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Histoire de la prostitution chez tous les peuples du monde depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'à nos jours, tome 3/6

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Diex a non de filles avoir,
Mès je ne poy oncques savoir
Que Diex eust fame en sa vie!...

Rutebeuf comprend sous la dénomination de lignage de Marie, en sous-entendant Madeleine, tout le personnel de la Prostitution, parmi lequel saint Louis avait trouvé ses Filles-Dieu: «Et fist mettre, raconte Joinville, grant multitude de femmes en l’hostel, qui par povreté estoient mises en pechié de luxure, et leur donna quatre cens livres de rente pour elles soustenir.» Cette dotation de quatre cents écus de rente était considérable, en raison de la valeur énorme de l’argent, et tout le monde s’étonna que les Filles-Dieu eussent été mieux traitées que les Quinze-Vingts, qui n’avaient que trois cents livres de revenu. Les Filles-Dieu n’étaient que deux cents dans l’origine, mais elles recueillaient dans leur maison hospitalière les femmes perdues que le repentir arrachait à la débauche. Ce monastère avait pour maître proviseur et gouverneur un prêtre que l’évêque de Paris appelait son bien-aimé en Jésus-Christ et que les religieuses nommaient leur père en Dieu. Ce ne fut pas la seule fondation du même genre que le saint roi encouragea de ses conseils et de ses deniers: «Et fist mettre, rapporte Joinville, en plusieurs liex de son royaume mesons de beguines, et leur donna rentes pour elles vivre, et commanda l’en que en y receust celles qui voudroient fere contenance à vivre chastement.»

Louis IX avait beau détourner ainsi le torrent de la Prostitution, il ne parvenait pas à réformer les mœurs, que les croisades avaient encore perverties davantage, car les croisés imitaient les musulmans et entretenaient de véritables harems, remplis d’esclaves achetées dans les bazars de l’Asie. «Le commun peuple se prist aux foles femmes,» dit Joinville, avouant ainsi la principale cause des désastres de la croisade où le roi fut fait prisonnier par les infidèles. Ce sage prince savait à quoi attribuer ses désastres; aussi, en recouvrant sa liberté, congédia-t-il plusieurs des officiers de sa maison, parce qu’il avait été averti que ces libertins tenoient leur bordiau à un jet de pierre de sa tente. Vainement il s’efforça de bannir de son camp la débauche et la paillardise; ses arrêts les plus sévères ne firent que mieux ressortir l’impuissance de ses chastes efforts contre le déchaînement de la luxure. Pendant qu’il était à Césarée, il jugea, selon les lois du pays, un chevalier qui avait été surpris au bordel. Le coupable avait à opter entre deux partis également déshonorants: la ribaude, avec laquelle on l’avait trouvé en flagrant délit, devait le mener en chemise, une corde liée aux genetaires (génitoires), par tout le camp; sinon, il abandonnerait son cheval et son armure au bon plaisir du roi et se verrait chassé de l’armée. Le chevalier préféra ce dernier châtiment et s’en alla. Louis IX, quoi qu’il fît pour inspirer à ses serviteurs la noble passion du devoir, gémissait d’être témoin des progrès de la démoralisation sociale. Enfin, après son retour de Palestine, comme pour rendre un hommage solennel à la mémoire de sa pieuse mère qu’il pleurait encore, il voulut détruire la Prostitution, en la prohibant, sans aucune exception ni réserve, par tout son royaume, dans les provinces du nord comme dans celles du midi (le Languedoc et le Languedoil).

C’est dans une ordonnance du mois de décembre 1254, qu’il introduisit cet article mémorable qui, caché parmi d’autres moins importants, prononçait d’une manière définitive la suppression des lieux de débauche et le bannissement des femmes de mauvaise vie: «Item soient boutées hors communes ribaudes, tant de champs comme de villes; et, faites les monitions ou défenses, leurs biens soient pris par les juges des lieux ou par leur autorité, et si soient dépouillées jusqu’à la cote ou au pélicon; et qui louera maison à ribaude ou recevra ribaude en sa maison, il soit tenu de payer au bailly du lieu, ou au prevost, ou au juge, autant comme la pension (le loyer) vaut en un an.» Mais saint Louis ne tarda pas à s’apercevoir que la Prostitution était un fléau nécessaire pour arrêter de plus grands maux dans l’ordre social.

FIN DU TOME TROISIÈME.

TABLE DES MATIÈRES
DU TROISIÈME VOLUME.

SECONDE PARTIE.

ÈRE CHRÉTIENNE.—INTRODUCTION.

CHAPITRE PREMIER.

Sommaire.—Le mariage chrétien.—Épîtres de saint Paul aux Romains sur leurs abominables vices.—La sentine de la population des faubourgs de Rome aux prédications de saint Paul.—Le mariage conseillé par saint Paul comme dernier préservatif contre les tentations de la chair.—Fornicatio, immunditia, impudicitia et luxuria.—Prédications de saint Paul contre la Prostitution.—Les philosophes païens ne recommandaient la tempérance qu’au point de vue de l’économie physique.—La chasteté religieuse chez les païens et le célibat chrétien.—Triomphe de la virginité chrétienne.—Guerre éclatante de la morale évangélique contre la Prostitution.—Les époux dans le mariage chrétien.—Sévérité de l’Église naissante à l’égard des infractions charnelles que la loi n’atteignait pas.—Pourquoi les païens infligèrent de préférence aux vierges chrétiennes le supplice de la Prostitution.

CHAPITRE II.

Sommaire.—Raison de nécessité pour laquelle saint Paul et les apôtres durent imposer aux chrétiens l’abstinence charnelle et la pureté virginale.—Les agapes.—Les fossoyeurs des catacombes de Rome furent les premiers adorateurs du Christ.—Action régénératrice et consolante de la religion chrétienne sur les êtres dégradés voués au service de la Prostitution.—Les courtisanes martyres.—Histoire de Marie l’Égyptienne racontée par elle-même.—Légende de sainte Thaïs.—Comment s’y prit saint Ephrem pour convertir une femme de mauvaise vie.—Les deux solitaires et la prostituée.—Saint Siméon Stylite.—Conversion de Porphyre.—Sainte Pélagie.—Sainte Théodote.—Conversion et supplice de sainte Afra.—Prière de sainte Afra sur le bûcher, ou oraison des prostituées repentantes.

CHAPITRE III.

Sommaire.—Pourquoi les gentils infligeaient aux femmes chrétiennes le supplice de la Prostitution publique.—Légende des Sept vierges d’Ancyre.—Agonie d’une virginité vouée à l’outrage de l’impudicité païenne, dépeinte par le poëte Aurelius Prudentius.—Sainte Agnès est dénoncée comme chrétienne.—Jugement du préfet Symphronius.—Agnès est conduite dans une maison de débauche.—Mort miraculeuse du fils de Symphronius.—Particularités importantes pour l’histoire de la Prostitution.—Sainte Théodore, dénoncée comme chrétienne, est condamnée au supplice du lupanar.—Dévouement sublime de Didyme.—Décapitation de Théodore et de Didyme.—Fait analogue rapporté par Palladius.—Légende de sainte Théodote.—Sainte Denise livrée à deux libertins par ordre du proconsul Optimus.—Délivrance miraculeuse de sainte Denise.—Légende de sainte Euphémie.

CHAPITRE IV.

Sommaire.—Les faux docteurs et les sectes blasphématrices.—Les nicolaïtes.—Atroces préceptes attribués au diacre Nicolas, fondateur de cette secte.—Les phibionites, les stratiotiques, les lévitiques et les borborites.—Abominations de ces sectes, décrites par saint Épiphane.—Les hérésies du corps et celles de l’esprit.—Les carpocratiens et les valésiens.—Épiphane.—Marcelline.—Les caïnites et les adamites.—Impuretés corporelles auxquelles se livraient les caïnites.—L’Ascension de saint Paul au ciel.—Hérésie de Quintillia.—Prodicus.—Déréglements monstrueux du culte des adamites.—Réforme morale que subit cette secte après la mort de son fondateur.—Les marcionites.—Les valentiniens, etc.

CHAPITRE V.

Sommaire.—La Prostitution sacrée et la Prostitution hospitalière, dans le christianisme.—Les ermites, les vierges et les premiers moines.—Tableau des souffrances physiques auxquelles se soumirent les Pères du désert.—Les filles et les femmes ermites.—Légende de saint Arsène et de la patricienne romaine.—Le jeune solitaire et le patriarche.—L’ermite et sa mère.—Légende populaire de saint Barlaam et du roi Josaphat.—Le démon de la luxure et de la convoitise.—Légende d’un vieil ermite qui eut ce démon à combattre.—La Prostitution hospitalière dans les agapes nocturnes et à travers les solitudes catholiques.—Les moines errants.—Les sarabaïtes.—Conduite impudente de ces moines dissolus.—Mœurs relâchées de certaines abbayes de femmes.—La Prostitution sacrée dans le culte des images.—Les saints apocryphes.—Culte obscène rendu en divers endroits jusqu’à la révolution française, par les femmes stériles, les maris impuissants et les maléficiés, aux saints Paterne, René, Prix, Gilles, Renaud, Guignolet, etc.—Légende de saint Guignolet.—L’œil d’Isis et l’oie de Priape.—Statue indécente de saint Guignolet à Montreuil en Picardie.—Saint Paterne.—Saint Guerlichon.—Saint Gilles.—Saint René.—Saint Prix.—Saint Arnaud.—Les vestiges du paganisme dans le culte chrétien.

CHAPITRE VI.

Sommaire.—Opinion de l’Église sur la Prostitution.—Sentiment de saint Augustin et de saint Jérôme à l’égard des prostituées.—Définition de la Prostitution légale par saint Jérôme.—Les Canons des Apôtres.—Constitutions apostoliques du pape Clément.—Avis de l’Église sur les ablutions corporelles.—Définition des principaux péchés de la chair.—Doctrine de l’Église sur le commerce illicite et criminel.—Le concile d’Évire ou d’Elne.—Des mères qui prostituent leurs filles.—De ceux qui pratiquent le lénocinium.—De celles qui violent leur vœu de virginité.—De celles qui n’ont pas gardé leur virginité après l’avoir vouée.—Des femmes que les évêques et les clercs peuvent avoir chez eux.—Des jeunes gens qui après le baptême sont tombés dans le péché d’impureté.—Des idoles domestiques.—Des prostituées qui contractent le mariage après avoir renoncé à leur métier.—Des femmes qui, grosses d’adultère, auront fait périr leur fruit.—Des femmes qui auront vécu dans l’adultère jusqu’à la mort.—Des gens qu’il est défendu de prendre à gages.—De ceux ou celles qui ne seront tombés qu’une seule fois dans l’adultère.—De la femme qui aura commis un adultère du consentement de son mari.—Des corrupteurs de l’enfance.—Le concile de Néocésarée.—Les eunuques malgré eux.—L’entrée du sanctuaire défendue aux femmes par le concile de Laodicée.—Le concile de Tyr.—Saint Athanase et la femme de mauvaise vie.—Le concile de Tolède.—Portrait miraculeux du patriarche Polémon.—Le concile de Carthage.—Le dix-septième canon du concile de Tolède.—Le douzième canon du concile de Rome.—Le concile de Bâle.—Chapitre unique dans l’histoire des conciles.

CHAPITRE VII.

Sommaire.—Les vestibules du lupanar.—La tragédie héroïque est remplacée par la comédie libertine.—L’Église ne pouvait laisser subsister le théâtre vis-à-vis de la chaire évangélique.—Son indulgence pour les auteurs et les complices des désordres scéniques.—Part de la Prostitution dans les habitudes du théâtre.—Les dicélies.—Les magodies.—Les mimes.—Les pantomimes.—Les atellanes.—Pantomime d’Ariane et Bacchus.—Les comédiennes.—Les danses érotiques de la Grèce.—L’épiphallos.—L’hédion et l’heducomos.—La brydalica.—La lamptrotera.—Le strobilos.—Le kidaris.—L’apokinos.—Le sybaritiké.—Le mothon, etc.—Les danses romaines.—La cordace.—Les équilibristes et les funambules.—Immoralité théâtrale.

CHAPITRE VIII.

Sommaire.—But du christianisme dans la réforme des mœurs publiques.—Du vectigal, ou impôt lustral, que payaient les prostituées dans l’empire romain.—Les travaux de jour et les travaux de nuit.—Le vectigal obscène.—La taxe mérétricienne sous Héliogabale.—L’aurum lustrale.—Les percepteurs du vectigal de la Prostitution.—Épitaphe d’un agent de cette espèce.—Alexandre Sévère décide que l’or lustral sera employé à des fondations d’utilité publique.—Suppression du droit d’exercice pour la Prostitution masculine.—Le chrysargyre.—La capitation lustrale limitée à cinq années.—Les collecteurs du chrysargyre.—Épitaphe du premier lustral de l’empire.—Sa fille Verecundina, ou Pudibonde.—Dissertation sur l’origine du mot lustral.—Constantin le Grand n’est pas le créateur du chrysargyre.—Édits de cet empereur sur la collation lustrale.—Protestation des philosophes contre le tribut de la Prostitution.—Théodose II supprime la taxe des lénons dans la collation lustrale.—Les prolégomènes de sa novelle De lenonibus.—Les courtisanes restent tributaires du fisc.—Recensement des prostituées.—Explication de la constitution du chrysargyre, par Cédrénus.—Rigueurs des collecteurs des deniers du vectigal impur.—Comment s’y prenaient ces agents pour établir les rôles de la Prostitution.—L’empereur Anastase abolit le chrysargyre.—Projets des percepteurs et des fermiers de cet impôt pour en obtenir le rétablissement.—Comment Anastase s’y prit pour déjouer leurs espérances.—Le chrysargyre reparaît sous Justinien.—Indulgence de cet empereur pour les prostituées.—L’impératrice Théodora.—Maison de retraite et de pénitence pour les femmes publiques.—Les cinq cents recluses de l’impératrice.

CHAPITRE IX.

Sommaire.—Législation des empereurs chrétiens concernant la Prostitution.—Le mérétricium est considéré comme un commerce légal.—La note d’infamie imposée aux filles des lénons et des lupanaires.—Le mérétricium antiphysique est retranché de l’impôt lustral.—Loi concernant l’enlèvement des filles nubiles.—Les maîtresses et servantes de cabaret sont exemptées des peines de l’adultère.—Prohibition de la vente des esclaves chrétiennes pour l’usage de la débauche.—Les péchés contre nature punis de mort.—Théodose le Jeune se fait le défenseur des victimes du lénocinium.—Le vectigal impur est aboli à l’instigation de Florentius, préteur de Constantinople.—L’empereur Justinien.—Sa novelle contre le lénocinium.—Tableau effrayant du commerce occulte des lénons à Constantinople.—Loi concernant les bains publics.—Les successeurs de Justinien.—Fin de l’introduction.

ÈRE CHRÉTIENNE.—FRANCE.

CHAPITRE PREMIER.

Sommaire.—Les Galls et les Kimris avant la conquête de Jules César.—La Prostitution ne pouvait avoir chez eux une existence régulière et permanente.—De quelle manière les Germains traitaient les femmes convaincues de s’être prostituées.—Le mariage chez les Celtes.—Sénat féminin.—Supériorité accordée au sexe féminin par les Gaulois.—Épreuve de la paternité suspecte.—Le Rhin juge et vengeur du mariage.—Vie privée des femmes gauloises.—Principes régulateurs de leur conduite.—La vertueuse Chiomara.—Tribunal de femmes chargé de juger les causes d’honneur et de prononcer sur les délits d’injures.—Horreur des Germains et des Gaulois pour les prostituées.—L’hospitalité chez les Gaulois.—Druidisme, druides et druidesses.—Les femmes de l’île de Mona.—Les divinités secondaires des Gaulois.—Les fées.—Les ogres, les gnomes, les ondins, etc.—Théogonie gauloise.—La déesse Onouava.—L’œuf de serpent.—Le dieu Gourm.—La déesse de l’amour physique.—Le dieu Maroun.—Les mairs ou nornes.—Mœurs des dieux gaulois.—Les Gaurics.—Les Sulèves.—Les Thusses et les Dusiens.—Les incubes et les succubes.—Histoire de la belle Camma.—Dévouement d’Éponine à son mari Sabinus.—Mœurs dissolues des Gaulois.—Conquête de la Gaule par Jules César.—Destruction du druidisme et des druides.—Le paganisme dans les Gaules.—La Prostitution chez les Gallo-Romains.—Divinités du paganisme que les Gaulois choisirent de préférence pour remplacer Teutatès.—Corruption sociale des races celtiques.—La courtisane Crispa.—Invasion des Francs.—Pureté de mœurs de la nation franque.—La loi salique.

CHAPITRE II.

Sommaire.—Les Francs.—Les femmes libres et les serves.—Condition des ingénues ou femmes libres franques.—Condition des femmes serves.—La Prostitution légale n’existait pas chez les Francs.—Les concubines.—Vie privée des femmes libres.—La Prostitution sacrée était inconnue des Francs.—Débauches religieuses du mois de février.—Origine de la fête des Fous.—Les stries ou sorcières.—L’hospitalité franque.—Condition des femmes veuves.—Prix de la virginité d’une Burgonde libre.—La pièce de mariage.—Loi protectrice de la pudeur des femmes.—Sorcière et mérétrice.—Valet de sorcière et faussaire.—Le code de Rotharis.—Chouette et corneille.—L’attentat capillaire, l’attouchement libertin et les violences impudiques.—Le marché de Prostitution.—Rigueur de la loi des Ripuaires contre les auteurs de violences impures envers les femmes.—Les deux degrés du supplice de la castration.—Lois des barbares contre l’adultère.—Loi du Sleswig concernant l’inceste.—Jurisprudence des barbares, en matière de Prostitution.—Décret de Récarède, roi des Wisigoths.

CHAPITRE III.

Sommaire.—Les Francs, vainqueurs des Gaules, ne subirent pas l’influence de la corruption gallo-romaine.—Conversion de Clovis.—Formation de la société française.—État de la Prostitution sous les Mérovingiens.—Les gynécées.—La Prostitution concubinaire.—Portrait physique et moral des Francs.—Divinités génératrices des Francs.—Fréa ou Frigga, femme de Wodan.—Liber et Libera.—État moral des Francs après leur conversion au christianisme.—Les nobles.—Les plébéiens.—Efforts du clergé gaulois pour moraliser les Francs.—Condition des femmes franques.—Les mariages saliques.—Le présent du matin.—Abaissement volontaire des Franques vis-à-vis de leurs maris.—La quenouille et l’épée.—Multiplicité des alliances concubinaires sous les rois de la première race.—Tolérance forcée de l’Église au sujet des servantes concubines.—Les différents degrés d’association conjugale.—Le demi-mariage et le mariage de la main gauche.—État de la famille en France.—Les bâtards de la maison.—Description d’un gynécée franc.—Origine des sérails du mahométisme.—Les gynécées des Romains de l’empire d’Orient.—Gynécées des rois mérovingiens et carlovingiens.—Capitulaires de Charlemagne.—Des différentes catégories de gynécées.

CHAPITRE IV.

Sommaire.—Débordements concubinaires des rois francs.—Clotaire Ier.—Ingonde et Aregonde.—Incontinence adultère de Caribert, roi de Paris.—Marcoviève et Méroflède.—Caribert répudie sa femme Ingoberge.—Theudechilde.—Les frères de Caribert.—Gontran, roi d’Orléans et de Bourgogne.—Chilpéric, roi de Soissons.—Audowère.—Frédégonde.—Galeswinde.—Dagobert Ier.—Pépin et sa concubine Alpaïs.—Meurtre de saint Lambert par Dodon, frère d’Alpaïs.—Mœurs dissolues de Bertchram, évêque de Bordeaux.—Brunehaut.—Charlemagne.—Ses concubines Maltegarde, Gersuinde, Régina et Adallinde.—Ses filles.—Le cartulaire de l’abbaye de Lorsch.—Légende des amours d’Éginhard et d’Imma, fille de Charlemagne.—Capitulaire de Charlemagne concernant les complices de la Prostitution.—Origine des fonctions du prévôt de l’hôtel du roi et de l’office du roi des ribauds.—Recherches minutieuses des individus suspects et des prostituées ordonnées par Charlemagne.—Châtiment infligé aux femmes de mauvaise vie et à leurs complices.—Les juifs, courtiers de Prostitution.—Le pied de roi.—Dissertation sur la stature de Charlemagne.—Légende de la femme morte et la pierre constellée.—Le capitulaire de l’an 805.—Les hommes nus.—Les mangones et les cociones.—Les maquignons.—Légende de saint Lenogésilus.—Les successeurs de Charlemagne.—Louis-le-Débonnaire.—L’épreuve de la croix.—L’épreuve du congrès.—L’impératrice Judith.—Theutberge, femme de Lothaire, roi de Lorraine, accusée d’inceste.—Le champion ou vicaire de Theutberge sort triomphant de l’épreuve de l’eau chaude.—Theutberge, justifiée, est traduite devant un consistoire présidé par Lothaire.—Elle s’accuse, puis rétracte ses aveux.—Le concile de Metz.—Lothaire est excommunié.—Sacrilége de Lothaire.—Sa mort.

CHAPITRE V.

Sommaire.—Lettre de saint Boniface au pape Zacharie, sur l’état moral des couvents dans les temps mérovingiens.—Règle de saint Colomban.—Les évêchesses.—Principale cause des excès de la vie monastique.—Influence des mœurs cléricales sur celles des laïques.—Le clergé séculier.—Les enfants de Goliath.—Testament de Turpio, évêque de Limoges.—Les moines de Moyen-Moutier et de Senones.—L’eunuque Nicétas.—Mission délicate de l’abbé Humbert, abbé de Moyen-Moutier.—L’âme de Gobuin, évêque de Châlons.—Efforts du pape Grégoire VII pour ramener l’Église de France au respect des mœurs.—Sa lettre aux évêques.—Les turpitudes de la vie cléricale sont le thème favori de tous les artistes et des littérateurs de cette époque.—Dépravation générale.—L’an 1000.—Unanimité des écrivains d’alors sur la dépravation profonde de l’état social.—La sodomie fut le vice le plus répandu dans toutes les classes de la population.—L’anachorète allemand.—Le petit-fils de Robert-le-Diable.—Les Normands.—Influence de leurs mœurs sur les peuples qu’ils conquéraient.—Comment Emma, femme de Guillaume, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers, se vengea de sa rivale, la vicomtesse de Thouars.—De quelle manière Ebles, héritier du comte de Comborn, tira vengeance de son oncle et tuteur Bernard.—Les Pénitentiels.—Faits concernant les actes du mariage.—Faits relatifs à l’inceste,—à l’infanticide et aux avortements,—aux péchés contre nature,—au crime de bestialité.—Procès criminel intenté à Simon par Mathilde sa concubine.—Fornicatio inter femora.—Reproches du poëte Abbon à la France, sur ses vices.—Reproches de Pierre, abbé de Celles, à Paris, sur sa corruption.

CHAPITRE VI.

Sommaire.—Situation des femmes de mauvaise vie avant le règne de Louis VIII.—Vocabulaire de la Prostitution au onzième siècle.—Le putagium.—Putus et puta.—Les puits communaux.—Le Puits d’Amour.—La Cour d’amour ou Cour céleste de Soissons.—Putage, putinage et putasserie.—Lenoine.Maquerellagium, maquerellus et maquerella.—De l’origine du mot maquereau.—Borde, bordel et bordeau.—Les femmes bordellières.—Les femmes séant aux haies.—Les cloistrières.—Garcio et garcia.—Ribaldus et ribalda.—Meschines et meschinage.—Ruffians.Clapiers.

CHAPITRE VII.

Sommaire.—Les mœurs publiques sous les rois antérieurs à Louis IX.—Hideux progrès de la sodomie.—Tableau des mœurs de Paris à la fin du douzième siècle.—Les écoliers.—Le Pré-aux-Clercs.—Les Thermes de Julien.—Le cimetière des Saints-Innocents.—Les libertins et les prostituées de la Croix-Benoiste.—Les premières religieuses de l’abbaye de Saint-Antoine-des-Champs.—La patronne des filles publiques.—Les statuts de la corporation des filles amoureuses.—Le baiser de paix de la prostituée royale.—La chapelle de la rue de la Jussienne.—Efforts de saint Louis pour combattre et diminuer la Prostitution.—La maison des Filles-Dieu.—Comment saint Louis punit un chevalier qui avait été surpris dans une maison de débauche.—Suppression des lieux de débauche et bannissement des femmes de mauvaise vie.

FIN DE LA TABLE.

Note de transcription détaillée:

En plus des corrections des erreurs clairement introduites par le typographe, les erreurs suivantes ont été corrigées:

  • p. 10, «contensions» corrigé en «contentions» («ni dans les contentions»),
  • p. 10, ajout d’un guillemet fermant après «sua in semetipsis).»,
  • p. 39, «Egyptienne» harmonisé en «Égyptienne» («Marie l’Égyptienne»),
  • p. 39, «Porphire» harmonisé en «Porphyre» («Conversion de Porphyre»),
  • p. 62, ajout d’un guillemet ouvrant avant «Electæ virgines propter»,
  • p. 67, ajout d’un guillemet ouvrant après «in contubernio lupanari).»,
  • p. 79, «caïnistes» corrigé en «caïnites» («se livraient les caïnites»),
  • p. 88, «caïnistes» corrigé en «caïnites» («les caïnites ne contestaient pas»),
  • p. 113, «Legende» corrigé en «Légende» («Légende dorée»),
  • p. 114, «Evagrius» harmonisé en «Évagrius»,
  • p. 149, ajout d’un guillemet fermant après «percussio, nocivum genus).»,
  • p. 188, «empeurs» corrigé en «empereurs» («tous les empereurs chrétiens»),
  • p. 188 et 421, «Verecundia» corrigé en «Verecundina»,
  • p. 241, ajout de «de» dans «au mépris de la foi jurée»,
  • p. 283, «jusisprudence» corrigé en «jurisprudence» («quant à la jurisprudence barbare»),
  • p. 303, ajout d’une virgule après «Si quelqu’un»,
  • p. 303, ajout d’un guillemet fermant après «contra voluntatem ejus).»,
  • p. 307 et 424, «Eginhard» harmonisé en «Éginhard»,
  • p. 318, ajout d’un guillemet fermant après «satis se morigeram exhibuit).»,
  • p. 332, ajout d’un guillemet fermant après «exercuit et perpetravit).»,
  • p. 332, ajout d’un guillemet fermant après «le fumier de la luxure»,
  • p. 364, «Malthilde» corrigé en «Mathilde» («donner sa foi à Mathilde»),
  • p. 376, «vile» corrigé en «ville» («les statuts de la ville d’Asti»),
  • p. 395, «patrone» corrigé en «patronne» («La patronne des filles publiques»),
  • p. 401, «posraient» corrigé en «postaient» («se postaient, pour attendre»),
  • p. 401, «toutes» corrigé en «routes» («aux abords des routes»),
  • p. 411, «Egyptienne» harmonisé en «Égyptienne» («chapelle de Sainte-Marie l’Égyptienne»)

Quand il subsistait un doute sur l’orthographe ou l’accentuation de l’époque, celle-ci n’a pas été corrigée (Éphrem/Ephrem, évéchesses/évêchesses, bordelières/bordellières, ...).

En page 93, le passage en grec de saint Clément, «Τὸ καναίσχῦννον αὐτων τὴν πορνικὴν ταύτην δικαιοσύνεν ἐκπωδῶν ποιησαμενους φως τῆ τουλύχνον περιτροπῆ μίγνυσθαι», a été corrigé en «τὸ καταισχῦνον αὐτῶν τὴν πορνικὴν ταύτην δικαιοσύνην ἐκποδὼν ποιησαμένους φῶς τῇ τοῦ λύχνου περιτροπῇ, μίγνυσθαι». Dans plusieurs citations en grec, les accents manquants ont été ajoutés.

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