La Sorcière
NOTES:
[1] Conf. de S. Cyprien, ap. Muratori, Script. it., I, 293, 515.—A. Maury, Magie, 435.
[2] Voy. Mansi, Baluze; Conc. d'Arles, 442; de Tours, 567; de Leptines, 743; les Capitulaires, etc. Gerson même, vers 1400.
[3] Voy. les Vies des Pères du désert, et les auteurs cités par A. Maury, Magie, 317. Au quatrième siècle, les Messaliens, se croyant pleins de démons, se mouchaient et crachaient sans cesse, faisaient d'incroyables efforts pour les expectorer.
[4] Ici, j'ai supprimé un mot choquant. Goethe, si noble dans la forme, ne l'est pas autant d'esprit. Il gâte la merveilleuse histoire, souille le grec d'une horrible idée slave. Au moment où on pleure, il fait de la fille un vampire. Elle vient parce qu'elle a soif de sang, pour sucer le sang de son cœur. Et il lui fait dire froidement cette chose impie et immonde: «Lui fini, je passerai à d'autres; la jeune race succombera à ma fureur.»
Le Moyen-âge habille grotesquement cette tradition pour nous faire peur du diable Vénus. Sa statue reçoit d'un jeune homme une bague qu'il lui met imprudemment au doigt. Elle la serre, la garde comme fiancée, et, la nuit, vient dans son lit en réclamer les droits. Pour le débarrasser de l'infernale épouse, il faut un exorcisme.—Même histoire dans les fabliaux, mais appliquée sottement à la Vierge.—Luther reprend l'histoire antique, si ma mémoire ne me trompe, dans ses Propos de table, mais fort grossièrement, en faisant sentir le cadavre.—L'espagnol Del Rio la transporte de Grèce en Brabant. La fiancée meurt peu avant ses noces. On sonne les cloches des morts. Le fiancé désespéré errait dans la campagne. Il entend une plainte. C'est elle-même qui erre sur la bruyère... «Ne vois-tu pas, dit-elle, celui qui me conduit?—Non.» Mais il la saisit, l'enlève, la porte chez lui. Là, l'histoire risquait fort de devenir trop tendre et trop touchante. Ce dur inquisiteur, Del Rio, en coupe le fil. «Le voile levé, dit-il, on trouva une bûche vêtue de la peau d'un cadavre.»—Le juge le Loyer, quoique si peu sensible, nous restitue pourtant l'histoire primitive.
Après lui, c'est fait de tous ces tristes narrateurs. L'histoire est inutile. Car notre temps commence, et la Fiancée a vaincu. La Nature enterrée revient, non plus furtivement, mais maîtresse de la maison.
[5] Voy. J. Grimm, Rechts alterthümer, et mes Origines du droit.
[6] C'est le rituel de Rouen. Voy. Ducange, verbo Festum; Carpentier, verbo Kalendæ, et Martène, III, 110. La sibylle était couronnée, suivie des juifs et des gentils, de Moïse, des prophètes, de Nabuchodonosor, etc. De très bonne heure, et de siècle en siècle, du septième au seizième, l'Église essaye de proscrire les grandes fêtes populaires de l'Ane, des Innocents, des Enfants, des Fous. Elle n'y réussit pas avant l'avènement de l'esprit moderne.
[8] Voir passim les Capitulaires.
[9] Un très illustre Breton, dernier homme du Moyen-âge, qui pourtant fut mon ami, dans le voyage si vain qu'il fit pour convertir Rome, y reçut des offres brillantes. «Que voulez-vous? disait le Pape.—Une chose: être dispensé du Bréviaire... Je meurs d'ennui.»
[10] C'est le célèbre aveu d'Hincmar.
[11] Différence trop peu sentie, trop peu marquée par ceux qui ont parlé de la recommandation personnelle, etc.
[12] Grimm, Rechts alterthümer, et mes Origines du droit.
[13] Grimm, au mot Aleu.
[14] C'est ce qui arriva au comte d'Avesnes, quand sa terre libre fut déclarée un simple fief, et lui le simple vassal, l'homme du comte de Hainaut.—Lire la terrible histoire du grand chancelier de Flandre, premier magistrat de Bruges, qui n'en fut pas moins réclamé comme serf. Gualterius, Scriptores rerum Francicarum, XIII, 334.
[16] Les textes de toute époque ont été recueillis dans les deux savants ouvrages de M. Alfred Maury (les Fées, 1843; la Magie, 1860). Voir aussi, pour le Nord, la Mythologie de Grimm.
[17] Rien de plus touchant que cette fidélité. Malgré la persécution, au cinquième siècle, les paysans promenaient, en pauvres petites poupées de linge ou de farine, les Dieux de ces grandes religions, Jupiter, Minerve, Vénus. Diane fut indestructible jusqu'au fond de la Germanie (Voy. Grimm). Au huitième siècle, on promène les dieux encore. Dans certaines petites cabanes, on sacrifie, on prend les augures, etc. (Indiculus paganiarum, Concile de Leptines en Hainaut). Les Capitulaires menacent en vain de la mort. Au douzième siècle, Burchard de Worms, en rappelant les défenses, témoigne qu'elles sont inutiles. En 1389, la Sorbonne condamne encore les traces du paganisme, et, vers 1400, Gerson (Contra Astrol.) rappelle comme chose actuelle cette superstition obstinée.
[18] A. Maury, Magie, 159.
[19] C'est une des retraites favorites du petit friand. Les Suisses, qui connaissent son goût, lui font encore aujourd'hui des présents de lait. Son nom, chez eux, est troll (drôle); chez les Allemands, kobold, nix; chez les Français, follet, goblin, lutin; chez les Anglais, puck, robin hood, robin good fellow. Shakespeare explique qu'il rend aux servantes dormeuses le service de les pincer jusqu'au bleu pour les éveiller.
[20] Laurière, II, 100; vo Marquette. Michelet, Origines du droit.
[21] Quand je publiai mes Origines en 1837, je ne pouvais connaître cette publication (de 1842).
[22] Cette délicatesse apparaît dans le traitement que ces dames voulaient infliger de leurs mains à Jean de Meung, leur poète, l'auteur du Roman de la Rose (vers 1300).
[23] Rien de plus gai que nos vieux contes; seulement ils sont peu variés. Ils n'ont que trois plaisanteries: le désespoir du cocu, les cris du battu, la grimace du pendu. On s'amuse du premier, on rit (à pleurer) du second. Au troisième, la gaieté est au comble; on se tient les côtes. Notez que les trois n'en font qu'un. C'est toujours l'inférieur, le faible qu'on outrage en toute sécurité, celui qui ne peut se défendre.
[24] Les démons troublent le monde pendant tout le Moyen-âge. Mais Satan ne prend pas son caractère définitif avant le treizième siècle. «Les pactes, dit M. A. Maury, sont fort rares avant cette époque.» Je le crois. Comment contracter avec celui qui vraiment n'est pas encore? Ni l'un ni l'autre des contractants n'était mûr pour le contrat. Pour que la volonté en vienne à cette extrémité terrible de se vendre pour l'éternité, il faut qu'elle ait désespéré. Ce n'est guère le malheureux qui arrive au désespoir; c'est le misérable, celui qui a connaissance parfaite de sa misère, qui en souffre d'autant plus et n'attend aucun remède. Le misérable en ce sens, c'est l'homme du quatorzième siècle, l'homme dont on exige l'impossible (des redevances en argent).—Dans ce chapitre et le suivant, j'ai marqué les situations, les sentiments, les progrès dans le désespoir, qui peuvent amener le traité énorme du pacte, et, ce qui est bien plus que le simple pacte, l'horrible état de sorcière. Nom prodigué, mais chose rare alors, laquelle n'était pas moins qu'un mariage et une sorte de pontificat. Pour la facilité de l'exposition, j'ai rattaché les détails de cette délicate analyse à un léger fil fictif. Le cadre importe peu du reste. L'essentiel, c'est de bien comprendre que de telles choses ne vinrent point (comme on tâchait de le faire croire) de la légèreté humaine, de l'inconstance de la nature déchue, des tentations fortuites de la concupiscence. Il y fallut la pression fatale d'un âge de fer, celle des nécessités atroces; il fallut que l'enfer même parût un abri, un asile, contre l'enfer d'ici-bas.
[25] C'était une méthode fort usitée pour forcer les Juifs de contribuer. Le roi Jean-sans-Terre y eut souvent recours.
[26] Tolède paraît avoir été la ville sainte des sorciers, innombrables en Espagne. Leurs relations avec les Maures, tellement civilisés, avec les Juifs, fort savants et maîtres alors de l'Espagne (comme agents du fisc royal), avaient donné aux sorciers une plus haute culture, et ils formaient à Tolède une sorte d'université. Au seizième siècle, on l'avait christianisée, transformée, réduite à la magie blanche. Voir la Déposition du sorcier Achard, sieur de Beaumont, médecin en Poitou. Lancre, Incrédulité, p. 781.
[27] C'est le grand et cruel outrage qu'on trouve usité dans ces temps. Il est, dans les lois galloises et anglo-saxonnes, la peine de l'impureté. (Grimm, 679, 711; Sternhook, 19, 326; Ducange, III, 52; Michelet, Origines.)—Plus tard, le même affront est indignement infligé aux femmes honnêtes, aux bourgeoises déjà fières, que la noblesse veut humilier. On sait le guet-apens où le tyran Hagenbach fit tomber les dames honorables de la haute bourgeoisie d'Alsace, probablement en dérision de leur riche et royal costume, tout de soie et d'or. J'ai rapporté aussi dans mes Origines le droit étrange que le sire de Pacé, en Anjou, réclame sur les femmes jolies (honnêtes) du voisinage. Elles doivent lui apporter au château 4 deniers, un chapeau de roses et danser avec ses officiers. Démarche fort dangereuse, où elles avaient à craindre de trouver un affront, comme celui d'Hagenbach. Pour les y contraindre, on ajoute cette menace que les rebelles dépouillées seront piquées d'un aiguillon marqué aux armes du seigneur.
[28] Ceci s'expliquera plus tard. Il faut se garder des additions pédantesques des modernes du dix-septième siècle. Les ornements que les sots donnent à une chose si terrible font Satan à leur image.
[29] Le rayon luit dans l'Immortalité, la Foi nouvelle, de Dumesnil; Terre et Ciel, de Reynaud, Henri Martin, etc.
[30] Albert-le-Grand, Roger Bacon, Arnaud de Villeneuve (qui trouve l'eau-de-vie).
[31] On imputa la lèpre aux Croisades, à l'Asie. L'Europe l'avait en elle-même. La guerre que le Moyen-âge déclara et à la chair, et à la propreté, devait porter son fruit. Plus d'une sainte est vantée pour ne s'être jamais lavé même les mains. Et combien moins le reste! La nudité d'un moment eût été grand péché. Les mondains suivent fidèlement ces leçons du monachisme. Cette société subtile et raffinée, qui immole le mariage et ne semble animée que de la poésie de l'adultère, elle garde sur ce point si innocent un singulier scrupule. Elle craint toute purification comme une souillure. Nul bain pendant mille ans! Soyez sûr que pas un de ces chevaliers, de ces belles si éthérées, les Parceval, les Tristan, les Iseult, ne se lavaient jamais. De là, un cruel accident, si peu poétique, en plein roman, les furieuses démangeaisons du treizième siècle.
[32] C'est le nom poli, craintif, qu'on donnait aux sorcières.
[33] L'ingratitude des hommes est cruelle à observer. Mille autres plantes sont venues. La mode a fait prévaloir cent végétaux exotiques. Et ces pauvres Consolantes qui nous ont sauvés alors, on a oublié leur bienfait?—Au reste, qui se souvient? qui reconnaît les obligations antiques de l'humanité pour la nature innocente? L'Asclepias acida, Sarcostemma (la plante-chair), qui fut pendant cinq mille ans l'hostie de l'Asie, et son dieu palpable, qui donna à cinq cents millions d'hommes le bonheur de manger leur dieu, cette plante que le Moyen-âge appela le Dompte-Venin (Vince-venenum), elle n'a pas un mot d'histoire dans nos livres de botanique. Qui sait? dans deux mille ans d'ici, ils oublieront le froment. Voy. Langlois, sur la soma de l'Inde, et le hom de la Perse. Mém. de l'Ac. des Inscriptions, XIX, 326.
[34] Dict. d'hist. nat. de M. d'Orbigny, article Morelles de M. Duchartre, d'après Dunal, etc.
[35] Je n'ai trouvé cette échelle nulle part. Elle est d'autant plus importante, que les sorcières qui firent ces essais, au risque de passer pour empoisonneuses, commencèrent certainement par les plus faibles et allèrent peu à peu aux plus fortes. Chaque degré de force donne ainsi une date relative, et permet d'établir dans ce sujet obscur une sorte de chronologie. Je compléterai aux chapitres suivants, en parlant de la Mandragore et du Datura.—J'ai suivi surtout: Pouchet, Solanées et Botanique générale. M. Pouchet, dans son importante monographie, n'a pas dédaigné de profiter des anciens auteurs, Matthiole, Porta, Gessner, Sauvages, Gmelin, etc.
[36] Voir la planche d'un excellent livre, lisible aux demoiselles même, le Cours de M. Auzoux.
[37] Mme La Chapelle et M. Chaussier ont fort utilement renouvelé ces pratiques de la vieille médecine populaire. (Pouchet, Solanées, p. 64.)
[38] Alors tout nouveau. Il commence au douzième siècle.
[39] C'est la découverte qui immortalise Claude Bernard.
[40] Je cite de mémoire. Dans cette histoire, tant de fois répétée, ce n'est pas Coucy, c'est Cabestaing, ménestrel provençal, qui est page, châtelain ou domestique, comme on disait, du mari.
[41] J'ai tort de dire inextinguible. On voit que de nouveaux philtres deviennent souvent nécessaires. Et ici je plains la Dame. Car cette furieuse sorcière, dans sa malignité moqueuse, exige que le philtre vienne corporellement de la Dame elle-même. Elle l'oblige, humiliée, à fournir à son amant une étrange communion. Le noble faisait aux juifs, aux serfs, aux bourgeois même (Voy. S. Simon sur son frère), un outrage de certaines choses répugnantes que la Dame est forcée par la sorcière de livrer ici comme philtre. Vrai supplice pour elle-même. Mais d'elle, de la grande Dame, tout est reçu à genoux. Voir plus bas la note tirée de Sprenger 59.
[42] La moins mauvaise est celle de Lancre. Il est homme d'esprit. Il est visiblement lié avec certaines jeunes sorcières, et il dut tout savoir. Son sabbat malheureusement est mêlé et surchargé des ornements grotesques de l'époque. Les descriptions du jésuite Del Rio et du dominicain Michaëlis sont des pièces ridicules de deux pédants crédules et sots. Dans celui de Del Rio, on trouve je ne sais combien de platitudes, de vaines inventions. Il y a cependant, au total, quelques belles traces d'antiquité dont j'ai pu profiter.
[43] A la bataille de Courtrai. Voy. aussi Grimm et mes Origines.
[44] Ceci est de Del Rio, mais n'est pas, je crois, exclusivement espagnol. C'est un trait antique et marqué de l'inspiration primitive. Les facéties viennent plus tard.
[45] On lui suspendait au bas du dos un masque ou second visage. Lancre, Inconstance, p. 68.
[46] Ce point si grave que la femme était autel elle-même, et qu'on officiait sur elle, nous est connu par le procès de la Voisin, que M. Ravaisson aîné a publié avec les autres Papiers de la Bastille. Dans ces imitations, récentes, il est vrai, du Sabbat, qu'on fit pour amuser les grands seigneurs de la cour de Louis XIV, on reproduisit sans nul doute les formes antiques et classiques du Sabbat primitif, même en tel point qui avait pu être abandonné dans les temps intermédiaires.
[47] Cette offrande charmante du blé et des oiseaux est particulière à la France. (Jaquier, Flagellans, 51. Soldan, 225.) En Lorraine et sans doute en Allemagne, on offrait des bêtes noires: le chat noir, le bouc noir, le taureau noir.
[48] Lancre, 136. Pourquoi ce nom Philippe, je n'en sais rien. Il reste d'autant plus obscur qu'ailleurs, lorsque Satan nomme Jésus, il l'appelle le petit Jean ou Janicot. Le nommerait-elle ici Philippe du nom odieux du roi qui nous donna les cent années des guerres anglaises, qui, à Crécy, commença nos défaites et nous valut la première invasion? Après une longue paix, fort peu interrompue, la guerre fut d'autant plus horrible au peuple. Philippe de Valois, auteur de cette guerre sans fin, fut maudit et laissa peut-être dans ce rituel populaire une durable malédiction.
[49] Fort récemment encore, mon spirituel ami, M. Génin, avait recueilli les plus curieux renseignements là-dessus.
[50] Boguet, Lancre, tous les auteurs sont d'accord sur ce point. Rude contradiction de Satan, mais tout à fait selon le vœu du serf, du paysan, du pauvre. Satan fait germer la moisson, mais il rend la femme inféconde. Beaucoup de blé et point d'enfant.
[51] Chose très générale dans l'ancienne France, me disait le savant et exact M. Monteil.
[52] Lancre parle de sorcières aimées et adorées.
[53] Voir la fin de la sorcière de Berkeley dans Guillaume de Malmesbury.
[54] Même au sujet le plus mystique, dans une œuvre de génie, l'Agneau de Van Eyck (Jean dit de Bruges), toutes les Vierges paraissent enceintes. C'est la grotesque mode du quinzième siècle.
[55] Cet amaigrissement de gens usés et énervés me gâte toutes les splendides miniatures de la cour de Bourgogne, du duc de Berry, etc. Les sujets sont si déplorables, que nulle exécution n'en peut faire d'heureuses œuvres d'art.
[56] Cette terrible fantaisie n'était pas rare chez ces grandes dames, nobles captives des châteaux. Elles avaient faim et soif de liberté, de libertés cruelles. Boguet raconte que, dans les montagnes de l'Auvergne, un chasseur tira, certaine nuit, sur une louve, la manqua, mais lui coupa la patte. Elle s'enfuit en boitant. Le chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme qui l'habitait. Celui-ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait bonne chasse. Pour répondre à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper à la louve; mais quelle ne fut point sa surprise, en trouvant, au lieu d'une patte, une main, et à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnut pour être celui de sa femme! Il se rendit immédiatement auprès d'elle, et la trouva blessée et cachant son avant-bras. Ce bras n'avait plus de main; on y rajusta ce que le chasseur avait rapporté, et force fut à la dame d'avouer que c'était bien elle qui, sous la forme de louve, avait attaqué le chasseur, et s'était sauvée ensuite en laissant une patte sur le champ de bataille. Le mari eut la cruauté de la livrer à la justice, et elle fut brûlée.
[57] Voir mon Histoire de France, et surtout la savante et exacte notice de notre si regrettable Armand Guéraud: Notice sur Gilles de Rais, Nantes, 1855 (reproduite dans la Biographie bretonne de M. Levot).—On y voit que les pourvoyeurs de l'horrible charnier d'enfants étaient généralement des hommes. La Meffraye, qui s'en mêlait aussi, était-elle sorcière? On ne le dit pas. M. Guéraud devait publier le procès. Il est à désirer qu'on fasse cette publication, mais sincère, intégrale, non mutilée. Les manuscrits sont à Nantes, à Paris. Mon savant ami, M. Dugast-Matifeux, m'apprend qu'il en existe une copie plus complète que ces originaux aux archives de Thouars (provenant des La Trémouille et des Serrant).
[58] Pouchet, Solanées et Botanique générale.—Nysten, Dictionnaire de médecine (édition Littré et Robin), article Datura. Les voleurs n'emploient que trop ces breuvages. Ils en firent prendre un jour au bourreau d'Aix et à sa femme, qu'ils voulaient dépouiller de leur argent: ces deux personnes entrèrent dans un si étrange délire que pendant toute une nuit ils dansèrent tout nus dans un cimetière.
[59] Cet orgueil la menait parfois à un furieux libertinage. De là ce mot allemand: «La sorcière en son grenier a montré à sa camarade quinze beaux fils en habit vert, et lui a dit: «Choisis; ils sont à toi.»—Son triomphe était de changer les rôles, d'infliger comme épreuves d'amour les plus choquants outrages aux nobles, aux grands, qu'elle abrutissait. On sait que les reines, aussi bien que les rois, les hautes dames (en Italie encore au dernier siècle, Collection Maurepas, XXX, 111), recevaient, tenaient cour au moment le plus rebutant, et se faisaient servir aux choses les moins désirables par les personnes favorisées. De la fantasque idole on adorait, on se disputait tout. Pour peu qu'elle fût jeune et jolie, moqueuse, il n'était pas d'épreuve si basse, si choquante que ses animaux domestiques (le sigisbé, l'abbé, un page fou) ne fussent prêts à subir, sur l'idée sotte qu'un philtre répugnant avait plus de vertu. Cela déjà est triste pour la nature humaine. Mais que dire de cette chose prodigieuse que la sorcière, ni grande dame, ni jolie, ni jeune, pauvre, et peut-être une serve, en sales haillons, par sa malice seule, je ne sais quelle furie libertine, une perfide fascination, hébétât, dégradât à ce point les plus graves personnages? Des moines d'un couvent du Rhin, de ces fiers couvents germaniques où l'on n'entrait qu'avec quatre cents ans de noblesse, firent à Sprenger ce triste aveu: «Nous l'avons vue ensorceler trois de nos abbés tour à tour, tuer le quatrième, disant avec effronterie: «Je l'ai fait et le ferai, et ils ne pourront se tirer de là, parce qu'ils ont mangé, etc.» (Comederunt meam..., etc. Sprenger, Malleus maleficarum, quæstio VII, p. 84.) Le pis pour Sprenger, et ce qui fait son désespoir, c'est qu'elle est tellement protégée, sans doute par ces fous, qu'il n'a pu la brûler. «Fateor quia nobis non aderat ulciscendi aut inquirendi super eam facultas; ideo adhuc superest.»
[60] Faustin Hélie, dans son savant et lumineux Traité de l'instruction criminelle (t. I, 398), a parfaitement expliqué comment Innocent III, vers 1200, supprime les garanties de l'Accusation, jusque-là nécessaires (surtout la peine de la calomnie que pouvait encourir l'accusateur). On y substitue les procédures ténébreuses, la Dénonciation, l'Inquisition. Voir dans Soldan la légèreté terrible des dernières procédures. On versa le sang comme l'eau.
[61] Voy. mes Mémoires de Luther, pour les Kilcrops, etc.
[62] Voy. Soldan pour ce fait et pour tout ce qui regarde l'Allemagne.
[63] L'instrument décrit autorise ce mot. Dans Boguet, p. 69, il est froid, dur, très mince, long d'un peu plus d'un doigt (visiblement une canule). Dans Lancre, 224, 225, 226, il est mieux entendu, risque moins de blesser; il est long d'une aulne et sinueux, une partie est métallique, une autre souple, etc. C'est déjà le clysoir.
[64] Massée, Chronique du monde (1540), et les chroniqueurs du Hainaut, Vinchant, etc.
[65] Wyer, liv. III, ch. VII, d'après Grillandus.
[66] Doctrine très ancienne qui reparaît souvent dans le Moyen-âge. Au dix-septième siècle, elle est commune dans les couvents de France et d'Espagne, nulle part plus claire et plus naïve que dans les leçons d'un ange normand à une religieuse (Affaire de Louviers).—L'ange enseigne à la nonne premièrement «le mépris du corps et l'indifférence à la chair. Jésus l'a tellement méprisée, qu'il l'a exposée nue à la flagellation, et laissé voir à tous...»—Il lui enseigne «l'abandon de l'âme et de la volonté, la sainte, la docile, la toute passive obéissance. Exemple: la Sainte Vierge, qui ne se défia pas de Gabriel, mais obéit, conçut.»—Courait-elle un risque? Non. Car un esprit ne peut causer aucune impureté. Tout au contraire, il purifie.»—A Louviers, cette belle doctrine fleurit dès 1623, professée par un directeur âgé, autorisé, David. Le fonds de son enseignement était «de faire mourir le péché par le péché», pour mieux rentrer en innocence. Ainsi firent nos premiers parents. Esprit de Bosroger (capucin). La Piété affligée, 1645; p. 167, 171, 173, 174, 181, 189, 190, 196.
[67] L'Histoire des diables de Loudun, du protestant Aubin, est un livre sérieux, solide, et confirmé par les Procès-verbaux mêmes de Laubardemont. Celui du capucin Tranquille est une pièce grotesque. La Procédure est à notre grande Bibliothèque de Paris. M. Figuier a donné de toute l'affaire un long et excellent récit (Histoire du merveilleux).—Je suis, comme on va voir, contre les brûleurs, mais nullement pour le brûlé. Il est ridicule d'en faire un martyre, en haine de Richelieu. C'était un fat, vaniteux, libertin, qui méritait non le bûcher, mais la prison perpétuelle.
[68] Voy. Del Rio, Llorente, Ricci, etc.
[69] Esprit de Bosroger, p. 135.
[70] C'était l'usage encore; voir Mabillon.
[71] Il était trop facile de tromper celles qui désiraient l'être. Le célibat était alors plus difficile qu'au Moyen-âge, les jeûnes, les saignées monastiques ayant diminué. Beaucoup mouraient de cette vie cruellement inactive et de pléthore nerveuse. Elles ne cachaient guère leur martyre, le disaient à leurs sœurs, à leur confesseur, à la Vierge. Chose touchante, bien plus que ridicule, et digne de pitié. On lit dans un registre d'une inquisition d'Italie cet aveu d'une religieuse; elle disait innocemment à la Madone: «De grâce, Sainte Vierge, donnez-moi quelqu'un avec qui je puisse pécher» (dans Lasteyrie, Confession, p. 205). Embarras réel pour le directeur, qui, quel que fût son âge, était en péril. On sait l'histoire d'un certain couvent russe: un homme qui y entra n'en sortit pas vivant. Chez les nôtres, le directeur entrait et devait entrer tous les jours. Elles croyaient communément qu'un saint ne peut que sanctifier, et qu'un être pur purifie. Le peuple les appelait en riant les sanctifiées. (L'Estoile.) Cette croyance était fort sérieuse dans les cloîtres. (Voy. le capucin Esprit de Bosroger, ch. XI, p. 156.)
[72] Je ne connais aucun livre plus important, plus terrible, plus digne d'être réimprimé (Bibl. imp., Z, ancien 1016). C'est l'histoire la plus forte en ce genre.—La Piété affligée, du capucin Esprit de Bosroger, est un livre immortel dans les annales de la bêtise humaine. J'en ai tiré, au chapitre précédent, des choses surprenantes qui pouvaient le faire brûler; mais je me suis gardé de copier les libertés amoureuses que l'ange Gabriel y prend avec la Vierge, ses baisers de colombe, etc.—Les deux admirables pamphlets du vaillant chirurgien Yvelin sont à la Bibliothèque de Sainte-Geneviève. L'Examen et l'Apologie se trouvent dans un volume relié et mal intitulé: Éloges de Richelieu (Lettre X, 550). L'Apologie s'y trouve en double au volume Z, 899.
[73] Voy. Floquet, Parl. de Normandie, t. V, p. 636.
[74] Je ne prends pas la Voisin pour sorcière, ni pour sabbat la contrefaçon qu'elle en faisait pour amuser des grands seigneurs blasés, Luxembourg et Vendôme, son disciple, et les effrontées Mazarines. Des prêtres scélérats, associés à la Voisin, leur disaient secrètement la Messe noire, et plus obscène certainement qu'elle n'avait pu être jadis devant tout un peuple. Dans une misérable victime, autel vivant, on piloriait la nature. Une femme livrée à la risée! horreur!... jouet bien moins des hommes encore que de la cruauté des femmes, d'une Bouillon, insolente, effrénée, ou de la noire Olympe, profonde en crimes et docteur en poisons (1681).
[75] La stérilité va toujours croissant dans le dix-septième siècle, spécialement dans les familles rangées, réglées à la stricte mesure du confessionnal. Prenez même les jansénistes. Suivez les Arnauld; voici leur décroissance: d'abord vingt enfants, quinze enfants; puis cinq! et enfin plus d'enfant. Cette race énergique (et mêlée aux vaillants Colbert) finit-elle par énervation? Non. Elle s'est resserrée peu à peu pour faire un aîné riche, un grand seigneur et un ministre. Elle y arrive et meurt de son ambitieuse prudence, certainement autorisée.
[76] Exemple. Le noble chapitre des chanoines de Pignan, qui avait l'honneur d'être représenté aux états de Provence, ne tenait pas moins fièrement à la possession publique des religieuses du pays. Ils étaient seize chanoines. La prévôté, en une seule année, reçut des nonnes seize déclarations de grossesse. (Histoire manuscrite de Besse, par M. Renoux, communiquée par M. Th.). Cette publicité avait cela de bon que le crime monastique, l'infanticide dut être moins commun. Les religieuses, soumises à ce qu'elles considéraient comme une charge de leur état, au prix d'une petite honte, étaient humaines et bonnes mères. Elles sauvaient du moins leurs enfants. Celles de Pignan les mettaient en nourrice chez les paysans, qui les adoptaient, s'en servaient, les élevaient avec les leurs. Ainsi nombre d'agriculteurs sont connus aujourd'hui même pour enfants de la noblesse ecclésiastique de Provence.
[77] Garinet, 314.
[78] Dans une affaire si discutée, je cite constamment, et surtout un volume in-folio: Procédure du Père Girard et de la Cadière. Aix, 1733. Pour ne pas multiplier les notes, j'indique seulement dans mon texte la page de ce volume.
[79] Bibliothèque de la ville de Toulon, Pièces et chansons manuscrites, un volume in-folio, très curieux.
[80] Voy. le Procès, et Svift, Mécanisme de l'enthousiasme.
[81] Voy. une très bonne dissertation manuscrite de M. Brun.
[82] Voy. le livre de M. d'Antrechaus et l'excellente brochure de M. Gustave Lambert.
[83] Voy. surtout A. Maury, Magie.
[84] Le grand dauphin était fouetté cruellement. Le jeune Boufflers (de quinze ans) mourut de douleur de l'avoir été (Saint-Simon). La prieure de l'Abbaye-aux-Bois, menacée par son supérieur «de châtiment afflictif», réclama auprès du roi; elle fut, pour l'honneur du couvent, dispensée de la honte publique, mais remise au supérieur, et sans doute la punition fut reçue à petit bruit.—De plus en plus, on sentait ce qu'elle avait de dangereux, d'immoral. L'effroi, la honte, amenaient de tristes supplications et d'indignes traités. On ne l'avait que trop vu dans le grand procès qui, sous l'empereur Joseph, dévoila l'intérieur des collèges des Jésuites, qui plus tard fut réimprimé sous Joseph II et de nos jours.
[85] On a mis ceci en grec, en le falsifiant deux fois, à la page 6 et à la page 389, afin de diminuer le crime de Girard. La version la plus exacte ici est celle de sa déposition devant le lieutenant criminel de Toulon (p. 12), etc.
[86] C'était l'usage des reîtres, des soldats du Nord, de se faire frères par la communion du sang. (Voy. mes Origines du droit.)
[87] Page 80 de l'in-folio, et tome Ier de l'in-douze, page 33.
[88] Muyart de Vouglans, à la suite de ses Loix criminelles, in-folio, 1780.
[89] Ce détail nous est transmis par un consulteur du Saint-Office encore vivant.
[90] Je ne parle pas des exécutions que le peuple faisait lui-même. Il y a un siècle, dans un village de Provence, une vieille à qui un propriétaire refusait l'aumône, s'emporta et dit: «Tu mourras demain!» Il fut frappé, mourut. Tout le village (non pas les pauvres seuls, mais les plus honnêtes gens), la foule saisit la vieille, la mit sur un tas de sarments. Elle y fut brûlée vive. Le Parlement fit semblant d'informer, mais ne punit pas. Aujourd'hui encore les gens de ce village sont appelés brûle-femme (brulo-fenno).
[91] Une anecdote grotesque symbolise, exprime à merveille l'état du Parlement. Le rapporteur lisait son travail, ses appréciations du procès de sorcellerie, de la part que le diable pouvait avoir en cette affaire. Il se fait un grand bruit. Un homme noir tombe par la cheminée... Tous se sauvent, effrayés, moins le seul rapporteur, qui, embarrassé dans sa robe, ne peut bouger... L'homme s'excuse. C'est tout bonnement un ramoneur qui s'est trompé de cheminée. (Papon, IV, 430.)—On peut dire qu'en effet une terreur, celle du peuple, du démon populaire, fixa le Parlement, comme ce juge engagé par sa robe.
[92] La persécution a continué, et par la publication altérée des documents, et jusque dans les historiens d'aujourd'hui. Même le Procès (in-folio, 1733), notre principale source, est suivi d'une table habilement combinée contre la Cadière. A son article, on trouve indiqué de suite et au complet (comme faits prouvés) tout ce qui a été dit contre elle; mais on n'indique pas sa rétractation de ce que le poison lui a fait dire. Au mot Girard, presque rien; on vous renvoie, pour ses actes, à une foule d'articles qu'on n'aura pas la patience de chercher.—Dans la reliure de certains exemplaires, on a eu soin de placer devant le Procès, pour servir de contre-poison, des apologies de Girard, etc.—Voltaire est bien léger sur cette affaire; il se moque des uns et des autres, surtout des jansénistes.—Les historiens de nos jours, qui certainement n'ont pas lu le Procès, MM. Cabasse, Fabre, Méry, se croient impartiaux, et ils accablent la victime.
TABLE DES MATIÈRES
| LA SORCIÈRE | |
|---|---|
| Pages | |
| Avis | 319 |
| Introduction | 321 |
| Pour un Sorcier, dix mille Sorcières | 321 |
| La Sorcière fut l'unique médecin du peuple | 323 |
| Terrorisme du Moyen-âge | 324 |
| La Sorcière fut une création du désespoir | 328 |
| Elle créa Satan à son tour | 331 |
| Satan prince du Monde, médecin, novateur | 332 |
| Son école (sorcière, berger, bourreau) | 333 |
| Sa décadence | 334 |
LIVRE PREMIER. |
|
| I. La Mort des dieux | 337 |
| Le Christianisme crut que le monde allait mourir | 338 |
| Le monde des démons | 341 |
| La fiancée de Corinthe | 343 |
| II. Pourquoi le Moyen-age désespéra | 347 |
| Le peuple fait ses légendes | 348 |
| Mais on lui défend d'inventer | 352 |
| Le peuple défend le territoire | 357 |
| Mais on le fait serf | 358 |
| III. Le Petit démon du foyer | 359 |
| Communisme primitif de la villa | 360 |
| Le foyer indépendant | 360 |
| La femme du serf | 365 |
| Sa fidélité aux anciens dieux | 366 |
| Le follet | 368 |
| IV. Tentations | 371 |
| Le serf invoque l'Esprit des trésors cachés | 372 |
| Les razzias féodales | 375 |
| La femme fait du follet un démon | 379 |
| V. Possession | 382 |
| L'avènement de l'or en 1300 | 382 |
| La femme s'entend avec le démon de l'or | 384 |
| Immondes terreurs du Moyen-âge | 387 |
| La dame serve du village | 393 |
| Haine de la dame du château | 395 |
| VI. Le Pacte | 398 |
| La serve se donne au Diable | 399 |
| La lande et la Sorcière | 402 |
| VII. Le Roi des morts | 405 |
| Elle fait revenir les morts aimés | 410 |
| L'idée de Satan adoucie | 411 |
| VIII. Le Prince de la Nature | 414 |
| Le dégel du Moyen-âge | 419 |
| La sorcière évoque l'Orient | 419 |
| Elle conçoit la Nature | 421 |
| IX. Satan médecin | 423 |
| Les maladies du Moyen-âge | 423 |
| La sorcière les guérit par des poisons | 429 |
| Les Consolantes, (ou Solanées) | 429 |
| Elle commence à soigner les femmes | 435 |
| X. Charmes.—Philtres. | 437 |
| Barbe-Bleue et Grisélidis | 439 |
| Le château implore la sorcière | 442 |
| Sa malice | 442 |
| XI. La Communion de révolte.—Les Sabbats.—La Messe noire. | 448 |
| Les antiques Sabasies demi-païennes | 449 |
| La Messe noire, ses quatre actes | 451 |
| Acte Ier. L'introït, l'osclage, le banquet | 455 |
| Acte II. L'offrande, la femme autel et hostie | 457 |
| XII. L'Amour.—La Mort.—Satan s'évanouit. | 461 |
| Acte III. L'amour des proches parents | 462 |
| Acte IV. La mort de Satan et de la Sorcière | 469 |
LIVRE SECOND. |
|
| I. La Sorcière de la décadence.—Satan multiplié | 471 |
| Les sorcières et sorciers employés par les grands | 475 |
| La dame louve | 476 |
| Le dernier des philtres | 479 |
| II. Le Marteau des Sorcières | 481 |
| Satan maître du monde | 492 |
| III. Cent ans de tolérance en France.—Réaction | 497 |
| L'Espagne commence quand la France fait halte | 498 |
| Réaction. Nos légistes brûlent autant que les prêtres | 502 |
| IV. Les Sorcières basques | 504 |
| Elles dirigent leur propre juge | 505 |
| V. Satan se fait ecclésiastique | 514 |
| Facéties du sabbat moderne | 516 |
| VI. Gauffridi (1610) | 523 |
| Prêtres sorciers poursuivis par les moines | 523 |
| Jalousies des religieuses | 526 |
| VII. Les Possédées de Loudun.—Grandier (1632-1634) | 546 |
| Le curé beau diseur, sorcier | 553 |
| Furie maladive des nonnes | 561 |
| VIII. Possédées de Louviers.—Madeleine Bavent (1633-1647) | 565 |
| L'illuminisme. Le Diable quiétiste | 565 |
| Duel du Diable et du médecin | 572 |
| IX. Satan triomphe au dix-septième siècle | 580 |
| X. Le Père Girard et la Cadière (1730) | 588 |
| XI. La Cadière au couvent (1730) | 621 |
| XII. Le Procès de la Cadière (1730-1731) | 646 |
| Épilogue | 673 |
| Peut-on réconcilier Satan et Jésus? | 674 |
| La Sorcière a péri, mais la Fée renaîtra | 676 |
| Imminence de la rénovation religieuse | 677 |
ÉCLAIRCISSEMENTS. |
|
| I. Classification géographique de la sorcellerie | 679 |
| II. De l'Inquisition | 682 |
| III. Méthode et critique | 685 |
| IV. Satan médecin | 687 |
| V. Des rapports de Satan avec la Jacquerie | 688 |
| VI. Du dernier acte du Sabbat | 689 |
| VII. Littérature de sorcellerie | 692 |
| VIII. Décadence, etc. | 694 |
| IX. Du lieu où ce livre fut achevé | 695 |
| Sources principales | 699 |
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.
PARIS.—IMP. E. FLAMMARION, RUE RACINE, 26.