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Les Précurseurs

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NOTES:

[1] Publiée en brochure dans les éditions du Carmel, à Genève et à Paris, en 1918.

[2] Sauf la dernière strophe, qui est de l'automne de la même année.

[3] Voir conversation avec L. Mabilleau, Opinion, 20 juin 1908.

[4] Dans un récent numéro de la Revue des Deux Mondes.

[5] Institut für Kulturforschung, fondé en février 1915, à Vienne, par le Dr Erwin Hanslick. Son succès fut si rapide qu'en février 1916, il fut dédoublé et donna naissance à un nouvel «Institut de recherches pour l'Est et pour l'Orient».

[6] «La nature, dit Voltaire, est comme ces grands princes qui comptent pour rien la perte de 400.000 hommes, pourvu qu'ils viennent à bout de leurs augustes desseins.» (L'Homme aux quarante écus.)

Les grands et les petits princes d'aujourd'hui ne se contentent pas à si bon marché!

[7] Voir dans La Révolte de l'Asie, par Victor BÉRARD, le bref récit de la campagne de Mandchourie,—et dans Les derniers Jours de Pékin, par Pierre LOTI, le tableau de la destruction de la «Ville-de-la-Pureté-Céleste», Tong-Tchéou.

[8] Toute une série des Cahiers de la Quinzaine a été consacrée à flétrir les crimes de la civilisation. Je signale:

a) Sur le Congo, les cahiers de E.-D. Morel, Pierre MILLE et Félicien CHALLAYE. (Cahiers de la Quinzaine, VII, 6, 12, 16.)

b) Sur les Juifs en Russie et en Roumanie, les cahiers de Bernard LAZARE, Elie EBERLIN et Georges DELAHACHE. (III, 8; VI, 6.)

c) Sur la Pologne, cahier de Edmond BERNUS. (VIII, 10, 12, 14.)

d) Sur l'Arménie, cahier de Pierre QUILLARD. (III, 19.)

e) Sur la Finlande, cahier de Jean DECK. (III, 21.)

[9] Arnold PORRET: Les causes profondes de la Guerre. Lausanne, 1916.

[10] Le 18 juin 1916. Ce discours, qui marque un tournant dans l'histoire du monde et dont aucun grand journal européen n'a parlé, fait appel au Japon, «avant-garde de l'Asie». Il a été reproduit dans l'Outlook de New-York, 9 août 1916, sous le titre: «India's Message to Japan», et le Journal religieux de la Suisse romande en a donné quelques fragments, le 23 septembre.—Depuis, Tagore l'a publié dans son volume intitulé: Nationalism.

[11] Lire la série d'articles pénétrants publiés par Francis DELAISI dans ces dix dernières années, et, à titre d'exemple, celui du 1er janvier 1907 dans Pages libres sur les affaires extérieures en 1906 (l'année d'Algésiras). On y verra de beaux exemples, comme il dit, de «diplomatie industrialisée». Comme complément à cette lecture, les articles financiers de la Revue (nov.-déc. 1906) signés LYSIS, et le commentaire qu'en fait P.-G. La Chesnais, dans Pages libres (19 janvier 1907). Le pouvoir des oligarchies financières, «collectif, mystérieux, indépendant de tout contrôle», y apparaît nettement dans le gouvernement des Etats d'Europe—républiques et monarchies.

[12] Citons ici quelques lignes de MAURRAS, si lucide quand il ne se livre pas en proie à son idée fixe:

«L'Etat-Argent administre, dore et décore l'Intelligence: mais il la musèle et l'endort. Il peut s'il le veut, l'empêcher de connaître une vérité politique, et, si elle la dit, d'être écoutée et entendue. Comment un pays connaîtrait-il ses besoins, si ceux qui les connaissent peuvent être contraints au silence, au mensonge ou à l'isolement?» (L'Avenir de l'Intelligence.)

Tableau véridique, du présent!

[13] Introduction au volume de Mme Marcelle CAPY: Une voix de femme dans la mêlée, Ollendorff.

Les passages en italique ont été supprimés par la censure du temps.

[14] Voyez page 26 du volume de Mme Marcelle CAPY, quel écho émouvant ces pages de robuste pitié ont éveillé dans le cœur généreux de nos soldats.

[15] Genève, J.-H. Jeheber, éditeur.

[16] 7 décembre 1895.

[17] Exception faite pour quelques voix allemandes, dont la plus haute est celle du professeur Fœrster. Mais il ne faudrait pas laisser croire que ces honnêtes gens soient le monopole de l'Allemagne, et qu'il n'en existe pas chez l'opposition d'en face, dans l'autre camp.

[18] J'en vois un indice dans la fondation récente et le succès de nouveaux journaux ou revues suisses qui réagissent contre ces procédés. Au reste, les regrets que j'exprime l'ont été, maintes fois, par des écrivains suisses indépendants, comme M. H. Hodler (dans la Voix de l'Humanité), M. Ed. Platzhoff-Lejeune (dans Cœnobium et dans la Revue Mensuelle), et tout récemment par M. Adolphe Ferrière, dans un excellent article de Cœnobium (mars-avril 1917): Le rôle de la presse et de la censure dans la haine des peuples.

[19] The Masses, a free magazine, 24, Union Square, East New-York.—Tous les renseignements qui suivent sont extraits de ses deux numéros de juin et juillet 1917.

[20] Article: Pour la démocratie, juin 1917.

[21] Article: Qui a voulu la guerre? juin 1917.

[22] Les socialistes et la guerre, juin 1917.

[23] La religion du patriotisme, juillet 1917.

[24] Sur le fait de ne pas aller à la guerre, juillet 1917.

[25] Patriotisme dans le Middle West, juin 1917.

[26] Le fait serait arrivé, assure-t-on, pour le Pearson's Magazine (voir l'article: Liberté de parole, Free Speech, numéro de juillet 1917).—Sans parler de la maestria avec laquelle on implique tous les gêneurs indépendants dans de prétendus «complots».

[27] Numéro de juillet 1917.

[28] Le Sénat américain a, depuis, frappé d'un lourd impôt les «extraprofits» de guerre.

[29] Depuis, E.-D. Morel, libéré, a, dans des conférences publiques en Angleterre, dévoilé, à l'indignation de ses auditeurs, les illégalités du procès et les dessous de l'affaire, où l'on vit reparaître certains louches personnages, dont il avait jadis lésé les criminels intérêts, dans son intrépide campagne de presse pour le Congo.—Voir The Persecution of E.-D. Morel (Glasgow, Reformer's Series, 1919).

[30] La section de Bellinzona, ou du Tessin, n'a été fondée qu'en novembre 1916. Pour son inauguration, le président, Julius Schmidhauser, a prononcé un discours d'un beau souffle européen. Il oppose à l'union des trois races suisses le spectacle encore préhistorique de notre Europe, où «le Français ne voit dans l'Allemand qu'un ennemi, et l'Allemand ne voit qu'un ennemi dans le Français, et l'un ne peut estimer l'autre comme créature humaine. Mais nous, c'est notre manière suisse, de voir dans tous les hommes l'homme».

(Central-Blatt d. Z.-V., déc. 1916.)

[31] En 1917. Depuis que cet article a été écrit, de nouvelles luttes se sont élevées, au sein de la Zofingia. La Révolution russe a accentué les désaccords.

[32] Le programme du nouveau Comité (Der Centralausschuss an die Sektionen), publié dans le nº d'octobre 1916, a été reproduit partiellement dans le Journal de Genève, du 19 octobre, sous le titre: «Le programme de la jeunesse». Il affirme la foi «supernationaliste» et l'anti-impérialisme, qu'on verra exposés dans la discussion dont je donne plus loin le résumé: «Nous ne vivons pas du culte de notre histoire guerrière... Au milieu d'un système de grandes puissances impérialistes, visant à la domination par la violence, à la grandeur matérielle et à la gloire, notre tâche est de combattre ouvertement, hardiment, avec foi dans l'avenir, pour l'idée de l'humanité contre l'impérialisme».

Les préoccupations sociales, la solidarité avec le peuple «maigre», avec les déshérités, sont, aussi, nettement indiquées.

[33] Pourtant, au cours des discussions que je résume plus loin, j'ai été frappé de l'idéalisme clair et hardi de quelques jeunes Romands.

[34] Le Feu (Journal d'une escouade), par Henri BARBUSSE.—Paris, E. Flammarion, 1916.

[35] Paroles avant le départ (Nº de mai 1917).

[36] Entre autres, mon article: Aux Peuples Assassinés, dont la censure coupa cent lignes, et dont Wullens combla les vides avec des bois gravés de Belot. (Nº de mai 1917.)

[37] En dépit de la condamnation, qui, depuis, l'a frappé, nous maintenons notre confiance en Guilbeaux. Nous ne partageons pas beaucoup ses idées, mais nous admirons son courage; et pour tous ceux qui l'ont connu de près, sa loyauté reste au-dessus de tout soupçon.

R. R., août 1919.

[38] G. Thuriot-Franchi: Les Marches de France.

[39] Menschen im Krieg, 1917, édit. Rascher à Zurich (publié dans la collection «Europäische Bücher»).

Une traduction française, par H. Mayor, a depuis, été publiée en Suisse.

[40] Andreas Latzko est officier hongrois. Il a été blessé dans les combats de 1915-1916, au front italien.

[41] «Der Kamerad».

[42] Stefan ZWEIG: Jeremias, «eine dramatische Dichtung in 9 Bildern»—Insel-Verlag, Leipzig, 1917.

[43] Edit. de la revue Demain, Genève.

[44] Edit. de la Nouvelle Revue Française, Paris.

[45] Edit. de la revue Demain, Genève.

[46] Edit. des Tablettes, Genève.—Réédité par l'Action Sociale, La-Chaux-de-Fonds.

[47] The Fortune, a romance of friendship.—Ed. Maunsel, Dublin et Londres, 1917.

[48] Dr-med. G.-F. NICOLAI, prof. der Physiologie an der Universität in Berlin: Die Biologie des Krieges, Betrachtungen eines deutschen Naturforschers (La biologie de la Guerre, considérations d'un naturaliste allemand). Art. Institut Orell-Füssli, Zurich, 1917.

[49] Septembre 1917.

[50] Voir notamment chapitre VI: un intéressant exposé du développement des armées, depuis les temps antiques jusqu'aux actuelles nations en armes; et chapitre XIV: les reflets de la guerre et de la paix dans les écrits des poètes et des philosophes anciens et modernes.

N. B. Mes citations sont prises d'après la première édition allemande, en un seul volume.

[51] «Erfassen». Nicolaï fait remarquer le sens intellectuel du mot «erfassen», comme de «apprendre», ou «comprendre», qui dérivent de la «préhension» primitive de la main.

[52] Je laisse de côté les abondantes preuves que Nicolaï puise dans l'histoire des espèces animales et dans l'ethnologie. Il montre notamment que les peuples les plus primitifs: Boshimans, Fuégiens, Esquimaux, etc., vivent en hordes, même quand ils n'ont pas de dispositions pour la vie familiale. Tous les sauvages sont extrêmement sociables; la solitude les détruit physiquement et psychiquement. Les civilisés eux-mêmes ont grand peine à la supporter.

[53] «Tout être, et, avant tout, tout être vivant a tendance à persévérer dans la croissance indéfinie.»

[54] Limite par osmose, pour les cellules isolées; limite mécanique, pour les individus polycellulaires; limite énergétique, pour les groupements supérieurs des individus en des êtres collectifs, des communautés sociales.

[55] Chapitre XIV.—Il prête d'ailleurs à discussion.

[59] Chapitre V, pages 156 et suivantes.

[60] Pages 160 et suivantes.

[61] Pages 180 et suivantes.

[63] Chapitre VIII, p. 234 et suivantes.

[64] On trouvera, page 243, une carte, assez ironique, des races en Allemagne.

[65] Voir la note à la fin du volume.

[66] Ed. Jeheber, Genève, 1915.

[67] Buddhist views of war, the Open court, mai 1904.

[68] Le texte exact est: «Les peuples meurent, pour que Dieu vive».

[69] Nicolaï dit même: «des produits de hasard» (sind nur zufällige Produkte).

[70] Muschenbrœk.

[71] Lichtenberg.

[72] On est surpris de rencontrer rarement dans le livre de Nicolaï le nom d'Auguste Comte, dont le «Grand-Etre Humain» a quelque parenté avec l'«Humanité» du biologiste allemand.

[73] Il est bon de noter que Nicolaï s'excuse presque d'avoir recours à ces démonstrations matérielles. Pour son compte, il lui suffirait, comme à Aristote, d'observer l'action des forces existantes entre les hommes, pour démontrer que l'humanité doit être considérée comme un organisme. «Mais les modernes sont tous (bien qu'ils le nient souvent) infectés de matérialisme... Bien qu'il ne soit pas absolument nécessaire de trouver entre les hommes les ponts de substance réelle (die Brücke realer Substanz), puisque les liens dynamiques suffisent, il faut pourtant satisfaire un besoin matérialiste du temps, et montrer qu'il existe en fait entre tous les hommes de tous les siècles et de tous les pays une liaison effective, une, continue, éternelle.» (P. 367-8.)

[74] D'après cette théorie, dont l'initiateur fut Jäger (1878), il y aurait transmission éternelle d'un protoplasma germinatif héréditaire, emmagasiné à l'intérieur d'un autre plasma dit somatique, celui-ci périssable. Cette hypothèse du plasma immortel a suscité de vives discussions, qui ne sont pas terminées.

[75] Ueber Ursprung und Bedeutung der Amphimixis, 1906.

[76] A la vérité, ceci me semble le point délicat de la théorie. Comment concilier la mutation et la variabilité du plasma germinatif avec son immortalité et sa transmission éternelle?

[77] Arten und Varietäten, und ihre Entstehung durch Mutation, 1906.

[78] Fin du chapitre XIII.

[79] Il faudrait ici faire place, dans cet exposé, à la solution que Nicolaï donne du problème de la liberté. C'est un des chapitres capitaux de son livre.—Comment un biologiste, aussi pénétré du sentiment de la nécessité universelle, peut-il y faire rentrer, sans dommages pour elle, la liberté humaine? La caractéristique même de ce grand esprit est d'associer en lui ces deux forces rivales et complémentaires. Il a fait une suggestive étude, à la fois philosophique et physiologique, de l'anatomie du cerveau et des possibilités d'avenir presque infinies qui sont contenues en lui, sans que nous en ayons conscience, des milliers de chemins qui y sont inscrits, bien des siècles avant que l'humanité songe à les utiliser.—Mais il faudrait entrer en des développements qui dépassent le cadre de cette étude. Nous renvoyons au chapitre II, p. 58 et suivantes. C'est un modèle d'intuition scientifique.

[80] Chapitre X, page 290.

[84] Introduction, p. 12.

[85] Les plus importantes de ces études se trouvent réunies dans le grand ouvrage: Les Fourmis de la Suisse. (Nouveaux mémoires de la Société helvétique des Sciences naturelles, t. XXVI, 1874, Zurich), et dans les admirables séries d'Expériences et remarques pratiques sur les sensations des insectes, publiées, en cinq parties, dans la Rivista di Scienze biologiche, Côme, 1900-1901.

Mais elles ne forment encore qu'une partie des recherches de l'auteur sur ce sujet. Le Dr A. Forel me disait récemment qu'il n'a pas écrit moins de 226 articles sur les fourmis, depuis l'ouvrage, devenu classique, de 1874.

[86] On l'utilise aussi à l'office de boucher: il découpe les proies en petits morceaux.

[87] Auguste FOREL: Les Fourmis de la Suisse (1874, Zurich; p. 261-263).

[88] Id., p. 240.

[89] Chez le Polyergus rufescens.

[90] Voir A. Forel: Les Fourmis de la Suisse, p. 266-273.

[91] Une des grandes causes d'erreurs, quand on prétend juger des insectes, est qu'on généralise l'observation d'une ou de quelques espèces au genre tout entier. Or, ces espèces sont excessivement nombreuses. Parmi les seules fourmis, on connaît actuellement, m'écrit M. le dr A. Forel, plus de 7.500 espèces. Et elles offrent toutes les nuances, tous les degrés de l'instinct.

[92] Je n'ignore pas que cette dernière affirmation paraît en complet désaccord avec la pensée de A. Forel, qui nie la liberté de notre arbitre ou de notre volonté. Mais je ne prétends pas ici rouvrir l'éternel débat du Libre Arbitre et du Déterminisme, qui me semble, pour beaucoup, une question de mots. Nous y reviendrons ailleurs.

[93] A propos d'un Institut des Nations, dont l'idée avait été émise dans un article de la Revue Politique Internationale, de Lausanne, par M. Gerhard Gran, professeur de l'Université de Christiania. Ma réponse a paru d'abord sous le titre: «Pour une culture universelle».

[94] Cet Institut vient de fonder une Weltkulturgesellschaft, qui a pour organe le journal: Erde, «journal pour le travail spirituel de l'humanité entière». Le premier numéro, qui m'en parvient, tandis que je revois les épreuves de ces pages, est tout entier une ardente profession de foi «panhumaniste».

[95] «Un grand Européen, G.-F. Nicolaï» (Demain, Numéros d'octobre et novembre 1917).—Voir plus haut, article XX.

[96] Copenhague, Steen Hasselbach's Verlag, premier numéro, 1er octobre 1918.

[97] Nicolaï évite, dans ce récit, de donner des détails sur sa fuite. Trop de personnes y ont été mêlées, qui auraient à souffrir; déjà, dit-il, on a mis en prison une des plus innocentes, la fiancée d'un de ses compagnons.—Il nous promet pour plus tard des Mémoires de sa vie de soldat.

[98] Cet Aufruf an die Europäer, est reproduit, dans le premier numéro de Das werdende Europa, à la suite de l'article que j'analyse; et Nicolaï fait appel à ses lecteurs, pour qu'ils y envoient leur adhésion et leur signature.

[99] La suite des événements a montré que ce n'était pas beaucoup dire. L'abdication morale du président Wilson, abandonnant ses propres principes, sans avoir la franchise de le reconnaître, a marqué la ruine du grand idéalisme bourgeois qui assura, depuis un siècle et demi, malgré toutes les erreurs, le prestige et la force de la classe dirigeante. Les conséquences d'un tel acte sont incalculables.

(R. R., juin 1919.)

[100] Elle est, d'ailleurs, très incomplète encore, par suite des retards ou des obstacles de la correspondance. Nous devons la faire paraître, avant d'avoir reçu la liste des signataires américains, qui nous est annoncée par notre ami Waldo Frank.


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