Le Sahara
Cliché Désiré
Pl. XXIII. — Touaregs, homme et femme.
La femme tient un instrument de musique, l’amzad.
Cliché du service photographique du Gouvernement Général
Pl. XXIV. — Méharistes des compagnies sahariennes en uniforme.
Ce sont des Chaambas (tribu arabe).
Grâce aux automobiles et aux avions pourra-t-on se passer de chemins de fer ? Nos habitudes d’esprit nous entraînent à concevoir le chemin de fer comme la base de tout trafic. Sauf en Égypte, les chemins de fer transsahariens sont restés à l’état de projets ; mais ces projets ont pullulé ; l’idée se précise et prend corps ; surtout dans le Sahara français. En Algérie, les départements de Constantine et d’Oran se disputent la tête de ligne. Le chemin de fer passera-t-il par le groupe oriental des oasis, l’Oued R’ir et Ouargla ; ou par le groupe occidental, suivant la « rue de palmiers » ? Dans les deux cas, un terminus inévitable est la boucle du Niger. Mais le Tchad ne peut pas rester éternellement isolé au cœur mathématique du continent. Un projet de chemin de fer transafricain par le Hoggar et le Tchad allait rejoindre le futur chemin de fer anglais du Cap au Caire. Ce projet est même le seul qui ait reçu un commencement très modeste d’exécution ; une mission d’études a été envoyée, qui a fait faire à la cartographie du Sahara des progrès intéressants. Les Soudanais, avec le colonel Tilho, projettent un chemin de fer qui desservirait le Soudan sur toute la longueur, et sur lequel des transsahariens viendraient se brancher. Car il y aura plusieurs transsahariens : le plus court et le plus aisé à imaginer serait le chemin de fer italien, qui unirait le golfe des Syrtes au lac Tchad, en utilisant la plus vieille voie commerciale du Sahara, celle du Fezzan.
Ces projets ne sont pas des rêves. Des forces puissantes semblent devoir entraîner le Sahara dans des voies nouvelles. Le chiffre total de la population saharienne ne peut pas être fixé ; mais à coup sûr il est insignifiant ; cette moitié du continent est pratiquement vide. C’est une difficulté, mais c’est aussi un gros avantage. L’Europe ne trouve pas ici de population indigène dense et enracinée avec qui il soit nécessaire de compter. Et, par contre, l’Européen trouve un climat, dont il est établi pratiquement que la race blanche méditerranéenne s’accommode parfaitement.
En ce qui concerne la partie occidentale, les succès de la politique et de la colonisation française au Maghreb semblent l’entraîner inévitablement au Sahara. Pour établir un lien à la fois sentimental et d’affaires entre les colons et les indigènes il faudra faire quelque chose, associer les deux éléments dans une grande tâche commune ; elle s’offre au Sahara et nulle part ailleurs.
Les meilleures chances d’avenir du Sahara sont dans sa situation planétaire. Il s’interpose entre deux grandes régions violemment contrastées qui ont besoin l’une de l’autre et qui s’attirent violemment. D’une part, les agglomérations humaines civilisées de l’Europe occidentale, et, d’autre part, les tropiques africains aux richesses agricoles inexploitées. L’Europe d’après guerre sent plus vivement le besoin d’échanger ses produits manufacturés contre des produits alimentaires. Certainement aussi il faut faire la part des besoins imaginatifs de paysages nouveaux à notre époque de grand tourisme. L’Europe, si on peut dire, a faim de ses tropiques. Elle en a été séparée depuis toujours par l’obstacle du Sahara, dont le rétrécissement de la planète à notre époque souligne l’absurdité. Cet obstacle devra sauter ; il y a là une nécessité profonde. On sent déjà que le branle est donné. Le Sahara commence un nouveau chapitre de son histoire.
TABLE DES FIGURES
| 1. — | Schéma du Sahara occidental | 24 |
| 2. — | Schéma du Sahara oriental | 25 |
| 3. — | Clarias Lazera (Cat fish) | 63 |
| 4. — | Capture du Logone par le bassin du Niger | 77 |
| 5. — | L’oued Saoura et son erg | 85 |
| 6. — | Cours terminal de la Saoura | 89 |
| 7. — | Capture par ensablement de l’oued Zousfana par l’oued Guir | 93 |
| 8. — | L’oued Igharghar et son erg | 99 |
| 9. — | Esquisse du cratère de l’Emi-Koussi | 169 |
| 10. — | Le Hoggar | 189 |
TABLE DES PLANCHES
| PL. I. — L’antilope Adax du Sahara algérien | 16 |
| PL. II. — Le « Reg », en un point du reg immense entre Ouallen et Tessalit | 17 |
| PL. III. — Le pic Ilaman, sommet du Hoggar | 32 |
| PL. IV. — Le trident de la Koudia (Hoggar) | 33 |
| PL. V. — Au Désert libyque ; région de Kharga (ou Khargeh) | 48 |
| PL. VI. — Les premiers chicots de l’Adrar des Ifor’ass surgissant brusquement du reg, quand on vient du nord | 49 |
| PL. VII. — Autour de la Gara Krima (sud d’Ouargla). Les vagues des petites dunes | 64 |
| PL. VIII. — Dunes survolées, région d’El Oued | 65 |
| PL. IX. — Le Niger aux hautes eaux. Région de Tombouctou | 80 |
| PL. X. — L’oued Saoura a Kerzaz, entre le grand erg et les rochers nus de la chaîne d’Ougarta | 81 |
| PL. XI. — Le plateau des Dayas, au sud de Laghouat | 96 |
| PL. XII. — Les bois ajourés des Villes saintes (Djedda, Yambo) | 97 |
| PL. XIII. — Chameaux exportés d’Algérie en Égypte pendant la guerre | 128 |
| PL. XIV. — Colonnade du temple d’Hibis (vue en contrebas). Oasis de Kharga (ou Khargeh) | 129 |
| PL. XV. — Un canyon du Mouydir (gorges de Takoumbaret) dans les grés siluriens (ou peut-être cambriens) | 144 |
| PL. XVI. — Betyles phéniciens (?) de Tabelbalet (entre R’Adamès et In Salah) | 145 |
| PL. XVII. — Oasis du Souf (région d’El Oued) | 176 |
| PL. XVIII. — Au Reggan (bas Touat). Puits d’aération des Foggaras | 177 |
| PL. XIX. — Oasis de Tolga, près Biskra ; un puits artésien | 192 |
| PL. XX. — Une khottara (chadouf égyptien) dans l’oasis de Timmoudi, bas de l’oued Saoura | 193 |
| PL. XXI. — Oasis d’In-Salah | 208 |
| PL. XXII. — Temacin dans l’oued R’Ir. Type de Ksar saharien | 209 |
| PL. XXIII. — Touaregs, homme et femme | 224 |
| PL. XXIV. — Méharistes des compagnies sahariennes en uniforme | 225 |
TABLE DES MATIÈRES
| LIVRE PREMIER | |
| CHAPITRE UNIQUE. — GÉNÉRALITÉS SUR LE SAHARA, SA STRUCTURE, SON CLIMAT, SES LIMITES | 9 |
| Causes générales, p. 11. — Géologie, p. 14. — Orographie, p. 16. — Le climat, p. 18. — La vie des plantes et des animaux, p. 28. | |
| LIVRE II | |
| LA VIE PHYSIQUE ACTUELLE ET PASSÉE AU SAHARA | |
| CHAPITRE PREMIER. — LOIS FONDAMENTALES DU MODELE DÉSERTIQUE | |
| Les bassins fermés, p. 39. — Les lois de l’érosion fluviale au désert, p. 42. — Érosion éolienne, p. 46. | |
| CHAPITRE II. — LE PASSÉ | 59 |
| Ancienneté du Sahara, p. 59. — Les oueds fossiles du Sahara, p. 61. — Le désert libyque, p. 67. | |
| CHAPITRE III. — LES RIVIÈRES. LA CIRCULATION SUPERFICIELLE DES EAUX | 71 |
| Le Niger, p. 72. — Le Chari et le Tchad, p. 74. — Le Nil, p. 78. — L’oued Saoura, p. 83. — L’oued Igharghar, p. 94. — Le dessèchement du Sahara, p. 100. — Cycles d’érosion désertique, p. 103. | |
| CHAPITRE IV. — OASIS ET TANEZROUFTS | 115 |
| Les Tanezroufts, p. 117. | |
| LIVRE III | |
| L’HISTOIRE DU SAHARA. | |
| CHAPITRE UNIQUE. — L’INTRODUCTION DU CHAMEAU ET SES CONSÉQUENCES | 129 |
| Nomades blancs et agriculteurs nègres, p. 134. | |
| LIVRE IV | |
| LES RÉGIONS DU SAHARA | |
| CHAPITRE PREMIER. — L’ÉGYPTE | 145 |
| Les côtes, p. 145. — La voie du Nil, p. 148. — Organisation du désert égyptien, p. 150. — Insignifiance des nomades, p. 152. — Les oasis égyptiennes, p. 158. — L’isthme de Siouah, p. 162. | |
| CHAPITRE II. — LE SAHARA TIBBOU | 167 |
| Le Tibesti, p. 168. — Le Borkou, p. 173. — Koufra, p. 175. | |
| CHAPITRE III. — LE FEZZAN | 179 |
| Fezzan, proprement dit, p. 182. — Le Kaouar et Bilma, p. 186. | |
| CHAPITRE IV. — LE SAHARA TOUAREG | 187 |
| Le Sahara algérien, p. 191. — R’adamès et R’at, p. 191. — Oasis algériennes, p. 193. — Les nomades, p. 205. — Chaamba et Touaregs, p. 208. — La lisière soudanaise, p. 212. — La Maurétanie, p. 216. | |
| CONCLUSION | 221 |
Abbeville. — Imprimerie F. Paillart.
Note du transcripteur :
- Page 15, " fibres de la vieille péréplaine " a été remplacé par " pénéplaine "
- Page 35, " L’Égyte n’a jamais connu " a été remplacé par " L’Égypte "
- Page 97, " n’est pas seulenent irréel " a été remplacé par " seulement "
- Page 140, " aussi près des palmeries " a été remplacé par " palmeraies "
- Page 148, " ports célèbres, Bénérice " a été remplacé par " Bérénice "
- Page 160, " archéologues leur donnent raion " a été remplacé par " raison "
- Page 160, " Farafra aurait été pour pour les anciens " a été remplacé par " été pour les "
- Page 163, " les Pharaons à leur avène-nement " a été remplacé par " avènement "
- Page 171, " ils n’ont pas pas la variété d’une " a été remplacé par " n’ont pas la "
- Page 193, " d’une ligne R’at-R’amadès " a été remplacé par " R’at-R’adamès "