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Histoire de France 1415-1440 (Volume 6/19)

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1: Du moins roi de la France du Nord. Il n'eut pas le titre de roi, étant mort avant Charles VI, mais il le laissa à son fils.

2: Turner, The History of England, during the middle ages (ed. 1830), vol. III, p. 96. On assurait récemment que le clergé anglican avait encore aujourd'hui un revenu supérieur à celui de tout le clergé de l'Europe. Ce qui est sûr, c'est que l'archevêque de Cantorbéry a un revenu quinze fois plus grand que celui d'un archevêque français, trente fois plus grand que celui d'un cardinal à Rome. Statistics of the Church of England, 1836, p. 5. V. aussi trois lettres de Léon Faucher (Courrier français, juillet-août 1836.)

3: Ils finirent par n'y plus aller. (Hallam.)

4: Turner.—Wilkins.

5: Les Anglais ont porté dans le droit politique ce génie de fiction que les Romains n'avaient montré que dans le droit civil. M. Allen, dans son livre sur la Prérogative royale, a résumé les prodigieux tours de force au moyen desquels se jouait cette bizarre comédie, chacun faisant semblant de confondre le roi et la royauté, l'homme faillible et l'idée infaillible. De temps en temps la patience échappait, la confusion cessait et l'abstraction se faisait d'une manière sanglante; si le roi ne périssait (comme Édouard II, Richard II, Henri VI et Charles Ier), il était renversé, ou tout au moins humilié, réduit à l'impuissance (Henri II, Jean, Henri III, Jacques II).

6: Bien entendu, là où il y a privilége pour l'aîné.

7: Ceci est moins vrai depuis que l'Angleterre a créé une immense propriété mobilière, qui se partage selon l'équité. La propriété territoriale reste assujettie aux lois du moyen âge.—Au reste, le droit d'aînesse est dans les mœurs, dans les idées même du peuple. J'ai cité à ce sujet une anecdote très-curieuse (t. I, à la fin du livre premier).—Dès que le père s'enrichit, sa première pensée est: Faire un aîné. À quoi réplique tout bas la pensée du cadet: Être indépendant, avoir une honnête suffisance (to be independent, to have a competence). Ces deux mots sont le dialogue tacite de la famille anglaise.—Le 12 avril 1836, M. Ewart voulait présenter un bill statuant que, au moins dans les successions ab intestat, les propriétés foncières seraient partagées également entre les enfants; sir John Russel a parlé contre, et la motion a été rejetée à une forte majorité.

8: Rapprocher l'histoire des trois Glocester, du frère du Prince Noir, du frère d'Henri V et du frère d'Édouard IV.

9: En 1373.

10: «Awake, wealth, and walk in this region!...» Turner.—La foi des Anglais dans la toute puissance de l'argent est naïvement exprimée dans les dernières paroles du cardinal Winchester, il disait en mourant: «Comment est-il donc possible que je meure, étant si riche? Quoi! l'argent ne peut donc rien à cela?» Ibidem.

11: Lewis. Richard II prit Wicleff pour son chapelain. V. dans Walsingham la grande scène où Wicleff est soutenu par les princes et les grands contre l'évêque et le peuple de Londres.

12: Turner.

13: Henri II, Édouard II, Richard II, Henri VI, Charles Ier.

14: Il avait été banni par Richard II et son temporel confisqué.

15: Henri IV, intimement uni aux évêques d'Angleterre, commença son règne par leur donner des armes contre les trois genres d'ennemis qu'ils avaient à craindre: 1o contre le pape, contre l'invasion du clergé étranger; 2e contre les moines (les moines achetaient des bulles du pape pour se dispenser de payer la dîme aux évêques); 3e contre les hérétiques. (Statutes of the realm.)

16: Les diocésains peuvent faire arrêter ceux qui prêchent ou enseignent sans leur autorisation et les faire brûler, en lieu apparent et élevé; «In eminenti loco comburi faciant.»—«And them before the people in an high place do to be burnt.» Ibidem.

17: Turner. En 1430, il n'en était plus ainsi; tout revenait au roi.

18: Ces conditions étaient plus humiliantes qu'aucune de celles qui avaient été imposées à Richard II. Il devait prendre seize conseillers, se laisser guider uniquement par leurs avis, etc.

19: «Le droit de primogéniture met de la rudesse dans les rapports du père au fils aîné. Celui-ci s'habitue à se considérer comme indépendant; ce qu'il reçoit de ses parents est à ses yeux une dette plus qu'un bienfait. La mort d'un père, celle d'un frère aîné, dont on attend l'héritage, sont sur la scène anglaise l'objet de plaisanteries que l'on applaudit et qui chez nous révolteraient le public.» Mme de Staël.—Je ne puis m'empêcher de rapprocher de ceci le mot de l'historien romain dans son tableau des proscriptions: «Il y eut beaucoup de fidélité dans les épouses, assez dans les affranchis, quelque peu chez les esclaves, aucune dans les fils; tant, l'espoir une fois conçu, il est difficile d'attendre! Velleius Paterculus.

20: Le fils négociait avec le parti de Bourgogne, tandis que le père se rapprochait du parti d'Orléans.

21: C'était comme nos écoles buissonnières du XVIe siècle.

22: Il est dit toutefois dans Henri IV que Falstaff parlait: Contre la prostituée de Babylone.—Shakespeare a fait de rares allusions aux puritains naissants, toutes malveillantes. Voir entre autres celle qui se trouve dans Twelfth Night, act. III, scène II.—Quant à Falstaff, j'aurai occasion d'y revenir.

23: Le roi lui demanda pourquoi il emportait sa couronne, et le prince lui dit: «Monseigneur, voici en présence ceux qui m'avoient donné à entendre et affirmé que vous estiez trépassé; et pour ce que je suis votre fils aîné...» Monstrelet.

24: Tellement que l'archevêque de Cantorbéry hésitait à l'attaquer, le croyant encore ami du roi. (Walsingham.)

25: «Repente mutatus est in virum alterum..., cujus mores et gestus omni conditioni, tam religiosorum quam laicorum, in exempla fuere.» Walsingham.

26: Statutes of the realm.

27: L'examen d'Oldcastle par l'archevêque est très-curieux dans l'histoire du moine Walsingham; il est impossible de tuer avec plus de sensibilité; le juge s'attendrit, il pleure; on le plaindrait volontiers plus que la victime.—«Dominus Cantuariensis gratiose se obtulit, et paratum fore promisit ad absolvendum eum; sed ille... petere noluit... Cui compatiens dominus Cant. dixit: Caveatis... Unde dominus Cant. sibi compatiens... Cui archiepiscopus affabiliter et suaviter... Consequenter dominus Cant. suavi et modesto modo rogavit... Quibus dictis dominus Cant. flebili vultu eum alloquebatur... Ergo, cum magna cordis amaritudine, processit ad prolationem sententiæ.» Walsingham, p. 384.—Elmham célèbre en prose et en vers les exécutions et les processions. «Rege jubente... Regia mens gaudet.» Turner, vol. III, p. 142.

28: De arraiatione cleri: «Prompti sint ad resistendum contra malitiam inimicorum regni, ecclesiæ, etc.» Rymer, 3e éd., vol. IV, rs I, p. 123; 28 mai 1415.

29: Traité pour avoir des vaisseaux de Hollande, 18 mars 1415. Presse des navires, 11 avril; des armuriers (operariis arcuum, etc., tam intra libertates quam extra), le 20; presse des matelots, le 3 mai; recherche de charrettes, le 16; achat de clous et de fers de chevaux, le 25; achat de bœufs et vaches, le 4 juin; ordre pour cuire du pain et brasser de la bière, le 27 mai; presse des maçons, charpentiers, serruriers, etc.—5 juin, négociations avec le Gallois Owen Glendour; 24 juillet, testament du roi; défense de la frontière d'Écosse; négociations avec l'Aragon, avec le duc de Bretagne, avec le duc de Bourgogne, 10 août; Bedford nommé gardien de l'Angleterre, 11 août; au maire de Londres, 12, etc. Rymer, t. IV, p. I, p. 109-146.

30: Walsingham y croit. Mais Turner voit très-bien que ce n'était qu'un faux bruit.

31: Jamais le roi de France n'avait envoyé à celui d'Angleterre une ambassade aussi solennelle; il y avait douze ambassadeurs, et leur suite se composait de cinq cent quatre-vingt-douze personnes. (Rymer.)

32: Outre les canonniers, ouvriers, etc. Quinze cents bâtiments de transport.—Tels sont les nombres indiqués par Monstrelet, t. III, p. 313. Lefebvre dit: huit cents bâtiments. Rien n'est plus incertain que les calculs de ce temps. Lefebvre croit que le roi de France avait deux cent mille hommes devant Arras, en 1414; Monstrelet en donne cent cinquante mille aux Français à la bataille d'Azincourt. Je crois cependant qu'il a été mieux instruit sur le nombre réel de l'armée anglaise à son départ.

33: Sous Charles VI, sous Louis XIII, etc.

34: Les scrupules d'Henri allèrent jusqu'à refuser le service d'un gentleman qui lui amenait vingt hommes, mais qui avait été moine, et n'était rentré dans la vie séculière qu'au moyen d'une dispense du pape. Ces dispenses étaient le sujet d'une guerre continuelle entre Rome et l'Église d'Angleterre.

35: Le roi n'en avait pas; mais plusieurs villes, telles que la Rochelle, Dieppe, etc., en avaient un assez grand nombre.

36: Le serviteur des ducs de Bourgogne, qui depuis fut leur héraut d'armes, sous le nom de Toison d'or, avoue ceci expressément: «Y allèrent à puissance de gens, jà soit (quoique) le duc de Bourgogne mandât par ses lettres patentes, que ils ne bougeassent, et que ne servissent ni partissent de leurs hostels, jusques à tant qu'il leur fist sçavoir.» Lefebvre de Saint-Remy.

37: Ms. cité par Sir Harris Nicolas dans son histoire de la bataille d'Azincourt (1832), p. 129. Ce remarquable opuscule offre toute l'impartialité qu'on devait attendre d'un Anglais judicieux, qui d'ailleurs n'a pas oublié l'origine française de sa famille. Qu'il me soit permis de faire remarquer en passant que beaucoup d'étrangers distingués descendent de nos réfugiés français: sir Nicolas, miss Martineau, Savigny, Ancillon, Michelet de Berlin, etc.

38: Le chapelain rapporte les lamentations de ces pauvres gens, et il ajoute, avec une bien singulière préoccupation anglaise, qu'après tout ils regrettaient une possession à laquelle ils n'avaient pas droit. «For the loss of their accustomed, though unlawful, habitations.» V. Sir Nicolas, p. 214.

39: Cette expédition a été racontée par trois témoins oculaires qui tous trois étaient dans le camp anglais: Hardyng, un chapelain d'Henri V, et Lefebvre de Saint-Remy, gentilhomme picard, du parti bourguignon, qui suivit l'armée d'Henri. Il n'y a qu'un témoin de l'autre parti, Jean de Vaurin, qui n'ajoute guère au récit des autres. Je suivrai volontiers les témoignages anglais. L'historien français qui raconte ce grand malheur national doit se tenir en garde contre son émotion, doit s'informer de préférence dans le parti ennemi.

40: Règlement de 1386. V. Sir Nicolas.

41: La noblesse était animée par la honte d'avoir laissé prendre Harfleur. Le Religieux exprime ici avec une extrême amertume le sentiment national: «La noblesse, dit-il, en fut moquée, sifflée, chansonnée, tout le jour chez les nations étrangères. Avoir sans résistance laissé le royaume perdre son meilleur et son plus utile port, avoir laissé prendre honteusement ceux qui s'étaient si bien défendus!»

42: Lettre du gouverneur de Calais Bardolf, au duc de Bedford: «Plaise à vostre Seignurie savoir, que par les entrevenans divers et bonnes amis, repairans en ceste ville et marche, aussi bien hors des parties de France, comme de Flaundres, me soit dit et rapporté plainement que sans faulte le Roi nostre Seignur... ara bataille... au pluis tarde, deins quinsze jours... que le duc de Lorenne ait assembleie... bien cinquant mille hommes, et que, mes qu'ils soient tous assemblées, ilz ne seront moins de cent mille ou pluis.» Rymer, t. IV, p. I, p. 147, 7 octobre 1415.

43: Lorsqu'on voit un de ces Picards, l'historien Lefebvre de Saint-Remy, après avoir combattu pour les Anglais à Azincourt, devenir le confident de la maison de Bourgogne, le servir dans les plus importantes missions (Lefebvre, prologue, t. VII, p. 258) et enfin vieillir dans cette cour comme héraut de la Toison d'or, on est bien tenté de croire que Lefebvre, quoique jeune alors, fut l'agent bourguignon près d'Henri V. Il ne vint pas seulement pour voir la bataille, les détails minutieux qu'il donne (p. 499) portent à croire qu'il suivit l'armée anglaise dès son entrée en Picardie. V. sur Lefebvre la notice de mademoiselle Dupont (Bulletin de la Société de l'histoire de France, tome II, 1re partie). La savante demoiselle a refait toute la vie de Lefebvre; elle a prouvé qu'il avait généralement copié Monstrelet; il me paraît toutefois qu'en copiant, il a quelque peu modifié le récit des faits dont il avait été témoin oculaire.

44: Les deux Bourguignons, Monstrelet et Lefebvre, ne disent rien de ceci. Ce sont les Anglais qui nous l'apprennent: «But suddenly, in the midst of their despondency, one of the villagers communicated to the king the invaluable information...» Turner, t. II, p. 423.

45: Il avait d'abord fait écrire en ce sens aux deux ducs, avec défense de venir en personne; c'est ce qu'assure le duc de Bourgogne dans la lettre au roi. Juvénal des Ursins, p. 299.

46: «Comme il fut dit au roy d'Angleterre que il avoit passé son logis, il s'arrêta et dit: «Jà Dieu ne plaise, entendu que j'ai la cotte d'armes vestue, que je dois retourner arrière.» Et passa outre.» Lefebvre.

47: Lefebvre, t. VIII, p. 511. Religieux, ms., 945 verso. Jehan de Vaurin. Chroniques d'Angleterre, vol. V, partie I, chap. 9, f. 15 verso; ms. de la Bibliothèque royale, no 6756.—Jean de Vaurin était à la bataille, comme Lefebvre, mais de l'autre côté: «Moy, acteur de ceste œuvre, en sçay la vérité, car en celle assemblée estoie du costé des François.»

48: Henri avait des Gallois et des Portugais. On a vu déjà qu'il avait des gens du Hainault.

49: Powel.—Turner.

50: Lefebvre de Saint-Remy.

51: «Car il avoit coustume d'en oyr chascun jour, trois l'une après l'autre.» Jehan de Vaurin, ms.

52: Quatre mille archers, sans compter de nombreuses milices. Les Parisiens avaient offert six mille hommes armés; on n'en voulut pas. Un chevalier dit à cette occasion: Qu'avons-nous besoin de ces ouvriers? nous sommes déjà trois fois plus nombreux que les Anglais.» Le Religieux remarque qu'on fit la même faute à Courtrai, à Poitiers et à Nicopolis, et il ajoute des réflexions hardies pour le temps.

53: Tous, dit le Religieux, voulaient être à l'avant-garde: «Cum singuli anti-guardiam poscerent conducendam... essetque inde exorta verbalis controversia, tandem tamen unanimiter (proh dolor!) concluserunt ut omnes in prima fronte locarentur.»—C'est ainsi que le grand-père de Mirabeau nous apprend qu'au pont de Cassano les officiers furent au moment de tirer l'épée les uns contre les autres, tous voulant être les premiers au combat. (Mémoires de Mirabeau.)

54: Les archers anglais poussaient l'arc avec le bras gauche, ceux de France tiraient la corde avec le bras droit; chez ceux-ci c'était le bras gauche, chez ceux-là le bras droit qui restait immobile. M. Gilpin attribue à cette différence de procédé celle d'expression dans les deux langues: tirer de l'arc, en français; bander l'arc, en anglais.

55: «Maintenant, frappe!» Monstrelet.

56: Les fantassins même avaient peine à marcher: «Propter soli mollitiem... per campum lutosum.» Walsingham.

57: Titus Livius.

58: Monstrelet. Quelques-uns disaient aussi que le roi d'Angleterre avait envoyé des archers derrière l'armée française; mais les témoins oculaires affirment le contraire.

59: «Ictus reiterabant mortales, inusitato etiam armorum genere usi quisque eorum in parte maxima clavam plumbeam gestabant, quæ capiti alicujus afflicta mox illum præcipitabat ad terram moribundum.» Religieux de Saint-Denis, ms., f. 950.

60: Cet embellissement est de la façon de Monstrelet, t. III, p. 355. Il le place hors du récit de la bataille, après la longue liste des morts. Lefebvre, témoin oculaire, n'a pu se décider ici à copier Monstrelet.

61: C'est justement de l'historien bourguignon que nous tenons ce détail. Monstrelet.

62: Lefebvre, t. VIII, p. 16-17, Monstrelet, t. III, p. 347. Je ne sais d'après quel auteur M. de Barante a dit: Henri V fit cesser le carnage et relever les blessés.» Hist. des ducs de Bourgogne, 3e édition, t. IV, p. 250.

63: «Let his grief be turned upon his head.» (Ms., Sir Nicolas.)

64: Le connétable fut très-heureux en cela; sa mort répondit à ceux qui l'accusaient de trahir.—Le Religieux revient fréquemment (fol. 940, 946, 948) sur ces bruits de trahison, qui probablement circulaient surtout à Paris, sous l'influence secrète du parti bourguignon.—Nulle part ces accusations ne sont exprimées avec plus de force que dans le récit anonyme qu'a publié M. Tailliar: «Charles de Labrech, connétable de Franche, alloit bien souvent boire et mangier avec le roi en l'ost des Englès... Li connétables se tenoit en ses bonnes villes et faisoit défendre de par le roi de Franche que on ne le combatesit nient.» Cette dernière accusation, si manifestement calomnieuse, ferait soupçonner que cette pièce est un bulletin du duc de Bourgogne. Au reste, l'auteur confond beaucoup de choses; il croit que c'est Clignet de Brabant qui pilla le camp anglais, etc. Dans la même page, il appelle Henri V tantôt roi de France, tantôt roi d'Angleterre. Archives du nord de la France et du midi de la Belgique (Valenciennes), 1830.

65: Monstrelet, t. III, p. 358. Selon le récit anonyme publié par M. Tailliar, on ne put jamais savoir le vrai nombre des morts; ceux qui les avaient enfouis jurèrent de ne point le révéler. Archives du nord de la France (Valenciennes), 1839.

66: Le Religieux.

67: Mémoire d'Artus III.

68: «Princeps presbyterorum.» Walsingham.

69: Monstrelet.

70: Lefebvre de Saint-Remy.

71: Lefebvre.

72: Et pourtant il s'en fallait bien qu'ils fussent de même parti, il y avait certainement des partisans de Mortimer et des partisans de Lancastre, des lollards et des orthodoxes.

73: «Et ce... j'ai ouï dire au comte de Charolois, depuis que il avoit atteint l'âge de soixante-sept ans.» Lefebvre de Saint-Remy.

74: «De suis victualibus refecerunt. Walsingham, p. 342.—Walsingham ajoute une observation de la plus haute importance: Nempe mos est utrique genti. Angliæ scilicet atque Galliæ, licet sibimet in propriis sint infesti regionibus, in remotis partibus tanquam fratres subvenire, et fidem ad invicem inviolabilem observare.» Walsingham, ibidem.—C'est qu'en effet, ce sont des frères ennemis, mais après tout des frères.

75: Malgré cette douceur de caractère, Charles d'Orléans avait eu quelques pensées de vengeance après la mort de son père. Les devises qu'on lisait sur ses joyaux, d'après un inventaire de 1409, semblent y faire allusion: «Item une verge d'or, où il a escript, Dieu le scet.—Item une autre verge d'or où il est escript, il est loup.—Item une autre verge d'or plate en laquelle est escript, Souviegne vous de.—Item deux autres verges d'or es quelles est escript, Inverbesserin.—Item un bracelet d'argent esmaillé de vert et escript, Inverbessirin. Inventoire des joyaulx d'or et d'argent, que monseigneur le duc d'Orléans a par-devers lui, fait à Blois, en la présence de mondit seigneur, par monseigneur de Gaule et par monseigneur de Chaumont, le IIIe jour de décembre, l'an mil CCCC et neuf, et escript par moy Hugues Perrier, etc.»—Cette pièce curieuse a été trouvée dans les papiers des Célestins de Paris. Archives du royaume, L. 1539.

76: Mon très-bon hôte et ma très-doulce hôtesse.

77: V. le détail curieux d'un achat de quatorze lits pour les principaux prisonniers: oreillers, traversins, couvertures, plume, satin, toile de Flandre, etc. Rymer, 3e édit., t. IV, P. I, p. 155 (mars 1416).

78: Il y avait d'autres poètes parmi les prisonniers d'Azincourt, entre autres le maréchal Boucicaut.

79: Pour compléter un Béranger de ce temps-là, il faudrait joindre à Charles d'Orléans Eustache Deschamps. Il représente Béranger par d'autres faces, par ses côtés patriotique, satirique, sensuel, etc. V. la pièce: Paix n'aurez jà, s'ils ne rendent Calais, p. 71.—Il s'élève quelquefois très-haut. Dans la ballade suivante, il semble comprendre le caractère titanique et satanique de la patrie de Byron (V. mon Introduction à l'Histoire universelle):

Selon le Brut, de l'isle des Géans,
Qui depuis fut Albions appelée,
Peuple maudit, tar dis en Dieu créans,
Sera l'isle de tous poins désolée.
Par leur orgueil vient la dure journée
Dont leur prophète Merlin
Pronostics leur doloreuse fin,
Quand il escript Vie perdrez et terre.
Lors montreront estrangiez et voisins:
Au temps jadis estoit cy Angleterre.
. . . . . . . . . .
Visaige d'ange portez (angli angeli), mais la pensée
De diable est en vous tou dis sortissans
À Lucifer . . . .
Destruiz serez; Grecs diront et Latins:
Au temps jadis estoit cy Angleterre.

80: Fortune, vueilliez-moi laisser, p. 170 (Poésies de Charles d'Orléans, éd. 1803).—Puisque ainsi est que vous allez en France, Duc de Bourbon, mon compagnon très-cher, p. 206.—En la forêt d'ennuyeuse tristesse, p. 209.—En regardant vers le pays de France, p. 323.—Ma très-doulce Valentinée, Pour moy fustes-vous trop tôt née, p. 269.

C'est l'inspiration des vers de Voltaire:

Si vous voulez que j'aime encore,
Rendez-moi l'âge des amours...

Et celle de Béranger:

Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse,
Vous vieillirez, et je ne serai plus...

81: César, qui était poète aussi, et qui avait tant d'esprit, appela sa légion gauloise l'alouette (alauda), la chanteuse...

82: Il y a pourtant un vif mouvement de passion dans les vers suivants:

Dieu! qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle!
. . . . . . . .
Qui se pourroit d'elle lasser?
Tous jours sa beauté se renouvelle.
Dieu! qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle!
Par deçà, ni delà la mer,
Ne scays dame ni demoyselle
Qui soit en tout bien parfait telle.
C'est un songe que d'y penser!
Dieu! qu'il la fait bon regarder.

Charles d'Orléans.

Le pauvre prisonnier eut encore un autre malheur; il fut toujours amoureux; bien des vers furent adressés par lui à une belle dame de ce côté-ci du détroit. Les Anglaises, probablement meilleures pour lui que les Anglais, n'en ont pas gardé rancune, s'il est vrai qu'en mémoire de Charles d'Orléans et de sa mère Valentine, elles ont pris pour fête d'amour la Saint-Valentin. V. Poésies de Charles d'Orléans, édit. 1803. (Note de la p. 42.)

83:

Le temps a quitté son manteau
De vent, de froidure et de pluie...

Charles d'Orléans, édit. 1803, p. 257.

Ces jolis chants d'alouette font penser à la vieille petite chanson, incomparable de légèreté et de prestesse:

J'étais petite et simplette
Quant à l'école on me mit
Et je n'y ai rien appris...
Qu'un petit mot d'amourette...
Et toujours je le redis.
Depuis qu'ay un bel amy.

84: Peu m'importe de savoir l'auteur des vers de Clotilde Surville; il me suffit de savoir que Lamartine, très-jeune, les avait retenus par cœur. Personne n'ignore maintenant que le second volume est l'ouvrage de l'ingénieux Nodier.

85: Perlin s'en plaignait déjà au XVIe siècle: «Il me desplait que ces vilains estans en leur pays nous crachent à la face, et eulx estans à la France, on les honore et révère, comme petis dieux» (1558).

86: «Ce dit jour Mons. Loiz de France, ainsné fils du Roy, notre Sire, Dauphin de Viennoiz et duc de Guienne, moru, de laage de vint ans ou environ, bel de visaige, suffisamment grant et gros de corps, pesans et tardif et po agile, voluntaire et moult curieux à magnificence dabiz et joiaux circa cultum sui corporis, désirans grandement grandeur, oneur de par dehors, grant despensier à ornemens de sa chapelle privée, à avoir ymages grosses et grandes dor et dargent, qui moult grant plaisir avoit à sons dorgues, lesquels entre les autres oblectacions mondaines hantoit diligemment, si avoit-il musiciens de bouche ou de voix, et pour ce avoit chapelle de grant nombre de jeune gent; et si avoit bon entendement, tant en latin que en françois, mais il emploioit po, car sa condicion estoit demployer la nuit à veiller et po faire, et le jour à dormir; disnoit à III ou IV heures après midi, et soupoit à minuit, et aloit coucher au point du jour et à soleil levant souvant, et pour ce estoit aventure qu'il vesquit longuement.» Archives du Royaume, Registres du Parlement, Conseil XIV, f. 39, verso, 19, décembre 1415.

87: Le Religieux de Saint-Denis est dès ce moment tout Armagnac; c'est un grand témoignage en faveur de ce parti, qui était en effet celui de la défense nationale.

88: Et des ballades.

As the King lay mysing on his bed,
He thought himself upon a time,
Those tributes due from the French King.
That hat not been paid for so long a time
Fal, lal, lal, lal, laral, laral, la.
He called unto his lovely page,
His lovely page away came he..., etc.

(Ballade citée par Sir Harris Nicolas, Agincourt, p. 78.)

89: À en croire l'historien même du parti bourguignon, le chanoine et les autres conjurés voulaient massacrer les princes: «Le jour de Pasques, après dyner.» Monstrelet.

90: «Messire Loys Bourdon allant de Paris au bois (de Vincennes)... en passant assez près du Roy, lui fist la révérence, et passa outre assez légièrement... (on l'arrêta). Et après, par le commandement du Roy, fut questionné, puis fut mis en un sacq de cuir et gecté en Saine; sur lequel sacq avoir escript: Laissez passer la justice du Roy.» Lefebvre de Saint-Remy.

91: «Et pour loger les gens des capitaines Armagnacs furent les povres gens boutés hors de leurs maisons, et à grant prière et à grant peine avoient-ils le couvert de leur ostel, et cette laronaille couchoient en leurs licts.» Journal du Bourgeois.

92: M. Chéruel a trouvé des détails curieux dans les archives de Rouen. Chéruel, Histoire de Rouen sous la domination anglaise, p. 19. Rouen, 1840.

93: Walsingham.

94: «Ut rei læsæ majestatis.» Religieux, ms., folio 79. Ce point de vue des légistes anglais qui suivaient le roi est mis dans son vrai jour au siége de Meaux. Ibidem, folio 176.

95: Il le fit avec ménagement, déclarant que c'était un emprunt, et assignant un revenu pour remplacer les châsses. Néanmoins les moines de Saint-Denis lui déclarèrent que ce serait dans leurs chroniques une tache pour ce règne: «Opprobrium sempiternum... si redigeretur in chronicis...» Le Religieux.

96: Armagnac persévérait dans son attachement au vieux pape du duc d'Orléans, au pape des Pyrénées, à l'Aragonais Pedro de Luna (Benoît XIII), condamné par les conciles de Pise et de Constance.—V. la déclaration de la reine contre lui. Ordonnances, t. X, p. 436.

97: Depuis longtemps, c'était l'unique vœu du peuple: «Vivat, vivat, qui dominari poterit! dum pax...» Le Religieux. Pendant le massacre de 1418, on criait de même: «Fiat pax!»

98: «Jeunes compagnons du moyen estat et de légère volonté, qui autrefois avoient été punis pour leurs démérites.» Monstrelet.

99: Le Bourgeois devient poète tout à coup, pour parer le massacre de mythologie et d'allégories: «Le dimanche ensuivant, 12 jour de juing, environ onze heures de nuyt, on cria alarme, comme on faisoit souvent alarme à la porte Saint-Germain, les autres crioient à la porte de Bardelles. Lors s'esmeut le peuple vers la place Maubert et environ, puis après ceulx de deçà les pons, comme des halles, et de Grève et de tout Paris, et coururent vers les portes dessus dites; mais nulle part ne trouvèrent nulle cause de crier alarme. Lors se leva la Déesse de Discorde, qui estoit en la tour de Mauconseil, et esveilla Ire la forcenée, et Convoitise, et Enragerie et Vengeance, et prindrent armes de toutes manières, et boutèrent lors d'avec eulx Raison, Justice, Mémoire de Dieu... Et n'estoit homme nul qui, en celle nuyt ou jour, eust osé parler de Raison ou de Justice, ne demander où elle estoit enfermée. Car Ire les avoit mise en si profonde fosse, qu'on ne les pot oncques trouver tout celle nuyt, ne la journée en suivant. Si en parla le Prévost de Paris au peuple, et le seigneur de l'Isle-Adam, en leur admonestant pitié, justice et raison; mais Ire et Forcennerie respondirent par la bouche du peuple: Malgrebieu, Sire, de vostre justice, de vostre pitié et de vostre raison: mauldit soit de Dieu qui aura la pitié de ces faulx traistres Arminaz Angloys, ne que de chiens; car par eulz est le royaulme de France destruit et gasté, et si l'avoient vendu aux Angloys.» Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 234.

100: Monstrelet, t. VI, p. 97.—Le greffier dit moins: «Jusques au nombre de huit cens personnes et au-dessus, comme on dit.» Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, f. 139.

101: «En une fosse nommée la Louvière...» Lefebvre de Saint-Remy.

102: «Solus equester...» Religieux.

103: «Tuèrent bien trois cens prisonniers.» Monstrelet, t. IV, p. 120. «Durant laquelle assemblée et commocion, furent tuez et mis à mort environ de quatre-vingt à cent personnes, entre lesquelles y ot trois ou quatre femmes tuées, si comme on disoit...» Archives, Registres du Parlement, Conseil XIV, folio 142, verso, 21 août.

104: Le Religieux.

105: Journal du Bourgeois.

106: Journal du Bourgeois.

107: Le traité probablement ne concernait que la Flandre. Tout le monde croyait que dans une entrevue avec Henri V à Calais, il s'était allié à lui. Il existe un traité d'alliance et de ligue, où le duc reconnaît les droits d'Henri à la couronne de France, mais cet acte ne présente ni date précise ni signature. Il est probable que ce n'était qu'un projet, une offre de partager les conquêtes qui se feraient à frais communs.—Il est probable que Jean sans Peur fit entendre au roi d'Angleterre, que, s'il l'aidait activement, c'en était fait du parti bourguignon en France, qu'il servirait mieux les Anglais par sa neutralité que par son concours. Rymer, 3e éd., t. IV, pars I, p. 177-178, octobre 1416.

108: Rymer.

109: Selon le Religieux. Mais Rymer indique un plus grand nombre.

110: «Ut communiter dicitur, divisa virtus cito dilabitur.» Religieux.

111: Rymer, 27 janvier 1417.

112: «Un de leur pied chaussé et l'autre nud, sans avoir braies... prenoient petits enfants en berceau... montoient sur vaches, portant lesdits petits enfants...» Monstrelet.

113: Sur Alain Blanchard, V. la notice publiée par M. Auguste Le Prévôt, en 1826, l'Histoire de Rouen sous les Anglais, par M. Chéruel (1840), et l'Histoire du privilége de Saint-Romain, par M. Floquet, t. II, p. 548.

114: M. Chéruel, p. 46, d'après la chronique versifiée d'un Anglais qui était au siége. Archæologia Britannica, t. XXI, XXII. Ce curieux poëme a été traduit par M. Potier, bibliothécaire de Rouen.

115: «Les Engloys descendirent à la Hogue de Saint-Vaast, dimence 1er jour d'aost 1416, adonc estoit le dalphin de Vyane à Rouen avec sa forche; et de là se partit à soy retraire à Paris, et laissa l'ainsné filz du comte de Harcourt, chapitaine du chastel et de la ville, et M. de Gamaches, bailly de la dicte ville, avenc grant quantité d'estrangiers qui gardoient la ville et la quidèrent piller; mès l'en s'en aperchut, et y out sur ce pourvéanche. Mais nonostant tout, fut levé en la ville une taille de 16,000 liv. et un prest de 12,000, et tout poié dedens la my-aost ensuivant. Et fu commenchement de malvèse estrenche; et puis touz s'en alèrent au dyable. Et après euls y vint M. Gui le Bouteiller, capitaine de la ville, de par le duc de Bourgongne, avec 1400 ou 1500 Bourguégnons et estrangiers, pour guarder la ville contre les Engloys; mais ils estoient miez Engloys que Franchoiz; les quiez estoient as gages de la ville, et si destruioient la vitaille et la garnison de la ville.» Chronique ms. du temps, communiquée par M. Floquet.

116: Monstrelet.

117: V. le journal des négociations dans Rymer, nov. 1418.

118: La chronique anglaise donne un étrange tarif des animaux dégoûtants dont les gens de Rouen se nourrirent; peut-être ce tarif n'est qu'une dérision féroce de la misère des assiégés: On vendait un rat 40 pences (environ 40 francs, monnaie actuelle), et un chat, 2 nobles (60 francs), une souris se vendait 6 pences (environ 5 francs), etc.—Archæologia, t. XXI, XXII.—M. Chéruel a trouvé un renseignement plus sérieux sur le prix des denrées; par délibération du 7 octobre 1418, le chapitre fait fondre une châsse d'argent, et paye, entre autres dettes, soixante livres tournois (mille francs d'aujourd'hui?) pour deux boisseaux de blé. M. Chéruel, Rouen sous les Anglais, p. 53, d'après les registres capitulaires, conservés aux Archives départementales de la Seine-Inférieure. Cet excellent ouvrage donne une foule de renseignements non moins précieux pour l'histoire de la Normandie et de la France en général.

119: Monstrelet.—La saison, dit le chroniqueur anglais, était pour eux une grande source de misère; il ne faisait que pleuvoir. Les fossés présentaient plus d'un spectacle lamentable; on y voyait des enfants de deux à trois ans obligés de mendier leur pain, parce que leurs père et mère étaient morts. L'eau séjournant sur le sol qu'ils étaient contraints d'habiter, et, gisant çà et là, ils poussaient des cris, implorant un peu de nourriture. Plusieurs avaient les membres fléchis par la faiblesse, et étaient maigres comme une branche desséchée; les femmes tenaient leurs nourrissons dans leurs bras, sans avoir rien pour les réchauffer; des enfants tétaient encore le sein de leur mère étendue sans vie. On trouvait dix à douze morts pour un vivant.

120: Le camp anglais regorgeait de vivres; les habitants de Londres avaient envoyé à eux seuls un vaisseau chargé de vin et de cervoise. (Chéruel.)

121: Item, estoit octroyé par ledit seigneur Roi, que tous et chacun pourroient s'en retourner..., excepté Luc, Italien, Guillaume de Houdetot, chevalier bailly, Alain Blanchart, Jehan Segneult, maire, maître Robin, Delivet, et excepté la personne qui, de mauvaises paroles et déshonnêtes, auroit parlé antiennement, s'il peut être découvert, sans fraude ou mal engyn...» Vidimus de la capitulation de Rouen, aux Archives de Rouen (communiqué par M. Chéruel). Rymer donne le même acte en latin, t. IV, P. II, p. 82, 13 januar. 1419.

122: «Januarii instantis, februarii instantis.» Les articles suivants prouvent qu'il s'agit bien de 1418 et non de 1419, Rymer, t. IV, P. II, p. 82.

123: L'entrée magnifique du vainqueur, au milieu de ses ruines, fit un contraste cruel. L'honnête et humain M. Turner en est lui-même blessé.

124: Monstrelet.

125: Rymer.

126: Par exemple, en 1415, il engage à l'archevêque de Cantorbéry et aux évêques de Winchester, etc., la perception de droits féodaux.

127: Par exemple, le 24 juillet 1415, le 22 juin 1417. (Rymer.)

128: «Prælatorum, semper sibi assistentium, consilio...» Religieux.

129: «Super sponsalibus inter Bedfordium et filiam unicam Fr. burgravii Nuremburiensis, filiam unicam ducis Lotoringiæ, aliquam consanguineam imperatoris.» Rymer, t. IV, P. II, p. 100, 18 mart. 1419.

130: «Cum Johanna, regina Apuleæ, de adoptione Johannis ducis Bedfordiæ. Dux mittat quinquaginta millia ducatorum, quousque fortalitia civitatis Brandusii erint ei consignata... Dux teneatur, intra octo menses, venire personaliter cum mille hominibus armatis, 2000 sagittariis. Non intromittet se de regimine regni, excepto ducatu Calabriæ quem gubernabit ad beneplacitum suum.» Ibidem, p. 98, 12 mart. 1419.

131: Les Anglais s'étaient fort maladroitement mêlés des affaires intérieures de l'Aragon, dès 1413. (Ferreras.)

132: Les gens de Bayonne écrivent au roi d'Angleterre que «un balener armé a pris un clerc du roy de Castille,» et qu'on a su par lui que quarante vaisseaux castillans allaient chercher des Écossais en Écosse, les troupes du dauphin à Belle-Isle, et amener toute cette armée devant Bayonne. Rymer, t. IV, P. II, p. 128, 22 jul. 1419. Les gens de Bayonne écrivent plus tard que les Aragonais vont se joindre aux Castillans pour assiéger leur ville, p. 132, 5 septembre.

133: Le Normand Robert de Braquemont, amiral de Castille. (Le Religieux.)—Je reviendrai sur cette famille illustre et sur les Béthencourt, alliés et parents des Braquemont, à qui ceux-ci cédèrent leurs droits sur les Canaries. V. Histoire de la conqueste des Canaries, faite par Jean de Béthencourt, escrite du temps même par P. Bontier et J. Leverrier, prestres, 1630. Paris, in-12.

134: Monstrelet.

135: Le bon Religieux de Saint-Denis l'appelle: «La respectable et prudente dame de Giac...» Ce qui est sûr, c'est qu'elle était fort habile. Son mari, le sire de Giac, ne devinant pas pourquoi il réussissait dans tout, croyait le devoir au Diable, à qui il avait voué une de ses mains.

136: «Nous ne savons plus, écrivait un agent anglais à Henri V, si nous avons la guerre ou la paix; mais dans six jours... It is not know whethir we shall have werre or pees... But withynne six dayes...» Rymer, ibidem. p. 126, 14 juil. 1419.

137: Le Religieux croit, sans doute d'après un bruit populaire, qu'il y en avait pour cent mille écus!

138: Le mécontentement extrême de Paris se fait sentir jusque dans les pâles et timides notes du greffier du Parlement: Ce jour (9 août), les Anglois vinrent courir devant les portes de Paris... Et lors, y avoit à Paris petite garnison de gens d'armes, pour l'absence du Roy, de la Royne, de Mess. le Dauphin, le duc de Bourgoingne et des autres seigneurs de France, qui jusques cy ont fait petite résistence aus dits Anglois et à leurs entreprises...» Archives, Registres du Parlement.

139: Le trahit-elle? tout le monde le crut, quand après l'événement on la vit rester du côté du dauphin. Pourtant elle avait perdu, par la mort de Jean sans Peur, l'espoir d'une grande fortune. Innocente ou coupable, qu'aurait-elle été chercher en Bourgogne? la haine de la veuve, toute-puissante sous son fils?

140: «Tardavistis... tardavistis...» Religieux.

141: «Le seigneur de Barbezan par plusieurs fois reprocha à ceux qui avoient machiné le cas dessus dit, disant qu'ils avoient détruit leur maître de chevance et d'honneur, et que mieux voudroit avoir été mort que d'avoir été à icelle journée, combien qu'il en fût innocent.» Monstrelet.—«Pour occasion duquel fait plusieurs grans inconvénients et domages irréparables sont disposez davenir et plus grans que paravant, à la honte des faiseurs, au dommage du mond, Seig. Dauphin principalment, qui attendoit le royaume par hoirrie et succession après le Roy notre souverain S. A. quoy il aura moins daide et de faveur et plus dennemis et adversaires que par avant.» Archives, Registres du Parlement Conseil, XIV, folio 193, septembre 1419.

142: Le Religieux.

143: V. cet acte en trois langues, latine, française et anglaise, dans Rymer, 21 mai 1420.

144: Rymer, 9 juin 1420.

145: Comme on allait faire des joûtes pour le mariage: «Il dit, oïant tous, de son mouvement: Je prie à M. le Roy de qui j'ai espousé la fille et à tous ses serviteurs, et à mes serviteurs je commande que demain au matin nous soyons tous prêts pour aller mettre le siége devant la cité de Sens, et là pourra chascun jouster.» Journal du Bourgeois.

146: «Auquel lieu le roi d'Angleterre fit dresser un gibet, où les dessusdits prisonniers furent tous pendus, voyant ceux du chastel.» Monstrelet.

147: Monstrelet.

148: «Et portoit en sa devise une queue de renard de broderie.» Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 275. À l'entrée de Rouen, c'était une véritable queue de Renard: «Une lance à laquelle d'emprès le fer avoit attaché une queue de renart en manière de penoncel, en quoi aucuns sage notoient moult de choses.» Monstrelet, t. IV, p. 140.

149: Le greffier même du Parlement partage l'entraînement général, à en juger par ses mentions continuelles de processions et supplications pour le salut des deux rois: Furent moult joyeusement et honorablement receuz en la ville de Paris...» Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, folio 224.

150: Le Parlement d'Angleterre en fit autant le 21 mai 1421. (Rymer.)

151: Monstrelet.

152: La sentence rendue par le roi de France, «de l'avis du Parlement,» est placée par Rymer au 23 décembre 1420 «Considérant que Charles soi-disant dauphin avoit conclu alliance avec le duc de Bourgogne... déclare les coupables de cette mort inhabiles à toute dignité.»—V. aussi le violent manifeste de Charles VI contre son fils: «Ô Dieu véritable, etc.,» 17 janvier 1419. Ord., t. XII, p. 273.—Un acte plus odieux encore, c'est celui qui ordonne que les Parisiens seront payés de ce qui leur est dû sur les biens des proscrits, de manière à associer Paris au bénéfice de la confiscation, Ord., t. XII, p. 281. Cela fait penser aux statuts anglais qui donnaient part aux communes dans les biens des Lollards.

153: «Impossible est; vel: Sic fieri oportebit.» Religieux.

154: Chronique de George Chastellain.—En citant pour la première fois Chastellain, je ne puis m'empêcher de remercier M. Buchon d'avoir recherché avec tant de sagacité les membres épars de cet éloquent historien. Espérons qu'on publiera bientôt le fragment qui manquait encore et que M. Lacroix vient de retrouver à Florence.

155: Procuration du roi d'Angleterre au Palatin du Rhin pour recevoir l'hommage de l'électeur de Cologne. Rymer, t. IV, P. I, p. 158-159, 4 mai 1416.—Autre au Palatin du Rhin (pensionnaire de l'Angleterre), pour qu'il reçoive l'hommage des électeurs de Mayence et de Trèves. Ibidem, P. II, p. 102, 1 april 1419.

156: On dit qu'il y vint cent cinquante mille personnes, que les chevaux des princes et prélats étaient au nombre de trente mille.

157: Petrus de Alliaco, de difficultate reformationis in concilio, ap. Von der Hardt, Concil. Constant., t. I, P. VI, p. 246. Schmidt, Essai sur Gerson, p. 37 (Strasb., 1839).

158: «In lecto adversæ valetudinis meæ.» Gerson. Epistola de Reform. theologiæ.

159: Cette scène atroce eut lieu à Londres en 1412, la même année où Jérôme de Prague afficha la bulle sur la gorge d'une fille publique.

160: D'après Sénèque le tragique: «Nulla Deo gratior victima quam tyrannus.» Gerson. Considerationes contra adulatores.

161: Wenceslas le défendit contre les accusations des moines et des clercs. V. sa réponse dans Pfister, Hist. d'Allemagne.

162: V. Renaissance. Notes de l'Introduction.

163: Royko, I theil, 112. Jean Huss avait, dit-on, défié l'Université de Paris: «Veniant omnes magistri de Parisiis! Ego volo cum ipsis disputare qui libros nostros cremaverunt in quibus honor totius mundi jacuit!» Concil. Labbe, t. XII, p. 140.

164: «... Securis brachii secularis... In ignem mittens... misericordi crudelitate. Nimis altercando... deperdetur veritas... Vos brachium invocare viis omnibus convenit.» Gerson. Epist. ad archiepisc. Prag., 27 mai 1414. Bulæus, V. 270.

165: Pierre d'Ailly avait contribué puissamment à la chute de Jean XXIII. Il se montra, en compensation, d'autant plus zélé contre l'hérétique; il l'embarrassa par d'étranges subtilités, voulant l'amener à avouer que celui qui ne croit pas aux universaux, ne croit pas à la Transsubstantiation.

166: Le sauf-conduit était daté du 18 oct. 1414.

167: Jean Huss nous fait connaître lui-même les efforts que l'on fit auprès de lui pour obtenir le sacrifice absolu de la raison humaine. On n'y épargna ni les arguments ni les exemples. On lui citait entre autres cette étrange légende d'une sainte femme qui entra dans un couvent de religieuses sous habit d'homme, et fut, comme homme, accusée d'avoir rendue enceinte une des nonnes: elle se reconnut coupable, confessa le fait et éleva l'enfant; la vérité ne fut connue qu'à sa mort.

168: Le Pogge, témoin du jugement de Jérôme, fut saisi de son éloquence. Il l'appelle: Virum dignum memoriæ sempiternæ. Cet homme si fier et si obstiné montra sur le bûcher une douceur héroïque; voyant un petit paysan qui apportait du bois avec grand zèle, il s'écria: «Ô respectable simplicité, qui te trompe est mille fois coupable!»—V. les détails du supplice de Jean Huss et de Jérôme: Monumenta Hussi, t. II, p. 515-521, 532-535.

169: Clémengis leur avait écrit pendant le concile qu'ils n'arriveraient à aucun résultat: «Excidit spes uniquique umquam videndæ unionis... Quis in re desperata suum libenter velit laborem impendere? Ibit schisma Latinæ Ecclesiæ, cum schismate Græcorum, in incuriam atque oblivionem.» Nic. Clemeng. Epist., t. II, p. 312.

170: Bulæus. Une assemblée de grands et de prélats, présidée par le dauphin, fit emprisonner le recteur qui avait parlé contre la manière dont ils dirigeaient les élections ecclésiastiques et conféraient les bénéfices. Le Parlement ne soutint pas l'Université, qui fit des excuses. Ce fut l'enterrement de l'Université comme puissance populaire.

171: Lire son traité: De parvulis ad Christum trahendis.

172: Il comptait sur leur intercession, et les réunit encore la veille de sa mort, pour leur recommander de dire dans leurs prières: «Seigneur, ayez pitié de votre pauvre serviteur Jean Gerson.

173: Sur le tombeau de Gerson, et sur le culte dont il était l'objet jusqu'à ce que les Jésuites eussent fait prévaloir une autre influence, voyez l'Histoire de l'église de Lyon, par Saint-Aubin, et une lettre de M. Aimé Guillon, dans la brochure de M. Gence: Sur l'Imitation polyglotte de M. Montfalcon. Il n'existe qu'un portrait de Gerson, celui que M. Jarry de Mancy a donné dans sa galerie des hommes utiles, d'après un manuscrit.

174: «In horribili carcere cum vitæ austeritate detineri fecit.»—Le Religieux de Saint-Denis, sans être arrêté par les préjugés de sa robe, décide avec son bon sens ordinaire que, quoique moines, ils ont dû résister à l'ennemi: «Minus bene considerans quæ canunt jura, videlicet vim vi repellere omnibus cujuscumque status... licitum esse, pugnareque pro patria.» Religieux, ms. folio 176-177.

175: «Exitus et proficus de wardis et maritagiis, ac etiam forisfacturas... Volentes quod H. Cantuariensi archiepiscopo, H. Wintoniensi cancellario nostro, et T. Dunolmensi episcopis, ac... militi nostro J. Rothenhale persolvantur.» Rymer, t. IV, P. I, p. 150, 28 nov. 1415.

Presse de maçons, tuiliers, etc., pour aller fortifier Harfleur. Ibidem., p. 152, 16 déc. 1415.

176: V. l'énumération détaillée de ces prêts, dans Turner.

177: Henri lui reprochait, entre autres félonies, de contrefaire la monnaie royale.—V. les lettres de pardon qu'il lui accorde. Rymer, t. IV, P. II, p. 7, 23 juin 1417.—Mais, tout vainqueur, tout populaire qu'était alors Henri V, il craignait ce dangereux prêtre. Il lui accorde une faveur le 11 sept. suivant, l'appelle son oncle, etc.

178: Turner.

179: Rymer, 27 octobre 1420.

180: Rymer, 22 januarii. 22 mart. 1420.

181: Rymer, 21 april. 1421.

182: Un chevalier est chargé de faire une enquête à ce sujet. (Rymer, 5 mai 1421.)

183: Ordonnances, XI.

184: Journal du Bourgeois.—Monstrelet.

185: C'est ce que disent du moins les historiens du parti bourguignon, Monstrelet et Pierre de Fenin: «Et en y eut plusieurs qui commencèrent à eux armer avec les Anglois, non pas gens de grand'autorité... «Monstrelet, t. IV, p. 143.—Pierre de Fenin assure même que: «Le povre peuple l'aimoit sur tous autres; car il estoit tout conclu de préserver le menu peuple contre les gentis-hommes.» Fenin, p. 187 (dans l'excellente édition de mademoiselle Dupont; 1837).

186: Tout le monde a lu cette terrible histoire populaire de la pauvre femme enceinte qu'un des Vaurus fit lier à un arbre, qui accoucha la nuit et fut mangée des loups. (Journal du Bourgeois.)

187: Rymer.

188: Monstrelet.

189: Monstrelet, t. IV, p. 277, 309. Les Parisiens finirent par comprendre ainsi que l'Anglais c'était l'ennemi. Ils en étaient déjà avertis par le langage. Les ambassadeurs anglais «requirent ledit président de exposer icelle créance, pour ce que chascun n'eust sceu bien aisément entendre leur françois langage...» Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, fol. 215-216, mai 1420.

190: «Le peuple les avoit en trop mortelle haine les uns et les autres.» Journal du Bourgeois.

191: «Fut faite grant feste à Paris... Mieux on dust avoir pleuré. Quel dommaige et quel pitié par toute chrestienté...» Journal du Bourgeois.

192: Rymer, 17 jul. 1421; 6 août 1422.

193: «Pro Calesio et marchiis ejusdem, XII M marcas; pro custodia Angliæ, VIII M marcas; pro custodia Hiberniæ H M D marcas.» Rymer, ibidem, p. 27, 6 mai 1421.

194: «Et nondum provisum est, etc.» Rymer.

195: Ces réclamations furent si vives à la mort d'Henri V, que le conseil de régence fut obligé de leur assigner en payement le tiers et le tiers du tiers de tout ce que le roi avait pu gagner personnellement à la guerre, butin, prisonniers, etc. (Statutes of the Realm.)

196: Chastellain.

197: Le parti ennemi publia qu'il était mort mangé des poux.

198: Henri V avait envoyé pour examiner le pays le chevalier Guillebert de Launey, dont nous avons le rapport: «Sur plusieurs visitations de villes, ports et rivières, tant as par d'Égypte, comme de Surie, l'an de grâce 1422, le commandement, etc.» Turner, vol. II, 477.

199: «Comme s'ils fussent acertenez qu'il fust ou soit saint en paradis.» Monstrelet.

200: «Après le quatrième ou cinquième accès de fièvre quarte.» Archives, Registres du Parlement.

201: Journal du Bourgeois.

202: Juvénal.

203: Monstrelet.

204: «Comme il fut trouvé par les curés de paroisses.» Monstrelet.—«Ceux qui faisoient les fosses... affermoient... qu'avoient enterré plus de cent mille personnes.» Journal du Bourgeois de Paris. Il a dit un peu plus haut que dans les cinq premières semaines il était mort cinquante mille personnes. À ces calculs fort suspects d'exagération, il en ajoute un qui semble mériter plus de confiance: «Les corduaniers comptèrent le jour de leur confrérie les morts de leur mestier... et trouvèrent qu'ils estoient trepassés bien dix-huit cents, tant maistres que varlets, en ces deux mois.»

205: Journal du Bourgeois.

206: Idem.

207: Nombre exagéré évidemment. Toutefois il ne faut pas oublier qu'il y avait alors plus de maisons à proportion qu'aujourd'hui, parce qu'elles étaient fort petites et qu'il n'y avait guère de famille qui n'eût la sienne.—Il résulte des détails qu'on trouve dans la vie de Flamel que la dépopulation avait commencé dès 1406. Vilain, Hist. de Flamel, p. 355.

208: Journal du Bourgeois. Nous regrettons de ne pouvoir, faute d'espace, suivre, pour ces tristes années, le conseil que M. de Sismondi donne à l'historien avec un sentiment si profond de l'humanité:

«Ne nous pressons pas; lorsque le narrateur se presse, il donne une fausse idée de l'histoire... Ces années, si pauvres en vertus et en grands exemples, étaient tout aussi longues à passer pour les malheureux sujets du royaume, que celles qui paraissent resplendissantes d'héroïsme. Pendant qu'elles s'écoulaient, les uns étaient affaissés par les progrès de l'âge; les autres étaient remplacés par leurs enfants: la nation n'était déjà plus la même... Le lecteur ne s'aperçoit jamais de ce progrès du temps, s'il ne voit pas aussi comment ce temps a été rempli: la durée se proportionne toujours pour lui au nombre des faits qui lui sont présentés, et en quelque sorte, au nombre des pages qu'il parcourt. Il peut bien être averti que des années ont passé en silence, mais il ne le sent pas.»

209: C'était au reste un usage fort ancien.—«Et fut criée parmi Paris à quatre trompes et à six ménestriers (19 sept. 1418)... Et tous les jours à Paris, spécialement de nuit, faisoit-on très-grant feste pour ladite paix, à ménestriers et autrement (11 juillet 1419).» Journal du Bourgeois, p. 249-260.—Il paraît qu'on se disputait les joueurs de violon: «Ayant commencé une feste ou noce, ils seront obligés d'y rester jusques à ce qu'elle soit finie.» Archives, Ordinatio super officio de Jongleurs, etc., 24 april. 1407, Registre J. 161, no 270.

210: C'est ce que lui reprochaient tant les bouchers.

211: Chroniques de l'Espagne et du Portugal. Ferd. (Denis.)

212: Sur la peste noire, sur les Flagellants et leurs cantiques, voir le tome IV de cette Histoire. Le savant et éloquent Littré a donné, dans la Revue des Deux Mondes (février 1836, t. V de la IVe série, p. 220), un article d'une haute importance: Sur les grandes épidémies.—M. Larrey, qui a fait une intéressante notice sur la chorée ou danse de Saint-Gui, aurait dû peut-être rappeler que cette maladie avait été commune au XIVe siècle. Mémoires de l'Académie des sciences, t. XVI, p. 424-437.

213: C'est-à-dire, danse de cimetière.—Selon M. Van Praet (Catalogue des livres imprimés sur vélin), ce mot viendrait de l'arabe Magabir, Magabarag (cimetière). D'autres le tirent des mots anglais Make, Break (faire, briser), unis ensemble pour imiter le bruit du froissement et du craquement des os. On croyait, dès la fin du XVe siècle, que Macabre était un nom d'homme; c'est l'opinion la moins probable de toutes.

214: Peut-être y introduisirent-ils aussi la danse aux aveugles, et le tournoi des aveugles: «On meist quatre aveugles tous armez en un parc, chacun ung baton en sa main, et en ce lieu avoit un fort pourcel lequel ils devoient avoir s'ils le povoient tuer. Ainsi fut fait, et firent cette bataille si estrange; car ils se donnèrent tant de grands coups...» Journal de Bourgeois.

215: Ainsi qu'au cimetière de Dresde, à Sainte-Marie de Lubeck, au Temple Neuf de Strasbourg, sous les arcades du château de Blois, etc. La plus ancienne peut-être de ces peintures était celle de Minden en Westphalie; elle était datée de 1383.

216: L'art vivant, l'art en action, a partout précédé l'art figuré.—C'est ce que Vico, entre autres, a très-bien compris. Sur la danse, voir particulièrement le curieux ouvrage de Bonnet, Histoire de la danse, in-12, Paris 1723.

217: Ch. Magnin.

218: J'ai parlé de ces drames à la fin du tome II de cette histoire. Ailleurs j'ai rappelé un charmant mime de Résurrection qui se représente dans les processions de Messine. Introduction à l'Histoire universelle, p. 187 de la seconde édition, d'après Blunt, Vestiges of ancient manners discoverable in modern Italy and Sicily, p. 158.

219: «Item, l'an 1424 fut faite la Danse Maratre aux Innocents et fut commencée environ le moys d'aoust et achevée au karesme suivant.» Journal du Bourgeois de Paris, p. 352. «En l'an 1429, le cordelier Richart, preschant aux Innocents, estoit monté sur ung hault eschaffaut qui estoit près de toise et demie de haut, le dos tourné vers les charniers en-contre la charronnerie, à l'endroit de la danse macabre.» Ibidem, p. 384.—Je crois, avec Félibien et MM. Dulaure, de Barante et Lacroix, que c'était d'abord un spectacle, et non simplement une peinture, comme le veut M. Peignot: c'est le progrès naturel, comme je l'ai déjà fait remarquer. Le spectacle d'abord, puis la peinture, puis les livres de gravures avec explication.—La première édition connue de la Danse Macabre (1485) est en français, la première édition latine (1490) a été donnée par un Français; mais elle porte: Versibus alemanicis descripta. V. le curieux travail de M. Peignot, si intéressant sous le rapport bibliographique: Recherches sur les danses des morts et sur l'origine des cartes à jouer. Dijon 1826.

220: Le rez-de-chaussée extérieur, adossé à la galerie des tombeaux, et supportant les galetas où séchaient les os, était occupé par des boutiques de lingères, de marchandes de modes, d'écrivains, etc.

221: Mémoire de Cadet-de-Vaux, rapport de Thouret, et procès-verbal des exhumations du cimetière des Innocents, cités par M. Héricart de Thury, dans sa Description des catacombes, p. 176-178.

222: Cette dérision de la mort frappa les contemporains. Un gentilhomme, messire Sarrazin d'Arles, voyant un de ses gens qui revenait du convoi d'Henri V, lui demanda si le roi «avoit point ses housseaux chaussés.» Ah! monseigneur, nenni, par ma foi!—«Bel ami, dit l'autre, jamais ne me crois, s'il les a laissés en France!» Monstrelet.

223: «Et tantost elle s'inclina vers lui moult humblement et se tourna autre part plorant.» Journal du Bourgeois.

224: De Imitatione Christi, ed. Gence, 1826, descriptio codicum mss., p. XIII. M. Gence regarde le ms. de Mœlck, 1421, comme le plus ancien. M. Hase pense que le ms. de Grandmont pourrait être de la fin du XIVe siècle. Bibl. royale, fonds de Saint-Germain, no 837.

Nul doute qu'il n'y ait un plus grand nombre de traductions et d'éditions; j'indique seulement ici le nombre de celles qui sont venues à la connaissance d'un de nos plus savants bibliographes: Barbier, Dissertation sur soixante traductions françaises, etc., p. 254 (1812). M. Gence a recueilli l'indication d'un grand nombre d'éditions dans les archives italiennes (catalogues de la congrégation de l'Index), à l'époque où ces archives furent transférées à Paris.—Parmi les traducteurs de l'Imitation, on trouve avec surprise deux noms, Corneille et La Mennais. Le génie héroïque et polémique n'avait rien à voir avec le livre de la paix et de l'humilité.

De Imitatione, ed. Gence, index grammaticus.

M. Gregory en cite quelques-uns; il est vrai que plusieurs de ces mots ne sont pas spécialement des italianismes, mais des mots communs à toutes les langues néo-latines. Gregory, Mémoire sur le véritable auteur de l'Imitation, publié par M. Lanjuinais, in-12 (1827), p. 23-24.

Schmidt, Essai sur Gerson, 1839, p. 122. Gieseler, Lehrbuch, II, IV, 348.

Si l'on veut que l'auteur ou le dernier rédacteur de l'Imitation soit le plus grand homme du XVe siècle, ce sera certainement Gerson. Le vénérable M. Gence a voué sa vie à la défense de cette thèse. Pour la soutenir, il faut supposer que le goût de Gerson a fort changé dans sa retraite de Lyon. Le livre De Parvulis ad Christum trahendis, la Consolatio theologiæ, qui sont pourtant de cette époque, sont généralement écrits dans la forme pédantesque du temps. Dans quelques-uns de ses sermons et opuscules français, surtout dans celui qu'il adresse à ses sœurs, on trouve un tour vif et simple qui ne serait pas indigne de l'auteur de l'Imitation. Toutefois, même dans ce dernier opuscule, il y a encore de la subtilité et du mauvais goût. Il dit, au sujet de l'Annonciation, que la Vierge «ferma la portière de discrétion,» etc. Gerson, t. III, p. 810-841.

Thomas de Kempen a pour lui le témoignage de ses trois compagnons, Jean Busch, Pierre Schott, et Jean Trittenheim, tous trois du XVe siècle. Il semble pourtant bien difficile que ce laborieux copiste se soit élevé si haut; son Soliloquium animæ ne donne pas lieu de le croire. «Le Christ, dit-il, m'a pris sur ses épaules, m'a enseigné comme une mère, me cassant les noix spirituelles et me les mettant dans la bouche.» Ce luxe d'images (et quelles images!) est peu digne, comme l'observe très-bien M. Faugère, de l'homme qui aurait écrit l'Imitation. Éloge de Gerson (1838), p. 80.

Le prétendu Gersen a été créé par les bénédictins du XVIIe siècle, et accueilli par Rome en haine de Gerson. M. Gregory a dépensé beaucoup d'esprit à lui donner un souffle d'existence. Il avance l'ingénieuse hypothèse que l'Imitation, dans sa première ébauche, a dû être un programme d'école; je crois qu'elle serait plutôt sortie d'un manuel monastique. M. Daunou a montré jusqu'à l'évidence la faiblesse du système de M. Gregory (Journal des savants, déc. 1826, octob. et nov. 1827). L'unique pièce sur laquelle il s'appuie, le ms. d'Arona, est du XVe siècle et non du XIIIe, au jugement de deux excellents paléographes, M. Daunou et M. Hase.

M. Gence va chercher dans tous les auteurs sacrés et profanes les passages qui peuvent avoir un rapport, même éloigné, avec les paroles de l'Imitation; il risque de faire tort à son livre chéri, en faisant croire que ce n'est qu'un centon.—Suarez pense que les trois premiers livres sont de Jean de Verceil, d'Ubertino de Casal, de Pietro Renalutio; Gerson aurait ajouté le quatrième livre, et Thomas de Kempen aurait mis le tout en ordre. Cet éclectisme est fort arbitraire. La seule chose spécieuse que j'y trouve, c'est que le quatrième livre, d'une tendance bien plus sacerdotale que les trois autres, pourrait fort bien ne pas être de la même main. J. M. Suarez, Conjectura de Imitatione, 1667, in-4o, Romæ.

V. aussi dans l'édition de M. Gence (p. LIII) la note spirituelle et paradoxale qu'il a tirée d'un ms. de l'abbé Mercier de Saint-Léger.

«Il y avait, au moyen âge, deux existences: l'une guerrière et l'autre monacale. D'une part, le camp et la guerre; de l'autre, l'oraison et le cloître. La classe guerrière a eu son expression dans les épopées chevaleresques; celle qui veillait dans les cloîtres a eu besoin de s'exprimer aussi; il lui a fallu dire ses effusions rêveuses, les tristesses de la solitude tempérée par la religion; et qui sait si l'Imitation n'a pas été l'épopée intérieure de la vie monastique, si elle ne s'est pas formée peu à peu, si elle n'a pas été suspendue et reprise, si elle n'a pas été enfin l'œuvre collective que le monachisme du moyen âge nous a léguée comme sa pensée la plus profonde et son monument le plus glorieux?» Telle est l'opinion que M. Ampère a exprimée dans son cours. Je suis heureux de me rencontrer avec mon ingénieux ami. J'ajoute seulement que cette épopée monastique me paraît n'avoir pu se terminer qu'au XIVe ou au XVe siècle.

225: L'antiquité avait entrevu l'idée de l'Imitation. Les pythagoriciens définissaient la vertu: Ὀμολογια πρὸς τὸ θεῑον; et Platon: Ὀμοίωσις θεῷ χατὰ τὸ δυνατόν (Timée et Théétète). Théodore de Mopsueste, plus stoïcien que chrétien, disait: «Christ n'a rien eu de plus que moi; je puis me diviniser par la vertu.»

226: Surtout chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin. (Gence.)

227: Ces Règles ne sont pas seulement des codes monastiques; elles contiennent beaucoup de préceptes moraux et d'effusions religieuses. V. passim les recueils d'Holstenius, etc.

228: Rien n'est moins judicieux, plus puéril même, que la manière dont Ubertino veut interpréter l'Évangile. «Le bœuf, dit-il, signifie que nous devons ruminer ce que le Christ a fait pour nous, l'âne, etc.» Arbor crucifixi Jesu, lib. III, c. III.—Tauler lui-même, qui écrit plus tard, tombe encore dans ces explications ridicules: «Via per sinistri pedis vulnus est sitibunda nostræ sensualitatis mortificatio.» Tauler, ed. Coloniæ, p. 809.—Quant à Ludolph, il surcharge l'Évangile d'embellissements romanesques qui n'ont rien d'édifiant, il donne le portrait de Jésus-Christ: «Il avoit les cheveulx à la manière d'une noys de couldre moult meure, en tirant sur le vert et le noir à la couleur de la mer, crespés et jusques aux oreilles pendans et sur les espales ventilans; ou meillieu de son chief deux partyes de cheveulx en manière des Nazareez, ayant le fronc plain et moult plaisant, la face sans fronce, playes et tache, et modérément rouge, et le nez compétament long, et sa bouche convenablement large sans aucune reprehension; non longue barbe, mais assez et de la couleur des cheveulx, et au menton fourcheue, le regard simple et mortiffié, les yeux clers. Estoit terrible en reprenant, et en admonestant doulx et amyable, joyeulx; en regardant, toute greveté. Il a ploré aulcuneffois, mais jamais ne rist... En parler puissant et raisonnable, peu de parolles et bien attrempées, et en toutes choses bien composées.» Ludolphus, Vita Christi, trad. par Guill. le Menand, éd. 1521, in-folio, fol. 7.

229: «Anima magis est ubi amat quam ubi animat,» dit saint Bernard. Sur cette tendance de l'âme à se perdre en Dieu, et sur la nécessité d'y remédier. V. saint Bonaventure, Stimuli amoris, p. 242, et Rusbrock, De Ornatu spiritualium nuptiarum, lib. II, p. 333.

230:

Homo es, et non Deus,
Caro es, non Angelus.

Imitatio, lib. III.

231: L'ébauche grandiose de Grainville semble promettre dans son titre le développement de cette situation dramatique; elle ne tient pas parole, et elle ne le pouvait. Cette épopée matérialiste est bien moins le dernier homme que la mort du globe. V. sur la vie de Grainville le bel article de Ch. Nodier, Dict. de la Conversation, t. XXXI.

232: Le rhythme me paraît être généralement le même que celui de Gerson dans ses sermons français. Je le croirais volontiers l'auteur, non de l'Imitation, mais de la Consolation.

233: Je n'en citerai qu'un exemple, mais bien remarquable: «Si tu as un bon ami et profitable à toy, tu le dois volontiers laisser pour l'amour de Dieu, et estre séparé de luy. Et ne te trouble pas ou courouce, s'il te laisse, comme PAR OBÉISSANCE ou autre cause raisonnable. Car tu dois sçavoir qu'il nous fault finalement en ce monde estre séparé l'un de l'autre, au moins par la mort, jusques à ce qu'en celle belle cité de paradis serons venus, de laquelle nous ne PARTIRONS JAMAIS L'UN D'AVEC L'AUTRE.» Consolacion, livre I, c. IX.—«Ita et tu aliquem necessarium et dilectum amicum, pro amore Dei disce relinquere. Nec graviter feras, quum ab amico derelictus fueris, sciens quoniam oportet non omnes tandem ab invicem separari.» Imitatio, lib. II, c. IX.—Le français ne dit pas: «Disce relinquere;» mais: «Ne te trouble pas ou courouce, s'il te laisse.» Il ajoute un mot touchant: «S'il te laisse, comme PAR OBÉISSANCE...» (Il y a là toute une élégie de couvent; les amitiés les plus honnêtes y étaient des crimes. Enfin, avec une bonté charmante:) «Cette belle cité de paradis... de laquelle nous ne partirons jamais l'un d'avec l'autre

234: Le latin est loin de cette noble confiance. Il a peur d'allumer l'imagination monastique; il dit: «O mi dilectissime sponse, amator purissime!...» Combien le français est plus pur: «Mon loyal ami et époux!»—Le latin, pour émousser encore, ajoute une inutilité: Dominator universæ creaturæ. Imitatio, lib. III, c. XXI, p. 171, éd. Gence, Internelle Consolacion, livre II, c. XXVI, fol. 56-57, éd. 1520, in-12. Cette édition de la Consolation, qui me paraît être une réimpression de l'in-4o sans date, est la plus moderne qu'on puisse lire; celle de 1522 est déjà gâtée pour le style et pour l'orthographe. Il est à souhaiter qu'on reproduise enfin ce beau livre dans sa forme originale, en supprimant les gloses qui, d'édition en édition, ont été mêlées au texte. M. Onésime Leroy a trouvé à Valenciennes un ms. important de la Consolation. Onés. Leroy, Études sur les mystères et sur les mss. de Gerson. 1837, Paris.

235: Ce beau mouvement n'est pas dans le latin. Le latin est ici languissant et décousu en comparaison du français.

236: J'ai changé deux ou trois mots: Soulas (solatium), piteux.—J'ai supprimé aussi une naïveté triviale, mais fort énergique et comme il en fallait dans un livre du peuple: «Vous seul estes ma joye; et sans vous, il n'y a point viande qui vaille...»

237: Pétrarque s'en plaint au milieu du XIVe siècle. Mêmes plaintes au XVe dans Clémengis, particulièrement pour l'indistinction et la continuité de l'écriture qui faisait un mot de chaque ligne.—Dès l'an 1304, le roi avait été obligé de défendre aux notaires les abréviations: leur écriture serait devenue une sorte d'algèbre. «Surrexerunt scriptores, quos cursores vocant, qui rapido juxta nomen cursu properantes, nec per membra curant orationem discernere, nec pleni aut imperfecti sensus notas apponere, sed in uno impetu, velut hii qui in stadio currunt... ut vix antequam ad metam veniant, pausam faciant... Oro ne per cursorios istos, ut ita dicam, croddiatores id describi facias.» Nic. Clemeng. Epist., t. II, p. 306.

«Non apponant abbreviationes...; cartularia sua faciant in bono papyro, etc.» Ordonnances, t. I, p. 417, jul. 1304.

238: «Enchaînés et attachiés ès chayères du cœur.» Vilain.—Quelquefois même, pour plus de sûreté, on les mettait dans une cage de fer; en 1406, un bréviaire ayant besoin de réparation, on fait scier par un serrurier deux croisillons de la cage où il était renfermé.

239: Non loquatur mihi Moyses, aut aliquis ex prophetis; sed Tu, etc.» Imitatio, lib. III, c. II.

240: Ces hardiesses auront paru plus dangereuses dans la langue vulgaire. Voilà sans doute pourquoi presque tous les mss. de la Consolation ont disparu. Elle a été imprimée avant 1500 sans date, puis coup sur coup (peut-être sous l'influence luthérienne) en 1522, 1525, 1527, 1533, 1542. Les calvinistes, qui multipliaient tant les livres en langue vulgaire, ne se soucièrent pas de celui-ci, parce qu'apparemment ils n'y trouvaient rien d'assez dur sur la prédestination. D'autre part, le clergé catholique, croyant sentir dans ce livre populaire du XVe siècle, une sorte d'avant-goût du protestantisme, l'a ôté peu à peu aux pauvres religieuses dont il avait dû être la douce nourriture. On leur a retranché ainsi ce qui faisait pour elles le charme de la religion au moyen âge, d'abord les drames sacrés, puis les livres. Ce jeûne intellectuel a toujours augmenté, avec les défiances de l'Église.—Il est impossible de ne pas être touché, en lisant sur ce livre de femmes (éd. 1520, exemplaire de la Bibl. Mazarine) les notes et les prières qu'y ont écrites les Religieuses auxquelles il a appartenu et qui se le transmettaient comme leur unique trésor.

241: «Senescenti ac propemodum effœtæ matri Ecclesiæ.» Tauler (d'après sainte Hildegarde).

242: C'est un livre chrétien, universel, et non point national. S'il pouvait être national, il serait plutôt français. Il n'a ni l'élan pétrarchesque des mystiques italiens, encore moins les fleurs bizarres des Allemands, leur profondeur sous formes puériles, leur dangereuse mollesse de cœur. Dans l'Imitation, il y a plus de sentiments que d'images; cela est français. En littérature, les Français dessinent plus qu'ils ne peignent, ou, si l'on veut, ils peignent en grisaille. Je lis dans Clémengis: «Non ineleganter quidam dixit: Color est vitare colorem.» Nic. Clemeng., t. II, p. 277, epist. 96.—Au reste, j'ai dit ailleurs plus au long ce que je pensais de notre langue et de notre littérature: Origines du droit, Introduction, p. CXVII-CXXII.

243: Internelle Consolacion.

244: «Te ipsum novi ex nomine...»

245: «Princeps presbyterorum.» Walsingham.

246: V. sur le cardinal Winchester, plus haut p. 107, et plus bas tout le chapitre IV.

247: Statutes of the Realm.

248: Procès de la Pucelle, interrogatoire du 15 mars 1531.

249: V. sur la messe de la victoire fondée à Auxerre et sur le bizarre privilége accordé à la maison de Chastellux: Lebeuf, Histoire d'Auxerre, t. II, p. 283; Millin, Voyage, t. I, p. 163; Michelet, Origines du droit, p. 435.

250: Amelgard ajoute que les Français furent consolés de la perte de cette sanglante bataille de Verneuil par l'extermination des Écossais.

251: Bedford lui-même ne craignit pas de mécontenter le duc de Bourgogne, en faisant casser un jugement des tribunaux de Flandre par le Parlement de Paris. Archives, Trésor des chartes, 1423, 30 avril, J. 573.

252: Lire le charmant récit, un peu long, il est vrai, un peu romanesque, de Chastellain, ch. LXIV, p. 69-71 (éd. Buchon, 1836).

253: Elle dit gaiement à Glocester qu'il lui fallait un mari et un héritier.—Vossius, Annal. Holl., lib. XIX, p. 528. Dujardin et Sellius, t. III. p. 426.

254: Archives, Trésor des chartes, J. 49, nos 12 et 13, septembre 1423.

255: Tournai, il est vrai, n'était pas entre les mains des Anglais, mais le duc de Bourgogne se faisait fort de la réduire. «Donnons, transportons et délaissons les villes, chasteaulx et chastellenies de Péronne, Roye et Mondidier... la ville, cité et bailliage de Tournay, Tournesis, Saint-Amand et Mortaigne.» Archives, Trésor des chartes, J. 249, nos 12 et 13, septembre 1423.—L'Histoire de la république de Tournai est encore à faire. V. Archives, Trésor des Chartes, J. 528-607, et Bibl. royale, mss. Collection d'Esnans, Vol. C.

Le duc s'engage à restituer, «au cas que, dans ledit temps de deux ans, il ne fasse apparoir des sommes que ledit Roy lui doit.» Archives, Trésor des chartes, J. 247, juin 1424.

256: Des dames anglaises portèrent à la Chambre des lords une pétition en faveur de Jacqueline (Lingard, ann. 1425). Cette scène populaire, burlesquement solennelle, a bien l'air d'avoir été arrangée par Winchester, pour combler le scandale et porter le dernier coup à son neveu.

257: Il demanda sur ce point de droit une consultation écrite du célèbre juge de Foix, le jurisconsulte Rebonit, qui, après avoir examiné mûrement le droit de Charles VII et celui d'Henri VI, décida pour le premier. Bibl. royale, mss., Doat, CCXIV, 34, 52, 1423, 5 mars.

258: D. Vaissette.

259: Et de la maison royale de France en général, à laquelle il disputait toujours les marches de Champagne. En 1408, Charles le Hardi avait fait un testament pour exclure tout Français de sa succession. En 1412, irrité d'un arrêt que le Parlement osa prononcer contre lui, il traîna les pannonceaux du roi à la queue de son cheval. Voir l'historiette que Juvénal rapporte à la gloire de son père, l'avocat général, et à la honte des ducs de Bourgogne et de Lorraine. Juvénal des Ursins, p. 247.

260: Ces princes de Lorraine et de Bar, presque toujours en guerre avec la France, ne perdent pas toutefois une seule occasion de se faire tuer pour elle; dès qu'il y a une grande bataille, ils accourent dans nos rangs. Leur histoire est uniformément héroïque: tués à Crécy, tués à Nicopolis, tués à Azincourt, etc.

261: Peut-être cette maîtresse qui vint à point pour les intérêts de la maison d'Anjou et de Bar fut-elle donnée au duc par la très-peu scrupuleuse Yolande, comme elle donna Agnès Sorel à son gendre Charles VII (une rivale à sa propre fille!...) Elle éveilla le jeune roi par les conseils d'Agnès, et probablement elle endormit le vieux duc de Lorraine par ceux de l'adroite Alizon. Alizon du May était de naissance «fort honteuse,» dit Calmet; mais, en revanche, elle était belle, spirituelle, de plus très-féconde; en quelques années, elle donna cinq enfants à son vieil amant. Aussi, selon la chronique: «Elle gouvernait le duc tout à sa volonté.» Chronique de Lorraine.

262: Voir la terrible histoire du sire de Giac, qui avait empoisonné sa femme et l'avait fait ensuite galoper jusqu'à la mort. Quand il fut pris par Richemont et sur le point d'être tué, il demanda qu'auparavant on lui coupât une main qu'il avait donnée au diable, de crainte qu'avec cette main le diable n'emportât tout le corps.

263: «Le roy luy dist: Vous me le baillez, beau cousin, mais vous en repentirez; car je le cognois mieux que vous.»

264: Ils étaient sur le point de se livrer bataille dans les rues de Londres. Lire la lettre guerrière du cardinal. (Turner.)

265: «Dix mille marcs promis aux garnisons anglaises de Picardie et de Calais, à prendre sur la rançon du roi d'Écosse, sur le droit des laines, etc.» Bibl. royale, mss. Bréquigny 58, ann. 1426, 25 juillet.

M. Berriat Saint-Prix (Hist. de Jeanne d'Arc, p. 159) a fait dans le Trésor des Chartes le relevé des dons de terres, de rentes, etc., que le duc de Bedford fit en quelques années aux seigneurs anglais, à Warwick, Salisbury, Talbot, Arundel, Suffolk. Bedford ne s'oubliait pas lui-même. Archives, Trésor des Chartes, Registres, 173-175.

266: Histoire du siége d'Orléans, par M. Jollois, ingénieur en chef des ponts et chaussées (1833, in-folio, Orléans), p. 24-40. V. surtout les cartes et plans.

267: Chronique de la Pucelle.

268: L'histoire et discours au vray du siége, etc. Orléans, 1606, p. 920.

269: Saint-Aignan, Saint-Michel, Saint-Michel-des-Fossés, Saint-Avit, Saint-Victor, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, Saint-Mathurin, Saint-Loup, Saint-Marc, etc., etc.

270: Croniques de France dictes de Saint-Denis, imp. à Paris, par Anthoine Verard, 1493, III, 143. Grafton, p. 531.

271: Selon Grafton, ce beau coup fut tiré par un enfant, par le fils du canonnier qui était allé dîner.

272: Journal du Bourgeois de Paris.

273: Un proverbe, fort répété au XVIe siècle, mais je crois appliqué déjà à l'esprit des anciennes écoles d'Orléans, disait: «À Orléans, la glose est pire que le texte.»—On appelait les Orléanais «des guépins.»

274: L'histoire et discours au vray du siége.

275: De Jean XXIII; chancelier de France depuis 1325.

276: Disant: «Qu'il seroit bien marry d'avoir battu les buissons et que d'autres eussent les oisillons.» Jean Chartier.

277: «Nisi quatuor scuta.» Déposition de la veuve du receveur, Marguerite la Touroulde, Procès ms. de la Pucelle, Révision.

Vigiles de Charles VII, par Martial de Paris. Cette chronique rimée était, dit-on, devenue si populaire qu'on la chantait même dans les campagnes.

Traité du 10 novembre 1428. Barante, t. V, p. 256, 3e édition. Dupuy affirme que le comté de Saintonge fut donné au roi d'Écosse et à ses hoirs mâles, à tenir en hommage et pairie de France. Bibl. royale, mss. Dupuy, 337, nov. 1428.

278: Thomassin assure que le conseil avait décidé le roi à se retirer en Dauphiné. Il ne faut pas oublier que Thomassin est un Dauphinois, conseiller du dauphin Louis (XI).

279: Archives, Trésor des chartes, J. 582.

280: M. Jollois (p. 52) a donné les reçus: Archives de la ville d'Orléans, comptes de la commune, ann. 1428-1429.

281: «Cantilenas lugubres super morte dolorosa et a proditoribus nephandis proditorie perpetrata...» Religieux de Saint-Denis, ms., folio 878.—Il est vrai qu'on fit aussi des complaintes sur la mort du duc de Bourgogne. Nous lisons dans une lettre de grâce qu'un chanoine de Reims, trouvant une de ces complaintes à la suite d'une généalogie d'Henri VI, s'était emporté, avait tiré son couteau et coupé les vers; le roi lui pardonna à condition qu'il fera faire en expiation «deux tableaux plus beaux, lesquels seront attachés à crampons de fer, l'un en la ville de Reims, et l'autre en l'échevinage d'icelle.» Archives, Trésor des chartes, Registre CLXXIII, 676, ann. 1427.

282: Ce sentiment populaire fut exprimé vivement par la Pucelle, qui disait avoir pour mission de délivrer, non-seulement Orléans, mais le duc d'Orléans. (Procès, déposition du duc d'Alençon.)

283: Monstrelet. Il est juste d'ajouter que les femmes ne résistèrent pas seules. Monstrelet parle du brave brigand Tabary; le Bourgeois fait mention d'un capitaine roturier de Saint-Denis qui fut tué par ses envieux; le Religieux, du normand Braquemont, qui, avec la flotte de Castille, défit celle des Anglais; il raconte enfin qu'un Normand, Jean Bigot, au plus beau moment d'Henri V et quand il semblait invincible, ramassa quelques hommes, tua quatre cents Anglais, et envoya leurs drapeaux à Notre-Dame de Paris, afin qu'y faisant son entrée, l'Anglais y vît ses drapeaux.

284: Bedford s'était fait donner le titre de chanoine de la cathédrale de Rouen. (Deville.)

285: Le gouvernement anglais était fort dur. Nous le voyons par les grâces mêmes qu'il accorde. Grâce à un maître d'école d'une amende de 32 écus d'or, qu'il a encourue pour avoir élevé le fils d'un Armagnac (Archives, Trésor des chartes, J. Registre CLXXIII, 19, 1424). Lettres de pardon à un religieux qui a soigné un Armagnac blessé (Ibidem, 692, 1427), à un écolier qui a étudié le droit à Angers (Ibidem, 689), à deux frères qui ont été visités par un homme d'armes Armagnac; il était entré chez eux par la fenêtre pour les maltraiter (Ibidem, Registre CLXXV, 197, 1432). Grâce de la vie à un maçon de Rouen qui a dit que si le dauphin reprenait la ville, il y avait moyen d'empêcher les Anglais du château de faire des sorties (Archives, Trésor des chartes, Registre, CLXXIV, 14, 1424).

286: Les exemples seraient innombrables. Citons seulement les dames de Lalaing (1452, 1581). La seconde défendit Tournai contre le plus grand capitaine du XVIe siècle, le prince de Parme. Reiffenberg.

287: V. tome III.

288: «Et armoient les femmes, ainsi que diables, pleines de toutes cruautés, et en furent trouvées plusieurs mortes et occises aux rencontres.» Monstrelet.

289: Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 119-122. D'Artigny, Voltaire et Beaumarchais ont cru que ce Richard pouvait avoir endoctriné Jeanne Darc. V. la réfutation péremptoire de M. Berriat Saint-Prix, dans son Histoire de la Pucelle, p. 242-3. Meyer, Annales Rerum Flandricarum, f. 271 verso.

«De Bretaigne bretonnant.» Journal du Bourgeois de Paris, tome XV, p. 134? 1430.

Notices des mss., t. III, p. 347.—Procès, éd. Buchon, 1827. p. 87.—Journal du Bourgeois, t. XV, p. 411, 1430; Jean Chartier, p. 47.

290: Histoire au vray du siége.

291: Il y a encore un Dom-Remy, mais plus loin de la Meuse.

292: La Pucelle était née dans un ancien fief de Saint-Remy, on comprend mieux pourquoi l'idée de Reims, l'idée du sacre domina toute sa mission. Elle n'appela Charles VII que dauphin, jusqu'à ce qu'il fut sacré. Un diplôme de 1090 compte Dom-Remy-la-Pucelle parmi les propriétés de l'abbaye. M. Varin, Archives administratives de Reims, p. 242. Depuis, cette propriété fut aliénée; mais la cure du village semble être restée longtemps à la nomination du monastère de Saint-Remy (M. Varin, d'après D. Martel. Hist. ms. de Reims).

V., entre autres ouvrages, la savante introduction de M. Varin. Archives de Reims, p. XXIII-XXIV.

293: C'est l'orthographe que suit Jean Hordal, descendant d'un frère de la Pucelle (Hordal. Johannæ Darc historia, 1612, in-4o). Dès lors on ne peut guère tirer ce nom du village d'Arc.

294: De Montier-en-Der.

295: Charles V l'unit inséparablement à la couronne en 1365. «On voit encore en Champagne, près de Vaucouleurs, de grosses pierres que l'empereur Albert et Philippe le Bel firent planter pour servir de bornes à leurs empires.» Vosgien, chanoine de Vaucouleurs.

296: On voit encore aujourd'hui, au-dessus de la porte de la chaumière qu'habita Jeanne Darc, trois écussons sculptés: celui de Louis XI, qui fit embellir la chaumière; celui qui fut donné sans doute à l'un des frères de la Pucelle avec le surnom de Du Lis; et un troisième écusson qui porte une étoile et trois socs de charrue pour exprimer la mission de la Pucelle et l'humble condition de ses parents. Vallet, Mémoire adressé à l'Institut historique, sur le nom de famille de la Pucelle.

297: Le nom de Romée était souvent pris au moyen âge par ceux qui avaient fait le pèlerinage de Rome.

298: Ce prénom est celui d'un grand nombre d'hommes célèbres du moyen âge: Jean de Parme (auteur supposé de l'Évangile éternel), Jean Fidenza (saint Bonaventure), Jean Gerson, Jean Petit, Jean d'Occam, Jean Huss, Jean Calvin, etc. Il semble annoncer dans les familles qui le donnaient à leurs enfants une sorte de tendance mystique. Le choix du nom a une singulière importance dans tous les âges religieux (V. mes Origines du droit), à plus forte raison chez les chrétiens du moyen âge, qui plaçaient l'enfant sous le patronage du saint dont il portait le nom. J'ai parlé déjà au tome II (Tableau de la France) du nom de Jean, et au t. V de l'opposition de Jean et de Jacques.

299: «Interrogée si elle avoit apprins aucun art ou mestier, dist: que oui, et que sa mère lui avoit apprins à cousdre, et qu'elle ne cuidoit point qu'il y eust femme dans Rouen qui lui en sceust apprendre aucune chose. Ne alloit point aux champs garder les brebis ne austres bestes...—Depuis qu'elle a esté grande et qu'elle a eu entendement, ne les gardoit pas...; mais de son âge, si elle les gardoit ou non, n'en a pas la mémoire.» Procès, interrog. du 22 et 24 février 1431. Le témoignage de Jeanne me paraît devoir être préféré à celui des témoins du second procès, qui d'ailleurs parlent si longtemps après.

300: «Que autre personne que sadite mère ne lui apprint sa créance.» Ibidem.

301: «Stetit et jacuit amorose in domo patris sui.» Déposition d'Haumette.

302: «A ouy dire à plusieurs femmes que ladite Pucelle... onques n'avoit eu...» Déposition de son vieil écuyer, Jean Daulon.

303: «Que on voit de l'huys de son père.» Procès, interrog. du 24 février 1431.

304: Ibidem.

305: «Propter eorum peccata.» Déposition de Béatrix.

306: Sainte Marguerite voit apparaître le diable sous la forme d'un dragon; elle le met en fuite par un signe de croix. Elle s'échappe de la maison de son mari, en habit d'homme: «Tonsis crinibus, in virili habitu.» Legenda aurea Sanctorum.

307: Cette Pucelle devait venir du bois chenu; or il se trouvait un bois appelé ainsi à la porte même du village de Jeanne Darc. «Quod debebat venire puella ex quodam nemore canuto ex partibus Letharingiæ.» Déposit. du premier témoin de l'enquête de Rouen. Notices des mss., t. III, p. 347.

308: Procès, interrog. du 22 février.

309: Procès, interrog. du 22 février.

310: Procès, interrog. du 15 mars.

311: Ibid., 27 février.

312: «Sæpe habebat verecundiam, etc.» Déposition de Haumette.

313: Elle avait une sorte de passion pour le son des cloches: «Promiserat dare lanas... ut diligentiam haberet pulsandi.» Déposition de Périn.

314: Journal du Bourgeois.

315: Procès, interrog. du 12 mars.

316: «Daret ei alapas.» Notices des mss.

317: «Nescivit recessum... Multum flevit...» Déposition d'Haumette.

318: «Pauperibus vestibus rubeis.» Dépos. de Jean de Metz.

319: Procès, interrog. du 12 mars.

320: «Apportaverat stolam... adjuraverat.» Dépos. de Catherine, femme du charron.

321: Je croirais volontiers que le capitaine Baudricourt consulta le roi, et que sa belle-mère, la reine Yolande d'Anjou, s'entendit avec le duc de Lorraine sur le parti qu'on pouvait tirer de cette fille. Elle fut encouragée au départ par le duc, et à son arrivée accueillie par la reine Yolande, comme on le verra. Comparer sur ce point important Lebrun et Laverdy.

Chronique de Lorraine, ap. D. Calmet, Preuves, t. II, p. VI.

322: «Equum pretii XVI francorum.» Déposition de Jean de Metz.

323: «Sui fratres de paradiso.» Déposition de Jean de Metz.

324: Ibidem. Dépos. du frère Séguin.

325: Elle déclara en février 1431 «qu'elle avait dix-neuf ans ou environ.» Procès, interrog. du 21 février 1431, p. 54, éd. 1827. Vingt témoins déposèrent dans le même sens. V. le résumé de tous les témoignages dans M. Berriat Saint-Prix, p. 178-179.

Dépositions, Notices des mss., t. III, p. 373. M. Lebrun de Charmettes voudrait en faire une beauté accomplie. L'Anglais Grafton au contraire, dans son amusante fureur, dit: «Elle était si laide qu'elle n'eut pas grand mal à rester pucelle (because of her foule face.)» Grafton, p. 534.—Le portrait de Jeanne Darc qu'on trouve à la marge d'une copie du Procès, n'est qu'un griffonnage du greffier. V. le fac-simile des mss. de la Bibliothèque royale, dans la seconde édition de M. Guido Goerres, Die Jungfrau von Orléans, 1841.

Philippus Bergam. De Claris Mulieribus, cap CLVII; d'après un seigneur italien qui avait vu la Pucelle à la cour de Charles VII. Ibidem, p. 369.

326: Mammas, quæ pulchræ erant.

327: «Paupercula bergereta...» Déposition de Gaucourt, grand maître de la maison du roi.

328: Quinzième témoin. (Notices.) Selon un récit moins ancien, mais très-vraisemblable, elle lui rappela une chose qu'il savait seul: qu'un matin dans son oratoire il avait demandé à Dieu la grâce de recouvrer son royaume, s'il était l'héritier légitime, sinon celle de ne point périr ni de tomber en captivité; mais de pouvoir se réfugier en Espagne ou en Écosse.—Il semble résulter des réponses, du reste fort obscures, de la Pucelle à ses juges, que cette cour astucieuse abusa de sa simplicité, et que pour la confirmer dans ses visions, on fit jouer devant elle une sorte de Mystère où un ange apportait la couronne. Sala, Exemples de hardiesse, ms. français de la Bibl. royale, no 180. Lebrun, t. I, p. 180-183.

Procès, p. 77, 94-95, 102-106, éd. 1827.

329: Notices.

330: «Magno modo.» Déposition du frère Séguin.

331: «Plouroient à chaudes larmes.» Chronique de la Pucelle.

332: Déposition du témoin oculaire Versailles.

333: Cette lettre et les autres que la Pucelle a dictées sont certainement authentiques. Elles ont un caractère héroïque que personne n'eût pu feindre, une vivacité toute française, à la Henri IV, mais deux choses de plus: naïveté, sainteté. V. ces lettres dans Buchon, de Barante, Lebrun, etc.

Lenglet du Fresnoy, d'après le ms. de Jacques Gelu. De Puella Aurelianensi, mss. lat. Bibl. Regiæ, no 6199.

334: «Fut icelle Pucelle baillée à la royne de Cecile, etc.» Notices des mss., t. III, p. 351.

335: «Et fit ladite Pucelle très-bonne chère à mon frère et à moy, armée de toutes pièces, sauve la teste, et la lance en la main. Et après que nous feusmes descendus à Selles, j'allay à son logis la voir, et fit venir le vin, et me dit qu'elle m'en feroit bien tost boire à Paris, et semble chose toute divine de son fait, et de la voir, et de l'oïr... Et la veis monter à cheval armée tout en blanc, sauf la teste, une petite hache en sa main, sur un grand coursier noir... et lors se tourna vers l'huis de l'église, qui estoit bien prochain, et dist en assez voix de femme:—Vous, les prêtres et gens d'église, faites processions et prières à Dieu. Et lors se retourna à son chemin en disant: Tirez avant! tirez avant! son estendard ployé, que portoit un gracieux paige, et avoit sa hache petite en la main,» Lettre de Gui de Laval à ses mère et aïeule.

336: «Nolebat uti ense suo, nec volebat quemquam interficere.» Déposition de frère Séguin.

337: Monstrelet exagère au hasard; il dit soixante bastilles; il porte à sept ou huit mille hommes les Anglais tués dans les bastilles du sud, etc.

338: Voir plus bas l'épouvantable procès.

339: «Sur quoy le chapelain lui donna absolution telle quelle, et lors La Hire fit sa prière à Dieu, en disant en son gascon...» Mémoires concernant la Pucelle.

340: Dépos. de Dunois.—«Jeanne ordonna que tous se confessâssent... et leur fict oster leurs fillettes.» Mémoires concernant la Pucelle.

341: «Vous, duc de Bedford, la Pucelle vous prie et vous requiert que vous ne vous faictes mie destruire. Se vous lui faictes raison, encore pourrez-vous venir en sa compagnie, l'où que les Franchois feront le plus bel fait que oncques fut fait pour la Xhrestpienté.» Lettre de la Pucelle.

342: «Multum læsa, quia decubuit cum armis.» Déposition de Louis de Contes, page de la Pucelle.

343: Dépos. de Dunois.

344: Elle semblait tout au moins un ange, une créature étrangère à tous les besoins physiques. Elle restait parfois tout un jour à cheval, sans descendre, sans manger ni boire, sauf le soir un peu de pain et de vin mêlé d'eau.

345: Les injures des Anglais lui étaient fort sensibles. S'entendant appeler «la putain des Armignats,» elle pleura à chaudes larmes et prit Dieu à témoin; puis se sentant consolée, elle dit: «J'ai eu nouvelles de mon Seigneur.»

346: «Après laquelle couroit le peuple à très-grand'foulle, prenant moult grand plaisir à la veoir et estre entour elle. Et quand elle eust veu et regardé à son plaisir les fortifications des Anglois...» L'histoire et discours au vray du siége.

347: Dépos. de Compaing, chanoine d'Orléans.

348: Dépos. du frère Pasquerel, confesseur de la Pucelle.

349: Dépos. de Daulon, écuyer de la Pucelle.

350: «Que mes cheveux ne me levassent en sus.» Dépos. du même.

351: Dépos. de Louis Contes, page de la Pucelle.

352: Dépos. de frère Pasquerel, son confesseur.

353: «Vos fuistis in vestro consilio, et ego in meo.» Déposition du confesseur de la Pucelle.

354: Dépos. de Colette, femme du trésorier Milet, chez lequel elle logeait.

355: «Sembloit... qu'ils cuidassent estre immortels.» L'histoire et discours au vray du siége.

356: «Timuit, flevit... Apposuerunt oleum olivarum cum lardo.» Notices des mss.

357: C'est ce qu'ils dirent le soir même, quand ils furent amenés à Orléans.

358: Selon la tradition orléanaise, conservée par Le Maire (Histoire d'Orléans), ce serait en mémoire de cette apparition que Louis XI aurait institué l'ordre de Saint-Michel, avec la devise: «Immensi tremor Oceani.» Néanmoins Louis XI n'en dit rien dans l'ordonnance de fondation. Cette devise se rapporte sans doute uniquement au célèbre pèlerinage: In periculo maris.»

359: «Clamando et dicendo: «Classidas, Classidas, ren ty, ren ty Regi cœlorum! Tu me vocasti putain. Ego habeo magnam pietatem de tua anima, et tuorum...»... Incepit flere fortiter pro anima ipsius et aliorum submersorum.» Notices des mss.

360: Le siége avait duré sept mois, du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429. Dix jours suffirent à la Pucelle pour délivrer la ville; elle y était entrée le 29 avril au soir. Le jour de la délivrance resta une fête pour Orléans; cette fête commençait par l'éloge de Jeanne Darc, une procession parcourait la ville, et au milieu marchait un jeune garçon qui représentait la Pucelle.—Polluche, Essai hist. sur Orléans, remarque 77. Lebrun de Charmette, II, 128.

Il n'est pas sûr que ce pamphlet soit de Gerson. Gersonii Opera, IV, 859.

«Je Christine, qui ay plouré XI ans en l'abbaye close, etc.» Raimond Thomassy, Essai sur les écrits de Christine de Pisan, p. XLII.

Henrici de Gorckheim Propos. libr. duo, in Sibylla Francica, ed. Goldast, 1606. V. les autres auteurs cités par Lebrun, II, 325, et III, 7-9, 72.

361: V. la déposition du duc d'Alençon. Le duc voulant différer l'assaut, la Pucelle lui dit: «Ah! gentil duc, as-tu peur? ne sais-tu pas que j'ai promis à ta femme de te ramener sain et sauf?» Notices des mss.

362: Tout cela est fort long dans le panégyrique de Richemont, par Guillaume Gruel. Collection Petitot, t. VIII.

363: Falstoff s'enfuit, comme les autres, et fut dégradé de l'ordre de la Jarretière. Il était grand maître d'hôtel de Bedford. Sa dégradation, dont il fut au reste bientôt relevé, fut probablement un coup porté à Bedford.—V. Grafton, et le mémoire fameux que M. Berbrager prépare pour réhabiliter Falstoff.

364: «Tenendo eum in caput et consolando.» Déposition de son page, Louis de Contes.

365: Déposition de Simon Charles.

366: V. Varin, Archives de Reims, et mes Origines du droit, p. 155.

Un anonyme du XIIe siècle parle déjà de ce don transmis à nos rois par S. Marculphe. Acta SS. ord. S. Bened., ed. Mabillon, t. VI. M. de Reiffenberg donne la liste des auteurs qui en ont fait mention. (Notes de son édition de Barante, t. IV, p. 261.)

367: Chronique de la Pucelle. Notices des mss., déposition de Dunois.

368: «Ob defectum pergameni et eclipsim justitiæ.» Registre du Parlement, cité dans la préface du t. XIII des Ordonnances, p. LXVII.—«Pour escripre les plaidoieries et les arretz... plusieurs fois a convenu par nécessité... que les greffiers... à leurs despens aient acheté et paié le parchemin.» Archives, Registres du Parlement, samedi XXe jour de janvier 1431.

369: Dès le 15 juin, on presse des vaisseaux pour son passage; les conditions auxquelles il veut bien aider le roi, son neveu, ne sont réglées que le 18; le traité est du 1er juillet, et le 16, le régent et le conseil de France en sont encore à prier Winchester de venir et d'amener le roi au plus vite. V. tous ces actes dans Rymer.

370: On lui donna en outre vingt mille livres, pour payement de gens d'armes. Archives, Trésor des chartes, J. 249, quittance du 8 juillet 1429.

371: Turner.

372: Cette royauté des évêques se marque fortement dans un fait très-peu connu. Les francs-maçons avaient été signalés dans un statut de la troisième année d'Henri VI comme formant des associations contraires aux lois, leurs chapitres annuels défendus, etc. En 1429, lorsque l'influence du Protecteur Glocester fut annulée par celle de son oncle, le cardinal, nous voyons l'archevêque de Cantorbéry former une loge de francs-maçons et s'en déclarer le chef. The early History of free masonry in England, by James Orchard Halliwell (1840), London, p. 95.

373: Rymer.

374: Le défi de Bedford «À Charles de Valois» est écrit dans la langue dévote et dans les formes hypocrites qui caractérisent généralement les actes de la maison de Lancastre: «Ayez pitié et compassion du povre peuple chrestien... Prenez au pays de Brie aucune place aux champs... Et lors, si vous voulez aucune chose offrir, regardant au bien de la paix, nous laisserons et ferons tout ce que bon prince catholique peut et doit faire.» Monstrelet.

375: Ici la violence du Bourgeois est amusante: «Estoient pleins de si grant maleur et de si malle créance, que, pour le dit d'une créature qui estoit en forme de femme avec eulx, qu'on nommoit la Pucelle (que c'estoit? Dieu le scet), le jour de la Nativité Notre-Dame firent conjuration... de celui jour pour assaillir Paris...» Journal.

376: Lorsqu'on eut sonné la retraite, Daulon aperçut la Pucelle à l'écart avec les siens: «Et lui demanda ce qu'elle faisoit là ainsi seule, pour quoy elle ne se retyroit comme les autres; laquelle après ce qu'elle eust osté sa salade de dessus sa tête, lui respondit qu'elle n'estoit point seule, et que encore avoit-elle en sa compaignie cinquante mille de ses gens, et que d'illec ne se partiroit, jusque ad ce qu'elle eût prinse ladite ville. Il dict il qui parle que à celle heure, quelque chose qu'elle dict, n'avoit pas avec elle plus de quatre ou cinq hommes.» Déposition de Daulon.

377: «Bonus ad dandum de bonnes buffes et de bons torchonsProcess. mss., 27 februarii 1431.

378: V. la déposition du duc d'Alençon, et Jean Chartier.

379: «Elle fut consentante de le faire mourir... pour ce qu'il confessast estre meurtrier, larron et traistre.» Interrogatoire du 14 mars 1431.

380: Dans Berriat-Saint-Prix, p. 337, et dans Buchon, p. 539, édition de 1838.

381: Déposition de Marguerite la Touroulde.

382: Déposition de frère Jean Pasquerel.

383: Déposition de Spinal.

384: «Laquelle icelui duc alla voir au logis où elle estoit, et parla à elle aucunes paroles, dont je ne suis mie bien recors, jà soit ce que j'y estois présent.» Monstrelet.—V. ce que j'ai dit plus haut sur l'influence des femmes au moyen âge, sur Héloïse, sur Blanche de Castille, sur Laure, etc., et particulièrement le discours lu à l'Institut: Sur l'Éducation des femmes et sur les écoles religieuses dans les âges chrétiens (mai 1838).

«Font à sçavoir les treize chevaliers compaignons, portans en leur devise l'escu verd à la Dame blanche, premièrement, pourceque tout chevalier est tenu de droict de vouloir garder et défendre l'honneur, l'estat, les biens, la renommée et la louange de toutes dames et damoiselles, etc.» Livre des Faicts du maréchal de Boucicaut.

385: Les fêtes de la Vierge vont toujours se multipliant: Annonciation, Présentation, Assomption, etc. Dans l'origine, sa fête principale est la Purification; au XVe siècle, elle a si peu besoin d'être purifiée, que la Conception immaculée triomphe de toute opposition et devient presque un dogme. M. Didron a remarqué que la Vierge, d'abord vieille dans les peintures des catacombes, rajeunit peu à peu dans le moyen âge. V. son Iconographie chrétienne. Dès le XVIIe siècle, la Vierge perd beaucoup; on se moqua de l'ambassadeur du roi d'Espagne, qui, de la part du roi son maître, demandait à Louis XIV d'admettre la Conception immaculée.

386: V. le tome V et Renaissance, Introduction.

387: Selon quelques-uns, cette dame était déjà sa maîtresse; quoi qu'il en soit, le fait de la bigamie est incontestable.

388: J'ai caractérisé déjà cette grasse et molle Flandre. J'ai dit comment, avec sa coutume féminine, elle a sans cesse passé d'un maître à l'autre, convolé de mari en mari. Les Flamands ont souvent fait comme la Flandre. Les divorces sont communs en ce pays (Quételet). Sous ce point de vue, l'histoire de Jacqueline est fort curieuse; la vaillante comtesse aux quatre maris, qui défendit ses domaines contre le duc de Bourgogne, ne se garda pas si bien elle-même. Elle finit par troquer la Hollande contre un dernier époux. Retirée avec lui dans un vieux donjon, elle s'amusait, dit-on, tout en tirant au perroquet, à jeter dans les fossés des cruches, bien vidées, par-dessus sa tête. On assure qu'une de ces cruches retirées des fossés portait une inscription de quatre vers, dont voici le sens: «Sachez que dame Jacqueline, ayant bu une seule fois dans cette cruche, la jeta par-dessus sa tête dans le fossé, où elle disparut.» Reiffenberg, notes sur Barante, IV, 396. Voir les Archives du nord de la France, t. IV, 1re livraison (d'après un ms. de la Bibl. de l'Université de Louvain), et le travail que prépare M. Van Ertborn.—Le 1er décembre 1434, Jacqueline fit exposer les causes de nullité de son mariage avec le duc de Brabant: «Doudit mariage et alliance sentoit sa conscience bléchie, se estoit confessiée et l'en avoit estet baillie absolution, moyennant XII CT. couronnes à donner en amonsnes et en penance de corps que elle avoit accomplit.» Particularités curieuses sur Jacqueline de Bavière, p. 76, in-8o, Mons, 1838.

Art de vérifier les dates, Hollande, ann. 1276, III, 184.

Ibidem, Clèves, III, 184. La partie relative aux Pays-Bas est, comme on le sait maintenant, du chanoine Ernst, le savant auteur de l'Histoire du Limbourg, récemment éditée par M. Lavalleye (Liége, 1837).

Reiffenberg, Histoire de la Toison d'or, p. XXV de l'introduction.

V. particulièrement Archives de Lille, chambre des comptes, inventaire, t. VIII.

Reiffenberg, Histoire de la Toison d'or, introd. p. XXV.

389: Il reste je ne sais combien de lettres et d'actes de cet excellent prince, relativement aux nourritures de bâtards, pensions de mères et nourrices, etc.

390: Le père était le brave bâtard Jean Ier qui venait de fonder en Portugal une nouvelle dynastie, comme le bâtard Transtamare en Castille. C'était le beau temps des bâtards. L'habile et hardi Dunois avait déclaré à douze ans qu'il n'était pas fils du riche et ridicule Canny, qu'il ne voulait pas de sa succession, qu'il s'appelait «le bâtard d'Orléans.»

391: Les Anglais semblent y avoir été forcés: «Fut par les Parisiens requis au duc de Bourgogne qu'il lui plût à entreprendre le gouvernement de Paris.» Monstrelet.

392: Monstrelet.

393: V. t. IV.

394: L'allégorisme absurde du XVe siècle crut voir dans l'ordre de la Toison le triomphe des drapiers de Flandre. Il n'y avait pourtant pas moyen de s'y tromper. Le galant fondateur joignait à la toison un collier de pierres à feu, avec ce mot: «Ante ferit quam flamma micat.» On y chercha vingt sens; il n'y en a qu'un. La Jarretière d'Angleterre avec sa devise prude, la Rose de Savoie, ne sont pas plus obscures.

395: «Plus tard encore, le prince vieillissant, on fit de Jason Josué.» Reiffenberg.

396: Il fut valet de chambre, puis conseiller de Philippe le Bon. Il faisait partie de l'ambassade qui alla chercher l'infante Isabelle en Portugal. V. la relation dans Gachard.

397: La fête des mangeurs et buveurs a été célébrée encore cette année (1841) à Dilbeck et Zelick. On y donne en prix une dent d'argent au meilleur mangeur, un robinet d'argent au meilleur buveur.

398: Mort le 4 août, selon l'Art de vérifier les dates, le 8 selon Meyer. Il négociait avec René d'Anjou, héritier de Lorraine, pour épouser sa fille.

399: Marguerite de Bourgogne, comtesse de Hainaut, fille de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre, par laquelle l'héritage féminin de Brabant était venu dans la maison de Bourgogne.

400: La mère de Charles et Jean de Bourgogne (fils du comte de Nevers, tué à Azincourt) s'était remariée à Philippe le Bon en 1454, et il partageait avec elle la garde noble de ses deux beaux-fils. Sur la spoliation de la maison de Nevers, V. surtout Bibl. royale, mss., fonds Saint-Victor, no 1080, fol. 53-96.

401: Milton.

402: Il était le troisième fils de Jean, seigneur de Beaurevoir, qui, lui-même, était fils puîné de Guy, comte de Ligny.

403: La mort de la tante était imminente; elle eut lieu en 1431.

404: «Elle disoit... que dame Jehane... estoit bonne.» Journal du Bourgeois.

405: «Contra terrificatos incantationibus Puellæ.» Rymer, 2 mai, 12 décembre 1430.

406: Projetée par Henri V. Voyez le tome précédent.

407: Quoique le cardinal se fît donner beaucoup d'argent, il y mettait aussi beaucoup du sien. Un chroniqueur assure que le couronnement se fit à ses frais; il fit aussi sans doute les avances nécessaires au procès. «... Magnificis suis sumtibus in regem Franciæ... coronari.» Hist. Croyland, contin., apud Gale, Angl., Script., I, 516.

408: Le petit Henri VI dit dans son ordonnance: Nous avons choisi le comte de Warwick... «Ad nos erudiendum... in et de bonis moribus, literatura, idiomate vario, nutritura et facetia...» Rymer, t. IV, pars IV, 1 julii 1428.—Ce molle atque facetum qu'Horace attribue à Virgile, comme le don suprême de la grâce, semble un peu étrange, appliqué, comme il l'est ici, au rude geôlier de la Pucelle. Il semble au reste n'avoir guère été plus doux pour son élève; la première chose qu'il stipule en acceptant la charge de gouverneur, c'est le droit de châtier. V. les articles qu'il présenta au conseil, Turner, II, 508.

V. commission pour faire revue du comte de Warwick, capitaine des château, ville et pont de Rouen, et d'une lance à cheval, quatorze à pied et quarante-cinq archers, pour la sûreté du château, etc. Archives du royaume, K. 63, 22 mars 1430.

409: Le bourguignon Chastellain l'appelle: «Très-noble et solemnel clerc.»—Nous avons parlé au tome précédent de son extrême dureté pour les gens d'église du parti contraire. V. sur Cauchon, Du Boulay. Historia Univers. Parisiensis, V. 912.

V. le Religieux de Saint-Denis, ms. Baluze, Bibl. royale, tome dernier, folio 176.

410: V. aussi la lettre que Clémengis lui adresse, avec ce titre: «Contractus amicitiæ mutuæ. Nicol. de Clemang. Epistolæ, II, 323.

Gallia Christiana, XI, 87-88.

«Litteraæ directæ Domino Summo Pontifici pro translatione D. Petri Cauchon, episcopi Balvacensis, ad ecclesiam metropolitanam Rothomagensem.» Rymer, t. IV, pars. IV, p. 152, 15 décembre 1429.

V. la Remontrance de Rouen contre l'Université. Chéruel, 167.

411: Cauchon recevait des Anglais cent sols par jour. D'après sa quittance (communiquée par M. Jules Quicherat, d'après le ms. de la Bibl. royale, Coll. Gaignière, vol. IV).

412: Rymer, t. IV, pars IV, p. 165, 19 julii 1430. Pour saisir l'ensemble de l'espèce de guerre commerciale qui commençait entre la jeune industrie anglaise et celle des Pays-Bas. V. les défenses d'importer en Flandre les draps et laines filées d'Angleterre (1428, 1464, 1494), et enfin l'importation permise (1499), sous promesse de réduire les droits sur la laine non travaillée que les Anglais vendront aux Flamands à Calais. Rapport du jury sur l'industrie belge, rédigé par M. Gachard, 1836.

413: Dans les lettres par lesquelles Charles VII accorde divers priviléges aux Orléanais immédiatement après le siége, pas un mot de la Pucelle; la délivrance de la ville est due «A la divine grâce, au secours des habitants et à l'aide des gens de guerre.» Ordonnances, XIII.—V. toutefois plus bas l'expédition de Xaintrailles.—M. de L'Averdy ne justifie le roi que par des conjectures. M. Berriat-Saint-Prix le trouve inexcusable, p. 239.

414: Il mourut quelques mois après, le 25 janvier 1431.

415: La rançon fut payée avant le 20 octobre. Comme le prouve l'une des pièces copiées par M. Mercier aux archives de Saint-Martin-des-Champs. Note de l'abbé Dubois. Dissertation, éd. Buchon, 1827, p. 217.

Le mausolée de la Toison d'or, Amst., 1689. p. 14. Histoire de l'Ordre, IV, 27.

416: V. tome VII, la mort du neveu de Jean de Ligny, le fameux connétable de Saint-Pol, qui crut un moment se faire un État entre les possessions des maisons de France et de Bourgogne, et fut décapité à Paris en 1475.

417: «Comme Dieu layra mourir ces bonnes gens de Compieigne, qui ont esté et sont si loyaux à leur seigneur?» Interrogatoire du 14 mars 1431.

418: Interrogatoire du 12 mars 1431.

419: La route de Picardie étant trop dangereuse, on le fit passer par Rouen. Dans sa lettre datée de Rouen, 6 novembre 1430, il donne pouvoir au chancelier de France de différer la rentrée du Parlement: «Considérant que les chemins sont très-dangereux et périlleux...»—Autre lettre datée de Paris, 13 novembre, par laquelle il donne un nouveau délai. Ordonnances, XIII, 159.

420: Le chapitre ne s'y décida qu'après une délibération solennelle. «Vocentur ad deliberandum super petitis per D. episcopum Belvacensem et compareant sub pœna pro quolibet deficiente amittendi omnes distributiones per octo dies... Assertiones pro quadam muliere in carceribus detenta... eidem in gallico exponantur et caritative moneatur...» Archives de Rouen, reg. capitulaires, 14-15 avril 1451, fol. 98 (communiqué par M. Chéruel).

421: Notices des mss.

422: Le 13 janvier, Cauchon assemble quelques abbés, docteurs et licenciés, et leur dit qu'on peut extraire des informations déjà prises quelques articles sur lesquels on interrogera l'accusée. Dix jours sont employés à faire ce petit extrait; il est approuvé le 23, et Cauchon charge le normand Jean de la Fontaine, licencié en droit canonique, de faire cet interrogatoire préliminaire, sorte d'instruction préparatoire, d'enquête sur vie et mœurs par laquelle commençaient les procès ecclésiastiques. Notices des mss.

423: V. la quittance dans les pièces copiées par M. Mercier aux archives de Saint-Martin-des-Champs. Note de l'abbé Dubois, Dissertation, éd. Buchon, 1827, p. 219.

424: Interrogatoire du 24 février 1431.

425: Interrogatoire du 24 février.

426: «Fuerunt multum stupefacti, et illa hora dimiserunt.» Procès de Révision. Notices des mss. III, 477.

Procès Éd. Buchon, 1827, p. 75. V. aussi d'autres questions bizarres de casuistes, p. 131 et passim.

427: Interrogatoire du 27 février.

428: Interrogatoire des 3 et 17 mars.

429: Ibidem, 3 mars.

430: «Au premier interrogatoire, trente-neuf assesseurs; au second interrogatoire du 22 février, quarante-sept; le 24, quarante; le 27, cinquante-trois; le 3 mars, trente-huit; etc.» Notices des mss.

431: Procès, 12 mars.

432: Ibidem, 14 mars. Elle répond le lendemain à une question analogue qu'elle fuirait encore, si Dieu le permettait: «Faceret ipsa une entreprinse, allegans proverbium gallicum: Ayde-toi, Dieu te ayderaProcès mss., 15 mars.

433: Interrogatoire du 17 mars.

434: Interrogatoire du 14 mars.

435: Ibidem, 17 mars.

436: Ibidem, 3 et 14 mars.

437: Interrogatoire du 14 mars.

438: Ibidem, 17 mars.

439: «Non crederet nec prælato suo, nec papæ, nec cuicumque, quia hoc habebat a Deo.» Notices des mss.

440: L'inquisiteur déclara que si l'on inquiétait les deux moines, il ne prendrait plus aucune part au procès. (Notices des mss.)

441: Voir la déposition infiniment curieuse et naïve de l'honnête greffier Guillaume Manchon. (Notices des mss.)

442: Elles furent communiquées d'abord à quelques-uns des assesseurs, à ceux que Cauchon croyait les plus sûrs. Ceux-ci, toutefois, crurent devoir ajouter un correctif aux articles: «Elle se soumet à l'Église militante, en tant que cette Église ne lui impose rien de contraire à ses révélations faites et à faire.» Cauchon crut, non sans quelque raison, qu'une telle soumission conditionnelle n'était pas une soumission, et il prit sur lui de supprimer ce correctif.

443: Notices des mss.

444: Il écrivit à l'évêque, ne voulant pas apparemment reconnaître l'inquisiteur comme juge.

445: Déposition de Jean Beaupère. (Notices des mss.)

446: Je ne sais pourquoi, dit un grand maître des choses spirituelles, Dieu choisit les jours des fêtes les plus solennelles pour éprouver davantage et purifier ceux qui sont à lui... Ce n'est que là-haut, dans la fête du ciel, que nous serons délivrés de toutes nos peines.» Saint-Cyran.

447: Dimanche des Rameaux, à Prime: Deus in adjutorium meum intende...

448: Tout le monde sait que l'office de cette fête est un de ceux qui ont conservé les formes dramatiques du moyen âge. La procession trouve la porte de l'église fermée, le célébrant frappe: Attollite portas... Et la porte s'ouvre au Seigneur.

449: Procès, 3 avril, et non 29 mars, comme porte le ms. d'Orléans, où il y a beaucoup de confusion dans les dates. V. éd. Buchon, 1827, p. 164, 12 mai.

450: «Sicut filiæ burgensium, unam houppelandam longam.» Procès latin, ms., dimanche, 15 mars.

451: «Cinq Anglois, dont en demeuroit de nuyt trois en la chambre.» Notices des mss.

452: «De nuyt, elle estoit couchée ferrée par les jambes de deux paires de fers à chaîne, et attachée moult estroitement d'une chaîne traversante par les pieds de son lict, tenante à une grosse pièce de boys de longueur de cinq ou six pieds et fermante à clef, par quoi ne pouvoit mouvoir de la place.» Ibidem.—Un autre témoin dit: «Fuit facta una trabes ferrea, ad detinendam eam erectamProcès ms., déposition de Pierre Cusquel.

453: Le comte de Ligny vint la voir avec un lord anglais, et lui dit: «Jeanne, je viens vous mettre à rançon, pourvu que vous promettiez que vous ne porterez plus les armes contre nous.» Elle répondit: «Ah! mon Dieu, vous vous moquez de moi; je sais bien que vous n'en avez ni le vouloir ni le pouvoir.» Et comme il répétait les mêmes paroles, elle ajouta: «Je sais bien que ces Anglais me feront mourir, croyant après ma mort gagner le royaume de France. Mais quand ils seraient cent mille Godden (centum mille Godons gallice) de plus qu'ils ne sont aujourd'hui, ils ne gagneraient pas le royaume.» Le lord anglais fut si indigné qu'il tira sa dague pour la frapper, et il l'aurait fait sans le comte de Warwich. (Notices des mss.)

454: Non pas précisément Cauchon, mais son homme, Estivet, promoteur du procès.

455: Notices des mss., p. 475, et passim.—Procès, éd. Buchon, 1827, p. 164, 12 mai.

456: «Usquequo oblivisceris me in finem?» Offices du Jeudi Saint, à Laudes.

457: Rapprochez de ceci ce que nous avons dit plus haut de l'impression profonde que le son des cloches produisait sur elle.

458: Unanimité déjà, il est vrai, plus apparente que réelle, comme je l'ai dit et le dirai mieux encore.

459: C'était l'avis de Lohier. (Notices des mss.)

460: «Sui fratres de Paradiso.» Déposition de Jean de Metz.

461: «Eam interrogavit quid habebat, quæ respondit quod habebat quod fuerat missa quædam carpa sibi per episcopum Bellovacensem, de qua comederat, et dubitabat quod esset causa suæ infirmitatis; et ipse de Estiveto ibidem præsens, redarguit eam dicendo quod male dicebat, et vocavit eam paillardam, dicens: Tu, paillarda, comedisti aloza et alia tibi contraria. Cui ipsa respondit quod non fecerat, et habuerunt ad invicem ipsa Joanna et de Estiveto multa verba injuriosa. Postmodumque ipse loquens... audivit ab aliquibus ibidem præsentibus, quod ipsa passa fuerat multum vomitum.» Notices des mss., III, 471.

«Rex eam habebat caram et eam emerat.» Ibidem.

462: «Non audebant, ea vivente, ponere obsidionem ante villam Locoveris.» Notices des mss., III, 473.

463: Comme il l'avait fait au concile de Constance.—V. Endell Tyler, Memoirs of Henry the fifth, II, 61 (London, 1838).

464: «La cædule que tenoit ledit Monseigneur l'arcevesque.» Lebrun, IV, 79, d'après le ms. d'Urfé.

465: Les docteurs envoyés à l'Université parlèrent «au nom du Roi» dans la grande assemblée tenue aux Bernardins. Bulæus, Hist. Univ. Parisiensis, t. V, passim. Ce couvent célèbre où se tinrent tant d'assemblées importantes de l'Université, où elle jugea les papes, etc., subsiste encore aujourd'hui. C'est l'entrepôt des huiles.

466: L'archevêque de Reims, la Trémouille, etc. On lui offrit aussi de consulter l'Église de Poitiers.

467: «L'ange Gabriel est venu me visiter le 3 mai pour me fortifier.» Troisième monition (11 mai). Lebrun, IV, 90, d'après les grosses latines du procès.

468: Voyez cette pièce curieuse dans Bulæus, Hist. Univ. Paris. V. 395-401.

469: V. les dépositions du notaire Manchon, de l'huissier Massieu, etc. Notices des mss., III, 502, 505 et passim.

470: «Mentiebatur, quia potius, cum judex esset in causa fidei, deberet quærere ejus salutem quam mortem.» Notices. Cauchon, pour tout dire, devait ajouter que, dans l'intérêt des Anglais, la rétractation était bien plus importante que la mort.

471: «Inquisivit a cardinali Angliæ quid agere deberet.» Ibidem, 484.

«A manica sua.» Ibidem, 486.

472: V., au Processus contra Templarios, avec quelle insistance les défenseurs du Temple demandent «ut ponantur in manu Ecclesiæ.» Les prisons d'église avaient toutefois cet inconvénient que presque toujours on y languissait longtemps. Nous voyons en 1384 un meurtrier que se disputaient les deux juridictions de l'évêque et du prévôt de Paris, réclamer celle du prévôt et demander à être pendu par les gens du roi plutôt que par ceux de l'évêché, qui lui auraient fait subir préalablement une longue et dure pénitence: «Flere dies suos, et pœnitentiam, cum penuriis multimodis, agere, temporis longo tractu.» Archives du royaume. Registres du Parlement, ann. 1384.

473: «Non curetis, bene rehabebimus eam.» Notices des mss.

474: «Quod Rex male stabat.» Ibidem.

475: «A true pattern of the knigtly spirit, taste, accomplishments and adventures, etc.» Il fut un des ambassadeurs envoyés au concile de Constance par Henri V; il y fut défié par un duc, et le tua en duel. Turner donne, d'après un manuscrit, la description de son fastueux tournoi de Calais. Turner, II, 506.

476: Nous leur devons ces mots. Celui de mortification était, il est vrai, employé partout dans la langue ascétique; il s'appliquait à la pénitence volontaire que fait le pécheur pour dompter la chair et apaiser Dieu; ce qui est, je crois, anglais, c'est de l'avoir appliqué aux souffrances très-involontaires de la vanité, de l'avoir fait passer de la religion de Dieu à celle du moi humain.

477: Je ne me rappelle pas avoir vu le nom de Dieu dans Shakespeare: s'il y est, c'est bien rarement, par hasard et sans l'ombre d'un sentiment religieux. Le véritable héros de Milton, c'est Satan. Quant à Byron, il n'a pas trop repoussé le nom de chef de l'école satanique que lui donnaient ses ennemis; ce pauvre grand homme, si cruellement éprouvé par l'orgueil, n'eût pas été fâché, ce semble, de passer pour le Diable en personne. V. mon Introduction à l'histoire universelle, sur ce caractère de la littérature anglaise.

478: Faut-il dire que le duc de Bedford, si généralement estimé, comme un homme honnête et sage «erat in quodam loco secreto ubi videbat Johannam visitari:» Notices des mss.

479: Elle était sœur du duc de Bourgogne, mais elle avait adopté les habitudes anglaises. Le Bourgeois de Paris la montre toujours galopant derrière son mari: «Luy et sa femme qui partout où il alloit, le suivoit.» ann. 1428. «Et à cette heure s'en alloit le régent et sa femme par la Porte-Saint-Martin, et encontrèrent la procession, dont ils tinrent moult peu de compte; car ils chevauchoient moult fort, et ceux de la procession ne purent reculler; si furent moult touillez de la boue que leurs chevaux jettoient par devant et derrière.» Ibidem, ann. 1427.

480: Il semblerait que les grandes dames se faisaient habiller par des tailleurs. «Cuidam Joanny Symon, sutori tunicarum... Cum induere vellet, eam accepit dulciter per manum... tradidit unam alapam.» Notice des mss.

481: Concil. Gangrense, circa annum 324, tit. XIII, apud Concil. Labbe, II, 420.

482: «Licet ornarent se cultu solemniori ut gratius placerent his cum quibus agere conceperunt.» Gerson.

483: «La simple Pucelle lui révéla que... on l'avoit tourmentée violentement en la prison, molestée, battue et déchoullée, et qu'un millourt d'Angleterre l'avoit forcée.» Ms. Soubise.—Néanmoins, le même témoin dit dans sa seconde déposition, rédigée en latin: «Eam templavit vi opprimere.» Lebrun.—Ce qui fait croire que l'attentat ne fut pas consommé, c'est que, dans ses dernières lamentations, la Pucelle s'écriait: «Qu'il faille que mon corps, net en entier, qui ne fut jamais corrompu, soit consumé et rendu en cendres.» Notices des mss.

484: Déposition de l'huissier Massieu, qui la suivit jusqu'au bûcher. Ibidem.

485: N'est-il pas étonnant que MM. Lingard et Turner suppriment des détails si essentiels, qu'ils dissimulent la cause qui obligea la Pucelle à reprendre l'habit d'homme? Le catholique et le protestant ne sont ici qu'Anglais.

486: Était-il envoyé par Charles VII pour délivrer la Pucelle, rien ne l'indique. Il croyait avoir trouvé moyen de se passer d'elle; Xaintrailles se faisait mener par un petit berger gascon. L'expédition manqua et le berger fut pris.—Alain Chartier, Chroniques du roi Charles VII, et Jean Chartier, mai 1431, éd. Godefroy, p. 47. Journal du Bourgeois, p. 427, éd. 1827.

487: Déposition du notaire Manchon. Notices.

488: «In loco tuto.»—Le procès-verbal y substitue: «Carcer graciosus.» Lebrun.

489: «Faronnelle, faictes bonne chière, il en est faict.» Déposition d'Isambard. (Notices des mss.)

490: Déposition de Jean Toutmouillé. Ibidem.

491: Déposition de frère Jean de Levozoles. (Lebrun.)

492: Déposition de Jean Toutmouillé. (Notices des mss.)

493: Ceci, au reste, n'est qu'un on-dit (Audivit dici...), une circonstance dramatique dont la tradition populaire a peut-être orné gratuitement le récit. (Ibidem.)

494: Procès français, éd. Buchon, 1827, p. 79, III.—«An suum consilium dixerit sibi quod erit liberata a præsenti carcere? Respondet: Loquamini mecum infra tres menses... Oportebit semel quod ego sim liberata...—Dominus noster non permittet eam venire ita basse, quin habeat succursum a Deo bene cito et per miraculumProcès latin ms., 27 février, 17 mars 1431.

495: «De quoi il estoit fort marry et avoit grant compassion...» Ce détail et la plupart de ceux qui vont suivre sont tirés des dépositions des témoins oculaires, Martin Ladvenu, Isambart, Toutmouillé, Manchon, Beaupère, Massieu, etc. V. Notices des mss., III, 489-508.

496: Journal du Bourgeois.

497: «Episcopus Belvacensis fievit...»—«Le cardinal d'Angleterre et plusieurs autres Anglois furent contraincts plourer.» Notices des mss.

498: L'information qu'ils firent faire sur ses prétendues rétractations n'est signée ni des témoins, devant qui elles auraient eu lieu ni des greffiers du procès.—Trois de ces témoins, qui furent interrogés plus tard, n'en disent et paraissent n'en avoir eu aucune connaissance. (L'Averdy.)

499: Job.

500: «Quod voces quas habuerat, erant a Deo... nec credebat per easdem voces fuisse deceptam.» Notices des mss., III, 489.

M. Henri Martin a donné une explication rationnelle des voix et des visions de Jeanne Darc: «Le philosophe pourrait soutenir que l'illusion de l'inspiré consiste à prendre pour une révélation apportée par des êtres extérieurs, anges, saints ou génies, par les révélations intérieures de cette personnalité infinie qui est en nous, et qui parfois, chez les meilleurs et les plus grands, manifeste par éclairs des forces latentes dépassant presque sans mesure les facultés de notre condition actuelle. Dans la langue des anciennes philosophies et des religions les plus élevées, ce sont les révélations du férouer mazdéen, du bon démon (celui de Socrate), de l'ange gardien, de cet autre Moi qui n'est que le moi éternel, en pleine possession de lui-même,» l'awen des Celtes (Triades des Bardes Gallois). Hist. de France, t. VII.

501: Sur l'authenticité des pièces, la valeur des divers manuscrits, etc., voir le travail de M. de l'Averdy, et surtout celui du savant M. Jules Quicherat, auquel nous devrons la première publication complète du Procès de la Pucelle.

Je n'appelle pas poésie le poëme d'Antonio Astezano (secrétaire du duc d'Orléans, ms. de Grenoble, 1435), ni celui de Chapelain. Néanmoins ce dernier, comme le remarque très-bien M. Saint-Marc Girardin (Revue des Deux-Mondes, septembre 1838), a été traité très-sévèrement par la critique. Sa préface, qu'on a trouvée si ridicule, prouve une profonde intelligence théologique du sujet.—Shakespeare n'y a rien compris; il a suivi le préjugé national dans toute sa brutalité.—Voltaire, dans le déplorable badinage que l'on sait, n'a pas eu l'intention réelle de déshonorer Jeanne Darc; il lui rend dans ses livres sérieux le plus éclatant hommage: «Cette héroïne... fit à ses juges une réponse digne d'une mémoire éternelle... Ils firent mourir par le feu celle qui, pour avoir sauvé son roi, aurait eu des autels, dans les temps héroïques où les hommes en élevaient à leurs libérateurs.» Voltaire, Essai sur les mœurs et l'esprit des nations, chap. LXXX.—Les Allemands ont adopté notre sainte et l'ont célébrée autant et plus que nous. Sans parler de la Jeanne Darc de Schiller, comment ne pas être touché du pèlerinage qu'accomplit M. Guide Goerres à travers toutes les bibliothèques de l'Europe et par toutes les villes de France pour recueillir les manuscrits, les traditions, les moindres traces d'une si belle histoire? Cette dévotion chevaleresque d'un Allemand à la mémoire d'une sainte française fait honneur à l'Allemagne, à l'humanité. L'Allemagne et la France sont deux sœurs. Puissent-elles l'être toujours! (octobre 1840.)

La réalité populaire me paraît avoir été bien heureusement conciliée avec l'idéalité poétique dans l'œuvre d'une jeune fille à jamais regrettable!... Elle avait eu pour révélation ce moment de Juillet. Toutes les deux, l'artiste et la statue, ont été les filles de 1830.

502: Le cadre serait tout tracé; c'est la formule même de la vie héroïque: 1, la forêt, la révélation; 2, Orléans, l'action; 3, Reims, l'honneur;—4, Paris et Compiègne, la tribulation, la trahison; 5, Rouen, la passion.—Mais rien ne fausse plus l'histoire que d'y chercher des types complets et absolus. Quelle qu'ait été l'émotion de l'historien en écrivant cet Évangile, il s'est attaché au réel, sans jamais céder à la tentation d'idéaliser.

503: Lorsqu'elle entra à Troyes, le clergé lui jeta de l'eau bénite, pour s'assurer si c'était une personne réelle ou une vision diabolique. Elle sourit et dit: «Approchez hardiment, je ne m'envoulleray pas.» Voir l'interrogatoire du 3 mars 1430.

504: L'évêque de Beauvais... «et sa compagnie ne se montrèrent pas moins affectés à faire mourir la Pucelle, que Cayphe et Anne, et les scribes et pharisées se montrèrent affectés à faire mourir Notre-Seigneur.» Chronique de la Pucelle.

505: Il restait toujours bon enfant; petit mot, grande chose. Personne aujourd'hui ne veut être ni enfant, ni bon; ce dernier mot est une épithète de dérision.

506: C'est le mot du Philoctète de Fénelon.—Télém., livre XII. L'original grec le dit aussi, mais bien faiblement, et d'ailleurs dans un autre sens. Sophocl. Philoct., v. 476.

507: Saint François de Sales.

508: Elle se hâta de se remarier avec un ennemi des Anglais, le Gallois Owen Tudor. C'est justement de ce mariage d'un Gallois et d'une Française que vinrent les rois les plus absolus que l'Angleterre ait eus, les Tudors, Henri VIII, Marie, Élisabeth.

509: V. plus haut.

510: Un laird écossais qui avait osé passer avant le roi, fut si content de lui-même qu'il entra, avec trompes, clairons et quatre bardes ou ménestrels, qui marchaient devant lui en chantant leurs chants sauvages, comme s'il fût entré par la brèche. (Journal du Bourgeois.)

511: «Et estoient vestus par personnages des cottes d'armes des dessus dits seigneurs.» Monstrelet.

512: D'après tout ce que nous savons de ce grand prêteur sur gages, il est infiniment probable qu'il fit seulement les avances; son panégyriste n'ose pas dire qu'il donna.

513: Jean Chartier. Monstrelet.

514: «Plus en suivant les coutumes d'Angleterre que de France.» Ibidem.

515: Journal du Bourgeois.

516: Shakespeare en parle d'une manière très-comique.

Either they must be dicted, like mules,
And have their provender tied to their mouths,
Or, piteous they will look, like drowned mice.

(Shak. Henry VI, I, P., act. I. sc. 2).

517: Journal du Bourgeois, ann. 1424, 1428.

518: «Il fallait demander discrètement à goûter de l'une des trois vertus et alors on recevait un verre de vin.» Turner.

519: «In the whiche pastyme... an hereticke was brent...» Ibidem.

520: Ces couleurs par lesquelles se désignaient les vassaux d'un même lord étaient une occasion fréquente de disputes, un moyen de guerre civile. (V. Shakespeare sur la livery jaune de Winchester, etc.) Mais ce ne fut qu'après l'horrible guerre de la Rose rouge et de la Rose blanche, qu'Henri VII parvint à supprimer les liveries.

521: «By the stirring up and procuring of my saide lorde of Winchester.» Hollingshed, éd. 1577, fol. 1228, col. 2.

522: V. plus haut.

523: Elle l'était certainement dix ans après.

524: Ces pièces, si importantes, étaient encore aux Archives de Lille au commencement de ce siècle; elles en ont été soustraites, et le savant archiviste, M. Leglay, qui en a recouvré d'autres, n'a pu trouver encore la trace de celles-ci; peut-être sont-elles aujourd'hui dans quelque manoir anglais, au fond d'un musée seigneurial. Heureusement l'inventaire en donne un extrait fort détaillé. Glocester écrit à Bedford pour lui apprendre les liaisons du duc de Bourgogne avec Arthur de Bretagne qui veut le rapprocher du dauphin; il propose de le faire arrêter. Bedford répond qu'il vaudrait mieux le tuer dans les joutes qui auront lieu à Paris. Puis il écrit que l'occasion a manqué, mais qu'il trouvera moyen de l'attirer et de le faire enlever au passage. Archives de Lille; chambre des comptes, inventaire, t. VIII, ann. 1424.

525: En 1423, Bedford avait tranché durement cette grande question de juridiction en faisant casser une sentence des Quatre membres de Flandre par le Parlement de Paris. Archives du royaume, Trésor des Chartes, 30 avril, J. 573.

«Et si vous ou les vostres désirez aucune chose devers nous, tousjours nous trouverez disposez de entendre raisonnablement comme souverain...» Proceedings and ordinances of the privy council of England, vol. IV, 5 (1835).

526: Journal du Bourgeois de Paris.

527: Monstrelet.

528: À ce moment même, Philippe obligeait René à leur laisser la ville de Guise, dont il était en possession. (Villeneuve-Bargemont.)

529: D. Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 203, d'après le journal anglais des conférences, ms. de la Bibl. Harleienne, no 4763.

530: «To the valeu, in demayne and revenue..., of XX mil. l. verly.» Rymer, 21 mai 1439.

531: V. plus haut, et pour la défense de 1446, Archives générales de Belgique, Brabant, no 2, fol. 123.

532: J'ai cité quelques exemples de cet attachement à la lettre dans mes Origines du droit, et je pourrais en ajouter une foule d'autres.

533: Bibliothèque royale, mss. Colbert, LII, fol. 313.

534: Ce fut Jean Tudert, et non Bourbon et Richemont, comme le dit à tort Monstrelet. D. Plancher, IV, 218-219. En effet, pourquoi Philippe le Bon aurait-il préféré ses deux beaux-frères pour leur laisser faire ce personnage humiliant? Cette observation judicieuse appartient aux auteurs de l'Ancien Bourbonnais (MM. Allier, Michel et Batissier), t. II, p. 50.

535: Daru.

536: «Le jeune roi Henry prit en ce si grand'déplaisance que les larmes lui saillirent hors des yeux.» Monstrelet.

537: Ce chancelier dit depuis «qu'il avoit bien payé son escot.» Jean Chartier.

538: V. Ordonnances, t. XIII, p. XLV-XLVI. Ce point essentiel de la Pragmatique est celui sur lequel elle glisse le plus légèrement: «Patronorum jura enervantur...»—Au contraire, elle insiste sur le texte populaire, la nécessité d'empêcher l'argent de sortir du royaume: «Thesauri asportantur.» Ordonnances, XIII, 269. Le vieux canoniste explique très-bien l'origine de ces droits, dans son vers technique:

Patronum faciunt dos, ædificatio, fundus.

(Ducange, verb. Patronus).

Ibidem, et verb. Abbacomites.

539: Bulæus.

540: Le concile dura longtemps encore, mais en concurrence avec celui de Ferrare.

541: Quand la Pucelle en appela au Pape, l'évêque de Beauvais répondit: «Le pape est trop loin.» Dans la réalité, il se trouva que les évêques eux-mêmes, pour s'être ainsi débarrassés du pape, eurent un pape (et plus dur) dans le Parlement. Voir les observations fort spécieuses de Pie II sur les inconvénients de la Pragmatique, dans le recueil des Libertés de l'Église gallicane, t. I (sub fin.), Hist. de la Pragm., p. 36, d'après Gobellini Comment. V. aussi la réponse du spirituel pontife aux Allemands, Æneæ Sylvii Piccolominei Opera, p. 837.

542: Il est curieux de voir avec quel enthousiasme ces magistrats parlent de l'argent: «Numisma est mensura omnium rerum, etc.» Remontrance du Parlement à Louis XI, Libertés de l'Église gallicane, I, p. 90, nos 52-57. V. aussi les observations piquantes sur la fureur avec laquelle on allait intriguer à Rome, pour obtenir les bénéfices: «N'y aura nul qui ait de quoy qui ne se mette en avant pour cuider advancer son fils ou son parent, et souvent perdront leur parent et leur argent.» Ibidem, p. 9, no 53.

Entre autres pamphlets, inspirés de cet esprit gallican, voyez: De Matrimonio contracto inter Dominam Pragmaticam et Papam, matrimonium istud debeatne consummari, 1438. Bibl. royale, mss. Dupuy, 670, fol. 42.

543: V. plus bas l'influence du grand banquier Jacques Cœur.

544: On peut relever dans la Gallia Christiana les noms des évêques qui furent nommés sous l'influence des grands seigneurs: Dunois. Son familier, D'Illiers, év. de Chartres, 1459.—Armagnac. Jean d'Armagnac, frère du bâtard d'Armagnac, év. d'Auch, vers 1640.—Pardiac. Jean de Barthon, fils du chancelier Bernard de Pardiac, comte de la Marche, év. de Limoges 1440.—Foix. Roger de Foix, év. de Tarbes, 1441, a pour successeur son parent, le cardinal Pierre de Foix.—Albret. Louis d'Albret, év. d'Aire, 1444, de Cahors, 1460.—Bourbon. Charles de Bourbon, év. du Puy, est élu (à neuf ans) archevêque de Lyon, 1446, sur la présentation de son père; Jean de Bourbon lui succède, comme év. du Puy; Jacques de Combornes, familier de la maison de Bourbon, est élu év. de Clermont, 1445.—Angoulême. Robert de Montberon, homme lettré, attaché à Jean d'Angoulême, est élu év. d'Angoulême vers 1440; Geoffroi de Pompadour, ami et conseiller du même Jean, succède, 1450.—Alençon. Robert Cornegrue, présenté par le duc d'Alençon, est élu év. de Séez, 1453.—Aubusson. Hugues d'Aubusson, év. de Tulles, 1444, etc., etc. (Note communiquée par M. Jules Quicherat, d'après la Gallia Christiana, etc.)

545: De là la fixité des redevances, qui était un si grand adoucissement. Souvent, elles étaient de pure cérémonie; en certains lieux, l'usage voulait que le régisseur donnât plus qu'il ne recevait. V. mes Origines du droit.

546: Monstrelet.

547: Monstrelet.

548: «Et quand elle eut bu les poisons, il la feist monter derrière luy à cheval, et chevaucha quinze lieues en celuy estat; puis mourut ladicte dame incontinent. Il faisoit ce pour avoir madame de Tonnerre.» Mém. de Richemont.

549: V. Art de vérifier les dates; Gueldre, aux années 1326, 1361, 1465.

Ibidem, Flandre 1226 (?), Namur 1236, Berg 1348 et 1404, Cuyck 1386. Hollande 1351 et 1392.

550: Je me suis servi de deux extraits manuscrits du procès; l'un est à la Bibliothèque royale (no 493, F); l'autre, très-soigné et très-bien fait, m'a été communiqué par le savant M. Louis Du Bois. Le manuscrit original du procès de Retz est aux Archives de Nantes.

551: D'autant plus sans doute que le roi venait d'ériger la baronnie des Laval en comté (1431). Ces Laval, issus des Montfort, formèrent contre eux une opposition toute française, et finirent par livrer la Bretagne au roi en 1488.

552: Manuscrit des Archives de Nantes.

553: Manuscrit des Archives de Nantes, dépositions d'Étienne Corillant et de Griart.

554: Manuscrit des Archives de Nantes, pièces justificatives. Le seul valet de chambre Henriet reconnaît en avoir livré quarante. Bibl. royale, mss. 493, F.

555: «Et ledit sire prenoit plus de plaisir à leur couper ou voir couper la gorge qu'à... Il leur faisoit couper le col par derrière pour les faire languir.» Bibl. royale, mss. 493, F.

556: Archives de Nantes, déposition de Griart, témoin et complice.

557: M. Monnod fils; tous ceux qui l'ont entendu en tremblent encore.

558: Bibl. royale, ms. 493, F.

559: Archives de Nantes.

560: Jean Chartier.

561: Bibl. royale. Legrand, Hist. ms. de Louis XI.

562: On trouva et l'on punit des Retz dans les rangs inférieurs. La même année (1440) on pendit à Paris un homme, «lequel estoit coustumier, quand il véoit ung petit enffant au maillot ou autrement, il l'ostoit à la mère, et tantost le gettoit au feu sans pitié.» Journal du Bourgeois.

563: Les gens du roi s'informaient curieusement de ces maisons abandonnées, des morts, des testaments, des héritiers, afin d'en tirer quelque chose: «Ils alloient parmy Paris, et quand ils véoient huys fermés, ils demandoient aux voisins d'entour: «Pourquoi sont ces huys fermés?—Ha! sire, respondoient-ils, les gens en sont trespassés.—Et n'ont-ils nuls hoirs qui y fussent demouré.—Ha! sire, ils demourent ailleurs, etc.» Journal du Bourgeois.

564: «Défense d'abattre et de brûler les maisons désertes.» Ordonnances, XIII, 31 janvier 1432.

565: Journal du Bourgeois. «Et si mangèrent un enffent de nuit en la place aux Chats, derrière les Innocents.» Ibidem. Ces loups étranglèrent par le plat pays plus de soixante à quatre-vingts personnes. (Jean Chartier.)

566:

Hélas! hélas! hélas! hélas!
Prélats, princes et bons seigneurs,
Bourgeois, marchans et advocats,
Gens de mestiers, grans et mineurs,
Gens d'armes, et les trois Estats,
Qui vivez sur nous, laboureurs, etc.

567: Charles VII avait une physionomie agréable, mais il n'était pas grand, il avait les jambes minces et grêles. Il paraissait à son avantage, quand il était revêtu de son manteau; le plus souvent il n'avait qu'une veste courte de drap vert, et l'on était choqué de lui voir des jambes si menues, avec de gros genoux. (Amelgard).

568: Ils se disaient toujours capitaines du roi, mais ils se moquaient de ses ordres. Nous voyons dans Monstrelet le meilleur peut-être de ces capitaines, La Hire, prendre en trahison un seigneur qui l'a reçu et hébergé chez lui; le roi a beau intervenir; il faut que le pauvre homme se ruine pour se racheter. (Ann. 1434.)

Plusieurs de ces capitaines d'écorcheurs ont laissé un long souvenir dans la mémoire du peuple. Le Gascon La Hire a donné son nom au valet de cœur. L'Anglais Matthew Gough, que les chroniqueurs appellent Mathago, est resté, je crois, dans certaines provinces, comme marionnette et épouvantail d'enfants. L'histoire du Breton Retz, fort adoucie, a fourni la matière d'un conte; de plus (pour l'honneur de la famille ou du pays?), on a substitué à son nom celui du partisan anglais Blue barb.

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