Mémoires de Garibaldi, tome 2/2
[5] La campagne de 1859 et l’expédition de Sicile prouvent que Garibaldi avait raison.
A. D.
Je donnai l’ordre de la retraite, promettant pour cinq heures du soir un autre assaut, que je ne comptais pas plus donner que le premier.
Les étudiants avaient été admirables. Je n’en citerai qu’un exemple.
Un peintre, le Milanais Juduno, fut rapporté percé de vingt-sept coups de baïonnette.
Bertani le sauva, et il se porte aujourd’hui admirablement.
Au reste, pour moi, tout était perdu, provisoirement du moins, non pas du moment que les Français étaient maîtres de nos brèches, mais du moment que le parti qui soutenait la république romaine à la constituante française était vaincu.
Supposez qu’en sacrifiant un millier de braves, j’eusse chassé les Français de leurs positions, comme je les avais chassés au 3 juin de leurs positions de la villa Corsini et de la villa Valentini, comme au 3 juin, ils eussent repris, à force de troupes fraîches, toutes les positions d’où je les chassais.
Et ici je n’avais pas les mêmes raisons de m’obstiner.
La villa Corsini, en notre pouvoir, empêchait les travaux d’approche.
Mais, une fois les travaux d’approche exécutés, une fois les brèches faites, qui pouvait empêcher la prise de Rome?
Rien.
Avant la nouvelle de la fuite de Ledru-Rollin et de ses amis en Angleterre, chaque jour où je prolongeai l’existence de Rome était un jour d’espérance.
Après cette nouvelle, la résistance n’était plus qu’un désespoir inutile.
Or, je crus que les Romains avaient assez fait en face du monde pour n’avoir pas besoin de recourir au désespoir.
Les puissances coalisées avaient enfermé la république romaine, c’est-à-dire toute la démocratie de la péninsule, dans les vieilles murailles d’Aurélien.
Nous n’avions plus qu’à rompre le cercle et à porter, comme Scipion, la guerre dans Carthage.
Notre Carthage à nous, c’est Naples.
C’est là qu’un jour nous nous retrouverons face à face, je l’espère, le despotisme et moi.
Dieu fasse ce jour prochain!
XX
LA FIN
D’ailleurs, nous étions surpris, mais pas encore vaincus.
A deux cents pas derrière les murailles s’élève l’antique enceinte Aurélienne. J’ordonnai qu’on la fortifiât du mieux possible. J’avais laissé de côté l’idée d’un assaut; mais je n’en voulais pas moins défendre le terrain pied à pied.
Une batterie de sept pièces fut placée sur le bastion n° 5, et mise, par nos travaux, à couvert du feu des Français.
Elle commença d’agir le 23 au matin, et, secondée par la batterie Saint-Alexis et celle de Saint-Pierre in Montorio, elle croisa de telle façon ses feux sur la brèche, que les Français furent forcés d’abandonner leurs travaux. Le but du génie français était, à peine maître de la brèche, d’établir sur la courtine 6 et 7 une batterie de canons. Notre œuvre, à nous, était d’empêcher cet établissement.
De là les efforts incroyables des Français, de là notre opposition obstinée. Dans la nuit du 23, les Français établirent leur batterie. Dans la matinée du 24, écrasés par nos canons, ils furent forcés de fermer les meurtrières. Ils pensèrent alors à élever deux nouvelles batteries sur les bastions 6 et 7, d’où ils pouvaient éteindre la batterie de Saint-Pierre in Montorio, défendue par ma légion.
En attendant, le général Oudinot, pour montrer, comme il l’avait dit dans ses bulletins, le culte qu’il avait voué à la cité monumentale, depuis le 21 faisait lancer des bombes sur tous les quartiers de la ville. C’était surtout pendant la nuit qu’il employait ce moyen de terreur. Beaucoup tombèrent dans le quartier Transteverin, beaucoup sur le Capitole, quelques-unes sur le Quirinal, sur la place d’Espagne, dans le Corso. Une de ces bombes tomba sur le temple qui couvre l’Hercule de Canova; mais la coupole résista. Une autre éclata dans le palais Spada, et endommagea la fameuse fresque de l’Aurore de Guido Reni. Une autre, plus impie encore, brisa le chapiteau d’une colonne du merveilleux petit temple de la Fortune virile, chef-d’œuvre respecté par les siècles.
Le triumvirat offrit aux familles populaires dont les maisons avaient été renversées un asile dans le palais Corsini.
La tenue du peuple romain dans ces jours d’épreuves fut digne des temps antiques. Tandis que la nuit, poursuivies par la grêle de projectiles qui brisaient les toits de leurs maisons, les mères fuyaient, emportant leurs enfants serrés contre leur poitrine, tandis que les airs s’emplissaient de cris et de lamentations, pas une voix ne parla de se rendre.
Au milieu de tous ces cris, un cri railleur s’élevait de temps en temps lorsqu’un boulet ou un obus renversait un pan de maison:
—Bénédiction du pape!
Le tir merveilleux de nos canons, pendant les journées des 25, 26 et 27 juin, fit taire les batteries élevées par les Français sur la courtine et les bastions occupés. Mais deux batteries françaises, l’une placée sur le bastion no 6 et l’autre hors des murs, ouvrirent le feu contre nos batteries de Sainte-Sabine et de Saint-Alexis. En outre, deux autres batteries placées, l’une sur la courtine et l’autre sur le bastion no 7, ouvrirent à leur tour le feu contre notre batterie de Saint-Pierre in Montorio.
Une cinquième batterie de brèche, placée au pied du bastion no 7 et, par conséquent, à couvert de notre feu, ouvrit le sien sur le flanc du bastion no 8. Une sixième batterie, placée devant l’église Saint-Pancrace, fouettait le bastion no 8 et mon quartier général, la villa Savorelli. Une septième batterie enfin, placée devant la villa Corsini, tonna à la fois contre la pointe Saint-Pancrace, contre la villa Savorelli et contre la muraille Aurélienne.
Je n’ai jamais vu une pareille tempête de flammes, une pareille grêle de mitraille.
Nos pauvres canons en étaient en quelque sorte suffoqués.
Et cependant, je ne puis dire que cela à l’éloge de Medici, le Vascello et les cassines étaient encore occupés.
Le siége du Vascello seul mériterait un historien.
Pendant la soirée du 28, les batteries françaises semblèrent se reposer un instant et reprendre haleine. Mais, dans la journée du 29, elles se remirent à tirer avec une nouvelle rage.
Rome était pleine d’un immense frémissement. La journée du 27 avait été terrible, nos pertes avaient été presque égales à celles du 3 juin. Les rues étaient jonchées d’hommes mutilés. Les travailleurs n’avaient pas plus tôt la pelle ou la pioche à la main, qu’ils étaient coupés en deux par les boulets ou mutilés par les obus.
Tous nos artilleurs, tous, entendez-vous bien, avaient été tués sur leurs canons. Le service de l’artillerie était fait par des soldats de la ligne.
Toute la garde nationale était sous les armes. Il y avait, chose inouïe, une réserve composée de blessés qui, tout ensanglantés, faisaient le service. Et, pendant ce temps, admirable contraste, calme et impassible, l’Assemblée, en permanence au Capitole, délibérait sous les boulets et les balles.
Tant qu’une de nos pièces de canon resta sur ses essieux, elle répondit.
Mais, le 29 au soir, la dernière fut démontée.
Notre feu s’éteignit.
La brèche, faite au bastion no 8 était praticable.
Le mur de la porte Saint-Pancrace et le bastion no 9 croulaient.
La nuit du 29 descendit donc sur Rome pareille à un linceul.
Pour empêcher la réparation de nos brèches, l’artillerie française tonna toute la nuit.
Ce fut une nuit terrible. La tempête du ciel se mêla à celle de la terre. Le tonnerre grondait, l’éclair se croisait avec les bombes; la foudre tomba en deux ou trois endroits, comme pour faire la ville sacrée.
Malgré la fête de Saint-Pierre, les deux armées avaient continué leur duel à mort.
La nuit venue, comme on s’attendait à une attaque dans les ténèbres, toute la ville fut illuminée, tout, jusqu’à la grande coupole du Vatican.
C’est, au reste, l’habitude à Rome, dans la soirée de la fête de Saint-Pierre.
Celui qui, pendant cette soirée, eût arrêté son regard sur la cité éternelle, eût vu un de ces spectacles que le regard de l’homme ne contemple qu’une fois dans le cours des siècles.
A ses pieds, il eût vu s’étendre une grande vallée pleine d’églises et de palais, coupée en deux par les détours du Tibre, qui semblait un Phlégéton; à gauche, un mont, le Capitole, sur la tour duquel flottait au vent le drapeau de la République; à droite, la silhouette sombre du Monte-Mario, où flottaient, au contraire, unis, les drapeaux des Français et du pape; au fond, la coupole de Michel-Ange, se dressant au milieu des nuages toute couronnée de lumière; enfin, comme cadre au tableau, le Janicule et toute la ligne de Saint-Pancrace, illuminée elle aussi, mais par l’éclair des canons et des mousquets.
Puis, à côté de cela, quelque chose de plus grand que le choc de la matière: la lutte du bon et du mauvais principe, du Seigneur et de Satan, d’Arimane et d’Oromaze; la lutte de la souveraineté du peuple contre le droit divin, de la liberté contre le despotisme, de la religion du Christ contre la religion des papes.
A minuit, le ciel s’éclaircit, le tonnerre et les canons se turent, et le silence succéda à l’infernal mugissement;—silence pendant lequel les Français s’approchaient de plus en plus des murailles et s’emparaient de la dernière brèche faite au bastion no 8.
A deux heures du matin, on entendit trois coups de canon, tirés à distance égale.
Les sentinelles crièrent alarme, les trompettes sonnèrent.
Les bersaglieri, toujours prêts, toujours infatigables, sortirent de la villa Spada et accoururent à la porte Saint-Pancrace, laissant deux compagnies de réserve pour garder la villa Spada. Ils enfonçaient jusqu’aux genoux dans la terre détrempée.
Je me mis à leur tête, l’épée nue, entonnant l’hymne populaire de l’Italie.
Dans ce moment, je l’avoue, complétement découragé sur l’avenir, je n’avais qu’un désir, me faire tuer.
Je me jetai avec eux sur les Français.
Que se passa-t-il alors? Je n’en sais rien[6]. Pendant deux heures, je frappai sans relâche. Quand vint le jour, j’étais couvert de sang. Je n’avais pas une seule blessure. C’était un miracle.
[6] Voici comment l’historien Vecchi, l’un des plus courageux défenseurs de Rome, décrit ce combat:
«Nous étions enfermés à la villa Spada, où nous soutenions un effroyable feu de mousquets et de carabines. Nous commencions à manquer de munitions, quand le général Garibaldi parut avec une colonne de légionnaires et quelques soldats du 6e régiment de ligne, commandés par Pasi, décidé qu’il était à frapper un dernier coup, non pas pour le salut, mais pour l’honneur de Rome. Réunis à nos compagnons, nous nous élançâmes sur la brèche, frappant avec des lances, des épées, des baïonnettes: la poudre et les balles manquaient. Les Français, étonnés de ce terrible choc, reculèrent d’abord; mais d’autres survinrent, en même temps que l’artillerie, pointée sur nous, commençait à nous enlever des files tout entières. L’enceinte Aurélienne fut prise et reprise; il n’y avait pas un endroit où poser le pied, si ce n’était sur un mort ou sur un blessé. Garibaldi, pendant cette nuit, fut plus grand que je ne l’avais jamais vu, plus grand que personne ne le vit jamais. Son épée était l’éclair; chaque homme frappé était un homme mort. Le sang d’un nouvel adversaire lavait le sang de celui qui venait de tomber. On eût dit Léonidas aux Thermopyles, Ferruccio au château de la Gavissana. Je tremblais de le voir tomber d’un instant à l’autre; mais non, il resta debout comme le Destin.»
C’est dans cette affaire que le lieutenant Morosini, pauvre enfant qui n’avait pas vingt ans et qui se battit comme un héros, fut tué en refusant de se rendre.
Au milieu de la sanglante mêlée m’arriva un message de l’Assemblée, elle m’invitait à me rendre au Capitole.
Je dois la vie à cet ordre. Je me fusse fait tuer.
En descendant vers la Longara avec Vecchi, lequel était membre de la Constituante, j’appris que mon pauvre nègre Aguyar venait d’être tué.
Il me tenait prêt un cheval de rechange, une balle lui avait traversé la tête. J’éprouvai une terrible douleur; je perdais bien autre chose qu’un serviteur, je perdais un ami.
Mazzini avait déjà annoncé à l’Assemblée le point où nous en étions.
Il ne restait que trois partis à prendre, avait-il dit:
Traiter avec les Français;
Défendre la ville de barricade en barricade;
Ou sortir de la ville, Assemblée, triumvirat et armée, en emportant avec soi le palladium de la liberté romaine.
Quand je parus à la porte de la salle, tous les députés se levèrent et applaudirent.
Je cherchai autour de moi et sur moi quelle chose devait éveiller leur enthousiasme à ce point.
J’étais couvert de sang, mes habits étaient percés de balles et de coups de baïonnette. Mon sabre, faussé à force de frapper, n’entrait plus qu’à moitié dans le fourreau.
On me cria:
—A la tribune! à la tribune!
J’y montai.
De tous côtés j’étais interrogé.
—Toute défense est désormais impossible, répondis-je, à moins que nous ne soyons décidés à faire de Rome une seconde Saragosse. Le 9 février, j’ai proposé une dictature militaire; elle seule pouvait mettre sur pied cent mille hommes armés. Les éléments vivaces existaient alors: il fallait les chercher, on les eût trouvés dans un homme courageux. A cette époque, l’audace fut repoussée, les petits moyens l’emportèrent. Je ne pouvais pas pousser l’argument plus avant. Je cédai. La modestie me retenait; car, je le sens, j’eusse été cet homme. Je faillis en cela au principe sacré qui est l’idole de mon cœur. Si l’on m’eût écouté, l’aigle romaine eût de nouveau fait son aire sur les tours du Capitole, et, avec mes braves, et mes braves savent mourir, on l’a vu, j’eusse changé la face de l’Italie. Mais à ce qui est fait il n’y a pas de remède. Regardons la tête haute l’incendie dont nous ne sommes plus les maîtres. Sortons de Rome avec tous les volontaires armés qui voudront nous suivre. Où nous serons, sera Rome. Je ne m’engage à rien; mais ce que peut faire un homme, je le ferai, et, réfugiée en nous, la patrie ne mourra point.
Cette proposition, déjà faite par Mazzini, fut repoussée.
Henri Cernuschi lui-même, le brave Cernuschi, un des héros des cinq journées milanaises, le président de la commission des barricades romaines, la repoussa.
Il me succéda à la tribune, et, les larmes aux yeux, la voix étouffée:
—Vous savez tous, dit-il, si je suis un ardent défenseur de la patrie et du peuple; eh bien, c’est moi qui vous le dis, nous n’avons plus un seul obstacle à opposer aux Français, et Rome et son bon peuple—les larmes l’étouffaient—doivent se résigner à l’occupation.
Après une courte délibération, l’Assemblée rendit le décret suivant:
RÉPUBLIQUE ROMAINE
«Au nom de Dieu et du peuple,
»L’Assemblée constituante romaine cesse une défense devenue impossible. Elle reste à son poste.
»Le triumvirat est chargé de l’exécution du présent décret.»
XXI
QUI M’AIME ME SUIVE
Le 2 juillet, je rassemblai les troupes sur la place du Vatican, je m’avançai au milieu d’elles. Je leur annonçai que je quittais Rome, pour porter dans les provinces la révolte contre les Autrichiens, contre le roi de Naples et contre Pie IX.
Et j’ajoutai:
—Qui voudra me suivre sera reçu parmi les miens; je ne demande à ceux-là qu’un cœur plein de l’amour de la patrie. Ils n’auront pas de solde, pas de repos; ils auront du pain et de l’eau quand par hasard on en trouvera. Qui n’est pas content de ce sort reste ici. Une fois la porte de Rome franchie, tout pas fait en arrière sera un pas fait vers la mort.
Quatre mille fantassins et cinq cents cavaliers se rangèrent autour de moi; c’étaient les deux tiers de ce qui restait de défenseurs à Rome.
Anita, habillée en homme; Ciceravacchio, qui ne voulait pas voir l’abaissement de son pays, et Ugo Bassi, le saint qui aspirait au martyre, furent des premiers à se ranger près de moi.
Vers le soir, nous sortîmes par le chemin de Tivoli. Mon cœur était triste comme la mort.
La dernière nouvelle que j’avais apprise était que Manara avait été tué.....
G. G.
* *
Ici s’interrompent les Mémoires de Garibaldi.
Un jour, j’obtiendrai de lui la seconde partie de sa vie comme j’en ai obtenu la première. Celle-là se résumera en deux mots:
Exil et triomphes.
A. Dumas.
Suivent quelques détails sur les morts, que le docteur Bertani a bien voulu rédiger pour moi.
XXII
LES MORTS
LUCANO MANARA
Le 30 juin 1849, à deux heures du matin, commença, comme on l’a vu dans les Mémoires du général, l’attaque de l’enceinte Aurélienne, notre seconde ligne de défense.
Manara, vers trois heures du matin, rentra à la villa Spada; il venait de placer ses tirailleurs.
La veille, un boulet, après avoir frappé la muraille, était tombé sur son lit.
Il s’était dérangé pour lui faire place, et, en riant, il avait dit:
—Vous verrez que je n’aurai pas la chance d’attraper une égratignure.
Il trouva, en rentrant, Émile Dandolo très-inquiet de Morosini, que l’on disait prisonnier.
Ni l’un ni l’autre ne savaient aucune nouvelle.
Dans ce moment-là, une balle, dans son ricochet, frappa Dandolo au bras.
—Par ma foi, mon pauvre garçon, dit Manara, il paraît qu’il n’y en a que pour toi!
Puis, détachant son ceinturon et quittant son épée, il prit une lunette d’approche et vint à la fenêtre pour regarder des soldats français qui pointaient un canon.
Au même instant, un coup de carabine partit; la balle passa entre deux sacs de terre et le frappa au ventre, juste à l’endroit qu’eût protégé son ceinturon s’il l’eût gardé.
Dandolo le vit chanceler, et, tout blessé qu’il était, s’approcha pour le soutenir.
—Je suis mort! dit Manara, en tombant, à Dandolo; je te recommande mes enfants.
Un médecin accourut; mais, en le voyant pâlir, le blessé comprit que tout était fini.
On plaça Manara sur une civière, et, au milieu du feu, ses compagnons l’apportèrent à Santa-Maria della Scala. On me fit appeler à l’ambulance dei Pellegrini, où j’étais; j’y courus. C’était lui qui avait voulu qu’on l’apportât près de moi. Nous nous aimions tendrement, hélas!
La place était encombrée de projectiles français. Une jeune femme, qui avait eu l’imprudence de regarder par une fenêtre, venait d’être frappée à la poitrine et tuée roide.
M. Varenna, officier lombard, eut les deux jambes brisées par un obus tandis qu’il montait près de moi les marches de l’église.
Comme moi, il venait voir Manara.
Un médecin accourait, de son côté, vers l’église. Une grenade le renversa de son cheval; un instant après, son cheval, blessé du même coup, tomba sur lui.
J’arrivai sain et sauf; Dieu me conduisait!
Au fond de l’église, à droite, près de la balustrade, était un lit entouré par les officiers de la légion Manara.
Dès que le blessé me vit, il étendit la main vers moi, et, d’une voix faible, me demanda:
—Est-elle mortelle?
La jeunesse repoussait, malgré l’évidence, loin de son esprit l’idée de la mort. Le bruit et les séductions de la vie militaire ne l’avaient pas encore emporté, chez lui, sur les joies domestiques.
Voyant que je ne répondais point, il répéta:
—Je te demande si ma blessure est mortelle. Réponds-moi.
Et, sans attendre ma réponse, il éclata en paroles pleines de regrets.
Je l’encourageai, autant que peut le faire un homme auquel manque le courage; cependant il vit bien que je n’avais pas d’espoir.
Plusieurs médecins s’approchèrent de lui; mais, leur faisant de la tête signe de s’éloigner:
—Laissez-moi mourir tranquille! leur dit-il.
Son pouls ne se sentait presque plus, ses extrémités étaient froides, ses traits profondément altérés, le sang coulait à flots de sa blessure, il souffrait horriblement.
Ses compagnons me demandèrent ce que je pensais de son état.
—Il a encore à peu près une heure à vivre, dis-je à Dandolo.
Alors le jeune homme se pencha à l’oreille de son ami:
—Pense au Seigneur! lui dit-il.
—Oh! j’y pense, et beaucoup! répondit Manara.
Alors il fit signe à un capucin de venir. Le moine s’approcha du lit, écouta la confession du mourant et lui donna l’absolution.
Puis notre pauvre ami demanda le viatique.
Dandolo essayait de le consoler, du mieux qu’il pouvait, en lui parlant de Dieu.
Il l’interrompit pour lui parler de ses fils.
—Élève-les, lui dit-il, dans l’amour de Dieu et de la patrie!
Puis il ajouta:
—Remporte à Milan mon corps avec celui de ton frère. Il te fait de la peine que je meure, cher ami, dit-il; hélas! moi aussi, je regrette la vie!
Il appela alors à ses côtés un soldat qui était son ordonnance, et que bien des fois il avait fait enrager.
—Tu me pardonnes, n’est-ce pas? lui dit-il avec un sourire.
Puis il demanda à Dandolo si l’on avait eu des nouvelles de Morosini.
On disait vaguement qu’il était prisonnier.
Un peu avant de mourir, Manara tira un anneau de son doigt, le mit à celui de Dandolo, et dit:
—Je saluerai ton frère pour toi.
Puis, se retournant vers moi:
—O Bertani! fais-moi mourir bien vite, dit-il. je souffre trop!
Ce fut la dernière plainte qui sortit de sa bouche.
Il entra en agonie, s’accrocha convulsivement à ceux qui l’entouraient, puis retomba sur son lit avec un soupir, immobile et froid.
Je mis la main sur son cœur; il battait encore, mais lentement; peu à peu les battements cessèrent.
L’âme était déjà au ciel.
Je dis alors aux moines qui nous entouraient de me préparer une solution arsenicale pour injecter le cadavre; mais l’arsenic manquait. Je me contentai donc de faire l’injection avec du sublimé corrosif. Le cadavre fut transporté dans une chambre, à droite du maître-autel, près de la sacristie, et, là, doucement posé, vêtu de son uniforme, la tête sur un coussin.
Son jeune ami Eleuterio Pagliano, qui, pendant tout le siége, avait vaillamment combattu, et qui est aujourd’hui un des peintres les plus distingués de la Lombardie, fit son portrait.
Près de lui, couché sur une planche, était le nègre de Garibaldi, Aguyar. Je regardais ces deux cadavres, si beaux, tous deux d’une beauté différente, lorsque j’entendis sangloter derrière moi.
C’était Ugo Bassi qui pleurait.
Tout le temps que nous restâmes dans cette chambre, elle sembla être le but des projectiles français.
Le lendemain, le cadavre fut transporté dans une maison, et, de là, à l’église Saint-Laurent. Après quoi, il fut déposé à l’église des Cent-Prêtres, où l’attendait le corps de Henri Dandolo, et où devait le rejoindre celui de Morosini.
Le jour même de la mort de Manara arrivait une lettre de sa femme, contenant ces seules paroles:
«Ne pense pas à moi, ne pense pas à tes enfants, pense à la patrie.»
Pauvre femme, la mort était chargée de lui apporter la réponse!
EMILIO MOROSINI
Nous étions autour du lit de mort de Manara, nous demandant les uns aux autres ce qu’étaient devenus nos plus chers amis et, entre autres, Emilio Morosini.
Mais, pour ce jour-là, il nous fut impossible de rien savoir de positif sur son compte.
Dans la matinée du 1er juillet, Dandolo apprit d’un soldat qui s’était trouvé sur la brèche en même temps que Morosini, qu’il était tombé, grièvement blessé, aux mains des Français.
Bien que souffrant beaucoup de sa blessure, Dandolo courut au triumvirat, puis au ministère, pour obtenir un permis de sortie. Après trois heures d’instances, il l’obtint et se rendit au camp français, sans sauf-conduit d’aucune sorte.
Arrêté aux avant-postes, il dit dans quel but il venait. Un officier eut pitié de son angoisse, et lui permit de pénétrer dans le camp, où on le conduisit à l’ambulance. Il apprit que Morosini était mort.
Il demanda qu’on lui remît le cadavre pour le rendre à la famille; mais un médecin répondit que, depuis deux heures, il avait été porté à un cimetière assez éloigné. Dandolo sollicita un ordre d’exhumation.
Pendant qu’il attendait une réponse à sa demande, entra un capitaine adjudant-major, qui fut fort étonné de voir dans le camp français un officier italien sans sauf-conduit. Il condamna aux arrêts l’officier qui l’avait laissé passer, et le renvoya à la ligne d’avant-poste, sans vouloir rien écouter.
Dandolo revint apporter à ses amis la triste nouvelle, et écrivit au chef d’état-major français pour demander le permis d’exhumation.
Il l’obtint dans la matinée du 2.
La triste cérémonie du transport de Manara achevée, Dandolo s’approcha de moi, me disant:
—Bertani, d’ici à quelques heures, le cadavre de Morosini sera à l’église des Cent-Prêtres, à Sante-Vieto, où tu pourras le voir.
J’allai à l’église, un peu avant le soir. La maison ou plutôt le couvent qui aboutit à l’église était occupé par les troupes françaises, de sorte que l’église était fermée.
Je demandai la permission d’entrer à un capitaine qui, voyant la profonde tristesse répandue sur mon visage, me demanda lui-même affectueusement si j’étais soldat, quelle était ma patrie, et si j’avais perdu quelque parent ou quelque ami.
Je lui répondis que j’avais perdu beaucoup de mes amis, et, entre autres, Manara. Il le connaissait de nom, me demanda des détails sur sa mort, et m’en donna de son côté.
Un chasseur de Vincennes, qui était près de lui à l’attaque de la villa Spada, et qu’il me montra au milieu d’un groupe de soldats debout près de la porte où nous étions, lui avait dit, au moment où Manara s’était approché de la fenêtre avec sa lunette:
—Regardez bien cet officier, il est mort.
En même temps, le soldat avait tiré: la balle était arrivée à son adresse; il avait vu tomber Manara.
Le capitaine continuait de parler; j’étais si triste, que je ne pus lui répondre qu’en le priant de me laisser entrer dans l’église.
—Qu’allez-vous y faire? me demanda-t-il.
—J’y vais chercher le cadavre d’un autre ami, déterré aujourd’hui même, et rendu par les vôtres à la douleur de sa mère.
Il envoya demander la permission au colonel, l’obtint, et me confia au gardien de l’église pour qu’il me laissât entrer.
L’église était très-obscure; le gardien ouvrit une petite porte qui conduisait du couvent dans le chœur de l’église, me donna une lampe, et, me montrant un coin sombre, me dit:
—Cherchez là.
Seulement, il ne voulut pas me suivre plus avant.
Je m’approchai tristement et pieusement, avec un frisson dans toutes mes veines.
Ce silence, ces ténèbres, la douteuse lueur de cette lampe, le précieux objet de mes recherches, l’angoisse de retrouver ainsi le charmant jeune homme que j’avais connu vivant, tout cela faisait battre mon cœur à me briser la poitrine.
J’allais doucement, ne connaissant pas les localités, ne sachant pas la place où était déposé le cadavre, soulevant ma lampe et tremblant de le heurter du pied.
Enfin, près des degrés, j’aperçus une forme noire et longue; je continuai d’avancer, tenant toujours ma lampe haute.
Je reconnus un corps humain.
Presque fou de douleur et d’un effroi dont je n’étais pas maître, je me penchai vers lui.
Oh! triste! triste! triste!
Avec la main qui me restait libre, je dénouai la corde qui tenait le linceul serré au cou, au ventre et aux pieds. Je soulevai la tête. Quoique déjà défiguré, je reconnus que c’était bien le pauvre enfant que je cherchais.
Je lâchai la tête.
Elle retomba sur la dalle en rendant un son que je n’oublierai jamais.
Je n’avais pas un cheveu qui n’eût sa goutte de sueur.
Je m’arrêtai tout tremblant.
Mon Dieu, que vous êtes grand et que la mort est terrible!
Je fis un effort sur moi-même. Médecin habitué au trépas, je ne voulais pas être vaincu par lui.
Je posai la lampe sur une des marches de l’autel, et, reportant mes yeux sur le visage du mort, je le regardai tristement: il était plus pâle que le drap qui le couvrait.
Je cherchai et je touchai ses blessures. J’aurais voulu recueillir les dernières gouttes du sang de son cœur, pour les reporter à sa mère et pour faire avec ce sang une croix sur le front de tous ces jeunes Italiens qui, un jour, doivent se lever pour l’affranchissement de la patrie.
Puis je coupai une mèche de ses cheveux. Peut-être avait-il une amie; à coup sûr, il avait une mère.
Enfin, je serrai sa main; je découvris une dernière fois ma tête devant lui, et je murmurai:
—Au revoir!
Je sortis frissonnant de l’église, emportant ce spectacle de mort tellement vivant en moi, qu’aujourd’hui, onze ans après, en écrivant ces lignes, je vois encore le cadavre, la figure pâle, dans son linceul tout souillé de terre et de sang.
En sortant, je retrouvai le gardien, puis l’officier, auquel je serrai la main sans pouvoir prononcer une parole.
Le lendemain, le cadavre de Morosini fut déposé dans un cercueil de plomb, en attendant le moment où il partirait pour le sol natal, avec les cadavres de ses amis.
Nous désirions tous, avec une égale ardeur, avoir des détails sur la mort de Morosini.
Mais les autres étaient obligés de partir. Les morts et ceux qui aidaient les blessés à mourir restaient seuls.
J’étais des derniers.
Voici donc ce que j’appris sur la mort de Morosini. Je tiens les détails que je vais donner de M. de Santi, Corse employé au service sanitaire français, et qui, dans la nuit du 29 au 30 juin, était chirurgien à l’ambulance de la tranchée.
Cet honorable et bon confrère, auquel je suis redevable de quelques services, me raconta que, le 30 juin, à l’aube du jour, on apporta à l’ambulance un de nos officiers, si jeune et si beau, qu’il le prit d’abord pour une femme.
Il était blessé légèrement à la tête, à la main gauche et à la poitrine, mais mortellement au ventre.
De Santi l’avait soigné avec affection.
Morosini, qui parlait encore, lui demanda:
—Que pensez-vous de mes blessures?
De Santi lui répondit:
—Ayez confiance en Dieu et en votre jeunesse.
—C’est bien, dit Morosini; je comprends, je suis perdu!
Puis il ajouta avec un soupir:
—Pauvre mère!
Et il remit son portefeuille au docteur, tourna la tête, et refusa dès lors de prononcer une seule parole.
Peu de minutes après que Morosini eut été pansé, un vieux sergent du 32e entra à l’ambulance, et, après avoir anxieusement cherché le lit du jeune officier, il dit au médecin:
—C’est bien lui!
—Que voulez-vous dire? lui demanda M. de Santi.
—Qu’à tout prix j’aurais voulu sauver ce pauvre garçon; j’ai fait tout ce que j’ai pu. Mais non, ça a mal tourné pour lui.
Alors il raconta que Morosini, accompagné seulement de quatre hommes, avait été entouré; on l’avait sommé de se rendre, ce à quoi il avait répondu:
—Jamais!
Et il continua de frapper de son épée, criant aux siens:
—Au nom de l’Italie, je vous défends de vous rendre!
Le vieux sergent, alors, lui avait appuyé sa baïonnette sur la poitrine, espérant l’intimider.
Mais Morosini saisit la baïonnette de sa main gauche, et porta un coup d’épée au visage du sergent.
Celui-ci, cependant, défendait à ses soldats de faire feu, espérant prendre le jeune officier vivant, et, par conséquent, le sauver. Mais alors un soldat qui se trouvait derrière lui, voyant que Morosini continuait de se défendre, lui tira un coup de fusil à bout portant.
La balle lui traversa les entrailles; c’était la blessure mortelle.
Morosini tomba, mais sur un genou et sur la main gauche. Dans cette position, il essaya encore de frapper ses adversaires, criant toujours à ses compagnons:
—Faites-vous tuer, mais ne vous rendez pas.
Le sergent, furieux, se tourna vers le soldat en lui disant:
—Malheureux! qu’as-tu fait? Ne vois-tu pas que c’était un enfant?
Morosini mourut quelques heures après avoir été apporté à l’ambulance, et fut enseveli dans le drap dont je l’avais trouvé enveloppé dans l’église des Cent-Prêtres.
Morosini avait à sa ceinture deux pistolets sur la crosse desquels était gravé le nom de Kosciusko, ami de sa famille, et qui en avait fait cadeau à son grand-père.
Je fis toutes les recherches possibles pour retrouver l’épée et les pistolets de Morosini, mais inutilement. Il paraît que le vieux sergent en était possesseur; mais il déclara ne vouloir les céder à aucun prix.
Le 4 septembre 1849, les trois cercueils renfermant les trois cadavres de Henri Dandolo, de Lucien Manara et d’Émile Morosini, débarquèrent au Molo-Novo de Gênes.
GOFFREDO MAMELI
Garibaldi raconte, dans ses Mémoires et dans la courte biographie qu’il a faite de Goffredo Mameli, que le jeune poëte, le soir du 3 juin, vint lui demander de tenter un nouvel effort sur le casino Corsini, et qu’il lui accorda sa demande.
Mameli fut blessé à la jambe gauche.
La blessure, par elle-même, n’était rien; mais, par une mauvaise disposition du sang, elle se gangrena et, le 18 juin, l’amputation devint indispensable.
La fenêtre de la chambre où se trouvait Mameli, à l’ambulance de la Trinità dei Pellegrini, donnait sans cesse passage à toute espèce de projectiles; mais Mameli se montra toujours de la plus profonde insouciance pour ce danger posthume, si l’on peut parler ainsi. Seulement, au moment où il était le plus affaibli par la suppuration, il devint un jour ou deux impatient pour les balles et les boulets, comme un enfant l’est pour les mouches.
—Être tué en plein air et en combattant, disait-il, à la bonne heure; mais être tué dans mon lit comme un paralytique, non!
Le 8 juin, il eut le délire, délire charmant pendant lequel il chantait à voix basse et se rappelait presque jour par jour sa vie intellectuelle, hélas! si courte.
Dans les intervalles de ces chants, il prophétisait ou faisait des vœux pour sa patrie.
Il avait vingt et un ans quand il mourut.
J’injectai son cadavre, qui fut enterré à Rome.
Il avait composé un chant de guerre que Garibaldi chantait souvent et fredonnait sans cesse: Fratelli d’Italia.
Ce chant est populaire en Italie.
MELLARA
Le colonel Mellara, blessé dans le combat du 9 juin, mourut le 4 juillet, quand les Français étaient déjà entrés dans la ville. Comme il n’était plus permis aux Romains de protester avec les armes, ils se réunirent dans l’église, autour du catafalque du guerrier mort. Mais, pendant que le peuple réuni pleurait dans un pieux silence sur ce cadavre, symbole de l’Italie tombée, un officier de police, à la tête d’une poignée de soldats, entra dans l’église, et arracha du chapeau du mort, posé selon l’habitude sur le cercueil, la cocarde italienne; puis, interrompant la pieuse cérémonie, il ordonna d’éteindre les cierges et de faire évacuer l’église.
Ce qui fut fait.
Le pauvre Mellara n’eut donc même pas cette dernière consolation des morts, les pleurs qui tombent des yeux aimés.
Au reste, les passions politiques se manifestèrent autant dans les réactionnaires romains que dans les réactionnaires français. Les prêtres et les moines surtout furent infâmes pour les pauvres blessés abandonnés à leurs soins. A un M. Giovanni, de Crémone, blessé à la cuisse, ils refusèrent un verre d’eau jusqu’à ce qu’il se fût confessé. Pour comprendre la douleur de cette torture, il faut être médecin et savoir le besoin impérieux de boire qu’éprouve le malade à la suite d’un coup de feu.
Tous les médecins de Rome qui soignèrent des blessés patriotes perdirent leur diplôme.
Qu’on me permette une remarque philosophique ou plutôt morale.
Il y a une grande différence entre la mort du soldat contraint au service par la conscription, et celle du soldat qui sert volontairement son pays.
Le volontaire est plein d’enthousiasme, fier de ses blessures, glorieux de sa mort. Il se soulage de ses souffrances les plus cruelles par son expansion et son amour de la patrie, dans les vœux qu’il fait, dans les prières qu’il adresse à Dieu pour le triomphe de sa cause.
L’autre est muet ou ne prononce que des paroles de vengeance contre celui qui l’a blessé.
Un enfant de Bologne, âgé de dix ans, faisant partie de la légion Garibaldi, et blessé à la main gauche, se laissa couper le poignet sans pousser une plainte, et, pâle et affaibli, voulut assister à la dernière bataille.
Pour créer des hôpitaux à l’improviste, on parcourut les rues de Rome en criant à haute voix:
—Pour les patriotes blessés!
Et alors toutes les fenêtres s’ouvraient, et par les fenêtres on jetait des linceuls, des draps, des matelas, des oreillers.
Les hôpitaux furent créés par la charité spéciale du municipe.
Bertani.
FIN
TABLE
DU DEUXIÈME VOLUME
| I. | Tout perdu, fors l’honneur | 1 | ||
| II. | On forme les légions | 7 | ||
| III. | Le colonel Negra | 13 | ||
| IV. | Passage de la Boyada | 16 | ||
| V. | La légion italienne refuse les terres qui lui sont offertes | 20 | ||
| VI. | Disgrâce de Rivera | 25 | ||
| VII. | Intervention anglo-française | 31 | ||
| VIII. | Affaire du Salto San-Antonio | 40 | ||
| IX. | J’écris au pape | 53 | ||
| X. | Je reviens en Europe.—Mort d’Anzani | 59 | ||
| XI. | Encore Montevideo | 68 | ||
| XII. | Campagne de Lombardie | 78 | ||
| XIII. | Suite de la campagne de Lombardie | 100 | ||
| XIV. | Rome | 111 | ||
| XV. | Expédition contre l’armée napolitaine | 144 | ||
| XVI. | Combat de Velletri | 162 | ||
| XVII. | 3 juin | 177 | ||
| XVIII. | Le siége | 198 | ||
| XIX. | La surprise | 224 | ||
| XX. | La fin | 232 | ||
| XXI. | Qui m’aime me suive | 243 | ||
| XXII. | Les Morts | Lucano Manara | 245 | |
| Emilio Morosini | 252 | |||
| Goffredo Mameli | 261 | |||
| Mellara | 263 | |||
FIN DE LA TABLE.
Au lecteur.
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