Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5 - (D - E- F)
CHER.
Arrond. de Bourges. Ég. cathéd. de Bourges
129, ég. de Saint-Bonnet à
Bourges, ég. des Aix-d'Angillon, ég. de Mehun-sur-Yèvre, ég. de
Plaimpied.
Arrond. de Saint-Amand. Ég. de la Celle-Bruère, ég. de Charly, ég. de
Condé, ég. abb. de Noirlac, ég. de Dun-le-Roy, ég. de
Saint-Pierre-des-Étieux, ég. d'Ineuil, ég. de Châteaumeillant.
Arrond. de Sancerre. Ég. d'Aubigny, ég. de Jars, ég. de Saint-Satur.
CORRÈZE.
Arrond. de Tulle. Ég. cathéd. de Tulle
130, ég. d'Uzerche
131.
Arrond. de Brives. Ég. Saint-Martin à Brives-la-Gaillarde
132 ég.
d'Arnac-Pompadour, ég. d'Aubazine
133, ég. de Beaulieu
134, ég. de
Saint-Cyr-la-Roche, ég. de Saint-Robert.
Arrond. d'Ussel. Ég. d'Ussel, ég. de Saint-Angel
135, ég. de Meymac.
CÔTE-D'OR.
Arrond. de Dijon. Ég. abb. de Saint-Bénigne de Dijon (cath.)
136, ég.
Notre-Dame de Dijon
137, ég. Saint-Michel, id.
138, ég. Saint-Étienne,
id., ég. Saint-Philibert, id., ég. Saint-Jean, id., ég. de la
Chartreuse, id., ég. de Saint-Seine, ég. de Rouvres, ég. de Plombières,
ég. de Thil-Châtel.
Arrond. de Beaune. Ég. de Beaune
139, ég. de Meursault, ég. de
Sainte-Sabine
140.
Arrond. de Châtillon-sur-Seine. Ég. de Saint-Vorle à
Châtillon-s.-Seine, ég. d'Aignay-le-Duc.
Arrond. de Semur. Ég. Notre-Dame de Semur
141, ég. de Flavigny
142,
ég.
abb, de Fontenay près Montbard
143, ég. Saint-Andoche de
Saulieu
144, ég. de Saint-Thibault
145.
Note 136: (retour) Restes d'une crypte du XIe siècle (voy. CRYPTE, fig. 5). Église rebâtie, à la fin du XIIIe siècle, à la place d'une église du XIe siècle. Abside sans collatéraux; deux chapelles dans les deux bras de croix; nef d'une grande simplicité; chapiteaux dépourvus de sculpture; deux tours sur la façade d'un pauvre style; flèche en bois, du XVIIe siècle, sur le centre de la croisée.
Note 137: (retour) Le type le plus complet de l'architecture bourguignonne du XIIIe siècle (1230 environ). Porche vaste, abside sans bas-côtés; tour sur le centre de la croisée dont la disposition est des plus remarquables, quoiqu'on n'en puisse juger aujourd hui par suite d'adjonctions (voy. CONSTRUCTION, fig. 75, 76, 77, 78, 79, 79 bis, 80, 81 et 82).
CÔTES-DU-NORD.
Arrond. de Saint-Brieuc. Ég. cathéd. de Saint-Brieuc, ég. de Lanleff,
ég. Notre-Dame de Lamballe, ég. de Montcontour.
Arrond. de Dinan. Ég. de Saint-Sauveur de Dinan, ég. du pr. de Lehon.
Arrond. de Lannion. Ég. Saint-Pierre de Lannion, ég. de Tréguier
(ancienne cathéd.).
CREUSE.
Arrond. de Guéret. Ég. de la Souterraine
146.
Arrond. d'Aubusson. Ég. d'Evaux, ég. de Fellein.
Arrond. de Bourganeuf. Ég. de Bénévent.
Arrond. de Boussac. Ég. Sainte-Valérie à Chambon.
Note 146: (retour) Belle église de la fin du XIIe siècle, avec abside carrée et quatre chapelles dans les bras de croix; bas-côté de la nef très-étroit; coupole sur la première travée avec clocher au-dessus; coupole au centre de la croisée; crypte (voy. Arch. de la comm. des Mon. historiques, pub. sous les ausp. de M. le ministre d'État). Église disposée pour être fortifiée; collatéraux très-élevés dont les voûtes contre-buttent celles de la nef. L'un des exemples les plus remarquables de ce style mixte qui commence vers Châteauroux, suit la route de Limoges et s'étend jusque dans la Corrèze.
DORDOGNE.
Arrond. de Périgueux. Ég. abb. de Saint-Front à Périgueux
(cathéd.)
147, ég. de la Cité, id. (anc. cathéd.), ég. abb. de
Brantôme
148.
Arrond. de Bergerac. Ég. de Beaumont, ég. de Montpazier, ég. abb. de
Saint-Avit-Seigneur
149.
Arrond. de Nontron. Ég. de Cercles, ég. de Saint-Jean-de-Col, ég. de
Bussières-Badil.
Arrond. de Sarlat. Ég. de Sarlat (anc. cathéd,), ég. de Saint-Cyprien.
Arrond. de Ribérac. Ég. de Saint-Privat.
DOUBS.
Arrond. de Besançon. Ég. cathéd. de Besançon
150, ég. de
Saint-Vincent de Besançon.
Arrond. de Montbelliard. Ég. de Courtefontaine.
Arrond. de Pontarlier. Ég. abb. de Montbenoît, ég. du prieuré de
Morteau, ég. abb. de Sept-Fontaines.
DRÔME.
Arrond. de Valence. Ég. cathéd. de Valence
151, ég. de Saint-Bernard à
Romans.
Arrond. de Die. Ég. de Die (anc. cathéd.), ég. de Chabrillan.
Arrond. de Montélimart.. Ég. de Grignan, ég. de
Saint-Paul-Trois-Châteaux (anc. cathéd.); ég. de Saint-Restitut, ég. de
Saint-Marcel-des-Sauzet, ég. de la Garde-Adhémar.
EURE.
Arrond. d'Évreux. Ég. cathéd. d'Évreux
152, ég. de Saint-Taurin à
Évreux, ég. de Conches
153, ég. de Pacy-sur-Eure, ég. de Vernon, ég. de
Vernonet, ég. de Saint-Luc.
Arrond. des Andelys. Ég. du Grand-Andely, ég. du Petit-Andely, ég. de
Gisors.
Arrond. de Bernay. Ég. abb. à Bernay, ég. de Broglie, ég. de
Fontaine-la-Sorêt, ég. d'Harcourt, ég. de Serquigny, ég. de Boisney, ég.
Notre-Dame-de-Louviers, ég. de Pont-de-l'Arche.
Arrond. de Pont-Audemer. Ég. d'Annebaut, ég. de Quillebeuf.
EURE-ET-LOIR.
Arrond. de Chartres. Ég. Notre-Dame-de-Chartres (cath.)
154, ég. de
Saint-Aignan à Chartres, ég. abb. de Saint-Père, id.
155, ég.
Saint-André, id., ég. de Gallardon.
Arrond. de Châteaudun. Ég. de Sainte-Madeleine à Châteaudun, ég. de
Bonneval.
Arrond. de Dreux. Ég. Saint-Pierre à Dreux, ég. de Nogent-le-Roi.
FINISTÈRE.
Arrond. de Quimper. Ég. cathéd. de Quimper, ég. de Loctudy, ég. de
Pen-Marc'h, ég. de Plogastel-Saint-Germain, ég. de Pontcroix.
Arrond. de Brest. Ég. Notre-Dame du Folgoët, ég. de Goulven.
Arrond. de Châteaulin. Ég. de Pleyben, ég. de Loc-Ronan.
Arrond. de Morlaix. Ég. de Saint-Jean-du-Doigt, ég. de Lambader, ég.
de Saint-Pol-de-Léon (anc. cathéd.), ég. Notre-Dame du Creisquer à
Saint-Pol-de-Léon.
Arrond. de Quimperlé. Ég. Sainte-Croix de Quimperlé
156.
GARD.
Arrond. de Nîmes. Ég. abb. de Saint-Gilles
157, ég. Sainte-Marthe de
Tarascon.
Arrond. d'Uzès. Ég. de Villeneuve-lès-Avignon.
Note 157: (retour) Portail du XIIe siècle, dont la sculpture présente un des exemples les plus complets de l'école des statuaires de cette époque en Provence. Nef très-mutilée; crypte du XIIe siècle; choeur (détruit) de la fin du XIIe siècle, dont les débris présentent un grand intérêt comme perfection d'exécution.
GARONNE (HAUTE-).
Arrond. de Toulouse. Ég. cathéd. de Toulouse
158, ég. conv. des
Jacobins à Toulouse
159, ég. du Taur, id., ég. abb. de Saint-Sernin,
id.
160, ég. conv. des Cordeliers, id.
Arrond. de Muret. Ég. de Venerque.
Arrond. de Saint-Gaudens. Ég. de Saint-Gaudens
161, ég. de
Saint-Aventin, ég. de Saint-Bertrand-de-Comminges (anc. cathéd.), ég.
Saint-Just de Valcabrère
162, ég. abb. de Montsaunès
163.
Note 160: (retour) Le plus vaste édifice du midi de la France, XIIe siècle; choeur avec collatéral et chapelles rayonnantes; transsepts avec chapelles circulaires orientées; nef avec doubles bas-côtés se retournant dans le transsept. Clocher du XIIIe siècle sur le centre de la croisée. Façade inachevée. La nef rebâtie au XVe siècle, en suivant les données primitives. Voûtes en berceau contre-buttées par les demi-berceaux des galeries de premier étage. Construction, pierre et brique. Belle sculpture; fragments importants d'un édifice plus ancien. Crypte rebâtie au XIVe siècle et mutilée depuis peu. Style auvergnat développé.
GERS.
Arrond. d'Auch. Ég. cathéd. d'Auch
164.
Arrond. de Condom. Ég. de Condom (anc. cathéd.).
Arrond. de Lectoure. Ég. de Fleurance.
Arrond. de Lombez. Ég. de Lombez, ég. de Simorre
165.
GIRONDE.
Arrond. de Bordeaux. Ég. Saint-André (cathéd. de Bordeaux), ég.
Sainte-Croix à Bordeaux
166, église Saint-Seurin, id.
167, ég.
Saint-Michel, id., ég. d'Avensan, ég. de Bouillac, ég. de Léognan, ég. de
Loupiac de Cadillac
168, ég. de Moulis, ég. de la Sauve.
Arrond. de
Bazas. Ég. de Bazas (anc. cathéd.), ég. d'Aillas, ég. du Pondaurat, ég.
d'Uzeste.
Arrond. de La Réole. Ég. Saint-Pierre de La Réole, ég. de Blazimon,
ég. de Saint-Ferme, ég. de Saint-Macaire
169, ég. de Saint-Michel.
Arrond. de Lesparre. Ég. de Bégadan, ég. de Gaillan, ég. de Vertheuil,
ég. de Saint-Vivien.
Arrond. de Libourne. Ég. de Saint-Denis de Piles, ég. de
Saint-Émilion, ég. de Saint-Pierre de Petit-Palais, ég. de Pujols.
HÉRAULT.
Arrond. de Montpellier. Ég. de Castries, ég. Sainte-Croix à
Celleneuve, ég. abb. de Saint-Guilhem-le-Désert
170, ég. abb. de
Maguelonne, ég. abb. de Vignogoul à Pignan, ég. abb. de Vallemagne, ég.
de Villeneuve-lès-Maguelonne.
Arrond. de Béziers. Ég. de Saint-Nazaire de Béziers (anc.
cathéd.)
171, ég. d'Agde (anc. cathéd.), ég. d'Espondeilhan.
Arrond. de Lodève. Ég. Saint-Fulcran de Lodève, ég. Saint-Paul de
Clermont, ég. Saint-Pargoire.
Arrond. de Saint-Pons. Ég. de Saint-Pons.
ILLE-ET-VILAINE.
Arrond. de Montfort-sur-Meu. Ég. de Montauban.
Arrond. de Redon. Ég. Saint-Sauveur de Redon.
Arrond. de Saint-Malo.. Ég. de Dol (anc. cathéd.)
172.
Arrond. de Vitré. Ég. de Vitré.
INDRE.
Arrond. de Châteauroux. Ég. de Châtillon-sur-Indre, ég. abb. de Déols
près Châteauroux
173, ég. de Levroux, ég. de Méobecq, ég. de
Saint-Genou
174, ég. de Saint-Martin d'Ardental.
Arrond. du Blanc. Ég. abb. de Fontgombaud
175, ég. de
Mézières-en-Brenne.
Arrond. de la Châtre. Ég. de la Châtre
176, ég. de Gargilesse, ég. de
Neuvy-Saint-Sépulcre
177, ég. de Nohant-Vic.
Note 175: (retour) Grande et belle église du XIIe siècle, avec collatéral autour du choeur; tour sur la croisée; voûtes en berceau et voûtes d'arête; galeries extérieures autour de l'abside. La nef a été détruite; le choeur et le transsept seuls sont debout et occupés aujourd'hui par des trappistes.
INDRE-ET-LOIRE.
Arrond. de Tours. Ég. cathéd. de Tours
178, ég. abb. de Saint-Martin
à Tours
179, ég. abb. de Saint-Julien, id.
180, ég. Saint-Denis à
Amboise, ég. de Vernon.
Arrond. de Chinon. Ég. abb. de Saint-Mesme à Chinon, ég.
d'Azay-le-Rideau, ég. de Candes, ég. de Langeais, ég. de Rivière.
Arrond. de Loches. Ég. Saint-Ours de Loches
181, ég. de Beaulieu, ég.
de Montrésor, ég. de Preuilly.
ISÈRE.
Arrond. de Grenoble. Ég. cathéd. de Grenoble.
Arrond. de Saint-Marcellin. Ég. Saint-Antoine près Saint-Marcellin,
ég. de Marnans.
Arrond. de la Tour-du-Pin. Ég. de Saint-Chef
182.
Arrond. de Vienne.. Ég. Saint-André-le-Bas à Vienne, ég.
Saint-Maurice, id., ég. Saint-Pierre, id.
Note 182: (retour) Église composée d'une large nef avec collatéraux, d'un transsept étroit avec abside circulaire et quatre absidioles prises dans l'épaisseur du mur des bras de croix, XIIe siècle. Charpente sur la nef. L'abside et le transsept sont seuls voûtés. Peintures de la fin du XIIe siècle dans une des deux tribunes qui terminent les deux bras de croix. Les quatre travées de ces deux bras de croix sont voûtées au moyen de berceaux perpendiculaires aux murs et reposant sur des arcs doubleaux construits à la hauteur des archivoltes réunissant les piles de la nef. Clochers sur plan barlong aux extrémités du transsept sur les tribunes. Le clocher sud seul existe.
JURA.
Arrond. de Lons-le-Saunier. Ég. de Baume-les-Messieurs.
Arrond. de Dôle. Ég. de Chissey.
Arrond. de Poligny. Ég. Saint-Anatole de Salins.
LANDES.
Arrond. de Dax. Ég. de Sordes, ég. de Saint-Paul-lès-Dax.
Arrond. de Saint-Sever. Ég. de Saint-Géron à Hagetman, ég. de
Sainte-Quitterie au Mas-d'Aire
183.
LOIR-ET-CHER.
Arrond. de Blois. Ég. de Saint-Latimer à Blois
184, ég. de
Saint-Aignan, ég. de Mesland, ég. de Nanteuil à Montrichard, ég. de
Cours-sur-Loire, ég. Saint-Lubin à Suèvres.
Arrond. de Romorantin. Ég. de Romorantin, ég. de Lassay, ég. de
Saint-Thaurin à Selles-Saint-Denis, ég. de Saint-Genoux, id., ég. de S
elles-sur-Cher.
Arrond. de Vendôme. Ég. abb. de la Trinité à Vendôme
185, ég. de
Troo, ég. de Lavardin, ég. Saint-Gilles de Montoire.
LOIRE.
Arrond. de Roanne. Ég. d'Ambierle, ég. abb. de Charlieu
186, ég. de
la Benison-Dieu.
LOIRE (HAUTE-).
Arrond. du Puy. Ég. cathéd. du Puy
187, ég. Saint-Jean au Puy
188,
baptistère au Puy, ég. Saint-Laurent, id., ég.
Saint-Michel-de-l'Aiguilhe, id., ég. de Chamalières, ég. de Monestier,
ég. de Polignac
189, ég. de Saint-Paulien, ég. de Saugues.
Arrond. de Brioude. Ég. de Saint-Julien de Brioude
190, ég. abb. de
Chaise-Dieu, ég. de Chanteuges.
Arrond. d'Yssingeaux. Ég. de Bauzac, ég. de Saint-Didier-la-Sauve, ég.
de Riotord.
Note 187: (retour) Monument dont la disposition est unique. En passant sous un porche très-relevé comme une loge immense, on pénètre sous le pavé de l'église et on débouche, par un escalier, devant le maître-autel. Ce degré se prolonge au loin dans la rue percée en face le portail. Cette disposition si étrange avait été prise pour permettre aux nombreux pèlerins qui visitaient Notre-Dame du Puy d'arriver processionnellement jusqu'à l'image vénérée. La cathédrale du Puy présente des traces d'un édifice très-ancien. Les constructions en élévation datent du XIe siècle; elles ont été couronnées au XIIe par des coupoles. Une lanterne s'élève sur le centre de la croisée. L'abside était carrée, et les extrémités du transsept sont terminées, au nord et au sud, par des absidioles peu élevées. Les parements extérieurs sont composés de pierre blanche (grès) et de lave noire, de façon à former de grandes mosaïques. Il y avait autrefois, à l'intérieur, de nombreuses peintures du XIIe siècle, d'un grand style, qui ont été en partie détruites. La cathédrale du Puy a conservé ses dépendances: une grande salle du XIIe siècle, un cloître du Xe et du XIIe, une salle capitulaire et une maîtrise avec des peintures du XIVe.
Note 190: (retour) Belle église du XIIe et du commencement du XIIIe siècle; le choeur est de cette dernière époque, mais les masses de l'architecture et le système de construction sont restés romans. Le style nouveau ne se fait sentir que dans les détails de la sculpture et les profils. Traces nombreuses de peintures.
LOIRE-INFÉRIEURE.
Arrond. de Nantes. Ég. cathéd. de Nantes, ég. Saint-Jacques à Nantes.
Arrond. de Sapenay. Ég. de Saint-Gildas-des-Bois, ég. de
Saint-Gonstan, ég. de Guérande.
LOIRET.
Arrond. d'Orléans. Ég. cathéd. d'Orléans, ég. Saint-Aignan à Orléans,
ég. de Beaugency, ég. Saint-Étienne de Beaugency
191, ég. Notre-Dame de
Cléry, ég. de Germigny-les-Prés
192, ég. de Meung, ég. de la chapelle
Saint-Mesmin.
Arrond. de Gien. Ég. abb. de Saint-Benoît-sur-Loire
193, ég. de
Saint-Brisson.
Arrond. de Montargis. Ég. de Ferrières, ég. de Lorris.
Arrond. de Pithiviers. Ég. de Puiseaux, ég. de Yèvres-le-Châtel.
Note 191: (retour) Église fort ancienne, IXe ou Xe siècle. Nef étroite, longue, sans bas-côtés. Transsept très-prononcé, avec chapelles semi-circulaires orientées; choeur presque égal à la nef, avec abside en cul-de-four. Voûtes en berceaux, voûtes d'arête sur le centre de la croisée, avec large clocher au-dessus. Absence totale d'ornementation; enduits.
Note 192: (retour) Petite église du IXe siècle, avec abside circulaire et deux absidioles. Clocher central porté sur quatre piles isolées, avec circulation autour, comme dans certaines églises grecques et de l'Angoumois. Transsept passant sous le clocher, terminé par deux absides circulaires; voûtes d'arête et en berceau. Mosaïque à fond d'or revêtissant le cul-de-four de l'abside principale. Clocher avec colonnettes et bandeaux décorés de stucs. (Ce monument a été publié par M. Constant Dufeux dans la Revue d'Architecture de M. Daly, t. VIII.)
LOT.
Arrond. de Cahors. Ég. cathéd. de Cahors
194, ég. de Montat.
Arrond. de Figeac. Ég. abb. de Saint-Sauveur à Figeac, ég. d'Assier.
Arrond. de Gourdon. Ég. de Gourdon, ég. abb. de Souillac
195.
LOT-ET-GARONNE.
Arrond. d'Agen. Ég. cathéd. d'Agen
196, ancienne ég. des Jacobins
d'Agen
197, ég. de Layrac, ég. de Moiran.
Arrond. de Marmande. Ég. de Marmande, ég. du Mas-d'Agenais.
Arrond. de Nérac. Ég. de Mézin.
LOZÈRE.
Arrond. de Mende.. Ég. cathéd. de Mende, ég. de Langogne.
MAINE-ET-LOIRE.
Arrond. d'Angers. Ég. cathéd. d'Angers
198, ég. abb. de Saint-Serge à
Angers, ég. de Saint-Martin, id., ég. abb. de la Trinité, id., ég. du
Ronceray, id., ég. du Lion-d'Angers, ég. de Savennières, ég. de
Beaulieu.
Arrond. de Bauge. Ég. de Pontigné.
Arrond. de Beaupréau. Ég. de Chemillé.
Arrond. de Saumur. Ég. de Nantilly à Saumur, ég. de Saint-Pierre, id.,
ég. de Cunault, ég. abb. de Fontevrault
199, ég. de
Saint-Georges-Chatelaison, ég. de Montreuil-Bellay, ég. du
Puy-Notre-Dame, ég. Saint-Eusèbe de Gennes, ég. Saint-Vétérin, id.
Note 198: (retour) Vaste église avec nef; transsept, choeur et abside sans chapelles ni collatéraux. Bâtie vers la fin du XIIe siècle, mais présentant des traces de constructions antérieures. Voûtes d'arête à plan carré, et rappelant la coupole par leur forme très-bombée. Vitraux. Style des Plantagenet (voy. l'Architecture byzantine en France, par M. Félix de Verneilh; voy. CATHÉDRALE, fig. 43).
MANCHE.
Arrond. de Saint-Lô. Ég. Sainte-Croix de Saint-Lô, ég. Notre-Dame,
id., ég. de Carentan, ég. de Martigny.
Arrond. d'Avranches. Ég. abb. du Mont-Saint-Michel-en-Mer
200.
Arrond. de Cherbourg. Ég. de Querqueville.
Arrond. de Coutances. Ég. cathéd. de Coutances
201, ég. Saint-Pierre
à Coutances
202, ég. de Lessay, ég. de Périers.
Arrond. de Mortain. Ég. abb. de Mortain.
Arrond. de Valognes. Ég. de Sainte-Marie-du-Mont, ég. de
Sainte-Mère-Église, ég. abb. de Saint-Sauveur-le-Vicomte, ég. de
Saint-Michel à Lestre.
MARNE.
Arrond. de Châlons. Ég. cathéd. de Châlons
203, ég. Notre-Dame de
Châlons
204, ég. Saint-Jean, id.
205, ég. Saint-Alpin, id., ég.
Notre-Dame de l'Épine
206, ég. des Vertus, ég. de Courtisols
207.
Arrond. d'Épernay. Ég. d'Épernay, ég. de Montmort, ég. d'Orbay
208,
ég. d'Avenay, ég. de Dormans, ég. d'Oger
209.
Arrond. de Reims. Ég. Notre-Dame de Reims (cathéd.)
210, ég. abb. de
Saint-Remy à Reims
211, ég. de Cauroy.
Arrond. de Sainte-Menehould.. Ég. de Sommepy.
Arrond. de Vitry. Ég. de Maisons-sous-Vitry
212, ég. de Maurupt, ég.
de Cheminon, ég. de Saint-Amand
213x.
Note 203: (retour) Église champenoise présentant des dispositions très-anciennes. Le choeur, primitivement dépourvu de bas-côtés, était flanqué de deux tours sur plan barlong. L'une de ces tours date du commencement du XIIe siècle. Le choeur, le transsept et la nef ont été reconstruits au XIIIe siècle. Au XIVe siècle, des chapelles avec collatéral ont été ajoutées autour du sanctuaire. La nef remaniée sur quelques points. Après un incendie, l'édifice fut restauré au XVIIe siècle d'une façon barbare. Beaux fragments de vitraux (voy. CATHÉDRALE, fig. 33).
Note 204: (retour) Église champenoise bâtie au XIIe siècle, remaniée bientôt après à la fin de ce siècle. La nef primitivement disposée pour être couverte par une charpente. Le choeur dépourvu de bas-côtés dans l'origine; collatéral et chapelles ajoutées vers 1180. Quatre tours, dont deux sont encore couvertes par des flèches en plomb; l'une de celles-ci refaite depuis peu (voy. CONSTRUCTION, fig. 41, 42 et 43).
Note 211: (retour) Nef du Xe siècle, construite pour recevoir une charpente avec doubles collatéraux voûtés, dans l'origine, au moyen de berceaux perpendiculaires à la nef. Choeur de la fin du XIIe siècle. Beaux fragments de vitraux. Transsept avec chapelles orientées à deux étages. Galerie de premier étage voûtée tout autour de l'édifice. Façade du XIIe siècle (restaurée). Pignon du transsept sud du XVIe siècle. Tombeau de Saint-Remy, du XVIe siècle, d'un très-médiocre style.
MARNE (HAUTE-).
Arrond. de Chaumont. Ég. de Saint-Jean-Baptiste à Chaumont, ég. de
Vignory
214.
Arrond. de Langres. Ég. de Saint-Mammès de Langres (cathéd.)
215, ég.
d'Issômes, ég. de Villars-Saint-Marcellin.
Arrond. de Vassy. Ég. de Vassy, ég. de Blécourt, ég. de Ceffonds, ég.
de Joinville, ég. de Moutiérender
216, ég. Saint-Aubin à Moëslains, ég.
abb. de Trois-Fontaines.
MAYENNE.
Arrond. de Laval.. Ég. de la Trinité à Laval, ég. de Saint-Martin,
id., ég. d'Avesnières, ég. d'Évron.
Arrond. de Château-Gontier. Ég. de Saint-Jean à Château-Gontier, ég.
abb. de la Roe.
Arrond. de Mayenne. Ég. de Javron.
MEURTHE.
Arrond. de Nancy. Ég. de Laître-sous-Amance, ég. de
Saint-Nicolas-du-Port, ég. de Mousson
217
.
Arrond. de Sarrebourg. Ég. de Fenestrange.
Arrond. de Toul. Ég. de Toul (anc. cathéd.)
218
, ég. de
Saint-Gengoulf à Toul, ég. de Blenod-aux-Oignons, ég. de Minorville.
MEUSE.
Arrond. de Bar-le-Duc. Ég, de Rambercourt-aux-Pots.
Arrond. de Montmédy. Ég. d'Avioth.
Arrond. de Verdun. Ég. cathéd. de Verdun
219, ég. d'Étain, ég. abb.
de Lachalade.
MORBIHAN.
Arrond. de Vannes. Ég. de Saint-Gildas-de-Ruys, ég. de l'île d'Arz.
Arrond. de Lorient. Ég. d'Hennebon.
Arrond. de Ploërmel. Ég. de Ploërmel.
Arrond. de Pontivy. Ég. de Quelven à Guern.
MOSELLE.
Arrond. de Metz. Ég. cathéd. de Metz
220, ég. de Saint-Vincent à
Metz, ég. de Chazelle, ég. de Norroy-le-Veneur, ég. de Jussy.
Arrond. de Briey. Ég. d'Olley, ég. de Longuyon.
Note 220: (retour) Église dont la nef date du XIIIe siècle et le choeur du XVe; cette dernière construction refaite toutefois en se raccordant aux précédentes. Style gothique empreint déjà du goût allemand. Très-beaux vitraux du XVIe siècle dans le transsept, lequel est éclairé, non par des roses, mais par des fenêtres immenses comprenant l'espace entier laissé entre la première galerie et les voûtes. Les clochers, au lieu d'être élevés sur la façade, sont posés sur les troisièmes travées des collatéraux de la nef.
NIÈVRE.
Arrond. de Nevers. Ég. cathéd. de Nevers
221, ég. Saint-Étienne à
Nevers
222, ég. de Saint-Saulge, ég. de Saint-Parize-le-Châtel.
Arrond. de Clamecy. Ég. Saint-Martin à Clamecy
223, ég. de Corbigny,
ég. de Saint-Reverien, ég. de Saint-Léger à Tannay, ég. de Varzy.
Arrond. de Cosne. Ég. abb. de Sainte-Croix à la Charité
224, ég. de
Donzy, ég. de Premery.
Note 221: (retour) Église ayant une abside à l'occident construite au XIe siècle. Vaste transsept dans lequel donne cette abside; date également de cette époque. La nef fut rebâtie au XIIIe siècle; puis le choeur, après un incendie, fut refait à la fin de ce siècle. Restaurations et adjonctions pendant les XIVe et XVe siècles. Cette église menace ruine; la nef est déversée; son triforium présente une ornementation de cariatides et de figures d'anges dans les tympans, qui donnent à cet intérieur un aspect très-original. L'édifice est très-mutilé par la main des hommes et par le temps.
NORD.
Arrond. de Lille. Ég. Saint-Maurice à Lille.
Arrond. d'Avesnes. Ég. de Solre-le-Château.
Arrond. de Dunkerque. Ég. de Saint-Éloi de Dunkerque.
OISE.
Arrond. de Beauvais. Ég. cathéd. de Beauvais
225, ég. de la
Basse-OEuvre à Beauvais
226, ég. de Saint-Étienne, id.
227, ég. abb.
de Saint-Germer
228, ég. de Montagny, ég. de Trye-Château.
Arrond. de Clermont. Ég. de Clermont, ég. d'Agnetz, ég. de Maignelay,
ég. du pr. de Bury, ég. de Saint-Martin-aux-Bois, ég. de
Magneville
229.
Arrond. de Compiègne. Ég. Saint-Antoine à Compiègne, ég. abb. de
Saint-Jean-aux-Bois
230, ég. Notre-Dame de Noyon (anc. cathéd.)
231,
ég. de Pierrefonds
232, ég. de Tracy-le-Val
233.
Arrond. de Senlis. Ég. de Senlis (anc. cathéd.)
234, ég. collég. de
Saint-Frambourg à Senlis, ég. Saint-Vincent, id., ég. d'Acy-en-Multien,
ég. abb. de Chaalis, ég. Notre-Dame de Chambly, ég. de Creil (en
l'Île)
235, ég. abb. de Saint-Leu d'Esserent
236, ég. collég. de
Mello
237,
ég. collég. de Montataire, ég. abb. de Morienval
238, ég.
de Nogent-les-Vierges, ég. d'Ermenonville, ég. de Baron, ég. de
Verberie.
Note 234: (retour) Édifice de la fin du XIIe siècle, avec galerie voûtée de premier étage. Cette église n'avait pas de transsept dans l'origine; ses bras de croix ont été établis, au XVe siècle, en coupant deux travées de la nef. Chapelles rayonnantes très-exiguës. Beau clocher du commencement du XIIe siècle (voy. CLOCHER, fig. 63).
ORNE.
Arrond. d'Alençon. Ég. Notre-Dame d'Alençon, ég. cathéd. de Séez
239.
Arrond. d'Argentan. Ég. de Saint-Martin à Argentan, ég. de Chambois.
Arrond. de Domfront. Ég. de Notre-Dame-sous-l'eau à Domfront, ég. de
Lonlay-l'Abbaye.
Note 239: (retour) Restes d'un portail de la fin du XIIe siècle. Nef du XIIIe siècle, style normand. Choeur de la fin du XIIIe siècle, style français. Deux clochers du XIIIe siècle sur la façade. Cet édifice menace ruine sur plusieurs points et a subi de graves mutilations. Les chapelles absidales datent du milieu du XIIIe siècle.
PAS-DE-CALAIS.
Arrond. de Saint-Omer. Ég. Notre-Dame à Saint-Omer (anc. cathéd.), ég.
abb. de Saint-Bertin à Saint-Omer, ég. d'Acre-sur-la-Lys.
PUY-DE-DOME.
Arrond. de Clermont. Ég. cathédr. de Clermont
240, ég.
Notre-Dame-du-Port à Clermont
241, ég. de Saint-Cerneuf à Billom, ég.
de Chauriat, ég. de Notre-Dame d'Orcival, ég. de Montferrand, ég. de
Royat
242, ég. de Saint-Saturnin, ég. de Chamalières.
Arrond. d'Issoire. Ég. Saint-Paul à Issoire
243, ég. de Chambon, ég.
de Manglieu, ég. de Saint-Nectaire
244.
Arrond. de Riom. Ég. Notre-Dame-du-Marturet à Riom, ég. de
Saint-Amable de Riom, ég. d'Ennezat
245, ég. de Saint-Hilaire-la-Croix,
ég. de Mozat, ég. de Thuret, ég. de Volvic
246, ég. de Condat, ég. de
Menat.
Arrond. de Thiers. Ég. Saint-Genest de Thiers, ég. du Dorat.
PYRÉNÉES (BASSES-).
Arrond. de Pau. Ég. de Lembeye, ég. de Lescar, ég. de Morlaas.
Arrond. de Bayonne. Ég. cathéd. de Bayonne
247.
Arrond. de Mauléon. Ég. de Saint-Engrace.
Arrond. d'Oloron. Ég. Sainte-Croix à Oloron, ég. Sainte-Marie à
Oloron.
PYRÉNÉES (HAUTES-).
Ég. de Luz
248, ég. de Saint-Savin, ég. d'Ibos près Tarbes.
PYRÉNÉES-ORIENTALES.
Arrond. de Perpignan. Ég. Saint-Jean à Perpignan (aujourd'hui
cathéd.), ég. d'Elne
249.
Arrond. de Céret. Ég. de Coustouges.
Arrond. de Prades. Ég. de Marceval, ég. abb. de Saint-Martin du
Canigou
250, ég. de Corneilla, ég. de Serrabone
251, ég. de
Villefranche.
RHIN (BAS-).
Arrond. de Strasbourg. Ég. cathéd. de Strasbourg
252, ég.
Saint-Pierre à Strasbourg, ég. abb. de Saint-Étienne, id., ég.
Saint-Thomas, id., ég. de Niederhaslach.
Arrond. de Saverne. Ég. de Saint-Jean-des-Choux, ég. abb. de
Marmoutier
253, ég. de Neuwiller
254.
Arrond. de Schelestadt. Ég. Saint-Georges de Schelestadt, ég.
Sainte-Foi à Schelestadt
255, ég. d'Andlau, ég. abb. de Saint-Odile,
ég. de Rosheim
256.
Arrond. de Wissembourg. Ég. de Walbourg.
RHIN (HAUT-).
Arrond. de Colmar. Ég. Saint-Martin à Colmar, ég. de Gueberschwyr, ég.
de Guebwiller
257, ég. de Pfaffenheim, ég. de Rouffach, ég. de
Sigolsheim, ég. de Luttenbach, ég. abb. de Murbach
258.
Arrond. d'Altkirck. Ég. d'Ottmarsheim
259.
Arrond. de Belfort. Ég. de Thann.
RHÔNE.
Arrond. de Lyon. Ég. cathéd. de Lyon
260, ég. de Saint-Nizier à Lyon,
ég. d'Ainay, id.
261, ég. Saint-Paul, id., ég. Saint-Irénée, id., ég.
de l'Île-Barbe.
Arrond. de Villefranche. Ég. de Villefranche, ég. de Salles, ég. de
Belleville, ég. de Châtillon-d'Azergue.
Note 260: (retour) Choeur de la fin du XIIe siècle, sans bas-côté, avec deux chapelles profondes donnant sur le transsept. Nef des XIIIe et XIVe siècles. Façade du XIVe. Clochers des deux côtés du choeur. Singulier mélange des styles gothiques de la haute Bourgogne, du Bourbonnais, de la Haute-Marne et du Rhin.
SAÔNE (HAUTE-).
Arrond. de Vesoul. Ég. abb. de Cherlieu, ég. de Favernay, ég. de
Chambarnay-les-Bellevaux.
Arrond. de Lure. Ég. abb. de Luxeuil.
SAÔNE-ET-LOIRE.
Ég. abb. de Saint-Vincent à Macon, ég. abb. de Saint-Philibert à
Tournus
262, ég. de Brancion, ég. de Chapaise, ég. abb. de Cluny
263,
ég. Notre-Dame à Cluny
264.
Arrond. d'Autun. Ég. cathéd. d'Autun
265.
Arrond. de Châlon. Ég. Saint-Vincent à Châlon, ég. Saint-Marcel, ég.
de Sennecey-le-Grand.
Arrond. de Charolles. Ég. de Paray-le-Monial
266, ég. de
Semur-en-Brionnais
267, ég. d'Anzy, ég. de Bois-Sainte-Marie
268, ég.
de Châteauneuf
269, ég. de Saint-Germain.
Note 262: (retour) Nef du commencement du XIe siècle, avec vaste narthex. Les voûtes hautes de la nef présentent cette particularité qu'elles se composent de berceaux plein-cintre bandés perpendiculairement à l'axe sur des arcs doubleaux. Les voûtes centrales sont contre-buttées par celles des collatéraux, qui sont d'arête. Les piliers sont monostyles, terminés par des chapiteaux plats sans ornements, comme de simples cordons. Le narthex est à deux étages. Transsept et choeur du commencement du XIIe siècle, avec crypte, bas-côté et chapelles rectangulaires. Clocher carré sur le centre de la croisée et deux clochers sur les premières travées du narthex, du XIIe siècle (voy. ARCHITECTURE MONASTIQUE, fig, 3, et les Archives des mon. hist.).
Note 265: (retour) Église du XIIe siècle, avec porche ouvert peu postérieur à la construction primitive. Style de la haute Bourgogne. Nef voûtée en berceau brisé avec arcs doubleaux. Choeur sans collatéral (voy. ARCHITECTURE RELIGIEUSE, fig. 20; CATHÉDRALE, fig. 27). Flèche du XVe siècle, en pierre, sur le centre de la croisée. Arcs-boutants du XVe siècle contre-buttant les voûtes hautes.
Note 266: (retour) Très-remarquable édifice contemporain de la cathédrale d'Autun (XIIe siècle), avec porche fermé à deux étages; sanctuaire avec collatéral et trois chapelles rayonnantes. Tour centrale à huit pans. Deux tours sur les deux premières travées du porche (voy. les Archives des mon. hist.). Belle construction exécutée en beaux matériaux.
Note 268: (retour) Petite église du XIIe siècle, dont le choeur présente en plan une disposition toute particulière. Bas-côté sans chapelles rayonnantes, et sanctuaire porté sur des réunions de colonnes, deux grosses posées suivant le rayon et deux plus grêles posées sur la circonférence. Tour centrale; nef en berceau brisé avec arcs doubleaux; voûtes d'arête sur les bas-côtés, sans arcs-boutants.
Note 269: (retour) Petite église du XIIe siècle, sans transsept; nef avec collatéraux étroits et trois absides. Clocher carré en avant du sanctuaire. Voûtes hautes en berceau brisé, contre-buttées par des voûtes d'arêtes rampantes sur les bas-côtés. Le berceau central se retournant accuse seul le transsept en élévation.
SARTHE.
Arrond. du Mans. Ég. cathéd. du Mans
270, ég. Notre-Dame-du-Pré au
Mans
271, ég. Notre-Dame-de-la-Coulture au Mans
272.
Arrond. de la Flèche. Ég. du pr. de Solesmes, ég. de Bazouges, ég. de
la Bruère.
Arrond. de Mamers. Ég. de la Ferté-Bernard
273.
Arrond. de Saint-Calais. Ég. de Saint-Calais.
SEINE.
Arrond. de Paris. Ég. Notre-Dame (cathéd. de Paris)
274, ég. abb. de
Saint-Germain-des-Prés à Paris
275, ég. de Saint-Germain-l'Auxerrois,
id.
276, ég. Saint-Eustache, id.
277, ég. Saint-Merry, id., ég.
Saint-Séverin, id., ég. du pr. de Saint-Martin-des-Champs, id.
278, ég.
Saint-Julien-le-Pauvre, id.
279, ég. Saint-Étienne-du-Mont, id., ég.
Saint-Gervais et Saint-Protais, id.
Arrond. de Sceaux. Ég. d'Arcueil, ég. de Vitry, ég. d'Issy, ég. de
Saint-Maur, ég. de Nogent-sur-Marne, ég. de Bagneux
280.
Arrond. de Saint-Denis. Ég. abb. de Saint-Denis
281, ég. de
Boulogne
282, ég. abb. de Montmartre
283, ég. de Suresne, ég. abb. de
Longchamp, ég. de Charonne.
Note 281: (retour) Crypte du IXe siècle. Pourtour du choeur, chapelles et partie antérieure de la nef bâtis par l'abbé Suger au milieu du XIIe siècle. Choeur, transsept et nef élevés sous saint Louis. Anciens vitraux du XIIe siècle. Quantité de fragments précieux (voy. l'Abbaye de Saint-Denis, par M. le baron de Guilhermy).
SEINE-INFÉRIEURE.
Arrond. de Rouen. Ég. cathéd. de Rouen
284, ég. de Saint-Maclou à
Rouen
285, ég. abb. de Saint-Ouen, id.
286, ég. Saint-Patrice, id.,
ég. Saint-Vincent, id., ég. Saint-Godard, id., ég. Saint-Gervais, id.,
ég. du Mont-aux-Malades, id., ég. abb. de Saint-Georges de
Bocherville
287, ég. Duclair, ég. Saint-Étienne à Elbeuf, ég.
Saint-Jean, id., ég. abb. de Jumièges
288, ég. de Moulineaux, ég.
d'Yainville, ég. d'Houppeville.
Arrond. du Havre. Ég.
d'Angerville-l'Orcher, ég. d'Étretat, ég. de Graville-l'Eure, ég. de
Harfleur, ég. de Lillebonne, ég. de Montiviller.
Arrond. de Dieppe.
Ég. Saint-Jacques de Dieppe, ég. abb. de Saint-Victor, ég. d'Arques, ég.
d'Aufray, ég. de Bourgdun, ég. abb. d'Eu
289, ég. du collége d'Eu, ég.
de Tréport.
Arrond. de Neufchâtel. Ég. de Gournay, ég. d'Aumale.
Arrond. d'Yvetot.. Ég. de Caudebec, ég. de Sainte-Gertrude, ég. de
Valliquerville, ég. d'Auzebosq, ég. abb. de Saint-Wandrille
290, ég. de
Saint-Wandrille.
SEINE-ET-MARNE.
Arrond. de Melun. Ég. Notre-Dame de Melun
291, ég.
Saint-Aspais à Melun, ég. de Brie-Comte-Robert, ég. de Champeaux
292.
Arrond. de Coulommiers. Ég. de Saint-Cyr, ég. de Villeneuve-le-Comte.
Arrond. de Fontainebleau. Ég. de Château-Landon, ég. de Larchant, ég.
de Moret
293, ég. de Nemours.
Arrond. de Meaux. Ég. cathéd. de Meaux
294, ég. de Chamigny, ég. de
la Chapelle-sous-Crécy
295, ég. de Ferrières
296, ég. d'Othis.
Arrond. de Provins. Ég. de Saint-Quiriace à Provins
297, ég.
Sainte-Croix, id., ég. Saint-Ayoul, id., ég. de Donnemarie, ég. de
Saint-Loup de Naud
298, ég. de Rampillon
299, ég. de Voulton.
SEINE-ET-OISE.
Arrond. de Versailles. Ég. de Poissy
300, ég. de Triel, ég. de
Bougival, ég. de Vernouillet
301, ég. de Thiverval.
Arrond. de Corbeil. Ég. Saint-Spire de Corbeil, ég. d'Athis-Mons, ég.
abb. de Longpont.
Arrond. d'Étampes. Ég. Notre-Dame à Étampes
302, ég. Saint-Martin,
id., ég. Saint-Basile, id., ég. abb. de Marigny, ég. de la
Ferté-Aleps
303.
Arrond. de Mantes.. Ég. Notre-Dame de Mantes
304, ég. de Houdan, ég.
de Vétheuil
305, ég. de Gassicourt
306, ég. de Limay, ég. de Fusiers,
ég. de Richebourg.
Arrond. de Pontoise. Ég. Saint-Maclou de Pontoise, ég. de Deuil, ég.
d'Ecouen, ég. de Taverny, ég. de Luzarches, ég. de Mareil-en-France, ég.
Saint-Martin à Montmorency, ég. de Belloy
307, ég. de Champagne
308,
ég. abb. de Royaumont, ég. de Beaumont-sur-Oise, ég. de Nesles
309, ég.
de Gonesse, ég. abb. de Maubuisson.
Arrond. de Rambouillet. Ég. de Montfort-l'Amaury
310, ég. de
Saint-Sulpice de Favières
311.
Note 300: (retour) Porche de la façade du IXe siècle; quelques piles à l'intérieur de la fin du XIe; nef du XIIe, remaniée au XVIe et au XVIIe siècles; choeur de la fin du XIIe siècle; chapelle absidale du XIIIe; chapelles de la nef et porche latéral du XVIe. Clocher central du XIIe; clocher sur la façade du XIIe, reconstruit en partie au XVIe. Pas de transsept. Bas-côté pourtournant le choeur avec deux chapelles latérales orientées de la fin du XIIe siècle.
SÈVRES (DEUX-).
Arrond. de Niort. Ég. Notre-Dame de Niort, ég. de Champdeniers, ég. de
Saint-Maixent.
Arrond. de Bressuire. Ég. de Bressuire, ég. d'Oyron, ég. Saint-Denis à
Thouars.
Arrond. de Melle. Ég. Saint-Pierre à Melle
312, ég. Saint-Hilaire,
id.
313, ég. Saint-Savinien, id., ég. de Celles, ég. de Javarzay.
Arrond. de Parthenay.. Ég. Saint-Laurent à Parthenay, ég.
Sainte-Croix, id., ég. Notre-Dame-de-la-Couldre, id., ég. Saint-Pierre à
Airvault, ég. de Saint-Géneroux, ég. de Marnes, ég. Saint-Louis de
Marnes, ég. de Parthenay-le-Vieux
314, ég. de Verrines-sous-Celles.
SOMME.
Arrond. d'Amiens. Ég. Notre-Dame (cathéd. d'Amiens)
315, ég.
Notre-Dame d'Araines, ég. de Namps-au-Val, ég. Saint-Denis de Poix.
Arrond. d'Abbeville. Ég. coll. de Saint-Wulfran d'Abbeville
316, ég.
abb. de Saint-Riquier
317, ég. de Rue.
Arrond. de Doullens. Ég. de Beauval.
Arrond. de Montdidier. Ég. d'Ailly-sur-Noye, ég. abb. de
Bertheaucourt, ég. de Folleville, ég. Saint-Pierre de Roye, ég. de
Tilloloy.
TARN.
Arrond. d'Alby. Ég. Sainte-Cécile (cathéd. d'Alby)
318, ég.
Saint-Salvy à Alby.
Arrond. de Castres. Ég. de Burlatz.
TARN-ET-GARONNE.
Arrond. de Montauban. Ég. de Caussade
319, ég. de Montpezat
320, ég.
de Varen
321.
Arrond. de Castel-Sarrazin. Ég. de Beaumont-de-Lomagne, ég. abb. de
Moissac
322.
VAR.
Arrond. de Draguignan. Ég. cath. de Fréjus, ég. abb. du Thoronet
323,
ég. de Caunet, ég. du Luc.
Arrond. de Brignoles. Ég. de Saint-Maximin.
Arrond. de Grasse.. Ég. de Vence (anc. cathéd.).
Arrond. de Toulon. Ég. Saint-Louis à Hyères, ég. de Sollies-Ville, ég.
de Sixfours.
VAUCLUZE.
Arrond. d'Avignon.. Ég. Notre-Dame-des-Dons (cathéd. d'Avignon)
324,
ég. de Cavaillon (anc. cathéd.)
325, ég. du Thor
326, ég. de Vaucluze,
ég. abb. de Sénanque.
Arrond. d'Apt. Ég. d'Apt (anc. cathéd.).
Arrond. de Carpentras. Ég. de Saint-Siffrin à Carpentras, ég. de
Pernes, ég. bapt. de Vénasques
327, ég. de Caromb.
Arrond. d'Orange. Ég. de Vaison (anc. cathéd.), ég. de Valréas.
VENDÉE.
Arrond. de Fontenay. Ég. de Fontenay-le-Comte, ég. de Maillezais, ég.
abb. de Nieuil-sur-Authise, ég. de Vouvant.
VIENNE.
Arrond. de Poitiers.. Ég. cathéd. de Poitiers
328, ég.
Notre-Dame-la-Grande à Poitiers
329, ég. de Moustier-Neuf, id., ég.
abb. de Saint-Hilaire, id.
330, ég. de Sainte-Radegonde, id.
331; ég.
de Fontaine-Lecomte, ég. abb. de Ligugé, ég. de Nouaillé, ég. de
Lusignan.
Arrond. de Civray. Ég. Saint-Nicolas de Civray, ég. abb. de
Charroux
332.
Arrond. de Montmorillon. Ég. de Montmorillon, ég. d'Antigny, ég.
Saint-Pierre à Chauvigny, ég. Notre-Dame, id., ég. de la Puye, ég. abb.
de Saint-Savin
333.
VIENNE (HAUTE-).
Arrond. de Limoges. Ég. cathéd. de Limoges
334.
Arrond. de Bellac. Ég. abb. du Dorat
335.
Arrond. de Rochechouart. Ég. de Rochechouart, ég. de Saint-Junien, ég.
de Solignac
336.
Arrond. de Saint-Yriex. Ég. de Saint-Yriex.
VOSGES.
Arrond. d'Épinal. Ég. d'Épinal.
Arrond de Saint-Dié. Ég. cath. de Saint-Dié
337, ég. de Moyenmoutier.
YONNE.
Arrond. d'Auxerre. Ég. Saint-Étienne à Auxerre (anc. cathéd.)
338,
ég. Saint-Pierre à Auxerre, ég. Saint-Germain, id.
339, ég.
Saint-Eusèbe, id.
340, ég. de Saint-Florentin
341, ég. abb. de
Pontigny
342, ég. de Chitri-le-Fort, ég. de Moutiers, ég. de Chablis,
ég. de Vermanton, ég. de Mailly-le-Château.
Arrond. d'Avallon. Ég. Saint-Lazare d'Avallon, ég. Saint-Martin, id.,
ég. abb. de Sainte-Madeleine à Vézelay
343, ég. de Saint-Père sous
Vézelay
344, ég. de Civry, ég. de Montréal
345, ég. de
Pontaubert
346.
Arrond. de Joigny. Ég. de Saint-Julien-du-Sault
347, ég. de
Villeneuve-le-Roi
348, ég. de Saint-Fargeau.
Arrond. de Sens. Ég. Saint-Étienne (cathéd. de Sens)
349, ég. de
l'hôpital de Sens
350, ég. Saint-Savinien et Saint-Potentien, id.
Arrond. de Tonnerre. Ég. Saint-Pierre de Tonnerre, ég. de l'hospice de
Tonnerre
351, ég. de Neuvy-Saultour.
ÉGOÛT, s. m. Conduit souterrain en maçonnerie destiné à écouler les eaux pluviales et ménagères. Les Romains étaient grands constructeurs d'égoûts, et lorsqu'ils bâtissaient une ville, ils pensaient d'abord à l'établissement de ces services souterrains. Quand les barbares devinrent possesseurs des villes gallo-romaines, ils ne songèrent pas à entretenir les égoûts antiques, qui bientôt s'engorgèrent ou furent perdus; les villes renfermaient alors de véritables cloaques, les eaux croupies pénétraient le sol, les rues étaient infectes et la peste décimait périodiquement les populations. On commença par faire des tranchées au milieu des voies principales, des ruisseaux profonds, encaissés, que l'on recouvrait de dalles ou que l'on laissait à l'air libre. Les orages se chargeaient de curer ces profonds caniveaux encombrés de détritus de toutes sortes. Ce ne fut guère qu'au XIIe siècle que l'on revint à la méthode antique, et que l'on construisit des égoûts souterrains en maçonnerie sous les voies principales des villes. Corrozet parle d'égoûts trouvés vis-à-vis le Louvre lorsqu'on reconstruisit ce palais en 1538. Il existait, sous le quartier de l'Université de Paris, des égoûts (romains probablement) qui furent longtemps utilisés et refaits en 1412 352, parce qu'ils étaient hors de service. Nous avons vu souvent, en faisant des fouilles dans le voisinage d'édifices du moyen âge, des restes d'égoûts construits en belles pierres de taille. Les établissements religieux et les châteaux féodaux sont déjà munis d'égoûts bien disposés et construits dès la fin du XIIe siècle. Il arrive souvent même que ces égoûts sont praticables pour des hommes. Lorsqu'on démolit l'hôtel de la Trémoille à Paris, en 1840, on découvrit dans le jardin un premier égoût qui paraissait fort ancien et qui présentait la section indiquée fig. 1.
Cet égoût était traversé par un autre plus moderne du XIIIe siècle probablement(2), qui se composait d'une suite d'arcs plein cintre sur lesquels reposaient des dalles très-épaisses. Ces dalles étaient usées comme si elles eussent été longtemps exposées au passage des chariots, chevaux et piétons; elles se raccordaient avec un pavage de petit échantillon en grès. Sous le Palais de Justice de Paris et sous les terrains de l'ancien Évêché, il existe encore des égoûts qui datent de l'époque de saint Louis et de Philippe-le-Bel. Ils sont bâtis en pierre dure avec grand soin et voûtés en berceau plein cintre, dallés au fond et d'une largeur de 0m,75 environ (2 pieds et demi). Toutefois, les égoûts étaient rares dans les villes du moyen âge relativement au nombre et à l'étendue des rues; ils n'étaient guère construits que sous les voies principales aboutissant aux rivières, avec bouches au niveau du sol pour recevoir les eaux des ruisseaux tracés dans les rues perpendiculaires à ces voies.
EMBRASURE, s. f. Baie percée dans un mur de forteresse ou dans un parapet de couronnement pour placer la bouche d'une pièce d'artillerie à feu. Les embrasures n'apparaissent donc dans l'architecture militaire qu'au moment où l'on fait un usage régulier du canon pour la défense des places. Nous avons dit ailleurs (voy. CHÂTEAU) qu'à la fin du XVe siècle, sans changer d'une manière notable la disposition générale des défenses, on s'était contenté de percer, au rez-de-chaussée des courtines et des tours, des ouvertures pour battre les dehors par un tir rasant, ou de placer des bouches à feu au sommet des tours dont on supprimait les toits pour établir des plates-formes avec parapets. Le château de Bonaguil, qui date du règne de Louis XI, possède à la base des remparts quelques embrasures dont la disposition et la forme sont indiquées dans la fig. 1.
La bouche de la pièce est à peu près à mi-épaisseur du mur, comme le fait voir le plan A. À l'intérieur de la muraille B, l'embrasure est construite en arcade et fermée par une épaisse dalle percée d'un trou circulaire avec une mire. À l'extérieur C, on n'aperçoit que le trou et sa mire dégagés par un ébrasement qui permet de pointer la pièce à droite et à gauche. La partie extérieure de ces sortes d'embrasures était promptement égueulée par le souffle de la pièce; aussi pensa-t-on à leur donner plus d'air (2), en couvrant l'ébrasement extérieur par un arc.
Ou bien encore, comme dans les batteries casematées du grand boulevard de Schaffhausen (3), les architectes avancèrent la bouche des canons près du parement extérieur formant intérieurement une chambre voûtée, et disposèrent l'ébrasement du dehors en ovale, avec redans curvilignes, pour détourner les projectiles lancés par les assiégeants. Ces précautions de détail ne pouvaient être efficaces qu'autant que l'ennemi ne mettait pas en batterie de grosses pièces d'artillerie et qu'il n'avait à sa disposition que de la mousqueterie ou de très-petites pièces. Cependant ces sortes d'embrasures furent encore employées pour les batteries couvertes jusque vers le commencement du XVIe siècle 353.
Les architectes militaires cherchaient des combinaisons qui pussent faciliter le tir oblique en même temps qu'elles garantissaient les servants des pièces; mais l'artillerie à feu faisait de rapides progrès. Au commencement du XVIe siècle, les armées assiégeantes possédaient déjà des pièces de gros calibre qui d'une volée ruinaient ces défenses trop faibles, car il est à remarquer que, depuis le moment où l'artillerie à feu est devenue d'un emploi général, les moyens défensifs ont été inférieurs à la puissance toujours croissante de cette arme. Il ne faut donc pas s'étonner si les premières fortifications faites pour résister au canon présentent une variété singulière de moyens défensifs, tous très-ingénieux, très-subtils, mais bientôt abandonnés comme insuffisants, pour être remplacés par d'autres qui ne l'étaient guère moins. Ainsi, dans les fortifications bâties par Albert Dürer à Nuremberg, nous voyons des embrasures de batteries couvertes (4) qui permettaient de pointer un canon et d'obtenir un tir plongeant et oblique pour des arquebusiers.
À Munich, il existe sur la face de la porte en brique de Carlsthor, qui remonte au commencement du XVIe siècle, des embrasures disposées pour un tir oblique et plongeant (5), destinées à de petites pièces d'artillerie. À la porte Laufer de Nuremberg, le long du boulevard extérieur, on remarque encore des embrasures destinées à de très-petites pièces d'artillerie, et dont les ouvertures sont protégées par des cylindres en bois à pivots, percés de trous (6), comme les créneaux d'une des portes de Bâle en Suisse (voy. CRÉNEAU) 354.
En France, ces moyens subtils, tradition des arts militaires du moyen âge, furent promptement mis de côté; on adopta de préférence, pour les batteries couvertes, les embrasures profondes, présentant un angle peu ouvert, ne laissant qu'un trou avec une mire pour la bouche de la pièce, et à l'extérieur ne montrant qu'une large fente horizontale prise dans une hauteur d'assise (7), quelquefois avec un talus inférieur lorsqu'on voulait obtenir un tir plongeant. Cette méthode fut habituellement suivie en Italie dès les premières années du XVIe siècle.
Quant aux embrasures des batteries découvertes, Albert Dürer les a construites à Nuremberg, ainsi que l'indique la fig. 8, sur les courtines et quelques-uns de ses boulevards. Le parapet, large, en pierre, présente une surface convexe pour mieux résister à l'effet des projectiles ennemis. Un volet tournant sur un axe garantit les artilleurs lorsqu'on charge la pièce. Ces volets étaient assez épais et solides pour que les boulets, venant horizontalement, pussent ricocher sur leur surface externe, car alors le tir de plein fouet était mou à cause de la qualité médiocre de la poudre et de la proportion vicieuse des pièces, dont l'âme était relativement d'un trop grand diamètre pour la charge employée.
Quelquefois, en France et en Italie, on eut l'idée de profiler les embrasures ainsi que l'indique la fig. 9, afin d'empêcher les boulets ennemis de glisser sur les parois des ébrasements et de frapper la pièce. Il va sans dire que ces redans sont promptement détruits par l'artillerie des assiégeants et même altérés par le souffle de la pièce. Dès l'époque de François Ier, on en vint, lorsqu'on voulut armer une forteresse, à couronner les boulevards et les courtines par des talus en terre mélangée avec des brins de bois ou du chaume. En cas de siége, on ouvrait des embrasures dans ces talus (10), et on maintenait leurs parois verticales par des madriers. Cette méthode est encore suivie de nos jours. On augmentait au besoin le relief du parapet par des gabionnades ou des sacs à terre.
Quelquefois même ces parapets, avec leurs embrasures, étaient faits de clayonnages triangulaires juxtaposés et remplis de terre et de fumier (11). Ces moyens étaient particulièrement employés pour des ouvrages de campagne qu'il fallait faire à la hâte, et quand on n'avait pas le loisir de laisser tasser les terrassements.
Comme aujourd'hui, les ingénieurs militaires se préoccupaient de masquer les embrasures lorsqu'on chargeait les pièces en batterie. À cet effet, ils employaient des claies épaisses, des volets glissant sur des coulisses, des rideaux d'étoupe capitonnés. De tous ces moyens, l'un des plus ingénieux est celui que nous donnons (12). En A, on voit la plate-forme en charpente recouverte de madriers sur laquelle roule la pièce en batterie. Contre la paroi intérieure du parapet est posé le bâtis B, muni, à sa partie supérieure, d'un volet triangulaire roulant sur un axe et mu par deux leviers C. La pièce chargée, on appuyait sur les deux leviers juste ce qu'il fallait pour pouvoir pointer; sitôt la balle partie, on laissait retomber le volet qui, par son propre poids, reprenait la position verticale.
Les embrasures ont de tout temps fort préoccupé des architectes ou ingénieurs militaires, et, après bien des tentatives, on en est revenu toujours aux clayonnages, aux formes en terre pour les batteries découvertes. Quant aux embrasures des batteries couvertes ou casemates, on n'a pas encore trouvé un système qui présentât des garanties de durée contre des batteries de siége, et depuis le XVIe siècle, sous ce rapport, l'art de la fortification n'a pas fait de progrès sensibles.
ENCEINTE, s. f. Murs en palissades entourant une ville, un bourg ou un camp. Les Gaulois, au dire de César, faisaient des enceintes de villes, de bourgades ou de camps fortifiés, au moyen de troncs d'arbres entremêlés de pierres. Les Germains les composaient de palissades de bois entre lesquelles on amassait de la terre, des branches d'arbres, de l'herbe, de façon à former une véritable muraille très-propre à résister aux efforts du bélier; le feu même n'avait que peu de prise sur ces ouvrages, presque toujours humides. Les Romains, dans leurs camps d'hiver (camps-permanents), employaient à peu près les mêmes procédés ou se contentaient d'une levée en terre couronnée par une palissade et protégée extérieurement par un fossé. Habituellement les portes de ces camps étaient défendues par une sorte d'ouvrage avancé, clavicula, ressemblant assez aux barbacanes du moyen âge (1).
En A étaient des ponts de bois jetés sur le fossé, et, en B, la porte du camp. Ce mélange de pierre et de bois employé dans les enceintes des villes ou camps gaulois donna l'idée à quelques-unes des peuplades de ce pays d'obtenir des remparts vitrifiés, par conséquent d'une dureté et d'une cohésion complètes. Il existe, à vingt-huit kilomètres de Saint-Brieuc, une enceinte ovale composée de granit, d'argile et de troncs d'arbre, que l'on est parvenu à vitrifier en mettant le feu au bois après avoir enveloppé le retranchement de fagots.
Nous donnons (2) une coupe de cette enceinte, dite de Péron. On a commencé par faire un vallum composé de morceaux de granit entremêlés de troncs d'arbres A; à l'extérieur, on a revêtu ce vallum d'une couche d'argile B; le tout a dû être enveloppé d'une quantité considérable de fagots auxquels on a mis le feu; le granit s'est vitrifié, s'est agglutiné; l'argile a fait un corps solide adhérent à cette vitrification; un fossé et un petit épaulement en terre C défendent à l'extérieur cette singulière enceinte. Nous ne connaissons pas d'autre exemple de ce genre de retranchement en France; on prétend qu'il en existe en Irlande et dans le nord de l'Écosse.
Dans les premiers temps du moyen âge, beaucoup de villes en France ne possédaient que des enceintes de bois. À l'époque des invasions des Normands, on en voyait un grand nombre de ce genre auxquelles, bien entendu, les barbares mettaient le feu. On fit donc en sorte de remplacer ces défenses fragiles par des murailles en maçonnerie; mais la force de l'habitude et la facilité avec laquelle on pouvait se procurer du bois en grande quantité firent que, pendant longtemps, beaucoup de villes du Nord ne furent encloses que de palissades de bois terrassées ou non terrassées. Alors même que l'on éleva des murailles en maçonnerie aux XIe et XIIe siècles, le bois remplit encore un rôle très-important dans ces défenses, soit pour garnir leurs couronnements, soit pour faire des enceintes extérieures en dehors des fossés, devant les portes, les ponts et à l'extérieur des faubourgs.
Pendant les guerres du XVe siècle, il est souvent question de bourgades défendues simplement par des enceintes de palissades. «Et puis vindrent à Perrepont (Pierrepont), dit Pierre de Fenin 355, et prindrent la ville, qui estoit close de palais et de fossés.» Froissard 356 parle aussi de plusieurs villes dont les enceintes ne se composaient, de son temps, que de palissades avec bretèches de bois et fossés.
Beaucoup de villes, pendant le moyen âge, étaient ouvertes, car pour les fermer il fallait en obtenir la permission du suzerain, et comme la construction de ces enceintes était habituellement à la charge des bourgeois, les populations urbaines n'étaient pas toujours assez riches pour faire une aussi grande dépense. En temps de guerre, on fermait ces villes à la hâte pour se mettre à l'abri d'un coup de main ou pour servir d'appui à un corps d'armée. «Si s'en ala à Ypre, et entra en la ville (le cuens de Bouloigne): onques li bourgois n'i misent contredit, ains le rechurent à grant joie. Quant li cuens et si home furent dedans Ypre, moult furent boen gré as bourgois de lor boin samblant que il fait lor avoient; ils devisèrent que il là arriesteroient, et fremeroient la ville, et là seroit lor repaires de la guerre. Moult i fisent boins fossés et riches, et boine soif à hyreçon et boines portes de fust et boins pons et boines barbacanes et boines touretes de fust entour la ville 357.» Comme les armées romaines, les armées occidentales du moyen âge faisaient des enceintes autour de leurs camps, lorsqu'elles voulaient tenir une contrée sous leur obéissance ou posséder une base d'opérations. «Toutefoys (Gérard de Roussillon) avec ce peu de gens qu'il avoit approcha le roy et vint en Bourgongne, et choisit une place belle et emple là où estoit une montaigne sur laquelle il se arresta et la fist clore de fossez et de boulevers de boys dont ses gens eurent grant merveille 358.» Les enceintes en bois faites en dehors des murs autour des places fortes étaient désignées, au XIIIe siècle, sous les noms de fors rolléis:
«Clos de fossés et de fors rolléis 359»;
de forclose:
«À la forclose li dus Begues en vint 360»;
et plus tard sous les noms de polis, de barrière. Les espaces libres laissés entre ces clôtures extérieures et les enceintes de maçonnerie s'appelaient les lices.
On ne considérait une enceinte de ville comme très-forte qu'autant qu'elle était double; lorsqu'on ne pouvait construire deux murailles flanquées de tours en maçonnerie, on disposait au moins des palissades avec fossés en avant de l'enceinte maçonnée, de manière cependant que l'enceinte intérieure pût toujours commander celle extérieure, et que celle-ci ne fût distante que d'une petite portée d'arbalète. Si les enceintes extérieures étaient en maçonnerie, flanquées de tours et munies de barbacanes, ces tours et barbacanes étaient ouvertes du côté de la ville, ouvertes à la gorge, comme on dirait aujourd'hui, afin d'empêcher les assiégeants de s'y établir après s'en être emparés.
Lorsqu'on veut se rendre compte des moyens d'investissement et d'attaque des places fortes au moyen âge, on comprend parfaitement de quelle valeur étaient les enceintes extérieures; aussi attachait-on à leur conservation une grande importance. Entre les deux enceintes, une garnison avait une entière liberté d'action, soit pour se défendre, soit pour faire entrer des secours, soit pour prendre l'offensive en tentant des sorties. Dans les lices, les troupes assiégées sentaient une protection puissante derrière eux; elles pouvaient se porter en masses sur les points attaqués en s'appuyant aux murailles intérieures, d'où, à cause de leur relief, on dirigeait leurs efforts, on leur envoyait des secours, on protégeait leur retraite. C'était dans les lices que les assiégés plaçaient leurs grands engins de guerre pour obliger les assiégeants à faire des travaux d'approche, lents et fort difficiles à pousser sur un terrain pierreux. Si l'ennemi s'emparait d'une courtine ou d'une tour extérieure, les assiégés remparaient les lices en établissant deux traverses à droite et à gauche de l'attaque, ce qui pouvait empêcher les assiégeants de s'approcher de l'enceinte intérieure (voy. ARCHITECTURE MILITAIRE, BARBACANE, CHÂTEAU, PORTE, SIÉGE, TOUR).
Dans les villes, on trouvait souvent plusieurs enceintes contiguës. Les abbayes possédaient leurs enceintes particulières, ainsi que la plupart des cloîtres des cathédrales; les châteaux, les palais et même certains quartiers étaient clos de murs, et leurs portes se fermaient la nuit.
ENCLOSURE, s. f. Pourpris, paliz (voy. CLÔTURE).
ENCORBELLEMENT, s. m. Système de construction de pierre ou de bois qui permet de porter une charge en surplomb sur le nu d'un mur, d'une pile, d'un contre-fort. On dit construction en encorbellement pour désigner la partie d'une bâtisse posée sur un encorbellement (voy. CONSTRUCTION, fig. 40, 81, 82, 96, 101, 128, 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 137; ÉCHAUGUETTE, MÂCHICOULIS).
ENDUIT, s. m. Couverte en mortier, en plâtre ou en blanc-en-bourre, posée sur une maçonnerie de moellon, de brique, parfois même sur de la pierre de taille, afin d'obtenir une surface unie, homogène, propre à recevoir de la peinture.
Les Grecs mettaient des enduits sur toutes leurs constructions, à l'extérieur comme à l'intérieur, à moins qu'elles ne fussent faites de marbre blanc. Encore coloraient-ils cette dernière matière, pour éviter l'aspect froid et uniforme de surfaces d'une même couleur et pour distinguer les divers membres de l'architecture. L'enduit qu'ils posaient sur leurs constructions de pierres, si bien appareillées qu'elles fussent, est très-mince (un ou deux millimètres) et toujours coloré 361. Tous les joints et lits de la construction se trouvaient ainsi masqués sous cette légère couverte. Les Romains excellaient dans l'art de préparer et de poser les enduits. Les grands édifices comme les habitations privées étant construits en brique et blocage, ils revêtissaient leurs parements extérieurs et intérieurs de plaques de marbre et d'enduits posés en plusieurs couches, une grossière d'abord, une plus fine et une dernière très-mince, bien dressée, polie et couverte de peintures. Dans les premiers temps du moyen âge, on voulut imiter ces procédés; mais les barbares ne savaient pas faire de bonne chaux et savaient encore moins l'employer. Aussi les enduits que l'on trouve sur quelques rares monuments de l'époque mérovingienne et carlovingienne sont-ils friables, soufflés et mal dressés. Ce n'est qu'au XIIe siècle que les enduits sont faits avec soin; encore ne sauraient-ils être comparés à ceux des Romains.
Il faut dire que le système de construction adopté par les architectes du moyen âge n'admettait les enduits que là où il y avait du moellon brut; ces architectes, à dater du XIIe siècle, ne posèrent qu'exceptionnellement des enduits sur de la pierre de taille, qui, dût-elle être peinte, laissait voir son parement. C'était à l'intrados des voûtes faites en moellon brut comme celles des édifices de la Bourgogne et du Centre, sur les murs de remplissage entre des piles engagées, que les enduits s'appliquaient, et alors ils étaient toujours couverts de peintures (voy. PEINTURE).
Dans les habitations, les intérieurs des châteaux, on passait cependant parfois un enduit très-mince, même sur la pierre de taille. C'est ainsi que sont tapissées les salles du château de Coucy, qui datent du commencement du XIIIe siècle, afin de dissimuler les joints et de poser la peinture sur des surfaces unies. Mais ces enduits, assez semblables aux enduits grecs, ne sont qu'une couche épaisse de chaux et de sable très-fin posée au pinceau et comprimée au moyen d'une petite taloche. Les couleurs étaient appliquées sur cette couverte pendant qu'elle était encore humide, puis encaustiquée lorsque le tout était parfaitement sec: procédé qui rappelle la peinture monumentale des anciens. Dès le XIIIe siècle, dans les intérieurs, on employait les enduits au plâtre, soit sur les murs en maçonnerie, soit sur les pans-de-bois et cloisons. Ces enduits au plâtre sont généralement très-solides, très-minces et posés sur un pigeonnage de plâtre ou de mortier dans lequel il entre toujours du gros sable. Nous avons vu de ces enduits qui avaient acquis une extrême dureté, le plâtre présentant dans la cassure un grand nombre de parcelles brillantes.
Les enduits en blanc-en-bourre se faisaient et se font encore aujourd'hui avec de la chaux, du sable fin ou de la poussière de pierre et du poil de vache. Quand ils ne sont pas exposés à l'humidité et qu'ils s'attachent à un bon fond, ces enduits durent longtemps; mais ils n'acquièrent jamais de fermeté. Ils n'ont d'autre avantage que de ne pas coûter cher et d'être fort légers.
ENFER, s. m. Le séjour des damnés est représenté habituellement dans les peintures et les sculptures du moyen âge par une gueule monstrueuse dans laquelle s'engloutissent les réprouvés. Dans l'Office des morts, on lit cette prière: «Libera me, Domine, de morte oeterna, de manu inferni, de ore leonis, etc.» Les artistes anciens ont traduit le texte à la lettre. Sur le linteau de la porte principale de la cathédrale d'Autun, qui date du XIIe siècle, on voit, en effet, dans le Jugement dernier, du côté des damnés, deux mains colossales qui s'emparent d'un ressuscité. Quant aux gueules indiquant l'entrée de l'enfer, on les retrouve sur quantité de bas-reliefs et de peintures. L'idée de classification des damnés dans l'enfer par genres de peines en raison des causes de la damnation est une idée dont on retrouve très-anciennement la trace dans les monuments du moyen âge, et le Dante n'a fait que donner à ces traditions une forme poétique, qui résume dans son oeuvre tout ce que les artistes occidentaux avaient peint ou sculpté sur les monuments religieux. En effet, dans des édifices des XIe et XIIe siècles, nous voyons l'avarice, la luxure, l'orgueil, la paresse, etc., subissant en enfer des peines proportionnées à ces vices. Les avares sont accablés sous le faix de sacoches d'argent suspendues à leur cou; ceux qui se sont abandonnés aux plaisirs des sens sont dévorés par des animaux immondes; les orgueilleux sont précipités à bas de chevaux lancés au galop; des crapauds s'attachent aux lèvres des calomniateurs, etc. (voy. JUGEMENT DERNIER, VICES).
ENGIN, s. m. On donnait ce nom à toute machine; d'où est venu le mot engineor, engingneur, pour désigner l'homme chargé de la fabrication, du montage et de l'emploi des machines; d'où le nom d'ingénieur donné de nos jours à toute personne occupée de l'érection des ponts, du tracé des voies, de la construction des usines, des machines, des navires, des fortifications, etc.; d'où enfin le nom de génie donné au corps.
Parmi les engins du moyen âge, il y a les engins employés pour un service civil, comme les engins propres à monter ou transporter des fardeaux, les grues, les chèvres, les treuils, les machines hydrauliques, les presses; puis les engins de guerre, lesquels se divisent en engins offensifs, engins défensifs et engins à la fois offensifs et défensifs.
Il est certain que les Romains possédaient des machines puissantes pour transporter et monter les matériaux énormes qu'ils ont si souvent mis en oeuvre dans leurs constructions. Vitruve ne nous donne sur ce sujet que des renseignements peu étendus et très-vagues. Les Grecs étaient fort avancés dans les arts mécaniques; ce qui ne peut surprendre, si l'on songe aux connaissances qu'ils avaient acquises en géométrie dès une époque fort ancienne et qu'ils tenaient peut-être des Phéniciens. Depuis l'antiquité, les puissances mécaniques n'ont pas fait un pas; les applications seules de ces puissances se sont étendues, car les lois de la mécanique dérivent de la géométrie; ces lois ne varient pas, une fois connues; et parmi tant de choses, ici-bas, qu'on donne comme des vérités, ce sont les seules qui ne peuvent être mises en doute.
Les anciens connaissaient le levier, le coin, la vis, le plan incliné, le treuil et la poulie; comme force motrice, ils n'employaient que la force de l'homme, celle de la bête de somme, les courants d'air ou d'eau et les poids. Ils n'avaient pas besoin, comme nous, d'économiser les bras de l'homme, puisqu'ils avaient des esclaves, et ils ignoraient ces forces modernes produites par la vapeur, la dilatation des gaz et l'électricité. Le moyen âge hérita des connaissances laissées par les anciens sans y rien ajouter, jusqu'à l'époque où l'esprit laïque prit la tête des arts et chercha des voies nouvelles en multipliant d'abord les puissances connues, puis en essayant de trouver d'autres forces motrices. De même qu'en cherchant la pierre philosophale, les alchimistes du moyen âge firent des découvertes précieuses, les mécaniciens géomètres, en cherchant le mouvement perpétuel, but de leurs travaux, résolurent des problèmes intéressants et qui étaient ignorés avant eux ou peut-être oubliés; car nous sommes disposé à croire que les Grecs, doués d'une activité d'esprit merveilleuse, les forces motrices de leur temps admises seules, avaient poussé les arts mécaniques aussi loin que possible.
ENGINS APPLIQUÉS À LA CONSTRUCTION. Nous voyons, dans des manuscrits, bas-reliefs et peintures du IXe au XIIe siècle, le treuil, la poulie, la roue d'engrenage, la romaine, les applications diverses du levier et des plans inclinés. Nous ne saurions préciser l'époque de la découverte du cric; mais déjà, au XIVe siècle, son principe est parfaitement admis dans certaines machines de guerre.
D'ailleurs chacun sait que le principe en mécanique est celui-ci, savoir: que la quantité de mouvement d'un corps est le produit de sa vitesse, c'est-à-dire de l'espace qu'il parcourt dans un temps donné, par sa masse; et une fois ce principe reconnu, les diverses applications devaient s'ensuivre naturellement, avec plus ou moins d'adresse. Dans les constructions romanes, on ne voit guère que de petits matériaux employés, matériaux qui étaient montés soit à l'épaule, soit au bourriquet au moyen de poulies, soit en employant le treuil à roues que des hommes de peine faisaient tourner par leur poids (1).
Cet engin primitif est encore mis en oeuvre dans certains départements du centre et de l'ouest de la France; il est puissant lorsque la roue est d'un diamètre de six mètres, comme celle que nous avons tracée dans cet exemple, et qu'on peut la faire mouvoir par la force de trois hommes; mais il a l'inconvénient d'occuper beaucoup de place, d'être d'un transport difficile, et il ne permet pas de régler le mouvement d'ascension comme on peut le faire avec les machines de notre temps employées aux mêmes usages. Le seul moyen de donner une grande puissance aux forces motrices autrefois connues, c'était de les multiplier par les longueurs des leviers. Aussi, pendant le moyen âge, comme pendant l'antiquité, le levier joue-t-il le principal rôle dans la fabrication des engins. Les Romains avaient élevé des blocs de pierre d'un volume énorme à une grande hauteur, et ils dressaient tous les jours des monostyles de granit ou de marbre de deux mètres de diamètre à la base sur quinze à dix-huit mètres de hauteur. Les Phéniciens et les Égyptiens l'avaient fait bien avant eux; or de pareils résultats ne pouvaient être obtenus que par la puissance du levier et les applications très-étendues et perfectionnées de ce moyen primitif.
On comprend, par exemple, quelle puissance peut avoir un engin disposé comme celui-ci (2). Soit AB un monostyle posé sur chantier incliné ayant en C un axe roulant dans une entaille longitudinale pratiquée dans une forte pièce de bois E, que l'on calle en X lorsque le chantier est arrivé à sa place; soient, assemblées dans l'axe et les pièces inclinées, deux bigues CD, réunies à leur sommet D comme un pied de chèvre, ainsi que le fait voir le tracé P; soient des écharpes en bois G, puis un système de haubans en cordages H fortement serrés par des clefs; soient, le long des deux bigues, des poulies K, et sur le sol, fixées à deux pièces longitudinales, d'autres poulies correspondantes L dont les dernières renvoient les câbles à deux cabestans placés à distance. Il faudra que le monostyle AB, si pesant qu'il soit, arrive à décrire un arc de cercle et à prendre la position a b; on passera sous son lit inférieur des calles ou un bon lit de mortier, et lâchant les cordes qui le lient peu à peu, il glissera sur son chantier et se posera de lui-même sur sa base M. Il ne s'agit que d'avoir des bigues d'une dimension proportionnée à la hauteur du bloc à dresser et un nombre de poulies ou de moufles en rapport avec le poids du bloc. C'est ce même principe qui est adopté de temps immémorial dans la construction des petits fardiers (2 bis) propres à soulever et transporter de grosses pièces de bois.
Mais il était fort rare que les architectes du moyen âge missent en oeuvre des monostyles d'une dimension telle qu'elle exigeât de pareils moyens. Pour élever des colonnes monolithes comme celles de la cathédrale de Mantes, de l'église de Semur en Auxois, du choeur de l'église de Vézelay, de la cathédrale de Langres, etc., les architectes pouvaient n'employer que le grand treuil à levier que nous voyons figuré dans les vitraux et dans les vignettes des manuscrits. Ce treuil, malgré son volume, pouvait être transporté sur des rouleaux, et s'il ne s'agissait que d'élever les colonnes d'un sanctuaire, il n'était besoin que de lui faire faire une conversion, de façon à placer son axe normal à la courbe du chevet 362.
Voici (3) un de ces engins que nous avons essayé de rendre pratique, car les tracés que nous donnent les peintures anciennes sont d'une naïveté telle qu'on ne doit les considérer que comme une indication de convention, une façon d'hiéroglyphe. En A, on voit le plan de l'engin, dont le treuil horizontal B est disposé de manière à pouvoir enrouler deux câbles. Le profil D de cet engin montre l'un des deux plateaux circulaires C du plan, lesquels sont munis, sur chacune de leurs faces, de huit dents mobiles, dont le détail est présenté en G de face et de profil. Les grands leviers E sont à fourchettes et embrassent les plateaux circulaires; abandonnés à eux-mêmes, ces leviers prennent la position KL, venant frapper leur extrémité sur la traverse L, à cause des contre-poids I. Alors les dents M, tombées sur la partie inférieure de leur entaille, par leur propre poids et la position de leur axe, opposent un arrêt à l'extrémité de la flèche du levier entre la fourchette; les hommes qui, étant montés par l'échelle N, posent leurs pieds sur la traverse O, en tirant, s'il est besoin, sur les échelons, comme l'indique le personnage tracé sur notre profil, font descendre l'extrémité du levier O jusqu'en O'. Le plateau a ainsi fait un huitième de sa révolution et les câbles se sont enroulés sur le treuil. Abandonnant la traverse O, le levier remonte à sa première position, sous l'action du contre-poids; les hommes remontent se placer sur la traverse, et ainsi de suite. L'échelle N et la traverse O occupant toute la largeur de l'engin entre les deux leviers, six hommes au moins peuvent se placer sur cette traverse façonnée ainsi que l'indique le détail P, et donner aux leviers une puissance très-considérable, d'autant que ces hommes n'agissent pas seulement par leur poids, mais par l'action de tirage de leurs bras sur les échelons. Dans le détail G, nous avons figuré, en R, une des dents tombée, et, en S, la dent correspondante relevée. Ces sortes d'engrenages mobiles, opposant une résistance dans un sens et s'annulant dans l'autre, prenant leur fonction de dent par suite de la position de la roue, sont très-fréquents dans les machines du moyen âge. Villard de Honnecourt en donne plusieurs exemples, et entre autres dans sa roue à marteaux, au moyen de laquelle il prétend obtenir une rotation sans le secours d'une force motrice étrangère.
Le vérin, cet engin composé aujourd'hui de fortes pièces de bois horizontales dans lesquelles passent deux grosses vis en bois qui traversent l'une des deux pièces et d'un pointail vertical qui les réunit, était employé, pendant le moyen âge, pour soulever des poids très-considérables, et a dû précéder le cric. Villard de Honnecourt donne un de ces engins 363 dont la puissance est supérieure à celle du cric, mais aussi est-il beaucoup plus volumineux (4).
Une grosse vis en bois verticale, terminée à sa partie inférieure par un cabestan, passe à travers la pièce A et tourne au moyen des pivots engagés dans la sablière B et dans le chapeau C; deux montants inclinés relient ensemble les trois pièces horizontales. Deux montants à coulisses D reçoivent, conformément à la section E, un gros écrou en bois dur armé de brides de fer et supportant un anneau avec sa louve F. En virant au cabestan, on faisait nécessairement monter l'écrou entre les deux rainures des montants D, et l'on pouvait ainsi soulever d'énormes fardeaux, pour peu que l'engin fût d'une assez grande dimension.
L'emploi des plans inclinés était très-fréquent dans les constructions de l'antiquité et du moyen âge; nous en avons donné un exemple remarquable à l'article ÉCHAFAUD (fig. 1 et 2). On évitait ainsi le danger des ruptures de câbles dans un temps où les chaînes en fer n'étaient pas employées pour élever des matériaux d'un fort volume, et on n'avait pas besoin d'employer des puissances motrices extraordinaires. Il est certain qu'au moyen d'une trémie élevée suivant un angle de 45 degrés, par exemple (5), deux poulies étant placées au sommet en A, deux autres poulies de renvoi en D, et un ou deux cabestans en B, le poids C étant posé sur des rouleaux, on épargnait beaucoup de forces; mais il va sans dire que cette manière d'élever des matériaux propres à la construction ne pouvait s'employer qu'autant que les bâtiments n'atteignaient qu'une hauteur très-médiocre: or les édifices du moyen âge sont souvent fort élevés. Aussi, pour la construction des oeuvres hautes de ces édifices, paraît-il que l'on employa la chèvre et la grue. Il existait encore, vers le commencement de notre siècle, sur le clocher sud de la cathédrale de Cologne, alors élevée au niveau des voûtes hautes de la nef environ, une grue soigneusement recouverte d'une chape en plomb et qui datait du XIVe siècle, c'est-à-dire du moment où les travaux avaient été interrompus. Nous ne possédons pas, sur cet engin curieux, de documents certains; nous n'en connaissons que la forme générale, qui rappelait celle des grues encore employées pendant le dernier siècle. Les matériaux étaient apportés à pied d'oeuvre sous le bec de la grue au moyen de grands binards ou fardiers à deux roues, ainsi que l'indique la fig. 6. Un long timon servant de levier permettait, lorsque la pierre avait été bardée sur le plateau A, de soulever ce plateau en abaissant l'extrémité B, et de faire rouler l'engin jusqu'au point où le câble de la grue pouvait saisir la pierre au moyen d'une louve.
Ces engins sont encore en usage aujourd'hui dans les provinces du Midi. Il n'y a pas plus de vingt ans que des perfectionnements notables ont été apportés dans le système et la fabrication des engins employés pour les constructions; jusqu'alors les engins dont on se servait au XIIIe siècle étaient aussi employés soit pour transporter les matériaux d'un point à un autre, soit pour les élever verticalement. La chèvre, cette admirable et simple invention qui remonte à la plus haute antiquité, est encore en usage aujourd'hui, et il est probable qu'on s'en servira longtemps.
ENGINS DE GUERRE. Il est nécessaire, pour mettre de la clarté dans notre texte, de diviser ces machines en raison de leur fonction: engins d'attaque, engins d'attaque et de défense, engins de défense seulement.
Engins offensifs avant l'artillerie à feu.--Vitruve 364 parle de trois machines propres à l'attaque: les catapultes, les scorpions et les balistes. Les catapultes et les scorpions sont rangés par lui dans la même catégorie; ces engins étaient destinés à projeter des dards d'une grande longueur et d'un poids assez considérable. Naturellement c'est la dimension du projectile qui donne celle de la machine. Le propulseur consistait en des ressorts de bois tendus au moyen de cordes et de treuils. Malheureusement Vitruve, qui relève scrupuleusement les dimensions relatives de chaque partie de ces machines, oublie de nous décrire leur structure; de sorte qu'il est difficile de se faire une idée passablement exacte du système adopté. Perrault, dans sa traduction du texte latin, nous donne la représentation d'une catapulte 365; mais nous avouons ne pas être satisfait de son interprétation. Son propulseur ne pourrait avoir qu'une action très-faible et ferait plutôt basculer le trait qu'il ne l'enverrait suivant une ligne droite. Végèce 366 parle des balistes, des onagres, des scorpions, des arcs-balistes; mais ses descriptions sont d'un laconisme tel que l'on ne peut en rien tirer de concluant; nous savons seulement par lui que la baliste était tendue au moyen de cordes ou de nerfs, que le scorpion était une baliste de petite dimension, une sorte d'arbalète, «scorpiones dicebant, quas nunc manubalistas vocant;» que l'onagre lançait des pierres et que la force des nerfs devait être calculée en raison du poids des projectiles; mais il se garde bien de nous faire savoir si ces onagres sont des machines mises en mouvement par des contre-poids, des cordes tordues ou des ressorts. Les commentateurs de ces auteurs anciens sont d'autant plus prolixes que les textes sont plus laconiques ou plus obscurs; mais ils ne nous donnent pas de solutions pratiques.
Si Végèce semble indiquer que la baliste soit une grande arbalète fixe propre à lancer des traits, Vitruve prétend que la baliste est destinée à lancer des pierres dont le poids varie de deux livres à deux cent cinquante livres; il ne nous fait pas connaître si cet engin est mu par des contre-poids ou des ressorts. La baliste donnée par Perrault enverrait son projectile à dix pas, si même il ne tombait pas sur l'affût. Ammien Marcellin 367 est un peu moins obscur dans les descriptions qu'il nous a laissées des machines de guerre offensives employées de son temps, c'est-à-dire au IVe siècle. D'après cet auteur, la baliste est une sorte de grande arbalète dont le projectile (le javelot) est lancé par la force de réaction de plusieurs cordes à boyaux tordues. Le scorpion, que de son temps on appelait onagre, est positivement le cable du moyen âge, c'est-à-dire un engin composé d'un style dont le pied est tortillé entre des cordes tendues, comme la clef d'une scie, et dont la tête, munie d'une cuiller, reçoit un boulet que ce style en décliquant envoie en bombe. Ammien Marcellin désigne aussi cet engin sous le nom de tormentum, de torquere, tordre.
Nos lecteurs ne nous sauront pas mauvais gré de ne rien ajouter aux textes aussi diffus que peu concluants des commentateurs de Vitruve, de Végèce, d'Ammien Marcellin; ils voudront bien nous permettre de passer à l'étude des engins du moyen âge sur lesquels nous possédons des données un peu moins vagues.
Les engins d'attaque, depuis l'invasion des barbares jusqu'à l'emploi de l'artillerie à feu, sont en grand nombre: les uns sont mus par des contre-poids comme les trébuchets, les mangonneaux; d'autres par la tension de cordes, de nerfs, de branches de ressorts de bois ou d'acier, comme les caables, malvéisines ou male-voisines, les pierrières; d'autres par leur propre poids et l'impulsion des bras, comme les moutons, béliers, bossons. Rien ne nous indique que les Romains, avant le Ve siècle, aient employé des machines de jet à contre-poids, tandis qu'ils connaissaient et employaient, ainsi que nous venons de le dire, les engins à ressorts, les grandes arbalètes à tour 368 à un ou deux pieds, ainsi qu'on peut s'en assurer en examinant les bas-reliefs de la colonne Trajane. Les machines de jet mues par des contre-poids sont d'une invention postérieure aux machines à ressorts, par la raison que les engins à ressorts ne sont que l'application en grand d'une autre arme de main connue de toute antiquité, l'arc. Les machines à contre-poids exigent, dans leur fabrication, un si grand nombre de précautions, de calculs, et des moyens si puissants, qu'on ne peut admettre qu'elles aient été connues des barbares qui envahirent les Gaules. Ceux-ci durent imiter d'abord les machines de guerre romaines, puis aller demander plus tard à Byzance les inventions très-perfectionnées des Grecs. Les engins inconnus jusqu'alors dont parlent les annales de Saint-Bertin, et qui furent dressés devant les murailles d'Angers occupée en 873 par les Normands, avaient probablement été importés en France par ces artistes que Charles le Chauve faisait venir de Byzance. Les annalistes et les poëtes de ces temps reculés, et même ceux d'une époque plus récente, sont d'un laconisme désespérant lorsqu'ils parlent de ces engins, et ils les désignent indifféremment par des noms pris au hasard dans l'arsenal de guerre, pour les besoins de la mesure ou de la rime, de sorte que, jusque vers le temps de Charles V, où les chroniqueurs deviennent plus précis, plus clairs, il est certaines machines auxquelles on peut difficilement donner leur nom propre. Nous allons essayer cependant de trouver l'emploi et la forme de ces divers engins.
Dans la chanson de Roland, on lit: