Regles pour les officieres du monastere de l'Annonciade, fondé à Genes l'année de notre Salut 1604
Des instructions que la Maîtresse doit donner aux Novices pour le regard de l'Oraison, & des exercices spirituels.
Dans l'endroit destiné pour le Noviciat, elle leur enseignera tous les jours la maniere de réciter l'Office.
Si quelqu'une ne sçavoit pas bien lire, elle l'enseignera, ou bien elle la fera instruire par une autre.
Elle leur aprendra la maniere de psalmodier avec dévotion, selon notre façon, & conformément à leur besoin.
Elle leur déclarera tous les jours quelque point des Constitutions ou des Régles, & tout ensemble elle tâchera de les leur faire pratiquer.
Et si quelqu'une avoit besoin d'aprendre la doctrine Chrétienne, elle aura soin de la lui faire aprendre autant qu'il sera convenable.
Elle leur enseignera la maniere de faire l'examen general de conscience, & le particulier sur quelque défaut, & le moyen de l'extirper.
La maniere d'entendre fructueusement la sainte Messe, & de faire dans ce tems là la communion spirituelle, & la dûë aplication du Sacrifice.
La maniere de se bien préparer à la confession, & celle de se confesser, prenant garde qu'elles ne tombent point, ni dans une conscience trop large & trop libre, ni encore moins dans le cas d'une conscience scrupuleuse, mais qu'elles ayent une conscience tendre qui fasse scrupule de peché lorsqu'il est convenable, & non de ce qui n'est pas peché.
La maniere de se préparer à la sainte Communion, avec la préparation éloignée, prochaine & presente, & de faire l'action de graces après la Communion.
Elle les instruira encore de la maniere de réciter la couronne & le Rosaire, & de méditer leurs Mystéres.
La façon de méditer sur les Commandemens de Dieu & sur les vœux, sur les Constitutions, sur les pechés capitaux, sur les cinq sens, sur les vertus de Notre-Seigneur, de Notre-Dame & des Saints, & aussi sur leurs vies; sur le Pater noster, & sur l'Ave Maria, & d'autres semblables matieres.
Sur les Mystéres du Rosaire, de la Vie & de la Passion de Notre-Seigneur, & de la sainte Vierge.
La maniere de s'exciter à l'amour de Dieu, de méditer ses bienfaits & les perfections divines, d'où procédent ses bienfaits. Et de s'exercer en diverses demandes intérieures des choses dites ci-dessus, commençant toujours par le plus facile, & de là passant au plus difficile.
Et puisqu'il ne suffit pas de leur enseigner ces choses peu à peu au Noviciat, si conjointément on ne leur enseigne à les pratiquer, il sera bon que selon la nécessité & le besoin particulier des Novices, la Maîtresse voye avec la Mere Prieure si elle jugeroit à propos que pour quelque tems les Novices qui auroient besoin de son secours, fassent avec elle l'Oraison mentale séparées des autres, comme au Chapitre, ou autre endroit, selon qu'il plaira à la Mere pendant que les autres seront au Chœur.
Et pour les mieux instruire, elle pourra tenir l'ordre qui suit.
1. Elle dira l'Antienne Veni Sancte Spiritus, & le reste comme celles qui sont au Chœur.
2. Puis elle dira. Humilions-nous devant la divine Majesté, avec ces paroles d'Abraham. Loquar ad Dominum, ego pulvis & cinis, c'est-à-dire, parlerai-je au Seigueur, moi qui ne suis que poussiere & que cendre. Et avec celles du Publicain, Deus propitius esto mihi peccatori. Mon Dieu, soyez propice à cette pauvre pecheresse.
3. Offrons notre mémoire au Pere éternel, le priant de la délivrer des distractions, & qu'il lui suggere ce que nous devons méditer.
4. Offrons notre entendement à Notre-Seigneur, le priant de l'éclairer dans la méditation, lui faisant entendre, & bien pénétrer ce qui est convenable pour la gloire de Dieu.
5. Offrons notre volonté au Saint Esprit, le priant de l'emflamer en l'amour Divin, & qu'il excite en elle toutes les affections qui seront à sa plus grande gloire.
6. Prions Notre-Seigneur Jesus-Christ qu'il nous donne sa grace, afin que toutes nos forces & operations tendent sincerement à sa pure gloire, & à son pur honneur.
7. Faisons une inclination de cœur à la Bienheureuse Vierge, Notre-Dame, la priant de nous donner sa benediction, de daigner être avec nous dans ce saint exercice, & de nous favoriser envers son trés-cher Fils.
8. Prions encore l'Ange Gardien, notre Pere saint Augustin, les Saints à qui nous avons dévotion, & tous les Bienheureux du Ciel, qu'il nous assistent, & qu'ils presentent nos Oraisons à Notre-Seigneur.
Sur chacun de ces points de préparation, elle s'arrêtera après les avoir prononcés; autant de tems qu'il sera necessaire pour les accomplir intérieurement, donnant le tems aux Sœurs de faire de même, & puis elle passera à une autre.
Ces articles de préparation étant finis, si la matiere qui doit être meditée avoit quelque prélude, ou introduction, elle les circonstanciera l'un après l'autre, ainsi qu'elle le jugera à propos.
Puis elle proposera le premier point de la meditation produisant quelque affection conforme & quelque instruction profitable.
Et lorsqu'elle se sera arrêtée sur un point autant qu'elle le jugera necessaire, elle en proposera un autre.
Sur la fin de la meditation il est convenable de faire un colloque conformément aux obligations que nous avons à Dieu, & à nos necessités, nous excitant avec une nouvelle ferveur à produire des actes excellens de Latrie & de religion envers la Majesté Divine, sçavoir, des actes de loüange, de benediction, d'adoration, d'amour, de remerciement, d'offrande, & de demande, pour nous & pour notre prochain.
La méditation étant finie, elles diront les Oraisons que disent celles qui sont au Chœur.
Puis à quelque heure du jour elle leur fera repeter leur meditation, tant celle du matin que celle du soir precedent, voyant comme elles auront sçû se dilater sur chaque point envers Dieu ou envers Notre-Seigneur en tant qu'homme, ou envers Notre-Dame, (si elle étoit comprise dans tel point,) quelles instructions elles en auront tirés pour elles, quels sentimens elles auront eu, & à quelles affections elles se seront excitées.
Et où elle verra qu'elles auront été stériles, elle leur découvrira quelque bon sentiment qu'elles n'auroient pas pû produire. Leur enseignant le moyen de s'étendre sur les points, & d'en tirer diverses affections, ainsi qu'il est écrit au traité de l'Oraison du Pere Loüis Dupont de la Compagnie de Jesus, lequel traité ou d'autre semblable, elle devra sçavoir fort parfaitement, & aura soin de le faire bien aprendre aux Novices, cela étant sa principale obligation, à cause de l'importance dont est l'Oraison, & pour le long espace de tems qu'elles y doivent employer selon l'ordre de notre Institut. D'où vient que quand une Novice ne sera pas reconnuë assez habile dans l'art de mediter durant l'année de son Noviciat, il sera à propos qu'elle reste sous la conduite de la Maîtresse, ou bien sous celle de quelque autre, pour recevoir d'elle les points, jusques à ce qu'au jugement de la Mere Prieure & de la Maîtresse elle soit capable de faire la méditation au Chœur avec les autres.
Elles pourront faire les repetitions séparement, afin que la Maîtresse puisse instruire chacune selon son besoin, quoique quelquefois, elle en fera faire des conferences publiques, ainsi qu'elle le jugera à propos.
Et toutes les fois que l'on lira les régles pour la Méditation, elle les fera répeter publiquement à chacune d'elles jusques à ce qu'elle les sçachent bien.
Elle leur enseignera de même comment elles se doivent comporter dans les tems de consolations & de goût spirituels dans celui de la sterilité & de la secheresse d'esprit.
Elle instruira encore les Converses qui seront Novices, non-seulement aux coûtumes, mais aussi pour l'oraison, conformément à leur capacité, leur donnant principalement des Mysteres ou les actions exterieures de Nôtre-Seigneur & ses souffrances corporelles seroient plus à leur portée.
Et lors que les Converses pourront sans préjudicier à leurs Offices, & aux occupations qui leur seront imposées par la Mere Prieure, & sans manquer à dire les chapelets qu'elles sont obligées de réciter, ce sera bienfait qu'elles assistent à la méditation.
De l'ordre que les Novices doivent observer toute la journée.
Les Novices observeront l'ordre de la maison tant pour leur lever, comme pour aller au Chœur, à la Messe & à la table, &c.
L'oraison du matin étant achevée, elles se retireront dans leurs chambres autant de tems qu'il plaira à la Maîtresse pour faire leur lit & leur chambre, & penser un peu au fruit qu'elles auront tiré de l'Oraison.
Dans les tems que les autres iront au travail; elles se rendront au Noviciat avec leur Maîtresse, & chacune repetera la méditation qu'elle aura faite le matin, & celle du soir precedent.
Après les répetitions la Maîtresse les instruira par ordre sur diverses choses conformes à celles qui ont été dites au Chapitre precedent, leur faisant repeter, & bien comprendre les instructions qu'elle leur donnera jusques à l'heure du travail manuel, qui doit être le matin avant dîner, conformément à l'ordre que la Maîtresse leur prescrira.
Puis après que le signal du dîner sera donné, elles iront en silence au Lavoir, au Chapitre, au Refectoire, & à la Table qui leur sera destinée, y demeurant avec la bienséance & la modestie qui est convenable à des Religieuses.
Le dîner étant achevé, & l'action de grace renduë, elles iront en silence à l'endroit qui leur sera destiné pour la récréation; & là elles feront grande attention à se recréer avec modestie, à tenir des discours édifians, & à y converser indifferemment.
La recréation étant finie, elles se retireront dans leurs chambres ainsi que les autres, s'occupant à ce que la Maîtresse leur ordonnera.
Dans les tems que les autres iront travailler elles retourneront au Noviciat. Où entre autres choses, la Maîtresse leur expliquera quelques articles des Constitutions ou des Régles, ou des avis concernant les moyens, tant pour se défaire des vices, que pour acquerir les vertus; commençant par les Constitutions, & peu à peu poursuivant tout le reste par ordre, de sorte que dans un an elles soient trés-capables de toutes choses.
Et ensuite pour ce qui est de l'Oraison elle leur proposera les points qu'elles devront méditer le soir & le matin suivant, leur donnant sur les sujets quelqu'éclaircissement selon qu'il lui semblera convenable, afin de les rendre plus capables pour la méditation; elle leur fera repeter le matin l'Oraison qu'elles auront faite le soir, afin de la mieux penetrer, & en tirer plus grand fruit; insistant davantage sur les points qui leur donneront plus d'édification.
Et il ne sera pas nécessaire, que pour cette premiere année, elles suivent l'ordre des sujets de méditation que les autres observeront: mais celui que la Maîtresse leur donnera, laquelle suivant l'ordre des matieres mises au Chapitre précédent, les instruira sur chacune par ordre, les faisant bien exercer sur une avant que de passer à une autre, afin qu'au bout de l'année elles soient experimentées en toutes.
De plus, elle leur fera faire des conferences, tantôt sur ce qu'elle leur aura expliqué, tantôt sur quelque vertu dont elle connoîtra qu'elles ont besoin; dans un tems sur l'extirpation de quelque vice, & une autre fois sur la méditation passée, ainsi qu'elle jugera pour le mieux.
Puis après elle leur fera faire quelques exercices corporels par la maison; ou bien elle les fera travailler selon l'ordre que la Mere aura donné, observant les heures du Chœur, & les tems de la meditation avec les autres.
Et après la récreation, & l'examen du soir, ayant premierement demandé la benediction à la Maîtresse, elles s'en iront reposer, se recommandant à la bienheureuse Vierge, en récitant un Ave Maris Stella; avant que de se mettre au lit, la priant de leur obtenir la benediction de son très-cher Fils, & de leur donner la sienne.
Comme elle les doit instruire à la pratique des Coutumes Religieuses.
Qu'elle ait soin de leur faire bien comprendre la grace que Dieu leur a accordée de les retirer de la bassesse & de la corruption du monde, & de les élever à la noblesse de l'état Religieux, & à la qualité d'épouses de Jesus-Christ; & par consequent qu'elle les exhorte à quitter toutes affections déréglées envers leurs parens, les aimant seulement avec l'amitié que la charité bien ordonnée demande, ne se souciant point d'en être visitées.
Qu'elle les exhorte à mépriser comme de la boüe toutes les richesses & toutes les vanités mondaines, ne faisant aucun cas de ce qu'elles auront quittées pour l'amour de Dieu, quand même elles auroient abandonnés tous les royaumes du monde.
Et qu'elles évitent de parler des biens, ni des autres vanités qu'elles auront laissé dans le monde, ni de peu estimer la moindre des Sœurs, les reconnoissant toutes pour Epouses de Notre-Seigneur, lequel tient comme fait à lui-même, ce qui leur est fait.
Qu'elle ait soin de les consoler & de les fortifier dans leurs tentations; de corriger leurs défauts, & de leur ôter les mauvaises habitudes qu'elles auront aporté du monde; de leur enseigner la bienséance, & la façon d'agir convenable à des Religieuses; comme elles doivent assister au Chœur avec une grande modestie & dévotion, observant les ceremonies prescrites & à rester à table avec la politesse Réligieuse.
Qu'elle leur aprenne à être humbles dans leur conversation, douces & modestes, se taisant lorsqu'il n'est pas convenable de parler, à être briéves en paroles, & à observer le silence aux tems ordonnés pour le garder.
Qu'elles ne fuyent pas le travail, mais qu'elles y soient des premieres, & qu'elles se portent volontiers à faire tous les exercices quelque bas & viles qu'il puissent être pour l'amour & l'honneur de Notre-Seigneur, lequel s'est si fort humilié, & a tant travaillé pour elles.
Qu'elles soient charitables envers toutes, principalement envers les malades & mortifiées dans toutes leurs façons de faire. Bien instruites des régles, des avis & des instructions qui sont donnés pour renoncer aux vices, & pour acquerir les vertus; qu'elle les exhorte souvent à la pratique de l'Oraison, à la dévotion envers la S. Vierge, à l'observance des vœux, leur montrant combien ils sont importans, & qu'elle leur fasse bien considerer ce qu'elles promettent, & tout ce que les Constitutions prescrivent pour le regard des vœux.
Qu'elle ne permette à pas une Novice de servir une autre en quelque chose que ce soit, & qu'entr'elles aucune familiarité ou amitié particuliere ne prenne naissance.
Si elle s'aperçoit que quelque Novice soit attachée à quelques petites choses, comme à un livre, à une image, ou reliquaire, ou autres semblables objets, qu'incontinent elle fasse en sorte qu'elle lui soit ôtée ou bien échangée contre une autre; lui enseignant combien il importe pour la perfection, d'avoir un parfait détachement de toutes les choses du monde.
Qu'elle aye soin que ses Novices ne fassent aucune mortification publique sans la permission de la Mere. Quoique elle soit libre de leur en donner au Noviciat avec la discretion & la prudence convenable.
Qu'elle les exerce souvent à l'anéantissement de leur propre volonté, aux fonctions les plus basses de la maison, & à la parfaite observance des régles communes & particulieres, leur faisant quitter quelque chose que ce soit, commencée & non achevée pour pratiquer l'obéissance. Leur montrant de quelle importance est cette sainte vertu. Et qu'elles ne doivent pas se contenter seulement de faire promptement & entierement les choses exterieures qui leur sont commandées; mais encore qu'elles les doivent faire volontiers & de tout leur cœur. Et de plus obéir avec simplicité, soumettant leur propre jugement à celui des Superieures, pensant toujours que ce que la Superieure commande est le meilleur, quand on n'y voit aucun peché manifeste, ayant continuellement Dieu en vûë pour l'amour duquel elles obéissent.
Qu'elle soit soigneuse de les fonder principalement dans la sainte humilité, leur faisant exercer les plus bas & plus viles offices du Monastere.
Leur faisant quelquefois dire en public leurs défauts par un autre, qu'elles écouteront en silence, quoiqu'elles se sentissent toucher en quelque chose qui ne leur semblât pas véritable, demandant pardon à toutes après la reprehension, remerciant la Sœur qui les aura reprises, & lui baisant les pieds.
Qu'elles parlent à genoux à la Mere Prieure jusqu'à ce qu'elle leur ait permis de se lever. Et qu'elles s'accoutument à lui découvrir leur cœur, & à la Maîtresse avec une grande sincerité pour la gloire de Dieu, & de sa sainte Mere, comme faisant un acte de grande humilité, de mortification & de grand profit pour elles-mêmes, afin qu'elles soient mieux, & plus assurément conduites & aidées.
Lorsque quelqu'une tombera dans quelque faute que la Maîtresse ne s'en trouble pas, ni ne s'en étonne point, mais agissant avec douceur & amour, qu'elle l'exhorte à quitter tel défaut, & à exercer la vertu contraire, plûtôt en vûë de plaire à Notre-Seigneur son Epoux, & à sa très-sainte Mere, que pour d'autre fin, celle-ci étant plus haute, plus noble, plus méritoire & plus efficace pour bien faire toutes choses, & avec plus de facilité, que toute autre; puisque l'amour surmonte toutes les difficultés.
Lorsque quelqu'une sera trop fervente, & remplie de trop grands désirs, elle la retiendra avec prudence autant qu'il sera nécessaire, la renvoyant souvent à la Mere Prieure.
Et encore qu'elle l'avertisse souvent de la façon dont se comportent les Novices, consultant avec elle sur les choses importantes, & principalement lorsque quelqu'une sera tentée, afin qu'elle fasse prier les Sœurs pour elle, sans la nommer, & que l'on lui donne les remedes nécessaires en avertissant encore le Confesseur.
Dans le tems de la consultation pour la profession d'une Novice, qu'elle n'y paroisse passionnée ni affectionnée; mais envisageant Dieu, qu'elle dise son avis avec bonnes raisons, & non pas ce qu'elle voudroit selon sa propre inclination parce que suposer à une Novice des vertus qu'elle n'a pas par quelque affection particuliere; & au contraire par quelque aversion, ou quelque mécontentement reçû par elle, l'accuser de ce qui n'est pas, ce seroit un grand peché.
Et ce qui se dit de la Maîtresse se doit encore entendre pour les autres Religieuses qui doivent donner leur voix pour la profession d'une Novice.
Régles des Portieres.
1. Il y aura deux Portieres, lesquelles assisteront à la porte, dont la plus ancienne aura une des clefs; & lorsqu'il sera necessaire d'ouvrir la porte, la seconde Portiere ira demander celle de la Mere Prieure, & après s'en être servie elle la lui reportera.
2. Elles ne laisseront entrer aucune personne sans la permission par écrit de l'ordinaire, remise premierement à la Mere Prieure, & après avoir reçu d'elle sa permission.
3. Elles ne recevront que les choses qui ne pourront entrer par le tour, selon que disent les Constitutions.
4. Quand le besoin obligera de faire entrer quelque homme, elles donneront le signal avec la cloche avant qu'il entre, observant tout ce qui est ordonné par les Constitutions.
Il est à propos qu'il y ait toujours doubles clefs, pour plusieurs cas qui pourroient survenir; comme d'être rompuës ou perduës, & elles seront telles, qu'elles ne puissent ressembler à d'autres ou facilement être contrefaites.
5. Elles ne laisseront aller à la porte aucune des Sœurs sans la permission expresse de la Mere Prieure.
Régles de la Procureuse.
1. Elle recevra tous les deniers du Monastere sous quelque titre que ce soit qu'ils viennent à la maison.
Et elle aura soin de recevoir, de payer & de pourvoir aux necessités du Monastére, faisant tout par l'ordre de la Mere Prieure.
2. Il y aura trois clefs differentes à la caisse, dont la Mere en aura une, la Sous-prieure l'autre, & la Procureuse la troisiéme. Laquelle aussi aura trois livres, l'un pour demeurer dans la caisse, dans lequel elle doit marquer l'argent qui entre, & qui sort de ladite caisse. L'autre des dépenses journalieres du Monastere, qui s'apellera le journalier. Et le troisieme dans lequel sera raporté combien on aura dépensé en chaque espace de tems. 1. Pour le regard de l'Eglise. 2. Pour l'infirmerie. 3. Pour les provisions de la nourriture. 4. Pour les payemens & pour les dépenses de ceux qui servent au dehors, & pour les gages, ou apointemens du Chapelain & du Clerc.
3. Elle rendra compte tous les trois mois à la Prieure, & à deux Discrettes, de la recette, & de la dépense du Monastere, comme les Constitutions ordonnent: & deux fois l'année elle en rendra compte en presence du Chapitre.
4. Il y aura une personne pour acheter laquelle doit être devote, & propre à cet emploi, sçachant écrire, & au besoin intelligente pour la Sacristie, laquelle ne dépendra après la Mere, que de la Procureuse dans ce qui concerne les achats.
5. Elle lui ordonnera ce qu'elle devra acheter, & lui donnera de l'argent suffisamment, laquelle écrira sur le livre du Journalier la dépense qu'elle aura faite. Et la Procureuse se fera donner tous les soirs led. livre, ou bien de deux en deux jours, afin de le calculer & arrêter.
6. Et quand il lui arrivera d'acheter quelque chose au tour, elle le fera avec édification, parlant d'une voix basse, & avec modestie, ne disputant point sur le prix, mais après avoir répondu une fois ou deux, elle le prendra, ou bien elle le laissera. Et ce qu'elle aura acheté elle le remettra aux Officieres, comme les choses de la bouche à la dépensiere; & celles apartenantes au vêtir, à la Maîtresse du travail & à la robiere selon leurs Offices, & ainsi envers toutes les autres Officieres.
7. Elle aura l'œil sur tous les besoins du Monastere; lorsque la saison sera de faire provision de bled, de vin, d'huile, de fromage, & de toutes autres choses qui se peuvent acheter en gros.
8. Et pour plusieurs occasions qu'elle a de parler au tour, on pourra voir s'il est à propos qu'elle soit une des tourieres.
Régles des Tourieres.
1. Celles qui seront destinées pour Tourieres, ne seront pas moins de trois, dont deux y assisteront toujours.
2. Elles ne laisseront aprocher aucune Sœur du Tour, ni ne permettront en cet endroit des entretiens, ni des paroles inutiles.
3. Elles expedieront diligemment les commissions avec édifications, & avertiront la Mere, des presens, des aumônes & des autres choses qui seront envoyées, & puis elles en feront ce que la Mere leur dira. Mais pour les lettres elles les porteront toujours à la Mere.
4. Dans les tems que l'on ne peut pas parler aux Sœurs, elles congedieront modestement chacun, les contentant & les satisfaisant.
5. Pas une ne fera de commission de personne de dehors à aucune de la maison, ni de personne de la maison à aucun de dehors sans la permission de la Superieure.
6. Et quand on parlera au tour une d'elles y sera toujours pour entendre tout ce qui se dira.
7. On n'avertira aucune des Sœurs pour aller au Tour sans l'expresse permission de la Mere Prieure, observant parfaitement tout ce qui est ordonné par les Constitutions.
Régles des Assistantes au parloir.
1. Il y aura deux ou trois assistantes, lesquelles seront des personnes meures & sages; l'une d'elles assistera toujours aux discours que les Religieuses (avec la permission necessaire) tiendront aux personnes de dehors, faisant en sorte de bien entendre tout ce qui s'y dit, & qui s'y traite, afin de le raporter à la Mere. Et si les Ordonnances seront bien observées.
2. Elles ne manqueront pour aucun égard à bien faire leur office.
3. Et elles prendront garde de rompre toujours les discours quand on fera le signal de l'Office, ou bien de quelqu'autre action commune, auquel il est nécessaire de se trouver.
Régles de la Maîtresse du travail.
1. La Maîtresse du travail doit être fort zelée pour assister les pauvres Eglises, se representant que Notre-Seigneur y habite dans une grande pauvreté, comme autrefois dans l'étable où il naquit, ayant besoin de couvertures & de quelques petits drapeaux, qu'il la prie elle & ses compagnes de lui vouloir fournir avec le travail des mains que lui-même leur a donné, & qu'elles considerent la singuliere faveur qu'il leur fait, de vouloir que par leur moyen sa divine Majesté soit couverte, laquelle couvre le Ciel d'étoiles, la terre de tant de belles & diverses fleurs, & tous les Anges & les Saints de gloire.
Et par consequent elle aura un soin singulier de tout ce qui est necessaire pour travailler aux Corporaux, & aux Purificatoires destinés pour les Eglises jusques à ce qu'ils soient entierement achevés pour les donner à Monseigneur l'Illustrissime Archevêque, faisant en sorte qu'il y ait toujours du lin pour filer, & lorsque toutes ne le pourront pas faire pour être occupées à quelqu'autre travail de la maison, qu'il y en ait au moins toujours quelques-unes, & le plus qu'il sera possible (conformément au Jugement de la Mere Prieure) qui soient occupées à cet Office.
2. Elle aura encore soin des ouvrages que l'on fera pour l'usage de notre Eglise, prenant garde que l'on n'excede en rien ce qui est prescrit à cet égard dans nos Constitutions, estimant qu'il est de la plus grande gloire de Dieu d'observer la modestie propre à notre Institut, en vûë d'honorer la pauvreté que Notre-Seigneur Jesus-Christ, notre Epoux, embrassa en toutes choses, & pour mortifier notre inclination qui nous porte toujours aux choses hautes & les plus honorables aux yeux du monde, quoique quelque fois elle soit couverte du prétexte de la plus grande gloire de Dieu.
3. Les ouvrages qui seront faits pour l'usage de la maison seront à ses soins, & elle donnera avis du necessaire prévenant les tems, afin que rien ne vienne jamais à manquer, conferant de tout avec la Mere; elle aura encore soin de rapiecer les vêtemens, tant ceux d'esté, que ceux d'hyver, ôtant ceux qui seroient trop vieux, & en faisant de neufs quand il sera besoin; ne donnant pourtant rien de neuf sans l'ordre de la Mere Prieure.
4. Et s'il arrive que la pauvreté contraigne à travailler pour les personnes de dehors, elle recevra elle-même les ouvrages, les rendra, & en recevra le prix en argent, marquant le tout ainsi qu'il convient sur un livre fait exprès à cet effet, & remettra l'argent à la Procureuse, comme les Constitutions ordonnent.
Régles de l'Infirmiere.
1. L'Infirmiere doit être très-charitable, prudente, diligente, patiente, joyeuse & de bonne santé, avec une ou plusieurs compagnes sous elle, ainsi que la Mere jugera être necessaire.
2. Elle aura un grand soin des Infirmes, des Convalescentes, des Foibles & des Vieilles, comme disent les Constitutions.
3. Quand on donnera le signal pour faire entrer le Medecin, elle s'y trouvera presente avec la Mere Prieure, ou bien avec la Sous-Prieure, afin de prendre garde à tout ce qui sera necessaire.
Elle aura encore soin de tout ce qu'il ordonnera pour ce qui concerne les malades, tant par raport aux recettes que l'on doit envoyer à l'Apoticaire, comme pour les ordonnances qu'il laissera pour la façon de vivre & pour le gouvernement des infirmes, faisant en sorte que le tout soit bien accompli & au tems convenable. Elle prendra garde que pas une ne consulte le Medecin sans la permission de la Mere Prieure.
4. De même elle aura soin que les lits soient bien accomodés, & les chambres bien nettes, avec les bonnes odeurs dont quelquefois il est besoin.
5. Elle tiendra les infirmes joyeuses & dévotes, avec quelque livre spirituel qui sera toujours prêt à l'Infirmerie. Leur faisant observer les ordres du Médecin. Ne les laissant point lever sans permission, quand il y aura du doute que cela leur pourroit nuire; & elle en aura soin jusqu'au tems qu'elles seront remises avec la Communauté, selon le jugement de la Mere Prieure.
Elle sçaura d'elle quelles Sœurs elle doit apeller pour visiter les Infirmes; & que l'on prenne garde d'y parler avec édification, & de choses qui puissent réjoüir la malade, & que ce soit d'une voix basse afin de ne la point incommoder par le bruit & par le trop de paroles.
6. Lorsque l'infirmité sera dangereuse, elle fera en sorte avec la Mere Prieure que tous les Sacremens soient administrés à la Malade à propos.
7. Et si la maladie étoit contagieuse, elle verra avec la Mere Prieure comment elle & ses compagnes se doivent comporter, & qu'elle ne soit pas indiscrette à prendre plus grande peine qu'elle ne peut porter, afin de conserver sa santé, procurant les aides suffisantes, principalement quand on en doit veiller quelqu'une jour & nuit.
Elle aura soin avec ses compagnes du corps mort jusqu'à ce qu'il soit porté au Chœur.
Régles de la Sacristine.
1. Le devoir de la Sacristine est d'être fort dévote, en maniant des choses benites, & qui sont dévoüées au Très-Saint Sacrement; & conjointement amie du silence, ne parlant avec les Ministres de l'Eglise, que lorsqu'il sera nécessaire & avec la modestie convenable.
2. On mettra ordre autant qu'il sera possible que la Sacristine ne parle seulement qu'à celui qui aura soin de la Sacristie où les Prêtres s'habillent, ou bien à quelqu'autre qui sera nécessaire, & qui lui sera assigné par la Mere.
3. L'Office de la Sacristine sera d'avoir soin de tous les ornemens, & de tout ce qui apartient à l'Eglise. C'est pourquoi lorsqu'elle entrera en office elle les recevra par maniere d'inventaire, & de la même maniere elle les remettra à celle qui lui succedera. Elle aura un livre où tout sera écrit, & où elle écrira ce que elle aura acquis de nouveau pour l'Eglise avec le jour & l'année, effaçant celles qui par leur vieillesse ne pourront plus servir à cet usage.
4. Pour ce qui est des Messes ou autres choses, elle ne fera ni ordonnera rien à l'insçu de la Mere.
5. Elle fera en sorte autant qu'il lui sera possible que Notre-Seigneur soit servi avec propreté, tenant tous les ornemens de l'Autel, & ceux des Prêtres nettement, & bien accommodés; changeant souvent les Corporaux & les Purificatoires, lavant ceux qui auront servi après qu'ils auront été lavés la premiere fois par quelque personne qui soit in Sacris.
6. Elle aura soin que tant pour les ornemens, comme pour les Chasubles, les Etoles & les Manipules des Prêtres, il y en ait suffisamment, & que l'on mette au tems convenable les couleurs canoniques. Sçavoir le blanc, le rouge, le vert, le violet & le noir, tant pour les fêtes comme pour les jours de ferie.
7. Tous les matins elle donnera les Ornemens, avec le vin, & l'eau fraichement tirés peu auparavant, prenant garde que tout ce qu'elle donnera soit très-net.
8. Elle aura soin que le Clerc tienne la lampe allumée devant le Très-Saint Sacrement. Qu'il y ait de l'eau benite à l'Eglise & dans la maison, dans les chambres des Religieuses & autres endroits; & que tous les ans à Pâques les saintes Huiles soient renouvellées pour les Agonisantes.
9. Elle aura aussi soin de sonner ou de faire sonner dans leur tems, les Offices Divins, conformément à l'ordre de la Mere Prieure. Et de faire souvenir de l'intention pour laquelle on doit prier ou faire d'autres dévotions selon l'ordre que la Mere lui donnera; & s'il est nécessaire de mettre au Chœur une liste ou quelque avertissement, elle le fera.
10. Lorsque quelqu'une des Religieuses sera à l'agonie, elle aura soin que l'on prie continuellement, & que tous les secours spirituels ordonnés pour celles qui sont en cette extrêmité, lui soient administrés par ordre, si la Mere Prieure n'en donne pas soin à quelqu'autre. Et après qu'elle sera morte la Sacristine aura encore soin de tout ce qui apartient aux obséques & à la Sépulture. Et que l'on fasse pour elle les suffrages accoutumés.
11. Et parce que lorsque les Religieuses se confessent, il est nécessaire ordinairement qu'il y ait un arrangement entr'elles donnés par la Mere Prieure, pour sçavoir celle qui y doit aller la premiere, & celles qui la doivent suivre, elle aura soin de le faire observer, & de ne laisser aller aucune au Confessional sans permission si ce n'est celle qui sera assignée pour se confesser à cette heure là.
12. Quant à ce qui est de préparer le monument de la semaine sainte, elle fera attention de n'emprunter que le moins qu'il lui sera possible, faisant quelques choses qui sentent la modestie & le recueillement, & qui soit propre pour exciter les cœurs à la dévotion, sans y mettre divers ornemens qui ne servent qu'à donner de la distraction.
13. Elle aura soin que la fenêtre pour la sainte Communion soit toujours fermée, & que la Mere en ait la clef: La prenant d'elle dans le tems de la Communion. Comme aussi de porter tous les soirs à la Mere Prieure les clefs de l'Eglise & celles des grilles, les reprenant tous les matins dans le tems convenable. Elle aura encore soin de faire ouvrir l'Eglise au dehors au tems que la Mere l'ordonnera, & de la faire balayer une fois ou deux la semaine selon le besoin.
Régles de la Dépensiere.
1. La Dépensiere aura soin de tout ce qui est au Monastere concernant la nourriture, excepté des fruits qui ne sont pas de garde (comme en été) & du pain & du vin qui sont de l'Office, & au soin de la Refectoriaire.
2. Elle prendra tous les jours l'ordre de la Mere Sous-Prieure, si la Mere Prieure ne donnoit le sien, sur ce qu'elle doit faire pour les repas, tant pour les saines, comme pour les infirmes, ou de celles qui auroient besoin de quelque particularité. Faisant qu'elles ayent toutes ce qui leur est nécessaire, selon l'ordre des Superieures. Elle assistera à la cuisine durant le service de la premiere table, & sa compagne y sera pour la seconde, afin que toutes soient pourvuës.
3. Elle distribuera au Refectoire, à la cuisine, & à l'infirmerie tout ce qui sera nécessaire; tenant les viandes sous la clef bien conservées comme les biens de Jesus-Christ, les visitant souvent, afin que rien ne se gâte, & distribuant le premier ce qui sera en danger de se perdre.
4. Elle conservera diligemment les restes pour les employer en ce que la Mere ordonnera.
Régles de la Robiere.
1. La Robiere doit avoir soin de tout le linge de la maison, des linceuls, des couvertures de lit, & les choses semblables, comme disent les Constitutions.
2. Et comme en entrant dans son office, elle doit recevoir le tout par maniere d'inventaire, de même en sortant de l'Office, elle le doit remettre de la même maniere à celle qui lui succedera, avec ce qui aura été fait de nouveau durant le tems de son Office, & de même elle en effacera ce qui ne pourra plus servir au jugement de la Mere Prieure.
3. Elle rangera dans un endroit à part le linge qui est pour le Refectoire, dans un autre celui de la cuisine, ailleurs celui qui est propre pour l'infirmerie, & dans un autre celui qui sera à l'usage de chaque Religieuse.
4. Elle fera un nombre, ou une autre marque à toutes les chemises & à tous les habits, selon la mesure qui convient aux differentes tailles, afin de les trouver plus facilement; & pour cela elle les tiendra en tel ordre qu'il lui soit aisé de les connoître, elle séparera les étoffes d'avec le linge.
Quant à ce qui ne demande point de mesure particuliere, elle mettra le tout ensemble; sçavoir tous les linceuls à la fois, toutes les napes, & ainsi du reste.
Elle tiendra à part tout ce qui aura servi pour les maladies contagieuses, afin que les autres n'en reçoivent point de dommage.
5. Tous les Samedis elle remettra par nombre à la Cuisiniere le linge blanc concernant son office, & de même à la Refectoriaire & à l'Infirmiere, tout ce dont elles auront besoin pour la semaine. Et ainsi aux particulieres, portant dans la chambre de chacune tout le linge blanc qui lui est nécessaire pour la semaine suivante. Et le Lundi elle recevra de toutes le ligne sale pour le blanchir.
6. Tous les quinze jours elle changera les napes, & toutes les semaines les servietes, & s'il est nécessaire ce sera une fois ou deux la semaine, de même que les essui-mains. Elle changera les linceuls une fois le mois, ou autant que la Superieure jugera à propos.
7. Elle remettra en compte à la lavandiere tout le linge qu'elle doit blanchir, & le recevra de la même maniere lorsqu'il sera sec, & en bon ordre, & le rapiecera, s'il est nécessaire. Et quant au linge neuf, elle ne le taillera point sans permission de la Mere Prieure, & conviendra pour cela avec la Maîtresse des ouvrages, laquelle aura soin de les faire coudre.
8. Et parce que c'est l'office de la Maîtresse des ouvrages de rapiecer les vêtemens de laine, & de faire faire les neufs. La Robiere n'aura soin que de les conserver, & quelquefois de les faire battre pour en ôter la poussiere selon le besoin, & puis au tems des changemens, de les distribuer par les chambres, ainsi que toutes les couvertures, conformément à la necessité & à l'ordre de la Mere Prieure, qu'elle avertira toujours lorsqu'il sera nécessaire de faire quelque chose neuve pour son office, & elle prendra garde de ne rien donner sans permission.
Régles de la Refectoriaire.
1. Elle balayra le Refectoire le matin, & mettra les napes, & les servietes blanches le samedy selon l'ordre des Constitutions, & elle changera les essui-mains trois fois la semaine.
2. Elle aura soin du pain, & d'en tenir la table pourvûë, & d'avertir lorsqu'il sera tems d'en faire. De même elle aura soin de la cave, & que le vin soit conservé avec la vigilance necessaire, & encore de celui qui restera de la table, elle le remettra dans des bouteilles bien fermées, afin qu'il puisse servir pour une autrefois; elle aura aussi soin que le vinaigre soit conservé.
3. Elle fera en sorte qu'il y ait toujours de l'eau au lavoir, parce que toutes y doivent aller laver leurs mains.
4. Elle mettra sur la table les couteaux, les fourchettes & les cuillieres bien nettes, & si elle s'aperçoit que quelqu'une tienne en propre une fourchette, une cuillier, ou un couteau, qu'incontinent elle en avertisse la Mere. La même propreté se doit trouver aux aiguieres, aux salieres, aux chandeliers, & en tout ce qu'elle est obligée par son office de mettre sur la table, tant à la premiere qu'à la seconde, montrant en toutes très-grande propreté, prenant volontiers cette peine pour l'amour de Notre-Seigneur; afin qu'il lui purifie la conscience de tous ses péchés.
5. Elle donnera le signal du repas le matin & le soir au tems convenable, avertissant auparavant la Cuisiniere & la Dépensiere, afin que tout soit prêt dans son tems.
6. Elle tirera le vin & l'eau, & les mettra sur la table un peu auparavant le premier signal, ou plus tard selon qu'il plaira à la Superieure, principalement dans les tems de chaleur.
7. Elle sonnera encore la fin de la récréation, & si quelqu'une manque à s'y trouver elle en avertira la Supérieure.