Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812
CONCLUSION
LAMARTINE À VINGT ET UN ANS
Les enfants qui naquirent du début de la Révolution à la fin de l'Empire connurent tous une jeunesse à peu près identique; elle influera profondément sur leurs destinées futures et déterminera jusqu'en 1830 le malaise général appelé romantisme et qu'il ne faut pas limiter à la seule littérature.
Cette jeune génération a été jugée de trois manières différentes, mais qui toutes se justifient aisément pour peu que nous nous replacions dans les conditions où ces opinions contradictoires ont été formulées.
Aux yeux de leurs parents, gens du xviiie siècle et endurcis par les rudes épreuves de la Révolution, ces adolescents apparaîtront le plus souvent comme des incapables et des inutiles, désarmés devant l'existence, amollis par leur éducation toute féminine et qui rompent avec les saines traditions de la famille. Les mères les ont élevés jalousement, avec la crainte éternelle de les voir parcourir l'Europe à la suite du conquérant: ainsi tenus à l'écart de la seule activité que connurent les hommes d'alors, puisque la politique était muselée, ils se réfugièrent entièrement dans le monde de la pensée; l'énergie virile finit par s'user chez cette jeunesse contemplative et câlinée et leur âme n'exista bientôt plus comme volonté, mais comme sensibilité.
À leurs propres yeux, ce qu'ils parviendront à voir de plus clair en eux-mêmes sera l'indécision de leur nature, incapable de rien fixer, déroutée qu'elle est par le contraste absolu du milieu et de leur personnalité. Les principes du passé dans lesquels ils ont été élevés leur pèsent durement, car ils ne cadrent plus avec les conditions de la vie nouvelle et surtout avec l'âme que les événements leur ont faite. Il en résultera un conflit perpétuel de sentiments intérieurs, une incertitude du but à atteindre, en un mot un véritable déséquilibre moral où le découragement et la lassitude finiront par dominer. À force de ne voir personne autour d'eux répondre aux passions, d'ailleurs indécises, qui les tourmentent, ils en arriveront vite à se croire différents du reste du monde, les uns avec orgueil, les autres avec tristesse; de bonne heure tout effort leur paraîtra vain, et ils vivront dès lors entièrement en eux-mêmes, dans une solitude mélancolique qui achèvera d'exaspérer leur sensibilité et de ruiner leur énergie morale.
Aux yeux de la postérité enfin, ils seront des individus encore hésitants et isolés, doutant de leur destinée jusqu'au jour où le groupement en commun les révélera à eux-mêmes en apportant à chacun la preuve que les sentiments confus et contradictoires qui l'agitent ne lui sont pas particuliers.
Lamartine à vingt et un ans résume en lui tous les caractères de ces jeunes âmes inquiètes où le passé et le présent se livrent une lutte de tous les instants. À considérer le romantisme comme une expansion débordante de l'individu, il est en date et en fait le premier des romantiques; il devient au contraire le dernier des classiques si l'on étudie le mouvement littéraire de son époque en tant qu'affranchissement des vieilles formules. C'est qu'en réalité son œuvre reflète sa vie même, classique de forme, romantique de pensée, comme toute son adolescence où l'on assiste au conflit quotidien de ses aspirations très romantiques et de son éducation très classique.
Dans toute destinée, il est une part dont l'homme n'est pas responsable, faite de trois éléments infiniment délicats et qu'il est difficile d'apprécier à leur valeur. L'un comporte ce que les ancêtres lui ont transmis d'instincts ataviques, peu à peu anéantis, modifiés ou développés selon les circonstances ou les conditions nouvelles de la vie; l'autre est l'œuvre de ceux dont il dépend pendant son enfance et qui assument la tâche de façonner son âme au moment où elle est encore molle; le dernier, enfin, comprend la manière dont la société l'accueille le jour où il est forcé d'avoir recours à elle, avec sympathie, pitié, mépris ou indifférence. C'est leur étude que nous avons tentée pour Lamartine dans les pages qui précèdent et il nous semble que si on voulait maintenant les résumer brièvement il serait possible de le faire ainsi:
Une hérédité saine et attachée au sol natal, foncièrement religieuse et point corrompue par les théories matérialistes du xviiie siècle; un milieu intransigeant et formaliste qui s'efforce de perpétuer tardivement les traditions du passé, et redoute d'autant plus les idées du temps qu'il les croit issues d'une époque dont il a souffert et d'un régime qu'il abhorre; une mère profondément pieuse, aimante et tendre, mais sentimentale à l'excès, inquiète et doutant d'elle-même; un père excellent, quoique indifférent aux nuances de l'âme; un décor naturellement mélancolique, mais qui le deviendra davantage encore aux yeux d'un adolescent avide de sensations nouvelles, de plaisirs et de liberté.
Puis un enfant dont les premières années ont été assombries et silencieuses, d'une nature tendre, comme celle de sa mère, décidée et volontaire, comme celle des Lamartine; une première éducation toute paysanne et maternelle, remplacée sans transition par l'internat loin du foyer et dont la contrainte l'affecte profondément; plus tard, des études peu solides et exclusivement religieuses chez les Jésuites de Belley où s'exalte encore sa précoce sensibilité.
Enfin, à dix-huit ans, le retour dans la famille, début d'une période de long désœuvrement. Dès cette époque, sinon une vocation littéraire très nette, du moins une extrême facilité pour la poésie; mais aucune direction dans ses goûts qu'il lui faut cacher, aucun plan d'études sérieusement organisé, en un mot une dépense inutile d'énergie accrue encore par une imagination impossible à maîtriser et des lectures d'autant plus impressionnantes qu'elles sont faites en secret; une âme mobile et pleine de contrastes, à la merci de toutes les chimères, prompte à s'enthousiasmer mais qu'un rien rebute, et faite de revirements brusques comme si elle était perpétuellement à la recherche de l'équilibre qui lui manque; des froissements avec le chef de famille, dont il sort aigri et découragé; des amis qu'il voit de loin en loin et dont le meilleur des confidences s'échange par lettres toujours plus exagérées et moins soulageantes que les paroles; quelques amourettes plus cérébrales que physiques, des ébauches poétiques qui l'enflamment encore: en tout, enfin, une conception uniquement littéraire et romanesque de l'existence.
La famille s'inquiète de ces tendances et commence alors à les combattre par tous les moyens dont elle dispose; elle décide enfin de l'éloigner, et c'est le voyage d'Italie pour changer d'air ce grand garçon dont l'oisiveté irrite sourdement les siens. Mais les conséquences n'en furent pas celles qu'ils avaient prévues, puisqu'au retour de Naples le fossé va s'approfondir encore entre le jeune homme et son milieu.
Ici se termine la jeunesse de Lamartine; dans une seconde partie, qui comprendra les années 1812-1820, nous étudierons prochainement les deux grandes crises morales qui le mûriront en modifiant complètement sa nature et d'où naîtront les Méditations.
Mâcon-Paris, 1908-1910.
APPENDICE
GÉNÉALOGIE ET BIBLIOGRAPHIE DE LA FAMILLE DES ROYS
| Descendance d'Antoine Grimod et de Marguerite le Juge. (Sept enfants.) | |||
| Ier Rameau: de la Reynière, fondu dans les familles de Mac-Mahon, de Rosanbo, de la Tour du Pin-Verclause et de Tocqueville. | |||
| Gaspard Grimod (1687-?), ép.: 1° Jeanne Labbé (?); 2° Marie Mazade (1719) (remariée à Honoré de la Ferrière). | |||
| | | |||
| | | | | | | | |
| 1er lit. Jean-Gaspard G. de la Reynière (1723-1797), ép. Françoise de Jarente (1753). |
1er lit. Marie-Françoise G. de la Reynière, ép. Jean-Louis Moreau de Beaumont (1743). S. P. |
2e lit. Françoise-thérèse G. de la Reynière, ép. Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes. |
2e lit. Marie-Madeleine G. de la Reynière, ép. Marc-Antoine de Lévis-Lugny. |
| | | | | ||
| Alexis-Baltazar Laurent G. de la Reynière (1785-1837) ép. Adèle Thérèse Feuchère. S. P. | Marguerite-Thérèse de Lamoignon ép. Louis le Peletier de Rosanbo. | ||
| | | |||
| | | | | | | |
| Jean-Marie-Louis de Rosanbo (1777-1856), ép. Henriette-Geneviève d'Andlau (1798). | Thérèse de Rosanbo (1771-1794), ép. J.-B.-Auguste de Chateaubriand (1786). | Louise-Madeleine de Rosanbo (1771-1856), ép. J. Bonaventure de Tocqueville (1796). | |
| | | | | | | |
| | | | | | | | |
| Henriette-Madeleine de Rosanbo, ép. Charles, marquis de Mac-Mahon. | Ludovic de Rosanbo (1805-1862), ép. Elisabeth-Aglaé de Ménard. | Louis-Geoffroy de Chateaubriand (1790-1878), ép. Henriette-Zélie d'Orglandes. | Alexis-Charles-Henry de Tocqueville (1805-1859). |
| IIe Rameau: fondu dans les familles Dareste, d'Hauteroche, Carra De Vaux, et par les Lamartine dans les familles de Cessiat, de Coppens, de Ligonnès, de Montherot et leur postérité. | ||||||
| Marguerite Grimod, ép. 1° François Mauverney; 2° Charles Gavault. |
||||||
| | | ||||||
| Françoise Mauverney, ép. Charles Gavault (fils d'un premier lit du précédent), | ||||||
| | | ||||||
| | | | | |||||
| Françoise Gavault, ép. Jacques Dareste de la Plagne (1743). | Marie-Marguerite Gavault, ép. Jean-Louis Des Roys (1757). | |||||
| | | | | |||||
| | | | | | | | | | | | | | |
| Antoine Dareste de la Chavanne, ép. 1° Jeanne Palais (1784); 2° Charlotte Charvait (1799). | Marie-Antoinette Dareste de la Chavanne, ép. François-Pierre Boussard d'Hauteroche (1774) | Claudine Dareste de la Chavanne, ép. Auguste Vasse de Roquemont (1782) | Césarine Des Roys,ép. Pierre-Benoît Carra de Vaux (1788). |
Catherine Françoise Des Roys. ép. Charles Henrion de Saint-Amand (1778). |
Émilie Des Roys, ép. X. Papon de Rochemont (1783). |
Alix Des Roys ép. Pierre de Lamartine (1790). |
| | | | | | | | | | | ||
| J.-B. Dareste de la Chavanne (1789-1879), ép. Claire-Marie Dareste, sa cousine (1820). | Alexandre Carra de Vaux, ép. Nathalie Marchand (1832). | Angélique Henrion
de Saint-Amand
(1781-1810), ép. 1° Claude Amable, marquis de Prez; 2° Joseph-Marie, vicomte Pernetty. S. P. |
Françoise Papon de Rochemont, religieuse. | Alphonse
de Lamartine
(1790-1869). S. P. | ||
| IIIe Rameau: de Dufort d'Orsay, fondu dans la famille ducale de Gramont. | |||
| Pierre Grimod de Dufort d'Orsay (1692-1748), ép. 1° Florimonde Savalette (1736); 2° Elisabeth de Gourtin (1745); 3° M. A. Félicité de Caulaincourt (1748). |
|||
| | | |||
| 3e lit. Albert Gaspard Marie, comte d'Orsay (1748-?), ép. 1° Amélie, princesse de Croÿ; 2° Josèphe de Hoenloe Bartenstein (1784). |
|||
| | | |||
| Marie-Albert Gaspard, comte d'Orsay (1772-1843), ép. Éléonore de Franquemont (1792). |
|||
| | | |||
| | | | | ||
| Gillion Gaspard Alfred, comte d'Orsay (1801-1852), ép. Anne-Françoise Gardiner (1827). S. P. |
Anna-Ida d'Orsay (1802-1882), ép. Héraclius, duc de Gramont (1818). |
||
| | | |||
| Antoine-Alfred Agénor de Gramont (1819-1880), ép. Marie Mac Kinnon (1848). |
Antoine-Auguste de Gramont, duc de Lesparre ép. Marie-Sophie de Ségur (1844), branche éteinte dans les mâles |
Alfred-Théophile de Gramont (1823-1881), ép. Charlotte-Cécile de Choiseul-Praslin (1848). |
Aglaé-Ida de Gramont (1836-1875), ép. Théodore, marquis du Praz (1850). |
| IVe Rameau: de Verneuil, fondu dans la descendance de Lucien Bonaparte, prince de Canino. | |||
| Antoine-François Grimod de Verneuil (1696-1765), ép. Henriette-Adélaïde de Tilly (1736). |
|||
| | | |||
| Marie-Gasparde Grimod de Verneuil (1738-1804), ép. Jean-Charles Bouvet (1759). |
|||
| | | |||
| Jeanne-Louise-Bouvet (1759-1817), ép. Charles-Jacob de Bleschamp (1777). |
|||
| | | |||
| Alexandrine de Bleschamp (1778-1855), ep. 1° Henry Jouberthon (1797); 2° Lucien-Bonaparte (1802). | |||
| | | |||
| Charles-Lucien-Jules Bonaparte (1802-1857), ép. Charlotte Bonaparte (1822). |
Lætitia Bonaparte (1804-1862), ép. Thomas Wyse (1834). |
Louis-Lucien Bonaparte (1813-95), ép. Marianne Cecchi (1832). S. P. |
Pierre Napoléon Bonaparte
(1815-81), ép. Justine-Éléonore Ruflin. |
| | | |||
| Roland Bonaparte, ép. Marie Blanc (1880). | |||
| | | |||
| Marie Bonaparte, ép. prince George de Grèce. | |||
| Tableau généalogique de la famille Des Roys (1500-1790). | |||||||
|
Mathurin Des Roys, religieux. |
Louis Des Roy, religieux |
Denis Des Roys
ép. 1° Claude de Lagrevol; 2°Isabelle Vacherelle. |
Catherine Des Roys, ép. Pierre Aurelle. |
||||
| | | |||||||
| | | | | | | | | | | |||
| Antoine Des Roys, ép. Marguerite de Jussac de Baulmes (1533). | Pierre Des Roys, ép.? |
Antoine Des Roys
(le jeune), religieux. |
Aymard Des Roys, religieux. |
Marthe Des Roys, ép. Antoine de Romezin d'où postérité, éteinte au cours du XVIIIe siècle. | |||
| | | |||||||
| | | | | ||||||
| Sébastien Des Roys, ép. Claude de Guilhon (1588). | Claude Des Roys, mort sans alliance. | ||||||
| | | |||||||
| | | | | | | | | ||||
| Gaspard Des Roys, ép. Jeanne de Cohacy (1588) (sans postérité). | Melchior Des Roys, ép. Françoise Faure de Marnans (1619). | Marie Des Roys, ép. Jean Pollenon d'où postérité. |
Pierre Des Roys,
ép. Catherine
Des Olmes (1618). |
||||
| | | |||||||
| | | | | | | | | | | | | | | | |
|
Baltazar Des Roys,
ép.
Claude des Olmes (1650). |
Marie Des Roys, ép. Pierre Roche (sans postérité). |
Marie Magdeleine
Des Roys, religieuse. |
Marie Amable Des Roys religieuse. | Marie Des Roys, ép. Jacques Rochet d'où postérité. |
Philiberte Des Roys, ép. Louis de Romezin du Sarzier. |
Claude Des Roys, mort sans alliance. | Jeanne Des Roys, ep. Antoine Varillon d'où postérité. |
| | | | | ||||||
| | | | | Marie de Rornezin, ép. 1° Claude Ferrapie (1685); 2° Cristofle Des Roys, son cousin. | |||||
| Pons Gaspard Des Roys, ép. Louise Demeure (1679). |
Cristofle Des Roys, ép. Marie de Romezin, veuve de Claude Ferrapie (1701). | ||||||
| | | |||||||
| Claude Des Roys, ép. Françoise Pagey (1717). | |||||||
| | | |||||||
| Jean-Louis Des Roys, ép. Marguerite Gavault (1757) | |||||||
| | | |||||||
| | | | | ||||||
| Césarine Des Roys, ép. Pierre Carra De Vaux (1788). | Alix Des Roys, ép. Pierre de Lamartine (1790). | ||||||
| | | | | ||||||
| Alexandre Carra de Vaux. | Alphonse de Lamartine. | ||||||
Bibliographie des œuvres de Lyon Des Roys.
L'ILLUSION, vers couronnés, in-8 de 6 p. (s. l. s. d.).
L'ANESSE, moralité, in-8 de 3 p. (s. 1. s. d.).
LE TABAC, poème, au Cn D*** fabricant de tabac, in-8 de 5 p. (s. 1. s. d.).
LA GÉOMÉTRIE en vers techniques-; il existe deux éditions de cet opuscule. 1º: par D. R. ancien doyen de Mortain (?), maître de mathématiques. À Paris, chez les libraires du Palais. -; Egalité an IX-1801 (in-8 de 18 p.); 2º: par Desrois ancien doyen de Mortain. À Paris, chez l'auteur rue de la loi maison du Cn Dareste nº 74, près la rue Feydau, an IX-1801 (in-8 de 20 p.).
EPITRE AUX COMÉDIENS, par Desroys [avec cette épigraphe:] facit indignatio versum. -; Se vend au Palais du Tribunal, galerie de la Foi, nº 50, où l'on trouve la tragédie du Dernier des Romains, la Géométrie envers, l'Illusion. An X (in-8 de 6 p.).
EPITRES à Dazincour, à Madame D. L. V. jouant de la harpe, etc., par Desroys auteur de l'épitre aux comédiens -; prix; 50 centimes. À Paris chez Desenne, libraire du Tribunal, nº 2, et chez les marchands de nouveauté. An X-1802 (in-8 de 8 p.).
LE DERNIER DES ROMAINS, tragédie en cinq actes par D. R. [avec cette épigraphe:] Quam dulcis sit libertas... ostendam. Prix. 1 fr. 65. À Paris chez Barba et Desenne au septième (in-8 de 74 p.).
ŒUVRES DRAMATIQUES de ***. Le dernier des Romains, tragédie en cinq actes. L'anti-philosophe, comédie en cinq actes et en vers. À Paris an VIII (1800) (in-8 de 162 p.).
1811-10, -; Coulommiers. Imp. PAUL BRODARD.—3-11.
NOTES:
[1] Sainte-Beuve, Portraits contemporains, t. I (Lamartine).
[2] Le Manuscrit de ma mère, prologue et épilogue par A. de Lamartine (Paris, 1871, in-8).
[3] Voici la description des 12 petits cahiers—et non pas 22, comme l'a écrit Lamartine dans la préface des Confidences—du Journal intime qui s'étend de 1800 à 1829:
| Tome | I | : | 13 déc. 1800-24 août 1801. 81 p., in-16. |
| II | : | 20 août 1801-8 avril 1802. 140 p., in-16. | |
| III | : | 16 avril 1802-21 juin 1803. 153 p. plus 8 p. de comptes, in-6. | |
| IV | : | 23 juin 1803-22 octobre 1804. 118 p., plus 4 p. de table, in-16. | |
| V | : | 1er nov. 1804-3 juillet 1806. 99 p., in-8. | |
| VI | : | 12 juillet 1800-19 déc. 1808. 139 p., plus 2 p. de table, in-8. | |
| VII | : | 27 janvier 1809-7 mars 1811. 99 p., plus 4 p. de table, in-8. | |
| VIII | : | 10 mars 1812-28 février 1813. 193 p., in-4º. | |
| IX | : | 7 mars 1815-3 mai 1821. 198 p. plus 2 feuillets volants intercalés dans le texte, in-4º. | |
| X | : | 14 juin 1821-13 oct. 1822. 87 p., in-4º. | |
| XI | : | 11 nov. 1822-21 juin 1824. 88 p., in-4º. | |
| XII | : | 19 juin 1824-22 oct. 1829. 80 p., plus 30 feuillets demeurés blancs, in-4º. |
[4] Sources et bibliographie: Archives municipales de Mâcon: Registres des baptêmes, mariages et décès de la paroisse Saint-Pierre.—Archives départementales de Saône-et-Loire (Série B, 1324-1371): Registres du bailliage de Mâcon où sont conservés de nombreux contrats, testaments et donations.—Archives municipales de Cluny: Registres des baptêmes, mariages et décès de la paroisse Saint-Marcel.—Archives de la Guerre (section administrative): États de services des membres de la famille qui furent officiers.—Bibliothèque Nationale (manuscrits): Armorial général, généralité de Bourgogne. D'Hozier, pièces originales, vol. 504 et 1873, dossiers bleus, vol. 7.—Bibliothèque de Mâcon: Claude Bernard, généalogie des familles de Mâcon (mss).
Tessereau, Histoire chronologique de la grande chancellerie de France (Paris, 1710).—Arcelin, Indicateur héraldique du Mâconnais (Mâcon, 1865).—Révérend Du Mesnil, Lamartine et sa famille (Lyon, 1869).—Lex, Lamartine, souvenirs et documents (Mâcon, 1890).—Lex, les Fiefs du Mâconnais (Mâcon, 1897).
[5] Dans l'Armorial général de d'Hozier, établi en 1696, on voit que les Lamartine portaient: «de gueules à deux fasces d'or, accompagnées en cœur d'un trèfle de même». La branche cadette de Montceau «brisait en chef d'un lambel d'argent». Le cachet de Lamartine, que nous avons pu voir, ne porte pas de lambel, puisque la branche aînée était éteinte à la fin du xviiie siècle, et les «fasces» ont été remplacées par des «bandes».
[6] Il existe, à notre connaissance, au moins trois de ces généalogies. L'une figure à la Bibliothèque Nationale (Manuscrits, ancien fonds français) et occupe les pages 1-5 du vol. 790 de la collection Moreau (t. XXXIII de l'ancien recueil Fontette). Elle a été publiée par nous dans la Revue des Annales romantiques, fasc. V de l'année 1905. La seconde figure au ministère de la Guerre. La troisième se trouve aux Archives de Saône-et-Loire, et a été publiée par M. Reyssié: la Jeunesse de Lamartine, in-18, 1892, p. 9.
[7] M. Abel Jeandet (Annales de l'Académie de Mâcon, 2e série, t. V, p. 117) a publié un acte en date du 14 octobre 1544, concernant un Estienne Alamartine, «bourgeois et marchand de Cluny», propriétaire à Azé. Il s'agit là sans doute d'un frère de Benoît, ou peut-être de son père, mais il nous a été impossible de l'identifier de façon certaine.
[8] La famille Tuppinier, dont une branche subsiste encore en Bourgogne, est originaire de Cluny, où l'on trouve en 1544 un Jacques Tuppinier, bourgeois de la ville, marchand drapier, marié à Antoinette de Gordon. Il est le père de Claude, marié à Françoise Alamartine.
[9] Guyot Fournier, père de Jeanne, exerça, le 31 août 1601, une reprise de fief pour la châtellenie de Prissé. La famille Descrivieux était originaire de Bresse; Charles Descrivieux était échevin de Mâcon en 1466; à la fin du xviiie siècle, les Descrivieux, seigneurs de Charbonnières, prirent séance en la Chambre de la noblesse du Mâconnais.
Benoît Alamartine et Jeanne Fournier eurent de leur mariage: 1º Charles (9 mai 1598—?); 2º Guyot (31 déc. 1601—?), marié à Philiberte Paillet; 3º Claude (28 oct. 1602—3 oct. 1609); 4º Marguerite (16 août 1604—3 oct. 1608); 5º Étienne (12 nov. 1600—?); 6º Jacques (9 août 1609—?); 7º Avoye (23 février 1612—?); 8º Aimée (8 juin 1613—?); 9º Suzanne (27 sept. 1614—?).
C'est vraisemblablement d'un des fils de Gabriel ou de Benoît Alamartine que sont issus les nombreux Alamartine existant encore dans le Charollais, et un Émilien Alamartine, notaire à Cluny au milieu du xviiie siècle. À signaler également un acte de mariage du 21 janvier 1782, entre Philippe Cartillet, marchand forain, et Jeanne Lamartine, tailleur (sic), fille de François Lamartine, tisserand, «lesquels ont déclaré ne savoir signer». Bien que l'acte ait été enregistré à Mâcon, ces Lamartine n'ont aucune parenté, même lointaine, avec ceux qui nous occupent, la forme roturière du nom étant Alamartine et non Lamartine.
[10] La Légende de domp Claude de Guize... s. I. 1582, in-8, réimprimée en 1744, au tome IV des Mémoires de la Ligue.
[11] Surnoms donnés par Regnault à l'abbé de Cluny et à son vicaire.
[12] Le 8 avril 1626, à l'assemblée des États du Mâconnais, il fut chargé de présenter les «mémoire et doléances» du Tiers-État.
[13] La famille de Pise est originaire de Mâcon. On trouve un Antoine de Pise échevin de cette ville en 1450; Philippe de Pise, garde du scel des contrats du bailliage de Mâcon (par provisions du 15 juin 1544), eut pour fils Antoine, père d'Aymée de Pise. Les de Pise devinrent en 1603 seigneurs de Flacé, par acquisition des Maugiron. Les de Ryrmon, seigneurs de Champgrenon, la Moussière, la Serve et la Rochette sont originaires de Saint-Gengoux, d'où était Hugues de Rymon, capitaine de la ville et du château, marié à Françoise Bourgeois.
[14] La famille de la Blétonnière est originaire de Cluny. Un Antoine de la Blétonnière, procureur du roi, puis juge royal en la châtellenie de Saint-Gengoux par provisions du 11 août 1617. Son fils Antoine, lieutenant en l'élection du Mâconnais. D'après le contrat de mariage de Philiberte, où les époux sont qualifiés «habitants de Cluny», on voit que les Alamartine ne résidaient pas encore à Mâcon. Étienne s'y était néanmoins marié en 1605, mais ce n'est qu'à partir de 1650 qu'on les trouve définitivement installés à Mâcon, paroisse Saint-Pierre.
[15] Jean Dumont, bourgeois de Mâcon à la fin du xvie siècle, marié à Françoise Foillard. La famille fut anoblie en 1723, en la personne d'Émilien Dumont, secrétaire du roi.
[16] La famille Desbois, actuellement représentée par les familles de Murard, de Surigny et de la Forestille, est issue de Gabriel Desbois, bourgeois de Cluny à la fin du xvie siècle, dont le petit-fils, Pierre Desbois, seigneur de la Cailloterie, fut anobli en 16435 par l'achat d'une charge de secrétaire du roi.
À partir d'Antoine Desbois, la charge de grand bailli d'épée du Mâconnais se transmit de père en fils dans la famille jusqu'à la Révolution.
[17] Anne Constant (?—27 sept. 1757) était fille d'Antoine Constant (1641-1716), échevin de Lyon en 1697-98, et de Anne Mollien. (Cf. Jouvencel, l'Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789. Lyon, 1907.)
[18] La famille Bernard est une des plus vieilles du pays. Un Philippe Bernard, conseiller au parlement de Paris, seigneur de la Vernette, fut envoyé en 1583 par Henri III comme ambassadeur auprès de la république de Venise. Nicolas Bernard était capitaine de Mâcon en 1502; Jean Bernard, son fils, était écuyer de Catherine de Médicis par brevet du 30 juin 1580.
[19] M. Charles de Montherot, petit-neveu du poète et possesseur du château de Saint-Point, descend donc à la fois des Lamartine d'Hurigny et des Lamartine de Montceau, puisqu'un petit-fils de Jeanne-Sibylle de Lamartine épousa en 1820 une des sœurs du poète.
[20] Arch. dép. du Loiret. D. 98 (communication de M. Jagebien).
[21] Une de ses sœurs et une de ses tantes.
[22] M. Lex a retrouvé et publié le premier (Lamartine, souvenirs et documents), l'acte de bénédiction de la maison de Milly: «L'an de N. S. 1705, le 15 juillet, je soussigné ay bénit la maison de M. Jean-Baptiste de la Martine, conseiller du Roy au bailliage et siège présidial de Mâcon, à six heures du soir. A. D. Dauthon, curé de Milly» (Arch. municipales de Milly). Les terres avaient à cette époque une superficie d'environ cinquante-deux hectares et s'étendaient sur les communes de Milly, Bertzé-la-Ville et Saint-Sorlin. La seigneurie de Milly était entre les mains de la famille de Pierreclau.
[23] 1º Abel (4 février—13 nov. 1663); 2º Philippe-Étienne; 3º Françoise (10 mai 1666—?); 4º Antoine (10-28 mai 1666); 5º Claudine (26 avril 1667—22 sept. 1672); 6º Nicolas; 7º Claude (31 novembre 1669—?); 8º Marie (11 nov. 1670—2 février 1750); 9º Antoine (11 nov. 1670—1690), mort à Paris étudiant en Sorbonne; 10º Marianne (21 juin 1673—16 mars 1758), mariée le 9 avril 1712 à Claude Chambre, receveur des États du Mâconnais; 11º Louis (16 mars 1776—1719): il reprit en 1703 la compagnie de son frère aîné dans Orléans-infanterie, et mourut au siège de Barcelone; 12º François; 13º Françoise (4 janvier 1678—?); 14º Françoise (15 avril 1679—?); 15º Jean-Baptiste (10 sept. 1680—9 juillet 1720), noyé en se baignant dans la Saône.
[24] Arch. dép. du Loiret, D. 138 et 187 (communiqué par M. Jagebien).
[25] Arch. municipales de Vichy. Série G. G.
[26] 1º Anne (8 janvier 1710—25 mai 1781), mariée en 1735 à Jean-Baptiste de Lamartine d'Hurigny; 2º Louise-Françoise (21 août 1707—?); 3º Marie-Anne (21 mai 1713—?), religieuse aux Ursulines de Mâcon, et connue dans la famille sous le nom de Mme de Luzy. Elle vivait encore en 1790; 4º Marie-Claudine (19 février 1714—?); 5º Charlotte, née le 21 février 1716, mariée le 26 nov. 1736 à Pierre de Boyer, seigneur de Ruffé et de Trades, morte le 13 juillet 1757.
[27] «Maurice de Saxe, duc de Gourlande et de Semigalie, maréchal général des camps et armées du roi, commandant général des Pays-Bas, etc. Laissez librement et sûrement passer le sieur de la Martine, capitaine au régiment de Monaco, pour aller en France avec ses domestiques et équipages sans lui donner aucun trouble ni empêchement. Fait à Bruxelles le 17 juillet 1748 (bon pour un mois).—M. de Saxe. Par Monseigneur, de Bonneville.» Communication de M. Loiseau.
[28] Toute cette bibliothèque fut dispersée, soit pendant la Révolution, soit au moment de la vente de Montceau. On en rencontre parfois des volumes chez les amateurs.
[29] Les Dronier, seigneurs du Villard et de Pratz sont originaires de Saint-Claude (Jura). Jean-Claude Dronier, maître en la chambre des comptes de Dole, épousa le 6 juin 1692 Marie-Claudine Chevassu. Leur fils, Claude-Antoine, conseiller au Parlement de Besançon, épousa, le 19 novembre 1719, Cécile-Eugénie Dolard.
[30] Les Lamartine prirent séance aux chambres de la noblesse du Mâconnais à partir du 27 décembre 1676.
Dans la liste électorale pour les États généraux de 1789, tenue le 18 mars en l'église Saint-Pierre de Mâcon, Louis-François y est nommé pour la châtellenie d'Igé et Domange; François-Louis et Pierre, ses deux fils, pour la prévoie de Saint-André-le-Désert (Arch. Nat., B. III 105, et de la Roque et Barthélémy, Catalogue des gentilshommes de Bourgogne aux États généraux de 1789, Paris, 1862). Le 28 mars, il figura également à l'assemblée des trois ordres du bailliage de Dijon, comme seigneur d'Urey, de Montculot, Charmoy, Poissot, Fleurey et Quémigny.
[31] Collonges, hameau de la commune de Prisse, non loin de Mâcon; Champagne, hameau de la commune de Pérone.
[32] La Tour de Mailly, nom aujourd'hui disparu, était situé à Igé (canton de Lugny), près du chemin de cette paroisse à Bertzé. Ce fief dépendait de la seigneurie d'Escole, et consistait en un château, «plusieurs cens et héritages» et le droit d'usage de la forêt de Malessard, domaine royal. Louis-François l'acquit en 1730 de Melchior Cochet, et exerça une reprise de fief le 4 mai 1748.
[33] Cf. Arch. Nat., F. 12/107, p. 854. «Mémoire du sieur de Lamartine par lequel il sollicite divers privilèges et faveurs pour les deux manufactures de fil de fer et de fers noirs qu'il possède aux Combes, près Saint-Claude-sur-Bienne, et à Morez du Jura, et où il demande qu'il soit interdit au sieur Muller de maintenir l'établissement analogue aux siens qu'il a commencé d'installer au village de Champagnole.» (1er sept. 1789).
[34] Sources et bibliographie: Titres et papiers de la famille Des Roys (xve-xixe siècle), communiqués par M. le baron Carra de Vaux.—Archives dép. de la Haute-Loire.—Archives municipales de Montfaucon.
Obituarium Lugdunensis ecclesiæ (Lyon, 1867, éd. Guignes).—Obituarium Sancti-Pauli Lugdunensis (1872, id.).—Obituarium Sancti-Petri Lugd. (1880, id., ibid.).—Cartulaire des hospitaliers du Velay (Le Puy, 1888).—Cartulaire des Templiers du Velay (id., 1882).—Répertoire général des hommages de l'évêché du Puy (1887).—Recueil des chroniqueurs du Puy (éd. Chassaing, 3 vol. 1869-75).—Notes sur le monastère de Montfaucon, par l'abbé Theillère (1876).—Nobiliaire d'Auvergne, par Bouillet (7 vol., 1846-53).—Le Livre d'or du Lyonnais (Lyon, 1866).—Jean-Louis Des Roys, par Al. Carra de Vaux (l'Investigateur, revue de l'institut historique, année 1850).—Mémoires inédits de Me de Genlis (10 vol., 1825-27).—L'Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789, par H. de Jouvencel (Lyon, 1907).—Grimod de la Reynière et son groupe, par Desnoiresterres (1875).—Lucien Bonaparte, par Ch. Iung (t. II, 1882).—Lucien Bonaparte et sa famille (Paris, 1889).—The marriages of the Bonapartes, par Bingham (Londres, 1881).—Armorial du premier Empire, par A. Révérend (Paris, 1894, 4 vol.).—Titres et anoblissements de la Restauration (Paris, 1901, 6 vol.).
[35] Aucun Des Roys ne figure à l'Armorial général du Cabinet des titres.
[36] Bonardus Rex, acte de 1147 (Obit. S.-P. Lugd., p. 59), c'est la plus ancienne mention. Guigo Regis (1239), domicilié à Saint-Laurent de Lyon, etc. On rencontre environ une vingtaine de personnages de ce nom auxquels on doit rattacher les Des Roys; en effet dans les papiers de la famille on trouve mention au xvie siècle d'une prébende fondée en l'église Saint-André de Montbrison, en 1361, par maître Jean Regis, licenciée en droit.
[37] Charte du 10 janvier 1279 où Petrus Regis est cité comme clerc (Cart. des Templiers, p. 385). Échange entre Pons de Brion et Raymond du Pont, daté du 1er mai 1324, d'une rente sur des fonds contigus au couvent des Carmes contre une rente sur un champ situé aux Combes, près d'Espaly, «juxta campum Johannis Regis civis anisiensis» (citoyen du Puy) (Cart. des hospitaliers du Velay, p. 188). Sentence de l'official du Puy, condamnant Jean Regis, damoizeau, père de Paulette, femme de noble Hugues de Chandorasse, à payer à Dalmas, prieur de Saint-Martin de Polignac, les arrérages de biens sis à Soleihac, 13 mars 1382 (Arch. dép. Haute-Loire, G. 651).
[38] Raucoules. Il existe trois villages de ce nom dans la Haute-Loire; celui des Des Roys est situé dans le canton de Montfaucon.
[39] Nom disparu; aujourd'hui Montregard.
[40] D'après la Bibliographie de la Haute-Loire, par Sauzet, un Mathurin Des Roys, prieur de Saint-Didier, aurait composé une histoire du Puy, en vers et en prose, et dédiée à Amédée de Saluce, doyen de la cathédrale; l'ouvrage aurait été imprimé en 1519 chez Claude le Noury. Ce volume ne figure à notre connaissance dans aucune autre bibliographie; il nous a été impossible de l'identifier.
[41] Contrat passé à Baulmes (paroisse de Saint-André et diocèse de Valence); témoins: Arnaud de la Rochaing, écuyer; Guillaume de Montagnet, seigneur de Montguérin; Jehan des Champs (de Campis), lieutenant de Mautfaucon; Jehan des Roys (de Regibus); noble Antoine de Bronac. La présence de ce dernier parmi les témoins prouve que les Des Roys devaient tenir un certain rang dans la ville, car les Bronac, coseigneurs de Mautfaucon et de Vazeilles, étaient considérés alors comme de hauts personnages.
Charles de Jussac, écuyer, seigneur de Baulmes et de Jussac (canton de Retornac). De son mariage avec Anne de Meyre il eut deux filles religieuses: Anne et Alice; un fils, Gaspard, mort sans postérité; deux fils: Bernard et Jean, prêtres; une fille Isabeau, mariée à Arnaud de la Rochaing; une autre enfin, devint la femme d'Antoine Des Roys. À la mort de Charles de Baulmes, tous ses biens revinrent à sa fille Marguerite, dont Antoine hérita.
[42] Cf. Répertoire des hommages de l'évêché du Puy (p. 385).
[43] Veuve en premières noces de Denis de Cohacy, procureur royal; les Guilhon étaient alliés à la famille de Gerlande.
[44] Il est l'auteur de: 1º Livret contenant les principales questions et décisions qu'on peut rechercher en matière de légitime (Lyon, 1644); 2º Traicté des substitutions (Lyon, 1644).
[45] Des Olmes, aujourd'hui famille de Veyrac. En 1588, Denis des Olmes épousa Catherine Dufours, dont Antoine, marié en 1587 avec Marguerite de la Franchère. Leur fils Louis, marié en 1622 à Florie de Lagrevol, était le père de Catherine des Olmes.
[46] Marie, femme de Jacques Hochet; Philiberte, femme de Louis de Romezin, d'où une fille, qui épouse Claude Ferrapie, d'une ancienne famille de Mautfaucon; Jeanne, mariée à Antoine Varilhon; Claude et Marguerite, mortes filles.
[47] Ces alliances, que Lamartine n'ignorait pas (cf. Souvenirs et Portraits, t. II, les Bonaparte), ont été constamment négligées par les généalogistes de la famille Grimod; l'omission doit provenir de ce que les notes de d'Hozier (Cabinet des titres, pièces originales, vol. 141; Dossiers bleus, vol. 333; Nouveau d'Hozier, vol. 165) ont été établies sur une collection de factums de 1754, rédigés pour Marguerite le Juge et qui ne l'ont mention, ni de la branche Bonaparte, ni de la branche de Vaux-Lamartine.
Pourtant, l'acte de baptême d'Alexandrine de Bleschamp, princesse de Canino, dissipe toute équivoque, ainsi que le testament d'Antoine Grimod enregistré à Paris le 7 avril 1718, et où il est fait également mention de deux autres filles: Benoîte et Philiberte, mariée l'une à J.-B. Dumas de Corbeville, l'autre au marquis de Pranse.
Voici enfin un fragment du Journal intime, qui, malgré quelques erreurs, confirme la parenté des Des Roys avec les divers personnages que nous avons cités.
«23 janvier 1803 {de Rieux}. Je voudrais pouvoir écrire tout ce que ma mère me conte de ses voyages, ce serait bien intéressant, et mille anecdotes curieuses de gens marquants. Malheureusement, ce serait trop long. Ma mère conte à merveille, elle a infiniment d'esprit et de mérite. Elle m'a rapporté beaucoup de choses de M. de la Reynière, le fermier de Lyon, etc., à qui nous étions parents par ma grand'mère; Mme de la Ferrière avait épousé en premières noces M. Grimod de la Reynière, dont elle a eu M. de la Reynière, fermier général, qui avait épousé Mlle de Jarente, qui vit encore et qui est très liée avec ma mère. M. de la Ferrière a eu aussi deux filles: l'aînée était Mme de Malesherbes, qui est morte très malheureusement fort jeune, laissant deux filles: Mme de Rosanbo qui a été guillotinée, et Mme de Montboissier; la seconde était Mme de Lévis, amie intime de ma mère qui est morte assez jeune. M. de la Reynière le père avait eu d'un premier mariage Mme de Beaumont, c'est par là que nous lui sommes parents [à Mme de Beaumont]. Nous l'étions aussi par les Grimod à la femme du baron de Breteuil et aux Cipierre; la fille du baron de Breteuil a épousé M. de Matignon, dont la fille a épousé un Montmorency.
«M. d'Orsay s'appelle aussi Grimod, toujours de la même famille; il a épousé, en secondes noces, une princesse d'Allemagne assez proche parente du roi de Prusse, et le fils de M. d'Orsay a épouse une princesse d'Italie assez peu considérable.»
Cette Mme de la Ferrière, dont il est ici question était Marie Mazade, seconde femme de Gaspard Grimod de la Reynière; devenue veuve, elle épousa Honoré de la Ferrière.
[48] François Mauverney, receveur du grenier au sel de Saint-Symphorien-le-Château, puis lieutenant criminel et civil de l'élection de Lyon, était fils de Pierre Mauverney, conseiller du Roi, élu en l'élection de Saint-Étienne, et de Jaqueline Dilbert. Pierre Mauverney était lui-même fils de Jean-Baptiste et de Jeanne Coignet. (Cf. Cab. des titres: pièces originales, vol. 1902.)
[49] Cf., sur les suites de cette brouille entre Grimod de la Reynière et sa cousine, «copie d'une lettre de M. Grimod de la Reynière, négociant à Lyon, etc., à Mme Des Roys, ancienne sous-gouvernante des ci-devant princes d'Orléans. Lyon, 7 déc. 1791 (s. l. n. d., mais Lyon, 1791).
Dans cette brochure extrêmement rare, Laurent s'efforçait d'abord d'attirer à sa cousine des ennuis que son ancienne situation pouvait rendre graves, mais il l'accusait surtout d'avoir capté l'héritage de sa grand'mère, morte en 1773, et d'avoir pris un grand empire sur son père. Il terminait ainsi: «Maintenant, permettez-moi de vous offrir la paix ou la guerre, mais surtout point de neutralité, point de tergiversation. Une réponse claire et nette, s'il vous plaît. Si c'est la guerre, je la ferai courageusement et de mon mieux; si vous préférez la paix, sacrifiez-moi mes ennemis, agissons de concert, et nous nous en trouverons bien l'un et l'autre. Vous avez su prendre un grand crédit sur l'esprit de mes parents: j'ai dans mes mains de quoi vous démasquer à leurs yeux; je ne le ferai pas si vous voulez employer ce crédit à me servir.»
Cette publique tentative d'intimidation se perdit dans la tourmente de 1792 qui engloutit la fortune colossale des Grimod. Mais les Des Roys aussi bien que les Lamartine cessèrent dès lors et pour jamais toute relation avec leur cousin, qui n'est pas nommé une fois dans le Journal intime; on sait que depuis 1780 ses excentricités et son mauvais renom l'avaient rendu intolérable à tous ses parents, et que seul il était responsable d'un état de choses où Mme Des Roys n'était pour rien (cf. Desnoiresterres).
[50] Cf. Mémoires inédits de Mme la comtesse de Genlis (Paris 10 vol., 1825-26), vol. III, p. 483-85, et IV, p. 29.
[51] L'Intrépide, revue par Mme de Genlis (Paris, 2 vol., 1820), I, pp. 81-110.
[52] Cf. Lettres à Lamartine, p. 19 (lettre de la duchesse de Broglie).
[53] Dans la Marne, à quelques kilomètres de Montmirail. Jean-Louis l'avait acquise du chevalier de Belle-Joyeuse. C'était alors un bâtiment très simple, ayant successivement appartenu aux familles de Pastoret, de Disques et de Boubers, et qu'il fit démolir pour le remplacer par un château plus vaste. (Cf. Alexandre Carra de Vaux, op. cit.)
[54] Les lettres qui suivent sont citées d'après l'Investigateur, où elles ont paru pour la première fois.
[55] Voir, à l'Appendice, le tableau de la descendance Grimod.
[56] Dans les papiers de la famille Des Roys, on trouve une petite note de la main de Jean-Louis qui rapporte les détails de la cérémonie:
«Le 26 juillet 1768, procuration de Mme de Beaumont marraine de l'enfant dont Mme Des Roys était grosse, et dont la ville de Lyon devait être le parrain.
«L'enfant est né le samedi 5 novembre: ç'a été un fils, qui a été baptisé le dimanche 6 dudit à Saint-Paul par M. Crupisson, sacristain-curé. Il a été nommé Lyon-François, et tenu par M. de la Verpillière, Prevost des marchands, accompagné du Consulat, pour la ville, et par Mme de la Verpillière pour Mme de Beaumont Des Roys.»
[57] Cf. l'Observateur des spectacles des 28 germinal, 2, 21, 23 et 29 floréal an X. Jacques-Barthélémy Salgues (1760-1830), un des bons journalistes de l'Empire et de la Restauration. Prêtre d'abord, il fut choisi en 1789 pour la rédaction du cahier des doléances de la ville de Sens où il était né; peu à peu, il finit par organiser la contre-Révolution dans son département. Poursuivi, il ne réapparut à Paris qu'en 1794, fut traduit alors en justice après le 18 fructidor, mais acquitté par le tribunal d'Auxerre. À partir de 1798, il se consacra exclusivement aux lettres, et fonda deux journaux théâtraux.
[58] Sa tragédie et sa comédie.
[59] Nom que portait alors l'ancien Théâtre-Français.
[60] Un des semainiers du Théâtre-Français.
[61] Moniteur du 4 avril 1804.
[62] Il est curieux de constater que le sujet de Caton, emprunté à la Mort de Caton, d'Addison, tenta également Lamartine à vingt ans: il écrivait en effet le 30 septembre 1810 à Virieu: «Je traduis de l'anglais quelques Nuits d'Young et la superbe tragédie d'Addison the Death of Cato, le tout en vile prose, excepté quelques morceaux qui me séduisent et que je versifie.» (Corresp., I, p. 272.)
[63] Voir, à l'Appendice, la bibliographie des œuvres de Lyon Des Roys.
L'âme est inaccessible et rien n'agit sur elle;
Que la mort au méchant soit un objet d'horreur,
L'homme de bien y voit l'aurore du bonheur.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais je ne sais, mes yeux paraissent s'obscurcir,
Mes membres fatigués semblent s'appesantir,
Je ne puis surmonter la langueur où je tombe...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mes enfants, mes amis, approchez, je vous prie.
Quoi? d'où viennent ces cris? qu'avez-vous à frémir?
Qu'est-ce donc, mes amis, ai-je tort de mourir?
Voulez-vous que j'attende à sortir de la vie
Que je me sois couvert de quelqu'ignominie,
Que j'aie abandonné le chemin de l'honneur?
La mort n'a rien d'affreux, n'en ayez point d'horreur.
Elle vient,... je la vois, je la sens,... je la touche...
Elle obscurcit mes yeux,... elle glace ma bouche...
Je finis,... je m'éteins... sans douleurs, sans effort...
L'âme pleine d'espoir se dégage du corps.
(Le Dernier des Romains, acte V, sc. I et IX.)
[65] Sources et bibliographie de la IIº partie: Journal intime (passim).-;-Archives départementales de Saône-et-Loire, très riches en documents sur les Lamartine pendant la Terreur.—Césarine et Alix, un épisode de la jeunesse de Mme de Lamartine la mère, par le baron Alexandre Carra de Vaux (publié dans l'Investigateur, journal de l'institut historique, 1853).—Histoire de Saint-Point, par L. Lex (Mâcon, 1898, in-8).—La Jeunesse de Lamartine, par F. Reyssié (Paris, 1892, in-16).—La Persécution religieuse en Saône-et-Loire (t. IV, arrondissement de Mâcon), par l'abbé Louis S.-M. Chaumont (Chalon-sur-Saône, 1903, in-8).—La Révolution dans l'ancien diocèse de Mâcon, par Mgr B. Rameau (Mâcon, 1900, in-8).—Souvenirs de Mme Delahante (Évreux, 1906, 2 vol. hors commerce). Les souvenirs de Mme Delahante, qui dans sa jeunesse habita longtemps Mâcon et fut très liée avec les Lamartine, ont été publiés par sa petite-fille Mme de Blic. Ils contiennent de nombreux et curieux détails nouveaux sur la vie familiale du poète, ainsi qu'une trentaine de lettres inédites de divers membres de sa famille.
Toutes les références aux œuvres de Lamartine sont faites d'après l'édition de l'auteur; c'est la dernière parue de son vivant et la plus complète (Paris, 1860-66, 41 vol. gr. in-8).--;Pour les publications posthumes, d'après les éditions originales: Mémoires inédits (Paris, 1870, in-8); Manuscrits de ma mère (id., 1871, in-8); Souvenirs et Portraits (id., 1871-72, 3 vol. in-18): Correspondance (id., 1873-75, 6 vol. in-8).
[66] Journal de Saône-et-Loire du 4 mai 1827. Cet article, rédigé par Alexis Mottin, secrétaire perpétuel de l'Académie de Mâcon, ne satisfit qu'à moitié Pierre de Lamartine qui y répondit par la lettre suivante, insérée dans le numéro du 7 mai:
«Monsieur, je commence par rendre grâce à l'estimable auteur de l'article nécrologique inséré dans votre précédent numéro. Je serai désespéré que ma juste réclamation put l'affliger, mais je crois le devoir à la mémoire de mon frère. Sans doute, si votre journal n'était lu qu'à Mâcon, où M. de Lamartine était si parfaitement connu, il eût été peut-être superflu de dire un mot sur ses sentiments religieux: nul ne peut les y mettre en doute. Mais comme la sphère de votre estimable journal ne se borne pas à cette ville, je désire que partout où elle s'étend on sache que mon frère mettait fort au-dessus de toutes les connaissances humaines celle de la religion, et que, jusqu'au dernier instant de sa vie, il en a constamment rempli les devoirs avec zèle et la plus sincère conviction.—LAMARTINE.»
[67] Pierre Sigorgne (1719-1809), vicaire général de Mâcon, puis archidiacre et doyen du chapitre de Saint-Vincent, auteur de plusieurs volumes de philosophie. On a de lui: Institutions newtonniennes (1747); Lettres écrites de la plaine (1765), où il réfute les Lettres de la montagne de Rousseau; Institutions leibnitziennes (1768); le Philosophe chrétien (1776), etc.
Cf. Abbé Rameau, Notice sur l'abbé Sigorgne (Mâcon, 1895, in-8).
[68] Nouv. Confidences, p. 455. Le portrait de l'oncle terrible occupe les pages 447-457 (T. 29).
[69] Bien qu'inexactes, les idées politiques que Lamartine a prêtées à son oncle sont curieuses, parce qu'elles correspondent très exactement à son propre programme sous les dernières années de la monarchie de Juillet.
[70] Cf. Demaizières, Un incident populaire à Mâcon en 1789 (Ann. de l'Académie de Mâcon, iie siècle série, t. XI).
[71] Cf. Corresp., III, p. 41. Voici d'autre part une lettre de Pierre de Lamartine à son fils où nous trouvons quelques détails sur cette succession:
«Maçon, le 1^{er} mai 1827.
«Voilà, mon cher ami, une malheureuse circonstance qui me fait encore plus regretter que tu ne sois pas ici où ta présence serait d'une grande utilité. Mon pauvre frère n'est plus; il a succombé, dimanche à onze heures du matin, à cette maudite fièvre catharale. Tu sens tout ce que nous avons eu tous à souffrir dans ce malheur. Mlle de Lamartine l'a pourtant supporté avec tout le calme de sa grande piété.
«Voici les principales dispositions de son testament par lequel il a fait cesser l'indivision qui était dans leur bien. Mlle de Lamartine garde Montceau et les Mélards, elle a tout le mobilier quelconque, argent, denrées, sans aucun frais de sa part, pas même ceux du fisc dont ses héritiers sont chargés. C'est Cécile et toi qui l'êtes, pour égale part et portion, de Champagne, Saint-Pierre et Saint-Oyen en rapportant ce que vous avez eu par contrat de mariage. La bibliothèque est à toi par principal et voici en quoi consistera l'actif de la succession:
| À présent Champagne estimé à peu près | 160000 | francs. | |||
| Saint-Oyen | — | environ | 80000 | —— | |
| Après la mort de ma sœur, trois inscriptions de mille francs chacune, valant | 60000 | —— | |||
| ——— | |||||
| 300000 | francs. | ||||
«Mon frère a fait bon marché à Mlle de Lamartine, en faisant son partage, mais il y assujétit ses héritiers par son testament. L'argent, les vins, le mobilier sont très considérables; je pense que ma sœur aura dix-sept ou dix-huit mille livres de rente.» (Lettre inédite provenant des archives de Saint-Point.)
Comme on peut s'en rendre compte, Pierre de Lamartine était donc du même avis que son fils touchant le testament de François-Louis.
Une lettre du 5 juillet, toujours du chevalier au poète, nous apprend que, sur la tombe de François-Louis de Lamartine, on fit graver un vers de son neveu choisi par Mme de Lamartine:
«La mort m'a tout ravi, la mort doit tout me rendre», extrait de la Méditation: la Semaine sainte à la Roche-Guyon.
[72] Mme Delahante.
[73] Ce portrait, que M. Reyssié a cru perdu, appartient aujourd'hui à Mme Frédéric de Parseval, arrière-petite-fille de Mme de Lamartine. Le poète, qui en a fait une description assez fidèle dans les Confidences, l'avait fait mouler en couvercle sur une petite boîte d'argent.
[74] Ces vers du chevalier de Bonnard ne figurent dans aucune édition de ses œuvres. Ils sont cités d'après l'Investigateur de 1853, où la pièce a paru en entier.
[75] Le 23 février 1823, Mme de Lamartine note dans son journal: «Alphonse travaille à son nouveau volume de Méditations; j'ai toujours peur qu'il ne profane son talent en parlant le langage des passions. Je lui ai écrit justement là-dessus.»
Mme de Lamartine venait en effet de lire dans la 9e édition des Méditations, parue un mois auparavant, une pièce nouvelle intitulée Philosophie, et dédiée au marquis de la Maisonfort. Aussitôt, elle écrivit à son fils la lettre suivante:
Ton père, mon cher Alphonse, me lit sa lettre. J'y vois avec plaisir qu'il te dit aussi mon opinion. Oui, cette pièce à M. de Maisonfort m'a beaucoup tourmentée. J'ai une si grande horreur de cette abominable philosophie que je frémis de tout ce qui en a l'apparence, venant de toi surtout. Tu es né pour être religieux, essentiellement religieux, ton talent n'est beau que parce qu'il vient de là. Ne le profane point, mon enfant; que ta reconnaissance pour les grâces dont Dieu te comble rappelle toujours toutes tes pensées à lui, ne travaille que pour sa gloire, ne transige point avec l'esprit et les passions du monde, dédaigne ce moyen de succès, comme tu le fais sûrement dans ton âme.
Ô mon enfant, tu éteindrais dans la boue le brillant flambeau que le ciel t'a donné pour répandre la vraie lumière; n'écris rien de ce que tu jugeras bien sévèrement un jour, et que tu voudras peut-être effacer au prix de tout ton sang, quand il ne sera plus temps.
Adieu, j'en ai assez dit.
[Lettre inédite.]
[76] Les deux vers incriminés visaient le duc d'Orléans à qui, au sacre de Reims, Lamartine faisait dire par Charles X:
Ce grand nom est couvert du pardon de mon frère.
Le fils a racheté les fautes de son père.
Mme de Lamartine a consacré à cet incident deux pages de son journal, ce qui prouve à quel point elle l'eut à cœur. Malheureusement, Lamartine a déchiré et noirci le feuillet, dont quelques fragments seulement sont encore lisibles. On y voit que le poète donna pour excuse à sa mère, une «inadvertance», une «négligence poétique», explication qui satisfit peut-être Mme de Lamartine, mais parut insuffisante au duc d'Orléans, car sur sa demande les exemplaires du Chant du Sacre furent retirés du commerce, et il fallut procéder à un second tirage où les vers étaient corrigés et adoucis.
[77] Cf. Souv. de Mme Delahante, I, p. 106.
[78] Cf. Harmonies: Milly ou la terre natale. Confidences (p. 65): le village obscur où le ciel m'a fait naître. Dans Souvenirs et Portraits (Comment on devient poète), il termine également une description de Milly par ces mots: «c'est là que je suis né, et que je grandissais». Voilà pour Milly. Dans les Recueillements (vers écrits à l'Ermitage), on lit:
Ô vallons de Saint-Point, ô cachez mieux ma cendre
Sous le chêne NATAL de mon obscur vallon.
Enfin, dans les Confidences (p. 24), Lamartine déclare qu'il est né à Mâcon, dans l'hôtel Lamartine, par conséquent rue Bauderon-de-Senecé.
[79] On trouvera le détail de la question dans une étude de M. Paul Maritain, la Maison natale de Lamartine (Annales de l'Académie de Mâcon, iiie série, t. VI). M. Maritain, qui ignorait l'existence des documents que nous citons plus loin, a conclu que la maison natale du poète était l'hôtel de la rue Bauderon-de-Senecé.
[80] Nous donnons ici le texte complet de cette pièce, copié sur le brouillon de Louis-François de Lamartine, et qui donne quelques détails curieux sur son train de maison au début de la Révolution.
Déclaration de maison, etc., faite en 1790. Décembre.
Maison rue des Ursulines, occupée par M. de Pra.
32 pieds de face sur ladite rue.
80 pieds en petite cour.
En partie un seul étage, partie deux étages. Sans locataires, ni magasins, etc.
Contenance totale: une coupée et demie ou trois toises.
Propriétaire M. L.-Fr. de La Martine, marié, ayant six enfants dont cinq à sa charge.
Domestiques mâles, 4.
Domestiques femelles, 3.
Chevaux de carosse, 2.
Maison par luy occupée sur les remparts [hôtel de la rue de Senécé], façade 60 pieds.
3 980 pieds superficiels pour la maison.
1 020 pieds pour les écuries qui ont 30 pieds de face environ.
1 230 pieds en cour.
Les deux tiers à deux étages, l'autre tiers à un étage. Sans aucun locataire, boutique ni magasin.
[81] M. H. Remsen Whitehouse, un érudit américain à qui rien de ce qui touche Lamartine n'est étranger, a bien voulu se charger pour nous d'obligeantes recherches à Lausanne, mais qui sont restées vaines. On en trouvera le détail sous sa signature dans la revue l'Écho des Alpes de septembre 1908.
[82] Le petit Félix fut le second des enfants de Pierre de Lamartine. Il mourut à Mâcon à l'âge de deux ans et demi. Le Journal intime ne fait jamais mention de ce fils, dont Lamartine n'ignorait pas l'existence; en effet, alors que dans le Journal intime on lit, à la date du 11 juin 1801: «J'en ai déjà cinq actuellement [enfants], quatre filles et un fils», il ajouta dans sa version du Manuscrit de ma mère: «après en avoir perdu un».
En réalité, Mme de Lamartine eut neuf enfants: deux fils, Alphonse et Félix, et six filles, Mélanie, Célenie (mortes toutes deux à quelques mois), Cécile, Césarine, Eugénie, Sophie et Suzanne.
[83] Arch. de la guerre (section administrative), dossier Pierre de Lamartine. Pierre-Paul Henrion de Pensey, premier président de la Cour de cassation (1742-1829), était le frère d'Henrion de Saint-Amand, beau-frère de Mme de Lamartine.
[84] Paris, Imprimerie nationale, an II.
[85] Ces deux arrêtés ont été publiés par M. Reyssié (la Jeunesse de Lamartine, 24-25).
[86] Cf. Arch. dép. de Saône-et-Loire: «Liste d'hommes et de femmes détenus à Mâcon, Autun, etc.». Ce document, retrouvé et acquis récemment par M. Lex, confirme une fois de plus l'exactitude de certains petits détails des Confidences, puisqu'on y lit que la famille de Lamartine fut emprisonnée à Autun. M. Reyssié avait mis en doute cette assertion. Sur cette liste, figurent les noms de Pierre, François-Louis, l'abbé, Suzanne et Charlotte. Mlle de Montceau, qui était faible d'esprit, évita ainsi les poursuites, et fut détenue à Pérone avec son père et sa mère.
[87] Arch. Nat., A. F. II, 259.
[88] Ces souvenirs sont rapportés par Mme de Lamartine, en mai 1803, époque où elle passa trois mois à Rieux, chez sa mère.
[89] Cours familier de littérature, entretien 101, p. 320.
[90] Guillaume de Saint-Point, par J.-M. Grosset (3 vol. in-8).
[91] Cf., sur la famille Bruys, Ann. de l'Académie de Mâcon, 3e série, vol. IX: la Famille Bruys, par Paul Maritain.
[92] Jean-Baptiste Michon de Pierreclau, baron de Cenves, comte de Bertzé, seigneur de Pierreclos, né le 20 septembre 1737, marié à Saint-Étienne en Forez, le 27 avril 1767, à Marguerite Bernon de Rochetaillée; il eut pour enfants: 1º Jean-Gabriel, marié à Jeanne-Théodore Laborier; 2º Guillaume, marié à Nina Dézoteux; 3º Marguerite, mariée à M. Mongeis; 4º Jeanne, mariée au comte de Champmartin; 5º Antoinette, mariée au comte de Regnold de Sérezin; 6º Catherine, morte fille.
Une fille de Jean-Gabriel et de Jeanne-Théodore Laborier fut la baronne de Montailleur-Ruffo, amie de Chateaubriand, et la fille unique de M. de Champmartin épousa Niepce, l'un des inventeurs de la daguerréotypie.
[93] Sources et bibliographie de la troisième partie: Journal intime (passim), Archives de Saint-Point.—Pour l'abbé Dumont: Archives municipales de Bussières et de Pierreclos, Archives départementales de Saône-et-Loire, et les notes inédites de M. Paul Maritain conservées aujourd'hui à l'Académie de Mâcon: nous en devons la communication à M. A. Duréault, secrétaire perpétuel de cette société, que nous remercions ici de son obligeance.
Pour le collège de Belley: le Séjour de Lamartine à Belley, par M. Dejey (3e éd., complétée, 1901). Histoire du collège-séminaire de Belley, par l'abbé Rochet (Lyon, 1898, in-8).—Les Vies des Pères Varin, Debrosses et Jenesseaux, par le père Guidée (Paris, 1859-60).
[94] Abbé Chaumont, op. cit.
[95] Mgr Rameau, op. cit.
[96] On a vu que l'église avait été fermée en 1798, et que l'abbé Dumont reçut, lorsqu'elle rouvrit, l'interdiction d'y dire la messe régulièrement, comme il en avait pris l'habitude.
[97] Ces deux lettres, qui sont conservées aux archives épiscopales d'Autun, ont été communiquées à l'Académie de Mâcon par M. le chanoine Muguet, curé de Sully. (Cf. procès-verbal de la séance du 10 janvier 1907.)
[98] Les procès-verbaux des deux séances ont été copiés par M. Maritain et figurent dans le dossier qu'il avait réuni sur Dumont.
[99] Cf. Correspondance, t. IV, p. 41, 69, 84, 134, 203, 271.
[100] Archives de Saint-Point. La lettre est datée du 25 mars 1828. Suscription: «À monsieur de Lamartine, chargé des affaires de France, Florence, Toscane».
[101] Appartient à Mme Fournier, née de Belleroche, petite-nièce de Lamartine. Il a été reproduit par M. Lex dans son album Lamartine, souvenirs et documents (Mâcon, 1890).
[102] Mémoires inédits (p. 58-76).
[103] Archives de Saint-Point. Suscription: «À madame Depra de Lamartine à Mâcon, Saône-et-Loire». (Lettre inédite.)
[104] Dejey, op. cit.
[105] Robert Debrosses, né à Chatel (Ardennes) le 26 mars 1765, prêtre en 1798, mort à Laval en 1848.
[106] Nicolas Jenesseaux (et non Génisseaux, comme l'a écrit Lamartine), né à Reims le 9 avril 1769, prêtre en 1795, mort à Paris en 1842.
[107] Jean-Pierre Varlet, né à Reims le 11 mars 1771, prêtre en 1796, mort à Poitiers en 1854.
[108] Étienne Demouchel, né à Montfort-l'Amaury le 10 juillet 1772, prêtre en 1802, mort à Rome en 1840.
[109] Jean-Pierre Wrindts, né à Anvers le 6 février 1781, prêtre en 1801, mort à Poitiers en 1852.
[110] Pierre Béquet, né à Paris le 9 janvier 1771, prêtre en 1799, mort à Toulouse en 1849.
[111] Aymon de Virieu, Prosper Guichard de Bienassis et Louis de Vignet seront l'objet d'un chapitre spécial dans notre second volume sur la jeunesse de Lamartine qui comprendra les années 1813-1820.
[112] Cf. également abbé Rochet (op. cit., p. 208-209), où l'on trouve le détail du palmarès.
[113] C'est au cours du mois d'octobre 1806 qu'il faut placer l'épisode de Lucy L. sur lequel Lamartine s'est longuement étendu dans les Confidences. La vérité semble extrêmement plus simple que son romanesque récit; elle a été très heureusement rétablie par M. De Riaz, membre de l'Académie de Mâcon, dont le travail vient d'être publié dans le dernier volume des Annales de cette société. M. De Riaz, au prix d'une incroyable patience et de minutieuses investigations, est parvenu, en s'aidant des rares précisions du texte de Lamartine, à établir que le manoir décrit par le poète n'était autre que le château de Byonne, situé à deux kilomètres de Milly. Or, de 1800 à 1820, une seule jeune fille y habita, dont ni le prénom ni le nom ne se rapprochent de ceux donnés par Lamartine, puisqu'elle s'appelait Élisa de Villeneuve d'Ansouis; bien mieux, c'était une enfant qui mourut en 1807 à l'âge de treize ans; comme l'unique séjour qu'elle fit à Byonne se place pendant l'automne de 1806, M. de Riaz en a conclu avec vraisemblance qu'elle fut la première héroïne de Lamartine.
On voit par là avec quelle précaution il faut utiliser les souvenirs de Lamartine, et ce qu'il faut penser en particulier des trente pages qu'il a consacrées à la pseudo-Lucy L. et à leurs conversations littéraires dont Ossian, paraît-il, faisait le fonds. Quant aux vers ossianesques qu'il lui adressa et qu'il a datés, dans les Confidences de Milly: «16 décembre 1805», il est impossible d'admettre qu'ils aient été composés en l'honneur de la petite fille. Il est d'abord évident qu'ils sont post-datés, puisqu'en décembre 1805 Lamartine était à Belley et non à Milly. De plus, il ressort d'une lettre de la Correspondance—lettre douteuse, il est vrai, puisqu'elle ne porte point de date bien qu'elle figure à la fin de l'année 1808—que Lamartine connut Ossian beaucoup plus tard. Enfin, ils sont d'une facture qui permet à notre avis de fixer leur composition à 1810-1811. Il nous paraît probable qu'au moment où Lamartine écrivit les Confidences il retrouva cette pièce parmi ses papiers et, soit défaut de mémoire, soit désir de grossir l'épisode assez mince de Lucy L., il l'intercala dans son récit, en assignant à ces vers une date qui correspondait approximativement avec le fonds de l'anecdote; puis, pour mettre le tout en valeur, il laissa rêver sa délicieuse imagination et broda autour de Lucy L. un commentaire ossianesque où l'on voit cette enfant de douze ans agitant le soir une écharpe de soie blanche à la fenêtre de sa tour, et sachant «par cœur» tous les poètes.
[114] C., I, p. 4, du 27 sept. 1807.
[115] C., I, p. 8, du 3 oct. 1807.
[116] Nous donnons cette date d'après le Journal intime, bien qu'on trouve dans la Correspondance trois lettres, datées de Mâcon 4 et 10 janvier, et de Lyon 30 janvier; elles furent réellement écrites à ces dates, mais en 1809. En effet, Lamartine parle dans l'une d'elles de la conscription qui retarde son voyage à Lyon; or, nous savons, toujours par le Journal intime, qu'il tira au sort le 23 janvier 1809. De plus on rencontre dans la lettre du 10 janvier un fragment poétique qui fut adressé à Virieu et n'est ici que recopié pour Guichard; comme ce morceau fut composé à la fin de 1808, ainsi que nous l'apprend une lettre de décembre de la même année à Virieu, il devient évident que la copie en fut faite en janvier 1809 et non 1808.
[117] Souvenirs et Portraits, 1, p. 69-72.
[118] C., I, p. 63, du 12 nov. 1808.
[119] Les Adieux au collège de Belley ont paru pour la première fois dans l'Almanach des Muses de 1821; les deux autres pièces ont été recueillies par lui dans ses Œuvres (édition de l'auteur), après avoir été publiées dans le Cours de littérature; les Adieux figurent aujourd'hui à la suite des Méditations, mais on ne trouve le Rossignol et le Cantique que dans les Souvenirs et Portraits, t. I, chap. III: «Comment je suis devenu poète».
[120] Cf. Souvenirs et Portraits, I: «Comment je suis devenu poète», et II: «Chateaubriand».
[121] Cf. Souvenirs et Portraits, t. I: «Comment Je suis devenu poète»; t. II: «Chateaubriand».
[122] Cf. Chateaubriand, Œuvres, t. II (éd. Garnier, Paris, 1859), p. 82.
[123] Id., ibid., t. I, p. 218.
[124] La plupart ont été déjà signalées par M. Zyromski dans sa thèse sur Lamartine poète lyrique (1897).
[125] C., I, p. 111, du 12 mars 1809.
[126] Sources et bibliographie de la quatrième partie: Journal intime (passim).—Correspondance (t. I).—«Carnet de voyage de Lamartine» (publié par M. R. Doumie), Correspondant du 25 juillet 1008.—Nous devons à l'obligeance de M. Duréault d'avoir pris connaissance de l'important dossier qu'il a réuni sur Henriette Pommier, et d'une curieuse étude, lue par lui en séance publique à l'Académie de Mâcon et qui doit être publiée prochainement. Nous lui avons emprunté toute la documentation du chapitre III.
Une fois de plus, nous avons à déplorer le classement défectueux de la Correspondance et il serait à souhaiter qu'une main autorisée donnât promptement une édition complète et vérifiée de cet inestimable document; grâce au Journal intime, pourtant, nous avons pu rétablir à leur véritable date des lettres arbitrairement ou mal datées par l'éditeur, une dizaine environ, pour les années 1807-1813.
[127] C., I, p. 23, du 22 février 1808.
[128] J. I., 25 sept. 1806.
[129] C., I, p. 23, du 22 février; p. 26, du 13 mars 1808.
[130] Id., p. 93, du 14 déc. 1808.
[131] Id., p. 41, du 10 sept.; p. 95, du 14 déc. 1808.
[132] Id., p. 95, du 14 déc. 1808.
[133] Id., p. 95, du 14 déc. 1808.
[134] C., I, p. 53, du 29 oct. 1808; p. 139, du 4 août 1809.
[135] Id., p. 139, du 4 août 1809.
[136] Id., p. 25-27, du 13 mars 1808.
[137] J. I., 26 mai 1808. Elle écrivait de Mâcon le 24 février: «La santé d'Alphonse n'est pas mauvaise; il s'occupe beaucoup et a plusieurs maîtres, entre autres un de danse et un de basse. Il est assez raisonnable, mais son caractère me paraît toujours fort léger, ce qui rend les dangers du monde bien plus graves pour lui. Nous l'en tenons encore éloigné cette année, mais je frémis pour le moment où il sera exposé à cette contagion affreuse.»
[138] J. I., 26 mai 1808.
[139] C., I, p. 31-33, du 8 juillet 1808.
[140] Id., p. 28, du 20 avril 1808.
[141] Id., p. 62, du 12 nov. 1808.
[142] Id., p. 31, du 8 juillet 1808; p. 35, du 26 juillet 1808.
[143] Cf. sur ce séjour à Crémieu: Mémoires inédits, p. 116-123. Mais il a été daté par Lamartine de 1807 au lieu de 1808.
[144] C., I, p. 84, du 12 décembre 1808, et id., p. 122, lettre sur Corinne du 1er juin 1809.
[145] J. I., 12 octobre. «Mercredi, nous avons dîné à Pierreclos. Il y eut une conversation sur J.-J. Rousseau; deux personnes de la société étaient ses zélés partisans, d'autres les réfutaient. Alphonse les écoutait attentivement et je craignais toujours qu'il ne prît les mauvaises impressions de préférence aux bonnes.»
[146] J. I., 9 octobre, en parlant de son fils: «Hélas! comme il est loin du seul bien qui pourrait contenter mon cœur»; et 26 octobre.
[147] C., I, p. 77, du 10 déc. 1808.
[148] Id., ibid.
[149] Id., p. 68, du 28 nov. 1808.
[150] Id., p. 80, du 12 déc. 1808.
[151] J. I., du 17 déc. 1808.
[152] C., I, p. 86, du 12 déc. 1808. «J'avais fait les plus beaux plans du monde de plaisirs littéraires. Mon oncle et mon père de concert ont voulu tout détruire.»
[153] C., I, p. 92, du 14 déc.
[154] Id., ibid.
[155] C., I, p. 103, du 24 janvier 1809.
[156] Id., p. 100, du 26 février 1809.
[157] C., I, p. 106, du 26 février 1809; et p. 110, du 12 mars 1809.
[158] J. I., 7 juillet 1809.
[159] C., I, p. 139, du 4 août 1809.
[160] Id., p. 127, du 10 juin 1809; et p. 140, du 4 août.
[161] C., I, p. 143. du 4 août 1809.
[162] Id., p. 148-152, du 19 août 1809.
[163] C. I, p. 170, du 21 octobre 1809.
[164] Id., p. 175, du 9 nov. 1809.
[165] Id., p. 176.
[166] C., I, p. 181, du 24 nov. 1809, et p. 188, du 10 déc. 1809.
[167] C., I, p. 203, du 1er mars 1810. Sur le séjour à Lyon, cf. id., p. 193-240.
[168] Nous donnons cette date d'après le Journal intime, bien qu'elle ne soit pas d'accord avec la Correspondance, où figure une lettre datée de «Saint-Point 14 mai»; nous lui donnons la préférence.
[169] «Beaucoup de mes rêves, toutes mes espérances s'évanouissent chaque jour, c'est comme les fantômes qu'on se fait la nuit et que le premier rayon du jour dissipe ou réduit à leur juste valeur. Et toi, mon cher ami, tu es donc aussi comme moi, tu vois que nous avions rêvé, rêvé d'une société à notre guise, rêvé la gloire, rêvé l'amour, rêvé des femmes comme il devrait y en avoir, rêvé des hommes comme il n'y en aura jamais....» (C., I, p. 243.) Cette lettre, datée de Milly, 14 mai 1810, est mal classée: en effet, nous savons par le Journal intime que le 14 mai Lamartine était encore à Lyon; mais comme il écrit à Virieu dans le courant de cette lettre: «Je vais partir dans une quinzaine de jours passer quelques semaines à Dijon», et qu'il y arriva le 2 juillet, on peut en conclure qu'elle est du 14 juin.
[170] C., I, p. 256, du 26 juillet 1810
[171] Id., p. 276, du 30 sept. 1810.
[172] Id., p. 264, du 30 août 1810.
[173] J. I., 8 oct. 1810.
[174] C., I, p. 248.
[175] Les causes de ce «mal du siècle» sont surtout littéraires; écartés pour la plupart de la guerre—seul mode d'activité qu'on connût alors,—ces jeunes gens se réfugièrent avec délices dans le monde des idées, ils lurent trop. Cf. Génie du Christianisme, chapitre du Vague des passions, et Ballanche, où le cas est prévu avec une parfaite netteté, lorsqu'il dit: «Mon fils, vous portez dans votre sein une secrète inquiétude qui vous dévore. Les livres seuls vous ont tout appris. Les plus hautes conceptions des sages, qui pour y parvenir ont eu besoin de vivre de longs jours, sont devenues le lait des enfants.» (Le Vieillard et le jeune homme.) Cf. également une lettre de Lamartine après sa première lecture de Corinne (C., I, p. 117, du 1er juin 1809).
[176] C., II, p. 97; du 28 juin 1816.
[177] Id., p. 337, du 25 avril 1819.
[178] Toute l'année 1819 fut occupée par des projets de tragédies et de poèmes épiques: Saül, Clovis, Jepté, Sapho, etc.; enfin sa maladie et son mariage accrurent encore l'indifférence qui accompagna la publication des Méditations, en sorte que l'édition fut très peu soignée; des vers furent tronqués et d'autres omis.
[179] C., II, p. 358, du 27 mai 1819.
[180] Cf., sur les influences littéraires subies par Lamartine, l'excellent ouvrage de M. Zyromski, Lamartine, poète lyrique.
[181] Souligné par Lamartine. C., I, p. 177, du 9 nov. 1809.
[182] C., I, p. 260, du 10 août 1810.
[183] Id., p. 148, du 19 août 1809.
[184] Id., p. 253, du 26 juillet 1810.
[185] Id., p. 260, du 10 août 1810.
[186] C., I, p. 301, du 21 mai 1811.
[187] Lamartine, qui se connaissait parfaitement, et souffrait de sa mobilité de sentiments, écrivait un jour à Virieu: «Nous sommes vraiment de singuliers instruments, montés aujourd'hui sur un ton, demain sur un autre; et moi surtout, qui change d'idées et de goût selon le vent qu'il fait ou le plus ou moins d'élasticité de l'air». (C., II, p. 16, du 28 mars 1813.)
[188] Les Mémoires inédits nous apprennent qu'un certain M. F. C., domicilié à Saint-Clément-lès-Mâcon, aurait joué un rôle assez étrange dans l'aventure, soit qu'il favorisât les entrevues des jeunes gens chez lui, soit qu'il se proposât comme ambassadeur. Les souvenirs de Lamartine sont-ils en défaut sur ce point? Il n'y avait en effet, en 1811, aucun M. F. C., propriétaire à Saint-Clément.
[189] C., I, p. 289-90, du 1er février 1811.
[190] Sur Lamartine à l'Académie de Mâcon, cf. Reyssié (op. cit.), qui a publié les procès-verbaux de sa réception, et le Compte rendu des travaux de cette société pour 1811, où l'on trouve une analyse de son discours; il avait pris pour sujet: De l'étude des langues étrangères.
[191] C., I, p. 291, du 24 mars 1811.
[192] Id., ibid.
[193] C., I, p. 291, du 24 mars 1811.
[194] Id., p. 296, du 2 avril.
[195] Id., p. 296-97, du 2 avril 1811.
[196] C., I, p. 296-97, du 2 avril 1811.
[197] C., I, p. 299, du 20 mai.
[198] C., I, p. 310, du 10 juin 1811.
[199] C., I, p. 323-24, du 13 oct. 1811.
[200] Id., p. 306, du 30 mai 1811 où l'on trouve: «...Une occasion charmante et unique s'est présentée: ils l'ont saisie et, tout malheureux que je me trouve de quitter pour sept ou huit mois, tout ce que j'aime, j'en profite. La fortune ne sourit pas deux fois dans la vie, et l'occasion n'a qu'un cheveu». Toute la lettre est d'ailleurs incroyable de contrastes et quelque peu incohérente.
[201] C., I, p. 306, du 30 mai 1811.
[202] Id., ibid.
[203] Cf. Correspondant, op. cit.
[204] C., II, p. 15, du 28 mars 1813.
[205] C., I, p. 316, du 8 sept. 1811.
[206] Id., p. 318, id.
[207] Id., p. 314, s. d.
[208] C., I, p. 316-319, du 8 sept.
[209] Id., ibid.
[210] Carnet de voyage.
[211] Lettre publiée par M. Doumic, dans le Correspondant (op. cit.).
[212] C., I, p. 330, du 18 nov. 1811. C'est d'ailleurs un phénomène fréquent dans la Correspondance: Lamartine ne se montrait pas sous le même jour à Virieu qu'à Guichard; mais il était, croyons-nous, plus sincère avec Virieu.
[213] Carnet de voyage. C., I, p. 344, du 8 déc. 1811.
[214] Cf. R. Doumic, Lettres d'Elvire à Lamartine (1 vol., 1905).
[215] C., I, p. 342, du 15 déc. 1811.
[216] C., I, p. 343-46, du 28 déc. 1811.
[217] C., I, p. 355, du 22 janvier 1812.
[218] J. I., table des matières.
[219] J. I., 16 juin 1812.
[220] Id., 25 juin, et archives communales de Milly. Il demeura maire jusqu'en 1815, mais s'occupa rarement des affaires du village, sauf au moment de l'invasion de 1814 où il dut fournir les réquisitions de l'armée autrichienne.
[221] Id., 27 mai 1812.
[222] C., I, p. 364, du 20 août 1812.
[223] C., I, p. 364, du 20 août 1812.
[224] Id., ibid.
[225] Id., p. 371, du 17 nov. 1812.
DU MÊME AUTEUR
À LA MÊME LIBRAIRIE
L'Elvire de Lamartine et les Méditations. Un volume.
(En préparation.)
1811 10.—Coulommiers. Imp. PAUL BRODARD.—311.