un lieu de prédilection, à l'égal de sa chère Badia de Fiesole, si bien qu'il y mourut en 1464, chargé d'ans et de renommée, après avoir donné à la peinture et à l'architecture l'impulsion qui, de saintes et originales qu'elles étaient, les a faites magnifiquement copistes.
Son fils Pierre eut assez à faire avec les difficultés intérieures et extérieures qu'il rencontra, pour n'avoir pas grand temps à donner aux plaisirs intellectuels; mais son petit-fils Laurent hérita des goûts de son grand-père, et la villa de Carreggi devint le rendez-vous de tous les hellénistes et de tous les latinistes de l'époque, à l'exclusion de la Badia, trop sévère pour ses goûts de magnificence. Laurent rétablit à la villa Carreggi les entretiens du jardin d'Academos, et, ayant découvert que la Grèce fêtait le 17 novembre l'anniversaire de la naissance de Platon, chaque année il y célébrait cette date à grand renfort de musiciens et de discussions philosophiques. Étant tombé malade à Florence, Laurent se fit aussitôt transporter à sa chère villa, où il mourait en 1492, après avoir appelé à son lit de mort Jérôme Savonarole dont l'ascétique figure parut terrible et jeta l'effroi dans ce léger milieu païen.
On raconte que, pour rester jusqu'au bout fidèle à ses traditions athéniennes, Laurent fit élever à Carreggi son second fils Jean, celui qui devait être le pape Léon X.
De sa splendeur passée, la villa n'a conservé que ses beaux jardins; elle appartient actuellement à la famille Orsi.
La route descend vers le torrent de la Terzolla qu'elle franchit, contourne les bâtiments du couvent della Quiete et arrive rapidement à LA VILLA PETRAJA. La villa royale de la Petraja (permission à Pitti), construite par BUONTALENTI, a conservé assez grand air en dépit des réparations. C'est un édifice carré surmonté d'une sorte de beffroi bordé de deux galeries extérieures. Cette tour fortifiée rappelle la destination de la villa, château fort jusqu'en 1608, époque où les Médicis la transformèrent. La Petraja s'élève au pied des montagnes, sur leurs dernières pentes, et est précédée de beaux jardins étagés en terrasses d'où l'on découvre un panorama splendide d'une immense étendue sur Florence et les montagnes. A droite du château se présente une ravissante fontaine de TRIBOLO, sorte de vasque, d'où s'élève une colonne de marbre blanc décorée de satyres chevauchant des dauphins, et destinée à supporter une deuxième vasque ornée de guirlandes tenues par des génies. De cette conque émerge un piédestal qui sert de support à une charmante baigneuse de bronze tordant ses cheveux, ouvrage de JEAN DE BOLOGNE.
L'ancienne cour, transformée en salon vitré, est décorée de fresques de DANIEL DE VOLTERRA sous le portique; d'autres fresques du XVIIe siècle sont relatives à l'histoire des Médicis. Le beau parc de la villa la relie à celle de Castello qu'on gagne à pied en quelques minutes.
LA VILLA ROYALE DE CASTELLO, située plus bas que la Petraja, possède, à défaut d'étendue, un beau jardin dessiné et créé par Cosme l'Ancien et auquel on a conservé les dispositions de l'époque. La décoration en fut confiée au sculpteur NICOLAS TRIBOLO en 1550, et il fut orné de sculptures antiques provenues en majeure partie de l'ancien dôme de Florence avant qu'Arnolfo di Cambio ne l'eût transformé. Au milieu du jardin s'élève une magnifique fontaine monumentale composée de deux vasques superposées, ouvrage de TRIBOLO. Sur le bord de la première sont couchées quatre ravissantes statuettes de bronze, sur la seconde se dresse un groupe en bronze, Hercule et Antée.
Dans la partie supérieure du jardin, sous la terrasse, s'ouvre une grotte artificielle en rocaille où s'agite au-dessus de fontaines la ménagerie la plus étrange, rhinocéros, girafes, ours, loups, lions, singes etc., etc. Sur les bords des superbes vasques formées par des sarcophages antiques, des oiseaux en bronze dus à JEAN DE BOLOGNE sont posés un peu partout.
De la villa de Castello, une marche de quelques minutes conduit à la Doccia, la célèbre manufacture de faïences fondée en 1735 par le marquis Ginori. Un petit musée contient les plus intéressants types de fabrication.
En sortant de la Doccia, on repasse devant Castello pour atteindre l'église de San Stefano in Pane. Elle possède un beau retable en terre vernissée polychrome, par JEAN DELLA ROBBIA.
Deux Saints gardent le tabernacle entouré d'une double bordure d'arabesques et de chérubins et surmonté d'un vase de fleurs d'où partent des guirlandes de fruits. Au-dessus, deux Anges volent en soutenant une couronne sur la colonne mystique.
II
PERETOLA, BROZZI, SAN DONINO, POGGIO A CAJANO.
(Environ cinq heures de voiture.)
On sort de Florence par la porte de Prato et, après avoir traversé le Mugnone, on longe le parc de la villa San Donato Peretola.
L'ÉGLISE SAINTE-MARIE, fondée au XIIe siècle, est depuis 1449 un fief de Sainte-Marie Nouvelle.
Brozzi. Les vieilles familles florentines des Strozzi, des Cavalcanti, des Ruccellai possédaient à Brozzi des palais dont les façades délabrées sont encore ornées de leurs armoiries.
San Donino. A droite de la route, on a une fort belle vue sur le monte Gione et les Apennins; on traverse l'Ombrone sur un pont et on se trouve dans le pittoresque village de Poggio a Cajano admirablement situé sur les collines que bordent la rive droite de l'Arno. Au nord, s'étend la chaîne des Apennins dont on s'est sensiblement rapproché et qui profilent leurs belles découpures au-dessus d'un riant paysage.
LA VILLA ROYALE DE POGGIO A CAJANO est située sur le point culminant de la route qui conduit à Lucques, de sorte que ses trois façades offrent chacune une charmante vue: l'une sur Florence, l'autre sur les montagnes et les villages dont elles sont semées, et enfin la troisième sur Prato, Pistoia, Sesto et tout le val d'Arno inférieur.
Laurent le Magnifique, séduit par la position délicieuse de Poggio a Cajano, voulut en faire sa résidence de prédilection et demanda un plan à tout ce que Florence comptait alors de plus célèbre en architectes et en peintres. Celui de JULES DE SAN GALLO eut la préférence; seulement Laurent exigea qu'il y ajoutât un escalier extérieur, pris sur un autre dessin et grâce auquel on pourrait accéder à cheval jusqu'au haut du perron. Il voulut encore que le plafond de la grande galerie fût circulaire: construction audacieuse pour la science architecturale d'alors, par suite de ses vastes proportions et que du reste Sangallo réussit parfaitement.
Après la mort de Laurent, les travaux interrompus furent repris est achevés par Léon X, sous lequel furent exécutées les magnifiques fresques d'ANDREA DEL SARTO, de FRANCIABIGIO et du PONTORNO dont le grand défaut est de représenter des sujets relatifs aux Médicis, d'un intérêt plus que médiocre.
La villa de Cajano rappelle bien des souvenirs de l'histoire de Florence: Charles-Quint l'habita en 1536, lors du mariage de Marguerite d'Autriche avec le grand-duc Alexandre. Éléonore de Tolède, femme du grand-duc Cosme Ier, s'y laissa mourir de faim, après la mort tragique de ses deux fils: Jean, assassiné par son frère Garcia, et celui-ci, son enfant favori, tué à son tour devant elle par son père, en punition de ce meurtre. Puis mourut Cosme, et le grand-duc François, d'amoureuse mémoire, habita souvent Poggio a Cajano avec Bianca Capello, dont l'histoire offre le plus étonnant assemblage de toutes les misères et de toutes les fortunes.
Fille d'un des patriciens les plus fastueux de la République vénitienne, elle se faisait enlever à dix-sept ans par un commis florentin employé en face du palais de son père et fuyait avec lui à Florence où elle l'épousa. La tête de son amant ayant été mise à prix par la République sérénissime, ils vécurent à Florence cachés et dans la plus extrême misère jusqu'au jour où Bianca fut aperçue à sa fenêtre par le grand-duc Francesco qui en devint éperdument amoureux, et qui, après lui avoir donné un sauf-conduit pour son mari, en fit sa maîtresse et l'installa superbement dans le palais voisin de Pitti appelé encore de son nom. La malheureuse Jeanne d'Autriche, que le grand-duc avait épousée sur ces entrefaites, impuissante à lutter contre son abandon et l'omnipotence toujours croissante de la maîtresse, mourut bientôt de chagrin, et l'ascendant de Bianca était tel qu'elle se faisait épouser par le grand-duc, aussitôt son deuil terminé (1580).
Trois ans après ce mariage, le jeune grand-duc héritier, fils de Jeanne d'Autriche, mourait et, à défaut de descendance directe, le cardinal Ferdinand devint grand-duc présomptif. Comme la perspective de le voir régner ne pouvait convenir aux ambitions de Bianca, elle simula bientôt une grossesse et un accouchement, et, le 30 août 1585, elle faisait passer pour un fils né d'elle un enfant clandestinement apporté. La supercherie découverte par son beau-frère, le principal intéressé à l'absence d'héritiers, l'enfant fut déclaré inapte à succéder. A la suite de ces événements, une haine formidable contre Ferdinand s'étant amassée dans l'âme de Bianca, elle résolut de se défaire de lui à l'aide du poison. L'automne suivant, le cardinal fut invité par François à venir chasser avec lui à Poggio a Cajano, une des réserves les plus giboyeuses du grand-duc. Le jour même de son arrivée, Bianca, dit-on, lui prépara de ses mains une espèce de tourte qu'elle savait particulièrement aimée de lui et y mélangea un de ces subtils poisons dont les Borgia avaient laissé le secret; mais comme une telle gracieuseté de sa part ne laissait pas que d'inquiéter le cardinal, il refusa d'y goûter. Le grand-duc, piqué de l'affront infligé à sa femme par son frère, voulut à son défaut faire honneur à cette pâtisserie et Bianca, qui devait ou avouer son crime, ou laisser son mari mourir empoisonné, se décida rapidement à partager avec lui ce funèbre régal. Le lendemain Francesco et Bianca étaient morts, et Ferdinand qui succédait lançait sa barrette aux orties.
Ces événements jetèrent naturellement une certaine défaveur sur la villa de Laurent; lorsque après un demi-siècle elle devint un lieu d'exil pour l'espèce de folle que fut Marguerite d'Orléans, fille de Monsieur, qu'avait épousée, pour son malheur, le grand-duc Cosme III et dont les extravagances furent telles que l'on consentit à la laisser retourner en France, trop heureux de s'en débarrasser.
Le fils de Cosme III, Ferdinand, habita presque exclusivement Poggio pour vivre séparé de sa femme Violante de Bavière, dont il n'avait pu avoir d'héritiers, et Poggio redevint alors ce qu'il avait été sous Laurent, un lieu de plaisir et de fêtes continuelles. Après cette dernière splendeur, l'histoire politique et scandaleuse de la villa fut terminée; elle resta, toutefois, bien de la couronne et elle appartient encore, aujourd'hui, à la maison royale d'Italie.
La villa Poggio a Cajano est restée telle qu'elle était au temps des Médicis, un édifice carré sans grand caractère, dont le rez-de-chaussée est orné d'un portique et dont la façade présente une colonnade en style classique. D'admirables jardins l'entourent, ceux où Laurent se livrait à son goût pour l'agriculture et la zoologie.
A l'intérieur, la pièce où est morte Bianca Capello est située au rez-de-chaussée; l'ornementation fort curieuse en est due à un escalier à balustres et à une belle cheminée. Le milieu de ce demi-étage est occupé par une petite salle de spectacle aménagée par Léon X.
Au premier, de nombreuses pièces, décorées au commencement de ce siècle, ont la banalité de toutes les résidences royales; elles possèdent de nombreux portraits en pied, fort médiocres, des princes de la maison des Médicis; ils garnissent un splendide salon où se retrouve intacte la magnificence de la Renaissance parvenue à son apogée. Cette salle, décorée par les soins de Léon X, est de la plus grande richesse; le plafond fort élevé, voûté en berceau, porte peintes en relief et dans des dimensions colossales les armes de Léon X surmontées de la tiare pontificale.
Les armoiries et les devises des Médicis, sur un fond d'or, forment en se répétant toute la décoration. Les murs sont entièrement recouverts de fresques; les quatre principales occupent les deux grands panneaux de la pièce, de chaque côté des portes. La plus belle, par le charme de son coloris et de sa composition, représente César recevant en Égypte les tributs des nations vaincues, allusion aux présents faits à Laurent par un Égyptien. Les enfants placés au premier plan qui tiennent des animaux rares, sont une autre allusion relative au goût de Laurent pour la zoologie.
Une inscription indique que cette fresque, commencée en 1521 par ANDREA DEL SARTO, fut achevée par ALESSANDRO ALLORI en 1580.
De l'autre côté de la porte, une fresque d'ALLORI montre le Consul Flaminius détachant les Achéens de leur ligue avec Antiochus, allusion à la diète de Crémone où Laurent mit à néant les desseins des Vénitiens.
En face, FRANCIABIGIO a peint le Triomphe de Cicéron au Capitole. Tableau médiocre, allusion au retour de Cosme l'Ancien à Florence en 1434, après son année d'exil à Padoue. Enfin, en dernier lieu, vient la superbe fresque d'ANDREA DEL SARTO représentant un festin auquel prennent part Scipion et Syphax, allusion au glorieux voyage de Laurent le Magnifique à Naples et à la réception qui lui fut faite.
La scène a lieu sous un portique au travers duquel on aperçoit la mer et une ville échelonnée sur une montagne. Parmi les esclaves, celui de gauche, le torse nu et portant deux plats, est tout à fait remarquable de mouvement et de beauté plastique.
D'autres fresques moins importantes décorent les extrémités de la salle et les lunettes. D'admirables coffres de mariage du XVIe siècle, dits Cassones, contribuent à l'ameublement de cette splendide salle.
On rentre à Florence par la même route qui bifurque à peu de distance de la ville sur les CASCINES, promenade à l'ouest, entre l'Arno et la Mugnone, sur une longueur de quatre kilomètres. Le nom de cette promenade favorite des Florentins est venu de la métairie Cascina dont elle dépendait autrefois.
SUD ET SUD-EST
PORTA ROMANA
I. CHARTREUSE D'EMA. GALUZZO, POGGIO IMPERIALE.
II. SAN GIOVANNI DELLA CALZA, VIA LE DEI COLLI, SAN SALVATORE AL
MONTE, SAN MINIATO, PLACE MICHEL-ANGE.
III. SAN FRANCESCO DI PAOLA, BELLO SGUARDO.
I
CHARTREUSE D'EMA, GALUZZO, POGGIO IMPERIALE.
(Environ trois heures de voiture.)
On sort de Florence par la vieille Porte Romaine construite par Orcagna en 1328, et encore encadrée de murs crénelés. La route traverse des collines et des mamelons plantés de vignes jusqu'à Galuzzo où elle passe le torrent d'Ema pour atteindre bientôt la porte d'enceinte de LA CHARTREUSE D'EMA que l'on aperçoit couronnant une colline dont les flancs sont plantés de cyprès. La Chartreuse fut fondée en 1341 par le Florentin Acciajuoli, fixé à Naples où il avait fait une rapide fortune, et où il était devenu grand sénéchal, sans pour cela oublier sa patrie. Les plans furent, dit-on, dressés par ANDREA ORCAGNA, mais la Chartreuse ne fut toutefois achevée qu'au XIVe siècle.
Après avoir longé un bâtiment du XIVe siècle à fenêtres cintrées, on pénètre dans une petite cour où, par un double escalier intérieur et extérieur, on monte au cloître entouré de portiques du XVIe siècle ou se trouve la façade de l'Église dédiée à saint Laurent.
D'après la règle des Chartreux auxquels fut donné le monastère, lors de sa fondation, l'église est divisée en deux par une grille isolant les religieux des fidèles. Le style pur de l'église a été défiguré par les terribles ornementations du XVIème et du XVIIe siècles.
Sur le bas-côté de droite on descend de la chapelle Sainte-Marie, construite par ORCAGNA et ornée d'un beau vitrail du XIVe siècle, dans la chapelle sépulcrale des Acciajuoli, sorte de crypte formée d'un double bras contenant les tombes. En entrant à droite, pierre tombale de Nicolas Acciajuoli, cardinal et petit-fils du fondateur, par DONATELLO. Portant la mitre et la chape, il est représenté en bas-relief, la tête appuyée sur un coussin, les mains croisées sur le bas du corps. De chaque côté, SANGALLO a sculpté d'admirables guirlandes de fruits au bas desquelles Donatello a placé les figures de la Foi et de la Justice, tandis qu'au-dessus du défunt il sculptait les armoiries du cardinal. Le bras de la chapelle, en face de l'entrée, possède de superbes tombeaux placés devant l'autel.
1° Appuyée au mur de gauche et placée sur quatre consoles réunies par des arcs trilobés est la table de marbre, sur laquelle repose la belle figure du grand Sénéchal Acciajuoli revêtu de son armure. ORCAGNA, auquel on attribue cette œuvre magnifique, y a représenté en traits admirables toute la poésie de la mort, tant il a su rendre la sérénité profonde, la calme gravité et la paix éternelle du sépulcre. Il a abrité l'effigie sous un baldaquin en forme de châsse, supporté par cinq colonnes torses enluminées de rouge et de vert.
2° Devant l'autel sont réunies, sous une même architecture, les pierres tombales du père ainsi que du fils et de la fille d'Acciajuoli. De ces trois superbes sculptures, celle de droite est la plus remarquable: elle représente un jeune homme en riche armure du XIVe siècle, couvert de son manteau. Ces dalles d'un haut intérêt, attribuées à DONATELLO, paraissent plutôt dues à l'école d'Orcagna.
Sur la gauche de l'église, s'ouvre le Chiostrino, petit cloître carré dont le retour contre l'église est occupé par le Colloquio, galerie destinée aux entretiens des frères. A peine longue de quelques mètres, son principal ornement consiste en huit fenêtres garnies de verrières couvertes de belles arabesques, qui se développent autour d'un médaillon central consacré à un sujet de l'Histoire sainte; ce délicat travail de JEAN D'UDINE, exécuté en 1360 dans le style raphaélesque, est un des derniers ouvrages de l'art du verrier en Italie. Faites à l'instar de la décoration des loges du Vatican, elles sont d'une élégante composition, mais elles semblent plutôt des peintures sur verre que des vitraux, car, dès la Renaissance, cet art est en pleine décadence et finit par tomber en l'oubli. Les artistes négligent ou ignorent ces précieux enchâssements de couleurs qui font du vitrail au moyen âge un assemblage immense de gemmes; ils ne cherchent plus qu'à produire l'illusion de la peinture, à l'aide d'une matière impropre à ce résultat et où l'effet obtenu ainsi est le plus souvent malheureux.
Sur le Chiostrino ouvre le réfectoire. Le tympan de sa porte est orné d'un bas-relief de LUCA DELLA ROBBIA, Saint Laurent entre deux Anges; à côté le lavabo en pierre grise (restauré) est de BRUNELLESCHI. A gauche du Chiostrino se trouve le Petit Cloître oblong, à deux portiques superposés, d'où un passage conduit au grand cloître. A gauche, dans ce passage, une belle porte du XVIe siècle en marqueterie donne accès à la chapelle du Chapitre où sont deux importantes œuvres d'art.
1° Effigie en marbre blanc de Leonardo Buonafede exécutée en 1550 par FRANCESCO DA SANGALLO. L'évêque de Cortone, en soutane, en camail et en mitre, est d'un naturalisme saisissant. Vivant d'énergie, son visage ridé, un peu gras, est plein de bonhomie.
2° Au-dessus de l'autel, l'ami et le compagnon de Fra Bartolommeo, MARIOTTO ALBERTINELLI, a peint en 1505 une très belle fresque consacrée au Christ, dont deux anges recueillent le sang dans des calices. Ce bel ouvrage est placé dans un admirable cadre en pierre, de MINO DA FIESOLE.
Le Grand Cloître, dont les plans furent, dit-on, donnés par Orcagna, est supporté par des colonnes monolithes d'une grande beauté. Toutes les cellules des chartreux y donnent, et sont uniformément composées de deux pièces superposées, communiquant par un petit escalier et ouvertes sur un jardinet d'égale largeur d'où la vue sur Florence, Fiesole, la campagne et les Apennins est admirable. Enfin le dessin du grand puits central du Cloître est attribué à MICHEL-ANGE.
Après avoir quitté la Chartreuse d'Ema, on retourne à la grande place de GALUZZO, l'une des principales communes des environs de Florence, gouvernée par des podestats. Le MUNICIPIO, ancien palais Pretorio, a sa façade chargée des innombrables écussons en pierre, en marbre, en bois ou même en terre vernissée par les Della Robbia.
Au milieu de villas entourées de vignes, on gagne bientôt POGGIO IMPERIALE. La villa de Poggio Imperiale était un couvent que la femme du grand-duc Cosme II, Madeleine d'Autriche, appropria en 1622 à son usage.
Une magnifique allée, composée de hauts cyprès, de chênes d'Italie et de mélèzes, descend de la villa à la Porte Romaine et ramène rapidement à Florence.
II
SAN GIOVANNI DELLA CALZA, VIALE DEI COLLI, SAN SALVATORE AL MONTE, SAN MINIATO, PLACE MICHEL-ANGE.
ÉGLISE SAN GIOVANNI DELLA CALZA. Derrière l'autel est un beau tableau du PÉRUGIN, œuvre de jeunesse exécutée vers 1492, alors qu'il était profondément influencé par le génie de Signorelli. Aussi cette peinture est-elle remarquable par son naturalisme et sa sobriété sans aucune trace de l'afféterie habituelle au Pérugin. Le sujet en est l'Apparition à saint Jérôme de Jésus sur la croix dont la Madeleine étreint les pieds avec amour, pendant qu'il la contemple avec reconnaissance. De l'autre côté de la composition, une belle figure de saint Jean montre avec compassion le Christ à deux religieuses agenouillées.
Par la Porta Romana on atteint bientôt le Viale dei Colli, une des plus belles promenades de l'Italie, route établie sur les collines sud de Florence et qui, par de multiples lacets, mène à la place Michel-Ange et à la basilique de San Miniato al Monte. Avant d'atteindre la place, on rencontre un chemin détaché sur la droite qui conduit à la Torre del Gallo, dont le nom est dû à ses anciens possesseurs, la famille des Galli. La légende affirme que c'est dans cette tour que Galilée fit ses découvertes astronomiques.
De la place Michel-Ange, l'œil embrasse un immense et admirable panorama. La place s'étend en terrasse au-dessus de la porte Saint-Niccolò, où l'on peut descendre directement; au milieu s'élève le monument consacré à Michel-Ange sur lequel sont reproduits son David et les allégories des tombeaux des Médicis.
De la place on monte à San Miniato; à mi-chemin on rencontre au milieu de cyprès l'ÉGLISE SAN SALVATORE AL MONTE construite par le CRONACA en 1504 et que ses nobles proportions firent surnommer «la belle Villanella», la belle villageoise. A droite, à l'intérieur, monument funéraire en marbre blanc du XVe siècle, buste d'homme paraissant à une fenêtre cintrée pratiquée dans le mur.
A gauche de l'autel, beau groupe polychrome de JEAN DELLA ROBBIA. De l'église San Salvatore on monte par un jardin à la porte des Fortifications de San Miniato construites, en 1539, par MICHEL-ANGE, sur la hauteur d'où il dirigea lui-même pendant onze mois la défense de la ville contre le pape Clément VII et les Impériaux. On pénètre par cette porte sur une esplanade où donnent l'église et le cimetière qui occupe derrière elle tout le plateau de la colline.
A droite de l'église s'élève une construction crénelée du XIVe siècle ayant fait partie d'un système de défense plus ancien.
LA BASILIQUE SAN MINIATO AL MONTE, construite en 1154, remonte intégralement à cette date.
Quand le style de Nicolas Pisano fut importé à Florence, entre les mains des Florentins la nouvelle architecture prit un splendide essor dont l'apogée fut atteint par l'église San Miniato. Ils embellirent ce retour au classicisme de l'antiquité par l'improvisation charmante des marbres de diverses couleurs, par un goût plus fin, par des détails plastiques plus cherchés, enfin par un soin délicat qui, deux siècles à l'avance, donne déjà le pressentiment de la Renaissance.
L'adorable façade de San Miniato, plaquée de marbres blanc et vert, est une réminiscence antique d'une pureté absolue; la proportion entre les étages est peut-être traitée pour la première fois avec une harmonie complète de lignes, motivée par un sentiment de pur esthétisme.
Le rez-de-chaussée, précédé de quelques marches, est formé de cinq hautes arcatures séparées par des colonnes de marbre cipolin. Les portes prennent trois de ces arcatures; des dispositions de marbre cipolin remplissent les deux autres. Le premier ordre est séparé du deuxième par un entablement délicatement sculpté. Il est plus étroit et repose de chaque côté sur des contreforts à quadrillages de cipolin, une fenêtre d'ordre antique en occupe la partie centrale.
Enfin le troisième ordre, purement antique, est composé d'un fronton angulaire surmonté d'une corniche à modillons délicats que domine l'aigle guelfe en bronze.
Le Campanile élevé en arrière à gauche a été reconstruit en 1519 par BACCIO D'AGNOLO.
L'intérieur, où domine également la marqueterie de marbre blanc et vert, est à trois nefs et présente le type le plus parfait des basiliques dont les travées sont coupées par des travées transversales. Les colonnes en marbre blanc portent ou des chapiteaux très simples de l'époque, ou des chapiteaux antiques. Le toit est en charpente apparente; le pavé de 1207 consiste en nielles de marbre de différents dessins qui forment, dans leur merveilleux état de conservation, le plus beau tapis d'Orient qu'il soit possible de rencontrer.
A la hauteur de la cinquième travée se dresse le mur réglementaire de l'architecture des basiliques, où accèdent quatre escaliers, ceux du milieu descendant à la crypte et ceux des côtés montant au chœur ou à son parvis dont l'accès était interdit aux fidèles.
En avant de la crypte s'élève l'autel réservé au peuple; il fut reconstruit au XVe siècle par MICHELOZZO sur l'ordre de Pierre de Médicis. Inspiré par le caractère antique du monument, Michelozzo éleva un autel très simple, abrité par un sacellum que LUCA DELLA ROBBIA décora intérieurement de compartiments à rosaces blanches en relief, sur fond bleu.
La crypte s'ouvre sur l'église par cinq baies; elle est soutenue par quatre grosses colonnes qui, la traversant, sont également les colonnes du chœur, et par de nombreuses colonnettes sur lesquelles retombent les voussures, et se termine par une absidiole fermée d'une grille.
On accède au chœur surélevé par deux escaliers placés de chaque côté. Le mur qui le sépare de la nef est richement décoré par des sculptures en marbre d'un puissant relief, et surmonté d'un délicat entablement inspiré de l'antique.
Une seconde clôture peu élevée forme encore en avant du chœur une sorte de couloir étroit sur lequel porte l'ambon carré dont l'avancée sur le mur de séparation a pour supports deux courtes colonnes de marbre. Le pupitre de l'ambon est soutenu par les symboles des Évangélistes curieusement superposés l'un sur l'autre. Ce monument admirablement conservé est un des seuls et précieux spécimens de ce genre de construction.
De la tribune on pénètre dans le chœur terminé en abside; une colossale mosaïque, restaurée en 1297, occupe le tympan. Au-dessus de l'autel un beau Christ vernissé est un ouvrage tardif de LUCA DELLA ROBBIA. Enfin les stalles du chœur ont été exécutées en 1466 par DOMINICO GAJUOLE et FRANCESCO MANCIATTO; elles sont très simples, dans un sentiment franchement gothique.
Sur le bas-côté gauche de la nef la Chapelle San Giacomo fut construite en 1459 par ROSSELLINO et décorée par ANTONIO POLLAJUOLO et les DELLA ROBBIA.
La voûte est formée par cinq médaillons de LUCA DELLA ROBBIA, les quatre vertus cardinales à mi-corps entourent le médaillon central du Saint-Esprit; toutes ces figures sont en émail blanc sur fond bleu.
Sur le mur de droite est le tombeau du cardinal Jacques de Portugal, 1459.
En face, fresque de BALDOVINETTI, l'Annonciation.
A droite, en entrant dans l'église, on rencontre une Vierge entourée de saints, ouvrage unique du peintre PAOLO DI STEFANO, exécuté en 1426 sous la double influence de Masaccio et de Donatello.
La Sacristie, dont l'entrée est à droite du chœur, est une belle salle carrée surmontée d'un dôme. Elle a conservé intégralement sa décoration de fresques exécutées en 1385 par SPINELLO ARETINO et consacrées à l'histoire de saint Benoît.
Spinello est principalement un peintre militaire et nul n'égale sa fougue et son emportement quand il s'agit de rendre les campagnes de Frédéric Barberousse ou quelque autre sujet du même genre. Aussi, quand il doit, comme à la sacristie de San Miniato, développer de longs épisodes religieux, son style se prête moins à ce travail et tourne souvent à l'inégal et au heurté. Néanmoins, ces fresques peuvent compter parmi les plus intéressantes que nous ait laissées le XIVe siècle, tant par la puissance et l'autorité avec lesquelles elles s'imposent que par la composition étonnante pour l'époque.
Mur du Sud.—Saint Benoît quitte la maison paternelle.
Saint Benoît répare à l'aide de sa bénédiction un verre brisé par sa nourrice.
Entretien de saint Benoît et de Totila, sa mort et la vision de saint Maur.
Mur de l'Ouest.—Saint Benoît prend l'habit.
Saint Benoît résiste à Satan dans une caverne. Il ressuscite un moine enseveli sous une tour. Il est tenté par le démon sous la forme d'une chauve-souris.
Mur du Nord.—Saint Benoît résiste à Satan en se roulant sur des épines.
Il est proclamé supérieur du couvent du mont Cassin.
Il sauve Placidius qui se noie.
Mur de l'Est.—Saint Benoît quitte son couvent.
Il reçoit dans l'ordre Maure et Placide.
Il bénit une pierre sur laquelle était assis Satan et qu'on ne pouvait soulever.
Il découvre l'empoisonnement préparé contre lui à cause de l'austérité de sa règle.
Sur deux côtés de la sacristie règne un buffet gothique surmonté d'une boiserie, ouvrages de FRANCESCO NONCIATO.
III
ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS DE PAULE ET BELLO SGUARDO.
(Environ deux heures de voiture.)
Après être sorti de Florence par la Porta Romana, on longe une partie des anciens murs pour atteindre l'église San Francesco di Paola située au pied de la colline de Belle Sguardo.
L'ÉGLISE SAN FRANCESCO DI PAOLA possède l'admirable ouvrage de LUCA DELLA ROBBIA, le tombeau de l'évêque de Fiesole, Benozzo Federighi, mort en 1450, et qu'il exécuta en 1455. Ce tombeau, adossé au mur, est placé sous une niche carrée; c'est un sarcophage de forme antique, très sobre d'ornementation, sur le devant duquel deux anges en haut relief soutiennent l'inscription commémorative. Sur le sarcophage repose l'évêque en vêtements épiscopaux très simples, le visage émacié, d'une tranquillité imposante. Au-dessus de cette très belle statue, le fond du mur est occupé par trois bas-reliefs: le Christ mort, debout dans son tombeau, entre la Vierge et saint Jean.
L'encadrement du tombeau est formé de plaques de faïence vitrifiée, uniques dans leur genre, dont le dessin consiste en une guirlande de fleurs coupée par des nœuds de ruban.
La route monte rapidement à Bello Sguardo d'où la vue sur Florence est magnifique.
FAMILLES ET PERSONNAGES
FLORENTINS
GRANDES FAMILLES
Acciajuoli (acciaio = acier).—Célèbre et riche famille, devenue, dès 1310, puissante par Nicolas Acciajuoli, nommé à Naples grand sénéchal de Jeanne Ière. Son neveu Nicolas Acciajuoli s'empara de la Grèce en 1364 et en fut nommé suzerain par l'impératrice de Constantinople. La principauté des Acciajuoli détruite en 1456 par Mahomet II qui fit tomber la Grèce sous le joug turc, les Acciajuoli rentraient à Florence et prenaient une part active aux affaires publiques; en 1510, Robert Acciajuoli était ambassadeur des Médicis auprès de François Ier.
Florence, tombeaux à la chartreuse d'Ema, nom donné à une rue principale de la ville.
Albizzi.—Noble famille gibeline qui dirigeait le parti aristocratique dans la seconde moitié du XIVe siècle et dans la première du XVème. Privée de toute influence et exilée par la révolution de 1378, elle reprit le pouvoir en 1381 et gouverna avec despotisme et tyrannie, jusqu'au rappel des Médicis (1434), qui l'exila de Florence.
Alberti.—Famille sortie, comme les Médicis, du gros négoce, arts majeurs, se mit avec eux à la tête des arts mineurs, popolo minuto, contre le parti aristocratique mené par les Albizzi dès le XIVe siècle; les Alberti furent exilés par les Albizzi au pouvoir; mais ils rentrèrent avec les Médicis et restèrent fidèlement leurs alliés (1434).
Aldobrandini.—Noble famille guelfe dont les principaux membres furent: Silvestre Aldobrandini, célèbre jurisconsulte (1449-1558), mort en exil par suite de son opposition aux Médicis. La famille, dès lors exilée de Florence à Rome, donna à l'Église le pape Clément VIII.
Jean Aldobrandini, au XVIIe siècle, fut l'acquéreur de la fameuse fresque dite Noces Aldobrandines, actuellement à la bibliothèque du Vatican.
Abati.—Famille gibeline de l'Arte Calimara qui, dès 1216, s'éleva aux honneurs.
Neri de Abati, prieur vers 1250, fut d'une telle férocité qu'il mit le feu à une partie de Florence pour satisfaire ses haines. En 1260, Bocca de Abati trahit Florence en faveur de Sienne à la bataille de Montaperto, épisode stigmatisé par le Dante (Enfer, XXXII, 77-108).
Bardi.—La banque fut la source de la richesse de cette famille alliée aux Médicis. Cosme l'Ancien avait épousé une Bardi et les Médicis, poussés et soutenus par les Bardi, trouvèrent toujours en eux les plus fidèles et les plus utiles alliés.
Buondelmonti.—Fameuse famille à laquelle est due la première scission de l'aristocratie en Guelfes et Gibelins par suite de l'assassinat, en 1215, de Buondelmonte des Buondelmonti par les Uberti à l'occasion de son refus d'épouser une de leurs parentes à laquelle il était fiancé.
Capponi.—Famille gibeline alliée et inféodée aux Albizzi et qui, dès 1347, partagea avec eux le pouvoir et l'exil.
Cavalcanti.—Très noble et très ancienne famille gibeline ayant toujours pris une part active dans les affaires publiques. Guide Cavalcanti († 1301) fut un poète remarquable. Il épousa la fille de Farinata degli Uberti et fut l'ardent ami du Dante.
Donati.—Une des plus anciennes familles gibelines. En 1300, Corso Donati, chef du parti des Noirs, fut expulsé de Florence. Rentré avec les Gibelins triomphants après Mortaperto, son despotisme devint tel que son parti l'abandonna et qu'il dut prendre la fuite. Condamné par contumace, il se tua au moment où on l'arrêtait (1308).
Pazzi.—Famille de banquiers gibelins, célèbre, dès 1277, par sa haine des Médicis et l'opposition qu'elle leur fit toujours, les considérant comme des parvenus.
En 1478, les Pazzi tramèrent contre Julien et Laurent de Médicis le fameux complot qui garda leur nom et où fut assassiné Julien.
L'histoire de cette conspiration a été écrite par Ange Politien.
La chapelle funèbre des Pazzi dans le cloître de Santa Croce est d'une beauté accomplie. Dante a placé un des Pazzi dans le XXXIIème chant de l'Enfer.
Pulci.—Noble famille guelfe dont il est déjà fait mention parmi celles que les Gibelins triomphants expulsèrent en 1248.
Pucci.—Ils faisaient partie des arts mineurs, furent anoblis par les Médicis auxquels ils s'étaient inféodés.
Pitti.—La famille des Pitti, après avoir appartenu à la corporation des marchands, devint, dès 1300, célèbre dans la banque. Égaux aux Médicis, les Pitti furent leurs plus zélés partisans. En 1374, Buonaccorso Pitti, en se déclarant pour eux, entraîna une grande partie de la seigneurie en leur faveur. Luca Pitti, fils du précédent, fut célèbre par la construction du fameux palais qui porte son nom.
Portinari.—Ancienne famille marchande anoblie, célèbre par la passion du Dante pour Béatrice Portinari. Folco Portinari, le père de Béatrice, est le fondateur de l'hôpital Santa Maria Nuova. En 1400, François Portinari, agent des Médicis à Bruges, faisait exécuter par Hugo van der Goes le tableau de l'Adoration où il est représenté avec sa famille.
Soderini.—Une des plus vieilles et des plus intègres familles guelfes de Florence, s'étant toujours signalée par son opposition aux empiétements des Médicis. Son membre le plus distingué fut Nicolas Soderini, le remarquable et zélé patriote qui, après la mort de Savonarole, fut nommé gonfalonier à vie. La réaction médicéenne le força à s'exiler à Venise où il fut assassiné par ordre de Cosme Ier.
Strozzi.—Une des plus anciennes familles et un des plus glorieux noms des annales florentines. Souvent à la tête des affaires publiques, les Strozzi furent aussi distingués dans la politique que dans la science et dans les armes.
Pallas Strozzi, né en 1372, possesseur d'une immense fortune, la consacra à la formation de la bibliothèque célèbre sous son nom. Hostile aux Médicis, il mourut à Padoue où Cosme l'avait exilé. Philippe Strozzi, petit-fils du précédent (1488-1538), dédaigneux des traditions de sa race, épousa une Médicis; mais, après avoir aidé puissamment à leur restauration, révolté de leurs excès, il conspira contre eux. Mis à la torture, ne voulant pas subir une seconde fois ce supplice, il se suicida dans la citadelle de Pistoie où il était détenu. Pierre Strozzi, fils du précédent, brûlant de venger son père, entra au service de la France où il fut nommé maréchal. Il conduisit glorieusement une campagne pour délivrer Sienne du joug de Cosme Ier.
Le palais Strozzi, via Tornabuoni, est le plus beau des palais florentins. A l'église Sainte-Marie Nouvelle la chapelle Strozzi, fondée par la famille, fut décorée en 1350 par les Orcagna. A droite du chœur, la chapelle Philippe Strozzi, décorée des fresques de Filippino Lippi (1486), contient son tombeau.
Valori.—Très ancienne famille guelfe ayant, dès 1277, joué un rôle actif dans la direction des affaires de la République: enrichis par la banque, ils furent d'ardents ennemis des Médicis.
François Valori fut un des plus zélés partisans de Savonarole auquel il apporta l'appui de son autorité et de l'estime universelle dont il jouissait.
Tornabuoni.—Famille guelfe déjà célèbre dès 1200, fit partie, en 1283, des familles exilées par les Gibelins triomphants rentrés après la défaite de Montaperto. Jean Tornabuoni fit à l'église Sainte-Marie Nouvelle le don des fameuses fresques de Ghirlandajo (1490). Le palais Tornabuoni (n° 20, via Tornabuoni) est actuellement le palais Corsini.
Uberti.—Noble et ancienne famille gibeline. Proscrite par les Guelfes, elle doit sa célébrité à Farinata des Uberti qui, réfugié à Sienne, combattit les Florentins dans les rangs siennois. Rentré à Florence avec les Gibelins triomphants, ce fut grâce à son intervention que la ville échappa à la destruction totale. Dante a placé cet épisode au chant X de son Enfer.
HISTORIENS, POÈTES, LITTÉRATEURS
Dante Alighieri (1265-1321).—Célèbre poète italien de la noble famille des Alighieri jetée dans l'exil par le triomphe des Gibelins après Montaperto. Né en 1265, il cultiva toutes les sciences connues de son temps. Il prit une part active aux affaires publiques, mais le triomphe des Noirs l'exila définitivement de Florence en 1302. Et, après avoir erré dix-neuf ans loin de sa patrie, il mourut à Ravenne en 1321.
Sa vie a été écrite par Philippe Villani, Boccace et l'Arétin. Il composa à vingt-six ans son premier ouvrage, la Vita Nuova, suivi de près par le Banquet, œuvre écrite pour préconiser l'emploi de la langue vulgaire par les prosateurs et les poètes. Le chef-d'œuvre du Dante et de la langue italienne est la Divine Comédie, divisée en trois parties: l'Enfer, le Purgatoire, le Paradis. Il mit vingt-huit ans à écrire son poème, commencé en 1292, pendant lesquels il publia deux ouvrages en langue latine appelés: 1° De vulgari eloquio où il traite encore de l'emploi et du génie de la langue italienne; 2° De Monarchia, traité de politique en trois livres qui, sous une forme scolastique, renferme les théories les plus hardies.
François Guicciardini (1482-1540).—Historien célèbre né à Florence en 1482, mort en 1540, sortait d'une famille qui avait occupé les plus grandes charges de la République florentine. Né à une époque où le gouvernement des Médicis était établi, il leur consacra ses services et son talent et les représenta souvent avec éclat comme ambassadeur. Après l'assassinat du grand-duc Alexandre, en 1537, ce fut grâce à son influence et à son éloquence que ne fut pas proclamée la République et que Cosme Ier fut élu grand-duc. Il entreprit alors l'Histoire de l'Italie à laquelle il travailla vingt-sept ans et qui est son principal titre de gloire. Elle forme vingt livres embrassant de 1494 à 1532; c'est l'histoire des guerres d'Italie pendant cette période, qu'il a traitée en penseur et en écrivain supérieur.
Guicciardini écrivit encore Avis et Conseils en matière d'État, Maximes et Discours politiques et enfin un Dialogue sur le gouvernement de Florence.
Louis Guicciardini (1523-1589).—Neveu de François, né en 1523, mort on 1589, remplit diverses fonctions administratives sous Alexandre et Cosme Ier. Il a laissé des Mémoires sur la Savoie et une Description des Pays-Bas faite en 1567.
Nicolas Machiavel (1469-1530).—Né en 1469, mort en 1530, est une des plus célèbres figures de son temps.—Secrétaire de la République Florentine de 1497 à 1512, il fut chargé de vingt-cinq ambassades et de plusieurs missions intérieures. Au retour des Médicis, en 1512, il fut emprisonné et torturé par suite d'une accusation de complot. Sorti de prison, il vécut dans l'indigence et la retraite et consacra ses loisirs forcés à la composition de son fameux traité qu'il intitula le Prince; on regarde ce livre de peu d'étendue comme le code de la tyrannie. Deux ans après, en 1516, Machiavel écrivit des Discours sur la première décade Tite-Live, étude d'histoire romaine pleine de sagacité et de profondeur; mais où sont reproduites les mêmes théories que dans le traité du Prince, c'est-à-dire cette immoralité vraie ou feinte appliquée à la science politique qui a conservé l'appellation de Machiavélisme. Lorsque Machiavel eut écrit le Prince, Laurent le Magnifique le rappela auprès de lui et le nomma historiographe de Florence. Cette place fut pour lui l'occasion de produire son chef-d'œuvre, l'Histoire de Florence, écrite de 1205 à 1424, ouvrage imposant, clair, élégant, plein de profondeur et de couleur locale, monument de la langue italienne. Les autres œuvres de Machiavel sont: une comédie fort licencieuse, la Mandragore, et une nouvelle appelée Belphégor.
Saint Philippe Neri (1515-1595).—Fondateur de la Congrégation de l'Oratoire, des Trinitaires et des Maisons hospitalières pour recevoir les pèlerins.
Antoine Neri (1520-1600).—Prêtre florentin du XVIe siècle, se livra aux sciences et plus particulièrement à la chimie où il fit des découvertes considérables. Ses recherches l'amenèrent à s'occuper plus particulièrement de la vitrification sur laquelle il publia un volume appelé Arte Vetraria (l'Art du Verrier).
Philippe des Nerli.—De la fameuse famille des Nerli. Inféodé aux Médicis, il écrivit ses Commentaires en 1550. Ils vont de 1215 à 1257 et sont de précieux documents jusqu'à ce que l'avènement des Médicis les fassent tourner à une ridicule apothéose des maîtres qu'il sert.
Jacopo Nardi (1496-1556).—Fameux historien, né en 1496, contemporain des précédents, il semble d'une génération antérieure par son républicanisme enthousiaste, son austérité chagrine et sa roideur d'esprit. Dans l'exil auquel il se condamna à la suite de l'avènement de Cosme Ier, il écrivit son Histoire de la Ville de Florence. Cette œuvre de son extrême vieillesse (1550) n'est pas suffisamment originale, puisqu'elle reproduit en partie le Diario de Buonaccorsi.
Bernard Segni (1499-1559).—Quoique Segni ait été client des Médicis et employé à diverses missions par Cosme, il y a un effort réel vers l'impartialité dans les deux volumes de son Histoire florentine des années 1527 à 1555. Outre des traductions de plusieurs ouvrages d'Aristote, il a laissé un Traité pour gouverner, écrit en 1549.
Jacopo Pitti (1519-1589).—Ce patricien, descendant de l'illustre famille des Pitti, aime le peuple et s'indigne jusqu'à l'exagération de l'abus des privilèges. Sa franchise et son indépendance paraissent vraiment admirables, quand on pense qu'il écrivait sous les ducs Cosme et François. On lui doit l'Archivo Storico italiano, précieux récit de la période si agitée qui s'écoule entre les années 1494 et 1529; mais l'œuvre qui fait le plus honneur à son talent, c'est son Apologie de Cappucini, c'est-à-dire apologie des vieilles modes et du vieux temps.
Marsile Ficin (1433-1499).—Ce célèbre platonicien était chanoine de la cathédrale de Florence. Dès l'âge de vingt-trois ans, il commença à écrire sur la philosophie platonicienne. On lui doit une traduction de Platon à la fois littéraire, claire et en bon latin, ainsi que des traductions de Plotin, de Denys l'Aréopagite et des traités de Jamblique et de Porphyre.
Brunetto Latini (1220-1294).—Écrivain célèbre appartenant à une noble famille guelfe. Chassé par les Gibelins après la défaite des Guelfes à Montaperto, il se réfugia à Paris où il passa vingt-quatre ans. Il y composa en français son Trésor de toutes choses, encyclopédie qui embrasse tout le cycle des connaissances du XIIIe siècle. De retour à Florence en 1284, il publia en italien son Tesoretto, recueil en vers de préceptes moraux, et le Pataffio, collection de proverbes et de jeux de mots florentins. Brunetto fut le maître de Dante qui l'a placé dans le quinzième chant de l'Enfer.
Benoît Varchi (1502-1565).—Célèbre historien qui prit en 1527 une part active à l'expulsion des Médicis et dut s'expatrier quand ils revinrent. Cosme Ier le rappela à la suite de l'admiration suscitée par son Histoire de Florence en quinze volumes écrite de 1527 à 1538. On a de Varchi, en outre, des traductions italiennes De la Consolation de Boëce, et du Traité des Bienfaits, de Sénèque.
Jean Villani (1275-1348).—Célèbre historien mort de la peste en 1348, fit partie des prieurs de 1316 à 1321 et fut ensuite nommé directeur des monnaies et surveillant général des fortifications. On a de lui l'Histoire florentine, première partie d'une histoire universelle allant jusqu'en 1338 où il rapporte tous les événements et toutes les annales du monde à Florence, sa patrie.
Mathieu Villani.—Frère de Jean et continuateur de son Histoire de Florence jusqu'à l'année 1363.
Philippe Villani.—A ajouté les événements de 1363 et de 1364. En outre, il composa des Vies des Hommes illustres de Florence, ouvrage anecdotique fait à l'instar de Plutarque.
Antoine de Ser Niccolò Pierozzi (saint Antonin).—Archevêque de Florence dès 1446, homme de grande renommée, le pape Pie II avait dû lui faire violence pour le tirer de son couvent de Fiesole et de la plus stricte observance dominicaine. Il eut la rare chance d'être prophète en son pays et sa mort fut une apothéose, si bien que sa canonisation la suivit presque aussitôt.
ARCHITECTES, SCULPTEURS, PEINTRES
Alberti (Leone-Battista) (1405-1472).—Théologien, littérateur, architecte, sculpteur et mathématicien, fut surnommé le Vitruve moderne. Sa passion pour les arts lui fit négliger ses fonctions sacerdotales. Il réforma toute l'architecture autant par les édifices qu'il construisit que par ses écrits qui firent loi en architecture, en sculpture et peinture. Ses principaux ouvrages sont De Re ædificatoria, Momus ou De Principe, enfin Opera ethica. Sa vie a été écrite par Pozzelli en 1739.
Albertinelli (Mariotto) (1474-1515).—Peintre et condisciple de Fra Bartolommeo chez Cosimo Rosselli. Florence possède peu d'œuvres de ce maître, une Visitation au Musée des Offices et une Vierge adorant l'Enfant au Musée Pitti.
Allori, dit le Bronzino (1502-1572).—Peintre de portraits surtout.
Allori (Alexandre) (1535-1607).—Reçut les premières leçons de son oncle le Bronzino. Il fournit les cartons des tapisseries exécutées sous le grand-duc François. Ses chefs-d'œuvre sont le Sacrifice d'Abraham aux Offices, et la Femme adultère, dans l'église San Spirito.
Allori (Christophe) (1577-1619).—Élève de Cigoli et l'un des meilleurs coloristes de l'école de la décadence, sa Judith des Offices passe pour sa meilleure œuvre.
Ammanati (Bart) (1511-1592).—Architecte, élève de Sansovino. Son talent, exagération de celui de Michel-Ange, le porte à une débauche de sculpture. On lui doit la Fontaine de la place du Grand-Duc.
Angelico (Fra Giovanni da Fiesole) (1387-1455).—Jeune, riche, doué de talents extraordinaires, il aurait pu mener dans le monde une brillante existence: il aima mieux chercher le recueillement et le silence parmi les moines dominicains. Ses ouvrages sont pleins d'un charme inexprimable et un artiste ne rendit jamais par la peinture d'aussi profondes émotions. Il ne peignait et ne consentait à peindre que des sujets religieux et il refusa toujours les honneurs sacerdotaux et l'archevêché de Florence qu'on voulait lui imposer.
Le Musée des Offices, l'Académie et surtout le Couvent de Saint-Marc qu'il décora entièrement, possèdent des œuvres de premier ordre dues à ce peintre exquis par excellence.
Aretino (Spinello) (1318-1410).—Élève de Giotto, et principalement peintre militaire; il montre la fougue la plus impétueuse dans ses interprétations religieuses elles-mêmes. Ses tableaux du Musée des Offices et les fresques de l'Église San Miniato donnent un des meilleurs exemples du talent de Spinello.
Banco (Nanni di) (1400-1421), qu'on présume élève de Donatello, mais qui semble bien plutôt lui avoir servi de maître. Ses statues d'Or San Michele, celle de Saint Luc au Dôme sont d'excellents ouvrages, autant comme composition que comme exécution.
Baldovinetti (Alesso) (1427-1499).—Élève d'Uccello et de Castagno, fut chargé d'une des fresques de la cour de l'église Santa Annunziata et d'une partie de la décoration de la chapelle du cardinal de Portugal à San Miniato. L'Académie contient en outre plusieurs œuvres de Baldovinetti.
Bandinelli (Bartolommeo) (1487-1559).—Sculpteur, fut placé dans l'école de Rustici où il connut Léonard de Vinci. Ayant échoué dans la peinture, il étudia les ouvrages de Donatello et de Verrocchio. Il se crut l'égal de Michel-Ange et lui voua une haine éternelle, aussi les disciples du maître ont-ils cherché à rabaisser son adversaire, en qui ils ne voient que fausse grandeur, exagération de style, enflure de mauvais goût. On peut juger du bien ou mal fondé de ces critiques dans les diverses œuvres de Bandinelli: le Saint Pierre de la cathédrale, l'Orphée du palais Pitti et surtout le groupe d'Hercule et Cacus, érigé sur la place du Palais-Vieux.
Botticelli (Sandro) (1446-1510).—Élève de Lippi, d'Andrea Castagno et de Pollajuolo, un des plus grands génies de son temps. Peintre et graveur, ses tableaux, où un caractère passionné se joint à des conceptions fantastiques, ont une profonde originalité; l'un des premiers, il introduisit dans l'art moderne l'allégorie et les mythes antiques. Ses œuvres à Florence sont de premier ordre et multiples, tant aux Offices qu'à l'Académie et à Pitti.
Brunelleschi (1379-1446).—Architecte célèbre. Fils d'un notaire, le goût des lettres et surtout du dessin lui révéla sa vocation. Il se signala comme sculpteur; mais bientôt il se tourna vers la géométrie et devint un des plus grands architectes de son siècle. On lui doit la coupole de Sainte-Marie des Fleurs, tour de force pour cette époque, l'église Saint-Laurent, l'église de San Spirito et encore l'immense palais Pitti.
Buontalenti (Bernardo) (1536-1608).—Peintre, sculpteur et architecte, étudia dans les ateliers de Bronzino et de Vasari. On lui doit la construction d'une partie de la galerie des Offices et le plan des fortifications de Livourne et de Pistoie. Habile à appliquer la mécanique aux arts, il dirigea les représentations théâtrales, introduisit les décors mobiles et les machines pour les changements à vue.
Castagno (Andrea) (1390-1457).—Assassina le Vénitien Dominique pour rester en possession de ses procédés secrets pour la peinture à l'huile. Ses fresques et ses autres tableaux sont à la Cathédrale, à Santa Apollonia, à l'Académie et aux Offices.
Cellini (Benvenuto) (1500-1572).—Sculpteur, graveur, orfèvre, littérateur même, il eut un caractère bizarre, querelleur et fantasque. En 1527, au siège de Rome, il tua, dit-il, le connétable de Bourbon et pointa aussi la pièce qui frappa le prince d'Orange. Jeté en prison à Rome au château Saint-Ange, sur le soupçon d'avoir volé les joyaux de la tiare pontificale, son évasion le rendit peut-être plus célèbre que son talent. Sculpteur assez médiocre, son Persée, placé sous la loggia dei Lanzi, peut être considéré comme son chef-d'œuvre. Comme orfèvre, Cellini est incomparable et l'on peut dire qu'il a le génie de cette matière; tant au Musée du Bargello qu'au Musée des Offices se trouvent des merveilles qui lui sont dues.
Cimabue (Jean-Gualtieri) (1240-1311).—D'une noble famille guelfe. Au lieu de suivre la carrière des armes, il s'adonna aux arts avec passion. Il améliora l'ancien style, donna de l'expression aux figures, assouplit les lignes et fondit plus harmonieusement les couleurs. Son chef-d'œuvre, la Vierge et Jésus de Sainte-Marie Nouvelle, y fut porté en triomphe et processionnellement, tant les contemporains estimaient l'œuvre et le caractère de l'homme. L'âme de Cimabue était si élevée qu'ayant pressenti le génie de Giotto, il se consacra uniquement à cet élève destiné à le surpasser si rapidement.
Credi (Lorenzo di) (1459-1537).—II fut d'abord orfèvre, puis étudia la peinture à l'école de Verrocchio où il eut pour condisciple Léonard de Vinci. Il excella à peindre les madones, les vierges, et ses figures d'ange sont délicieuses de charme.
Dolci (Carlo) (1616-1686).—Les sujets de Carlo Dolci sont tirés presque tous de l'Histoire sainte. Il a des qualités de sincérité, de douceur et de coloris très réelles; il ne tombe que trop souvent dans le maniérisme et le faux sentimentalisme; pourtant ses portraits sont souvent de premier ordre.
Donatello (1386-1446).—Peut revendiquer l'honneur d'avoir créé la sculpture moderne. Il eut pour qualités la parfaite ordonnance, la correction de la forme, la justesse de l'attitude et du mouvement, la force et la vérité de l'expression, l'habileté de l'exécution. Sa connaissance des effets des passions sur l'âme et sur le corps le conduisirent au réalisme et au naturalisme et il oublia trop souvent dans la servilité de l'imitation que la beauté est une des conditions vitales de l'art. Ses principaux ouvrages se trouvent à Florence; ce sont: les statues de Saint Pierre, Saint Maur et Saint Georges, à Or San Michele; celle du Zuccone au Campanile et de la Judith sous la loggia dei Lanzi. Au Bargello et enfin dans tous les musées et dans toutes les églises de la ville.
Finiguerra (Tomaso) (1452).—Élève de Ghiberti, il travailla avec lui aux portes du Baptistère. Il inventa, vers 1452, l'art d'obtenir des estampes sur papier à l'aide de planches de cuivre gravées en creux. Finiguerra se distingua dans les nielles; les pièces qu'on possède de lui sont de toute beauté et il est considéré comme le maître de ce genre. Celles du Bargello sont des chefs-d'œuvre.
Franciabigio (Marc-Antoine) (1482-1524).—Il fut excellent peintre de fresques et aida Andrea del Sarto pour la décoration du vestibule de Santa Annunziata.
Gaddi (Taddeo) (1300-1352).—Peintre et architecte, fut élève de Giotto. Il sut donner de l'expression à ses figures et il étudia l'effet visible des mouvements de l'âme. Il a achevé le Campanile et donné les dessins du Ponte Vecchio.
Ghiberti (Lorenzo) (1378-1455).—Célèbre sculpteur qui l'emporta sur ses concurrents pour la commande des fameuses portes du Baptistère. Il travailla comme architecte à aider Brunelleschi à sa fameuse coupole. Ses multiples œuvres ornent le Dôme, le Bargello et le Baptistère.
Ghirlandajo (Dominique Corradi, dit il) (1451-1495).—Le maître de Michel-Ange. Le père de Ghirlandajo, qui était orfèvre, avait inventé une sorte d'ornement que portaient les jeunes filles et qu'on appelait des guirlandes; de là lui vint son surnom. Dans la boutique où il ciselait des métaux, Ghirlandajo acquit une telle habileté comme dessinateur qu'il lui suffisait de voir une fois passer une personne pour en esquisser un portrait des plus ressemblants. Il fut l'un des premiers peintres florentins à introduire la vie et le costume contemporains dans les sujets sacrés. Une de ses œuvres les plus importantes est l'ensemble des fresques de Sainte-Marie Nouvelle.
Ghirlandajo (Ridolfo) (1483-1561).—Élève de son père et inférieur à lui. Un de ses meilleurs tableaux est la Vie de saint Zenobius au Musée des Offices.
Giottino (1307).—Un des principaux élèves de Giotto, qui, comme son maître, se consacra aux interprétations religieuses.
Giotto (1276-1336).—Il fut d'abord simple gardeur de moutons. Cimabue l'ayant aperçu un jour dessinant une brebis sur une pierre plate avec un caillou pointu, l'emmena, lui apprit la peinture et fit du Giotto le rénovateur de l'art et le plus grand génie de la peinture, transformée par son influence. Peintre de fresques, il couvrit les églises de Florence et de l'Italie de toute la symbolique du moyen âge. Peintre de portrait, il nous a laissé les images de Brunetto Latini et de son élève le Dante, de Corso Donati et de tous les grands personnages de l'époque.
Frappés de son caractère et de ses talents, ses contemporains eurent pour lui une admiration illimitée.
Giotto prit part à la construction de la Cathédrale, édifia le Campanile, et fut aussi l'un des principaux architectes des fortifications de Florence.
Gozzoli (Benozzo) (1420-1497).—Élève de Fra Angelico, il sut réunir l'observation de la nature au sentiment poétique profond. Son dessin est faible; mais pour l'expression, la vie et la fraîcheur, on ne l'a peut-être pas surpassé. Il avait dans l'esprit quelque chose de jeune, de brillant et d'heureux, et ses fresques de la chapelle Médicis au palais Riccardi sont de véritables chefs-d'œuvre.
Lippi (Fra Filippo) (1410-1469).—Était novice au monastère del Carmine pendant que Masaccio le décorait des fresques admirables de la chapelle Brancacci. Sa passion pour la peinture intéressa à un tel point Masaccio que celui-ci lui apprit le dessin. Lippi révéla bientôt l'adresse la plus étonnante et l'imagination la plus vive. Les têtes de ses personnages sont presque toutes des portraits, l'expression et la vérité y dominent. Lippi mena une des existences les plus mouvementées du XVe siècle où l'on en compte tant qui furent invraisemblablement romanesques. Après avoir enlevé d'un couvent une novice dont il avait un fils, il mourut empoisonné par la famille de la jeune personne qu'il refusait obstinément d'épouser.
Lippi (Filippino) (1460-1505).—Élève de Botticelli et de son père, est loin de les égaler comme talent. Il acheva les fresques de la chapelle Brancacci del Carmine interrompues par la mort de Masaccio. Son chef-d'œuvre est l'Apparition de la Vierge à saint Bernard, de la Badia.
Majano (Benedetto) (1442-1497).—On doit à ce charmant sculpteur les plus belles chaires de l'Italie. Son chef-d'œuvre est celle de Santa Croce, d'autres œuvres sont au Bargello et sont de premier ordre.
Masaccio (Tommaso Guidi di Sar Giovanni) (1401-1428).—Admirable esprit et âme d'une rare élévation, était un de ces hommes que leur vocation absorbe au point de les rendre insensibles à tout le reste. Gauche, distrait et rêveur, il fut sans cesse préoccupé de son art et réalisa des prodiges. Il eut la splendeur du coloris, la suavité du clair-obscur, enfin tout était rassemblé dans les œuvres de Masaccio pour les rendre inimitables.
Son maître Masolino de Panicale étant mort pendant qu'il exécutait les fresques de la chapelle Brancacci, Masaccio hérita de la commande. La peinture lui permit de déployer tant d'imagination, de sentiment et d'adresse que tous les grands artistes de l'Italie, y compris Michel-Ange et Raphaël, puisèrent chez lui les plus utiles enseignements.
Le pauvre artiste mourut à vingt-six ans, empoisonné, dit-on, par les jaloux; il fut un des plus grands peintres et des plus novateurs de l'art italien.
Masolino (Tommaso di Cristofano Fini) (1383-1440).—Maître et précurseur de Masaccio et auquel ont été quelquefois attribuées à tort des créations de son éminent élève. Pourtant, à bien examiner les ouvrages certains de Masolino et entre autres la fresque d'El Carmine, qui peut assurément lui être attribuée, il est difficile de confondre les deux maîtres, tant leur manière de faire les sépare et les diversifie et tant il semble que des générations aient pu s'écouler entre le maître et l'élève au point de vue de la conception aussi bien que de l'exécution.
Michel-Ange (Buonarroti) (1475-1564).—Le plus grand architecte, peintre et sculpteur des temps modernes, génie universel, il atteignit la sublimité. Né d'une noble famille de podestats, au château de Caprese, près d'Arezzo, il montra dès l'enfance une vocation si prononcée pour les arts que son illustre parenté fut, en dépit de son opposition, contrainte de se rendre au vœu de cette nature exceptionnelle.
On le plaça chez Ghirlandajo qu'il aida comme apprenti aux fresques de Sainte-Marie Nouvelle; mais, à l'âge de quinze ans, il le quitta, n'ayant plus rien à apprendre de lui, et étant déjà supérieur à tous les maîtres. Il se mit alors à étudier Masaccio dans ses chefs-d'œuvre d'El Carmine, puis Laurent le Magnifique le dirigea vers la sculpture et, dès cette époque, Michel-Ange commença la série de ses chefs-d'œuvre. Aussi bien à Rome qu'à Florence sa production est multiple, et comme sculpteur, non moins que comme peintre, son labeur est titanesque.
L'austérité et l'ascétisme s'emparèrent de lui vers la fin de sa vie, devant les misères du temps et les déchirements de la malheureuse Italie, dont il souffrit cruellement.
C'est de cette époque que datent ses admirables dessins et la collection des sonnets et des stances où s'exhalèrent les amertumes de son âme. Méditatif et toujours sérieux, il n'eut jamais d'autre passion que son art.
Insensible à la richesse qui lui vint sur le tard, méprisant le bien-être, sa vie fut celle du bénédictin, du moine.
Michelozzo Michelozzi (1396-1472).—Il fut élève de Brunelleschi pour l'architecture et de Donatello pour la sculpture. Ses principaux ouvrages d'architecture à Florence sont l'ancien palais Médicis, aujourd'hui palais Riccardi, la Chapelle des Médicis à Santa Croce, et de sculpture, différentes œuvres au Bargello, et la statue de la Foi dans le Baptistère.
Montelupo (Baccio da) (1469-1553).—Ce sculpteur a principalement été un grand fondeur; ses statues en bronze sont excellentes. Celle de Saint Jean à Or San Michele est une des premières en cette matière et a l'intérêt d'une nouvelle tentative.
Montelupo (Raffaello da), (1505-1570).—Élève de son père et surtout de Michel-Ange dont il déforma et exagéra le style. Il exécuta, d'après les modèles du maître, les statues des Saints Cosme et Damien pour la nouvelle sacristie de Saint-Laurent. Il n'a ni grandeur, ni naïveté.
Orcagna (André) (1329-1384).—Tout à la fois peintre, sculpteur et architecte, le génie d'Orcagna a laissé partout son empreinte. Outre le monument d'Or San Michele, on lui doit l'édification du Ciborium intérieur de cette église, qui est un monument de l'art en général et de l'art florentin en particulier; c'est également à lui que sont dues, à la chapelle Strozzi de Sainte-Marie Nouvelle, les belles fresques illustrant en quelque sorte le Paradis du Dante.
Pollajuolo (Antoine) (1429-1498).—Jusqu'à sa trentième année, Pollajuolo fut uniquement orfèvre sous la direction de son père, qui possédait une des boutiques les mieux achalandées de Florence. On pense que ce fut Baldovinetti qui le dirigea vers la peinture où, par son habitude de la plastique, il devait occuper une place spéciale et prépondérante. Ses œuvres, remarquables par la somptuosité du vêtement et par la beauté sculpturale des attitudes, sont au Musée des Offices: les Saints Jacob, Vincent et Eustache, l'admirable petit chef-d'œuvre des Travaux d'Hercule et enfin les belles figures des Vertus dont celle de la Prudence est de premier ordre.
Pollajuolo (Pierre) (1441-1489).—Frère d'Antoine et, dit-on, élève de Castagno, fut uniquement peintre. La caractéristique des œuvres de Piero est la trop grande sveltesse de ses figures souvent insuffisamment dessinées, la vulgarité de leur type et la complication de leur attitude.
Porta (Baccio della) (1445-1533).—Le génie de ce très grand maître se développa sous les auspices de Rosselli et de Léonard de Vinci. Entraîné par l'éloquence de Savonarole, il s'attacha à lui et prit l'habit dominicain en 1500, au couvent de San Marco, sous le nom de Fra Bartolommeo, qu'on lui donne ordinairement. Après avoir, à la suite de la mort de Savonarole, renoncé à la peinture, il reprit ses pinceaux en 1504. De cette époque date la série de ses chefs-d'œuvre. Sa grandeur rude, son énergique sublimité, l'élévation sévère qui le caractérise furent dès lors tempérées par sa science du dessin et la beauté pratique de son exécution; il gagna en charme et en souplesse. Son habit lui interdisant jusqu'à un certain point le modèle vivant, il inventa, pour poser ses draperies, le mannequin à ressorts. Parmi ses œuvres admirables, il faut citer le Saint Marc, le Christ au tombeau, le Christ ressuscité, la Sainte Famille du palais Pitti et enfin la splendide fresque de l'hôpital Santa Maria Nuova, le Jugement dernier.
Robbia (Luca della) (1400-1482).—Un des plus purs génies qui aient honoré les arts. Sculpteur du plus rare talent, il inventa les bas-reliefs en terre cuite émaillée, et, loin de se laisser entraîner par une matière qui se serait prêtée à toutes les complications de la plastique, il ne l'employa jamais qu'avec la discrétion la plus remarquable, tandis que son goût pur et raffiné le faisait s'en tenir presque à la monochromie, c'est-à-dire au relief émaillé blanc sur fond bleu. Luca a enrichi Florence d'innombrables merveilles; il faut toutefois citer en première ligne, au Musée du Dôme, les hauts reliefs en marbre, Enfants chanteurs et musiciens, puis les portes en bronze de la sacristie de la cathédrale et enfin les hauts-reliefs en terre émaillée qui les surmontent: l'Ascension et la Résurrection.
Robbia (Andrea della) (1435-1498).—Neveu de Luca, fut initié de bonne heure par Luca à tous les secrets de la terre émaillée. Grand artiste, il a toutefois une interprétation plus gracile et plus mièvre que celle de son illustre maître et parent. Ses ouvrages empruntent déjà à la polychromie des effets que le vieux Luca atteignait, sans les avoir cherchés, par la seule pureté de son art. Les médaillons d'Enfants emmaillotes au portique des Innocents sont pourtant de premier ordre et dignes du maître.
Robbia (Jean della) (1460-1530).—Fils et élève d'Andrea, se consacra uniquement au bas-relief émaillé où il employa de véritables feux d'artifice de polychromie, profusion à laquelle le portait non seulement son goût personnel, mais encore la décadence du sentiment artistique chez ses contemporains.
Rosselli (Cosimo) (1438-1507).—Curieux et bizarre esprit, exerça sur la formation des meilleurs artistes de son époque une influence que ne nous expliquent nullement les productions qui subsistent encore de lui: sa Procession, œuvre très noircie de l'église Saint-Ambroise, et ses fantasques dessins.
Rossellino (Bernardo di Matteo Gamberelli, dit le) (1409-1464).—Architecte et sculpteur tout ensemble, comme l'étaient presque tous les grands artistes du temps, il laissa des œuvres sincères et délicates; son chef-d'œuvre est le tombeau magnifique du secrétaire d'État Leonardo Bruni à Santa-Croce.
Rosso (1496-1541).—Il fut successivement à l'école de Michel-Ange, du Parmesan et d'Andrea del Sarto. Peintre consciencieux, d'une époque de pleine décadence déjà, il jouit d'une grande renommée, et, appelé à la cour de François Ier, il fut le rival souvent heureux du Primatice.
Le Rosso s'empoisonna par suite du désespoir où l'avait plongé la mise à la torture de son ami Pellegrino, reconnu plus tard innocent. On cite, parmi ses compositions, l'Assomption de la Vierge dans le cloître de l'église Santa Annunziata et la Vierge accompagnée de plusieurs saints au palais Pitti.
Rustici (Jean-François) (1474?-1554).—Il est présumé élève du Verrocchio et se consacra surtout à la fonte en bronze de ses statues. Le meilleur groupe de la Prédication de Saint Jean, placé au-dessus de la porte du Baptistère, est une bonne œuvre d'une belle patine de bronze.
Sangallo (Jules Giamberti, dit) (1443-1517).—Célèbre architecte, tira son surnom de la porte San Gallo qu'il édifia. Une grande partie des palais de Florence furent construits par lui et la Villa Médicéenne de Poggio a Cajano est parmi ses œuvres les plus marquantes.
Sangallo (Antoine) (1482 à 1516).—Est le plus renommé de la famille. Neveu de Jules Sangallo, il fut un des plus fameux architectes de son temps. Élevé à l'école de Brunelleschi qu'il aida dans ses principaux travaux, Raphaël l'appela à Rome et se l'adjoignit pour la reconstruction de la basilique Saint-Pierre. Rome et l'Italie lui doivent plusieurs de leurs principaux édifices.
Sansovino (Jacopo Tatti, dit le) (1479-1570).—Il étudia son art sous Contucci de Monte-Sansovino, dont il prit le nom. D'abord sculpteur, il ne débuta dans l'architecture qu'en 1515 et passa la majeure partie de son existence à Venise qu'il enrichit de monuments et d'œuvres d'art admirables. Aucun architecte n'eut plus que Sansovino de noblesse dans l'invention, de fécondité dans les idées, de grâce dans le style, de correction dans les détails.
Sarto (Andrea del) (1487-1531).—Fils d'un tailleur, une vocation irrésistible le poussa vers les arts. Des maîtres grossiers lui apprirent les premiers éléments de la peinture, il se forma lui-même, en étudiant les œuvres de Léonard et de Michel-Ange, mais surtout celles de Masaccio et de Ghirlandajo dont le génie était plus en rapport avec la douceur de sa propre nature. A l'élégance des traits, ses figures joignent la sensibilité, la beauté et la noblesse des attitudes. La force et la grandeur sont les seules qualités qui lui manquent. Après une existence des plus mouvementées, Andrea mourut à Florence de la fameuse peste de 1531. Ses chefs-d'œuvre sont multiples et les fresques de Santa Annunziata, La naissance de la Vierge, et mieux encore celles des Scalzo relatives à l'Histoire de saint Jean-Baptiste sont de premier ordre. Tant au Musée des Offices qu'au Musée du Palais Pitti, ses ouvrages revêtent les mêmes qualités de grâce et de charme faciles.
Settignano (Desiderio da), (1428-1464).—Passe pour avoir été élève de Donatello. Son talent fin et distingué n'a pourtant aucune analogie avec le talent sombre et farouche du maître. La frise de la chapelle Pazzi, à Santa-Croce, Le Tabernacle de l'église Saint-Laurent et différents ouvrages de sculpture du Bargello font le plus grand honneur au talent svelte et charmant de Desiderio.
Uccello (Paolo de Dono), (1397-1475).—D'abord orfèvre et aide de Ghiberti dans la fonte de la première porte du Baptistère, il se consacra ensuite à la fresque et eut, par les lois de la perspective absolue qu'il établit d'une manière précise, la plus grande influence sur les artistes de son époque. Ses fresques du Cloître-Vert de Sainte-Marie Nouvelle, Le Déluge et l'Ivresse de Noé passent pour les œuvres où tous les artistes vinrent prendre des leçons de perspective.
La fresque de la Cathédrale, le portrait équestre de Hawkwood, fait le plus grand honneur au talent d'Uccello.
Verrocchio (Andrea del), (1435-1488).—Il surpassa tous ses contemporains dans l'art de travailler le bronze. Très noble et très grand artiste, les Médicis qui le protégèrent, eurent le tort de l'opposer au génie de Donatello. Ses chefs-d'œuvre, le Groupe de Jésus et de saint Thomas d'Or San Michele, L'Enfant au Dauphin du Palais Vieux, Le David du musée du Bargello sont des œuvres de premier ordre, d'un style sans défaillance ni reproche.
Vinci (Léonard de), (1452-1519).—Le plus grand génie qui fut jamais, l'égal même de Michel-Ange, le Vinci fut à la fois sculpteur, architecte, physicien, ingénieur, écrivain et musicien, admirable esprit à l'universalité duquel aucune science, aucun art ne semblent avoir pu échapper ni demeurer étrangers. Après avoir étudié la sculpture sous le Verrocchio, il se rendit à Milan où Ludovic le More le garda jusqu'au jour où l'invasion du Milanais par Louis XII le faisait rentrer dans sa patrie. Mécontent de l'accueil que lui avaient réservé ses concitoyens et de celui qu'il avait rencontré auprès du pape, il resta vingt ans presque errant sans que, vieilli, aigri, assombri, il eût trouvé justice, même chez ses contemporains.
Le goût de Léonard, pur et sévère, s'exerça sur toutes les matières qui furent soumises à son jugement; il poursuivit la perfection avec patience avec une exactitude souvent minutieuse et aucune recherche ne put jamais le rebuter dans la poursuite de son idéal de perfection.
TABLE DES MATIÈRES
ÉGLISES
SANTA ANNUNZIATA
Portique de Sangallo, Fresques d'A. DEL SARTO et de ses élèves.
Intérieur: chapelle de la Vierge miraculeuse, par MICHELOZZO.
Couloir du cloître: A. DEL SARTO, Vierge au sac.
Deuxième cloître: Saint Jean-Baptiste, par MICHELOZZO.
SANTA APOLLONIA
A. DEL CASTAGNO, Fresque de la Cène et Pieta.
SS. APOSTOLI
Ciborium d'ANDREA DELLA ROBBIA.
Tombeau d'Altovite, BEN. DA ROVEZZANO.
SAN AMBROGIO
Fresque, saint Sébastien, ÉCOLE DU GIOTTO.
Saint Sébastien, LEONARDO DEL TASSO.
Grisailles, FILIPPINO LIPPI.
Miracle du ciboire, COSIMO ROSSELLI.
Tabernacle, MINO DA FIESOLE.
BADIA, constr.: ARNOLFO CAMBIO
Intérieur: Bas-relief de la Vierge.
Tombeau du comte Hugo, MINO DA FIESOLE.
Apparition de la Vierge à saint Bernard, FILIPPINO LIPPI.
Cloître: Fresques d'ANTONIO SOLARIO, Vie de saint Benoît.
BIGALLO (confrérie), constr. goth.
Salle du Conseil: Fresque de GIOTTINO, la Miséricorde.
VENTURO DI MORO, fresque.
BATTISTERO (San Giovanni), constr. romane
Revêtement, ARNOLFO CAMBIO.
Portes: ANDREA PISANO et GHIBERTI.
Groupes extérieurs: Décollation de saint Jean-Baptiste, VICENTE DONI.
Prédication, par GIOVANNI RUSTICA.
Baptême de J.-C., par SANSOVINO.
Intérieur: Mosaïques de JACOBUS.
Fonts baptismaux, ÉCOLE PISANE.
Statue de la Madeleine, DONATELLO.
Tombeau de Jean XXIII, pape, DONATELLO et MICHELOZZO.
Groupe de style Barocco, par TICCIATI.
CAMPANILE, constr. goth.: GIOTTO et TADDEO GADDI.
Bas-reliefs, GIOTTO ET ANDREA PISANO.
Côté Ouest, David Jérémie et Jean-Baptiste, par DONATELLO.
Côté Est, Abraham et Habacuc, par DONATELLO.
Reliefs de LUCA DELLA ROBBIA.
DOME, constr.: ARNOLFO DI CAMBIO.
Coupole, BRUNELLESCHI,
1 Porte du Sud, ÉCOLE PISANE.
2 Porte du Sud, encadrement des TEDESCO.
Porte du Nord: JEAN ET NICOLAS D'AREZZO.
Vierge de la Cintola, NANNI DI BANCO.
Statuettes et têtes de prophètes, DONATELLO.
Intérieur:
Mur de la façade: Vitrail, Couronnement de la Vierge, GADDO GADDI.
Portrait équestre de N. da Tolentino, par ANDREA DEL CASTAGNO
Portrait équestre de John Hawkwood, par P. UCCELLO.
Bas côté droit: Monument de Brunelleschi de BUGGIANO. Bustes de
Giotto et de Squarcialupo, par BEN. DA MAJANO.
Statue de Josué DONATELLO; bénitiers, ÉCOLE PISANE; Monument de l'évêque d'ORSO DE TINO.
Sous la coupole: Clôture du chœur, BANDINELLI; Déposition de
Croix, MICHEL-ANGE.
Transept droit: Apôtres et saints. Fresques de LORENZO de BICCI.
Vitraux sur les dessins d'UCCELLO de GHIBERTI et de DONATELLO.
Vieille sacristie: Lunette de la porte, Ascension de LUCA DELLA
ROBBIA; à l'intérieur, deux Anges, par LUCA.
Chapelle Saint-Zenobe: Christ sur l'autel, BENEDETTO DA MAJANO.
Reliquaire de saint Zenobe, GHIBERTI.
Première Chapelle à gauche: Statue de saint Jean, par DONATELLO.
Sacristie neuve: Portes de bronze et, dans la lunette, la
Résurrection, LUCA DELLA ROBBIA.
A l'intérieur: Lavabo de MINO DA FIESOLE. Marqueteries, par
BENEDETTO DA MAJANO.
Bas côté gauche: Portrait du Dante, par MICHELINO.
Saint Zenobe, fresque d'ORCAGNA.
SANTA CROCE, constr. goth. D'ARNOLFO DI CAMBIO.
Intérieur: Monuments et plaques tombales de l'ÉCOLE PISANE.
Mur d'entrée: Vitrail GHIBERTI.
Statue de saint Louis de Toulouse, par DONATELLO.
Grande nef: Chaire de BEN. DA MAJANO. Porte de la chaire,
id.
Bas côté droit: Monument de Michel-Ange, par VASARI. Au pilier,
Vierge, bas-relief de ROSSELLINO.
DOM VENEZIANO: Saint Jean-Baptiste et saint François.
L'Annonciation, grand haut-relief, DONATELLO.
Tombeau de Bruni, par ROSSELLINO.
Transept droit:
Chapelle du saint Sacrement. Tombeaux. Fresques, ÉCOLE DE GIOTTO.
Chapelle Baroncelli: GIOTTO, retable.
TADDEO GADDI: Vie de la Vierge.
MAINARDI. Madonna della Cintolla.
Mur du chœur:
Première chapelle Fardi: GIOTTO. Vie de saint François d'Assise.
Deuxième chapelle Peruzzi: GIOTTO. Vies de saint Jean-Baptiste et
de saint Jean l'Évangéliste, GIOVANNI DA SAN GIOVANNI. Vie de saint
André.
Troisième chapelle: ÉCOLE DE GIOTTO, combat de saint Michel et du
dragon.
Chapelle du Chœur: AGNOLO GADDI. Histoire de la vraie Croix.
Quatrième chapelle Pulci: Autel de JEAN DELLA ROBBIA. DADDI,
Martyres de saint Étienne et de saint Laurent.
Cinquième chapelle: MASO, Miracles de saint Sylvestre.
Transept gauche:
Crucifix en bois de DONATELLO.
Bas côté gauche: Tombeau de Marzuppini, par DESIDERIO DA
SETTIGNANO.
Transept droit: Couloir de la Sacristie, constr. de MICHELOZZO.
Chapelle des Médicis: constr. de MICHELOZZO.
Autel et relief, ÉCOLE DES DELLA ROBBIA.
Sacristie: Buste du Christ, ANDREA DELLA ROBBIA. GIOVANNI DA
MILANO, fresques de la vie de la Vierge et de sainte Madeleine.
Cloître: Tombes gothiques.
Chapelle Pazzi: constr. BRUNELLESCHI. Frise de Chérubins, par
DESIDERIO DA SETTIGNANO et DONATELLO. Médaillons en relief des apôtres,
LUCA DELLA ROBBIA. Intérieur, Évangélistes à la coupole, BRUNELLESCHI.
Réfectoire: TADDEO GADDI. Fresque de la Cène. GERINI, Crucifixion.
Deuxième cloître: constr. BRUNELLESCHI.
SAINTE FÉLICITÉ
Portique:
Intérieur:
Cinquième autel: TADDEO GADDI, Vierge.
Sacristie: GIOTTO, Christ. NICOLÒ DA PIETRO, Christ entouré de la
Madeleine et des saintes Femmes.
Deuxième sacristie: Annonciation, ÉCOLE D'ORCAGNA.
SAINT FRANÇOIS DE VANCHETONI. Bustes de DONATELLO.
INNOCENTI (Hospice des Enfants Trouvés), constr. BRUNELLESCHI ET
F. DELLA ROBBIA.
Intérieur: Tympan de la Chapelle, maître-autel, GHIRLANDAJO,
adoration des Mages.
SAN JACOPO IN RIPOLI.
TYMPAN du portail DELLA ROBBIA, Christ et saint Thomas.
Intérieur: Mariage mystique de sainte Catherine RIDOLFO
GHIRLANDAJO.
SAN LORENZO, constr. BRUNELLESCHI
Intérieur: Chaires, DONATELLO. Tombeau de Cosme le Vieux,
VERROCCHIO.
Chapelle du Transept gauche.
FRA FILIPPO LIPPI: L'Annonciation.
Bas côté gauche: DONATELLO, Tribune des Médicis.
Transept droit: Tabernacle, DESIDERIO SETTIGNANO.
Ancienne Sacristie: const. BRUNELLESCHI.
MÉDAILLONS de la coupole et frise de Chérubins, DONATELLO. Portes de
bronze, DONATELLO. Tombeau des parents de Cosme l'Ancien, buste de saint
Laurent, DONATELLO.
Tombeau de Laurent le Magnifique, VERROCCHIO.
Bibliothèque Laurentienne: escalier, VASARI. Vestibule et const.,
MICHEL-ANGE.
Boiseries CIPIANO et DEL CINQUE; Vitraux, JEAN D'UDINE.
Chapelles Médicis.
Chapelle des Princes: constr., MATTEO NIGETTI. Statues de Cosme
II, par JEAN DE BOLOGNE et de Ferdinand I, par TACCA.
Nouvelle sacristie: constr. MICHEL-ANGE.
Tombeau de Julien de Médicis.
Allégories du jour et de la nuit.
Tombeau de Laurent de Médicis.
Allégories du Crépuscule et de l'Aurore; MICHEL-ANGE. Sarcophages de
VASARI. Vierge et Enfant de MICHEL-ANGE. Saint Cosme et saint Damien,
MONTELUPO e MONTORSOLI.
SANTA MADDALENA DE PAZZI
Salle du Chapitre: PÉRUGIN, Christ en Croix.
SAN MARCO (couvent), restaurations, MICHELOZZO.
FRA ANGELICO, FRA BARTOLOMMEO, SAVONAROLE.
Premier cloître: Fresques VANNI, Lunettes des portes I, Saint
Thomas d'Aquin. II, Le Christ en pèlerin d'Emmaüs. III, Saint Dominique.
IV, Le «Silence»; Saint Pierre martyr. Grande Fresque, saint Dominique au
pied de la Croix, FRA ANGELICO.
Réfectoire: Fresque SOGLIANI.
Salle du Chapitre: Calvaire, par FRA ANGELICO.
PETIT RÉFECTOIRE: Cenacolo, par GHIRLANDAJO.
Premier étage.
Couloirs: FRA ANGELICO, L'Annonciation. Saint Dominique au pied de
la Croix. Vierge sur un trône entoure de saints,—Angelico et ses élèves,
quarante-cinq fresques des cellules.
Cellules: XII, XIII et XIV, appartement du Prieur, Souvenirs de
Savonarole.
Cellule XXXIII, Tableau Madonna della Stella, Fra Angelico.
XXXVIII et XXXIX, Cellule et Oratoire de Cosme l'Ancien, fresque de
l'Adoration des Mages, Angelico.
Bibliothèque: constr. MICHELOZZO, Livres et Manuscrits.
SAN MARCO (ÉGLISE)2
A l'Intérieur: Christ par GIOTTO.
Deuxième autel à droite: FRA BARTOLOMMEO, Vierge trônant entourée de Saints.
Troisième autel, Mosaïque romaine, Plaques de Pic de la Mirandole et
d'Ange Politien.
SANTA MARIA DEL CARMINE
Intérieur Transept droit.
Chapelle Brancacci: Fresques relatives à la création et à la
mission de saint Pierre, MASACCIO et FILIPPINO LIPPI.
Sacristie: Fresques relatives à l'histoire de sainte Cécile,
SPINELLO ARETINO.
Cloître: Procession attribuée à Masaccio.
Réfectoire: Cenacolo d'ALLORI.
SANTA MARIA NOVELLA constr. FRA SISTO, FRA RISTORO, revêtements,
avelli LEONE BATTISTA ALBERTI.
Intérieur: mur de la façade.
Fresque de la Trinité, MASACCIO.
Transept droit. Chapelle Rucellai: CIMABUE, Vierge. ROSSELLINO,
tombeau de la Beata Villana dei Cerchi.
Chapelle Philippe Strozzi: Tombeau Strozzi, par BEN. DA MAJANO.
Miracles de saint Jean l'Évangéliste et de saint Philippe, Fresques de
FILIPPINO LIPPI, Vitrail sur les dessins de FILIPPINO.
CHŒUR: Fresques de GHIRLANDAJO.
Histoire de la Vierge et de saint Jean-Baptiste.
Boiserie, par BACCIO D'AGNOLO.
Transept gauche. Chapelle Strozzi: Fresques du Jugement dernier et
du Paradis, ANDRÉA ORCAGNA; de l'Enfer, NARDO ORCAGNA.
Retable, Christ glorieux et saints, ANDRÉA ORCAGNA.
Sacristie: Lavabo, JEAN DELLA ROBBIA.
Sepolcreto: Plaques commémoratives du XIVe et XVe siècle,
Cloître vert, Genèse et histoire de la création, ORCAGNA.
Le Déluge et l'ivresse de Noé, UCCELLO.
Chapelle des Espagnols: constr. goth., Fresque l'Église
triomphante, SIMONE MEMMI.
Triomphe de saint Thomas d'Aquin et le calvaire, TADDEO GADDI.
PHARMACIE: La Passion, Fresques attribuées à SPINELLO ARETINO.
SANTA MARIA NUOVA (Hôpital de), portique, BUONTALENTI.
L'église San Egidio: Fresque le Couronnement de la Vierge, LORENZO
DI BICCI.—Sous le portique; Fresques de la dédicace, LORENZO DI
BICCI.
A l'intérieur: La Vierge et l'Enfant (derrière l'autel), ANDREA
DELLA ROBBIA. Tabernacle, ROSSELLINO et GHIBERTI.
Galerie de peinture:
104. CASTAGNO, Crucifixion.
29. Vierge et enfant, haut-relief, par VERROCCHIO.
Salle I: 49, 49, 50, Triptyque, Adoration des Mages et donateurs,
HUGO VAN DER GOES.
N° 23. BOTTICELLI, Vierge et enfant.
71. BARTOLOMMEO, Jugement dernier.
Cloître: ANDREA DEL CASTAGNO, Christ en croix.
MISERICORDIA (confraternité), Retable d'ANDREA DELLA ROBBIA.
OGNISSANTI, tympan du portail, Couronnement de la Vierge, DELLA
ROBBIA.
Intérieur: BOTTICELLI, Fresque de saint Jérôme. GHIRLANDAJO,
Fresque saint Augustin.
Sacristie: Christ, ÉCOLE DU GIOTTO.
Réfectoire: Ghirlandajo, Cène. Tabernacle de AG. DE DUCCIO.
OR SAN MICHELE, constr. goth. de TADDEO GADDI.
Extérieur: Statuettes des fenêtres, par TALENTI.
Est: Statue de Jean-Baptiste, GHIBERTI.
Groupe de saint Thomas, VERROCCHIO.
Statue de saint Luc, par JEAN DE BOLOGNE.
Nord: Statue de saint Pierre, DONATELLO.
Statue de quatre saints NANNI DI BANCO.
Ouest: Statue de saint Matthieu, GHIBERTI.
Statue de saint Étienne, GHIBERTI.
Saint Éloi, par NANNI DE BANCO.
Sud: Saint Marc, par DONATELLO.
Saint Jacob de GHIBERTI.
Saint Georges de DONATELLO.
Saint Jean Ev., par MONTELUPO.
Reliefs des DELLA ROBBIA.
Intérieur: constr. d'ORCAGNA.
Tabernacle d'ORCAGNA. Image miraculeuse, B. DADDI.
SAN ONOFRIO
Cène attribuée à RAPHAEL.
LO SCALZO
ANDRÉA DEL SARTO, Vie de saint Jean l'Évangéliste, fresques monochromes.
SAN SPIRITO
Transept droit, FILIPPINO LIPPI, Vierge des Tanaï de NERLI.
LORENZO DI CREDI, Vierge et saints.
Transept gauche: PIERO DE COSIMO.
Vierge et saints.
Sacristie : constr., POLLAJUOLO.
Vestibule, constr. SANGALLO.
SANTA TRINITA, constr., NICOLAS PISANO.
Intérieur: Statue de bois, sainte Madeleine, par DESIDERIO
SETTIGNANO.
Annonciation, par LORENZO MONACO.
Chapelle Sassetti, constr., Jules de SANGALLO. Fresques de la vie
de saint François, GHIRLANDAJO.
MUSÉES
MUSÉES
ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
Salle I.
31. BALDOVINETTI, la Trinité.
27. ANGELICO, Retables.
Salle à coupole.
MICHEL-ANGE, le David.
Salle III.
36. MASACCIO, Conception.
41. FRA FILIPPO LIPPI, Couronnement de la Vierge.
42. FRA FILIPPO LIPPI, Prédelle.
37 et 39. A. DEL CASTAGNO, Saint Jean-Baptiste et la Madeleine.
38. A. DEL CASTAGNO, saint Jérôme en prière.
32. GENTILE DA FABRIANO, Adoration des Mages.
34. ANGELICO, Déposition.
43. VERROCCHIO et LÉONARD DE VINCI, Baptême de Jésus-Christ.
46. BOTTICELLI, Vierge enfant, saints et saintes.
47. BOTTICELLI, Couronnement de la Vierge.
52. BOTTICELLI, Vierge sur un trône.
49. FRA FILIPPO LIPPI, Vierge et quatre saints.
50. GHIRLANDAJO, Adoration des Mages.
53. PÉRUGIN, le Jardin de Gethsémani.
56. PÉRUGIN, la Crucifixion.
55. PÉRUGIN, Assomption.
58. PÉRUGIN, Pieta.
54. LUCA SIGNORELLI, Vierge entourée de saints.
57. FILIPPINO LIPPI, Descente de croix.
59. AND. DEL SARTO, quatre Saints.
63. A DEL SARTO, Prédelle du tableau.
66. FRA BARTOLOMMEO, Apparition de la Vierge à saint Bernard.
69. FRA BARTOLOMMEO, saint Vincent.
78 et 82. FRA BARTOLOMMEO, têtes d'Apôtres.
Salle de l'Angelico
41. FRA ANGELICO, Jugement dernier.
16. Six petits panneaux, vie de saint Cosme et saint Damien.
11 à 24. Huit panneaux et trente-cinq sujets de la Vie du Christ.
20. Couronnement de la Vierge.
21. Pietà.
31. FRA BARTOLOMMEO, Savonarole.
18. PÉRUGIN, portraits de moines.
Salle V
Cartons de FRA BARTOLOMMEO.
Carton du David de MICHEL-ANGE.
Salle VI
22. ANT. POLLAJUOLO, saint Augustin.
23. A. POLLAJUOLO, sainte Monique.
24. VERROCCHIO, Tobie et les trois Archanges.
19. LUCA SIGNORELLI, Madeleine au pied de la croix.
16. GHIRLANDAJO, Vierge entre des Saints.
12. FRA FILIPPO LIPPI, Nativité.
6, 7, 8, 9. BOTTICELLI, Christ ressuscitant. Salomé avec la tête de
Jean-Baptiste.
Vision de saint Augustin.
Mort de saint Augustin.
20. BOTTICELLI, l'archange Raphaël et Tobie.
20. BOTTICELLI, le Printemps.
MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE.
Salle V
BRONZES
A. Minerve.
B. Portrait de Metellus.
C. Chimère.
D. Situla.
Vitrine n° 1. Tête de jeune homme.
2. Statuette de Bacchus.
3. Jupiter.
4. Castor.
5. Minerve Médica.
6. Athéné.
Salle VI
Vase François.
Salle VIII
Sarcophage en terre cuite de Larthia Saranthia.
Sarcophages en albâtre.
Sarcophage en pierre avec statue.
Statue cinéraire.
DEUXIÈME ÉTAGE
Galerie des Tapisseries
Salle I. Étoffes.
Salle II. Broderies.
Salles III, IV, V. Broderies.
Salle VI. Tapisseries de Florence, XVIIe et XVIIIe siècles.
Salle VII. Tapisseries flamandes. XVIe siècle.
Salle VIII. Tapisseries de Florence, XVIe siècle.
Salle IX. Suite.
Salle XII. Gobelins, histoire d'Esther.
Salle XIII. Suite.
Salle XIV. Tapisseries flamandes, XVIe siècle.
Salle XVI. Tapisseries des Flandres, XVIe siècle.
Salles XVIII, XIX, XX. Séries de tapisseries de Florence des XVIe,
XVIIe et XVIIIe siècles.
BARGELLO (musée national).
Const.: TADDEO GADDI. Cour, escalier, BENCI DI CIONE et NERI
FIORAVENTI.
Rez-de-chaussée.
Salle des Armures. BENVENUTO CELLINI, casque et rondache de François
Ier.
Salle des Portiques
I. Tombeaux du XIVe siècle.
II. Bas-reliefs de ROVEZZANO.
MICHEL-ANGE, buste de Brutus.
Masque de faune.
Bas-relief de la Vierge avec l'Enfant.
Bacchus ivre.
Petit groupe, Léda et le Cygne.
Réduction en marbre du Moïse.
PREMIER ÉTAGE
Cloches en bronze.
Salle I
DONATELLO, rondes d'enfants, quatre bas-reliefs pour les tribunes des
orgues du Dôme.
Le Cupidon (bronze).
Le David (bronze).
Buste en bas-relief de saint Jean.
Statue de saint Jean-Baptiste en pied.
David (marbre).
MICHEL-ANGE, Adam mourant.
MICHEL-ANGE, la Victoire.
Salle III
FAÏENCES
Chapelle: GIOTTO, fresques. Vitrines, nielles.
Salle V
IVOIRES, AMBRES ET COUPES
Salle VI
BRONZES
GHIBERTI, reliquaire de sainte Jacinthe.
VECCHIETTA, statue de Marino Soccino.
VERROCCHIO, David.
Vitrine A. POLLAJUOLO, Hercule et Cacus.
Salle VII
BRONZES
Benvenuto Cellini, buste de Cosme I.
B. CELLINI, modèles pour le Persée.
DONATELLO, frise, Bacchanale d'enfants.
JEAN DE BOLOGNE, le Mercure.
DEUXIÈME ÉTAGE
ANDREA DEL CASTAGNO, Fresques.
Salle II
Bas-reliefs, par les DELLA ROBBIA.
Vitrines des faïences.
Salle III
TAPISSERIES
Salle V
MARBRES
MINO DA FIESOLE, buste de Rinaldo della Luna.
VERROCCHIO, haut-relief, mort de Francesca Pitti.
BEN. DA MAJANO, buste de Mellini.
MINO DA FIESOLE, buste de jeune femme.
A. DEL POLLAJUOLO, buste de jeune guerrier.
BEN. DA MAJANO, buste appelé le prêtre florentin.
Salle VI
MARBRES
VERROCCHIO, bas-relief, la Vierge et l'enfant Jésus.
VERROCCHIO, buste de femme.
MATTEO CIVITALI, la Foi.
MESS. DA FIESOLE, buste de Pierre de Médicis.
BENED. DA MAJANO, saint Jean.
SANSOVINO, Statue de Bacchus.
MICHEL-ANGE, Apollon.
Salle IV
SCEAUX ET MONNAIES
CASA BUONARROTI Musée Michel-Ange
1re Chambre, Combat des Centaures et des Lapithes.
2e Chambre, dessins.
Cadre Ier, Cléopâtre.
Cadre IX, 75. Projet de façade pour Saint-Laurent de Florence.
Cadre XV, 75, Vierge allaitant l'Enfant.
Chapelle
72. Vierge assise avec enfant (marbre).
OFFICES, constr. VASARI.
Corridor occidental.
17. PIETRO LORENZETTI, petit tableau des anachorètes.
25. SIMONE DI MARTINO et LIPPO MEMMI, Annonciation.
24 et 26. San Ansano et Santa Giuletta.
45. BICCI DI LORENZO, S. S. Cosimo et Damiano.
52. PAOLO UCCELLO, tableau de bataille.
PIERO DEL POLLAJUOLO:
69. L'Espérance.
70. La Justice.
71. La Tempérance.
72. La Foi.
73. La Charité.
34. LUCA SIGNORELLI, la Vierge avec l'Enfant.
ÉCOLE TOSCANE
1° Salle A.
1157. LÉONARD DE VINCI (?), Tête de jeune homme vue de face, les cheveux
rejetés en arrière.
1159. LÉONARD DE VINCI (?), Tête de Méduse.
1167. MASACCIO, beau portrait en buste d'un vieillard inconnu. Fragment
de fresque également attribué à Filippino Lippi.
1154. INCONNU, Le Médailleur.
1156 et 1158. SANDRO BOTTICELLI. Histoire de Judith et d'Holopherne, en
petits tableaux.
1156. La Judith.
1158. Holopherne.
1153. ANTOINE POLLAJUOLO, les Travaux d'Hercule.
1178 et 1184. FRA ANGELICO, les Fiançailles et les Funérailles de la
Vierge.
1182. BOTTICELLI, La Calomnie. Description d'un tableau disparu
d'Apelles.
2° Salle B.
1257. FILIPPINO LIPPI, l'Adoration des Mages.
1268. FILIPPINO LIPPI, la Vierge et quatre Saints.
1112. ANDREA DEL SARTO, la Vierge avec l'Enfant, saint François et saint
Jean l'Évangéliste.
1279. ANT. BAZZI (dit le Sodoma), Saint Sébastien.
1252. LÉONARD DE VINCI, l'Adoration des Mages.
1257. FILIPPO LIPPI, Adoration des Rois.
1288. LÉONARD DE VINCI, l'Annonciation.
1301. ANTONIO DEL POLLAJUOLO, Saint Eustache, saint Jacques et saint
Vincent.
1300. PIERO DELLA FRANCESCA, portraits de Frédéric de Montefeltro et de
Battista Sforza, sa femme.
1290. BEATO ANGELICO, Couronnement de la Vierge.
1306. ANT. DEL POLLAJUOLO, la Prudence.
1267 bis. Sandro FILIPEPPI, dit Botticelli, la Vierge et
l'Enfant.
1289. BOTTICELLI, la Vierge et l'Enfant à la Grenade.
1299. BOTTICELLI, la Force.
1307. FRA FILIPPO LIPPI, la Vierge adore l'Enfant présenté par deux
anges.
La Tribune
Décoration POCETTI.
SCULPTURES
342. Vénus de Médicis.
343. Les Lutteurs.
344. Le Satyre dansant.
345. L'Apollino.
346. Le Rémouleur.
TABLEAUX
1131. RAPHAEL, portrait de Jules II.
129. RAPHAEL, la Vierge du Chardonneret.
1127. RAPHAEL, Saint Jean dans le désert.
1123. SÉB. DEL PIOMBO, La Fornarina.
1120. RAPHAEL, portrait d'une inconnue.
1117. LE TITIEN, la Vénus au petit chien.
1139. MICHEL-ANGE. Sainte Famille.
1141. ALBERT DÜRER, Adoration des Mages.
1118. CORRÈGE, le Repos en Égypte.
1111. MANTEGNA, Triptyque: l'Adoration des Mages, la Circoncision, la
Résurrection.
ÉCOLE ITALIENNE MAÎTRES DIVERS
Salle III
1291. LUCA SIGNORELLI, Sainte Famille.
1298. Prédelle du précédent.
Salle IV
1025. MANTEGNA, la Vierge aux Rochers.
ÉCOLE HOLLANDAISE
Salle V.
695. LUCAS DE LEYDE (?), Ferdinand, infant d'Espagne.
ÉCOLES ALLEMANDE ET FLAMANDE
(1re salle)
Salle VI.
795. ROGER VAN DER WEYDEN, Jésus au Sépulcre.
784. HANS HOLBEIN, LE JEUNE, portrait de Zwingli.
777 et 768. ALBERT DÜRER, portrait de son père.
765. HANS HOLBEIN, LE JEUNE, Richard Southwell.
850. HANS HOLBEIN, cadre de plusieurs petites têtes.
IX. Médaillon de Hans Holbein.
847. LUCAS CRANACH, Luther et Mélanchthon.
845. Jean et Frédéric, électeurs de Saxe.
ÉCOLES ALLEMANDE ET FLAMANDE
(2ème salle)
Salle VII.
SCHOUFFLEIN DE NUREMBERG, Scènes de la vie de saint Pierre et de saint
Paul.
703. JEAN MEMLING, la Madone sur un trône.
ÉCOLE FRANÇAISE
Salle VIII.
674. LARGILLIÈRE, portrait de Jean-Baptiste Rousseau.
671. ANTOINE WATTEAU, le Joueur de flûte.
667. FRANÇOIS CLOUET, François Ier (petit portrait équestre).
LES GEMMES
Salle IX.
Armoire II, cassette en cristal de roche, VICENTINO.
Armoire V, coupe en pierre dure, attribuée à JEAN DE BOLOGNE.
Armoire VI, coupe en cristal de roche, par BENVENUTO CELLINI.
Corridor méridional
138. TIREUR D'ÉPINE.
141. Base triangulaire grecque.
MICHEL-ANGE, Bacchus et Satyre.
Corridor occidental
155-156. Marsyas.
Salle XXIII
ÉCOLE VÉNITIENNE
767. FRA SÉB. DEL PIOMBO, Mort d'Adonis.
599 et 605. TITIEN, portraits du duc et de la duchesse d'Urbin.
626. TITIEN, Flore.
Salle XXIV
629. MORONE, Portrait de savant.
631. JEAN BELLIN, La Vierge au lac.
601-638. TINTORET, portraits de l'amiral Venier et de Sansovino.
Salle Lorenzo Monaco
1309. LORENZO MONACO, Couronnement de la Vierge.
1310. GENTILE DE FABRIANO, Quatre Saints.
17. ANGELICO, La Vierge trônant.
1297. GHIRLANDAJO, Vierge et Enfant.
1286. BOTTICELLI, Adoration des Mages.
39. BOTTICELLI, Naissance de Vénus.
1309. VENEZIANO, Vierge trônant.
PORTRAITS DES ARTISTES PAR EUX-MÊMES.
Salle XIX
MAÎTRES ANCIENS
233. RUBENS, sans chapeau.
228. RUBENS, avec chapeau.
354. JEAN BELLIN.
288. RAPHAEL.
287. PIERRE PÉRUGIN, portrait de l'Espagnol LOPEZ PEREGO.
223. VAN DYCK.
237. QUENTIN MATSYS.
236. ANTONIO MOOR.
232. HANS HOLBEIN.
451-452. REMBRANDT.
239. VASE MÉDICIS.
MAÎTRES MODERNES
Salle XV
Inscriptions et statues antiques.
Salle XVI
Cabinet de l'Hermaphrodite.
306. Hermaphrodite.
308. Ganymède.
Salle XVII
Cabinet des Camées.
371. Buste de Savonarole.
373. Buste de Léon X.
334. Scène allégorique.
Masque de Dante.
Portraits des Médicis.
Miniatures.
Modèle en cire du Penseur.
Salle XIII
Dix-sept statues des Niobides.
140. RUBENS, Henri IV à la bataille d'Ivry.
147. RUBENS, Entrée d'Henri IV à Paris.
Salles XI et XII.
BRONZES ANTIQUES
424. Idolino.
148. DESIDERIO DA SETTIGNANO, Base de l'Idolino.
Salles des dessins
PALAIS PITTI
Salle de l'Iliade
201. TITIEN, le Cardinal Hippolyte de Médicis.
219. PÉRUGIN, Vierge et Enfant.
185. TITIEN, le Concert.
207. RIDOLFO GHIRLANDAJO, l'Orfèvre.
208. FRA BARTOLOMMEO, Vierge trônant.
Salle de Saturne
178. RAPHAEL, Madone du grand-duc.
174. RAPHAEL, Vision d'Ézéchiel.
164. PÉRUGIN, Déposition.
159. FRA BARTOLOMMEO, Résurrection.
151. RAPHAEL, Vierge à la chaise.
190. SUSTERMANS, Portrait de Frédéric II de Danemark.
113. MICHEL-ANGE, les Parques.
Salle de Mars
94. RAPHAEL, Madonna dell'Impannata.
92. TITIEN, portrait d'homme.
86. RUBENS, les Conséquences de la guerre.
85. RUBENS, les Quatre Philosophes.
82. VAN DYCK. Le cardinal Bentivoglio.
Salle d'Apollon
67. TITIEN, la Madeleine.
64. FRA BARTOLOMMEO, La Déposition.
61. RAPHAEL, Portrait d'Angiolo Doni.
59. RAPHAEL, Madeleine Doni.
58. A. DEL SARTO, Déposition.
54. TITIEN, Pierre Arétin.
63. RAPHAEL, Léon X et les cardinaux Rossi et de Médicis.
Salle de Vénus
18. TITIEN, la Belle.
3. TINTORET, Vénus, Vulcain et l'Amour.
Salle de Prométhée.
372. A. DEL CASTAGNO, portrait d'homme.
373. P. POLLAJUOLO, saint Sébastien.
353. BOTTICELLI, la Belle Simonetta.
347. FILIPPINO LIPPI, Sainte Famille.
343. FRA FILIPPO LIPPI. La Vierge, l'Enfant.
PALAIS PITTI, const. BRUNELLESCHI. Grande cour Bart. AMMANATI.
APPARTEMENTS
ARGENTERIE
Jardins Boboli. Dessinés par TRIBOLO et BUONTALENTI.
Grotte. Quatre statues, par MICHEL-ANGE. Hercule par Michel-Ange.
(Île). Groupe de JEAN DE BOLOGNE. Statue de l'Océan, par JEAN DE BOLOGNE.
INSTITUT PHILHARMONIQUE. GIOTTINO, fresque Expulsion du duc d'Athènes.
LOGGIA DE LANZI, constr. goth. d'ORCAGNA. Médaillons des Vertus,
SIMONE TALENTI.
Persée: BENV. CELLINI.
Judith et Holopherne. DONATELLO.
Enlèvement des Sabines, JEAN DE BOLOGNE.
Hercule et Nessus, JEAN DE BOLOGNE.
MAISON DES CARDEURS DE LAINE.
PALAIS ANTINORI, constr. SANGALLO.
MAISON DE BIANCA CAPELLO.
PALAIS CORSINI.
GALERIE
BOTTICELLI, Vierge.
FILIPPINO, Vierge et Enfant.
MEMLING, portrait d'homme.
SIGNORELLI, Vierge et Saints.
PALAIS MARTELLI. Armoiries dans l'escalier et statues de David, et
de saint Jean-Baptiste, par DONATELLO.
En face du Palais, MINO DA FIESOLE, tabernacle.
PALAIS QUARATESI, constr. BRUNELLESCHI. Plafond, armoiries des Pazzi et des Quaratesi, LUCA DELLA ROBBIA.9
PALAIS RICCARDI, constr. MICHELOZZO.
Cour, Médaillons en relief, DONATELLO.
Galerie, plafond, L. GIORDANO.
Chapelle: Fresques de BENOZZO GOZZOLI, Cortège des rois Mages
allant à Bethléem.
PALAIS RUCELLAI, constr. L.-B. ALBERTI.
PALAIS STROZZI, constr., par BENEDETTO DA MAJANO. Lanternes par
CAPARRA.
PALAIS SPINI.
PALAIS VIEUX, constr. goth.
ARNOLFO DI CAMBIO. Constr. intérieure, VASARI.
Cour, MICHELOZZO. Stucages, M. DA FAENZA.
Fontaine. Enfant au Dauphin, VERROCCHIO.
Intérieur.
PREMIER ÉTAGE, encadrement de porte, TEDESCO.
Grande Salle, constr. et fresques, VASARI.
Salle de l'Horloge.
D. GHIRLANDAJO, Saint Zenobe, fresques.
Salle d'audience, encadrement et porte, BEN. DA MAJANO. Plafond.
DEUXIÈME ÉTAGE
Salle des Lys, porte de BENED. et de JULES DE MAJANO. Plafond.
Fresques de RID. GHIRLANDAJO
Chapelle Saint-Bernard. Peintures de RID. GHIRLANDAJO.
PLACE DE L'ANNUNZIATA.
Statue équestre de Cosme I, JEAN DE BOLOGNE.
PLACE SANTA CROCE.
PLACE DU DOME. Colonne Saint-Zénobe.
PLACE SAINTE-MARIE NOUVELLE. Obélisques.
PLACE DE LA SEIGNEURIE
Groupe d'Hercule et de Cacus, par BANDINELLI.
Statue équestre de Cosme I, par JEAN DE BOLOGNE.
PONTE ALLA CARRAJA.
PONTE SANTA TRINITA.
PONTE VECCHIO.
PORTES.
ENVIRONS DE FLORENCE
SAN ANSANO DE FIESOLE.
BOTTICELLI: Quatre Triomphes.
LUCA DELLA ROBBIA:
ANDREA et JEAN DELLA ROBBIA: Multiples œuvres.
BADIA DE FIESOLE.
Constr. romane, parties ajoutées, par BRUNELLESCHI; Décorations
intérieures, DESIDERIO DA SETTIGNANO; Fontaines, par BRUNELLESCHI.
Lavabo, MINO DA FIESOLE.
Église, par BRUNELLESCHI.
BELLO SGUARDO.
Villa, MICHELOZZO.
BROZZI.
Palais.
VILLA DI CASTELLO.
Jardins, dessinés par TRIBOLO
Fontaine, par TRIBOLO.
Grotte, animaux, par JEAN DE BOLOGNE.
CARREGGI, constr.: MICHELOZZO.
Jardins.
DOCCIA.
LORENZO DI CREDI, Baptême du Christ.
PERRUCCI, Christ sculpté en bois.
SAN DONINO.
CHARTREUSE D'EMA.
Église. Intérieur:
Chapelle Sainte-Marie, ORCAGNA.
Chapelle sépulcrale: Acciajuoli.
Tombeau de Nicolas Acciajuoli, par DONATELLO.
Tombeau du grand Sénéchal.
Acciajuoli, Orcagna.
Plaques tombales, ÉCOLE D'ORCAGNA.
Chiostrino.
Colloquio: Vitraux, par JEAN D'UDINE.
Réfectoire: Porte, LUCA DELLA ROBBIA, Saint Laurent.
Chapelle du Chapitre:
Tombeau de Leonardo Buonafede, par SANGALLO ALBERTINELLI, Crucifixion.
Grand cloître.
Dessin du grand puits, MICHEL-ANGE.
FIESOLE.
Dôme: constr. romane.
Intérieur : Tabernacle, FERRUCCI.
Chapelle Salutati:
Tombeau de Salutati et retable, MINO DA FIESOLE.
THÉÂTRE ANTIQUE.
PALAZZO PRETORIO, musée.
ÉG. SANTA MARIA PRIMERANA.
LUCA DELLA ROBBIA, Crucifixion.
SAN FRANCESCO DI PAOLO.
Tombeau de Federighi, par LUCA DELLA ROBBIA.
SAN GIOVANNI DELLA CALZA.
PÉRUGIN, Crucifixion.
GALUZZO.
Place de l'Hôtel de Ville.
SAN MINIATO AL MONTE, constr. romane: Façade classique.
Pavé.
Intérieur.
Crypte.
Autel, MICHELOZZO. Intérieur, LUCA DELLA ROBBIA.
Mosaïques, chœur.
Ambon.
Stalles, par GAJUOLE.
Chapelle San Giacomo, constr. ROSSELLINO; décoration, A. POLLAFUOLO et
DELLA ROBBIA BALDOVINETTI, fresque, l'Annonciation.
Sacristie:
SPINELLO ARETINO, Fresques de l'histoire de saint Benoît.
PERETOLA.
PETRAJA. constr. BUONTALENTI.
Fontaine de TRIBOLO.
Baigneuse de la fontaine, JEAN BOLOGNE.
Intérieur:
DANIEL DE VOLTERRE, fresques.
PLACE MICHEL-ANGE.
Monument de MICHEL-ANGE.
POGGIO A CAJANO, constr. SAN GALLO.
Intérieur:
Chambre de BIANCA CAPELLO, escalier, cheminée.
Salle de Théâtre.
Grande galerie, plafond.
AND. DEL SARTO, le Tribut à César.
Festin de Scipion et de Syphax.
POGGIO IMPERIALE.
SAN SALVATORE AL MONTE, constr. du CRONACA.
Groupe polychrome de JEAN DELLA ROBBIA.
Réfectoire.
SAN SALVI.
A. DEL SARTO, Cène, fresques de moine.
SAN STEFANO IN PANE.
Retable de JEAN DELLA ROBBIA.
VINCIGLIATA.