Nouveaux souvenirs entomologiques - Livre II: Étude sur l'instinct et les moeurs des insectes
NOTES:
[1] L. Couty, Revue scientifique, 6 août 1881.
[2] Je confonds sous ce nom trois espèces, savoir: Eumenes pomiformis Fabr., E. bipunctis Sauss., E. dubius Sauss. Ne les ayant pas distinguées dans mes premières recherches, qui datent déjà de bien loin, il m'est impossible aujourd'hui de rapporter à chacune d'elles le nid correspondant. Les mœurs étant les mêmes, cette confusion est sans inconvénient dans l'ordre d'idées de ce chapitre.
[3] Il est si peu connu que j'ai fait grave erreur en m'occupant de lui dans le premier volume de ces Souvenirs. Sous ma dénomination erronée de Chalicodoma sicula, sont comprises en réalité deux espèces, l'une nidifiant dans nos habitations, en particulier sous les tuiles des hangars, l'autre nidifiant sur les rameaux des arbustes. La première espèce a reçu divers noms, qui sont, dans l'ordre de priorité: Chalicodoma pyrenaica Lep. (Megachile); Chalicodoma pyrrhopeza Gerstäcker; Chalicodoma rufitarsis Giraud. Il est fâcheux que le nom ayant pour lui la priorité se prête au malentendu. J'hésite à qualifier de pyrénéen un insecte bien moins fréquent dans les Pyrénées que dans la région. Je l'appellerai Chalicodome des hangars. Ce nom est sans inconvénient aucun dans un livre où le lecteur préfère la clarté aux exigences de l'entomologie systématique. La seconde espèce, celle qui fait son nid sur les rameaux, est le Chalicodoma rufescens J. Pérez. Pour les mêmes motifs, je l'appellerai Chalicodome des arbustes. Je dois ces corrections à l'obligeance du savant professeur de Bordeaux, M. J. Pérez, si versé dans la connaissance des hyménoptères.
[4] J'effacerais volontiers, si j'en avais la possibilité, quelques lignes un peu vives que je me suis permises dans le premier volume de ces Souvenirs; mais scripta manent, et je ne peux que réparer ici, dans une note, l'erreur où je suis tombé. Sur la foi de Lacordaire, qui, dans son introduction à l'Entomologie, rapporte l'observation d'Erasme Darwin, je croyais qu'un Sphex était donné comme le héros de l'histoire. Pouvais-je faire autrement, n'ayant pas d'autre livre sous les yeux; pouvais-je soupçonner qu'un entomologiste de ce mérite fût capable d'une méprise qui remplace une Guêpe par un Sphex. Avec ces données, ma perplexité fut grande. Un Sphex capturant une mouche, c'était impossible, et je le reprochais à l'historien. Qu'avait donc vu le savant anglais! La logique aidant, j'affirmais que c'était une Guêpe, et je ne pouvais rencontrer plus juste. Ch. Darwin, en effet, m'apprit plus tard que son grand-père avait dit a wasp, dans son livre Zoonomia. Si la rectification honorait ma perspicacité, elle ne m'était pas moins très pénible, car j'avais émis des soupçons sur la clairvoyance de l'observateur, soupçons injustes où m'avait entraîné l'infidélité du traducteur. Que cette note remette dans les limites convenables les affirmations de ma bonne foi surprise. Je fais hardiment la guerre aux idées que je crois fausses; mais Dieu me garde de le faire jamais à ceux qui les soutiennent.
[5] Insectes habitant la ronce, aux environs de Sérignan (Vaucluse).
1) HYMÉNOPTÈRES MELLIFICIENS.—Osmia tridentata Duf. et Pér.—Osmia detrita Pérez.—Anihidium scapulare Latr.—Heriades rubicola Pérez.—Prosopis confusa Schenck.—Ceratina chalcites Germ.—Ceratina albilabris Fab.—Ceratina callosa Fab.—Ceratina coerulea Villers.
2) HYMÉNOPTÈRES DÉPRÉDATEURS.—Solenius vagus Fab. (Provisions en diptères).—Solenius lapidarius Lep. (Provisions en araignées?).—Cemonus unicolor Panz. (Provisions en pucerons).—Psen atratus (Provisions en pucerons noirs).—Tripoxylon figulus Linn. (Provisions en araignées).—Pompilus, inconnu (Provisions en araignées).—Odynerus delphinalis Giraud.
3) HYMÉNOPTÈRES PARASITES.—Leucopsis, inconnu, parasite de l'Anthidium scapulare.—Scolien de petite taille, inconnu, parasite du Solenius vagus.—Omalus auratus, parasite de divers rubicoles.—Cryptus bimaculatus Grav., parasite de l'Osmia detrita.—Cryptus gyrator Duf., parasite du Tripoxylon figulus.—Ephialtes divinator Rossi, parasite du Cemonus unicolor.—Ephialtes mediator Grav., parasite du Psen atratus.—Foenus pyrenaïcus Guérin.—Euritoma rubicola J. Giraud, parasite de l'Osmia detata.
4) COLÉOPTERES.—Zonitis mutica Fab., parasite de l'Osmia tridentata.
Pour la plus grande part, ces insectes ont passé sous les yeux d'un savant maître, M. J. Pérez, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux. Je lui renouvelle ici mes remerciements pour la bienveillance qu'il a mise à me les déterminer.