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L'oppidum de Bibracte: Guide historique et archéologique au Mont Beuvray; d'après les documents archéologiques les plus récents

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II REMPARTS ET PORTES DE L'OPPIDUM

Les remparts de l'oppidum ont--depuis l'époque gauloise--toujours servi de limite pour les droits d'usage des populations. Ils suivent les mouvements naturels du terrain--comme ceux des plus anciennes villes grecques et italiennes--et descendent fréquemment dans les gorges, parmi les sinuosités des vallées qui déchirent les flancs de la montagne.

Cette dernière disposition était commandée par la nécessité de s'assurer la possession des sources et des petits réservoirs établis en aval, dont on a retrouvé les bassins parfaitement corroyés. Sur les pentes trop ardues pour y élever des habitations, les remparts remontent; ils ont même parfois de deux à trois étages construits, selon la nécessité des lieux, soit pour défendre les chemins, soit pour mieux garantir certains points plus accessibles.

Le périmètre des fortifications embrasse environ 135 hectares sur une longueur de plus de cinq kilomètres, non compris les ouvrages avancés.[14]

Les murs, fouillés sur plusieurs centaines de mètres, ont été reconnus exactement conformes à la description donnée par César de ceux d'Avaricum. Ils étaient formés de grillages superposés en poutres croisées, reliées entre elles à mi-bois et fixées par des chevilles de 25 à 35 centimètres de longueur.

Dans les explorations on a retrouvé les trous de poutres et nombre de fiches de fer encore en place.

Jusqu'ici on n'a encore exploré qu'une seule des Portes--celle du Rebout.

Elle se composait de deux bastions, entre lesquels passait la voie d'entrée, et dont l'un formait sur celui d'en face un angle saillant d'environ quarante mètres, du haut duquel on pouvait lancer des traits sur l'ennemi, en cas d'attaque de la porte.

Cette saillie, dont l'isolement eût pu créer un danger, était défendue elle-même par une espèce de tour rectangulaire établie de l'autre côté du chemin.

Chacun des deux bastions était lui-même couronné d'une tour en bois dont on a retrouvé les bases--de 11 mètres de côté--et les débris incendiés.

Un large fossé suivait la ligne des remparts jusqu'aux vallées voisines où il était remplacé par un terrassement dont la crête formait un chemin de ronde de 8 mètres de large qui longeait le pied de toute la circonvallation.

L'entrée de l'oppidum--comme dans certains châteaux du moyen âge--formait un couloir plus étroit que la voie, au fond duquel était le seuil des portes, resserré encore par deux fossés taillés dans le roc, suivant un profil très régulier. Ces fossés étaient établis pour créer une gêne aux assaillants et faciliter l'écoulement des eaux.

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