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Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 4/4: jusqu'à la conquête de l'Andalouisie par les Almoravides (711-1100)

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Rois, qu’osez-vous faire? Vous livrez l’islamisme à ses ennemis, vous ne faites rien pour le sauver. Se révolter contre vous est un devoir, puisque vous faites cause commune avec les chrétiens. Se soustraire à votre sceptre n’est pas un crime, car vous-mêmes, vous vous êtes soustraits au sceptre du Prophète.

Mais comme une révolte n’aurait servi qu’à empirer la situation, il avait fallu attendre et s’armer de patience, comme le même poète l’avait dit dans ces vers:

Nous espérions en vous, ô rois, mais vous avez frustré notre espoir; nous attendions de vous notre délivrance, mais notre attente a été déçue. Eh bien! nous prendrons patience; mais le temps amène de grands changements. A bon entendeur demi-mot[207]!

Maintenant, au contraire, une insurrection était possible, puisqu’il y avait en Espagne un monarque juste, puissant, glorieux, qui avait déjà remporté sur les chrétiens une victoire éclatante, qui sans doute en remporterait d’autres encore, et qui semblait envoyé par la Providence pour rendre à l’Andalousie sa grandeur et sa prospérité. Le mieux était donc de se soumettre à sa domination, et si on le faisait, on se débarrasserait en même temps d’une foule d’impôts vexatoires, car Yousof avait aboli dans ses Etats tous ceux qui n’étaient pas prescrits par le Coran, et l’on se tenait convaincu qu’il en agirait de même en Espagne.

C’est ainsi que raisonnait le peuple, et sous beaucoup de rapports il raisonnait juste; il oubliait seulement qu’à la longue le gouvernement ne pourrait se passer des impôts qu’il aurait abolis; que l’Andalousie, en liant son sort à celui du Maroc, s’exposerait à ressentir le contre-coup des révolutions qui pourraient éclater dans ce royaume; que la domination almoravide serait une domination étrangère, la domination d’un peuple sur un autre; qu’enfin les soldats de Yousof appartenaient à une race que l’Espagne avait toujours détestée, et que, comme ils étaient assez indisciplinés, ils pourraient devenir des hôtes très-incommodes. Au reste, le désir d’un changement était bien plus vif dans tel Etat que dans tel autre. A Grenade c’était le vœu unanime de toute la population arabe et andalouse, qui n’avait pas cessé de maudire ses tyrans berbers. Dans les Etats de Motamid il y avait aussi beaucoup de mécontents[208]; mais il n’y en avait point à Almérie, car le prince qui y régnait était fort populaire; il était pieux, juste, clément; il traitait son peuple avec une bonté toute paternelle; il était, en un mot, le modèle accompli des plus touchantes vertus.

Presque partout, cependant, Yousof avait pour lui les docteurs, les faquis, les cadis, les ministres de la religion et de la loi. C’étaient ses auxiliaires les plus dévoués et les plus remuants, car c’étaient eux qui avaient le plus à perdre si les chrétiens triomphaient, et d’un autre côté ils n’avaient guère à se louer des princes qui, occupés d’études profanes ou plongés dans les plaisirs, écoutaient à peine leurs sermons, n’en faisaient nul cas, et protégeaient ouvertement les philosophes. Yousof au contraire, qui était un modèle de dévotion, qui ne manquait jamais de consulter le clergé sur les affaires d’Etat et qui suivait les conseils qu’il en recevait, avait toutes leurs sympathies, tout leur amour. Ils savaient, ils devinaient du moins, qu’il avait une grande tentation de détrôner les princes andalous à son profit, et dès lors ils ne songeaient qu’à stimuler ses désirs et à lui faire croire que la religion elle-même les sanctionnait.

L’un des plus actifs d’entre eux était le cadi de Grenade, Abou-Djafar Colaiî. Cet homme était d’origine arabe, ce qui revient à dire qu’il détestait les oppresseurs berbers de sa patrie. Il tâchait, il est vrai, de dissimuler ses sentiments, mais il n’y réussissait pas. Par un instinct secret, Bâdîs l’avait entrevu comme l’auteur probable de la chute de sa dynastie, et maintefois il avait eu l’intention de le mettre à mort; «mais Dieu, pour me servir de l’expression d’un historien arabe, avait enchaîné la main du tyran, afin que l’arrêt du destin s’accomplît.» Or, ce cadi se trouvait dans l’armée qui assiégeait Alédo, et il eut plusieurs entretiens secrets avec Yousof, qu’il connaissait déjà, car on se rappellera qu’il avait été l’un des ambassadeurs qui, quatre ans auparavant, avaient été chargés d’inviter l’Almoravide au secours des Andalous. Le but qu’il se proposait dans ces entrevues se laisse aisément deviner: Yousof avait des scrupules de conscience, et le cadi voulait les vaincre[209]. Il lui représenta donc que les faquis andalous pourraient le délier de son serment; qu’il lui serait facile d’obtenir d’eux un fetfa où l’on énumérerait toutes les fautes, tous les forfaits des princes, et que l’on tirerait de là la conclusion qu’ils avaient perdu leurs droits aux trônes qu’ils occupaient.

Les raisonnements de ce cadi, l’un des plus renommés par son savoir et sa piété, firent une grande impression sur l’esprit de Yousof, et d’un autre côté, les discours que lui tenait Motacim, le roi d’Almérie, lui inspiraient une profonde aversion pour celui qui, parmi les princes andalous, était le plus puissant.

Motacim, nous l’avons déjà dit, était un prince excellent; mais si bon et si bienveillant qu’il fût à l’ordinaire, il haïssait cependant quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Motamid. Cette haine semble avoir pris sa source dans une mesquine jalousie plutôt que dans des griefs réels et sérieux, mais elle était très-forte, et quoiqu’en apparence Motacim se fût réconcilié avec le roi de Séville, il s’appliquait à le perdre dans l’esprit du monarque africain, dont il avait gagné la faveur par des moyens qui frisaient la bassesse. Motamid, cependant, ne se doutait de rien; quand il se trouvait seul avec Motacim, il lui parlait à cœur ouvert, et un jour que le prince d’Almérie lui exprima ses craintes sur le séjour prolongé de Yousof en Andalousie: «Sans doute, lui répondit-il d’un ton de forfanterie toute méridionale, sans doute, cet homme reste bien longtemps dans notre pays; mais quand il m’ennuyera, je n’aurai qu’à remuer les doigts, et le lendemain lui et ses soldats seront partis. Vous semblez craindre qu’il ne nous joue quelque mauvais tour; mais qu’est-il donc, ce prince pitoyable, que sont ses soldats? Dans leur patrie, c’étaient des gueux qui mouraient de faim; voulant faire une bonne œuvre, nous les avons appelés en Espagne pour les faire manger leur soûl; mais quand ils seront rassasiés, nous les renverrons d’où ils sont venus.» De tels discours devinrent, dans les mains de Motacim, des armes terribles. Quand il les eut rapportés à Yousof, celui-ci entra dans une violente colère, et ce qui jusque-là n’avait été chez lui qu’un projet vague, devint une résolution bien arrêtée, irrévocable. Motacim triomphait; mais il n’avait pas prévu ce qui allait arriver; «il n’avait pas prévu, dit fort à propos un historien arabe, qu’il tomberait, lui aussi, dans le puits qu’il avait creusé pour celui qu’il haïssait, et qu’il serait frappé à son tour par l’épée qu’il avait fait sortir du fourreau[210]

Cette imprévoyance, du reste, était commune à tous les princes andalous. Ils s’accusaient réciproquement auprès de Yousof, ils prenaient l’Almoravide pour arbitre dans leurs querelles, et tandis que le prince d’Almérie cherchait à perdre celui de Séville, ce dernier tâchait de faire tomber le prince de Murcie, Ibn-Rachîc. Pour y parvenir, il ne cessait de répéter à Yousof qu’Ibn-Rachîc avait été l’allié d’Alphonse; qu’il avait rendu de grands services aux chrétiens d’Alédo, et que, selon toute apparence, il leur en rendait encore. Puis, faisant valoir ses droits à la possession de Murcie, il exigea que le traître qui lui avait enlevé cette ville fût remis entre ses mains. Yousof chargea les faquis d’examiner cette affaire, et quand ils eurent donné raison à Motamid, il fit arrêter Ibn-Rachîc et le livra au roi de Séville, en lui défendant toutefois de le mettre à mort. Cette arrestation eut des suites très-fâcheuses, car les Murciens irrités quittèrent le camp et refusèrent de fournir désormais à l’armée les ouvriers et les vivres dont elle avait besoin.

La situation des assiégeants était donc devenue fort pénible, et elle menaçait de le devenir encore davantage attendu qu’on était aux approches de l’hiver, lorsqu’on apprit qu’Alphonse arrivait au secours de la place avec une armée de dix-huit mille hommes. Yousof eut d’abord l’intention de l’attendre dans la Sierra de Tirieza (à l’ouest de Totana) et de lui livrer bataille; mais bientôt il renonça à ce projet et se retira sur Lorca. Il craignait, disait-il, que les Andalous ne prissent de nouveau la fuite, comme ils l’avaient fait à la bataille de Zallâca, et d’ailleurs il se tenait convaincu qu’Alédo n’était plus en état de défense, de sorte que les Castillans seraient forcés de l’évacuer. Cette opinion était juste, comme l’événement le prouva. Trouvant les fortifications presque toutes démolies et la garnison réduite à une centaine d’hommes, Alphonse incendia la forteresse, et en ramena les défenseurs en Castille[211].

Le but de la campagne avait donc été atteint, mais d’une manière à la vérité bien peu éclatante, car Yousof avait assiégé Alédo durant quatre mois sans réussir à s’en emparer, et sa retraite à l’approche d’Alphonse ressemblait assez à une fuite. Cependant les faquis prirent soin que sa popularité n’en souffrît pas. Ils disaient que, si cette fois l’Almoravide n’avait pas obtenu d’aussi beaux succès que quatre années auparavant, la faute en était aux princes andalous qui, par leurs intrigues, leurs jalousies, leurs éternelles discordes, empêchaient le grand monarque de faire tout le bien qu’il pourrait faire, si lui seul était le maître. En général les faquis étaient plus actifs que jamais, et ils devaient l’être, car, les princes s’étant aperçus de leurs menées, ils commençaient à courir de grands périls. Le cadi de Grenade, Abou-Djafar Colaiî, l’éprouva à ses dépens. Déjà dans le camp, son souverain, dont la tente était tout près de la sienne, avait eu vent de ses entretiens secrets avec Yousof, et il en avait deviné le but. Cependant, comme la présence de Yousof l’intimidait, il n’avait pas osé prendre contre le conspirateur des mesures rigoureuses; mais à peine de retour à Grenade, il le fit venir, lui reprocha de l’avoir trahi, d’avoir tramé sa perte, et dans sa colère il donna même l’ordre à ses gardes de le frapper à mort. Heureusement pour Abou-Djafar, la mère d’Abdallâh se jeta aux genoux de son fils en le conjurant d’épargner un homme aussi pieux, et comme Abdallâh se laissait ordinairement dominer par elle, il rétracta l’ordre qu’il avait donné et se contenta de mettre le cadi aux arrêts dans une chambre du château. Dans cette chambre le cadi, qui se savait entouré de personnes fort superstitieuses, se mit à réciter des prières et des versets du Coran. Sa voix claire, sonore et très-forte faisait résonner le palais d’un bout à l’autre. Tout le monde prêtait l’oreille à ses pieuses éjaculations; on se taisait pour ne pas le troubler, on craignait de faire du bruit, et en même temps on ne cessait de répéter au prince que Dieu lui infligerait un châtiment terrible, s’il ne se hâtait pas d’élargir ce modèle de piété et de dévotion. La mère d’Abdallâh se montra encore plus zélée que les autres, et moitié par prières, moitié par menaces, elle persuada enfin à son fils de rendre la liberté au prisonnier. Mais après avoir reçu une telle leçon, le cadi se garda bien de rester à Grenade. Il profita de l’obscurité de la nuit pour gagner Alcala, et de là il se rendit à Cordoue. Dorénavant il n’avait plus rien à craindre, mais il brûlait du désir de se venger. Il écrivit donc à Yousof, lui peignit des plus vives couleurs les mauvais traitements auxquels il avait été exposé, et le conjura de ne pas différer plus longtemps l’exécution du projet si souvent discuté entre eux[212]. En même temps il s’adressa aux autres cadis et faquis andalous pour leur demander un fetfa contre les princes en général, et contre les deux petits-fils de Bâdîs en particulier. Les cadis et les faquis n’hésitèrent pas à décréter que les princes de Grenade et de Malaga avaient perdu leurs droits par plusieurs forfaits, et notamment par la manière brutale dont l’aîné d’entre eux avait traité son cadi; mais n’osant pas encore déclarer que les autres princes avaient aussi perdu les leurs, ils se contentèrent de présenter à Yousof une supplique où ils disaient qu’il était de son devoir de sommer tous les princes andalous de rentrer dans la légalité et de n’exiger d’autres contributions que celles que le Coran avait établies[213].

En vertu de ces deux fetfas, Yousof enjoignit aux princes andalous d’abolir les impôts, corvées etc. dont ils vexaient leurs sujets[214], et marcha vers Grenade avec une division de son armée, après avoir ordonné à trois autres divisions d’en faire autant. Cependant il ne déclara pas la guerre à Abdallâh, de sorte que ce prince devinait ses intentions plutôt qu’il ne les connaissait. Son effroi fut extrême. Il ne ressemblait nullement à son aïeul, l’ignorant mais énergique Bâdîs. Il avait quelque teinture des lettres, s’exprimait assez bien en arabe, faisait même des vers, et avait une si belle main, qu’on a longtemps conservé à Grenade un Coran de son écriture; mais c’était en même temps un homme pusillanime, énervé, indolent, incapable, un de ces hommes pour lesquels les femmes n’ont point d’attrait, qui tremblent à la vue d’une épée, et qui, ne sachant jamais à quel parti s’arrêter, prennent avis de tout le monde. Cette fois, ayant rassemblé son conseil, il demanda d’abord l’opinion du vieux Moammil, qui avait rendu d’utiles services à son aïeul. Moammil tâcha de le rassurer en lui disant que Yousof n’avait pas d’intentions hostiles, et il lui conseilla de donner à ce monarque une preuve de sa confiance en allant à sa rencontre. Puis, voyant qu’Abdallâh ne goûtait pas ce conseil et qu’il songeait plutôt à se mettre en état de défense, il s’efforça de lui prouver qu’il lui serait impossible de résister aux Almoravides. En ce point il avait raison, car Abdallâh avait très-peu de troupes, et comme il se défiait de son meilleur général, le Berber Mocâtil el Royo (le rougeaud), il l’avait éloigné[215]. Aussi tous les vieux conseillers de la cour se rangèrent-ils à l’opinion de Moammil; mais Abdallâh avait des soupçons sur la loyauté de cet homme; peu s’en fallait qu’il ne le considérât comme le complice du perfide cadi Abou-Djafar, qu’il se reprochait d’avoir laissé échapper. Ses soupçons, du reste, n’étaient pas tout à fait sans fondement. Nous ignorons si Moammil s’était réellement engagé à soutenir les intérêts de Yousof; mais il est certain que ce monarque, dont il avait gagné la faveur et qui appréciait ses talents, comptait sur son appui. Abdallâh ne vit donc qu’un piége dans les conseils de Moammil, et comme ses jeunes favoris l’assuraient que Yousof avait bien certainement de mauvais desseins, il annonça qu’il était décidé à repousser la force par la force, après quoi il accabla Moammil et ses amis de reproches et de menaces. C’était une imprudence, car de cette manière il se les aliénait tout à fait et les forçait presque à se déclarer pour Yousof. C’est ce qu’ils firent en effet. Ayant quitté Grenade pendant la nuit, ils se rendirent vers Loxa, et, s’étant emparés de cette ville, ils y proclamèrent la souveraineté du roi des Almoravides. Des troupes qu’Abdallâh avait envoyées contre eux, les forcèrent à se rendre et les traînèrent à Grenade, où ils furent promenés par les rues comme de vils criminels. Grâce à l’intervention de Yousof, ils recouvrèrent cependant la liberté. Le monarque africain enjoignit péremptoirement au prince de Grenade de les élargir, et comme ce dernier ne savait pas encore positivement quelles intentions Yousof avait à son égard, il n’osa lui désobéir. Mais tandis qu’il tâchait encore de prévenir une rupture ouverte, il se préparait activement à la guerre. Il dépêcha courrier sur courrier à Alphonse, pour le prier de venir à son secours, et, répandant l’or à pleines mains, il enrôla un grand nombre de marchands, de tisserands, d’ouvriers de toute sorte. Tout cela ne lui servit de rien. Alphonse ne répondit pas à son appel, et les Grenadins étaient mal disposés pour lui: ils attendaient avec impatience l’arrivée des Almoravides, et chaque jour une foule considérable quittait la ville pour aller se joindre à eux. Dans cet état de choses, la résistance était impossible. Abdallâh le sentit, et le dimanche 10 novembre 1090, Yousof étant arrivé à deux parasanges de Grenade, il réunit de nouveau son conseil pour lui demander ce qu’il y avait à faire. Le conseil ayant déclaré qu’il ne fallait pas songer à se défendre, la mère d’Abdallâh, qui assistait aux délibérations, et qui, à ce qu’on assure, avait conçu le fol espoir que Yousof l’épouserait, prit la parole et dit: «Mon fils, il ne te reste qu’un parti à prendre. Va saluer l’Almoravide; il est ton cousin[216], il te traitera honorablement.» Abdallâh se mit donc en route, accompagné de sa mère et d’un magnifique cortége. La garde slave ouvrait la marche, et la garde chrétienne entourait la personne du prince. Tous ces soldats portaient des turbans de toile de coton très-fine, et ils étaient montés sur des chevaux superbes et couverts de housses de brocart.

Arrivé en présence de Yousof, Abdallâh descendit de cheval et lui dit que, s’il avait eu le malheur de lui déplaire, il le suppliait de lui pardonner. Yousof l’assura fort gracieusement que, s’il avait eu des griefs contre lui, il les avait oubliés, et le pria de se rendre à une tente qu’il lui indiqua et où il serait traité avec tous les honneurs dus à son rang. Abdallâh le fit; mais aussitôt qu’il eut mis le pied dans la tente, il fut chargé de chaînes.

Peu de temps après, les principaux habitants de la ville arrivèrent au camp. Yousof leur fit un excellent accueil, en les assurant qu’ils n’avaient rien à craindre de lui et qu’ils ne pouvaient que gagner au changement de dynastie qui allait avoir lieu. Et de fait, dès qu’il eut reçu leurs serments, il publia un édit qui portait que tous les impôts non prescrits par le Coran étaient abolis. Il fit ensuite son entrée dans la ville aux bruyantes acclamations du peuple; et descendit au palais afin de faire l’inspection des richesses qu’il renfermait et que Bâdîs avait amassées. Elles étaient immenses, prodigieuses, innombrables; les chambres étaient ornées de nattes, de tapis, de rideaux d’une énorme valeur; partout des émeraudes, des rubis, des diamants, des perles, des vases de cristal, d’argent ou d’or éblouissaient la vue. Il y avait notamment un chapelet composé de quatre cents perles dont chacune fut évaluée à cent ducats. L’Almoravide fut émerveillé de tous ces trésors; avant d’entrer dans Grenade, il avait déclaré qu’ils lui appartenaient, mais comme il avait plus d’ambition que de cupidité, il voulut se montrer généreux et les partagea entre ses officiers sans en garder rien pour lui-même. Cependant on savait que ce qui était exposé aux regards n’était pas tout encore, et que la mère d’Abdallâh avait enfoui bien des objets précieux. On la força d’indiquer les endroits qui lui avaient servi de cachettes; mais comme on soupçonnait qu’elle n’avait pas été sincère dans ses aveux, Yousof enjoignit à Moammil, qu’il nomma intendant du palais et des domaines de la couronne, de faire fouiller les fondements et les égouts de l’édifice[217].

Après ce qui venait de se passer, les princes andalous auraient été bien excusables, s’ils avaient rompu tout de suite avec Yousof. Cependant ils ne le firent pas; au contraire, Motamid et Motawakkil se rendirent à Grenade pour féliciter l’Almoravide, et Motacim y envoya à sa place son fils Obaidallâh. Chose étrange! l’aveuglement de Motamid était tel qu’il se flattait de l’espoir que Yousof voudrait céder Grenade à son fils Râdhî en dédommagement d’Algéziras qu’il lui avait enlevé! Il connaissait donc bien peu l’Africain, puisqu’il le supposait capable de céder un royaume! Au reste, Yousof le tira bientôt de son erreur. Il fut pour les émirs d’une froideur glaciale, ne répondit rien à l’insinuation de Motamid à propos de Grenade, et fit jeter le fils de Motacim en prison. Une telle conduite devait dessiller les yeux aux princes. Aussi Motamid conçut-il des inquiétudes très-vives. «Nous avons commis une faute bien grave en appelant cet homme dans notre pays, dit-il à Motawakkil; il nous donnera à boire le calice qu’Abdallâh a été obligé d’avaler.» Puis, prétextant d’avoir reçu l’avis que les Castillans menaçaient de nouveau les frontières, les deux princes demandèrent à Yousof la permission de le quitter, et l’ayant obtenue, ils se hâtèrent de retourner dans leurs Etats; après quoi ils proposèrent aux autres émirs qui régnaient en Espagne de prendre ensemble les mesures nécessaires afin de pouvoir se défendre contre l’Almoravide dont les projets n’étaient plus un secret pour personne. Cette démarche fut couronnée de succès. Les émirs s’engagèrent l’un envers l’autre à ne fournir aux Almoravides ni troupes ni approvisionnements, et ils résolurent de conclure une alliance avec Alphonse[218].

De son côté, Yousof se rendit à Algéziras, car il avait l’intention de se rembarquer et de laisser à ses généraux la tâche odieuse de détrôner les princes andalous. Chemin faisant, il ôta la petite principauté de Malaga à Temîm, le frère d’Abdallâh, prince tout à fait insignifiant, et fit avertir les faquis que, le moment décisif étant venu, il attendait d’eux un fetfa très-explicite. Ils s’empressèrent de répondre à son désir. Ils déclarèrent donc que les princes andalous étaient des libertins, des débauchés, des impies; que, par leur mauvais exemple, ils avaient corrompu les peuples et les avaient rendus indifférents aux choses sacrées, témoin le peu d’empressement que l’on mettait à assister au service divin; qu’ils avaient levé des contributions illégales, et que, bien que sommés par Yousof de les abolir, ils les avaient maintenues; que, pour mettre le comble à leurs forfaits, ils venaient de conclure une alliance avec le roi de Castille, c’est-à-dire avec l’ennemi le plus implacable de la vraie religion; que, par conséquent, ils s’étaient rendus indignes de régner plus longtemps sur des musulmans; que Yousof était délié de tous les engagements qu’il pourrait avoir pris envers eux, et qu’il était non-seulement de son droit, mais de son devoir de les détrôner sans retard. «Nous prenons sur nous, disaient-ils en terminant, de répondre devant Dieu de cet acte. Si nous sommes dans l’erreur, nous consentons à porter dans la vie future la peine de notre conduite, et nous déclarons que vous, émir des musulmans, n’en êtes pas responsable; mais nous croyons fermement que les princes andalous, si vous les laissez en paix, livreront notre pays aux infidèles, et ce cas échéant, vous aurez à rendre compte à Dieu de votre inaction.»

Tel était le sens général de ce mémorable fetfa, qui contenait en outre des accusations dirigées contre certains princes en particulier. Il n’y avait pas jusqu’à Romaiquia qui n’y eût sa place; on l’accusait d’avoir entraîné son époux dans un tourbillon de plaisirs, et d’être la cause principale de la décadence du culte.

Ce fetfa était précieux pour Yousof, mais voulant lui donner une autorité encore plus grande, il le fit approuver par ses faquis africains, et l’envoya ensuite aux plus célèbres docteurs de l’Egypte et de l’Asie, afin qu’ils confirmassent l’opinion des docteurs de l’Ouest par la leur. Il eût été naturel qu’ils se déclarassent incompétents, puisqu’il s’agissait d’affaires qu’ils ne connaissaient pas; mais ils se gardèrent bien d’en agir ainsi; l’idée qu’il y avait quelque part un pays où des hommes de leur profession disposaient des trônes flattait agréablement leur orgueil, et les plus renommés d’entre eux, le grand Ghazzâlî en tête, n’hésitèrent pas à déclarer qu’ils approuvaient en tout point le décret des faquis andalous. Ils adressèrent en outre à Yousof des lettres de conseils et l’engagèrent de la manière la plus pressante à gouverner avec justice et à ne jamais s’écarter de la bonne voie, ce qui voulait dire qu’il devait constamment s’en tenir à l’opinion du clergé[219].

XIV.

On pouvait prévoir quel serait le caractère de la guerre qui allait commencer: ce serait une guerre de siéges et non de batailles. Aussi les deux partis se préparèrent-ils, l’un à attaquer les places fortes, l’autre à les défendre; et l’armée almoravide, dont Sîr ibn-abî-Becr, un parent de Yousof, était le général en chef, se divisa en plusieurs corps, dont un alla assiéger Almérie, tandis que les autres se portèrent vers les forteresses de Motamid. Parmi ces dernières, Tarifa succomba dès le mois de décembre 1090[220]. Peu de temps après, tant leurs progrès furent rapides, les soldats de Yousof avaient déjà commencé le siége de Cordoue, où commandait un fils de Motamid, à savoir Fath, surnommé Mamoun. L’ancienne capitale du califat n’opposa pas une longue résistance: ses propres habitants la livrèrent aux Almoravides. Fath essaya encore de se frayer une route avec son épée au travers des ennemis et des traîtres, mais il succomba sous le nombre. On lui trancha la tête, que l’on mit au bout d’une pique et que l’on promena en triomphe (26 mars 1091)[221]. Carmona fut prise le 10 mai[222], et alors on put commencer le siége de Séville. Deux armées marchèrent contre cette cité; l’une s’établit à l’est, l’autre à l’ouest. Le Guadalquivir séparait cette dernière de la ville, qui, de ce côté-là, était défendue par la flotte.

La position de Motamid était donc devenue fort critique. Cependant un seul espoir lui restait: il comptait sur le secours d’Alphonse, auquel il avait fait les promesses les plus brillantes pour le cas où il voudrait l’aider. Alphonse s’était engagé à le faire, et il tint sa parole: il envoya Alvar Fañez vers l’Andalousie avec une grande armée. Malheureusement pour Motamid, Alvar Fañez fut battu près d’Almodovar par des troupes que Sîr avait envoyées à sa rencontre[223]. La nouvelle de ce désastre fut un coup de foudre pour le roi de Séville. Toutefois il ne désespérait pas encore; ce qui le soutenait, ce qui lui donnait des forces, c’étaient les prédictions, les rêves de son astrologue. Tant que les pronostics étaient favorables, il croyait qu’il serait sauvé par je ne sais quel miracle; mais quand ils devinrent mauvais, quand ils parlèrent d’une fin qui approchait, d’un lion qui saisit sa proie, il tomba dans un morne abattement et abandonna à son fils Rachîd le soin de la défense.

Cependant les mécontents qui voulaient livrer la ville à l’ennemi, s’agitaient, conspiraient et s’efforçaient de faire éclater une sédition. Motamid les connaissait, et s’il l’avait voulu, il aurait pu les mettre à mort, comme on le lui conseillait; mais répugnant à l’idée de terminer son règne par un acte aussi rigoureux, il se contenta de les faire observer. Il paraît cependant que la surveillance qu’on exerçait sur eux n’était pas assez active, car ils trouvèrent le moyen de communiquer avec les assiégeants, les aidèrent à faire une brèche, et le mardi 2 septembre, quelques Almoravides pénétrèrent par cette brèche dans la ville. A peine averti de ce qui se passait, Motamid saisit un sabre; puis, sans se donner le temps de prendre un bouclier ou une cuirasse, il se jette à cheval et se précipite sur les agresseurs, entouré de quelques soldats dévoués. Un cavalier almoravide lui lance un javelot. L’arme passe sous son bras et effleure sa tunique. Prenant alors son sabre à deux mains, il fend le cavalier en deux morceaux, repousse les autres ennemis et les force à chercher leur salut dans une fuite précipitée. La brèche fut réparée sur-le-champ; mais le péril, écarté pour un instant, ne tarda pas à renaître. Dans l’après-midi les Almoravides réussirent à brûler la flotte, ce qui causa une grande consternation parmi les assiégés, car ils savaient qu’après la destruction des vaisseaux la ville n’était plus tenable, et ils n’ignoraient pas non plus que, pour aller à l’assaut, les ennemis n’attendaient que l’arrivée de Sîr, qui devait leur amener des renforts. Aussi l’effroi fut tel que les habitants ne songèrent qu’à sauver leur vie. Quelques-uns se jetèrent dans le fleuve en tâchant de le traverser à la nage, d’autres se précipitèrent du haut des murailles; il y en eut même qui se glissèrent par les cloaques. Sîr arriva sur ces entrefaites, et le dimanche 7 septembre, il fit livrer l’assaut. Les soldats postés sur les remparts se défendirent bravement, mais ils furent accablés par le nombre, et alors les Almoravides pénétrèrent dans la ville, la pillèrent et y commirent toutes sortes d’excès. Leur rapacité fut telle qu’ils enlevèrent aux Sévillans jusqu’à leur dernier vêtement.

Motamid était encore dans le château. Ses femmes pleuraient, ses amis le conjuraient de se rendre. Il ne le voulut point, car il entrevoyait avec horreur, non pas la mort qu’il était trop habitué à braver pour la craindre, mais un supplice infâme, et ce qu’il pensait à cette occasion, il l’a exprimé dans ces vers:

Quand mes pleurs cessèrent enfin de couler et qu’un peu de calme rentra dans mon cœur déchiré: «Rendez-vous, me dit-on, ce sera le parti le plus sage.» Ah! répondis-je, un poison me semblerait plus doux à avaler qu’une telle honte! Que les barbares m’enlèvent mon royaume et que mes soldats m’abandonnent: mon courage, ma fierté ne m’abandonnent pas. Le jour où je fondis sur les ennemis, je ne voulais pas d’une cuirasse; j’allai à leur rencontre sans autre vêtement qu’une tunique, et, espérant trouver la mort, je me jetai au plus fort de la mêlée; mais mon heure, hélas! n’était pas venue!

Résolu à chercher une fois encore la mort qui semblait le fuir, il réunit ses soldats; puis il se jeta en désespéré sur un bataillon almoravide qui avait pénétré dans la cour du château, le chassa et le culbuta dans la rivière. Son fils Mâlic perdit la vie à cette occasion; mais lui ne reçut pas même de blessure. Rentré dans le château, il eut un instant l’idée de se donner la mort; mais croyant que ce serait offenser Dieu, il renonça à ce projet et se décida enfin à se rendre. La nuit venue, il envoya donc son fils Rachîd auprès de Sîr, car il espérait encore obtenir des conditions. Cet espoir fut déçu. Rachîd demanda en vain une audience, et on lui donna à entendre que son père devait se rendre à discrétion. N’ayant plus le choix des partis, Motamid se résigna à prendre le seul qui lui restât. Il dit donc adieu à sa famille, à ses compagnons d’armes qui pleuraient et gémissaient, et se remit avec Rachîd entre les mains des Almoravides. Le château fut pillé comme la ville l’avait été, et l’on annonça à Motamid que lui et sa famille n’auraient la vie sauve, qu’à la condition qu’il enverrait à ses deux fils, Râdhî et Motadd, qui commandaient l’un à Ronda, l’autre à Mertola, l’ordre de se rendre sans retard aux corps almoravides qui les assiégeaient. Motamid consentit à le faire; mais comme il savait que ses deux fils avaient l’âme aussi fière que lui, il les conjura dans les termes les plus touchants d’obéir à ses volontés, la vie de leur mère, de leurs frères, de leurs sœurs ne pouvant être sauvée qu’à ce prix. Romaiquia joignit ses instances aux siennes; elle aussi craignait que ses fils ne refusassent de se soumettre, et cette crainte était fondée. Râdhî surtout, si touché qu’il fût du sort qui attendait sa famille au cas où il continuerait à se défendre, eut bien de la peine à se résoudre à obéir, car Ronda pouvait tenir très-longtemps encore. Le général Guerour, qui avait été chargé de l’assiéger, se tenait à distance; il n’osait approcher de ce nid d’aigle perché sur le sommet d’une montagne escarpée, et il n’avait aucun espoir de s’en emparer par la force des armes. A la fin, toutefois, le sentiment filial l’emporta dans le cœur de Râdhî; il consentit à traiter, et, ayant obtenu une capitulation honorable, il ouvrit aux Almoravides les portes de sa forteresse. Mais Guerour eut l’infamie de manquer à sa parole, et pour punir Râdhî d’avoir hésité si longtemps, il le fit assassiner. Motadd, qui s’était décidé plus vite, eut un sort moins dur; cependant la capitulation qu’il avait conclue fut violée aussi, car on lui enleva tous ses biens, quoiqu’on se fût engagé à les lui laisser[224].

La prise de Séville hâta la reddition d’Almérie. Sur son lit de mort, Motacim avait conseillé à son fils aîné, Izz-ad-daula, d’aller chercher un refuge à la cour des seigneurs de Bougie, aussitôt qu’il aurait appris que Séville avait dû se rendre. Cet événement ayant eu lieu, Izz-ad-daula obéit aux dernières volontés de son père, et alors les Almoravides entrèrent dans Almérie, tambour battant et enseignes déployées[225]. Peu de temps après, ils prirent Murcie, Dénia, Xativa[226]. Puis ils tournèrent leurs armes contre le royaume de Badajoz. Lors du siége de Séville, Motawakkil avait cru échapper à sa ruine en concluant une alliance avec les Almoravides, et il les avait même aidés, dit-on, à s’emparer de la capitale de Motamid[227]; mais plus tard, quand ses soi-disant alliés eurent commencé à ravager ses frontières, il s’était jeté dans les bras d’Alphonse et avait acheté la protection de ce monarque en lui cédant Lisbonne, Cintra et Santarem[228]. Cette démarche avait mécontenté ses sujets, et ce furent eux qui appelèrent les Almoravides. Par conséquent, Sîr, qui avait été nommé gouverneur de Séville, envoya une armée contre Motawakkil au commencement de l’année 1094, et cette armée conquit le pays, sans en excepter la capitale, avec tant de facilité et de rapidité, qu’Alphonse n’eut pas le temps de venir au secours de son allié. Motawakkil tomba au pouvoir des ennemis, la citadelle de Badajoz, où il s’était retiré avec sa famille, ayant été prise d’assaut. A force de tortures, Sîr le contraignit à révéler les endroits où il avait caché ses trésors, après quoi il lui annonça qu’il le ferait conduire à Séville de même que ses deux fils, Fadhl et Abbâs. Telle, cependant, n’était pas son intention; au contraire, il avait résolu d’en finir avec ces princes; seulement, comme il craignait que leur exécution, si elle avait lieu dans la ville, n’y produisît un mauvais effet, il avait ordonné au capitaine qui commandait l’escorte, de les mettre à mort dès qu’on serait hors de vue. A quelque distance de Badajoz, le capitaine annonça donc à Motawakkil que lui et ses fils devaient se préparer à mourir. Le prince infortuné ne tâcha pas de fléchir ses bourreaux, il savait que ce serait inutile; il les pria seulement de commencer par ses fils, car, selon les idées musulmanes, on peut racheter par les souffrances les péchés qu’on a commis. Sa demande lui fut accordée, et quand il eut vu tomber les têtes de ses deux enfants, il s’agenouilla pour faire une dernière prière. Les soldats ne lui laissèrent pas le temps de l’achever: ils le tuèrent à coups de lance[229].

En 1102, les Almoravides prirent possession de Valence, ville dont le Cid s’était emparé huit ans auparavant. Tant qu’il vécut, les Almoravides tâchèrent en vain de la lui enlever, et après sa mort (1099), sa veuve Chimène s’y maintint encore pendant plus de deux années; mais Alphonse, qu’elle avait appelé à son secours et qui croyait Valence trop éloignée de ses Etats pour qu’il pût la disputer longtemps aux Sarrasins, l’engagea à l’abandonner. C’est ce qui eut lieu; mais ne voulant laisser aux Almoravides que des décombres, les Castillans incendièrent la ville au moment de leur départ.

Il ne restait donc dans l’Espagne musulmane que deux Etats qui n’eussent pas encore été incorporés à l’empire des Almoravides: c’étaient Saragosse, où régnait Mostaîn, de la famille des Beni-Houd, et la Sahla, qui appartenait aux Beni-Razîn. Ces derniers avaient reconnu la souveraineté de Yousof; néanmoins ils furent déposés[230]. Plus heureux, Mostaîn, qui avait su gagner la faveur des Almoravides par les riches présents qu’il leur envoyait, conserva son trône tant qu’il vécut; mais à sa mort, arrivée le 24 janvier 1110, les choses changèrent de face. Son fils Imâd-ad-daula lui succéda; mais les habitants de Saragosse ne voulurent le reconnaître qu’à condition qu’il s’engagerait à licencier les soldats chrétiens qui servaient dans l’armée. C’était une condition bien dure à remplir, car depuis un siècle les chrétiens étaient les meilleures troupes de l’armée de Saragosse; ils étaient les plus sûrs appuis du trône, et si Imâd-ad-daula les congédiait, il était évident qu’il ne tarderait pas à succomber, attendu que ses sujets ne demandaient pas mieux que de se donner aux Almoravides. Malgré qu’il en eût, le prince consentit cependant à faire la promesse qu’on exigeait de lui; mais quand il l’eut remplie, ses sujets se hâtèrent de se mettre en rapport avec Alî, le fils de Yousof, qui régnait alors, son père étant mort trois ans auparavant, et de lui dire que, les chrétiens ayant été écartés, il lui serait facile de s’emparer du royaume. Informé de leurs menées, Imâd-ad-daula enrôla de nouveau des chrétiens. Cette mesure mit le comble au mécontentement de ses sujets. Ils informèrent Alî de ce qui s’était passé, et le supplièrent de les secourir. Alî demanda aux faquis de Maroc s’il avait le droit de céder à leur prière, et en ayant reçu une réponse affirmative, il fit parvenir au gouverneur de Valence l’ordre d’aller prendre possession de Saragosse. Cet ordre s’exécuta sans obstacle, car Imâd-ad-daula, qui ne se croyait plus en sûreté dans sa capitale, l’avait évacuée pour se jeter dans la forteresse de Rueda. Avant son départ, il avait encore écrit à Alî une lettre fort touchante, où il le conjurait, par l’amitié qui avait existé entre leurs pères, de lui laisser ses Etats, puisqu’il n’avait fait rien qui put motiver de la part d’Alî une démarche hostile. Cette lettre fit de l’impression sur Alî, d’autant plus que son père lui avait recommandé, sur son lit de mort, de vivre en paix avec les Beni-Houd; aussi envoya-t-il un contre-ordre au gouverneur de Valence; mais ce contre-ordre arriva trop lard; les Almoravides étaient déjà entrés dans Saragosse[231].

Toute l’Espagne musulmane était donc réunie sous le sceptre du roi de Maroc; ce que le peuple et les faquis avaient désiré s’était accompli, et les faquis du moins n’eurent pas à se repentir d’avoir coopéré de la manière la plus active au succès de la révolution. Il faudrait remonter jusqu’au temps des Visigoths pour trouver un second exemple d’un clergé aussi puissant que le clergé musulman l’était sous le règne des Almoravides. Les trois princes de cette maison qui régnèrent successivement sur l’Andalousie, Yousof, Alî (1106-1143) et Téchoufîn (1143-1145), étaient tous extrêmement dévots; ils entouraient tous les faquis de respects et d’hommages, ils ne faisaient rien sans avoir obtenu leur approbation. Cependant, c’est à Alî qu’il faut décerner la palme. Le hasard s’était trompé en faisant naître cet homme sur les marches d’un trône; la nature l’avait destiné pour une vie de repos et de pieuse méditation, pour le cloître, pour un ermitage dans le Désert. Sa vie durant, il ne fit que prier et jeûner. Naturellement les faquis n’eurent qu’à s’en applaudir: ils maniaient le monarque comme ils voulaient, gouvernaient l’Etat, disposaient de tous les postes et de toutes les faveurs, amassaient d’immenses richesses[232]; en un mot, ils recueillaient les fruits qu’ils s’étaient promis de la domination almoravide, et peut-être la moisson dépassait leurs espérances. Mais si l’événement avait justifié leur attente, il avait aussi justifié les craintes de ceux qui n’avaient voulu ni de la domination du clergé ni de celle des barbares soldats du Sahara et du Maroc. Les hommes de lettres, les poètes, les philosophes avaient de grands sujets de plainte. Il est vrai que plusieurs littérateurs qui avaient servi dans les chancelleries des princes andalous obtinrent des emplois dans celle du nouveau maître; mais ils se trouvaient déplacés et mal à l’aise au milieu de prêtres fanatiques et de rudes officiers; l’entourage des princes andalous avait été tout autre. Même chez ceux qui, pour gagner le pain du jour, flattaient les seigneurs almoravides et leur dédiaient des livres, on remarque une certaine tristesse mêlée à une grande admiration pour les princes lettrés qui avaient régné autrefois sur l’Andalousie. Il y en eut aussi qui éprouvaient parfois le besoin impérieux de décharger leur bile, comme ce secrétaire qui, lorsqu’il eut reçu l’ordre d’adresser, au nom du monarque, quelques reproches à l’armée de Valence, laquelle s’était laissé battre par le roi d’Aragon, céda à son antipathie jusqu’à placer dans sa lettre des phrases telles que celles-ci: «Lâches, infâmes, vous prenez donc tous la fuite à la vue d’un seul cavalier? Au lieu de chevaux à monter, nous devrions vous donner des brebis à traire. Il est temps que nous vous punissions sévèrement, que nous purgions de vous la Péninsule et que nous vous renvoyions dans le Sahara.» Un tel langage, il est à peine besoin de le dire, ne plut nullement au monarque, et le secrétaire fut destitué[233]. Quant aux poètes, ne trouvant plus de patrons, ils déploraient la décadence du goût et maudissaient la barbarie qui avait envahi leur pays[234]. Quelques-uns d’entre eux subsistaient péniblement en composant des odes en l’honneur des faquis, car, si dévots qu’ils fussent, ceux-ci n’étaient pas exempts de vanité, et leur chef Ibn-Hamdîn, le cadi de Cordoue, en avait même beaucoup. Il prétendait appartenir à la noblesse arabe, il tranchait du prince, et entre autres vers il se fit adresser ceux-ci: «Ne parle pas de la splendeur de Bagdad, ni de la beauté de la Chine ou de la Perse:—sur toute la terre il n’y a point de ville qui puisse se comparer à Cordoue, point d’homme qui puisse se mesurer avec Ibn-Hamdîn[235].» Mais les faquis, sans en excepter Ibn-Hamdîn, qui était cependant l’homme le plus riche de Cordoue[236], payaient fort mal[237], et d’ailleurs les poètes qui avaient le respect d’eux-mêmes et de leur art n’aimaient pas à les chanter. La pauvreté fut donc leur sort. Ibn-Bakî, un charmant poète, l’un des meilleurs que l’Andalousie ait eus, errait comme un vagabond de ville en ville et manquait de pain[238]. «Auprès de vous, mes compatriotes, disait-il dans un de ses poèmes, je suis dans la pauvreté et la misère, et si je méritais le nom d’homme libre et fier, je serais déjà parti. Votre jardin ne produit pas de fruits, votre ciel ne donne pas une goutte de pluie. J’ai du mérite cependant, et si l’Andalousie ne veut pas de moi, l’Irâc me recevra à bras ouverts. Ici ce serait une folie que de vouloir subsister par ses talents, car ici on ne trouve que de stupides et avares parvenus[239].» Une seule consolation restait aux poètes: ils pouvaient persifler les puissants du jour, écrire des satires pleines de fiel contre les faquis, «ces hypocrites, ces loups qui rampent dans les ténèbres et qui dévorent pieusement tous les biens d’ici-bas[240] mais il était dangereux d’exhaler sa colère de cette façon, car les faquis savaient punir les audacieux qui se moquaient d’eux. La philosophie, il est à peine besoin de le dire, était une science prohibée. Mâlic ibn-Wohaib, de Séville, eut l’imprudence de s’en occuper; mais voyant qu’il risquait sa vie, il y renonça pour se livrer entièrement à l’étude de la théologie et du droit canon. Il n’eut pas à s’en repentir, car il devint l’ami et le confident du monarque; cependant on ne lui pardonna jamais tout à fait la faute qu’il avait commise dans sa jeunesse, et un de ses ennemis composa contre lui ces vers: «La cour d’Alî, le petit-fils de Téchoufîn, serait pure de toute souillure, si le démon n’avait trouvé le moyen d’y faire admettre Mâlic ibn-Wohaib[241].» L’intolérance des faquis dépassait toutes les bornes, et leurs vues étaient fort étroites. Peu versés dans l’étude du Coran et des traditions relatives au Prophète, ils ne connaissaient que les écrits des disciples de Mâlic, qu’ils regardaient comme des autorités infaillibles et dont il n’était pas permis de s’écarter. Leur théologie, à vrai dire, n’était autre chose qu’une connaissance minutieuse du droit canon. En vain des théologiens un peu plus éclairés s’élevaient contre leur goût exclusif pour des questions et des livres, en réalité secondaires: on leur répondait par la persécution, on les traitait d’hétérodoxes, de schismatiques, d’impies. Le livre que le célèbre Ghazzâlî avait publié en Orient sous le titre de Vivification des sciences religieuses, causa en Andalousie un grand scandale. Ce n’était pas, cependant, un livre hétérodoxe. Ghazzâlî, qu’aucun système philosophique n’avait satisfait, avait d’abord conclu au scepticisme; puis, le scepticisme n’ayant pu le retenir, il s’était précipité dans l’ascèse, et dès lors il était devenu l’ennemi juré de la philosophie[242]. Aussi affirme-t-il, dans sa Vivification des sciences religieuses, que la métaphysique ne doit servir qu’à défendre la religion révélée contre les novateurs et les hérétiques; dans un temps de foi vraie et vive, déclare-t-il, elle serait superflue; et quant à l’étude de la nature, il veut que l’on s’en abstienne absolument, si l’on s’aperçoit qu’elle pourrait ébranler la foi[243]. Mais il prêchait une religion intime, fervente, passionnée, une religion du cœur, et il blâmait énergiquement les théologiens de son temps, qui, s’arrêtant à l’écorce, ne s’occupaient que de questions de droit, utiles seulement pour terminer les insignifiantes querelles de la vile populace[244]. C’était attaquer les faquis andalous dans leur faible; aussi se récrièrent-ils d’indignation. Le cadi de Cordoue, Ibn-Hamdîn, déclara que tous ceux qui avaient lu le livre de Ghazzâlî étaient des mécréants, des damnés, et il dressa un fetfa où il disait que tous les exemplaires devaient en être livrés au feu. Ce fetfa, signé par les faquis de Cordoue, fut présenté au roi Alî, qui l’approuva. Par conséquent, le livre de Ghazzâlî fut brûlé à Cordoue et dans toutes les autres villes de l’empire, et l’on défendit à tout le monde, sous peine de mort et de confiscation des biens, d’en avoir un exemplaire[245].

On comprend que sous un tel régime le sort de ceux qui étaient en dehors de la religion musulmane était intolérable. Voici, par exemple, ce qui arriva aux juifs. Un faqui de Cordoue crut avoir trouvé un excellent moyen pour les forcer à embrasser l’islamisme. Il prétendit avoir rencontré parmi les papiers d’Ibn-Masarra une tradition qui disait que les juifs s’étaient engagés envers Mahomet à se faire musulmans à la fin du cinquième siècle de l’Hégire, si le Messie qu’ils attendaient n’avait pas paru dans cet intervalle. Evidemment ce faqui n’était pas très-fort sur l’histoire littéraire; s’il l’eût été, il se serait bien gardé de dire qu’il avait trouvé cette tradition dans les papiers d’Ibn-Masarra, car on sait que l’orthodoxie de ce savant était plus que suspecte[246]. Mais on n’y regarda pas de si près, et le roi Yousof, qui se trouvait alors en Espagne, se rendit à Lucéna (la ville exclusivement juive, car aucun musulman ne pouvait y habiter) afin de sommer les juifs d’exécuter la promesse faite par leurs ancêtres. Grande consternation parmi les juifs de Lucéna; heureusement pour eux, il leur restait un moyen pour se tirer d’affaire. Au fond, ce n’était pas à leur conscience, à leur foi, qu’on en voulait, mais à leur or; ils passaient pour les juifs les plus riches du monde musulman, et le gouvernement comptait sur eux pour combler le déficit créé dans le trésor par l’abolition des contributions illégales. C’est ce qu’ils n’ignoraient pas; en conséquence, ils s’adressèrent au cadi de Cordoue Ibn-Hamdîn, en le suppliant de vouloir bien intercéder pour eux auprès du souverain. Le cadi ne se montra pas inaccessible à leurs prières; il promit de parler en leur faveur, et il le fit. Nous n’oserions affirmer qu’il leur ait rendu ce service pour rien; mais en tout cas, il persuada au roi de se contenter d’une somme d’argent. Cette somme, il est vrai, était énorme; mais dans les circonstances données, les juifs durent s’estimer heureux d’en être quittes pour un sacrifice pécuniaire[247].

Les chrétiens, les Mozarabes comme on les appelait, eurent à souffrir bien davantage; la haine que les faquis et la populace nourrissaient contre eux était plus forte et plus envenimée. Dans beaucoup d’endroits ils ne formaient plus qu’une petite communauté; mais ils étaient encore nombreux dans la province de Grenade, et tout près de la capitale de cette province ils possédaient une belle église qui avait été bâtie, vers l’an 600, par un seigneur goth nommé Gudila. Cette église offusquait les faquis. Se fondant probablement sur l’autorité du calife Omar II qui avait voulu qu’on ne laissât debout nulle part ni églises ni chapelles, qu’elles fussent nouvelles ou anciennes[248], ils donnèrent un fetfa qui ordonnait de la détruire; et ce fetfa ayant reçu l’approbation de Yousof, l’édifice sacré fut démoli de fond en comble (1099). Selon toute apparence, d’autres églises eurent le même sort; il est certain du moins que les faquis abreuvèrent les Mozarabes de tant de vexations, que ceux-ci supplièrent enfin le roi d’Aragon, Alphonse le Batailleur, de venir les délivrer du joug intolérable qui pesait sur eux. Alphonse céda à leurs prières. En septembre 1125, il se mit en marche avec quatre mille chevaliers, lesquels étaient suivis de leurs gens d’armes et qui tous avaient juré sur l’Evangile de ne pas s’abandonner l’un l’autre. Son expédition, toutefois, n’eut pas le résultat qu’il s’en était promis. Il est vrai qu’il ravagea l’Andalousie pendant plus d’une année, qu’il poussa jusqu’aux portes de Cordoue et qu’il remporta une grande victoire à Arnisol près de Lucéna; mais il était venu pour prendre Grenade, et il n’y réussit pas. L’armée aragonaise partie, les musulmans punirent les Mozarabes de la manière la plus cruelle. Dix mille d’entre eux s’étaient déjà soustraits à leur fureur; connaissant le sort qui les attendait, ils avaient obtenu d’Alphonse la permission de s’établir dans ses Etats; mais il en restait encore beaucoup, et ceux-ci furent privés de leurs biens, maltraités de toutes les manières, jetés en prison ou mis à mort. La plupart, cependant, furent transportés en Afrique en butte à d’insupportables souffrances, et on les établit dans les environs de Salé et de Miquenès (1126). Tout cela se fit en vertu d’un décret d’Alî, que le cadi Ibn-Rochd (le grand-père du célèbre philosophe Averroès) avait provoqué[249]. Onze ans plus tard eut lieu une seconde déportation de Mozarabes[250], de sorte qu’en Andalousie il n’en resta que bien peu.

Pour beaucoup de gens ce gouvernement était donc bien dur, bien tyrannique. Cependant les chrétiens, les juifs, les théologiens musulmans de l’école libérale, les philosophes, les poètes, les hommes de lettres ne formaient, même pris ensemble, qu’une minorité. C’était sans contredit une minorité fort considérable et dont il était impossible de ne pas tenir compte, car presque tous les hommes de talent en faisaient partie; mais enfin, ce n’était pas la masse de la population. Ce que celle-ci attendait du nouveau gouvernement pouvait se formuler ainsi: l’ordre au dedans, la protection contre l’ennemi du dehors, la diminution des impôts et l’accroissement de la prospérité publique. Ces vœux furent-ils remplis? On peut dire qu’ils le furent pendant le règne de Yousof et dans les premières années de celui de son successeur. Dans ce temps-là l’ordre ne fut point troublé; les routes étaient sûres[251]; les Castillans furent si bien tenus en respect, qu’ils ne songèrent plus à venir ravager l’intérieur de l’Andalousie[252], et dans l’origine du moins, le gouvernement ne leva point de contributions illicites; c’étaient les juifs, comme nous l’avons vu, qui devaient payer pour les musulmans quand le trésor se trouvait à sec. Cependant nous n’oserions affirmer, comme le fait un chroniqueur[253], qu’il n’y eut aucune contribution extraordinaire, car il est certain qu’une fois, du moins, Yousof essaya de lever une contribution de guerre, une maouna (aide) comme on disait. Les Almériens, qui n’avaient jamais montré une bien grande partialité pour les Almoravides, refusèrent de la payer, et le cadi de cette ville, Abou-Abdallâh ibn-al-Farrâ, répondit en ces termes aux réprimandes de Yousof: «Vous me blâmez, seigneur, parce que je n’ai pas voulu contraindre mes concitoyens à payer la maouna, et vous dites qu’elle doit être payée, attendu que tous les cadis et faquis du Maroc et de l’Andalousie l’ont décrété ainsi en se fondant sur l’exemple d’Omar, le compagnon du Prophète, qui a été inhumé à côté de celui-ci et dont la justice n’a jamais été révoquée en doute. Voici ma réponse, émir des musulmans: vous n’êtes pas le compagnon du Prophète, vous ne serez pas inhumé à ses côtés, je ne sache pas que votre justice n’ait jamais été révoquée en doute, et si les cadis et les faquis vous mettent sur la même ligne qu’Omar, ils auront à répondre devant Dieu de cette opinion téméraire. Omar, d’ailleurs, n’a demandé la contribution dont il s’agit qu’après avoir juré dans la mosquée qu’il ne restait pas un seul dirhem dans le trésor; si vous pouvez en faire de même, vous aurez le droit de demander une contribution extraordinaire; sinon, non. Salut[254]!» Ce fier langage eut-il pour effet que Yousof renonça à son dessein, ou bien y persista-t-il? Nous ne saurions le dire; mais nous serions porté à croire que, sous le règne d’Alî, les contributions illégales furent rétablies, du moins en partie, car en parlant des Roum (chrétiens) auxquels ce prince donna des emplois, un chroniqueur[255] dit qu’ils furent chargés aussi de percevoir les maghram, et ordinairement on entend sous ce mot des impôts qui n’ont pas été prescrits par le Coran. Toutefois, la population fut taxée moins haut que sous les princes andalous, et il est naturel que, grâce à cette circonstance et au repos dont on jouissait, la prospérité s’accrût. Elle fut en effet très-grande; la preuve en est que le pain se vendait à bon marché et qu’on pouvait se procurer des légumes presque pour rien[256].

En général, le peuple ne fut donc pas désappointé; seulement il s’était trompé s’il avait cru que les Almoravides remporteraient sur les chrétiens des victoires décisives et rendraient à l’Espagne musulmane la grandeur et la puissance qu’elle avait eues du temps d’Abdérame III, de Hacam II, d’Almanzor. Les circonstances étaient cependant favorables, car après la mort d’Alphonse VI (1109), l’Espagne chrétienne fut longtemps en proie à la discorde et à la guerre civile; mais les Almoravides ne surent pas en profiter. Tous leurs efforts pour reprendre Tolède demeurèrent inutiles; ils s’emparèrent, il est vrai, de quelques villes moins importantes, mais les succès qu’ils obtinrent furent contre-balancés par la perte de Saragosse (1118).

Le peuple, au reste, n’eut pas à se féliciter longtemps de la révolution accomplie: gouvernement, généraux, soldats, tout se corrompit avec une étonnante rapidité.

Les généraux de Yousof, quand ils arrivèrent en Espagne, étaient illettrés, il est vrai, mais pieux, braves, probes, et accoutumés à la vie simple et frugale du Désert[257]. Enrichis par les trésors des princes andalous que Yousof leur avait prodigués, ils perdirent bien vite leurs vertus, et désormais ils ne songeaient plus qu’à jouir tranquillement des biens qu’ils avaient acquis[258]. La civilisation de l’Andalousie fut pour eux un spectacle tout à fait nouveau; ayant honte de leur barbarie, ils voulurent s’y initier et prirent pour modèles les princes qu’ils avaient détrônés. Malheureusement ils avaient l’épiderme trop dur pour pouvoir s’approprier la délicatesse, le tact, la finesse des Andalous. Tout portait chez eux le cachet d’une imitation servile et manquée. Ils se mirent à protéger les lettrés, à se faire réciter des poèmes et dédier des livres; mais tout cela, ils le faisaient gauchement, sans grâce et sans goût; quoi qu’ils fissent, ils restaient à demi sauvages et ne prenaient de la civilisation andalouse que son mauvais côté. Le beau-frère du roi Alî, Abou-Becr ibn-Ibrâhîm, qui fut quelque temps gouverneur de Saragosse après l’avoir été de Grenade, fut, pour ainsi dire, le type de ces généraux qui essayèrent, sans trop de succès, de s’andalousiser, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Né dans le Sahara, il avait été élevé dans les principes rigides et austères de sa nation; mais à Saragosse il les oublia et se modela en tout sur l’exemple des Beni-Houd, les anciens rois du pays. Ceux-ci ayant été des bons vivants, il voulut l’être aussi; en conséquence, il s’entoura de viveurs, et quand il buvait avec eux, il portait une couronne et un manteau royal; puis, comme les Beni-Houd avaient été les patrons de la philosophie—deux d’entre eux, Moctadir et Moutamin, avaient même écrit sur cette science—il voulut l’être à son tour, et sans se demander ce que son beau-frère et les faquis en diraient, il choisit pour son ami, son confident, son premier ministre, un homme dont les fidèles ne prononçaient le nom qu’avec horreur, qui ne croyait pas au Coran, qui niait toute révélation, le célèbre philosophe Avempace en un mot[259]. Ses soldats en furent si indignés, qu’un grand nombre d’entre eux l’abandonna[260]. Cependant les soldats, quoique plus orthodoxes, ne valaient pas mieux que leurs chefs. Ce qui les caractérisait, c’était l’insolence envers les Andalous et la lâcheté devant l’ennemi. Leur lâcheté était en effet si grande, que le roi Alî fut obligé de vaincre son aversion pour les chrétiens et d’enrôler ceux que son amiral Ibn-Maimoun, qui faisait une véritable chasse aux hommes, lui amenait des côtes de la Galice, de la Catalogne, de l’Italie, de l’empire byzantin[261]; et quant à leur insolence, elle ne connaissait pas de bornes. Ils traitaient l’Andalousie en pays conquis; ils y prenaient tout ce qui leur plaisait, argent, biens, femmes. Le gouvernement les laissait faire, il n’y pouvait rien. Sa faiblesse faisait pitié à voir. Les faquis avaient dû céder le pouvoir aux femmes ou du moins le partager avec elles. Le roi Alî se laissait dominer par son épouse Camar; d’autres dames gouvernaient à leur gré les hauts dignitaires, et pour peu que l’on contentât leur cupidité, l’on pouvait se permettre tout ce que l’on voulait. Même les bandits avaient le droit de compter sur l’impunité, s’ils avaient les moyens d’acheter la protection de ces dames. C’étaient elles, d’ailleurs, qui donnaient les postes, et d’ordinaire elles les accordaient à des hommes tout à fait incapables. En un mot, le gouvernement devint méprisable et ridicule. L’armée et le peuple se moquaient de lui, parce qu’il révoquait le lendemain les ordres qu’il avait donnés la veille; les grands seigneurs visaient au trône, et on les entendait dire qu’ils gouverneraient bien mieux que le faible Alî, lequel ne savait que jeûner et prier[262].

Pour comble de malheur, une terrible révolte éclata en Afrique (1121). Fanatisés par un prétendu réformateur, qui se donnait pour le Mahdî annoncé par Mahomet, les sauvages habitants de la chaîne de l’Atlas marocain, les Almohades (unitaires) comme ils s’appelaient, prirent les armes contre les Almoravides. Pour une dynastie déjà si faible et si chancelante, un tel coup devait être mortel. A l’exception des chrétiens, les soldats dont elle disposait étaient si mauvais, qu’ordinairement la vue seule de l’ennemi suffisait pour les mettre en déroute. Aussi le gouvernement aux abois ne savait que faire; pour prolonger de quelques instants sa triste existence, il dégarnissait l’Andalousie et en retirait les soldats, les armes, les munitions, les vivres[263]. Les chrétiens ne tardèrent pas à s’en apercevoir et à en profiter. En 1125, quatre ans après le commencement de la révolte des Almohades, Alphonse le Batailleur, roi d’Aragon, ravagea l’Andalousie, comme nous l’avons vu, pendant plus d’une année. En 1133, Alphonse VII de Castille, qui portait le titre d’empereur de même que son aïeul Alphonse VI, mit à feu et à sang les environs de Cordoue, de Séville, de Carmona, prit Xérès, qu’il pilla et brûla, et pénétra jusqu’à ce qu’on appelait alors la tour de Cadix, c’est-à-dire jusqu’aux colonnes d’Hercule[264]. Son aïeul n’avait pas fait pis du temps de Motamid. Cinq ans plus tard, il revint pour ravager les alentours de Jaën, de Baëza, d’Ubeda, d’Andujar. En 1143, ce fut de nouveau le tour de Cordoue, de Séville, de Carmona. L’année suivante, toute l’Andalousie fut pillée et brûlée depuis Calatrava jusqu’à Almérie[265].

Après avoir joui de quelques années prospères, le peuple andalous avait donc gagné ceci à la révolution qu’il avait saluée avec tant d’enthousiasme: un gouvernement impuissant et corrompu; une soldatesque lâche, indisciplinée et brutale; une police pitoyable, car les villes regorgeaient de voleurs et les campagnes étaient infestées par une foule de brigands; la stagnation presque complète du commerce et de l’industrie; la cherté des vivres, pour ne pas dire la disette; enfin, des invasions plus fréquentes qu’elles ne l’avaient jamais été et qui malheureusement tendaient encore à se multiplier[266]. Toutes les espérances avaient été trompées, et l’on maudissait maintenant ces Almoravides dans lesquels on avait vu naguère les sauveurs du pays et de la religion. Dès l’année 1121, les Cordouans se soulevèrent contre la soldatesque qui tenait garnison dans leur ville et qui se livrait à toutes sortes d’excès, sans que le gouvernement l’en empêchât. Ces barbares furent expulsés, leurs demeures pillées. Alors le roi Alî arriva en Andalousie avec une nuée d’Africains; jamais encore une armée aussi considérable n’était débarquée en Espagne. Mais les Cordouans, poussés à bout, étaient déterminés à se défendre avec le courage que donne le désespoir; ils fermèrent leurs portes et barricadèrent leurs rues. Le combat, toutefois, eût été trop inégal, et les faquis s’interposèrent pour prévenir l’effusion du sang. Cette fois, malgré leur servilité habituelle, ils prirent parti pour leurs concitoyens et contre le pouvoir. Ils déclarèrent dans un fetfa que la révolte des Cordouans était juste et légitime, attendu qu’ils n’avaient pris les armes que pour défendre leurs biens, leurs femmes, leur vie. Alî céda, comme de coutume, aux faquis, et après quelques pourparlers, les Cordouans s’engagèrent à payer une amende en dédommagement de ce qu’ils avaient pillé et détruit[267]. Dans d’autres villes le mécontentement croissait toujours, et quoique le passé n’eût pas été brillant, on le regrettait et l’on voulait y revenir, tant le présent était sombre et insupportable. On peut s’en convaincre en lisant le message que les Sévillans envoyèrent en 1133 à Saif-ad-daula, le fils du dernier roi de Saragosse, qui se trouvait dans l’armée d’Alphonse VII, alors que celle-ci était devant les portes de leur ville. «Adressez-vous au roi des chrétiens, lui firent-ils dire; concertez-vous avec lui et faites en sorte que nous soyons délivrés du joug des Almoravides. Une fois libres, nous payerons au roi de Castille un tribut plus considérable que celui que nos pères payaient aux siens, et vous, vous régnerez sur nous, vous et vos fils[268].» Onze ans après, la mesure étant comble et l’empire croulant de toutes parts, on se disait dans les rues et dans les mosquées: «Les Almoravides nous tirent jusqu’à la moelle des os; ils nous enlèvent nos biens, notre argent, nos femmes, nos enfants; soulevons-nous contre eux, chassons-les, tuons-les!» Et d’autres disaient: «Nous devons d’abord faire alliance avec l’empereur de Léon; nous lui payerons un tribut comme nos pères le faisaient.—Oui, oui, criait-on de toutes parts, tous les moyens sont bons pourvu que nous soyons délivrés des Almoravides.» Et l’on appelait la bénédiction du ciel sur les projets qu’on avait formés[269]; toute l’Andalousie se levait comme un seul homme pour massacrer ses oppresseurs, les cadis et les faquis en tête, car le clergé, on le sait, a rarement compté la reconnaissance au nombre de ses vertus.

Nous n’avons à raconter ni l’histoire de cette révolution, ni la conquête de l’Espagne par les Almohades qui avaient renversé les Almoravides dans le Maroc. La tâche que nous nous étions imposée était de retracer l’histoire de l’Andalousie indépendante, et si, en jetant un rapide coup d’œil sur la période où ce pays n’était plus qu’une province d’un autre empire, nous avons passé les bornes de notre sujet, nous l’avons fait parce que nous croyions de notre devoir de montrer que l’Andalousie, quand elle se fut donnée aux Almoravides, fut loin d’être heureuse, et qu’elle en vint même à regretter ses princes indigènes, qu’elle avait tant calomniés, qu’elle avait abandonnés et trahis à l’heure du danger.

Avant de terminer, un seul devoir nous reste à remplir: c’est de raconter l’histoire de Motamid pendant sa captivité.

XV.

Quelles qu’aient été les vertus de Yousof—et les faquis affirmaient qu’il en avait beaucoup—la magnanimité envers les vaincus n’en faisait pas partie. Sa conduite à l’égard des princes andalous qu’il avait fait prisonniers, fut cruelle et odieuse. Il est vrai que les deux petits-fils de Bâdîs furent traités convenablement: ils recouvrèrent la liberté à condition qu’ils ne quitteraient pas le Maroc, et reçurent un traitement assez considérable, de sorte qu’Abdallâh put laisser une belle fortune à ses enfants. C’est que Yousof avait pour ces deux princes, qui étaient de sa nation, un certain faible; c’étaient en outre des hommes incapables dont il n’avait rien à craindre et qui le flattaient[270]. Quant aux autres princes, nous avons déjà vu quel fut le sort de Râdhî, de Motawakkil, de Fadhl, d’Abbâs; et celui de Motamid, quoiqu’on ne lui ôtât pas la vie, ne fut pas moins déplorable.

Après la prise de Séville, l’ordre avait été donné de le transporter à Tanger. Au moment où il s’embarquait avec ses femmes et plusieurs de ses enfants, une foule innombrable couvrait les rives du Guadalquivir pour lui dire un dernier adieu. Dans une de ses élégies, le poète Ibn-al-labbâna a décrit cette scène en ces termes:

Quand Motamid fut arrivé à Tanger, où il resta quelques jours, le poète Hoçrî qui y habitait et qui avait passé quelque temps à la cour de Séville, lui envoya des poèmes qu’il avait composés en son honneur. Parmi ces pièces une seule était nouvelle, et dans celle-là Hoçrî demandait un cadeau, quoiqu’il dût savoir que Motamid n’était plus en état d’en faire. En effet, l’ex-roi de Séville n’avait conservé de toutes ses richesses que trente-six ducats, qu’il avait cachés dans sa bottine et que ses pieds avaient empreints de leur sang; mais telle était sa générosité, qu’il n’hésita pas à sacrifier cette dernière ressource: il enveloppa les ducats dans un morceau de papier, et y ayant ajouté une pièce de vers dans laquelle il s’excusait de l’exiguïté de son cadeau, il les envoya à Hoçrî. Ce mendiant éhonté n’eut pas même la politesse de l’en remercier, et quand les autres rimeurs de Tanger et des environs eurent appris que Motamid faisait encore des cadeaux, ils survinrent en grand nombre pour lui présenter leurs vers. Hélas! il n’avait plus rien à donner, et à cette occasion il dit:

De Tanger on le conduisit à Miquenès. En route il rencontra une procession qui allait implorer de la pluie, et à cette occasion il composa ces vers:

A Miquenès il resta plusieurs mois[274], jusqu’à ce que Yousof ordonnât de le transporter à la ville d’Aghmât, non loin de Maroc. Pendant qu’on lui faisait faire ce trajet, son fils Rachîd, qu’il avait refusé de voir, parce que, pour un motif que nous ignorons, il était fâché contre lui, lui adressa ces vers pour l’apaiser:

Emule de la pluie bienfaisante, seigneur de la générosité, protecteur des hommes! la plus grande faveur que vous pourriez m’accorder, ce serait de me permettre de contempler un instant ton noble visage, qui, gai et brillant, pourrait nous tenir lieu, la nuit de flambeaux, le jour du soleil.

Motamid lui répondit par ceux-ci:

A Aghmât il mena dans la prison une existence triste et douloureuse. Le gouvernement s’occupait de lui pour ordonner, tantôt qu’on lui mît des chaînes, tantôt qu’on les lui ôtât, mais au reste il ne prenait pas même soin de sa subsistance. Aussi vivait-il avec sa famille dans la dernière détresse. Pour subvenir à leurs besoins, son épouse et ses filles furent obligées de filer. C’est dans la poésie qu’il cherchait sa consolation. Ainsi, quand il eut aperçu de l’étroite fenêtre de son cachot une volée de ces oiseaux rapides auxquels les Arabes donnent le nom de catâ et qui sont une espèce de perdrix:

Puis c’étaient des vers sur sa grandeur passée, sur les magnifiques palais qui naguère avaient été témoins de son bonheur, sur ses fils qui avaient été massacrés, et à l’occasion de la fête de la rupture du jeûne, il composa ceux-ci:

Autrefois les fêtes te rendaient joyeux, mais la fête qui te trouve captif à Aghmât te rend triste. Tu vois tes filles couvertes de haillons et mourant de faim; elles filent pour ceux qui les paient, car elles ne possèdent plus rien au monde. Elles viennent vers toi pour t’embrasser, fatiguées, brisées par le travail et les yeux baissés. Elles marchent nu-pieds dans la boue des rues, comme si elles n’eussent pas marché jadis sur du musc et du camphre[277]! Leurs joues creuses attestent la misère et les larmes les ont sillonnées.... De même qu’à l’occasion de cette triste fête (Dieu veuille qu’elle ne revienne pas pour toi!) tu as rompu le jeûne, de même ton cœur a rompu le sien: ta douleur, longtemps contenue, a éclaté enfin. Jadis, quand tu commandais, tout le monde t’obéissait: à présent tu en es réduit à recevoir toi-même des ordres. Les rois qui se réjouissent de leur puissance se laissent abuser par un rêve[278]!

La malheureuse Romaiquia n’était pas faite pour une vie si dure: elle tomba dangereusement malade. Motamid en fut fort attristé, d’autant plus qu’il n’y avait à Aghmât personne à qui il osât confier le soin de la guérir. Heureusement le célèbre Abou-’l-Alâ Avenzoar[279], qui, dans les dernières années de son règne, avait été le médecin de sa cour, et auquel il avait rendu les biens de son grand-père que Motadhid avait confisqués[280], se trouvait alors à Maroc. Il lui écrivit pour le prier de vouloir bien se charger du traitement de la maladie de Romaiquia. Avenzoar lui promit de venir; mais comme dans sa lettre il avait souhaité à Motamid une longue vie, celui-ci lui envoya ces vers en le remerciant:

Tu me souhaites une longue vie; mais comment un prisonnier pourrait-il la désirer? La mort n’est-elle pas préférable à une vie qui apporte sans cesse de nouveaux tourments? D’autres peuvent former un tel souhait, car ils ont l’espoir de rencontrer le bonheur; mais le seul souhait que je puisse former, c’est de rencontrer la mort. Voudrais-je vivre pour voir mes filles manquer de vêtements et de souliers? Elles sont à présent les servantes de la fille d’un homme dont l’emploi était d’annoncer ma venue quand je me montrais en public, d’écarter les gens qui se pressaient sur mon passage, de les contenir quand ils encombraient la cour de mon palais, de galoper à ma droite et à ma gauche quand je passais mes troupes en revue, et de prendre soin qu’aucun soldat ne sortît des rangs[281]. Toutefois la prière que tu as faite dans une intention bienveillante m’a fait du bien. Dieu te récompense, Abou-’l-Alâ, tu es un homme de cœur! J’ignore quand le vœu que je forme sera rempli, mais je me console par la pensée que dans ce monde tout a un terme[282].

Ce qui parfois lui apportait un soulagement momentané, c’étaient les lettres et les visites des poètes que jadis il avait comblés de ses bienfaits. Plusieurs d’entre eux firent le voyage d’Aghmât, Abou-Mohammed Hidjârî entre autres, qui, pour un seul poème, avait reçu de lui tant d’argent qu’il put ouvrir une maison de commerce et jouir d’une honnête aisance tant qu’il vécut. Motamid lui avoua qu’il avait eu tort d’appeler Yousof en Andalousie. «En le faisant, dit-il, j’ai creusé ma propre fosse.» Quand le poète vint lui dire adieu pour retourner à Almérie où il demeurait, Motamid voulut encore lui faire un cadeau, malgré l’exiguïté de ses moyens; mais Hidjârî eut la délicatesse de le refuser et improvisa ces deux vers:

Mais le plus fidèle et le plus assidu de ces amis, c’était Ibn-al-labbâna, et une fois qu’il arriva à Aghmât, il apporta de bonnes nouvelles d’Andalousie. Les esprits, disait-il, y étaient en émoi. Les patriciens, qui n’avaient jamais voulu de la domination de Yousof, s’agitaient et conspiraient pour replacer Motamid sur le trône[284]. Il disait vrai; le mécontentement était très-grand dans les classes éclairées, et le gouvernement ne tarda pas à en acquérir des preuves. Aussi prit-il des mesures de précaution; il fit arrêter plusieurs personnes suspectes, notamment à Malaga; mais les conjurés de cette ville, dont Ibn-Khalaf, un patricien très-considéré, était le chef, profitèrent de l’obscurité de la nuit pour s’échapper de prison, après quoi ils se rendirent maîtres du château de Montemayor[285]. Bientôt Abd-al-djabbâr, un fils de Motamid qui était resté en Andalousie avec sa mère et que le peuple prenait pour Râdhî (celui qui avait été assassiné à Ronda), se rendit auprès d’eux. Ils le nommèrent leur chef, et tout semblait aller selon leurs souhaits. Un navire de guerre marocain qui échoua dans le voisinage du château, leur fournit des vivres, des munitions, des armes. Algéziras se déclara pour eux de même qu’Arcos, et s’étant rendu dans cette dernière ville en 1095, Abd-al-djabbâr se mit à faire des razzias jusqu’aux portes de l’ancienne capitale du royaume de ses ancêtres[286].

La première nouvelle de la révolte de son fils causa à Motamid une profonde douleur. La témérité de l’entreprise l’effrayait; il craignait pour Abd-al-djabbâr un sort aussi dur que celui qui avait déjà frappé plusieurs de ses fils. Mais ces sentiments firent bientôt place à l’espérance; il entrevoyait la possibilité de retourner dans son pays, de reconquérir son trône[287], et devant ses amis il ne s’en cachait pas. Ecrivant, par exemple, au poète Ibn-Hamdîs, qui était retourné à Mahdia après lui avoir rendu visite, il lui envoya un poème qui commençait ainsi:

La chaire dans la mosquée et le trône dans le palais pleurent le captif que le destin a jeté sur la plage africaine,

et dans lequel il disait:

Ibn-al-labbâna nourrissait ces espérances. A la veille de retourner en Andalousie, il avait reçu de Motamid vingt ducats et deux pièces d’étoffe: il lui renvoya ce cadeau et parmi les vers qu’il lui fit parvenir à cette occasion se trouvaient ceux-ci:

Un peu de patience encore! Bientôt tu me combleras de bonheur, car tu remonteras sur le trône. Le jour où tu rentreras dans ton palais, tu m’élèveras aux plus hautes dignités. Tu surpasseras alors le fils de Merwân en générosité, et moi, je surpasserai Djarîr en talent[289]. Prépare-toi à luire de nouveau: une éclipse de lune n’est pas de longue durée[290].

Chargé de chaînes—car Yousof avait ordonné de les lui remettre; «le lionceau ayant rugi, dit un rhéteur de l’époque, on craignait un bond de la part du lion»—Motamid vivait ainsi d’espérance, et cette espérance n’était pas tout à fait sans fondement: le parti d’Abd-al-djabbâr était nombreux et il inspirait au gouvernement de graves inquiétudes; il sut se maintenir pendant plus de deux ans, et il n’était pas encore dompté au moment où Motamid mourut après une longue maladie[291] (1095), à l’âge de cinquante-cinq ans[292].

L’ex-roi de Séville fut inhumé dans le cimetière d’Aghmât. Quelque temps après, à l’occasion de la fête de la rupture du jeune, le poète andalous Ibn-Abd-aç-çamad fit sept fois le tour de son tombeau, à l’instar des pèlerins qui font le tour de la Caba; puis il s’agenouilla, baisa la terre qui couvrait les dépouilles mortelles de son bienfaiteur, et récita une élégie. Touchée par l’exemple qu’il lui avait donné, la foule fit aussi le tour du tombeau à la manière des pèlerins et en poussant de longs gémissements[293].

 

«Tout le monde aime Motamid, dit un historien du XIIIe siècle, tout le monde a pitié de lui, et aujourd’hui encore on le pleure[294].» En effet, il est devenu le plus populaire de tous les princes andalous. Sa générosité, sa bravoure, son caractère chevaleresque le rendaient cher aux hommes cultivés des générations suivantes; les âmes sensibles étaient touchées de son immense infortune; le vulgaire s’intéressait à ses aventures romanesques, et comme poète, il fut admiré même par les Bédouins qui, en fait de langage et de poésie, passaient pour des juges à la fois plus difficiles et plus compétents que les habitants des villes. Voici, par exemple, ce que l’on raconte à ce sujet:

Dans une des premières années du XIIe siècle, un Sévillan, qui voyageait dans le Désert, arriva à un campement de Bédouins Lakhmites. S’étant approché d’une tente et ayant demandé l’hospitalité à celui qui en était le maître, ce dernier, enchanté de pouvoir pratiquer une vertu que sa nation apprécie infiniment, l’accueillit avec une grande cordialité.

Le voyageur avait déjà passé deux ou trois jours auprès de son hôte, lorsque, une nuit, après avoir cherché en vain le sommeil, il sortit de la tente pour aller aspirer le souffle des zéphyrs.

Il faisait une nuit sereine et admirable, dont des brises douces et caressantes tempéraient la tiédeur. Dans un ciel d’azur, semé d’étoiles, la lune s’avançait, lente, majestueuse, éclairant de sa lumière le Désert auguste qu’elle faisait resplendir comme un miroir et qui présentait l’image la plus complète du silence et du repos. Ce spectacle rappela au Sévillan un poème que son ancien souverain avait composé, et il se mit à le réciter. Ce poème, c’était celui-ci:

Puis le Sévillan récita encore un long poème, que Motamid avait composé pour apaiser le courroux de son père, irrité du désastre qui avait frappé son armée à Malaga par suite de la négligence de son fils qui la commandait.

A peine eut-il fini, que la toile de la tente devant laquelle il se trouvait par hasard, fut levée, et qu’un homme que l’on aurait reconnu pour le chef de la tribu rien qu’à son aspect vénérable, se montra à ses regards et lui dit avec cette élégance de diction et cette pureté d’accent, pour lesquelles les Bédouins ont toujours été renommés et dont ils sont excessivement fiers:

—Dites-moi donc, citadin que Dieu veuille bénir, de qui sont-ils, ces poèmes, limpides comme un ruisseau, frais comme une pelouse nouvellement arrosée par la pluie, tantôt tendres et suaves comme la voix d’une jeune fille au collier d’or, tantôt vigoureux et sonores comme le cri d’un jeune chameau?

—Ils sont d’un roi qui a régné en Andalousie et qui s’appelait Ibn-Abbâd, répondit l’étranger.

—Je suppose, reprit le chef, que ce roi régnait sur un petit coin de terre, et que, par conséquent, il pouvait consacrer tout son temps à la poésie, car quand on a d’autres occupations, on n’a pas le loisir de composer des vers comme ceux-là.

—Pardonnez-moi; ce roi régnait sur un grand pays.

—Et pourriez-vous me dire à quelle tribu il appartenait?

—Certainement; il était de la tribu de Lakhm.

—Que dites-vous? Il était de Lakhm? Mais il était de ma tribu alors!

Et ravi d’avoir trouvé une nouvelle illustration pour sa tribu, le chef, dans un élan d’enthousiasme, se mit à crier d’une voix retentissante:

—Debout, debout, gens de ma tribu! Alerte, alerte!

En un clin d’œil tous furent sur pied et vinrent entourer leur chef. Les voyant rassemblés:

—Ecoutez, leur dit-il, ce que je viens d’entendre, et retenez bien ce que je viens de graver dans ma mémoire; car c’est un titre de gloire qui s’offre à vous tous, un honneur dont vous avez tous le droit d’être fiers. Citadin, récitez encore une fois, je vous en prie, les poèmes de notre cousin.

Lorsque le Sévillan eut satisfait à ce désir et que tous les Bédouins eurent admiré ces vers avec le même enthousiasme que l’avait fait leur chef, celui-ci leur raconta ce qu’il avait entendu dire à l’étranger au sujet de l’origine des Beni-Abbâd, leurs alliés, leurs parents, puisqu’ils descendaient, eux aussi, d’une famille lakhmite qui parcourait autrefois le Désert avec ses chameaux, et dressait ses tentes là où les sables séparent l’Egypte de la Syrie; après quoi il leur parla de Motamid, le poète tour à tour gracieux ou sublime, le preux chevalier, le puissant monarque de Séville. Quand il eut fini, tous les Bédouins, ivres de joie et d’orgueil, montèrent à cheval pour se livrer à une brillante fantasia qui dura jusqu’aux premiers rayons de l’aurore. Puis le chef choisit vingt de ses meilleurs chameaux et en fit présent à l’étranger. Tous suivirent cet exemple dans la mesure de leurs moyens, et, avant que le soleil se fût levé tout à fait, le Sévillan se vit en possession d’une centaine de chameaux. Après l’avoir caressé, choyé, festoyé et honoré de toutes les manières, ces généreux fils du Désert consentirent à peine à le laisser partir quand le moment de se remettre en voyage fut arrivé pour lui, tant celui qui savait réciter les vers du roi poète qu’ils appelaient leur cousin, était devenu cher à leurs cœurs[296].

Environ deux siècles et demi plus tard, alors que l’Espagne musulmane, autrefois si sceptique, s’était depuis longtemps jetée dans la dévotion, un pèlerin, portant bourdon et rosaire, parcourait le royaume de Maroc, afin de s’entretenir avec les pieux ermites et de visiter les lieux saints. Ce pèlerin, c’était le célèbre Ibn-al-Khatîb, le premier ministre du roi de Grenade. Arrivé dans la petite ville d’Aghmât, il s’achemina vers le cimetière, où reposaient Motamid et son épouse sous un tertre couvert de lotus. A l’aspect de ces deux tombeaux, délabrés par la vétusté et le défaut de soin, le vizir grenadin ne put retenir ses larmes et improvisa ces vers:

Je suis venu à Aghmât pour y accomplir un pieux devoir, pour m’agenouiller sur ta tombe! Ah! pourquoi ne m’a-t-il pas été donné de te connaître vivant et de chanter ta gloire, toi qui surpassais tous les rois en générosité, toi qui brillais comme un flambeau dans l’obscurité de la nuit? Qu’au moins il me soit permis de saluer respectueusement ton tombeau! L’élévation du terrain le distingue de ceux du vulgaire: ayant primé les autres hommes pendant ta vie, tu primes aussi ceux qui à tes pieds dorment du sommeil éternel. O sultan parmi les vivants, et sultan parmi les morts! jamais dans les siècles passés on n’a vu ton égal, et jamais, j’en suis convaincu, on ne verra dans les siècles futurs un roi qui te ressemble[297].

Motamid, à coup sûr, ne fut pas un grand monarque. Régnant sur un peuple énervé par le luxe et ne vivant que pour le plaisir, il le serait devenu difficilement, lors même que son indolence naturelle et cet amour des choses extérieures, qui est le bonheur et l’infirmité des artistes, ne l’en eussent pas empêché. Mais nul autre n’avait dans l’âme tant de sensibilité, tant de poésie. Chez lui le moindre événement dans sa vie, la moindre joie ou le moindre chagrin, se revêtait aussitôt d’une forme poétique, et l’on pourrait écrire sa biographie, sa vie intérieure du moins, rien qu’avec ses vers, révélations intimes du cœur où se reflètent ces joies et ces tristesses que le soleil ou les nuages de chaque jour amènent ou remportent avec eux. Et puis, il eut la bonne fortune d’être le dernier roi indigène qui représentât dignement, brillamment, une nationalité et une culture intellectuelle, qui succombèrent, ou peu s’en faut, sous la domination des barbares qui avaient envahi le pays. Une sorte de prédilection s’attacha à lui, comme au plus jeune, au dernier né de cette nombreuse famille de princes poètes qui avaient régné sur l’Andalousie. On le regrettait plus que tout autre, presque à l’exclusion de tout autre, de même que la dernière rose de la saison, les derniers beaux jours de l’automne, les derniers rayons du soleil qui se couche, inspirent les regrets les plus vifs.

 

 

FIN DU QUATRIÈME ET DERNIER VOLUME.

NOTES

Note A, p. 24.

Quelques auteurs font mourir Yahyâ dans l’année 427 de l’Hégire, d’autres dans l’année 429. Le récit d’Ibn-Haiyân montre que la première date est la véritable. Cet auteur rapporte les propres termes dont s’est servi un soldat berber de Carmona, Abou-’l-Fotouh (ou Abou-’l-Fath) Birzélî, qui se trouvait parmi ceux qui se rendirent à Séville au temps de la fête des sacrifices de l’année 426 (c’est-à-dire, dans le dernier mois de cette année), et qui, dans le mois suivant, celui de Moharram 427, prit part au combat que les cavaliers sévillans livrèrent à Yahyâ près des portes de Carmona, combat qui se termina par la mort de Yahyâ. Il n’y a donc aucun doute sur l’année et sur le mois de la mort de ce prince; mais nous ne saurions indiquer le quantième du mois. Abd-al-Wâhid dit: dimanche, sept jours après le commencement de Moharram (c’est-à-dire le huitième jour de ce mois) de l’année 427; mais le huitième Moharram de l’année 427 tombe un mercredi et non un dimanche.

Au reste, le récit d’Ibn-Haiyân montre encore qu’au lieu de dire que Hichâm II fut de nouveau proclamé calife à Cordoue dans le mois de Moharram 429, Ibn-al-Athîr (Abbad., t. II, p. 34, l. 9) aurait dû dire: dans le mois de Moharram 427; car, puisqu’Ibn-Djahwar consentit seulement à le faire parce qu’il craignait d’être attaqué par Yahyâ (Abbad., t. I, p. 222, l. 28), il doit l’avoir fait nécessairement avant la mort de ce prince.

Ibn-Khaldoun (apud Hoogvliet, p. 28; j’ai corrigé le texte de ce passage dans mes Recherches, t. I de la 1re édition, p. 215 dans la note) s’est trompé gravement en parlant du rôle que Mohammed ibn-Abdallâh joua à cette époque.

Note B, p. 86.

Ibn-Khâcân prétend qu’Ibn-Abd-al-barr a écrit cette lettre à Motadhid sur l’ordre de Mowaffac Abou-’l-djaich, c’est-à-dire de Modjéhid, prince de Dénia. Mais ce dernier étant mort en 436 de l’Hégire, et la prise de Silves ayant eu lieu en 443 ou dans l’année suivante, il doit y avoir une erreur dans cette assertion. La date de la prise de Silves ne saurait être douteuse. Cette ville doit avoir été conquise après la conquête de Niébla et de Huelva en 443 (voyez Abbad., t. I, p. 252, et comparez t. II, p. 210) et avant celle de Santa-Maria en 444 (voyez Abbad., t. II, p. 210, dern. ligne, et p. 123). D’ailleurs, Motamid, qui n’était né que dans l’année 431, ne pouvait pas commander l’armée de son père avant 436, époque de la mort de Modjéhid. Je crois donc qu’Ibn-Khâcân aurait dû nommer Alî, le fils et successeur de Modjéhid, ou peut-être quelque autre prince.

Note C, p. 95.

Les circonstances essentielles de ce récit se trouvent dans un passage d’Ibn-Bassâm (Abbad., t. I, p. 250, 251), où il y a deux ou trois fautes à corriger. Nowairî (ibid., t. II, p. 129, 130) donne aussi de bons renseignements; seulement ce chroniqueur, sans parler d’inexactitudes d’une moindre importance, a eu le tort de nommer Carmona au lieu de Ronda. Les récits d’Ibn-Khaldoun (ibid., t. II, p. 210, 214, 215) me semblent confus et inexacts, surtout pour ce qui concerne les noms propres et les dates.—Voyez aussi Ibn-Haiyân, dans mon Introduction à la Chronique d’Ibn-Adhârî, p. 86.

Note D, p. 192.

En traitant cette période, je ne me suis pas servi du livre qui porte le titre de Raudh al-mitâr (Abbad., t. II, p. 236 et suiv.). Maccarî, qui en a donné de longs extraits, semble y attacher de l’importance, parce qu’il est d’un auteur espagnol; mais cet Espagnol n’est pas ancien et il n’a fait que copier un écrivain asiatique. C’est ce qui résulte de la comparaison de l’article sur Yousof ibn-Téchoufîn chez Ibn-Khallicân, où l’on trouve de longs passages tirés d’une biographie de Yousof, intitulée al-Morib an sîrati meliki ’l-Maghrib, et qui a été écrite à Mosoul en 1183; car ces passages se retrouvent textuellement dans le Raudh al-mitâr, de sorte qu’il est certain que l’auteur de ce dernier ouvrage a copié l’anonyme de Mosoul. Or, quand il s’agit de l’histoire d’Espagne, il faut presque toujours se défier des récits qui ont été écrits en Asie. Ces récits, comme j’ai déjà eu l’occasion de l’observer ailleurs[298], proviennent ordinairement de voyageurs, de marchands, de colporteurs de bruits, et l’imagination n’y est pas étrangère, souvent même elle y joue un grand rôle. Celui dont il s’agit ne fait pas exception à la règle générale: écrit dans un langage extrêmement sentencieux et qui trahit chez l’auteur la prétention de vouloir rivaliser avec les anciens sages de l’Orient, il contient bien des choses qui sont invraisemblables en elles-mêmes et dont les chroniqueurs espagnols et africains ne savent rien.

Note E, p. 208.

Les chroniques latines, si l’on en excepte le Chronicon Lusitanum (Esp. sagr., t. XIV, p. 418, 419), n’entrent dans aucun détail sur la bataille de Zallâca, et parmi les chroniques arabes, qui en parlent fort au long[299], il y en a peu qui méritent une confiance entière. Quelques-unes se trompent même dans la date. La date véritable, vendredi 12 Redjeb 479, se trouve dans le Holal (Abbad., t. II, p. 197) et dans le Cartâs (p. 98), où on lit que ce jour répond au 23 octobre (1086), ce qui est vrai (comparez Annales Complut., p. 314, 315); mais d’autres auteurs se trompent, non-seulement dans le mois (car ils nomment Ramadhân au lieu de Redjeb), mais encore dans l’année. Abd-al-wâhid (p. 93, 94), par exemple, nomme l’année 480, et Ibn-al-Cardebous (Abbad., t. II, p. 23) l’année 481. C’est un phénomène bien singulier, attendu qu’il s’agit d’une bataille très-célèbre et qu’en Andalousie on disait l’année de Zallâca au lieu dire l’année 479[300]; mais le fait est qu’aucune des chroniques qui nous restent n’a été composée par un contemporain; elles sont du XIVe, du XIIIe, ou tout au plus du XIIe siècle; elles méritent donc peu de confiance. Joignez-y qu’à l’époque où elles s’écrivaient, les rhéteurs s’amusaient à fabriquer des lettres qu’ils supposaient écrites par des personnages historiques. Ce fait ne saurait être révoqué en doute; il en existe des preuves frappantes. L’auteur du Holal, par exemple, donne la lettre que Motamid écrivit à son fils Rachîd dans la soirée après la bataille. Elle n’est que de deux lignes (voyez Abbad., t. II, p. 199); mais l’auteur du Raudh al-mitâr (ibid., t. II, p. 248) la donne aussi, et chez lui elle est différente. Une troisième, enfin, se trouve chez Ibn-al-Khatîb (ibid., t. II, p. 176), et celle-là n’a pas moins de quinze lignes. Or, il faut nécessairement que deux de ces épîtres soient de fabrique moderne; peut-être le sont-elles toutes les trois. La prudence commande donc de se tenir en garde contre les pièces soi-disant officielles que présentent ces chroniques; aussi dois-je avouer que je doute de l’authenticité de la plupart des lettres que donne le Holal, et que le bulletin où Yousof raconte la bataille de Zallâca et qui se trouve dans le Cartâs, me paraît fort suspect.

Note F, p. 210-236.

J’ai à justifier la chronologie que j’ai adoptée dans ce récit. A mon sens, Yousof arriva pour la seconde fois en Espagne dans le printemps de l’année 483 de l’Hégire, 1090 de notre ère, trois ans et demi après la bataille de Zallâca, assiégea Alédo pendant l’été, et s’empara de Grenade en novembre. Cependant Abou-’l-Haddjâdj Baiyâsî (cité par Ibn-Khallicân dans son article sur Yousof), l’auteur du Cartâs et celui du Holal donnent une autre chronologie; ils supposent que Yousof arriva pour la seconde fois en Espagne dans l’année 481 (1088) et qu’il assiégea Alédo[301] dans cette année-là; que dans l’automne il retourna en Afrique; qu’il revint en Espagne pour la troisième fois l’année 483 (1090), et qu’alors il s’empara de Grenade[302].

Contre cette manière de voir je dois observer, d’abord que les auteurs qui l’ont adoptée ne sont pas fort anciens (Abou-’l-Haddjâdj Baiyâsî écrivait au XIIIe siècle, et le Cartâs est du siècle suivant, de même que le Holal); ensuite qu’ils sont loin d’être toujours exacts[303], et enfin qu’ils ne sont pas d’accord entre eux quand il s’agit de signaler les mois. Ainsi l’auteur du Cartâs affirme que Yousof arriva pour la seconde fois en Espagne dans le mois de Rebî Ier 481 (juin 1088), tandis que Baiyâsî dit qu’il y arriva dans le mois de Redjeb, c’est-à-dire en septembre ou en octobre.

D’un autre côté, les auteurs les plus anciens et les plus dignes de foi, ceux du XIIe siècle, sont d’accord pour placer le siège d’Alédo et la prise de Grenade dans la même année, c’est-à-dire dans l’année 483 (1090). Ibn-Câsim de Silves, par exemple, qui a écrit une histoire très-estimée de Motamid[304], histoire dont Ibn-al-Abbâr nous a conservé des fragments, dit formellement qu’Alédo fut assiégé par Yousof et les princes andalous dans l’année 483[305]. Mohammed ibn-Ibrâhîm[306] atteste que, lorsque Yousof fut arrivé en Espagne pour la seconde fois, il assiégea Alédo et s’empara de Grenade. Ibn-al-Cardebous, dans son Kitâb al-ictifâ[307], dit la même chose, et il ajoute[308] que, lorsque Yousof vint pour la troisième fois en Espagne, on était dans l’année 490 (1097). A ces témoignages, très-respectables à coup sûr, nous pourrions ajouter celui d’Ibn-al-Athîr[309]; seulement cet historien, qui écrivait à Mosoul, et qui, par conséquent, n’était pas toujours bien informé de l’histoire d’Espagne, se trompe quand il dit que le siége d’Alédo et la prise de Grenade eurent lieu un an après la bataille de Zallâca, c’est-à-dire en 480 (1087).

Quant à la date précise de la prise de Grenade, l’historien Ibn-aç-Çairafî, cité par Ibn-al-Khatîb[310], dit que cet événement eut lieu le dimanche 14 Redjeb de l’année 483. Cette date soulève deux objections: d’abord le 14 Redjeb (26 août) tombait, non un dimanche, mais un jeudi; en second lieu, il est impossible que Yousof se soit emparé de Grenade dès le mois d’août, car, arrivé en Espagne au printemps, il assiégea Alédo pendant quatre mois[311] et jusqu’à l’approche de l’hiver, comme l’assure l’auteur du Cartâs. A la place de: dimanche 14 Redjeb, je crois donc devoir lire: dimanche 14 Ramadhân, c’est-à-dire 10 novembre. Le 14 Ramadhân tombait réellement un dimanche dans l’année 483, et ces deux mois se confondent assez souvent. Plusieurs auteurs, par exemple, disent que la bataille de Zallâca eut lieu dans le mois de Ramadhân 479, tandis qu’elle se livra dans le mois de Redjeb. Il se pourrait que dans ce temps-là on se soit parfois servi d’abbréviations pour indiquer les mois, et dans ce cas, les mois de Redjeb et de Ramadhân, qui ont la même initiale, pouvaient aisément se confondre. Rien, du reste, ne s’oppose au changement que j’ai proposé. Baiyâsî et l’auteur du Cartâs disent que Yousof se rembarqua avant la fin de Ramadhân, c’est-à-dire avant le 26 novembre. Or, dans l’espace de seize jours, il pouvait facilement recevoir la visite des princes andalous et faire le voyage de Grenade à Algéziras.

 

 

FIN DES NOTES DU QUATRIÈME ET DERNIER VOLUME.

CHRONOLOGIE
DES
PRINCES MUSULMANS
DU XIe SIÈCLE.

Séville. Les Beni-Abbâd.

Abou-’l-Câsim Mohammed ibn-Ismâîl (le cadi)1023-1042
Abou-Amr Abbâd ibn-Mohammed, Motadhid1042-1069
Abou-’l-Câsim Mohammed ibn-Abbâd, Motamid1069-1091

Cordoue. Les Beni-Djahwar.

Abou-’l-Hazm Djahwar ibn-Mohammed ibn-Djahwar1031 (déc.)-1043
Abou-’l-Walîd Mohammed ibn-Djahwar1043-1064
Abdalmélic 1064-1070
Cordoue est annexée au royaume de Séville.

Les Hammoudites de Malaga.

Hammoud
|
Ali le calife
|
  Yahyâ le calife   Idrîs Ier(1)
| |   | | | |
Idrîs II(4 et 7) Hasan(3)   Yahyâ(2)  Mohammed Ier(5)  Hasan  Mohammed II(8)
  |   |
  Yahyâ   Idrîs III(6)
1.Idrîs Ier1035-1039
2.Yahyâ, fils d’Idrîs Ier1039
3.Hasan, fils du calife Yahyâ ibn-Alî1039-1041
 Le Slave Nadjâ1041-1043
4.Idrîs II1043-1047
5.Mohammed Ier, second fils d’Idrîs Ier1047-1053
6.Idrîs III1053
7.Idrîs II, pour la seconde fois1053-1055
8.Mohammed II, 4e fils d’Idrîs Ier1055-1057
 Malaga est annexée au royaume de Grenade. 

Les Hammoudites d’Algéziras.

Mohammed, fils du calife Câsim ibn-Hammoud    1035-1048(9)
Câsim, son fils1048(9)-1058
Algéziras est annexée au royaume de Séville. 

Grenade. Les Beni-Zîrî.

Zâwî ibn-Zîrî        jusqu’à 1019
Habbous1019-1038
Bâdîs1038-1073
Abdallâh1073-1090

Carmona. Les Beni-Birzél.

D’après Ibn-Khaldoun (Abbad., t. II, p. 216), la liste de ces princes serait:

Ishâc 
Abdallâh, son fils
Mohammed ibn-Abdallâhjusqu’à 1042(3)
Al-Azîz Mostadhhir1042(3)-1067
D’après Ibn-Haiyân (apud Ibn-Bassâm, t. I, fol. 78 r.),
Ibn-Abdallâh (c’est-à-dire, Mohammed ibn-Abdallâh)
gouvernait Carmona à l’époque où
Hichâm III régnait à Cordoue
(1029-1031)
et à en croire le même auteur (ibid., fol. 109 r.),
qui mérite bien plus de confiance qu’Ibn-Khaldoun,
Mohammed ibn-Abdallâh eut pour
successeur:
Ishâc, son fils, qui régnait en 1050
Il paraît qu’Ibn-al-Abbâr (dans mes Recherches,
t. I, p. 286 de la 1re éd.) se trompe quand
il dit que Mohammed ibn-Abdallâh vivait encore
en 1051.

Ronda.

Abou-Nour ibn-abî-Corra1014(5)-1053
Abou-Naçr, son fils1053
Ronda est annexée au royaume de Séville. 

Moron.

Nouh1013(4)-1041(2)
Abou-Menâd Mohammed, son fils1041(2)-1053
Moron est annexé au royaume de Séville. 

Arcos.

Ibn-Khazrounjusqu’à 1053
Arcos est annexé au royaume de Séville. 

Huelva. Les Becrites.

Abou-Zaid Mohammed ibn-Aiyoubdepuis 1011(2)
Abou-’l-Moçab Abdalazîzjusqu’à 1051
Huelva est annexée au royaume de Séville. 

Niébla. Les Beni-Yahyâ.

Abou-’l-Abbâs Ahmed ibn-Yahyâ Yahçobî1023-1041(2)
Mohammed, son frère
Fath ibn-Khalaf ibn-Yahyâ, neveu des précédentsjusqu’à 1051
Niébla est annexée au royaume de Séville. 
Ibn-al-Abbâr (dans mes Recherches, t. I, p. 287
de la 1re éd.) donne au dernier prince de
Niébla les noms de: Yahyâ ibn-Ahmed ibn-Yahyâ.
J’ai cru devoir suivre Ibn-Khaldoun
(Abbad., t. II, p. 211). Ibn-Haiyân (apud
Ibn-Bassâm, t. I, fol. 108 v.) l’appelle: Fath
ibn-Yahyâ.
 

Silves. Les Beni-Mozain.

Abou-Becr Mohammed ibn-Saîd ibn-Mozain1028-1050
Abou-’l-Açbagh Isâjusqu’à 1051(2)
Silves est annexé au royaume de Séville. 

Santa-Maria d’Algarve.

Abou-Othmân Saîd ibn-Hâroun1016-1043
Mohammed, son fils1043-1052
Santa-Maria est annexée au royaume de Séville. 

Mertola.

Ibn-Taifourjusqu’à 1044
Mertola est annexée au royaume de Séville. 

Badajoz.

Sâbour. 
Ensuite les Aftasides: 
Abou-Mohammed Abdallâh ibn-Mohammed ibn-Maslama Almanzor Ier 
Abou-Becr Mohammed Modhaffarjusqu’à 1068
Yahyâ Almanzor II 
Omar Motawakkiljusqu’à 1094

Tolède.

Yaîch ibn-Mohammed ibn-Yaîchjusqu’à 1036
Ensuite les Beni-Dhî-’n-noun: 
Ismâîl Dhâfir1036-1088
Abou-’l-Hasan Yahyâ Mamoun1038-1075
Yahyâ ibn-Ismâîl ibn-Yahyâ Câdir1075-1085

Saragosse.

Mondhir ibn-Yahyâ le Todjîbite[312]jusqu’à 1039
Ensuite les Beni-Houd: 
Abou-Aiyoub Solaimân ibn-Mohammed Mostaîn Ier1089-1046(7)
Ahmed Moctadir1046(7)-1081
Yousof Moutamin1081-1085
Ahmed Mostaîn II1085-1110
Abdalmélic Imâd-ad-daula1110

La Sahla (capitale Albarracin). Les Beni-Razîn.

Abou-Mohammed Hodhail Ier ibn-Khalaf ibn-Lope ibn-Razîndepuis 1011
Abou-Merwân Abdalmélic Ier ibn-Khalaf, son frère
Abou-Mohammed Hodhail II Izz-ad-daula, fils du précédent
Abou-Merwân Abdalmélic II Hosâm-ad-daulajusqu’à 1103
Yahyâ 

Alpuente. Les Beni-Câsim.

Abdallâh Ier ibn-Câsim le Fihrite, Nidhâm-ad-daulajusqu’à 1030
Mohammed Yomn-ad-daula 
Ahmed Adhod-ad-daulajusqu’à 1048(9)
Abdallâh II Djanâh-ad-daula, frère du précédent1048(9)-1092

Valence.

Les Slaves Mobârac et Modhaffar 
Le Slave Lebîb, seigneur de Tortose 
Abdalazîz Almanzor1021-1061
Abdalmélic Modhaffar1061-1065
Réunion de Valence au royaume de Tolède 
Mamoun (de Tolède)1065-1075
Valence se sépare de Tolède
Abou-Becr ibn-Abdalazîz1075-1085
Le cadi Othmân, son fils1085
Câdir (l’ex-roi de Tolède)1085-1092
Valence devient une république. Ibn-Djahhâf président1092-1094

Dénia.

Abou-’l-djaich Modjéhid Mowaffacjusqu’à 1044(5)
Alî Icbâl-ad-daula1044(5)-1076
Il est détrôné par Moctadir de Saragosse. Réunion de Dénia au royaume de Saragosse. 
Moctadir (de Saragosse)1076-1081
Moctadir partage ses Etats entre ses deux fils.
Celui qui s’appelait le hâdjib Mondhir reçoit Lérida, Tortose et Dénia. 
Le hâdjib Mondhir1081-1091
Son fils sous la tutelle des Beni-Betyr 

Murcie.

Khairân (d’Almérie)1016(7)-1028
Zohair (d’Almérie)1028-1038
Abdalazîz Almanzor (de Valence)1038-1061
Abdalmélic Modhaffar (de Valence)1061-1065
Sous ces trois princes Abou-Becr Ahmed ibn-Tâhir est gouverneur de Murcie. Il meurt en1063
Son fils, Abou-Abdérame Mohammed, lui succède1063-1078
Motamid (de Séville) 
Ibn-Ammâr 
Ibn-Rachîcjusqu’à 1090

Almérie.

Khairânjusqu’à 1028
Zohair1028-1038
Abdalazîz Almanzor (de Valence)1038-1041
Ensuite les Beni-Çomadih: 
Abou-’l-Ahwaç Man1041-1051
Mohammed Motacim1051-1091
Izz-ad-daula1091

 

 

FIN DE LA CHRONOLOGIE.

L I S T E
DES   OUVRAGES   IMPRIMÉS   ET   MANUSCRITS
DONT L’AUTEUR S’EST SERVI
[313].

Abbad. Scriptorum Arabum loci de Abbadidis editi a R. Dozy. Leyde, 1846.

Abd-al-wâhid, The History of the Almohades etc., ed. by R. Dozy. Leyde, 1847.

Abou-Ismâîl al-Baçrî, Fotouh as-Châm, éd. Lees, Calcutta, 1854, dans la Bibliotheca Indica.

Abou-’l-mahâsin, Annales, éd. Juynboll. Leyde, 1852 et suiv.

Aghânî. Alii Ispahanensis Liber Cantilenarum magnus, ed. Kosegarten. Greifswalde, 1840.

Ahmed ibn-abî-Yacoub, Kitâb al-boldân, man. de M. Muchlinski à Saint-Pétersbourg. M. Juynboll, fils, vient de donner une édition de cet ouvrage.

Akhbâr madjmoua, man. de Paris, nº 706. Voyez mon Introduction à la Chronique d’Ibn-Adhârî, p. 10-12. Je possède une copie de ce manuscrit.

Alvaro, Vita Eulogii, dans l’Esp. sagr., t. X; Epistolae, Indiculus luminosus, dans le même ouvrage, t. XI.

Annales Complutenses, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Annales Compostellani, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Annales Toledanos, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Arîb, Histoire de l’Afrique et de l’Espagne, intitulée al-Bayâno ’l-mogrib, par Ibn-Adhârî (de Maroc), et fragments de la Chronique d’Arîb, publ. par R. Dozy. Leyde, 1848 et suiv.

Berganza, Antiguedades de Espana. Madrid, 1719.

Çâid de Tolède, Extrait de son Tabacât al-omam, man. de Leyde, nº 159.

Cartâs. Annales regum Mauritaniae ab Abu-l-Hasan Ali ben-Abdallâh ibn-abi-Zer’ Fesano conscripti, ed. Tornberg. Upsal, 1846.

Cazwînî, Cosmographie, éd. Wüstenfeld. Gœttingue, 1848.

Chahrastânî, Histoire des sectes, éd. Cureton. Londres, 1842.

Chronicon Adefonsi Imperatoris, dans l’Esp. sagr., t. XXI.

Chronicon Albeldense, dans l’Esp. sagr., t. XIII.

Chronicon Burgense, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Chronicon de Cardena, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Chronicon Complutense, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Chronicon Compostellanum, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Chronicon Conimbricense, dans l’Esp. sagr., t. XXIII.

Chronicon Iriense, dans l’Esp. sagr., t. XX.

Chronicon Lusitanum, dans l’Esp. sagr., t. XIV.

Edrisi, Géographie, traduite par Jaubert.

Espana sagrada, por Florez, Risco etc. 2ª edicion. Madrid, 1754-1850. 47 vol.

Euloge. Ses œuvres se trouvent dans Schot, Hispania illustrata, t. IV.

Fâkihî, Histoire de la Mecque, man. de Leyde nº 463. Voyez mon Catalogue, t. II, p. 170.

Hamâsa. Hamasae Carmina ed. Freytag. Bonn, 1828.

Historia Compostellana, dans l’Esp. sagr., t. XX.

Holal. Histoire du Maroc, man. de Leyde nº 24. Comparez Abbad., t. II, p. 182 et suiv.

Homaidî, Dictionnaire biographique, man. d’Oxford, Hunt 464.

Ibn-abî-Oçaibia, Histoire des médecins. J’ai fait copier le chapitre relatif aux médecins arabes-espagnols sur le man. de Paris, nº 673 suppl. ar., et M. Wright a eu la bonté de noter sur la marge de cette copie les variantes des deux man. d’Oxford, Hunt. 171 et Pocock. 356.

Ibn-Adhârî. Voyez Arîb.

Ibn-al-Abbâr, dans mes Notices sur quelques manuscrits arabes. Leyde, 1847-1851.

Ibn-al-Athîr, man. de Paris. M. Tornberg a eu la bonté de me prêter sa copie.

Ibn-al-Coutîa, man. de Paris nº 706. Voyez mon Introduction à la Chronique d’Ibn-Adhârî, p. 28-30. Je possède une copie de ce manuscrit.

Ibn-al-Khatîb, al-Ihâta fi tarîkhi Gharnâta, et l’abrégé de cet ouvrage: Marcaz al-ihâta bi-odabâi Gharnâta. B. man. de Berlin; E. man. de l’Escurial (plusieurs articles de ce man. ont été copiés pour moi par M. Simonet); G. man. de M. de Gayangos; P. man. de Paris. Voyez Abbad., t. II, p. 169-172, et mes Recherches, t. I, p. 293, 294.

Ibn-Badroun, Commentaire historique sur le poème d’Ibn-Abdoun, publ. par R. Dozy. Leyde, 1846.

Ibn-Bassâm, Dhakhîra. T. Ier. M. Jules Mohl possède ce volume, et il a eu la bonté de me le prêter. Ce man. appartient au même exemplaire que le 3e volume qui se trouve à Gotha.—T. II, man. d’Oxford, nº 749 du Catalogue d’Uri.—T. III, man. de Gotha, nº 266. M. de Gayangos possède aussi un manuscrit de ce volume, sur lequel M. Wright a bien voulu collationner pour moi les passages d’Ibn-Haiyân cités par Ibn-Bassâm.—Voyez sur Ibn-Bassâm et sa Dhakhîra, Abbad., t. I, p. 189 et suiv., et le Journ. asiat., février-mars 1861.

Ibn-Batouta, Voyages, éd. Defrémery et Sanguinetti. Paris, 1853 et suiv.

Ibn-Cotaiba, éd. Wüstenfeld. Gœttingue, 1850.

Ibn-Habîb. Voyez Tarîkh.

Ibn-Haiyân, man. d’Oxford, Bodl. 509, Catal. de Nicoll, nº 137. La copie que je possède de ce man. a été faite par moi sur celle de M. Wright. Voyez aussi Ibn-Bassâm.

Ibn-Hazm, Traité sur les religions, man. de Leyde nº 480.—Traité sur l’amour, man. de Leyde nº 927.

Ibn-Khâcân, Matmah, man. de Londres et de Saint-Pétersbourg.—Calâyid, man. de Leyde, nos 306 et 35.

Ibn-Khaldoun, Prolégomènes, éd. Quatremère, dans les Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. XVI, XVII et XVIII.—Tome II (Histoire des Omaiyades d’Orient), man. de Leyde nº 1350, t. II.—Tome IV (Histoire d’Espagne), man. de Paris nº 742/4 suppl. ar., et de Leyde nº 1350, t. IV.—Histoire des Berbers, éd. de Slane; traduction française par le même.

Içtakhrî, Liber Climatum, ad similitudinem Cod. Gothani exprimendum curavit Mœller. Gotha, 1839.

Idatii Chronicon, dans l’Esp. sagr., t. IV.

Isidore de Béja, dans l’Esp. sagr., t. VIII. Comparez mes Recherches, t. I, p. 2 et suiv.

Isidore de Séville, Historia Gothorum, dans l’Esp, sagr., t. VI.

Khochanî, Histoire des cadis de Cordoue, man. d’Oxford, nº 127 du Catalogue de Nicoll. Je possède une copie de ce manuscrit.

Llorente, Noticias de las tres Provincias Vascongadas. Madrid, 1806.

Lucas de Tuy, Chronicon mundi, dans Schot, Hispania illustrata, t. IV.

Maccarî. Analectes sur l’histoire et la littérature des Arabes d’Espagne, par al-Makkari, publ. par MM. Dozy, Dugat, Krehl et Wright, Leyde, 1855-61.

Manuscrit de Meyá, dans les Memorias de la Academia de la Historia, t. IV.

Masoudî, Moroudj ad-dheheb, man. de Leyde nos 127 et 537 d.

Mobarrad, Câmil, man. de Leyde nº 587. Voyez mon Catalogue, t. I, p. 204, 205.

Mon. Sil. Monachi Silensis Chronicon, dans l’Esp. sagr., t. XVII.

Nawawî, Dictionnaire biographique, éd. Wüstenfeld. Gœttingue, 1842-47.

Notices sur quelques manuscrits arabes, par R. Dozy. Leyde, 1847-51.

Nowairî, Histoire d’Espagne. Je cite les pages du man. de Leyde nº 2 h, mais j’ai soigneusement collationné le man. de Paris nº 645, qui est beaucoup meilleur et qui comble plusieurs lacunes.

Paulus Emeritensis, De vita P. P. Emeritensium, dans l’Esp. sagr., t. XIII.

Pélage d’Oviédo, dans l’Esp. sagr., t. XIV.

Raihân al-albâb, man. de Leyde nº 415. Voyez mon Catalogue, t. I, p. 268, 269.

Râzî, traduction espagnole. Cronica del Moro Rasis, dans les Memorias de la Academia de la Historia, t. VIII. Comparez mon Introduction à la Chronique d’Ibn-Adhârî, p. 24, 25.

Recherches sur l’histoire et la littérature de l’Espagne pendant le moyen âge, par R. Dozy. 1re édition, Leyde, 1849, 2de édition, Leyde, 1860.

Rodrigue de Tolède, De rebus Hispanicis, dans Schot, Hispania illustrata, t. II. La meilleure édition de son Historia Arabum se trouve dans Elmacini Historia Saracenica, ed. Erpenius.

Sampiro, Chronicon, dans l’Esp. sagr., t. XIV.

Samson, Apologeticus, dans l’Esp. sagr., t. XI.

Sébastien, Sebastiani Chronicon, dans l’Esp. sagr., t. XIII.

Sota, Chronica de los principes de Asturias y Cantabria. Madrid, 1681.

Tabarî, Annales, éd. Kosegarten.

Tarîkh Ibn-Habîb, man. d’Oxford, Catalogue de Nicoll nº 127. Comparez mes Recherches, t. I, p. 32 et suiv.

Vita Beatae Virginis Argenteae, dans l’Esp. sagr., t. X.

Vita Johannis Gorziensis, dans Pertz, Monumenta Germaniae, t. IV des Scriptores.

 

 

FIN DE LA LISTE.

INDEX ALPHABÉTIQUE

des matières contenues dans les quatre volumes de l’Histoire des musulmans d’Espagne.

Les chiffres romains indiquent les tomes, les chiffres arabes les pages.

A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z

A.

Abadsolomes (Léovigild), II. 167, 168.
Abân, fils de Moâwia, I, 297.
Abbâd, c’est-à-dire, Motadhid. Voyez ce nom.
Abbâd, fils de Motamid, IV,
157 et suiv.
Abbâdides (les), leur origine, IV, 9 et suiv.
Abbâs ibn-Ahnaf, III, 346.
Abbâs ibn-Firnâs, poète, II, 169.
Abbâs, fils de Motawakkil, IV, 244, 245.
Abda, fille de Hichâm, I, 297.
Abdalazîz, petit-fils d’Almanzor, roi de Valence, IV, 4, 21, 43, 47.
Abdalazîz ibn-Abdallâh ibn-Asîd, I, 193.
Abdalazîz le Becrite, IV, 85.
Abdalazîz ibn-Hasan, IV, 5.
Abdalazîz, fils de Merwân, I, 174, 183, 186, 197, note 1, 214.
Abdalazîz, fils de Mousâ ibn-Noçair, II, 40, note 1, 43.
Abd-al-djabbâr, fils de Motamid, IV, 278 et suiv.
Abd-al-djalîl, IV, 148.
Abd-al-ghâfir, frère de Djad, II, 252.
Abd-al-hamîd ibn-Basîl, II, 346.
Abdallâh, le sultan, II, 204 et suiv.
Abdallâh, roi de Grenade, IV, 199, 202, 214, 225 et suiv., 270.
Abdallâh, fils d’Abbâs, I, 63, 79.
Abdallâh ibn-Abdalmélic, gouverneur de Moron, I, 360, 361.
Abdallâh, fils d’Abdérame Ier, II, 126, 150, 151.
Abdallâh ibn-Achath le Coraichite, II, 250.
Abdallâh ibn-al-Aftas, IV,
14 et suiv.
Abdallâh, père d’Almanzor, III, 115.
Abdallâh, fils d’Almanzor, III, 209 et suiv.
Abdallâh ibn-Amr, I, 362.
Abdallâh ibn-Haddjâdj, II, 243, 244, 255.
Abdallâh, fils de Handhala, I, 90, 101, 103, 104.
Abdallâh, descendant de Hodhaifa, I, 177 et suiv.
Abdallâh ibn-Maimoun, III, 7 et suiv.
Abdallâh, fils de Mohammed. Voyez Chakyâ.
Abdallâh, fils de Mohammed ibn-Lope, II, 319.
Abdallâh ibn-Mokhâmis, III, 336.
Abdallâh, fils de Motî, I, 96, 101, 103.
Abdallâh ibn-Omaiya, II, 137, 160.
Abdallâh, fils du calife Omar, I, 80.
Abdallâh Pierre Sèche, III, 190, 210 et suiv.
Abdallâh, fils de Sad, fils d’Abou-Sarh, I, 47.
Abdallâh, fils de Zohair, I, 72, 74, 79 et suiv., 128 et suiv., 171 et suiv.
Abdalmélic, le conquérant de Carteya, II, 33; III, 114.
Abdalmélic ibn-abî-’l-Djawâd, II, 262.
Abdalmélic, fils d’Almanzor, III, 209, 218, 236, 240, 259, 260, 268.
Abdalmélic, fils de Catan, I, 252 et suiv.
Abdalmélic ibn-Habîb, I, 18.
Abdalmélic, fils de Merwân, I, 100, 163 et suiv.
Abdalmélic-Modhaffar, roi de Valence, IV, 124, 127.
Abdalmélic ibn-Mondhir, III, 172 et suiv.
Abdalmélic l’Omaiyade, gouverneur de Séville, I, 359 et suiv.
Abdalmélic ibn-Omaiya, II, 280.
Abd-al-wâhid Routî, II, 310.
Abdérame Ier, I, 298 et suiv., II, 49, 54.
Abdérame II, II, 65, 66, 87 et suiv.
Abdérame III, II, 319 et suiv.; III, 3 et suiv.
Abdérame IV Mortadhâ, IV, 323, 326 et suiv., 343, 344.
Abdérame V, III, 334 et suiv.
Abdérame ibn-Alcama, I, 263, 264.
Abdérame, fils d’Almanzor, III, 240, 268 et suiv.
Abdérame, fils d’Aslamî, II, 346.
Abdérame ibn-Fotais, III, 257.
Abdérame al-Ghâfikî, I, 221.
Abdérame ibn-Habîb le Fihrite, I, 246, 263, 268, 305 et suiv., 375 et suiv.
Abdérame, fils de Hacam II, III, 118, 122, 131, 132.
Abdérame, fils d’Ibrâhîm ibn-Haddjâdj, II, 302, 311 et suiv., 331.
Abdérame ibn-Motarrif le Todjîbide, III, 193, 209 et suiv.
Abdérame ibn-Noaim le Kelbite, I, 281, 354.
Abdérame ibn-Obaidallâh, petit-fils d’Abdérame III, III, 172 et suiv.
Abdérame, fils d’Omar ibn-Hafçoun, II, 340.
Abdérame, fils de Yousof le Fihrite, I, 327.
Ablî, poète, II, 213, 220, 230, 231.
Abou-’l-Abbâs, le calife, I, 298.
Abou-Abda (les), III, 260.
Abou-Abda (colline d’), II, 275.
Abou-Abdallâh, missionnaire ismaëlien, III, 13 et suiv.
Abou-Abdallâh Djodhâmî, IV,
67.
Abou-Abdallâh ibn-al-Farrâ, IV, 259.
Abou-’l-Ahwaç Man, III, 131, 193.
— (ibn-Çomâdih), IV, 43.
Abou-Alî Câlî, III, 110, 116, 249.
Abou-Amir ibn-Chohaid. Voyez Ibn-Chohaid.
Abou-Amir Mohammed ibn-al-Walîd, III, 115.
Abou-’l-Aswa, fils de Yousof le Fihrite, I, 357, 362, 375 et suiv.
Abou-Atâ, I, 279, 288, 293.
Abou-’l-Bassâm, II, 80 et suiv.
Abou-Becr, le calife, I, 31 et suiv., 41.
Abou-Becr ibn-Hilâl l’Abdite, I, 341.
Abou-Becr ibn-Ibrâhîm, beau-frère d’Alî l’Almoravide, IV, 262.
Abou-Becr ibn-Moâwia le Coraichite, III, 110, 116.
Abou-Çabbâh, I, 344, 345, 350, 354, 369 et suiv.
Abou-’l-Câsim ibn-al-Arîf, IV, 27 et suiv.
Abou-’l-Câsim Mohammed, le fondateur de la dynastie des Abbâdides, IV, 7 et suiv., 68.
Abou-Djafar Colaiî, IV, 200, 220, 225 et suiv.
Abou-’l-Faradj Isfahânî, III, 108.
Abou-’l-Fotouh, IV, 48 et suiv.
Abou-’l-Fotouh (ou Abou-’l-Fath) Birzélî, IV, 289.
Abou-’l-Fotouh Yousof ibn-Zîrî, III, 124.
Abou-Ghâlib Tammâm. Voyez Tammâm.
Abou-Hafç Omar al-Balloutî, II, 76.
Abou-Harb, II, 264.
Abou-Ishâc d’Elvira, IV, 113, et suiv.
Abou-Ishâc ibn-Mocânâ, IV, 200.
Abou-’l-Khattâr, I, 222, 267 et suiv.
Abou-Merwân, fils de Yahyâ ibn-Yahyâ, II, 281.
Abou-’l-Mofrih, II, 151, 152.
Abou-’l-Moghîra ibn-Hazm, III, 254 et suiv.
Abou-Mohammed Hidjârî, IV,
277.
Abou-Mohammed Odbrî, II, 314.
Abou-Mousâ, I, 64.
Abou-Naçr, seigneur de Ronda, IV, 95.
Abou-Omar Othmân, II, 295.
Abou-Rîch, IV, 52.
Abou-Sofyân, I, 46.
Abou-Thaur, gouverneur d’Huesca, I, 379.
Abou-Wahb, I, 189.
Abou-Yézîd, III, 66 et suiv.
Abou-Zaid, fils de Yousof le Fihrite, I, 349, 355, 356, 357, 362.
Abou-Zora Tarîf, II, 32.
Abrach, secrétaire du calife Hichâm, I, 221, 223.
Acaba (le grand serment d’), I, 27.
Acaba al-bacar (bataille d’), III, 295, 296.
Açbagh ibn-Abdallâh ibn-Nabîl, évêque de Cordoue, III, 103.
Achath, I, 61, 63, 64.
Achdac, cousin d’Abdalmélic, I, 169, 390.
Achdja, tribu, I, 101.
Achtar, I, 62, 63, 64.
Acîlî, III, 176.
Adhhâ, II, 221.
Aftasides (les), IV, 4.
Ahmas de Tolède, III, 38.
Ahmed, fils d’Abdallâh ibn-Maimoun, III, 12.
Ahmed ibn-Bord, III, 335.
Ahmed ibn-Ishâc, II, 347; III, 54 et suiv.
Ahmed ibn-Maslama, II, 332.
Ahmed ibn-Moâwia, III, 27 et suiv.
Ahmed ibn-Yila, III, 65, 79, 87.
Ahnaf, noble de Baçra, I, 139.
Aïcha, veuve de Mahomet, I, 53, 55.
Aichoun, II, 202.
Aihala-le-Noir, I, 30, 34.
Aimée, IV, 153.
Airos, IV, 63.
Akhtal, poète, I, 165, 166.
Alâ ibn-Moghîth, I, 365 et suiv.
Alafoens, origine de ce nom, IV, 12.
Alanje, forteresse, II, 184.
Alcama, lieutenant de Monousa, III, 23.
Alédo, château, IV, 197, 210, 211.
(Siége d’), IV, 214 et suiv.
Alexandrie, prise par les Andalous, II, 76.
Alhambra (l’), assiégé par les Andalous, II, 212, 218 et suiv.
Alhandega (bataille d’), III, 62.
Ali, le calife, I, 44, 51, 52 et suiv.
Ali, prince de Dénia, IV, 182.
Alî l’Almoravide, IV,
247, 248, 260, 263 et suiv.
Alî ibn-al-Carawî, IV, 45.
Alî ibn-Hammoud, III, 316 et suiv.
Al-Mançour, calife abbâside, I, 366, 367, 381, 382.
Al-Mançour, calife fatimide, III, 69.
Almanzor (Mohammed ibn-abî-Amir), III, 111 et suiv.
Almohades (les), IV, 264.
Almoravides (les), IV, 129, 198 et suiv.
Alphonse Ier, III, 24 et suiv.
Alphonse II, III, 229.
Alphonse III, II, 183, 184, 186, 197; III, 27 et suiv.
Alphonse IV, III, 47, 48, 50.
Alphonse V, III, 271.
Alphonse VI, IV, 157, 162 et suiv., 181, 189 et suiv., 230, 238.
Alphonse VII, IV, 265, 267.
Alphonse le Batailleur, IV, 256, 257, 265.
Alphonse, comte visigoth, II, 190.
Alvar Fanez, IV, 195, 196, 203, 238.
Alvaro, II, 107, 114, 165.
Alvitus, évêque de Léon, IV, 120 et suiv.
Amâlî (dictées), ouvrage d’Abou-Alî Câlî, III, 110.
Amir, favori du sultan Mohammed, III, 115.
Amir le Coraichite, I, 291, 292, 325.
Amir ibn-Fotouh, III, 317.
Ammâr, I, 59.
Amr, fils d’Acî, I, 60, 61.
Amr, fils de Thoâba, I, 283.
Amrolcais, I, 22.
Amrous, II, 63 et suiv.
Anbar, III, 298, 299, 302.
Anbasa, I, 227.
Ancar (al-), gouverneur de Saragosse, II, 259, 318.
Anulone, sœur d’Euloge, II, 113, 170, 171.
Apostoliques (les sept), II, 209.
Aqua-Portora (bataille d’), I, 264.
Arâba, I, 5, 6.
Arâbî (al-) le Kelbite, I, 375 et suiv.
Archidona, capitale de Regio, II, 181;
prise par les musulmans, II, 35;
prise par Mondhir, II, 202.
Ardabast, fils de Witiza, II, 49.
Argentea, fille d’Omar ibn-Hafçoun, II, 326, 343.
Arnisol (bataille d’), IV. 257.
Asadî, poète, II, 220, 221, 297.
Askelédja, III, 200 et suiv.
Aslamî, II, 346, 347.
Asmâ, III, 159 et suiv.
Assur Fernandez, III, 70.
Astorga prise et ravagée par les Visigoths, II, 14.
Athanagild, fils de Théodemir, III, 198.
Aurelio, martyr à Cordoue, II, 167 et suiv.
Aurore, III, 118, 119, 120, 131, 132, 147, 153, 155, 171, 221 et suiv.
Aus (les), tribu, I, 23 et suiv.
Ausone, ses vers sur Séville, II, 232, note 2.
Avempace, IV,
263.
Avenzoar (Abou-’l-Alâ), IV, 276.
Axarafe (l’), II, 234.
Azdites (les), c’est-à-dire les Yéménites dans le Khorâsân, I, 119.
Azrakites (les), secte, I, 149.

B.

Babba, I, 151.
Bâbec, III, 7.
Bacdoura ou Nafdoura (bataille de), I, 246 et suiv.
Bacrites (les), tribu, I, 34.
Badajoz. Ibn-Merwân s’y établit, II, 184.
Bâdîs, roi de Grenade, IV,
37 et suiv., 97 et suiv., 108 et suiv., 199, note 2, 220.
Badr, affranchi d’Abdérame Ier, I, 300, 302, 309 et suiv., 368, 384.
Badr, client d’Abdérame III, III, 139.
Badr, le Slave, II, 311, 317, 329, 332, 335, 336; III, 40.
Bagaudes (les), II, 9, 13.
Baladîs (les), I, 358.
Baldegotone, II, 115, 119.
Baldj, I, 244 et suiv.; II, 39.
— (château de), IV, 173.
Baldjâ, I, 147.
Banât-Cain (bataille de), I, 120.
Barbastro, pris par les Normands, IV, 125, 126.
Barcelone, prise par Almanzor, III, 199.
Barhoun, IV, 55.
Basile, chef des Bagaudes, II, 13.
Becr, prince d’Ocsonoba, II, 261, 262.
Béja (révolte des chrétiens de), II, 42.
Ben-Châlîb, IV, 191.
Ben-Naghdéla. Voyez Samuel ha-Lévi.
Benadalid, bourgade, origine de ce nom, I, 343, note 2.
Beni-Abî-Amir (les), III, 114 et suiv.
Beni-’l-Ahmar (les), I, 270.
Beni-Angelino (les), II, 233, 240.
Beni-Asad (les), I, 22.
Beni-Birzél (les), régiment africain, III, 138, 146.
Beni-Casî (les), II, 182, 346.
Beni-Câsim (les), I, 269.
Benicasim, village, I, 269.
Beni-Dhou-’n-noun (les), II, 260; IV, 5.
Beni-’l-Djad (les), I, 269.
Beni-Ferânic (les), II, 260.
Beni-Hâbil (les), II, 262.
Beni-Hâchim (les), III, 52.
Beni-Haddjâdj (les), II, 234, 235.
Beni-Hâritha (les), I, 103.
Beni-Hazm (les), I, 52, 94.
Beni-Houd (les), IV,
4.
Beni-Iforen (les), IV, 5.
Beni-Ishâc (les), III, 54.
Beni-Khaldoun (les), II, 234, 235.
Beni-al-Khalî (les), I, 343.
Beni-Matrouh (les), II, 202.
Beni-Mohallab (les), Berbers, II, 345.
Beni-Mozain (les), IV, 86.
Beni-Razîn (les), IV, 246.
Beni-Rostem (les), I, 308.
Beni-Sabarico (les), II, 233.
Beni-Sohail (les), IV, 182, 183.
Berbers (les), I, 228 et suiv.
Révolte des Berbers d’Espagne, I, 255 et suiv.
Bermude II, III, 195, 196, 206 et suiv., 215, 227 et suiv.
Bichr, fils de Merwân, I, 175, 183, 186, 190, 196 et suiv.
Bichr le Kelbite, gouverneur de l’Afrique, I, 219, 220, 227.
Bizilyânî Abou-Abdallâh, IV, 103 et suiv.
Boabdil-al-Zagal, IV, 167, note 1.
Bobastro, II, 192, 195, 198 etc.
Assiégé et pris par Abdérame III, II, 343.
Bohair, II, 126.
Bologguîn, vice-roi de l’Ifrîkia, III, 183, 200.
Bologguîn, officier berber, IV, 38, 39.
Bologguîn, fils de Habbous, IV, 37, 39, 44, 45, 54.
Boraiha, mère d’Almanzor, III, 115.
Borda, fils de Halhala, I, 182.
Borrel, III, 104, 105, 199.
Braga pillée par les Visigoths, II, 14.
Braulion, évêque de Saragosse, II, 20.
Brenes, village, origine de ce nom, I, 345.

C.

Câdir, roi de Tolède, IV, 189 et suiv., 193 et suiv., 212.
Câfour, esclave de Çâid, III, 250.
Çâid, poète d’Almanzor, III, 214, 247 et suiv., 284.
Cais, fils de Sad, I, 66, 67, 68, 69.
Caisân, I, 157.
Caisites (les), I, 114, 120, 225.
Calfât, poète, II, 315, 316.
Câlî. Voyez Abou-Alî Câlî.
Calife. Abdérame III prend ce titre, III, 48, 49.
Çâlih III, prince de Nécour, III, 39.
Camar, épouse d’Alî l’Almoravide, IV,
263.
Camar, chanteuse, II, 314, 315.
Cantich (bataille de), III, 292.
Capitation (la), II, 40, 41.
Caracuel, II, 185.
Carcaboulia, château, aujourd’hui Carabuey, II, 262.
Carmona, prise par les musulmans, II, 37.
Carrion (le comte de), III, 278 et suiv.
Cartagena (tour), II, 353.
Carteya, II, 32, 353.
Carteyana (tour), II, 353.
Câsim, prince d’Algéziras, IV, 101.
Câsim ibn-Hammoud, III, 316, 326 et suiv.; IV, 7, 8, 11.
Câsim, fils d’Ibn-Tomlos, III, 137.
Câsim le Kelbite, II, 304, 334.
Castro-Moros, c’est-à-dire, San Estevan (de Gormaz), III, 34.
Catan, fils d’Abdalmélic ibn-Catan, I, 262, 268.
Catholico, c’est-à-dire, évêque, III, 103, note 3.
Câyim, calife fatimide, III, 68.
Chakyâ, I, 372, 373, 375.
Chameau (Bataille du), I, 55.
Chamir, I, 77, 78, 277.
Charâdjîb (le), palais à Silves, IV, 146.
Charlemagne, I, 376 et suiv.
Charles-le-Chauve, II, 168, 182.
Charles Martel, I, 252.
Chauch (couvent de), III, 280.
Chiites (les), I, 156 et suiv.; III, 3 et suiv.
Chimène, IV, 245.
Chohaid (les), III, 260.
Cid (le). Voyez Rodrigue le Campéador.
Ciffîn (Bataille de), I, 59.
Clunia, ville, III, 42.
Codâm le nègre, IV, 51, 53.
Coïmbre (conduite des Suèves à), II, 15.
Colaiî. Voyez Abou-Djafar Colaiî.
Colomba, épouse d’Omar ibn-Hafçoun, II, 326.
Colombera, villa, I, 345.
Colthoum, I, 244 et suiv.
Çomail, I, 273, note 1, 274 et suiv.
Coraib ibn-Khaldoun, II, 235 et suiv., 243, 255, 257 et suiv., 299 et suiv.
Corbeau (église du), II, 261.
Cordoue, prise par les musulmans, II, 36.
(Cathédrale de), II, 48, 49.
(Université de), III, 110.
(Population chrétienne de), II, 50, 101 et suiv.
(Révolte des renégats de) contre Hacam Ier, II, 54 et suiv.
Cotaiba ibn-Moslim, I, 205, 211, 213, 216.
Covadonga (caverne de), III, 22.
Crète (la), II, 76.
Cutanda (bataille de), IV, 259, note 1.

D.

Daisam ibn-Ishâc, II, 263, 277.
Défenseurs (les), I, 27, 41, 52, 111.
Dhahhâc, I, 125, 126, 130, 131, 134.
Dhaloul, III, 39.
Dhou-’l-Kholosa, idole, I, 22.
Didyme, II, 10.
Djâbia (diète de), I, 130 et suiv.
Djâbir, IV,
182, 183.
Djâbir, fils d’Ibn-Chihâb, I, 340.
Djad, gouverneur d’Elvira, II, 215, 244 et suiv., 250 et suiv.
— (Bataille de), II, 216.
Djad, fils d’Abdallâh, I, 177 et suiv.
Djafar, nom que Hacam II avait donné à Aurore, III, 133, note 1.
Djafar, hâdjib de Hacam II, III, 102.
Djafar, fils d’Alî ibn-Hamdoun, III, 130, 184, 193, 194.
Djafar fils d’Omar ibn-Hafçoun, II, 340 et suiv.
Djafar le Véridique, III, 4.
Djafarî ou Djoaifirî. Pourquoi les affranchis d’Aurore portaient ce surnom, III, 133, note 1.
Djahwar (les), III, 260.
Djarancas, montagne, II, 349.
Djarîr, poète, IV, 280.
Djaudhar, III, 134 et suiv., 171 et suiv.
Djauwâs, I, 208, 392.
Djéhâne, II, 228.
Djidâr le Caisite, I, 342, 343.
Djonaid, II, 244, 255.
Dorrî, III, 145, 146.
Dulcidius, évêque de Salamanque, III, 44.
Duodécimains (les), secte, III, 12.

E.

Ecija, assiégée par le sultan Abdallâh, II, 287, 288.
Ecoles primaires dans l’Espagne musulmane, III, 109.
Egica, II, 27, 28.
Elisabeth, religieuse, II, 131.
Elvira. Histoire de cette province sous le règne d’Abdallâh, II, 209 et suiv., 292 et suiv.
Elvire, régente de Léon, III, 106.
Empédocle, III, 19.
Enfant (l’) de l’enfer, c’est-à-dire, Walîd, frère utérin d’Othmân, I, 48.
Ermengaud d’Urgel, III, 295, 296.
Esmant, village, II, 168.

Eudes, duc d’Aquitaine, I, 256.
Euloge, II, 104, note 2, 105, 106, 112 et suiv., 135, 136, 142 et suiv., 165, 170 et suiv.

F.

Fadhl, I, 102, 103.
Fadhl, fils de Motawakkil, IV,
244, 245.
Fadhl ibn-Salama, II, 318.
Fadjîl ibn-abî-Moslim, II, 308 et suiv.
Fajardo (don Pedro), IV, 167, note 1.
Fath (ville d’al-), II, 349.
Fath, fils de Motamid, IV, 172, 237, 238.
Fath, seigneur d’Uclès, II, 260.
Faucon gris (le), IV, 149 et suiv.
Fâyic, III, 134 et suiv.
Fée (la), IV, 154.
Ferazdac, poète, I, 143.
Ferdinand Ier, IV, 118 et suiv.
Ferdinand Gonzalez, III, 51, 65, 70 et suiv., 81, 89, 96, 107.
Fez (fondation de), II, 76, 77.
Fezâra (les), tribu, I, 120.
Fihrites (les), I, 284.
Flora, II, 115 et suiv., 143 et suiv.
Fontîn (al-), I, 324.
Fortunio, page du sultan Abdallâh, II, 205.
Fosse (journée de la), II, 67.
Fotais (les), III, 260.
Frère. Les eunuques se donnaient ordinairement ce nom, III, 136, note 1.
Froïla II, III, 47.

G.

Galice. Ce mot désigne quelque-fois la province de Beira, III, 230, note 1.
Galindo, comte de la Cerdagne, I, 379, 381.
Garcia, roi de Navarre, III, 53, 95, 105, 243 et suiv.
Garcia Fernandez, comte de Castille, III, 191, 212 et suiv.
Garcia, fils d’Ordoño IV, III, 103.
Garcia Ximenez, IV,
197.
Gaton, comte du Bierzo, II, 163.
Georges, martyr à Cordoue, II, 167 et suiv.
Ghâlib, III, 77, 96, 97, 103, 105, 126 et suiv., 153 et suiv., 182 et suiv.
Gharbîb, poète, II, 63.
Gharcad, grande ronce épineuse, I, 98.
Ghazzâlî, IV,
235, 253, 254.
Gibraltar, Gebal-Târic, II, 32.
Gomez (les), comtes de Carrion, III, 215, 278.
Gomez, fils d’Antonien, II, 137 et suiv., 160.
Gonsalve, comte galicien, III, 106.
Gonsalve Gonzalez, III, 207.
Guadacelete (bataille du), II, 163, 164, 282.
Guadaira (bataille du), III, 297.
Guadalbollon (bataille du), II, 318.
Guadalete (bataille du), I, 280, 281.
Gudila, II, 210; IV, 256.
Guèbres (les), III, 5.
Guerour, IV, 242, 243.
Guillaume au Court nez, IV, 125.

H.

Habbous, III, 307; IV, 4, 25, 27 et suiv., 37.
Habentius, II, 133.
Habîb, lieutenant de Mohammed ibn-Haddjâdj à Carmona, II, 338.
Habîb, premier ministre d’Abou-’l-Câsim Mohammed, IV, 14, 80.
Habîb le Fihrite, I, 242, 243.
Habîb le Slave, III, 61.
Habîba, III, 338 et suiv.
Hacam Ier, II, 58 et suiv.
Hacam II, III, 75, 95 et suiv., 188.
Hacam, oncle du calife Othmân, I, 45.
Hacam (des Beni-Hâchim), III, 54.
Hacam ibn-Saîd, III, 361 et suiv.
Haççâdî, IV, 105, 106.
Hâchim, ministre de Mohammed Ier, II, 158, 183, 185, 186, 187, 188, 196, 197, 198.
Hâchim le forgeron, II, 97, 98.
Hâchim, frère de Djad, II, 252.
Haddjâdj, I, 109, 170, 173, 174, 200 et suiv., 225.
Hâdî, IV, 182, 183.
Hafç ou Hafçoun, II, 190, 191, 192.
Hafç, fils d’Omar ibn-Hafçoun, II, 208, 340, 342, 343.
Hafç ibn-el-Moro, II, 225.
Haitham, gouverneur de l’Espagne, I, 220 et suiv.
Halhala, I, 183 et suiv.
Hamdouna, III, 56.
Hammâm, chef des Nomair, I, 135.
Hamza, oncle de Mahomet, I, 47.
Hanach Çanânî, II, 209.
Handhala le Kelbite, I, 267.
Hanokh (Rabbi), IV, 27.
Hâritha, noble de Baçra, I, 139, 140, 141, 152, 153, 154.
Hâroun ar-rachîd, II, 89 et suiv.; IV,
204, note 1.
Hâroun, client des Omaiyades, I, 245, 247, 248.
Harra, I, 100.
(Bataille de), I, 101 et suiv.
(Enfants de), I, 105.
Harrânî, médecin, II, 126, 127.
Hasan, fils d’Alî, I, 66 et suiv.
Hasan de Baçra, théologien, I, 143.
Hasan ibn-Kennoun, III, 124 et suiv, 200 et suiv.
Hasan ibn-Yahyâ, faqui, III, 271.
Hasan ibn-Yahyâ le Hammoudite, IV, 58, 59.
Hasdaï ibn-Chabrout, III, 75, 83 et suiv.
Hassân ibn-Mâlic ibn-Bahdal, I, 123, 124, 125, 130, 132.
Hassân ibn-Thâbit, poète, I, 52.
Hâtim, père de Çomail, I, 277.
Hauthara ibn-Abbâs, III, 56.
Hauzanî, IV, 11, 14.
— (Abou-Hafç), IV, 129.
Hayât ibn-Molâmis, I, 344.
Hazm, III, 341.
Hermogius, évêque de Tuy, III, 44.
Hichâm, le calife, I, 218 et suiv., 229 et suiv.
Hichâm Ier, II, 55 et suiv.
Hichâm II, III, 122, 131, 132, 143, 177 et suiv.
— (le pseudo-), IV, 18 et suiv., 101, 102.
Hichâm III, III, 360 et suiv.
Hichâm, oncle du sultan Abdallâh, II, 258, 298 et suiv.
Hichâm, petit-fils d’Abdérame III, III, 259, 271.
Hichâm ibn-Ozra, I, 366.
Hichâm-Moçhafî, III, 137, 163.
Hichâm, surnommé Rachîd, III, 286 et suiv.
Hiçn-Aute (Yznate), II, 190.
Hidjârî Abou-Mohammed, IV, 277.
Hilduin, II, 166.
Hind, mère de Moâwia, I, 46, 47.
Hobâb le Coraichite, I, 292, 325.
Hobâsa, III, 307.
Hoçain, général, I, 127, 128, 130, 131.
Hoçain, chef des Cab ibn-Amir, I, 326, 327, 341.
Hoçrî, poète, IV, 271, 272.
Hodair, II, 72, 73.
Hodhaifa ibn-Badr, I, 176.
Hodhail, lieutenant de Zohair, IV, 41.
Hodhail, fils de Çomail, I, 385.
Hodhail, fils de Zofar, I, 166.
Holal, mère de Hichâm Ier, I, 353.
Homaid ibn-Bahdal, I, 174, 175 et suiv.
Honaida, II, 214, note 1.
Honoriens (les), II, 11.
Horaith le Sauteur, I, 93.
Hosain, fils d’Alî, I, 72, 74 et suiv.
Hosain ibn-Yahyâ, I, 379, 381.
Hosâm-ad-daula, seigneur d’Albarrazin, IV,
195.
Hostegesis, évêque de Malaga, II, 47, 48.
Hotaia, poète, I, 49.
Hroswitha, III, 92.
Huebar, village, II, 238.
Hugues de Provence, roi d’Italie, III, 68.
Hyacinthe, page de Hacam Ier, II, 60, 71, 72.

I.

Ibn-Abbâs, vizir de Zohair, IV, 34 et suiv., 55, 56.
Ibn-Abdalazîz, prince de Valence, IV, 177 et suiv.
Ses fils, IV, 195.
Ibn-Abd-aç-çamad, poète, IV, 281.
Ibn-Abd-rabbihi, poète, II, 285, 315.
Ibn-abî-Abda. Voyez Obaidallâh ibn-abî-Abda.
Ibn-abî-’l-Afia, III, 49.
Ibn-abî-Amir. Voyez Almanzor.
Ibn-abî-Corra, IV, 88 et suiv.
Ibn-abî-Wadâa, III, 306, 307, 308.
Ibn-Adham, IV, 200.
Ibn-Adhhâ Mohammed, II, 294 et suiv.
Ibn-Aflah. Voyez Mohammed ibn-Aflah et Ziyâd ibn-Aflah.
Ibn-Aghlab, II, 271, 290.
Ibn-Ammâr, IV, 133 et suiv., 163 et suiv.
Ibn-Amr, I, 135.
Ibn-Angelino. Voyez Mohammed ibn-Angelino.
Ibn-al-Arîf. Voyez Abou-’l-Câsim.
Ibn-Arous, III, 173.
Ibn-Ascalédja, III, 272.
Ibn-Attâf, seigneur de Mentesa, II, 259.
Ibn-Bacanna, IV, 36, 45, 50, 51, 58.
Ibn-Bâddja (Avempace), IV, 263, note 1.
Ibn-Bahdal. Voyez Hassân ibn-Mâlic et Saîd ibn-Bahdal.
Ibn-Bakî, poète, IV, 251.
Ibn-Bartâl, III, 115.
Ibn-Becr, III, 306.
Ibn-al-Binnî, poète, IV, 251, note 2.
Ibn-Bord, III, 269, 270, 335.
Ibn-Chabîb, IV, 42.
Ibn-as-Châlia, II, 262, 327, 330.
Ibn-Chammâs, II, 60, 61.
Ibn-Chihâb, I, 294, 326, 327.
Ibn-Chohaid Abou-Amir, III, 351, 356, 363, 364, 365.
Ibn-Colzom, II, 297, note 3.
Ibn-al-Coutia, III, 110, 116.
Ibn-Dhacwân, III, 176, 269, 270, 293.
Ibn-Dhî-’l-calâ, I, 164.
Ibn-Djâbir, III, 165, 166.
Ibn-Djahwar, vizir sous Hichâm II, III, 166.
Ibn-Djahwar (Abdalmélic), IV,
154 et suiv.
Ibn-Djahwar (Abdérame), IV, 154.
Ibn-Djahwar Abou-’l-Hazm, III, 324, 359 et suiv.; IV, 5 et suiv., 22, 25.
Ibn-Djahwar (Abou-’l-Walîd), IV, 81, 83, 84, 154, 156.
Ibn-al-Djaiyâr, III, 324, 363.
Ibn-Doraid, III, 248.
Ibn-al-Faradhî, III, 309.
Ibn-al-Farrâ Abou-Abdallâh, IV, 259.
Ibn-Fotais Abdérame, III, 257.
Ibn-Ghâlib. Voyez Mohammed ibn-Ghâlib.
Ibn-Ghânim, II, 197.
Ibn-Haddjâdj, collègue d’Abou-’l-Câsim Mohammed, IV, 11, 14.
Ibn-Haiyân, IV, 20.
Ibn-Hakîm, I, 198.
Ibn-Hamdîn, IV, 250, 251, 254, 255.
Ibn-Hamdîs, poète, IV, 279.
Ibn-Haucal, III, 17, 21, 181.
Ibn-Hauchab, III, 13.
Ibn-Hazm Abd-al-wahhâb, III, 351, 356.
Ibn-Hazm Abou-’l-Moghîra, III, 254 et suiv.
Ibn-Hazm Ahmed, III, 342, 348.
Ibn-Hazm Alî, III, 309, 341 et suiv., 356; IV, 20.
Ibn-Hodair, vizir de Hacam II, III, 122.
Ibn-Horaith, I, 283 et suiv.
Ibn-Idhâh, chef de la tribu des Acharites, I, 83 et suiv., 99, 103.
Ibn-Imrân, III, 353, 354.
Ibn-Iyâch, III, 166.
Ibn-Kennoun. Voyez Hasan ibn-Kennoun.
Ibn-al-Khadâ, secrétaire de Hacam Ier, II, 60.
Ibn-Khalaf (de Malaga), IV, 278.
Ibn-al-Khalî, II, 306, 318.
Ibn-Khâlid, client omaiyade, I, 310 et suiv., 370, 371.
Ibn-al-Khatîb, IV, 286.
Ibn-Khattâb, III, 197, 198.
Ibn-Khazroun, IV, 92 et suiv.
Ibn-al-labbâna, poète, IV, 271, 278, 280.
Ibn-al-Macwâ, III, 246.
Ibn-Maimoun, amiral, IV, 263.
Ibn-Man, I, 135.
Ibn-Masarra, III, 19, 20, 261; IV, 254.
Ibn-Mastana, II, 262, 265, 278, 286, 307, 311, 318, 326.
Ses fils, II, 345.
Ibn-Merwân, II, 183 et suiv., 207, 238, 260.
Ibn-Mikhnaf, I, 198, 199.
Ibn-Mocânâ Abou-Ishâc, IV, 200.
Ibn-Mohâdjir, II, 99.
Ibn-Mozain, IV,
86.
Ibn-Nâdir, II, 73.
Ibn-Nouh, IV, 87 et suiv.
Ibn-Ocâcha, IV, 157 et suiv.
Ibn-Omar (château d’), II, 262.
Ibn-Rachîc, IV, 173, 174, 180, 211, 214, 223.
Ibn-Rochd, IV, 257.
Ibn-Sabarico, II, 247.
Ibn-as-Saccâ, IV, 155.
Ibn-Salâm, IV, 186.
Ibn-Salîm, seigneur de Medina-Beni-Salîm, II, 259.
Ibn-as-Salîm. Voyez Mohammed ibn-as-Salîm.
Ibn-as-Sonbosî, III, 246.
Ibn-Tâhir (Abou-Abdérame), IV, 168 et suiv., 177.
Ibn-Taifour, IV, 15, 81.
Ibn-Tâkît, II, 260.
Ibn-Tofail, I, 279.
Ibn-Tomlos, III, 98, 102, 125.
Ibn-Waddhâh, seigneur de Lorca, II, 259.
Ibn-Yahyâ, seigneur de Niébla, IV, 81 et suiv.
Ibn-al-Yasa, seigneur de Lorca, IV, 211.
Ibn-Zaidoun (Abou-Becr), IV, 176, 185, 186, 191, 200.
Ibn-Zaidoun (Abou-’l-Walîd), IV, 216.
Ibn-Zobair. Voyez Abdallâh ibn-Zobair.
Ibn-Zohr Abou-’l-Alâ, IV, 276.
Ibrâhîm, général de Mokhtâr, I, 160.
Ibrâhîm ibn-Câsim, II, 306.
Ibrâhîm ibn-Edrîs, III, 203.
Ibrâhîm ibn-Haddjâdj, II, 255, 257 et suiv., 298 et suiv., 321.
Ibrâhîm ibn-Khamîr, II, 265, 266.
Idrîs, II, 76.
Idrîs Ier, III, 331, 332; IV, 24, 50, 58.
Idrîs II, IV, 59 et suiv., 66.
Idrîs III, IV, 66.
Ildje, dans le sens de renégat, I, 338, note 1.
Imâd-ad-daula, roi de Saragosse, IV, 246, 247, 248 dans la note.
Isâ, vizir de Rachîd, IV, 185.
Isâ, client omaiyade, I, 333 et suiv.
Isâ ibn-Dînâr, II, 60, 61.
Isâ, fils de Moçab, I, 167.
Isaäc, moine, II, 130 et suiv.
Ishâc ibn-Ibrâhîm, II, 330.
Ishâc ibn-Mohammed, seigneur de Carmona, IV, 80, 82.
Ishâc Maucilî, II, 89 et suiv.
Isidore de Béja, II, 42.
Isidore (saint) de Péluse, II, 22.
Isidore (saint) de Séville, II, 22, 23; IV, 121 et suiv.
Ismaëliens (les), III, 4 et suiv.
Ismâîl, fils de Djafar le Véridique, III, 4.
Ismâîl, père d’Abou-’l-Câsim Mohammed l’Abbâdide, IV, 10.
Ismâîl, fils d’Abou-’l-Câsim Mohammed, IV,
15, 16, 23, 24, 50, 51.
Ismâîl, fils de Motadhid, IV, 82, 103 et suiv.
Ismâîl ibn-Dhî-’n-noun, IV, 20.
Ismâîl, fils d’Obaidallâh, I, 241.
Itâf, fils de Noaim, IV, 10.
Itimâd. Voyez Romaiquia.
Izz-ad-daula, fils de Motacim, IV, 243.

J.

Jean, marchand de Cordoue, II, 128 et suiv.
Jérémie, moine, II, 130, 131, 133.
José-Maria, II, 178, 179.
Joseph, fils de Samuel ha-Lévi, IV,
112 et suiv.
Joseph, frère d’Euloge, II, 113.
Juifs (persécutions des) par les Visigoths, II, 26 et suiv.
Jules (le fils de), II, 163.
Julien, gouverneur de Ceuta, II, 31, 32.

K.

Kelbites (les), I, 120.
Ketâmiens (les), III, 13 et suiv.
Khair ibn-Châkir, II, 262, 276, 277.
Khairân, III, 298, 299, 302, 315 et suiv., 322, 323, 326 et suiv., 331, 343, 358, 359; IV,
4.
Khalaf. Voyez Hichâm II (le pseudo-).
Khalaf, trésorier d’Omar ibn-Hafçoun, II, 307.
Khalaf ibn-Becr, II, 347, 348.
Khâlid, I, 33.
Khâlid, secrétaire de Yousof le Fihrite, I, 330, 333 et suiv., 357.
Khâlid ibn-Abdallâh ibn-Asîd, I, 193 et suiv.
Khâlid ibn-Khaldoun, II, 298, 301, 303, 304.
Khâlid le Fihrite, I, 242, 243, 245.
Khâlid, fils de Yézîd Ier, I, 124, 132, 174.
Khalîl, II, 260.
Kharâdj (le), impôt sur les productions, II, 41.
Khazradj (les), tribu, I, 23 et suiv.
Khorramîa (les), secte, III, 7.

L.

Lacant, I, 358.
Lago de la Janda, II, 33.
Lât, idole, I, 28, 30.
Léocritia, II, 170, 171, 173.

Léon (royaume de), son origine et son histoire, III, 21 et suiv.
Léon III, pape, III, 229.
Léovigild, surnommé Abadsolomes, II, 167, 168.
Lope, fils de Mohammed ibn-Lope, II, 318, 319.
Lope, fils de Mousâ II, II, 182.
Lucéna (juifs de), IV,
255.
Lugo (meurtres commis à) par les Suèves, II, 15.
Luna, IV, 153.

M.

Maäddites (les), I, 23, 114 et suiv.
Mabramân ibn-Yézîd, III, 248.
Mahdî (le). Voyez Ahmed ibn-Moâwia.
Mahdî, cousin de Coraib ibn-Khaldoun, II, 243, 258.
Mahdî (Mohammed), III, 271 et suiv.; IV,
78.
Mahomet, I, 18 et suiv.
Son opinion sur la noblesse, I, 39, 40.
Opinions des chrétiens de Cordoue sur sa vie et sa doctrine, II, 106 et suiv.
Maisara, chef des non-conformistes, I, 241 et suiv.
Maisara, renégat, II, 99.
Maisour, III, 133.
Makil, fils de Sinân, I, 101, 105, 106.
Malego, au lieu de Lamego, III, 234, note 1.
Mâlic ibn-Anas, II, 56 et suiv.
Mâlic, fils de Bahdal, I, 120.
Mâlic, fils de Hobaira, I, 132.
Mâlic, fils de Motamid, IV, 241.
Mâlic ibn-Wohaib, IV, 252.
Mallâhî, II, 260.
Mamoun, II, 76.
Mamoun, roi de Tolède, IV, 119, 127, 155 et suiv.
Mancio, II, 168.
Mançour, musicien, II, 93.
Manzil-Hânî, III, 279.
Marguérite (la), forteresse, II, 262.
Marie, religieuse, II, 143 et suiv.
Marthad, roi du Yémen, I, 20.
Masarrîa (les), III, 261.
Maslama, fils d’Abdalmélic, I, 164.
Maslama, frère du calife Hichâm, I, 302, 303, 305.
Maslama, frère de Solaimân de Sidona, II, 299.
Masone, évêque de Mérida, II, 21, 44, note 1.
Matarî, I, 368, 369.
Meççâla, III, 38, 39, 49.
Medinaceli, rebâti, III, 72.
Medina Sidonia, prise par les musulmans, II, 37.
Mérida, prise par les musulmans, II, 37, 40.
(Révolte de) contre Hacam Ier, II, 62, contre Abdérame II, II, 96.
Merwân Ier, I, 45, 51, 52, 94, 99, 107, 129 et suiv.
Merwân II, I, 297.
Merwân (des Beni-Hodair), III, 309.
Micdam ibn-Moâfâ, II, 296.
Migetius, II, 355.
Miron, III, 104, 105.
Moâdh ibn-abî-Corra, IV,
90 et suiv.
Moammil, IV, 228, 229, 232.
Moâwia, fils d’Abou-Sofyân, I, 46, 55 et suiv.
Moâwia II, I, 122, 123.
Moçab, I, 383.
Moçab, frère d’Abdallâh ibn-Zobair, I, 162, 163, 167.
Mocâtil el Royo, IV, 228.
Moçhafî, III, 118, 130 et suiv.
Moctadir, roi de Saragosse, IV, 126, 181, 182, 262.
Modhaffar. Voyez Abdalmélic, fils d’Almanzor.
Modhaffar, roi de Badajoz, IV, 15, 16, 81 et suiv.
Modhaffar, seigneur de Lérida, IV, 181.
Modharites (les), I, 114.
Modjéhid, III, 358, 359; IV, 4, 21, 47, 48.
Moghîra l’Omaiyade, I, 385.
Moghîra, frère de Hacam II, III, 136, 138 et suiv.
Moghîth, I, 215.
Moghîth, client des Omaiyades, I, 245, 247, 248.
Mohallab, I, 155, 162, 168, 193 et suiv.
Mohammed Ier, II, 126, 150, 152 et suiv.
Mohammed II, III, 352 et suiv.
Mohammed Ier, prince de Malaga, IV, 63 et suiv., 81.
Mohammed, le douzième imâm, III, 12.
Mohammed (de Tolède), III, 293.
Mohammed (Mahdî). Voyez Mahdî.
Mohammed ibn-Abbâd. Voyez Motamid.
Mohammed ibn-Abbâs, IV, 5.
Mohammed, fils du sultan Abdallâh, II, 242, 244, 246 et suiv., 320, 328.
Mohammed ibn-Abdallâh, seigneur de Carmona, IV, 13, 15, 17, 21, 22 et suiv., 37, 47, 50, 80.
Mohammed ibn-Adhhâ. Voyez Ibn-Adhhâ.
Mohammed ibn-Aflah, III, 119, 120.
Mohammed ibn-Angelino, II, 240 et suiv., 246 et suiv.
Mohammed ibn-Câsim, I, 211, 216.
Mohammed ibn-Ghâlib, II, 239 et suiv., 244, 245.
Mohammed ibn-Hâchim le Todjîbite, III, 52 et suiv., 63.
Mohammed le Hammoudite, prince d’Algéziras, IV,
24, 59, 66, 81.
Mohammed ibn-Hosain, III, 75.
Mohammed, fils d’Ibrâhîm ibn-Haddjâdj, II, 331 et suiv., 338.
Mohammed ibn-al-Irâkî, III, 334 et suiv.
Mohammed ibn-Ismâîl, secrétaire d’Ibn-abî-Amir, III, 169.
Mohammed ibn-Khazer, III, 49.
Mohammed, fils de Lope, II, 197, 318; III, 42.
Mohammed, fils de Martin, IV, 157 et suiv.
Mohammed ibn-Maslama, III, 169.
Mohammed-Moçhafî, III, 157.
Mohammed Modhaffar. Voyez ce dernier nom.
Mohammed ibn-Mousâ, II, 154 et suiv.
Mohammed, fils de Saîd ibn-Hâroun, IV, 87.
Mohammed ibn-as-Salîm, III, 114, 117, 118, 142, 172, note 1.
Mohammed ibn-Wasîm, II, 98.
Mohammed ibn-Yarîm, IV, 12, 14.
Mohammed ibn-Yilâ, III, 277.
Mohammed ibn-Zîrî, IV, 7, 8.
Moïzz, calife fatimide, III, 15, note 2, 76, 77, 124.
Mokhtâr, I, 158 et suiv., 277.
Mola, forteresse, III, 155.
Mondhir III, roi de Hîra, I, 21.
Mondhir (de Saragosse), III, 323, 326 et suiv.; IV, 4, 49.
Mondhir, fils de Mohammed Ier, II, 164, 185, 200, 201 et suiv.
Mondhir ibn-Saîd Bolloutî, III, 117, note 2.
Monfatil, poète, IV, 31.
Monteagudo, forteresse près de Murcie, IV, 177.
Monteagudo, forteresse près de Xerez, II, 300.
Montemayor, château, IV, 278.
Monte-sacro, II, 212, 215.
Monte-Salud, II, 185.
Montexicar, II, 212.
Moslim, fils d’Ocba, I, 97 et suiv., 126.
Monousa, I, 256; III, 23.
Mosailima, I, 33.
Mostaîn, roi de Saragosse, IV, 203, 246.
Motacim, roi d’Almérie, IV, 116, 202, 214, 219, 220, 221 et suiv.
Motadd, fils de Motamid, IV, 212, 242, 243.
Motadhid Abbâd, IV, 14, 68 et suiv., 128 et suiv.
Motamid, IV, 86, 87, 108 et suiv., 130, 133 et suiv.
Motanabbî, IV, 204, note 1.
Motarrif (des Beni-Hâchim), III, 54.
Motarrif, seigneur d’Huete, II, 260.
Motarrif, fils du sultan Abdallâh, II, 294, 299 et suiv., 320.
Motarrif, fils de Hichâm, II, 258.
Motawakkil, roi de Badajoz, IV,
190, 199, 203, 232 et suiv., 243 et suiv.
Mousâ II, II, 182.
Mousâ, de Tolède, II, 164.
Mousâ, des Beni-Dhou-’n-noun, II, 260.
Mousâ, fils de Djafar le Véridique, III, 4.
Mousâ ibn-Noçair, I, 196, 197, 211, 214, 216 et suiv.; II, 31 et suiv.; IV, 12.
Moutamin, roi de Saragosse, IV, 181, 182, 262.
Mowallad (les). Voyez Renégats.
Mozaina, tribu, I, 110.
Muets (les), II, 68.
Mulets. On s’en servait ordinairement au lieu de chevaux, même dans les batailles, I, 349.
Mutonia (bataille de), III, 40.

N.

Nâbil, II, 212.
Naçr, eunuque, II, 96, 122, 124, 126 et suiv.
Nadjâ, IV,
58 et suiv.
Nadjda le Slave, III, 62, 63.
Nafdoura ou Bacdoura (bataille de), I, 246 et suiv.
Nâfi, fils d’Azrac, I, 149, 151.
Nafza ou Nefza, tribu, I, 308; II, 260; III, 27, note 2.
Nécour, ville, III, 36.
Nedjrân (chrétiens de), I, 23.
Nicéphore, IV, 204, note 1.
Nibar (bataille de), IV, 197.
Nizârites (les), I, 114.
Nomân, fils de Bachîr, I, 76, 82, 83, 96, 97, 124.
Non-conformistes (les), I, 64, 142 et suiv.
Influence de leurs doctrines en Afrique, I, 238 et suiv.,
et en Espagne, I, 257.

O.

Obaid le Kilâbite, I, 293, 333 et suiv., 351.
Obaida le Caisite, I, 219, 220 et suiv.
Obaidallâh, calife fatimide, II, 324; III, 14 et suiv.
Obaidallâh, cousin germain de Hacam Ier, II, 73, 74.
Obaidallâh, client omaiyade, I, 310 et suiv., 349, 356, 357, 384.
Obaidallâh le Caisite, gouverneur de l’Afrique, I, 230 et suiv.

Obaidallâh ibn-Abî-Abda, II, 280, 281, 289, 308 et suiv.; III, 34, 35, 40.
Obaidallâh ibn-Câsim, métropolitain de Tolède, III, 98, 103.
Obaidallâh, fils de Mahdî, III, 302.
Obaidallâh, fils de Motacim, IV,
232, 233.
Obaidallâh, fils de Ziyâd, I, 76 et suiv., 141, 145, 147, 390, 391.
Obaidîs, poète, II, 262.
Ocba, père de Walîd, I, 48.
Ocba, fils de Haddjâdj, I, 231 et suiv., 242, 253.
Ocba ibn-Nâfi, I, 236.
Ocsonoba, II, 261.
Odilard, II, 166 et suiv.
Ohaimir (al-), II, 277.
Omaiya, III, 367 et suiv.
Omaiya, prince, II, 98.
Omaiya, frère de Djad, II, 245, 247 et suiv., 253, 255 et suiv.
Omaiya ibn-Abdallâh ibn-Asîd, I, 196.
Omaiya, fils d’Abdalmélic ibn-Catan, I, 262, 268.
Omaiya ibn-Ishâc, III, 56, 57.
Omair, général caisite, I, 162.
Omair le Lakhmite, II, 234, 235.
Omair, fils de Hobâb, I, 137.
Omar Ier, calife, I, 29, 32, 36, 41, 44; II, 50.
Omar II, calife, I, 37, 218, 237.
Omar, fils de Gomez, II, 161, note 1.
Omar ibn-Hafçoun, II, 191 et suiv., 224, 225, 227, 263 et suiv.
Omm-Othmân, épouse de Yousof le Fihrite, I, 329, 352.
Oppas, frère de Witiza, II, 36.
Orch, I, 333.
Ordoño Ier, II, 162.
Ordoño II, III, 33 et suiv., 64.
Ordoño III, III, 72, 73 et suiv.
Ordoño IV, III, 81, 88, 89, 96 et suiv.
Ordoño, évêque d’Astorga, IV, 120 et suiv.
Orose (Paul), II, 16, 17.
Orvigo (bataille de l’), II, 14.
Othmân, le calife, I, 40 et suiv.
Othmân, cousin germain de Yézîd Ier et gouverneur de Médine, I, 90, 92.
Othmân, général des troupes de Baçra, I, 152, 153.
Othmân-Moçhafî, III, 159, 168.
Otton Ier. Jugement d’Abdérame III sur sa politique, III, 58.
Oyaina, chef des Fazâra, I, 42.

P.

Palencia prise et ravagée par les Visigoths, II, 14.
Pampelune (campagne de), III, 47.
Pancorvo (bataille de), II, 197.
Paterna (bataille de), IV,
125.
Paul, martyr à Cordoue, II, 134.
Pélage, III, 22, 23.
Perfectus, prêtre, II, 120 et suiv.
Perle (la), IV, 153.
Philosophie (étude de la) dans l’Espagne musulmane, III, 18 et suiv., 109, 261 et suiv.
Pierre Sèche. Voyez Abdallâh Pierre Sèche.
Pinna-Mellaria, cloître, II, 167.
Polei, forteresse, II, 269. (Bataille de), II, 279 et suiv.
Portilla de Arenas (bataille de), III, 195.

R.

Rachîd, fils de Motamid, I, 169, 172, 184, 185, 199, 239, 241, 242, 273.
Râdhî, fils de Motamid, IV,
183, 201, 211, 212, 233, 242, 243.
Rahîcî, II, 282.
Râhit (bataille de la prairie de), I, 134 et suiv., 347, 348, 391; II, 284.
Ramadhân, confondu avec Redjeb, IV, 296.
Ramâdî, poète, III, 172 et suiv.
Ramire II, III, 50 et suiv., 70 et suiv.
Ramire III, III, 106, 191, 195, 196.
Raudh al-mitâr. Jugement sur ce livre, IV, 291, 292.
Raymond de Barcelone, III, 295, 323.
Raymond-Bérenger II, IV, 168 et suiv.
Reccafred, II, 139, 142.
Reccared, II, 20.
Redjeb, confondu avec Ramadhân, IV, 296.
Réfugiés (les), I, 27, 41.
Regio (serrania de).
Sa population, II, 176 et suiv.
Révolte de cette province, II, 188 et suiv.
Rékeswinth, II, 20, 21, note 4.
Renégats (les), II, 50 et suiv.
Richard Ier, duc de Normandie, III, 107.
Rizc-allâh, IV, 65.
Rocadillo (torre del), II, 353.
Rocher des aigles, III, 126.
Roderic, II, 31 et suiv.
Rodrigue le Campéador (le Cid), I, 155; IV,
212, 245.
Rodrigue Velasquez, III, 105, 235, note 1.
Romaic, IV, 140.
Romaiquia, IV, 140 et suiv., 179, 235, 242, 276.
Roncevaux, I, 379, 380.
Rotland, I, 380.
Royol (el), II, 277.
Rueda (bataille de la), III, 191.

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