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Œuvres complètes de Guy de Maupassant - volume 22

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OPINION DE LA PRESSE
SUR
FORT COMME LA MORT.

Le Temps, samedi 15 juin 1889 (Hugues Le Roux).

«Guy de Maupassant... touche bien juste au milieu de la vie; mais déjà, avec les premiers cheveux gris, ce farouche égoïsme dont il a été si fier se détend et s’attriste. Il semblait qu’il eût triomphé jusqu’ici avec une espèce d’ivresse de la sottise de l’homme et de la brutalité de ses instincts. Est-ce le commencement d’une évolution morale? On ne saurait le dire, mais il est sûr que dans Fort comme la Mort cette joie est finie.

«L’indifférence du romancier est entamée. La pitié pour les hommes est entrée en lui par quelque fine blessure, vite refermée. Cette rosée de larmes se desséchera-t-elle? ou va-t-elle s’enfler, jaillir?»

Revue Bleue, 29 juin 1889 (Jules Lemaître).

«Maupassant ne juge, ni ne condamne. Il regarde et il raconte.

«La thèse du roman, c’est l’immense douleur de vieillir—simplement...—Ce qui est remarquable, c’est que ce drame, de donnée romanesque (par le caractère absolument exceptionnel de la situation et des sentiments), M. de Maupassant le développe par les procédés du roman réaliste. Cette étrange histoire, nous en touchons du doigt la vérité, jour par jour, heure par heure... La sûreté d’observation du conteur est telle que, cette invraisemblance, il la fait comme rentrer de force dans le courant vulgaire des choses...»

Gil-Blas, vendredi 24 mai 1889 (Paul Ginisty).

«C’est un thème mélancolique que celui du roman de M. Guy de Maupassant, qui est tout à fait beau, du moins dans les parties où se poursuit cette analyse douloureuse, tout enveloppée de pitié, d’une chute irrémédiable... C’est l’étude merveilleusement conduite, avec la plus cruelle sûreté, des stériles et torturants élans d’une sorte de seconde jeunesse subite, chez un homme assoupi dans une trompeuse tranquillité. Quand le cœur se réveille, après longtemps, il n’a plus la force que pour souffrir.»

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