Histoire de France 1364-1415 (Volume 5/19)
1: Il confirma le don que son père avait fait de la Bourgogne à Philippe le Hardi.
2: On a élevé un monument sur la lande de Mi-Voie, près Ploermel, pour perpétuer le souvenir de cet événement. Voy. le poëme publié par M. de Fréminville, en 1819, et par Crapelet, en 1827. Voy. aussi M. de Roujoux, Hist. de Bretagne, III, 381.—La douleur de Beaumanoir, lorsqu'il rencontra les paysans bretons traînés en esclavage par les Anglais, est exprimée avec une touchante naïveté:
Il vit peiner chétifs, dont il eut grand'pitié.
L'un estoit en un ceps et li autre ferré.....
Comme vaches et bœufs que l'on mène au marché.
Quand Beaumanoir les vit, du cœur a soupiré!
Beaumanoir, s'en plaignant à l'Anglais Bemborough, en reçoit la réponse suivante:
Biaumaner, taisez-vous; de ce n'est plus parlé,
Montfort si sera duc de la noble duché,
De Nante à Pontorson, et même à Saint-Mahé,
Édouard sera roy de France couronné.
Et Beaumanoir, selon le poëte, lui répondit humblement:
Songiez un autre songe, cestuy est mal songié;
Car jamais par tel voie n'en aurez demi pié.
Au commencement de la bataille, l'Anglais crie à Beaumanoir:
Rends-toi tôt, Beaumanoir je ne t'occiray mie;
Mais je feray de toi biau présent à ma mie,
Car je lui ai promis, et ne veux mentir mie,
Que ce soir te mettrai dans chambre jolie (honnête).
Et Beaumanoir répond: Je te le surenvie!
. . De sueur et de sang la terre rosoya.
Beaumanoir, demandant à boire, reçoit de Geoffroy Dubois la fameuse réponse:
Bois ton sang, Beaumanoir, ta soif se passera!
L'histoire, dit le poëte, en fut écrite, et peinte en tappichies:
Par tretous les états qui sont de ci la mer;
Et s'en est esbattu maint gentil chevalier,
Et mainte noble dame à la bouche jolie,
Que Dieu leur soit en aide et dites-en, Amen.
3: «En ce temps s'armoit et étoit toujours armé François, un chevalier de Bretagne qui s'appeloit messire Bertrand Duguesclin.» Froiss.—Duguesclin est nommé dans les actes Glecquin, Gléaquin, Glayaquin, Glesquin, Cleyquin, Claikin, etc. Ceci le désignerait pour vrai Breton de race. Il se croyait lui-même descendu d'un roi maure, Hakim, retiré en Bretagne, qui, chassé du pays par Charlemagne, aurait laissé dans la tour de Glay son fils, que Charles fit baptiser. Le connétable voulait, après la guerre de Castille, passer en Afrique et conquérir Bougie. (Voyez le man. de la Bibl. du roi: Conquête de la Bret. Armorique, faite par le preux Charlemagne sur ung payen nommé Aquin, qui l'avoist usurpé, etc., no 35, 356 du P. Lelong.)
Cilz qui le mist en rime fust Cuveliers
Et pour l'amour du prince qui de Dieu soit sauvé,
Afin qu'ont n'eust pas les bons fais oubliés
Du vaillant connestable qui tant fut redoubtez,
En a fait les beau vers noblement ordenez.
Ms. de la Bibl. royale, no 7224.
M. Macé, professeur d'histoire, a donné une notice intéressante sur cet important manuscrit dans l'Annuaire de Dinan, 1835.
Mais l'enfant dont je dis et dont je vois parlant,
Je crois qu'il not si lait de Resnes à Dinant.
Camus estoit et noir, malotru et massant (?).
Li père et la mère si le héoient tant...
Ms. de la Bibl. royale, no 7224.
Voyez aussi la chronique en prose, réimprimée par M. Francisque Michel.
4: «Si ordonnons que nous mettions à cheval trente des nôtres...; et de fait ils prendront ledit captal et trousseront et l'emporteront entre eux.» Froiss., IV, ch. CCCCLXXXVIII, p. 201.
«Si y furent grand temps sur un état que de crier Notre-Dame-Auxerre, et de faire pour ce jour leur souverain le comte d'Auxerre... Si y fut avisé et regardé pour meilleur chevalier de la place et qui plus s'étoit combattu de la main... messire Bertrand Duguesclin. Si fut ordonné de commun accord que on crieroit Notre-Dame Guesclin.» Ibid., p. 202-3.
Les lettres de donation sont du 27 mai 1364. Duchâtelet, Hist. de Duguesclin, p. 297.—En 1365, le roi reprit ce comté, en payant une partie de la rançon de Duguesclin. Archives, J. 381.
«Si furent pris à mercy tous les soudoyers étrangers; mais aucuns pillards de la nation de France, qui là s'étoient boutés, furent tous morts.» Froiss., IV, ch. CCCCXCVIII, p. 230.
5: «Chandos... pria plusieurs chevaliers et écuyers de la duché d'Aquitaine; mais trop petit en y allèrent avec lui, si ils n'étoient Anglois.» Froiss., IV, ch. DI, p. 241.
6: «Le vicomte de Rohan, le sire de Léon, le sire de Kargoule (Kergorlay), le sire de Loheac... et moult d'autres que je ne puis mie tous nommer.» Froissart, ch. DII, p. 242.
7: Froissart.
8: «Étoit messire Jean Chandos auques (presque) sur le point de larmoyer. Si dit encore moult doucement: «Messire Hue, ou il faut que vous le fassiez ou que je le fasse.» Id.
9: «Que si on venoit au-dessus de la bataille que messire Charles de Blois fut trouvé en la place, on ne le devoit point prendre à nulle rançon, mais occire. Et ainsi en cas semblable, les François et les Bretons en avoient ordonné de messire Jean de Montfort; car en ce jour ils vouloient avoir fin de la bataille et de guerre.» Froissart, ch. DX, p. 264.
10: «Et l'appelle-t-on saint Charles.» Froissart.—Urbain V, bon François, ordonna, il est vrai, une enquête pour la canonisation de Charles de Blois, mais il mourut avant qu'elle fût faite, et son successeur Grégoire II, sous lequel elle eut lieu, n'en fit aucun usage, pour ne pas offenser le duc de Bretagne. Hist. de Bret., p. 336 (note de M. Dacier sur Froissart).
11: Froissart.
12: La cour dut plus d'une fois donner satisfaction au peuple. En 1329, pour apaiser les mécontentements, on força le juif Joseph à rendre compte de son administration dans les finances, et on fit un nouveau règlement qui excluait de ces fonctions quiconque n'était pas chrétien. En 1360, D. Pèdre fit mourir le juif Samuel Lévi, que don Juan Alphonse lui avait donné pour trésorier dix ans auparavant. Il avait amassé une fortune énorme. (Ayala.)
13: En 1358, voulant faire la guerre au roi d'Aragon, «E enviò el rey D. Pedro a regard al rey Mahomad de Grenada, que le ayuda se con algunas galeas.» Ayala, c. xi.
14: Ayala.
15: On a sur l'expédition d'Espagne un chant languedocien: «A Dona Clamenca. Cançon ditta la bertat, fattat sur la guerra d'Espania, fattat pel generoso Guesclin assistat des nobles moundis de Tholosa.» 1367. Don Morice, I, p. 16, et Froiss., IV, p. 286.
16: Charles V lui prêta cet argent, à condition qu'il emmènerait les Compagnies.—«À tous ceuls qui ces présentes lettres verront, Bertran du Guesclin, chevalier, conte de Longueville, chambellan du roy de France, mon très-redoubté et souverain seigneur, salut. Savoir faisons que parmi certaine somme de deniers que ledit roy mon souverain seigneur nous a pieça fait bailler en prest, tant pour mettre hors de son royaume les compaignes qui estoient es parties de Bretaigne, de Normandie et de Chartain et aillieurs es basses marches, comme pour nous aidier à paier partie de notre raençon à noble homme messire Jehan de Champdos, vicomte de Saint-Sauveur et connestable d'Acquitaine, duquel nous sommes prisonnier. Nous avons promis et promettons audit roy mon souverain seigneur par nos foy et serment mettre et emmener hors de son royaume lesdictes compaignes à nostre pouvoir le plus hastivement que nous pourrons, sans fraude ou mal engin, et aussi sans les souffrir ne souffrir demourer ne faire arrest en aucune partie dudit royaume, se n'est en faisant leur chemin, et sans ce que nous ou les dictes compaignes demandions ou puissions demander audit roy mon souverain seigneur ne à ses subgiez ou bonnes villes, finance ou autre aide quelconques, etc.» (1365, 22 août.) Archives, J. 481.
17: «Là étoient tous les chefs de compagnie, c'est à savoir messire Robert, Briquet, Lamit, le petit Meschin, le bourg (bâtard) Camus, etc.» Froissart.
18: «Si y allèrent de la principauté et des chevaliers du prince de Galles.» Id.
19: Froissart.
20: Froissart.
21: Id.
22: «Si prirent congé au roi Henry... au plus courtoisement sans eux découvrir, ni l'intention du prince. Le roi Henry, qui étoit large, courtois et honorable, leur donna moult doucement de beaux dons, et les remercia grandement de leur service, et leur départit au partir de ses biens, tant que tous s'en contentèrent. Si vidèrent d'Espagne.» Froiss., ch. DXXIV, p. 326. Duguesclin avait été créé duc de la Molina. D. Morice, I, p. 1628.
23: «Et supposoient les aucuns que tout par cautèle s'étoit fait prendre... pourtant que il ne savoit encore comment la besogne se porteroit du roi Henry et du roi Don Piètre.» Froissart, ch. DXXXIX, p. 369.
24: Il ne garda que les Anglais et les Gascons, congédiant presque tous les autres, Allemands, Flamands, etc. (Froissart.)
25: Les pauvres gens des communes, vivement poursuivis, allèrent tomber dans l'Èbre, «en l'eau qui étoit roide, noire et hideuse.» Froissart.
26: Knygthon, col. 2,629; et Froiss., ch. DLXII, p. 429. «Ils portoient à grand meschef la chaleur et l'air d'Espagne, et mêmement le prince étoit tout pesant et maladieux.» Walsingham ajoute qu'on disait alors que le prince avait été empoisonné. Wals., p. 117.
«Si leur fit dire le prince et prier qu'ils voulussent issir de son pays et aller ailleurs pour chasser et vivre... Ils entrèrent en France, qu'ils appeloient leur chambre.» Froiss., ch. DLXIV, p. 439.
27: «Que le prince de Galles les envoyoit là.» Froissart.
28: Froissart «Et tantôt que le prince l'ouit ainsi parler, il s'en repentit.»
29:
N'a filairesse en France, qui sache fil filer,
Qui ne gaignast ainçois ma finance à filer,
Qu'elles ne me volissent hors de vos las geter.
Ms. de la Bibl. royale, no 7224, folio 86.
30: «Il s'y prêta fort mal: «Messire le prince de Galles se truffe de moi.» Adonc demanda tantôt un clerc. Il vint. Quand il fut venu, il lui dit, et le clerc écrivit: «Cher sire, plaise vous savoir que je ne saurois sevrer les uns des autres... et si aucuns iront, tout iront, ce sçais-je. Dieu vous ait en sa sainte garde.» Froiss., ch. DXXXI, p. 350-1.
31: «Et sont ceux du Poitou, de Saintonge, de Quercy, de Limousin, de Rouergue, de telle nature qu'ils ne peuvent aimer les Anglois,... et les Anglois aussi qui sont orgueilleux et présomptueux ne les peuvent aussi aimer, ni ne firent-ils oncques, et encore maintenant moins que oncques, mais les tiennent en grand dépit et vileté.» Froiss.
32: Et non d'un franc, comme le dit Froissart. Lettres du Prince de Galles, 26 janvier 1368. Note communiquée par M. Lacabane. Ms. de la Bibl. royale.
33: Froissart.
34: «Et vous mettrons à accord avec notre très cher neveu le prince de Galles, qui espoir (peut-être) n'est mie bien conseillé.» Ibid.
35: Froissart.
36: Idem.
37: Au lieu de Duguesclin qu'Ayala fait intervenir, Froissart nomme le vicomte de Roquebertin.
38: «Tout déchaux et nuds pieds, et madame la reine aussi... et faisoit ledit roi de France par tout son royaume être son peuple, par contrainte des prélats et des gens d'église en cette affliction.» Froiss., ch. DLXXXVII, p. 87.
39: «Au voir dire, il était de nécessité à l'un roi et à l'autre, puisque guerroyer vouloient, qu'ils fissent mettre en termes et remontrer à leur peuple l'ordonnance de leur querelle, pourquoi chacun entendit de plus grand volonté à conforter son seigneur; et de ce étoient-ils tous réveillés en l'un royaume et en l'autre.» Froiss.
40: Ordonn. V. p. 291, 324, 333, 338. Sism. IX, p. 145.
—Sur l'histoire des communes, voyez particulièrement le cinquième volume du cours de M. Guizot.
41: Froissart.
42: Froissart.
43: «Puisque combattre ne voulez.... dedans trois jours, sire duc de Bourbon, à heure de tierce ou de midi, vous verrez votre dame de mère mettre à cheval et mener en voie: si avisez sur ce, et la rescouez (délivrez) si vous voulez.» Froiss., ch. DCXX, p. 173. «...Mais oncques ne s'en murent ni bougèrent.» Ibid., ch. DCXXI, p. 175.
44: «Seigneurs, je vous viens voir; vous ne daignez issir hors de vos barrières, et j'y daigne bien entrer.» Froissart.
45: «Allez-vous-en, allez-vous-en, vous vous êtes bien acquitté,» Froissart.
46: «Plus de trois mille personnes y furent décollées cette journée. Dieu en ait les âmes; car ils furent bien martyrs.» Froissart.
47: «Pour le plus vaillant, mieux taillé et idoine de ce faire, et le plus vertueux et fortuné en ses besognes.» Froissart.
48: «Tous les barons, chevaliers et écuyers de Bretagne, étoient très-bons François: «Cher sire, avoient-ils dit à leur duc, sitôt que nous pourrons apercevoir que vous vous ferez partie pour le roi d'Angleterre contre le roi de France... nous vous relinquerons tous, et mettrons hors de Bretagne.» Froiss., VI, ch. DCLXXIV, p. 27-28.
49: «... Et auroient en leurs villes coins pour forger florins et monnoie blanche et noire, de telle forme et aloi comme ont ceux de Paris.» Froiss., VI, ch. DCLXX, p. 15.
50: «Vix quadraginta caballos vivos secum ducens.[TD-1]» Wals., p. 529.—«Milites famosos et nobiles, delicatos quondam et divites... ostiatim mendicando, panem petere, nec erat qui eis daret.[TD-2]» Wals., p. 187.
51: Hallam.
52: «Milites parliamentales graviter conquesti sunt de quadam Alicia Peres appellata, femina procacissima.[TD-3]» Walsingham, p. 189.—«Illa nunc juxta justitiarios regis residendo, nunc in foro ecclesiastico juxta doctores se collocando... pro defensione causarum suadere ac etiam contra postulare minime verebatur.[TD-4]» Wals., p. 189.—«Inverecunda pellex detraxit annulos a suis digitis et recessit.[TD-5]» Ibid.
53: Secousse, Hist. de Charles le Mauvais, t. I, 2e partie, p. 173.—Lebrasseur, Hist. du comte d'Évreux, p. 93.—Voyez les pièces originales du procès, Archives du royaume, J. 618.
54: «Le roi de France rossoignoit (craignait) si les fortunes périlleuses que nullement il ne vouloit que ses gens s'aventurassent par bataille si il n'avoit contre six les cinq.» Froiss., VII, 115.
55: «Comme au solennel prince des chrétiens.»
56: «Le roi Charles de France fut durement sage et subtil; car tout quoi (coi) étoit en ses chambres et en ses déduits; si reconquéroit ce que ses prédécesseurs avoient perdu sur le champ, la tête armée et l'épée au poing.» Froiss.
57: «Comment le roy Charles estoit droit artiste et appris ès sciences et des beauls maçonnages qu'il fist faire:—Fonda l'église de Saint-Anthoine dedans Paris. L'église Saint-Paul fist amender et acroistre, et maintes autres églises et chapelles fonda, amenda et crut les édifices et rentes. Accrut son hôtel de Saint-Paul; le chastel du Louvre à Paris fit édifier de neuf; la Bastille Saint-Anthoine, combien que puis on y ait ouvré, et sus plusieurs des portes de Paris, fait édifice fort et bel. Item les murs neufs et belles, grosses et haultes tours qui entour Paris sont. Ordonna à faire le Pont-Neuf. Édifia Beaulté; Plaisance la noble maison; répara l'ostel de Saint-Ouyn. Moult fit rédifier le chastel de Saint-Germain-en-Laye; Cruel, Montargis; le chastel de Melun et mains autres notables édifices.» Christ. de Pisan VI, 25.
58: Le séjour de l'hôtel Saint-Paul était, disait-il, favorable à sa santé. Dans ce labyrinthe de chambres qui composaient les appartements du roi, on comptait: la chambre où gist le roi, la grand'chambre de retrait, la chambre de l'estude. De plus, il y avait un jardin, un parc, une chambre des bains, une des étuves, une ou deux autres qu'on appelait chauffe-doux, un jeu de paume, des lices, une volière, une chambre pour les tourterelles, des ménageries pour les sangliers, pour les grands lions et les petits, une chambre de conseil, etc. Charles V avait renfermé dans son hôtel Saint-Paul plusieurs autres hôtels, comme ceux des abbés de Saint-Maur et de Puteymuce (petimus; dans les environs se tenaient des scribes qui faisaient le métier d'écrire des pétitions: par une autre corruption on l'appela Petit-Musc). Les appartements du duc d'Orléans n'étaient guère moins vastes que ceux du roi; puis venaient dans de semblables proportions ceux du duc de Bourgogne, de Marie, d'Isabelle, de Catherine de France, des ducs et duchesses de Valois et de Bourbon, des princes et princesses du sang et de quantité d'autres seigneurs et gens de cour. Le duc d'Orléans avait un cabinet qui lui servait simplement à dire ses heures et qu'on appelait retrait où dit ses heures Monsieur Louis de France. De même quand on descendait dans les cours, on trouvait la mareschaussée, la conciergerie, la fourille, la lingerie, la pelleterie, la bouteillerie, la saucisserie, le garde-manger, la maison du four, la fauconnerie, la lavanderie, la fruiterie, l'échançonnerie, la panneterie, l'épicerie, la tapisserie, la charbonnerie, le lieu où l'on faisait l'hypocras, la pâtisserie, le bûcher, la taillerie, la cave aux vins des maisons du roi, les cuisines, les jeux de paume, les colliers, les poulaillers, etc. Les chambres étaient lambrissées du bois le plus rare; jusque dans les chapelles il y avait des cheminées et des poêles qu'on appelait chauffe-doux. Les cheminées étaient ornées de statues colossales, selon l'usage du temps; «celle de la chambre du roi avait de grands chevaux de pierre; une autre était chargé de douze grosses bêtes et de treize grands prophètes.» Félibien, I, p. 654-5.
«Pour maintenir sa court en honneur, le roy avoit avec luy barons de son sang et autres chevaliers duis et apris en toutes honneurs... ainsi messire Burel de la Rivière, beau chevalier, et qui certes très-gracieusement, largement et joyeusement savoit accueillir ceux que le roy vouloit festoyer et honorer.» Christ. de Pisan, VI, 63.
59: Ainsi l'appeloit Mathieu de Coucy.
60: Christine de Pisan.
61: «Les grands princes séculiers (dit un contemporain de Charles V) n'oseroient rien faire de nouvel sans son commandement et sans sa saincte élection (de l'astrologie); ils n'oseroient chasteaux fonder, ne églises édifier, ne guerre commencer, ne entrer en bataille, ne vestir robe nouvelle, ne donner joyau, ne entreprendre un grand voyage, ne partir de l'ostel sans son commandement.» Christ. de Pis., p. 208.
62: Il ne blâmait pas toute dissimulation: «Dissimuler, disoyent aucuns, est un rain (une branche) de trahison. Certes, ce dist le roy adont, les circonstances font les choses bonnes ou maulvaises; car en tel manière peut estre dissimulé, que c'est vertu et en telle manière vice; sçavoir: dissimuler contre la fureur des gens pervers, quant ce est besoing est grant sens; mais dissimuler et faindre son courage en attendant opportunité de grever aucun, se peut appeler vice.» Christine, VI, p. 53.
63: «... Et à difficulté donnoit congé que le mari la tenist close en une chambre, si trop estoit desordonnée.» Christ. de Pisan.
64: Il ne le renvoya qu'à la quatrième.—Cependant lui-même avait la justice à cœur et s'en mêlait. Une bonne femme étant venue se plaindre d'un homme d'armes qui avait violé sa fille, il fit en sa présence pendre le coupable à un arbre.
65: Ord. III, p. 351 et 471. Conf. à IV, p. 352 (4 février 1364).—Ord. III, p. 478, art. 26.—Ils ne devaient pas prêter sur gages suspects; mais ils s'étaient ménagé une justification facile. Article 20 des priviléges des juifs: «De crainte qu'on ne mette dans leurs maisons des choses que l'on diroit ensuite volées, nous voulons qu'ils ne puissent être repris pour nulle chose trouvée chez eux, sauf en un coffre dont ils porteroient les clefs,» Ord. III, p. 478.
Quoique Charles V eût essayé d'introduire un peu d'ordre dans la comptabilité, il n'y pouvait voir clair. L'usage des chiffres romains, maintenu presque jusqu'à nous pour la chambre des Comptes, suffisait pour rendre les calculs impossibles.
66: Le défenseur officiel du clergé, en 1329, nous dit expressément que la justice, surtout en France, était le revenu le plus net de l'Église.
67: Libertés de l'Égl. gallic.
68: Libertés de l'Égl. gallic.
69: Il réclame contre les excès de la cour de Rome, contre les empêchements de la juridiction, contre la violation des franchises du royaume, sans dire quelles sont ces franchises. Ibid.
70: Pierre Cugnières demandait entre autres choses que le vassal félon fût puni par le seigneur et non par l'Église, sauf la pénitence qui viendrait après; qu'un seigneur ne fût pas excommunié pour les fautes des siens; que le juge ecclésiastique ne forçât pas le vassal d'autrui par excommunication à plaider devant lui, que l'Église ne donnât pas asile à ceux qui échappaient des prisons du roi; d'autre part que les terres acquises par le clerc payassent les taxes et retournassent à sa famille, au lieu de rester en main morte, que le clerc qui trafiquait ou prêtait fût sujet à la taille qu'un roturier ne donnât moitié de sa terre à son fils clerc, s'il avait deux enfants, etc.
«Abiitque in proverbium, ut quem sciolum et argutulum et deformem videmus, M. Petrum de Cuneriis, vel corrupte, M. Pierre du Coignet vocitemus.[TD-7]» Bulæus, IV, 222.—Libertés de l'Église gall. Traités. Lettres de Brunet, p. 4.—«Simulacrum ejus, simum et deforme... quod scholastici prætereuntes stylis suis scriptoriis pugnisque confodere et contundere solebant.[TD-8]» Bulæus, IV, 322.
71: Les archevêques de Mayence et de Cologne payaient chacun au pape vingt-quatre mille ducats pour le pallium.
72: Balus. Pap. Aven, I, p. 722. «Omnia beneficia ecclesiastica quæ fuerunt, et quocumque nomine censeantur et ubicumque ea vacare contigerit.[TD-9]»
73: In Clemente clementia... Tertia Vit. Clem. VI.
74: Petrarch., Ep. x.
75: L'antipape Nicolas V avait eu pour femme Jeanne de Corbière, avec laquelle il avait divorcé pour se faire mineur. Lorsqu'il fut pape, Jeanne prétendit que le divorce était nul. On en fit mille contes à la cour d'Avignon; de là la fable de la papesse Jeanne. On l'a rejetée à l'an 848, et cité en preuve Marianus Festus et Sigebert de Gemblours; mais on n'en trouve pas un mot dans les anciens manuscrits de ces auteurs. Plus tard seulement on inséra dans le texte ce qu'on avait d'abord écrit à la marge. Bulæus, IV, 240.
76: «Tu pejor Lucifero... tu injustior Pilato... tu immitior Juda, qui me solum vendidit; tu autem non solum me vendis, sed et animos electorum meorum.[TD-10]» S. Brigittæ Revelationes, 1. I, c. xli.
77: «Ô quel flayel! ô quel douloureux meschief, qui encore dure! etc.» Christ. de Pisan.—On chantait à cette époque le cantique suivant:
Plange regni respublica,
Tua gens, ut schismatica,
Desolatur.
Nam pars ejus est iniqua,
Et altera sophistica
Reputatur, etc.[TD-11]
Bibl. du roi, cod. 7609. Coll. des Mém. V, 181.
78: Lenfant, Conc. de Pise.—«Cependant il montrait tous les ans de ses mains la vraie croix au peuple à la Sainte-Chapelle, comme l'avait fait saint Louis.» Christ. de Pisan.
79: Bulæus.
80: V. le récit de M. Quinet, Révolutions d'Italie, t. IV des œuvres complètes (1858).
81: Hist. du Languedoc, l. XXXII, ch. xci, p. 365,—ch. xcv, p. 368,—ch. xcvi, p. 369.
82: Chronique en vers de 1341 à 1381, par maître Guillaume de Saint-André, licencié en décret, scolastique de Dol, notaire apostolique et impérial, ambassadeur, conseiller et secrétaire du duc Jean IV:
Les François estoient testonnés,
Et leurs airs tout efféminés;
Avoient beaucoup de perleries,
Et de nouvelles broderies.
Ils estoient frisques et mignotz,
Chantoient comme des syrenotz;
En salles d'herbettes jonchées,
Dansoient, portaient barbes fourché
... Les vieux ressembloient aux jeune
Et tous prenoient terrible nom,
Pour faire paour aux Bretons.
83:
A! doulce France amie, je te layrai briefment!
Or veille Dieu de gloire, par son commandement,
Que si bon conestable aiez prochainement
De coi vous vailliez mieux en honour plainement!
Poème de Duguesclin, ms. de la Bibl. royale, no 7224, 142 verso.
V. l'excellent art. Charles V de M. Lacabane (Dict. de la conversation).
84: Froissart.
85: L'histoire de cette révolution se lie plus naturellement à celle du règne de Charles VI.
86: V. ci-dessus, page 25.
87: Ordonn., V.
88: Sans parler de tant de beaux récits, je ne crois pas qu'il y ait rien dans notre langue de plus exquis que le chapitre: «Comment le roi Édouard dit à la comtesse de Salisbury qu'il convenoit qu'il fust aimé d'elle, dont elle fut fortement ébahie.»
Quoique Froissart ait séjourné si longtemps en Angleterre, je n'y trouve qu'un mot qui semble emprunté à la langue de ce pays:
«Le roi de France pour ce jour étoit jeune et volontiers travilloit (voyageait, travelled).» T. IX, p. 475, année 1388.
«Considérai en moi-même que nul espérance n'étoit que aucuns faits d'armes se fissent ès parties de Picardie et de Flandre, puisque paix y étoit, et point ne voulois être oiseux; car je savois bien que au temps à venir et quand je serai mort, sera cette haute et noble histoire en grand cours, et y prendront tous nobles et vaillants hommes plaisance et exemple de bien faire; et entrementes que j'avois, Dieu merci, sens, mémoire et bonne souvenance de toutes les choses passées, engin clair et aigu pour concevoir tous les faits dont je pourrois être informé touchants à ma principale matière, âge, corps et membres pour souffrir peine, me avisai que je ne voulois me séjourner de non poursuivre ma matière; et pour savoir la vérité des lointaines besognes sans ce que j'envoyasse aucune autre personne en lieu de moi, pris voie et achoison (occasion) raisonnable d'aller devers haut prince et redouté seigneur messire Gaston comte de Foix et de Berne... Et tant travaillai et chevauchai en quérant de tous côtés nouvelles, que par la grâce de Dieu, sans péril et sans dommage, je vins en son châtel à Ortais... en l'an de grâce 1388. Lequel... quand je lui demandois aucune chose, il me le disoit moult volontiers; et me disoit bien que l'histoire que je avois fait et poursuivois seroit au temps à venir plus recommandée que mille autres.» Froissart, IX, 218-220.
89: Jehan raconte d'abord comme quoi: «À l'âge où les enfants commencent à muer leurs premières dents et où ils ont encore leur folle plume, et ne sont prenables d'aucune loi,» il fut chargé de garder les oies, puis les pourceaux; comment ensuite, «accroissant son estat d'estre promeu aux honneurs terriens,» il eut la garde des chevaux et des vaches. Mais il y fut blessé, et revint dire que jamais il ne garderoit de vaches: «Et lors, lui fust baillée la garde de quatre-vingts agneaux débonnaires et innocents..., et il fut coomme leur tuteur et curateur, car ils étoient soubs âge et mineurs d'ans.» Il ne se conduisit pas comme certains pasteurs temporels ou spirituels..., etc. Ensuite «ledit Jehan de Brie, sans simonie, fut establi et institué à porter les clefs des vivres... de l'hôtel de Messy, appartenant à l'un des conseillers du roy nostre seigneur lès enquestes de son parlement à Paris... Quand ledict de Brie eut été licencié et maistre en ceste science de bergerie, et qu'il estoit digne de lire en la rue au Feurre (la rue du Fouarre, où étaient les écoles) auprès la crèche aulx veaux, ou soubz l'ombre d'ung ormel ou tilleul, derrière les brebis, lors vint demourer au Palais-Royal, en l'hostel de Messire Arnoul de Grantpont, trésorier de la Sainte-Chapelle royale à Paris...—Premièrement, les aigniaux qui sont jeunes et tendres doivent estre traitez amyablement et sans violence, et ne les doit-on pas férir ne chastier de verges, de bastons, etc.»—Lorsque l'on coupe les agneaux:
«Doit lors le berger estre sans péché, et est bon de soi confesser, etc., etc.» Ce charmant petit livre n'a pas été réimprimé, que je sache, depuis le xvie siècle. J'en connais deux éditions, toutes deux de Paris; l'une porte la date de 1542 (Bibl. de l'Arsenal), l'autre n'a pas d'indication d'année (Bibl. royale, S. 880).
Le passage suivant a bien l'air d'être écrit par un homme de robe: «Ils estoient (les agneaux) sous âge et mineurs d'ans; et pour ce que ledit Jehan n'est pas noble, et que il ne lui appartenoit pas de lignage, il n'en put avoir le bail, mais il en eut la garde, gouvernement et administration, quant à la nourriture.»
90: Au point que, sous Charles VI, lorsqu'on arma solennellement chevaliers les deux fils du duc d'Anjou, tous les assistants demandaient ce que signifiaient ces rites.
91: Ce poème offre le mélange bizarre de deux esprits très-opposés. Duguesclin y est peint comme un chevalier du xiiie siècle; mais il est malveillant pour les prêtres, comme on l'était au xive. Il ne veut rien prendre du peuple; il ne rançonne que le pape et les gens d'église. On croirait lire la Henriade.
.... Le prévost d'Avignon
Vint droit à Villenove, où la chevalerie
De Bertran et des siens estoit adonc logie.
I la dit à Bertran que point ne le detrie:
Sire, l'avoir est prest, je vous acertefie,
Et la solution séelée et fournie,
Come Jhesu donna le fils sainte Marie
À Marie-Magdalaine qui fut Jhesu amie.
Et Bertran li a dit: Beau sire, je vous prie,
Dont vint ycilz avoirs, ne me le celez mie?
La pris li Aposteles en sa thresorerie?
Nanil, Sire, dit-il, mais la debte est paie
Du commun d'Avignon, a chascun sa partie.
Dit Bertran Du Guesclin: Prévost, je vous afie,
Jà n'en arons deniers en jours de notre vie,
Se ce n'est de l'avoir venant de la clergie,
Et volons que tuit cil qui la taille ont paiée,
Aient tout lor argent, sans prendre une maillie.
Sire, dit li prévos, Dieu vous doint bonne vie!
La pour gent arez forment escleessie (réjouie).
Amis, ce dit Bertran, au pape me direz,
Que ces grans tresors soit ouvers ou defermez,
Ceulz qui lont paié, il lor soit retorez.
Et dites que jamais n'en soit nul reculez.
Car, se le savoie, jà ne vous en doubtez,
Et je fusse oultre mer passez et bien alez
Je seroie ainçois par deçà retournez...
Poème de Duguesclin, ms. de la Bibl. royale. no 7224, folio 49.
92: Moderne, c'est-à-dire renouvelée alors récemment. Ces anciens avaient eu aussi des devises.—V. Spener. Origines du droit. Introd., p. xxxiv: «Comme les Écossais, comme la plupart des populations celtiques, nos aïeux aimaient, au témoignage des anciens, les vêtements bariolés. La diversité des blasons provinciaux couvrit la France féodale comme d'un tartan multicolore.—L'Allemagne et la France sont les deux grandes nations féodales. Le blason y est indigène. Il y devint un système, une science. Il fut importé en Angleterre, imité en Espagne et en Italie.—L'Allemagne barbare et féodale aimait dans les armoiries le vert, la couleur de terre, d'une terre verdoyante. La France féodale, mais non moins ecclésiastique, a préféré les couleurs du ciel.—Les couleurs, les signes muets, précèdent longtemps les devises. Celles-ci sont la révélation du mystère féodal. Elles en sont aussi la décadence. Toute religion s'affaiblit en s'expliquant. Dès que le blason devient parleur, il est moins écouté.—L'origine des devises, ce sont les cris d'armes. Quelques-uns, d'une aimable poésie, semblent emporter les souvenirs de la paix au sein des batailles. Le sire de Prie criait: «Chants d'oiseaux!» Un autre: «Notre-Dame au peigne d'or!» Ces cris de bataille font penser au mot tout français de Joinville: «Nous en parlerons devant les dames.»—Le blason plaisait comme énigme, les devises comme équivoque. Leur beauté principale résulte des sens multiples qu'on peut y trouver. Celle du duc de Bourgogne fait penser: «J'ai hâte,» hâte du ciel ou du trône? Cette maison de Bourgogne, si grande, sitôt tombée, semble dire ici son destin.—La devise des ducs de Bourbon est plus claire; un mot sur une épée: «Penetrabit. Elle entrera.»
93: «Litteris aut bestiis intextas.[TD-12]» Nicolai Clemeng. epistol. t. II, p. 149.
Ordonnance de Charles, duc d'Orléans, pour payer 276 livres, 7 sols, 6 deniers tournois, pour 960 perles destinées à orner une robe: «Sur les manches est escript de broderie tout au long le dit de la chanson Madame, je suis plus joyeulx, et notté tout au long sur chacune desdites deux manches, 568 perles pour servir à former les nottes de ladite chanson, ou il y a 142 nottes, c'est assavoir pour chacune notte 4 perles en quarrée, etc.» Catalogue imprimé des titres de la collection de M. de Courcelles, vendue le 21 mai 1834.
94: L'obésité est un caractère des figures de cette sensuelle époque. Voir les statues de Saint-Denis; celles du xive siècle sont visiblement des portraits. Voir surtout la statue du duc de Berri, dans la chapelle souterraine de Bourges, avec l'ignoble chien gras qui est à ses pieds.
95: «Les dames et demoiselles menoient grands et excessifs estats, et cornes merveilleuses, hautes et larges; et avoient de chacun costé, au lieu de bourlées, deux grandes oreilles si larges que quand elles vouloient passer l'huis d'une chambre, il falloit qu'elles se tournassent de côté et baissassent.» Juvénal des Ursins.—«Quid de cornibus et caudis loquar?... Adde quod in effigie cornutæ fœminæ Diabolus plerumque pingitur.[TD-13]» Clemengis.
96: Voir plus bas l'entrée de la reine Isabeau.
97: «Proh dolor! ipsi hodie, ut plurimum, de his qui usu quotidiano in ecclesiasticis contrectant rebus et præferunt officiis, quid significent et quare instituta sint modicum apprehendunt, adeo ut impletum esse ad litteram illud propheticum videatur: Sicut populus, sic sacerdos.[TD-14]» Durandi Rationale divinorum officiorum, folio 1, 1459 in-folio, Mogunt.—Toutes les éditions ultérieures que je connais portent par erreur proferunt pour præferunt. Le premier éditeur, l'un des inventeurs de l'imprimerie, a seul compris que præferunt rappelle le prælati, comme contrectant le sacerdotes de la phrase précédente. Cf. les éditions de 1476, 1480, 1481, etc.
98: «Li anchienes coustumes, ke li preudommes soloient tenir et user, sont moult anoienties... Si ke li païs est à bien près sans coustume.» De Fontaines, p. 78, à la suite du Joinville de Ducange, 1668, in-folio.—Crussel dit et montre très-bien que «dès le milieu du xiiie siècle, on commençait à ignorer jusqu'à la signification de quelques-uns des principaux termes du droit des fiefs.» Brussel, I, 41.—M. Klimrath (Revue de législation), a prouvé que Bouteiller ne savait plus ce que c'était que la saisine.
99: «Quod peregrinum vel extraneum valde fuit.[TD-15]» Chronique du Religieux de Saint-Denis, édition de MM. Bellaguet et Magin, 1839, t. I, p. 590. Édition correcte, traduction élégante.—Ce grave historien est la principale source pour le règne de Charles VI. Le Laboureur en fait cet éloge: «Quand il parle des exactions du duc d'Orléans, on diroit qu'il est Bourguignon; quand il donne le détail des pratiques et des funestes intelligences du duc de Bourgogne avec des assassins infâmes et la canaille de Paris, on croiroit qu'il est Orléanois.»
100: Michel Drayton's The miseries of Queen Margaret.
101: Religieux de Saint-Denis.
102: Par la mort de la reine Jeanne, femme de Philippe le Bel.
103: Pour les appels, sans parler de l'influence indirecte des juges royaux.
104: Pendant que son frère expirait, le duc d'Anjou s'était tenu caché dans une chambre voisine; puis, il avait fait main basse sur tous les meubles, toute la vaisselle, tous les joyaux.—On disait que le feu roi avait fait sceller des barres d'or et d'argent dans les murs du château de Melun, et que les maçons employés à ce travail avaient ensuite disparu. Le trésorier avait juré de garder le secret. Le duc d'Anjou, n'en pouvant rien tirer, fit venir le bourreau. «Coupe la tête à cet homme,» lui dit-il. Le trésorier indiqua la place.
105: Religieux de Saint-Denis.
106: Les trois oncles de Charles VI étaient tout aussi ambitieux et avares que les oncles de Richard II. Il leur fallait aussi des couronnes. En France même, le trône pouvait vaquer. Les jeunes enfants du maladif Charles V pouvaient suivre leur père. La devise du duc de Berri, telle qu'on la lisait dans sa belle chapelle de Bourges, indiquait assez ces vagues espérances: «Oursine, le temps venra!»—Voir dans les actes d'août et d'octobre 1374 combien le sage roi Charles V, tant d'années avant sa mort, était préoccupé de ses défiances à l'égard de ses frères. Il ne nomme pas le duc de Berri. Quant à son frère aîné, le duc d'Anjou, il ne peut se dispenser de lui laisser la régence; mais il place à quatorze ans l'époque de la majorité des rois; il limite le pouvoir du régent, non-seulement en réservant la tutelle à la reine-mère et aux ducs de Bourgogne et de Bourbon, mais encore en autorisant son ami personnel, le chambellan Bureau de La Rivière, à accumuler jusqu'à la majorité du jeune roi tout ce qui pourra s'épargner sur le revenu des villes et terres réservé pour son entretien, villes de Paris, Melun, Senlis, duché de Normandie, etc. Il appelle au conseil Duguesclin, Clisson, Couci, Savoisi, Philippe de Maizières, etc. Ordonnances, t. VI, p. 26 et 49-54, août et octobre 1374.
107: Maints débiteurs profitèrent du tumulte pour faire enlever chez leurs créanciers les titres de leurs obligations. (Religieux.)
108: «Teterrimos carceres composuerat, uni Claustri Brunelli, alteri Vici Straminum adaptans nomina.[TD-16]» Religieux.
109: Religieux de Saint-Denis.
110: «Quibusdam ex potentioribus urbibus... Potius mori optamus quam leventur.[TD-17]» Religieux.
111: Charles V avait d'abord proposé au roi de Hongrie d'unir leurs enfants par un mariage (le second fils du roi de France aurait épousé la fille du roi de Hongrie) et de forcer la main à la reine Jeanne, pour qu'elle leur assurât sa succession. Voir les instructions données par Charles V à ses ambassadeurs. Archives, Trésor des Chartes, J. 458, surtout la pièce 9.
112: Dans l'incroyable traité qu'ils firent ensemble et qui subsiste, le pape accorde au duc tout décime en France et hors de France, à Naples, en Autriche, en Portugal, en Écosse, avec moitié du revenu de Castille et d'Aragon, de plus toutes dettes et arrérages, tout cens biennal, toute dépouille des prélats qui mourront, tout émolument de la chambre apostolique; le duc y aura ses agents. Le pape fera de plus des emprunts aux gens d'Église et receveurs de l'Église. Il engagera, pour garantie de ce que le duc dépense, Avignon, le comtat Venaissin et autres terres d'Église. Il lui donne en fief Bénévent et Ancône. Et comme le duc ne se fie pas à sa parole, le pape jure le tout sur la croix.—Voir le projet d'un royaume, qui serait inféodé par le pape au duc d'Anjou, les réclamations des cardinaux, etc. Archives, Trésor des Chartes, J. 495.
113: Ils tuèrent ainsi un écuyer écossais, après l'avoir couronné de fer rouge, et un religieux de la Trinité, qu'ils traversèrent de part en part d'une broche de fer. Le lendemain, ayant pris un prêtre qui allait à la cour de Rome, ils lui coupèrent le bout des doigts, lui enlevèrent la peau de sa tonsure et le brûlèrent.
114: «Ducenti et eo amplius insolentissimi viri, vino forsitan temulenti, et qui publicis officini mechanicis inserviebant artibus, quemdam burgensem simplicem, locupletem tamen, venditorem pannorum, ob pinguedinem nimium Crassum ideo vocatum, angariantes, ut ejus autoritate uterentur in agendis... regem super se illico statuerunt. Hunc in sede, more regis, præparata super currum levaverunt, quem per villæ compita perducentes, et laudes regias barbarisantes, cum ad principale forum rerum venalium pervenissent, ut plebs maneret libera ab omni subsidiorum jugo postulant et assequuntur... Sedens pro tribunali, audire omnium oppositiones coactus est.[TD-18]» Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 130.
115: On trouva, dit-on, au pillage de Courtrai des lettres de bourgeois de Paris qui établissaient leurs intelligences avec les Flamands.
«Encore se tenoit le roi de France sur le mont de Ypres, quand nouvelles vinrent que les Parisiens s'étoient rebellés et avoient eu conseil, si comme on disoit, entre eux là et lors pour aller abattre le beau chastel de Beauté qui sied au bois de Vincennes, et aussi le chasteau du Louvre et toutes les fortes maisons d'environ Paris, afin qu'ils n'en pussent jamais être grevé.—(Mais Nicolas le Flamand leur dit): Beaux seigneurs, abstenez-vous de ce faire tant que nous verrons comment l'affaire du roi notre sire se portera en Flandre: si ceux de Gand viennent à leur entente, ainsi que on espère qu'ils y venront, adonc sera-t-il heure du faire et temps assez.
«Or, regardez la grand'diablerie que ce eût été, si le roi de France eût été déconfit en Flandre, et la noble chevalerie que étoit avecques lui en ce voyage. On peut bien croire et imaginer que toute gentillesse et noblesse eût été morte et perdue en France et autant bien ens ès autre pays: ni la Jacquerie ne fut oncques si grande ni si horrible qu'elle eût été. Car pareillement à Reims, à Châlons en Champagne, et sur la rivière de Marne, les vilains se rebelloient et menaçoient jà les gentilshommes et dames et enfants qui étoient demeurés derrière; aussi bien à Orléans, à Blois, à Rouen en Normandie, et en Beauvoisis, leur étoit le diable entré en la tête pour tout occire, si Dieu proprement n'y eût pourvu de remède.» Froissart, VIII, 319-320.
«Tous prenoient pied et ordonnance sur les Gantois, et disoient adonc les communautés par tout le monde, que les Gantois étoient bonnes gens et que vaillamment ils se soutenoient en leurs franchises; dont ils devoient de toutes gens être aimés et honorés.» Froissart, VIII, 103.
«Les gentilshommes du pays... avoient dit et disoient encore et soutenoient toujours que si le commun de Flandre gagnoit la journée contre le roi de France, et que les nobles du royaume de France y fussent morts, l'orgueil seroit si grand en toutes communautés, que tous gentilshommes s'en douteroient, et jà en avoit-on vu l'apparent en Angleterre.» Froissart, VIII, 367-8.
116: Quand les haines et tribulations vinrent premièrement en Flandre, le pays étoit si plein et si rempli de biens que merveilles seroit à raconter et à considérer; et tenoient les gens des bonnes villes si grands états que merveilles seroit à regarder, et devez savoir que toutes ces guerres et haines murent par orgueil et par envie que les bonnes villes de Flandre avoient l'une sur l'autre... Et ces guerres commencèrent par si petite incidence que, au justement considérer, si sens et avis s'en fussent ensoignés (mêlés), il ne dut point avoir eu de guerre; et peuvent dire et pourront ceux qui cette matière liront ou lire feront, que ce fut œuvre du diable; car vous savez et avez ouï dire aux sages que le diable subtile et attire nuit et jour à bouter guerre et haine là où il voit paix, et court au long de petit en petit pour voir comment il peut venir à ses ententes.» Froissart, VII, 215-16.
117: En 1358, le comte de Flandre «accorda à ceux de Bruges et leur promist que jamais il ne mettroit sus aucun estaple de biens ou marchandises en autre ville que audit Bruges, mesmes qu'il priveroit de leurs offices les baillis et eschevins de l'eaue à l'Escluse, toutes les fois qu'ils seroyent trouvez avoir fait contre ledict droict d'estaple, et qu'il en apparut par cinc eschevins de Bruges.» Oudegherst, folio 273, éd. in-4o.—«Puis (ceux de Bruges, Gand, Ypres et Courtray) alèrent à l'Escluse, par acord, et y abatirent plusieurs maisons, qui estoient sus le port, en une rue, en laquelle on vendoit et acheptoit marchandises, sans égard; et disoit les Flamans de Bruges et autres que c'estoit au préjudice des marchands et d'eux, et pour ce les abatirent.» Chronique de Sauvage, p. 223.
«Interdictum petitione Brugensium (1384), ne post hac Franconates per pagos suos lanificium faciant.[TD-19]» Meyer, p. 201.—Aussi: «Ceux du Franc ont toujours esté de la partie du comte plus que tout le demeurant de Flandre.» Froissart, VII, 439.
118: Ceux de Brabant, et par spécial ceux de Bruxelles leur étoient moult favorables, et leur mandèrent ceux de Liége pour eux reconforter en leur opinion: «Bonnes gens de Gand, nous savons bien que pour le présent vous avez moult affaire et êtes fort travaillés de votre seigneur le comte et des gentilshommes et du demeurant du pays, dont nous sommes moult courroucés; et sachez que si nous étions à quatre ou à six lieues près marchissans (limitrophes) à vous, nous vous ferions tel confort que on doit faire à ses frères, amis et voisins, etc.» Froissart, VII, 450. Voir aussi Meyer.
119: Dubois va trouver Philippe Artevelde et lui dit: «Et saurez-vous bien faire le cruel et le hautin? car un sire entre commun (peuple), et par spécial à ce que nous avons à faire, ne vaut rien s'il n'est crému et redouté et renommé à la fois de cruauté; ainsi veulent Flamands être menés, ni on ne doit tenir entre eux compte de vies d'hommes ni avoir pitié non plus que d'arondeaulx (hirondelles) ou de alouettes qu'on prend en la saison pour manger.—Par ma foi, dit Philippe, je saurai tout ce faire.—Et c'est bien, dit Piètre, et vous serez, comme je pense, souverain de tous les autres.» Froissart, VII, 479.
120: Ils rapportèrent à Gand, pour humilier Bruges, le grand dragon de cuivre doré que Beaudoin de Flandre, empereur de Constantinople, avait pris à Sainte-Sophie et que les Brugeois avaient placé sur leur belle tour de la halle aux draps.—Cette tradition contestée est discutée et finalement adoptée dans l'intéressant Précis des Annales de Bruges, de M. Delpierre, p. 10, 1835.
121: Le Religieux de Saint-Denis prétend que cette armée montait à plus de cent mille hommes. Ce fut un seul fournisseur, un bourgeois de Paris, Nicolas Boulard, qui se chargea d'approvisionner pour quatre mois le marché qui se tenait au camp.
122: Les Gantais avaient demandé du secours aux Anglais, mais, de crainte qu'on ne voulût leur faire payer ce secours, ils réclamèrent les sommes que la Flandre avait autrefois prêtées à Édouard III. Ils n'eurent ni secours ni argent.
«Quand les seigneurs orent ouï cette parole et requête, ils commencèrent à regarder l'un l'autre, et les aucuns à sourire... Et les consaulx d'Angleterre sur leurs requêtes étoient en grand différent, et tenoient les Flamands à orgueilleux et présumpcieux, quand ils demandoient à ravoir deux cent mille vielz écus de si ancienne date que de quarante ans.» Froissart, VIII, 250-1.
123: «Ces Flamands qui descendoient orgueilleusement et de grand volonté, venoient roys et durs, et boutoient en venant de l'épaule et de la poitrine, ainsi comme sangliers tout forcenés, et étoient si fort entrelacés ensemble que on ne les pouvoit ouvrir et dérompre... Là fut un mons et un tas de Flamands occis moult long et moult haut; et de si grand bataille et de si grand'foison de gens morts comme il y en ot là, on ne vit oncques si peu de sang issir qu'il en issit, et c'étoit au moyen de ce qu'ils étoient beaucoup d'éteints et étouffés dans la presse, car iceux ne jetoient point de sang.» Froissart, VII, 347-354.—«Et y heubt en Flandre après la bataille grant orreur et pugnaisie en le place où le bataille avoit esté, des mors dont le place duroit une grande lieue... et les mangeoient les chiens et maint grand oisel qui furent veu en icelle place, dont le peuple avoit grant merveille.» Chronique inédite, ms. 801, D. de la Bibliothèque de Bourgogne (à Bruxelles), folio 153. Cette chronique curieuse n'est pas celle que Sauvage a rajeunie; d'ailleurs elle va plus loin.
124: Sur tout ceci, voyez le récit du Religieux de Saint-Denis.—Le calcul de Froissart, différent en apparence, ne contredit point celui-ci: «Et estoient en la cité de Paris de riches et puissants hommes armés de pied en cap la somme de trente mille hommes, aussi bien arrés et appareillés de toutes pièces comme nul chevalier pourroit être; et avoient leurs varlets et leurs maisnies (suite) armés à l'avenant. Et avoient et portoient maillets de fer et d'acier, périlleux bastons pour effondrer heaulmes et bassinets; et disoient en Paris quand ils se nombroient que ils étoient bien gens, et se trouvoient par paroisses tant que pour combattre de eux-mêmes sans autre aide le plus grand seigneur du monde.» Froissart, VIII, 183.
125: «... Quasi leoninam civium superbiam conculcarent...[TD-20]» Religieux de Saint-Denis.
126: Ibidem. Cette exagération prouve seulement l'idée qu'on se formait déjà de la population de cette grande ville.
127: Le lundi qui suivit la rentrée du roi, on exécuta un orfèvre et un marchand de drap, plusieurs autres dans la quizaine suivante, parmi lesquels Nicolas le Flamand, un des amis d'Étienne Marcel, qui avait assisté au meurtre de Robert de Clermont.
128: On prétend qu'à sa mort il refusa de dire merci au roi, et dit seulement merci à Dieu. Il était l'auteur d'un recueil de Décisions notoires, établies par enquestes par tourbes, de 1300 à 1387.
129: «Statuentes ut officium præposituræ exerceret qui regis auctoritate et non civium fungeretur.—Confraternitates etiam ad devotionem ecclesiarum sanctorum, et earum ditationem introductas, in quibus cives consueverant convenire, ut simul gaudentes epularentur... censuerunt etiam suspendendas usque ad beneplacitum regiæ majestatis.[TD-21]» Religieux de Saint-Denis, I, 242.—Ordonnance du 27 janvier 1382, t. VI du Recueil des Ord., p. 685. Un mot de cette ordonnance fait entendre que les Parisiens avaient aidé indirectement les Flamands: «Ils ont empesché que nos charioz et ceux de nostre chier oncle, le duc de Bourgogne, et plusieurs autres choses fussent amenez par devers nous... où nous estions.»
130: La ville de Rouen fut fort maltraitée, sa cloche lui fut enlevée et donnée aux panetiers du roi; c'est ce qui résulte d'une charte dont je dois la communication à l'amitié de M. Chéruel: «Comme par nos lettres patentes vous est apparu nous avoir donné à nos bien amés panetiers Pierre Debuen et Guillaume Heroval une cloche qui soulloit estre en la mairie de Rouen, nommée Rebel, laquelle fust confisquée à Rouen quand la commotion du peuple fust dernièrement en ladicte ville.» Archives de Rouen, registre ms., côte A, folio 267.
131: «Nec inde regale ærarium ditatum est.[TD-22]» Religieux.
132: Froissart dit qu'il mourut de maladie, t. IX, p. 10, édit. Buchon.—Le religieux de Saint-Denis, ce grave et sévère historien, qui ne déguise aucun crime des princes de ce temps, n'accuse point le duc de Berri.—Meyer (lib. xiii, fol. 200) ne rapporte l'assassinat que d'après une chronique flamande du xve siècle, laquelle se réfute elle-même par la cause qu'elle assigne au fait. Le duc de Berri aurait pris querelle avec le comte de Flandre pour l'hommage du comté de Boulogne, héritage de sa femme. Or le duc de Berri n'épousa l'héritière de Boulogne que cinq ans après. Art de vérifier les dates, Comtes de Flandre, ann. 1384, t. III, p. 21.
133: «La jeune dame, en estant debout, se tenoit coie et ne mouvoit ni cil ni bouche; et aussi à ce jour ne savoit point de françois.» Froissart.
134: «Ils furent nombrés à treize cents et quatre-vingt-sept vaisseaux... Et encore n'y estoit pas la navie du connétable.» Froissart, t. X, c. xxiv, p. 160.—«Les pourvéances de toutes parts arrivaient en Flandre, et si grosses de vins et de chairs salées, de foin, d'avoine, de tonneaux de sel, d'oignons, de verjus, de biscuit, de farine, de graisses, de moyeux (jaunes) d'œufs battus en tonneaux, et de toute chose dont on se pouvoit aviser ni pour-penser, que qui ne le vit adoncques, il ne le voudra ou pourra croire.» Froissart, ibid., p. 158.
135: Knyghton.—Walsingham.
136: Le duc de Berri répondait froidement aux reproches du duc de Bourgogne sur l'inutilité de ses prodigieuses dépenses: «Beau-frère, si nous avons la finance et nos gens l'aient aussi, la greigneur partie en retournera en France; toujours va et vient finance. Il vaut mieux cela aventurer que mettre les corps en péril ni en doute.» Froissart, t. X, p. 271.
137:
... And Ocean, 'mid his uproar wild,
Speaks safety to his island child.
«L'Océan qui la garde, en son rauque murmure, dit amour et salut à son île, à son enfant!» Coleridge.
138: Le sire de Laval dit au duc de Bretagne: «Il n'y auroit en Bretagne chevalier ni écuyer, cité, chastel ni bonne ville, ni homme nul, qui ne vous haït à mort, et ne mit peine à vous déshériter. Ni le roi d'Angleterre ni son conseil ne vous en sauroient nul gré. Vous voulez vous perdre pour la vie d'un homme?» Froissart.
139: Et plus à gagner: «Plus est riche et puissant le duc de Bourgogne, tant y vaut la guerre mieulx... Pour une buffe que je recevrai, j'en donnerai six.» Froissart.
140: On renvoya, il est vrai, le plus grand nombre comme impropre au service. Le même Nicolas Boulard, dont nous avons parlé, pourvut aux approvisionnements.
Il envoya ses gens avec cent mille écus d'or sur le Rhin; ils furent partout bien reçus, sur le renom de leur maître. «Ob magistri notitiam.» Les mariniers du Rhin s'employèrent avec beaucoup de zèle à faire descendre ces provisions jusqu'aux Pays-Bas. Religieux de Saint-Denis, I, IX, c. vii, p. 532.
141: «Quod acceptabilius regi fuit, insignis domina municipii Amoris, casto amore succensa, ad eum personaliter accessit.[TD-23]» Religieux de Saint-Denis, ibidem, p. 538.—V. Les traités originaux des princes des Pays-Bas, et leurs excuses au roi. Archives, Trésor des Chartes, J., 522.
142: Une expédition, sollicitée par les Génois et commandée par le duc de Bourbon, alla échouer en Afrique (1390). Le comte d'Armagnac, ramassant tous les soldats qui pillaient la France, passa les Alpes, attaqua les Visconti et se fit prendre (1391). Le roi lui-même projetait une croisade d'Italie; il aurait établi le jeune Louis d'Anjou à Naples, et terminé le schisme par la prise de Rome.
143: Elle était préparée de longue date. On ne perdait pas une occasion d'indisposer le roi contre ses oncles: «... Leur en ay oy aucune foiz tenir leur consaulz, et dire au roi: Sire, vous n'avez mais à languir que six ans, et l'autre foiz que cinq ans, et ainsi chascune année, si comme le temps s'aprochoit...» Instruction de Jean de Berry, dans les Analectes, his. de M. Le Glay, Lille, 1838, p. 159.
144: le Religieux.
145: «Non nisi usque ad colli summitatem peregerunt.[TD-24]» Religieux.
146: «Abbatia pro Regina dominarumque insigni contubernio retenta...[TD-25]» Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 586.—«Quarum si pulchritudinem... attendisses... fictum dearum... ritum dixisses renovatum.[TD-26]» Ibidem, p. 594.
147: Ad templi similitudinem.[TD-27]» Religieux.
148: Cette tradition ne se trouve que dans Meyer et autres auteurs assez modernes. Mais le contemporain y fait allusion: «Alias displicenciæ radices utique non si cognitas quod scriptu dignas reputem.[TD-29]» Religieux de Saint-Denis, ms., 388, verso.—Juvénal écrivant plus tard est déjà plus clair: «Et estoit commune renommée que desdistes joustes estoient provenues des choses deshonnestes en matière d'amourettes, et dont depuis beaucoup de maux sont venus.» Juvénal des Ursins, p. 73, édit. Godefroy.
149: Dans son testament, il lègue une somme considérable, trois cents livres, pour que l'on fasse des prières pour l'âme de Duguesclin, mort douze ans auparavant. Testament de Charles VI, janvier 1893, Archives, Trésor des Chartes, J., 404.
150: «En eut le roy plusieurs coups et horions sur les espaules bien assez. Et au soir, en la présence des dames et damoiselles, fut la chose sçue et récitée, et le roy mesme se farçoit des horions qu'il avoit reçus.» Grandes chroniques de Saint-Denis.
151: Ce mariage eut de grandes conséquences qu'on verra plus tard. Elle apporta Asti en dot, avec 450,000 florins. Archives.
152: Le Religieux.
153: Je suis sur ce point le Religieux de Saint-Denis, p. 618. Au reste, les contradictions des historiens sur ce voyage ne sont pas inconciliables.
154: «Quoiqu'ils fussent logés de lez le pape et les cardinaux, si ne se pouvoient-ils tenir... que toute nuit ils ne fussent en danses, en caroles et en esbattements avec les dames et damoiselles d'Avignon; et leur administroit leurs reviaux (fêtes) le comte de Genève, lequel étoit frère du pape.» Froissart.
155: Selon le bénédictin de Saint-Denis, on soupçonna généralement les dominicains.
156: «Et leur donnoit anals d'or et fermaillets (agrafes) à chascune...» Froissart.
157:... Sauf une jarretière d'autre couleur au bras... (Ordonnances.)
158: Saint-Jacques était le Saint-Denis, le Westminster des confréries; l'ambition des bouchers, des armuriers, était d'y être enterré. Le premier bienfaiteur de cette église fut une teinturière. Les bouchers l'enrichirent. Ces hommes rudes aimaient leur église. Nous voyons par les chartes que le boucher Alain y acheta une lucarne pour voir la messe de chez lui; le boucher Haussecul acquit à grand prix une clef de l'église. Cette église était fort indépendante, entre Notre-Dame et Saint-Martin, qui se la disputaient. C'était un redoutable asile que l'on n'eût pas violé impunément. Voilà pourquoi le rusé Flamel, écrivain non juré, non autorisé de l'Université, s'établit à l'ombre de Saint-Jacques. Il put y être protégé par le curé du temps, homme considérable, greffier du parlement, qui avait cette cure, sans même être prêtre (voir les lettres de Clémengis). Flamel se tint là trente ans dans une échoppe de cinq pieds sur trois; et il s'y aida si bien de travail, de savoir-faire, d'industrie souterraine, qu'à sa mort il fallut, pour contenir les titres de ses biens, un coffre plus grand que l'échoppe.
D'abord, sans autre bien que sa plume et une belle main, épousa une vieille femme qui avait quelque chose. Sous même enseigne, il fit plus d'un métier. Tout en copiant les beaux manuscrits qu'on admire encore, il est probable que, dans ce quartier de riches bouchers ignorants, de lombards et de juifs, il fit et fit faire bien d'autres écritures. Un curé, greffier du Parlement, pouvait encore lui procurer de l'ouvrage. Le prix de l'instruction commençant à être senti; les seigneurs à qui il vendait ces beaux manuscrits lui donnèrent à élever leurs enfants. Il acheta quelques maisons; ces maisons, d'abord à vil prix par la fuite des juifs et par la misère générale du temps, acquirent peu à peu de la valeur. Flamel sut en tirer parti. Tout le monde affluait à Paris; on ne savait où loger. De ces maisons, il fit des hospices, où il recevait des locataires pour une somme modique. Ces petits gains, qui lui venaient ainsi de partout, firent dire qu'il savait faire de l'or. Il laissa dire, et peut-être favorisa ce bruit, pour mieux vendre ses livres.—Cependant ces arts occultes n'étaient pas sans danger. De là le soin extrême que mit Flamel à afficher partout sa piété aux portes des églises. Partout on le voyait en bas-relief agenouillé devant la croix avec sa femme Pernelle. Il trouvait à cela double avantage. Il sanctifiait sa fortune et il l'augmentait en donnant à son nom cette publicité. Voir le savant et ingénieux abbé Vilain, Histoire de Saint-Jacques-la-Boucherie, 1758; et son Histoire de Nicolas Flamel, 1761.
159: Voy. ses Œuvres, Lyon, 1504, et sa Vie (par Haitze), Aix, 1719.
160: Selon le chroniqueur bénédictin, on accusa encore de ce crime les dominicains: «Veneficos ignorabant, siebant tamen quod desuper habitum longum et nigrum, subtus vero album, ut religiosi, deferebant.[TD-31]» Religieux de Saint-Denis; t. I, l. XI, c. v, p. 684.
161: Il avait perdu un œil à la bataille d'Auray, en 1364.
162: Le duc de Berri lui dit un jour: «Méchant traître, c'est toi qui as causé la mort de notre frère.» Et il donna ordre de l'arrêter, mais personne n'obéit. (Religieux.)
163: Ils ne tardèrent pas à obtenir la grâce de Craon (13 mars 1395). Lettres de rémission accordées à Pierre de Craon: «... Il ait esté par notre commandement et ordenance au saint Sépulcre, et depuis par nostre permission et licence et soubs nostre sauf-conduit soit venu en nostre royaume et en l'abbaye de Saint-Denis, où il a esté par l'espace de IIII mois et demi ou environ en espérance de ciudier trouver paix et accord avec ledit sire de Clicon... et avec ce ait esté naguères banni de nostre royaume et entre autres choses condempné envers notre très-chère et très-amée tante la royne de Cécille par arrest de Parlement, pour lesquels bannissement et autres condemnations lui, sa femme et ses enfants sont du tout deserts d'estat et de chevance, mesmement que de ses biens ne lui demoura autre chose... et leur a convenu... requerir leurs parents et amis pour vivre...—Voulans en ce cas pitié et miséricorde préférer à rigueur de justice et pour contemplation de nostre très-chère et très-amée fille Ysabelle royne d'Angleterre, qui sur ce nous a... supplié le jour de ses fiansailles et que ledit suppliant est de nostre lignaige. Nous par saine et meure délibération et de nos très-chers et amés oncles et frère...» Archives, Trésor des Chartes, J., 37.
164: Nous suivons pas à pas le Religieux de Saint-Denis. Ce grave historien mérite ici d'autant plus d'attention, qu'il était lui-même à l'armée et témoin oculaire des événements.
165: Il venait d'épouser la fille du duc de Milan, qui avait une couleuvre dans ses armes.
166: «... Quemdam abjectissimum virum obviam habuit, qui eum terruit vehementer. Is nec minis nec terroribus potuit cohiberi, quin regi pertranseunti terribiliter clamando fere per dimidiam horam hæc verba reiteraret: Non progrediaris ulterius, insignis rex, quia cito perdendus es. Cui cito assensit ejus imaginatio jam turbata... Hoc furore perdurante, viros quatuor occidit, cum quodam insigni milite dicto de Polegnac de Vasconia, ex furtivo tamen concubitu oriundo.[TD-32]» Le Religieux de Saint-Denis, folio 189, ms.—M. Bellaguet ayant encore le manuscrit original entre les mains, et n'ayant pas encore publié cette partie, je me sers de l'excellente copie de Baluze (1839).
167: On était loin de s'attendre à un traitement si humain. Les Parisiens allaient tous les jours à la Grève, dans l'espoir de les voir pendre.
168: L'inventeur de la mascarade fut un des brûlés, à la grande joie du peuple. Il avait toujours traité les pauvres gens avec la plus cruelle insolence. Il les battait comme des chiens, les forçait d'aboyer, les foulait aux pieds avec ses éperons. Quand son corps passa dans Paris, plusieurs crièrent après lui son mot ordinaire: «Aboie, chien!» (Religieux.)
169: On fut obligé de murer toutes les entrées de l'hôtel Saint-Pol.—«Non solum se uxoratum liberosque genuisse denegabat, imo suimet et tituli regni Franciæ oblitus, se non nominari Carolum, nec deferre lilia asserebat; et quotiens arma sua vel reginæ exarata vasis aureis vel alicubi videbat, ea indignantissime delebat.[TD-33]» Le Religieux de Saint-Denis, ms., anno 1393, folio 207.—«Arma propria et reginæ si in vitreis vel parietibus exarata vel depicta percepisset, inhoneste et displicenter saltando hæc delebat, asserens se Georgium vocari, et in armis leonem gladia transforatum se deferre.[TD-34]»
170: On expliquait aussi par un talisman l'influence de Diane de Poitiers sur Henri II. (Guibert.)
171: Voir ses belles paroles, à ce sujet, dans son instruction à son fils: «Chier fils, je t'enseigne que les guerres et les contens qui seront en ta terre, ou entre tes homes, que tu metes peine de l'apaiser à ton pouvoir; car c'est une chose qui moult plest à Notre-Seigneur: et messire Saint-Martin nous a donné moult grant exemple, car il ala pour metre pès entre les clers qui estoient en sa archevêché, au tems qu'il savoit par Notre-Seigneur que il devoit mourir; et li sembla que il metoit bone fin en sa vie en ce fere.»
172: Toutefois Gerson doute encore. Si la cession s'opère, ce sera un don de Dieu et non une œuvre de l'homme; il y a trop d'exemples de la fragilité humaine: Ajax, Caton, Médée, les anges même, «qui trébuchèrent du ciel,» enfin les apôtres, et notamment saint Pierre, «qui à la voix d'une femelette renya Nostre-Seigneur.» Gerson, édition de Du Pin, t. IV, p. 567.
173: Sur les négociations antérieures, depuis 1380, voir entre autres pièces le Voyage de Nicolas de Bosc, évêque de Bayeux, imprimé dans le voyage littéraire de deux bénédictins, partie seconde, p. 307-360.
174: La jeune Isabelle avait sept ans. Richard assura qu'il en était épris sur la vue de son portrait.
175: Elle apporta, en outre, un grand nombre d'objets précieux. V. deux déclarations des joyaux, vaisselle d'or et d'argent, robes, tapisseries et objets divers pour la personne de madame Isabeau, pour sa chambre, sa chapelle et son écurie, panneterie, fruiterie, cuisine, etc. Nov. 1396, 23 juillet 1400. Archives, Trésor des Chartes, J., 643.
176: Comparer sur le récit de cette croisade nos historiens nationaux et les écrivains hongrois et allemands cités par Hammer, Histoire de l'Empire Ottoman. Ce grand ouvrage a été traduit sous la direction de l'auteur, par M. Hellert, qui l'a enrichi d'un atlas très-utile.
177: Nous analyserons plus tard le terrible pamphlet de Clémengis.
178: Consulter sur tout ceci le récit hostile au pape qu'on trouve dans les actes du concile de Pise. Concilia, ed. Labbe et Cossart, 1671, t. XI, part. 2, col. 2172, et seq.
179: Le Religieux.
180: Id.
181: Le Religieux.
182: Récit du bavarois Schildberger, l'un des prisonniers qui fut épargné à la prière du fils du sultan. Hammer, Histoire de l'Empire Ottoman, trad. de M. Hellert, t. I, p. 334.
183: Le Religieux de Saint-Denis y ajoute: «Equus habens abcissas ambas nares, ut diutius ad cursum habilis redderetur.[TD-36]» Ms., folio 330.
184: «L'Amorath parla au comte de Nevers par la bouche d'un latinier qui transportoit la parole.» Froissart.
185: Shakespeare n'exagère rien dans la scène où le père court dénoncer son fils à l'usurpateur qu'il vient lui-même de combattre. Cette scène, d'un comique horrible, n'exprime que trop fidèlement la mobile loyauté de ce temps si prompt à se passionner pour les forts. Peut-être aussi faut-il y reconnaître la facilité qu'on acquérait, parmi tant de serments divers, de se mentir à soi-même et de tourner son hypocrisie en un fanatisme farouche. Dans tout ceci Shakespeare est aussi grand historien que Tacite. Mais lorsque Froissart montre le chien même du roi Richard qui laisse son maître et vient faire fête au vainqueur, il n'est pas moins tragique que Shakespeare.
186: L'Église eut au fond la part principale dans cette révolution. La maison de Lancastre, qui avait d'abord soutenu Wicleff et les Lollards, se concilia ensuite les évêques et réussit par eux. Turner seul a bien compris ceci.
187: «Leur coustume d'Angleterre est que, quand ils sont au-dessus de la bataille, ils ne tuent riens, et par spécial du peuple, car ils connoissent que chacun quiert leur complaire, parce qu'ils sont les plus forts.» Communes.
188: «Le roi Richard avoit un lévrier lequel on nommait Math, très-beau outre mesure; et ne vouloit ce chien connoître nul homme fors le roi; et quand le roi devoit chevaucher, cil qui l'avoit en garde le laissoit aller; et ce lévrier venoit tantôt devers le roi festoyer et lui mettoit ses deux pieds sur les épaules. Et or donc advint que le roi et le comte Derby parlant ensemble en mi la place de la cour du dit châtel et leurs chevaux tous sellés, car tantôt ils devoient monter, ce lévrier nommé Math qui coutumier étoit de faire au roi ce que dit est, laissa le roi et s'en vint au duc de Lancastre et lui fit toutes les contenances telles que endevant il faisoit au roi, et lui assist les deux pieds sur le col, et le commença grandement à conjouir. Le duc de Lancastre, qui point ne connaissait le lévrier, demanda au roi: «Et que veut ce lévrier faire?»—«Cousin ce dit le roi, ce vous est un grand'signifiance et à moi petite.»—«Comment dit le duc, l'entendez-vous?»—«Je l'entends, dit le roi, le lévrier vous festoie et recueille aujourd'hui comme roi d'Angleterre que vous serez, et j'en serai déposé; et le lévrier en a connoissance naturelle; si le tenez de lez (près) vous, car il vous suivra et il m'éloignera.» Le duc de Lancastre entendit bien cette parole et conjouit le lévrier, lequel oncques depuis ne voulut suivre Richard de Bordeaux, mais le duc de Lancastre; et ce virent et sçurent plus de trente mille.» Froissart, t. XIV, c. lxxv, p. 205.
189: Voy., au t. XIV du Froissart édité par M. Buchon, le poëme français sur la déposition de Richard II (p. 322-466), écrit par un gentilhomme français qui était attaché à sa personne.—Voir aussi la publication de M. Thomas Wright: Alliterative Poem on the deposition of king Richard II.—Richardi Maydiston de Concordia inter Ricardum II et civitatem London[TD-37], 1838.—La lamentation de Richard est très-touchante dans Jean de Vaurin: Ha, Monseigneur Jean-Baptiste mon parrain, je l'ai tiré du gibet, etc. Bibl. royale, mss., 6756, t. IV, partie 2, folio 246.
190: «Si fut dit au roi: «Sire, tant que Richard de Bordeaux vive, vous ni le pays ne serez à sûr état.» Répondit le roi: «Je crois que vous dites vérité, mais tant que à moi je ne le ferai jà mourir, car je l'ai pris sus. Si lui tiendrai son convenant (promesse) tant que apparent me sera que fait me aura trahison.» Si répondirent ses chevaliers: «Il vous vaudroit mieux mort que vif; car tant que les François le sauront en vie, ils s'efforceront toujours de vous guerroyer, et auront espoir de le retourner encore en son État, pour la cause de ce que il a la fille du roi de France.» Le roi d'Angleterre ne répondit point à ce propos et se départit de là, et les laissa en la chambre parler ensemble, et il entendit à ses fauconniers, et mit un faucon sur son poing, et s'oublia à le paître.» Froissart, t. XIV, c. lxxxi, p. 258.
191: Ce passage du Religieux de Saint-Denis ne peut trouver son explication que dans les auteurs qui ont traité de la Cabale. Voir les travaux de M. Franck, si remarquables par la précision et la netteté.
192: «Sequenti die, mente se alienari sentiens, jussit sibi cultellum amoveri et avunculo suo duci Burgundiæ præcepit, ut sic omnes facerent curiales. Tot angustiis pressus est illa die quod sequenti luce, cum præfatum ducem et aulicos accersisset, eis lachrimabiliter fassus est, quod mortem avidius appetebat quam taliter cruciari, omnesque circumstantes movens ad lachrimas, pluries fertur dixisse: Amore Jesu Christi, si sint aliqui conscii hujus mali, oro ut me non torqueant amplius, sed cito diem ultimum faciant me signare.[TD-38]» Religieux de Saint-Denis, ms. Baluze.
193: Le Religieux donne une preuve remarquable de la douceur de Charles VI: «Cum in itinere... adolescens... dextrarium... urgeret calcaribus, ut eum ad superbiam excitaret, recalcitrando calce tibiam ejus graviter vulneravit et inde cruor fluxit largissimus. Inde... circumstantes cum in actorem delicti animadvertere conarentur, id rex manu et verbis levibus, etc.[TD-39] Ibidem, folio 736.
194: «Tanta affabilitate præeminebat, ut etiam contemptibilibus personis ex improviso et nominatim salutationis dependeret affatum, et ad se ingredi volentibus vel occurrentibus passim mutuæ collocutionis aut offerret ultro commercium aut postulantibus non negaret... Quamvis beneficiorum et injuriarum valde recolens, non tamen naturaliter neque magnis de causis sic ad iracundiam pronus fuit, ut alicui contumelias aut improperia proferret. Carnis lubrico contra matrimonii honestatem dicitur laborâsse, ita tamen ut nemini scandalum fieret, nulli vis, nulli enormis infligeretur injuria. Prædecessorum morem etiam non observans, raro et cum displicentia habitu regali, epitogio scilicet et talari tunica utebatur, sed indifferenter, ut decuriones cæteri, holosericis indutus, et nunc Boemannum nunc Alemannum se fingens, etiam... post unctionem susceptam hastiludia et joca militaria justo sæpius exercebat.[TD-40]» Ibidem, folio 141.
195: «Filia cujusdam mercatoris equorum... quæ quidem competenter fuit remunerata, quia sibi fuerunt data duo maneria pulchra cum suis omnibus pertinentiis, situata unum a Creteil, et aliud a Bagnolet, et ipsa vulgariter vocabatur palam et publice Parva Regina, et secum diu stetit, suscepitque ab eo unam filiam, quam ipse rex matrimonialiter copulavit cuidam nuncupato Harpedenne, cui dedit dominium de Belleville in Pictavia, filiaque vocabatur domicella de Belleville.[TD-41]»—Je ne retrouve plus la source d'où j'ai tiré cette note. Elle est ou du Religieux de Saint-Denis, ou du ms. Dupuy, Discours et Mémoires mezlez, coté 488.
196: Le Religieux.
197: Les cartes étaient connues avant Charles VI, mais peu en usage.
On en trouve la première mention dans le Renart contrefait, dont l'auteur anonyme nous apprend qu'il a commencé son poëme en 1328 et l'a fini en 1341. M. Peignot a donné une curieuse biographie de tous les auteurs qui ont traité ce sujet. Peignot, Recherches sur les danses des morts et sur les cartes à jouer.—Les uns font les cartes d'origine allemande, les autres d'origine espagnole ou provençale. M. Rémusat remarque que nos plus anciennes cartes à jouer ressemblent aux cartes chinoises. Abel Rémusat, Mém. Acad., 2e série, t. VII, p. 418.
198: En 1430, Philippe-Marie Visconti, duc de Milan, paya quinze cents pièces d'or pour un jeu de cartes peintes.—En 1441, les cartiers de Venise présentent requête pour se plaindre du tort que leur font les marchands étrangers par les cartes qu'ils impriment. Ibidem, p. 218, 247.
199: Ordonnances, t. VIII, p. 555, déc. 1402.—Dans une lettre bien antérieure, Charles VI assigne: Quarante francs à certains chapelains et clercs de la Sainte-Chapelle de nostre Palais à Paris, lesquels jouèrent devant nous le jour de Pasques nagaires passé les jeux de la Résurrection Nostre Seigneur.» 5 avril 1390. Bibliothèque royale, mss., cabinet des titres.
200: «Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecteroit peut-être autant que les objets que nous voyons tous les jours. Et si un artisan étoit sûr de rêver toutes les nuits douze heures durant qu'il est roi, je crois qu'il seroit presque aussi heureux qu'un roi qui rêveroit toutes les nuits douze heures durant qu'il est artisan.» Pascal.
201: Voir le Religieux de Saint-Denis à l'année 1405, et le portrait qu'il fait du duc d'Orléans, année 1407, ms. Baluze, folio 553.—V. aussi les complaintes et autres pièces sur la mort de Louis d'Orléans. Bibl. royale, mss. Colbert 2403, Regius 9681-5.
202: «Si on me presse de dire pourquoy je l'aymois, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en respondant: Parceque c'estoit luy, parceque c'estoit moy.» Montaigne.
203: Louis d'Orléans était poëte aussi, s'il est vrai qu'il avait célébré dans des vers les secrètes beautés de la duchesse de Bourgogne. (Barante.)
204: V. plus loin la réponse qu'il leur fit en 1405. Toutefois ordinairement il leur parlait avec douceur: «Ipsum vidi elegantiorem respondendo... quam fuerant proponendo... mitissime alloqui, et si uspiam errassent, leniter admonere.[TD-44]» Religieux de Saint-Denis, ms., 553 verso.
205: L'éducation d'un jeune chevalier, par les femmes, est l'invariable sujet des romans ou histoires romanesques du xve siècle. Les histoires de Saintré, de Fleuranges, de Jacques de Lalaing, ne sont guère autre chose. L'homme y prend toujours le petit rôle; il trouve doux d'y faire l'enfant. Tout au contraire de la Nouvelle-Héloïse, dans les romans du xve siècle, la femme enseigne et non l'homme, ce qui est bien plus gracieux. C'est ordinairement une jeune dame, mais plus âgée que lui, une dame dans la seconde jeunesse, une grande dame surtout, d'un rang élevé, inaccessible, qui se plaît à cultiver le petit page, à l'élever peu à peu. Est-ce une mère, une sœur, un ange gardien? Un peu tout cela. Toutefois, c'est une femme... Oui, mais une dame placée si haut! Que de mérite il faudrait, que d'efforts, de soupirs, pendant de longues années!... Les leçons qu'elle lui donne ne sont pas des leçons pour rire: rien n'est plus sérieux, quelquefois plus pédantesque. La pédanterie même, l'austérité des conseils, la grandeur des difficultés, font un contraste piquant et ajoutent un prix à l'amour... Au but, tout s'évanouit; en cela, comme toujours, le but n'est rien, la route est tout. Ce qui reste, c'est un chevalier accompli, le mérite et la grâce même.—Voir l'histoire du Petit Jehan de Saintré, 3 vol. in-12, 1724; le Panégyric du chevalier sans reproche (La Trémouille), 1527, etc., etc. (note de 1840).—Voir Renaissance. Notes de l'introduction (1855).
206:
Quan la doss aura venta
Deves vostre pais,
M'es veiaire que senta
Odor de Paradis.
«Quand le doux zéphyr souffle de votre pays, ô ma Dame, il me semble que je sens une odeur de Paradis.» Bernard de Ventadour.
207: Christine de Pisan semble avoir commencé la suite des femmes de lettres, pauvres et laborieuses, qui ont nourri leur famille du produit de leur plume.—Nous devons à M. Thomassy de pouvoir apprécier enfin ce mérite si longtemps méconnu. Essai sur les écrits politiques de Christine de Pisan, 1838. M. de Sismondi la traite encore assez durement. Gabriel Naudé, ce grand chercheur, avait eu l'idée de tirer ses manuscrits de la poussière. Naudæi Epistolæ, epist. XLIX, p. 369.
208: Elle dédia au duc d'Orléans son Débat des deux amants et d'autres ouvrages. Du reste, elle fait entendre qu'elle ne le vit qu'une fois, et pour solliciter sa protection: «Et ay-je veu de mes yeulx, comme j'eusse affaire aucune requeste d'ayde de sa parolle, à laquelle, de sa grâce, ne faillis mie. Plus d'une heure fus en sa présence, où je prenoye grant plaisir de veoir sa contenance, et si agmodérément expédier besongnes, chascune par ordre; et moi mesmes, quant vint à point, par luy fus appellée, et fait ce que requeroye...»—Elle dit encore du duc d'Orléans: «N'a cure d'oyr dire deshonneur des femmes d'autruy, à l'exemple du sage (et dit de telles notables parolles: «Quand on me dit mal d'aucun, je considère se celluy qui le dit a aucune particulière hayne à celluy dont il parle»), ne de nelluy mesdire, et ne croit mie de legier mal qu'on luy rapporte.» Christine de Pisan, collection Petitot, t. V, p. 393.
209: Le Religieux de Saint-Denis ajoute toutefois que, quoiqu'il parlât peu, il avait de l'esprit; ses yeux étaient intelligents. Il en existe un portrait fort ancien au musée de Versailles et au château d'Eu. Il est en prières, déjà vieux, les chairs molles, l'air bonasse et vulgaire. Christine l'appelle en 1404: «Prince de toute bonté, salvable, juste, saige, benigne, douls et de toute bonne meurs.»
210: M. Darcier n'a pas réussi, dans la préface de son Monstrelet, à établir l'impartialité de ce chroniqueur. Monstrelet omet ou abrége ce qui est défavorable à la maison de Bourgogne, ou favorable à l'autre parti. Cela est d'autant plus frappant qu'il est ordinairement d'un bavardage fatigant. «Plus baveux qu'un pot à moutarde,» dit Rabelais.
211: V. 1402, et les projets du parti d'Orléans, 1411.
212: Au témoignage de Charles le Téméraire. (Gachard.)
213: Il est curieux de voir comment Philippe le Hardi eut l'adresse de se conserver cette importante possession que Charles V avait cru, ce semble, ne céder que temporairement pour gagner les Flamands et faciliter le mariage de son frère. Celui-ci obtint, sous la minorité de Charles VI, qu'on lui laisserait Lille, etc., pour sa vie et celle de son premier hoir mâle. Il savait bien qu'une si longue possession finirait par devenir propriété. V. les Preuves de l'Hist. de Bourgogne, de D. Plancher, 16 janvier 1386, t. III, p. 91-94.
214: C'est ce qui résulte de l'important mémoire de M. Raoux; il prouve par une suite de témoignages que depuis le xie siècle la limite des deux langues est la même. Rien n'a changé dans les villes mêmes que les Français ont gardées un siècle et demi. Mémoires de l'Académie de Bruxelles, t. IV, p. 412-440.
215: «Mon pays de Bourgoigne n'a point d'argent; il sent la France.» Mot de Charles le Téméraire. (Gachard.)
216: V. au tome IV, livre VI, chap. Ier, les étranges promesses par lesquelles les Anglais s'efforçaient de les attirer.
217: Meyeri Annales Flandriæ, folio 208, et Altemeyer, Histoire des relations commerciales et politiques des Pays-Bas avec le Nord, d'après les documents inédits; ms.
218: La misère força peut-être Craon à cet acte monstrueux d'ingratitude. Il avait dû la grâce de son premier crime aux prières de la jeune Isabelle de France, épouse de Richard II. V. p. 132.
219: De plus, il emmena avec lui le duc et ses deux frères.—Lorsque le jeune duc de Bretagne retourna chez lui, on lui donna, non-seulement le comté d'Évreux, mais la ville royale de Saint-Malo, l'un des plus précieux fleurons de la couronne de France. Il n'en resta pas moins à moitié Anglais; son frère Arthur tenait le comté de Richemont du roi d'Angleterre.
220: Lettre des ambassadeurs anglais contre le duc d'Orléans, etc.: «Le roi d'Angleterre, alors duc, étant revenu en Angleterre demander justice, a été poursuivi par le roi Richard, lequel est mort en cette poursuite, ayant auparavant résigné son royaume audit duc; il n'est pas nouveau qu'un roi, comme un pape, puisse résigner son État.» 24 septembre 1404. Archives, Trésor de Chartes, J., 645.
221: Monstrelet.
222: Monstrelet.—Quant à Isabelle de France, il récriminait d'une manière toute satirique: «Plût à Dieu que vous n'eussiez fait rigueur, cruauté ni vilenie envers nulle dame ni damoiselle, non plus qu'avons fait envers elle; nous croyons que vous en vaudriez mieux.»
223: Meyer ne nomme pas cet auteur, qui nous apprend seulement dans le passage cité qu'il a vu souvent Charles VI et causé familièrement avec lui. Il prétend que Jean sans Peur voulait, dès le vivant de son père, tuer le duc d'Orléans; que dès qu'il lui succéda, il demanda à ses conseillers quel était le moyen d'en venir à bout avec moins de danger. N'ayant pu changer sa résolution, ils lui conseillèrent d'attendre qu'il eût perdu son ennemi dans l'esprit du peuple: «Id autem hoc modo efficere posset, si Parisiis præcipue et similiter in aliis quibusque regni nobilioribus civitabus, per biennium vel triennium ante per impositas personas ubique disseminari faceret: «Se maxime regnicolis compati et condolere, quod tot tributis, et variis, et multiplicibus vectigalibus premerentur. Seque totis eniti conatibus ut, regno ad antiquas suas libertates atque immunitates restituto, omnibus hujusmodi molestissimis gravissimisque exactionibus populus levaretur; sed ne sui optimi ac piissimi voti et affectus quem ad regnum et regnicolas gerebat, fructum assequeretur, ipsius Aurelianensis ducis vires et conatus semper obstitisse et continuo obstare, qui omnium hujus modi imponendorum et in dies excrescentium novorum tributorum atque vectigalium author et defensor maximus existeret ac semper extitisset.» Hoc igitur rumore per omnes pene civitates et provincias regni aures mentesque popularium occupante, tanta invidia apud plebem (quæ hujus modi gravamina vectigalium atque exactionum altius sentit atque suspirat) conflata fuit adversus prælatum Aurelianensium ducem, tantus vero amor, gratia atque favor omnium duci Burgundionum arcesserunt, ut...[TD-45]» Meyer, 224 verso.
224: «Compatiendo regnicolis... Affirmans, quod si... consensisset, inde ducenta millia scuta auri, sibi promissa, percepisset.[TD-46]» Religieux de Saint-Denis, ms., folio 392.
«Qui de usurariis dolosisque contractibus et specialiter de illis qui ultra medietatem justi pretii aliquid vendidissent inquirerent, et ab eis secundum demerita, pecunias extorquerent.[TD-47]» Ibidem, folio 394.
225: C'était le temps de la révolte des Percy.
226: C'étaient les Bretons de Clisson, conduits par Guillaume Duchâtel.
227: Rymer.
228: Le comte de Clermont, très-jeune encore, était le chef nominal de cette armée.
229: Le Religieux dit qu'il s'était muni d'un ordre du roi.
230: Le comte de Saint-Pol avait pris les armes pour les intérêts de sa fille, belle-fille du duc de Bourgogne.
231: Le Religieux paraît croire pourtant qu'il était innocent; le Parlement le jugea tel. Il était Normand et fortement soutenu par les nobles de Normandie. Ibidem, folio 424. «Et disoient les Anglais... qu'il n'y avoit chose si secrete au conseil du roy que tantost après ils ne sceussent.» Juvénal, p. 162.
232: En 1403, le duc de Bourgogne n'osant négocier avec les Anglais laissa les villes de Flandre traiter avec eux. Rymer, editio tertia, t. IV, p. 38.—Il se fit ensuite autoriser par le roi à conclure une trêve marchande. Cette trêve fut renouvelée par sa veuve et son successeur, 29 août 1403, 19 juin 1404. Archives, Trésor des Chartes, J., 573.
233: V. l'excellent jugement que Le Laboureur porte sur le caractère de Philippe le Hardi. Introd. à l'Hist. de Charles VI, p. 96.
234: D. Plancher.
235: Le Religieux.
236: Glossaire de Laurière, t. I, p. 206. Michelet, Origines du droit, p. 395: «Se desceindre,» c'est le signe de la cession de biens.—En certaines villes d'Italie, celui qui fait cession a payé pour toujours, «s'il frappe du cul sur la pierre en présence du juge.»
237: La renonciation de la veuve n'est pas en effet sans analogie avec le reniement du mariage, par lequel la loi de Castille permettait à la femme noble qui avait épousé un roturier, de reprendre sa noblesse à la mort de son mari. Il fallait qu'elle allât à l'église avec une hallebarde sur l'épaule; là, elle touchait de la pointe la fosse du défunt et elle lui disait: «Vilain, garde ta vilainie, que je puisse reprendre ma noblesse.» Note communiquée par M. Rossew Saint-Hilaire.—Michelet, Origines, p. 42: «La clef était un des principaux symboles usités dans le mariage...—En France: «Lorsqu'on ostoit les clefs à sa femme, c'étoit le signe du divorce.» Godet.—«C'est une coutume chez les François que les veuves déposent leurs clefs et leur ceinture sur le corps mort de leur époux, en signe qu'elles renoncent à la communauté des biens.» Le Grand Coutumier.
238: «Et de ce demanda instrument à un notaire public, qui estoit là présent.» Monstrelet.—«Et là (à Arras), la duchesse Marguerite, sa femme (femme de Philippe le Hardi), renonça à ses biens meubles par la doute qu'elle ne trouvât trop grands dettes, en mettant sur sa représentation sa ceinture avec sa bourse et les clefs, comme il est de coutume, etc.» Monstrelet.
239: V. tome IV.
240: Il se l'était fait céder en 1400 par le duc de Berri.
241: Meyer.
242: Le Religieux.
243: Cela ressort d'une infinité de faits de détail. Un historien dont l'opinion est grave en ce qui touche l'économie politique, et que d'ailleurs on ne peut soupçonner d'oublier jamais la cause du peuple, M. de Sismondi a compris ceci comme nous: «L'agriculture n'était point détruite en France, quoiqu'il semblât qu'on eût fait tout ce qu'il fallait pour l'anéantir. Au contraire, les granges brûlées par les dernières expéditions des Anglais avaient été rebâties, les vignes avaient été replantées, les champs se couvraient de moissons. Les arts, les manufactures, n'étaient point abandonnés; au contraire, il paraît qu'ils employaient un plus grand nombre de bras dans les villes, à en juger par les statuts de corps de métiers qui se multipliaient dans toutes les provinces, et pour lesquels on demandait chaque année de nouvelles sanctions royales. La richesse, si barbarement enlevée à ceux qui l'avaient produite, était bientôt recréée par d'autres; et il faut bien que ce fût avec plus d'abondance encore, car le produit des tailles et des impositions, loin de diminuer, s'était considérablement accru. Le roi levait plus facilement six francs par feu dans l'année, qu'il n'aurait levé un franc cinquante ans auparavant.» Sismondi, Histoire des Français, t. XII, p. 173.
244: «Cum regina ex illis sex equos oneratos auro monetato in Alemaniam mitteret, hoc in prædam venit Metensium (de ceux de Metz) qui a conductoribus didicerunt quod alias finantiam similem in Alemaniam conduxerant, unde mirati sunt multi, cum sic vellet depauperare Franciam ut Alemanos ditaret.[TD-48]» Religieux de Saint-Denis, ms., folio 440.
245: «Mihi pluries de summa sciscitanti responsum est, quod octies ad centum millia scuta auri venerat, quam tamen propriis deputaverunt usibus.[TD-49]» Ibidem, folio 439.
246: Le Religieux.
247: «Loricatis, fimbriatis et manicatis vestibus.[TD-50]» Religieux.
248: «Domina Venus.[TD-51]» Religieux.—Cet Augustin, qui prêcha contre le duc d'Orléans, lui avait dédié un livre, qui peut-être n'avait pas été assez payé.
249: «Te induere de substantia, lacrimis et gemitibus miserrimæ plebis.[TD-52]» Religieux.
250: Ceux de Rouen répondirent avec dérision: «Nous porterons nos armes au château, c'est-à-dire que nous irons armés, armés aussi nous reviendrons.»
251: «C'estoit grande pitié de la maladie du roy, laquelle luy tenoit longuement. Et quand il mangeoit, c'estoit bien gloutement et louvissement. Et ne le pouvoit-on faire despoüiller, et estoit tout plein de poux, vermine et ordure. Et avoit un petit lopin de fer, lequel il mit secrettement au plus près de sa chair. De laquelle chose on ne sçavoit rien, et luy avoit tout pourry la pauvre chair, et n'y avoit personne qui ozast approcher de luy pour y remedier. Toutefois il y avoit un physicien qui dit, qu'il estoit necessité d'y remedier, ou qu'il estoit en danger, et que de la garison de la maladie il n'y avoit remede, comme il luy sembloit. Et advisa qu'on ordonnast quelque dix ou douze compagnons desguisez, qui fussent noircis, et aucunement garnis dessous, pour doute qu'il ne les blessast. Et ainsi fut fait, et entrerent les compagnons, qui estoient bien terribles à voir, en sa chambre. Quand il les vid, il fut bien esbahi, et vinrent de faict à luy: et avoit-on fait faire tous habillements nouveaux, chemise, gippon, robbe, chausses, bottes, qu'un portoit. Ils le prirent, luy cependant disoit plusieurs paroles, puis le dépouillerent, et luy vestirent lesdites choses qu'ils avoient apportées. C'estoit grande pitié de le voir, car son corps estoit tout mangé de poux et d'ordure. Et si trouverent ladite piece de fer: toutes les fois qu'on le vouloit nettoyer, falloit que ce fust par ladite maniere.» Juvénal des Ursins.
252: Il témoigna beaucoup de reconnaissance à une dame qui avait soin du dauphin et suppléait à la négligence de sa mère. Il lui donna le gobelet d'or dans lequel il venait de boire. (Religieux.)
253: Monstrelet, t. I, p. 163. Le greffier du Parlement, contre son ordinaire, raconte ce fait avec détail: «Ce dit jour, le roy estant malade en son hostel de Saint-Pol, à Paris, de la maladie de l'aliénation de son entendement (laquelle a duré dès l'an mil CCCIIIIXX et XIII, hors aucuns intervalles de resipiscence telle quelle), et la royne et le duc d'Orliens Loys frère du roy estant à Meleun, où len menoit le dauphin duc de Guienne aagé de IX ans environ et sa femme aagiée de X ans ou environ, au mandement de la royne mère dudit dauphin (qui venoit au roy comme len disoit pour faire hommage après le décès de Philippe son père, oncle du roi, jadis de ses terres, et pour le visiter et aviser comme len disoit du petit gouvernement de ce royaume) soupeconans comme len disoit que la royne n'eust mandé ledit dauphin pour sa venue, chevaucha hastivement et soudainement, à tout sa gent armée de Louvres en Parisis où il avoit gen, en passant par Paris environ VII heures au matin, et a consuit ledit dauphin son gendre qui avoit gen à Ville-Juyve à Genisy, et ledit dauphin interrogué après salus où il aloit et si voudroit pas bien retourner en sa bonne ville de Paris, a respondu que oy, comme len disoit, le ramena environ XII heures contre le gré du marquis du Pont cousin germain du roy et dudit duc et contre le gré du frère de la royne qui le menoient, auquel dauphin alèrent au-devant le roy de Navarre cousin germain, le duc de Berry et le duc de Bourbon, oncles du roy et plusieurs autres seigneurs qui estoient à Paris, et le menèrent au chasteau du Louvre pour être plus seurement; dont se tindrent mal contens lesdits duc d'Orliens et la royne, telement que hinc ende s'assemblèrent à Paris du cousté dudit duc de Bourgogne le duc de Lambourt son frère à grand nombre de gens d'armes, et ou plat-paiz plusieurs de plusieurs paiz et à Meleun et ou paiz environ du consté du duc d'Orliens plusieurs, comme len disoit. Quil en avendra? Dieu y pourvoi, car en lui doit estre espérance et science et «non in princibus nec in filiis hominum, in quibus non est salus.[TD-53]» Archives, Registres du Parlement, Conseil, vol. XII, folio 222, 19 août 1405.
254: Il logea avec le dauphin pour être plus sûr de lui.
255: Le Religieux.
256: Le comte d'Armagnac prit d'abord dix-huit petites places, selon le Religieux, ms., 469 verso: «Burdegalensem adiit civitatem, ipsis mandans quod si exire audebant...[TD-54]»—Le connétable d'Albret et le comte d'Armagnac, employant tour à tour les armes et l'argent, se firent rendre soixante forts ou villages fortifiés. Religieux, 471, verso.
257: «Sur les pennonceaux de leurs lances les Bourguignons portoient: ich houd, je tiens, à l'encontre des Orléanois qui avoient: je l'envie.» Monstrelet.
258: Bulæus.
259: «In casu fidei ad consilium milites non evocaretis.[TD-55]» Religieux.
260: Monstrelet prétend que le duc d'Orléans avait pris l'Université pour juge et arbitre.—Ce qui est plus sûr, c'est qu'il s'adressa au Parlement: «Si requeroit la cour qu'elle ne souffrist ledict dauphin estre transporté...» Archives, Reg. du Parlem. Cons., vol. XII, f. 222.
261: Si l'on en croyait la chronique suivie par M. de Barante, ils auraient couché dans le même lit.
262: Promesse de la duchesse de Bourgogne et du duc Jean, son fils, qui s'engagent à suivre l'instruction du roi pour régler le commerce des Flamands avec les Anglais, 19 juin 1404. Archives, Trésor des Chartes, J. 573.
263: L'hiver, au contraire, découragea le duc de Bourgogne. (Juvénal des Ursins.)
264: Voyez le curieux travail de M. Lacabane sur l'Histoire de l'artillerie au moyen âge (manuscrit en 1840).
265: «Ferebatur capitaneos ad custodiam Aquitaniæ deputatos dominum ducem Aurelianensem antea sollicitasse, ut... aggrediendo armis patriam Burdegalensem...—Iter arripuit, quamvis minime ignoraret agilitatem Vasconum et quantis astuciis Francos reiteratis vicibus deceperunt ab antiquo.[TD-56]» Religieux de Saint-Denis, ms., folios 489, 490.
266: Monstrelet dit que l'on avait abusé du nom du roi pour défendre aux capitaines de la Picardie et du Boulenois d'aider le duc de Bourgogne. Monstrelet, t. I, p. 192.—Le duc réclama des dédommagements. V. Compte des dépenses faites par le duc de Bourgogne pour le siége de Calais, extrêmement important pour l'histoire de l'artillerie, et en général du matériel de la guerre. Archives, Trésor des Chartes, J. 922.
267: Bulæus.
268: On a débattu pendant cinq cents ans cette question insoluble si l'Université était un corps ecclésiastique ou laïque.
269: «Quasi ovem errabundam.[TD-57]» Religieux.
270: Il déclara même qu'il était prêt à pendre le coupable de sa propre main. (Religieux.)
271: Le roi ne put sauver qu'une galerie peinte à fresque, qui était bâtie sur les murs de la ville, et on lui en fit payer la valeur.
272: «Cum lituis et instrumentis musicis.[TD-58]» Religieux.
273: «Post oris osculum.[TD-59]» Religieux.
274: En récompense, les ménétriers semblent s'être multipliés. Leur corporation devient importante. Elle fait confirmer ses statuts. Portef. Fontanieu, 24 avril 1407.
275: Ils le suspendirent pour quatre ans. 7 septembre 1407.
276:
Marne l'enceint.....
Et belle tour qui garde les détrois.
Où l'en se puet retraire à sauveté;
Pour tous ces poins li doulz prince courtois
Donna ce nom à ce lieu de Beauté.
Eustache Deschamps.
277: Saint-Maur était alors une grande abbaye fortifiée.
278: C'est de la Marne qu'un pêcheur retira le corps du jeune fils de Chilpéric, noyé par sa marâtre.
279: Elle mourut jeune, et l'on crut qu'elle était empoisonnée. Ce château d'Agnès dans une île fait penser au labyrinthe de la belle Rosamonde. V. la jolie ballade.
280: «Ad multa vitia præceps fuit, quæ tamen horruit cum ad virilem ætatem pervenisset.[TD-60]» Religieux.
281: Son testament fut trouvé écrit tout entier de sa main, quatre ans avant sa mort. La bonté de son âme confiante et sans fiel se manifestait dans la recommandation qu'il faisait de ses enfants aux soins de son oncle le duc Philippe, tandis qu'ils étaient déjà au plus fort de leurs querelles. On y voyait le goût et la connaissance familière des divines Écritures et des choses saintes. Durant sa vie, il avait été le plus magnifique des princes dans ses dons aux églises. Ses dernières volontés étaient plus libérales encore. Après le payement de ses dettes qu'il recommandait d'une façon expresse, commençait un merveilleux détail de toutes les fondations qu'il ordonnait, des prières et services funèbres qu'il prescrivait pour sa mémoire et dont les cérémonies était soigneusement déterminées. Il assignait des fonds pour construire une chapelle dans chaque église de Sainte-Croix d'Orléans, Notre-Dame de Chartres, Saint-Eustache et Saint-Paul de Paris. En outre, comme il avait une dévotion particulière pour l'ordre des religieux Célestins, il fondait une chapelle dans chacune des églises qu'ils avaient en France, au nombre de treize, sans parler des richesses qu'il laissait à leur maison de Paris. Il avait voulu y être inhumé en habit de l'ordre, porté humblement au tombeau sur une claie couverte de cendre, et que sa statue de marbre le représentât aussi vêtu de cette robe. Les pauvres et les hôpitaux n'étaient pas oubliés dans ses bienfaits; et son amour pour les lettres paraissait dans la fondation de six bourses au collége de l'Ave Maria. Histoire des Célestins, par le P. Beurrier. M. de Barante, t. III, p. 95, 3e édition. Voir l'acte original, inséré en entier par Godefroy, à la suite de Juvénal des Ursins, p. 631-646.
282: Jean Petit prétend qu'ils conspiraient ensemble. (Monstrelet).
283: Telle était la tradition du couvent. Les moines avaient fait peindre cette vision dans leur chapelle à côté de l'autel; on y voyait la Mort tenant une faux à la main, et montrant au duc d'Orléans cette légende: «Juvenes ac senes rapio.[TD-61]» Millin.
284: «Urgebant ut aut sacris initiaretur, aut certe episcopatum abdicaret.[TD-62]» Zanfliet est ici d'autant plus croyable que sa partialité pour l'évêque est partout visible. Corn. Zanfliet, Leodiensi monachi Chronicon, apud Martene, Amplissima Collectio, t. V, p. 360. Voir aussi Catalogus episcoporum Leodensium, auctore Placentio, ann. 1403-1408, et la Collection de Chapeauville.
285: Dans l'attente d'une guerre prochaine, il s'était assuré de l'alliance du duc de Lorraine (6 avril 1407), et il avait pris à son service le maréchal de Boucicaut. Boucicaut promet de le servir envers et contre tous, sauf le roi et ses enfants, «en mémoire de ce que le duc de Bourgogne lui a sauvé la vie, estant pris des Turcs.» Fonds Baluze, 18 juillet 1407.
286: On disait après la mort du duc d'Orléans: «Baculum nodosum factum esse planum.» Meyer.—Devises: Mgr d'Orléans, Je suis mareschat de grant renommée. Il en appert bien, j'ay forge levée. Mgr de Bourgogne, Je suis charbonnier d'étrange contrée. J'ay assez charbon pour faire fumée. Mss. Colbert, Regius.
287: Les maisons placées ainsi n'avaient pas bon renom. On le voit par les plaintes que faisaient les chanoines de Saint-Méry contre les mauvais lieux qui se trouvaient le long de la vieille enceinte de Philippe-Auguste. Ils obtinrent une ordonnance d'Henri VI, roi de France et d'Angleterre, pour en purger ce quartier.
288: «Dolorem... studuit mitigare... cœna jocunda peracta.[TD-63]» Religieux.
289: Monstrelet.
290: Déposition de Jacquette Griffart. Mém. Acad., t. XXI, p. 526 et suiv.: «Elle s'en alla de sa dite fenestre pour coucher son enfant, et incontinent après ouit crier, etc...»—L'autre témoin oculaire, serviteur d'un neveu du maréchal de Rieux, dépose aussi; «Que le jour d'hier au soir, environ huit heures de nuit..., estant à l'huis d'une des salles... qui ont égart la Vieille rue du Temple... ouit et entendit qu'en la rue avoit grand cliquetis comme d'épées et autres armures... et disoient tels mots: «À mort, à mort!» Dont lors pour scavoir ce que c'estoit, il remonta en la dite chambre dudit son maître, qui est au dessus de ladite salle... et trouva que aux fenêtres d'icelle estoit desja ledit son maître, le page, le barbier d'icelui son maître, qui regardoient en ladite Vieille rue du Temple, par l'une desquelles fenestres il qui parle regarda emmi ladite rue, et veid à la clarté d'une torche qui étoit ardente sur les carreaux, que droit devant l'hôtel de l'Image de Notre-Dame, étoient plusieurs compaignons à pied, comme du nombre de douze à quatorze, nul desquels il ne connaissoit, lesquels tenoient les uns des espées toutes nues, les autres haches, les autres becs de faucon, et massues de bois ayans piquans de fer au bout, et desdits harnois féroient et frappoient sur aucuns qui estoient en la compagnie, disans tels mots: «À mort, à mort!» Et qu'il est vrai que lors, il qui parle, pour mieux voir qui estoient iceux compagnons, alla ouvrir le guichet de la porte qui a issue en ladite Vieille rue du Temple... Et ainsi qu'il ouvrit ledit guichet de ladite porte, on bouta un bec de faucon entre ledit guichet et la porte, dont lors il qui parle, pour doubte qu'on ne lui fit mal dudit bec de faucon referma ledit guichet et s'en retourna en la chambre dudit son maître, par l'une des fenestres de laquelle il vit aucuns compaignons qui étoient montés sur chevaux emmi la rue, et si veid sortir d'icelui hôtel, cinq ou six compagnons tous montés sur chevaux, qu'incontinent qu'ils furent sortis, un homme de pied près d'iceux, feri et frappa d'une massue de bois un homme qui étoit tout étendu sur les carreaux, et revêtu d'une houppelande de drap de damas noir, fourrée de martre; et quand il eut frappé ledit coup, il monta sur un cheval et se mit en la compagnie des autres... Et incontinent après ledit coup de massue ainsi donné, il qui parle veid tous lesdits compagnons qui étoient à cheval eux en aller et fouir le plustôt qu'ils pouvoient sans aucune lumière, droit à l'entrée de la rue des Blancs-Manteaux en laquelle ils se bouterent, et ne sait quelle part ils allerent. Incontinent qu'ils s'en furent allés, lui estant encore à ladite fenestre, vit sortir par les fenestres d'en haut dudit hôtel de l'image Notre-Dame, grande fumée, et si ouit plusieurs des voisins qui crioient moult fort: «Au feu, au feu!» Et lors lui qui parle, ledit son maître et les autres dessus nommés, allerent tous emmi la rue, eux étans en laquelle, il qui parle veid à la clarté d'une ou deux torches, ledit feu monseigneur d'Orléans qui étoit tout étendu mort sur les carreaux, le ventre contremont, et n'avoit point de poing au bras senestre... et si veid qu'environ le long de deux toises près dudit feu monseigneur le duc d'Orléans, étoit aussi étendu sur les carreaux un compagnon qui estoit à la cour dudit feu M. le duc d'Orléans, appelé Jacob, qui se complaignoit moult fort, comme s'il vouloit mourir.» Déposition du varlet Raoul Prieur, Mém. Acad., t. XXI, p. 529.
291: «Cadaver ignominiose traxit ad vicinum fœtidissimum lutum, ubi, cum face straminis ardente, scelus adimpletum vidit; inde lætus, tanquam de re bene gesta, ad hospitium ducis Burgundiæ rediit.[TD-64]» Religieux de Saint-Denis, ms., folio 553.—V. dans les preuves de Félibien, le récit des Registres du Parlement, Conseil, XIII.
292: «Lesquelles playes estoient telles et si énormes que le test estoit fendu, et que toute la cervelle en sailloit... Item que son bras destre estoit rompu tant que le maistre os sailloit dehors au droit du coude...» Information du sire de Tignouville, prévôt de Paris.
293: Cette terreur ne paraît que trop dans le peu de mots qu'on écrivit le lendemain sur les registres du Parlement. Preuves de Félibien, t. II, p. 549. Les gens du Parlement paraissent sentir, avec la sagacité de la peur, qu'un tel coup n'a pu être fait que par un homme bien puissant. Ils ne disent rien de favorable au mort: «Ce prince qui si grand seigneur estoit et si puissant, et à qui naturellement, au cas qu'il eust fallu gouverneur en ce royaume, appartenoit le gouvernement, en si petit moment a finé ses jours moult horriblement et honteusement. Et qui ce a faict, «scietur autem postea.[TD-65]»—Plus tard, on apprend que le meurtrier est le duc de Bourgogne, et le Parlement fait écrire sur ses registres les lignes suivantes, où le blâme est partagé assez également entre les deux partis. «XXIII novembris M CCCC VII inhumaniter fuit trucidatus et interfectus D. Ludovicus Franciæ, dux Aurelianensis et frater regis, multum astutus et magni intellectus, sed nimis in carnalibus lubricus, de nocte hora IX per ducem Burgundiæ, aut suo præcepto, ut confessus est, in vico prope portam de Barbette. Unde infinita mala processerunt, quæ diu nimis durabunt.[TD-66]» Registres du Parlement, Liber consiliorum, passage imprimé dans les Mélanges curieux de Labbe, t. II, p. 702-3.
294: Les Célestins avaient été fondés par Pierre de Morone (Célestin V), ce simple d'esprit qui fut déposé du pontificat par Boniface VIII. En haine de Boniface, Philippe le Bel honora les Célestins, les fit venir en France, les établit dans la forêt de Compiègne (1308). Cet ordre devint très-populaire en France. Tous les hommes importants du temps de Charles V et de Charles VI furent en intime relation avec cet ordre. Montaigu fit beaucoup de bien aux Célestins de Marcoussis. Archives, L. 1539-1540.
295: Monstrelet, serviteur de la maison de Bourgogne, qui écrit à Cambrai (en la noble cité de Cambrai, t. I, p. 48), et certainement plusieurs années après l'événement, assure que le peuple se réjouit de cette mort. Le Religieux de Saint-Denis, ordinairement si bien informé, si près des événements, et qui semble les enregistrer à mesure qu'ils arrivent, ne dit rien de pareil. Il assure que le meurtrier lui-même parut affligé (folio 553); il ne croit pas, il est vrai, à la sincérité de cette douleur. Moi, j'y crois, cette contradiction me paraît être dans la nature. L'apologiste du duc d'Orléans dit que le duc de Bourgogne pleurait et sanglotait: «Singultibus et lacrymis.[TD-67]» Ibidem, folio 593.
296:... Et lui qui estoit le plus grand de ce royaume, après le Roy et ses enfants, est en si petit de temps, si chétif. Et qui cecidit, stabili non erat ille gradu. Agnosco nullam homini fiduciam, nisi in Deo; et si parum videatur, illiscescat clarius... Parcat sibi Deus.[TD-68]» Archives. Registres du Parlement. Plaidoiries, Matinées, VI. f. 7 verso.
297: Henri II s'écria en voyant le corps du duc de Guise: «Mon Dieu qu'il est grand! Il paroit encore plus grand mort que vivant.» Il disait mieux qu'il ne croyait; cela est vrai dans un bien autre sens.
298: Je faisais l'autre jour cette observation dans la forêt de Saint-Germain (12 septembre 1839).
299: Selon l'apologiste du duc d'Orléans (Religieux de Saint-Denis, ms. folio 594), il disait tous les jours le bréviaire: «Horas canonicas dicebat.[TD-69]»—«Il avoit, dit Sauval, sa cellule dans le dortoir des Célestins, laquelle y est encore en son entier. Il jeûnoit, veilloit avec les religieux, venoit à matines comme eux durant l'Avant et le Carême. Ce prince leur a donné la grande Bible en vélin, enluminée, qui avoit été à son père Charles V, et qu'on voit dans leur bibliothèque, signée de Charles V et de Louis, duc d'Orléans. Il leur donna aussi une autre grande Bible en cinq volumes in-folio, écrite sur le vélin, qui a toujours servi et sert encore pour lire au réfectoire.» Sauval, t. I, p. 460.
300: «Qu'il lui avoit été emblé, et qu'il n'y avoit à peine des enfants qui fust si bien taillé de venger la mort de son père qu'il estoit.» Juvénal.
301: «Consiérant le mot du prophète: Ego sum vermis et non homo, opprobrium hominum et abjectio plebis[TD-70]; je veux et ordonne que la remembrance de mon visage et de mes mains soit faite sur ma tombe en guise de mort, et soit madicte remembrance vêtue de l'habit desdicts religieux Célestins, ayant dessous la tête au lieu d'oreiller une rude pierre en guise et manière d'une roche, et aux pieds, au lieu de lyons... une autre rude roche... Et veux... que madicte tombe ne soit que de trois doigts de haut sur terre, et soit faicte de marbre noir eslevée et d'albâtre blanc..., et que je tienne en mes deux mains un livre où soit escrit le psaume: Quicumque vult salvus esse...[TD-71] Autour de ma tombe soient inscrits le Pater, l'Ave et le Credo.» Testament de Louis d'Orléans, imprimé par Godefroy, à la suite de Juvénal des Ursins, p. 633.
Cy gist Loys duc Dorléans...
Lequel sur tous ducz terriens
Fut le plus noble en son vivant
Mais ung qui voult aller devant
Par envye le feist mourir...
Épistaphe de feu Loys, duc d'Orléans. Bibl. royale, mss. Colbert, 2403; Regius, 9681, 5.
302: Cette inscription, la plus belle peut-être qu'on ait jamais lue sur une tombe chrétienne, a été placée par mon ami M. Fourcy (bibliothécaire de l'École polytechnique) sur celle de sa mère.
303: La devise de Valentine se lisait dans sa chapelle aux Cordeliers de Blois.
304: «Le roi se rendit à l'église de Santa-Clara, où il fit exhumer le corps de la femme qu'il chérissait. Il ordonna que son Inès fût revêtue des ornements royaux, et qu'on la plaçât sur un trône où ses sujets vinrent baiser les ossements qui avaient été une si belle main.» Faria y Souza.
Lope parle seulement de la translation du corps: «Como foi trellada Dona Enez, etc.» Collecçao de livros ineditos. 1816, t. IV, p. 113. M. Ferdinand Denis, dans ses intéressantes Chroniques de l'Espagne et du Portugal, t. I, p. 157, cite le texte principal (de Faria y Souza), qui appuie la tradition.—Un savant Portugais, M. Corvalho, assurait avoir vu, il y a quelques années, le corps d'Inès bien conservé: «Seulement la peau avait pris le ton du vélin bruni par le temps...» (Ibidem, t. I, p. 163). M. Taylor, en 1835, n'a plus trouvé que des ossements dispersés sur les dalles du couvent d'Alcobaça, et il les a pieusement inhumés. Voyage pitt. en Espagne et en Portugal, l. XIII.—Je trouve encore dans les Chroniques, traduites par M. Ferdinand Denis (t. I, p. 78), un fait curieux qui caractérise, autant que l'histoire d'Inès, le matérialisme poétique de ces temps, c'est l'histoire du bon vassal qui ne veut pas rendre son château au nouveau roi avant de s'assurer de la mort de son maître Sanche II. Il va à Tolède, où Sanche était mort exilé, enlève la pierre, reconnaît le mort, et accomplit son serment féodal en lui remettant au bras droit les clefs du château qu'il lui a autrefois confiées.
305: «In terra, e meze sepolte, son prima tre arche di marmi nostrale, quali non si sa per qual di questa casa servissero, poichè non hanno iscrizione alcuna; ben anno l'arme sopra i coperchi, e nel mezo di uno si vide la scala con aquila sopra,
E'n su la scala porta il santo ucello.»
Dante, Parad., XVII, 72. Maffei, Verona illustrata, parte terza, p. 78, éd. in-folio.
306: Si ma mémoire ne me trompe, il y a près de là, dans Vérone, plusieurs lieux dont les noms rappellent cet événement: «Via dell'ammazato, Via delle quatro spade, Volto barbaro, etc.»—Ma conjecture semble appuyée par le passage suivant: «Sepultus... exigua cum pompa tantum, cum cives vererentur ne offenderent fratrem.[TD-72]» Torelly Saraynæ Veronensis Hist. Veron., lib. secundo; Thesaur. Antiquit. Ital. Grævii et Burmanni, t. noni parte septima, colonn. 71.
307: «Cæde hac a civibus et populo percepta, quilibet quietus remansit... Approbata fuit ejus mens...» Exclamarunt omnes: Vivat Dominus noster...[TD-73]» Ibidem, colonn. 70-71.
308: Ce tombeau ne fut élevé que par Louis XII.
309: «... Pour la mort d'un seul homme...» Monstrelet.
310: Ces grandes questions semblent avoir été déjà débattues en France, à l'occasion de la fin tragique de Richard II. Voy. Lettre de Charles VI aux Anglais, 2 oct. 1402. Bibl. royale, mss. Fontanieu, 105-6; Brienne, vol. XXXIV, p. 227.
311: «Se fecisse instigante Diabolo.[TD-74]» Religieux, ms., folio 554.—Plus loin, l'apologiste du duc d'Orléans rapporte cette parole comme avouée du duc de Bourgogne lui-même: «Tunc dixit quod Diabolus ad id ipsum tentaverat, et nunc sine verecundia sibimet contradicendo dicit quod optime fecit.[TD-75]» Ibidem, ms. folio 593.
312: Auxquels il fit remontrer publiquement comment à Paris il avoit fait occire Louis, duc d'Orléans; et la cause pourquoi il l'avoit fait, il la fit lors divulguer par beaux articles et commanda que la copie en fût baillée par écrit à tous ceux qui la voudroient avoir; pour lequel fait il pria qu'on lui voulsist faire aide à tous besoins qui lui pourroient survenir. À quoi lui fut répondu des Flamands que très-volontiers aide lui feroient.»—Les Flamands lui étaient d'autant plus favorables en ce moment qu'il venait de leur obtenir une trêve de l'Angleterre. Monstrelet, t. I, p. 207, 231.
313: Le duc de Bourgogne aurait pu soutenir cette assertion, si l'on s'en rapportait à la mauvaise traduction que Le Laboureur a faite du Religieux. Il lui fait dire ridiculement (p. 624): «Ces flamèches de division causèrent un embrasement de haine et d'inimitié qu'on ne put esteindre et qui fit découvrir beaucoup d'apparence de conspirations sur la vie l'un de l'autre.» Il n'y a pas de conspirations dans le texte; il dit: «In necem mutuam diu visi fuerunt publice aspirare.[TD-76]» Folio 552.—Cette récrimination atroce du meurtrier n'est, je crois, exprimée nettement que dans une chronique belge que j'ai déjà citée. Elle suppose, ce qui met le comble à l'invraisemblance, que le duc d'Orléans s'adressa à son ennemi mortel, Raoul d'Auquetonville, pour le décider à tuer le duc de Bourgogne: «Avint ce nonobstant, par commune voix et renommée, si comme on disoit, que ledit Dorliens avoit marchandé ou voloit marchander à Raoulet d'Actonville de tuer le duc de Bourgogne, lequel fait fu découvert par ledit Raoulet au duc de Bourgogne.» Chronique mss., no 801 D (Bibliothèque de Bourgogne, à Bruxelles), folio 222.
314: Au commencement de janvier 1408, il fait si froid que le Parlement ne tient pas séance...» Il ne pouoit besoigner: le grephier mesme, combien qu'il eust prins feu delez lui, en une poelette, pour garder lancre de son cornet de geler, lancre se geloit en sa plume, de 2 ou 3 mos en 3 mos, et tant que enregistrer ne pouoit...» Ce récit est quatre fois plus long que celui de la mort du duc d'Orléans. Les glaçons empêchaient les moulins de fonctionner: il y eut disette. Quand la gelée cessa, les ponts furent emportés. Le greffier termine par ces mots... «Et ce cas, avec l'occision de feu monseigneur Loiz duc d'Orléans frère du roi (DE QUO SUPRA, MENSE NOVEMBRI), a esté à grant merveille en ce royaume...» Il paraît qu'il y eut vacance pendant un mois. 1er jour de février: «Curia vacat[TD-77], pour ce qu'il n'a osé passer la rivière pour aler au Palaiz pour la grant impétuosité et force d'elle. Car aussy croît-elle toujours.» Archives, Registres du Parlement, Conseil, vol. XIII, folio 11; et Plaidoiries, Matinée VI, folio 40.
315: «Et se logea en l'hostel d'un bourgeois, nommé Jacques de Haugart, auquel hôtel ledit duc fit pendre par dessus l'huis par dehors deux lances, dont l'une si avoit fer de guerre et l'autre fer de rochet; pourquoi fut dit de plusieurs nobles estant à icelle assemblée que ledit duc les y avoit fait mettre en signifiance que qui voudroit avoir à lui paix ou guerre, si le prensit.» Monstrelet, t. I, p. 234.
316: À l'approche des troupes qui allaient occuper Paris, le Parlement, avec sa prudence ordinaire, ne voulut point se mêler des affaires de la ville ni des précautions à prendre: «Et si a esté touché de requérir provision pour la ville de Paris où plusieurs gens d'armes doivent arriver... Sur quoy n'a pas été conclu, quia ad curiam non pertineret multis obstantibus[TD-80]; au moins, ny pourroit remédier.» Archives, Registre du Parlement, Conseil, XIII, 10 février 1407 (1408), f. 13, verso.
317: C'est du moins ce que rapporte le chroniqueur bourguignon: «Mesmement les petits enfants en plusieurs carrefours à haute voix criaient Noël.» Monstrelet.
318: «Fist faire... à puissance d'ouvriers, une forte chambre de pierre, bien taillée, en manière d'une tour.» Monstrelet.
319: Un canonicat de Bruges, auquel Gerson renonça de bonne heure.
320: Cette pension n'était pas gratuite; Jean Petit nous apprend lui-même qu'il a fait serment au duc de Bourgogne: «Je suis obligé à le servir par serment à lui faict il y a trois ans passés... Lui, regardant que j'estois très-petitement bénéficié, m'a donné chascun an bonne et grande pension pour moi aider à tenir aux escoles; de laquelle pension, j'ai trouvé une grand'partie de mes dépens et trouverai encore, s'il lui plaît de sa grâce.» Monstrelet, t. I, p. 245.
321: Par exemple Savoisy.
322: «Les légistes disent que toute occision d'homme, juste ou injuste, est homicide. Mais les théologiens disent qu'il y a deux manières d'homicide, etc.»
323: M. Buchon dit que le détail des maléfices du duc d'Orléans, toujours omis dans les éditions antérieures de Monstrelet, ne se trouve que dans le ms. 8347. Le ms. du Roi 10319, ms. du commencement du xve siècle, est précédé d'une miniature enluminée qui représente un loup cherchant à couper une couronne surmontée d'une fleur de lis, tandis qu'un lion l'effraye et le fait fuir. Au bas, on lit ces quatre vers:
Par force le leu rompt et tire
A ses dents et gris la couronne,
Et le lion par très grand ire
De sa pate grant coup lui donne.
(Buchon, édit. de Monstrelet, t. I, p. 302.)
324: «Celui qui l'occit par bonne subtilité et cautelte en l'épiant, pour sauver la vie de son roi... il ne fait pas nefas...»—Ceci fait penser aux Provinciales.
325: Cartons de Fontanieu, année 1407.
326: «Ce dit jour ont esté despenduz deux exécutéz au gibet, qui se disoient clercs et escoliers de l'Université de Paris, et au despendre a eu, comme len dit, plus de XL mille personnes au gibet, et ont esté ramenez en deux sarqueux, à grant compaignie et grans processions des églises, et de l'Université, sonnans toutes les cloches des églises, jusques au parviz de N. D., entre X et XI heures, couverts de toile noire, et rendus à lévesque de Paris par certaine forme et manière, et depuiz portez ou menez à Saint-Maturin où ont esté inhumez, comme len dit, et ce fait par ordonnance royal.» 16 mai 1408. Archives, Registres du Parlement, Plaidoiries, Matinée VI, folio 93; et Conseil, vol. XIII, folio 26.
327: «Messeigneurs, leur dit-il, se raillant de leur puissance et de leur obstination, outre le pardon que vous m'accordez, je vous ai grande obligation; car lorsque vous m'avez attaqué, je me tins pour assuré d'être mis hors de mon état; mais je craignais qu'il ne vous vînt en idée de conclure aussi à ce que je fusse marié, et je suis bien certain que si une fois vous eussiez mis cette conclusion en avant, il m'aurait fallu, bon gré, mal gré, me marier. Par votre grâce, vous avez bien voulu m'exempter de cette rigueur, ce dont je vous remercie très-humblement.» Chronique no 10297.
328: «A esté présentée au roy, dès lundi, comme len disoit, une bulle par laquelle le pape Benedict, qui est lun des contendens du papat, excommunie le roy et messires ses parents et adhérens. Et qu'il en avendra? Diex y pourvoie!» Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIII, folio 27.
329: «Theologi atque artistæ, in disputationibus magis quam processibus experti... Unde inter eos atque in jure peritos pluries orta verbalis discordia.[TD-81]» Religieux, ms., folio 1308.
330: Le Religieux.—«Au jour dui entre 10 et 11 heures les prélas et clergie de France assemblé au Palaiz, sur le fait de l'Église, ont esté amenez maistre Sanceloup, nez du pair Darragon, et un chevaucheur du pape Benedict qui fu devers nez de Castelle, en 2 tumbereaux, chascun deulx vestuz dune tunique de toille peincte, où estoit en brief effigiée la manière de la présentation des mauveses bulles dont est mention le 21 de may cy-dessus, et les armes du dict Benedict renversées et autres choses, et mittrez de papier sur leurs têtes, où avoit escriptures du fait, depuis le Louvre où estoient prisonniers, avec plusieurs autres de ce royaume, prélas et autres gens déglise, qui avoient favorisé aux dictes bulles, comme len dit, jusques en la court du Palaiz en molt grant compaignie de gens à trompes, et là ont esté eschafaudez publiquement et puiz remenez audit Louvre par la manière dessus dicte.» Archives, Registres du Parlement, Conseil XIII, folio 39, août 1408.
331: «Quod anum sordidissimæ omasariæ osculari mallet quam os Petri.[TD-82]» Religieux.
332: V. les curieux détails que donne Zanfliet sur la fraction des Haïreit. Cornelii Zanfliet Leodiensis monarchi Chronicon, ap. Martène Ampliss. Coll., t. V, p. 365, 366. Le Religieux et Monstrelet sont fort étendus et fort instructifs. Placentius (Catalogus, etc.) est peu détaillé.
333: «Y ont esté occis... de vingt-quatre à vingt-six mille Liégeois, comme on peut le savoir par l'estimation de ceux qui ont vu les noms... Nous avons bien perdu de soixante à quatre-vingts chevaliers ou escuyers.» Lettre du duc de Bourgogne. V. M. de Barante, t. III, p. 211-212, 3e édition.
334: «Comment en décourant de lieu à autre, sur un petit cheval, exhorta et bailla à ses gens grand courage, et comment il se maintint jusques en la fin, n'est besoin d'en faire grand'déclaration... Oncques de son corps sang ne fut trait pour icelui jour, combien qu'il fut plusieurs fois travaillé.» Monstrelet, t. II, p. 17.
335: Il eût pu être nommé, tout aussi bien que son cousin l'évêque, Jean sans Pitié. Monstrelet dit lui-même: «Quand il fut demandé, après la déconfiture, si on cesseroit de plus occire iceux Liegeois, il fit réponse qu'ils mourroient tous ensemble, et que pas ne vouloit qu'on les prenst à rançon ni mist à finance.»
336: «Dimanche 26 août 1408... Entrèrent à Paris et vindrent de Meleun la royne et le dauphin accompaigniés, environ quatre heures après disner, des ducs de Berri, de Bretoigne, de Bourbon, et plusieurs autres contes et seigneurs et grant multitude de gens darmes et alèrent parmi la ville loger au Louvre.—Mardi 28 août... Ce dict jour entra à Paris la duchesse Dorléans, mère du duc Dorléans qui à présent est, et la royne d'Angleterre, femme du dict duc, en une litière couverte de noir à quatre chevaux couverts de draps noirs, à heure de vespres, accompaignée de plusieurs chariots noirs pleins de dames et femmes, et de plusieurs ducs et contes et gens darmes.» Archives, Registres du Parlement, Conseil. vol. XIII, fol. 40-41.—Les princes s'accordèrent pour déférer, dans cet intervalle, un pouvoir nominal à la reine et au dauphin: «Ce Ve jour (5 septembre 1408) furent tous les seigneurs de céans au Louvre en la grant sale, où estoient en personne la royne, le duc de Guienne, etc. (Suit une longue série de noms)... en la présence desquelz... fu publiée par la bouche de maistre Jeh. Jouvenel, advocat du roy, la puissance octroiée et commise par le roy à la royne et audit mons. de Guienne sur le gouvernement du royaume, le roy empeschié ou absent.» Archives, Ibidem, Conseil, vol. XIII, fol. 42 verso.
337: À la rentrée du Parlement, le vieux chancelier traça un tableau touchant de la désolation du royaume. Archives, Registre du Parlement, Conseil XIII, folio 49.
338: Le Religieux.
339: Bibliothèque royale, mss., Dupuy, vol. 744, Fontanieu 107-108, ann. 1409.
340: Le Religieux.
341: Le Religieux.
342: «Affirmasse quod tormentorum violentia (qua et manus dislocatas et se ruptum circa pudenda monstrabat) illa confessus fuerat, nec in aliquo culpabilem ducem Aurelianensem nec se etiam reddebat nisi in pecuniarum regiarum nimia consumptione.[TD-84]» Religieux, ms., folio 633.
343: Le duc de Bourgogne déploie dans cette année 1409 une remarquable activité. Il cherche des alliances au midi et au nord. Voy. les traités avec le roi de Navarre, le comte de Foix, le duc de Bavière et Édouard de Bar, mss., Baluze, 9484, 2.
344: «Mole carnis gravata nimium.[TD-85]» Religieux.
345: «Et quia à longo tempore, D. Cameræ computorum ægre ferentes quod Rex manu prodiga pecunias multis etiam indignis consueverat largiri, dona in scriptis redigebant, addentes in margine Recuperetur, Nimis habuit; statutum est ut registrum præsidentibus traderetur, qui quod nimium fuerat ab ipsis aut eorum hæredibus usque ad ultimum quadrantem; cessante omni appellatione, extorquerent. Omnes etiam Dominos Cameræ computorum deposuerunt, una duntaxat excepto qui vices suppleret omnium, donec...[TD-86]» Religieux, ms., folio 639.—Voir aussi Ordonnances, t. IX, p. 468 et seq.
346: Au milieu de cette détresse, nous trouvons, entre autres dépenses, un mandement de Charles VI pour le payement de ses veneurs. L'acte est rédigé dans des termes très-impératifs et très-rigoureux. À la suite de la signature du roi viennent ces mots: «Garde qu'en ce n'ait faute.» Bibliothèque royale, mss., Fontanieu 107-108, ann. 1410, 9 juillet.—«Pour une paire d'heures, données par le roi à la duchesse de Bourgogne, 600 écus.» Ibidem, 109-110, ann. 1413.
347: «Nec reges digne vocari, si exactionibus injustis opprimant populum suum, sed quod eos depositione dignos possint rationabiliter reputare, in annalibus antiquis possunt de multis legere.[TD-87]» Religieux, ms., fol. 675 verso.
348: Peu après, nous voyons le duc de Bourgogne assister aux obsèques du boucher Legoix: «Et lui fit-on moult honorables obsèques, autant que si c'eust été un grand comte.» Juvénal.
349: Dans une de ces alarmes, on fit loger le roi au Palais avec une forte troupe de gens d'armes, au grand effroi du greffier.—«Ce dict jour, pour ce que le Roy notre Sire, accompaignié de molt de princes, barons et chevaliers et grant nombre de gens darmes, estoit venu loger au Palaiz, et pour les gens darmes estoient pleins les hostelz tant de la Cité que du cloistre de Paris, et par tout oultre les pons par devers la place Maubert, sans distinction, hors les seigneurs de céans pour lesquels a esté ordené, comme a dit en la chambre le prévost de Paris, que en leurs hostelz len ne se logera pas, et que en telz cas aventure seroit que les chambellans du Roy notre dit sire ne preissent les tournelles de céans, esquelles a procès sans nombre qui seroient en aventure destre embroillez fouillez, et adirez et perdus, qui seroit dommage inestimable à tous de quelque estaque soit de ce royaume; j'ay fait murer l'uiz de ma tournelle, afin que len ne y entre, car: In armigero vix potest vigere ratio.[TD-88]» Le greffier a dessiné un soldat sur la marge. Archives, Registres du Parlement. Conseil, XIII, folio 131 verso, 16 septembre 1410.
350: Deux mille charrettes, selon Meyer; douze mille, selon Monstrelet.—«Leur requist bien instamment qu'ils le voulsissent servir encore huit jours... Commencèrent à crier à haulte voix: Wap! wap! (qui est à dire en françois: À l'arme! à l'arme!)... boutèrent le feu par tous leurs logis, en criant de rechef tous ensemble: Gau! gau! se départirent et prirent leur chemin vers leurs pays... Le duc de Bourgogne... le chaperon ôté hors de la tête devant eux, leur pria à mains jointes très-humblement... eux disant et appelant frères, compains et amis...» Monstrelet.
351: Quelquefois cinquante enfants, de dix femmes différentes... (Guillaume de Poitiers.)
352: Origines du droit, page 63: Usement de Rohan: «En succession directe de père et de mère, le fils juveigneur et dernier né desdits tenanciers succède au tout de ladite tenue et en exclut les autres, soient fils ou filles.»—Art. 22: «Le fils Juveigneur, auquel seul appartient la tenue, comme dit est, doit loger ses frères et sœurs jusques à ce qu'ils soient mariés, et d'autant qu'ils seroient mineurs d'ans, doivent les frères et sœurs estres mariés et entretenus sur le bail et profit de la tenue pendant leur minorité; et estant les frères et sœurs mariés, le juveigneur peut les expulser tous.» (Coutumier général.)—Cette loi me semble conforme à l'esprit d'un peuple navigateur et guerrier qui veut forcer les aînés, déjà grands et capables d'agir, à chercher fortune au loin.—Voir ibidem sur le droit d'aînesse.
353: Le roi n'en est pas moins le grand fieffeux; il n'a rien et il a tout.
354: Voir au tome II, ceux qui vinrent avec la reine Constance.
355: V. tome II et III. Sous la plupart de ces princes, au xiie et xiiie siècles, les Poitevins et les Gascons gouvernèrent l'Angleterre.
356: Aventures du baron de Feneste (par d'Aubigné), 1620.
357: L'affaire de Portugal, pour être moins éclaircie, n'en est pas moins probable.
358: C'est le sobriquet d'amitié que les Gascons donnaient à leur Henri.
359: Monstrelet.
360: Je lis dans une lettre de grâce que des Picards entendant parler d'une somme de 800 livres, que le capitaine de Gisors exigeait des Normands, disaient: «Se c'estoit en Picardie, l'on abateroit les maisons de ceulz qui se acorderoient de les paier.» Archives, Trésor des Chartes, Registres 148, 214; ann. 1395.
361: D'Aubigné, l'auteur du Baron de Feneste, était né en Saintonge, établi en Poitou.
362: Vaissette, Hist. du Languedoc, t. IV, p. 282. Néanmoins ils conservaient toujours des liaisons avec les Anglais. Le Parlement leur fait un procès en 1395, à ce sujet. Archives, Registres du Parlement, Arrêts, XI, ann. 1395.
363: Cette légèreté méridionale est sensible dans les proverbes, particulièrement dans ceux des Béarnais; plusieurs sont fort irrévérencieux pour la noblesse et pour l'Église:
Habillat ù bastou
Qu'aüra l'air du barou.
Habillez un bâton, il aura l'air d'un baron.
Les sourcières et lous loubs-garous
Aüs cures han minya capous.
Les sorcières et les loups-garous font manger des chapons aux curés, etc., etc. Collection de Proverbes béarnais, ms., communiquée par MM. Picot et Badé, de Pau.
364: Les Parisiens croyaient néanmoins, et non sans apparence, que les moines étaient favorables au parti d'Orléans. Le bruit même courut à Paris que le duc d'Orléans s'était fait couronner roi de France dans l'abbaye de Saint-Denis. Religieux, ms., f. 701 verso.
365: «Ite ad regem vestrum insanum, inutilem et captivum.[TD-89]» Religieux.
366: Selon le Religieux de Saint-Denis, qui prit des informations à ce sujet, le duc d'Orléans pria le roi d'Angleterre, au nom de la parenté qui les unissait, de ne pas envoyer de troupes à son adversaire. Henri IV répondit qu'il avait craint de soulever les Anglais (alliés des Flamands), et qu'il avait accepté les offres du duc de Bourgogne.
367: Rymer.
368: «Indeque rabies popularis sic exarsit, ut omnes utriusque sexus absque erubescentiæ velo ducibus publice maledicentes, orarent ut cum Juda proditore æternam perciperent portionem.[TD-90]» Religieux, ms. folio, 734.
369: Rymer.
370: Le plus important peut-être de ces manifestes est celui que le duc de Bourgogne publia au nom du roi, le 13 février 1412. Il y demandait une aide à la langue d'oil et à la langue d'oc, et en confiait la perception à un bourgeois de Paris. Préalablement il y fait une longue histoire apologétique des démêlés de la maison de Bourgogne avec celle d'Orléans. Il y flatte Paris; il entre dans le ressentiment du peuple contre les excès des gens d'armes du parti d'Orléans. Il fait dire au roi: «Nous feusmes deuement et souffisamment informés qu'ils tendoient à débouter du tout Nous et notre génération de notre royaume et seigneurerie.» Bibl. royale, mss., Fontanieu, 109-110, ann. 1412, 13 février; d'après un vidimus de la vicomté de Rouen.
371: Voir le curieux rapport de M. Didron, dans le Journal de l'instruction publique, 1839.
372: «Indignum se reputavit regimine tanti regni ut erat regnum Franciæ.»[TD-91]
373: C'était l'opinion de Clémengis. Il implore dans ses lettres l'intervention du Parlement comme l'unique remède aux maux présents et futurs du royaume.
«O Clarissimi præsides regiorum tribunalium, cæterique celeberrimi judices, qui illam egregiam Curiam illustratis, expergiscimini tandem aliquando, et regni non dico statum, quia non stat, sed miserabilem lapsum aspicite... (Le juge doit comme le médecin) non tantum morbis cum exorti fuerint subvenire, sed præstantiori etiam cum gloria, salubri ante præservatione, ne oriantur propiscere.[TD-92]» Nic. Clemeng., Epistol., t. II, p. 284.
374: Il est curieux d'observer le commencement de ce grand travail dans les registres dits Olim. On y trouve déjà des détails curieux sur la procédure. Deux employés des Archives, MM. Dessalles et Duclos, en préparent la publication sous la direction de M. le comte Beugnot. Voir subsidiairement les notices de MM. Klimrath, Taillandier et Beugnot, sur nos anciens livres de droit et sur l'immense collection des registres du Parlement.—Toutefois il ne faut pas oublier que ces registres, même Olim, que ces livres, même ceux du xiiie siècle, contiennent moins le droit du moyen âge que la destruction du droit du moyen âge. Il faudrait remonter au droit féodal, au droit ecclésiastique, tels qu'on les trouve dans les chartes, dans les canons, dans les rituels, dans les formules et symboles juridiques.
375: Il serait plus exact de dire: Comte en Périgord. Il n'avait guère que la neuvième partie du département actuel de la Dordogne (mss. inédits de M. Dessalles sur l'histoire du Périgord). D'après une chronique ms. qu'a retrouvée M. Mérilhou, la chute du dernier comte aurait été décidée par un rapt qu'il essaya de faire sur la fille d'un consul de Périgueux, pendant une procession. Le procès énumère bien d'autres crimes. Rien n'est plus curieux pour faire connaître les détails de cette interminable guerre entre les seigneurs et les gens du roi. Le principal grief c'est que, à en croire l'accusation, le comte disait qu'il voulait être roi et agissait comme tel: «Jactabat palam et publice fore se REGEM..., certumque judicem pro appellationibus decidendis... constituerat... a quo non permittebat ad Nos vel ad... Curiam appellare.[TD-93]» Archives, Registres du parlement, Arrêts criminels, reg. XI, ann. 1389-1396.
376: V. Ordonnances, passim, particulièrement aux années 1344, 1359, 1389, 1400.
377: Ord., ann. 1358, 1369, 1372, 1382.
378: Ord., ann. 1366.
379: Ord., ann. 1375.
380: Ord., ann. 1374.
381: Ord., ann. 1408.
382: On ajoute qu'on élira aussi des nobles, ce qui prouve qu'ordinairement la chose n'arrivait guère. Ord., ann. 1407-8.
383: Les règlements de ces deux facultés se modifièrent en sens inverse. La faculté de théologie prolongea ses cours; elle exigea six ans d'étude au lieu de cinq ans avant le baccalauréat. La faculté des arts réduisit ses cours de six à cinq, puis à trois et demie, et enfin, en 1600, à deux. La scolastique perdait peu à peu son importance. (Bulæus.)
384: Du Boulay donne tout au long les constitutions de ces colléges, t. IV et V.
385: Fils d'un cordonnier de Malines, il vint à Paris comme domestique ou marmiton, selon l'histoire manuscrite de Sainte-Geneviève: le jour il était à sa cuisine, la nuit il se retirait au clocher de l'église, et y étudiait au clair de lune. Il entra au collége de Montaigu, releva ce collége alors ruiné, et en fut comme le second fondateur. Il n'en est pas moins célèbre pour la violence avec laquelle il prêcha contre le divorce de Louis XII.
386: Cette prétention produisit au xviie siècle une vive polémique entre les Carmes et les Jésuites. Ceux-ci, qui n'aimaient guère plus la poésie du moyen âge que la philosophie moderne, attaquèrent durement l'histoire d'Élie; ils prirent une massue de science et de critique pour écraser la frêle légende. Les Carmes, en représailles, firent proscrire en Espagne les Acta des Bollandistes. Héliot, Histoire des Ordres monastiques, t. I, p. 305-310.
387: La règle des Carmes était très-propre à développer l'exaltation: de longs jeûnes, de longs silences, les jours et les nuits passés dans une cellule.
388: Le passage le plus important est celui où l'on compare les dépenses de la maison royale à des époques différentes: «Ad priscorum regnum, reginarum ac liberorum suorum continuandum statum magnificum et quotidianas expensiones 94,000 francorum auri abunde sufficiebant, indeque creditores debite contentabantur; quod utique modo non fit, quamvis ad prædictos usus 450,000 annuatim recipiant.[TD-94]» Religieux, ms., folio 761.
389: Desessarts et son frère recevaient ou prenaient beaucoup d'argent. Mais l'Université avait contre le prévôt un sujet particulier de haine. Il avait pris parti contre les écoliers dans leur querelle avec un sergent du prévôt qui était en même temps aubergiste, et qui, en dérision des écoliers, avait traîné un âne mort à la porte du collége d'Harcourt.
390: Ils respectèrent la courageuse résistance du clerc de l'hôtel de ville.
391: Le duc lui dit: «Mon ami, ne te soucie; car je te jure que tu n'auras autre garde que de mon propre corps. Et lui fit la croix sur le dos de la main, et l'emmena.» Juvénal.
392: Cette antique corporation ne fit pas inscrire ses règlements parmi ceux des autres métiers, lorsque le prévôt Étienne Boileau les recueillit sous saint Louis. Sans doute les bouchers aimèrent mieux s'en fier à la tradition, à la notoriété publique et à la crainte qu'ils inspiraient. V. M. Depping. Introd. aux Règlements d'Et. Boileau, p. LVI; et Lamare, Traité de la police, t. II, livre V, tit. XX.
393: Félibien, t. II, p. 733. Sauval, t. I, 634, 642. V. aussi les Ordonnances, passim. L'une des plus curieuses est celle qui fixe la redevance de chaque nouveau boucher envers le cellérier et le «concierge de la Court-le-Roy» (du Parlement). Ordonnances, t. VI, p. 597, ann. 1381.
394: «Une vue de deux doigts de long sur deux de large.» Vilain, Histoire de Saint-Jacques-la-Boucherie, p. 54, ann. 1388, 1405.
395: «Si ab aliquo præpotente (ut publice ferebatur) inducti ad hoc fuerint tunc non habui pro comperto; eos tamen non ignoro ducis Guyennæ nocturnas et indecentes vigilias, ejus commessationes et modum inordinatum vivendi molestissime tulisse, timentes, sicut dicebant, ne infirmitatem paternæ similem incurreret in dedecus regni.» Religieux, ms., folio 778.—Il ne s'agit pas ici de celui qui fut Charles VII, cinquième fils de Charles VI, mais de Louis, son troisième fils, qui avait le titre de duc de Guienne.[TD-95]
(Note de l'Éditeur.)
396: V. le sermon de Gerson sur la santé corporelle et spirituelle du roi, et la lettre de Clémengis, intitulée: De politiæ Gallicanæ ægrutidine, per metaphoram corporis humani lapsi et consumpti.[TD-96] Nic. Clemeng. Epist., t. II, p. 300. Ces comparaisons abondent encore au xviie siècle, et jusque dans les préfaces de Corneille.
397: «Ex quibus posset componi tractatus valde magnus.[TD-97]» Religieux.
398: «Gardèrent curieusement les portes..., et disoient aucuns d'eux qu'on le faisoit pour sa correction, car il estoit de jeune âge.» Monstrelet.
399: Ce fait si important ne se trouve que dans le Religieux. Les historiens du parti bourguignon, Monstrelet, Meyer, n'en disent rien. Meyer passe sur tout cela comme sur des charbons.—Ce fut Paris qui s'entremit en cette affaire pour ceux de Gand: «Regali consilio (præpositi mercatorum et scabinorum Parisiensium validis precibus) ut Dominus Comes de Charolois, primogenitus ducis Burgundiæ, cum uxore sua, filia Regis, in Flandriam duceretur..., Gandavensium burgenses obtinuerunt.[TD-98]» Religieux, ms., 723 verso.
400: «Et en prinrent hommes d'églises, femmes d'honneur, marchandes qui à tout vendoient les denrées.» Journal d'un bourgeois de Paris.
401: Le dauphin ayant fait l'espiéglerie de tirer en bas une corne de son chaperon de manière à ce qu'elle figurât une bande (signe des Armagnacs), les bouchers faillirent éclater: «Regardez, disaient-ils, ce bon enfant de dauphin, il en fera tant qu'il nous mettra en colère.» Juvénal.
402: Lisez cette grande scène dans Juvénal des Ursins, p. 251-252. Cet historien médiocre, qui semble ordinairement se contenter d'abréger le Religieux, présente cependant de plus quelques détails importants qu'il avait appris de son père.
403: Quelques-uns disaient qu'il fallait s'attendre à tous les maux, depuis la malédiction prononcée par Boniface, et depuis renouvelée par Benoît XIII.
404: Il savait que les princes faisaient venir le duc de Clarence, et le duc de Bourgogne, le comte d'Arundel.
405: Juvénal affirme, avec une légèreté malveillante, que le Carme tirait de l'argent de tout cela. Quelqu'un, dit-il, parla pour sauver Desessarts qui était au Châtelet, en grand danger: «Mais le dit de Pavilly qui tendoit fort au profit de sa bourse, et s'intéressoit fort avec les Gois, Saintyous et leurs alliez, voulust montrer que la prise des personnes estoit dument faite et qu'il falloit ordonner commissaires pour faire leur procès.» Juvénal des Ursins, p. 252.
406: «Et dans les trois tours dudit hostel mirent et ordonnèrent leurs gens d'armes.» Monstrelet.—«... Ont esté à Saint-Pol..., et après une collation faite par M. Eustace de Pavilly, maistre en théologie, de l'Ordre de N. D. des Carmes, tendant à fin d'hoster les bons des mauvais...» Archives, Registres du Parlement, Conseil.
407: «Très-mauvaises herbes et périlleuses, c'est à savoir quelques serviteurs et servantes, qu'il falloit sarcler et oster.» Juvénal.—Jean de Troyes avait déjà employé la même métaphore: «Eradicentur herbæ malæ, ne impediant florem juventutis vestræ virtutum fructus odoriferos producere.[TD-99]» Religieux, ms., 785, verso.—Cette poésie de jardinage plaisait fort au peuple des villes, toujours enfermé, et d'autant plus amoureux de la campagne qu'il ne la voyait pas. On la retrouve partout dans les Meistersaenger, dans Hans Sachs, etc. Il est vrai qu'elle n'y est pas mise à l'usage du meurtre, comme ici.
408: Le dauphin «s'abstint de pleurer, ce qu'il pût, en torchant ses larmes.» Monstrelet.
409: «Et, ce fait le roi s'en alla dîner.» Monstrelet.
410: Ordonnances, t. X, p. 71-134.
411: V. l'article sur «Nostre bonne couronne desmembrée, et les flourons d'icelle baillez en goige...» Ordonnances, t. X, p. 92; et l'article sur les aides de la guerre, dont l'argent sera serré: «En un gros coffre, qui sera mis en la grosse tour de Nostre Palais, ou ailleurs en lieu sûr et secret, auquel coffre aura trois clefs...» Ibidem, p. 96.
412: Ord., p. 109.
413: Ord., p. 163.
414: «Eussions requis les Prélats, Chevaliers, Écuyers, Bourgeois de nos citez et bonnes villes, et mesmement nostre très-chière et très amée fille l'Université de Paris... que nous baillâssent leur bon avis...» Ord., p. 71.
415: Ord., p. 137.
416: La seule garantie qu'on lui donne, c'est la publicité, l'insuffisante publicité de ce temps. Elle doit être lue et affichée une fois au siége de chaque sénéchaussée et bailliage, le premier jour des assises. Ord., p. 113.
417: Du Boulay rapporte à tort ce sermon à l'année 1403. Cependant le titre qu'il lui donne lui-même devait l'avertir qu'il est de 1413. Aura-t-il craint, pour l'honneur de l'Université, d'avouer les liaisons d'un de ses plus grands docteurs avec les Cabochiens?
418: Jusqu'à Montereau... «ils ne rencontrèrent pas l'un l'autre.» Monstrelet.
419: Cedit jour fut nommé le pont de la Planche de Mibray le Pont Nostre-Dame, et le nomma le roi de France Charles, et frappa de la trie sur le premier pieu, et le duc de Guienne, son fils, après, et le duc de Berry, et le duc de Bourgogne, et le sire de la Trémouille.» Journal du bourgeois de Paris, 10 mai 1413, éd. Buchon, t. XV, p. 182.
420: Cependant le nouveau gouvernement avait essayé de s'assurer de l'Université en enjoignant au prévôt de Paris et aux autres justiciers de faire jouir l'Université des avantages que le pape Jean XXIII lui avait accordés dans la répartition des bénéfices, Ord., p. 155, 6 juillet 1413.
421: «Depuis qu'il fust mis sur la claye jusques à sa mort, il ne faisoit toujours que rire.» Journal du Bourgeois.
422: Les cabochiens s'inquiétèrent pourtant de l'effet que produisait cette barbarie. Ils envoyèrent dans les villes une sorte d'apologie; ils y disaient: «que chacune information de ceux qui avoient été décolés, contenoit soixante feuilles de papier.» Monstrelet.
423: «Entre onze et douze heures du soir.» Juvénal.
424: Voyez si longtemps après l'extrême timidité du chef de la Fronde. Il eut peur des États-Généraux (Retz, livre II), peur de l'union des villes (livre III): «J'en eus scrupule,» dit-il. Il eut peur encore de se lier avec Cromwell. Mazarin, tout en défendant l'autorité royale qui était la sienne, avait apparemment moins de scrupule, s'il est vrai qu'après la mort de Charles Ier, il ait dit dans sa prononciation italienne: «Ce M. de Cromwell est né houroux (heureux).»
425: Le Bourgeois de Paris est l'écho fidèle des bruits absurdes qu'on faisait circuler: «Mais bien scay que ils demandoient toujours ... la destruction de la bonne ville de Paris.
426: Voyez au Musée de Versailles la longue et piteuse figure de Juvénal, et la rouge trogne de son fils l'archevêque. Le père n'en fut pas moins un excellent citoyen. Son fils rapporte un trait admirable de fermeté à l'égard du duc de Bourgogne, p. 222, note 2.
427: V. les armoiries de Guillaume Cirasse, dans le Recueil des armoiries des prévôts et échevins de Paris (exemplaire colorié à la bibl. du cabinet du Roi, au Louvre).
428: Juvénal donne encore ici le beau rôle à son père. «Le duc de Bourgogne dit au roy: Que s'il luy plaisoit aller esbattre jusques vers le bois de Vincennes, qu'il y faisoit beau, et en fut le roy content. Mais Juvénal alla aussitôt avec deux cents chevaux vers le bois, et dit au roy: Sire, venez-vous-en en vostre bonne ville de Paris, le temps est bien chaud pour vous tenir sur les champs. Dont le roy fut très content, et se mit à retourner.»
429: «Mesmes les petits enfants qui chantoient une chanson..., où on disoit: Duc de Bourgogne, Dieu te remaint en joie!...» Journal du bourgeois.
430: «Gallis campanilium ecclesiarum, à cunctis ventis volvendis.[TD-101]» Religieux.
431: Ce qui força le duc de Bourgogne à traiter, c'est que les Flamands l'abandonnaient. Les députés de Gand dirent au roi qu'ils se chargeaient de ranger le duc à son devoir.
432: Le roi désirait fort traiter. Juvénal donne là-dessus une jolie scène d'intérieur. Un grand seigneur vient trouver le roi au matin pour l'animer contre les Bourguignons. «Le roy estant en son lict, ne dormoit pas et parloit en s'esbatant avec un de ses valets de chambre, en soy farsant et divertissant. Et ledit seigneur vint prendre par dessous la couverture le roy tout doucement par le pied, en disant: Monseigneur, vous ne dormez pas? Non, beau cousin, luy dit le roy, vous soyez le bien venu, voulez-vous rien? y a-t-il aucune chose de nouveau? Nenny, Monseigneur, luy respondit-il, sinon que vos gens qui sont en ce siége, disent que tel jour qu'il vous plaira, verrez assaillir la ville, où sont vos ennemis et ont espérance d'y entrer. Lors le roy dit, que son cousin le duc de Bourgogne vouloit venir à raison, et mettre la ville en sa main, sans assaut, et qu'il falloit avoir paix. À quoy ledit seigneur respondit: Comment, Monseigneur, voulez-vous avoir la paix avec ce mauvais, faux, traistre et desloyal, qui si faussement et mauvaisement a faict tuer vostre frère? Lors le roy, aucunement desplaisant, luy dit: Du consentement de beau fils d'Orléans, tout lui a esté pardonné. Hélas, Sire, répliqua ledit seigneur, vous ne le verrez jamais vostre frère... Mais le roy lui respondit assez chaudement: Beau cousin, allez-vous-en; je le verray au jour du Jugement. Juvénal, p. 2-3.
433: Jean Gerson.
434: V. les œuvres de Gerson (éd. Du Pin), surtout au tome IV, et les travaux estimables de MM. Faugère, Schmidt et Thomassy. Je parlerai ailleurs de ceux de MM. Gence, Gregori, Daunou, Onésyme Leroy, et en général des écrivains qui ont débattu la question de l'Imitation.
435: «Et si aliquos invenerunt ægrotantes, tunc currebant ad curiam romanam, et mortem talium intimabant.[TD-102]» Theodor. à Niem, de Schism.
436: «Ut inhumatus avulso monumento atque corrupto corpore suis spoliis effossus privaretur.[TD-103]» Appellatio Univers. Paris, à D. Benedicto.
437: Clemengis.
438: «Cum non suis uxoribus, licet sæpe cum suis parvulis.[TD-104]» Clémengis.
439: Clémengis s'étonne de ce qu'un monastère qui nourrissait primitivement cent moines n'en nourrit plus que dix (p. 19). Qui ne sait combien en deux ou trois siècles changent et le prix des choses et le nombre de celles qu'on juge nécessaires? Pour ne parler que d'un siècle, quelle grande maison pourrait être défrayée aujourd'hui d'après le calcul que madame de Maintenon fait pour celle de son frère? Voir, entre autres ouvrages, une brochure de M. le comte d'Hauterive: Faits et observations sur la dépense d'une des grandes administrations, etc.; deux autres brochures de M. Eckard: Dépenses effectives de Louis XIV en bâtiments au cours du temps des travaux et leur évaluation, etc.
440: Je ne veux pas contester le mérite réel de ces deux personnages, qui furent tout à la fois d'éminents docteurs et des hommes d'action. D'Ailly fut l'une des gloires de la grande école gallicane du collége de Navarre; il y forma Clémengis et Gerson. Clémengis est un bon écrivain polémique, mordant, amusant, salé (comme aurait dit Saint-Simon). V. le tableau qu'il fait de la servitude et de la servilité du pape d'Avignon, dans le livre de la Corruption de l'Église (p. 26). La conclusion du livre est très-éloquente. C'est une apostrophe au Christ; les protestants peuvent y voir une prophétie de la Réforme: «Si tuam vineam labruscis senticosisque virgultis palmites suffocantibus obseptam, infructiferam, vis ad naturam reducere, quis melior modus id agendi, quam inutiles stirpes eam sterilem efficientes quæ falcibus amputatæ pullulant, radicitus evellere, vineamque ipsam aliis agricolis locatam novis rursum aut feracibus et fructiferis palmitibus inserere?... Hæc non nisi exigua sunt dolorum initia et suavia quædam eorum quæ supersunt præludia. Sed tempus erat, ut portum, ingruente jam tempestate, peteremus, nostræque in his periculis saluti consuleremus, ne tanta procellarum vis, quæ laceram Petri naviculam validiori turbinis impulsu, quam ullo alias tempore concussura est, in mediis nos fluctibus, cum his qui merito naufragio perituri sunt, absorbeat.[TD-105]» Nic. Clemeng, De corrupto Ecclesiam statu, t. I, p. 28.
441: Concilium Pisanum[TD-107], ap. Concil. éd. Labbe et Cossart, 1671; t. XI, pars II, p. 2172 et seq.
442: Les Universités de Bologne, d'Angers, d'Orléans, de Toulouse même, avaient fini par se réunir contre les papes à celle de Paris.
443: «Habentes facies diversas..., sed caudas habent ad invicem colligatas, ut de vanitate conveniant.[TD-108]» Ibidem, p. 2183.—«... Volebat unum pedem tenere in aqua et alium in terra.[TD-109]» Ibidem, p. 2,184.
444: Lorsqu'on lui apprit que la France avait déclaré sa soustraction d'obédience, il dit avec beaucoup de dignité: «Qu'importe? Saint Pierre n'avait pas ce royaume dans son obédience.»
445: Non-Seulement Valla, mais Gerson, dans son épître De modis uniendi ac reformandi Ecclesiam, p. 166. Sur Valla, lire un article excellent de la Biographie universelle (par M. Viguier), t. XLVII, p. 345-353.—«Des papes ont permis à Ballerini de critiquer, à Rome même, les fausses décrétales. Pourquoi ne les ont-ils pas révoquées? Pour la même raison que les rois de France n'ont pas révoqué les fables politiques relatives aux douze pairs de Charlemagne, ni les Empereurs celles qui se rattachent à l'origine des cours Weimiques, etc.» Telle est la réponse de l'ingénieux M. Walter, Walter, Lehrbuch des Kirchenrechts, Bonn, 1829, p. 161.
446: Voir la curieuse préface. Raymundi Lullii Majoricensis, illuminati patris, Arbor scientiæ. Lugduni, 1636, in-4o p. 2 et 3.
447: Ce verbe, employé comme neutre, avait bien plus de grâce. Je crois qu'on y reviendra. V. Charles d'Orléans (p. 48): «Tous jours sa beauté renouvelle.» Et Eustache Deschamps (p. 99): «De jour en jour votre beauté renouvelle.»
448: Saint Thomas, comme Albert le Grand, fait profession de partir toujours d'un texte, de commenter, rien de plus. Que sera-ce s'il est démontré qu'ils n'ont pas eu de texte sérieux, qu'ils ont marché constamment sur le chemin peu solide, perfide, des traductions les plus infidèles, et cela sans s'apercevoir que tel prétendu passage d'Aristote, par exemple, est antiaristotélique. V. Renaissance, Introduction (1860).
449: «Licet quis, contemnendum esse, quantum ad bella pertinet, ducem Lotharingiæ, nec tantis pollere viribus, ut domui audeat Franciæ bellum inferre, non parvus debet hostis videre quem Deus excitat et propter aliorum adjuvat facinora.[TD-110]» Nic. Clemengis, t. II, p. 257.—On voit de même dans les lettres de Machiavel qu'à la veille d'être conquise par les Espagnols, l'Italie ne craignait que les Vénitiens. Il écrit aux magistrats de Florence: «Vos Seigneuries m'ont toujours dit que la liberté de l'Italie n'avait à craindre que Venise.» Machiavel, lettre de février ou mars 1508.
450: Peut-être y avait-il moins d'insouciance que de connivence. On jugera.
451: «Le duc de Bourgogne, qui longtemps n'avoit demouré ni séjourné en son pays de Bourgogne, et qui vouloit bien avoir ses plaisirs et soullas, se advisa que pour mieux avoir son déduit de la chasse des cerfs, et les ouyr bruire par nuit, il se logeroit dedans la forest d'Argilly, qui est grande et lée.» Lefebvre de Saint-Remy.]
Traductions effectuées lors de la préparation de ce fichier.
TD-1: «emmenant avec lui à peine quarante chevaux en bon état»
TD-2: «... des militaires célèbres et nobles, jadis élégants et riches... demander leur pain, en mendiant de porte en porte, et personne ne leur en donnait »
TD-3: «Les gardes du Parlement se sont plaints avec force d'une certaine femme particulièrement impudente, nommée Alice Perrers.»
TD-4: «Celle-ci, tantôt siégeant à côté des juges royaux, tantôt placée au tribunal ecclésiastique à côté des docteurs en droit,... ne craignait ni de donner son avis dans la défense des causes, ni même d'attaquer en justice.»
TD-5: «L'impudique concubine retira les bagues de ses doigts et partit.»
TD-6: «Craignez Dieu, honorez le roi»
TD-7: «Il est passé en proverbe de sorte qu'un homme que nous trouvons à la fois laid, plutôt cultivé et assez spirituel, est appelé "M. Petrum de Cuneriis" ou, selon l'expression corrompue, "M. Pierre du Coignet".»
TD-8: «Sa statue, camarde et difforme... qu'en passant devant elle, les étudiants, de leur plume et de leur poing, avaient l'habitude de buriner et de frapper »
TD-9: «Qu'il ait reçu tous les bénéfices ecclésiastiques qui auraient été vacants ou estimés tels, quelqu'en soit le titulaire ou l'endroit.»
TD-10: «Toi, pire que Lucifer,... plus injuste que Pilate,... plus violent que Judas qui n'a vendu que moi! toi, non seulement tu me vends, mais tu vends encore les âmes de mes élus.»
TD-11:Lamente-toi, gouvernement royal! ton peuple est à l'abandon car il n'est plus uni.
En effet une partie de tes sujets est hostile, et l'autre passe pour déloyale.
TD-12: «brodés de lettres et de bêtes.»
TD-13: «Que dirais-je des cornes et des queues?... Ajoutons qu'habituellement le Diable est peint sous les traits d'une femme cornue.»
TD-14: «Oh, douleur! Combien ceux qui, de nos jours, dans la pratique quotidienne, s'occupent des affaires de l'église et président les cérémonies, en savent bien peu sur ce qu'elles signifient et pourquoi elles ont été établies, ainsi voit-on s'accomplir à la lettre la prophétie: tel peuple, tels prêtres.»
TD-15: «Ce qui parût tout à fait étrange et extraordinaire.»
TD-16: «Il avait fait construire deux cachots très sordides, leur donnant respectivement le nom de Clos-Bruneau et de Rue-du-foin.»
TD-17: «Certaines villes parmi les plus puissantes... Nous préférons mourir plutôt que d'avoir à en supporter la levée.»
TD-18: «Au moins deux cents hommes particulièrement insolents, peut-être imbibés de vin, qui travaillaient dans les arts mécaniques publics comme compagnons d'atelier, obligeant un certain bourgeois vendeur de draps, assez simplet mais fortuné, appelé Crassus en raison de son embonpoint excessif, à les placer sous son autorité pour les actions à entreprendre, ... en firent leur roi sur le champ. Ils hissèrent celui-ci au-dessus d'un char, sur un trône aménagé selon l'usage royal, puis, le conduisant aux carrefours de la ville et prononçant de royales louanges agrémentées de barbarismes, demandèrent, alors qu'ils étaient parvenus à la principale place de marché, que le peuple restât libre de toute obligation de subsides, ce qu'ils obtinrent... Siègeant au tribunal, il fut forcé d'entendre les objections de chacun.»
TD-19: «interdit par une pétition des Brugeois (1384) que les Franconates travaillent désormais la laine dans leurs villages.»
TD-20: «... qu'ils foulassent au pied l'orgueil farouche des citoyens...»
TD-21: «Décidant qu'il assumerait la charge de prévôt sous la seule autorité du roi et non de celle des citoyens.--Quant aux confréries consacrées à la dévotion à certains saints et à l'enrichissement des chapelles qui leur étaient dédiées, et dont les membres avaient l'habitude de se rassembler pour participer ensemble à un joyeux festin..., on jugea qu'il convenait de les suspendre jusqu'à ce que le bon plaisir de Sa Royale Majesté...»
TD-22: «mais le trésor royal n'en fut pas enrichi.»
TD-23: «Particulièrement agréable au roi fut qu'une noble dame du château d'Amour, brûlant pour lui d'un chaste amour, vînt en personne jusqu'à lui.»
TD-24: «On alla seulement jusqu'au haut de l'encolure.»
TD-25: «L'abbaye, réservée pour le logement particulier de la Reine et des nobles dames.»
TD-26: «Si tu avais remarqué... leur beauté... on aurait cru revoir les cérémonies des anciennes déesses.»
TD-27: «À la ressemblance d'un temple.»
TD-28: Culte nocturne de Vénus.
TD-29: «(on rapportait aussi) d'autres racines à cette aversion, qui ne sont cependant pas assez bien connues pour que je les juge dignes d'être couchées par écrit.»
TD-30: Les plaisirs malsains de l'esprit.
TD-31: «On ne connaissait pas les empoisonneurs mais on savait qu'ils portaient, comme les religieux, un scapulaire blanc sous une longue chape noire.»
TD-32: «Il rencontra en chemin un homme couvert de haillons qui lui causa une grande frayeur et qu'on ne put retenir, ni par les menaces ni par la peur, si bien que, pendant près d'une demi-heure, celui-ci répéta au roi, qui continuait son chemin, ces paroles qu'il criait d'une voix terrible: "ne va pas plus loin, noble roi, car tu serais perdu sur le champ". L'imagination déjà troublée du roi fit qu'aussitôt il ajouta foi à ces paroles... Et persistant dans son égarement, il tua quatre hommes, parmi lesquels était un certain de Polignac de Gascogne, chevalier fameux mais né en secret d'un adultère.»
TD-33: «Il niait être marié et avoir fait des enfants; bien plus, oubliant même qui il était et son titre de roi de France, il affirmait ne pas s'appeler Charles ni porter un blason aux fleurs de lys; et toutes les fois qu'il voyait ses armes ou les marques de la reine sur des vases d'or ou sur quelque autre objet, il les effaçait avec fureur.»
TD-34: «S'il voyait gravées ou peintes ses propres armes et celles de la reine, dansant d'une façon burlesque et inconvenante, il les détruisait, affirmant s'appeler Georges et porter des armes au lion percé d'une épée.»
TD-35: en théorie et en droit.
TD-36: «Un cheval aux naseaux fendus pour le rendre capable de courir plus longtemps.»
TD-37: L'accord entre Richard II et la cité de Londres, par Richard Maydison.
TD-38: «Le lendemain, sentant qu'il perdait la raison, il ordonna qu'on lui otât son couteau et recommanda à son oncle le duc de Bourgogne que tous les les gens de la cour en fissent autant. Ce jour-là, il fut tant harcelé par ses souffrances que le lendemain, ayant fait venir ledit duc et les autres seigneurs de la cour, il leur avoua en pleurant qu'il préférait la mort à de pareils tourments; à ce qu'on dit, il répéta plusieurs fois à toute l'assistance, émue jusqu'aux larmes: "Pour l'amour de Jésus-Christ, s'il en est parmi vous qui sont complices du mal que j'endure, je les supplie de ne pas me torturer davantage et de me faire mourir sur le champ".»
TD-39: «Alors qu'un adolescent... croisant le chemin du roi... avait éperonné son cheval pour qu'il exécute des cabrioles, un coup de sabot de la monture blessa gravement le roi à la jambe d'où le sang se mit à couler abondamment. Comme l'entourage se préparait à châtier le fautif, alors le roi, d'un geste de la main et par des paroles d'apaisement, etc.
TD-40: «Il était d'une telle affabilité que, même aux personnes les plus humbles, il adressait la parole à l'improviste en les saluant par leur nom; à ceux qui, indistinctement, voulaient s'adresser ou se présenter à lui, il allait jusqu'à offrir de lui-même un échange privé, ou bien il ne le refusait pas à ceux qui en faisaient directement la demande... Bien qu'il gardât parfaite souvenance des faveurs et des offenses qui lui avaient été faites, il ne fut pourtant, ni naturellement ni même pour de grands motifs, enclin à se mettre en colère au point de dire à quiconque des injures ou des reproches. On disait qu'il avait manqué à la fidélité conjugale en succombant à la débauche charnelle, mais il faisait en sorte qu'à personne, cela ne paraisse un scandale, ni qu'il soit infligé aucune violence ou aucune grande injustice. En outre, n'observant pas l'usage de ses ancêtres, il n'utilisait que rarement et toujours à contrec[oe]ur l'habit royal, à savoir le manteau et la tunique longue, mais s'habillait indifféremment de vêtements de soie, comme tous les autres gens de la cour, ou se déguisait, tantôt en Bohémien, tantôt en Allemand, enfin..., même après avoir reçu l'onction sainte, il s'exerçait, bien plus souvent que de raison, à la joute ou aux autres jeux militaires.»
TD-41: «La fille d'un certain marchand de chevaux... qui fut certes rétribuée fort convenablement (puisqu'il lui fut donné deux beaux manoirs avec toutes leurs dépendances, situés respectivement à Créteil et à Bagnolet, et que celle-ci fut appelé ouvertement et communément "petite reine"), garda le roi longtemps auprès d'elle et eut de lui une fille que le roi lui-même maria à un certain Harpedenne auquel il offrit la seigneurie de Belleville en Poitou, la fille étant appelée "Demoiselle de Belleville".»
TD-42: Que le roi vive éternellement!...
TD-43: «Je règne, j'ai régné, je régnerai.»
TD-44: «Je l'ai vu, formulant lui-même une réponse plus élégante... que la requête qui lui avait été présentée..., parler très doucement et, avec les plus grands égards, mettre en garde ceux qui auraient commis quelque erreur.»
TD-45: «Mais cela il pourrait l'obtenir ainsi: en nommant des agents, d'abord à Paris mais aussi dans chacune des autres grandes villes du royaume, chargés de faire répéter, auparavant et partout, pendant deux ou trois ans: «qu'il souffre et compatit grandement aux malheurs des habitants du fait qu'ils soient à ce point écrasés de contributions et de redevances variées et multiples. Et qu'il fait tous ses efforts pour que le peuple, dans le royaume rendu à ses antiques libertés et à ses exemptions, soit soulagé de tous les prélèvements très pénibles et très pesants de cette nature; mais que, quant à son meilleur v[oe]u très affectueux et au souhait très amical qu'il forme à l'intention du royaume et de ses habitants, l'énergie et les efforts du Duc d'Orléans en personne ont toujours fait obstacle et continuent encore de faire obstacle à ce qu'il en obtienne la réalisation, ledit duc s'étant présenté et se présentant toujours comme le père et le grand défenseur de tous ces impôts et contributions et redevances nouvelles croissant jour après jour.» Par cette rumeur qui occupa les oreilles et les esprits des populations dans la quasi totalité des cités et provinces du royaume, un ressentiment si fort auprès du peuple (qui ainsi ressent et déplore encore plus fort le poids des redevances et des recouvrements) fut excité contre le duc d'Orléans, tandis qu'une telle affection et qu'une gratitude et une sympathie si intenses allérent au duc de Bourgogne, que...»
TD-46: «Compatissant aux malheurs des habitants du royaume... Affirmant que s'il... y avait consenti, il aurait reçu les deux cent mille écus d'or qui lui avaient été promis.»
TD-47: «... et que ceux-ci enquêtent sur les transactions à caractère usuraire ou frauduleux et notamment sur ceux qui auraient vendu à un prix excédant de moitié le juste prix, et leur infligeraient une amende proportionnée à leur délit.»
TD-48: «Comme la reine envoyait depuis chez eux et à destination de l'Allemagne six chevaux chargés de monnaie d'or, le convoi fut arrêté chez les Messins qui apprirent des accompagnateurs qu'ils avaient déjà effectué un transfert analogue, et nombreux furent ceux qui s'étonnèrent qu'elle veuille ainsi dépouiller la France pour enrichir les Allemands.»
TD-49: «M'étant informé à plusieurs reprises au sujet de cette somme, on me répondit qu'elle atteignait huit fois cent mille écus d'or, et qu'ils l'avaient pourtant affectée à des usages privés.»
TD-50: «des vêtements aux lanières bien tressées, frangés et à longues manches.»
TD-51: «La déesse Vénus.»
TD-52: «... te vêtir de la chair, des pleurs et des gémissements du pauvre peuple.»
TD-53: «et non dans les princes ni dans les enfants des hommes, en lesquels il n'est point de salut.»
TD-54: «Il arriva auprès de la ville de Bordeaux, leur faisant savoir que s'ils osaient sortir...»
TD-55: «Vous ne solliciteriez pas l'avis d'une assemblée de chevaliers sur un sujet touchant la foi.»
TD-56: «On disait qu'auparavant les capitaines chargés de la défense de l'Aquitaine avait pressé Monseigneur le Duc d'Orléans de... en assiégeant la métropole bordelaise... Il lança donc l'expédition, bien qu'il n'ignorât en rien l'inconstance des Gascons et par combien de ruses ils avaient déjà par le passé trahi plus d'une fois les Français.»
TD-57: «Comme une brebis errante.»
TD-58: «au son des buccins et d'autres instruments de musique.»
TD-59: «Après un baiser sur la bouche.»
TD-60: «(pendant sa jeunesse) il fut porté à de nombreux vices qu'il prit en revanche en horreur quand il fut parvenu à l'âge mûr.»
TD-61: «J'emporte jeunes et vieux.»
TD-62: «Ils faisaient pression, soit pour qu'il fût initié aux choses sacrées, soit pour qu'il renonçât définitivement à l'épiscopat.»
TD-63: «Il s'appliqua... à apaiser la douleur... après un joyeux dîner.»
TD-64: «On traîna le cadavre jusqu'à un bourbier voisin particulièrement fétide où, à la lumière d'une torche de paille, il vérifia que le crime avait bien été accompli; puis, joyeux comme s'il eût fait une bonne action, il se rendit à l'hôtel du duc de Bourgogne.»
TD-65: «on l'apprendra toutefois plus tard.»
TD-66: «C'est d'une façon fort barbare que, le 23 novembre 1407, dans une rue proche de la porte de Barbette, Monseigneur Louis de France, duc d'Orléans et frère du roi, prince très rusé et d'une grande intelligence mais assez porté à la luxure, fut égorgé et massacré à neuf heures du soir, à l'instigation du duc de Bourgogne, qui le confessa.»
TD-67: «Avec des sanglots et des larmes.»
TD-68: «Or celui qui mourut n'avait pas cette ferme position. Je ne place pas ma foi en l'homme mais seulement en Dieu; et s'il peut sembler petit, il n'en est que plus glorieux... Que Dieu le garde.»
TD-69: «Il récitait les heures canoniales.»
TD-70: Moi je suis un ver, non un homme, la honte des hommes et le rebut du peuple.
TD-71: Quiconque veut être sauvé...
TD-72: «enterré... mais seulement en modeste apparat, les citoyens craignant d'offenser son frère.»
TD-73: «Les citoyens et le peuple ayant appris ce meurtre, chacun resta tranquille ... Son courage fut approuvé...» Ils crièrent tous: Vive notre Seigneur...»
TD-74: «...qu'il l'avait fait, poussé par le Diable.»
TD-75: «À ce moment-là, il avait dit que le Diable l'y avait poussé et maintenant, sans honte, il se contredit lui-même en disant qu'il a très bien fait.»
TD-76: «On les a vus depuis longtemps aspirer au grand jour à leur mort mutuelle.»
TD-77: «Le parlement est vacant.»
TD-78: «La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi.»
TD-79: «Une bête très féroce a dévoré mon fils.»
TD-80: «parce que, en vertu de nombreux obstacles, cela ne concernerait pas le parlement.»
TD-81: «Les théologiens et les maîtres ès arts libéraux, plus experts en disputes théologiques ou scholastiques qu'en analyses juridiques... d'où, entre eux et les experts en droit, l'apparition à plusieurs reprises de conflit de vocabulaire.»
TD-82: «qu'il préférerait baiser le cul de la tripière la plus immonde plutôt que la bouche de ce Pierre.»
TD-83: «C'est la violence qu'ils aiment.»
TD-84: «... avoir affirmé qu'il avait avoué sous la violence de cette torture (dont témoignaient ses mains disloquées et son corps rompu dans la région des parties honteuses), et qu'il ne reconnaissait en rien ni la culpabilité du duc d'Orléans, ni la sienne, sauf en ce qui concernait la dépense excessive des deniers royaux.»
TD-85: «Fortement gênée par son embonpoint excessif.»
TD-86: «Et parce que depuis longtemps, les M.(aîtres) de la Chambre des comptes rapportaient en le déplorant que le Roi avait l'habitude, même à ceux nombreux qui ne le méritaient pas, de faire de ruineuses largesses, et consignaient ces dons par écrit en ajoutant dans la marge Doit être récupéré ou en a suffisamment, il fut décrété que ce sommier serait remis aux présidents qui, tout recours exclus, feraient tout restituer jusqu'au dernier quart de denier par les bénéficiaires de ces excès ou par leurs héritiers. On déposa même tous les Maîtres de la Chambre des comptes, à une seule exception près concernant celui qui devait tenir le rôle de tous les autres, jusqu'à ce que...»
TD-87: «S'ils oppriment leur peuple par des recouvrements injustes, ils ne sont pas dignes d'être appelés rois, et dans les annales antiques, on peut lire à maintes reprises qu'on serait en revanche dans ce cas en droit de juger légitime de les déposer.»
TD-88: «Il n'y a guère de bon sens à attendre d'un homme en arme.»
TD-89: «Allez voir votre roi débile, ce fainéant, ce captif.»
TD-90: «Alors la rage populaire s'enflamma à tel point que tous, hommes et femmes, injuriant publiquement les ducs sans aucun voile de pudeur, prièrent pour qu'ils reçoivent le même salaire éternel que le traître Judas.»
TD-91: «Il s'estima indigne de la conduite d'un royaume aussi grand que l'était royaume de France.»
TD-92: «O très distingués présidents des chambres des régions, et autres juges très illustres qui éclairez cette éminente Assemblée, sortez donc enfin de votre torpeur,--et je ne peux parler de l'état du royaume puisqu'il est en ruine--, mais considérez sa misérable chute... (Comme le médecin, le juge doit) non seulement remédier aux maladies qui seraient apparues, mais aussi, et plus glorieusement, veiller par avance à ce que, par une saine préservation, elles n'apparaissent pas.»
TD-93: «Il proclamait ouvertement et publiquement qu'il serait roi..., et, en matière de nominations, il décidait d'établir certain juge... et ne permettait pas de faire appel de lui à nous ou au Parlement.»
TD-94: «Autrefois, 94 milliers de francs or suffisaient largement aux rois précédents pour assurer le faste de la cour, le train de vie des reines et de leurs enfants, ainsi que leurs dépenses journalières, et les créanciers en étaient convenablement rémunérés; pourtant cela n'est plus aujourd'hui, bien qu'ils reçoivent 450 000 francs par an pour les mêmes besoins.»
TD-95: Qu'ils y aient été poussés par quelque grand seigneur, comme on le disait publiquement, je n'ai pas pu à l'époque le vérifier; mais je n'ignore pas qu'ils ont eu à supporter les indécentes veillées nocturnes du duc de Guyenne, ses orgies et son inconduite très choquante, craignant, comme ils le disaient, qu'il n'ajoutât au déshonneur du royaume la même infirmité que son père.
TD-96: «De la maladie de l'état français, comme métaphore de la chute et de l'épuisement du corps humain.»
TD-97: «à partir desquels on pourrait composer un traité volumineux.»
TD-98: «Du conseil du roi (par les instantes prières du prévôt des marchands et des échevins parisiens), les bourgeois de Gand obtinrent... que Monseigneur le Comte de Charolais, fils ainé du duc de Bourgogne, soit amené en Flandre avec son épouse, fille du Roi.»
TD-99: «Il faut sarcler les mauvaises herbes, pour qu'elles n'empêchent pas la fleur de votre jeunesse de produire les fruits parfumés de la vertu.»
TD-100: «Sortez de votre torpeur, vous qui mangez le pain de douleur.»
TD-101: «aux coqs des clochers d'églises qui tournent à tous les vents.»
TD-102: «Et s'ils avaient découvert que certains étaient malades, alors ils couraient à la Curie romaine et les déclaraient morts.»
TD-103: «afin que, déterré, le tombeau renversé et le corps décomposé, il soit dépouillé de ses vêtements et privé de sépulture.»
TD-104: «avec des femmes qui ne sont pas les leurs, mais avec de jeunes enfants qui sont souvent bien à eux.»
TD-105: «Si tu veux régénérer ta vigne stérile et asphyxiée par des sauvageons et des ronces pleines d'épines qui en étouffent les sarments, quelle meilleure façon de le faire que d'arracher jusqu'à la racine ces rejets inutiles qui quand on les élague à la serpe se multiplient en la rendant stérile, et, dans cette vigne que tu loueras à d'autres vignerons, de greffer des sarments, soit nouveaux, soit déjà fertiles et fructifères,... Ce sont là les débuts, plutôt brefs, des douleurs et de doux préludes à ce qui va leur succèder. Mais, la tempête s'étant déjà levée, il n'est que temps pour nous de chercher à regagner le port et dans ce péril de songer à notre salut, afin d'éviter que la force de l'ouragan, qui va bientôt ébranler la nef de Pierre malmenée par le choc de ce tourbillon à la puissance jusqu'alors inconnue, ne nous engloutisse au sein des flots, avec ceux qui vont mourir dans un naufrage bien mérité.»
TD-106: «L'âme est dans le péché.»
TD-107: Le concile de Pise.
TD-108: «Les visages opposés, ils ont en revanche leurs queues soudées l'une à l'autre, si bien qu'ils peuvent s'entendre dans leurs vantardises.»
TD-109: «...Il voulait garder un pied dans l'eau et un autre sur terre.»
TD-110: «Même si pour eux, en tout ce qui concerne la guerre, le duc de Lorraine peut être négligé et ne détient pas assez d'armes pour oser attaquer notre patrie la France, on ne doit pas sous-estimer un ennemi que Dieu encourage et aide en raison des crimes commis par d'autres.»