Le Tour du Monde; Afrique Orientale: Journal des voyages et des voyageurs; 2. sem. 1860
Amblyrhinchus cristatus, iguane des îles Galapagos.
IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE
Rue de Fleurus, 9, à Paris
Note 1: Nous sommes obligé de nous contenter de cette indication générale, l'itinéraire que se propose de suivre M. Lejean ne nous étant pas encore bien connu.(Retour au Texte)
Note 2: Salonique, ancienne Thermès ou Thessalonique. Philippe avait donné le nom de Thessalonique à sa fille en mémoire d'une victoire remportée sur les Thessaliens (θεσσαλος, Thessaliens; νικη, victoire), et Cassandre, gendre de Philippe, fit donner le nom de sa femme à la ville de Thermès.(Retour au Texte)
Note 3: Hadji-Kalfa, savant Turc de Constantinople, grand trésorier d'Amurat IV, a publié de nombreux ouvrages, entre autres une Géographie et une Histoire de Constantinople.(Retour au Texte)
Note 4: Voy. notre tome I, p. 12 et suivantes.(Retour au Texte)
Note 5: Dans la langue des tribus de la côte de Zanguebar, et dans les idiomes qui s'y rattachent, le nom éveillant une idée première ne s'emploie qu'avec un préfixe qui en modifie l'acception: Ou signifie région, contrée: Ouzaramo, région de Zaramo; M indique l'individu: Mzaramo, un habitant de l'Ouzaramo; pour former le pluriel, l'M est remplacé par Oua (racine de Ouatou qui signifie peuple): Ouazaramo, tribu du Zaramo; enfin la syllabe Ki annonce quelque chose appartenant à la contrée ou à la peuplade qui l'habite, et désigne principalement l'idiome: Kizaramo, langage parlé dans l'Ouzaramo.(Retour au Texte)
Note 6: Ces champs sont cultivés par des esclaves, tandis que les maîtres se livrent à la débauche; et la partie féminine de la population étant beaucoup plus nombreuse que la partie masculine; on comprend ce qui advient de cette différence numérique. Les Ouamrima sont, au demeurant, fort peu dignes d'intérêt et ne valent guère mieux au physique qu'au moral. Chez le métis arabe, la partie supérieure du visage, y compris les narines, appartient bien à la race sémitique; mais il a la mâchoire proéminente et allongée, les lèvres tuméfiées et pendantes, et le menton faible et fuyant. Oisif et dissolu, quoique intelligent et rusé, cet hybride a peu d'instruction: on le met à l'école de sa septième à sa dixième année, il y apprend à déchiffrer le Coran, à tracer d'anciens caractères arabes qu'il applique au langage de la côte, et qui ne se rapportant pas à cet idiome, sont inintelligibles. Quelques prières complètent son bagage scientifique; c'est bien le plus ignorant de tout l'Islam; néanmoins il est assez fanatique pour être dangereux. Son unique point d'honneur paraît être de porter un turban et une longue tunique jaune en témoignage de son origine arabe, origine dont les caractères s'effacent chez lui avec tant de rapidité, qu'à la troisième génération il ne diffère presque plus du négroïde indigène, et qu'il est traité de gentil par les natifs de l'Oman. Les Ouamrima purs, ceux chez qui a disparu la trace du sang paternel, sont encore plus apathiques et plus débauchés que ces métis; leur peau est d'une couleur de bronze obscur, lavé de jaune; ils portent le fez et une draperie autour des reins qui leur descend à mi-cuisse. Il est rare qu'ils paraissent en public sans armes, tout au moins sans une canne, et le parasol est pour eux un objet de prédilection; on les voit rouler des tonneaux, porter une caisse ou travailler sur la grève à l'ombre de ce meuble favori. Les femmes sont affublées de l'ancien fourreau des Européennes qui leur écrase la poitrine, et qui a le tort de ne pas remédier à l'étroitesse de leurs hanches. Elles sortent le visage découvert, ont des colliers de dents de requin, et, en guise de boucles d'oreilles, un morceau de bois, un cylindre de feuilles de coco, un morceau de copal, voire des brins de paille; enfin elles portent dans l'aile gauche du nez soit une épingle, soit un fragment de racine de manioc. Leur coiffure est des plus compliquées, et leur tête ruisselle, ainsi que leurs membres, d'huile de coco ou de sésame. À l'époque où leur toison est douce, où les contours de leurs visages sont arrondis, où leur peau a cette vie, leur figure cette expression qui n'appartiennent qu'à la jeunesse, beaucoup d'entre elles ont des traits chiffonnés, une grâce piquante, un regard insouciant et joyeux, un quelque chose qui pourrait devenir on ne peut plus séduisant. Plus tard, elles sont en général d'une laideur indescriptible. La plupart des enfants ont le costume gracieux de l'Apollino, et sont doués de cette gentillesse follichonne et amusante que l'on trouve chez les jeunes chiens. Les hommes ont une prudence qui va jusqu'à la couardise, et un amour de la dissimulation et de la ruse poussé à l'excès. Ils mentent sans nécessité, sans but, avec la certitude que la vérité sera découverte, et quand même la franchise leur serait plus profitable. Les serments les plus solennels sont pour eux vides de sens, et l'épithète de menteur, qui revient souvent dans leurs discours, ne leur semble pas une insulte. Ils sont aussi traîtres que fourbes, et ne connaissent pas même le nom de la gratitude.(Retour au Texte)
Note 7: Il existe quatre cents variétés de ces perles, dont plusieurs ont chacune trois ou quatre noms différents. Les plus communes, celles qui font l'office de la monnaie de billon, sont en porcelaine bleue; les plus recherchées sont rouges (de l'écarlate recouvert d'émail blanc) et s'appellent samsam; on les nomme aussi kimaraphamba (qui rassasie), parce que les hommes cèdent leur dîner pour les obtenir, et ravageurs-des-villes, parce que les femmes ruinent leurs maris pour en avoir. Il est difficile de deviner ce que deviennent ces ornements; depuis des siècles on a importé des milliers de tonnes dans le pays; chaque indigène a sur lui tout son avoir, et cependant le tiers à peine de la population en possède une quantité suffisante.(Retour au Texte)
Note 8: Le sycomore, dans l'Afrique orientale, est un arbre magnifique; le tronc, composé d'une réunion de tiges soudées entre elles comme les piliers multiples d'une cathédrale, supporte une cime étalée dont le périmètre a quelquefois plus de cinq cents pieds; dans l'Ousagara, au versant inférieur des montagnes, son lieu de prédilection, un régiment s'abriterait sous son épais feuillage.(Retour au Texte)
Note 9: Situé à trois cent trente mètres au-dessus du niveau de l'Océan, le Zihoua occupe la partie la plus basse du Marenga-Mkali, petit désert placé entre l'Ougogi et l'Ougogo, et qu'il ne faut pas confondre avec le district de l'Ousagara qui porte le même nom.(Retour au Texte)
Note 10: Le sol de ce plateau est formé d'un détritus de quartz jaunâtre, que blanchit parfois du feldspath réduit en poudre. Dans les endroits fertiles, la couche supérieure est composée d'un terreau brun, parsemé de galets; et près des crevasses et des torrents abonde un conglomérat siliceux d'origine moderne. Sur les plis du terrain, et dominant les arbres, reposent des blocs de granit et de syénite que l'on aperçoit de Mdabourou. Les eaux y prennent leur pente vers le midi; elles s'y accumulent dans des étangs peu profonds, que la chaleur dessèche et transforme en gâteaux de vase. Le transit de cette plaine rayonnante et craquelée devient alors excessivement pénible pour les caravanes, et les animaux sauvages qui ne supportant pas la soif, tels que les éléphants et les buffles, y meurent en grand nombre à cette époque.(Retour au Texte)
Note 11: Suite.—Voy. page 305.(Retour au Texte)
Note 12: On a eu tort de représenter cette rivière comme sortant du lac d'Oujiji; d'après les voyageurs qui ont parcouru cette région, elle prend sa source dans les monts d'Ouroundi, à peu de distance de la rivière de Karagouah; mais tandis que cette dernière va tomber dans l'Oukéréoué, le Malagarazi prend son cours vers le sud-est, jusqu'à ce que, repoussé par la base de l'Ouroundi, il tourne à l'ouest pour aller se jeter dans le Tanganyika. Ainsi qu'il arrive généralement dans les terrains primitifs et de transition, le cours de cette rivière est brisé par des rapides qui rendent impossible la navigation. Au-dessous d'Ougaga sa pente devient plus prononcée, des bancs de sable, des îlots verdoyants le divisent, et comme à chaque village on remarque un ou plusieurs canots, il est probable qu'on ne peut pas le franchir à gué.(Retour au Texte)
Note 13: Suite et fin.—Voy. pages 305 et 321.(Retour au Texte)
Note 14: C'est parmi les sauvages riverains de l'extrémité méridionale du Tanganyika que le jeune voyageur allemand Roscher, qui venait d'explorer les rives encore ignorées du Nyassa et l'espace non moins inconnu qui sépare ce lac du Tanganyika, a été lâchement assassiné pendant son sommeil au commencement de la présente année (1860).(Retour au Texte)
«Je regrette de ne pouvoir vous envoyer le journal entier de M. Debono, quoique je l'aie entre les mains: l'ensemble présente un caractère très-curieux et très-dramatique. M. Debono, surpris par la baisse subite des eaux et emprisonné par ce contre-temps, pendant onze mois, parmi des tribus peu sûres, harcelé et attaqué par les noirs, a failli plusieurs fois périr avec la jeune femme et l'enfant qui partageaient sa vie aventureuse. Sa relation, que j'ai dû abréger beaucoup en la traduisant, est proprement un journal de commerce écrit au jour le jour, et sans prétention à la publicité; il offre par cela même une haute garantie de sincérité et d'exactitude.
«Le Saubat, sur lequel tous les géographes ont jusqu'ici adopté l'hypothèse qui l'identifie avec le fleuve d'Énaréa (S. d'Abyssinie), est le moins connu des grands affluents du fleuve Blanc. Tous les renseignements que j'ai pu avoir sur ce grand cours d'eau me confirment dans une pensée: c'est qu'il a sa source fort loin au sud-sud-est, qu'il reçoit une grande partie de ses eaux d'un ou deux canaux de dérivation du fleuve Blanc, et qu'il n'a aucun rapport avec le fleuve précité d'Énaréa, que je regarde, jusqu'à preuve du contraire, comme se rendant dans la mer des Indes sous les noms de Djouba (Ouebi Sidama, Jub, etc.).»