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La Navigation Aérienne L'aviation Et La Direction Des Aérostats Dans Les Temps Anciens Et Modernes

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Fig. 87.—L'aérostat à hélice de Dupuy de Lôme, expérimenté le 2 février 1872.

L'expérience de ce grand navire aérien a été exécutée le 2 février 1872, dans le fort de Vincennes (fig. 87). Elle fut dirigée par M. Dupuy de Lôme, accompagné de M. Zédé, officier de marine, de M. Yon, et de huit hommes de manœuvre. L'aérostat s'éleva assez rapidement.

Dès que l'hélice a été mise en mouvement, l'influence du gouvernail s'est immédiatement fait sentir dans le sens voulu, ce qui prouvait déjà que l'aérostat avait une vitesse propre par rapport à l'air ambiant.

L'anémomètre présenté au courant d'air à l'avant de la nacelle restait d'ailleurs immobile, tant que l'hélice était stoppée, et tournait dès que l'on faisait fonctionner l'hélice motrice; il prouvait donc ainsi que l'aérostat avait une vitesse propre sous l'influence de son moteur...

La stabilité de la nacelle, due à son nouveau mode de suspension, a été parfaite; elle n'éprouvait aucune oscillation sous l'action des huit hommes travaillant au treuil de l'hélice, et l'on pouvait se porter facilement plusieurs personnes à la fois à gauche et à droite, ou de l'avant à l'arrière, sans qu'on s'aperçoive d'aucun mouvement, pas plus que sur le parquet d'un salon.

Évidemment le centre de gravité se déplaçant, il y avait un petit changement de quelques fractions de degré dans la verticale de tout le système, ballon et nacelle; mais il était impossible d'apercevoir un mouvement relatif de la nacelle par rapport au ballon, ni rien d'analogue aux oscillations d'une embarcation flottante dont l'équipage se déplace.

M. Dupuy de Lôme a constaté que le navire aérien, sous le jeu de l'hélice, se déviait notablement de la ligne du vent, et il a pu évaluer la vitesse propre du système à 2m,80 à la seconde.

La descente eut lieu très favorablement au delà de Mondécourt, à 10 kilomètres un quart dans l'est, 17 degrés nord de Noyon.

Il me paraît intéressant, ajoute le savant ingénieur, de relater ici le fait suivant, sans que j'y attache une importance exagérée; mais il est cependant de nature à corroborer la confiance que m'inspire la méthode employée pour mesurer les directions de route et les vitesses sur le sol.

À 1h,15', nous avions marqué de notre mieux notre point sur la carte de l'État-major; malheureusement, je n'ai pas réussi à ce moment à retrouver sur la terre la cour du Fort-Neuf de Vincennes, déjà trop éloignée. Quoi qu'il en soit, M. Zédé a tracé sur la carte, à partir du nouveau point de départ, les directions et les vitesses que je lui dictais, et quand, sur le point d'atterrir, nous nous sommes demandé quel pouvait être le village au-dessus duquel nous allions passer, M. Zédé, confiant dans sa route tracée sur la carte, nous répondit que ce devait être Mondécourt, sur les confins du département de l'Oise et de l'Aisne. Un instant après, les villageois, à qui nous demandions en passant sur leur tête quel était le nom de leur village, nous répétaient en criant le nom de Mondécourt.

D'après Dupuy de Lôme, le résultat de cette expérience peut se résumer ainsi:

1o Stabilité assurée malgré la forme oblongue, grâce au système du filet de balancine;

2o Maintien de la forme au moyen du ballonnet à air;

3o Faculté de maintenir le cap dans une direction voulue, quand l'hélice fonctionne, malgré quelques embardées dues en grande partie à l'inexpérience du timonier;

4o Vitesse déjà importante imprimée à l'aérostat par rapport à l'air ambiant au moyen de l'hélice mue par huit hommes, cette vitesse s'étant élevée à 2m,82 par seconde, ou 101/4 kilomètres pour 271/2 tours d'hélice par minute;

Fig. 88.—Projet d'un aérostat à vapeur à double hélice par M. Gabriel Yon.

5o Le rapport de la vitesse propre de l'aérostat au produit du pas de l'hélice par son nombre de tours est de 76 pour 100; dans mon exposé des plans de l'aérostat, j'avais écrit que ce rapport serait au moins de 74 pour 100. La résistance totale de l'aérostat, comparée à celle de l'hélice, est donc un peu moindre que je ne l'avais estimée;

6o Les huit hommes employés pour obtenir ces 271/2 tours par minute développaient, en moyenne, un travail dont je n'ai pas la mesure exacte, mais que je ne saurais estimer à plus de 60 kilogrammètres, surtout en raison du frottement anormal de l'arbre de l'hélice dans ses coussinets, dont j'ai parlé précédemment.

Si l'on parvenait à se mettre bien à l'abri des dangers que présente une machine à feu portée par un ballon à hydrogène, on ferait facilement une machine de huit chevaux de 75 kilogrammètres avec le poids des sept hommes, dont on pourrait diminuer le chiffre de l'équipage, en conservant seulement un mécanicien sur les huit hommes employés à tourner l'hélice. Le travail moteur serait ainsi de 600 kilogrammètres, c'est-à-dire dix fois plus grand, et la vitesse de 101/4 kilomètres à l'heure, obtenue le 2 février, s'élèverait avec le même aérostat à 22 kilomètres à l'heure. Le combustible et l'eau d'alimentation pourraient être prélevés sur le lest de consommation. On obtiendrait ainsi un appareil capable non seulement de se dévier du lit d'un vent d'un angle considérable par des vents ordinaires, mais pouvant même assez souvent faire route par rapport à la terre dans toutes les directions qu'il faudra suivre.

Dupuy de Lôme a publié, après son expérience, un mémoire volumineux et d'un grand intérêt, où il étudie d'une façon magistrale les conditions de fonctionnement des aérostats allongés munis de propulseurs à hélice[100].

L'éminent ingénieur, par sa haute situation, sa notoriété et son influence, aura rendu de grands services à la cause de la navigation aérienne; sa parole était plus écoutée que celle des humbles pionniers de la science qui, bien avant ses essais, avaient aussi la conviction et la foi.

L'expérience de 1872 ne devait être d'ailleurs qu'une tentative préliminaire, et Dupuy de Lôme, nous venons de le voir, a indiqué que ses huit hommes de manœuvre seraient remplacés par un moteur mécanique.

C'est dans cette voie que M. Gabriel Yon, après l'essai de l'aérostat à hélice, voulut s'engager. L'habile praticien a publié, en 1880, un remarquable travail, où il propose d'exécuter un aérostat à vapeur, dont nous donnons l'aspect d'après un modèle construit en petit (fig. 88)[101]. M. Yon adopte, pour suspendre la nacelle, un système analogue à celui de Dupuy de Lôme, il se sert de deux hélices de propulsion, qu'il place de chaque côté de l'aérostat et à son milieu. Ce projet est fort bien étudié, et l'auteur serait très capable de le mener à bien, s'il avait entre les mains les ressources financières nécessaires à une telle entreprise.

III
LE PREMIER AÉROSTAT ÉLECTRIQUE

Le petit aérostat dirigeable de l'Exposition d'électricité de Paris en 1881. — Construction d'un navire aérien à propulseur électrique par MM. Tissandier frères. — Expérience du 8 octobre 1883. — Deuxième expérience du 26 septembre 1884. — Conclusion.

Au commencement de l'année 1881, l'expérience du bateau électrique de M. G. Trouvé, dans lequel l'ingénieux constructeur employait un petit moteur dynamo-électrique actionné par une pile au bichromate de potasse de sa construction, me donna l'idée d'employer les moteurs électriques à la navigation aérienne. Henri Giffard se trouvait condamné par une maladie cruelle, il n'était plus possible de compter sur ses efforts et sur son concours: je résolus d'entreprendre des essais en petit à l'aide d'un modèle de dimension restreinte. Il n'est pas inutile de rappeler ici les avantages au point de vue aérostatique d'un moteur qui fonctionne sans feu, et dont le poids reste constant: ces conditions sont des plus favorables à la propulsion d'un ballon équilibré dans l'air[102].

J'ai installé à l'Exposition d'électricité, en 1881, un petit ballon allongé, gonflé d'air, qu'actionnait un minuscule moteur dynamo-électrique sur la bobine duquel était fixée une hélice, par l'intermédiaire d'une transmission à engrenage. Le générateur d'électricité était formé par deux petits accumulateurs, que mon savant ami Gaston Planté avait construits à mon usage. Ce petit ballon, attelé à un manège, au milieu de la grande nef du palais de l'Industrie, se mettait à tourner sous le jeu de son hélice, quand on mettait le moteur en action, et il atteignait une vitesse de 3 mètres environ à la seconde, avec une force motrice de 1 kilogrammètre (fig. 89). Le petit aérostat pouvait être gonflé d'hydrogène pur; il enlevait alors son moteur et son générateur.

Ces premiers essais étaient encourageants; ils me décidèrent à aller au delà. Mon frère Albert Tissandier joignit alors ses efforts aux miens, et c'est en collaboration, et à frais communs, que nous avons construit le premier aérostat électrique qui ait enlevé des voyageurs à l'air libre.

Voici la description succincte de notre appareil:

Fig. 89.—Petit aérostat électrique de M. Gaston Tissandier à l'Exposition d'électricité en 1881.

L'aérostat électrique a une forme semblable à celle des ballons de M. Giffard et de M. Dupuy de Lôme; il a 28 mètres de longueur de pointe en pointe, et 9m,20 de diamètre au milieu. Il est muni, à sa partie inférieure, d'un cône d'appendice terminé par une soupape automatique. Le tissu est formé de percaline, rendue imperméable par un nouveau vernis d'excellente qualité[103]. Le volume du ballon est de 1 060 mètres cubes.

La nacelle a la forme d'une cage; elle a été construite à l'aide de bambous assemblés, consolidés par des cordes et des fils de cuivre, recouverts de gutta-percha (fig. 90). La partie inférieure de la nacelle est formée de traverses en bois de noyer qui servent de support à un fond de vannerie d'osier. Les cordes de suspension enveloppent entièrement la nacelle; elles sont tressées dans la vannerie inférieure et ont été préalablement entourées d'une gaine de caoutchouc qui, en cas d'accident, les préserveraient du contact du liquide acide contenu dans la nacelle, pour alimenter les piles.

Fig. 90.—Nacelle de l'aérostat électrique de MM. Tissandier frères.

Les cordes de suspension sont reliées horizontalement entre elles par une couronne de cordage, située à deux mètres au-dessus de la nacelle.

Les engins d'arrêt pour la descente, guide-rope et corde d'ancre, sont attachés à cette couronne, qui a en outre pour but de répartir également la traction.

La housse de suspension est formée de rubans cousus à des fuseaux longitudinaux qui les maintiennent dans la position géométrique qu'ils doivent occuper. Les rubans, ainsi disposés, s'appliquent parfaitement sur l'étoffe gonflée et ne forment aucune saillie, comme le feraient les mailles d'un filet. Il est très important de n'avoir point à la surface d'un ballon dirigeable de parties saillantes qui offrent à l'air une grande résistance.

La housse de suspension est fixée sur les flancs de l'aérostat, à deux brancards latéraux flexibles, qui en épousent complètement la forme, de pointe en pointe, en passant par l'équateur. Ces brancards sont formés de minces lattes de noyer adaptées à des bambous sciés longitudinalement; ils sont consolidés par des lanières de soie. À la partie inférieure de la housse, des pattes d'oie se terminent par vingt cordes de suspension qui s'attachent par groupe de cinq aux quatre angles supérieurs de la nacelle.

Le gouvernail, formé d'une grande surface de soie non vernie, maintenue à sa partie inférieure par un bambou, y est aussi adaptée à l'arrière.

Le moteur est constitué par une machine dynamo de Siemens, construite spécialement, et ayant une force de 100 kilogrammètres sous le poids de 45 kilogrammes.—L'hélice de propulsion est à deux palettes; elle est attelée à la machine par l'intermédiaire d'une transmission à engrenage. Elle a 2m,80 de diamètre et fait 180 tours à la minute. La pile au bichromate de ma construction est formée de 24 éléments à grande surface de zinc et à grand débit.

Voici les poids des différentes parties de ce matériel:

Aérostat, avec ses soupapes 170 kilogrammes
Housse, avec le gouvernail et les cordes de suspension. 70
Brancards flexibles latéraux. 34
Nacelle 100
Moteur, hélice et piles avec le liquide pour les faire fonctionner pendant 2 h. 30 280
Engins d'arrêt (ancre et guide-rope) 50
  ——–  
Poids du matériel fixe. 704
Deux voyageurs avec instruments 150
Poids du lest enlevé 386
  ——–  
Poids total 1 240 kilogrammes

Depuis la fin de septembre 1882, l'appareil à gaz construit dans notre atelier d'Auteuil était prêt à fonctionner, l'aérostat était étendu sur le terrain, sous une longue tente mobile, afin de pouvoir être gonflé immédiatement; la nacelle et le moteur étaient tout arrimés sous un hangar qui les contenait; mon frère et moi, nous n'attendions plus que le beau temps pour exécuter notre expérience.

Dès le samedi 6, une hausse barométrique a été signalée; le dimanche 7, le temps s'est mis au beau, avec vent faible: nous avons décidé que l'expérience aurait lieu le lendemain, lundi 8 octobre 1883.

Le gonflement de l'aérostat a commencé à 8 h. du matin et a été continué sans interruption jusqu'à 2 h. 30 de l'après-midi. Cette opération a été facilitée par des cordes équatoriales qui pendaient à droite et à gauche de l'aérostat, et le long desquelles on descendait les sacs de lest. Le navire aérien étant tout à fait gonflé (fig. 91), il a été procédé de suite à l'installation de la nacelle et des réservoirs d'ébonite, contenant chacun 30 litres de la dissolution acide de bichromate de potasse. À 3 h. 20 m., après avoir entassé le lest dans la nacelle et avoir procédé à l'équilibrage, nous nous sommes élevés lentement dans l'atmosphère par un faible vent E. S. E.

La force ascensionnelle était, en comptant 10 kilogrammes d'excès de force pour l'ascension, de 1 250 kilogrammes. Le volume du ballon étant de 1 060 mètres, le gaz avait donc une force ascensionnelle de 1 180 grammes par mètre cube, résultat qui n'avait jamais été obtenu jusqu'ici dans les préparations en grand de l'hydrogène.

À terre, le vent était presque nul, mais comme cela se présente fréquemment, il augmentait de vitesse avec l'altitude, et nous avons pu constater par la translation de l'aérostat au-dessus du sol qu'il atteignait, à 500 mètres de hauteur, une vitesse de 3 mètres à la seconde.

Fig. 91.—Expérience du premier aérostat électrique de MM. Tissandier frères dans leur atelier d'Auteuil, le 8 octobre 1883. (D'après une photographie.)

Mon frère était spécialement occupé à régler le jeu de lest, dans le but de bien maintenir l'aérostat à une altitude constante et peu éloignée de la surface du sol. L'aérostat a très régulièrement plané à une hauteur de quatre ou cinq cents mètres au-dessus de la terre; il est resté constamment gonflé, et le gaz en excès s'échappait même par la dilatation, en ouvrant sous sa pression la soupape automatique inférieure, dont le fonctionnement a été très régulier.

Quelques minutes après le départ, j'ai fait fonctionner la batterie de piles au bichromate de potasse, composée de quatre auges à six compartiments, formant vingt-quatre éléments montés en tension. Un commutateur à mercure nous permet de faire fonctionner à volonté six, douze, dix-huit ou vingt-quatre éléments, et d'obtenir ainsi quatre vitesses différentes de l'hélice, variant de soixante à cent quatre vingts tours par minute. Avec 12 éléments en tension, nous avons constaté que la vitesse propre de l'aérostat dans l'air, était insuffisante, mais au-dessus du bois de Boulogne, quand nous avons fait fonctionner notre moteur à grande vitesse, à l'aide des 24 éléments, l'effet produit était tout différent. La translation de l'aérostat devenait subitement appréciable, et nous sentions un vent frais produit par notre déplacement horizontal. Quand l'aérostat faisait face au vent, alors que sa pointe de l'avant était dirigée vers le clocher de l'église d'Auteuil, voisine de notre point de départ, il tenait tête au courant aérien et restait immobile, ce que nous pouvions constater en prenant sur le sol des points de repère au-dessous de notre nacelle.

Après avoir procédé aux expériences que nous venons de décrire, nous avons arrêté le moteur, et l'aérostat a passé au-dessus du Mont-Valérien. Une fois qu'il eut bien pris l'allure du vent, nous avons recommencé à faire tourner l'hélice, en marchant cette fois dans le sens du courant aérien; la vitesse de translation de l'aérostat était accélérée; par l'action du gouvernail nous obtenions facilement alors des déviations à gauche et à droite de la ligne du vent. Nous avons constaté ce fait en prenant comme précédemment des points de repère sur le sol; plusieurs observateurs l'ont d'ailleurs vérifié, à la surface du sol.

À 4 h. 35 m., nous avons opéré notre descente dans une grande plaine qui avoisine Croissy-sur-Seine; les manœuvres de l'atterrissage ont été exécutées par mon frère avec un plein succès. Nous avons laissé l'aérostat électrique gonflé toute la nuit, et le lendemain, il n'avait pas perdu la moindre quantité de gaz; il était aussi bien gonflé que la veille. Peintres, photographes ont pu prendre l'aspect de notre navire aérien, au milieu d'une foule nombreuse et sympathique, que la nouveauté du spectacle avait attirée de toutes parts.

Nous aurions voulu recommencer le jour même une nouvelle ascension; mais le froid de la nuit avait déterminé la cristallisation du bichromate de potasse dans nos réservoirs d'ébonite, et la pile, qui était loin d'être épuisée, se trouvait cependant ainsi hors d'état de fonctionner. Nous avons fait conduire l'aérostat à l'état captif sur le rivage de la Seine près du pont de Croissy, et là, à notre grand regret, nous avons dû procéder au dégonflement, et perdre en quelques instants le gaz que nous avions mis tant de soins à préparer.

Sans entrer dans de plus longs détails au sujet de notre retour[104], nous pouvons conclure de cette première expérience:

Que l'électricité fournit à l'aérostat un moteur des plus favorables, et dont le maniement dans la nacelle est d'une incomparable facilité;

Que dans le cas particulier de notre aérostat électrique, quand notre hélice de 2m,80 de diamètre tournait avec une vitesse de 180 tours à la minute, avec un travail effectif de 100 kilogrammètres, nous arrivions à tenir tête à un vent de 3 mètres environ à la seconde et, en descendant le courant, à nous dévier de la ligne du vent avec une grande facilité;

Que le mode de suspension d'une nacelle à un aérostat allongé, par des sangles obliques maintenues au moyen de brancards latéraux flexibles, assure une stabilité parfaite au système.

À la suite de l'ascension que nous avons exécutée le 8 octobre 1883, nous avons dû modifier quelques parties du matériel et refaire notamment de toutes pièces le gouvernail (fig. 92), dont le rôle n'est pas moins important que celui du propulseur.

Nous avons exécuté, le vendredi 26 septembre 1884, un deuxième essai; il a donné tous les résultats que nous pouvions attendre d'une construction faite exclusivement dans un but d'étude expérimentale. Notre aérostat, dont la stabilité n'a jamais rien laissé à désirer, obéit à présent avec la plus grande sensibilité aux mouvements du gouvernail, et il nous a permis d'exécuter au-dessus de Paris des évolutions nombreuses dans des directions différentes, et de remonter même, à plusieurs reprises, le courant aérien avec vent debout, comme ont pu le constater des milliers de spectateurs.

L'aérostat a été gonflé avec le grand appareil à gaz hydrogène dont nous avons parlé précédemment. À 4 heures de l'après-midi, il était entièrement arrimé et prêt à partir. Nous avons essayé à terre la machine dynamo-électrique; mon frère et moi, nous sommes montés dans la nacelle avec un ancien marin, notre cordier, M. Lecomte, qui, ayant bien voulu se charger des manœuvres du gouvernail, a pris place à la partie supérieure de la cage de bambou, sur un petit banc de vigie construit spécialement à cet effet. L'ascension a eu lieu à 4 h. 20 m., au milieu des applaudissements et des clameurs d'une foule considérable réunie dans les environs. Mon frère Albert s'était chargé du jeu de lest destiné à maintenir l'aérostat au même niveau. M. Lecomte, tenant de chaque main les drosses du gouvernail, faisait virer de bord selon la direction que nous voulions prendre; quant à moi, je m'occupais spécialement de faire fonctionner le moteur et de prendre le point.

Fig. 92.—Aérostat électrique de MM. Tissandier frères avec son nouveau gouvernail.—Expérience du 26 septembre 1884.

À 400 mètres d'altitude, nous avons été entraînés par un vent assez vif du N. O., et aussitôt l'hélice a été mise en mouvement, d'abord à petite vitesse; quelques minutes après, tous les éléments de la pile montés en tension, ont donné leur maximum de débit. Grâce aux dimensions plus volumineuses de nos lames de zinc et à l'emploi d'une dissolution de bichromate de potasse plus chaude, plus acide et plus concentrée, il nous a été donné de disposer d'une force motrice effective de 1 cheval et demi environ, avec une rotation de l'hélice de 190 à 200 tours à la minute.

L'aérostat a d'abord suivi presque complètement la ligne du vent, puis il a viré de bord sous l'action du gouvernail et, décrivant une demi-circonférence, il a navigué vent debout. Nous sentions alors un air très vif qui soufflait avec assez de force et nous indiquait que nous luttions contre le courant. En prenant des points de repère sur la verticale, nous constations que nous nous rapprochions très lentement, mais sensiblement, de la direction d'Auteuil, ayant une complète stabilité de route. La vitesse du vent était environ de 3 mètres à la seconde, et notre vitesse propre, un peu supérieure, atteignait à peu près 4 mètres à la seconde. Nous avons ainsi remonté le vent au-dessus du quartier de Grenelle pendant plus de 10 minutes; ce mouvement d'évolution nous conduisit jusqu'au-dessus de l'église Saint-Lambert.

Nous avions constaté avant notre ascension, par le lancement de petits ballons d'essai, et par l'observation des nuages, que les courants aériens supérieurs étaient trop rapides pour qu'il pût nous être permis de revenir au point de départ; il nous eût été d'ailleurs de toute impossibilité de descendre dans notre terrain très exigu, et tout entouré d'arbres élevés et de constructions.

Après notre première évolution, la route fut changée et l'avant du ballon tenu vers l'Observatoire; on nous vit recommencer dans le quartier du Luxembourg une manœuvre de louvoyage tout à fait semblable à celle que nous avions exécutée précédemment, et l'aérostat, la pointe avant contre le vent, a encore navigué quelques minutes à courant contraire pour remonter ensuite d'une façon très appréciable dans la direction du nord.

Après avoir séjourné pendant 45 minutes au-dessus de Paris, l'hélice a été arrêtée à la hauteur du pont de Bercy, et l'aérostat laissé à lui-même, tout en étant maintenu à une altitude à peu près constante, a été aussitôt entraîné par un vent assez rapide. Il passa au sud du bois de Vincennes. À partir de cette localité, il nous a été facile de mesurer encore une fois, par le chemin parcouru au-dessus du sol, notre vitesse de translation, et d'obtenir ainsi très exactement celle du courant aérien lui-même. Cette vitesse n'était pas constante; elle variait de 3 mètres à 5 mètres par seconde, et a changé fréquemment pendant le cours de notre expérience. Arrivés au-dessus de la Varenne-Saint-Maur, à 5 h. 50 minutes, nous avions tout disposé pour la descente, devenue nécessaire par l'approche de la nuit. Le soleil se couchait au-dessus des brumes, quand nous remarquâmes que le vent diminuait sensiblement de vitesse. Mon frère me fit observer que puisque notre pile était loin d'être épuisée, nous pourrions profiter de cette accalmie pour recommencer de nouvelles évolutions, ne serait-ce que pendant quelques minutes. Aussitôt je pris mes dispositions pour remettre la machine en mouvement; nous vîmes alors l'aérostat obéir facilement à son action, et remonter avec beaucoup plus de facilité que précédemment, le courant aérien devenu momentanément presque nul. Si nous avions eu encore une heure devant nous, il ne nous aurait pas été impossible de revenir vers Paris.

Cette manœuvre, à notre grand regret, dut être arrêtée promptement; il ne fallait pas songer à retarder plus longtemps la descente.

L'atterrissage eut lieu près du bois Servon, à Marolles-en-Brie, canton de Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise), à une distance de 25 kilomètres du point de départ, après un séjour de 2 heures consécutives dans l'atmosphère.

Le vent de terre était assez vif; notre guide-rope fut incapable de nous arrêter. Il fallut jeter l'ancre, qui ne mordit pas immédiatement, et notre nacelle eut à subir l'action de deux légers chocs qui nous permirent d'éprouver la solidité de notre matériel. Il n'y eut absolument rien d'endommagé.

La nouvelle disposition que nous avons adoptée mon frère et moi pour le gouvernail, nous paraît devoir être signalée, comme très favorable à la stabilité de route. Cet organe, confectionné en tissu de percaline lustrée, est placé à la pointe-arrière extrême et il fait sensiblement saillie au delà de cette pointe. Il est divisé en deux parties bien distinctes; la moitié de sa surface, environ, est maintenue rigide et constitue la quille du navire aérien, tandis que le gouvernail proprement dit, qui forme la suite de cette quille, peut être incliné à droite et à gauche et déterminer, quand l'hélice est en rotation, un mouvement correspondant de tout l'appareil. Le gouvernail et la quille, tendus par des cordelettes, sont montés sur un châssis de bambou, relié d'une part aux brancards longitudinaux de l'aérostat, et d'autre part à une pièce de bois de noyer très solide, fixée au-dessous de l'hélice, à la partie inférieure de la nacelle.

La translation de l'aérostat dans l'air est facilitée par la rigidité de sa surface, et un ballon dirigeable doit être toujours bien gonflé. Notre navire aérien est muni, à sa partie inférieure, d'une soupape automatique qui favorise ces conditions. Elle est réglée de telle sorte qu'elle augmente sensiblement la pression intérieure, tout en permettant à l'excès de gaz formé par la dilatation, de s'échapper au dehors.

L'ascension du 26 septembre 1884 aura donné une démonstration expérimentale de la direction des aérostats fusiformes symétriques avec hélice à l'arrière; et cela, sans qu'il ait été nécessaire de rapprocher, dans la construction, les centres de traction et de résistance. La disposition que nous avons adoptée favorise considérablement la stabilité du système, sans exclure la possibilité de confectionner des aérostats très allongés et de très grande dimension, qui pourront seuls assurer l'avenir de la locomotion atmosphérique.

Les expériences et les constructions dont nous venons de donner la description, ont été exécutées avec des ressources tout à fait insuffisantes, et si nous ne les continuons pas, c'est qu'elles dépassent absolument la somme d'efforts que peuvent fournir des expérimentateurs isolés, livrés à eux-mêmes, quelles que soient leur énergie et leur volonté.

Il nous fallait, le jour de nos essais, recourir à des hommes de manœuvre inexpérimentés que nous devions chercher au hasard au moment voulu, la veille de nos expériences, et qui parfois entravaient nos opérations, au lieu de les faciliter; nous passions la nuit sur notre terrain pour être prêts à faire nos préparatifs vers trois heures du matin. Nous n'avions pas de hangar d'abri pour remiser l'aérostat gonflé; nous étions contraints de tout faire par nous-mêmes, mon frère s'occupant du gonflement, et moi de la fabrication du gaz.

Ceux qui se contentent de faire des projets et de les esquisser sur le papier, ne se doutent assurément pas des efforts qu'il faut réaliser pour les mettre à exécution, dans le domaine expérimental.

Les dépenses que nous avons dû faire de nos propres deniers, ont dépassé cinquante mille francs. Les subventions que nous avons reçues de quelques sociétés savantes et de généreux donateurs, n'ont pas atteint le chiffre de quatre mille francs.

Mais mon frère et moi, nous ne regrettons ni notre travail, ni nos fatigues, ni notre argent, si nos essais ont pu apporter quelques progrès à la navigation aérienne.

IV
LES EXPÉRIENCES DE CHALAIS-MEUDON

Organisation d'usine aéronautique militaire à Chalais-Meudon. — M. le colonel Laussedat, président de la commission des Aérostats. — Construction d'un aérostat dirigeable électrique par MM. C. Renard et A. Krebs. — Expériences de 1884 et de 1885.

Après la funeste guerre de 1870, dès que l'on s'occupa de la réorganisation de notre armée, le ministre de la guerre nomma une commission d'aérostats sous la présidence de M. le colonel Laussedat, qui avait pris l'initiative de la création d'un service de ballons captifs. M. le colonel Laussedat s'occupa aussi de la question des aérostats dirigeables, et plusieurs projets furent étudiés avec le concours de M. le capitaine Renard et de M. le capitaine de la Haye. Quelques années plus tard, M. le capitaine Renard fut nommé directeur de l'usine de Chalais-Meudon, qui avait été organisée préalablement, et dans laquelle on avait transporté une des nefs de l'Exposition universelle de 1878. M. le capitaine Krebs fut bientôt adjoint au capitaine Renard, et tous deux construisirent en collaboration, à la suite de mes premiers essais de l'Exposition d'électricité, un aérostat pisciforme muni d'une hélice à l'avant. Cette hélice était actionnée par une machine dynamo très puissante et une pile électrique aux bichromates alcalins et de disposition spéciale.

Le 9 août 1884, MM. Renard et Krebs accomplirent pour la première fois un voyage aérien à courbe fermée, pendant lequel il leur fut possible de revenir à leur point de départ. Voici en quels termes ils ont communiqué à l'Académie des sciences le résultat de cette mémorable expérience dans une note qui a été présentée à l'Assemblée par un de ses membres les plus éminents, M. Hervé Mangon[105]:

Un essai de navigation aérienne, couronné d'un plein succès, vient d'être accompli dans les ateliers militaires de Chalais.

Le 9 août, à 4 heures du soir, un aérostat de forme allongée, muni d'une hélice et d'un gouvernail, s'est élevé en ascension libre, monté par MM. le capitaine du génie Renard, directeur de l'établissement, et le capitaine d'infanterie Krebs, son collaborateur depuis six ans. Après un parcours total de 7km,6, effectué en vingt-trois minutes, le ballon est venu atterrir à son point de départ, après avoir exécuté une série de manœuvres avec une précision comparable à celle d'un navire à hélice évoluant sur l'eau.

La solution de ce problème, tentée déjà en 1855, en employant la vapeur, par M. Henri Giffard[106], en 1872 par M. Dupuy de Lôme, qui utilisa la force musculaire des hommes, et enfin l'année dernière par M. Tissandier, qui le premier a appliqué l'électricité à la propulsion des ballons, n'avait été, jusqu'à ce jour, que très imparfaite, puisque, dans aucun cas, l'aérostat n'était revenu à son point de départ.

Nous avons été guidés dans nos travaux par les études de M. Dupuy de Lôme, relatives à la construction de son aérostat de 1870-72, et de plus, nous nous sommes attachés à remplir les conditions suivantes:

Stabilité de route obtenue par la forme du ballon et la disposition du gouvernail; diminution des résistances à la marche par le choix des dimensions; rapprochement des centres de traction et de résistance pour diminuer le moment perturbateur de stabilité verticale; enfin, obtention d'une vitesse capable de résister aux vents régnant les trois quarts du temps dans notre pays.

L'exécution de ce programme et les études qu'il comporte ont été faites par nous en collaboration; toutefois, il importe de faire ressortir la part prise plus spécialement par chacun de nous dans certaines parties de ce travail.

L'étude de la disposition particulière de la chemise de suspension, la détermination du volume du ballonnet, les dispositions ayant pour but d'assurer la stabilité longitudinale du ballon, le calcul des dimensions à donner aux pièces de la nacelle, et enfin l'invention et la construction d'une pile nouvelle, d'une puissance et d'une légèreté exceptionnelles, ce qui constitue une des parties essentielles du système, sont l'œuvre personnelle de M. le capitaine Renard.

Les divers détails de construction du ballon, son mode de réunion avec la chemise, le système de construction de l'hélice et du gouvernail, l'étude du moteur électrique calculé d'après une méthode nouvelle basée sur des expériences préliminaires, permettant de déterminer tous ses éléments pour une force donnée, sont l'œuvre de M. Krebs, qui, grâce à des dispositions spéciales, est parvenu à établir cet appareil dans les conditions de légèreté inusitées.

Les dimensions principales du ballon sont les suivantes: longueur, 50m,42; diamètre, 8m,40; volume, 1864 mètres.

L'évaluation du travail nécessaire pour imprimer à l'aérostat une vitesse donnée a été faite de deux manières:

1o En partant des données posées par M. Dupuy de Lôme et sensiblement vérifiées dans son expérience de février 1872; 2o en appliquant la formule admise dans la marine pour passer d'un navire connu à un autre de formes très peu différentes et en admettant que, dans le cas du ballon, les travaux sont dans le rapport des densités des deux fluides.

Les quantités indiquées en suivant ces deux méthodes concordent à peu près et ont conduit à admettre, pour obtenir une vitesse par seconde de 8 à 9 mètres, un travail de traction utile de 5 chevaux de 75 kilogrammètres, ou, en tenant compte des rendements de l'hélice et de la machine, un travail électrique sensiblement double, mesuré aux bornes de la machine.

La machine motrice a été construite de manière à pouvoir développer sur l'arbre 8,5 chevaux, représentant, pour le courant aux bornes d'entrée, 12 chevaux. Elle transmet son mouvement à l'arbre de l'hélice par l'intermédiaire d'un pignon engrenant avec une grande roue.

La pile est divisée en quatre sections pouvant être groupées en surface ou en tension de trois manières différentes. Son poids, par cheval-heure, mesuré aux bornes, est de 19kg,350.

Quelques expériences ont été faites pour mesurer la traction au point fixe, qui a atteint le chiffre de 60 kilogrammes pour un travail électrique développé de 840 kilogrammes et de 46 tours d'hélice par minute

Deux sorties préliminaires dans lesquelles le ballon était équilibré et maintenu à une cinquantaine de mètres au-dessus du sol ont permis de connaître la puissance de giration de l'appareil. Enfin, le 9 août, les poids enlevés étaient les suivants (force ascensionnelle totale environ 2 000 kilogrammes):

Ballon et ballonnet 369 kg
Chemise et filet 127  
Nacelle complète 452  
Gouvernail 46  
Hélice 41  
Machine 98  
Bâti et engrenage 47  
Arbre moteur 30,500  
Pile, appareils et divers 435,500  
Aéronautes 140  
Lest 214  
  ———  
Total 2 000 kg

À 4 heures du soir, par un temps presque calme, l'aérostat, laissé libre et possédant une très faible force ascensionnelle, s'élevait lentement jusqu'à hauteur des plateaux environnants. La machine fut mise en mouvement, et bientôt, sous son impulsion, l'aérostat accélérait sa marche, obéissant fidèlement à la moindre indication de son gouvernail.

La route fut d'abord tenue nord-sud, se dirigeant sur le plateau de Châtillon et de Verrières; à hauteur de la route de Choisy à Versailles, et pour ne pas s'engager au-dessus des arbres, la direction fut changée et l'avant du ballon dirigé sur Versailles.

Au-dessus de Villacoublay, nous trouvant éloignés de Chalais d'environ 4 kilomètres et entièrement satisfaits de la manière dont le ballon se comportait en route, nous décidions de revenir sur nos pas et de tenter de descendre sur Chalais même, malgré le peu d'espace découvert laissé par les arbres. Le ballon exécuta son demi-tour sur la droite avec un angle très faible (environ 11°) donné au gouvernail. Le diamètre du cercle décrit fut d'environ 300 mètres. Le dôme des Invalides, pris comme point de direction, laissait alors Chalais un peu à gauche de la route.

Arrivé à hauteur de ce point, le ballon exécuta, avec autant de facilité que précédemment, un changement de direction sur sa gauche; et bientôt il venait planer à 300 mètres au-dessus de son point de départ. La tendance à descendre que possédait le ballon à ce moment fut accusé davantage par une manœuvre de la soupape. Pendant ce temps il fallut, à plusieurs reprises, faire machine en arrière et en avant, afin de ramener le ballon au-dessus du point choisi pour l'atterrissage. À 80 mètres au-dessus du sol, une corde larguée du ballon fut saisie par des hommes, et l'aérostat fut ramené dans la prairie même d'où il était parti.

Chemin parcouru avec la machine, mesuré sur le sol 7km,600
Durée de cette période 23m
Vitesse moyenne à la seconde 5m,50
Nombre d'éléments employés 32
Force électrique dépensée aux bornes à la machine 250kgm
Rendement probable de la machine 0,70
Rendement probable de l'hélice 0,70
Rendement total, environ 1/2
Travail de traction 123kgm
Résistance approchée du ballon 22kil,800

À plusieurs reprises, pendant la marche, le ballon eut à subir des oscillations de 2° à 3° d'amplitude, analogues au tangage; ces oscillations peuvent être attribuées soit à des irrégularités de forme, soit à des courants d'air locaux dans le sens vertical.

Ce premier essai sera suivi prochainement d'autres expériences faites avec la machine au complet, permettant d'espérer des résultats encore plus concluants.

Nous ajouterons à cette notice quelques détails complémentaires sur l'aérostat électrique de Chalais-Meudon.

Fig. 93.—L'aérostat dirigeable électrique de MM. les capitaines Renard et Krebs, expérimenté le 9 août 1884.

Le ballon proprement dit est enveloppé d'une housse ou chemise de suspension, dans laquelle il se trouve parfaitement sanglé de toutes parts, sauf à la partie inférieure. L'avant est d'un diamètre plus considérable que l'arrière, exactement comme le représente notre gravure, exécutée d'après nature (fig. 93). La nacelle est formée de quatre perches rigides de bambous, reliées entre elles par des montants transversaux. Elle a environ 33 mètres de longueur, et 2 mètres de hauteur au milieu. Trois petites fenêtres latérales sont réservées vers le milieu, afin que les aéronautes puissent voir l'horizon et distinguer la terre. Cette nacelle, très légère et de forme élégante, est recouverte de soie de Chine tendue sur ses parois. Cette enveloppe a pour but de diminuer la résistance de l'air, et de faciliter le passage du système à travers le milieu ambiant. L'hélice est à l'avant de la nacelle; elle est formée de deux palettes, et a environ 7 mètres de diamètre; elle est faite à l'aide de deux tiges de bois reliées entre elles par des lattes recourbées suivant épure géométrique, et recouverte d'un tissu de soie vernie parfaitement tendu.

La nacelle est reliée à l'aérostat par une série de cordes de suspension très légères réunies, entre elles au moyen d'une corde longitudinale qui, attachée vers le milieu, donne de la rigidité au système. Le gouvernail, placé à l'arrière, est à peu près rectangulaire, ses deux surfaces en étoffe de soie, bien tendues, forment légèrement saillie, en pyramides à 4 faces de très faible hauteur. Le navire aérien est muni de deux tuyaux qui descendent dans la nacelle; l'un de ces tuyaux est destiné à remplir d'air le ballonnet compensateur, au moyen d'un ventilateur que l'on fait fonctionner dans la nacelle; le second tuyau sert probablement à assurer une issue à l'excès de gaz produit par la dilatation. À l'arrière de la nacelle, deux grandes palettes en forme de rames sont fixées horizontalement. L'hélice est actionnée par une machine dynamo-électrique, et le générateur d'électricité est une pile au sujet de laquelle M. le capitaine Renard a voulu garder le secret. On nous a assuré qu'elle est constituée par une pile au bichromate de potasse ou de soude, analogue à celle que nous avons employée.

Le 28 octobre 1884, les expérimentateurs renouvelèrent une nouvelle expérience qui réussit très favorablement. Il leur fut donné de faire deux ascensions dans la même journée et de revenir deux fois au point de départ (fig. 94).

Fig. 94.—Cartes des deux ascensions exécutées par MM. C. Renard et Krebs le 28 octobre 1884.

À la fin de l'année 1884, M. le capitaine Krebs fut réintégré dans le corps des sapeurs-pompiers, M. le capitaine Renard ne cessa pas, alors, de perfectionner le matériel. Il fit construire par M. Gramme une nouvelle machine dynamo-électrique, et modifia quelque peu la batterie.

C'est le 25 août 1885 que M. le capitaine Renard a exécuté, avec le concours de son frère, une nouvelle expérience dans l'aérostat dirigeable. L'ascension a eu lieu vers quatre heures; le vent était assez vif, mais l'aérostat dirigeable, sous le jeu de son hélice, n'en a pas moins résisté au courant aérien; il a pu accomplir avec plein succès de nombreuses manœuvres de direction, sans toutefois revenir à son point de départ. L'atterrissage a eu lieu dans l'enclos de la ferme Villacoublay, près du Petit-Bicêtre.

Le 22 septembre 1885, un autre essai donna un résultat satisfaisant. L'aérostat dirigeable s'avança jusque vers les fortifications de Paris dans le voisinage du Point-du-Jour, et revint avec la plus grande facilité à son point de départ.

Ces expériences, toujours entreprises par temps calme, ont été favorisées par le hangar d'abri où le navire aérien attend tout gonflé le moment favorable: elles n'en constituent pas moins un des plus grands résultats de la science moderne.

V
L'AVENIR DE LA NAVIGATION AÉRIENNE

Conclusions à tirer des essais exécutés dans les aérostats allongés à hélice. — Avantages des grands ballons. — La question du propulseur. — Propulseur à ailes de M. Pompéien Piraud. — Propulseur de M. Debayeux. — L'hélice. — L'avenir des navires aériens à hélice.

On a vu, par les expériences dont nous avons précédemment donné le récit, que des aérostats allongés munis d'un propulseur à hélice, ont pu successivement atteindre des vitesses propres de trois, quatre, cinq et six mètres par seconde, et se diriger d'une façon complète, pendant une durée limitée et par temps calme.

Le progrès est tout indiqué par ces essais; il faut s'efforcer de construire des moteurs plus légers qui, sous le même poids, produiront une force plus considérable, et donneront au navire aérien une vitesse propre, capable de lui permettre de fonctionner par un vent d'une intensité appréciable.

Nous ferons remarquer que l'on aura en outre tout avantage à construire de très grands aérostats, parce que la résistance n'augmente que comme leur surface et la force ascensionnelle comme le cube des dimensions.

Les objections qui ont été faites à la possibilité de diriger les aérostats, sont tombées successivement devant l'expérience. Le ballon, a-t-on dit, ne peut pas trouver de point d'appui dans l'air. Erreur complète: l'aérostat à hélice prend son point d'appui dans l'air, exactement comme un bateau sous-marin à hélice entièrement immergé dans l'eau, le trouve dans l'eau; il n'y a de différence que celle qui résulte de la densité des deux fluides. Tandis que l'hélice du bateau est petite, celle du ballon doit être grande. Le ballon, a-t-on dit encore, sera incapable de résister à la pression de l'air: il sera écrasé, mis en pièces, par son passage à travers le milieu ambiant. Erreur complète. Quand l'aérostat a une forme allongée, que son étoffe est rigide par la tension du gaz, il peut très bien pénétrer avec vitesse dans l'air où il se meut; cela sera d'autant plus facile à réaliser que les aérostats dirigeables seront plus volumineux, et que leur étoffe sera plus solide. On a rappelé à ce propos que le ballon captif de Henri Giffard avait été éventré par le vent; mais cette objection est profondément injuste, car ce grand aérostat a fonctionné pendant toute une saison, sans aucune avarie; il a résisté à terre à de très grands vents, quand il était bien gonflé, et il n'a été déchiré que par une véritable tempête, qui enlevait les toits, alors qu'on avait négligé le soin de le tenir plein. De ce qu'un navire à vapeur est englouti par un cyclone, on n'en conclut pas qu'il faut renoncer à la navigation maritime.

On sera conduit à se demander, pour aller plus loin dans la construction des aérostats dirigeables, s'il n'y a pas une meilleure forme à leur donner que celles qui ont été essayées jusqu'ici. Nous croyons que la forme adoptée par les officiers de Chalais-Meudon est excellente; mais on pourra arriver par la suite à un allongement du navire aérien plus considérable encore.

Fig. 95.—Projet d'un propulseur à ailes de M. Pompéien Piraud.

Quant au propulseur, il n'y a pas à hésiter à adopter l'hélice, qui offre jusqu'ici les meilleures conditions de fonctionnement. Dans ces dernières années, deux tentatives de construction d'aérostats allongés, dont les propulseurs étaient des systèmes autres que les hélices, ont été faites, et n'ont pas donné de bon résultats. En 1883, M. Pompéien Piraud se proposa d'expérimenter un ballon fusiforme, qu'une machine à vapeur devait faire fonctionner au moyen d'ailes battantes (fig. 95). Cette machine ne fut jamais construite, et l'inventeur fit une ascension à Valence, le 14 juillet 1883, avec une nacelle ordinaire. Il n'y eut donc pas essai de direction. Nous reproduisons l'expérience de Valence d'après une photographie instantanée[107] qui montre que l'aérostat réel était loin de ressembler au projet figuré dans le travail de M. Pompéien Piraud[108] (fig. 96).

Une autre tentative de navigation aérienne a été faite récemment par M. Debayeux, qui avait d'abord construit un petit aérostat d'expérimentation. Ce modèle consistait en un ballon cylindrique, terminé par deux parties hémisphériques. Un moulinet placé à l'avant, faisait appel d'air, et déterminait la marche du système. Nous avons assisté aux essais, et nous n'avons, nous devons l'avouer, jamais compris les théories de l'auteur, qui prétendait avoir trouvé un principe nouveau.

Le moulinet, a dit M. Alfred Chapel, qui s'est chargé d'expliquer le système Debayeux, agit de trois manières à la fois:

Fig. 96.—Expérience de M. Pompéien Piraud, exécutée à Valence le 14 juillet 1884. (D'après une photographie instantanée.)

1o En produisant un vide partiel devant le ballon où celui-ci tombe; 2o En aspirant l'air ou le vent, le moulinet projette cet air aspiré du centre à la circonférence, de sorte que le ballon est soustrait à la pression du vent. 3o L'air lancé dans le rayonnement forme bientôt une espèce de chemise à l'aérostat, capable de former une barrière assez puissante contre les vents obliques (fig. 97).

Fig. 97.—Schéma du propulseur de M. Debayeux.

Si l'on admet cette explication, on peut l'appliquer à tout propulseur hélicoïdal, et le moulinet Debayeux ne saurait exclure la nécessité d'avoir une force motrice puissante pour le faire fonctionner avec quelque efficacité.

M. Debayeux trouva des capitalistes, parmi lesquels nous citerons un représentant d'Edison, et M. Frédéric Gower, l'inventeur du système de téléphone qui porte son nom, et qui s'est perdu en mer pendant le cours d'une ascension exécutée à Cherbourg, le 18 juillet 1885. M. Debayeux fit édifier à Villeneuve-Saint-Georges un grand hangar de remisage qui ne coûta pas moins de 30 000 francs. Il construisit un aérostat en baudruche, substance très coûteuse et peu avantageuse, de 3 000 mètres cubes, et le munit du moulinet d'aspiration et d'une machine motrice de 5 chevaux, comme le montre notre gravure faite d'après une photographie qui nous a été communiquée par M. Gower (fig. 98). On essaya d'abord d'expérimenter le système à l'état captif, mais on s'aperçut que l'aérostat manquait de stabilité, que la machine ne fonctionnait pas bien. Il fallut renoncer à ces essais, qui ont coûté plus de 200 000 francs.

Il n'y a certainement aucun intérêt à abandonner l'hélice, qui est le meilleur des propulseurs, ni à sortir de la voie qui a été tracée par Giffard, étudiée par Dupuy de Lôme, et mise en pratique par MM. Tissandier frères et les capitaines Renard et Krebs au moyen des moteurs électriques.

Fig. 98.—Aérostat construit par M. Debayeux. (D'après une photographie communiquée par M. F. Gower.)

Il n'y a plus qu'à faire encore un pas en avant avec des appareils plus puissants, plus légers et des aérostats plus volumineux. Les moteurs électriques tels qu'ils existent aujourd'hui, nécessitent un générateur d'électricité, une pile primaire ou secondaire, dont le poids est malheureusement encore assez considérable. Ils offrent des avantages incontestables, au point de vue de la constance de poids, de l'absence du feu et de la facilité de mise en marche et d'arrêt, mais il n'est assurément pas impossible de recourir aux machines à vapeur pour les navires aériens de grande puissance. Le danger du feu pourrait être évité, en prenant des dispositions spéciales, en isolant le foyer dans un treillis de toiles métalliques, par exemple. Quant à la diminution de poids résultant de l'évaporation de l'eau et de la combustion du charbon, elle serait réduite à son minimum en employant des condenseurs à grande surface qui feraient liquéfier la vapeur entraînée. Si l'on recourait au pétrole pour alimenter la chaudière, la vapeur d'eau fournie par la combustion de l'hydrocarbure, devrait être également condensée.

Les moteurs à gaz pourraient être encore étudiés très avantageusement au point de vue de la navigation aérienne; il ne serait pas impossible de simplifier leurs organes pour les rendre beaucoup moins massifs et moins lourds que ceux dont l'industrie fait usage. Les moteurs à acide carbonique et à air comprimé doivent être aussi considérés comme dignes d'être expérimentés dans ce but spécial.

Nous avons la persuasion qu'un avenir immense s'ouvre à la navigation aérienne. Une fois qu'elle sera mise en pratique, on verra les perfectionnements et les progrès se succéder, et les machines motrices qu'elle exigera, devenant de plus en plus légères, on en arrivera peut-être à pouvoir aborder résolument la construction d'appareils plus lourds que l'air.

En attendant, les aérostats à hélice seront à même de fournir de nouvelles et puissantes ressources à l'activité humaine: engins de guerre formidables, ils permettront en outre à l'explorateur d'aborder par la voie des airs les régions inaccessibles comme le pôle Nord; ils donneront aux voyageurs le moyen de se transporter d'un point à un autre avec une vitesse inouïe, quand la vitesse propre du navire aérien s'ajoutera à celle d'un vent favorable.

Mais pour voir s'accomplir une telle révolution industrielle, il faut se mettre à l'œuvre; il faut ici, comme dans toutes les créations, se rappeler que le secret du succès réside dans un mot que prononçait Stephenson à la fin de sa vie, et qu'il donnait à des ouvriers comme le talisman des grandes choses. Ce mot est le suivant:

Persévérance.

TABLE DES GRAVURES

  • Bronze égyptien représentant un homme volant 4
  • Appareil volant de Besnier. Reproduction par l'héliogravure de la figure du Journal des sçavans (1678) 9
  • Machine volante électrique figurée dans le Philosophe sans prétention (1775) 15
  • Fac-similé des dessins de Léonard de Vinci sur les ailes artificielles 21
  • Principe de l'hélicoptère. Dessin de Léonard de Vinci. 25
  • Principe du parachute. Dessin de Léonard de Vinci. 26
  • Le parachute de Venise (1617) d'après une gravure du temps 28
  • Le navire aérien du père Lana (1670). Reproduction par l'héliogravure de la gravure authentique 33
  • La voiture volante de Blanchard (d'après une gravure publiée en juillet 1782) 53
  • Caricature sur la voiture aérienne ou vaisseau volant de Blanchard. (D'après une gravure du temps) 55
  • Oiseau figuré par Borelli 66
  • Insecte mécanique de M. Marey 72
  • Machine volante de Gérard (1784) 78
  • Projet d'homme-volant de Meerwein (1784) 79
  • Appareil volant de Degen (1812) 81
  • Appareil de Degen, figuré en plan 81
  • Machine volante de Kaufmann (1860) 93
  • Appareil volant d'Edison 94
  • Oiseau artificiel de Le Bris (1857) 95
  • Oiseau artificiel d'Alphonse Pénaud (1871) 99
  • Oiseau mécanique de M. Victor Tatin (1876) 101
  • Appareil de M. Victor Tatin pour l'étude du mouvement des ailes 103
  • Oiseau mécanique de Brearey (1879) 105
  • Hélicoptère de Launoy et Bienvenu (1784) 108
  • Hélicoptère de sir George Cayley (1796) 111
  • Hélicoptère à vapeur de M. de Ponton d'Amécourt 118
  • Projet de navire aérien à hélice attribué à M. de La Landelle 120
  • Hélicoptère à ressort de caoutchouc d'Alphonse Pénaud (1870) 121
  • Hélicoptère-jouet de M. Dandrieux 122
  • Hélicoptère à vapeur de M. Forlanini (1878) 123
  • Premier parachute de Sébastien Lenormand 129
  • Mort de Cocking le 26 septembre 1836 133
  • Appareil de Letur (1854) 135
  • Machine volante de de Groof 138
  • Machine aérienne à vapeur de Henson 141
  • Aéroplane d'Alphonse Pénaud 143
  • Aéroplane à air comprimé de Victor Tatin, expérimenté en 1879 144
  • Aéroplane de Michel Loup (1852) 146
  • Aéroscaphe de Louvrié 147
  • Aéroplane monté sur roue de M. du Temple (1857) 147
  • Aéroplane de Thomas Moy (1871) 148
  • Aérostat dirigeable de Blanchard (1784) 154
  • L'aérostat dirigeable l'Académie de Dijon, expérimenté par Guyton de Morveau en 1784 157
  • La montgolfière dirigeable de Miolan et Janinet 159
  • Projet d'aérostat dirigeable du général Meusnier (1784) 163
  • Le premier aérostat allongé des frères Robert. Expérience du 15 juillet 1784. (D'après une ancienne gravure) 167
  • Le premier aérostat allongé des frères Robert, devant le château du prince de Ghistelles: expérience du 19 septembre 1784. (D'après une ancienne gravure) 171
  • Le Comte d'Artois, aérostat de Javel (1785) 173
  • Projet d'aérostat dirigeable de Masse (1785) 176
  • Coupe longitudinale de la nacelle 177
  • Ballon à rames de Testu-Brissy 178
  • Ballon à voiles et à parachute de Martyn (1785). (D'après une gravure de l'époque) 187
  • Ballon ovoïdal à voile de Guyot (1784) 188
  • Le véritable navigateur aérien. (Reproduction d'une gravure peinte de 1784) 189
  • La Minerve, grand navire aérien de Robertson (1803) 192
  • Voile de direction d'un ballon gonflée par un ventilateur. Projet Terzuolo 193
  • Projet de ballon-poisson du baron Scott (1789). Vue de l'aérostat lorsqu'il a ses parois baissés 198
  • Le même aérostat dans son inclinaison ascendante 199
  • Projet de Hénin (1801) 200
  • Navire aérien de Pétin (1850) 203
  • Locomotive aérienne Meller (1851) 211
  • Ballons-chapelets de Renou-Grave (1844) 213
  • Nacelle de ballon à ailes tournantes du docteur Van Hecke, destinée à monter ou à descendre dans l'atmosphère sans perdre de gaz et sans jeter de lest 217
  • Projet de Carra (1784) 225
  • Le ballon-navire l'Aigle de Lennox (1834) 228
  • Le ballon-poisson de Sanson (1850) 231
  • Aérostat dirigeable de Jullien (1850) 232
  • Projet de Ferdinand Lagleize (1853) 235
  • Poisson volant de Camille Vert (1859) 236
  • Aérostat propulsif de Gontier-Grisy (1862) 236
  • Projet d'un ballon de cuivre par Chéradame (1865) 237
  • L'aérostat l'Espérance de Delamarne (1865) 238
  • Aérodophore de Pillet (1857) 241
  • Aérostat à hélice de Smitter (1866) 241
  • Gondole-poisson de Vaussin-Chardanne 243
  • Projet d'aérostat en aluminium de Nicciollo-Picasse (1871) 246
  • Propulseur de Guillaume (1816) 247
  • Aérostat d'Émile Gire (1843) 248
  • Propulseur de Gontier-Grisy 249
  • Propulseur aérostatique de Ziégler (1868) 251
  • Ballon à vis de Lassie 253
  • Premier projet de Henri Giffard 259
  • Le premier aérostat dirigeable à vapeur, conduit dans les airs le 24 septembre 1852 264
  • Projet d'un aérostat dirigeable à vapeur gigantesque de 600 mètres de longueur, étudié par Henri Giffard en 1856 269
  • Petit aérostat allongé d'expérimentation construit par Henri Giffard en 1856 271
  • Épure de l'aérostat à hélice de Dupuy de Lôme 277
  • L'aérostat à hélice de M. Dupuy de Lôme, expérimenté le 2 février 1872 278
  • Projet d'un aérostat à vapeur à double hélice par M. Gabriel Yon 281
  • Petit aérostat électrique de M. Gaston Tissandier à l'Exposition d'électricité en 1881 287
  • Nacelle de l'aérostat électrique de MM. Tissandier frères 289
  • Expérience du premier aérostat électrique de MM. Tissandier frères dans leur atelier d'Auteuil, le 8 octobre 1883 230
  • Aérostat électrique de MM. Tissandier frères avec son nouveau gouvernail.—Expérience du 26 septembre 1884 299
  • L'aérostat dirigeable électrique de MM. les capitaines Renard et Krebs, expérimenté le 9 août 1884 311
  • Cartes des deux ascensions exécutées par MM. C. Renard et Krebs le 28 octobre 1884 313
  • Projet d'un propulseur à ailes de M. Pompéien Piraud 317
  • Expérience de M. Pompéien Piraud, exécutée à Valence le 14 juillet 1884. (D'après une photographie instantanée) 319
  • Schéma du propulseur de M. Debayeux 321
  • Aérostat construit par M. Debayeux. (D'après une photographie communiquée par M. F. Gower) 323

FIN DE LA TABLE DES GRAVURES.

TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE
LA LOCOMOTION AÉRIENNE AVANT LES MONTGOLFIER.

  • La légende des hommes volants. — Dédale et Icare. — La flèche d'Abaris. — La colombe volante d'Archytas. — Roger Bacon. — Dante de Pérouse. — Appareil volant de Besnier. — Les poètes et les romanciers. — Cyrano de Bergerac. — Rétif de la Bretonne. — M. de la Folie 3
  • L'aviation, du xve au xviiie siècle. — Léonard de Vinci. — Étude du vol artificiel. — L'hélicoptère et le parachute. — Fauste Veranzio et le parachute de Venise. — Le ptérophore de Paucton 19
  • Le principe des ballons. — Le Père Francesco Lana et son projet de navire aérien en 1670. — Le Brésilien Gusmâo. — Expérience de Lisbonne en 1709. — Le Père Galien et l'art de voyager dans les airs, en 1756 31
  • Les voitures volantes. — Les ailes du marquis de Bacqueville, en 1742. — La voiture volante du chanoine Desforges, en 1772. — La voiture volante ou vaisseau volant de Blanchard, en 1782 43
  • L'hydrogène et la découverte des aérostats. — Cavendish et la découverte du gaz hydrogène. — Le docteur Black et le principe des aérostats. — Les bulles de savon gonflées d'hydrogène de Tibère Cavallo. — Les frères Montgolfier et les ballons à air chaud. — Le physicien Charles et les ballons à gaz 57

DEUXIÈME PARTIE
L'AVIATION OU LA LOCOMOTION ATMOSPHÉRIQUE PAR LE PLUS LOURD QUE L'AIR.

  • Le vol des insectes et des oiseaux. — L'oiseau artificiel de Borelli au dix-septième siècle. — Les études de Navier. — Les idées de M. Bell Pettigrew sur l'action de l'aile des êtres volants. — Les travaux de M. Marey. — M. Mouillard et M. Goupil 65
  • Les machines volantes artificielles ou orthoptères. — Machine volante de Gérard en 1784. — Projet d'homme volant de C. F. Meerwein. — Vol artificiel à tire-d'ailes. — L'horloger Degen. — Les expériences de 1812. — Machine volante de Kaufmann en 1860. — Un projet d'Edison. — Oiseaux mécaniques de Le Bris, d'Alphonse Pénaud, du Dr Hureau de Villeneuve, de Victor Tatin, etc. 77
  • Les hélicoptères. — Premier hélicoptère de Launoy et de Bienvenu en 1784. — Appareil de Sir George Cayley en 1796. — Le spiralifère et le strophéor. — Nadar et le manifeste de l'aviation. — MM. de Ponton d'Amécourt et de La Landelle. — Babinet. — Hélicoptères Pénaud, Dandrieux. — Tentative de M. Forlanini 107
  • Cerfs-volants, parachutes et aéroplanes. — Archytas de Tarente et le cerf-volant. — Le parachute de Sébastien Lenormand. — Jacques Garnerin. — Cocking. — Letur. — De Groof. — Aéroplanes de Henson et Stringfellow. — Aéroplane à air comprimé de Victor Tatin. — De Louvrié. — Du Temple 125

TROISIÈME PARTIE.
LE PROBLÈME DE LA DIRECTION DES BALLONS.

  • Premières expériences de direction aérienne. — Le ballon à rames de Blanchard. — Expériences de direction de Guyton de Morveau. — Miolan et Janinet. — Le projet du général Meusnier. — Études de Brisson. — Le premier ballon allongé des frères Robert. — Le Comte d'Artois, aérostat de Javel. — L'aéro-montgolfière de Pilâtre de Rozier. — Masse et Testu-Brissy 153
  • Les ballons a voiles. — Conditions de translation d'un aérostat dans l'air. — Il n'y a pas de vent en ballon. — Erreur des auteurs de projets de ballons à voile. — Tissandier de la Mothe. — Martyn. — Guyot. — Le véritable navigateur aérien. — La Minerve de Robertson. — Terzuolo et le vent factice 181
  • Les ballons planeurs. — Utilisation du courant d'air vertical produit par la montée ou la descente d'un ballon dans l'air. — Projet du baron Scott en 1788 et de Hénin en 1801. — Pétin. — Prosper Meller. — Projets de Dupuis-Delcourt. — Le ballon de cuivre. — Système mécanique du docteur Van Hecke pour monter et descendre sans jeter de lest et sans perdre de gaz. — Société générale de navigation aérienne. — Projets divers 195
  • La propulsion mécanique des aérostats. — Nécessité d'une force motrice pour diriger les aérostats. — Projet de Carra en 1784. — Le ballon-navire l'Aigle, de Lennox. — Le ballon-poisson de Samson. — Jullien. — Ferdinand Lagleize. — Camille Vert. — Delamarne. — Smitter. — Projets divers. — Un ballon à vis 221

QUATRIÈME PARTIE
LES NAVIRES AÉRIENS À HÉLICE.

  • Henri Giffard et le premier aérostat a vapeur. — Les débuts d'Henri Giffard. — Construction et expérimentation du premier navire aérien à vapeur le 24 septembre 1852. — Second aérostat dirigeable à vapeur de 1855. — Essai de 1856. — La découverte de l'injecteur. — Les ballons captifs à vapeur. — Mort de l'inventeur 257
  • Dupuy de Lôme et l'étude des aérostats a hélice. — Projet d'un aérostat dirigeable pendant le siège de Paris. — Navire aérien à hélice de M. Dupuy de Lôme. — Expérience du 2 février 1872. — Résultats obtenus. — Projet de M. Gabriel Yon 275
  • Le premier aérostat électrique. — Le petit aérostat dirigeable de l'Exposition d'électricité de Paris en 1881. — Construction d'un navire aérien à propulseur électrique par MM. Tissandier frères. — Expérience du 8 octobre 1883. — Deuxième expérience du 26 septembre 1884. — Conclusion 285
  • Les expériences de chalais-meudon. — Organisation d'une usine aérostatique militaire à Chalais-Meudon. — M. le colonel Laussedat, président de la commission des aérostats. — Construction d'un aérostat dirigeable électrique par M. C. Renard et A. Krebs. — Expériences de 1884 et de 1885 305
  • L'avenir de la navigation aérienne. — Conclusions à tirer des essais exécutés dans les aérostats allongés à hélice. — Avantages des grands ballons. — La question du propulseur. — Propulseur à ailes de M. Pompéien Piraud. — Propulseur de M. Debayeux. — L'hélice. — L'avenir de la navigation aérienne 315
  • Table des gravures 327

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

12787.—IMPRIMERIE GÉNÉRALE A. LAHURE
9, rue de Fleurus, 9, à Paris.

[Note au lecteur: Les notes 15 et 16 n'ont pas de référence dans le texte.

Une partie du texte de la figure 10 n'est pas lisible.]

Note 1: Religions de l'Inde (Buchon direct.), t. I, p. 162.[Retour au texte principal]

Note 2: Archytas de Tarente, célèbre pythagoricien, était un mathématicien profond et un mécanicien habile. Il vivait 400 ans avant l'ère chrétienne. On lui doit de grandes inventions, notamment celles de la vis, de la poulie et du cerf-volant.[Retour au texte principal]

Note 3: Aulu-Gelle, Nuits attiques, X, 12.[Retour au texte principal]

Note 4: Extrait d'un mémoire sur le vol lu à l'Académie de Lyon le 11 mai 1773, par M. Mongez, chanoine régulier de la Congrégation de France.—Essai sur l'art du vol aérien, Paris, 1784.[Retour au texte principal]

Note 5: Histoire de Constantinople, par Cousin.[Retour au texte principal]

Note 6: Journal des sçavans du lundy 12 décembre m.dc.lxxviii, p. 426 et suiv.—À Paris, chez Jean Cusson, rue S. Jacques à l'image de S. Jean Baptiste, 1678. Avec privilège du Roy.[Retour au texte principal]

Note 7: Les œuvres de monsieur de Cyrano Bergerac, à Amsterdam. 2 vol. in-18, 1709.[Retour au texte principal]

Note 8: Les hommes volans ou les aventures de Pierre Wilkins. Traduites de l'anglais et ornées de figures en taille-douce. 3 vol. in-18 à Londres et à Paris, 1763.[Retour au texte principal]

Note 9: La découverte australe par un homme volant ou le dédale français.—Nouvelle très philosophique. 4 vol. in-18 avec nombreuses vignettes. Leipsick, 1781.[Retour au texte principal]

Note 10: Le philosophe sans prétention ou l'homme rare, ouvrage physique, chymique, politique et moral, dédié aux savans, par M. D. L. F. À Paris, chez Clousier, 1775. 1 vol. in-8o avec vignettes.[Retour au texte principal]

Note 11: L'Aéronaute, 7e année, no 9, septembre 1874.[Retour au texte principal]

Note 12: Voy. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome XCIII, 1881, p. 401 et suiv.[Retour au texte principal]

Note 13: Voici le texte italien des deux notes:

«Ire. L'estremità di fuori della vite sia di filo di ferro grosso una corda, e dal cerchio al centro sia braccia 8.

»IIe. Trovo se questo strumento fatto a vite sarà ben fatto, cioè fatto di tela lina stoppata i suoi pori con amido, e voltato con prestezza; che detta vite si fà la femmina nell' aria, e monterà in alto. Piglia lo esemplo da una riga larga e sottile e menata con furia in fra l' aria; vedrai essere guidato il tuo braccio per la linea del taglio della detta asse.

«Sia l' armatura della sopradetta tela, di canne lunghe e grosse.

«Puossene fare uno picciolo modello di carta, che lo stile suo sia di sottile piastra di ferro e torta per forza, e nel tornare in libertà fara volgere la vite.»[Retour au texte principal]

Note 14: «Se un uomo ha un padiglione di pannolino intasato, che sia 12 braccia per faccia, e alto 12, potrà gittarsi da ogni grande altezza senza danno di sè» (Codice Atlantico, fo 372, verso).[Retour au texte principal]

Note 15: In-8o de 356 pages. Pérouse, 1678.

Note 16: La reproduction de ces dessins avec un bon article à ce sujet a été donnée dans l'Aréonaute de septembre 1874, et plus récemment dans un journal militaire italien, Rivista de artigliera, 1885.

Note 17: Théorie de la vis d'Archimède, de laquelle on déduit celle des moulins, conçue d'une nouvelle manière. Paris, 1768.[Retour au texte principal]

Note 18: Voici le titre exact du livre original: Prodromo ouero saggio di alcune inventioni nuove premesso all arte maestra opera che prepara il P. Francesco Lana Bresciano della compagnia di Giesu, etc. Dedicato alla sacra maesta cesarea del imperatore Leopoldo I. In Brescia. MDCLXX.—In-4o de 252 pages, avec 70 figures gravées sur des planches hors texte.[Retour au texte principal]

Note 19: Nous citerons notamment la Nave volante, dissertazione del P. Francesco Lana da Brescia. In-8o de 28 pages avec une planche.[Retour au texte principal]

Note 20: Francisco Freire de Carvalho, Memorias da Academia das sciencias de Lisboa, broch. in-4o. Lisbonne.[Retour au texte principal]

Note 21: Nouvelle biographie générale. Paris, Firmin Didot, MDCCCLIX, t. XXII.[Retour au texte principal]

Note 22: Nous devons à l'obligeance du savant directeur de la bibliothèque Sainte-Geneviève, M. Ferdinand Denis, la communication des vers fort peu connus de Brandâo.[Retour au texte principal]

Note 23: L'Art de naviguer dans les airs. Amusement physique et géométrique, par le R. P. Jos. Galien. Seconde édition, revue et augmentée. Avignon, 1757. Petit in-18 de 88 pages.[Retour au texte principal]

Note 24: Quarante-quatrième feuille hebdomadaire du 21 octobre 1772, 1 vol. in-4o de la Bibliothèque Mazarine, portant le no 18 496.[Retour au texte principal]

Note 25: Journal de Paris, no 240, mardi 28 aoust 1781, p. 966.[Retour au texte principal]

Note 26: On s'occupait beaucoup à cette époque des baguettes divinatoires pour la recherche des sources.[Retour au texte principal]

Note 27: Blanchard et de Lalande eurent plus tard des discussions animées au sujet des aérostats, et Lalande finit par exécuter une ascension aérostatique.[Retour au texte principal]

Note 28: Histoire et pratique de l'aérostation, par M. Tibère Cavallo, traduit de l'anglais. Un vol. in-8o, Paris, MDCCLXXXVI.[Retour au texte principal]

Note 29: La lettre existe encore et a été produite à l'Institut à l'occasion de la nomination de Joseph de Montgolfier.[Retour au texte principal]

Note 30: La locomotion chez les animaux, ou marche, natation et vol, par Bell Pettigrew, in-8o. Paris, Germer Baillière.[Retour au texte principal]

Note 31: De motu animalium.[Retour au texte principal]

Note 32: Revue des revues, 1830.[Retour au texte principal]

Note 33: Voy. L. P. Mouillard. L'empire de l'air, essai d'ornithologie appliquée à l'aviation, 1 vol. in-8o. Paris, G. Masson, 1881.[Retour au texte principal]

Note 34: La locomotion aérienne. Étude par A. Goupil. 1 vol. in-8o. Charleville, 1884.[Retour au texte principal]

Note 35: Essai sur l'art du vol aérien, avec figures, 1 vol. in-32. Paris, 1784.[Retour au texte principal]

Note 36: L'art de voler à la manière des oiseaux, par Charles Meerwein. À Basle, 1784, in-8o de 48 pages avec 2 planches hors texte.[Retour au texte principal]

Note 37: Le vrai nom de l'inventeur était Jacob Degen. Depuis on a presque toujours écrit Deghen. Nous avons conservé l'orthographe primitive du nom.[Retour au texte principal]

Note 38: Collection Tissandier. Manuscrits.[Retour au texte principal]

Note 39: Voy. notice de M. le docteur François Franck, publiée dans la Nature. 1877, premier semestre, p. 148.[Retour au texte principal]

Note 40: Comptes rendus des travaux du laboratoire du professeur Marey, 1 vol. in-8o. G. Masson, 1876.[Retour au texte principal]

Note 41: Mémoire sur l'aviation, par M. Séguin aîné. 1 broch. in-8. Extrait du Cosmos, Paris. A. Tremblay. 1866.[Retour au texte principal]

Note 42: Rapport sur la première Exposition de la Société aéronautique de la Grande-Bretagne, tenue au Palais de Cristal à Londres en juin 1868, p. 10.—J. Bell Pettigrew. La locomotion chez les animaux. 1 vol. in-8o. Germer Baillière, 1874.[Retour au texte principal]

Note 43: On verra dans la dernière partie de cet ouvrage que des expériences récentes ont démontré l'inanité de ces raisonnements.[Retour au texte principal]

Note 44: L'Aéronaute, 12e année. 1879, p. 35.[Retour au texte principal]

Note 45: Voy. Collection de mémoires sur La Locomotion aérienne sans ballons, publiée par le vicomte de Ponton d'Amécourt, 6 brochures in-4o. Paris, Gauthier-Villars. 1864 à 1867.[Retour au texte principal]

Note 46: L'Aéronaute, 1879.[Retour au texte principal]

Note 47: Le Constitutionnel du 1er juin 1853 donne le récit d'une visite faite à l'Hippodrome pour voir l'appareil de Letur, par M. le duc de Gênes, accompagné de l'aide de camp de l'Empereur.[Retour au texte principal]

Note 48: Société d'encouragement pour l'aviation, ou Locomotion aérienne au moyen d'appareils plus lourds que l'air. 1 broch. in-8o, Paris. J. Claye. 1867.[Retour au texte principal]

Note 49: Nous avons emprunté le dessin de cet aéroplane et de quelques-uns de ceux que nous venons de mentionner au Tableau d'aviation, dressé par M. E. Dieuaide, un de nos plus zélés historiens de la navigation aérienne.[Retour au texte principal]

Note 50: Première suite de la description des expériences aérostatiques de MM. de Montgolfier, par M. Faujas de Saint-Fond. Tome second, 1 vol. in-8o. Paris, 1784.—Compte rendu par M. Blanchard, p. 170.[Retour au texte principal]

Note 51: Quelques écrivains modernes ont écrit Meunier. C'est par erreur. Hugues-Alexandre-Joseph Meusnier, né dans le Roussillon le 23 septembre 1758, mourut à Poitiers après une magnifique carrière militaire, en 1851.[Retour au texte principal]

Note 52: Description de l'aérostat «l'Académie de Dijon». À Dijon. 1 vol. in-8o avec planches, 1784.[Retour au texte principal]

Note 53: Dans la plupart des traités d'aérostation, la date de cette tentative est fixée en juillet 1785, mais les nombreuses gravures et caricatures que j'ai dans ma collection portent toutes la date du 11 juillet 1784; c'est cette dernière date que je crois exacte.[Retour au texte principal]

Note 54: Observations sur les nouvelles découvertes aérostatiques et sur la probabilité de pouvoir diriger les ballons. 1. broch. in-8o, 1784.[Retour au texte principal]

Note 55: Mémoire sur les expériences aérostatiques faites par MM. Robert frères, in-4o. Paris, 1784.[Retour au texte principal]

Note 56: D'après les papiers manuscrits et inédits de la famille de Montgolfier. Communiqué par M. Laurent de Montgolfier.[Retour au texte principal]

Note 57: de Extrait la légende gravée au bas de la gravure que nous reproduisons (fig. 49 et 50). Cette gravure, qui n'a pas moins de 0m,46 de hauteur, porte la mention suivante: «Se vend à Paris, chez l'auteur, rue de la Monnoie, la porte cochère en face de la rue Boucher, au fond de la cour.»[Retour au texte principal]

Note 58: Nouveau manuel complet d'aérostation, par Dupuis-Delcourt, un vol. in-32, avec planches. Paris, librairie Roret, 1850.[Retour au texte principal]

Note 59: Voy. Relation aérostatique dédiée à la nation irlandaise, par le docteur Potain, in-4o, Paris, 1824.[Retour au texte principal]

Note 60: Essai sur la construction des ballons aérostatiques et sur la manière de les diriger, par M. Guyot, 1 vol. in-4o avec planches, Paris, 1784.[Retour au texte principal]

Note 61: La Minerve, vaisseau aérien, destiné aux découvertes et proposé à toutes les Académies de l'Europe par le physicien Robertson; 2e édition revue et corrigée. 1 broch. in-8o, avec 1 planche hors texte. Vienne, 1804. Réimprimé à Paris, chez Hoquet, en 1820.[Retour au texte principal]

Note 62: Direction des ballons. Moyens nouveaux à expérimenter. 1 broch. in-4o. Paris, Firmin-Didot frères, 1855.[Retour au texte principal]

Note 63: Aérostat dirigeable à volonté, par M. le baron Scott. À Paris, 1789. 1 vol. in-8o avec 2 planches.[Retour au texte principal]

Note 64: Mémoire sur la direction des aérostats, par Félix Hénin. À Paris, an X. broch. in-8o avec frontispice.[Retour au texte principal]

Note 65: Feuilleton de la Presse du 4 juillet 1850.[Retour au texte principal]

Note 66: Des aérostats. Navigation aérienne; chemin de fer aérostatique, aérostats captifs, par Prosper Meller jeune, 1 vol. in-8o avec planches. Bordeaux, 1851.[Retour au texte principal]

Note 67: Note sur un projet d'aérostation dirigeable, par Arsène Olivier, 1884. In-8o de 24 pages avec planches.[Retour au texte principal]

Note 68: Voy. Revue scientifique.[Retour au texte principal]

Note 69: Description abrégée du navire aérien, in-8o de 4 pages avec planche.[Retour au texte principal]

Note 70: Études sur l'aérostation, par Edmond Marey-Monge, 1 vol. in-8o avec planches. Paris. Bachelier, 1847.[Retour au texte principal]

Note 71: Histoire de mes ascensions, par Gaston Tissandier, 1 vol. in-8o illustré. Paris, Maurice Dreyfous.[Retour au texte principal]

Note 72: Revue des Deux Mondes, livraison du 1er janvier 1885.[Retour au texte principal]

Note 73: Essai sur la nautique aérienne, lu à l'Académie royale des sciences de Paris le 14 janvier 1784, par M. Carré. Paris, 1784, in-8o de 24 pages avec planche-frontispice.[Retour au texte principal]

Note 74: Solution du problème de la navigation aérienne. Principes, preuves, et moyens, par Samson père et fils, chez Ledoyen, Palais-Royal, 1850, in-8o de 16 pages avec figures.[Retour au texte principal]

Note 75: Les Ballons, par Julien Turgan, 1 vol. in 18 avec figures. Paris. Plon frères. 1851, p. 200.[Retour au texte principal]

Note 76: Aérostat Ferdinand Legleize, in-8o de 8 pages avec planche.[Retour au texte principal]

Note 77: Aérostat propulsif avec moteur, révolvo-comprimant, par Gontier Grisy. Paris. E. Lacroix, 1862. In-8o de 32 pages avec planche.[Retour au texte principal]

Note 78: La direction des aérostats enfin trouvée, par Léopold Chéradame. Paris, 1865, in-8o de 16 pages avec plans et portraits.[Retour au texte principal]

Note 79: Article communiqué par M. Delamarne à la Science pittoresque, 7e année, no 47, du 27 mars 1865.[Retour au texte principal]

Note 80: Nous ferons remarquer que cette propriété dont il a été question déjà dans le chapitre précédent, s'applique à tous les aérostats; plus légers que l'air quand ils montent ils sont un peu plus lourds que l'air quand ils descendent.[Retour au texte principal]

Note 81: La Science pour tous, 15 juillet 1865.[Retour au texte principal]

Note 82: La Navigation atmosphérique, par E. Farcot. 1 broch. in-18 avec planches. Paris, Librairie nouvelle, 1859.[Retour au texte principal]

Note 83: Direction des aérostats, système nouveau, par H. Guilbaut de Saintes. 1 broch. in-4 avec planches. Saintes, imp. Lassus.[Retour au texte principal]

Note 84: Exposé d'un système de navigation atmosphérique au moyen du ballon à enveloppe métallique, par J. E. Renucci. 1 broch. in-8 avec planches. Paris, Eugène Lacroix.[Retour au texte principal]

Note 85: Riviste degli studi di locomozione et nautica nell'aria par P. Cordenous. 1 broch. in-8. Paris, Rovigo, 1875.[Retour au texte principal]

Note 86: Le Voyageur aérien, par Fayol, 1 broch. in-8, Paris, typ. Blanpain, 1875.[Retour au texte principal]

Note 87: Navigation aérienne, par M. P. Cordenous, professeur de mathématiques au lycée de Rovigo, extrait du journal les Mondes du 18 mai 1876.[Retour au texte principal]

Note 88: Ballon anermastatique dirigeable, en tôle d'aluminium, par M. Micciollo-Picasse, Paris. 1871. Broch. in-8o, avec planches.[Retour au texte principal]

Note 89: La Locomotion aérienne, 1 broch. in-8, avec planches, Oran, imp. Collet.[Retour au texte principal]

Note 90: La navigation aérienne, mémoire pour servir à l'avancement des sciences aérostatiques. Projet de navigation aérienne. Le ballon-comète, par E. Morel, 1 broch. in-8, Vesoul. 1881.[Retour au texte principal]

Note 91: Solution d'un grand problème. La navigation aérienne réalisable par la substitution au ballon sphérique du ballon en couronne, système de MM. A. Treille et A. Meyer. 1 broch. in-8, avec figures et planche, à Noyon (Oise), 1852.[Retour au texte principal]

Note 92: Mémoire sur la direction des aérostats, par Émile Gire, Paris, 1843. In-8 de 16 pages, avec planches.[Retour au texte principal]

Note 93: Propulseur aérostatique, par Gontier-Grisy, Luxembourg 1860, in-8o de 16 pages, avec planches.[Retour au texte principal]

Note 94: Propulseur universel pour la direction des aérostats, Paris, in-8o de 16 pages avec figures.[Retour au texte principal]

Note 95: Projet du ballon tournant dirigible (sic) le Demi-Monde, par Desplats Michel. En vente à l'Exposition universelle de Paris, 1878, section République Argentine, in-8 de 16 pages avec photographie.[Retour au texte principal]

Note 96: Projet pour la direction de l'aérostat par les oppositions utilisées, par Pierre Ferrand. In-8 de 32 pages, avec planches hors texte.[Retour au texte principal]

Note 97: Application de la vapeur à la navigation aérienne, par M. Henri Giffard. In-4o de 28 pages avec planche hors texte. Imprimerie de Pollet. 1851.[Retour au texte principal]

Note 98: Le Génie industriel, Revue des inventions françaises et étrangères. Tome XXIXe, Paris, 1855, page 251.[Retour au texte principal]

Note 99: La gravure que nous publions ici pour la première fois, est faite d'après l'épure originale de Giffard, actuellement en la possession de M. G. Yon.[Retour au texte principal]

Note 100: Voy. Aérostat à hélice, par M. Dupuy de Lôme. In-4o, 1872.[Retour au texte principal]

Note 101: Note sur la direction des aérostats, par M. L. Gabriel Yon. In-4o avec planches. Paris, Georges Chamerot, 1880.[Retour au texte principal]

Note 102: Nous renvoyons le lecteur désireux, d'avoir de plus amples détails à ce sujet, à la brochure que nous avons publiée sur les Ballons dirigeables (Gauthier-Villars, éditeur).[Retour au texte principal]

Note 103: Ce produit est préparé par M. Arnoul, fabricant de vernis à Saint-Ouen-l'Aumône.[Retour au texte principal]

Note 104: Nous dirons ici que notre matériel a pu être ramené à Paris sans que rien absolument ait subi la moindre avarie; grâce à un mode spécial de fermeture de nos réservoirs d'ébonite, pas une goutte de liquide n'a été répandue dans la nacelle, et pas un seul charbon mince de la pile n'a été cassé.[Retour au texte principal]

Note 105: Note présentée à l'Académie des sciences, le 18 août 1884.[Retour au texte principal]

Note 106: Nous rectifierons ici une légère erreur de date. La première expérience de H. Henri Giffard dans un aérostat à vapeur à hélice a été exécutée, comme on l'a vu précédemment, en 1852.[Retour au texte principal]

Note 107: Cette photographie nous a été communiquée par un habile praticien, M. Peyrouze.[Retour au texte principal]

Note 108: Navigation aérienne, direction des ballons. Notes sur le ballon et l'appareil de direction et d'aviation inventé et construit par J. C. Pompéien Piraud, 1 broch. in-8o, Lyon, 1885.[Retour au texte principal]

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