Curiosités historiques sur Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Mme de Maintenon, Mme de Pompadour, Mme du Barry, etc.
NOTES:
[1] Curiosités historiques, p. 86.
[2] Les Almanachs de Versailles avant 1789.—Le Cicerone de Versailles (avril 1804, etc.)
[3] Mémoires de Saint-Simon.
[4] Mémoires de Saint-Simon.
[5] Jusqu'en 1836, dit cet auteur, époque de la publication du livre de M. Eckard, on avait cru et répété que Jean de Soisy était le seigneur de Versailles. En 1833, lorsque nous écrivîmes pour la première fois cet ouvrage, nous avancions sous la forme du doute, que Jean de Soisy n'avait dû vendre que le Pavillon royal, puisque le château appartenait aux Gondi. Toutefois, les dates nous embarrassaient. Grâce à M. Eckard, la lumière a été jetée sur l'ordre des acquisitions, et nous n'y ajouterons que ce que nous croirons indispensable de faire connaître.
[6] Mémoires du maréchal de Bassompierre, contenant l'histoire de sa vie et de ce qui s'est fait de plus remarquable à la cour de France pendant quelques années. Cologne, 1665, t. III, p. 53.
[7] Le palais des Tuileries. L'assemblée se tenait dans la grande salle de ce palais.
[8] En 1631, pendant qu'il était enfermé à la Bastille.
[9] Architecture française, par Blondel, t. IV, p. 93.
[10] Histoire du roi Louis XIII, par Ch. Bernard, 1646, I. XII, p. 223.
[11] Anecdotes du ministère du cardinal de Richelieu.
[12] Ch. Bernard (Histoire de Louis XIII) dit que ce qui sauva le roi fut l'ouverture d'un abcès qu'il avait intérieurement, ce qui le mit aussitôt hors de fièvre.
[13] Histoire de Louis XIII, liv. XIV, p. 226.
[14] Voici ce que dit à ce sujet Bassompierre: «Le lundi 11, jour de la Saint-Martin, je vins de bonne heure chez le roi, qui me dit qu'il s'en retournoit à Versailles; je ne sçay point quel dessein j'en avois fait d'aller dîner chez M. le cardinal, que je n'avois pû voir chez luy depuis son arrivée, et m'en alloyt vers midi en son logis. On me dit qu'il n'y estoit pas, et qu'il partoit ce jour-là pour aller à Pontoise. Encore jusques-là je ne pensoy à rien, ni moins encore, quand étant entré au Luxembourg, M. le cardinal y arrivant, je le conduisis jusques à la porte de la reine, et qu'il me dit: Vous ne ferez plus de cas d'un défavorisé comme moy. Je m'imaginai qu'il vouloit parler du mauvais visage qu'il avoit reçu de Monsieur. Sur cela, je voulus attendre pour aller dîner avec lui; mais M. de Longueville me débaucha pour aller dîner chez M. de Créqui avec Monsieur, comme il m'en avoit prié.» (Mémoires du maréchal de Bassompierre, t. III, p. 273.)
[15] Comme grand-maître de la maison du roi.
[16] L'ordonnance royale par laquelle Louis XIII ôte les sceaux à Marillac pour les donner à Charles de Laubespin, sieur de Chasteau-Neuf, est datée de Versailles, au mois de novembre 1630, et l'on y voit que Chasteau-Neuf y prêta serment entre les mains du roi, le 14 du même mois.
[17] Cette année 1630, Louis XIII retira au seigneur de Glatigny les droits d'aides de Versailles, qui avaient été aliénés en 1619, et les fit recevoir par le concierge de son château. (Rapport de M. Coste, 1790.)
Le concierge du château et le jardinier avaient chacun six cents livres de gages. (Manuscrits de Narbonne, premier commissaire de Versailles.)
[18] Voir Histoire amoureuse des Gaules, par Bussi Rabutin.
[19] Son mari était chirurgien à Paris.
[20] Le premier médecin du roi.
[21] Premier chirurgien de la Dauphine.
[22] C'est ce qui a fait dire à plusieurs historiens, et entre autres à M. Vatout, dans son livre du Palais de Versailles, que la Dauphine était accouchée à la surintendance. La surintendance était complétement séparée du château, et l'on a évidemment confondu le pavillon de la surintendante avec ce bâtiment. Sous Louis XVI ce pavillon portait le nom de Pavillon de Monsieur.
[23] Il était composé de deux matelas, sans lit de plumes, placés sur un lit de repos, large de trois pieds. Une planche était placée entre les deux matelas, afin que le siége ne fût pas dans un creux. On étendait dessus deux draps et une couverture. Un double traversin était placé sous les épaules et la tête. Enfin il était complété par deux chevilles d'un pied de long, placées l'une à droite et l'autre à gauche, que la princesse devait saisir pendant les douleurs, et par une barre au pied, pour servir d'appui à ses pieds pendant le travail.
[24] Qu'on a traduit plus tard en palettes.
[25] Ce rossolis était composé de graines aromatiques macérées dans l'alcool.
[26] L'usage de la plupart des accoucheurs de cette époque, ainsi que l'enseigne Mauriceau dans son Traité des accouchements, était de délivrer la femme aussitôt la sortie de l'enfant, et de ne couper le cordon que lorsque l'arrière-faix tout entier était dehors. Clément était d'un avis tout opposé. Il voulait que l'on commençât par la ligature du cordon. Il donnait pour raison qu'on ne peut trop tôt ôter l'enfant d'auprès de sa mère, et l'en débarrasser pour le mettre entre les mains de celles qui doivent l'accommoder. Il ajoutait que plus on différait à lier le cordon, plus la circulation de l'enfant avec le placenta se continuait, et plus par conséquent le placenta se détachait difficilement de l'utérus; et de plus, qu'en laissant crier l'enfant près de sa mère, on lui faisait de la peine, et que cet éveil à la tendresse maternelle pouvait être encore une cause de retard à la sortie du délivre.
Il lia donc le cordon, le coupa, et remit l'enfant entre les mains des femmes qui devaient l'arranger. On l'enveloppa dans un linge et on le porta dans un cabinet voisin, et près du feu. On le lava avec une éponge trempée dans du vin légèrement chauffé, dans lequel on avait fait fondre une certaine quantité de beurre. Clément vint lui mettre le cordon dans un linge huilé, plaça la bande de corps, et l'on emmaillotta l'enfant. Il s'occupa ensuite de délivrer la princesse. L'arrière-faix, à sa sortie, fut placé sur un plat d'argent et présenté à l'examen des médecins pour s'assurer de son intégrité.
[27] Les curés de paroisses royales avaient le droit non-seulement d'assister en étole aux baptêmes, mariages et autres sacrements qui s'administraient à la cour, mais encore de faire mention de leur présence dans les actes les constatant. Voici comment cet usage s'était introduit.
Le cardinal de Richelieu connaissait le grand nombre de ses ennemis et la faiblesse de Louis XIII. Craignant qu'après sa mort sa famille ne fût inquiétée, il chercha pour elle un appui dans la puissante maison de Condé, et fit épouser à sa nièce, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, Louis de Bourbon, duc d'Enghien, si connu sous le nom de grand Condé!
Ce mariage se fit le 11 février 1645, dans la chapelle du Louvre, et le frère de Richelieu, le cardinal de Lyon, leur donna la bénédiction nuptiale. Le prince de Condé, père de Louis, et Louis lui-même, ayant montré de la répugnance pour cette alliance, le cardinal ne parvint à la conclure qu'à l'aide des grands avantages qu'il assura à sa nièce; et comme il craignait que plus tard on ne cherchât quelques prétextes pour la rompre, il voulut que le curé de Saint-Germain l'Auxerrois fût présent à la célébration avec son étole, et qu'il apportât ses registres afin d'y faire inscrire l'acte. Telle est l'origine de l'usage où étaient les curés des résidences royales d'assister en étole à tous les sacrements s'administrant à la cour. Cet usage s'est renouvelé de nos jours, car on a vu, il y a quelques années, le curé de l'église de Notre-Dame de Versailles, depuis évêque de Dijon, venir au château de Trianon et y assister en étole à la cérémonie du mariage de la princesse Marie, fille du roi Louis-Philippe, avec le prince de Wurtemberg.
[28] Après que les femmes de la Dauphine eurent procédé à sa toilette, elle fut placée dans son lit, préalablement chauffé. Comme l'enfant était resté assez longtemps au passage, les parties externes de la génération étaient contusionnées et douloureuses; Clément y fit appliquer un cataplasme ainsi fait: On prit deux onces d'huile d'amandes douces et deux œufs dont on mit le blanc et le jaune, qu'on fit cuire dans un petit vase, comme des œufs brouillés; on les étendit ensuite sur de l'étoupe, et on les appliqua médiocrement chauds sur la partie.
Comme le ventre était un peu sensible, Clément se servit, pour prévenir l'inflammation de cette partie, d'un singulier moyen, auquel il renonça cependant pour les autres accouchements de la Dauphine, quoiqu'ils aient été aussi laborieux*. Il fit appliquer la peau encore chaude d'un mouton noir nouvellement écorché. Pour cela on avait fait venir un boucher qui écorcha le mouton dans une pièce voisine. Le boucher, voulant ne pas laisser refroidir la peau, s'empressa d'entrer dans la chambre de la princesse, en ayant pris cette peau ployée dans son tablier, et laissa la porte ouverte; de sorte que le mouton écorché et tout sanglant le suivit et entra jusqu'auprès du lit, ce qui fit une peur effroyable à toutes les dames présentes à ce spectacle. Les seins furent ensuite recouverts de deux petits matelas de laine. Ces soins terminés, la Dauphine prit une potion qu'on était dans l'usage d'administrer pour éviter aux femmes les tranchées, consistant dans un mélange d'huile d'amandes douces, de sirop de capillaire et de jus d'orange.
A la couche de la Dauphine, Clément se conforma encore à un usage observé chez les reines, mais qu'il supprima plus tard, c'était d'empêcher la femme de dormir aussitôt après l'accouchement. Dionis resta trois heures auprès du lit de la Dauphine, ainsi qu'il avait fait à la reine, pour causer avec elle et l'empêcher de se livrer au sommeil.
Après que tout le monde se fut retiré de la chambre de la Dauphine, on ferma tous les volets des fenêtres, et une seule bougie éclaira sa chambre jour et nuit pendant les neuf premiers jours. Excepté l'accoucheur, les médecins et les femmes nécessaires au service, personne ne s'approcha non plus de la Dauphine pendant tout ce temps. Les trois premiers jours, sa nourriture se composa de bouillons, d'œufs frais et de gelée; et sa boisson de tisane d'orge, de chiendent et de réglisse chaude. Lorsque la fièvre de lait fut passée, on donna des potages et du poulet, et elle but un peu de vin trempé.
Une précaution regardée comme très-importante était de ne laisser entrer dans la chambre de l'accouchée aucune personne ayant sur elle quelque odeur. Aussi un huissier était-il placé à la porte de l'appartement de la princesse, avec ordre de sentir toutes les dames, et de renvoyer celles ayant quelque parfum ou quelque fleur, non-seulement pendant les neuf premiers jours, mais même pendant les six semaines qui suivirent l'accouchement.
* Dionis.
[29] Dans son livre du Palais de Versailles, M. Vatout dit qu'après la naissance du duc de Bourgogne, Louis XIV s'étant montré en public, le peuple le porta depuis la surintendance, où la Dauphine était accouchée, jusqu'à ses appartements. On voit, par ce récit, que cette scène d'effusion entre Louis XIV et ses courtisans eut lieu dans l'intérieur du palais, et que le peuple n'y prit aucune part. L'erreur de M. Vatout vient, on l'a déjà fait remarquer, de ce qu'il a confondu la surintendance avec le pavillon de la surintendante.
[30] Il y avait alors la grande cour, appelée aussi première cour, fermée par la grille que l'on voit encore aujourd'hui; la deuxième cour, ou cour royale, séparée de la première par une grille aujourd'hui détruite, et la troisième cour, ou cour de marbre.
[31] L'Étape était une espèce de halle aux vins, dans laquelle les marchands de vins en gros de la ville déposaient leurs pièces pour les vendre aux habitants. Elle était située derrière l'ancienne geôle.
[32] La pompe, située rue des Réservoirs, sur l'emplacement du restaurant Duboux, était un instrument hydraulique servant à élever l'eau de l'étang de Clagny dans les réservoirs du château, pour de là les distribuer dans les bassins du parc. Plus tard, madame de Pompadour fit bâtir son hôtel sur le même emplacement.
[33] Tous les ornements de plomb de la toiture du château et des ailes des ministres étaient dorés.
[34] Sauf les grands seigneurs, les habitants de Versailles étaient alors composés de paysans, d'ouvriers, et de gens de bas étage, attirés par les travaux que faisait faire le roi, et par les privilèges qu'il accorda aux premiers propriétaires de la ville. Les marguilliers de la paroisse, se considérant comme les représentants des bourgeois de la ville, ne voulurent pas laisser passer une occasion si favorable de se distinguer, ce qui amena une scène assez plaisante.
Ils allèrent trouver Bontemps, premier valet de chambre du roi et alors gouverneur de Versailles; ils lui représentèrent que, dans une circonstance aussi solennelle, ils ne pouvaient se dispenser de porter au roi les félicitations des habitants de Versailles, et le prièrent de les présenter à Louis XIV. Bontemps en parla au roi, qui voulut bien les recevoir et leur assigna une heure le lendemain.
A l'heure indiquée, Bontemps, comme gouverneur de Versailles, avait cru devoir se mettre à la tête de la députation. Il les introduisit dans le salon où se trouvait le roi; mais, à peine y furent-ils entrés, que, sans donner à Bontemps le temps de prononcer la formule d'usage: «Sire, voici les bourgeois de Versailles que je présente à Votre Majesté», l'un des marguilliers, nommé Colette, épicier de profession, chargé de faire le compliment, enthousiasmé sans doute par la présence du roi, se mit à chanter à pleine gorge: Domine salvum fac regem, auquel les marguilliers, électrisés à leur tour par la voix de lutrin de leur orateur, répondirent: Et exaudi nos in die, qua invocaverimus te.—Louis XIV ne s'attendait pas à un pareil discours. Il ne put conserver sa gravité et se mit à rire, ainsi que tous les seigneurs qui l'entouraient. Mais Bontemps, peu flatté du rôle que venaient de lui faire jouer les marguilliers, leur fit de vifs reproches et les poussa hors du salon, d'où ils se retirèrent un peu confus de leur réception.
[35] Louis XIV aimait le faste et la représentation. Lorsqu'il résolut de venir habiter Versailles, l'un de ses premiers soins fut d'ordonner la construction d'un escalier qui annonçât dignement la magnificence des appartements de ce palais. Levau et Dorbay furent chargés de sa construction, et Lebrun de sa décoration. Ce bel escalier passait alors pour un chef-d'œuvre. Il fut détruit sous Louis XV, lorsque l'on fit de nouvelles distributions. Il était situé tout à fait en face de l'escalier de marbre ou de la Reine, existant encore de l'autre côté de la cour royale. Il était vraiment digne, si l'on en croit sa description et les planches de Baudet, représentant les peintures du plafond, des grands artistes auxquels Louis XIV en avait confié l'exécution. Cet escalier portait aussi le nom d'escalier des Ambassadeurs, parce que c'était par là que les ambassadeurs entraient dans les appartements, du roi, lors des grandes réceptions.
[36] Dionis.
[37] Dans le bâtiment en face de la bibliothèque de la ville de Versailles.
[38] Dionis.
[39] Dangeau.
[40] Cet hôtel, situé rue de la Bibliothèque, nº 6, fut construit en 1670. C'est l'une des plus anciennes maisons de Versailles. Devenu trop petit pour la surintendance, on en construisit un plus vaste dans la même rue, nº 9, aujourd'hui le petit séminaire. L'ancien hôtel resta l'habitation des surintendants.
[41] Journal de Dangeau, publié par MM. Soulié, Dussieux, de Chennevières et de Montaiglon.
[42] Paris, 1710.
[43] Dionis, ouvr. cité.
[44] L'aile du midi, construite en 1679, s'appelait l'ancienne aile, et celle du nord, élevée en 1685, l'aile neuve.
[45] Il est évident, par l'explication qu'il donne ailleurs du lieu où se trouvait l'appartement de madame de Maintenon, que Saint-Simon entend par grand escalier l'escalier de marbre ou de la Reine, le seul par où l'on entrât directement dans les petits appartements du roi.
[46] Détruit sous Louis XV.
[47] Suivre pour toute cette description le plan de Blondel dans son livre de l'Architecture française, tome IV.
[48] On le nommait aussi cabinet des Perruques, parce que c'était dans ce cabinet que l'on déposait les différentes perruques de Louis XIV.
[49] La comédie était située au fond de la cour des Princes, dans le vestibule servant aujourd'hui de passage de cette cour dans les jardins. Elle n'a cessé d'exister que sous le premier Empire.
[50] L'escalier des Princes.
[51] En effet, on va voir tout à l'heure que l'antichambre de l'appartement de jour du duc de Bourgogne (salle des Gouaches), donnait sur la salle des Cent-Suisses (salle de 1792), et qu'on pouvait de cette antichambre passer dans l'appartement de madame de Maintenon.
[52] Saint-Simon appelle tantôt grand degré, tantôt grand escalier, l'escalier de marbre; c'est ce qui a mis dans l'erreur M. Vatout, et lui a fait supposer que Saint-Simon voulait parler de l'escalier des ambassadeurs. Dans ce récit il n'y a aucun doute sur celui auquel il donne le nom de grand degré.
[53] L'on voit que Saint-Simon place cette porte dans l'endroit déjà indiqué par Félibien.
[54] Nous avons déjà vu, dans la description de Félibien, que cette salle des gardes, qu'il ne faut pas confondre avec la grande salle des gardes, que le duc de Bourgogne venait de traverser pour entrer chez madame de Maintenon, avait son entrée sur le vestibule, au haut de l'escalier et en face de l'appartement de madame de Maintenon.
[55] Voir le plan de Blondel. Ces deux antichambres ont été détruites et ne forment aujourd'hui qu'une seule pièce, la salle de 1795.
[56] Cette chambre forme la salle de 1794.
[57] Pour pouvoir faire de cette chambre une salle de tableaux, on a détruit la cheminée, qui, d'après Blondel, se trouvait au fond, dans la face orientale.
[58] Cet enfoncement est très-bien indiqué dans le plan de Blondel. La croisée qui s'y trouvait alors était condamnée. On l'a ouverte depuis pour donner plus de jour à cette salle.
[59] Ces marches, indiquées dans le plan de Blondel, ont été supprimées depuis qu'on a baissé le sol du grand cabinet auquel elles servaient à monter. Aujourd'hui c'est un passage étroit qui sert à aller de la salle de 1794 dans celle de 1793.
[60] Le grand cabinet (aujourd'hui salle de 1793) était en effet de plain-pied avec l'appartement de jour du duc de Bourgogne (salle des Gouaches), et l'on entrait dans l'antichambre de cet appartement, noté sur le plan de Blondel comme celui du cardinal de Fleury, par une porte (aujourd'hui cachée par un tableau) qui se trouvait en face de celle de la chambre de madame de Maintenon, et qui ouvrait sur le petit palier d'un escalier communiquant à la salle de comédie.
[61] Cette antichambre, où se trouvent aujourd'hui les costumes des divers régiments, descend encore dans la salle dont parle Saint-Simon (salle de 1792), par plusieurs marches, le sol de l'ancien appartement de jour du duc de Bourgogne étant resté plus élevé.
[62] Par l'escalier déjà indiqué.
[63] Cette garde-robe existe encore, mais on y a construit un calorifère.
[64] Dans un autre endroit de ses Mémoires, Saint-Simon dit:—Chez elle, avec le roi, ils étaient chacun dans leur fauteuil, une table devant chacun d'eux, aux deux coins de la cheminée, elle du côté du lit, le roi le dos à la muraille, du côté de la porte de l'antichambre, et deux tabourets devant sa table, un pour le ministre qui venait travailler, l'autre pour son sac. Les jours de travail, ils n'étaient seuls ensemble que fort peu de temps avant que le ministre entrât, et moins encore fort souvent après qu'il était sorti. Le roi passait à une chaise percée, revenait au lit de madame de Maintenon, où il se tenait debout fort peu, lui donnait le bonsoir, et s'en allait se mettre à table.
[65] Par le petit escalier qui se trouve entre le grand cabinet de madame de Maintenon et l'antichambre de M. le duc de Bourgogne.
[66] Mémoires de Saint-Simon, tome XII, page 132. Édition Delloye.
[67] Voir Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée, le même fait raconté d'une manière bien différente.
[68] Voir le livre des Eaux de Versailles, par J. A. Le Roi.
[69] De Ville, qui était fils d'un bourgmestre de Ville, passa la plus grande partie de sa jeunesse au château de Modave.
[70] Voir note nº 11, Pièces justificatives.
[71] De Prony, art. Rennequin, Biographie universelle.
[72] Voir le tableau des pentes de la Seine fait à cette époque, note nº 6.
[73] Voir le plan de la machine, par P. Giffart, note nº 2.
[74] Voir le détail des dépenses de la machine, registre des bâtiments du roi, note nº 1.
[75] Voir le procès-verbal de l'arpenteur Caron, note nº 5.
[76] Cette maison est occupée aujourd'hui par le directeur.
[77] Voir la note nº 10, Pièces justificatives.
[78] Voir détail des dépenses, note nº 1.
[79] Voir l'Architecture hydraulique de Bélidor, et les Eaux de Versailles, par J. A. Le Roi.
[80] Nous nous servons ici de la description donnée par M. de Prony et par Bélidor.
[81] Cette tour en charpente fut plus tard portée à l'Observatoire de Paris, et servit à placer les premiers télescopes. Voir l'Histoire de l'Académie des sciences, année 1690.
[82] Voir Piganiol de la Force, Description de la machine, note nº 8.
[83] Instruction pour l'établissement d'une estacade, par Vauban. Archives de la machine, note nº 4.
[84] Elle est aujourd'hui chez le directeur de la machine.
[85] Le Siècle des beaux-arts, par Ossude, et des Eaux de Versailles, par J. A. Le Roi.
[86] Mélanges littéraires et scientifiques, par l'abbé Caron.
[87] Quelques mots sur le lieu de naissance et l'époque du décès de Renkin Sualem.
[88] Weidler.
[89] Voir le procès-verbal du sieur Caron, du 15 février 1683, note nº 5.
[90] Voir le procès-verbal du 12 janvier 1682, du même, note nº 5.
[91] Registre des bâtiments du roi, année 1681, note nº 1.
[92] Procès-verbal du 15 février 1683, note nº 5.
[93] Voir le plan de la machine.—Arch. de la machine, note nº 2.
[94] Cette maison est celle où madame du Barry fit bâtir son pavillon de Louveciennes.
[95] Registre des dépenses des bâtiments du roi, note nº 1.
[96] Dépenses des bâtiments du roi, note nº 1.
[97] Voir l'acte de décès de Rennequin, note nº 13.
[98] Voir note 12.
[99] Voir note 7.
[100] Note de M. Bormans. V. note 11.
[101] «S'il avait employé à embellir Paris, à finir le Louvre, les sommes immenses que coûtèrent les aqueducs et les travaux de Maintenon pour conduire des eaux à Versailles, travaux interrompus et devenus inutiles; s'il avait dépensé à Paris la cinquième partie de ce qu'il en a coûté pour forcer la nature à Versailles, Paris serait, dans toute son étendue, aussi beau qu'il l'est du côté des Tuileries et du pont Royal, et serait devenu la plus magnifique ville de l'univers.» (Voltaire, Siècle de Louis XIV, t. II, p. 272.)
[102] Songez bien que c'est à Dieu à qui vous devez tout ce que vous estes. Cette faute de français, qui peut paraître aujourd'hui assez extraordinaire dans la bouche de Louis XIV, nous semble, au contraire, établir la vérité de la version que nous donnons. C'était, à cette époque, une locution presque généralement en usage, et nous voyons Boileau lui-même y céder dans ce vers célèbre:
C'est à vous, mon esprit, à qui je veux parler.
C'est là, à notre avis, une preuve presque certaine que ces paroles, telles qu'elles sont rapportées ici, ont été en quelque sorte sténographiées par celui qui était chargé de les recueillir.
[103] Dangeau, qui ne quittait presque jamais Louis XIV, donne dans son journal une version à peu près semblable à celle-ci, dans laquelle on trouve aussi cette phrase: «Je vous donne le père Letellier pour confesseur.»
[104] Le catalogue de la bibliothèque de madame de Pompadour, recherché encore aujourd'hui des bibliographes, contient 3,535 articles de livres, 235 de musique, 36 d'estampes. Il est terminé par une table des auteurs et orné de son portrait. La marquise n'avait pas en tout dix volumes latins, y compris un Épinicion, en l'honneur de milord Pot-au-feu, et l'Horace gravé en 1733, exemplaire auquel était jointe une explication française manuscrite des figures. Les grands auteurs grecs et latins n'existaient qu'en traductions dans cette bibliothèque; qui, à la réserve tout au plus de dix articles, se composait de livres français et italiens. Il paraît, au reste, qu'on avait distrait quelques articles, car on n'y a pas trouvé l'exemplaire de l'Abrégé chronologique du président Hénault, donné par l'auteur à Voltaire, puis offert par celui-ci à madame de Pompadour. Il avait écrit sur la première page quelques vers, dont les premiers seulement ont été conservés:
Le voici ce livre vanté;
Les Grâces daignèrent l'écrire
Sous les yeux de la Vérité:
Et c'est aux Grâces de le lire.
[105] Collin était le factotum de madame de Pompadour.
[106] Madame Duhausset donne toujours à madame de Pompadour le nom de Madame.
[107] Louis XV avait eu déjà, avant 1755, quelques rendez-vous galants, soit dans cette maison louée probablement avant d'en faire l'acquisition, soit dans quelque autre de ce quartier, car on lit dans le journal de l'avocat Barbier, à la date du mois de mars 1753, que le bruit courait dans Paris qu'une jeune fille de seize ans avait été logée au Parc aux* Cerfs pour l'amusement du roi; et dans une note des Mémoires de madame Duhausset: Quelquefois on a changé de maison et de quartier, mais sans renoncer à l'ancienne maison.
[108] Cela est confirmé par une note qu'on trouve dans les Mémoires de madame Duhausset:
«Un commissaire de la marine, nommé Mercier, qui avait eu part à l'éducation de l'abbé de Bourbon, avait plus de connaissance qu'aucun autre sur cet établissement; et voici ce qu'il a dit à un de ses amis: «La maison était de très-peu d'apparence; il n'y avait en général qu'une seule jeune personne; la femme d'un commis du bureau de la guerre lui tenait compagnie, jouait avec elle, ou travaillait en tapisserie. Cette dame disait que c'était sa nièce; elle la menait, pendant les voyages du roi, à la campagne.» Et plus loin, madame Duhausset dit encore: «Il n'y en avait au reste que deux en général, et très-souvent une seule. Lorsqu'elles se mariaient, on leur donnait des bijoux et une centaine de mille francs. Quelquefois le Parc aux Cerfs était vacant cinq et six mois de suite.»
[109] Ou trouve ce qui suit dans un écrit récent intitulé le Château de Luciennes, de M. Léon Gozlan: «Le Parc aux Cerfs, qui est encore mal connu, était un endroit solitaire, silencieux, lugubre comme un abattoir. C'est là que le roi, sans suite et à l'entrée de la nuit, allait commettre ses plaisirs. Il en avait tellement pris l'habitude qu'il avait fini par se croire quitte envers Dieu et les hommes en dotant les jeunes filles flétries dans cet antre.—Le Parc aux Cerfs coûtait près de cent soixante-dix mille francs par mois, ce qui fait pour trente années d'existence plus de cent cinquante millions.» Où l'auteur a-t-il puisé ces renseignements?
[110] La bibliothèque de la ville de Versailles possède aujourd'hui la plus grande partie des papiers concernant madame du Barry, formant quinze dossiers. Ces papiers donnent les renseignements les plus détaillés sur sa famille, sa fortune, sa liaison avec de grands personnages, les procès de ses héritiers, etc.
[111] Bibliothèque de Versailles.
[112] Bibliothèque de Versailles.
[113] Bibliothèque de Versailles.
[114] Bibliothèque de Versailles.
[115] Sous Louis XVI, ce même appartement fut changé dans sa disposition, et devint le petit appartement particulier de la reine Marie-Antoinette.
[116] Archives de la préfecture de Seine-et-Oise. Cette maison porte aujourd'hui le nº 7.
[117] Le charmant château de Bellevue.
[118] Bibliothèque de Versailles.
[119] Archives de la préfecture de Seine-et-Oise.
[120] Toutes ces descriptions de meubles sont copiées textuellement sur les mémoires des fournisseurs.
[121] Archives de Seine-et-Oise.
[122] Bibliothèque de Versailles.
[123] Archives de Seine-et-Oise.
[124] Archives de Seine-et-Oise.
[125] Madame du Barry avait aussi loué pour ses gens l'hôtel de Luynes,—aujourd'hui rue de la Bibliothèque, nos 4 et 6.
[126] C'est aujourd'hui une caserne de cavalerie.
[127] C'est l'un des papiers remis aux héritiers en 1825.
[128] Beaujon était le banquier de la cour.
[129] Archives de la préfecture de Seine-et-Oise.
[130] Archives de Seine-et-Oise.
[131] Bibliothèque de Versailles.
[132] Idem, et Archives de Seine-et-Oise.
[133] Voir aux notes la lettre nº 1 de M. de Brissac à madame du Barry.
[134] Ce joli petit bijou est en ce moment en la possession du bibliothécaire de Versailles.—Le chiffre en diamants est composé des deux lettres J. B.
[135] Bibliothèque de Versailles.
[136] Ce fait est raconté dans le nº 259 du Courrier français (1792).
[137] Archives de la préfecture de Seine-et-Oise.
[138] Archives de Seine-et-Oise.
[139] Archives de Seine-et-Oise.
[140] Voir aux notes la lettre nº 2 de madame du Barry aux administrateurs du district de Versailles.
[141] Après la journée du 20 mai 1795, Goujon fut traduit devant une commission militaire, et après avoir entendu son arrêt de mort, il se poignarda en descendant les marches de sa prison.
[142] Madame du Barry avait alors cinquante ans, mais elle était encore fort belle, et Lavallery parut s'intéresser à elle par un sentiment plus vif que la simple pitié.—Voir à ce sujet aux notes la lettre nº 3, écrite par Lavallery à madame du Barry, et le récit nº 4.
[143] Celui qui lui conseilla de venir s'établir à Versailles.
[144] C'était une simple médaille très-ordinaire.
[145] Étant à Londres, madame du Barry plaça 200,000 francs qui furent hypothéqués sur les biens de M. Rohan-Chabot.
[146] Ces 200,000 francs n'ont jamais été prêtés.
[147] Graillet avait épousé une de ses cousines.
[148] Voir aux notes, le récit nº 4.
[149] Termes de leur rapport.
[150] Archives de Seine-et-Oise.
[151] Archives de Seine-et-Oise.
[152] Archives de Seine-et-Oise.
[153] Morin fut condamné à mort quelques jours après, comme complice des crimes de la du Barry.
[154] Prison de Versailles où l'on renfermait les prisonniers politiques.
[155] Archives de Seine-et-Oise.
[156] Archives de Seine-et-Oise.
[157] Elle fut adjugée 6,000,000 de francs en assignats, à Jean-Baptiste-Charles-Édouard Delapalme, demeurant aux Vaux-de-Cernay. (Bibliothèque de Versailles.)
[158] Il avait épousé en deuxièmes noces Jeanne-Madeleine Lemoine.
[159] Les registres de l'état civil étant à cette époque entre les mains du clergé, les actes de naissance et de baptême ne faisaient qu'un.
[160] Bibliothèque de Versailles.
[161] Archives de Seine-et-Oise.
[162] Une partie de ces papiers se trouve actuellement à la bibliothèque de Versailles.
[163] Cet abbé Gomard était un pauvre hère qui dut facilement se prêter pour de l'argent au rôle qu'on lui fit jouer dans cette affaire. On voit dans les papiers de madame du Barry, réunis à la bibliothèque de Versailles, qu'aussitôt installée à la cour, elle lui donna de l'argent, le fit habiller par son tailleur, et qu'on le nomma aumônier du roi.
[164] Bibliothèque de Versailles.
[165] Voir, pour ce procès, le tome XXXII de la Collection de Sirey et la Gazette des Tribunaux des 4 juillet, 5, 11 et 27 août 1833.
[166] Ce même Lavallery se suicida quelques jours après la mort de madame du Barry.
[167] On a vu que ce n'est pas tout à fait ainsi que les choses se sont passées, mais c'était la croyance de l'époque.
[168] Nous avons montré qu'elle avait cinquante ans au moment de sa mort.