La Tapisserie de la Reine Mathilde dite La Tapisserie de Bayeux
NOTES
1 Le tissu de Mozat au musée des étoffes de Lyon.
2 Le tissu du trésor de Bamberg.
3 Un vieux texte, que nous aurons occasion de citer, nous apprend que le jour de leur mariage, Guillaume le Conquérant et la duchesse Mathilde portaient des manteaux de drap d'or ornés de broderies.
4 Synod. Attreb., C. III. Apud d'Ach. Spicil. I, p. 62. Eméric David, La Peinture au moyen âge, 1863, p. 110.
5 Steenstrup. Die Bayeux-Tapete, p. 50.
6 Mémoires des antiquaires de Normandie (1873), VIII, p. 187 et s.
7 The Bayeux Tapestry. London, 1886, p. 19.
8 La Tapisserie de Bayeux. Caen, 1907, p. 6.
9 Mémoires de l'Académie des Inscriptions, VIII, 1733, p. 602.
10 History of Henry, II éd., 1769, t. I, p. 353.
11 Ni le Dr Bruce (p. 17), ni M. Fowke (p. 8) ne disent sur quel témoignage s'appuie ce récit. A le lire on serait tenté de croire que cette impression de Napoléon put exercer une certaine influence sur la levée du camp de Boulogne. Il n'en est rien. La Tapisserie, exposée à Paris à la fin de 1803, fut renvoyée à Bayeux en mars 1804, et après, pendant plus d'une année encore, les préparatifs de l'expédition d'Angleterre ne cessèrent d'être poursuivis sans relâche. Napoléon n'abandonna son projet qu'au moment où la coalition de l'Europe le força, en septembre 1805, à retirer ses troupes de Boulogne, pour commencer cette brillante campagne qui devait se terminer par la victoire d'Austerlitz, le 2 décembre 1805.
D'autres contemporains furent frappés de la coïncidence, car dans la notice écrite à cette époque par Visconti, sur l'ordre de Denon, on a inséré, après la description de la comète, cet entrefilet que nous reproduisons textuellement:
« Moniteur du 16 frimaire, an XII. »
Douvres, 14 frimaire, an XII.
« Nous avons aperçu hier soir vers cinq heures un superbe météore qui s'élevait du sud-ouest et se dirigeait vers le nord; il avait une queue d'environ 30 aunes de long. Tout le pays a été éclairé à plusieurs milles à la ronde, et lorsqu'il a disparu on a senti une forte odeur de soufre. »
Cette citation que rien n'explique, ni ne justifie, n'a pas été reproduite dans les édifions postérieures de cette brochure.
12 Bull. monumental, vol. VI, p. 78.
13 Recherches sur la Tapisserie représentant la conquête de l'Angleterre par les Normands.
14 Archæologia, vol. XVII, p. 85.
15 Archœlogia, vol. XVIII, p. 359.
16 The Bayeux Tapestry, London, 1898, p. 12.
17 Laffetay. The Bayeux Tapestry, p. 10.
18 Researches and conjectures on the Bayeux Tapestry, London, 1858, traduit par Pillet, Bayeux, 1841.
19 Quicherat. Bibl. de l'Ecole des Chartes, XI, 91. On rencontre fréquemment les mots Franci et Angli, opposés l'un à l'autre, dans le Domesday book, commencé en 1085.
20 Bulletin monumental, IV, p. 44.
21 Bulletin monumental, VIII, p. 73.
22 Même pendant la terrible invasion allemande (1914-1918) on ne l'a pas déménagée.
23 La Tapisserie de Bayeux, Paris 1879.
24 Congrès archéologique de Caen de 1898.
25 La Tapisserie de Bayeux. Les méthodes du passé, 1912.
26 La Tapisserie de Bayeux. Biblioth. de l'école des Chartes.
27 Date probable de la Tapisserie de Bayeux. Bull, monumental, 1912, p. 213 et 1903, p. 84.
28 Les chevaux et les cavaliers de la Tapisserie de Bayeux.
29 Antiquité de la Tapisserie de Bayeux. Mémoires de la Société des Arts, Belles-Lettres et Sciences de Bayeux, t. XII.
30 The Bayeux Tapestry.
31 Die Bayeux-Tapete.
32 The Bayeux Tapestry.
33 Guillaume de Malmesbury. Réc. des Historiens des Gaules, XI, 176 B.
34 Eadmer. Ibid., XI, 192 B. C.
35 Steenstrup. Die Bayeux-Tapete, Kjœbenharm, 1887, p. 44.
36 M. Steenstrup (p. 8) remarque qu'un héros de légende danoise se rend en semblable équipage au palais de son père.
37 Guillaume de Poitiers. Hist. Gall., XI, p. 87 C.
38 Freeman. History of the Norman Conquest of England, t. III, p. 226, n° 4.
39 The Bayeux Tapestry, p. 35. London, 1898.
40 Les témoins du serment de Harold, PL. III, n° 26, et infra, p. 65.
41 Hamilton Thompson. Military architecture in England during the Middle Age. Oxford, 1912, p. 36.
42 The Bayeux Tapestry, p. 32.
43 Nous empruntons à l'histoire de la Marine, de Charles de la Roncière, vol. t. I, p. 98, la description d'un navire trouvé à Gokstad, en Norvège, qui semble bien du type des vaisseaux de la Tapisserie. « Long de 22 m. 76, large de 5 au maître bau. Son bordage de planches de chêne se relevait fortement aux deux extrémités. Au listel percé de trous qui couronnait le plat bord, on attachait le bas de la tente, soutenue d'autre part par trois supports sculptés, qui s'élevaient à plus de deux mètres au-dessus du plancher dans l'axe du bâtiment. Les traverses, sous lesquelles on circulait à l'aise, portaient la vergue et la voile qu'on carguait au moment du combat, ou pendant la nage contre le vent. Le mât, maintenu par des haubans et des étais, avait une voile carrée, primitivement tissue de laine, ou faite de peaux. A tribord arrière, un gouvernail d'une seule pièce, manœuvré au moyen d'une mèche longue et mince, trempait dans la mer un large safran. Les avirons qui ne reposaient pas sur le plat bord, passaient par des trous pratiqués dans le bordage à 0 m. 47 au-dessus de l'eau. Un ingénieux système de planchettes glissant sur rainures fermait les ouvertures quand il y avait lieu. Il n'y avait pas moins de trois barques pour le service du bord. »
44 Guillaume de Poitiers. Historiens des Gaules, XI, p. 87 D.
45 Hist. Gall., XIII, 223 B.
46 Roman de Rou, V, 10 783-10 799.
47 Monuments de la monarchie française, I, 177.
48 The Bayeux Tapestry, p. 37.
49 PL. IV, n° 36 et p. 78.
50 The Bayeux Tapestry, p. 41.
Le nom de Turold, Turoldus, aujourd'hui Touroude, est très fréquent en Normandie. C'est à un personnage de ce nom, qu'on attribue la Chanson de Roland, à cause de ce vers énigmatique, le dernier du poème:
« Ci falt la geste que Turoldus declinet. »
51 Hist. Gall., XI, 87 D.
52 Ordéric Vital. Hist. Gall., XII, p. 620 C.
53 Comp. p. 93, note 80.
54 Dans toutes les autres scènes où Guillaume est sur son trône, il tient son épée haute. Pourquoi met-il ici la pointe en bas? Peut-être pour rendre un hommage spécial à son hôte lors de sa première réception dans son palais?
Est-il possible de rapprocher ceci d'une des plus grandes scènes des chansons de geste? Charlemagne et ses barons combattent depuis vingt-sept ans en Espagne, accablés par les fatigues de ces luttes continuelles et le poids des ans. Avec toute la jeunesse de France, avec les fils de ces héros épuisés, Guy de Bourgogne va au secours du grand empereur et de ses compagnons, et quand il les a retrouvés et reconnus, il s'écrie, s'adressant à ses camarades:
Barons, plus de retard, vite à terre,
La pointe de vos épées en bas,
Prosternez-vous sur vos coudes et vos genoux.
L. Gautier. Epopées françaises, t. II, p. 384.
55 Congrès archéologique de France, 1907. Avallon, p. 164-167.
56 The history of the Norman Conquest of England, t. III, p. 708-711.
57 Harold est représenté sans moustache PL. III, n° 28; mais l'inscription ne laisse alors aucun doute sur son identité.
58 La Tapisserie de Bayeux, p. 35.
59 De cette façon de rendre les villes, les Chroniques Anglo-Saxonnes nous présentent un autre exemple. En 1093, la ville d'Alnwick (Northumberland) était sur le point d'être prise. Le gouverneur feignit de vouloir la rendre, il tendit ainsi les clés au bout d'une lance, et au moment où, sans défiance, le vainqueur Malcolm, roi d'Ecosse, s'avançait pour les prendre, il lui brisa traîtreusement le crâne. Lingand, Hist. of England, 1819, I, 471.
60 Léon Gautier. La chevalerie, p. 15, n. 1.
61 Hist. Gall., XI, p. 155.
62 V. 10 831.
63 The Bayeux Tapestry, p. 69. Freeman, III, p. 247 et 697.
64 Ibid., p. 69.
65 Nous ne savons comment l'abbé Laffetay (p. 56) et d'autres ont pu prendre ce personnage pour une femme: il porte le bliaud des hommes de la Tapisserie et son costume ne ressemble en rien à celui d'Ælfgyva, PL. II, n° 17, et de la femme sortant de la maison incendiée, PL. VI, n° 54.
66 Fowke, ibid., p. 71.
67 Fowke, ibid., p. 75.
68 La Tapisserie de Bayeux, p. 57.
69 Chacun sait que la tour lanterne, entre le chœur et la nef, est une des caractéristiques de l'école d'architecture normande, à laquelle se rattachent les constructions anglaises de cette époque.
70 Ibid., p. 58.
71 Freeman a réuni tous les éléments de la question. T. III, p. 578-600.
72 Est-il certain que Harold ait été sacré par Stigand? assurément non. La question est des plus obscures. Certains pensent que l'archevêque d'York Ealred, choisi pour cette cérémonie, étant tombé malade, n'y avait pas encore procédé lors de la bataille de Hastings. V. Freeman, t. III, p. 616-621, Aug. Thierry. Conquête de l'Angleterre, t. I, p. 279.
73 Ibid., p. 86. Laffetay, La Tapisserie de Bayeux, p. 60.
74 Laffetay, p. 61. Comte, p. 48.
75 The Norman Conquest, III, p. 650.
76 The Norman Conquest, III, p. 260.
77 Hist. Gall., XI, p. 236 B.
78 Un des traits caractéristiques de la Tapisserie, c'est son réalisme, et nous devons accepter ses dessins comme des témoignages historiques; il y a, pourtant, des exceptions, et nous en avons une ici, dans le débarquement des chevaux. Il était impossible de les faire sauter par-dessus le bordage du navire. On avait certainement imaginé un dispositif que l'artiste n'a pas connu et que, par suite, il n'a pas représenté.
79 Fowke, p. 102.
80 N'est-ce pas pour un motif analogue, que Harold n'a pas de manteau quand il vient pour la première fois avec Guillaume au palais de Rouen (PL. II, n° 15)? S'il le porte dans les autres scènes, c'est vraisemblablement sur l'invitation formelle de Guillaume, qui tient à le combler d'honneurs.
81 L. Gautier. La chevalerie, p. 650.
82 The Norman Conquest, III, p. 408.
Ces travaux furent exécutés avec la plus grande célérité, et un vieil auteur veut voir là l'origine du nom.
| Une tur ferme e renuvele | Une tour fut construite et élevée | 
| Ke li Ducs Hastinges apele | Que le Duc appela Hastinges | 
| Hastivement ke fut fermée | Comme elle fut construite hâtivement | 
| Et pur co fut si appelée. | Elle fut ainsi appelée. | 
83 The Norman Conquest, III, p. 415.
84 Journal Brit. archæol. Assoc., vol. XXIII, p. 150.
85 Voir page 112 et Hist. Gall., XI, p. 235 A.
86 Hist. Gall., vol. XI, p. 236 B.
87 Henri de Huntindon. Hist. Gall., vol. XI, p. 208 C.
88 Ce bonnet de laine ou de fourrure, nous l'avons déjà vu porté par Harold, pendant la traversée de la Manche (PL. I, n° 5), et par le personnage qui accompagne Guillaume se dirigeant vers le Mont Saint-Michel (PL. II, n° 18).
89 Francisque Michel. Chroniques anglo-normandes, v. III. De Hastingæ Prælio, v. 477-480.
90 Aussi prompt qu'un lion furieux, il s'élance sur le jeune homme, le renverse à terre en s'écriant: « Reçois de ma main cette très légitime récompense. Si mon coursier est mort, c'est en combattant à pied que je te la donne. »
91 Oman. England before the Norman Conquest.
92 Hist. Gall., XI, p. 185 C.
93 Quicherat. Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, vol. II, p. 91.
94 Freeman. Ibid., p. 766-769.
95
Ordéric Vital. Hist. Gall., vol. XI,
p. 236 C.
Guillaume de Poitiers. Ibid., p. 96 C.
96 Voir p. 99.
97
Handbook of the nothern runic monuments of Scandinavia, by Dr
Georges Stephens, p. 16.
Freeman, p. 748.
98 Ce n'est pas sans raison que Freeman (III, p. 574) attache une importance spéciale à la représentation de ce dragon et y voit une preuve que la Tapisserie a été exécutée dans les premières années qui ont suivi la conquête. Plus tard, avec le temps qui atténue toujours les souvenirs, on n'aurait pas songé à ce détail, pourtant si intéressant.
99 Les archers normands avaient beau lancer de nombreuses flèches sur les Anglais qui se protégeaient avec leurs boucliers, ils ne parvenaient pas à les atteindre, ni même à les apercevoir pour les bien viser. Après avoir pris conseil, ils décidèrent de tirer haut pour que les flèches, en tombant, atteignissent les Anglais à la tête. Cet avis fut suivi. Les archers tirèrent très haut et les flèches frappèrent les Anglais au visage et crevèrent les yeux de beaucoup. Alors ils n'osaient ouvrir les yeux, ni découvrir leur visage, car les flèches tombaient plus épaisses que la pluie chassée par le vent. Une de ces flèches atteignit Harold à l'œil droit et le lui creva. Harold l'arracha, la rejeta après l'avoir brisée de colère, et, vaincu par la douleur, s'appuya sur son bouclier.
100 Guillaume de Malmesbury. Hist. Gall., XI, 184 D.
101 Mém. de la Société des Antiquaires de Normandie, vol. XXVIII, p. 187
102 On fixerait ainsi la chronologie des événements:
A la fin de l'été 1064, Harold s'embarque pour la Normandie et est fait prisonnier par Guy de Ponthieu; en novembre il est rendu à la liberté; en février ou mars 1065 commence la campagne de Bretagne; et l'année suivante, à peu près à la même époque, serait venue en Normandie la nouvelle de la mort d'Édouard, et du couronnement de Harold. A propos de cette dernière date nous avons fait de sérieuses réserves. Voir p. 81.
103 Comp. Dessin, p. 144.
104 Le lièvre enlevé par l'aigle se reconnaît sans difficulté; l'épervicr sur le passereau a beaucoup souffert, mais l'identification paraît néanmoins certaine.
105 Nous retrouvons ces fables dans La Fontaine, mais la cigogne y remplace la grue; la perdrix, le passereau.
106 Laffetay. La Tapisserie de Bayeux, p. 38.
107 The Norman Conquest, III, p. 572.
108 Voir l'explication de la scène: unus clericus et ælfgyva, PL. II, n° 17, p. 52.
109 Hist. Gall., XI, p. 95.
110 Nous avons déjà remarqué que la Tapisserie nous donne de la conquête, et des faits qui l'ont précédée, la version admise en Normandie à la cour de Guillaume.
111 Pour son serment, quand Harold étendit sa main sur le reliquaire, elle trembla, et un frisson secoua son corps.
112 En fait, l'expédition conserva ce caractère religieux. La Tapisserie nous montre l'évêque Odon bénissant le repas, et Guillaume porte toujours l'étendard crucifère béni par le pape. De leur côté, les chroniqueurs sout unanimes à nous dire que l'armée normande se prépara au combat par la prière et la pénitence; enfin qu'elle entendit la messe et communia dans la matinée du 14 octobre, avant d'aller au combat.
113 Guillaume de Jumiège, VII, 35. Migne. Patrologie latine, 149, p. 874.
114
Guillaume de Malmesbury. Hist. Coll., XI, 183 D.
Freeman, The Norman Conquest, III, p. 436.
115 Hist. Gall., XIV, p. 338. Comp. infra p. 173.
116 Le Prieur. Le Portrait en France. L'Artiste, 1891, I, 19.
117 On peut comparer à cet égard les fresques de Saint-Savin. M. Magne dans l'OEuvre des peintres verriers en France, p. XIV, remarque que les artistes, qui nous ont donné les ensembles les plus harmonieux, se préoccupaient peu de l'exactitude des tons qu'ils employaient, et que les cheveux bleus ou verts abondent dans les vitraux, surtout dans ceux de Poitiers et de Reims.
118 Pour la distinction des broignes treillissées ou maclées, V. infra, p. 162-163.
119 Saint-Omer faisait alors partie du comté de Flandre.
120 D'une note de la notice sur la Tapisserie de Bayeux par l'abbé Laffetay, 3e édition, on doit induire que jusque vers 1880, on n'avait pas remarqué l'existence de ces coutures.
Il semble pourtant qu'on en puisse tirer quelques considérations intéressantes.
121 C'est à tort que Fowke (p. 20), et d'autres commentateurs, ont cru à l'emploi de laine noire. Pour démontrer cette erreur, il n'y a qu'à comparer la laine réellement noire de la restauration, avec la laine bleu foncé de la partie ancienne.
122 Comment ne pas rapprocher de ce travail, cette autre broderie d'origine Scandinave du musée normand de Rouen représentant l'adoration des mages? Le travail est plus grossier, mais on retrouve le même caractère principal, les fils tendus parallèlement et maintenus par d'autres fils qui les croisent. N'y a-t-il pas là une indication de l'origine de cette sorte de broderie?
123 Nous avons p. 145 indiqué notre sentiment sur l'origine du dessin.
124 Nous ne pourrions modifier cette conclusion d'ensemble, même en admettant qu'une partie du travail a été confiée à cette Anglaise nommée Leviet, qui, d'après une tradition, eut l'honneur d'être employée à ce travail par la reine Mathilde.
125 On a soutenu que la présence de ces fleurs de lys (?) attestait que la Tapisserie n'était pas antérieure au XIIe siècle. C'est une erreur et sans remonter aux Egyptiens et sans multiplier les exemples, disons qu'on les rencontre fréquemment dans les manuscrits, notamment dans le Psautier d'Utrecht, qui n'est pas postérieur au IXe siècle.
Elles se trouvent également sur le sceau d'Édouard le Confesseur.
126 Hist. Gall., X, p. 66 E, v. 98. Quicherat, p. 140-146.
127 Hist. des Gall., XI, p. 183 C.
128 Quicherat, p. 143-158. Raoul Glaber, Hist. Gall., X, p. 42 D. Steenstrup, p. 39. Ordéric Vital. Ibid., XII, p. 637.
Ce texte général se rapporte à la fin du XIe siècle, vers 1090. La mode persista, malgré les prédicateurs et Ordéric Vital nous raconte qu'en 1105, Henri Ier, Beauclerc, roi d'Angleterre, étant venu à Carantan, l'évêque de Sées, Serlon, dans un sermon critiqua énergiquement ses longs cheveux et lui demanda de les couper et de donner ainsi un louable exemple à ses sujets. Le Roi se soumit et son exemple fut suivi par toute sa suite.
129 Hist. Gall., X, 77, n° 27. XII, p. 637 D.
130 Enlart. Le musée de sculpture comparée du Trocadéro, p. 65 et 71.
131 The Norman Conquest. V. III, p. 574.
132 L. Gautier, La chevalerie, p. 720 n. Viollet-le-Duc. Dict. du mobilier, VI, 84. Quicherat, Hist. du Costume, p. 139, pense que ce carré indique une poche.
133 Fairholt et Dillon. Costume in England, I, p. 83. Planché. Cyclopedia of Costume, I, 348.
134 On peut être surpris de voir que nous ne nommions jamais haubert, l'armure des hommes d'armes de la Tapisserie, alors que dans un poème presque contemporain, bien qu'un peu postérieur, la Chanson de Roland, broigne et haubert soient synonymes. D'abord nous ne savons pas de façon précise quand cette synonymie a commencé à être admise; mais ce qui nous a surtout déterminé, c'est que dans la langue actuelle, le mot haubert, malgré son origine germanique, désigne toujours le vêtement de maille qui n'a été usité que plus tard.
135 Il existe une troisième sorte de broigne dite clavaine, formée de plaques de fer juxtaposées, mais nous n'en trouvons pas d'exemple dans la Tapisserie.
136 On remarquera que, contre toute vraisemblance, la jambe gauche de la broigne de Guillaume n'est pas semblable à la droite, et que, comme les bras, elle n'est protégée que par de simples anneaux. Nous avons vu que c'est un artifice du dessinateur pour bien distinguer les différents membres. Comp. p. 145.
137 Le heaume de Guillaume (PL. VI, n° 55) se prolonge un peu à l'arrière. C'est certainement une première tentative de protéger la nuque du chevalier. Elle sera d'ailleurs très adoptée au siècle suivant. Demay, Le Costume de guerre et d'apparat, p. 17.
138 M. Lefèvre des Nouettes. Bull. monumental, 1912, p. 229.
M. Marignan. La Tapisserie, p. 67.
139 Le Duc le reconnaît et en vrai chevalier il se précipite tout à coup sur lui, et le saisissant par le nasal de son casque, le jette la tête à terre, et lui tourne les pieds vers les cieux.
140 Louandre. Les arts somptuaires.
141 Furieux, il enlève le casque de sa tête et montre son visage à ses Normands. Guy d'Amiens. Ibid., v. 448-449.
142 Steenstrup, Die Bayeux-Tapete, p. 38.
143 Les Anglais s'en servent au commencement de la lutte pour empêcher les Normands d'arriver jusqu'à eux.
144 M. Fairholt et Lord Dillon. Costume in England, I, p. 65.
145 Ibid., 83. Planché. Cyclopedia of Costume, I, 348.
146 Oman. The Art of War, p. 24.
147 Lord Dillon. John Alexander Smith. Proceeding of the society of antiquaries of Scotland, v. X (session 1873-1874).
148 Hist. Gall., v. XI, p. 96 B.
Oman. England before the Norman Conquest, p. 645.
149 Les chevaux et les cavaliers de la Tapisserie de Bayeux, p. 36 et s.
150 Bulletin monumental, 1912, p. 241.
151 Archives du Nord.
152 Bull. mon., 1912, p. 228.
153 Hist. Gall., XIV, p. 240; traduction de L. Gauthier, la Chevalerie, p. 465.
154 Comp. p. 46.
155 Emile Travers. Congrès archéologique de France, 1908. Caen, I, p. 184.
156 Hist. Gall., vol. II, p. 250 B, 368 C, 409 B. Le duc de Normandie, Guillaume Longue Epée, qui parlait la langue nationale des anciens normands, Daciscæ religionis linguam, voulut la faire apprendre à son fils et pour cela, il l'envoya à Bayeux, qui avait mieux conservé cette langue que Rouen. Nyrop. Grammaire historique de la langue française, t. I, p. 19.
157 III, p. 572.
158 The Bayeux Tapestry, p. 23.
159 M. Anquetil dans son étude sur la Tapisserie, remarque aussi les W, formés de deux V rapprochés ou enlacés. La hauteur égale des jambages, leur forme rectiligne, la place des pleins sont, nous dit-il, des preuves que l'ouvrage n'a pas été fait en Angleterre, car alors les jambages seraient inversés, et leurs pleins seraient à l'opposite.
160 Laffetay, p. 28.
161 La Tapisserie de Bayeux, p. 1.
162 Lanore. La Tapisserie de Bayeux. Bibl. de l'école des Chartes, 1903, p. 84.
163 Marignan. Ibid., p. 15.
164 Méthodes du passé, p. 169.
165 Le costume de guerre et d'apparat. Le costume par les sceaux.
166 Dans le Bulletin des antiquaires de France, t. 72, p. 21-32, M. Butin a caractérisé ainsi la situation avec l'autorité qui lui appartient. « La lance posée sur l'arrêt était complètement immobilisée, et il fallait que le cavalier fût transporté en projectile, au galop du cheval, pour utiliser l'arme ainsi arrêtée. »
Il éperone son cheval et le lance à bride abattue,
Des plus rudes coups qu'il peut porter le comte frappe le païen,
Il fracasse son écu, lui rompt les mailles de son haubert,
Lui tranche la poitrine, lui brise les os,
Lui sépare toute l'échiné du dos,
Et avec sa lance lui jette l'âme hors du corps.
Le coup est si rude qu'il fait chanceler le corps du sarrazin,
Si bien que Roland, à pleine lance, l'abat mort de son cheval,
Et que le cou du Sarrazin est en deux morceaux.
Des éperons d'or fin, il pique son cheval
Et va frapper sur Corsablis un coup terrible.
L'écu est mis en pièces, le haubert en lambeaux;
Il lui plante sa lance au milieu du corps.
Le coup est si rude que le Sarrazin chancelle et meurt.
A pleine lance l'abat mort sur le chemin.
Trad. de Léon Gautier.
Il brise son écu et rompt son haubert,
Lui enfonce dans le corps les pans du gonfanon,
De ce rude coup de lance, le renverse mort de l'arçon.
169 Dans le Roman de Rou, postérieur à la Chanson de Roland, la lutte présente les mêmes caractères. Les combattants se précipitent les uns contre les autres se portant des coups violents qui parfois donnent la mort, parfois désarçonnent les cavaliers, ou brisent seulement leurs lances dont les éclats volent en l'air. A titre d'exemple nous citons ce passage, v. 6733.
| Dunc vessiez dures médlées | Vous auriez vu de rudes mêlées, | 
| Colps de lances et colps d'espées | Des coups de lance, des coups d'épée, | 
| Fraindre lances et peschoier: | Des lances brisées et abattues, | 
| Baruns chair, selles vidier | Des barons tomber, et abandonner leurs selles, | 
| Mult veissiez vassals juster, | Bien des chevaliers combattre, | 
| Li uns, li altres encuntrer, | Aller au-devant les uns des autres, | 
| L'un cheval à l'altre hurter | Le cheval de l'un heurtant celui de l'autre, | 
| E traverser et tresturner; | Le dépasser et revenir, | 
| Li trus des lances has voler. | El les tronçons de lances haut voler. | 
170 On ne s'est peut-être pas assez préoccupé de l'escrime adoptée pour classer nos vieux poèmes du moyen âge. Pourtant on y trouverait des arguments sérieux, qui viendraient corroborer les données de la linguistique; ainsi comme preuve de l'antiquité de la mort de Germond, ne peut-on pas faire remarquer que les chevaliers s'y servent encore de leurs lances comme d'un javelot, ainsi que faisaient les Grecs et les Romains?
171 Ibid., p. 23.
172 Ibid., p. 42.
173 The Norman Conquest, III, p. 572.
174 Die Bayeux-Tapete, p. 45.
175 The Norman Conquest, III, p. 572.
176 Les érudits qui rejettent la tradition se divisent en deux classes très distinctes: 1° ceux qui croient que la Tapisserie est postérieure à la mort de Guillaume; parmi eux, nous citerons: lord Lyttleton, Hist. of Henry II, VI, p. 353, éd. 1769; l'abbé de la Rue, Recherches sur la Tapisserie de Bayeux, 1825; Travers, Congrès archéologique de France, LXXV, Caen, 1908, t. I, p. 182; 2° les auteurs qui pensent que la Tapisserie, tout en ayant été faite pour la consécration de la cathédrale en 1077, a été commandée par Odon; parmi eux nous citerons, Laffetay, p. 32; Steenstrup, p. 45; Freeman, v. III, p. 572.
177 Inventaire des joyaulx, capses, reliquiairs, ornemens, tentes, paremens, livres, et autres biens apartenans à l'église Nostre-Dame de Bayeux, et en icelle trouvés, veus et visités par venerables et discretes personnes maistre Guillaume de Castillon, archidiacre des Vetz, et Nicole Michiel Fabriquier, chanoines de ladite église, à ce députez et commis en chapitre général de ladite église, tenu et célébré après la feste de sainct Ravent et sainct Rasiph, en l'an mil quatre cent septante-six, très révérend père en Dieu Mons. Loys de Harecourt, patriarche de Jérusalem, lors évêque, et révérend père maistre Guillaume de Bailleul, lors doyen de ladite église; et fut fait ce dit inventaire en mois de septembre par plusieurs journées, à ce presens les procureurs et serviteurs du grand cousteur de ladite église, et maistre Jehan Castel, chapellain de ladite église, et notaire apostolique; et icy est redigé en françois et vulgaire langage pour plus claire et familière désignation desdits joyaulx, ornements et autres biens, et de leurs circonstances, qu'elle n'eust pu estre faicte en termes de latinité, et est ce dit inventaire cy-après digeré en ordre, et désigné en distinction en six chapitres...
Ensuivent pour le tiers chapitre les pretieux manteaux et riches chapes trouvés et gardés en triangle qui est assis en costé dextre du pulpitre dessous le crucifix.
Premièrement: Ung mantel duquel, comme on dit, le duc Guillaume estoit vestu quand il épousa la ducesse, tout d'or tirey: semey de croisettes et florions d'or et le bort de bas est de or traict à ymages faict tout environ ennobly de fermailles d'or emaillies et de camayeux et autres pierres pretieuses et de présent en y a encore sept vingt, et y a sexante dix places vuides ou aultres foiz avoient esté perles, pierres et fermailles d'or emaillies.
Item: Ung autre mantel duquel, comme l'en dit, la ducesse estoit vestue quand elle épousa le duc Guillaume, tout semey de petits ymages d'or tiré à or fraiz pardevant, et pour tout le bort de bas enrichiz de fermailles d'or emaillies et de camayeux et autres pierres pretieuses, et de present en y a encore deus cens quatre-vingt-douze, et y a deus cens quatre places vuides ausquelles estoient aultres foiz pareilles pierres et fermailles d'or emaillies...
Ensuivent pour le quint chapitre les tentes, tapis, cortines, paremens des autels et autres draps de saye pour parer le cueur aux festes solennelles, trouvés et gardés en le vestiaire de la dicte église.
Item: Une tente très longue et étroite de telle à broderie de ymages et escripteaulx faisans représentation du conquest d'Angleterre, laquelle est tendue environ la nef de l'église le jour et par les octaves des Reliques.
178 Die Bayeux-Tapete, p. 43-44.
179 Lancelot. Mémoires de l'acad. Inscriptions, 1786, XII, p. 335.
180 Manuscrit de M. le chanoine Lelièvre, p. 26. Bibliothèque de Bayeux.
181 Même si la tenture est l'œuvre exclusive de Mathilde, femme du Conquérant, même si elle l'a commandée, et fait exécuter sans consulter Odon, il est très naturel qu'une place spéciale ait été accordée à Turold, Vital, Wadard, les plus éminents enfants de Bayeux, ayant pris part à la conquête, puisque la Tapisserie était destinée à cette ville où ils étaient connus. Cela à la consécration de gloires locales.
182
Steenstrup. Ibid., p. 45.
Pluquet. Essai historique sur la ville de Bayeux,
p. 81.
Freeman. Ibid., III, p. 572. Laffetay. Ibid.,
22.
183 Congrès archéologique de France, 1908, t. I, p. 182.
184 Comte. La Tapisserie de Bayeux, p. 19.
185 Freemann, III, p. 972.