Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre
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Title: Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre
Author: E. Cosson
Release date: May 3, 2024 [eBook #73526]
Language: French
Original publication: Paris: Librairie de Victor Masson, 1856
Credits: Galo Flordelis (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque de l'Université Claude Bernard Lyon 1)
RAPPORT
SUR UN
VOYAGE
BOTANIQUE
EN ALGÉRIE
DE PHILIPPEVILLE A
BISKRA
ET DANS LES MONTS AURÈS
ENTREPRIS, EN 1853,
SOUS LE PATRONAGE DU MINISTÈRE DE LA
GUERRE
PAR
E. COSSON
D. M. P.
(Extrait des Annales des sciences naturelles, 4e série, tome IV.)
PARIS
LIBRAIRIE DE VICTOR MASSON
PLACE DE L’ÉCOLE-DE-MÉDECINE.
1856
Dans un premier voyage en Algérie, d’Oran au Chott El-Chergui, exécuté en 1852, nous avons pu étudier les caractères généraux de la végétation de la province de l’Ouest, et reconnaître les principales lois qui président à la distribution des végétaux dans l’Afrique française. Il était important pour nous de compléter ces notions, et, pour atteindre ce but, nous avons demandé à S. Exc. M. le Ministre de la Guerre de vouloir bien nous accorder son patronage pour un voyage d’exploration analogue dans la province de Constantine[1].
L’itinéraire que nous avons suivi, en 1853, de Philippeville à Biskra et de Biskra à Batna, où nous sommes revenu en parcourant une grande partie des monts Aurès, nous a permis non-seulement de compléter, par nos recherches sur des points situés à des latitudes analogues, les données de notre premier voyage, mais encore d’acquérir des notions positives sur la partie septentrionale de la région saharienne de la province de Constantine, et sur la région montagneuse supérieure qui n’avait pas encore été explorée. — La région littorale, de Philippeville à Constantine, était connue par les explorations de Bové, de MM. Choulette et de Marsilly, etc., et surtout par celles de M. Durieu de Maisonneuve, notre excellent ami et collaborateur ; aussi cette partie du pays, où nous n’avons fait que quelques herborisations, ne nous a-t-elle offert qu’un très petit nombre d’espèces qui n’y eussent pas déjà été observées. — La région des hauts-plateaux, dont M. Durieu n’avait pu visiter qu’une bien faible partie aux environs de Sétif, n’était guère connue entre Constantine et El-Kantara, que par quelques espèces qu’y avait signalées M. le docteur Guyon ; aussi elle a été pour nous l’objet de l’examen le plus attentif, et nous lui devons d’intéressantes découvertes. — La région saharienne, aux environs de Biskra, avait déjà été visitée par M. Guyon qui y avait indiqué plusieurs espèces d’un haut intérêt ; mais c’est à M. P. Jamin, directeur du jardin d’acclimatation de Beni-Mora, et à M. Balansa, que le Ministère de la Guerre avait bien voulu nous adjoindre pour nos recherches, qu’est due surtout la connaissance de la végétation de cette partie du Sahara algérien, la seule qui ait été étudiée d’une manière à peu près complète au point de vue de ses productions végétales. M. Hénon, interprète militaire, a également concouru à l’exploration de cette région, et on lui doit, en outre, la découverte de plusieurs plantes remarquables, recueillies par lui dans l’expédition entreprise, en 1853, au sud de Biskra, et poussée jusqu’au voisinage de Tuggurt, sous le commandement de M. le général Desvaux. M. Reboud, dans l’expédition exécutée en 1854 et qui a assuré la soumission de Tuggurt, a fait également d’intéressantes découvertes, qui sont venues s’ajouter aux documents que nous possédions sur la région saharienne. Dans l’année 1854, un de nos amis, M. Kralik, a exploré, sous le patronage des autorités françaises, la partie méridionale de la régence de Tunis ; les importants matériaux qu’il a réunis contribueront à compléter la statistique végétale de la région saharienne, en fournissant les plus utiles moyens de comparaison entre la végétation d’une contrée qui n’avait pas été explorée depuis Desfontaines, et celle des parties analogues du Sahara algérien, avec lesquelles elle a d’étroites affinités ; dans ce même voyage, M. Kralik a retrouvé plusieurs des espèces de Desfontaines, qui, faute d’échantillons complets dans les herbiers, n’étaient qu’imparfaitement connues des botanistes. — Nos recherches dans les montagnes de l’Aurès, qui présentent les sommités les plus élevées de l’Algérie, nous ont permis de constater des faits de géographie botanique importants, et de recueillir un assez grand nombre d’espèces qui n’avaient pas encore été observées en Algérie, et dont plusieurs sont nouvelles pour la science. M. Balansa a contribué à l’étude de la flore des environs de Batna ; il a séjourné à cette localité plus d’un mois après notre départ, et y a recueilli quelques espèces qui avaient échappé à nos recherches, et un assez grand nombre d’autres observées par nous dans un état imparfait de développement.
Nous devons à la bienveillance de M. le Ministre de la Guerre d’avoir pu, pour notre voyage, nous adjoindre d’habiles collaborateurs. Ainsi, outre M. Balansa qui nous avait précédé à Biskra, et qui, avec M. Jamin, nous a guidé dans l’exploration de cette riche localité, nous avions pour compagnon de voyage M. Henri de la Perraudière, ami dévoué et explorateur heureux, auquel nous devons plusieurs découvertes importantes. Ce fidèle compagnon de nos courses nous a secondé, dans toutes nos recherches, avec un zèle et une obligeance extrêmes, et a bien voulu nous suppléer à Biskra pour quelques excursions qu’une indisposition temporaire nous a empêché d’entreprendre. Un aide auquel nous avions en partie confié la préparation de nos collections, en nous déchargeant de nombreux travaux matériels, nous a mis à même de nous livrer plus exclusivement à nos travaux scientifiques[2]. C’est également par la haute protection que M. le Ministre de la Guerre a bien voulu nous accorder, que nous avons pu visiter avec une entière sécurité les montagnes de l’Aurès, bien que leur soumission fût toute récente ; nous avons séjourné sur tous les points dont l’exploration présentait quelque intérêt, grâce aux moyens de transport et de campement qui avaient été libéralement mis à notre disposition. — La mission qui nous avait été confiée d’étudier les cultures de la contrée que nous avons parcourue[3] nous a donné la faculté de puiser aux sources officielles tous les renseignements qui pouvaient nous être utiles pour l’exécution de notre voyage. — Nous ne saurions exprimer trop vivement à M. le général d’Autemarre d’Ervillé, qui commandait alors la subdivision de Constantine, notre reconnaissance pour l’excellent accueil qu’il a bien voulu nous faire, et pour la sollicitude toute bienveillante avec laquelle il a interprété les instructions qu’il avait reçues du Ministère de la Guerre au sujet de notre voyage. — M. le colonel Desvaux, aujourd’hui général, commandant la subdivision de Batna, et si versé dans la connaissance du pays, non seulement nous a fait l’honneur de nous offrir une généreuse hospitalité, mais a bien voulu tracer lui même notre itinéraire, assurer tous nos moyens de campement, et surtout rendre nos recherches beaucoup plus faciles par les nombreux renseignements qu’il nous a donnés ; c’est aussi l’obligeance de ce général distingué qui nous a procuré la connaissance de toutes les observations météorologiques recueillies à Batna, et l’avantage de pouvoir accompagner notre rapport de la carte de la partie la plus importante de notre voyage. M. le lieutenant Payen, aujourd’hui capitaine, attaché au bureau arabe de Batna, nous a fourni d’utiles documents, et a bien voulu se charger de tracer le calque d’après lequel la carte a été gravée. — Nous devons également de sincères remercîments à M. le chef de bataillon Collineau, aujourd’hui colonel, qui commandait alors le cercle de Biskra, et qui nous a accordé l’hospitalité la plus aimable. M. le capitaine Seroka, chef du bureau arabe de Biskra, a eu l’obligeance de nous communiquer le tableau officiel du nombre des Dattiers et des autres arbres fruitiers qui constituent les principales oasis des Ziban, ainsi que la liste des noms indigènes des diverses variétés de Dattiers qui y sont cultivées[4].
Partis de Marseille le 8 mai, nous sommes arrivés le 10 à Philippeville, au moment où la végétation présentait le développement le plus riche et le plus complet. Le jour même de notre arrivée, nous avons exploré les collines situées au nord-ouest de la ville, et spécialement celle où se trouvent les citernes romaines ; le 11, nous avons visité une partie de la vallée de la Zéramna et du Safsaf, ainsi que les coteaux qui limitent au nord la vallée de la Zéramna ; le 12, nous avons fait une nouvelle herborisation dans la vallée du Safsaf, dont nous avons descendu le cours jusqu’à son embouchure ; le 13, dans la matinée, nous sommes arrivés à Constantine, par la diligence, et nous avons fait une première course à la base de la montagne de Sidi-Mecid ; le 14, nous avons complété l’exploration de cette montagne, et visité les environs de la chute du Rummel ; la journée du 15 a été consacrée à nos préparatifs de départ, à la rédaction de nos notes, et à quelques promenades aux environs immédiats de la ville ; le 16, nous sommes partis à cheval de Constantine, nous avons fait une assez riche herborisation aux environs du caravansérail d’Aïn-Bey et dans la plaine de Mélila ; le 17, nous avons herborisé dans les pâturages salés des environs de Mélila, et dans la plaine qui s’étend jusqu’aux chotts Mzouri et Tinsilt ; le 18, nous avons exploré les coteaux d’Aïn-Yagout, une partie de la plaine d’Oum-el-Asnam, et nous avons remonté le cours de l’Oued Batna jusqu’à Batna ; le 19, nous avons visité la pépinière de Batna et les pâturages qui l’avoisinent ; le 20, nous avons herborisé aux environs de Lambèse ; les journées des 21, 22 et 23, ont été consacrées à l’exploration des Djebel Tougour et Bordjem ; le 24, nous avons quitté Batna, et nous sommes arrivés au caravansérail de Ksour ; le 25, nous avons herborisé aux environs du caravansérail, et à la halte connue sous le nom des Tamarins, puis nous avons longé le cours de l’Oued El-Kantara, et nous sommes parvenus à la région saharienne par le défilé d’El-Kantara ; le 26, nous avons fait l’exploration de l’oasis et des environs du caravansérail d’El-Kantara, nous avons traversé la plaine et nous sommes arrivés à El-Outaïa ; le 27, nous avons fait une course à la Montagne-de-sel, et exploré rapidement la plaine d’El-Outaïa, le col de Sfa et la plaine jusqu’à Biskra ; les journées des 28, 29, 30, 31 mai et 1er juin ont été remplies par l’exploration des environs de Biskra ; le 2, nous avons remonté le cours de l’Oued Biskra jusqu’au confluent de l’Oued El-Kantara et de l’Oued Abdi, et nous sommes venus camper dans l’oasis de Branis ; le 3, nous avons exploré la vallée de l’Oued Abdi entre Branis et Beni-Souik, où notre tente était dressée sur la place du village ; le 4, nous avons herborisé aux environs de Beni-Souik, sur les plateaux qui précèdent la vallée de Ménah et dans cette vallée ; le 5, nous avons parcouru la partie de la vallée de l’Oued Abdi comprise entre Ménah et Haïdous ; le 6, nous en avons continué l’exploration d’Haïdous à Télet, et nous avons campé sur le plateau situé à la base du Djebel Groumbt-el-Dib ; le 7, nous avons exploré le pic, extrémité orientale et point culminant du Djebel Mahmel, et une partie du Djebel Groumbt-el-Dib ; le 8, nous avons visité la partie supérieure de la vallée de l’Oued Abdi, connue sous le nom de Fedj-Geurza, et nous avons campé à Hdour, au-dessous d’Igerman, au voisinage de l’un des ruisseaux sources de l’Oued El-Abiad ; le 9, nous avons fait le trajet de Hdour à Em-Médinah, et nous avons exploré la vallée où nous avons campé à la base de la pente sud du Djebel Cheliah ; le 10, nous avons fait l’exploration d’une partie du Djebel Cheliah, et nous avons trouvé notre tente dressée dans les pâturages d’Aïn-Turck, sur le versant nord de la montagne ; les 11 et 12 ont été consacrés à l’étude de la végétation du Djebel Cheliah ; le 13, nous avons quitté Aïn-Turck, exploré la vallée de l’Oued Essora, et nous avons campé dans la plaine d’Yabous ; le 14, trajet d’Yabous à Timegad, de là à Lambèse, et de Lambèse à Batna en voiture ; le 15 a été consacré à la rédaction de nos notes ; le 16, nous avons fait une nouvelle course au Djebel Tougour ; le 17, nous sommes partis en voiture de Batna pour nous rendre à Aïn-Yagout et nous avons exploré pendant le trajet la plaine d’Oum-el-Asnam et les environs du Medracen ; le 18, nous nous sommes rendus en voiture d’Aïn-Yagout à Constantine, et pendant ce trajet nous avons de nouveau exploré les bords des chotts Mzouri et Tinsilt ; les 19 et 20, nous avons séjourné à Constantine ; le 21, nous avons pris la diligence de Constantine à Philippeville ; le 22, nous avons fait une dernière herborisation aux environs de Philippeville ; et le 23, nous nous sommes embarqués pour la France.
Nous avons déterminé, par des observations barométriques, l’altitude de tous les points qui nous ont paru présenter quelque importance sous le rapport de la géographie botanique. Malheureusement ces altitudes, par suite d’un accident arrivé à l’un de nos deux baromètres anéroïdes, n’ont pu être calculées que d’après la moyenne des observations que nous avions prises à Philippeville et à Batna, et non pas, comme nous nous l’étions proposé, d’après des observations simultanées ; cependant les variations barométriques n’ayant été que très faibles, aux mêmes localités, pendant la durée de notre voyage, et l’instrument que nous possédions étant bien réglé, on peut considérer les résultats que nous publions comme suffisamment approximatifs au point de vue de la délimitation des zones végétales. — Nous avons admis comme présentant une exactitude absolue les altitudes que nous avons trouvées consignées au Dépôt de la Guerre et sur la Carte de la subdivision de Batna, qu’elles aient été déterminées par des observations géodésiques ou barométriques ; quant aux indications d’altitude tirées de nos propres observations, nous avons eu soin de ne les donner que comme approximatives, en accompagnant du mot environ les nombres qui les expriment.
Dans la narration du voyage, nous ne nous astreindrons pas à exposer les faits dans l’ordre absolu dans lequel nous les avons observés, nous les grouperons souvent afin d’éviter de fastidieuses répétitions, et de donner en moins d’espace une idée plus nette de la végétation et des ressources agricoles et forestières du pays. — Pour rendre facile la comparaison de ce travail avec celui que nous avons publié précédemment sur la province d’Oran[5], nous suivrons le même ordre dans la rédaction. Seulement, pour indiquer avec plus de précision les stations des plantes, nous intercalerons dans le texte, à la suite du paragraphe descriptif de chaque localité, la liste des espèces qui y ont été observées, au lieu de ne donner qu’une liste par région naturelle et de rejeter l’ensemble des listes à la fin du rapport. Cette disposition des listes permettra, en outre, de suivre avec plus de facilité les diverses dégradations de la végétation d’une région à l’autre. Nous nous bornerons à indiquer la géographie botanique générale des espèces dans les listes dressées d’une manière plus complète pour les localités qui doivent être considérées comme des types des diverses régions. La statistique botanique comparée et les conclusions que nous publierons à la fin de ce rapport, sont déduites non pas de ces listes partielles, toutes suffisantes qu’elles sont pour démontrer la vérité des faits que nous avançons, mais de la totalité des plantes observées, en tenant compte toutefois, lorsque cela est possible, des modifications apportées par la culture dans la végétation primitive du pays. — Dans notre travail, nous n’attribuerons pas une moindre importance aux végétaux cultivés qu’à ceux qui croissent spontanément dans le pays. Selon nous, la statistique botanique est un guide infaillible pour la culture, car elle offre l’expression exacte de la résultante des forces naturelles qui déterminent la végétation, et ses données nous paraissent plus complètes et plus sûres que celles fournies par les autres sciences d’observation n’exprimant que quelques-uns des éléments dont l’ensemble seul constitue cette résultante.
EXPLORATION BOTANIQUE :
TRAJET DE PHILIPPEVILLE A BISKRA ;
ENVIRONS DE PHILIPPEVILLE.
La première impression qu’éprouve le voyageur en arrivant par mer à Philippeville ou à Stora, est celle du contraste que présente cette partie du littoral algérien avec les côtes arides de la Provence qu’il vient de quitter. Ici l’œil se repose avec plaisir sur les pentes verdoyantes et boisées qui, en se continuant avec les bois montagneux de la Kabylie, se perdent à l’horizon.
La belle route de Stora à Philippeville, taillée sur les flancs des collines qui bordent la rade, permet d’explorer facilement la partie inférieure des bois dont le Chêne-Liége (Quercus Suber) forme la principale essence. La lisière des bois, les anfractuosités des rochers et les ravins sont parsemés de broussailles, où l’on trouve réunis les Myrtus communis, Calycotome spinosa, Arbutus Unedo, Phillyrea latifolia et media, Rubus fruticosus var. discolor, Genista Numidica. — On ne rencontre que quelques rares et maigres touffes du Chamærops humilis que nous avions vu couvrir les coteaux des environs d’Oran. — C’est seulement aux approches de Philippeville que les bois font place à des vignes, à des jardins et à de nombreux vergers.
Philippeville, à environ 4 kilomètres de Stora, fondée seulement en 1838, sur l’emplacement de l’ancienne Russicada, a pris un rapide développement, et ses environs présentent des cultures florissantes. — Parmi les restes nombreux qui signalent l’importance de l’ancienne ville romaine, il faut mentionner en première ligne les vastes citernes situées sur le penchant de la colline qui domine la ville au nord-ouest. En se rendant à ces citernes par un des sentiers qui sillonnent la colline, on est frappé de la vigueur d’une végétation à type tout européen. Des Cratægus Azarolus, à tronc de près d’un mètre de circonférence, croissent à la base des côtes schisteuses qui dominent les citernes. La colline est occupée en grande partie par des vignes, des jardins, des vergers, où sont plantés et prospèrent la plupart des arbres fruitiers du midi de la France. Les parties incultes sont couvertes de broussailles entre lesquelles croissent les :
- Lepidium glastifolium Desf.
- Genista tricuspidata Desf.
- Lotus drepanocarpus DR.
- Elæoselinum meoides Koch.
- Daucus gracilis Steinh.
- Lonas inodora Gærtn.
- Cirsium giganteum Spreng.
- Tolpis altissima Pers.
- Scorzonera undulata Vahl.
- Anarrhinum pedatum Desf.
- Cyclamen Neapolitanum Ten.
- Festuca cærulescens Desf.
Partout à la base de la colline, sur les bords des chemins et dans les terrains remués, croît en excessive abondance le Galactites mutabilis.
La route de Philippeville à Constantine traverse la riche vallée de la Zéramna ; cette vallée, qui n’était encore, en 1838, qu’un vaste marais, est devenue, par l’endiguement de la rivière et par de nombreux travaux d’assainissement, un des points les plus fertiles de l’Algérie, et il n’est pas douteux qu’elle n’en devienne également un des plus salubres, lorsque les travaux déjà commencés l’auront complétement mise à l’abri des inondations hivernales. Cette large vallée, qui au voisinage de la ville n’est guère qu’une vaste réunion de jardins, de cultures maraîchères et de vignes, présente, dans quelques points encore incultes, de riches pâturages, dont la végétation luxuriante indique l’extrême fertilité du sol. — Dans les jardins se trouvent réunies presque toutes nos cultures du centre de l’Europe. Nous y avons remarqué, entre autres, des Artichauts d’une vigueur peu commune, et qui donnent d’abondants produits. — Les coteaux couverts de broussailles, ou plantés d’Opuntia Ficus-Indica, forment un saisissant contraste avec le reste de la vallée, où la végétation rappelle par son aspect celle de nos latitudes. — Le Nicotiana glauca, dont le tronc s’élève souvent à plusieurs mètres de hauteur, et l’Acacia Julibrissin sont plantés fréquemment dans le voisinage des habitations dont les jardins renferment à la fois la Vigne, le Mûrier, l’Olivier, le Figuier, l’Abricotier, le Poirier et le Cognassier. — Aux bords des chemins et sur les rives de la Zéramna, des bouquets d’Ulmus campestris, de Fraxinus australis à tronc souvent de plus de deux mètres de circonférence, et de magnifiques Populus alba offrent partout de frais ombrages. Le Laurier-Rose (Nerium Oleander) avec le Ricin (Ricinus communis) forment, fréquemment aux bords des ruisseaux d’épais buissons. — Près de la Zéramna, les terrains inondés l’hiver nous ont offert les : Ranunculus macrophyllus et procerus, Trifolium isthmocarpum, Orobus atropurpureus, Œnanthe silaifolia et anomala, Alopecurus bulbosus var. macrostachyus ; dans ces mêmes lieux M. Durieu de Maisonneuve a découvert l’Alternanthera denticulata, le Cyperus pygmæus et le Glinus lotoides.
En suivant le cours de la Zéramna, on arrive au confluent de cette rivière et du Safsaf (Rivière des Peupliers). De vastes pâturages s’étendent depuis les bords de ce dernier cours d’eau jusqu’à la base des coteaux qui limitent au nord la vallée de la Zéramna. Sur la rive droite du Safsaf et vers son embouchure, un bois formé exclusivement de Tamarix Africana, dont les troncs atteignent une hauteur de plusieurs mètres, ombragent des prairies marécageuses parcourues par des troupeaux de bœufs. La seule espèce digne d’être mentionnée que ces prairies nous aient offerte est le Kœleria hispida. En se rapprochant de la mer, on arrive à des dunes de sable mouvant, parsemées d’épais buissons de Juniperus Phœnicea, entre lesquels se rencontrent de larges et hautes touffes de Genista Numidica et de Retama Duriæi. Dans les sables des dunes croissent plusieurs espèces intéressantes : Ononis variegata, Medicago Helix, Arthrolobium durum, Armeria Mauritanica, Muscari maritimum, etc. — La pente sud des coteaux qui bordent la mer, depuis l’embouchure du Safsaf jusqu’à Philippeville, est couverte dans la partie encore inculte d’épaisses broussailles, où dominent les Erica arborea, Pistacia Lentiscus, Cistus Monspeliensis et salviæfolius, Myrtus communis, Calycotome spinosa, Lavandula Stœchas, Phillyrea latifolia, Daphne Gnidium ; l’Asphodelus ramosus y occupe également de larges espaces ; l’Ornithogalum Arabicum s’y rencontre avec l’Iris juncea. A la base de ces coteaux, dans les lieux frais et herbeux, croissent en grande abondance le Senecio delphinifolius et le Stachys marrubiifolia.
Liste des plantes les plus intéressantes recueillies aux environs de Philippeville[6].
- *Ranunculus macrophyllus Desf.
- — procerus Moris.
- Delphinium pentagynum Lmk.
- *Lepidium glastifolium Desf.
- Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut.
- Helianthemum halimifolium Pers. — (Choulette).
- *Silene hispida Desf.
- Rhodalsine procumbens J. Gay (Arenaria procumbens Vahl.).
- *Linum corymbiferum Desf.
- Malope stipulacea Cav.
- Lavatera Olbia L. var. hispida.
- Hypericum ciliatum Lmk.
- Retama Duriæi Spach.
- *Genista tricuspidata Desf.
- *— Numidica Spach.
- *— ulicina Spach.
- Ononis variegata L.
- *— monophylla Desf. — (Choulette).
- Medicago Helix Willd.
- — sphærocarpa Bert.
- — ciliaris Willd.
- — Echinus DC.
- Trifolium isthmocarpum Brot.
- *Lotus drepanocarpus DR.
- Tetragonolobus purpureus Mœnch.
- — biflorus Ser.
- Scorpiurus sulcata L.
- Arthrolobium durum DC.
- Hedysarum coronarium L.
- — capitatum Desf.
- Vicia calcarata Desf.
- — erviformis Boiss. (Ervum vicioides Desf.).
- — altissima Desf. — (Choulette).
- Orobus atropurpureus Desf.
- Cratægus Azarolus L.
- *Peplis biflora Salzm. — (DR.)
- Sedum heptapetalum Poir.
- Glinus lotoides L.
- *Pimpinella lutea Desf. — (Choulette).
- *Œnanthe anomala Coss. et DR.
- — silaifolia M. Bieb.
- *Daucus gracilis Steinh.
- — aureus Desf.
- Daucus crinitus Desf.
- *Elæoselinum meoides Koch (Laserpitium meoides Desf.).
- Magydaris tomentosa Koch.
- Galium ellipticum Presl.
- *— Tunetanum Lmk.
- Asperula lævigata L.
- Evax asterisciflora Pers.
- Lonas inodora Gærtn.
- Senecio delphinifolius Vahl.
- *Echinops spinosus L.
- Carlina gummifera Less.
- Centaurea Tagana Brot.
- — Nicæensis All.
- — sphærocephala L.
- — napifolia L.
- *Carduncellus multifidus (Carthamus multifidus Desf.).
- *Galactites mutabilis DR.
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Cynara Cardunculus L.
- *Carduus Numidicus DR.
- Cirsium giganteum Spreng.
- Calendula suffruticosa Vahl.
- Anthemis maritima L. ?
- Ambrosia maritima L.
- Tolpis altissima Pers.
- Scorzonera undulata Vahl.
- Helminthia aculeata DC.
- Campanula dichotoma L.
- Fraxinus australis J. Gay (F. oxycarpa Willd.).
- Cerinthe major L.
- Celsia Cretica L. f.
- Linaria reflexa Desf.
- *— virgata Desf.
- — græca Chav.
- *Anarrhinum pedatum Desf.
- Antirrhinum tortuosum Bosc.
- Scrophularia sambucifolia L.
- Stachys hirta L.
- — marrubiifolia Viv.
- Cyclamen Neapolitanum Ten.
- Statice psiloclada Boiss. var. intermedia.
- *Armeria Mauritanica Wallr.
- Alternanthera denticulata R. Br. — (DR).
- Rumex thyrsoides Desf.
- Aristolochia longa L.
- Euphorbia ptericocca Brot.
- — cuneifolia Guss.
- Iris juncea Poir.
- Ornithogalum Arabicum L.
- Scilla Peruviana L.
- Muscari maritimum Desf.
- Anthericum bicolor Desf.
- Cyperus pygmæus Rottb. — (DR.).
- Alopecurus bulbosus L. var. macrostachyus (A. macrostachyus Poir.).
- Trisetum parviflorum Pers.
- Kœleria hispida DC.
- Festuca cærulescens Desf.
- — Ligustica Bert.
- Bromus alopecuroides Poir.
Une vaste pépinière, à un kilomètre environ au sud de la ville, a puissamment contribué par ses cultures, ses nombreuses distributions de graines et de jeunes arbres, aux progrès rapides de l’agriculture du pays. Une belle avenue de Platanes conduit au centre du jardin ; la plupart de ces arbres, plantés seulement en 1847 et 1848, sont déjà parvenus à une grande élévation, et leur tronc mesure généralement près de 80 centimètres de circonférence. — Parmi les plantations de ce riche établissement, on remarque des semis de Mûriers et des carrés de la plupart de nos espèces d’arbres fruitiers ; seul le Pêcher dépérit après peu d’années ; le Cerisier présente une vigoureuse végétation, et porte de très beaux fruits ; le Prunus Mirobolana donne des produits abondants ; l’Eriobotrya Japonica (Néflier-du-Japon) amène ses fruits à parfaite maturité ; le Cyprès et le Thuya, plantés en ligne, forment de magnifiques abris qui garantissent le Bananier des vents qu’il redoute et permettent à ses régimes d’atteindre leur complet développement. — En omettant de parler ici des arbres spontanés et très répandus dans le pays, tels que l’Orme, le Fraxinus australis, le Peuplier blanc, etc., qui constituent plusieurs carrés importants de la pépinière, nous devons mentionner, pour leur belle végétation, le Frêne commun, le Vernis-du-Japon, le Micocoulier, le Sycomore, le Saule blanc, le Gleditschia triacanthos et les Pins d’Alep, sylvestre et maritime ; et parmi les arbres d’agrément, le Sophora Japonica, le Catalpa, le Sterculia, doivent être particulièrement signalés ; ce dernier arbre a été récemment planté en quinconce vers la porte de la ville. — La pépinière ne présente qu’un trop petit nombre de Chênes et de Châtaigniers, pour qu’il soit possible d’en tirer quelques conclusions au point de vue des chances d’acclimatation de ces deux arbres. Le Tilleul jusqu’ici a été cultivé sans succès. — Il ne faut pas oublier le Nopal (Opuntia coccinellifera), dont la culture donne de légitimes espérances.
Pour compléter le tableau des principales cultures qui, avec les céréales, le Maïs, le Millet, et les plantes potagères de toutes sortes font la richesse du pays, nous devons signaler la Pomme-de-terre qui, dans des circonstances favorables, donne des produits abondants. L’acclimatation du Cotonnier est un fait acquis, au moins au point de vue scientifique. Nous avons vu des Maltais en semer les graines à la volée dans des champs imparfaitement préparés, et ils ne doutaient pas néanmoins du succès de la récolte ; car ce mode de culture, malgré son imperfection, donne souvent de bons résultats, à la condition seulement d’éclaircir le plant peu de temps après la levée du semis. — L’Arachide est souvent cultivée en grand pour l’importance de ses produits oléagineux.
Les cultures des villages européens, Vallée, Saint-Antoine, Damrémont et Saint-Charles, qui forment la banlieue de Philippeville, ne diffèrent pas sensiblement de celles des environs immédiats de la ville ; on y retrouve, en effet, de nombreuses plantations d’Olivier, de Mûrier, de Vigne, etc., et le Seigle, l’Orge, l’Avoine et le Tabac, y sont cultivés par les colons ; des prairies artificielles donnent d’abondants produits.
Pour ne rien omettre des ressources du pays, nous empruntons aux Annales de la colonisation algérienne l’indication des grands espaces boisés du territoire de Philippeville qui peuvent être le plus utilement exploités ; tels sont : à 2 kilomètres sud-ouest de la ville, les bois du Safsaf, d’une étendue d’environ 500 hectares, et dont les essences principales sont le Frêne (Fraxinus australis), l’Orme, le Chêne-vert et le Chêne-Liége ; à 5 kilomètres sud-ouest, les forêts, qui couvrent les montagnes limitant la vallée de la Zéramna, présentent un développement de près de 3000 hectares, et sont composées presque exclusivement de Chênes-Liége ; le bois de Stora, qui, comme nous l’avons dit, se continue avec les immenses forêts de la Kabylie, compte plus de 500 hectares de Chênes-Liége et d’Oliviers, qui, par la greffe, deviendraient pour les habitants une source précieuse de richesses ; la forêt d’Eghmen, à 10 kilomètres de la ville, est composée des mêmes essences, et occupe une étendue de plus de 200 hectares.
TRAJET DE PHILIPPEVILLE A CONSTANTINE.
La rapidité du trajet de Philippeville à Constantine ne nous a permis de noter que les faits les plus saillants présentés par la végétation spontanée et les cultures des points peu éloignés de la route. Sur les bords du chemin, à peu de distance de Philippeville, nous remarquons le Carduus Numidicus qui y croît en abondance. — C’est avec regret que nous avons dû renoncer à explorer les bois des environs de Saint-Antoine, composés surtout de Pistacia Lentiscus, Arbutus Unedo, Phillyrea latifolia, Cratægus Azarolus, Calycotome spinosa, Erica arborea, Myrtus communis, qui forment d’élégants massifs, entre lesquels nous avons aperçu les Centaurea Tagana et napifolia, Elæoselinum meoides, Lonas inodora, Pulicaria odora, Carduncellus multifidus. — Saint-Antoine, village à 7 kilomètres de Philippeville, bâti sur les coteaux de la vallée de la Zéramna, malgré toutes ses ressources agricoles et l’étendue de ses pâturages, ne présente cependant qu’une médiocre importance ; la salubrité du pays laisse encore à désirer, mais les travaux de défrichement, qui seront bientôt réalisés sur une plus grande échelle, assureront à cette localité de meilleures conditions de prospérité. — Gastonville, à 15 kilomètres de Saint-Antoine, est déjà un centre plus considérable de colonisation ; l’abondance des eaux, un bois d’Oliviers sauvages, la culture du Colon et du Tabac, promettent un riche avenir à cette belle localité. — Les environs d’El-Arrouch, dans la vallée de l’Oued Ensa, à 31 kilomètres de Philippeville, présentent de riches pâturages, de vastes terrains propres à la culture des céréales et des bois d’Oliviers dont les produits abondants sont déjà l’objet d’un commerce important. — La route, depuis El-Arrouch jusqu’à El-Kantour, est taillée sur la croupe d’une montagne élevée, dont les pentes, couvertes de riches pâturages, offrent en grande abondance l’Ononis rosea, le Salvia bicolor, l’Ampelodesmos tenax (Dis des Arabes), le Scilla maritima, le Cynara Cardunculus et l’Asphodelus ramosus dont l’industrie tire actuellement de l’alcool par la distillation des tubercules de la racine. — A El-Kantour, les quelques hectares de terrains déjà défrichés révèlent la fertilité du sol par la richesse de leurs produits. Le Carduus Numidicus croît en grande abondance dans les pâturages et les cultures de cette localité. — Jusqu’à Smendou, les cultures européennes tiennent bien moins de place que celles des Arabes au milieu des nombreux pâturages qui constituent déjà pour le pays une véritable richesse ; dans ces pâturages, nous voyons le Convolvulus tricolor et le Thymus Numidicus ; plus loin, sur les bords de la route, se retrouve le Carduus Numidicus avec le Notobasis Syriaca et un Centaurea à fleurs jaunes (probablement le C. Sicula). — Les jardins du Hammah, qui doivent leur nom à une source d’eau chaude et minérale qui les arrose, s’annoncent de loin par les magnifiques Dattiers qui n’en sont pas le moins bel ornement. Les Figuiers, la Vigne, d’antiques Pruniers (Reine-Claude) renommés pour l’excellence de leurs fruits, s’y mêlent aux Orangers, aux Grenadiers et aux Oliviers et composent des bosquets délicieux, qui, par leur végétation luxuriante, peuvent être mis en parallèle avec ceux de quelques vallées inférieures des montagnes de l’Aurès ; des Peupliers blancs et des Ormes se rencontrent également dans ces bosquets ; grâce à des travaux récents d’assainissement, les jardins du Hammah ont repris leur ancienne splendeur, — La beauté et l’étendue des cultures annoncent un peu plus loin les approches de la capitale de la province ; une suite presque non interrompue de plantations, où de magnifiques Oliviers, des Cerisiers, des Abricotiers et des Figuiers forment avec l’Orme, le Micocoulier, le Cyprès et le Pistacia Atlantica, d’épais ombrages, indique l’extrême richesse du sol. Le Dipsacus sylvestris croît partout aux bords de la route, et démontre par sa présence que l’espèce voisine, le Dipsacus fullonum (Chardon-à-foulon), pourrait y être cultivée avec succès, et fournir un nouvel élément à l’industrie européenne. — Par le pont d’Aumale construit sur le Rummel, dont les bords offrent de nombreux pieds arborescents de Ricin (Ricinus communis), on arrive au pied de la pente rapide qui contourne le rocher de Constantine. De là, on découvre toute la vallée du Rummel inférieur, dont les plantations et les cultures ne le cèdent en rien a celles du Hammah. Plus loin, au-dessous de l’admirable cascade à plusieurs étages que forme la chute du Rummel à l’extrémité du ravin de Constantine, d’anciens jardins arabes se révèlent par la présence d’Amandiers, de Figuiers, de Mûriers séculaires, avec lesquels le Caroubier (Ceratonia Siliqua) et les nombreux Lauriers-Rose qui croissent aux bords des eaux, constituent d’épais massifs de verdure. Jadis quelques moulins arabes, dont les murs humides offraient au botaniste une des Mousses les plus rares de l’Algérie, l’Entosthodon Duriæi Mont., utilisaient seuls une bien faible partie de l’immense force motrice, que l’abondance et la rapidité des eaux du Rummel ont mise à la disposition de l’homme dans ce lieu privilégié ; mais maintenant l’activité européenne a remplacé ces masures par un moulin, où toutes les règles de la science rigoureusement appliquées permettent d’obtenir avec le Blé dur une farine de qualité au moins égale à celle de nos Blés d’Europe les plus estimés. Le lit du Rummel est encaissé, au-dessus de la cascade, entre des rochers abruptes, élevés de plus de 100 mètres, et couverts d’Opuntia ; l’aspect sévère de ces rochers forme un saisissant contraste avec la fertilité de la vallée, et fait de ce site l’un des plus imposants de l’Algérie.
ENVIRONS DE CONSTANTINE.
Constantine, l’ancienne Cirta, à 83 kilomètres de Philippeville, à 656 mètres d’altitude, couronne l’immense massif de rochers calcaires que le Rummel (Ampsaga) contourne de son cours impétueux. — La profondeur du ravin du Rummel et les pentes abruptes des rochers qui l’encaissent ne permettent l’accès de la ville que par le pont romain d’El-Kantara, et par l’immense talus qui, au sud-ouest, se relie avec la montagne de Koudiat-Ali, prolongement de la chaîne du Chettabah. — L’importance de Constantine et l’aspect remarquable de cette ville sont trop généralement connus pour qu’il nous soit permis d’en parler ici. Par la variété de ses sites, la fertilité de son sol et l’abondance de ses eaux, le territoire de Constantine ouvre un vaste champ à la colonisation agricole. Nous avons déjà essayé de donner une idée de la richesse des jardins et des plantations de la vallée du Rummel inférieur, la vallée arrosée par le Rummel supérieur et son affluent le Bou-Merzoug (Père de la fécondité)[7], bien que la végétation y présente un caractère plus européen, n’offre pas au colon de moindres éléments de richesse pour les cultures industrielles et la production des céréales. Sur les pentes et les plateaux partiellement cultivés par les indigènes croissent en abondance l’Orge et le Blé, alors même que ces cultures ne peuvent être fertilisées par l’irrigation. — L’Opuntia Ficus-Indica, si abondant sur tous les rochers du ravin du Rummel, couvre également de larges espaces de la pente argileuse et rapide qui descend vers la vallée du haut Rummel. Des plantations récentes de Saules-pleureurs, de Peupliers (Populus pyramidalis et alba), d’Acacias, d’Azédarachs, d’Ormes, de Frênes, et des jardins où se trouvent réunis le Mûrier, l’Abricotier, l’Amandier et le Cerisier, longent la route qui conduit à la pépinière. — Ce bel établissement, qui a si puissamment contribué au boisement partiel de cette portion du pays, autrefois dépourvue d’arbres[8], est situé sur un des points les plus pittoresques de la vallée ; il est garanti, excepté à l’ouest, des vents, qui se font souvent sentir avec intensité dans cette région déjà élevée. — Parmi les arbres fruitiers qui réussissent parfaitement dans ce jardin, nous devons citer le Noyer, l’Amandier, l’Abricotier, le Cognassier, plusieurs variétés de Cerisier, de Poirier et de Pommier. Les froids assez intenses de l’hiver, car le thermomètre descend assez souvent jusqu’à - 5°, ne permettent pas de cultiver en grand l’Oranger, le Bigaradier et le Néflier-du-Japon, que nous avons vu présenter une si belle végétation dans les jardins de la vallée du Rummel inférieur. L’Olivier lui-même réclame beaucoup de soins pendant les premières années, mais il finit par croître avec vigueur. Le Pêcher ne réussit pas mieux qu’à Philippeville, et habituellement ne tarde pas à être attaqué par les pucerons. — L’une des principales richesses du jardin consiste dans les nombreux plants d’arbres forestiers, qui sont appelés à jouer un rôle important dans les cultures du pays. Nous devons mentionner pour leur beau développement le Frêne, l’Acacia, le Saule-pleureur, le Vernis-du-Japon, le Peuplier blanc, le Pin d’Alep, le Cyprès et le Thuia orientalis. Le Sycomore et l’Érable plane ne réussissent que dans les terrains sablonneux. Le Bouleau et le Platane demandent pour leur plantation des conditions particulières. L’Orme commun, les Peupliers suisse et d’Italie, après avoir présenté d’abord une belle végétation, ne tardent pas à être attaqués par des larves qui altèrent leur bois profondément ; l’Orme-d’Amérique est moins exposé à cette cause de dépérissement. Nos Chênes du nord ne croissent qu’avec une extrême difficulté, et de cinq mille Châtaigniers qui avaient été plantés, à peine en reste-t-il trois ou quatre à la pépinière. Le Mûrier pousse avec vigueur, et sa culture est appelée à prendre un grand développement. — Les essais tentés pour l’acclimatation des cotons Georgie-longue-soie et Louisiane ont donné dans ces deux dernières années des résultats assez satisfaisants. — Le Tabac ne demande, pour fournir d’abondants produits, qu’à être garanti contre l’influence des vents ; les abris sont facilement obtenus par des lignes de Cyprès, de Thuia, et même de Saule-pleureur ou d’Osier dans les endroits frais ; les Arundo Mauritanica et Donax ne sont pas moins avantageux pour former de puissants brise-vents, et contribuer à l’assainissement des terrains trop humides. — Le Nopal (Opuntia coccinellifera), malgré le froid de l’hiver, semble pouvoir être acclimaté utilement. — Le Pavot somnifère, cultivé en grand, outre les produits oléagineux, pourrait fournir l’Opium, si le mode d’extraction de cette substance était mieux connu. — La maladie de la Vigne et celle de la Pomme-de-terre ont sévi en 1850, mais ne semblent pas devoir donner de sérieuses inquiétudes. — Les jardins de la pépinière présentent, entre autres arbres d’agrément, le Melia Azedarach, déjà planté en abondance sur toutes les promenades des environs de la ville, le Broussonetia papyrifera, le Gleditschia triacanthos, l’Elæagnus angustifolia, le Robinia viscosa et l’Acacia Julibrissin ; ce dernier arbre, par une ramification prématurée, est privé ici du développement qu’il peut atteindre dans des conditions plus favorables. — Le Spartium junceum (Genêt-d’Espagne), en raison de sa rapide croissance et de la vigueur de sa végétation, peut facilement être utilisé pour former des clôtures de jardins et de vergers. — La magnifique haie d’Agave qui entoure la pépinière montre le parti que l’on peut tirer de cette plante pour en former des clôtures impénétrables, et retenir les terres sur les pentes rapides.
La principale herborisation que nous ayons faite aux environs de Constantine a été l’exploration de la montagne de Sidi-Mecid. Aux environs du pont d’El-Kantara se rencontrent surtout des espèces rudérales. Un peu plus haut, dans les rochers, M. Durieu de Maisonneuve a découvert l’Euphorbia calcarea, et recueilli le Daucus gracilis dans les terrains en friche. Les moissons qui couvrent la partie inférieure de la montagne nous ont offert un grand nombre d’espèces, dont nous donnons plus loin la liste. Au-dessus des cultures et dans les ravins schisteux se rencontrent le Convolvulus Sabatius, l’Hedysarum pallidum et l’Astragalus geniculatus ; les pâturages des parties incultes de la montagne, ou de celles qui n’ont pas été cultivées depuis plusieurs années, présentent un très grand nombre d’espèces dont nous donnons également la liste. Sur l’étroit plateau qui termine la montagne (790 mètres d’altitude) croît en assez grande abondance le Reseda Duriæana, que nous retrouverons fréquemment dans la région des hauts-plateaux, et nous y rencontrons quelques pieds du Rhamnus lycioides. La pente nord, presque partout taillée à pic, est composée d’immenses blocs de rochers, dans les fissures desquels croissent les Prunus prostrata, Brassica Gravinæ, Stachys circinnata, Erodium hymenodes, Athamanta Sicula, Silene velutina. — Près de la chute du Rummel, à la base de la montagne de Sidi-Mecid, des incrustations calcaires ont été déposées par des sources minérales chaudes ; cette partie des rochers présente de nombreuses touffes d’une nouvelle espèce du genre Fumaria (F. Numidica), bien distincte par la petitesse de ses fleurs du F. corymbosa, qui se plaît dans des localités analogues de la province d’Oran ; cette espèce, ainsi que l’Erodium hymenodes, se retrouve à l’entrée du ravin du Rummel avec le Brassica Gravinæ et le Prunus prostrata. — Les hauteurs du Mansourah, qui font face à la montagne de Sidi-Mecid, et que nous n’avons pu explorer que d’une manière imparfaite, ne nous ont guère offert que l’Onobrychis alba et le Reseda Duriæana. Dans les endroits frais de cette même montagne, M. Durieu de Maisonneuve a découvert le Juncus valvatus var. caricinus et le Juncus striatus var. macrocephalus ; ces deux plantes croissaient pêle-mêle dans cette station, comme nous les avons retrouvées depuis au pied des montagnes du Djurdjura ; dans les rochers se rencontrent le Campanula Numidica et le Linaria flexuosa.
Liste des plantes rudérales observées au voisinage de Constantine[9].
- Sinapis geniculata Desf.
- Diplotaxis erucoides DC.
- Senebiera Coronopus L.
- Reseda alba L.
- Malva sylvestris L.
- Erodium moschatum L’Hérit.
- Lathyrus Clymenum L.
- Ecbalium Elaterium Rich.
- Eryngium triquetrum Vahl.
- Ridolfia segetum Moris.
- Ammi majus L.
- Scabiosa maritima L.
- Calendula parviflora Rafin.
- Galactites tomentosa Mœneh.
- Centaurea Calcitrapa L.
- — pullata L.
- Silybum Marianum Gærtn.
- Cynara Cardunculus L.
- Carduus pycnocephalus L.
- Anacyclus tomentosus DC.
- Cichorium Intybus L.
- Scolymus Hispanicus L.
- Sonchus tenerrimus L.
- Echium calycinum Viv.
- — plantagineum L.
- — Italicum L.
- Nonnea nigricans DC.
- Alkanna tinctoria Tausch.
- Anchusa Italica L.
- Borrago officinalis L.
- Lithospermum arvense L.
- Lycium Barbarum L.
- Solanum villosum Lmk.
- Hyoscyamus albus L.
- Marrubium vulgare L.
- Plumbago Europæa L.
- Chenopodium murale L.
- — opulifolium Schrad.
- Polygonum aviculare L.
- Euphorbia Peplus L.
- — helioscopia L.
- Urtica membranacea Poir.
- — pilulifera L.
- Thelygonum Cynocrambe L.
- Chenopodium Vulvaria L.
- Asphodelus ramosus L.
- Poa annua L.
- Lolium perenne L. var.
Liste des plantes observées dans les moissons du versant occidental de la montagne de Sidi-Mecid.
- Adonis æstivalis L.
- Ranunculus arvensis L.
- Delphinium cardiopetalum DC.
- Nigella Damascena L.
- — Hispanica L. *var. intermedia.
- Papaver Rhœas L.
- — hybridum L.
- Rœmeria hybrida DC.
- Glaucium corniculatum Curt.
- Fumaria agraria Lagasc.
- — parviflora Lmk.
- — micrantha Lagasc.
- Iberis pectinata Boiss.
- Biscutella Apula L.
- Sinapis arvensis L.
- — amplexicaulis DC.
- Brassica Gravinæ Ten. (B. Atlantica Coss. et DR. olim).
- Moricandia arvensis DC.
- Eruca sativa Lmk.
- Diplotaxis muralis DC.
- Raphanus Raphanistrum L.
- Reseda alba L.
- — Luteola L.
- Polygala Monspeliaca L.
- Silene ambigua Cambess.
- — rubella L.
- — muscipula L.
- — inflata Sm.
- — nocturna L.
- — Gallica L.
- Malope stipulacea Cav.
- Malva sylvestris L.
- — parviflora L.
- Lavatera trimestris L.
- Erodium cicutarium L’Hérit.
- — malachoides Willd.
- Ononis Natrix L.
- — breviflora DC.
- Medicago orbicularis Willd.
- — scutellata Lmk.
- — minima Lmk.
- — denticulata Willd.
- — ciliaris Willd.
- — tribuloides Lmk.
- Trigonella prostrata DC.
- Melilotus sulcata Desf.
- Astragalus Pentaglottis L.
- — Epiglottis L.
- — hamosus L.
- Hippocrepis multisiliquosa L.
- — ciliata Willd.
- Arthrolobium scorpioides DC.
- Scorpiurus sulcata L.
- Vicia saliva L.
- — lutea L. var. hirta.
- Lathyrus Clymenum L.
- Poterium Magnolii Spach.
- Herniaria annua Lagasc.
- Eryngium triquetrum Vahl.
- — campestre L.
- Ammi majus L.
- *Carum Mauritanicum Boiss. et Reut.
- Ridolfia segetum Moris.
- Caucalis leptophylla L.
- Turgenia latifolia Hoffm.
- Daucus maximus Desf.
- Scandix australis L.
- — Pecten-Veneris L.
- Bifora testiculata L.
- Galium saccharatum L.
- Sherardia arvensis L.
- Fedia graciliflora Fisch. et Mey.
- Valerianella discoidea Lois.
- Echinops spinosus L.
- Cynara Cardunculus L.
- Galactites tomentosa Mœnch.
- Kentrophyllum lanatum DC.
- Atractylis cancellata L.
- Centaurea Nicæensis All.
- — pullata L.
- — Calcitrapa L.
- Xeranthemum inapertum Willd.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ.
- Micropus supinus L.
- — bombycinus Lagasc.
- Pallenis spinosa Cass.
- Chrysanthemum segetum L.
- Anacyclus tomentosus DC.
- Cichorium Intybus L.
- Scolymus grandiflorus Desf.
- — Hispanicus L.
- Catananche lutea L.
- Rhagadiolus stellatus M. Bieb.
- Hedypnois rhagadioloides Pers.
- Hyoseris scabra L.
- Hyoseris radiata L.
- Urospermum Dalechampii Desf.
- Anagallis arvensis L.
- — linifolia L.
- Olea Europæa L.
- Convolvulus undulatus Cav.
- — arvensis L.
- Echium plantagineum L.
- Lithospermum arvense L.
- Nonnea nigricans DC.
- Anchusa Italica L.
- Cynoglossum cheirifolium L.
- Borrago officinalis L.
- Verbascum sinuatum L.
- Antirrhinum Orontium L.
- Linaria triphylla Willd.
- — reflexa Desf.
- Salvia viridis L.
- — Verbenaca L.
- — patula Desf.
- Teucrium Polium L.
- Ajuga Chamæpitys Schreb.
- Plumbago Europæa L.
- Plantago Lagopus L.
- — Psyllium L.
- Chenopodium Vulvaria L.
- Polygonum aviculare L.
- Aristolochia longa L.
- Euphorbia Peplus L.
- — helioscopia L.
- — exigua L.
- Thelygonum Cynocrambe L.
- Gladiolus Ludoviciæ Jan.
- Iris Sisyrinchium L.
- Scilla Peruviana L.
- — maritima L.
- Bellevalia comosa Kunth.
- Ornithogalum umbellatum L.
- — Narbonense L.
- Allium roseum L.
- Asphodelus ramosus L.
- Phalaris paradoxa L.
- — brachystachya Link.
- Echinaria capitata Desf.
- Trisetum neglectum Rœm. et Sch.
- Dactylis glomerata L.
- Lamarckia aurea Mœnch.
- Poa annua L.
- Bromus maximus Desf. var. Gussonii Parlat.
- — rubens L.
- Festuca rigida Kunth.
- Lolium perenne L. var.
- — temulentum L.
- Ægilops ovata L.
- — ventricosa Tausch.
Liste des plantes observées dans les pâturages du versant occidental de la montagne de Sidi-Mecid.
- Clematis Flammula L.
- Delphinium cardiopetalum DC.
- Iberis pectinata Boiss.
- Biscutella Apula L.
- Alyssum campestre L.
- Eruca sativa Lmk.
- Diplotaxis muralis DC.
- Brassica Gravinæ Ten.
- Sinapis amplexicaulis DC.
- — pubescens L.
- Helianthemum Niloticum Pers.
- — pilosum Pers.
- — glutinosum Pers.
- — rubellum Presl.
- *Reseda Duriæana J. Gay.
- Silene ambigua Cambess.
- — inflata Sm.
- Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut.
- Linum decumbens Desf.
- Malope stipulacea Cav.
- Malva sylvestris L.
- — parviflora L.
- Erodium cicutarium L’Hérit.
- — malachoides Willd.
- Zizyphus Lotus L.
- Ononis Columnæ All.
- — breviflora DC.
- — Natrix L.
- — ornithopodioides L.
- Anthyllis tetraphylla Desf.
- — Vulneraria L.
- Medicago orbicularis Willd.
- — scutellata Lmk.
- — minima Lmk.
- — denticulata Willd.
- — pentacycla DC.
- — tribuloides Lmk.
- Trifolium scabrum L.
- — tomentosum L.
- — stellatum L.
- — fragiferum L.
- Lotus edulis L.
- — corniculatus L.
- Astragalus sesameus L.
- *— geniculatus Desf.
- — Pentaglottis L.
- — Epiglottis L.
- — caprinus L.
- — hamosus L.
- Scorpiurus sulcata L.
- Onobrychis Caput-Galli Lmk.
- Hedysarum capitatum Desf.
- *— pallidum Desf.
- Arthrolobium scorpioides DC.
- Hippocrepis multisiliquosa L.
- — ciliata Willd.
- — unisiliquosa L.
- Vicia sativa L.
- — lutea L. var. hirta.
- Rubus fruticosus L. var. discolor.
- Cratægus monogyna Jacq. var.
- Poterium Magnolii Spach.
- Paronychia argentea Lmk.
- Sedum heptapetalum Poir.
- Umbilicus hispidus DC.
- — horizontalis DC.
- Eryngium triquetrum Vahl.
- Thapsia Garganica L.
- *Daucus gracilis Steinh.
- Valerianella discoidea Lois.
- *Echinops spinosus L.
- Rhaponticum acaule DC.
- Cynara Cardunculus L.
- Carduncellus pinnatus DC.
- Kentrophyllum lanatum DC.
- Centaurea Nicæensis All.
- — Calcitrapa L.
- *— acaulis L.
- *Carlina involucrata Desf.
- Atractylis cancellata L.
- Pallenis spinosa Cass.
- Anacyclus tomentosus DC.
- Leucanthemum glabrum Boiss. et Reut.
- Micropus supinus L.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ.
- Bellis annua L.
- Senecio delphinifolius Vahl.
- — Nebrodensis L.
- Cichorium Intybus L.
- Scolymus Hispanicus L.
- Seriola Ætnensis L.
- *Kalbfussia Salzmanni Sch. Bip.
- *Spitzelia cupuligera DR.
- Catananche cærulea L.
- — lutea L.
- Hedypnois rhagadioloides Pers.
- Hyoseris radiata L.
- Urospermum Dalechampii Desf.
- Scorzonera undulata Vahl.
- Barkhausia fœtida DC.
- Campanula Erinus L.
- Convolvulus althæoides L.
- — Sabatius Viv.
- — Cantabrica L.
- — arvensis L.
- — undulatus Cav.
- — tricolor L.
- Alkanna tinctoria Tausch.
- Nonnea nigricans DC.
- Cynoglossum cheirifolium L.
- Lycium Barbarum L.
- Verbascum sinuatum L.
- Scrophularia canina L.
- Linaria triphylla Willd.
- — reflexa Desf.
- Antirrhinum tortuosum Bosc.
- Eufragia viscosa Benth.
- *Thymus ciliatus Benth. var.
- Salvia Verbenaca L.
- — patula Desf.
- Stachys circinnata L’Hérit.
- Teucrium Polium L.
- Plantago Lagopus L.
- — Serraria L.
- — Psyllium L.
- — albicans L.
- Passerina hirsuta L.
- Rumex Bucephalophorus L.
- Euphorbia Peplus L.
- *— calcarea DR.
- Celtis australis L.
- Iris Sisyrinchium L.
- Asparagus albus L.
- Scilla Peruviana L.
- — maritima L.
- Bellevalia Romana Rchb.
- Muscari racemosum Mill.
- Ornithogalum Arabicum L.
- — umbellatum L.
- Allium roseum L.
- — nigrum L.
- Asphodelus ramosus L.
- Arisarum vulgare Kunth.
- Arum Italicum Mill.
- Phalaris paradoxa L.
- Gastridium lendigerum Gaud.
- Echinaria capitata Desf.
- Cynodon Dactylon L.
- Lagurus ovatus L.
- Trisetum flavescens P. B.
- Kœleria villosa Pers.
- Ampelodesmos tenax Link.
- Dactylis glomerata L.
- Lamarckia aurea Mœnch.
- Poa annua L.
- Festuca rigida Kunth.
- Bromus maximus Desf. var. Gussonii Parlat.
- — macrostachyus Desf.
- — rubens L.
- Brachypodium distachyon Rœm. et Sch.
- Ægilops ovata L.
- — ventricosa Tausch.
Liste des plantes observées au sommet de la montagne de Sidi-Mecid[10].
- Brassica Gravinæ Ten.
- *Reseda Duriæana J. Gay.
- *Erodium hymenodes L’Hérit.
- Rhamnus lycioides L.
- Anagyris fœtida L.
- Prunus prostrata Labill.
- Athamanta Sicula L.
- Ferula communis L.
- Centranthus ruber DC.
- Jasminum fruticans L.
- Osyris alba L.
- Parietaria diffusa Mert. et Koch.
- Ceterach officinarum C. Bauh.
Liste des plantes observées aux environs de Constantine, non mentionnées dans les listes précédentes.
- Ranunculus gramineus L. var. luzulæfolius Boiss. — Chettabah (DR.).
- — millefoliatus Vahl. — Chettabah (DR.).
- *Fumaria Numidica Coss. et DR. — Ravin du Rummel.
- Silene velutina Poir. — Rochers de Sidi-Mecid.
- *Cerastium Atlanticum DR. — Alluvions du Rummel.
- *Geranium Atlanticum Boiss.
- *Erodium hymenodes L’Hérit — Rochers de Sidi-Mecid ; ravin du Rummel.
- Medicago sativa L. — Pâturages élevés.
- Onobrychis alba Desv. — Mansourah.
- Vicia calcarata Desf.
- Polycarpon Bivonæ J. Gay. — Atterrissements du Rummel.
- Carum incrassatum Boiss.
- Asperula hirsuta Desf.
- *Valerianella stephanodon Coss. et DR. — Alluvions du Rummel (DR.).
- *Othonna cheirifolia L. — Très abondant au-dessus de la ville.
- *Carduus pteracanthus DR.
- — macrocephalus Desf. — Mansourah.
- Bellis annua L.
- Inula viscosa Ait. — Bords du Rummel.
- Pulicaria Arabica Cass. — Alluvions du Rummel.
- Anacyclus Pyrethrum Cass.
- *Campanula Numidica DR. — Rochers du Mansourah.
- Nerium Oleander L.
- *Linaria flexuosa Desf. — Rochers du Mansourah.
- Phelipæa Schultzii Walp. — Atterrissements du Rummel.
- *Thymus Numidicus Desf. — Abondant dans les pâturages au-dessus de la ville.
- Salvia bicolor Desf. — Pâturages au-dessus de la ville.
- Stachys circinnata L’Hérit. — Lieux frais des rochers.
- *Oreobliton chenopodioides Coss. et DR. — Ravin du Rummel (de Marsilly).
- Rumex conglomeratus Murr.
- *Euphorbia hieroglyphica DR. — Mansourah ; vallée du Bou-Merzoug (DR.).
- Sternbergia lutea Ker. — (de Marsilly).
- Asphodeline lutea Rchb. — Sommet du Chettabah (DR.).
- Biarum Bovei Blume.
- Typha latifolia L.
- Juncus striatus Schousb. var. macrocephalus. — Mansourah (DR.).
- — valvatus Link. *var. caricinus. — Mansourah (DR.).
- Cyperus badius Desf.
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus. — Alluvions du Rummel.
- Phalaris truncata Guss. — Bords du Rummel.
- Oplismenus Crus-Galli Kunth. var. colonus.
- Setaria glauca P. B.
- Tragus racemosus Hall. — (Bové).
- Stipa barbata Desf.
- — gigantea Lagasc.
- Agrostis alba L. var. Fontanesii.
- — verticillata Vill.
- Gastridium muticum Guenth.
- Aira minuta Lœfl.
- Sclerochloa dura P. B.
- Wangenheimia Lima Trin.
- Festuca cynosuroides Desf.
- — Sicula Presl. — Mansourah (DR.).
- Elymus crinitus Schreb.
TRAJET DE CONSTANTINE A BATNA.
En quittant Constantine, nous suivons pendant quelque temps la route, bordée d’arbres, qui nous conduit vers le confluent du Bou-Merzoug et du Rummel ; les talus des bords de la route nous présentent le Thymus Numidicus et l’Othonna cheirifolia. — Une pente rapide, où nous observons l’Onobrychis argentea, nous amène au plateau élevé sur lequel est bâti le caravansérail d’Aïn-Bey, près de sources dont les eaux pures et abondantes seront plus tard une précieuse ressource pour la culture ; sur les bords d’un ruisseau, nous recueillons l’Alopecurus pratensis var. ventricosus, le Catabrosa aquatica et le Ranunculus cœnosus. Ce point déjà élevé (environ 760 mètres) nous offre un grand nombre d’espèces qui se retrouvent dans toute la région des hauts-plateaux.
Liste des plantes observées dans les pâturages d’Aïn-Bey.
- Adonis microcarpa DC.
- *Ranunculus macrophyllus Desf.
- — arvensis L.
- — cœnosus Guss.
- Papaver Rhœas L.
- — hybridum L.
- Fumaria officinalis L.
- Matthiola lunata DC.
- Iberis pectinata Boiss.
- Biscutella Apula L.
- Sisymbrium runcinatum Lagasc.
- Diplotaxis muralis DC.
- Sinapis amplexicaulis DC.
- — geniculata Desf.
- Helianthemum rubellum Presl.
- — pilosum Pers.
- Reseda alba L.
- *— Duriæana J. Gay.
- Silene muscipula L.
- Malope stipulacea Cav.
- Ononis reclinata L.
- Medicago secundiflora DR.
- — denticulata Willd.
- — muricata Benth.
- Trifolium resupinatum L.
- *Hedysarum pallidum Desf.
- Onobrychis argentea Boiss.
- Scorpiurus sulcata L.
- Hippocrepis unisiliquosa L.
- Vicia peregrina L.
- — calcarata Desf.
- Poterium Magnolii Spach.
- Paronychia argentea Lmk.
- Eryngium campestre L.
- Ptychotis verticillata Duby.
- *Carum Mauritanicum Boiss. et Reut.
- Buplevrum protractum Link.
- Thapsia Garganica L.
- Caucalis leptophylla L.
- Scandix Pecten-Veneris L.
- Sherardia arvensis L.
- Asperula hirsuta Desf.
- Galium tricorne With.
- Valerianella discoidea Lois.
- Fedia graciliflora Fisch. et Mey.
- Scabiosa maritima L.
- *Othonna cheirifolia L.
- Echinops spinosus L.
- Xeranthemum inapertum Willd.
- *Atractylis cæspitosa Desf.
- Cynara Cardunculus L.
- Rhaponticum acaule DC.
- Carduncellus pinnatus DC.
- *— calvus Boiss. et Reut.
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Centaurea Nicæensis All.
- — pullata L.
- *— acaulis L.
- Anacyclus tomentosus DC.
- — Pyrethrum Cass.
- Micropus bombycinus Lagasc.
- — supinus L.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ.
- Santolina squarrosa Willd.
- Senecio Nebrodensis L.
- Cichorium Intybus L.
- Scolymus grandiflorus Desf.
- Catananche lutea L.
- Rhagadiolus stellatus Gærtn.
- Hedypnois rhagadioloides L.
- Hyoseris radiata L.
- Scorzonera undulata Vahl.
- Podospermum laciniatum DC. var. calcitrapæfolium.
- Sonchus oleraceus L.
- *Barkhausia amplexicaulis Coss. et DR.
- — taraxacifolia DC.
- Urospermum Dalechampii Desf.
- Anagallis arvensis L.
- — linifolia L.
- Convolvulus undulatus Cav.
- Echium Italicum L.
- Anchusa Italica L.
- Nonnea nigricans DC.
- *Solenanthus lanatus DC.
- Cynoglossum cheirifolium L.
- Verbascum sinuatum L.
- Philipæa Muteli Schultz.
- *Thymus ciliatus Benth. var. Munbyanus.
- Salvia patula Desf.
- — Verbenaca L.
- Marrubium Alyssum L.
- Phlomis Herba-venti L.
- Plantago albicans L.
- — Psyllium L.
- Plantago Serraria L.
- Rumex thyrsoides Desf.
- Euphorbia falcata L.
- — exigua L.
- Iris Sisyrinchium L.
- Muscari racemosum Mill.
- — comosum Mill.
- Scilla maritima L.
- Asphodelus ramosus L.
- Juncus compressus Jacq.
- Phalaris brachystachya Link.
- — truncata Guss.
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus.
- Stipa barbata Desf.
- Echinaria capitata Desf.
- Lagurus ovatus L.
- Catabrosa aquatica P. B.
- Poa bulbosa L.
- Dactylis glomerata L.
- Bromus macrostachyus Desf.
- — rubens L.
- Lolium perenne L. var. rigidum.
- Hordeum murinum L.
- — maritimum With.
- Ægilops ovata L. var. triaristata.
Le plateau d’Aïn-Bey se continue avec la vaste plaine qui conduit au caravansérail de Mélila (environ 840 mètres d’altitude) ; cette plaine uniforme est bornée par deux chaînes de montagnes nues, dépourvues de bois, et presque parallèles ; les Djebel Bou-Kameroun et Guerioun sont les points les plus élevés de la chaîne orientale ; les montagnes qui limitent la plaine à l’ouest se relient au Djebel Nifenser. Le Cynara Cardunculus (Khorchef), très répandu dans cette partie du pays, indique la profondeur du sol ; l’Othonna cheirifolia y est d’une extrême abondance ; le Phalaris truncata croît dans toutes les moissons. — Les parties fraîches ou arrosées de cette vaste plaine entièrement dépourvue de broussailles et de toute végétation arborescente ont été ensemencées de Blé et d’Orge par les indigènes. Les prés salés qui bordent les marais et le petit lac des environs de Mélila nourrissent de nombreux troupeaux ; nous y rencontrons en grande abondance une espèce nouvelle, le Carduncellus rhaponticoides, qui avait été découvert par M. le docteur Guyon en 1847. Çà et là l’extrême vulgarité des Salsolacées frutescentes, l’Atriplex Halimus et le Salsola vermiculata, révèle la présence du sel dont le sol est imprégné. Plus loin, les pentes rocheuses du Djebel Nifenser (Bec de vautour) offrent des touffes espacées du Deverra scoparia dépourvues de fleurs et de fruits ; vers les sommités de la montagne apparaissent quelques arbres rabougris (Pistacia Atlantica). Des pâturages ras et pierreux, qui occupent la plus grande partie de la plaine jusqu’au Chott Mzouri, présentent en grande abondance l’Artemisia Herba-alba, le Santolina squarrosa et l’Asphodelus fistulosus.
Liste des plantes observées dans les pâturages des environs de Mélila[11].
- Ceratocephalus falcatus Pers.
- Delphinium Orientale J. Gay.
- Papaver hybridum L.
- Hypecoum pendulum L.
- — procumbens Curt.
- Iberis pectinata Boiss.
- Sisymbrium runcinatum Lagasc.(ab.).
- Sinapis geniculata Desf. (ab.).
- Diplotaxis virgata DC. var. subsimplex.
- Helianthemum Niloticum Pers.
- *— Fontanesii Boiss. et Reut.
- — pilosum Pers.
- Reseda Luteola L. var. crispata.
- Silene bipartita Desf.
- — nocturna L.
- Rhodalsine procumbens J. Gay.
- Spergularia media Pers.
- Linum strictum L.
- Malva sylvestris L.
- — Ægyptiaca L.
- Erodium ciconium Willd.
- Ononis Natrix L.
- — reclinata L.
- Anthyllis tetraphylla Desf.
- *Medicago secundiflora DR. (ab.)
- — minima Lmk.
- Trigonella Monspeliaca L.
- — polycerata L. (ab.).
- Lotus cytisoides L.
- Tetragonolobus siliquosus Roth.
- Astragalus canaliculatus Willd.
- — Epiglottis L.
- Hippocrepis unisiliquosa L.
- *Hedysarum pallidum Desf.
- — capitatum Desf. (ab.).
- *Ebenus pinnata Desf.
- Poterium Magnolii Spach.
- Herniaria annua Lagasc.
- — glabra L.
- Paronychia argentea Lmk. (ab.)
- — nivea DC.
- Aizoon Hispanicum L.
- Eryngium campestre L.
- Thapsia Garganica L. (tr. ab.).
- *Elæoselinum Fontanesii Boiss.
- Scandix Pecten-Veneris L.
- — australis L.
- Crucianella patula L. (ab.).
- Galium saccharatum L. (ab.).
- — tricorne With. (ab.).
- Valerianella discoidea Lois.
- Scabiosa Monspeliensis Jacq.
- — maritima L.
- *Othonna cheirifolia L. (tr. ab.).
- Xeranthemum inapertum Willd. (ab.).
- *Centaurea pubescens Willd.
- *Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
- *— rhaponticoides Coss. et DR.
- *— pectinatus DC. (ab.).
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Cynara Cardunculus L. (tr. ab.)
- Cirsium echinatum DC.
- Micropus bombycinus Lagasc.
- Pallenis spinosa Cass.
- Artemisia Herba-alba Asso (tr. ab.).
- Santolina squarrosa Willd. (tr. ab.).
- Anthemis tuberculata Boiss.
- Anacyclus Pyrethrum Cass. (ab.).
- Helichrysum Fontanesii Cambess.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ. var. prostrata.
- Senecio Nebrodensis L.
- Hyoseris radiata L.
- Hedypnois rhagadioloides L.
- *Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip.
- Podospermum laciniatum DC.
- Androsace maxima L.
- Convolvulus lineatus L.
- Echium sericeum Vahl.
- — calycinum Viv.
- Lithospermum Apulum L.
- Echinospermum patulum Lehm.
- *Solenanthus lanatus DC.
- Rochelia stellulata Rchb.
- Linaria reflexa Desf.
- Orobanche cernua Lœfl.
- *Thymus Numidicus Desf.
- Salvia patula Desf. (ab.)
- — Verbenaca L.
- Marrubium Alyssum L. (ab.).
- Stachys hirta L.
- Teucrium Pseudochamæpitys L.
- Ajuga Iva L.
- Plantago Psyllium L. (ab.).
- — Coronopus L.
- — Lagopus L. (ab.).
- Atriplex parviflora Lowe (ab.).
- Suæda fruticosa Forsk. (ab.).
- Salsola vermiculata L. (ab.).
- Rumex Bucephalophorus L. (ab.).
- Euphorbia sulcata de Lens.
- Iris Sisyrinchium L.
- Asphodelus fistulosus L. (tr. ab.).
- Juncus bulbosus L. var. Gerardi.
- Carex divisa Huds.
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus (ab.).
- Phalaris brachystachya Link.
- — minor Retz.
- Piptatherum miliaceum Coss.
- Echinaria capitata Desf. (ab.).
- Avena clauda DR.
- — barbata Brot. (ab.).
- Poa bulbosa L. (ab.).
- Kœleria villosa Pers.
- Wangenheimia Lima Trin. (ab.).
- Dactylis glomerata L. (ab.).
- Festuca cynosuroides Desf. (ab.).
- — incrassata Salzm.
- Sphenopus divaricatus Trin. (ab.).
- Lolium perenne L. var. rigidum.
- Elymus crinitus Schreb. (ab.).
- Hordeum murinum L. (ab.).
- Lepturus incurvatus Trin. (ab.).
Le sol, plus fertile aux environs du chott, est cultivé par les indigènes, et la belle végétation des céréales indique sa richesse. Dans ces moissons nous remarquons une espèce nouvelle d’un genre qui n’avait encore été observé que dans les provinces caucasiennes, en Espagne et dans l’ouest de l’Algérie, le Hohenackeria polyodon que nous retrouverons dans tous les terrains meubles et riches des hauts plateaux. — La route qui conduit à Aïn-Yagout suit la chaussée naturelle (860 mètres d’altitude) qui sépare les chotts Tinsilt (mâle) et Mzouri (femelle) ; ces lacs salés, qui, à l’étendue près, rappellent les immenses Sebka de la province d’Oran, nous présentent quelques-unes des espèces que nous avions observées, dans un autre voyage, sur les bords du Chott El-Chergui. Ainsi nous y retrouvons le Tamarix bounopœa et l’Halocnemum strobilaceum, dont les touffes espacées sont enfouies dans la vase. Sur la zone vaseuse déjà desséchée depuis longtemps, nous recueillons le Kœlpinia linearis, et cette station de la plante est probablement la plus septentrionale dans la province de Constantine. — Les eaux, en partie déjà évaporées (17 mai), n’occupent plus que le centre de ces lacs, qu’un mois plus tard, à notre retour (18 juin), nous trouverons complétement à sec et recouverts d’une couche de sel épaisse et miroitante.
Liste des plantes observées aux environs du Chott Mzouri.
- Nigella hispanica L. *var. intermedia. — Moissons.
- Glaucium corniculatum Curt. — Moissons.
- Matthiola lunata DC.
- — tristis R. Br.
- Alyssum serpyllifolium Desf.
- Moricandia arvensis DC.
- Sinapis geniculata Desf.
- Eruca sativa Lmk.
- Helianthemum sessiliflorum Pers. — (ab.).
- — lavandulæfolium Pers.
- — glutinosum Pers.
- — Fumana Mill.
- — pilosum Pers.
- Reseda stricta Pers. — (ab.).
- — Luteola L. var. crispata.
- Frankenia corymbosa Desf.
- *Gypsophila compressa Desf.
- Silene muscipula L. — Moissons.
- Spergularia diandra Heldr.
- Linum strictum L.
- Malva Ægyptiaca L.
- Erodium glaucophyllum Ait. — (ab.).
- — guttatum Willd.
- Haplophyllum linifolium Adr. Juss.
- Pistacia Atlantica Desf.
- Rhamnus lycioides L.
- Retama sphærocarpa Boiss. — (ab.).
- *Anthyllis Numidica Coss. et DR. — (ab.).
- *Astragalus geniculatus Desf.
- *— falcatus Desf.
- *Ebenus pinnata Desf. — (ab.).
- Onobrychis venosa Desv. — (ab.).
- *Tamarix bounopœa J. Gay. — (ab.).
- Herniaria fruticosa L. — (ab.).
- — annua Lagasc.
- Sedum altissimum Poir.
- *Hohenackeria polyodon Coss. et DR. — Moissons (ab.).
- *Deverra scoparia Coss. et DR. — (ab.).
- Buplevrum semicompositum L.
- *Elæoselinum Fontanesii Boiss.
- Galium setaceum L.
- *Othonna cheirifolia L. — (ab.).
- Atractylis cancellata L.
- *— cæspitosa Desf. — (ab.).
- Centaurea Parlatoris Heldr.
- *Onobroma helenioides Spreng. — Moissons.
- *Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
- Artemisia Herba-alba Asso. — (ab.).
- Santolina squarrosa Willd. — (ab.).
- Helichrysum Fontanesii Cambess.
- Pallenis spinosa Cass.
- Kœlpinia linearis Pall. — (ab.).
- Zollikoferia resedifolia Coss. — (ab.).
- Podospermum laciniatum DC.
- Sonchus divaricatus Desf. — (ab.).
- Coris Monspeliensis L.
- Echium sericeum Vahl. — (ab.).
- Cynoglossum cheirifolium L.
- Phelipæa lutea Desf.
- Antirrhinum Orontium L.
- Micromeria Græca Benth.
- Sideritis montana L.
- Teucrium Polium L.
- Globularia Alypum L.
- Statice echioides L. — (ab.).
- — globulariæfolia Desf.
- Halocnemum strobilaceum M. Bieb.
- Arthrocnemum fruticosum Moq.-Tand. — (ab.).
- Salsola vermiculata L.
- Atriplex Halimus L. — (ab.).
- Rumex Bucephalophorus L. — (tr. ab.).
- Passerina hirsuta L. — (ab.).
- — annua Wikstr.
- Thesium humile Vahl.
- Ephedra fragilis Desf.
- Asparagus horridus L.
- Allium Cupani Rafin.
- — pallens L.
- Asphodelus fistulosus L. — (ab.).
- Juncus maritimus Lmk.
- Lygeum Spartum L.
- Piptatherum miliaceum Coss.
- Stipa gigantea Lagasc.
- — parviflora Desf. — (ab.).
- — tortilis Desf. — (tr. ab.).
- Æluropus littoralis Parlat.
- Festuca incrassata Salzm.
- Hordeum murinum L. — (ab.).
- Triticum Orientale M. Bieb. — (ab.).
- Ægilops ventricosa Tausch.
- Lepturus incurvatus Trin.
Aïn-Yagout, situé à peu de distance au sud de ces lacs, vers le sommet des pentes rocheuses qui dominent la vallée d’Oum-el-Asnam, à 880 mètres d’altitude, ne consiste encore qu’en un caravansérail, bâti en 1852, qui constitue la principale station entre Constantine et Batna. Les eaux pures et douces d’une source très abondante y sont recueillies dans une fontaine récemment construite, et, en s’échappant par plusieurs orifices, donnent naissance à un cours d’eau assez considérable qui permettrait d’établir sur ce point un centre important de colonisation agricole. Les pentes arides et rocailleuses qui longent la route conduisant à la vallée d’Oum-el-Asnam sont parsemées de nombreuses touffes de Genista microcephala, Anthyllis Numidica, Retama sphærocarpa, Globularia Alypum, Lygeum Spartum.
Liste des plantes observées sur les pentes rocailleuses d’Aïn-Yagout.
- Matthiola lunata DC.
- Diplotaxis virgata DC.
- *Sisymbrium torulosum Desf.
- Helianthemum rubellum Presl.
- Retama sphærocarpa Boiss.
- *Genista microcephala Coss. et DR.
- *Anthyllis Numidica Coss. et DR.
- Minuartia campestris Lœfl.
- Herniaria fruticosa L.
- *Atractylis cæspitosa Desf.
- Asterothrix Hispanica DC.
- Echium sericeum Vahl.
- Sideritis incana L.
- Globularia Alypum L.
- Colchicum Bertolonii Kunth.
- Lygeum Spartum L.
La plaine d’Oum-el-Asnam, fermée à l’est par un vaste hémicycle de montagnes rocailleuses et élevées, présente quelques champs d’Orge et de Blé qui sont loin (18 mai) d’être arrivés à leur maturité. Dans quelques parties moins fertiles de la plaine, la présence du sel est révélée par l’abondance des Salsolacées ligneuses.
Liste des espèces observées dans la plaine d’Oum-el-Asnam[12].
- Adonis microcarpa DC. — M.
- Nigella Hispanica L. *var. intermedia. — M.
- Glaucium corniculatum Curt. — M.
- Hypecoum pendulum L. — M.
- Fumaria parviflora Lmk. — M.
- Matthiola lunata DC.
- Biscutella auriculata L. — M.
- — Apula L. — M.
- Sisymbrium runcinatum Lagasc. — M.
- — Columnæ L. — M.
- Erysimum Orientale R. Br. — M.
- Diplotaxis virgata DC. — M.
- Eruca sativa Lmk. — M.
- Reseda alba L. — M.
- Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut.
- Spergularia media Pers.
- Rhodalsine procumbens J. Gay.
- Malope stipulacea Cav.
- Erodium cicutarium L’Hérit.
- Zizyphus Lotus L.
- Trigonella prostrata DC.
- Trifolium fragiferum L.
- Medicago denticulata Willd. — M.
- Lotus corniculatus L.
- Ecbalium Elaterium Rich. — Lieux en friche.
- Minuartia campestris Lœfl.
- — montana Lœfl.
- Paronychia argentea Lmk.
- Herniaria annua Lagasc.
- Eryngium dichotomum Desf. — M.
- *Hohenackeria polyodon Coss. et DR. — M.
- Ptychotis verticillata Duby. — M.
- Helosciadium nodiflorum Koch. — Ruisseaux.
- *Selinopsis fœtida Coss. et DR. — Terrains frais salés.
- Carum incrassatum Boiss. — M.
- Buplevrum semicompositum L. — M.
- Thapsia Garganica L.
- *Elæoselinum Fontanesii Boiss.
- Scandix australis L. — M.
- Torilis nodosa Gærtn. — M.
- Turgenia latifolia Hoffm. — M.
- Caucalis leptophylla L. — M.
- Bifora testiculata L. — M.
- Galium verum L.
- *Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
- *— pectinatus DC.
- — pinnatus DC.
- *— rhaponticoides Coss. et DR. — Prés salés.
- Centaurea pullata L. — M.
- — Nicæensis All. — M.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ. — M.
- Micropus supinus L. — M.
- Artemisia Herba-alba Asso.
- Anacyclus....
- Santolina squarrosa Willd.
- Hedypnois rhagadioloides L. — M.
- *Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip. — M.
- *Spitzelia cupuligera DR.
- *Barkhausia amplexicaulis Coss. et DR.
- Podospermum laciniatum DC. — M.
- Convolvulus lineatus L.
- Nonnea micrantha Boiss. et Reut — M.
- Phelipæa lutea Desf. — Lieux salés.
- Linaria reflexa Desf. — M.
- Antirrhinum Orontium L. — M.
- Salvia Verbenaca L.
- Marrubium Alysson L.
- Teucrium campanulatum L. — M.
- Plantago Lagopus L.
- — albicans L.
- — Psyllium L. — M.
- Atriplex Halimus L. — Lieux salés.
- — patula L. — Id.
- Suæda fruticosa Forsk. — Id.
- Salsola vermiculata L. — Id.
- Chenopodium Vulvaria L. — M.
- Blitum virgatum L. var. minus.
- Polygonum aviculare L. — M.
- Muscari comosum Mill. — M.
- Allium pallens L. — M.
- Asphodelus fistulosus L.
- Juncus glaucus Ehrh. — Pâturages humides.
- Scirpus Holoschœnus L. — Id.
- Polypogon Monspeliensis Desf. — Id.
- Stipa parviflora Desf.
- — tortilis Desf.
- Lagurus ovatus L.
- Cynodon Dactylon L.
- Melica ciliata L.
- Dactylis glomerata L.
- Wangenheimia Lima Trin.
- Sclerochloa dura P. B. — Prés salés.
- Festuca incrassata Salzm.
- — arundinacea Schreb.
- Lolium perenne L. var. rigidum.
- Triticum Orientale M. Bieb. — M.
- Elymus crinitus Schreb.
- Lepturus incurvatus Trin. — Lieux salés.
En suivant la route qui contourne la base des montagnes, on ne tarde pas à arriver au monument grandiose connu sous le nom de Medracen ou tombeau de Syphax. Entre les assises des gradins qui constituent ce tombeau circulaire, dont la hauteur est de 20 mètres et la circonférence de 179, nous trouvons un Ferula, probablement nouveau, dont les fruits ne sont pas encore arrivés à maturité, et les espèces suivantes :
- Sisymbrium erysimoides Desf.
- Brassica Gravinæ Ten.
- Psoralea bituminosa L.
- Sedum altissimum Poir.
- *Ferula sp. nov. ?
- Torilis nodosa Gærtn.
- Scabiosa maritima L.
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Hyoseris radiata L.
- Sonchus tenerrimus L.
- Olea Europæa.
- Jasminum fruticans L.
- Antirrhinum Orontium L.
- Prasium majus L.
- Atriplex Halimus L.
- Beta vulgaris L.
- Rumex Bucephalophorus L.
- Mercurialis annua L.
- Ephedra fragilis Desf.
- Asparagus albus L.
- Piptatherum miliaceum Coss.
- Cheilanthes odora Sw.
Le coteau sur lequel est construit ce monument ne présente d’autre végétation arborescente que des pieds disséminés des Juniperus Phœnicea et Oxycedrus et du Pistacia Atlantica ; il nous offre plusieurs plantes qui méritent d’être mentionnées, entre autres les :
- Sisymbrium crassifolium Cav.
- *Reseda Duriæana J. Gay.
- *Gypsophila compressa Desf.
- Malva Ægyptiaca L.
- Retama sphærocarpa Boiss.
- *Anthyllis Numidica Coss. et DR.
- *Ebenus pinnata Desf.
- Telephium Imperati L.
- Rhaponticum acaule DC.
- *Atractylis cæspitosa Desf.
- Sideritis montana L.
- Goniolimon Tataricum Boiss.
Avant d’arriver à Oum-el-Asnam, on traverse des pâturages salés arrosés par les eaux d’une source assez abondante, qui, en raison de sa température constante (20 degrés), a reçu le nom de Fontaine-chaude. Le Carduncellus rhaponticoides, déjà observé à Mélila, se retrouve dans ces pâturages. — Une ferme, construite à la même époque que le caravansérail d’Aïn-Yagout, est exploitée par des Arabes qui ont mis en culture des terrains assez étendus. — Au delà d’Oum-el-Asnam la route s’engage dans une vallée resserrée entre des montagnes peu élevées, et dont les pentes rocailleuses, presque dépourvues d’arbres, présentent de nombreuses touffes du Retama sphærocarpa et du Ballota hirsuta, que nous retrouverons jusqu’à la limite de la région des hauts-plateaux ; cette vallée étroite débouche bientôt dans une plaine, où des ruines romaines, par l’étendue qu’elles occupent, annoncent que ce lieu fut jadis un centre assez important de population. L’Artemisia Herba-alba et plusieurs plantes des terrains salés couvrent de larges espaces dans le voisinage des ruines, et ce n’est que dans la partie basse de la plaine que quelques champs sont cultivés par les indigènes. — En continuant à nous diriger vers le sud, nous remontons la vallée de l’Oued Batna, limitée à l’ouest par des montagnes élevées et boisées, et à l’est par des collines pierreuses couvertes de broussailles où domine le Juniperus Phœnicea. A quelques kilomètres de Batna, la base des montagnes et des coteaux commence à se couvrir de véritables bois, dont les essences principales sont le Chêne-vert (Quercus Ilex), les Genévriers (Juniperus Phœnicea et Oxycedrus) et le Pistacia Atlantica. On y rencontre de nombreux buissons de Quercus coccifera, d’Anthyllis erinacea et Numidica, et de Rosmarinus officinalis. Le fond de la vallée présente quelques cultures et des jardins qui entourent des moulins européens construits sur le cours d’eau. Dans les plantations, nous remarquons les Peupliers blanc et d’Italie (Populus alba et pyramidalis), le Fraxinus australis, le Saule-pleureur et le Pêcher, etc. — Les terrains frais aux bords de l’Oued Batna, en partie couverts de touffes de Scirpus Holoschœnus et de Juncus glaucus nous offrent en très grande abondance le Silybum eburneum, que nous avions observé pour la première fois sur les hauts-plateaux de la province d’Oran ; le Potamogeton densus croît dans le lit d’un ruisseau.
ENVIRONS DE BATNA.
Batna, à 1014 mètres d’altitude, à 193 kilomètres de Philippeville et à 110 de Constantine, est située dans une vaste plaine déboisée, entourée des montagnes élevées et boisées de l’Aurès et de la chaîne des Ouled-Sultan. Cette ville, bien que sa fondation soit toute récente, par sa position, sur la route de Constantine à Biskra, qui lui assure le transit du commerce du Sahara avec le Tell, et surtout grâce aux avantages naturels de son heureuse situation, a pris un rapide développement, et son importance commerciale et agricole tend chaque jour à faire de nouveaux progrès. A ces nombreux avantages qui résultent de la fertilité du sol, de l’abondance et de la pureté des eaux, et de la richesse forestière des montagnes voisines, viennent se joindre ceux d’un climat tempéré et d’une grande salubrité. — Une pépinière, créée tout récemment, contribuera à donner une impulsion plus rapide à l’agriculture encore naissante de cette riche contrée. Dans les plantations de cet établissement, nous avons remarqué le Mûrier, la Vigne, le Pêcher, l’Orme, le Frêne, le Negundo, le Vernis-du-Japon, le Cyprès, le Peuplier blanc et le Saule-pleureur, qui nous ont paru s’acclimater parfaitement. Le Peuplier-d’Italie (Populus pyramidalis) pousse avec vigueur pendant plusieurs années ; mais plus tard les individus plantés dans les lieux secs ont souvent leur bois profondément perforé par des larves d’insectes. Le Catalpa, l’Arbre-de-Judée (Cercis Siliquastrum) et le Kœlreuteria paniculata, indiquent par leur présence que de nombreux arbres d’ornement pourraient y être introduits avec succès. — Dans les terrains en friche et dans les carrés de la pépinière, nous trouvons un grand nombre des plantes propres à la région des hauts-plateaux, entre autres les Hohenackeria bupleurifolia et polyodon qui y sont réunis ; le Delphinium Orientale y présente les mêmes variations de couleur que dans nos jardins d’Europe, et il y croît spontanément comme dans les terrains remués du reste de la région. Nous y avons également vu le Silybum eburneum et le Valerianella stephanodon, qui s’y rencontrent en très grande abondance avec d’autres espèces que nous retrouverons dans les autres parties de la plaine. — Dans les prairies qui avoisinent la pépinière dominent les espèces suivantes :
- Ceratocephalus falcatus Pers.
- Rœmeria hybrida DC.
- Sinapis geniculata Desf. — (ab.).
- Reseda Luteola L.
- *Cerastium Atlanticum DR.
- Malva rotundifolia L.
- Medicago sativa L. — (tr. ab.).
- — maculata Willd.
- Ammi majus L.
- *Silybum eburneum Coss. et DR.
- Anacyclus tomentosus DC.
- *Senecio giganteus Desf.
- Podospermum laciniatum DC.
- Beta vulgaris L.
- Juncus striatus Schousb.
- Juncus obtusiflorus Ehrh.
- Carex divisa Huds.
- — distans L.
- — echinata Desf.
- Phalaris truncata Guss. — (ab.).
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus — (ab.).
- Glyceria fluitans R. Br. var. plicata — (ab.).
- Atropis distans Griseb. var. vulgaris.
- *Festuca Lolium Balansa.
- — arundinacea Schreb.
- Hordeum murinum L. — (ab.).
- Ægilops ventricosa Tausch. — (ab.).
La Luzerne (Medicago sativa), qui croît abondamment dans ces prairies, ainsi que dans tous les environs de Batna et dans les pâturages du reste de la région, est un indice certain du succès réservé à l’établissement des prairies artificielles. La spontanéité du Medicago sativa dans le pays est démontrée non-seulement par sa présence dans des lieux qui n’ont jamais été cultivés, mais encore par la forme particulière qu’affecte la plante, dont les fruits sont constamment pubescents. — Les prairies rapprochées de la pépinière, et dont le pacage a été interdit par l’administration, qui se réserve la récolte des foins, sont, par l’abondance et la qualité de leurs produits, un exemple frappant des progrès que peut faire dans cette contrée l’aménagement des prairies naturelles, ressource si précieuse pour l’agriculture. — Dans les parties fraîches et herbeuses, M. Balansa a découvert une nouvelle espèce du genre Festuca des mieux caractérisées, le F. Lolium.
La route qui conduit de Batna à Lambèse traverse les pâturages de la plaine, où sont établis de nombreux douairs avec leurs troupeaux ; bientôt elle se rapproche des montagnes boisées assez élevées (Djebel Itche-Ali) qui limitent au sud-ouest la vallée de Lambèse. L’extrême vulgarité de l’Artemisia Herba-alba, de l’Euphorbia luteola, et du Santolina squarrosa, semblent indiquer une moins grande fertilité du sol dans cette partie de la vallée. — Lambèse, à 10 kilomètres au sud-est de Batna, et à peu près à la même altitude, n’occupe qu’une très faible partie de l’immense enceinte de l’antique Lambæsis. Les ruines imposantes des murs, des arcs de triomphe, des temples, du théâtre, de l’amphithéâtre, etc., montrent quelle était l’importance de la cité romaine, dont des évaluations, qui ne paraissent pas trop s’éloigner de la vérité, ont porté la population jusqu’à 50,000 âmes. — Les eaux abondantes et pures de l’un des ruisseaux qui prennent leur source dans les montagnes voisines, n’arrosent maintenant que quelques rares champs de céréales et quelques jardins, et n’alimentent qu’un misérable moulin arabe ; mais elles étaient, du temps de l’occupation romaine, recueillies dans un aqueduc, dont quelques arcades sont encore presque intactes ; d’épais dépôts calcaires, et qui forment de véritables rochers appliqués sur les parois de cet aqueduc, indiquent qu’il a été pendant longtemps traversé par les eaux, même après l’abandon de la cité. Les endroits frais et arrosés dans le voisinage de ce ruisseau nous offrent quelques espèces européennes : Ranunculus sceleratus, Potentilla reptans, Veronica Anagallis, Scrophularia auriculata, Carex hirta, etc. Nous y observons également le Juncus valvatus var. caricinus et l’Alopecurus pratensis var. ventricosus.
La colonisation trouvera de précieuses données dans l’étude sérieuse dont les ruines romaines qui couvrent la province de Constantine sont l’objet depuis quelques années. Non-seulement l’archéologie viendra nous apprendre quels étaient les lieux choisis par les Romains pour leurs cités les plus importantes, et nous guider ainsi pour l’établissement de nouveaux centres de population ; mais elle nous fera encore mieux connaître les moyens si perfectionnés d’irrigation qu’ils mettaient en pratique ; et il serait souvent facile, comme à Lambèse, de rétablir les aqueducs romains avec une dépense bien faible, si l’on tient compte de la grandeur des résultats. L’administration, du reste, a déjà si bien compris l’importance de ces faits, que partout les points occupés par les Romains ont été choisis de préférence pour la fondation de nos établissements.
Nous n’avons pu explorer qu’une bien faible partie des terrains incultes occupés par les ruines ; ils présentent la plupart des plantes caractéristiques de la région des hauts-plateaux. — Aux environs de l’amphithéâtre, nous retrouvons le Clypeola cyclodontea, déjà observé par nous dans un précédent voyage, sur les plateaux de la province d’Oran. — Les montagnes qui, au sud, avoisinent Lambèse sont couvertes de bois composés presque exclusivement de Chênes-verts (Quercus Ilex et var. Ballota), de Juniperus Phœnicea et Oxycedrus, et de Pistacia Atlantica ; l’Orme se rencontre également dans ces bois, mais il nous y a paru plus rare que les autres essences que nous venons de mentionner. Sur la pente argileuse du ravin creusé par le principal ruisseau qui arrose Lambèse, on trouve l’Amandier, dont nous avons déjà signalé l’existence à l’état spontané sur les montagnes basses qui limitent la région des hauts-plateaux de la province d’Oran. Les environs de ce ravin nous offrent le Geranium tuberosum, le Sisymbrium crassifolium et les Alyssum Atlanticum et serpyllifolium, qui y croissent en très grande abondance et de nombreuses touffes d’Ononis fruticosa.
Liste des plantes observées dans les bois des environs de Lambèse[13].
- Berberis vulgaris L. var. australis Boiss. (B. Ætnensis Presl.).
- Alyssum serpyllifolium Desf.
- — Atlanticum Desf.
- Iberis Pruitii Tin.
- Sisymbrium crassifolium Cav.
- Cistus villosus L.
- Helianthemum glaucum Pers. var. croceum.
- — rubellum Presl.
- Dianthus serrulatus Desf. — Itch.
- Saponaria glutinosa M. Bieb. — L. Itch.
- Silene Italica DC.
- Acer Monspessulanum L.
- Geranium tuberosum L.
- Ruta angustifolia Pers. — Itch.
- Pistacia Atlantica Desf.
- — Terebinthus L. — Itch.
- Calycotome spinosa Link.
- Ononis fruticosa L.
- Coronilla minima L.
- Hedysarum Perraudieranum Coss. et DR.
- Amygdalus communis L.
- Prunus insititia L.
- *Pyrus longipes Coss. et DR. — L. Itch.
- Cotoneaster Fontanesii Spach. — Itch.
- Poterium ancistroides Desf.
- Paronychia Aurasiaca Webb.
- Umbilicus horizontalis DC.
- Cachrys pungens Jan. — Itch.
- Smyrnium rotundifolium Mill. — Itch.
- Hedera Helix L.
- Lonicera Etrusca Santi.
- Putoria Calabrica Pers.
- Asperula hirsuta Desf.
- Nardosmia fragrans Rchb.
- Bellis sylvestris Cyrill.
- Anthemis tuberculata Boiss.
- *Helichrysum lacteum Coss. et DR. — Itch.
- — Fontanesii Cambess.
- Stæhelina dubia L. — Itch.
- Leuzea conifera L. — Itch.
- Jurinæa humilis DC. var. Bocconi.
- Phœnixopus vimineus Rchb.
- Chlora grandiflora Viv.
- Veronica rosea Desf.
- — præcox L.
- — hederæfolia L.
- Clinopodium vulgare L.
- Calamintha alpina Lmk.
- — graveolens Benth.
- Salvia Aucheri Benth.
- Lamium longiflorum Ten.
- Teucrium Chamædrys L.
- — compactum Boiss. — Itch. (du Colombier).
- Ajuga Chamæpitys Schreb.
- Armeria allioides Boiss. — Itch.
- Passerina virescens Coss. et DR.
- Euphorbia verrucosa L. var. leiocarpa.
- — luteola Coss. et DR.
- Ulmus campestris L.
- Salix pedicellata Desf.
- Quercus Ilex L.
- Juniperus Oxycedrus L.
- — Phœnicea L.
- — thurifera L. — L. Itch.
- Pinus Halepensis Mill.
- Epipactis latifolia DC.
- Ruscus aculeatus L.
- Tulipa Celsiana L.
- Asphodeline lutea Rchb.
- Carex hordeistichos Vill. — Lieux humides.
- Piptatherum paradoxum P. B.
- *Cynosurus Balansæ Coss. et DR. — (Balansa).
Liste des plantes observées dans les plaines de Batna et de Lambèse[14].
- Renonculacées.
- Clematis Flammula L. (Med. Or.).
- Adonis microcarpa DC. (Med. Can.).
- æstivalis L. (Eur.).
- Ceratocephalus falcatus Pers. (Eur.).
- *Ranunculus spicatus Desf.
- sceleratus L. (Eur. Sib. Am.).
- repens L. (Eur. Am. bor.).
- arvensis L. (Eur. Or.).
- *macrophyllus Desf.
- Nigella Hispanica L. *var. intermedia.
- Delphinium Orientale J. Gay (Or. Cauc.).
- cardiopetalum DC. (Eur. austr.).
- junceum DC. (Med.).
- Papavéracées.
- Papaver hybridum L. (Eur. Or.).
- dubium L. (Eur.).
- Rhœas L. (Eur. As. Can.).
- Rœmeria hybrida DC. (Med. Tauri. Æg, Arab.).
- Glaucium corniculatum Curt. (Eur. austr. Or. Can.).
- Hypecoum procumbens L. (Med.).
- pendulum L. (Eur. austr. occ. Arab.).
- Fumariacées.
- Fumaria officinalis L. (Eur. As.).
- parviflora Lmk. (Eur. Or. Can.).
- Crucifères.
- Matthiola lunata DC. (Hisp.).
- Alyssum Atlanticum Desf. (Hisp. Cret.).
- serpyllifolium Desf. (Hisp. Or.).
- campestre L. (Eur. austr.).
- calycinum L. (Eur.).
- Granatense Boiss. et Reut. (Hisp.).
- *Clypeola cyclodontea Delil. — Lambèse.
- Thlaspi perfoliatum L. (Eur. Or.).
- Capsella Bursa-pastoris DC. (Eur. As.).
- Iberis pectinata Boiss. (Hisp.).
- Biscutella auriculata L. (Med. occ.).
- Sisymbrium Alliaria Scop. (Eur. Or.).
- Irio L. (Eur. Or. Can.).
- runcinatum Lagasc. (Hisp.).
- Erysimum strictum Fl. Wett. var. micranthum J. Gay (Hisp.).
- Orientale R. Br. (Eur. As.).
- Neslia paniculata Desv. (Eur.).
- Lepidium sativum L. — Subsp.
- Brassica Gravinæ Ten. — Lambèse. (It. Sic.).
- *dimorpha Coss. et DR. — Env. de Batna (du Colombier).
- Sinapis geniculata Desf. (Tun. Syr.).
- pubescens L. — Lambèse. (Hisp. Sic.).
- Moricandia arvensis DC. (Med.).
- Diplotaxis erucoides DC. (Med.).
- virgata DC. (Hisp.).
- muralis DC. — Lambèse. (Eur. austr.).
- Erucastrum obtusangulum Rchb. *var. exauriculatum Coss. et DR.
- Eruca sativa L. (Eur. Or.).
- Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut. (Med. occ.).
- Cistinées.
- Cistus Clusii Dunal. (Hisp. Lus. Sic.).
- Helianthemum Niloticum Pers. (Med. Cauc. Can.).
- Fumana Mill. var. viscosum (Eur.).
- rubellum Presl. (Hisp. Sic.).
- lavandulæfolium Pers. (Med. Or.).
- *Fontanesii Boiss. et Reut.
- pilosum Pers. (Med.).
- Résédacées.
- Reseda alba L. (Med.)
- Phyteuma L. (Eur. med. austr. Azor.).
- *Duriæana J. Gay (Tun.).
- Luteola L. var. crispata. (Lus. Sic. Æg.).
- Caryophyllées.
- *Gypsophila compressa Desf. (Tun.).
- Dianthus serrulatus Desf. (Hisp. Lus.).
- Saponaria Vaccaria L. (Eur. Or.).
- Silene inflata Sm. (Eur.).
- bipartita Desf. (Med. occ.).
- muscipula L. (Med.).
- Buffonia tenuifolia L. (Eur. austr.).
- — perennis Pourr. (Gall. austr. Hisp.).
- Stellaria media Sm. (Eur. As. Can.).
- *Cerastium Atlanticum DR.
- arvense L. (Eur.).
- Linées.
- *Linum asperifolium Boiss. et Reut.
- Malvacées.
- Malope stipulacea Cav. (Eur. austr.).
- Malva Ægyptiaca L. (Hisp. Æg. Cauc.).
- sylvestris L. (Eur. As.).
- Nicæensis All. (Med.).
- parviflora L. (Med.).
- Hypéricinées.
- Hypericum tomentosum L. (Med. Or.).
- Géraniacées.
- Geranium molle L. (Eur.).
- dissectum L. (Eur. Or. Can.).
- Erodium laciniatum Cav. (Med. Can. Æg.).
- Ciconium Willd. (Eur. austr.).
- cicutarium L’Hérit. (Eur. Or.).
- malachoides Willd. (Med. Can.).
- Rutacées.
- Haplophyllum linifolium Adr. Juss. (Hisp.).
- Peganum Harmala L. (Med. Or.).
- Rhamnées.
- Zizyphus Lotus L. (Hisp. Sic.).
- Térébinthacées.
- Pistacia Atlantica Desf. (Or. Can.).
- Légumineuses.
- Retama sphærocarpa Boiss. (Lus. Hisp.).
- Calycotome spinosa Link. (Med. occ.).
- Ononis brachycarpa DC. (Gall. austr. Hisp.).
- Anthyllis erinacea L. (Hisp.).
- *Numidica Coss. et DR.
- *Medicago secundiflora DR.
- sativa L. (Hisp. Or.).
- orbicularis Willd. (Med. Eur. occ.).
- apiculata Willd. (Eur. centr. austr.).
- minima Lmk. (Eur. centr. austr.).
- maculata Willd. (Eur. centr. austr.).
- Gerardi W. et K. (Eur. centr. austr.).
- Trigonella prostrata DC. (Eur. austr.).
- Monspeliaca L. (Eur. austr. Or.).
- polycerata L. (Hisp. Gall. austr. Tauri.). var. laciniata (Hisp.).
- Melilotus parviflora Desf. (Eur. austr. Æg. Ind. Can.).
- sulcata Desf. (Med. Æg.).
- Trifolium pratense L. (Eur. Sib.).
- Lotus corniculatus L. (Eur. Or.).
- Tetragonolobus siliquosus Roth. — Lieux frais.(Eur.).
- Astragalus sesameus L. (Med. Or.).
- hamosus L. (Med. Or.).
- nummularioides DC. (Tun. Hisp.).
- Hippocrepis scabra DC. (Hisp.).
- Rosacées.
- Potentilla reptans L. (Eur. As.).
- Sanguisorbées
- *Poterium Duriæi Spach. — Lambèse.
- Magnolii Spach. (Med. occ.).
- Lythrariées
- Lythrum flexuosum Lagasc. (Med.).
- Paronychiées.
- Telephium Imperati L. (Eur. austr. Or.).
- Herniaria annua Lagasc. (Med. occ.).
- Paronychia argentea Lmk. (Med.).
- Polycarpon Bivonæ J. Gay (Sic.).
- Crassulacées.
- Umbilicus horizontalis DC. (Sic. Or.).
- Ombellifères.
- Eryngium campestre L. (Eur. centr. austr.).
- triquetrum Vahl. (Tun. Sic.).
- dichotomum Desf. (Tun. Sic. Or.).
- Hohenackeria bupleurifolia Fisch. et Mey. (Hisp. Cauc.).
- *polyodon Coss. et DR.
- *Selinopsis fœtida Coss. et DR.
- Ammi majus L. (Eur. centr. austr. Or.).
- Carum incrassatum Boiss. (Hisp. Cret. Cypr.).
- *Mauritanicum Boiss. et Reut.
- Thapsia villosa L. (Med. occ.).
- Daucus maximus Desf. (Med. occ.).
- aureus Desf. (Med. occ. Can.).
- *Elæoselinum Fontanesii Boiss.
- Caucalis leptophylla L. (Eur. austr. Or.).
- Turgenia latifolia Hoffm. (Eur. centr. austr. Or.).
- Scandix Pecten-Veneris L. (Eur. Or. Can.).
- australis L. (Med. Or.).
- Bifora testiculata L. (Eur. austr.).
- Rubiacées.
- Asperula hirsuta Desf. (Hisp. Lus.).
- Galium verum L. (Eur.).
- tricorne With. (Eur. centr. austr.).
- Aparine L. (Eur. Or.).
- Valérianées.
- Valerianella discoidea Lois. (Eur. austr.).
- *chlorodonta Coss. et DR.
- *stephanodon Coss. et DR.
- Centranthus Calcitrapa Desf. (Med.).
- Dipsacées.
- Scabiosa Monspeliensis Jacq. (Med. occ.).
- Composées (Cynarocéphales).
- *Othonna cheirifolia L. (Tun.).
- Calendula arvensis L. (Eur. As. Æg.).
- *Echinops spinosus L.
- Xeranthemum inapertum Willd. (Eur. centr. austr. Or.).
- *Carlina involucrata Desf.
- gummifera Less. (Med.).
- Atractylis cancellata L. (Med.).
- *cæspitosa Desf.
- *Microlonchus Duriæi Spach.
- Clusii Spach. (Med. occ.).
- Crupina vulgaris Pers. (Eur. austr. Or.).
- Crupinastrum Vis. (Med. occ.).
- Centaurea pullata L. (Med. Or.).
- Parlatoris Heldr. (Sic. Græc.).
- *acaulis L.
- Nicæensis All. (Hisp. Sic.).
- Calcitrapa L. (Eur. Or.).
- *pubescens Willd.
- Kentrophyllum lanatum DC. (Eur.).
- Carduncellus calvus Boiss. et Reut.
- *Atlanticus Coss. et DR.
- *pectinatus DC.
- pinnatus DC. (Sic.).
- Silybum Marianum Gærtn. (Eur. centr. austr. Med. Or.).
- *eburneum Coss. et DR.
- Onopordon macracanthum Schousb. (Mar. Hisp.).
- Cynara Cardunculus L. (Med.).
- Pycnomon Acarna Cass. (Eur. austr. Or.).
- Rhaponticum acaule DC. (Cypr.).
- Leuzea conifera L. (Eur. austr.).
- Serratula pinnatifida Poir. (Hisp.).
- Composées (Corymbifères).
- Micropus bombycinus Lagasc. (Med. Or.).
- supinus L. (Med. Or.).
- Inula viscosa All. — Lieux humides. (Med. Or. Can.).
- Pulicaria Arabica Cass. — Id. (Hisp. Græc. Or.).
- Pallenis spinosa Cass. (Eur. austr. Or. Can.).
- Anacyclus Pyrethrum Cass. (Tun. Syr. Arab.).
- tomentosus DC. (Med.).
- Valentinus Vill. (Med.).
- Santolina squarrosa Willd. (Hisp. Gall. austr.).
- Artemisia campestris L. (Eur. Or.).
- Herba-alba Asso. (Tun. Hisp. Æg.).
- Filago Jussiæi Coss. et Germ. (Eur. centr. austr.).
- *Senecio giganteus Desf. — Lieux humides.
- Nebrodensis L. (It. Sic.).
- Composées (Chicoracées).
- Hedypnois rhagadioloides L. (Med.).
- Hypochæris Neapolitana Ten. (Eur. austr.).
- *Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip. (Tun.).
- *Leontodon helminthioides Coss. et DR.
- Asterothrix Hispanica DC. (Hisp.).
- Podospermum laciniatum DC. var. intermedium (Med.).
- *Scorzonera coronopifolia Desf.
- Lactuca Saligna L. (Eur. centr. austr. Or.).
- Sonchus tenerrimus L. (Med.).
- maritimus L. — Lieux humides. (Eur. occ. austr.).
- oleraceus L. (Eur. As. Am. Afr.).
- Primulacées.
- Anagallis linifolia L. (Med. occ.).
- Oléacées.
- Olea Europæa L. (Or. ?).
- Phillyrea media L. (Eur. austr.).
- angustifolia L. (Med.).
- Gentianées.
- Erythræa pulchella Fries (Eur. centr. austr. Or. Can.).
- Convolvulacées.
- Convolvulus lineatus L. (Eur. austr. Or.).
- arvensis L. (Eur. As. Am.).
- Cuscutacées.
- Cuscuta Epithymum L. var. ?
- Borraginées.
- Heliotropium Europæum L. (Eur. Or.).
- Echium Italicum L. (Med.).
- Borrago officinalis L. (Eur. centr. austr.).
- Nonnea micrantha Boiss. et Reut. (Hisp.).
- nigricans DC. (Hisp. Lus. Sic.).
- Lithospermum Apulum L. (Eur. austr. Or.).
- Alkanna tinctoria Tausch. (Eur. austr. Or.).
- Asperugo procumbens L. (Eur. Sib. Or.).
- Cynoglossum cheirifolium L. (Med.).
- *Solenanthus lanatus DC.
- Rochelia stellulata Rchb. (Hisp. Hung. Græc. Tauri. Cauc. Pers.).
- Solanées
- Solanum villosum Lmk. (Med.).
- Hyoscyamus niger L. — R. (général Desvaux). (Eur. Cauc. Sib. Ind.).
- albus L. (Med. Or.).
- Scrophularinées
- Verbascum sinuatum L. (Med. Or.).
- Linaria simplex DC. (Eur. austr. Or.).
- reflexa Desf. (Med. occ.).
- Scrophularia auriculata L. — Lieux humides. (Med. occ.).
- canina L. (Eur. centr. austr.).
- Veronica Anagallis L. — Lieux humides. (Eur. Sib. Or.).
- Beccabunga L. — Id. (Eur. centr. austr. Or.).
- Orobanchées.
- Phelipæa arenaria Walp. (Eur. centr. austr. Tauri.).
- Orobanche Rapum Thuill. (Eur. occ.).
- condensata Moris. (Med. occ.).
- Labiées.
- Mentha sylvestris L. — Lieux humides. (Eur. Or. B. sp.).
- *Thymus ciliatus Benth. *var. Algeriensis (T. Algeriensis Boiss. et Reut.).
- Calamintha graveolens Benth. (Hisp. It. Or.).
- Rosmarinus officinalis L. var. Tournefortii de Noé. — Coteaux (Med.).
- Salvia Verbenaca L. (Eur. centr. austr. Or.).
- Zizyphora Hispanica L. (Hisp.).
- Sideritis montana L. (Med. Or.).
- incana L. (Hisp.).
- Marrubium vulgare L. (Eur. Or.).
- Alyssum L. (Med. austr.).
- Lamium amplexicaule L. (Eur. As.).
- Phlomis Herba-venti L. (Eur. austr. Or.).
- Teucrium campanulatum L. (Hisp. Sic. It.).
- Pseudochamæpitys L. (Med. occ.).
- Polium L. (Med. Or.).
- Globulariées.
- Globularia Alypum L. (Eur. austr. Or.).
- Plumbaginées.
- Goniolimon Tataricum Boiss. — Terrains salés (Balansa). (Dalm. Ross. austr. Sib.).
- Plantaginées.
- Plantago major L. (Eur. As.).
- albicans L. (Med.).
- Lagopus L. (Med. Or.).
- Coronopus L. (Eur. Can.).
- Salsolacées.
- Beta vulgaris L. (Eur. occ. austr. Or.).
- Chenopodium Vulvaria L. (Eur.).
- opulifolium Schrad. (Eur. centr. austr. Sib.).
- Amarantacées.
- Amarantus sylvestris Desf. (Eur. centr. austr.).
- Polygonées.
- Polygonum aviculare L. (Eur. Or.).
- Rumex conglomeratus Murr. — Lieux frais. (Eur.).
- thyrsoides Desf. (Hisp. Cors. Sard. Sic.).
- crispus L. — Lieux frais. (Eur. Am. bor.).
- Bucephalophorus L. (Med. Can.).
- Daphnoïdées.
- Daphne Gnidium L. (Med. Can.).
- Passerina hirsuta L. (Med. Or.).
- Euphorbiacées.
- Euphorbia helioscopia L. (Eur.).
- Nicæensis All. (Med. Tauri.).
- *luteola Coss. et DR.
- sulcata De Lens (Gall.).
- falcata L. (Eur. centr. austr.).
- Urticées.
- Urtica pilulifera L. — Voisinage des habitations. (Eur. occ. austr.).
- Thelygonum Cynocrambe L. (Med.).
- Cupulifères.
- Quercus coccifera L. (Med.).
- Ilex L. — Coteaux. (Gall. occ. Med.).
- Conifères.
- Juniperus Oxycedrus L. — Coteaux. (Med. Or.).
- Phœnicea L. — Coteaux. (Med. Or.).
- Pinus Halepensis Mill. — Coteaux. (Med. Or.).
- Aroïdées.
- Biarum Bovei Blume (Hisp. Or.).
- Potamées.
- Potamogeton densus L. — Ruisseaux. (Eur. Sib. Am. bor.).
- Zannichellia macrostemon J. Gay (Eur.).
- Orchidées.
- Orchis latifolia L. — Pâturages humides. (Eur. centr. austr.).
- Limodorum abortivum L. — Coteaux boisés. (Eur. Tauri.).
- Iridées.
- Gladiolus Ludoviciæ Jan (Med. Or.).
- Smilacinées.
- Smilax Mauritanica Poir. (Med.).
- Liliacées.
- Ornithogalum umbellatum L. (Eur.).
- Allium Ampeloprasum L. (Eur.).
- Cupani Rafin. (It. Sic.).
- roseum L. (Eur. austr. Or.).
- Muscari comosum Mill. (Eur. centr. austr. Or.).
- Asphodelus ramosus L. (Med.).
- Mélanthacées.
- Colchicum bulbocodioides M. Bieb. (C. hololophum Coss. et DR. olim) (Hisp. Tauri. Æg.).
- Bertolonii Kunth. — Batna (du Colombier). (Cors. Sard. Sic. Græc.).
- Joncées.
- Juncus glaucus Ehrh. — Lieux humides. (Eur. Med. Am. bor.).
- obtusiflorus Ehrh. — Id. (Eur. Sib.).
- striatus Schousb. — Id. (Med. austr. Syr.).
- valvatus Link *var. caricinus. — Id. Lambèse.
- Cypéracées.
- Cyperus badius Desf. — Lieux humides. (Eur. austr. Am.).
- Heleocharis palustris R. Br. — Id. (Eur. Or. Am.).
- Scirpus Holoschœnus L. — Id. (Eur. occ. austr. Sib.).
- Carex divisa Huds. — Id. (Eur. Cauc.).
- Halleriana Asso (C. gynobasis Vill.) (Eur. centr. austr.).
- glauca L. var. serrulata. — Lieux humides. (Eur. austr.).
- echinata Desf. — Id. (Med.).
- distans L. — Id. (Eur. Am. bor.).
- hirta L. — Id. Lambèse (Eur. Cauc.).
- Graminées
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus. — Lieux humides. (Hisp. Cauc. Ross. austr. Sib. Pers. Eur. bor.).
- Phalaris truncata Guss. — Id. (It. Sic.).
- minor Retz. (Eur. occ. austr. Or. B. sp.).
- Stipa barbata Desf. (Hisp. Cauc. Arab.).
- gigantea Lagasc. (Med. occ.).
- tortilis Desf. (Med. Or. Can. B. sp.).
- Agrostis alba L. var. coarctata. (Eur. centr. Med.).
- verticillata Vill. — Lieux humides. (Med. Or. Can.).
- Polypogon Monspeliensis Desf. — Id. (Eur. occ. austr. Can. Am. austr.).
- Phragmites communis Trin. var. Isiacus. — Ruisseaux. (Eur. austr. Or.).
- Echinaria capitata Desf. (Eur. austr. Or.).
- Cynodon Dactylon L. (orbe fere toto).
- Trisetum flavescens P. B. (Eur. centr. austr.).
- Avena sterilis L (Med.).
- barbata Brot. (Eur. austr. Cauc.).
- pratensis L. (Eur. Sib.).
- Poa bulbosa L. (Eur. centr. austr. Or.).
- trivialis L. (Eur. centr. austr. Sib. Am. bor.).
- Atropis distans Griseb. var. festucæformis (Eur.).
- — var. vulgaris subvar. permixta (Eur. austr.).
- Melica ciliata L. (Eur. Cauc. Or.).
- Kœleria Valesiaca Gaud. (Hisp. Gall. Helv.).
- phleoides Pers. (Med.).
- Wangenheimia Lima Trin. (Hisp.).
- Dactylis glomerata L. (Eur. As. Am. bor.).
- Cynosurus elegans Desf. (Eur. austr. Can.).
- *Festuca Lolium Balansa. — Prairies à Batna.
- arundinacea Schreb. (Eur. Sib.).
- Bromus Madritensis L. (Eur. occ. austr.).
- mollis L. (Eur.).
- macrostachyus Desf. (Med.).
- rubens L. (Med.).
- Brachypodium distachyum Rœm. et Schultz (Med.).
- Elymus crinitus Schreb. (Med.).
- Hordeum murinum L. (Eur. As. Am. B. sp.).
- secalinum Schreb. (Eur. As. Am.).
- Lolium perenne L. (Eur. Am. bor.).
- Triticum repens L. (Eur. As. Am. bor. Can.).
- Ægilops ovata L. var. triaristata (Med.).
- ventricosa Tausch (Hisp.).
Nous ne pouvions quitter Batna sans consacrer quelques jours à l’exploration du Djebel Tougour, l’une des montagnes les plus élevées de l’Algérie, et qui nous promettait la constatation de faits du plus haut intérêt, car la végétation de la région montagneuse supérieure n’était encore connue que par quelques herborisations faites par divers botanistes sur les points du petit Atlas les plus rapprochés d’Alger. — Le Djebel Tougour fait partie de la chaîne de montagnes des Ouled-Sultan qui s’élève à l’ouest de la vallée de Batna, et il en forme le point culminant. Cette montagne se détache du reste du massif comme une énorme pyramide, dont les versants les plus étendus sont ceux du nord et du sud. La pente méridionale vient mourir dans la large vallée de Batna, qui la sépare des derniers contre-forts de l’Aurès (Djebel Itche-Ali) limitant la vallée du côté opposé ; cette pente, en raison de son étendue, eût été très importante à explorer au point de vue de la distribution des espèces ; mais l’ascension de la montagne par ce côté présentait de trop grandes difficultés pour qu’il nous fût possible de la tenter, et d’en espérer des résultats satisfaisants dans le peu de temps que nous aurions pu y consacrer. Le versant nord, moins accidenté, est limité par la vallée étroite et profonde qui le sépare du Djebel Bordjem. A l’est la montagne présente une pente étroite moins inclinée et divisée en plusieurs mamelons, et est séparée du Djebel Bou-Merzoug par la vallée désignée par les gardes forestiers sous le nom de Ravin-du-colonel ; ce ravin, dans sa partie supérieure contournant la base de la montagne, se continue avec l’autre vallée que nous avons déjà indiquée comme limitant la montagne au nord ; le point culminant entre ces deux vallées établit le partage des eaux du Tell et du Sahara : les eaux du Ravin-du-colonel viennent se perdre dans la plaine de Batna, tandis que celles de la vallée opposée, limite occidentale du Djebel Tougour, vont se jeter dans l’Oued Ksour, affluent principal de l’Oued El-Kantara.
La portion de la plaine de Batna, que nous traversons pour gagner les premières collines qui constituent la base du Djebel Tougour à l’est, nous présente les caractères généraux des autres parties de la région des hauts-plateaux ; mais l’influence de l’altitude sur la végétation s’y révèle déjà par un retard notable dans le développement des céréales, et par la présence de plusieurs espèces que nous n’avions pas encore rencontrées, entre autres le Serratula pinnatifida, et une nouvelle espèce du genre Leontodon (L. helminthioides). Nous ne tardons pas à arriver à un étroit sentier côtoyant le ravin profond qui, en hiver, déverse les eaux du Djebel Tougour dans la vallée de Batna. Les pentes argileuses du ravin sont couvertes d’épaisses broussailles, et les collines qui l’encaissent présentent des bois où dominent les Genévriers (Juniperus Phœnicea et Oxycedrus) et le Chêne-vert (Quercus Ilex) mêlé au Pinus Halepensis ; là se rencontrent également le Colutea arborescens, et les Anthyllis erinacea et Numidica, le Rosmarinus officinalis var. Tournefortii, qui forment des buissons bas ; on y voit quelques touffes de l’Ephedra Græca, espèce des montagnes de Sicile et de Grèce. Entre les buissons formés par ces plantes ligneuses, se trouvent les Linum suffruticosum, Buplevrum paniculatum, Jurinæa humilis var. Bocconi, et le Serratula pinnatifida. Là s’offre également à nous, pour la première fois, un magnifique Hedysarum (H. Perraudieranum), que nous dédions à M. H. de la Perraudière, auteur de sa découverte. Le ravin nous conduit bientôt aux maisons des gardes préposés à la conservation des forêts. Ces maisons (environ à 1200 mètres d’altitude), qui doivent être le point de départ de notre course dans la montagne, sont entourées de jardins qui ne présentent encore que des cultures potagères et des plantations toutes récentes d’arbres fruitiers. Des pâturages assez riches occupent le fond de la vallée, et des Arabes y font paître leurs troupeaux. — Presque immédiatement au-dessus de la prairie, la partie inférieure de la montagne nous offre un terrain argileux parsemé de broussailles espacées composées de Genévriers (Juniperus Phœnicea et Oxycedrus), de Calycotome spinosa, de Chênes-verts et de quelques rares Oliviers rabougris. En continuant l’ascension de la montagne par la pente orientale, dans un ravin au-dessous du premier mamelon, nous retrouvons en abondance l’Amandier, dont la spontanéité, dans ce site sauvage, ne saurait être mise en doute. — A quelques centaines de mètres au-dessus de la maison des gardes, nous rencontrons plusieurs buissons d’une espèce arborescente nouvelle pour la science (Fraxinus dimorpha). Plus haut, un autre mamelon est couvert de touffes d’Asphodeline lutea. Un plateau incliné s’étend de ce dernier mamelon jusqu’à la base du pic ; à la partie inférieure de ce plateau se trouvent déjà quelques espèces de la région montagneuse supérieure, entre autres le Seseli varium et l’Iberis Pruitii ; le Calycotome spinosa, que nous avons vu former le fond de la broussaille à la base de la montagne, a complétement disparu ; mais négligeons un moment les plantes qui sont à nos pieds pour élever nos regards vers le roi de la forêt, le Cèdre, qui vient remplacer tous les autres arbres, et qui forme jusque vers le sommet du pic un magnifique massif. La plupart de ces Cèdres séculaires ont une circonférence de plus de 3 mètres, et le tronc de quelques-uns d’entre eux mesure jusqu’à 4 ou 5 mètres. Ce n’est pas sans plaisir et sans surprise que, dans cette majestueuse forêt qui rappelle si peu nos bois de l’Europe centrale, nous trouvons mêlées aux plantes de la région montagneuse plusieurs espèces de la flore des environs de Paris, les : Cerastium brachypetalum, Geranium lucidum, Sedum acre, Veronica arvensis, Valerianella olitoria, etc. Vers l’extrémité de ce plateau s’étend de l’est à l’ouest une bande de rochers presque à pic (environ 1800 mètres d’altitude) qui nous offre le Linaria reflexa var. lanigera, et plusieurs espèces caractéristiques de cette nouvelle zone de végétation, entre autres les Cotoneaster Fontanesii et Nummularia qui forment quelques buissons espacés, et le Draba Hispanica qui tapisse de ses larges touffes les anfractuosités des rochers ; près de là se rencontrent quelques pieds du Cratægus monogyna var. hirsuta. Après avoir contourné l’extrémité de ces rochers, et franchi le dernier ravin qui nous sépare de la base du pic, nous arrivons à la limite de la forêt de Cèdres, à environ 2030 mètres d’altitude, et environ à 50 mètres encore au-dessous du sommet du pic. Sur les pentes des crêtes qui séparent les principaux versants, les Cèdres, mieux abrités contre la violence des vents, peuvent parvenir à une altitude encore plus rapprochée du sommet du pic ; il est probable que le sommet et les arêtes abruptes ne sont déboisés qu’en raison de la nature rocheuse du sol, de l’absence de terre végétale et de la violence des vents. Sur le Djebel Tougour, comme sur les autres montagnes couvertes de forêts de Cèdres, l’arbre, même vers le sommet de la montagne, garde presque les mêmes proportions qu’à sa limite inférieure d’altitude ; il n’en est pas ainsi dans les Alpes, où les espèces arborescentes diminuent successivement de grandeur, et ne sont plus à leur extrême limite représentées que par des buissons rabougris. — Un pâturage ras et peu étendu à la base du pic nous offre des touffes compactes et argentées du Catananche cæspitosa, du Scorzonera pygmæa et d’une nouvelle espèce du genre Senecio (S. Gallerandianus), qui, par le port, rappelle le Senecio incanus des Alpes. Dans les lieux pierreux, le Carduncellus atractyloides, l’Asperula aristata, le Salvia Aucheri, le Catananche montana, le Vicia glauca, le Draba Hispanica et le Calamintha alpina, etc., croissent en assez grande abondance. Les rochers du pic ne nous présentent d’autres végétaux ligneux que des touffes basses du Rhamnus alpinus, du Berberis vulgaris var. australis et du Prunus prostrata, qui applique ses tiges tortueuses sur les parois des rochers[15]. Un pied unique d’Acer Monspessulanum fait toutefois exception, et par ses dimensions se trouve être sur cette montagne le dernier représentant de la végétation arborescente. Le point culminant (2086 mètres d’altitude) nous montre les plantes de la région montagneuse supérieure associées à des espèces du centre de l’Europe et à quelques-unes de celles de la plaine de Batna et de la région montagneuse inférieure ; nous y retrouvons l’Ephedra Græca déjà observé à environ 1100 mètres d’altitude, près de la maison des gardes. — Un plateau peu étendu, à l’ouest du pic, a offert à M. Balansa les : Valerianella olitoria et carinata, Scabiosa crenata, Santolina canescens, Bromus tectorum. Il a recueilli, vers la partie supérieure des pentes méridionale et occidentale, les : Draba Hispanica, Polygala rosea, Silene Atlantica, Sedum glanduliferum, Pimpinella Tragium, Evax Heldreichii, Scorzonera pygmæa, Hieracium saxatile, Campanula Atlantica, Erinus alpinus, Linaria flexuosa, Anarrhinum fruticosum et Stipa pennata. — Le versant septentrional, par lequel nous descendons dans la vallée qui sépare le Djebel Tougour du Djebel Bordjem, est creusé d’un profond ravin, et couvert de Cèdres depuis la base du pic jusqu’au niveau de la vallée. Vers le milieu de la hauteur de la pente, on voit çà et là parmi les Cèdres de la forêt quelques pieds isolés de l’Acer Monspessulanum, et quelques buissons du Cratægus monogyna var. hirsuta, ainsi que les Cotoneaster que nous avons déjà mentionnés sur la pente orientale. Un groupe de rochers, qui continue sur la pente nord l’espèce de muraille dont nous avons déjà parlé, forme une grotte, près de laquelle on rencontre un seul pied du Lonicera arborea, arbre des montagnes élevées du royaume de Grenade. A l’ombre de ces rochers, M. Balansa a recueilli le Geum heterocarpum, découvert d’abord par M. Boissier dans les montagnes du midi de l’Espagne, puis retrouvé en Orient, sur le mont Cadmus en Carie, par le même botaniste, dans la chaîne du Taurus par M. Balansa, et dans les Alpes françaises, aux environs de Gap, par M. Blanc. — Les zones de végétation sur cette pente, généralement couverte d’un humus abondant, sont encore moins tranchées que sur la pente orientale ; en effet, des touffes de Buplevrum spinosum s’y montrent presque depuis la partie supérieure de la montagne jusque dans le fond de la vallée, et une espèce nouvelle d’Erodium (E. montanum) y occupe une assez large étendue. Sur ce versant, on trouve les : Milium vernale, Triticum hordeaceum, Avena macrostachya, Cynosurus Balansæ, Linaria heterophylla, Selinopsis montana, Vicia glauca, etc. — La limite inférieure des Cèdres est déterminée, comme nous l’avons déjà dit, par le niveau même de la vallée (environ 1620 mètres d’altitude), où nous dressons notre tente en face du col qui partage le premier contre-fort de la montagne voisine et qui est désigné sous le nom de Teniat-Bordjem. Sur aucun point de la pente nord, nous n’avons retrouvé ni les arbres, ni les broussailles qui constituent la végétation ligneuse de la partie inférieure de la pente orientale ; ce n’est qu’à la limite de la vallée, à la base du versant nord, que se rencontrent quelques Genévriers, ainsi que des pieds espacés de Chêne-vert et de Fraxinus dimorpha qui là est arborescent, et que sur la pente orientale, à une altitude plus élevée, nous n’avions rencontré qu’à l’état de buisson. — Les environs de notre campement nous présentent des pâturages s’étendant jusqu’aux ravins qui les séparent de la base du Djebel Bordjem. Nous recueillons dans ces pâturages entre autres espèces les : Ononis Cenisia, Buplevrum spinosum, Vicia glauca et onobrychioides, etc. — Le sol argileux et schisteux de l’un des ravins nous présente un grand nombre de plantes intéressantes, parmi lesquelles nous nous bornerons à citer les : Jurinæa humilis var. Bocconi, une espèce nouvelle d’Helichrysum (H. lacteum), Ononis Cenisia, Evax Heldreichii, Scabiosa crenata, Scleranthus polycarpus, etc. En poursuivant l’exploration de la pente qui nous conduit au col du Djebel Bordjem, nous voyons des touffes du Juniperus Oxycedrus indiquer le commencement de la région boisée ; là nous rencontrons en grande abondance de vastes touffes d’Ampelodesmos tenax, les Asphodeline lutea, Buplevrum spinosum, Othonna cheirifolia. Plus haut, les bois prennent un plus grand développement ; le Chêne-vert (Quercus Ilex et var. Ballota) est l’essence qui domine, et la plupart des arbres présentent près d’un mètre de circonférence. Le Cèdre ne se montre qu’à la base des rochers qui couronnent les sommités, ou dans la partie supérieure des ravins de ces premiers contre-forts de la chaîne du Djebel Bordjem. Les rochers du col (environ 1830 mètres d’altitude) nous offrent le Rhamnus Alaternus var. prostratus ; dans les fissures ombragées se rencontrent des touffes des Fumaria Numidica et sarcocapnoides. — Lorsque nous sommes arrivés à l’échancrure du col, nous voyons se perdre à l’horizon les immenses forêts de Cèdres couvrant toutes les pentes des nombreuses montagnes qui nous apparaissent dans la direction de Sétif.
La présence ou l’abondance du Cèdre sur les divers versants, ainsi que les formes qu’il peut présenter, nous ont paru résulter d’un concours de circonstances et être soumises à des lois dont l’exposé trouvera mieux sa place dans les considérations générales sur la région montagneuse. Nous nous bornerons ici à faire remarquer que la superficie occupée par le Cèdre est beaucoup plus étendue sur les versants dirigés vers le nord que sur les pentes opposées, où il ne se présente généralement qu’au-dessous des sommités les plus élevées et dans la partie supérieure des ravins les plus profonds.
Liste des plantes observées au Djebel Tougour[16].
- Renonculacées.
- Clematis Flammula L. — E. inf. (Med. Or.).
- Thalictrum saxatile Schleich. — E. moy. (Eur. centr.).
- Ceratocephalus falcatus Pers. — E. inf. Pât. moy. (Eur.).
- Ranunculus chærophyllos L. — E. inf. (Eur. centr. Med. Or.).
- *spicatus Desf. — E. inf.
- gramineus L. var. luzulæfolius Boiss. — E. inf. moy. (Hisp.).
- demissus DC. ? — N. Pât. moy. (Hisp. ? Or.).
- Delphinium pentagynum Lmk. — E. inf. (Hisp. Lus. Sic.).
- Berbéridées.
- Berberis vulgaris L. var. australis Boiss. (B. Ætnensis Presl.). — Somm. Bordj. (Hisp. Cors. Sard. Sic. Or.).
- Papavéraceés.
- Papaver Rhœas L. — Bordj. (Eur. As. Can.).
- Fumariacées.
- Fumaria parviflora Lmk. — Pât. inf. (Eur. Or. Can.).
- *Numidica Coss. et DR. — Bordj.
- *sarcocapnoides Coss. et DR. — Bordj.
- Crucifères.
- Arabis verna R. Br. — E. inf. (Eur. austr.).
- alpina L. var. — (Balansa). (Eur. Or.).
- auriculata Lmk. — E. inf. et moy. Pât. moy. Somm. (Eur. centr. austr. Tauri.).
- *pubescens Poir. — E. moy.
- parvula L. Duf. — E. inf. (Hisp.).
- Cardamine hirsuta L. var. sylvatica. — E. inf. (Eur. Or.).
- Alyssum Atlanticum Desf. — N. Pât. moy. Somm. Bordj. (Hisp. Cret.).
- serpyllifolium Desf. — E. moy. (Hisp.)
- campestre L. — Pât. inf. (Gall. occ. Eur. austr.).
- Granatense Boiss. et Reut. — N. Pât. moy. (Hisp.).
- Clypeola Jonthlaspi L. — Bordj. (Eur. austr. Or.).
- *cyclodontea Delile. — Pât. moy.
- Draba Hispanica Boiss. (Draba Atlantica Coss. et DR. olim). — Roch. Somm. Bordj. (Hisp. austr.).
- Thlaspi perfoliatum L. — E. inf. Somm. (Eur. Tauri. Æg. Pers.).
- Capsella Bursa-pastoris DC. — Pât. moy. (Eur. As.).
- Hutchinsia petræa R. Br. — Roch. Somm. (Eur. centr. austr.).
- Iberis Pruitii Tineo. — E. moy. et sup. (Sic. Hisp. austr.).
- pectinata Boiss. — Pât. inf. (Hisp.).
- Sisymbrium runcinatum Lagasc. — Pât. inf. (Hisp.).
- crassifolium Cav. — Pât. inf. Bordj. (Hisp.).
- Erysimum australe J. Gay var. (E. longifolium Guss.). — Pât. moy. Bordj. (Gall. austr. It.).
- Neslia paniculata Desv. — Pât. inf. (Eur.).
- Æthionema saxatile R. Br. — E. moy. (Eur. centr. austr. Or.).
- Brassica Gravinæ Ten. — E. inf. et moy. (It. Sic.).
- Sinapis geniculata Desf. — Pât. inf. (Syr.).
- pubescens L. — E. inf. et moy. N. Pât. moy. Bordj. (Hisp. Sic.).
- Cistinées.
- Cistus villosus L. — E. inf. (Med. occ.).
- Helianthemum Niloticum Pers. — Pât. inf. (Med. Cauc. Can.).
- papillare Boiss. — E. inf. (Hisp.).
- salicifolium Pers. — E. inf. (Eur. Or.).
- Fumana Mill. var. viscosum. — (Eur.).
- glutinosum Pers. — E. inf. (Eur. austr.).
- rubellum Presl. — E. inf. Pât. moy. Somm. (Hisp. Sic.).
- glaucum Pers. — E. moy. (Hisp. Sard. It. Sic.). var. croceum. — E. moy. (Id.).
- pilosum Pers. — E. inf. Pât. moy. (Med.).
- Violariées.
- Viola odorata L. — E. moy. N. (Eur. Sib. Can.).
- gracilis Sibth. et Sm. — N. (It. Sic. Or.).
- Résédacées.
- Reseda alba L. — Pât. inf. (Med.).
- *Duriæana J. Gay. — E. inf. (Tun.).
- Polygalées.
- Polygala saxatilis Desf. — Bordj. (Med. occ.).
- rosea Desf. — Somm. (Gall. austr. It.).
- Caryophyllées.
- Dianthus Liburnicus Bartl. (D. Vulturius Guss.), — E. sup. (Gall. austr. It.).
- sylvestris Wulf. var. — Somm. — (Hisp. Gall. austr. Helv. Græc.).
- Saponaria glutinosa M. Bieb. — E. moy. (Hisp. Tauri. Cauc. Cret.).
- Silene inflata Sm. — Pât. inf. Bordj. (Eur.).
- nocturna L. — E. inf. (Med.).
- muscipula L. — Pât. inf. (Med. occ.).
- Italica DC. var. — E. moy. (Med.).
- *Atlantica Coss. et DR. — Somm.
- Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut. — Pât. inf. (Hisp. Tun. Or.).
- Arenaria grandiflora L. — N. sup. Somm. (Eur. centr. austr.).
- Alsine setacea Mert. et Koch var. pubescens Fenzl. — Somm. (Or.).
- Cerastium dichotomum L. — Pât. inf. (Hisp.).
- brachypetalum Desp. — E. moy. Somm. (Gall. Germ.).
- Boissieri Gren. — E. inf. N. Somm. (Hisp. It. Sard.).
- Linées.
- Linum suffruticosum L. — E. inf. (Hisp. Gall. austr.).
- Malvacées.
- Malope stipulacea Cav. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Hisp. austr.).
- Hypéricinées.
- Hypericum pubescens Boiss. — Pât. inf. (Hisp.).
- Acérinées.
- Acer Monspessulanum L. — N. moy. Somm. (Eur. centr. austr.).
- Géraniacées.
- Geranium tuberosum L. — E. inf. (Eur. austr.).
- lucidum L. — E. moy. (Eur.).
- Robertianum L. — E. moy. (Eur. Can.).
- Erodium cicutarium L’Hérit. — Pât. moy. (Eur. Or.).
- *montanum Coss. et DR. — N. Pât. moy. Bordj (Tun.).
- Rutacées.
- Ruta angustifolia Pers. — E. inf. (Med.).
- Rhamnées.
- Rhamnus Alaternus L. var. prostratus Boiss. — Bordj. (Eur. austr.).
- lycioides L. — E. inf. (Hisp. Lus.).
- alpinus L. — Somm. (Eur.).
- Térébinthacées.
- Pistacia Terebinthus L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
- Lentiscus L. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
- Légumineuses.
- *Genista microcephala Coss. et DR. — E. inf.
- pseudopilosa Coss. — Bordj. (Hisp.).
- Argyrolobium Linnæanum Walp. — E. inf. (Med.).
- Calycotome spinosa Link. — E. inf. Bordj. (Med. Occ.).
- Ononis Natrix L. — Bordj. (Eur. centr. austr. Or.).
- Cenisia L. — N. Pât. moy. (Eur. austr. occ.).
- reclinata L. — E. inf. (Med. occ.).
- Columnæ All. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- Anthyllis erinacea L. — E. inf. Bordj. (Hisp.).
- Vulneraria L. — E. moy. (Eur. Or.).
- *Numidica Coss. et DR. — E. inf. Bordj.
- *Medicago secundiflora DR. — Pât. moy. (Tun.).
- Cupaniana Guss. — Pât. moy. (It.).
- sativa L. — E. inf. Bordj. (Hisp. Or.).
- orbicularis Willd. — Pât. inf. (Med. Eur. occ.).
- apiculata Willd. — Bordj. inf. (Eur. centr. austr.).
- minima Lmk. — E. inf. Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
- Gerardi W. et K. — Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
- Trigonella Monspeliaca L. (Eur. centr. austr. Or.).
- Trifolium scabrum L. — Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
- *sphærocephalum Desf. — Pât. moy.
- stellatum L. — Pât. moy. (Med. Or.).
- Lotus cytisoides L. (L. prostratus Desf.). — Pât. moy. Bordj. (Med.).
- corniculatus L. — E. inf. (Eur. Or.).
- Colutea arborescens L. — Base du Bou-Merzoug. (Eur. centr. austr. Or.).
- Astragalus Glaux L. — Pât. moy. (Hisp.).
- sesameus L. — Pât. inf. (Med. Or.).
- hamosus L. — Pât. moy. (Med. Or.).
- *geniculatus Desf. — Pât. moy.
- caprinus L. — E. inf. (Sic. Or.).
- nummularioides DC. — E. moy. (Tun. Hisp.).
- Coronilla minima L. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- Hippocrepis scabra DC. — Pât. moy. (Hisp.).
- *minor Munby. — E.
- *Hedysarum Perraudieranum Coss. et DR. — E. inf.
- Onobrychis alba Desv. — E. inf. (Hung. It.).
- Vicia onobrychioides L. — N. Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
- glauca Presl. — N. Pât. moy. Somm. Bordj. (Sard. Sic.).
- lathyroides L. — N. (Eur. centr. austr.).
- Lathyrus latifolius L. — E. inf. (Eur. austr.).
- Nissolia L. — E. moy. (Eur. centr. austr.).
- Clymenum L. — Bordj. (Med.).
- Rosacées.
- Amygdalus communis L. — E. inf. (Or.).
- Prunus prostrata Labill. — Somm. (Med. austr.).
- Geum heterocarpum Boiss. — Roch. (Hisp. Gall. austr. Or.).
- Potentilla hirta L. — E. inf. (Eur. austr.).
- Rosa sempervirens L. — E. inf. (Med. Or.).
- rubiginosa L. — Bordj. (Eur.).
- Seraphini Viv. — Somm. (Cors, It.).
- Cratægus monogyna Jacq. var. hirsuta Boiss. — N. Roch. Bordj. (Hisp. Sic.).
- Pyrus Aria Ehrh. ? — Roch. (Eur.).
- Cotoneaster Fontanesii Spach. — Roch. N. (Or.).
- Nummularia Fisch. et Mey. — Roch. (Or.).
- Sanguisorbées.
- Aphanes arvensis L. — Pât. moy. (Eur. Cauc.).
- Poterium Magnolii Spach. — E. inf. Somm. Bordj. (Med. occ.).
- Onagrariées.
- Epilobium molle Lmk. — Pât. inf. (Eur.).
- Lythrariées.
- Lythrum hyssopifolia L. — Pât. inf. (Eur. Am.).
- Paronychiées.
- Herniaria annua Lagasc. — Pât. inf. (Hisp. Gall. austr. It.).
- glabra L. — E. inf. (Eur. Sib.).
- hebecarpa J. Gay (H. permixta Guss. non Jan). — E. moy. (Sic. Syr. Abyss.).
- Paronychia serpyllifolia DC. — E. moy. (Eur. austr.).
- nivea DC. — Pât. inf. (Med. Or.).
- *Aurasiaca Webb. — E. inf. Pât. moy. Somm. Bordj.
- Polycarpon Bivonæ J. Gay. — Bordj. (Sic.).
- Scleranthus annuus L. var. (S. polycarpus DC.). — Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
- Minuartia montana Lœfl. — Pât. inf. (Mar. Hisp. Can. Cauc.).
- Crassulacées.
- Umbilicus horizontalis DC. — E. (Sic. Or.).
- Sedum heptapetalum Poir. — E. moy. (Cors. It.).
- glanduliferum Guss. — Roch. (Med. occ.).
- acre L. — E. moy. Pât. moy. (Eur.).
- amplexicaule DC. — E. moy. Pât. moy. (Eur. austr.).
- altissimum Poir. — E. inf. (Med.).
- Saxifragées.
- Saxifraga Carpetana Boiss. (S. Hispanica Coss. olim). — Somm. (Hisp.).
- Ombellifères.
- Eryngium campestre L. — Pât. inf. Bordj. (Eur. centr. austr.).
- triquetrum Vahl. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Tun. Sic.).
- *Selinopsis montana Coss. et DR. — N.
- Carum incrassatum Boiss. — E. inf. (Hisp. Cypr. Cret.).
- *Mauritanicum Boiss. et Reut. — Pât. inf.
- Bunium alpinum W. et K. — E. sup. (Hisp. Cors. Sard. It. Hung.).
- Pimpinella Tragium Vill. — Somm. (Eur. austr.).
- Buplevrum paniculatum Brot. — E. inf. (Lus. Hisp.).
- fruticosum L. — E. inf. (Med.).
- spinosum L. f. — N. Pât. moy. Bordj. (Hisp.).
- Seseli varium Trevir. — E. moy. (Eur. or. Cauc.).
- Ferula communis L. — E. inf. et moy. Bordj. (Med.).
- Thapsia Garganica L. — Pât. inf. (Med.).
- villosa L. (Med. occ.).
- Daucus aureus Desf. — Pât. inf. (Hisp. It. Sic. Can.).
- *Elæoselinum Fontanesii Boiss. — E. inf.
- Caucalis leptophylla L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur. austr. Or.).
- Turgenia latifolia Hoffm. — Pât. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
- Scandix pinnatifida Vent. — N. Somm. (Hisp. Or.).
- Pecten-Veneris L. — E. inf. (Eur. Or. Can.).
- australis L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Med. Or.).
- Anthriscus sylvestris Hoffm. — E. inf. (Eur.).
- Cachrys pterochlæna DC. ? — E. inf. (? Lus. Hisp.).
- Bifora testiculata L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- Loranthacées.
- Arceutholobium Oxycedri M. Bieb. — N. inf. (Hisp. Gall. austr. Ross. austr.).
- Caprifoliacées.
- Lonicera arborea Boiss. — Roch. (Hisp. austr.).
- Etrusca Santi. — N. (Eur. austr. occ.).
- implexa Ait. — E. inf. (Med. occ.).
- Rubiacées.
- Asperula arvensis L. — E. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
- aristata L. f. — Somm. (Hisp. It.).
- hirsuta Desf. — E. inf. Bordj. (Eur. Hisp.).
- Crucianella angustifolia L. — E. inf. (Eur. occ. austr. Or.).
- *Rubia lævis Poir. — E. inf. (Tun.).
- Galium erectum Huds. — N. Somm. (Eur. centr. austr.).
- *Tunetanum Lmk. — E. inf. (Tun.).
- setaceum Lmk. — Pât. moy. (Med. Or.).
- tricorne With. — Bordj. (Eur. centr. austr.).
- verticillatum L. — E. (Med. Or.).
- Callipeltis Cucullaria Steven. — E. inf. Pât. moy. (Tun. Hisp. Or.).
- Valérianées.
- Valerianella olitoria Mœnch. — E. moy. Pât. moy. Somm. (Eur.).
- carinata Lois. — E. moy. Somm. (Eur.).
- *fallax Coss. et DR. — E. moy.
- discoidea Lois. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- Centranthus angustifolius DC. — E. (Eur. centr. austr.).
- Calcitrapa Dufr. — (Med.).
- Valeriana tuberosa L. — E. moy. Somm. (Med. Or.).
- Dipsacées.
- Knautia arvensis Coult. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Med. occ.).
- Scabiosa Monspeliensis Jacq. — Pât. inf. (Med. occ.).
- crenata Cyrill. — Pât. moy. Somm. Bordj. (It. Sic. Græc.).
- Composées (Cynarocéphales).
- Calendula arvensis L. — Pât. inf. (Eur. As. Æg.).
- *Othonna cheirifolia L. — E. inf. et moy. Bordj. (Tun.).
- *Echinops spinosus L. — Pât. inf. Bordj. (Tun.).
- Xeranthemum inapertum Willd. — Pât. moy. (Eur. centr. austr. Or.).
- *Carlina involucrata Desf. — E. inf. (Tun.).
- *Atractylis cæspitosa Desf. — E. inf.
- Microlonchus Clusii Spach. — E. inf. (Med. occ.).
- Centaurea alba L. — E. moy. Somm. (Eur. austr.).
- pullata L. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
- Parlatoris Heldr. — E. inf. N. Pât. moy. Bordj. (Sic. Græc.).
- *acaulis L. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Tun.).
- Calcitrapa L. — E. inf. (Eur. Or.).
- *pubescens Willd. — Bordj.
- *Carduncellus calvus Boiss. et Reut. — Pât. inf. Bordj.
- *Atlanticus Coss. et DR. — E. inf.
- *atractyloides Coss. et DR. — Somm.
- pinnatus DC. — E. inf. N. Somm. Bordj. (Sic.).
- Onopordon macracanthum Schousb. — E. inf. (Mar. Hisp.).
- Carduus macrocephalus Desf. — Pât. inf. Somm. Bordj. (Taur.).
- Cirsium echinatum DC. — E. inf. (Hisp. Gall. austr.).
- Leuzea conifera L. — E. inf. (Eur. austr.).
- Serratula pinnatifida Poir. — E. inf. (Hisp.).
- Jurinæa humilis DC. var. Bocconi. — E. inf. Pât. moy. Somm. (Med. occ.).
- Composées (Corymbifères).
- Bellis annua L. — E. inf. (Med. Or. Can.).
- sylvestris Cyrill. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Med. Or.).
- Phagnalon sordidum DC. — E. inf. (Med. occ.).
- Evax Heldreichii Parlat. — Somm. (Sic.).
- Micropus supinus L. — Pât. moy. Bordj. (Med. Or.).
- bombycinus Lagasc. — E. inf. (Med. Or.).
- Inula montana L. — E. moy. (Eur. centr. austr. Tauri.).
- Pulicaria Arabica Cass. — Pât. inf. (Hisp. Græc. Or.).
- Pallenis spinosa Cass. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
- Anthemis tuberculata Boiss. — Pât. moy. Bordj. (Hisp.).
- Anacyclus Pyrethrum Cass. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Syr. Arab.).
- tomentosus DC. — Pât. inf. (Med. occ.).
- Santolina squarrosa Willd. — E. inf. (Gall. austr. Hisp.).
- canescens Lagasc. — Somm. (Lus. Hisp.).
- Coleostephus macrotus DR. — E. inf. (Hisp. austr.).
- Artemisia campestris L. — Pât. inf. (Eur. Or.).
- *Helichrysum lacteum Coss. et DR. — Pât. moy.
- Fontanesii Cambess. — E. inf. (Med.).
- Filago Jussiæi Coss. et Germ. — E. inf. (Eur.).
- Doronicum scorpioides Willd. — E. moy. (Hisp. Gall. It.).
- Senecio Nebrodensis L. — Pât. moy. Somm. Bordj. (It. Sic.).
- *Gallerandianus Coss. et DR. — Somm.
- Composées (Chicoracées).
- Scolymus Hispanicus L. — Pât. inf. (Eur. occ. austr. Can.).
- grandiflorus Desf. — E. inf. (Med. occ. austr.).
- Hyoseris radiata L. — E. inf. et moy. Bordj. (Med.).
- Catananche cærulea L. — Bordj. (Med. occ.).
- lutea L. — Pât. inf. (Med. Or.).
- *montana Coss. et DR. — N. Pât. moy. Somm.
- *cæspitosa Desf. — Somm.
- Seriola lævigata L. — E. moy. N. Pât. moy. Bordj. (Sic.).
- Thrincia tuberosa L. — Bordj. (Med.).
- Leontodon hispidus L. — Pât. moy. (Eur.).
- *helminthioides Coss. et DR. — E. inf. Pât. moy. Bordj.
- Podospermum laciniatum DC. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur. centr. austr.).
- Tragopogon crocifolius L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
- porrifolius L. — E. inf. (Gall. occ. Med. Can.).
- Urospermum Dalechampii Desf. — Pât. inf. (Med. occ.).
- Scorzonera undulata Valh. — Bordj. (It. Sic. Græc. Arab.).
- pygmæa Sibth. et Sm. — Somm. (Græc.).
- Helminthia aculeata DC. — Pât. inf. (Tun. Sic.).
- Lactuca Saligna L. — E. inf. (Eur. centr. Or.).
- Taraxacum obovatum DC. — E. inf. Pât. moy. (Med. occ.).
- Dens-leonis L. — Pât. moy. Somm. (Eur.).
- Barkhausia taraxacifolia DC. — E. inf. Bordj. (Eur.).
- Phœnixopus vimineus Rchb. — Pât. moy. Bordj. (Eur. centr. austr.).
- Picridium vulgare Desf. — E. inf. (Eur. austr. Or. Can.).
- Sonchus asper L. — Pât. inf. (orbe toto).
- Hieracium Pilosella L. — Pât. moy. (Eur.).
- saxatile Vill. — Somm. (Eur. centr. austr.).
- Campanulacées.
- Campanula Erinus L. — E. inf. (Med. Can.).
- *Atlantica Coss. et DR. — Somm.
- Primulacées.
- Asterolinum stellatum Link. — E. inf. (Med. Or.).
- Anagallis arvensis L. — Pât. moy. Bordj. inf. (orbe toto).
- linifolia L. (Med. occ.).
- Oléacées.
- *Fraxinus dimorpha Coss. et DR. — E. moy. N. inf.
- Olea Europæa L. — E. inf. (individus rabougris) (Or. ?).
- Phillyrea media L. — E. inf. (Med.).
- Jasminées.
- Jasminum fruticans L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
- Gentianées.
- Chlora grandiflora Viv. — Pât. inf. (Med. austr.).
- Convolvulacées.
- Convolvulus Cantabrica L. — E. inf. Bordj. (Eur. austr.).
- undulatus Cav. — Pât. inf. (Hisp. Or.).
- arvensis L. — Bordj. inf. (Eur. As. Am.).
- Cuscutacées.
- Cuscuta Epithymum L. var. ? — E. inf.
- Borraginées.
- Echium Italicum L. — E. inf. (Med.).
- Nonnea micrantha Boiss. et Reut. — E. inf. (Hisp.).
- Lithospermum incrassatum Guss. — E. moy. N. Somm. (Med. Or.).
- Alkanna tinctoria Tausch. — Bordj. (Eur. austr. Or.).
- Myosotis stricta Link. — Somm. (Eur. occ.).
- Asperugo procumbens L. — E. inf. (Eur. Sib. Or.).
- Cynoglossum cheirifolium L. — E. inf. Bordj. (Med.).
- Rochelia stellulata Rchb. — E. inf. Bordj. inf. (Hisp. Hung. Tauri. Græc. Cauc. Pers.).
- Scrophularinées.
- Verbascum Blattaria L. — Pât. inf. (Eur. Or.).
- floccosum W. et Kit. var. ? (? Eur.).
- Linaria heterophylla Desf. — E. moy. Somm. (Sic. Cypr. Or.).
- simplex DC. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
- reflexa Desf. — Pât. inf. (Med.).
- — *var. lanigera. — Roch. N.
- *virgata Desf. — Pât. moy.
- *flexuosa Desf. — Somm.
- *Anarrhinum fruticosum Desf. — E. moy. Somm.
- *Scrophularia lævigata Vahl. — E. moy. (Tun.).
- Erinus alpinus L. — Somm. (Eur. centr. austr.).
- *Veronica rosea Desf. — E. moy. et sup. (? Hisp.).
- arvensis L. — E. moy. (Eur. As. Am. Can.).
- præcox L. — E. moy. Somm. (Eur. centr. austr.).
- Verbénacées.
- Verbena officinalis L. — Bordj. (Eur. centr. austr.).
- Labiées.
- Mentha sylvestris L. — Pât. inf. (Eur. Or. B. sp.).
- Pulegium L. — Id. (Eur. centr. austr. Cauc. Can.).
- *Thymus ciliatus Benth. var. Munbyanus. — E. inf. Pât. moy.
- Calamintha alpina Lmk. — E. moy. N. Pât. moy. Somm. (Eur. centr. austr.).
- graveolens Benth. — Bordj. (Hisp. It. Or.).
- Rosmarinus officinalis L. — E. inf. (Med. Or.).
- Salvia Aucheri Benth. (S. Blancoana Webb. et Heldr.). — Somm. (Hisp. Taurus).
- patula Desf. — Pât. moy. Bordj. (Med. austr.).
- Verbenaca L. — Pât. inf. Bordj. (Eur. centr. austr. Or.).
- Nepeta tuberosa L. — E. moy. (Lus. Hisp. Sic.).
- Brunella vulgaris L. — E. inf. (orbe toto).
- Sideritis montana L. — E. moy. (Med. Or.).
- incana L. (Hisp.).
- Lamium longiflorum Ten. (L. Numidicum de Noé). — E. moy. N. Roch. (Eur. austr.).
- amplexicaule L. — E. inf. et moy. (Eur. As.).
- Phlomis Herba-venti L. — Pât. inf. (Eur. austr. Or.).
- Teucrium Pseudochamæpitys L. — Pât. inf. (Med. occ.).
- Chamædrys L. — Somm. Bordj. (Eur.).
- Polium L. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
- Ajuga Iva L. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
- Chamæpitys Schreb. — E. inf. Bordj. (Eur. centr. austr. Taur.).
- Globulariées.
- Globularia Alypum L. — E. inf. (Eur. austr. Or. Mad.).
- Plumbaginées.
- Armeria allioides Boiss. — E. moy. (Hisp.)
- Plantaginées.
- Plantago albicans L. — Pât. inf. (Med.).
- Lagopus L. — Pât. inf. (Med. Or.).
- Coronopus L. Pât. moy. Bordj. (Eur. Can.).
- Psyllium L. — Pât. inf. (Med. Or. Can.).
- Polygonées.
- Polygonum Bellardi All. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- Rumex thyrsoides Desf. — E. inf. (Hisp. Cors. Sard. Sic.).
- tuberosus L. — N. Bordj. (Eur. austr.).
- Bucephalophorus L. — E. inf. (Med. Or. Can.).
- Daphnoïdées.
- Daphne Gnidium L. — E. inf. (Med. Can.).
- *Passerina virgata Desf. — E. inf.
- Urticées.
- Parietaria diffusa Mert. et Koch. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- Cupulifères.
- Quercus Ilex L. — E. inf. Bordj. (Gall. occ. Med.).
- — var. Ballota (G. Ballota Desf.). — E. inf. Bordj. (Med. austr.).
- Conifères.
- Juniperus Oxycedrus L. — E. inf. N. inf. Bordj. (Med. Or.).
- Phœnicea L. — E. inf. (Med. Or.).
- Cedrus Libani Barrel. (Loud.) var. Atlantica (C. Atlantica Manetti). — E. moy. et sup. N. Bordj. sup. (Taurus).
- S.-v. viridis (C. Libani V. Renou in Ann. forest.).
- S.-v. argentea (C. argentea V. Renou in Ann. forest.).
- Pinus Halepensis Mill. — E. inf. (Med. Or.).
- Ephedra Græca C. A. Mey. (E. Nebrodensis Guss.). — E. inf. Somm. (Sic. Græc.).
- Orchidées.
- Aceras anthropophora R. Br. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- Orchis mascula L. ? — E. moy. (Eur.).
- Iridées.
- Iris Sisyrinchium L. — E. inf. (Med. Or.).
- Gladiolus Ludoviciæ Jan. — E. inf. (Med. Or.).
- Romulea Bulbocodium Sebast. et Maur. — N. (Eur. occ. austr.).
- Smilacinées.
- Ruscus aculeatus L. — N. (Eur. centr. austr.).
- Liliacées.
- Tulipa Celsiana Redouté. — E. moy. Somm. Bordj. (Lus. Hisp. Gall. austr.).
- Gagea polymorpha Boiss. — Somm. N. (Lus. Hisp. Cors. Sic. Græc.).
- Ornithogalum Arabicum L. — E. inf. (Eur. austr. Æg. Mad.).
- Narbonense L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- umbellatum L. — Pât. inf. E. moy. N. Pât. moy. (Eur.).
- Allium pallens L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- Scilla Peruviana L. — E. inf. (Lus. Hisp. Sic.).
- Muscari comosum Mill. — Pât. inf. E. moy. Bordj. (Eur. centr. austr.).
- racemosum Mill. — N. (Eur.).
- Asphodelus ramosus L. — Pât. inf. Bordj. (Med.).
- Asphodeline lutea Rchb. — E. inf. et moy. N. Pât. Bordj. (Med. Or. Cauc.).
- Anthericum Liliago L. — E. inf. et moy. (Eur.).
- Mélanthacées.
- Colchicum bulbocodioides M. Bieb. — (Balansa). (Hisp. Tauri. Æg.).
- Joncées.
- Luzula nodulosa E. Mey. (L. Græca Kunth.). — N. (Sic. ? Græc.).
- Cypéracées.
- Scirpus Holoschœnus L. — Pât. inf. (Eur. occ. austr. Cypr. Can.).
- Carex divisa Huds. — Pât. inf. (Eur. Cauc.).
- Halleriana Asso (C. gynobasis Vill.). — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- Graminées.
- Milium vernale M. Bieb. var. — N. (Sic. Cret. Syr. Tauri.).
- Piptatherum paradoxum P. B. — (Balansa). (Med.).
- Stipa tenacissima Desf. — Pât. inf. (Lus. Hisp.).
- pennata L. — Somm. (Eur. Sib.).
- barbata Desf. — Pât. inf. (Hisp. Cauc. Arab.).
- gigantea Lagasc. — E. inf. (Hisp. It. Sic.).
- Agrostis alba L. var. Fontanesii. — E. inf. (Ting. Lus. Hisp.).
- Ampelodesmos tenax Link. — E. inf. Bordj. (Med. occ.).
- Echinaria capitata Desf. — E. inf. Pât. moy. (Eur. austr. Or.).
- Lagurus ovatus L. — Pât. inf. (Eur.).
- Ventenata dubia Coss. et DR. (Avena tenuis Mœnch). — (Balansa). (Eur. centr. austr. Ross. austr.).
- Avena sterilis L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
- *eriantha DR. — Pât. inf. Pât. moy.
- barbata Brot. — Pât. inf. (Eur. austr. Or.).
- pratensis L. — N. (Eur. Sib.).
- *macrostachya Balansa. — N. (H. de la Perraudière).
- Poa bulbosa L. — E. inf. moy. sup. Somm. Bordj. (Eur. centr. austr. Or.).
- trivialis L. — E. moy. (Eur. centr. austr. Sib. Am. bor.).
- Briza maxima L. — E. inf. (Med. B. sp. Ind.).
- Melica Cupani Guss. — Bordj. (It. Sic. Cauc. Or.).
- Kœleria cristata Pers. — E. moy. (Eur. Sib.).
- Valesiaca Gaud. — Pât. moy. (Hisp. Gall. Helv.).
- Dactylis glomerata L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur. Or. Sib. Am. bor.).
- Cynosurus elegans Desf. — E. inf. et moy. Somm. Bordj. (Eur. austr. Can.).
- *Balansæ Coss. et DR. — N. (Balansa).
- Festuca rigida Kunth. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
- cynosuroides Desf. — Pât. moy. (Hisp.).
- ovina L. — E. sup. (Eur. Sib.).
- — var. duriuscula (F. duriuscula L.). — Id. (Eur. Sib.).
- arundinacea Schreb. — Pât. inf. (Eur. Sib.).
- triflora Desf. — E. inf. et moy. N. (Hisp.).
- Sicula Presl. — E. inf. (Sic.).
- Bromus mollis L. — E. inf. Pât. moy. (Eur.).
- squarrosus L. — E. inf. et moy. (Eur. austr.).
- sterilis L. — N. (Eur. Or.).
- tectorum L. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Eur. Cauc. Arab.).
- maximus Desf. var. Gussonii Parlat. — E. inf. (Eur. austr.).
- Lolium perenne L. — Pât. moy. (Eur. Cauc. Am. bor.).
- *Triticum hordeaceum Coss. et DR. — N. (Balansa).
- Brachypodium distachyum Rœm. et Schult. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
- Elymus crinitus Schreb. — Pât. inf. Pât. moy. (Med.).
- Hordeum murinum L. — Pât. inf. Pât. moy. (Eur. Or. B. sp. Am. austr.).
- Ægilops ovata L. var. triaristata. — Pât. inf. Pât. moy. (Hisp. Gall. austr. It. Or.).
- ventricosa Tausch. — Pât. inf. (Hisp.).
- Fougères.
- Ceterach officinarum C. Bauh. — E. moy. (Eur. centr. austr.).
Pour donner une idée plus complète de la richesse forestière des environs de Batna, nous croyons devoir consigner ici les précieux renseignements que nous devons à l’obligeance de M. Grillot, alors garde général des forêts de la subdivision. Les forêts reconnues par l’administration et soumises à sa surveillance, et celles où il a été fait quelques explorations, ne comprennent pas moins de 13,500 hectares. — Les forêts du Djebel Tougour sont évaluées approximativement à 1200 hectares de Cèdres et 1500 hectares de Chênes-verts et essences diverses. — Le Djebel Bordjem ne contient pas moins de 1800 hectares, dont le Chêne-vert forme l’essence principale. — Les vastes forêts qui couvrent les nombreuses montagnes du Bellesma offrent une étendue d’environ 1800 hectares de Chênes-verts et 3000 hectares de Cèdres, qui, sur les versants nord, les sommités et dans les ravins, se prolongent à une distance d’environ 6 lieues. Dans l’une de ces forêts a été abattu un Cèdre de près de 45 mètres de hauteur, et dont le tronc, mesuré à 1 mètre au-dessus du sol, présentait 6m,25 de circonférence. La forêt de Teniet-el-Haad, dans la province d’Alger, que nous avons visitée depuis, présente communément des Cèdres de cette circonférence, et un assez grand nombre qui offrent encore des proportions plus remarquables. — Plus à l’ouest, pour gagner la plaine des Bou-Aoun, on traverse une gorge d’une longueur de près de 6 lieues, et dont les pentes sont couvertes de Chênes-verts, d’Oliviers et de Pistacia Atlantica ; l’écorce de ce dernier arbre, qui contient beaucoup de tannin, pourra devenir l’objet d’une exploitation importante. Dans un autre ravin également rapproché du territoire des Bou-Aoun, on rencontre un bois de Houx (Ilex Aquifolium) de 3 à 4 hectares. — Les forêts des environs immédiats de Lambèse, composées surtout de Chênes-verts, de Genévriers, et où le Pin d’Alep se rencontre sur quelques points, présentent plus de 2000 hectares. — A 3 lieues de Lambèse, à Nza-Sdira, sur un versant occidental, il existe une forêt composée de Chênes-verts, d’Ormes, d’Erables (Acer Monspessulanum) et de Frênes qui atteignent souvent de grandes dimensions ; on y rencontre des Pruniers sauvages et le Lierre (Hedera Helix) ; dans cette forêt, il n’est pas rare de voir le Chêne-vert acquérir un magnifique développement, et son tronc ne se ramifie souvent qu’à 10 mètres du sol. — A 5 lieues environ de Lambèse, à Squaq, une forêt de Cèdres couvre plus de 3000 hectares.
La pente des derniers contre-forts de l’Aurès (Djebel Itche-Ali)[17], qui, vers le point de jonction des vallées de Lambèse et de Batna, s’élèvent de plusieurs centaines de mètres au-dessus du niveau de ces vallées, présente des bois dont les essences principales sont les Pinus Halepensis, Juniperus Oxycedrus et Phœnicea, Acer Monspessulanum, Quercus Ilex, et le Pistacia Atlantica qui descend jusque dans la vallée. Ces bois, dans l’étendue que nous en avons parcourue, ne nous ont offert qu’un seul Cèdre de quelques années seulement ; M. Jamin y a observé le Juniperus thurifera, qui n’y est représenté que par quelques pieds, et que nous retrouverons en abondance sur d’autres montagnes de l’Aurès. Dans la partie inférieure de la pente, M. Balansa a rencontré quelques pieds d’une espèce nouvelle de Poirier (Pyrus longipes), qui pourra servir de sujet pour la greffe de nos variétés de poiriers d’Europe. L’Amandier croît également dans ces bois. Dans leur partie supérieure se retrouvent le Cratægus monogyna var. hirsuta et le Cotoneaster Fontanesii avec le Ruscus aculeatus. Vers le milieu de la hauteur de la montagne se trouvent réunies un assez grand nombre d’espèces caractéristiques de cette zone :
- Cistus villosus L.
- Iberis Pruitii Tineo.
- Hedysarum Perraudieranum Coss. et DR.
- Stæhelina dubia L.
- Salvia Aucheri Benth.
- Calamintha Alpina Lmk.
- Lamium longiflorum Ten.
- Armeria allioides Boiss.
Les broussailles qui bordent la vallée sont composées, comme celles de la vallée elle-même, du Retama sphærocarpa, qui plus haut est remplacé par le Calycotome spinosa.
TRAJET DE BATNA A EL-KANTARA.
La route de Batna à Ksour nous amène bientôt au point de la vallée qui établit le partage des eaux du Tell et du Sahara (1090 métrés d’altitude). La route se rapproche de la rivière, dont le lit ne présente que des flaques d’eau de distance en distance, et traverse des plaines uniformes presque entièrement incultes, où de larges espaces sont couverts de touffes de Retama sphærocarpa, d’Artemisia Herba-alba et de Santolina squarrosa ; dans les champs en friche, nous retrouvons en abondance le Delphinium Orientale. Sur les montagnes qui limitent la vallée à l’est, les bois ne sont plus représentés que par des broussailles parsemées de quelques arbres peu élevés (Pistacia Atlantica et Juniperus Phœnicea). — Vers Ksour, la vallée s’élargit, et, dans le voisinage du caravansérail (961 mètres d’altitude), quelques champs de céréales, qui nous offrent le Hohenackeria polyodon et le Valerianella stephanodon, sont fertilisés par des irrigations dérivées de la rivière, dans laquelle des sources versent leurs eaux douces et abondantes. Dans des terrains en friche auprès du caravansérail se rencontrent de nombreuses touffes de Peganum Harmala et le Silybum eburneum. — La route, après avoir traversé la plaine de Ksour, s’engage dans l’un des profonds ravins des montagnes qui bornent cette plaine vers le sud ; les pentes argileuses et pierreuses de ces ravins encaissés n’offrent que quelques rares buissons ; vers leur partie inférieure, dans les points arrosés par des dérivations de la rivière, quelques champs de céréales présentent le plus beau développement, et annoncent la fertilité du sol, qui, pour produire de riches moissons, n’a besoin que d’irrigations pratiquées du reste avec une certaine habileté par les indigènes. A Nza-Ben-Messaï ou les Tamarins (790 mètres d’altitude), les eaux de la rivière sont encore assez abondantes, et sur les berges se rencontrent de nombreux buissons de Lauriers-Roses et de Tamarix Africana, en arabe Tarfa, d’où le nom d’Oued Tarfa donné au cours d’eau par les indigènes, et le nom français attribué à la localité. Il n’y a encore aux Tamarins d’autre construction que la maison bâtie par les soins de l’administration pour servir de halte aux voyageurs. Sur les bords de l’Oued Tarfa, M. le docteur Guyon a recueilli le Lonchophora Capiomontiana que nous retrouverons dans la région saharienne. La vallée des Tamarins forme un bassin assez étendu du nord au sud, borné à l’est et à l’ouest par des montagnes entièrement déboisées. Quelques champs de Blé dur et d’Orge, bien arrosés, sont déjà (25 mai) arrivés presque à maturité ; les plantes que nous observons dans ces moissons sont encore pour la plupart celles de la région des hauts-plateaux, et nous y retrouvons le Hohenackeria polyodon, que dans notre voyage nous n’avons pas vu au sud de cette localité.
Liste des plantes observées dans les moissons aux environs des Tamarins.
- Ranunculus arvensis L.
- — trilobus Desf.
- Ceratocephalus falcatus Pers.
- Papaver hybridum L.
- Rœmeria hybrida DC.
- Carrichtera Vellæ DC.
- Alyssum Granatense Boiss. et Reut.
- *Clypeola cyclodontea Delil.
- *Sisymbrium torulosum Desf.
- — runcinatum Lagasc.
- Moricandia arvensis DC.
- Diplotaxis virgata DC. var. subsimplex.
- Helianthemum glutinosum Pers.
- — pilosum Pers.
- — Niloticum Pers.
- Reseda alba L.
- Silene tridentata Desf.
- Spergularia diandra Heldr.
- Malva parviflora L.
- — Ægyptiaca L.
- Erodium Cicutarium L’Hérit.
- Peganum Harmala L.
- Medicago denticulata Willd.
- — minima Lmk.
- Astragalus hamosus L.
- Hippocrepis scabra DC.
- Paronychia argentea Lmk.
- Herniaria annua Lagasc.
- *Hohenackeria polyodon Coss. et DR.
- Buplevrum semicompositum L.
- Ammi majus L.
- Thapsia Garganica L.
- Daucus aureus Desf.
- Scandix Pecten-Veneris L.
- Torilis nodosa Gærtn.
- Turgenia latifolia Hoffm.
- Caucalis leptophylla L.
- Crucianella patula L.
- Callipeltis Cucullaria Stev.
- Galium setaceum Lmk.
- — tricorne With.
- Valerianella discoidea Lois.
- Scabiosa Monspeliensis Jacq.
- Calendula arvensis L.
- *Echinops spinosus L.
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Centaurea pullata L.
- *— Algeriensis Coss. et DR.
- — Nicæensis All.
- — Melitensis L.
- *Microlonchus Duriæi Spath.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ.
- Micropus bombycinus Lagasc.
- Artemisia Herba-alba Asso.
- Bellis annua L.
- Anacyclus tomentosus DC.
- *Pyrethrum fuscatum Willd.
- Kœlpinia linearis Pall.
- Hedypnois rhagadioloides L.
- Podospermum laciniatum DC. var. calcitrapæfolium.
- *Kalbfussia Salzmanni Schultz. Bip.
- Asterothrix Hispanica DC.
- Scorzonera undulata Vahl.
- Sonchus divaricatus Desf.
- — oleraceus L.
- Anagallis arvensis L.
- Nonnea micrantha Boiss. et Reut.
- Lithospermum Apulum L.
- Echinospermum Vahlianum Lehm.
- — patulum Lehm.
- Salvia Verbenaca L.
- Plantago albicans L.
- — Psyllium L.
- Beta vulgaris L.
- Chenopodium Vulvaria L.
- Euphorbia falcata L.
- — exigua L.
- — sulcata De Lens.
- Alopecurus pratensis L. var. ventricosus. — Lieux frais.
- Echinaria capitata Desf.
- Dactylis glomerata L.
- Schismus calycinus Coss. et DR.
- Festuca rigida Kunth.
- Bromus Madritensis L.
- Brachypodium distachyum Rœm. et Sch.
- Elymus crinitus Schreb.
- Hordeum murinum L.
- Triticum Orientale M. Bieb.
- Ægilops ovata var. triaristata. L.
Les lieux incultes nous présentent déjà quelques-unes des espèces que nous retrouverons dans la région saharienne, entre autres les : Atractylis microcephala, Anabasis articulata, Herniaria fruticosa, Astragalus tenuifolius, Echium humile, etc. — La présence de ces espèces sahariennes s’explique par une moindre altitude, par la présence de terrains salés, et surtout par l’action du vent du sud qui fait déjà sentir là sa puissante influence.
Liste des plantes observées dans les terrains incultes aux environs des Tamarins.
- Peganum Harmala L.
- *Genista microcephala Coss. et DR.
- *Anthyllis Numidica Coss. et DR.
- *Astragalus tenuifolius Desf.
- Minuartia montana Lœfl.
- Pteranthus echinatus Desf.
- *Paronychia Cossoniana J. Gay.
- Polycarpon Bivonæ J. Gay.
- Herniaria fruticosa L.
- Aizoon Hispanicum L.
- Centaurea Parlatoris Heldr.
- *Atractylis microcephala Coss. et DR.
- *— cæspitosa Desf.
- Artemisia Herba-alba Asso.
- Sonchus spinosus DC.
- Echium humile Desf.
- Thymus hirtus Willd.
- Globularia Alypum L.
- Anabasis articulata Moq. Tand.
- Atriplex Halimus L.
- — parvifolia Lowe.
- Salsola vermiculata L.
- Passerina hirsuta L.
- Stipa parviflora Desf.
- — gigantea Lagasc.
- — barbata Desf.
- Dactylis glomerata L.
- Festuca tenuiflora Schrad.
- — cynosuroides Desf.
- Lepturus incurvatus Trin.
Des ruines indiquent que les Tamarins furent jadis un poste occupé par les Romains. — La route s’éloigne bientôt du cours de l’Oued Tarfa pour se rapprocher de l’Oued Fedâla, quelle traverse et longe ensuite pour descendre dans le ravin creusé par le lit de cette rivière ; ce ravin est encaissé entre les pentes argileuses et pierreuses des Djebel Tilatou et Madou, et ses pentes présentent de nombreuses touffes de Retama sphærocarpa et de Passerina hirsuta. A l’extrémité du Djebel Tilatou, l’étendue occupée par des ruines romaines dans un élargissement de la vallée montre toute l’importance qu’avaient les établissements romains dans cette partie du pays. Quelques champs de céréales cultivés par les indigènes promettent, grâce à l’irrigation, d’assez belles récoltes. Plus loin, nous traversons l’Oued Fedâla et l’Oued Ksour vers leur confluent, et nous suivons l’Oued El-Kantara, réunion de ces deux cours d’eau, et encaissé entre des montagnes escarpées ; au nord-ouest s’élève le Djebel Metlili constitué par d’énormes blocs de rochers, dont les assises, souvent régulières et verticales, apparaissent de loin comme une muraille immense ; au sud-est le Djebel El-Gaous moins élevé, à pentes moins escarpées, est formé de blocs jetés sans ordre, et dont un grand nombre se sont éboulés dans la vallée. Dans tous les points où la rivière a déposé une épaisse couche de terre végétale, les indigènes ont cultivé le sol, et arrosent leurs moissons par des travaux d’irrigation exécutés avec intelligence, et qui n’ont besoin que de quelques perfectionnements. Ces atterrissements nous présentent déjà plusieurs des espèces que nous retrouverons dans les endroits arrosés de la région saharienne :
- *Lonchophora Capiomontiana DR.
- Diplotaxis pendula DC.
- *Hedysarum carnosum Desf.
- *Paronychia Cossoniana J. Gay.
- Galium setaceum L.
- Callipeltis Cucullaria Stev.
- Pulicaria Arabica Cass.
- Asteriscus pygmæus Coss. et DR.
Là nous rencontrons également le Cordylocarpus muricatus, que, dans la province d’Oran, nous n’avions pas vu dépasser les limites du Tell. — Les montagnes resserrent de plus en plus l’étroite vallée que nous venons de suivre, et bientôt nous arrivons au pied de la muraille de rochers gigantesques qui semblent fermer l’accès de la région saharienne ; ce n’est qu’après avoir contourné une dernière colline que l’on voit apparaître l’étroite brèche creusée par le torrent, et formant l’entrée du célèbre défilé d’El-Kantara : à droite et à gauche s’élèvent perpendiculairement les rochers de l’immense massif qui paraissaient devoir nous barrer le passage. La profondeur du ravin, ses nombreuses sinuosités, le bruit des eaux, tout concourt à impressionner vivement le voyageur dans ce site grandiose et sauvage. Un magnifique pont d’une seule arche, construit par les Romains, traverse le torrent dont la route suit tous les contours. Quelques Dattiers qui croissent sur les bords du torrent annoncent seuls l’approche de la première oasis, dérobée aux regards par les détours du défilé. Encore quelques pas, et le Sahara nous apparaîtra dans son austère majesté. — Il est impossible de dépeindre la magnificence du vaste panorama qui se déroule à nos regards : les cimes majestueuses des innombrables Dattiers de l’oasis se détachent, au soleil couchant, par leur vert foncé, sur la teinte rougeâtre qui semble embraser l’horizon ; les murs de terre qui forment la ceinture de l’oasis, les tours carrées dont elle est flanquée, et les maisons qui composent les villages arabes, forment par leur teinte grisâtre un saisissant contraste. La plaine apparaît dans toute son étendue, et des montagnes au sol rougeâtre semblent dans le lointain se confondre avec le ciel. Tout, jusqu’au costume sévère et primitif des indigènes, concourt à donner à ce tableau un caractère de grandeur et d’étrangeté qu’il nous faut renoncer à décrire.
Liste des plantes observées sur les rochers du défilé d’El-Kantara.
- Diplotaxis pendula DC.
- Lavatera maritima Gouan.
- Genista ramosissima Poir.
- Ononis angustissima Lmk.
- *Anthyllis tragacanthoides Desf.
- *Deverra scoparia Coss. et DR.
- Galium erectum Huds.
- *— petræum Coss. et DR.
- Centaurea Parlatoris Heldr.
- Lavandula multifida L.
- *Stachys Guyoniana de Noé.
- Ballota hirsuta Benth.
RÉGION SAHARIENNE.
L’oasis d’El-Kantara, à 35° 16′ de latitude boréale, à 534 mètres d’altitude d’après M. Fournel (environ 550 d’après nos observations barométriques), est située comme les autres oasis des Ziban au delà de la chaîne des montagnes qui séparent le Tell du Sahara ; cette oasis s’étend parallèlement au cours de la rivière, dont les eaux abondantes et douces, par d’importants travaux d’irrigation, fertilisent toutes les cultures. — Un vaste caravansérail, construit, par les soins de l’administration, sur le bord de la rivière opposé à l’oasis, indique seul la domination française. — L’oasis d’El-Kantara ne compte pas moins de 76,200 Dattiers et de 8,552 arbres fruitiers, soumis à un impôt annuel uniforme de 20 centimes. Les plantations de Dattiers et d’arbres fruitiers qui, de loin, présentaient l’aspect d’une forêt, sont divisées en jardins par des murs en terre peu élevés qui les entourent. Ces jardins ne contiennent souvent que quelques arbres habituellement plantés sans ordre ; d’étroits canaux d’irrigation (saguia) creusés dans le sol servent à l’arrosement des arbres et des cultures ; ces canaux mettent en communication entre eux les bassins peu profonds qui entourent chaque pied de Dattier, et permettent aux divers propriétaires d’arroser leurs cultures avec facilité toutes les fois que la sécheresse du sol le nécessite. A l’ombre des Dattiers sont plantes des Abricotiers, des Figuiers, des Grenadiers, quelques ceps de Vigne et quelques Pêchers. Les jardins offrent, en outre, quelques Cédratiers, et la circonférence du tronc de l’un de ces arbres mesurait près de 80 centimètres. Le Blé, l’Orge, les Oignons, les Fèves occupent les vides laissés par les plantations, et croissent vigoureusement grâce à l’ombrage que leur prêtent les arbres en les garantissant de l’influence des vents du sud, et en maintenant dans l’atmosphère la fraîcheur nécessaire à leur développement. — Un habitant du village le plus rapproché du caravansérail, et qui avait reçu, sans doute, quelques leçons de culture au jardin d’acclimatation de Beni-Mora, nous a montré avec complaisance les plantations de Riz de ses saguia, les quelques ares de Coton qu’il venait d’ensemencer, et surtout les arbres fruitiers de son jardin, qui, par les soins qu’il leur avait donnés, se distinguaient déjà de ceux du voisinage. — Les plantes spontanées qui se rencontrent dans les cultures de l’oasis appartiennent, pour la plupart, à la végétation européenne, et nous verrons qu’il en sera de même pour les autres oasis[18]. — Le lit de l’Oued El-Kantara présente de nombreuses touffes de Lauriers-Rose et de Tamarix Gallica, entre lesquelles coulent les eaux de la rivière ; sur les parties nues des berges argileuses croissent en grande abondance un Deverra, le magnifique Reseda Aucheri, et d’autres plantes de la région saharienne. — Des clôtures récentes annoncent l’agrandissement que tend à prendre l’oasis, et dans les jardins qu’elles entourent sont cultivés le Blé et l’Oignon au pied de Dattiers de récente plantation.
L’immense plaine argilo-calcaire d’El-Kantara, bordée au sud de montagnes rocailleuses et nues (Djebel Kteuf), est, en général, d’une extrême aridité ; le Peganum Harmala, l’Anabasis articulata, et l’Artemisia Herba-alba, si commun dans les terrains analogues des hauts-plateaux, y couvrent de larges espaces ; on y rencontre çà et là de rares touffes de Zizyphus Lotus. A l’extrémité de cette plaine la route traverse plusieurs fois le lit de l’Oued El-Kantara, et s’engage entre des collines nues et coupées par de nombreux ravins.
Liste des plantes observées aux environs d’El-Kantara.
- Ranunculus arvensis L.
- Nigella sativa L.
- Delphinium cardiopetalum DC.
- Papaver Rhœas L.
- *Lonchophora Capiomontiana DR.
- *Nasturtium coronopifolium DC.
- Sisymbrium runcinatum Lagasc.
- — erysimoides Desf.
- Moricandia arvensis DC.
- Diplotaxis pendula DC.
- — virgata DC.
- Eruca sativa Lmk.
- Carrichtera Vellæ DC.
- Cleome Arabica L.
- Reseda Phyteuma L.
- — Aucheri Boiss.
- Buffonia perennis Pourr.
- Spergularia diandra Heldr.
- Hypericum tomentosum L.
- Erodium guttatum Willd.
- Fagonia glutinosa Delile.
- Peganum Harmala L.
- Zizyphus Lotus L.
- Ononis angustissima Lmk.
- — brachycarpa DC.
- Anthyllis tragacanthoides Desf.
- Astragalus sesameus L.
- *— geniculatus Desf.
- *Hedysarum carnosum Desf.
- Herniaria annua Lagasc.
- — fruticosa L.
- *Paronychia Cossoniana J. Gay.
- — argentea Lmk.
- Polycarpon tetraphyllum L. f.
- — Bivonæ J. Gay.
- Minuartia montana Lœfl.
- Pteranthus echinatus Desf.
- Eryngium ilicifolium Lmk.
- Ammi Visnaga Lmk.
- Torilis nodosa Gærtn.
- Sherardia arvensis L.
- Crucianella patula L.
- Galium saccharatum L.
- — setaceum Lmk.
- Callipeltis Cucullaria Stev.
- Scabiosa Monspeliensis Jacq.
- Micropus supinus L.
- Pulicaria Arabica Cass.
- Asteriscus aquaticus DC.
- — pygmæus Coss. et DR.
- Pallenis spinosa Cass.
- Anacyclus tomentosus DC.
- Artemisia Herba-alba Asso.
- Filago Jussiæi Coss. et Germ.
- Xeranthemum inapertum Willd.
- *Carlina involucrata Desf.
- *Atractylis microcephala Coss. et DR.
- Centaurea Melitensis L.
- — Nicæensis All.
- — sulphurea Willd.
- *Centaurea Algeriensis Coss. et DR.
- — Calcitrapa L.
- Kentrophyllum lanatum DC.
- *Carduncellus calvus Boiss. et Reut.
- *Silybum eburneum Coss. et DR.
- Onopordon macracanthum Schousb.
- Pycnomon Acarna Cass.
- Scolymus Hispanicus L.
- Hedypnois rhagadioloides L.
- *Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip.
- Sonchus divaricatus Desf.
- — maritimus L.
- — spinosus DC.
- Anagallis arvensis L.
- Nerium Oleander L.
- *Echium humile Desf.
- Echinospermum Vahlianum Lehm.
- Cynoglossum pictum Ait.
- Lycium Mediterraneum Dun.
- Verbascum sinuatum L.
- *Linaria fruticosa Desf.
- Veronica Anagallis L.
- Mentha rotundifolia L.
- — sylvestris L.
- — Pulegium L.
- Thymus hirtus Willd.
- Salvia lanigera Desf.
- — Ægyptiaca L.
- Marrubium Alysson L.
- Teucrium Polium L.
- *Plantago Syrtica Viv.
- — Lagopus L.
- — Coronopus L.
- — Psyllium L.
- Beta vulgaris L. var. macrocarpa.
- Blitum virgatum L. var. minus Vahl.
- Salsola vermiculata L.
- Anabasis articulata Moq.-Tand.
- Passerina hirsuta L.
- Euphorbia falcata L.
- *— glebulosa Coss. et DR.
- Ephedra fragilis Desf.
- Juncus bufonius L.
- Piptatherum miliaceum Coss.
- Stipa parviflora Desf.
- Agrostis verticillata Vill.
- Echinaria capitata Desf.
- Melica ciliata L.
- Kœleria villosa Pers.
- — phleoides Pers.
- Dactylis glomerata L.
- Lamarckia aurea Mœnch.
- Festuca rigida Kunth.
- Bromus Madritensis L.
- Lolium perenne L. var. rigidum.
- Hordeum murinum L.
- Ægilops ovata L.
- Imperata cylindrica P. B.
- Andropogon hirtus L.
- — laniger Desf.
- Equisetum ramosissimum Desf.