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Mémoires de Marmontel (Volume 1 of 3): Mémoires d'un Père pour servir à l'Instruction de ses enfans

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NOTES

[1: Mémoires de Morellet (1821), II, 30.]

[2: Corps législatif. Conseil des Anciens. Rapport fait par Marmontel, au nom de la commission nommée pour l'examen de la résolution du 12 fructidor, sur la manière de disposer des livres conservés dans les dépôts littéraires. Séance du 24 prairial an V (12 juin 1797). Paris, Imp. nationale, prairial an V, in-8, 15 p.]

[3: Mémoires et Récits de François Chéron, publiés par F. Hervé-Bazin. Paris, librairie de la Société bibliographique, 1882, in-18, p. 11 3-i 14.]

[4: Voici cet acte de décès, dont je dois la copie à M. le maire de Saint-Aubin-sur-Gaillon, et que je crois inédit:

«Aujourd'hui, dixième jour de nivôse, l'an huitième de la République françoise, une et indivisible, à dix heures du matin; par devant moi, Jean-Baptiste Crepel, agent municipal de la commune de Saint-Aubin-sur-Gaillon, chargé par la Loi de recevoir les actes de naissance et décès des citoyens, sont comparus les citoyens Antoine-Félix Baroche, notaire public, âgé de cinquante-cinq ans, domicilié en la commune de Gaillon, et René Lemonnier, juge de paix, âgé de cinquante-cinq ans, domicilié en la commune de Saint-Aubin, amis du citoyen Jean-François Marmontel, homme de lettres, âgé de soixante-seize ans, époux de Marie-Adélaïde Lairin-Montigny, domicilié en ladite commune, né en la commune de Bort; lesquels, Antoine-Félix Baroche et René Lemonnier, m'ont déclaré que ledit Jean-François Marmontel est mort aujourd'hui à minuit, en son domicile, section d'Habloville. D'après cette déclaration, je me suis sur-le-champ transporté au lieu de ce domicile, je me suis assuré du décès dudit Jean-François Marmontel, et j'en ai dressé le présent acte, que Antoine-Félix Baroche et René Lemonnier ont signé avec moi.

Fait à Saint-Aubin-sur-Gaillon, les jour, mois et an ci-dessus.»

(Suivent les signatures.) ]

[5: La Petite Revue anecdotique, 25 février 1868.]

[6: «Natif de Bort en Limousin, et d'une famille obscure et pauvre, Marmontel fut dès l'enfance placé chez un curé qui était son parent, et qui lui apprit un peu de latin. Ne s'étant pas bien comporté chez cet ecclésiastique, son père lui fit apprendre le métier de tailleur. Il vint à Toulouse et entra en qualité de garçon chez Lamanière, tailleur des jésuites. Un jour, en portant un habit à un pensionnaire, il le trouva occupé à un thème dont il ne pouvait venir à bout. Marmontel s'approcha, lut l'ouvrage de l'enfant, et lui fit connaître ses fautes. «Puisque vous savez le latin, lui dit l'écolier, faites-moi le plaisir d'arranger ce thème.» Marmontel fit des corrections élégantes. Le préfet de l'enfant, peu accoutumé à tant de perfection de sa part, lui dit: «Mon ami, qui a fait ce thème?—Le garçon tailleur, répondit l'enfant.—Oh! parbleu, je veux le connaître, dit le jésuite.» Il le mande, lui parle, est satisfait de lui, et lui propose de reprendre ses études. Marmontel y consent, et, pour lui donner les moyens de subsister, il le place en qualité de précepteur dans une maison bourgeoise. Dès lors, il prit un goût décidé pour les belles-lettres, et, pendant son cours de philosophie et de droit, il s'associa aux d'Auffrery, aux Forest, aux Dutour, aux Revel, et ils formèrent ensemble l'Académie des Galetas [la Petite Académie], où ils rectifiaient leurs compositions réciproques. Il travailla avec eux pour les Jeux floraux et remporta une foule de prix. Voulant aller se perfectionner dans la capitale, M. de Mondran, l'ami des talents et des artistes, lui donna une lettre de recommandation pour son gendre, La Popelinière, fermier général, qui se piquait de littérature, et qui le garda longtemps chez lui avec distinction.»

Taverne est le seul qui ait ainsi conté les débuts de Marmontel, et je reproduis son récit tel quel, sans m'en porter garant. Il se termine d'ailleurs par une erreur manifeste: M. de Mondran ne devint le beau-père de La Popelinière qu'en 1759, près de quinze ans après l'arrivée de Marmontel à Paris.]

[7: Le théâtre du Vaudeville donna encore, le 23 janvier 1813, Marmontel et Thomas, ou la Parodie de Cinna, vaudeville en un acte. «Il n'y a dans cet ouvrage, dit le Magasin encyclopédique, après avoir rappelé l'épisode qui en avait fourni le sujet, ni ce qui provoque une chute, ni ce qui justifie un succès. Le public, qui l'avait entendu avec une paisible indulgence, n'a pas vu sans surprise la toile se lever et Vertpré venir proclamer le nom de M. Dumolard.» Celui-ci l'a gardé en portefeuille.]

[8: Voir dans le Mercure de France du 8 nivôse an XIII, (29 décembre 1804) un article violent, presque grossier, de Fiévée contre Marmontel et ses contemporains, article cité et réfuté par le Publiciste du 13 fructidor (31 août 1805). Voir aussi la Décade philosophique, tome 43 (an XIII, 1er trimestre), p. 567, et tome 44, p. 27-37.]

[9: J'ai copié ce fragment de lettre dans la partie restée inédite du manuscrit de la Correspondance littéraire, appartenant à la Bibliothèque Ducale de Gotha.]

[10: Publiée dans le tome IV (p. 170) de ses Oeuvres, réunies par son fils (Typ. Firmin Didot, 1853-1859, 8 vol. in-8), et non mises dans le commerce. Le destinataire de cette lettre ne peut être Jean de Vaines, mort en 1803.]

[11: Bort, chef-lieu de canton de l'arrondissement, et à trente kilomètres sud-est d'Ussel (Corrèze), sur la Dordogne. Les concrétions basaltiques connues sous le nom d'orgues de Bort sont une des curiosités de ce beau pays, fréquenté depuis quelques années seulement par les touristes.]

[12: À cette allusion beaucoup trop rapide et discrète, il est permis aujourd'hui d'opposer des documents positifs. M. Ernest Rupin a retrouvé et publié l'extrait baptistaire d'où il résulte que Jean-François Marmontel, né le 11 juillet 1723 et baptisé le surlendemain, était fils de Martin Marmontel, tailleur d'habits, originaire d'Auvergne, et de Marianne Gourdes, native de Bort. La notice de M. Rupin, publiée dans le Bulletin de la Corrèze (tome IV, 1882), a été tirée à part; elle est ornée d'un portrait gravé à l'eau-forte par M. Ad. Lalauze.]

[13: Jean-Gilles du Coëtlosquet, né au manoir de Kérigou (à deux kilomètres de Saint-Pol-de-Léon), le 15 septembre 1700, évêque de Limoges (1739-1757), précepteur des enfants de France (1758-1771), membre de l'Académie française (1761), en remplacement de l'abbé Sallier, mort à Paris le 21 mars 1784. Il eut pour successeur à l'Académie le marquis de Montesquiou. Voir sur Coëtlosquet l'étude que lui a consacrée M. René Kerviler dans la Bretagne à l'Académie française au XVIIIe siècle (V. Palmé, 1889, in-8).]

[14: Jacques-Antoine Malosse, né au Puy le 14 décembre 1713, entré dans l'ordre le 11 septembre 1729. En 1762, il se retira au Puy.]

[15: Les anciens éditeurs ont tous imprimé à tort le P. Bourges. Jean Bourzes, dont la date et le lieu de naissance ne sont pas connus, entra dans l'ordre en 1695. Tour à tour professeur de physique à Aubenas(1711-1712), de philosophie à Tournon (1713-1717), préfet des études à Rodez (1717-1713), de nouveau professeur de philosophie à Perpignan (1720-1725), il tint, en effet, les classes de cinquième, de quatrième et de troisième à Mauriac (1729-1738); il mourut au grand séminaire d'Auch, en 1741, après avoir passé les deux dernières années de sa vie à Toulouse, où Marmontel dit, un peu plus bas, qu'il le revit «infirme et presque délaissé».]

[16: Le P. Jacques Vanière (1664-1739) n'est pas l'auteur du fameux Gradus ad Parnassum, dont la première édition, sous le titre de Epithetorum et synonymorum thésaurus, remonte à 1652, mais il y fit en 1722 des additions et corrections importantes. Voy. Barbier, Examen des dictionnaires historiques, v° Aler.]

[17: Le P. Claude-Alexandre By (et non Bis, comme on l'a imprimé jusqu'à ce jour), né à Mâcon le 28 juillet 1703, entré le 7 août 1721, préfet des études et prédicateur à Mauriac (1736-1738), était, en 1762, directeur des retraites à la maison professe de Toulouse.]

[18: Le P. Ignace Decebié ou de Cebié (on trouve ces deux formes, mais non Cibier, comme le portent les anciennes éditions), né à Àurillac le 20 février 1711, entré dans l'ordre le 6 octobre 1728, professa les humanités à Mauriac de 1736 à 1738. En 1762, il était missionnaire à Aurillac.]

[19: Le P. Jean-Pierre Balme professa la rhétorique à Mauriac de 1737 à 1739. En 1742, il partit pour les Antilles.]

[20: Selon M. Rupin, cette initiale dissimulerait Mlle Broquin, dont la famille existe encore à Bort. Des vieillards se souvenaient d'avoir vu sur un hêtre de l'île Verdier, ou des Amours, le chiffre M. B., que la tradition attribuait aux deux amoureux, et sous lequel on lisait la date de 1746. L'arbre fut déraciné en 1830.]

[21: Il y a six localités de ce nom dans le département de la Corrèze; celle dont parle Marmontel est située à 13 kilomètres d'Ussel et à 17 kilomètres de Bort.]

[22: Coëtlosquet. Voyez ci-dessus, note n° 13.]

[23: Annet-Charles de Gain, marquis de Linars, page de la petite écurie en 1709, marié, le 19 juillet 1723, à Anne-Perry de Saint-Auvent, fille d'Isaac, marquis de Monmoreau, et d'Anne de Rochechouart, comtesse de Saint-Auvent, mort à soixante-seize ans et enterré à Linars le 20 mai 1768. L'élève de Marmontel était le second de six enfants du marquis, Jean, chevalier de Malte et plus tard capitaine de dragons. (L'abbé Nadaud, Nobiliaire du diocèse de Limoges, 1856-1880, 4 vol. in-8.)]

[24: Les Sermons du P. de La Rue (1643-1725) pour le Carême et l'Avent ont été publiés par l'auteur en 1719, 4 vol. in-8, et réimprimés en 1781 (Toulouse, Sens et Nîmes, 4 vol. in-12). Ils avaient été publiés dès 1706 sur des copies infidèles par le libraire Foppens, de Bruxelles, et remis en circulation sous le nom du P. Le Maure, prêtre de l'Oratoire, Bruxelles, 1734, 4 vol. in-12.]

[25: Les Sermons du P. Timoléon Cheminais de Montaigu (1652-1689) ont été publiés pour la première fois en 1691, et réimprimés en 1734, 1738, 1756 (in-12 et in-24).]

[26: Frédéric-Jérôme, cardinal de La Rochefoucauld de Roye, archevêque de Bourges de 1729 au 29 avril 1758, coadjuteur de l'abbaye de Cluny (1738), chargé de la feuille des bénéfices (1755) et grand aumônier (1756).]

[27: Claude-Annet, baron d'Anval, seigneur de Teissonières, capitaine au régiment d'Enghien, chevalier de Saint-Louis, marié, en 1741, à Marie de Bort, dame de Teissonières. (Nadaud.)]

[28: Et non Noaillac, comme le portent les anciennes éditions. Il y a eu deux jésuites du nom de Nolhac (probablement les deux frères), tous deux nés au Puy: l'un, Jacques-Antoine, le 22 octobre 1713; l'autre, Antoine, le 17 janvier 1715. Le premier, entré le 29 septembre 1728, professa les humanités et la rhétorique et la philosophie; en 1761, il était recteur à Béziers; le second, entré en 1732, qui professa également les mêmes classes, devint, après la suppression de l'ordre, curé de Saint-Symphorien d'Avignon, où il fut massacré le 18 octobre 1791 et jeté dans la Glacière. Il est assez difficile de déterminer quel est celui des deux que Marmontel a connu.]

[29: Fondé en 1382, par le cardinal de Pampelune, neveu d'Innocent VI, pour vingt boursiers et quatre prêtres.]

[30: Cette première lettre n'est pas connue.]

[31: Poitevin-Peitavi, auteur de Mémoires pour servir à l'histoire des Jeux Floraux (Toulouse, 1815, 2 vol. in-8), s'est inscrit en faux contre cette assertion. Marmontel remporta, en effet, deux prix en 1744 et en 1745, mais non le prix d'honneur, c'est-à-dire l'amarante, qu'il n'obtint que le 3 mai 1749, avec une ode sur la Chasse, alors qu'il était deux fois déjà lauréat de l'Académie française. Les autres pièces couronnées sont les suivantes: l'Églogue, idylle (1744); la Jonction des deux mers par Hercule, poème (1745); l'Incarnation du Verbe, Philis (À Mme la c. D.) (1745); l'Origine du fard, idylle (1745).]

[32: Marmontel veut certainement parler ici de Jean Reynal, né à Grammont en Rouergue, en 1702, d'une famille obscure, entré à seize ans chez les doctrinaires de Villefranche. Professeur à vingt-cinq ans, il enseigna successivement, au collège de l'Esquille, la rhétorique et la philosophie, fut recteur du collège, puis appelé, malgré sa résistance, au généralat de la congrégation. Il mourut en 1763. Reynal avait composé un poème latin sur l'Aimant.]

[33: Charles-Antoine de La Roche-Aymon, né en 1697, mort le 27 octobre 1777, évêque in partibus de Sarepta (1725), puis de Tarbes (1729), archevêque de Toulouse en 1740, archevêque de Reims en 1752, grand aumônier de France, cardinal, abbé de Saint-Germain-des-Prés, et ministre de la feuille des bénéfices.]

[34: Poitevin-Peitavi cite, parmi les confrères de Marmontel à la Petite Académie, le chevalier de Rességuier, d'Aufrery, Castilhon, le président d'Orbessan, le président du Puget, etc. Cette association n'était pas en concurrence avec la séculaire institution des Jeux floraux; c'était plutôt une sorte de séminaire poétique où l'on s'exerçait aux luttes futures.]

[35: Henri-Gabriel du Puget, né le 23 juillet 1725, de Charles-Joachim du Puget, président au Parlement de Toulouse, et de Marie de Pralheau, conseiller en 1748, président à mortier le 23 mai 1759, mort le 25 octobre 1772.]

[36: Jean-Gaspard de Maniban, né à Toulouse le 2 juillet 1686, fils d'un président à mortier, fut lui-même élevé à cette dignité en 1714; nommé premier président en 1721, il mourut dans l'exercice de ses fonctions, le 30 août 1762. Il avait épousé, en 1707, Jeanne-Christine de Lamoignon, fille de Chrétien-François de Lamoignon, président à mortier au Parlement de Paris.]

[37: Selon Poitevin-Peitavi, «ce récit est absolument incroyable de ceux qui se souviennent du ton du pays et des moeurs de ce temps-là, qui savent que M. du Puget était de l'âge de Marmontel, aussi vigoureux que lui, exercé, comme tous les jeunes Toulousains, au maniement des armes, et sentant, au moins à vingt-deux ans, que la prérogative de pouvoir être toujours armé avait pour objet principal la défense de son honneur et la répression des outrages que Marmontel se vante de lui avoir faits impunément».]

[38: Les Thermes de Julien appartenaient depuis le XIVe siècle à l'ordre de Cluny, qui n'en fut dépossédé qu'en 1790. (Leroux de Lincy, Mémoires de la Société des antiquaires de France, tome XVIII.)]

[39: Selon le duc de Luynes et le Journal de Barbier, la retraite ou la disgrâce de Philibert Orry fut officiellement connue dans les premiers jours de décembre 1745; mais le bruit s'en était répandu auparavant parmi les gens bien informés, car Marmontel, dans une lettre adressée au marquis de Fulvy, neveu du ministre, dit qu'il arriva à Paris au mois d'octobre 1745. Cette lettre, datée du 26 décembre 1788, a été publiée dans les Étrennes d'Apollon, de d'Aquin de Chateaulyon, pour 1789, et réimprimée par Labouisse-Rochefort dans ses Souvenirs et Mélanges, t. I, p. 197.]

[40: Raisouche-Montet, dit Roselly, né à Paris en 1722, débuta en 1742 et fut reçu l'année suivante. Parmi ses principaux rôles, on cite ceux de Cimber dans la Mort de César, de Voltaire, de Pylade dans Oreste, d'Arcire dans Aristomène, de Marmontel (dont il sera question plus loin) et de Télémaque dans Pénélope, tragédie de l'abbé Genest, reprise en 1745. Ce rôle fut, quelques années plus tard, la cause de sa mort; insulté et provoqué par son camarade Ribou qui le lui disputait, il reçut deux coups d'épée dont il mourut deux jours plus tard, le 22 décembre 1750. La querelle est racontée tout au long dans le Journal de Collé (éd. H. Bonhomme, I, 264-266). Voir aussi, dans la dernière édition de la Correspondance de Grimm (II, 19), une épigramme sur ce duel.]

[41: Jean-Grégoire Bauvin, né à Arras, en 1714, mort le 7 janvier 1776. La tragédie des Chérusques, adaptation d'Arminius de Schlegel, fut jouée au Théâtre-Français, grâce à la protection de Marie-Antoinette (1772). Grimm prétend que les États d'Artois avaient promis une pension à l'auteur si sa pièce était jouée trois fois et que le public mit de la bonne volonté à la lui faire obtenir.]

[42: C'est probablement pour cela qu'elle est devenue si rare. L'Observateur littéraire (1746, in-12), qu'il ne faut pas confondre avec la feuille, portant le même titre, rédigée par l'abbé de La Porte (1758-1761), a été réimprimé par Villenave dans l'édition de 1821, d'après un exemplaire incomplet de 24 pages sur 120, le seul que Villenave ait pu se procurer.]

[43: Le sujet du concours était la Gloire de Louis XIV perpétuée dans le roi, son successeur.]

[44: Il est assez singulier, comme Villenave l'observe avec raison, que Marmontel n'ait rien dit ici de l'édition de la Henriade (Prault, 1746, 2 vol. in-12, vignettes de Cochin) pour laquelle il écrivit une Préface maintes fois réimprimée depuis dans les Oeuvres complètes de Voltaire. (Voir la Bibliographie de M. C. Bengesco, tome Ier, n° 375.) Le débit de cette édition expliquerait encore mieux que celui du poème académique la générosité de Voltaire.]

[45: Harenc de Presle, banquier, rue du Sentier. Son cabinet de tableaux renfermait, selon l'Almanach des artistes (1777, p. 180), un Guide, deux Murillo, des Rubens, des Van Dyck, Wouwerman, Van Huysum, Teniers, et autres; il y avait joint de précieux ouvrages du fameux Boule. M. G. Duplessis a cité, dans son travail sur les Ventes de tableaux… aux XVIIe et XVIIIe siècles (1874, in-8°), le Catalogue d'objets rares et précieux en tous genres provenant du citoyen Aranc (sic) de Presle, vendus aux enchères, le 11 floréal an III (30 avril 1795), par les soins de J.-A. Lebrun jeune. Il faut joindre à ce catalogue une addition de quatre pages contenant la mention de Recueils d'estampes reliés en maroquin et en veau.]

[46: Depuis la publication de la Politique de tous les cabinets de l'Europe (1793, 2 vol. in-8), de la Correspondance secrète inédite de Louis XV, par Boutaric, et du Secret du Roi, par M. le duc de Broglie, la part prise par Favier à la diplomatie occulte n'est pas douteuse. Sa vie privée, qui fut celle d'un épicurien, est moins connue, et, si l'on sait la date de sa mort (2 avril 1784), on n'a pas encore signalé celle de sa naissance. On peut du moins lire sur lui quelques pages de Sénac de Meilhan dont se sont inspirés tous ceux qui, de nos jours, ont parlé de Favier. (Voy. le Gouvernement, les Moeurs et les Conditions en France avant la Révolution, éd. de Lescure, Poulet-Malassis, 1862, in-18.)]

[47: Denys le Tyran, joué le 5 février 1748, obtint alors seize représentations, et en eut six autres à la reprise du 25 novembre de la même année. (Mouhy, Abrégé de l'histoire du Théâtre Français.)]

[48: Louis-Anne de Lavirotte, né à Nolay (Côte-d'Or), en 1725, mort à Paris le 3 mai 1759, a publié, entre autres traductions, celle de l'Exposition des découvertes physiques de Newton, par Mac-Laurin (Paris, 1749, in-8).]

[49: Daniel Huet n'a rien écrit sous le titre de Théologie; peut-être Marmontel veut-il désigner sa Demonstratio evangelica (1679, in-folio). Mais la traduction de l'abbé de Prades n'a pas vu le jour. Jean-Martin de Prades, né à Castel-Sarrazin en 1720, mort à Glogau en 1782, dut son éphémère célébrité à une thèse sur les miracles (1751), qui fit scandale, et dont Diderot rédigea la défense avec l'auteur et l'abbé Yvon.]

[50: L'un s'appelait l'abbé Debon et n'a pas laissé de traces dans l'histoire des lettres; le second, l'abbé Forest, a publié un Almanach historique et chronologique du Languedoc (1752, in-8), que l'on consulte encore, et des Mémoires contenant l'histoire des Jeux floraux (Toulouse, 1775, in-4°).]

[51: Ce n'est pas une simple note, mais tout un petit volume qu'il faudrait consacrer à la destinée bizarre, voluptueuse et tragique de cette Marie-Gabrielle Hévin de Navarre, tour à tour maîtresse de Maurice de Saxe, de Monet, de Marmontel,—sans parler des amants dont le nom lui échappait parfois au moment le moins opportun, comme on va le voir bientôt,—et, finalement, épouse légitime de Louis-Antoine de Mirabeau, frère de l'«Ami des hommes». À défaut d'une étude complète que Louis Paris avait annoncée et qu'il n'a pas publiée, on peut consulter, outre les présents Mémoires, ceux de Monet et de Grosley, quelques pages insuffisamment informées de L. de Loménie dans son livre sur les Mirabeau, enfin une notice de M. A. Joly, doyen de la faculté des lettres de Caen, sur Mademoiselle Navarre, comtesse de Mirabeau, d'après des documents inédits (Caen, 1880, in-8°, 56 p.), extraite des Mémoires de l'Académie de cette ville.]

[52: Jean Monet, dans ses amusants et trop courts Mémoires (Paris, 1772, 2 vol. in-8), a cité plusieurs lettres à lui adressées par Mlle Navarre, dont il prétend n'avoir été que l'ami. Ces lettres, charmantes de verve et de naturel, sont précisément datées de Reims et d'Avenay, où l'enchanteresse faisait chaque année un séjour plus ou moins prolongé.]

[53: Les deux éditions des Poésies de Lattaignant (1750 et 1757) renferment plusieurs épîtres adressées à Mlle Navarre, mais non pas celle à laquelle Marmontel fait allusion ici, non plus qu'une autre épître à lui adressée par le chanoine, et dont une copie figurait dans un recueil manuscrit provenant de Viollet-le-Duc.]

[54: Il y a eu deux personnages de ce nom: Louis de Brancas, marquis de Céreste (1672-1750), maréchal de France en 1741, et Buffile-Hyacinthe-Toussaint de Brancas, comte de Céreste, dit comte de Brancas (1697-1754), tous deux diplomates et militaires. Le titre donné par Mlle Clairon à son interlocuteur fait supposer qu'il s'agit du premier.]

[55: Le 30 avril 1749. Aristomène eut alors dix-sept représentations, momentanément interrompues après la sixième par l'indisposition de Roselly. Reprise le 1er décembre suivant, cette tragédie fut encore jouée onze fois. (Mouhy, Abrégé de l'histoire du Théâtre français.)]

[56: Voyez ci-dessus, note n° 40.]

[57: Alexandre-Jean-Joseph Le Riche de La Poupelinière (telle est la véritable orthographe de son nom), né à Paris en 1692, mort dans la même ville le 5 décembre 1762. Ses mésaventures conjugales l'ont rendu plus célèbre que ses goûts de Mécène et de «virtuose». Voyez le livre suivant.]

[58: J'avais cru tout d'abord que Marmontel faisait allusion à Madeleine-Céleste Fieuzal, fille de François Fieuzal, dit Durancy, et de Françoise-Maisne Dessuslefour, dite Darimath, baptisée le 23 mai 1746, à Saint-Laurent (De Manne, Galerie de la troupe de Voltaire); mais cette date ne saurait coïncider avec celle du séjour de Marmontel dans le quartier du Luxembourg, après sa rupture avec Mlle Navarre, c'est-à-dire vers 1749 ou 1750. Il sera question plus loin du début de la jeune Durancy à la Comédie-Française.]

[59: M. Ad. Jullien a cité, d'après Denizart (Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence), dans son étude sur le Théâtre des demoiselles Verrière (1875, gr. in-8), le texte de l'acte de baptême de Marie-Aurore, présentée le 19 octobre 1748 en l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, comme fille de Jean-Baptiste de La Rivière, bourgeois de Paris, et de Marie Rinteau, sa femme; mais, lorsqu'à l'âge de quinze ans elle accepta la main du comte de Horn, bâtard de Louis XV, elle se fit reconnaître pour fille naturelle de Maurice de Saxe. Restée veuve à seize ans, sans que, dit-on, le mariage ait été consommé, elle épousa, au mois de mars 1777, à Londres, dans la chapelle de l'ambassade française, Claude-Louis Dupin de Francueil, l'ancien amant de Mme d'Épinay. De cette union fort disparate, quant à l'âge des conjoints, naquit, le 13 janvier 1778, un fils qui fut le père de George Sand.]

[60: Il est à peine nécessaire, sans doute, de rappeler ici que ce surnom de Chantilly fut celui de Marie-Justine-Benoîte Cabaret-Duronceray, alias Mme Favart (1727-1772). Quant à Mlle Beauménard, dite Gogo (rôle qu'elle jouait dans le Coq du village), et qui devint, en 1761, l'épouse légitime de Jean-Gilles Colleson, dit Bellecour, on peut consulter sur elle le Colporteur, de Chevrier, la Galerie de la troupe de Voltaire, de De Manne, et les Comédiens du Roi de la troupe française, de M. E. Campardon.]

[61: Thérèse des Hayes, fille de Marie-Anne Carton Dancourt, dite Mimi Dancourt, et de Samuel Boulinon des Hayes, née vers 1713, morte à Paris en 1752.]

[62: Anne-Antoinette-Christine Somis, fille d'un musicien italien. Une note du duc de Luynes (27 avril 1745) nous la montre faisant sa partie, avec Jélyotte et Mlle Fel, dans un concert organisé par M. d'Ardore, ambassadeur de Naples, en l'honneur du mariage du Dauphin. Diderot a parlé de «cette folle de Mme Van Loo» et des distractions qu'elle lui causait pendant qu'il se faisait peindre par son neveu, Michel Van Loo. (Salon de 1767, Oeuvres complètes, éd. Assézat, tome XI.)]

[63: Le 28 novembre 1748.]

[64: Balot de Sauvot, reçu avocat en 1736, et plus tard bailli de Saint-Vrain (Seine-et-Oise), mort en 1761, avait retouché deux ballets, Pygmalion, de Lamotte (1748), et Platée, d'Autreau (1749), musique de Rameau, ce qui lui avait valu de la part de Voltaire le surnom de Balot l'imagination. Son seul titre à l'attention de la postérité est un Éloge de Lancret (1743, in-8), réimprimé de nos jours, d'abord dans la Revue universelle des Arts (tome XIII), puis par M. Jules Guiffrey (1874, in-8), avec notes et documents complémentaires.]

[65: On trouvera le texte de ce procès-verbal et celui d'une plainte de Mme de La Popelinière contre son mari pour coups et blessures (1746) dans un joli petit volume de M. Émile Campardon, la Cheminée de Mme de La Popelinière (Charavay frères, 1879, in-16). M. Campardon y a également cité quelques-uns des couplets grivois qui circulèrent alors et décrit, d'après le Journal de Barbier, les cheminées en carton et à ressorts que les «camelots» du temps vendaient aux curieux.]

[66: Préface de cette tragédie, jouée le 20 mai 1750.]

[67: Jouée pour la première fois le 24 mai 1752, et reprise le 27 novembre suivant, elle eut alors quatre représentations.]

[68: Dans la préface du Théâtre, éd. de 1787.]

[69: Rousseau (Confessions, livre X) prétend qu'il se fit de Marmontel un «irréconciliable ennemi», parce qu'en lui offrant un exemplaire de sa Lettre à d'Alembert, il écrivit sur le titre que ce n'était point pour l'auteur du Mercure, mais pour M. Marmontel. «Il n'a manqué depuis aucune occasion de me nuire dans la société et de me maltraiter indirectement dans ses ouvrages.» Jean-Jacques avait déjà noté le prétendu grief de Marmontel contre lui dans une lettre à Mme de Créquy (5 février 1761).]

[70: 1751, in-12.]

[71: Jouée le 5 février 1753, la tragédie d'Égyptus n'eut qu'une seule représentation et ne fut pas imprimée.]

[72: Sur les excentricités et les bizarreries d'humeur du prince (et non comte) de Kaunitz, voir les Souvenirs du baron de Gleichen, publiés par Paul Grimblot (L. Techener, 1868, in-12).]

[73: Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau (1722-1794), ambassadeur d'Autriche à la cour de France de 1766 à 1790, dont les importantes correspondances officielles et secrètes ont été l'objet de publications dues à MM. d'Arneth, Geffroy et J. Flammermont.]

[74: Georges-Adam, comte de Starhemberg, né à Londres le 10 août 1724, mort en 1807, ambassadeur d'Autriche en France de 1756 à 1766.]

[75: Fils du feld-maréchal Frédéric-Henri, comte de Seckendorf (1673-1763).]

[76: Guillaume-Anne Keppel, lord Albemarle, mort à Paris le 22 décembre 1754, d'une attaque d'apoplexie. De son mariage avec Anne de Lenox, fille de Charles II, duc de Richmond, il avait eu cinq garçons et deux filles. Selon le duc de Luynes (XIII, 415), Mlle Louise Gaucher, dite Lolotte, était «une fille considérée en Angleterre et dont on avait toujours dit du bien»; son amant lui laissa un mobilier d'environ 20,000 écus. Les Mémoires secrets (23 septembre 1782) l'accusent crûment d'avoir rempli le rôle d'espionne près de l'ambassadeur et prétendent que, de ce chef, elle toucha jusqu'à sa mort (1765) une pension de 12,000 francs que lui faisait le ministère.]

[77: Selon les Mémoires de Dufort de Cheverny (I, 204), cet accident aurait eu lieu en 1757, à Bordeaux, et Mlle Lolotte serait venue elle-même à Bagnères, et non à Barèges, se guérir des suites d'un empoisonnement qui coûta la vie à neuf personnes. Antoine de Ricouard, comte d'Hérouville, lieutenant général (1713-1782), auteur du Traité des légions, publié d'abord sous le nom de Maurice de Saxe (1757, in-4°), avait eu de Lolotte deux filles, «bien mariées depuis», toujours suivant Dufort.

Diderot a fait allusion à cette liaison dans le dialogue intitulé: Ceci n'est pas un conte. La date du mariage de d'Hérouville et de Lolotte n'est pas connue.]

[78: Pierre-Louis-Marie Maloët (1730-1810), médecin de Mesdames Victoire et Sophie, et plus tard médecin consultant de Bonaparte.]

[79: Dans Roland, opéra, musique de Lully, paroles de Quinault.]

[80: Acanthe et Céphise, ou la Sympathie, pastorale héroïque, en trois actes, représentée le 18 novembre 1751. M. de Lajarte (Bibliothèque musicale de l'Opéra) n'indique pas le nombre de représentations, mais ajoute que cet ouvrage n'a jamais été repris.]

[81: La Guirlande, ou les Fleurs enchantées, opéra-ballet en un acte, fut donnée le 21 septembre 1751, et par conséquent avant Acanthe et Céphise.]

[82: Le ballet des Sybarites, ou de Sibaris (titre que porte la partition manuscrite), forme la troisième partie des Surprises de l'Amour, dont Gentil-Bernard avait fourni à Rameau les deux premières (Adonis et Anacréon). Les Sybarites furent représentés le 12 juillet 1757.]

[83: Denis-François Tribou, né vers 1695, mort à Paris le 14 janvier 1761. Il avait, au moment de sa mort, la charge de théorbe de la musique du roi. Dans sa jeunesse, Tribou avait été l'amant de la duchesse de Bouillon et d'Adrienne Lecouvreur; la jalousie que la duchesse conçut de cette rivalité a fait peser sur la mémoire de celle-ci d'odieux soupçons touchant la mort mystérieuse de la grande tragédienne.]

[84: Pierre Jélyotte, né en 1713, mort en 1797. Un passage des Mémoires de Dufort de Cheverny (II, 366) a permis à M. R. de Crèvecoeur de rectifier ces deux dates, inexactement connues jusqu'alors.]

[85: Jacques-Bernard de Chauvelin (1701-1767), maître des requêtes, en 1728, intendant d'Amiens en 1731 et intendant des finances en 1753, frère aîné de l'abbé Henri-Philippe de Chauvelin, dont il a été question plus haut, et du marquis François-Claude de Chauvelin, ancien ambassadeur de France à Tunis, mort subitement le 24 juin 1773, à la table de jeu de Louis XV.]

[86: Collé (Journal, éd. Bonhomme, I, 184) dit que ce fut le 23 juin 1750 que Thiriot lui communiqua les vers de Frédéric et la réponse de d'Arnaud. Marmontel, en racontant à près de cinquante ans de distance la scène dont il prétend avoir été le témoin, cite incorrectement les deux vers du roi. L'autographe, qui a passé, en 1868, dans la vente du docteur Michelin (de Provins) porte:

Ainsi le couchant d'un beau jour Promet une plus belle aurore.

De plus, ce n'est pas Frédéric qui répondit à d'Arnaud, mais d'Arnaud qui, dans son remerciement, esquivait avec assez d'adresse la comparaison:

     Grand roi, Voltaire à son couchant
     Vaut mieux qu'un autre à son aurore
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