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Clavecin

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BALLADE VOTIVE A JEAN-MARC BERNARD

— Au matin d’or qu’éveille à peine un vent,
Les clairs rideaux de peupliers s’appellent ;
Le Rhône énorme emporte en tournoyant
Les premiers feux et les premiers bruits d’ailes,
Et vers la rive où bleuit l’asphodèle,
Un jeune dieu levé sur l’horizon
Retient là-haut une étoile nouvelle :
Jean-Marc Bernard, de Saint-Rambert d’Albon.
— Sous la tonnelle aux grappes d’or mouvant,
Villon, Ronsard et Platon s’interpellent
En travestis d’inlassés bons vivants,
Quand, dispersant la joyeuse querelle,
Sa voix à lui s’élève comme une aile :
L’ode a jailli ! tous rediront ce nom
Saisi vivant par Minerve éternelle :
Jean-Marc Bernard, de Saint-Rambert d’Albon.
— Heure ni jour, l’enfer se soulevant,
L’horreur, le sang, et des spectres s’appellent,
Une prière à Dieu, puis, dans l’instant,
Un coup affreux : la boue et la cervelle,
Les os noircis, on ramasse à la pelle,
De croix pas même : où la mettre, à quoi bon ?
La mort du brave a pris sous sa tutelle
Jean-Marc Bernard, de Saint-Rambert d’Albon.
Épitaphe en Envoi
— Seigneur Jésus, Jean-Marc fut doux et bon ;
A sa patrie, à son prince fidèle,
Chantant pour eux il vint mourir pour elle :
Veuille accueillir au Paradis profond
Jean-Marc Bernard, de Saint-Rambert d’Albon !
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