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Clavecin

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IMPRÉCATIONS A UN LACHE TRANSFUGE

Déplorable Ponchon, qu’as-tu fait de ta gloire ?
Tu vas à des croquants qui ne savent point boire
Et chez qui tous pinards prennent goût de bouchon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Le moins moche, Daudet, dessous sa vantardise,
Ne boit les soirs d’hiver, faut-il qu’on te le dise ?
Que de l’eau de Janos, et, l’été, de Luchon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Geffroy l’Armoricain n’admet que la tisane :
“Cidre” dit-il, et moi : pur jus de pissat d’âne ;
Hennique du Viandox, tout froid, à plein cruchon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Bourges pompe l’orgeat, qu’il dénomme ambroisie,
Et l’Arverne Ajalbert, sa mixture choisie,
C’est bière de Beauvais, puant l’impur torchon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Hument les deux Rosny d’affreux bols funéraires
Recueillis en vos creux, cavernes quaternaires
Qu’arrosa le mammouth, ancêtre folichon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Descaves s’insinue en façon de rogomme
Du lait chaud, très sucré, voire un sirop de gomme,
Où trempe une angélique au vert de cornichon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Tout ça c’est prosateurs : des indignes de vivre.
Si ton Latin Pays tu le fuis pour les suivre,
Tu n’es qu’un renégat, un traître, un noir cochon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Ton estomac sera tout grouillant de grenouilles,
Ton fondement fuira tel les vieilles gargouilles,
Et ton zizi sera pis qu’un tire-bouchon,
Ponchon, Ponchon, Ponchon, déplorable Ponchon !
Que dis-je ? pour les joindre il faut passer un fleuve !
Plein d’eau ! si que pourtant telle horreur ne t’émeuve,
Songe à ta rive gauche, enfant, qui t’y cherchons,
Ponchon, Ponchon, Ponchon d’entre tous les Ponchons !
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