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Histoire de France - Moyen Âge; (Vol. 4 / 10)

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152—page 223... le piquant réquisitoire du concile contre les deux papes réfractaires...

Concilium Pisanum, ap. Concil., éd. Labbe et Cossart, 1671; t. XI, pars II, p. 2172 et seq.

153—page 224Ces ennemis acharnés s'entendaient au fond à merveille...

«Habentes facies diversas..., sed caudas habent ad invicem colligatas, ut de vanitate conveniant.» (Ibid., p. 2183.)—«... Volebat unum pedem tenere in aqua et alium in terra.» (Ibid., p. 2184.)

154—page 225Lorsque Valla élevait les premiers doutes sur l'authenticité des décrétales...

Non seulement Valla, mais Gerson, dans son épître De modis uniendi ac reformandi Ecclesiam, p. 166. Sur Valla, lire un article excellent de la Biographie universelle (par M. Viguier), t. XLVII, p. 345-353.—«Des papes ont permis à Ballerini de critiquer, à Rome même, les fausses décrétales. Pourquoi ne les ont-ils pas révoquées? Pour la même raison que les rois de France n'ont pas révoqué les fables politiques relatives aux douze pairs de Charlemagne, ni les Empereurs celles qui se rattachent à l'origine des cours Weimiques, etc.» Telle est la réponse de l'ingénieux M. Walter. (Walter, Lerhbuch des Kirchenrechts, Bonn. 1829, p. 161.)

155—page 226Raymond Lulle pleura aux pieds de son Arbor, qui finissait la scolastique...

Voir la curieuse préface. (Raymond Lullii Majoricensis, illuminati patris, Arbor scientiæ. Lugduni, 1636, in-4o, p. 2 et 3.)

156—page 226... renouveler...

Ce verbe, employé comme neutre, avait bien plus de grâce. Je crois qu'on y reviendra. V. Charles d'Orléans (p. 48): «Tous jours sa beauté renouvelle.» Et Eustache Deschamps (p. 99): «De jour en jour votre beauté renouvelle

157—page 227Au moment où l'Anglais allait fondre sur la France, etc.

«Licet quis contemnendum esse, quantum ad bella pertinet, ducem Lotharingiæ, nec tantis pollere viribus, ut domui audeat Franciæ bellum inferre, non parvus debet hostis videri quem Deus excitat et propter aliorum adjuvat facinora.» (Nic. Clémengis, t. II, p. 257.)—On voit de même dans les lettres de Machiavel qu'à la veille d'être conquise par les Espagnols, l'Italie ne craignait que les Vénitiens. Il écrit aux magistrats de Florence: «Vos Seigneuries m'ont toujours dit que la liberté de l'Italie n'avait à craindre que Venise.» (Machiavel, Lettre de février ou mars 1508.)

158—page 230Sur les cinquante-trois mille fiefs en Angleterre, l'Église en possédait vingt-huit mille...

Turner, The History of England, during the middle ages (ed. 1830), vol. III, p. 96.—On assurait récemment que le clergé anglican avait encore aujourd'hui un revenu supérieur à celui de tout le clergé de l'Europe. Ce qui est sûr, c'est que l'archevêque de Cantorbéry a un revenu quinze fois plus grand que celui d'un archevêque français, trente fois plus grand que celui d'un cardinal à Rome. (Statistics of the Church of England, 1836, p. 5.) V. aussi trois Lettres de Léon Faucher (Courrier français, juillet, août 1836).

159—page 232, note—Le droit d'aînesse en Angleterre...

Le 12 avril 1836, M. Ewart voulait présenter un bill statuant que, au moins dans les successions ab intestat, les propriétés foncières seraient partagées également entre les enfants; sir John Russel a parlé contre, et la motion a été rejetée à une forte majorité.

160—page 237Shakespeare ennemi des sectaires de tout âge...

Shakespeare a fait de rares allusions aux puritains naissants, toutes malveillantes. Voir entre autres celle qui se trouve dans Twelfth Night, act. III, scène II.—Quant à Falstaff, j'aurai occasion d'y revenir.

161—page 239, note—L'examen d'Oldcastle par l'archevêque de Cantorbéry, etc.

«Dominus Cantuariensis gratiose se obtulit, et paratum fore promisit ad absolvendum eum; sed ille... petere noluit... Cui compatiens dominus Cant. dixit: Caveatis... Unde dominus Cant. sibi compatiens... Cui archiepiscopus affabiliter et suaviter... Consequenter dominus Cant. suavi et modesto modo rogavit... Quibus dictis dominus Cant. flebili vultu eum alloquebatur... Ergo, cum magna cordis amaritudine, processit ad prolationem sententiæ.» (Walsingham, p. 384.)—Elmham célèbre en prose et en vers les exécutions et les processions. «Rege jubente... Regia mens gaudet.» (Turner, vol. III, p. 142.)

162—page 240Henri V écrivit aux prélats...

De arraiatione cleri: «Prompti sint ad resistendum contra malitiam inimicorum regni, ecclesiæ, etc.» (Rymer, 3e éd., vol. IV, pars I, p. 123; 28 mai 1415.)

163—page 240Il complétait ses préparatifs...

Traité pour avoir des vaisseaux de Hollande, 18 mars 1415. Presse des navires, 11 avril; des armuriers (operariis arcuum, etc., tam intra libertates quam extra), le 20; presse des matelots, le 3 mai; recherche de charrettes, le 16; achat de clous et de fers de chevaux, le 25; achat de bœufs et vaches, le 4 juin; ordre pour cuire du pain et brasser de la bière, le 27 mai; presse des maçons, charpentiers, serruriers, etc;—5 juin, négociations avec le Gallois Owen Glendour; 24 juillet, testament du roi; défense de la frontière d'Écosse; négociations avec l'Aragon, avec le duc de Bretagne, avec le duc de Bourgogne, 10 août; Bedford nommé gardien de l'Angleterre, 11 août; au maire de Londres, 12, etc. (Rymer, t. IV, p. I, p. 109-146.)

164—page 242Le roi réunit la plus forte armée, etc.

Tels sont les nombres indiqués par Monstrelet, t. III, p. 313. Lefebvre dit: huit cents bâtiments. Rien n'est plus incertain que les calculs de ce temps. Lefebvre croit que le roi de France avait deux cent mille hommes devant Arras, en 1414; Monstrelet en donne cent cinquante mille aux Français à la bataille d'Azincourt. Je crois cependant qu'il a été mieux instruit sur le nombre réel de l'armée anglaise à son départ.

165—page 246Un prêtre anglais nous apprend, etc.

Ms. cité par sir Harris Nicolas, dans son Histoire de la bataille d'Azincourt (1832), p. 129. Ce remarquable opuscule offre toute l'impartialité qu'on devait attendre d'un Anglais judicieux, qui d'ailleurs n'a pas oublié l'origine française de sa famille. Qu'il me soit permis de faire remarquer en passant que beaucoup d'étrangers distingués descendent de nos réfugiés français: sir Nicolas, miss Martineau, Savigny, Ancillon, Michelet de Berlin, etc.

166—page 246Tous les habitants d'Harfleur furent chassés de la ville...

Le chapelain rapporte les lamentations de ces pauvres gens, et il ajoute, avec une bien singulière préoccupation anglaise, qu'après tout ils regrettaient une possession à laquelle ils n'avaient pas droit: «For the loss of their accustomed, though unlawful, habitations.» V. Sir Nicolas, p. 214.

167—page 247Henri V déclara que d'Harfleur il irait jusqu'à Calais...

Cette expédition a été racontée par trois témoins oculaires qui tous trois étaient dans le camp anglais: Hardyng, un chapelain d'Henri V, et Lefebvre de Saint-Remy, gentilhomme picard, du parti bourguignon, qui suivit l'armée d'Henri. Il n'y a qu'un témoin de l'autre parti, Jean de Vaurin, qui n'ajoute guère au récit des autres. Je suivrai volontiers les témoignages anglais. L'historien français qui raconte ce grand malheur national doit se tenir en garde contre son émotion, doit s'informer de préférence dans le parti ennemi.

168—page 248Le duc de Lorraine à lui seul amenait cinquante mille hommes...

Lettre du gouverneur de Calais Bardolf, au duc de Bedford: «Plaise à vostre Seigneurie savoir, que par les entrevenans divers et bonnes amis, repairans en ceste ville et marche, aussi bien hors des parties de Fraunce, comme de Flaundres, me soit dit et rapporté plainement que sans faulte le Roi nostre Seigneur... ara bataille... au plus tarde, deins quinsze jours... que le duc de Lorenne ait assembleie... bien cinquant mille hommes, et que, mes qu'ils soient tous assemblées, ilz ne seront moins de cent mille ou pluis.» (Rymer, t. IV, p. I, p. 147, 7 octobre 1415.)

169—page 249Des Picards se joignirent aux Anglais, et peut-être les guidèrent...

Lorsqu'on voit un de ces Picards, l'historien Lefebvre de Saint-Remy, après avoir combattu pour les Anglais à Azincourt, devenir le confident de la maison de Bourgogne, la servir dans les plus importantes missions (Lefebvre, prologue, t. VII, p. 258), et enfin vieillir dans cette cour comme héraut de la Toison d'or, on est bien tenté de croire que Lefebvre, quoique jeune alors, fut l'agent bourguignon près d'Henri V. Il ne vint pas seulement pour voir la bataille; les détails minutieux qu'il donne (p. 499) portent à croire qu'il suivit l'armée anglaise, dès son entrée en Picardie. V. sur Lefebvre la Notice de mademoiselle Dupont (Bulletin de la Société de l'histoire de France, tome II, 1re partie). La savante demoiselle a refait toute la vie de Lefebvre; elle a prouvé qu'il avait généralement copié Monstrelet; il me paraît toutefois qu'en copiant il a quelque peu modifié le récit des faits dont il avait été témoin oculaire.

170—page 250Un homme du pays vint dire, etc.

Les deux Bourguignons Monstrelet et Lefebvre ne disent rien de ceci. Ce sont les Anglais qui nous l'apprennent: «But suddenly, in the midst of their despondency, one of the villagers communicated to the king the invaluable information...» (Turner, t. II, p. 423.)

171—page 251Le duc de Berri voulait que les partis d'Orléans et de Bourgogne envoyassent chacun cinq cents lances...

Il avait d'abord fait écrire en ce sens aux deux ducs, avec défense de venir en personne; c'est ce qu'assure le duc de Bourgogne dans la lettre au roi. (Juvénal des Ursins, p. 299.)

172—page 253Bataille d'Azincourt...

Lefebvre, t. VIII, p. 511.—Religieux, ms., 945 verso.—Jehan de Vaurin, Chroniques d'Angleterre, vol. V, partie I, chap. IX, folio 15, verso; ms. de la Bibliothèque royale, no 6756.—Jean de Vaurin était à la bataille, comme Lefebvre, mais de l'autre côté: «Moy, acteur de ceste euvre, en sçay la vérité, car en celle assemblée estoie du costé des François.»

173—page 260Alors survinrent les Anglais, etc.

«Ictus reiterabant mortales, inusitato etiam armorum genere usi quisque eorum in parte maxima clavam plumbeam gestabant, quæ capiti alicujus afflicta mox illum præcipitabat ad terram moribundum.» (Religieux de Saint-Denis, ms., fol. 950.)

174—page 260Puis, c'est le duc d'Alençon, etc.

Cet embellissement est de la façon de Monstrelet, t. III, p. 355. Il le place hors du récit de la bataille, après la longue liste des morts. Lefebvre, témoin oculaire, n'a pu se décider à copier ici Monstrelet.

175—page 262Le lendemain le vainqueur prit ou tua ce qui pouvait rester en vie...

Lefebvre, t. VIII, p. 16-17.—Monstrelet, t. III, p. 347. Je ne sais d'après quel auteur M. de Barante a dit: «Henri V fit cesser le carnage et relever les blessés.» (Hist. des ducs de Bourgogne, 3e édit., t. IV, p. 250.)

176—page 262, note 3—Le connétable d'Albret...

Le Religieux revient fréquemment (fol. 940, 946, 948) sur ces bruits de trahison, qui probablement circulaient surtout à Paris, sous l'influence secrète du parti bourguignon.—Nulle part ces accusations ne sont exprimées avec plus de force que dans le récit anonyme qu'a publié M. Tailliar: «Charles de Labrech, connétable de Franche, alloit bien souvent boire et mangier avec le Roi en l'ost des Englès... Li connétables se tenoit en ses bonnes villes et faisoit défendre de par le roi de Franche que on ne le combattesit nient.» Cette dernière accusation, si manifestement calomnieuse, ferait soupçonner que cette pièce est un bulletin du duc de Bourgogne. Au reste, l'auteur confond beaucoup de choses; il croit que c'est Clignet de Brabant qui pilla le camp anglais, etc. Dans la même page, il appelle Henri V tantôt roi de France, tantôt roi d'Angleterre. (Archives du nord de la France et du midi de la Belgique (Valenciennes), 1839.)

177—page 263Le fils du duc de Bourgogne fit à tous les morts la charité d'une fosse...

Monstrelet, t. III, p. 358. Selon le récit anonyme publié par M. Tailliar, on ne put jamais savoir le vrai nombre des morts; ceux qui les avaient enfouis, jurèrent de ne point le révéler. (Archives du nord de la France (Valenciennes), 1839.)

178—page 266Les Français nourrirent les Anglais...

«De suis victualibus refecerunt.» (Walsingham, p. 342.)—Walsingham ajoute une observation de la plus haute importance: «Nempe mos est utrique genti, Angliæ scilicet atque Galliæ, licet sibimet in propriis sint infesti regionibus, in remotis partibus tanquam fratres subvenire, et fidem ad invicem inviolabilem observare.» (Walsingham, ibid.)—C'est qu'en effet, ce sont des frères ennemis, mais après tout des frères.

179—page 266... des vers charmants, pleins de bonté et de douceur d'âme...

Malgré cette douceur de caractère, Charles d'Orléans avait eu quelques pensées de vengeance après la mort de son père. Les devises qu'on lisait sur ses joyaux, d'après un inventaire de 1409, semblent y faire allusion: «Item une verge d'or, ou il a escript, Dieu le scet.—Item une autre verge d'or où il est escript, il est loup.—Item une autre verge d'or plate en laquelle est escript, Souviegne vous de.—Item deux autres verges d'or es quelles est escript, Inverbesserin.—Item ung bracelet d'argent esmaillié de vert et escript, Inverbesserin. (Inventaire des joyaulx d'or et d'argent, que monseigneur le duc d'Orléans a pardevers lui, fait à Blois en la présence de mondit seigneur, par monseigneur de Gaule et par monseigneur de Chaumont, le IIIe jour de décembre, lan mil CCCC et neuf, et escript par moy Hugues Perrier, etc.» Cette pièce curieuse a été trouvée dans les papiers des Célestins de Paris. Archives du royaume, L, 1539.)

180—page 266Charles d'Orléans passa de longues années à Pomfret, traité honorablement...

V. le détail curieux d'un achat de quatorze lits pour les principaux prisonniers: oreillers, traversins, couvertures, plume, satin, toile de Flandre, etc. (Rymer, 3e édit., t. IV, p. I, p. 155, mars 1416.)

181—page 267Notre Béranger du quinzième siècle...

Pour compléter un Béranger de ce temps-là, il faudrait joindre à Charles d'Orléans Eustache Deschamps. Il représente Béranger par d'autres faces, par ses côtés patriotique, satirique, sensuel, etc. V. la pièce: «Paix n'aurez jà, s'ils ne rendent Calais», p. 71.—Il s'élève quelquefois très haut. Dans la ballade suivante, il semble comprendre le caractère titanique et satanique de la patrie de Byron. V. mon Introduction à l'Histoire universelle:

Selon le Brut, de l'isle des Géans,
Qui depuis fut Albions appelée,
Peuple maudit, tar dis en Dieu créans,
Sera l'isle de tous poins désolée.
Par leur orgueil vient la dure journée
Dont leur prophète Merlin
Pronostica leur dolereuse fin,
Quant il escript: Vie perdrez et terre.
Lors monstreront estrangiez et voisins:
Au temps jadis estoit cy Angleterre.
............
Visaige d'ange portez (angli angeli), mais la pensée
De diable est en vous tou dis sortissans
À Lucifer. . . . .
Destruîz serez; Grecs diront et Latins:
Au temps jadis estoit cy Angleterre.

182—page 267Le sourire y est près des larmes...

«Fortune, vueilliez-moi laisser», p. 170 (Poésies de Charles d'Orléans, éd. 1803).—«Puisque ainsi est que vous allez en France, Duc de Bourbon, mon compagnon très-cher», p. 206.—«En la forêt d'ennuyeuse tristesse», p. 209.—«En regardant vers le pays de France», p. 323.—«Ma très doulce Valentinée, Pour moy fustes-vous trop tôt née», p. 269.

C'est l'inspiration des vers de Voltaire:

Si vous voulez que j'aime encore,
Rendez-moi l'âge des amours...

Et celle de Béranger:

Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse,
Vous vieillirez, et je ne serai plus...

183—page 268, note 1—Il y a pourtant un vif mouvement de passion, etc.

Le pauvre prisonnier eut encore un autre malheur: il fut toujours amoureux; bien des vers furent adressés par lui à une belle dame de ce côté-ci du détroit. Les Anglaises, probablement meilleures pour lui que les Anglais, n'en ont pas gardé rancune, s'il est vrai qu'en mémoire de Charles d'Orléans et de sa mère Valentine, elles ont pris pour fête d'amour la Saint-Valentin. V. Poésies de Charles d'Orléans, éd. 1803.

184—page 268C'est l'alouette, rien de plus...

Le temps a quitté son manteau
De vent, de froidure et de pluie...

(Idem, p. 257.)

Ces jolis chants d'alouette font penser à la vieille petite chanson, incomparable de légèreté et de prestesse:

J'étais petite et simplette
Quand à l'école on me mit
Et je n'y ai rien appris...
Qu'un petit mot d'amourette...
Et toujours je le redis,
Depuis qu'ay un bel amy.

185—page 271Moururent en quelques mois... le dauphin, etc.

«Ce dit jour Mons. Loiz de France, ainsné filz du Roy, notre Sire, Dauphin de Viennoiz et duc de Guienne, moru, de laage de vint ans ou environ, bel de visaige, suffisamment grant et gros de corps, pesans et tardif et po agile, voluntaire et moult curieux à magnificence dabiz et joiaux circa cultum sui corporis, désirans grandement grandeur, oneur de par dehors, grant despensier à ornemens de sa chapelle privée, à avoir ymages grosses et grandes dor et dargent, qui moult grant plaisir avoit à sons dorgues, lesquels entre les autres oblectacions mondaines hantoit diligemment, si avoit-il musiciens de bouche ou de voix, et pour ce avoit chapelle de grant nombre de jeune gent; et si avoit bon entendement, tant en latin que en françois, mais il emploioit po, car sa condicion estoit demploier la nuit à veiller et po faire, et le jour à dormir; disnoit à III ou IV heures après midi, et soupoit à minuit, et aloit coucher au point du jour et à soleil levant souvant, et pour ce estoit aventure qu'il vesquit longuement.» (Archives du royaume, Registres du Parlement, Conseil, XIV, f. 39, verso, 19 décembre 1415.)

186—page 271, note 3—Les Anglais chantaient des Te Deum et des ballades.

As the King lay musing on his bed,
He thought himself upon a time,
Those tributes due from the French King,
That had not been paid for so long a time
Fal, lal, lal, lal, laral, laral, la.
He called unto his lovely page,
His lovely page away came he..., etc.

(Ballade citée par Sir Harris Nicolas, Azincourt, p. 78.)

187—page 274Plutôt que de recevoir les Gascons, Rouen tua son bailli, etc.

M. Chéruel a trouvé des détails curieux dans les archives de Rouen. (Chéruel, Histoire de Rouen sous la domination anglaise, p. 19. Rouen, 1840.)

188—page 276Le roi d'Angleterre exceptait de la capitulation quelques-uns des assiégés, etc.

«Ut rei læsæ majestatis.» (Religieux, ms., folio 79.) Ce point de vue des légistes anglais qui suivaient le roi est mis dans son vrai jour au siège de Meaux. (Ibid., folio 176.)

189—page 277, note 2—Armagnac persévérait dans son attachement à Benoît XIII...

V. la déclaration de la reine contre lui. (Ordonnances, t. X, p. 436.)

190—page 279Un Lambert commença à pousser le peuple au massacre des prisonniers...

Le Bourgeois devient poète tout à coup, pour parer le massacre de mythologie et d'allégories: «Le dimanche ensuivant, 12 jour de juing, environ onze heure de nuyt, on cria alarme, comme on faisoit souvent alarme à la porte Saint-Germain, les autres crioient à la porte de Bardelles. Lors s'esmeut le peuple vers la place Maubert et environ, puis après ceulx de deçà les pons, comme des halles, et de Grève et de tout Paris, et coururent vers les portes dessus dites; mais nulle part ne trouvèrent nulle cause de crier alarme. Lors se leva la Déesse de Discorde, qui estoit en la tour de Mauconseil, et esveilla Ire la forcenée, et Convoitise, et Enragerie et Vengeance, et prindrent armes de toutes manières, et boutèrent hors d'avec eulx Raison, Justice, Mémoire de Dieu... Et n'estoit homme nul qui, en celle nuyt ou jour, eust osé parler de Raison ou de Justice, ne demander où elle estoit enfermée. Car Ire les avoit mise en si profonde fosse, qu'on ne les pot oncques trouver toute celle nuyt, ne la journée ensuivant. Si en parla le Prévost de Paris au peuple, et le seigneur de L'Isle-Adam, en leur admonestant pitié, justice et raison; mais Ire et Forcennerie respondirent par la bouche du peuple: Malgrebieu, Sire, de vostre justice, de vostre pitié et de vostre raison: mauldit soit de Dieu qui aura la pitié de ces faulx traistres Arminaz Angloys, ne que de chiens; car par eulz est le royaulme de France destruit et gasté, et si l'avoient vendu aux Angloys.» (Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 234.)

191—page 280Seize cents personnes périrent, etc.

Monstrelet, t. IV, p. 97.—Le greffier dit moins: «Jusques au nombre de huit cens personnes et au-dessus, comme on dit.» (Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, f. 139.)

192—page 281Tout est tué au petit Châtelet...

«Tuèrent bien trois cens prisonniers.» (Monstrelet, t. IV, p. 120.) «Durant laquelle assemblée et commocion, furent tuez et mis à mort environ de quatre-vingt à cent personnes, entre lesquelles y ot trois ou quatre femmes tuées, si comme on disoit...» (Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, folio 142, verso, 21 août.)

193—page 283Un traité récent avec les Anglais ne permettait pas au duc de Bourgogne d'appeler les Flamands...

Le traité probablement ne concernait que la Flandre. Tout le monde croyait que dans une entrevue avec Henri V à Calais il s'était allié à lui. Il existe un traité d'alliance et de ligue, où le duc reconnaît les droits d'Henri à la couronne de France, mais cet acte ne présente ni date précise ni signature. Il est probable que Jean-sans-Peur fit entendre au roi d'Angleterre que, s'il l'aidait activement, c'en était fait du parti bourguignon en France, qu'il servirait mieux les Anglais par sa neutralité que par son concours. (Rymer, 3e éd., t. IV, pars I, p. 177-178, octobre 1416.)

194—page 285Chacun des princes prisonniers n'eut qu'un serviteur français...

Selon le Religieux. Mais Rymer indique un plus grand nombre.

195—page 287Alain Blanchard...

Sur Alain Blanchard, V. la notice publiée par M. Auguste Le Prévôt, en 1826, l'Histoire de Rouen sous les Anglais, par M. Chéruel (1840), et l'Histoire du privilège de Saint-Romain, par M. Floquet, t. II, p. 548.

196—page 287Le peuple de Rouen sortait à la fois par toutes les portes...

M. Chéruel, p. 46, d'après la chronique versifiée d'un Anglais qui était au siège. (Archæologia Britannica, t. XXI, XXII.) Ce curieux poème a été traduit par M. Potier, bibliothécaire de Rouen.

197—page 288Rouen était plein de nobles et croyait être trahi.

«Les Engloys descendirent à la Hogue de Saint-Vaast, dimence 1er jour d'aost 1416, adonc estoit le dalphin de Vyane à Rouen avec sa forche; et de là se partit à soy retraire à Paris, et laissa l'ainsné filz du comte de Harcourt, chapitaine du chastel et de la ville, et M. de Gamaches, bailly de la dicte ville, avenc grant quantité d'estrangiers qui gardoient la ville et la quidèrent pillier; mès l'en s'en aperchut, et y out sur ce pourvéanche. Mais nonostant tout, fut levé en la ville une taille de 16,000 liv. et un prest de 12,000, et tout poié dedens la my-aost ensuivant. Et fu commenchement de malvèse estrenche; et puis touz s'en alèrent au dyable. Et après euls y vint M. Guy le Bouteiller, capitaine de la ville, de par le duc de Bourgongne, avec 1,400 ou 1,500 Bourguégnons et estrangiers, pour guarder la ville contre les Engloys; mais ils estoient miez Engloys que Franchoiz; les quiez estoient as gages de la ville, et si destruioient la vitaille et la garnison de la ville.» (Chronique ms. du temps, communiquée par M. Floquet.)

198—page 290, note 1—Détresse de Rouen...

Archæologia, t. XXI, XXII.—M. Chéruel a trouvé un renseignement plus sérieux sur le prix des denrées; par délibération du 7 octobre 1418, le chapitre fait fondre une châsse d'argent, et paye, entre autres dettes, soixante livres tournois (mille francs d'aujourd'hui?) pour deux boisseaux de blé. (M. Chéruel, Rouen sous les Anglais, p. 53, d'après les registres capitulaires, conservés aux Archives départementales de la Seine-Inférieure.) Cet excellent ouvrage donne une foule de renseignements non moins précieux pour l'histoire de la Normandie et de la France en général.

199—page 292Capitulation de Rouen, etc.

«Item, estoit octroyé par ledit seigneur Roi, que tous et chacun pourroient s'en retourner..., excepté Luc, Italien, Guillaume de Houdetot, chevalier bailly, Alain Blanchart, Jehan Segneult, maire, maître Robin Delivet, et excepté la personne qui, de mauvaises paroles et déshonnêtes, auroit parlé antiennement, s'il peut être découvert, sans fraude ou mal engyn...» (Vidimus de la capitulation de Rouen, aux Archives de Rouen, communiqué par M. Chéruel). Rymer donne le même acte en latin (t. IV, p. II, p. 82, 13 januar. 1419).

200—page 292Rouen dut payer trois cent mille écus d'or...

«Januarii instantis, februarii instantis.» Les articles suivants prouvent qu'il s'agit bien de 1418, et non 1419. (Rymer, t. IV, p. II, p. 82.)

201—page 294Henri V voulait marier en Allemagne son frère Bedford...

«Super sponsalibus inter Bedfordium et filiam unicam Fr. burgravii Nuremburiensis, filiam unicam ducis Lotaringiæ, aliquam consanguineam imperatoris.» (Rymer, t. IV, p. II, p. 100, 18 mart. 1419.)

202—page 294Il voulait faire adopter son jeune frère, Glocester, à la reine de Naples, etc.

«Cum Johanna, regina Apuleæ, de adoptione Johannis ducis Bedfordiæ. Dux mittat quinquaginta millia ducatorum, quousque fortalitia civitatis Brandusii erint ei consignata... Dux teneatur, intra octo menses, venire personaliter cum mille hominibus armatis, 2,000 sagittariis. Non intromittet se de regimine regni, excepto ducatu Calabriæ quem gubernabit ad beneplacitum suum.» (Ibid., p. 98, 12 mart. 1419.)

203—page 295Il mettait d'accord contre lui les Aragonais et les Castillans...

Les gens de Bayonne écrivent au roi d'Angleterre que «un balener armé a pris un clerc du roy de Castille», et qu'on a su par lui que quarante vaisseaux castillans allaient chercher des Écossais en Écosse, les troupes du dauphin à Belle-Isle, et amener toute cette armée devant Bayonne. (Rymer, t. IV, p. II, p. 128, 22 jul. 1419.) Les gens de Bayonne écrivent plus tard que les Aragonais vont se joindre aux Castillans pour assiéger leur ville. (Ibid., p. 132, 5 septembre.)

204—page 295, note 2—Le Normand Robert de Braquemont...

Je reviendrai sur cette famille illustre et sur les Béthencourt, alliés et parents des Braquemont, à qui ceux-ci cédèrent leurs droits sur les Canaries. V. Histoire de la conqueste des Canaries, faite par Jean de Béthencourt, escrite du temps même par P. Bontier et J. Leverrier, prestres, 1630. Paris, in-12.

205—page 296Les Anglais n'étaient pas sans inquiétude.

«Nous ne savons plus, écrivait un agent anglais à Henri V, si nous avons la guerre ou la paix; mais dans six jours... It is not knowen whethir we shall have werre or pees... But withynne six dayes...» (Rymer, ibid., p. 126, 14 jul. 1419.)

206—page 300, note—La mort du duc de Bourgogne fit un mal immense au dauphin...

«Pour occasion duquel fait plusieurs grans inconvéniens et domages irréparables sont disposez davenir et plus grans que paravant, à la honte des faiseurs, au dommage de mond. Seig. Dauphin principalment, qui attendoit le royaume par hoirrie et succession après le Roy notre souverain S. À quoy il aura moins daide et de faveur et plus dennemis et adversaires que par avant.» (Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, folio 193, septembre 1419.)

207—page 305Derrière Henri V on portait sa bannière personnelle, la lance à queue de renard...

«Et portoit en sa devise une queue de renart de broderie.» (Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 275.) À l'entrée de Rouen, c'était une véritable queue de renard: «Une lance à laquelle d'emprès le fer avoit attaché une queue de renart en manière de penoncel, en quoi aucuns sages notoient moult de choses.» (Monstrelet, t. IV, p. 140.)

208—page 305Le roi d'Angleterre fut bien reçu à Paris.

Le greffier même du Parlement partage l'entraînement général, à en juger par ses mentions continuelles de processions et supplications pour le salut des deux rois: «Furent moult joyeusement et honorablement receuz en la ville de Paris...» (Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, folio 224.)

209—page 306Charles fut condamné au bannissement...

La sentence rendue par le roi de France, «de l'avis du Parlement», est placée par Rymer au 23 décembre 1420: «Considérant que Charles soi-disant dauphin avoit conclu alliance avec le duc de Bourgogne... déclare les coupables de cette mort inhabiles à toute dignité.»—V. aussi le violent manifeste de Charles VI contre son fils: «Ô Dieu véritable, etc.», 17 janvier 1419. (Ord., t. XII, p. 273.)—Un acte plus odieux encore, c'est celui qui ordonne que les Parisiens seront payés de ce qui leur est dû sur les biens des proscrits, de manière à associer Paris au bénéfice de la confiscation. (Ord., t. XII, p. 281.) Cela fait penser aux statuts anglais qui donnaient part aux communes dans les biens des lollards.

210—page 308, note 2—Chronique de Georges Chastellain...

En citant pour la première fois Chastellain, je ne puis m'empêcher de remercier M. Buchon d'avoir recherché avec tant de sagacité les membres épars de cet éloquent historien. Espérons qu'on publiera bientôt le fragment qui manquait encore et que M. Lacroix vient de retrouver à Florence.

211—page 308Les princes du Rhin tendaient la main à l'argent anglais...

Procuration du roi d'Angleterre au Palatin du Rhin pour recevoir l'hommage de l'électeur de Cologne. (Rymer, t. IV, p. I, p. 158-159, 4 mai 1416.)—Autre au Palatin du Rhin (pensionnaire de l'Angleterre), pour qu'il reçoive l'hommage des électeurs de Mayence et de Trèves. (Ibid., p. II, p. 102, 1 april. 1419.)

212—page 310Les politiques doutaient fort de l'utilité du Concile de Constance...

Petrus de Alliaco, De Difficultate reformationis in concilio, ap. Von der Hardt, Concil. Constant., t. I, p. VI, p. 256.—Schmidt, Essai sur Gerson, p. 57; Strasb., 1839.

213—page 313Jérôme de Prague était venu braver l'Université de Paris...

Royko, I theil, 112. Jean Huss avait, dit-on, défié l'Université de Paris: «Veniant omnes magistri de Parisiis! Ego volo cum ipsis disputare qui libros nostros cremaverunt in quibus honor totius mundi jacuit!» (Concil. Labbe, t. XII, p. 140.)

214—page 314Gerson avait écrit à l'archevêque de Prague pour qu'il livrât Jean Huss au bras séculier...

«... Securis brachii secularis... In ignem mittens... misericordi crudelitate. Nimis altercando... deperdetur veritas... Vos brachium invocare viis omnibus convenit.» (Gerson. Epist. ad archiepisc. Prag., 27 mai 1414.—Bulæus, V, 270.)

215—page 315, note 1—Jean Huss et Jérôme de Prague...

V. les détails du supplice de Jean Huss et de Jérôme. (Monumenta Hussi, t. II, p. 515-521, 532-535.)

216—page 316Les gallicans n'eurent pas la réforme...

Clémengis leur avait écrit pendant le concile qu'ils n'arriveraient à aucun résultat: «Excidit spes unicuique unquam videndæ unionis... Quis in re desperata suum libenter velit laborem impendere? Ibit schisma Latinæ Ecelesiæ, cum schismate Græcorum, in incuriam atque oblivionem.». (Nic. Clemeng. Epist., t. II, p. 312.)

217—page 319Jean Gerson...

Sur le tombeau de Gerson, et sur le culte dont il était l'objet jusqu'à ce que les Jésuites eussent fait prévaloir une autre influence, voyez l'Histoire de l'église de Lyon, par Saint-Aubin, et une lettre de M. Aimé Guillon, dans la brochure de M. Gence: Sur l'Imitation polyglotte de M. Montfalcon. Il n'existe qu'un portrait de Gerson, celui que M. Jarry de Nancy a donné dans sa Galerie des Hommes utiles, d'après un manuscrit.

218—page 321À la prise de Meaux, trois religieux de Saint-Denis, etc.

«In horribili carcere cum vitæ austeritate detineri fecit.»—Le Religieux de Saint-Denis, sans être arrêté par les préjugés de sa robe, décide avec son bon sens ordinaire que, quoique moines, ils ont dû résister à l'ennemi: «Minus bene considerans quæ canunt jura, videlicet vim vi repellere omnibus cujuscumque status... licitum esse, pugnareque pro patria.» (Religieux, ms., fol. 176-177.)

219—page 322Henri V charge l'archevêque de Cantorbéry et le cardinal de Winchester de percevoir...

«Exitus et proficus de wardis et maritagiis, ac etiam forisfacturas... Volentes quod H. Cantuariensis archiepiscopo, H. Wintoniensi cancellario nostro, et T. Dunolmensi episcopis, ac... militi nostro J. Rothenhale persolvantur.» (Rymer, t. IV, p. I, p. 150, 28 nov. 1415.)

Il fallait mettre Harfleur en état de défense...

Presse de maçons, tuiliers, etc, pour aller fortifier Harfleur. (Ibid., p. 152, 16 décembre 1415.)

220—page 323, note 2—Henri V reprochait au cardinal de Winchester d'usurper les droits de la royauté...

Voy. les lettres de pardon qu'il accorde. (Rymer, t. IV, p. II, p. 7, 23 juin 1417.)—Mais, tout vainqueur, tout populaire qu'était alors Henri V, il craignait ce dangereux prêtre. Il lui accorde une faveur le 11 septembre suivant, l'appelle son oncle, etc.

221—page 326Les paysans souffrant des courses et des pillages du parti de Charles VII, etc.

C'est ce que disent du moins les historiens du parti bourguignon, Monstrelet et Pierre de Fenin: «Et en y eut plusieurs qui commencèrent à eux armer avec les Anglois, non pas gens de grand'autorité...» (Monstrelet, t. IV, p. 143.)—Pierre de Fenin assure même que «le povre peuple l'amoit sur tous les autres; car il estoit tout conclu de préserver le menu peuple contre les gentis-hommes». (Fenin, p. 187, dans l'excellente édition de mademoiselle Dupont, 1837.)

222—page 329Les Anglais firent une charge meurtrière sur le petit peuple de Paris...

Montrelet, t. IV, p. 277, 309. Les Parisiens finirent par comprendre ainsi que l'Anglais c'était l'ennemi. Ils en étaient déjà avertis par le langage. Les ambassadeurs anglais «requirent ledit président de exposer icelle créance, pour ce que chascun n'eut sceu bien aisément entendre leur françois langage...» (Archives, Registres du Parlement, Conseil, XIV, fol. 215-216, mai 1420.)

223—page 330Budget d'Henri V...

«Pro Calesio et marchiis ejusdem, XII M marcas; pro custodia Angliæ, VIII M marcas; pro custodia Hiberniæ, II M D marcas.» (Rymer, ibid., p. 27, 6 mai 1421.)

224—page 333«C'est moi qui aurais conquis la terre sainte.»

Henri V avait envoyé pour examiner le pays le chevalier Guillebert de Launey, dont nous avons le rapport: «Sur plusieurs visitations de villes, pors et rivières, tant as par d'Égypte, comme de Surie, l'an de grâce 1422, le commandement, etc.» (Turner, vol. II, 477.)

225—page 337On dit qu'il n'y avait pas moins de vingt-quatre mille maisons abandonnées...

Nombre exagéré évidemment. Toutefois il ne faut pas oublier qu'il y avait alors plus de maisons à proportion qu'aujourd'hui, parce qu'elles étaient fort petites et qu'il n'y avait guère de famille qui n'eût la sienne.—Il résulte des détails qu'on trouve dans la vie de Flamel que la dépopulation avait commencé dès 1406. (Vilain, Hist. de Flamel, p. 355.)

226—page 338Une paix criée et chantée...

C'était au reste un usage fort ancien.—«Et fut criée parmi Paris à quatre trompes et à six ménestriers (19 sept. 1418)... Et tous les jours à Paris, especialement de nuit, faisoit-on très-grant feste pour ladite paix, à ménestriers et autrement (11 juillet 1419).» (Journal du Bourgeois, p. 249-260.)—Il paraît qu'on se disputait les joueurs de violon: «Ayant commencé une feste ou noce, ils seront obligés d'y rester jusques à ce qu'elle soit finie.» (Archives, Ordinatio super officio de Jongleurs, etc., 24 april. 1407, Registre J, 161, no 270.)

227—page 340Les grandes épidémies, etc.

Sur la peste noire, sur les Flagellants et leurs cantiques, voir le tome III de cette Histoire. Le savant et éloquent Littré a donné, dans la Revue des Deux Mondes (février 1836, t. V de la IVe série, p. 220), un article d'une haute importance: Sur les grandes épidémies.—M. Larrey, qui a fait une intéressante notice sur la chorée ou danse de Saint-Gui, aurait dû peut-être rappeler que cette maladie avait été commune au quatorzième siècle. (Mémoires de l'Académie des sciences, t. XVI, p. 424-437.)

228—page 341, note 1—La danse des morts ou danse macabre...

Selon M. Van Praet (Catalogue des livres imprimés sur vélin), ce mot viendrait de l'arabe magabir, magabaragh (cimetière). D'autres le tirent des mots anglais make, break (faire, briser), unis ensemble pour imiter le bruit du froissement et du craquement des os. On croyait, dès la fin du quinzième siècle, que Macabre était un nom d'homme; c'est l'opinion la moins probable de toutes.

229—page 341, note 4—L'art vivant, l'art en action, a partout précédé l'art figuré...

C'est ce que Vico, entre autres, a très bien compris. Sur la danse, voir particulièrement le curieux ouvrage de Bonne, Histoire de la danse, in-12. Paris, 1723.

230—page 341Mimes sacrés, etc.

J'ai parlé de ces drames à la fin du tome II de cette Histoire. Ailleurs j'ai rappelé un charmant mime de Résurrection qui se représente dans les processions de Messine. Introduction à l'Histoire universelle, d'après Blunt, Vestiges of ancient manners discoverable in modern Italy and Sicily, p. 158.

231—page 342Le spectacle de la danse des morts se joua à Paris...

«Item, l'an 1424 fut faite la Danse Maratre aux Innocents et fut commencée environ le moys d'aoust et achevée au karesme suivant.» (Journal du Bourgeois de Paris, p. 352.) «En l'an 1429, le cordelier Richart, preschant aux Innocents, estoit monté sur ung hault eschaffaut qui estoit près de toise et demie de haut, le dos tourné vers les charniers en-contre la charronnerie, à l'endroit de la danse macabre.» (Ibid., p. 384.)—Je crois, avec Félibien et MM. Dulaure, de Barante et Lacroix, que c'était d'abord un spectacle, et non simplement une peinture, comme le veut M. Peignot: c'est le progrès naturel, comme je l'ai déjà fait remarquer. Le spectacle d'abord, puis la peinture, puis les livres de gravures avec explication.—La première édition connue de la Danse macabre (1485) est en français, la première édition latine (1490) a été donnée par un Français; mais elle porte: Versibus alemanicis descripta. Voy. le curieux travail de M. Peignot, si intéressant sous le rapport bibliographique: Recherches sur les danses des morts et sur l'origine des cartes à jouer. Dijon, 1826.

232—page 343Le charnier des Innocents...

Mémoire de Cadet-de-Vaux, rapport de Thouret, et procès-verbal des exhumations du cimetière des Innocents, cités par M. Héricart de Thury, dans sa Description des catacombes, p. 176-178.


En terminant l'impression de ce volume, je dois remercier les personnes fort nombreuses qui m'ont fourni des indications utiles, particulièrement mes amis ou élèves de l'École normale, de l'École des Chartes et des Archives, dont la plupart, jeunes encore, occupent déjà un rang distingué dans l'enseignement et dans la science: MM. Lacabane, Castelnau, Chéruel, Dessalles, Rosenvald, de Stadler, Teulet, Thomassy, Yanoski, etc. (Note de 1840.)

FIN DU TOME QUATRIÈME

TABLE DES MATIÈRES

LIVRE VII.

  • Chapitre Ier. Jeunesse de Charles VI (1380-1383) 1
  • Caractère général de l'époque: oubli, confusion d'idées, vertige; costumes bizarres, etc. ibid.
  • État de l'Europe 7
  • Force et faiblesse de la France. Les oncles de Charles VI 9
  • 1380-1381. Régence, sacre; impôts, révolte 11
  • Procès du prévôt Aubriot 13
  • 1382. Nouvelle révolte, maillotins 15
  • Expédition du duc d'Anjou en Italie 16
  • Expédition du duc de Bourgogne et du roi en Flandre 17
  • Soulèvements de Languedoc, d'Angleterre, d'Italie 18
  • Soulèvement de Flandre 19
  • (27 nov.). Bataille de Roosebeke 23
  • 1383. Punition de Paris, suppression du prévôt des marchands, etc. 24
  • Chapitre II. Suite (1384-1391) 26
  • 1384 (18 déc). Le duc de Bourgogne devient comte de Flandre 38
  • 1386. Il décide les expéditions d'Angleterre ibid.
  • 1388. de Gueldre 31
  • 1389. Les ducs de Berri et de Bourgogne renvoyés. Gouvernement des Marmousets, Clisson, La Rivière, etc. 34
  • 1389-1392. Prodigalités du jeune roi, fêtes, voyage du midi 35
  • Corruption du temps; scepticisme et superstition; alchimie 40
  • Paris: Saint-Jacques-la-Boucherie, Flamel; Saint-Jean-en-Grève, Gerson 43
  • Chapitre III. Folie de Charles VI (1392-1400) 47
  • 1392 (13 juin). Assassinat de Clisson 49
  • (5 août). Expédition de Bretagne, folie du roi 52
  • Tentatives pour rétablir la paix de l'Église 57
  • 1396. Trêve avec l'Angleterre; Richard II, gendre de Charles VI 58
  • Croisade contre les Turcs, défaite de Nicopolis 62
  • 1398. Richard II renversé par Henri de Lancastre 65
  • 1399-1400. Rechutes de Charles VI; cabale, sorcellerie 68
  • Cartes à jouer, Mystères 72

LIVRE VIII.

  • Chapitre Ier. Le duc d'Orléans, le duc de Bourgogne.—Meurtre du duc d'Orléans (1400-1407) 77
  • 1400-1401. Louis d'Orléans, frère de Charles VI; esprit de la Renaissance. 78
  • Jean-sans-Peur, fils du duc de Bourgogne, Philippe-le-Hardi 95
  • Politique de la maison de Bourgogne 97
  • L'intérêt flamand lie cette maison à l'Angleterre 105
  • Lutte du duc de Bourgogne et du duc d'Orléans 106
  • 1402. Le duc de Bourgogne réclame en faveur du peuple contre les impôts 107
  • Gouvernement impopulaire du duc d'Orléans; il se déclare pour le pape d'Avignon; ses tentatives contre l'Angleterre 108
  • 1404. Mort du duc de Bourgogne, Philippe-le-Hardi; Jean-sans-Peur. Jean-sans-Peur encourage le peuple à refuser l'impôt ibid.
  • 1405. Louis d'Orléans et Jean-sans-Peur; deux armées autour de Paris ibid.
  • 1406. Fausse paix; guerre contre les Anglais, sans résultat ibid.
  • Irritation de Paris et de l'Université contre le duc d'Orléans 109
  • 1407 (23 nov.). Jean-sans-Peur le fait assassiner 119
  • Chapitre II. Lutte des deux partis.—Cabochiens.—Essais de réforme dans l'État et dans l'Église (1408-1414) 129
  • 1407. Fuite de Jean-sans-Peur 132
  • (10 déc). La veuve de Louis d'Orléans demande justice 133
  • 1408. Retour de Jean-sans-Peur et son apologie par Jean Petit, docteur de l'Université 136
  • Triomphe de l'Université sur la juridiction royale 139
  • Elle prononce l'exclusion des deux papes 145
  • (23 sept.). Victoire de Jean-sans-Peur et de Jean-sans-Pitié sur les Liégeois 147
  • 1409 (9 mars). Jean-sans-Peur exige que les fils de Louis d'Orléans lui promettent amitié; paix de Chartres 150
  • Le négociateur de la paix, Montaigu, est mis à mort 152
  • Jean-sans-Peur essaye de réformer l'État 155
  • 1410 (1er nov.). Les ducs d'Orléans et de Berri viennent en armes jusqu'à Bicêtre; ils sont obligés de traiter: paix de Bicêtre 157
  • La France du sud-ouest envahit la France du Nord 158
  • Armagnac, beau-père du duc d'Orléans 169
  • 1411 (1er sept.). Jean-sans-Peur appelle les Anglais contre les Armagnacs et assiège Bourges 171
  • 1412 (18 mai). Le parti d'Orléans et Armagnac appelle les Anglais 172
  • (14 juill.). Jean-sans-Peur obligé de traiter; paix de Bourges 173
  • Impuissance des deux partis 174
  • Chapitre III. Essais de réforme dans l'État et dans l'Église.—Cabochiens de Paris; grande ordonnance.—Concile de Pise (1409-1415) 177
  • 1413 (30 janv.). Le duc de Bourgogne assemble les États inutilement. Le Parlement se récuse 179
  • L'Université entreprend la réforme de l'État 182
  • (28 avril). La Bastille assiégée par le peuple 186
  • Puissance des bouchers 187
  • Ils veulent réformer d'abord la famille royale, le dauphin 189
  • Ils se font livrer les courtisans du dauphin 191
  • Tyrannie des écorcheurs 195
  • (22 mai). Nouvel enlèvement des seigneurs et courtisans 200
  • (25 mai). Promulgation de la grande ordonnance de réforme ibid.
  • Quels en ont été les auteurs? 203
  • (Mai-juillet). Gouvernement violent des cabochiens, emprunt forcé, etc. 209
  • (21 juill.). Réaction 211
  • (5 sept.). L'ordonnance annulée 214
  • 1414 (10 févr.). Le duc de Bourgogne déclaré rebelle 215
  • (4 sept.). Siège, traité d'Arras; la réaction convaincue d'impuissance à son tour ibid.
  • 1415 (5 janv.). Sermon de Gerson contre le gouvernement populaire. 216
  • Affaires ecclésiastiques; livre de Clémengis sur la Corruption de l'Église 218
  • 1409. Inutilité du concile de Pise 223
  • Pauvreté intellectuelle de l'époque 226

LIVRE IX.

  • Chapitre Ier. L'Angleterre, l'État, l'Église.—Azincourt (1415) 229
  • Étroite union de la Royauté et de l'Église sous la maison de Lancastre ibid.
  • L'Église comme grand propriétaire 230
  • Élévation des Lancastre: Henri IV, Henri V 231
  • Persécutions des hérétiques. 235
  • 1414-1415. Danger du roi et de l'Église ibid.
  • 1415 (16 avril). Henri V se prépare à envahir la France 240
  • (14 août-22 sept.). Il débarque à Harfleur; Harfleur se rend. 244
  • Henri V entreprend d'aller d'Harfleur à Calais 247
  • (19 oct.). Il parvient à passer la Somme 252
  • (25 oct.). Bataille d'Azincourt 255
  • Captivité de Charles d'Orléans; ses poésies 266
  • Chapitre II. Mort du connétable d'Armagnac, mort du duc de Bourgogne.—Henri V (1416-1421) 270
  • Armagnac, connétable et maître de Paris; sa tyrannie 271
  • 1416. Il essaye de reprendre Harfleur 272
  • 1417. Le duc de Bourgogne défend de payer l'impôt 275
  • Henri V s'empare de Caen et de la basse Normandie ibid.
  • 1418 (29 mai). Les Bourguignons reprennent Paris 278
  • (12 juin). Massacre des Armagnacs 279
  • (21 août). Nouveau massacre 281
  • Duplicité et impuissance du duc de Bourgogne 282
  • Négociations d'Henri V avec les deux partis 284
  • (Fin juin). Il assiège Rouen 286
  • Détresse de cette ville 288
  • 1419 (19 janv.). Elle se rend 292
  • Coopération des évêques anglais à la conquête 293
  • Projets gigantesques d'Henri V sur l'Italie, etc. 294
  • (11 juill.). Le duc de Bourgogne traite avec le dauphin 296
  • (10 sept.). Il est assassiné dans l'entrevue de Montereau 299
  • (2 décemb.). Son fils reconnaît le droit d'Henri V à la couronne de France 300
  • 1420 (21 mai). Traité de Troyes; Henri héritier et régent 302
  • (Juill.-nov.). Siège de Melun 304
  • (Déc). Entrée d'Henri V à Paris 305
  • 1421 (3 janv.). Le dauphin est déclaré déchu de ses droits à la couronne 306
  • Chapitre III. Suite du précédent.—Concile de Constance (1414-1418).—Mort d'Henri V et de Charles VI (1422) 307
  • Henri V au Louvre; sa suprématie dans la chrétienté ibid.
  • 1414-1418. Affaires ecclésiastiques: Concile de Constance 309
  • Vues de Gerson et des gallicans 310
  • Jean Huss et Jérôme de Prague 311
  • 1418. Impuissance du Concile; retraite et fin de Gerson 317
  • Quelle avait été l'influence de l'Angleterre dans le Concile 319
  • Position difficile d'Henri; ses embarras financiers; domination des évêques 320
  • 1421 (23 mars). Les Anglais défaits en Anjou 325
  • 1421-1412 (6 oct.-10 mai). Siège de Meaux 326
  • Mésintelligence des Anglais et des Bourguignons 327
  • 1422 (31 août). Détresse d'Henri V, son découragement, sa mort 330
  • (21 oct.). Mort de Charles VI; avènement de Charles VII et d'Henri VI 334
  • 1418-1422. Dépopulation; épidémies, famines; désespoir 336
  • Gaieté frénétique 339
  • La danse des morts 341
  • Appendice 347

FIN DE LA TABLE DU TOME QUATRIÈME.

IMPRIMERIE E. FLAMMARION, 26, RUE RACINE, PARIS.

Notes

1: Moderne, c'est-à-dire renouvelée alors récemment. Les anciens avaient eu aussi des devises. App. 1.

2: App. 2.

3: L'obésité est un caractère des figures de cette sensuelle époque. Voir les statues de Saint-Denis; celles du quatorzième siècle sont visiblement des portraits. Voir surtout la statue du duc de Berri dans la chapelle souterraine de Bourges, avec l'ignoble chien gras qui est à ses pieds.

4: «Les dames et demoiselles menoient grands et excessifs estats, et cornes merveilleuses, hautes et larges; et avoient de chacun costé, au lieu de bourlées, deux grandes oreilles si larges que quand elles vouloient passor l'huis d'une chambre, il falloit qu'elles se tournassent de costé et baissassent.» (Juvénal des Ursins.)—«Quid de cornibus et caudis loquar?... Adde quod in effigie cornutæ fœminæ Diabolus plerumque pingitur.» (Clémengis.)

5: Voir plus bas l'entrée de la reine Isabeau.

6: App. 3.

7: App. 4.

8: App. 5.

9: Michael Drayton's, The miseries of Queen Margaret.

10: Religieux de Saint-Denis.

11: Par la mort de la reine Jeanne, femme de Philippe-le-Bel.

12: Pour les appels, sans parler de l'influence indirecte des juges royaux.

13: Pendant que son frère expirait, le duc d'Anjou s'était tenu caché dans une chambre voisine, puis il avait fait main basse sur tous les meubles, toute la vaisselle, tous les joyaux.—On disait que le feu roi avait fait sceller des barres d'or et d'argent dans les murs du château de Melun, et que les maçons employés à ce travail avaient ensuite disparu. Le trésorier avait juré de garder le secret. Le duc d'Anjou, n'en pouvant rien tirer, fit venir le bourreau: «Coupe la tête à cet homme», lui dit-il. Le trésorier indiqua la place.

14: Religieux de Saint-Denis.

15: Les trois oncles de Charles VI étaient tout aussi ambitieux et avares que les oncles de Richard II. Il leur fallait aussi des couronnes. En France même, le trône pouvait vaquer. Les jeunes enfants du maladif Charles V pouvaient suivre leur père. La devise du duc de Berri, telle qu'on la lisait dans sa belle chapelle de Bourges, indiquait assez ces vagues espérances: «Oursine, le temps venra!» App. 6.

16: Maints débiteurs profitèrent du tumulte pour faire enlever chez leurs créanciers les titres de leurs obligations. (Religieux.)

17: «Teterrimos carceres composuerat, uni Claustri Brunelli, alteri Vici Straminum adaptans nomina». (Idem.)

18: Religieux de Saint-Denis.

19: «Quibusdam ex potentioribus urbibus... Potius mori optamus quam leventur.» (Religieux.).

20: App. 7.

21: App. 8.

22: Ils tuèrent ainsi un écuyer écossais, après l'avoir couronné de fer rouge, et un religieux de la Trinité, qu'ils traversèrent de part en part d'une broche de fer. Le lendemain, ayant pris un prêtre qui allait à la cour de Rome, ils lui coupèrent le bout des doigts, lui enlevèrent la peau de sa tonsure et le brûlèrent.

23: App. 9.

24: On trouva, dit-on, au pillage de Courtrai des lettres de bourgeois de Paris qui établissaient leurs intelligences avec les Flamands. Voy. aussi App. 18.—App. 10.

25: App. 11.

26: App. 12.

27: App. 13.

28: App. 14.

29: App. 15.

30: Le Religieux de Saint-Denis prétend que cette armée montait à plus de cent mille hommes. Ce fut un seul fournisseur, un bourgeois de Paris, Nicolas Boulard, qui se chargea d'approvisionner pour quatre mois le marché qui se tenait au camp.

31: Les Gantais avaient demandé du secours aux Anglais; mais, de crainte qu'on ne voulût leur faire payer ce secours, ils réclamèrent les sommes que la Flandre avait autrefois prêtées à Édouard III. Ils n'eurent ni secours ni argent. App. 16.

32: App. 17.

33: App. 18.

34: «... Quasi leoninam civium superbiam conculcarent...» (Religieux de Saint-Denis.)

35: Cette exagération prouve seulement l'idée qu'on se formait déjà de la population de cette grande ville. (Religieux de Saint-Denis.)

36: Le lundi qui suivit la rentrée du roi, on exécuta un orfèvre et un marchand de drap, plusieurs autres dans la quinzaine suivante, parmi lesquels Nicolas le Flamand, un des amis d'Étienne Marcel, qui avait assisté au meurtre de Robert de Clermont.

37: On prétend qu'à sa mort il refusa de dire merci au roi, et dit seulement merci à Dieu. Il était l'auteur d'un Recueil de décisions notoires, établies par enquestes, par tourbes, de 1300 à 1387.

38: App. 19.

39: App. 20.

40: «Nec inde regale ærarium datatum est.» (Religieux.)

41: App. 21.

42: «La jeune dame, en estant debout, se tenoit coie et ne mouvoit ni cil ni bouche; et aussi à ce jour ne savoit point de françois.» (Froissart.)

43: App. 22.

44: Knyghton, Walsingham.

45: App. 23.

46:

... And Ocean, 'mid his uproar wild,
Speaks safety to his island child.

«L'Océan qui la garde, en son rauque murmure, dit amour et salut à son île, à son enfant!» (Coleridge.)

47: Le sire de Laval dit au duc de Bretagne: «Il n'y auroit en Bretagne chevalier ni écuyer, cité, chastel ni bonne ville, ni homme nul, qui ne vous haït à mort et ne mît peine à vous déshériter. Ni le roi d'Angleterre ni son conseil ne vous en sauroient nul gré. Vous voulez-vous perdre pour la vie d'un homme?» (Froissart.)

48: Et plus à gagner: «Plus est riche et puissant le duc de Bourgogne, tant y vaut la guerre mieulx... Pour une buffe que je recevrai, j'en donnerai six.» (Froissart.)

49: On renvoya, il est vrai, le plus grand nombre comme impropre au service. Le même Nicolas Boulard, dont nous avons parlé, pourvut aux approvisionnements. App. 24.

50: App. 25.

51: Une expédition sollicitée par les Génois et commandée par le duc de Bourbon alla échouer en Afrique (1390). Le comte d'Armagnac, ramassant tous les soldats qui pillaient la France, passa les Alpes, attaqua les Visconti et se fit prendre (1391). Le roi lui-même projetait une croisade d'Italie; il aurait établi le jeune Louis d'Anjou à Naples, et terminé le schisme par la prise de Rome.

52: App. 26.

53: Le Religieux.

54: «Non nisi usque ad colli summitatem peregerunt.» (Religieux.).

55: App. 27.

56: «Ad templi similitudinem.» (Religieux.)

57: App. 28.

58: App. 29.

59: «En eut le roy plusieurs coups et horions sur les espaules bien assez. Et au soir, en la présence des dames et damoiselles, fut la chose sçue et récitée, et le roy mesme se farçoit des horions qu'il avoit reçus.» (Grandes chroniques de Saint-Denis.)

60: Ce mariage eut de grandes conséquences qu'on verra plus tard. Elle apporta Asti en dot, avec 450,000 florins. (Archives.)

61: Le Religieux.

62: App. 30.

63: «Quoiqu'ils fussent logés de lez le pape et les cardinaux, si ne se pouvoient-ils tenir... que toute nuit ils ne fassent en danses, en caroles et en esbattements avec les dames et damoiselles d'Avignon, et leur administroit leurs reviaux (fêtes) le comte de Genève, lequel étoit frère du pape.» (Froissart.)

64: Selon le bénédictin de Saint-Denis, on soupçonna généralement les Dominicains.

65: «Et leur donnoit anals d'or et fermaillets (agrafes) à chascune...» (Froissart.)

66:... Sauf une jarretière d'autre couleur au bras... (Ordonnances.)

67: Saint-Jacques était le Saint-Denis, le Westminster des confréries; l'ambition des bouchers, des armuriers, était d'y être enterré. Le premier bienfaiteur de cette église fut une teinturière. Les bouchers l'enrichirent. Ces hommes rudes aimaient leur église. Nous voyons par les chartes que le boucher Alain y acheta une lucarne pour voir la messe de chez lui; le boucher Haussecul acquit à grand prix une clef de l'église.—Cette église était fort indépendante, entre Notre-Dame et Saint-Martin, qui se la disputaient. C'était un redoutable asile que l'on n'eût pas violé impunément. Voilà pourquoi le rusé Flamel, écrivain non juré, non autorisé de l'Université, s'établit à l'ombre de Saint-Jacques. Il put y être protégé par le curé du temps, homme considérable, greffier du Parlement, qui avait cette cure sans même être prêtre (voir les Lettres de Clémengis). Flamel se tint là trente ans dans une échoppe de cinq pieds sur trois, et il s'y aida si bien de travail, de savoir-faire, d'industrie souterraine, qu'à sa mort il fallut, pour contenir les titres de ses biens, un coffre plus grand que l'échoppe. App. 31.

68: App. 32.

69: App. 33.

70: Il avait perdu un œil à la bataille d'Auray, en 1364.

71: Le duc de Berri lui dit un jour: «Méchant traître, c'est toi qui as causé la mort de notre frère.» Et il donna ordre de l'arrêter, mais personne n'obéit. (Religieux.)

72: Ils ne tardèrent pas à obtenir la grâce de Craon (13 mars 1395). App. 34.

73: Nous suivons pas à pas le Religieux de Saint-Denis. Ce grave historien mérite ici d'autant plus d'attention qu'il était lui-même à l'armée et témoin oculaire des événements.

74: Il venait d'épouser la fille du duc de Milan, qui avait une couleuvre dans ses armes.

75: App. 35.

76: On était loin de s'attendre à un traitement si humain. Les Parisiens allaient tous les jours à la Grève, dans l'espoir de les voir pendre.

77: L'inventeur de la mascarade fut un des brûlés, à la grande joie du peuple. Il avait toujours traité les pauvres gens avec la plus cruelle insolence. Il les battait comme des chiens, les forçait d'aboyer, les foulait aux pieds avec ses éperons. Quand son corps passa dans Paris, plusieurs crièrent après lui son mot ordinaire: «Aboie, chien!» (Religieux.)

78: On fut obligé de murer toutes les entrées de l'hôtel Saint-Paul. App. 36.

79: On expliquait aussi par un talisman l'influence de Diane de Poitiers sur Henri II. (Guilbert.)

80: Voir ses belles paroles, à ce sujet, dans son Instruction à son fils: «Chier fils, je t'enseigne que les guerres et les contens qui seront en ta terre, ou entre tes homes, que tu metes peine de l'apaiser à ton pouvoir; car c'est une chose qui moult plest à Notre-Seigneur: et messire saint Martin nous a donné moult grant exemple, car il ala pour metre pès entre les clers qui estoient en sa archevêché, au tems qu'il savoit par Notre-Seigneur que il devoit mourir; et li sembla que il metoit bone fin en sa vie en ce fere.»

81: App. 37.

82: App. 38.

83: La jeune Isabelle avait sept ans. Richard assura qu'il en était épris sur la vue de son portrait.

84: App. 39.

85: App. 40.

86: Nous analyserons plus tard le terrible pamphlet de Clémengis.

87: App. 41.

88: Le Religieux.

89: Le Religieux.

90: Idem.

91: App. 42.

92: App. 43.

93: «L'Amorath parla au comte de Nevers par la bouche d'un latinier qui transportoit la parole.» (Froissart.)

94: Shakespeare n'exagère rien dans la scène où le père court dénoncer son fils à l'usurpateur qu'il vient lui-même de combattre. Cette scène, d'un comique horrible, n'exprime que trop fidèlement la mobile loyauté de ce temps si prompt à se passionner pour les forts. Peut-être aussi faut-il y reconnaître la facilité qu'on acquérait, parmi tant de serments divers, de se mentir à soi-même et de tourner son hypocrisie en un fanatisme farouche. Dans tout ceci, Shakespeare est aussi grand historien que Tacite. Mais lorsque Froissart montre le chien même du roi Richard qui laisse son maître et vient faire fête au vainqueur, il n'est pas moins tragique que Shakespeare.

95: L'Église eut au fond la part principale dans cette révolution. La maison de Lancastre, qui avait d'abord soutenu Wicleff et les lollards, se concilia ensuite les évêques et réussit par eux. Turner seul a bien compris ceci.

96: «Leur coustume d'Angleterre est que, quand ils sont au-dessus de la bataille, ils ne tuent riens, et par espécial du peuple, car ils connoissent que chacun quiert leur complaire, parce qu'ils sont les plus forts.» (Comines.)

97: App. 44.

98: App. 45.

99: App. 46.

100: App. 47.

101: App. 48.

102: App. 49.

103: App. 50.

104: App. 51.

105: Le Religieux.

106: Les cartes étaient connues avant Charles VI, mais peu en usage. App. 52.

107: App. 53.

108: App. 54.

109: «Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecteroit peut-être autant que les objets que nous voyons tous les jours. Et si un artisan étoit sûr de rêver toutes les nuits douze heures durant qu'il est roi, je crois qu'il seroit presque aussi heureux qu'un roi qui rêveroit toutes les nuits douze heures qu'il est artisan.» (Pascal.)

110: App. 55.

111: «Si on me presse de dire pourquoy je l'aymois, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en respondant: Parceque c'estoit luy, parceque c'estoit moy.» (Montaigne.)

112: Louis d'Orléans était poète aussi, s'il est vrai qu'il avait célébré dans des vers les secrètes beautés de la duchesse de Bourgogne. (Barante.)

113: App. 56.

114: L'éducation d'un jeune chevalier par les femmes est l'invariable sujet des romans ou histoires romanesques du quinzième siècle. App. 57.

115:

Quan la doss aura venta
Deves vostre pais,
M'es veiaire que senta
Odor de Paradis.

«Quand le doux zéphyr souffle de votre pays, ô ma Dame, il me semble que je sens une odeur de Paradis.» (Bernard de Ventadour.)

116: Christine de Pisan semble avoir commencé la suite des femmes de lettres, pauvres et laborieuses, qui ont nourri leur famille du produit de leur plume. App. 58.

117: App. 59.

118: Le Religieux de Saint-Denis ajoute toutefois que, quoiqu'il parlât peu, il avait de l'esprit; ses yeux étaient intelligents. Il en existe un portrait fort ancien au musée de Versailles et au château d'Eu. Il est en prières, déjà vieux, les chaires molles, l'air bonasse et vulgaire. Christine l'appelle en 1404: «Prince de toute bonté, salvable, juste, saige, bénigne, douls et de toute bonne meurs.»

119: App. 60.

120: Voy. 1402 et les projets du parti d'Orléans, 1411.

121: Au témoignage de Charles-le-Téméraire. (Gachard.)

122: App. 61.

123: App. 62.

124: «Mon pays de Bourgoigne n'a point d'argent; il sent la France.» Mot de Charles-le-Téméraire. (Gachard.)

125: Voy. au tome III, livre VI, chap. I, les étranges promesses par lesquelles les Anglais s'efforçaient de les attirer...

126: App. 63.

127: La misère força peut-être Craon à cet acte monstrueux d'ingratitude. Il avait dû la grâce de son premier crime aux prières de la jeune Isabelle de France, épouse de Richard II. Voy. App. 34.

128: De plus, il emmena avec lui le duc et ses deux frères.—Lorsque le jeune duc de Bretagne retourna chez lui, on lui donna, non seulement le comté d'Évreux, mais la ville royale de Saint-Malo, l'un des plus précieux fleurons de la couronne de France. Il n'en resta pas moins à moitié Anglais; son frère Arthur tenait le comté de Richemont du roi d'Angleterre.

129: App. 64.

130: Monstrelet.

131: Monstrelet.—Quant à Isabelle de France, il récriminait d'une manière toute satirique: «Plût à Dieu que vous n'eussiez fait rigueur, cruauté ni vilenie envers nulle dame ni damoiselle, non plus qu'avons fait envers elle; nous croyons que vous en vaudriez mieux.»

132: App. 65.

133: App. 66.

134: C'était le temps de la révolte des Percy.

135: C'étaient les Bretons de Clisson, conduits par Guillaume Duchâtel.

136: Rymer.

137: Le comte de Clermont, très jeune encore, était le chef nominal de cette armée.

138: Le Religieux dit qu'il s'était muni d'un ordre du roi.

139: Le comte de Saint-Pol avait pris les armes pour les intérêts de sa fille, belle-fille du duc de Bourgogne.

140: App. 67.

141: App. 68.

142: App. 69.

143: D. Plancher.

144: Le Religieux.

145: App. 70.

146: La renonciation de la veuve n'est pas en effet sans analogie avec le reniement du mariage, par lequel la loi de Castille permettait à la femme noble qui avait épousé un roturier de reprendre sa noblesse à la mort de son mari. Il fallait qu'elle allât à l'église avec une hallebarde sur l'épaule; là elle touchait de la pointe la fosse du défunt et elle lui disait: «Vilain, garde la vilainie, que je puisse reprendre ma noblesse.» (Note communiquée par M. Rossew-Saint-Hilaire.) App. 71.

147: «Et de ce demanda instrument à un notaire public, qui estoit là présent.» (Monstrelet.) App. 72.

148: Voy. tome III.

149: Il se l'était fait céder en 1400 par le duc de Berri.

150: Meyer.

151: Le Religieux.

152: App. 73.

153: App. 74.

154: App. 75.

155: Le Religieux.

156: «Loricatis, fimbriatis et manicatis vestibus.» (Religieux.)

157: «Domina Venus.» (Idem.)—Cet Augustin, qui prêcha contre le duc d'Orléans, lui avait dédié un livre qui, peut-être, n'avait pas été assez payé.

158: «Te induere de substantia, lacrimis et gemitibus miserrimæ plebis.» (Idem.)

159: Ceux de Rouen répondirent avec dérision: «Nous porterons nos armes au château, c'est-à-dire que nous irons armés, armés aussi nous reviendrons.»

160: «C'estoit grande pitié de la maladie du roy, laquelle luy tenoit longuement. Et quand il mangeoit, c'estoit bien gloutement et louvissement. Et ne le pouvoit-on faire despoüiller, et estoit tout plein de poux, vermine et ordure. Et avoit un petit lopin de fer, lequel il mit secrettement au plus près de sa chair. De laquelle chose on ne sçavoit rien, et luy avoit tout pourry la pauvre chair, et n'y avoit personne qui ozast approcher de luy pour y remédier. Toutefois il avoit un physicien qui dit qu'il estoit nécessité d'y remedier, ou qu'il estoit en danger, et que de la garison de la maladie il n'y avoit remede, comme il luy sembloit. Et advisa qu'on ordonnast quelque dix ou douze compagnons desguisez, qui fussent noircis, et aucunement garnis dessous, pour doute qu'il ne les blessast. Et ainsi fut fait, et entrèrent les compagnons, qui estoient bien terribles à voir, en sa chambre. Quand il les vid, il fut bien esbahi, et vinrent de faict à luy: et avoit-on fait faire tous habillements nouveaux, chemise, gippon, robbe, chausses, bottes, qu'un portoit. Ils le prirent, luy cependant disoit plusieurs paroles, puis le dépouillerent, et luy vestirent lesdites choses qu'ils avoient apportées. C'estoit grande pitié de le voir, car son corps estoit tout mangé de poux et d'ordure. Et si trouverent ladite piece de fer: toutes les fois qu'on le vouloit nettoyer, failoit que ce fust par ladite manière.» (Juvénal des Ursins.)

161: Il témoigna beaucoup de reconnaissance à une dame qui avait soin du dauphin et suppléait à la négligence de sa mère. Il lui donna le gobelet d'or dans lequel il venait de boire. (Religieux.)

162: App. 76.

163: Il logea avec le dauphin pour être plus sûr de lui.

164: Le Religieux.

165: App. 77.

166: «Sur les pennonceaux de leurs lances les Bourguignons portoient: ich houd, je tiens, à rencontre des Orléanois, qui avoient: je l'envie». (Monstrelet.)

167: Bulæus.

168: «In casu fidei ad consilium milites non evocaretis.» (Religieux.)

169: Monstrelet prétend que le duc d'Orléans avait pris l'Université pour juge et arbitre.—Ce qui est plus sûr, c'est qu'il s'adressa au parlement: «Si requeroit la cour qu'elle ne souffrist ledict dauphin estre transporté...» (Archives, Reg. du Parlem. Cons., vol. XII, fo 222.)

170: Si l'on en croyait la chronique suivie par M. de Barante, ils auraient couché dans le même lit.

171: App. 78.

172: L'hiver, au contraire, découragea le duc de Bourgogne. (Juvénal des Ursins.)

173: App. 79.

174: App. 80.

175: App. 81.

176: Bulæus.

177: On a débattu pendant cinq cents ans cette question insoluble si l'Université était un corps ecclésiastique ou laïque.

178: «Quasi ovem errabundam.» (Religieux.)

179: Il déclara même qu'il était prêt à pendre le coupable de sa propre main. (Religieux.)

180: Le roi ne put sauver qu'une galerie peinte à fresque, qui était bâtie sur les murs de la ville, et on lui en fit payer la valeur.

181: «Cum lituis et instrumentis musicis.» (Religieux.)

182: «Post oris osculum.» (Religieux.)

183: En récompense, les ménétriers semblent s'être multipliés. Leur corporation devient importante. Elle fait confirmer ses statuts. (Portef. Fontanieu, 24 avril 1407.)

184: Ils le suspendirent pour quatre ans (7 septembre 1407).

185:

Marne l'enceint.....
Et belle tour qui garde les détrois.
Où l'en se puet retraire à sauveté;
Pour tous ces poins li doulz prince courtois
Donna ce nom à ce lieu de Beauté.

Eustache Deschamps.

186: Saint-Maur était alors une grande abbaye fortifiée.

187: C'est de la Marne qu'un pêcheur retire le corps du jeune fils de Chilpéric, noyé par sa marâtre.

188: Elle mourut jeune, et l'on crut qu'elle était empoisonnée. Ce château d'Agnès dans une île fait penser au labyrinthe de la belle Rosamonde. Voy. la jolie ballade.

189: «Ad multa vitia præceps fuit, quæ tamen horruit cum ad virilem ætatem pervenisset.» (Religieux.)

190: Son testament fut trouvé écrit tout entier de sa main, quatre ans avant sa mort. La bonté de son âme confiante et sans fiel se manifestait dans la recommandation qu'il faisait de ses enfants aux soins de son oncle le duc Philippe, tandis qu'ils étaient déjà au plus fort de leurs querelles. App. 82.

191: Jean Petit prétend qu'ils conspiraient ensemble. (Monstrelet.)

192: Telle était la tradition du couvent. Les moines avaient fait peindre cette vision dans leur chapelle à côté de l'autel; on y voyait la Mort tenant une faux à la main, et montrant au duc d'Orléans cette légende: «Juvenes ac senes rapio.» (Millin.)

193: App. 83.

194: Dans l'attente d'une guerre prochaine, il s'était assuré de l'alliance du duc de Lorraine (6 avril 1407), et il avait pris à son service le maréchal de Boucicaut. Boucicaut promet de le servir envers et contre tous, sauf le roi et ses enfants, «en mémoire de ce que le duc de Bourgogne lui a sauvé la vie, estant pris des Turcs». (Fonds Baluze, 18 juillet 1407.)

195: On disait après la mort du duc d'Orléans: «Baculum nodosum factum esse planum.» (Meyer.)—Devises: Mgr d'Orléans, Je suis mareschal de grant renommée, Il en appert bien, j'ay forge levée. Mgr de Bourgogne, Je suis charbonnier d'étrange contrée, J'ay assez charbon pour faire fumée. (Mss. Colbert, Regius.)

196: Les maisons placées ainsi n'avaient pas bon renom. On le voit par les plaintes que faisaient les chanoines de Saint-Méry contre les mauvais lieux qui se trouvaient le long de la vieille enceinte de Philippe-Auguste. Ils obtinrent une ordonnance d'Henri VI, roi de France et d'Angleterre, pour en purger ce quartier.

197: «Dolorem... studuit mitigare... cœna jocunda peracta.» (Religieux.)

198: Monstrelet.

199: App. 84.

200: App. 85.

201: «Lesquelles playes estoient telles et si énormes que le test estoit fendu, et que toute la cervelle en sailloit... Item que son bras destre estoit rompu tant que le maistre os sailloit dehors au droit du coude...» (Information du sire de Tignonville, prévôt de Paris.)

202: App. 86.

203: App. 87.

204: App. 88.

205: App. 89.

206: Henri III s'écria en voyant le corps du duc de Guise: «Mon Dieu, qu'il est grand! Il paroît encore plus grand mort que vivant.» Il disait mieux qu'il ne croyait; cela est vrai dans un bien autre sens.

207: Je faisais l'autre jour cette observation dans la forêt de Saint-Germain (12 septembre 1839).

208: App. 90.

209: «Qu'il lui avoit été emblé, et qu'il n'y avoit à peine des enfants qui fust si bien taillé de venger la mort de son père qu'il estoit.» (Juvénal.)

210: App. 91.

211: App. 92.

212: La devise de Valentine se lisait dans sa chapelle aux Cordeliers de Blois.

213: «Le roi se rendit à l'église de Santa-Clara, où il fit exhumer le corps de la femme qu'il chérissait. Il ordonna que son Inès fut revêtue des ornements royaux, et qu'on la plaçât sur un trône où ses sujets vinrent baiser les ossements qui avaient été une si belle main.» (Faria y Souza.) App. 93.

214: App. 94.

215: App. 95.

216: App. 96.

217: Ce tombeau ne fut élevé que par Louis XII.

218: «... Pour la mort d'un seul homme...» (Monstrelet.)

219: App. 97.

220: App. 98.

221: App. 99.

222: App. 100.

223: App. 101.

224: App. 102.

225: App. 103.

226: C'est du moins ce que rapporte le chroniqueur bourguignon: «Mesmement les petits enfants en plusieurs carrefours à haute voix crioient Noël.» (Monstrelet.)

227: «Fist faire.. à puissance d'ouvriers, une forte chambre de pierre, bien taillée, en manière d'une tour.» (Monstrelet.)

228: Un canonicat de Bruges, auquel Gerson renonça de bonne heure.

229: App. 104.

230: Par exemple Savoisy.

231: App. 105.

232: «Les légistes disent que toute occision d'homme, juste ou injuste, est homicide. Mais les théologiens disent qu'il y a deux manières d'homicides, etc.»

233: App. 106.

234: «Celui qui l'occit par bonne subtilité, par cautelle en l'épiant, pour sauver la vie de son roi... il ne fait pas nefas...»—Ceci fait penser aux Provinciales.

235: Cartons de Fontanieu, année 1407.

236: App. 107.

237: «Messeigneurs, leur dit-il, se raillant de leur puissance et de leur obstination, outre le pardon que vous m'accordez, je vous ai grande obligation; car lorsque vous m'avez attaqué, je me tins pour assuré d'être mis hors de mon état; mais je craignais qu'il ne vous vint en idée de conclure aussi à ce que je fusse marié, et je suis bien certain que si une fois vous eussiez mis cette conclusion en avant, il m'aurait fallu, bon gré, mal gré, me marier. Par votre grâce, vous avez bien voulu m'exempter de cette rigueur, ce dont je vous remercie très humblement.» (Chronique, no 10297.)

238: App. 108.

239: App. 109.

240: Le Religieux. App. 110.

241: «Quod anum sordidissimæ omasariæ osculari mallet quam os Petri.» (Religieux.)

242: App. 111.

243: App. 112.

244: App. 113.

245: Il eût pu être nommé, tout aussi bien que son cousin l'évêque, Jean-sans-pitié. Monstrelet dit lui-même: «Quand il fut demandé, après la déconfiture, si on cesseroit de plus occire iceux Liégeois, il fit réponse qu'ils mourroient tous ensemble, et que pas ne vouloit qu'on les prenst à rançon ni mist à finance.»

246: App. 114.

247: À la rentrée du parlement, le vieux chancelier traça un tableau touchant de la désolation du royaume. (Archives, Registre du Parlement, Conseil, XIII, folio 49.)

248: Le Religieux.

249: Bibliothèque royale, mss., Dupuy, vol. 744. Fontanieu, 107-108, ann. 1409.

250: Le Religieux.

251: Le Religieux.

252: App. 115.

253: Le duc de Bourgogne déploie dans cette année 1409 une remarquable activité. Il cherche des alliances au Midi et au Nord. Voy. les traités avec le roi de Navarre, le comte de Fois, le duc de Bavière et Édouard de Bar. (Mss., Baluse, 9484, 2.)

254: «Mole carnis gravata nimium.» (Religieux.)

255: App. 116.

256: App. 117.

257: App. 118.

258: Peu après, nous voyons le duc de Bourgogne assister aux obsèques du boucher Legoix: «Et lui fit-on moult honorables obsèques, autant que si c'eust été un grand comte.» (Juvénal.)

259: Dans une de ces alarmes, on fit loger le roi au Palais avec une forte troupe de gens d'armes, au grand effroi du greffier. App. 119.

260: Deux mille charrettes, selon Meyer; douze mille, selon Monstrelet.—«Leur requist bien instamment qu'ils le voulsissent servir encore huit jours... Commencèrent à crier à haulte voix: Wap! wap! (qui est à dire en françois: À l'arme! à l'arme!)... boutèrent le feu par tous leurs logis, en criant derechef tous ensemble: Gau! gau! se départirent et prirent leur chemin vers leurs pays... Le duc de Bourgogne... le chaperon ôté hors de la tête devant eux, leur pria à mains jointes très humblement... eux disant et appelant frères, compains et amis...» (Monstrelet.)

261: Quelquefois cinquante enfants, de dix femmes différentes... (Guillaume de Poitiers.)

262: App. 120.

263: Le roi n'en est pas moins le grand fieffeux; il n'a rien et il a tout.

264: Voir au tome II, ceux qui vinrent avec la reine Constance.

265: Voy. tomes II et III. Sous la plupart de ces princes, aux douzième et treizième siècles, les Poitevins et les Gascons gouvernèrent l'Angleterre.

266: Aventures du baron de Feneste, par d'Aubigné (1620).

267: L'affaire de Portugal, pour être moins éclaircie, n'en est pas moins probable.

268: C'est le sobriquet d'amitié que les Gascons donnaient à leur Henri.

269: Monstrelet.

270: Je lis dans une lettre de grâce que des Picards entendant parler d'une somme de 800 livres, que le capitaine de Gisors exigeait des Normands, disaient: «Se c'estoit en Picardie, l'en abateroit les maisons de ceulz qui se accorderoient de les paier.» (Archives, Trésor des chartes, Registre 148, 214; ann. 1395.)

271: D'Aubigné, l'auteur du Baron de Feneste, était né en Saintonge, établi en Poitou.

272: App. 121.

273: App. 122.

274: App. 123.

275: «Ite ad regem vestrum insanum, inutilem et captivum.» (Religieux.)

276: Selon le Religieux de Saint-Denis, qui prit des informations à ce sujet, le duc d'Orléans pria le roi d'Angleterre, au nom de la parenté qui les unissait, de ne pas envoyer de troupes à son adversaire. Henri IV répondit qu'il avait craint de soulever les Anglais (alliés des Flamands), et qu'il avait accepté les offres du duc de Bourgogne.

277: Rymer.

278: App. 124.

279: Rymer.

280: App. 125.

281: App. 126.

282: «Indignum se reputavit regimine tanti regni ut erat regnum Franciæ.» (Religieux.)

283: C'était l'opinion de Clémengis. Il implore dans ses lettres l'intervention du Parlement comme l'unique remède aux maux présents et futurs du royaume. App. 127.

284: App. 128.

285: App. 129.

286: Voy. Ordonnances, passim, particulièrement aux années 1344, 1359, 1389, 1400.

287: Ord., ann. 1358, 1369, 1372, 1382.

288: Ord., ann. 1366.

289: Ord., ann. 1375.

290: Ord., ann. 1374.

291: Ord., ann. 1408.

292: On ajoute qu'on élira aussi des nobles, ce qui prouve qu'ordinairement la chose n'arrivait guère. (Ord., ann. 1407-8.)

293: Les règlements de ces deux facultés se modifièrent en sens inverse. La faculté de théologie prolongea ses cours; elle exigea six ans d'études au lieu de cinq avant le baccalauréat. La faculté des arts réduisit ses cours de six ans à cinq, puis à trois et demi, et enfin, en 1600, à deux. La scolastique perdait peu à peu son importance. (Bulæus.)

294: App. 130.

295: Fils d'un cordonnier de Malines, il vint à Paris comme domestique ou marmiton, selon l'histoire manuscrite de Sainte-Geneviève: le jour il était à sa cuisine, la nuit il se retirait au clocher de l'église et y étudiait au clair de lune. Il entra au collège de Montaigu, releva ce collège alors ruiné, et en fut comme le second fondateur. Il n'est pas moins célèbre pour la violence avec laquelle il prêcha contre le divorce de Louis XII.

296: App. 131.

297: La règle des Carmes était très propre à développer l'exaltation: de longs jeûnes, de longs silences, les jours et les nuits passés dans une cellule.

298: App. 132.

299: Desessarts et son frère recevaient ou prenaient beaucoup d'argent. Mais l'Université avait contre le prévôt un sujet particulier de haine. Il avait pris parti contre les écoliers dans leur querelle avec un sergent du prévôt qui était en même temps aubergiste et qui, en dérision des écoliers, avait traîné un âne mort à la porte du collège d'Harcourt.

300: Ils respectèrent la courageuse résistance du clerc de l'hôtel de ville.

301: Le duc lui dit: «Mon ami, ne te soucie, car je te jure que tu n'auras autre garde que de mon propre corps.» Et lui fit la croix sur le dos de la main et l'emmena. (Juvénal.)

302: App. 133.

303: App. 134.

304: App. 135.

305: App. 136.

306: App. 137.

307: «Ex quibus posset componi tractatus valde magnus.» (Religieux.)

308: «Gardèrent curieusement les portes..., et disoient aucuns d'eux qu'on le faisoit pour sa correction, car il estoit de jeune âge.» (Monstrelet.)

309: App. 138.

310: «Et en prinrent hommes d'église, femmes d'honneur, marchandes qui à tout vendoient les denrées.» (Journal d'un Bourgeois de Paris.)

311: Le dauphin ayant fait l'espièglerie de tirer en bas une corne de son chaperon, de manière à ce qu'elle figurât une bande (signe des Armagnacs), les bouchers faillirent éclater: «Regardez, disaient-ils, ce bon enfant de dauphin, il en fera tant qu'il nous mettra en colère.» (Juvénal.)

312: App. 139.

313: Quelques-uns disaient qu'il fallait s'attendre à tous les maux, depuis la malédiction prononcée par Boniface et depuis renouvelée par Benoît XIII.

314: Il savait que les princes faisaient venir le duc de Clarence, et le duc de Bourgogne le comte d'Arundel.

315: App. 140.

316: «Et dans les trois tours dudit hostel mirent et ordonnèrent leurs gens d'armes.» (Monstrelet.)—«... Ont esté à Saint-Paul..., et après une collation faite par M. Eustace de Pavilly, maistre en théologie, de l'ordre de N.-D. des Carmes, tendant à fin d'oster les bons des mauvais...» (Archives, Registres du Parlement, Conseil.)

317: «Très mauvaises herbes et périlleuses, c'est a savoir quelques serviteurs et servantes qu'il falloit sarcler et oster.» (Juvénal.) App. 141.

318: Le dauphin «s'abstint de pleurer ce qu'il put en torchant ses lermes». (Monstrelet.)

319: «Et, ce fait, le roi s'en alla dîner.» (Monstrelet.)

320: Ord., t. X, p. 71-134.

321: App. 142.

322: Ord., p. 109.

323: Ord., p. 163.

324: «... Eussions requis les Prélats, Chevaliers, Écuyers, Bourgeois de nos citez et bonnes villes, et mesmement nostre très chière et très amée fille, l'Université de Paris.... que nous baillâssent leur bon avis...» (Ibid., p. 71.)

325: Ord., p. 137.

326: La seule garantie qu'on lui donne, c'est la publicité, l'insuffisante publicité de ce temps. Elle doit être lue et affichée une fois au siège de chaque sénéchaussée et bailliage, le premier jour des assises. (Ord., p. 113.)

327: App. 143.

328: Jusqu'à Montereau... «ils ne rencontrèrent pas l'un l'autre». (Monstrelet)

329: App. 144.

330: Cependant le nouveau gouvernement avait essayé de s'assurer de l'Université en enjoignant au prévôt de Paris et aux autres justiciers de faire jouir l'Université des avantages que le pape Jean XXIII lui avait accordés dans la répartition des bénéfices. (Ord., p. 155, 6 juillet 1413.)

331: «Depuis qu'il fust mis sur la claye jusques à sa mort, il ne faisoit toujours que rire.» (Journal du Bourgeois.)

332: Les cabochiens s'inquiétèrent pourtant de l'effet que produisait cette barbarie. Ils envoyèrent dans les villes une sorte d'apologie; ils y disaient «que chacune information de ceux qui avoient esté décolés contenoit soixante feuilles de papier.» (Monstrelet.)

333: «Entre onze et douze heures du soir.» (Juvénal.)

334: App. 145.

335: Le Bourgeois de Paris est l'écho fidèle des bruits absurdes qu'on faisait circuler: «Mais bien sçay que ils demandoient toujours... la destruction de la bonne ville de Paris.»

336: App. 146.

337: App. 147.

338: Juvénal donne encore ici le beau rôle à son père. «Le duc de Bourgogne dit au roy que s'il luy plaisoit aller esbattre jusques vers le bois de Vincennes qu'il y faisoit beau, et en fut le roy content. Mais Juvénal alla aussitôt avec deux cents chevaux vers le bois, et dit au roy: «Sire, venez-vous-en en vostre bonne ville de Paris, le temps est bien chaud pour vous tenir sur les champs.» Dont le roy fut très content, et se mit à retourner.»

339: «Mesmes les petits enfants qui chantoient une chanson... où on disoit: «Duc de Bourgogne, Dieu te remaint en joie!...». (Journal du Bourgeois.)

340: «Gallis campanilium ecclesiarum, a cunctis ventis volvendis.» (Religieux.)

341: Ce qui força le duc de Bourgogne à traiter, c'est que les Flamands l'abandonnaient. Les députés de Gand dirent au roi qu'ils se chargeaient de ranger le duc à son devoir.

342: Le roi désirait fort traiter. Juvénal donne là-dessus une jolie scène d'intérieur. App. 148.

343: Jean Gerson.

344: App. 149.

345: «Et si aliquos invenerunt ægrotantes, tunc currebant ad curiam Romanam, et mortem talium intimabant». (Theodor. à Niem, de Schism.)

346: «Ut inhumatus evulso monumento atque corrupto corpore suis spoliis effossus privaretur». (Appellatio Univers. Paris. a D. Benedicto.)

347: Clémengis.

348: «Cum non suis uxoribus, licet sæpe cum suis parvulis.» (Clémengis.)

349: App. 150.

350: Voy. Renaissance, Introduction, sur la défaillance du caractère et des forces vives de l'âme dans la religion, la littérature et la politique aux quatorzième et quinzième siècles. La prose française, si rapide de Joinville à Froissart, si lente de Froissart à Comines! Les États de 1357 avaient nettement vu l'avenir; mais les cabochiens de 1413 croient pouvoir améliorer l'administration sans changer le cadre politique qui l'enserre et l'étouffe! La scolastique a fini. C'est cet aplatissement moral qui a livré la France désarmée à l'invasion anglaise. (1860.)

351: App. 151.

352: App. 152.

353: Les Universités de Bologne, d'Angers, d'Orléans, de Toulouse même, avaient fini par se réunir contre les papes à celle de Paris.

354: App. 153.

355: Lorsqu'on lui apprit que la France avait déclaré sa soustraction d'obédience, il dit avec beaucoup de dignité: «Qu'importe? saint Pierre n'avait pas ce royaume dans son obédience.»

356: App. 154.

357: App. 155.

358: App. 156.

359: Saint Thomas, comme Albert-le-Grand, fait profession de partir toujours d'un texte, de commenter, rien de plus. Que sera-ce s'il est démontré qu'ils n'ont pas eu de texte sérieux, qu'ils ont marché constamment sur le chemin peu solide, perfide, des traductions les plus infidèles, et cela sans s'apercevoir que tel prétendu passage d'Aristote, par exemple, est anti-aristotélique. (Voy. Renaissance, Introduction. 1860.)

360: App. 157.

361: Peut-être y avait-il moins d'insouciance que de connivence. On jugera.

362: «Le duc de Bourgogne, qui longtemps n'avoit demouré ni séjourné en son pays de Bourgogne, et qui vouloit bien avoir ses plaisirs et soullas, se advisa que pour mieux avoir son déduit de la chasse des cerfs, et les ouyr bruire par nuit, il se logeroit dedans la forest d'Argilly, qui est grande et lée.» (Lefebvre de Saint-Remy.)

363: Du moins roi de la France du Nord. Il n'eut pas le titre de roi, étant mort avant Charles VI, mais il le laissa à son fils.

364: App. 158.

365: Ils finirent par n'y plus aller. (Hallam.)

366: Turner. Wilkins.

367: Les Anglais ont porté dans le droit politique ce génie de fiction que les Romains n'avaient montré que dans le droit civil. M. Allen, dans son livre sur la Prérogative royale, a résumé les prodigieux tours de force au moyen desquels se jouait cette bizarre comédie, chacun faisant semblant de confondre le roi et la royauté, l'homme faillible et l'idée infaillible. De temps en temps la patience échappait, la confusion cessait et l'abstraction se faisait d'une manière sanglante; si le roi ne périssait (comme Édouard II, Richard II, Henri VI et Charles Ier), il était renversé, ou tout au moins humilié, réduit à l'impuissance (Henri II, Jean, Henri III, Jacques II).

368: Bien entendu, là où il y a privilège pour l'aîné.

369: Ceci est moins vrai depuis que l'Angleterre a créé une immense propriété mobilière, qui se partage selon l'équité. La propriété territoriale reste assujettie aux lois du moyen âge.—Au reste, le droit d'aînesse est dans les mœurs, dans les idées même du peuple. J'ai cité à ce sujet une anecdote très curieuse (t. Ier, à la fin du livre Ier).—Dès que le père s'enrichit, sa première pensée est: Faire un aîné. À quoi réplique tout bas la pensée du cadet: Être indépendant, avoir une honnête suffisance (to be independent, to have a competence). Ces deux mots sont le dialogue tacite de la famille anglaise. App. 159.

370: Rapprocher l'histoire des trois Glocester du frère du Prince Noir, du frère d'Henri V et du frère d'Édouard IV.

371: En 1373.

372: «Awake, wealth, and walk in this region...» (Turner.)—La foi des Anglais dans la toute-puissance de l'argent est naïvement exprimée dans les dernières paroles du cardinal Winchester; il disait en mourant: «Comment est-il donc possible que je meure, étant si riche? Quoi! l'argent ne peut donc rien à cela?» (Ibid.)

373: Lewis. Richard II prit Wicleff pour son chapelain. Voy. dans Walsingham la grande scène où Wicleff est soutenu par les princes et les grands contre l'évêque et le peuple de Londres.

374: Turner.

375: Henri II, Jean, Édouard II, Richard II, Henri VI, Charles Ier.

376: Il avait été banni par Richard II, et son temporel confisqué.

377: Henri IV, intimement uni aux évêques d'Angleterre, commença son règne par leur donner des armes contre les trois genres d'ennemis qu'ils avaient à craindre: 1o contre le pape, contre l'invasion du clergé étranger; 2o contre les moines (les moines achetaient des bulles du pape pour se dispenser de payer la dîme aux évêques); 3o contre les hérétiques. (Statutes of the Realm.)

378: Les diocésains peuvent faire arrêter ceux qui prêchent ou enseignent sans leur autorisation et les faire brûler en lieu apparent et élevé: «In eminenti loco comburi faciant.»—«And them before the people in an high place do to be burnt.» (Ibid.)

379: Turner. En 1430 il n'en était plus ainsi; tout revenait au roi.

380: Ces conditions étaient plus humiliantes qu'aucune de celles qui avaient été imposées à Richard II. Il devait prendre seize conseillers, se laisser guider uniquement par leurs avis, etc.

381: «Le droit de primogéniture met de la rudesse dans les rapports du père au fils aîné. Celui-ci s'habitue à se considérer comme indépendant; ce qu'il reçoit de ses parents est à ses yeux une dette plus qu'un bienfait. La mort d'un père, celle d'un frère aîné, dont on attend l'héritage, sont sur la scène anglaise l'objet de plaisanteries que l'on applaudit et qui chez nous révolteraient le public.» (Mme de Staël.)—Je ne puis m'empêcher de rapprocher de ceci le mot de l'historien romain dans son tableau des proscriptions: «Il y eut beaucoup de fidélité dans les épouses, assez dans les affranchis, quelque peu chez les esclaves, aucune dans les fils; tant, l'espoir une fois conçu, il est difficile d'attendre!» (Velleius Paterculus.)

382: Le fils négociait avec le parti de Bourgogne, tandis que le père se rapprochait du parti d'Orléans.

383: C'était comme nos écoles buissonnières du seizième siècle.

384: Il est dit toutefois dans Henri V que Falstaff parlait «contre la prostituée de Babylone». App. 160.

385: Le roi lui demanda pourquoi il emportait sa couronne, et le prince lui dit: «Monseigneur, voici en présence ceux qui m'avoient donné à entendre que vous estiez trépassé; et pour ce que je suis votre fils aîné...» (Monstrelet.)

386: Tellement que l'archevêque de Cantorbéry hésitait à l'attaquer, le croyant encore ami du roi. (Walsingham.)

387: «Repente mutatus est in virum alterum... cujus mores et gestus omni conditioni, tam religiosorum quam laïcorum, in exempla fuere.» (Walsingham.)

388: Statutes of the Realm.

389: L'examen d'Oldcastle par l'archevêque est très curieux dans l'histoire du moine Walsingham; il est impossible de tuer avec plus de sensibilité; le juge s'attendrit, il pleure; on le plaindrait volontiers plus que la victime. App. 161.

390: App. 162.

391: App. 163.

392: Walsingham y croit. Mais Turner voit très bien que ce n'était qu'un faux bruit.

393: Jamais le roi de France n'avait envoyé à celui d'Angleterre une ambassade aussi solennelle; il y avait douze ambassadeurs, et leur suite se composait de cinq cent quatre-vingt-douze personnes. (Rymer.)

394: Outre les canonniers, ouvriers, etc. Quinze cents bâtiments de transport. App. 164.

395: Sous Charles VI, sous Louis XIII, etc.

396: Les scrupules d'Henri allèrent jusqu'à refuser le service d'un gentleman qui lui amenait vingt hommes, mais qui avait été moine, et n'était rentré dans la vie séculière qu'au moyen d'une dispense du pape. Ces dispenses étaient le sujet d'une guerre continuelle entre Rome et l'Église d'Angleterre.

397: Le roi n'en avait pas; mais plusieurs villes, telles que La Rochelle, Dieppe, etc., en avaient un assez grand nombre.

398: Le serviteur des ducs de Bourgogne, qui depuis fut leur héraut d'armes, sous le nom de Toison d'Or, avoue ceci expressément: «Y allèrent à puissance de gens, jà soit (quoique) le duc de Bourgogne mandât par ses lettres patentes, que ils ne bougeassent, et que ne servissent ni partissent de leurs hostels, jusques à tant qu'il leur fist sçavoir». (Lefebvre de Saint-Remy.)

399: App. 165.

400: App. 166.

401: App. 167.

402: Règlement de 1386. Voy. Sir Nicolas.

403: La noblesse était animée par la honte d'avoir laissé prendre Harfleur. Le Religieux exprime ici avec une extrême amertume le sentiment national: «La noblesse, dit-il, en fut moquée, sifflée, chansonnée tout le jour chez les nations étrangères. Avoir sans résistance laissé le royaume perdre son meilleur et son plus utile port, avoir laissé prendre honteusement ceux qui s'étaient si bien défendus!»

404: App. 168.

405: App. 169.

406: App. 170.

407: App. 171.

408: «Comme il fut dit au roy d'Angleterre que il avoit passé son logis, il s'arrêta et dit: «Jà Dieu ne plaise, entendu que j'ai la cotte d'armes vestue, que je dois retourner arrière.» Et passa outre». (Lefebvre.)

409: App. 172.

410: Henri avait des Gallois et des Portugais. On a vu déjà qu'il avait des gens du Hainaut.

411: Powel, Turner.

412: Lefebvre de Saint-Remy.

413: «Car il avoit coustume d'en oyr chascun jour, trois l'une après l'autre.» (Jehan de Vaurin, ms.)

414: Quatre mille archers, sans compter de nombreuses milices, les Parisiens avaient offert six mille hommes armés; on n'en voulut pas. Un chevalier dit à cette occasion: «Qu'avons-nous besoin de ces ouvriers? nous sommes déjà trois fois plus nombreux que les Anglais.» Le Religieux remarque qu'on fit la même faute à Courtrai, à Poitiers et à Nicopolis, et il ajoute des réflexions, hardies pour le temps.

415: Tous, dit le Religieux, voulaient être à l'avant-garde: «Cum singuli anti-guardiam poscerent conducendam... essetque inde exorta verbalis controversia, tandem tamen unanimiter (proh dolor!) concluserunt ut omnes in prima fronte locarentur.»—C'est ainsi que le grand-père de Mirabeau nous apprend qu'au pont de Cassano les officiers furent au moment de tirer l'épée les uns contre les autres, tous voulant être les premiers au combat. (Mémoires des Mirabeau.)

416: Les archers anglais poussaient l'arc avec le bras gauche, ceux de France tiraient la corde avec le bras droit; chez ceux-ci c'était le bras gauche, chez ceux-là le bras droit qui restait immobile. M. Gilpin attribue à cette différence de procédé celle d'expression dans les deux langues: tirer de l'arc, en français; bander l'arc, en anglais.

417: «Maintenant, frappe!» (Monstrelet.)

418: Les fantassins même avaient peine à marcher: «Propter soli mollitiem... per campum lutosum.» (Walsingham.)

419: Titus Livius.

420: Monstrelet.—Quelques-uns disaient aussi que le roi d'Angleterre avait envoyé des archers derrière l'armée française; mais les témoins oculaires affirment le contraire.

421: App. 173.

422: App. 174.

423: C'est justement de l'historien bourguignon que nous tenons ce détail. (Monstrelet.)

424: App. 175.

425: «Let his grief be turned upon his head.» (Ms., Sir Nicolas.)

426: Le connétable fut très heureux en cela; sa mort répondit à ceux qui l'accusaient de trahir. App. 176.

427: App. 177.

428: Le Religieux.

429: Mémoire d'Artus III.

430: «Princeps presbyterorum.» (Walsingham.)

431: Monstrelet.

432: Lefebvre de Saint-Remy.

433: Idem.

434: Et pourtant il s'en fallait bien qu'ils fussent de même parti, il y avait certainement des partisans de Mortimer et des partisans de Lancastre, des lollards et des orthodoxes.

435: «Et ce... j'ai ouï dire au comte de Charolois, depuis que il avoit atteint l'âge de soixante-sept ans.» (Lefebvre de Saint-Remy.)

436: App. 178.

437: App. 179.

438: Mon très bon hôte et ma très doulce hôtesse...

439: App. 180.

440: Il y avait d'autres poètes parmi les prisonniers d'Azincourt, entre autres le maréchal Boucicaut.

441: App. 181.

442: App. 182.

443: César, qui était poète aussi, et qui avait tant d'esprit, appela sa légion gauloise l'alouette (alauda), la chanteuse...

444: Il y a pourtant un vif mouvement de passion dans les vers suivants:

Dieu! qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle!
..........
Qui se pourroit d'elle lasser?
Tous jours sa beauté renouvelle.
Dieu! qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle!
Par deçà, ni delà la mer,
Ne scays dame ni demoyselle
Qui soit en tout bien parfait telle.
C'est un songe que d'y penser!
Dieu! qu'il la fait bon regarder.

(Charles d'Orléans.) App. 183.

445: App. 184.

446: Peu m'importe de savoir l'auteur des vers de Clotilde de Surville; il me suffît de savoir que Lamartine, très jeune, les avait retenus par cœur. Personne n'ignore maintenant que le second volume est l'ouvrage de l'ingénieux Nodier.

447: Perlin s'en plaignait déjà au seizième siècle: «Il me desplaît que ces vilains estans en leur pays nous crachent à la face, et eulx estans à la France, on les honore et révère comme petits dieux.» (1558.)

448: App. 185.

449: Le Religieux de Saint-Denis est dès ce moment tout Armagnac; c'est un grand témoignage en faveur de ce parti, qui était en effet celui de la défense nationale.

450: Et des ballades. App. 186.

451: À en croire l'historien même du parti bourguignon, le chanoine et les autres conjurés voulaient massacrer les princes «le jour de Pasques, après dyner.» (Monstrelet.)

452: «Messire Loys Bourdon allant de Paris au bois (de Vincennes)... en passant assez près du Roy, lui fist la révérence, et passa outre assez legièrement... (on l'arrêta). Et après, par le commandement du Roy, fut questionné, puis fut mis en un sacq de cuir et gecté en Saine; sur lequel sacq avoit escript: Laissez passer la justice du Roy.» (Lefebvre de Saint-Remy.)

453: «Et pour loger les gens des capitaines armagnacs furent les povres gens boutés hors de leurs maisons, et à grant prière et à grant peine avoient-ils le couvert de leur ostel, et cette laronaille couchoient en leurs licts.» (Journal du Bourgeois.)

454: App. 187.

455: Walsingham.

456: App. 188.

457: Il le fit avec ménagement, déclarant que c'était un emprunt, et assignant un revenu pour remplacer les châsses. Néanmoins les moines de Saint-Denis lui déclarèrent que ce serait dans leurs chroniques une tache pour ce règne: «Opprobrium sempiternum... si redigeretur in chronicis...» (Le Religieux.)

458: Armagnac persévérait dans son attachement au vieux pape du duc d'Orléans, au pape des Pyrénées, à l'Aragonais Pedro de Luna (Benoît XIII), condamné par les conciles de Pise et de Constance. App. 189.

459: Depuis longtemps, c'était l'unique vœu du peuple: «Vivat, vivat, qui dominari poterit! dum pax...» (Le Religieux.)—Pendant le massacre de 1418, on criait de même: «Fiat pax!»

460: «Jeunes compagnons du moyen estat et de légère volonté, qui autrefois avoient été punis pour leurs démérites.» (Monstrelet.)

461: App. 190.

462: App. 191.

463: «En une fosse nommée la Louvière...» (Lefebvre de Saint-Remy.)

464: «Solus equester.» (Religieux.)

465: App. 192.

466: Le Religieux.

467: Journal du Bourgeois.

468: Journal du Bourgeois.

469: App. 193.

470: Rymer.

471: App. 194.

472: «Ut communiter dicitur, divisa virtus cito dilabitur.» (Religieux.)

473: Rymer, 27 janvier 1417.

474: «Un de leurs pieds chaussé et l'autre nud, sans avoir braies... prenoient petits enfants en berceaux... montoient sur vaches, portant lesdits petits enfants...» (Monstrelet)

475: App. 195.

476: App. 196.

477: App. 197.

478: Monstrelet.

479: Voy. le journal des négociations dans Rymer, nov. 1418.

480: La chronique anglaise donne un étrange tarif des animaux dégoûtants dont les gens de Rouen se nourrirent; peut-être ce tarif n'est qu'une dérision féroce de la misère des assiégés: On vendait un rat 40 pences (environ 40 francs, monnaie actuelle), et un chat 2 nobles (60 francs), une souris se vendait 6 pences (environ 6 francs), etc. App. 198.

481: Monstrelet.—La saison, dit le chroniqueur anglais, était pour eux une grande source de misère; il ne faisait que pleuvoir. Les fossés présentaient plus d'un spectacle lamentable; on y voyait des enfants de deux à trois ans obligés de mendier leur pain parce que leurs père et mère étaient morts. L'eau séjournant sur le sol qu'ils étaient contraints d'habiter, et, gisant ça et là, ils poussaient des cris, implorant un peu de nourriture. Plusieurs avaient les membres fléchis par la faiblesse et étaient maigres comme une branche desséchée; les femmes tenaient leurs nourrissons dans leurs bras, sans avoir rien pour les réchauffer; des enfants tétaient encore le sein de leur mère étendue sans vie. On trouvait dix à douze morts pour un vivant.

482: Le camp anglais regorgeait de vivres; les habitants de Londres avaient envoyé à eux seuls un vaisseau chargé de vin et de cervoise. (Chéruel.)

483: App. 199.

484: App. 200.

485: L'entrée magnifique du vainqueur, au milieu de ces ruines, fit un contraste cruel. L'honnête et humain M. Turner en est lui-même blessé.

486: Monstrelet.

487: Rymer.

488: Par exemple, en 1415, il engage à l'archevêque de Cantorbéry et aux évêques de Winchester, etc., la perception de droits féodaux. App. 219.

489: Par exemple, le 24 juillet 1415, le 22 juin 1417. (Rymer.)

490: «Prolatorum, semper sibi assistentium, consilio...» (Religieux.)

491: App. 201.

492: App. 202.

493: Les Anglais s'étaient fort maladroitement mêlés des affaires intérieures de l'Aragon, dès 1413. (Ferreras.)

494: App. 203.

495: Le Normand Robert de Braquemont, amiral de Castille. (Le Religieux.) App. 204.

496: Monstrelet.

497: Le bon Religieux de Saint-Denis l'appelle «la respectable et prudente dame de Giac...» Ce qui est sûr, c'est qu'elle était fort habile. Son mari, le sire de Giac, ne devinant pas pourquoi il réussissait dans tout, croyait le devoir au Diable, à qui il avait voué une de ses mains.

498: App. 205.

499: Le Religieux croit, sans doute d'après un bruit populaire, qu'il y en avait pour cent mille écus!

500: Le mécontentement extrême de Paris se fait sentir jusque dans les pâles et timides notes du greffier du Parlement: «Ce jour (9 août), les Anglois vinrent courir devant les portes de Paris... Et lors, y avoit à Paris petite garnison de gens d'armes, pour l'absence du Roy, de la Royne, de Mess. le Dauphin, le duc de Bourgoingne et des autres seigneurs de France qui jusques cy ont fait petite résistence aus dits Anglois et à leurs entreprises...» (Archives, Registres du Parlement.)

501: Le trahit-elle? Tout le monde le crut quand, après l'événement, on la vit rester du côté du dauphin. Pourtant elle avait perdu, par la mort de Jean-sans-Peur, l'espoir d'une grande fortune. Innocente ou coupable, qu'aurait-elle été chercher en Bourgogne? la haine de la veuve, toute-puissante sous son fils?

502: «Tardavistis... tardavistis...» (Religieux.)

503: «Le seigneur de Barbezan par plusieurs fois reprocha à ceux qui avoient machiné le cas dessus dit, disant qu'ils avoient détruit leur maître de chevance et d'honneur, et que mieux vaudrait avoir été mort que d'avoir été à icelle journée, combien qu'il en fût innocent.» (Monstrelet.) App. 206.

504: Le Religieux.

505: Voy. cet acte en trois langues, latine, française et anglaise, dans Rymer, 21 mai 1420.

506: Rymer, 9 juin 1420.

507: Comme on allait faire des joûtes pour le mariage, «il dit, oïant tous, de son mouvement: Je prie à M. le Roy, de qui j'ai espousé la fille, et à tous ses serviteurs, et à mes serviteurs je commande que demain au matin nous soyons tous prêts pour aller mettre le siège devant la cité de Sens, et là, pourra chascun jouster». (Journal du Bourgeois.)

508: «Auquel lieu le roi d'Angleterre fit dresser un gibet, où les dessusdits prisonniers furent tous pendus, voyant ceux du chastel.» (Monstrelet.)

509: Monstrelet.

510: App. 207.

511: App. 208.

512: Le Parlement d'Angleterre en fit autant le 21 mai 1421. (Rymer.)

513: Monstrelet.

514: App. 209.

515: «Impossibile est; vel: Sic fieri oportebit.» (Religieux.)

516: Chronique de Georges Chastellain. App. 210.

517: App. 211.

518: On dit qu'il y vint cent cinquante mille personnes, que les chevaux des princes et prélats étaient au nombre de trente mille.

519: App. 212.

520: «In lecto adversæ valetudinis meæ.» (Gerson, Epistola de Reform theologiæ.)

521: Cette scène atroce eut lieu à Londres en 1412, la même année où Jérôme de Prague afficha la bulle sur la gorge d'une fille publique.

522: D'après Sénèque le Tragique, «nulla Deo gratior victima quam tyrannus». (Gerson, Considerationes contra adulatores.)

523: Wenceslas le défendit contre les accusations des moines et des clercs. Voy. sa réponse dans Pfister, Hist. d'Allemagne.

524: Voy. Renaissance. Notes de l'Introduction.

525: App. 213.

526: App. 214.

527: Pierre d'Ailly avait contribué puissamment à la chute de Jean XXIII. Il se montra, en compensation, d'autant plus zélé contre l'hérétique; il l'embarrassa par d'étranges subtilités, voulant l'amener à avouer que celui qui ne croit pas aux universaux, ne croit pas à la Transsubstantiation.

528: Le sauf-conduit était daté du 18 oct. 1414.

529: Jean Huss nous fait connaître lui-même les efforts que l'on fit auprès de lui pour obtenir le sacrifice absolu de la raison humaine. On n'y épargna ni les arguments ni les exemples. On lui citait entre autres cette étrange légende d'une sainte femme qui entra dans un couvent de religieuses sous habit d'homme, et fut, comme homme, accusée d'avoir rendue enceinte une des nonnes; elle se reconnut coupable, confessa le fait et éleva l'enfant; la vérité ne fut connue qu'à sa mort.

530: Le Pogge, témoin du jugement de Jérôme, fut saisi de son éloquence. Il l'appelle: «Virum dignum memoriæ sempiternæ.»—Cet homme, si fier et si obstiné, montra sur le bûcher une douceur héroïque; voyant un petit paysan qui apportait du bois avec grand zèle, il s'écria: «Ô respectable simplicité, qui te trompe est mille fois coupable!» App. 215.

531: App. 216.

532: Bulæus. Une assemblée de grands et de prélats, présidée par le dauphin, fit emprisonner le recteur qui avait parlé contre la manière dont ils dirigeaient les élections ecclésiastiques et conféraient les bénéfices. Le Parlement ne soutint pas l'Université, qui fit des excuses. Ce fut l'enterrement de l'Université, comme puissance populaire.

533: Lire son traité De parvulis ad Christum trahendis.

534: Il comptait sur leur intercession, et les réunit encore la veille de sa mort, pour leur recommander de dire dans leurs prières: «Seigneur, ayez pitié de votre pauvre serviteur Jean Gerson.»

535: App. 217.

536: App. 218.

537: App. 219.

538: Voy. l'énumération détaillée de ces prêts, dans Turner.

539: Henri lui reprochait, entre autres félonies, de contrefaire la monnaie royale. App. 220.

540: Turner.

541: Rymer, 27 octobre 1420.

542: Idem, 22 januarii, 22 mart. 1420.

543: Idem, 21 april 1421.

544: Un chevalier est chargé de faire une enquête à ce sujet. (Rymer, 5 mai 1421.)

545: Ordonnances, XI.

546: Journal du Bourgeois.—Monstrelet.

547: App. 221.

548: Tout le monde a lu cette terrible histoire populaire de la pauvre femme enceinte qu'un des Vaurus fit lier à un arbre, qui accoucha la nuit et fut mangée des loups. (Journal du Bourgeois.)

549: Rymer.

550: Monstrelet.

551: App. 222.

552: «Le peuple les avoit en trop mortelle haine les uns et les autres.» (Journal du Bourgeois.)

553: «Fut faite grand feste à Paris... Mieux on dust avoir pleuré... Quel dommaige et quel pitié par toute chrestienté...» (Ibid.)

554: Rymer, 17 jul. 1421; 6 aug. 1422.

555: App. 223.

556: «Et nondum provisem est, etc.» (Rymer.)

557: Ces réclamations furent si vives à la mort d'Henri V, que le conseil de régence fut obligé de leur assigner en payement le tiers et le tiers du tiers de tout ce que le roi avait pu gagner personnellement à la guerre, butin, prisonniers, etc. (Statutes of the Realm.)

558: Chastellain.

559: Le parti ennemi publia qu'il était mort mangé des poux.

560: App. 224.

561: «Comme s'ils fussent acertenez qu'il fust ou soit saint en paradis.» (Monstrelet.)

562: «Après le quatrième ou cinquième accès de fièvre quarte.» (Archives, Registres du Parlement.)

563: Journal du Bourgeois.

564: Juvénal.

565: Monstrelet.

566: «Comme il fut trouvé par les curés des paroisses.» (Monstrelet.)—«Ceux qui faisoient les fosses... affermoient... qu'avoient enterré plus de cent mille personnes.» (Journal du Bourgeois de Paris.) Il a dit un peu plus haut que dans les cinq premières semaines il était mort cinquante mille personnes. À ces calculs fort suspects d'exagération, il en ajoute un qui semble mériter plus de confiance: «Les corduaniers comptèrent le jour de leur confrérie les morts de leur mestier... et trouvèrent qu'ils estoient trepassés bien dix-huit cents, tant maistres que varlets, en ces deux mois.»

567: Journal du Bourgeois.

568: Ibid.

569: App. 225.

570: Journal du Bourgeois. Nous regrettons de ne pouvoir, faute d'espace, suivre pour ces tristes années, le conseil que M. de Sismondi donne à l'historien avec un sentiment si profond de l'humanité:

«Ne nous pressons pas; lorsque le narrateur se presse, il donne une fausse idée de l'histoire... Ces années, si pauvres en vertus et en grands exemples, étaient tout aussi longues à passer pour les malheureux sujets du royaume que celles qui paraissent resplendissantes d'héroïsme. Pendant qu'elles s'écoulaient, les uns étaient affaissés par le progrès de l'âge; les autres étaient remplacés par leurs enfants: la nation n'était déjà plus la même... Le lecteur ne s'aperçoit jamais de ce progrès du temps, s'il ne voit pas aussi comment ce temps a été rempli: la durée se proportionne toujours pour lui au nombre des faits qui lui sont présentés, et en quelque sorte, au nombre des pages qu'il parcourt. Il peut bien être averti que des années ont passé en silence, mais il ne le sent pas.»

571: App. 226.

572: C'est ce que lui reprochaient tant les bouchers.

573: Chroniques de l'Espagne et du Portugal. (Ferd. Denis.)

574: App. 227.

575: C'est-à-dire, danse de cimetière. App. 228.

576: Peut-être y introduisirent-ils aussi la danse aux aveugles, et le tournoi des aveugles: «On meist quatre aveugles tous armez en un parc, chacun ung bâton en sa main, et en ce lieu avoit un fort pourcel lequel ils devoient avoir s'ils le povoient tuer. Ainsi fut fait, et firent cette bataille si estrange; car ils se donnèrent tant de grans coups...» (Journal du Bourgeois.)

577: Ainsi qu'au cimetière de Dresde, à Sainte-Marie de Lubeck, au Temple neuf de Strasbourg, sous les arcades du château de Blois, etc. La plus ancienne peut-être de ces peintures était celle de Minden en Westphalie; elle était datée de 1383.

578: L'art vivant, l'art en action, a partout précédé l'art figuré. App. 229.

579: Ch. Magnin.

580: App. 230.

581: App. 231.

582: Le rez-de-chaussée extérieur, adossé à la galerie des tombeaux, et supportant les galetas où séchaient les os, était occupé par des boutiques de lingères, de marchandes de modes, d'écrivains, etc.

583: App. 232.

584: Cette dérision de la mort frappa les contemporains. Un gentilhomme, messire Sarrazin d'Arles, voyant un de ses gens qui revenait du convoi d'Henri V, lui demanda si le roi «avoit point ses housseaux chaussés». Ah! mon seigneur, nenni, par ma foi!—«Bel ami, dit l'autre, jamais ne me crois, s'il les a laissés en France!» (Monstrelet.)

585: «Et tantost elle s'inclina vers lui moult humblement et se tourna d'autre part plorant.» (Journal du Bourgeois.)

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