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Le roman de la rose - Tome II

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Note 30, pages 106-107.

Vers 5922-5948. Marcus Anneus Lucanus, poète de Cordoue en Espagne, auteur de la Pharsale.

Note 31, pages 110-111.

Vers 5996-6022. M. Francisque Michel traduit commans-ge par commencé-je. C'est une erreur; le sens est commandé-je.

Nous ferons remarquer ici que tous les vers compris entre le 5986e et le 7216e ont été rajoutés après coup. L'apostrophe de l'Amant à Raison pour lui reprocher ce fameux mot «si mal placé en bouche à courtoise pucelle,» est évidemment coupé en deux par un hors-d'oeuvre de 1230 vers qui n'ajoute aucun intérêt à l'action.

[p.411] Note 32, pages 110-111.

Vers 6000-6026.

Dum vitant stulti vitia, in contraria currunt.
(Horat., Satyr., II, lib. 22.)

Note 33, pages 118-119.

Vers 6109-6137. Socrates eut pour père Sophonisques, tailleur de pierres, et pour mère Phenecrate, qui étoit sage-femme. Il naquit sur la fin de l'an 114 de l'ère philosophique; il fut disciple d'Archelaüs. La philosophie dont il fit profession fut souvent mise à l'épreuve, par la mauvaise humeur de Xantipe et de Myrthon, ses deux femmes. Plusieurs traits de modération, qui ne peuvent être placés ici, lui méritèrent ce glorieux témoignage de la part d'Apollon, qu'il étoit le seul de tous les hommes à qui l'on pût donner le nom de Sage.

Mortalium unus Socrates vere sapit.

Cette justice rendue à Socrates lui coûta la vie, comme on peut le voir dans Diogenes Laërce, livre second. (Lantin de Damerey.)

Note 34, pages 118-119.

Vers 6119-6147. Jules Solin, grammairien latin, a composé un ouvrage intitulé: Polyhistor, qui est un recueil des choses mémorables que l'on voit dans divers pays. (Lantin de Damerey.)

[p.412]

Note 35, pages 120-121.

Vers 6131-6159. Héraclite fut un philosophique qui ne pouvoit sortir de sa maison sans que les sottises des hommes lui fissent verser des larmes; bien différent de Démocrite son contraste, pour qui ces mêmes sottises étoient un divertissement. Héraclite, si l'on en croit Suidas, fut dévoré par des chiens pendant qu'il dormoit au soleil. (Lantin de Damerey.)

Note 36, page 124.

Vers 6193. Cotissent, brisent. On dit encore, en Beauce et dans l'Orléanais, cotir pour meurtrir un fruit.

Note 37, page 124.

Vers 6203. Doutable veut dire redoutable. C'est sans doute pour qu'on ne s'y trompe pas que M. Francisque Michel a écrit redoutable, faisant un vers faux.

Note 38, pages 134-135.

Vers 6370-6398. A l'exemple des Orientaux, nos ancêtres attribuaient aux pierres précieuses des vertus plus ou moins efficaces. Marbode, évêque de Rennes, mort en 1123, a composé un poème latin, dans lequel il décrit soixante et une de ces pierres, et parle de leur nature, de leurs qualités et des propriétés qu'on leur accordait alors. Il l'annonce comme la version d'un traité d'Evax, roi d'Arabie, [p.413] qui l'avait composé pour Néron, empereur romain. (Francisque Michel.)

Note 39, page 142.

Vers 6487. Maufé. C'est le nom qu'on donnoit au diable dans les vieux romans, soit parce que les peintres représentent les diables horribles et contrefaits, ou à cause de la méchanceté que les diables ont en partage.

Les Pères de l'Église, à l'exemple des premiers chrétiens, avoient une telle horreur pour le diable, qu'ils se faisoient un scrupule de le nommer, ne lui donnant point d'autre nom que celui de malus, qui veut dire mauvais ou malin; de là vient que plusieurs personnes prétendent que le libera nos à malo de l'Oraison dominicale ne signifie autre chose que: délivrez-nous du malin ou du mauvais, qui vient de mauffez, c'est-à-dire qui fait du mal. (Observations sur l'histoire de saint Louis, par du Cange.) Diez et Littré n'acceptent pas cette étymologie de mauvais.

Note 40, pages 150-151.

Vers 6631-6663. Claudius, c'est Claudien (Claudianus), poète latin qui vivoit dans le IVe siècle, sous l'empire de Théodose, et de ses fils Arcadius et Honorius. Ce que Jehan de Meung lui fait dire de l'élévation et de l'abaissement des méchants est tiré des vers de ce poète, faussement attribués à Horace:

Jam non ad culmina rerum
Injustoi crevisse queror. Tolluniur in altum,
Ut lapsu graviare ruant.

(Lantin de Damerey.)

[p.414]

Note 41, pages 156-157.

Vers 6738-6770. Suétone (Tranquille) a écrit la vie des douze Césars; il vivoit sous les empereurs Trajan et Adrien, et fut secrétaire d'État de ce dernier. On a encore de Suétone un livre des grammairiens illustres et un des rhéteurs. (Lantin de Damerey.)

Note 42, pages 158-159.

Vers 6760-6792. L'auteur se trompe ici sur la durée du règne de Néron, qui ne fut que de treize ans sept mois et vingt-sept jours. Cependant cette erreur pourrait bien venir des anciens copistes. (L.D.D.)

Note 43 pages 158-159.

Vers 6769-6801. Crésus, cinquième et dernier roi de Lydie, de la famille des Mermnades; son règne finit l'an 3510 du monde, 544 avant J.-C.

On ne sait point au vrai quand il mourut: l'histoire dit qu'il échappa, par une espèce de prodige, à l'arrêt que Cyrus avoit prononcé contre lui. Il évita aussi la mort que Cambyse vouloit qu'on lui fît souffrir. Hérodote, qui a écrit la vie de Crésus, ne dit pas un mot de sa mort; dès lors, on a raison d'être surpris que Jehan de Meung, qui vouloit donner de l'autorité aux songes, ait si mal fait expliquer par Phanie celui de son père, puisqu'il n'est pas vrai qu'il ait été attaché à une potence, ni qu'il y soit mort.

[p.415]Ce roi de Lydie, qui croyoit être le plus puissant de tous les monarques et le plus heureux des hommes, vantoit son bonheur à Solon; ce sage lui répondit qu'il ne falloit pas juger de la félicité de l'homme par le cours de sa vie, mais qu'il falloit en attendre la fin.

Ultima semper
Expectanda dies hominis, dicique beaius
Ante obitum nemo, supremaque funera debet.
(Ovid., Métamorph., lib. 3.)

(Lantin de Damerey.)

Note 44, page 168.

Vers 6907 et 6908. Le lecteur remarquera que ces deux vers ne sont pas traduits. Ils n'étaient pas du reste bien nécessaires.

Dans tout le cours de cette traduction, nous avons tenu à reproduire l'original vers pour vers. Nous avions même un instant pensé à faire des rimes libres comme nos deux romanciers. Mais, après un essai qui ne nous satisfaisait point, nous avons cru devoir nous conformer aux règles de la versification moderne. Ne pouvant conserver à la vieille langue romane son harmonie incomparable, pour racheter ce défaut, autant que possible, nous avons adopté les rimes croisées, difficulté inouïe, qui nous fit regretter plus d'une fois notre détermination et faillit même nous faire abandonner notre travail. Mais c'était une compensation. Aussi, en maints endroits, soit pour conserver des périodes entières, soit pour réparer des fautes d'inadvertance dans la distribution de nos rimes, avons-nous eu recours à divers [p.416] moyens. Çà et là, mais bien rarement, et quand le sens le permettait, nous avons passé un vers ou deux. Le plus souvent nous avons adopté les transpositions de distiques ou, au mépris de la concision, délayé quelques phrases, de façon à regagner deux vers. La clarté parfois y trouvait son compte, et nous n'en avons jamais abusé, car il n'y a guère que 200 vers de différence entre la traduction et l'original, qui contient plus de 22,500 vers.

Note 45, pages 168-169 et 170-171.

Vers 6921-6951 et 6940-6971. Conradin étoit petit-fils de l'empereur Frédéric II et fils de Conrad, qui avoit laissé la régence du royaume de Sicile à Mainfroy, fils naturel de Frédéric. Le régent usurpa le royaume sur son neveu Conradin. Charles, duc d'Anjou, à qui Urbain IV avoit donné l'investiture, livra bataille à Mainfroi l'an 1266. Cet usurpateur fut vaincu, et on le trouva sur le champ de bataille au nombre des morts.

Conradin, surpris que le pape Urbain et Clément IV, son successeur, eussent disposé d'un bien qui ne leur appartenoit par aucun droit, mit une armée sur pied. Charles vint au devant de lui lorsqu'il entrait dans la Sicile, et lui donna bataille au champ du Lis, l'an 1268. Conradin se sauva avec Frédéric son cousin; mais ils furent arrêtés quelques jours après, et condamnés à mort par les syndics des villes du royaume, comme perturbateurs du repos de l'Église; en conséquence, ils eurent la tête coupée sur l'échafaud, au milieu de la ville de Naples, l'an 1269. (Lantin de Damerey.)

[p.417]

Note 46, pages 170-171.

Vers 6967-6997. Haves, salue, donne le bonjour. On se servoit anciennement de ce terme en jouant aux échecs; et au lieu de dire, comme à présent: échec au roi, on lui disoit: havé.

«Dans la description du bal en forme de tournoi, qui fut donné en présence de la Quinte, lorsque le roi étoit en prise, il n'était point permis de le prendre; mais on devoit, en lui faisant une profonde révérence, l'avertir, en lui disant: Dieu vous garde; et lorsqu'il ne pouvoit être secouru, il n'étoit pour cela pris de la partie adverse, mais salué le genoux en terre, lui disant: bon jour. Là étoit la fin du tournoi.» (Pantagruel, liv. V, chap. 24.) (Lantin de Damerey.)

Note 47, pages 172-173.

Vers 6976-7006. Échecs. Jehan de Meung prétend que ce jeu fut inventé par Attalus, mathématicien dont on ignore le siècle; d'autres attribuent cette invention à Palamède, pendant le siége de Troie. On en fait aussi honneur à un certain Diomède, qui vivoit du temps d'Alexandre. Frère Jean de Vignay, dans son Traité de la moralité de l'échiquier, dit que le jeu des échecs fut inventé par un roi de Babylone, et que depuis, ce jeu fut porté en Grèce, ainsi que Diomède le Grec en fait foi dans ses livres anciens. Jérôme Vida, dans son poème sur les échecs, a feint que l'Océan, qui avoit joué de tout temps sous l'onde avec les Nymphes marines, apprit ce jeu aux Dieux célestes qui assistèrent aux noces de la Terre, et [p.418] que dans la suite Jupiter ayant débauché Scacchide, nymphe d'Italie, il lui enseigna ce jeu pour prix des faveurs qu'elle lui avoit accordées; et qu'enfin cette fille, qui lui donna son nom, l'apprit aux hommes.

Sarrazin, dans sa curieuse dissertation sur ce jeu, croit que les Indiens l'apprirent aux Persans, ceux-ci aux Mahotnétans, et que ce fut par le moyen de ces derniers que ce jeu passa en Europe.

On y jouoit en France du temps de Charles-Magne: on voyoit dans le Trésor de Saint-Denis les échecs de ce prince. A juger par leur taille de la grandeur de l'échiquier, je ne suis point surpris si Charlot, fils de Charles-Magne, en cassa la tête à Beaudoin, fils d'Ogier le Danois, à cause de l'ascendant qu'il avoit sur lui. Cette brutalité de Charlot fut cause d'une guerre qui dura plus de sept ans. (Roman d'Ogier le Danois, chap. 16.)

M. La Mare, auteur de l'excellent Traité de la police, remarque qu'en 1254, saint Louis défendit le jeu des échecs; «peut-être, ajoute-t-il, parce que ce jeu est trop sérieux, et jette le corps en langueur par une trop grande application de l'esprit.» C'est dans les principes de ce prince que Montaigne disoit, en parlant de ce jeu: «Je l'hai haï et fui, de ce qu'il n'est pas assez jeu, et qu'il nous ébat trop sérieusement, ayant honte d'y fournir l'attention qui suffiroit à quelque bonne chose.» (Lantin de Damerey.)

On conservoit au garde-meuble un jeu d'échecs en cristal, garni en or, qui avoit été donné, dit-on, au roi saint Louis par le Vieux de la Montagne; mais ayant été donné en paiement à un fournisseur plus curieux d'argent que d'antiquités, il le fit vendre à l'hôtel de Bullion en 1795. (Méon.)

[p.419]

Note 48, pages 172-173.

Vers 6978-7010. Attalus Asiaticus, si gentilium creditur historiis, hanc ludendi lasciviam dicitur invenisse ab exercito numerorum, paululum deflexa materia. (Joan Saresburiensis, Policraticus, lib. I, cap. V.)

Note 49, pages 174-175.

Vers 7016-7048. Marseille se révolta contre Charles d'Anjou, en 1262, pour la seconde fois. Boniface de Castellane, chef de la révolte, eut la tête tranchée, quoi qu'en dise Gaufredi en son Histoire de Provence. (Lantin de Damerey.)

Note 50, pages 176-177.

Vers 7053-7086. Écuba, c'est Hécube, femme de Priam, roi des Troïens. Après la ruine de la capitale, on la trouva cachée dans l'endroit où ses fils avoient été enterrés. Ulisses la fit arracher de ces lieux, et la fit conduire comme sa prisonnière et son esclave. Avant son départ, elle avala les cendres de son fils Hector, tué par Achilles; et comme la fortune ne lui avoit laissé que des larmes et des cheveux blancs, elle en fit un sacrifice, et les répandit au lieu de fleurs sur le tombeau de son fils.

Jamais infortunes n'égalèrent celles de cette princesse. Elle eut la douleur de survivre à la perte de Priam son époux, de sa fille Cassandre, de son fils Hector. Elle vit tomber son autre fils Polidor sous les coups de Polymnestor, roi de Thrace. Polixène [p.420] sa fille fut sacrifiée aux mânes d'Achilles, que Pâris avoit tué. Pâris, à son tour, mourut des blessures qu'il avoit reçues en se battant avec Ajax, qui avoit eu la témérité de violer la pauvre Cassandre dans le temple de Pallas. (Ovide, Métamorph., liv. XII.) (Lantin de Damerey.)

Note 51, pages 176-177.

Vers 7056-7089. Sisigambis étoit la mère de Darius. Cette princesse étant tombée entre les mains de ses ennemis, après la défaite de son fils, elle fut traitée par Alexandre avec tous les égards qui étoient dus à son rang. Aussi fut-elle plus sensible à la mort de ce conquérant qu'à celle de son propre fils; et cette princesse, qui avoit eu la force de survivre à la perte de Darius, eut honte de voir la lumière après qu'Alexandre en eut été privé. (Lantin de Damerey.)

Note 52, pages 178-179.

Vers 7097-7129. Voyez le 24e livre de l'Iliade, où Achille débite ce conte au bon roi Priam, pour le consoler de la mort de son fils Hector. (Lantin de Damerey.)

Note 55, pages 194-195.

Vers 7330-7366. C'est Claude Ptolémée, mathématicien célèbre, connu par plusieurs ouvrages, et surtout par son Almageste en XIII livres. Alain Chartier l'attribue à Ptolémée II, roi d'Égypte. Voyez son Traité de l'Espérance. (Lantin de Damerey.)

Note 56, pages 194-195.

Vers 7349-7385.

Virtutem primam esse puta compescere linguam.

Note 57, pages 200-201.

Vers 7435-7471.

Nihil consuetudine majus.
(Ovid., Art. Am., lib. 2.)

[p.423]

Note 58, pages 204-205.

Vers 7520-7556. Dans quelques manuscrits on lit les vers suivants:

Tant l'ain, se vos le saviez;
Que se par force en deviez
Ou morir, ou m'amor avoir,
Ne vos en flaterai jà voir,
Molt seroit corte vostre vie;
Jà n'auroie de vos envie,
Se vos deviez acorer,
Braire, crier, gemir, plorer,
Fondre en lermes por feire duex,
Et fussiez fille à quatre Diex,
Tant sèussiez bien fléuter,
Ge n'en voil or plus disputer;
Mès vodroie morir de mort
Si sen-ge jà qu'ele me mort.

(Méon.)

Note 59, pages 214-215.

Vers 7670-7707. Ce que l'auteur dit ici de la peine portée contre le larron surpris avec son vol est tiré du IVe livre des Instituts de l'empereur Justinien, titulo 1° De obligationibus quae ex delicto nascuntur, où on lit, art. 5: Poena manifesti furti quadrupli est, tam ex servi, quam ex liberi personâ, nec manifesti dupli.

Ainsi, un voleur pris en flagrant délit étoit obligé de rendre la chose dérobée, et le quadruple de sa valeur. S'il n'étoit pas trouvé saisi du vol, et qu'il y eût tant de preuves contre lui qu'il n'en pût disconvenir, outre le larcin, il falloit encore payer le double.

[p.424] Cet usage est aboli en France, où l'action qu'on a contre le voleur est criminelle; et suivant la nature de la chose dérobée et les circonstances, il est puni plus ou moins sévèrement, par la mort, par le bannissement, par les galères, par le fouet ou par la marque d'un fer rouge. (Lantin de Damerey.)

Note 60, pages 216-217.

Vers 7682-7719. Tarse, ancienne capitale de la Cilicie, près de l'embouchure du Cydnus dans la Méditerranée. C'est là qu'Alexandre faillit périr après s'être baigné dans les eaux glacées du Cydnus. Cette ville fait aujourd'hui partie du pachalik d'Adana.

Note 61, pages 218-219.

Vers 7714-7750. Cette comparaison et la pensée qui précède sont assez obscures, ou tout au moins fort mal présentées. L'auteur veut dire: Jalousie prétend garder pour elle seule Bel-Accueil et ses charmes, comme l'avare son or; c'est sottise. En effet, qui obtient les faveurs d'une femme ne fait tort à personne. Allumer sa chandelle à celle d'un autre, est-ce lui faire tort? Pour un peu, Jehan de Meung dirait: Séduire la femme, c'est faire beaucoup d'honneur au mari. Mais il se contente d'affirmer que ce n'est pas lui faire tort, les charmes de la femme n'augmentant point à ne pas servir, pas plus que l'or au fond d'un sac. Petite économie!

[p.425]

Note 62, pages 218-219.

Vers 7737-7771. (Voir la note 17 du tome I.)

Ici Jehan de Meung recommande de donner des chapeaux de fleurs, pour se rendre favorables les geôliers de Bel-Accueil. C'est sans doute de ce bon vieux temps dont parle Clément Marot, Rondeau du siècle antique:

Où un bouquet donné d'amour profonde,
C'étoit donné toute la terre ronde.

Alors, comme le remarque Coquillart dans ses droits nouveaux:

On aimoit pour un tabouret,
Pour un espinglier de velours,
Sans plus pour un petit touret.

Il en coûtoit peu en ce temps-là pour donner à sa maîtresse des marques de galanterie,

Car seulement au coeur on se prenoit,

comme le dit Marot au rondeau déjà cité. (Lantin de Damerey.)

Note 63, pages 220-221.

Vers 7756-7792.

Interdum lacrymae pondera vocis habent.
(Ovid., Epist. ex P., lib. III, I, car. 15B.)

[p.426] Note 64, pages 220-221.

Vers 7760-7796. Voici encore un des conseils d'Ovide, pour tromper les femmes trop crédules:

Et lacrymae prosunt; lacrymis adamenta movebis
Fac madidas videat, si potes, illa genas.
Si lacrymae (neque enim veniunt in tempore semper)
Deficient, udd lumina tange manu.
(Ovid., De Arte amandi, lib. I, 659.)

(Lantin de Damerey.)

Note 65, page 222.

Vers 7800. Je n'ai trouvé dans aucun des manuscrits que j'ai consultés le mot baron, qui se lit dans toutes les éditions de cet ouvrage. (Méon.)

Note 66, page 228.

Vers 7891 et 7892.

C'est li faillir envis peisibles,
Tant est noviaux delis possibles.

Traduction:

On peut échouer, malgré tout, mais paisiblement,
Tant le plaisir qu'on poursuit est possible.

Le sens de ce distique est assez obscur, et il semble que les éditeurs aient pris à tâche de l'obscurcir encore davantage.

En effet, Méon termine le premier vers par envis possibles, et le second par délis peisibles. Dans l'impossibilité où nous nous trouvions de traduire ces [p.427] deux vers d'une façon satisfaisante, nous avons consulté plusieurs éditions. La première en date, Jehan Dupré, de la fin du XVe siècle, termine le premier vers par envis passibles, le second par delis possibles. Le sens est plus obscur que jamais. Marot termine le premier vers par envis peisibles, et le second par delis possibles. Enfin, M. Francisque Michel copie Méon, se contentant de mettre en marge la traduction de envis, malgré eux, et de delis, jouissance. Nous avons adopté la version de Marot comme la plus intelligible. Toutefois, à ceux qui ne partageraient pas notre opinion, nous offrons la variante suivante:

On risque, il est vrai, de faillir,
Mais pour paisiblement jouir.



Note 67, page 234.

Vers 8010. Acertes. Nous ne savons pourquoi M. Francisque Michel écrit à certes.



Note 68, pages 236-237.

Vers 8030-8070.

Arguet, arguito; quicquid probat illa, probato;
Quod dicit, dicas: quod negat illa, neges.
Riserit, arride; si flebit, flere memento.
(Ovid., De Art. am., lib. II, 199.)

Note 70, pages 240-241.

Vers 8085-8126.

In gremium pulvis si fortè puellae
Deciderit, digitis excuctentus erit.
Et si nullus erit pulvis, tamen excute nullam.
(Ovid., Ibid., lib. I, carm. 149.)

Note 71, pages 246-247.

Vers 8170-8210. Roland, neveu de l'empereur Charles-Magne, se rompit une veine en sonnant de son cor, que l'on entendoit à plus de sept lieues, ce qui contribua autant à sa mort que la soif ardente qu'il ne put étancher, ayant trouvé que le ruisseau dans lequel il alloit puiser de l'eau avec son armet étoit tout rouge de sang. (Suite de Roland-le-Furieux.) Il mourut dans la vallée de Roncevaux, entre Pampelune et Saint-Jean-Pied-de-Port, dans le royaume de Navarre. (Lantin de Damerey.)

Note 72, pages 246-247.

Vers 8172-8212. Guenelon, Ganelon, ou Ganes. C'est dans les romans le nom d'un traître qui, pour de l'argent, livra l'armée des François à Marsille, [p.429] roi des Sarrazins, et fut cause de leur défaite à Roncevaux.

Charles-Magne, informé de cette trahison, envoya Ganelon à Aix-la-Chapelle, où il fut écartelé. (Du Haillan, Histoire des rois de France.)

Du Tillet, dans son Recueil des rois de France, page 261, édition de 1618, «raconte autrement l'avanture de Ganelon, dont il fait un archevêque de Sens, qui prit, par grande ingratitude, et contre son serment de fidélité, le parti de Louis, roi de Germanie, en l'invasion qu'il fit du royaume de France contre Charles-le-Chauve. Celui-ci l'accusa du crime de lèze-majesté au Concile de l'Eglise gallicane, assemblé de douze provinces au forsbourg de Toul en Lorraine, l'an 859, et de lui est tournée en proverbe «la trahison de Ganelon,» non de la défaite de Roncevaux, qui, comme récite Éghinard en la vie de Charles-Magne, advint par la charge que les Basques (lors appelés Gascons), étant en embûche, donnèrent à l'arrière-garde de l'armée de Charles-Magne, où véritablement moururent: Anséaume, maire du Palais; Eghard, grand-maître de France, et Rutland, amiral de Bretagne, lequel n'était neveu dudit Charles-Magne, car il n'eut qu'une soeur, madame Gisle de France, dès sa jeunesse religieuse. N'eurent les Basques que leur cupidité pour guide, sans intelligence dans l'armée des François; la surprinse fut pour l'avantage du lieu que lesdits Basques choisirent. La postérité ignorant l'infidélité dudit archevêque, et ayant le proverbe ancien, a composé la fable de Gannez, écrite ès romans.» (Lantin de Damerey.)

[p.430]

Note 73, pages 254-255.

Vers 8296-8337.

Non habet undé suum paupertas pascat amorem.
(Ovid., Remed, am., V. 749.)

Note 74, pages 256-257.

Vers 8314-8354.

Felix quem faciunt aliena pericula cautum.

Note 75, page 256.

Vers 8315.

Vaillans hons suel estre clamés.
Vaillant homme j'ai coutume d'être nommé.

Évidemment la version de Méon est mauvaise. Suel est la première personne de l'indicatif présent. La suite de la phrase prouve qu'il faudrait l'imparfait. Aussi préférons-nous la version des éditeurs des XVe et XVIe siècles, qui mettent:

Vaillans soulois estre clamés.

Note 76, pages 264-265.

Vers 8463-8509. Pyrithoüs, fils d'Ixion, fut roi des Lapithes; il étoit ami intime de Thésée. Étant allé, accompagné de ce héros, pour enlever la femme du roi des Molossiens, ce prince, qui n'entendoit pas raillerie sur cet article, le fit dévorer par ses chiens.

[p.431]

J'ai vu Pyrithoüs, triste objet de mes larmes,
Livré par ce barbare à des monstres cruels
Qu'il nourrissoit du sang des malheureux mortels.
(Racine, Phèdre, acte III; scène V.)

(Lantin de Damerey.)

Note 77, pages 266-267.

Vers 8501-8547. Ce que Jehan de Meung remarque sur la foi qu'on doit ajouter aux témoignages des mendians est tiré du Digeste:

Testium fides diligenter examinanda est, ideoque explorandum est si conditio, etc. An locuples, vel egens sit velucri causâ quid facile admittat. (Lib. XXII, tit. 5, lege Julia.) Cavetur ne in reum testimonium dicere liceret qui, etc.; et qui palam quoestum faciet fuerit ve. (Lege eâdem.)

Lucri causa moveri egenus facile praesumitur. (Cicero pro Fonteio.)

En effet, une personne dans l'indigence est plus facile à corrompre que celle qui est riche. (Lantin de Damerey.)

Note 78, pages 268-269.

Vers 8515-8562. Les galans qui ne voudront pas se ruiner auprès des femmes trouveront ici de quoi leur faire des présents à bon marché. Ovide, qui étoit un vieux routier en fait d'amour, apprend la manière de donner beaucoup et à peu de frais:

Nec dominam jubeo pretioso munere dones;
Parva, sed è parvis callidus apta dato
Dum bené dives ager, dum rasni pondere nutant,
Afferat in calatho rustica dona pucri:
[p.432] Rure suburbano poteris tibi dicere missa,
Illa tibi in sacrâ sint licet emptu viâ.
Afferat aut uvas, aut quas Amaryllis habebat;
At nunc castantas, nunc amat illa nuces.
(De Art. am., lib. II, 261.)

Voilà les présens de l'été. Il y a apparence que ceux de l'hiver n'étoient pas plus considérables. (Lantin de Damerey.)

Note 79, pages 268-269.

Vers 8532-8578. Jorroises. Je crois qu'il ne faut point mettre de virgule après beloces ni après d'avesnes; en ce cas-là, le sens seroit: bouquet d'avoine qui vient dans les terres appelées jorroises. Les paysans en Bourgogne donnent le nom de boulée à des raisins attachés en boule, dont ils font des présens, pendant la vendange, aux gens de leur connoissance qui n'ont point de vignes; ainsi beloces, d'avesne, ou boulaces, comme je l'ai lu dans un manuscrit, signifieroit une poignée d'avoine avec sa paille, ramassée en une espèce de bouquet ou de boule. Les anciens disoient une boulée de clés, parce qu'alors elles étoient attachées par un cordon à une boule de bois. Cette explication de beloces n'est qu'une conjecture, mais je la crois soutenable, en ce que Jehan de Meung ayant parlé de prunes au vers 8528, il étoit fort inutile d'en parler quatre vers plus bas.

A l'égard de jorroises, où le manuscrit Bouhier met jorreuses, qui se rapporte à avoine, Du Cange, au mot joria, donne à entendre que c'est le nom d'une terre destinée à rapporter de la graine; ainsi, [p.433] avesnes, jorroises ou jorreuses seroient des avoines crues dans un champ propre pour cette espèce de graine. (Lantin de Damerey.)

Note 80, pages 270-271.

Vers 8548-8594.

Biaux dons soustienneat maint bailli
Qui fussent ore mal bailli.

Traduction littérale: «Beaux dons soutiennent maints baillis qui seraient aujourd'hui mal gardés ou mal-lotis.» Le jeu de mots est intraduisible. On peut interpréter ces vers de deux manières: «1° Beaux dons soutiennent maints baillis, maints juges, qui, sans eux, ne pourraient mener si grand train qu'ils font d'ordinaire;» «2° Beaux dons soutiennent les juges prévaricateurs qui, sans eux, seraient dès longtemps punis comme ils le méritent.» (P.M.)

Bailli, c'est-à-dire gardien. Le grand bailli et le sénéchal étaient une même chose, tous deux gardiens et conservateurs des biens du peuple, contre les vexations des juges ordinaires. On disoit aussi bail, et dans Ville-Hardouin on trouve bals, dans le même sens. Bailli vient de bajulus, par corruption de bailus et balius. (Lantin de Damerey.)

Note 81, pages 270-271.

Vers 8556-8602.

Omnia sumpta ligant.

[p.434]

Note 82, pages 272-273.

Vers 8579-8624.

Nec minor est virtus, quam quaerere, parta tueri.
(Ovid., De Art. am., lib. II, 13.)

Note 83, page 272.

Vers 8595. Mal-feu, mal-fu, mah-flambe. «Que le mal-feu vous arde! que le mal-feu vous brûle!» Imprécation fort usitée dans les XIIe, XIIIe et XIVe siècles, qui a tiré son origine d'une maladie épidémique dont les Parisiens furent attaqués sous Louis VI, en 1131, et que l'on nomma la maladie des ardents, et ensuite le charbon. Ceux qui en étoient attaqués mouroient sur le champ. On eut recours aux prières, et on porta processionnellement la châsse de sainte Geneviève à l'église de Notre-Dame; tous les historiens sont d'accord que cette relique, étant dans la rue Neuve-Notre-Dame, cette maladie cessa. En mémoire de ce miracle, on édifia au même endroit une église sous le nom de Sainte-Geneviève-des-Ardents, qui fut érigée en paroisse. Elle fut détruite en 1747 et réunie en la paroisse de la Magdelaine, en la Cité. On fait la fête de la commémoration de ce miracle le 26 novembre. (Lantin de Damerey.)

[p.435]

Note 84, pages 274-275.

Vers 8605-8649.

Unus Iberinoe vir sufficit? Ocyus illud
Extorquebis, ut haec oculo contenta sit uno.
(Juvénal, Satyre VI, v. 53.)

Note 85, pages 276-277.

Vers 8664-8708. Besans, besens. C'étoient des pièces d'or de la valeur de dix sols, suivant l'évaluation faite par Du Cange, en parlant de la rançon de saint Louis, où il dit que le marc d'argent valoit huit besans en or, et quatre livres, ou quatre-vingt-dix sous en argent, d'où il résulte que chaque besant valoit dix sous. Cette monnoie étoit appelée ainsi parce qu'elle avoit commencé d'avoir cours dans la ville de Byzance. (Lantin de Damerey.)

Note 86, pages 276-277.

Vers 8669-8712. A partir de ce vers jusqu'au vers 10011, ce passage a évidemment été rajouté après coup. Le lecteur est assez embarrassé, du reste, en retrouvant la suite des préceptes d'Ami, après 1331 vers de leçons buissonnières. On ne saurait attribuer ce passage à des copistes, puisque nous y trouvons le fameux distique qui faillit, suivant Thévet, coûter si cher à notre poète. Si cette anecdote n'est pas prouvée, elle fait supposer que jamais personne n'a songé à contester à Jehan de Meung la paternité de cette partie du Roman. Il en est de même du passage signalé à la note 31 du présent [p.436] volume. On verra, par ces deux exemples, combien maître Jehan mettait de négligence dans ces rajustements; nous verrons dans le volume suivant qu'il a poussé le sans-gêne jusqu'à intercaler un passage, à peu près de la taille des deux ci-dessus, au milieu même d'une phrase!

Note 87, page 278.

Vers 8701. Luz, brochet, du latin lucius. C'est le tyran des poissons; car il dévore, non seulement ceux d'une espèce différente de la sienne, mais les brochetons ses confrères n'échappent point à sa voracité.

Lucius est piscis, rex aique tyrannus aquarum,

dit l'école de Salerne.

Albert-le-Grand prétend que le brochet ne fait point de mal à la perche, à cause que les écailles de son dos sont trop piquantes; il veut même qu'il y ait entre ces deux poissons une espèce de sympathie, et que, lorsque le brochet a reçu quelque blessure, il va auprès de la perche qui le guérit en le touchant. (In: Commentario scholae Salernae.) (Lantin de Damerey.)

Note 88, pages 278-279.

Vers 8704-8748. Graine. M. Francisque Michel traduit: cochenille. Ce qu'on appelle «graine de cochenille,» encore aujourd'hui, est l'insecte employé pour la teinture. Quoiqu'il existe, de tout temps, un insecte de la même famille (kermès) dont les Orientaux [p.437] et les Provençaux teignent les étoffes, l'usage de la cochenille ne fut importé du Mexique en Europe qu'au XVIe siècle, et nous pensons que la traduction de graine par cochenille, si savante qu'elle soit, est plus qu'aventurée ici.

Note 89, page 280.

Vers 8714-8716. Ces deux vers sont faux; ils ont un pied de trop. Du temps de Jehan de Meung «avoient» comptait pour trois pieds dans le corps du vers.

Note 90, pages 282-283.

Vers 8769-8811.

Non bene conveniunt, nec in unâ sede movantur
Majestas et amor.
(Ovide, Métamorph., lib. II, v. 8 et 9.)

Note 91, pages 284-285.

Vers 8796-8836. Male-semaine. C'est l'époque des menstruations de la femme.

Note 93, pages 288-289.

Vers 8855-8899. Nous avons eu un instant l'idée de conserver chapel et appel. Nous nous sommes, en fin de compte, arrêté à chapeau et appeau. En effet, chapel et chapeau sont à peu près synonymes, tandis qu'appel et appeau ont un sens trop tranché aujourd'hui pour pouvoir se mettre indifféremment l'un pour l'autre.

Note 94, pages 290-291.

Vers 8867-8911. (Voir la note 18 du tome I.)

Note 95, pages 290-291.

Vers 8886-8932. (Voir la note 39 du présent tome.)

Note 96, pages 290-291.

Vers 8887-8935. Théophraste, natif d'Erèse. Il étoit fils de Mélanthe le Foulon. Il fut disciple de Leucippe, puis de Platon, et enfin d'Aristote. Il [p.439] s'attacha à ce dernier, et il devint son successeur au Lycée. Aristote lui changea son nom de Tyrtame en celui de Théophraste, à cause de son éloquence, qui avoit quelque chose de divin. Théophraste composa près de deux cents volumes, dont la plupart sont perdus. Voilà à peu près ce qu'en dit Diogène Laërce.

L'ouvrage le plus connu de Théophraste est son Traité des caractères, traduit par La Bruyère; ce sont eux qui ont servi de modèle à ceux qu'il a donnés sous le titre: Caractères de ce siècle, qui sont autant de satires contre les François, à l'imitation de Théophraste, qui n'avoit point épargné les Athéniens dans les portraits qu'il en avoit faits.

Dans l'édition de 1613, faite à Leyde, des oeuvres de Théophraste, on ne trouve point le Traité des noces, où Jehan de Meung a puisé la meilleure partie de ce qu'il a dit sur cette matière: c'est apparemment un de ces ouvrages qui ont été perdus. Jean de Sarrisbery, évêque de Chartres, en a fait mention dans son Polycraticon, lib. VIII, cap. XI, où il dit: Fertur authore Hieronimo, aureolus Theophrasti liber de Nuptiis, in quo quaerit an vir sapiens ducat uxorem; et cum dissinisset, si pulchra esset, si bene morata, si honestis parentibus orta; si ipse sanus et dives, sic sapientem aliquando inire matrimonium, statim intulit: Haec autem raro in nuptiis amcordant universa. Non est igitur uxor amenda sapienti. Théophraste en allègue les raisons, que l'auteur du Roman de la Rose a fort bien expliquées dans ce qu'il dit contre le mariage.

Les Romains, les Spartiates, les Grecs et Lycurgue ont pensé sur cet article tout autrement que Théophraste, puisque parmi eux il y avoit des récompenses pour ceux qui se marioient, et des peines [p.440] contre ceux qui passoient leur vie dans le célibat. (Voyez Alexandrum in Alexandro.) (Lantin de Damerey.)

Note 97, pages 294-295.

Vers 8958-9004. Il est curieux de rapprocher ici Voltaire de son devancier. Dans le roman de l'Ingénu, la belle Saint-Yves meurt de douleur, ne pouvant surmonter la honte d'avoir obtenu la délivrance de son amant au prix de sa vertu. Elle lui avoue sa faute au moment d'expirer, et il s'écrie: «Qui? vous coupable! Non, vous ne l'êtes pas! Le crime ne peut être que dans le coeur; le vôtre est à la vertu et à moi.»

Note 98, pages 300-301.

Vers 9038-9084.

Rara avis in terris, nigroque simillima cygno.
(Juvénal, Satyr. VI, carm. 164.)

Note 99, pages 300-301.

Vers 9043-9089.

....Tarpeium limen adora
Pronus, et auratum Junoni coede juvencam;
Si tibi contigerit capitis matrona pudici.
(Ibit., carm. 47.)

Vache dorée. Avant de la conduire au sacrifice, les anciens lui doroient les cornes, sans doute pour la rendre plus précieuse à leurs divinités. (Lantin de Damerey.)

[p.441]

Note 100, pages 302-303.

Vers 9069-9115.

....Uxorem, Posthume, ducis?
Die quâ Tisiphone, quitus exagitare colubris?
Ferre potes dominam salvis tot restibus ullam,
Cùm pateant altae caligantesque fenestrae,
Cùm tibi vicinum se praebeat Aemilius pons.
(Satyra VI, vers. 28 et seq.)

Note 101, pages 302-303.

Vers 9077-9123. Phoronée, second roi d'Argos, succéda à son père Inachus l'an du monde 1228, 1807 ans avant J.-C. Ce fut lui qui rassembla dans la ville d'Argos les Argiens dispersés, et leur donna des lois.

Le déluge d'Ogygès arriva de son temps. C'est le plus ancien roi grec dont l'histoire nous apprend quelque chose de certain. (Moréri.)

Note 102, pages 302-303.

Vers 9091-9137. Pierre Abailart. Ses amours avec Héloïse n'ont pas moins contribué à le rendre célèbre dans l'histoire que sa profonde érudition, qui l'a mis au nombre des plus grands docteurs du XIIe siècle. Innocent II l'appeloit Magistrum Petrum, à cause de sa science.

Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, fit pour honorer la mémoire de ce savant homme une épitaphe dont voici les deux derniers vers:

[p.442]

Est satis in titulo, Petrus jacet Abeilardus,
Cui soli patuit scibile quicquid erat.

Victime infortunée de l'amour et de ses ennemis, il mourut l'an 1142, le 21 avril, âgé de 63 ans. Il fut enterré à Saint-Marcel, abbaye située près de Châlons-sur-Saône. (Lantin de Damerey.)

NOTA. Son tombeau a été transféré de cette abbaye au Musée français, dans l'an VIII. (MéON.)

Note 103, pages 308-309.

Vers 9164-9210. Saint Julien, surnommé l'Hospitalier, vivoit au IVe siècle; les pèlerins s'adressoient à lui pour avoir un bon gîte. La Fontaine, dans le conte intitulé: l'Oraison de saint Julien, a mis heureusement en oeuvre la confiance qu'on avoit en ce saint. (Lantin de Damerey.)

Note 104, pages 308-309.

Vers 9166-9212. Saint Léonard, vulgairement appelé saint Liénard, mort vers le milieu du VIe siècle, près de Limoges, employoit à racheter les captifs le produit de la terre que lui avoit donnée Théodebert, roi d'Austrasie, à qui le Limousin obéissoit alors.

Note 106, page 308.

Vers 9193. Druerie. Drue, au masculin dru, se prenoit autrefois pour féale, amie; mais du temps de saint Louis on prit ce terme en mauvaise part, et on l'appliqua aux amours déshonnêtes. On en fit autant du substantif druerie, qui signifioit: fidélité, amitié, courtoisie, amour, galanterie. Druë ou druhe, étoit aussi la même chose que jeune femme. Si quis puellam quae druhie dicitur, ad maritum in viâ adsalierit, et cum ipsa violenter Maechatus fuerit, viij denar. culpabilis judicetur. (Tit. 14, legis salicae, art. 10.) (Lantin de Damerey.)

Note 107, pages 314-315.

Vers 9273-9321. Alcibiade, un des grands capitaines de la Grèce. Il fut le plus bel homme de son siècle; voilà pourquoi Jehan de Meung en fait mention. Ce qu'il en dit est pris du troisième livre de la Consolation de Boëce,[p.444] son auteur favori. Quod si ut Aristoteles ait linceis oculis homines uterentur, ut eorum visus obstentia penetrarent. Nonne introspectis visceribus illud Alcibiadis superficie pulcherrimum corpus, turpissimum videretur? (Lantin de Damerey.)

Note 108, pages 314-315.

Vers 9288-9336.

Lis est formâ magna pudicitiae.
(Ovid., Épist. XVI, carm. 288.)

Note 109, page 316.

Vers 9310. A vertus, traduction littérale, à force. M. Francisque Michel met à vertus une majuscule. On serait donc forcé de traduire: «Forcent Chasteté de servir à Vertu leur dame, qui a en horreur les honnêtes femmes.» Ce serait un contre-sens et une absurdité.

Note 110, pages 320-321.

Vers 9364-9416.

Spectatum veniunt, veniunt specientur ut ipsae.
(Ovid., De Art. am., lib. I, carm. 99.)

Note 111, pages 326-327.

Vers 9465-9525. Saint Arnoult. Baillet, au tome II de la Vie des Saints, en admet trois qui portèrent ce nom. Le premier, contemporain de saint Remi, au VIe siècle, laissa, dit-on, sa femme vierge; elle étoit [p.445] nièce de Clovis. Saint Arnoult fit plusieurs pèlerinages, et fut enfin assassiné par des anciens valets de sa femme, irrités de ce qu'il lui avoit fait prendre le voile des vierges consacrées à Dieu. D'autres traditions portent que des voleurs, fâchés de ne lui avoir point trouvé d'argent, l'avoient battu cruellement, et qu'il étoit mort de ses blessures. On l'a mis au rang des martyrs, et l'Église célèbre sa fête, dans le diocèse de Reims, le 18 de juillet.

L'autre saint Arnoult, qui fut marié, vivoit vers l'an 580. Il avoit épousé une fille nommé Dode, dont il eut deux enfants. Elle prit dans la suite le voile dans un monastère de Trèves, et saint Arnoult mourut évêque de Metz, environ l'an 640.

Je ne prétends pas décider lequel de ces deux saints doit être le Seigneur des coux ou cocus. Peut-être Jehan de Meung a-t-il cru qu'il suffisoit d'être marié pour être de cette confrairie, et qu'en réduisant à l'acte la possibilité, une pareille hypothèse n'auroit rien d'absurde. Cet auteur étoit d'ailleurs assez prévenu contre le beau sexe, pour ne point aller chercher bien loin des explications à son passage.

Coquillart a pensé ainsi que Jehan de Meung sur le compte de saint Arnoult; voici comment il s'en explique au monologue des perruques:

Coquins, niays, sots, joquesus,
Trop tost mariéz en substance,
Seront tous menés au-dessus
Le jour Sainct Arnoult à la dance.

Saint Vincent Ferrières n'adopte point le sentiment de Jehan de Meung sur le patron des cocus; car dans son sermon sur la luxure, il fait mention de deux autres en ces termes:

[p.446] Fuit mercator; et cùm ejus uxor esset mortua, venerunt amici et parentes ut darent sibi uxorem. Dixit eis quod nolebat, quia vel dabitis uxorem juvenem vel antiquam. Si juvenem habeam, spernet me cùm sim antiquus, et timeo quod faceret me de confratriâ sancti Cuculli: si autem antiquam accipiam, ego sum antiquus et calvus, et sic unus non poterit juvare aliam. Dixerunt amici: Compater, non curetis quia non dabimus vobis uxorem antiquam, sed juvenem; et si faciat vos de confratriâ cucullorum, facietis de confratriâ sancti Lucae. (Lantin de Damerey.)

Note 112, pages 326-327.

Vers 9470-9530. Hurtebillier. Ce mot, dont le sens n'échappera à personne, ne pouvait se traduire que par un mot emprunté à l'argot de la populace. Nous avons cru prudent de le reproduire simplement. Au surplus, la racine en est fort douteuse. Doit-on voir dans hurtebillier un composé de hurter et de bille, hurter du bâton, de la verge? Cette version nous avait séduit tout d'abord, et nous avions mis: «Toutes se font recheviller.» Mais au dernier moment nous nous sommes décidé à conserver le mot de Jehan de Meung.

Note 115, pages 330-331.

Vers 9530-9592.

Quem non mille ferae, quem non Sthenelius hostis
Non potuit Juno vincere, vincit amor.
(Dejanira Herculi, Heroïdum.)

Note 116, pages 330-331.

Vers 9537-9601. Yolé, fille d'Eurite, roi d'Oecalie. Hercule en devint amoureux, et emmena cette princesse prisonnière, après avoir tué son père qui la lui avoit refusée en mariage. Il la donna dans la suite à son fils Hillus. (Lantin de Damerey.)

Note 117, pages 332-333.

Vers 9555-9619. Pestel, bâton. M. Francisque Michel s'est cru autorisé à remplacer ce mot par pestax, avant-bras, pilon. Nous trouvons cette version beaucoup trop savante, d'autant plus qu'à la fin du présent chapitre, le mari menace sa femme d'un bâton (pestel) et d'une lance, hallebarde, ou simplement broche (haste).

[p.449]

Note 118, page 332.

Vers 9570. Pautonier. Autrefois on appeloit ainsi un homme qui n'a point de profession fixe, qui est prêt à tout faire, qui est employé par le premier venu aux ouvrages les plus abjects, même à faire de mauvaises actions, un bandit, un scélérat, un homme qui court et fréquente les femmes de mauvaise vie, qui les soutient; homme prêt à tous événements, disposé et prêt à maltraiter quelqu'un, même à l'assassiner; un homme de mauvaise vie, de mauvaises moeurs, dérangé dans ses habitudes, un crocheteur, un portefaix, même un bedeau, ou bedel, qui, dans les siècles reculés, étoient des gens préposés pour arrêter les malfaiteurs, qui les conduisoient en prison et au supplice, ce que font aujourd'hui les archers. C'étoit un valet de bourreau.

Note 119, pages 334-335.

Vers 9588-9652. Ce vers et le précédent, ayant été oubliés par le compositeur dans l'édition de M. Francisque Michel, celui-ci, trop scrupuleux, les a intercalés deux pages plus loin, au beau milieu d'une phrase, où ils ne signifient absolument rien.

Note 121, page 338.

Vers 9662. Despendre, dépenser. M. le duc de Bellegarde, qui étoit Gascon, et qui entendoit la raillerie, ayant demandé à Malherbe lequel étoit mieux dit de depensé ou de dependu, il répendit que depensé étoit plus françois, mais que dependu, pendu et rependu étoient plus propres pour les Gascons. (Lantin de Damerey.)

Note 122, pages 342-343.

Vers 9726-9796. Jonglierre, janglerre, jongleur, joingleur et jongléor, du latin jaculator, signifient un bouffon, un bateleur, un trompeur. [p.451]

A la cour des comtes de Flandre, les poëtes étoient appelés jongleurs; à la cour de nos rois, fatistes, du mot faire. Fatiste étoit aussi un bateleur, suivant Borel. Fat vient de fatiste.

Chez les comtes de Provence, on appeloit les poëtes des troubadours ou trouvères: la Provence se nommoit alors la boutique des troubadours.

Les anciens poëtes grecs ont chanté les louanges des dieux et des rois, comme le remarque Hérodote dans la Vie d'Homère, dont les poésies furent chantées pièce à pièce dans les maisons des seigneurs, ce qui a fait nommer rhapsodies les poésies d'Homère, non pas dans le sens que nous donnons aujourd'hui à ce terme.

Nos trouvères, à l'exemple de ces poëtes, empruntant leurs sujets des belles actions des grands hommes, alloient par les cours des princes, chantant leurs gestes et leurs hauts faits pour les divertir. Les jongleurs, c'est-à-dire les ménestriers, avoient aussi le même emploi, chantant avec la viole. Les uns composoient, comme les trouvères ou conteurs; les autres chantoient les inventions d'autrui, comme les chanterres et les jongleurs, et parce qu'ils avoient besoin les uns des autres, ils se trouvoient ensemble aux grandes assemblées et aux festins des princes. Le temps où ils fleurirent le plus fut celui des Croisades. (Voyez Fauchet, De la langue et poésies françaises, liv. I.)

«Lorsque les bons trouvères vinrent à manquer, les jongleurs n'ayant plus rien de beau à raconter, on se moqua d'eux; et leurs contes étant méprisés à cause des menteries trop évidentes et trop lourdes, quand on vouloit parler de quelque chose folle et vaine, on disoit: «Ce n'est que jonglerie»; étant [p.452] enfin jongler ou jangler pris pour bourder et mentir.» (Fauchet, Ibid.) (Lantin de Damerey.)

M. Levesque de la Ravalière propose une nouvelle étimologie de ce mot, qui a pour elle une ressemblance frappante.

Les premiers instruments de musique que les hommes aient connus ont été la harpe et la lyre, dont on tire les sons avec les doigts et les ongles; ne se peut-il pas que du mot ongle on ait dit ongler, jongler, jongleur, pour exprimer l'action de jouer de la harpe et de la lyre? L'usage ayant établi la signification de jongleur, on a continué à nommer ainsi tous les joueurs d'instruments, quels que fussent les instruments dont ils jouoient. (Méon.)

Littré, d'accord avec tous les linguistes, fait dériver jongleur du latin joculator. (P.M.)

Note 123, pages 350-351.

Vers 9853-9923. Doris, nymphe marine, fille de l'Océan et de Thétis, ayant été mariée à son frère Nérée, mit au monde cinquante nymphes qui furent appelées Néréides, du nom de leur père. Souvent les poètes emploient le nom de Doris, pour signifier la déesse de la mer, et quelquefois pour la mer elle-même. (Moréri.)

Note 125, page 352.

Vers 9880. Pesme, c'est-à-dire très-mauvaise, la plus mauvaise, par sincope, du latin pessima, ainsi que notre même est sincopé de l'italien medesimo, et carême de quaresima. Je dois cette remarque au R.P. Oudin, l'un des plus savants Jésuites de son siècle en tout genre de littérature.

Cette explication est d'autant plus sûre que je l'ai retrouvée depuis dans le Glossaire de Du Cange sur l'histoire de Villehardouin, où les passages qu'il rapporte confirment le sentiment du P. Oudin. Guillaume de Nangis, parlant du roi des assassins, dit: «Icil très pesme Roy, et malvoulant seigneur.» Et Philippe Mouskes, en la vie de Philippe I:

Dont fut une très grant gelée
Trop piesme et trop démesurée.

(Lantin de Damerey.)

Nous ne reproduisons cette note que pour montrer que la science philologique était encore dans l'enfance au XVIIIe siècle. En effet, pesme vient de pessima, même de metipsimus, et carême de quadragesima.

[p.454] Note 126, pages 352-353.

Vers 9889-9959. Laverne. C'est la déesse que les voleurs avoient prise pour leur patrone. Horace nous a conservé la prière qu'on lui adressoit:

Pulchra Laverna,
Da mihi fallere, da justo sanctoque videri
Noctem peccatis, et fraudibus objice nubem.
(Épist. XVI, libro primo.)

(Lantin de Damerey.)

Note 127, page 358.

Vers 9994. Listé. Fermé avec une barrière qu'on appeloit lista. Je ne crois pas que dans aucun cas on puisse expliquer ce terme par mortifiés qui se trouve dans certain glossaire. Ce que le roman nomme palais listez, ce sont des palais fermés avec des barrières. Palais, à palando, du verbe palari, aller par-ci par-là; ou bien de palus, qui signifie un pieu, dont Du Cange dérive le verbe palissader, garnir de pieux: étymologie qui remplit parfaitement l'idée attachée aux trois corps de troupes ou camps-volants de nos premiers François, qui étoient sans séjour fixe sous des tentes, munis seulement d'une enceinte de pieux dont on fait encore usage dans la guerre. Par là se forme du mot palais une idée toute différente de celle que l'on en a vulgairement.

De la même étymologie, palor, pour errer, se tirent certainement les mots palatins et paladins, ou chevaliers errants, dont les combats et l'amour faisoient toute l'occupation. (Lantin de Damerey.)

[p.455] Palais vient tout simplement de palatum, palatium, qui veut dire: maison du prince; on trouve palatium dans Varron.

Note 128, page 362.

Vers 10028. Guerpir, abandonner, du verbe werpir, qui signifioit autrefois: livrer et ensaisiner l'héritage que l'on appeloit werp ou guerp, comme on le voit dans les notes de Hierome Bignon sur Marculfe. Déguerpir, c'étoit ôter, délaisser; mais dans la suite, le simple et le composé ont signifié la même chose, c'est-à-dire abandonner. (Lantin de Damerey.)

Note 129, pages 366-367.

Vers 10111-10187.

Pauper amet cautè: timeat maledicere pauper.
Multaque, divitibus non patienda, ferat.
(Ovid., De Art. am., lib. II, carm. 167.)

Note 130, pages 368-369.

Vers 10137-10211.

Sed neque fulvus aper mediâ tam saevus in ira est,
Fulmineo rabidos cùm votat ore canes,
Nec lea, cùm catulis lactentibus ubera praebet,
Nec brevis ignaro vipera laesa pede,
Fomina quam socii deprensâ pellice lecti
Ardet, et in vultu pignora mentis habet.
(Ovid., De Art. am., lib II, carm. 373.)

[p.456]

Note 131, pages 376-377.

Vers 10266-10342. Les quatre vers suivants se trouvent dans quelques manuscrits:

Salemon qui tout esprouva,
En mil homes un bon trova;
Mès des fames ne trova nule,
Ne plus qu'en trueve mere mule.

Note 132, pages 378-379.

Vers 10315-10391.

Quod natura dedit, nemo tollere potest.

Au vers précédent se trouve le mot surgéure, saut, la science de surgéure, la science de sauter. Ne pouvant traduire ce mot par un mot en ure pour rimer avec nature, nous nous sommes permis de substituer à surgéure le mot égratignure, qui traduit exactement la pensée de l'auteur, sinon le mot.


[p.457]

TABLE DES MATIÈRES


TITRES DES CHAPITRES.

CHAPITRE XXXIII.—Du vers 4283 au vers 4450.


Cy endroit trespassa Guillaume
De Loris, et n'en fist plus pseaulme;
Mais, après plus de quarante ans,
Maitre Jehan de Meung ce Rommans
Parfist, ainsi comme je treuve;
Et ici commence son oeuvre.

CHAPITRE XXXIV.—Du vers 4451 au vers 4952.

Cy est k très-belle Raison,
Qui est preste en toute saison
De donner bon conseil à ceulx
Qui d'eulx sauver sont paresceux.

CHAPITRE XXXV.—Du vers 4953 au vers 5838.

Ci est le Souffreteux devant
Son vray Ami, en requerant
Qu'il luy vueille aider au besoing,
Son avoir lui mettant au poing.

CHAPITRE XXXVI.—Du vers 5839 au vers5888.

Comment Virginius plaida
Devant Apius, qui jugea
Que sa fille à tout bien taillée,
Fust tost à Claudius baillée.

[p.458]
CHAPITRE XXXVII.—Du vers 5889 au vers 6162.


Comment après le jugement
Virginius hastivement
A sa fille le chief couppa,
Dont de la mort point n'échappa;
Et mieulx ainsi le voulut faire,
Que la livrer à pute affaire;
Puis le chief presenta au juge
Qui en escheut en grant déluge.

CHAPITRE XXXVIII.—Du vers 6163 au vers 6440.

Comment Raison monstre à l'Amant
Fortune la Roë tournant,
Et lui dit que tout son pouvoir,
S'il veult, ne le fera douloir.

CHAPITRE XXXIX.—Du vers 6441 au vers 6494.

Comment le maulvais empereur
Neron, par sa grande fureur,
Fist devant luy ouvrir sa mere,
Et la livrer à mort amere,
Pource que véoir il vouloit
Le lieu où concéu l'avoit.

CHAPITRE XL.—Du vers 6495 au vers 6710.

Comment Senecque le preud'homme,
Maistre de l'empereur de Romme,
Fut mis en ung baing pour mourir;
Neron le fist ainsi périr.

CHAPITRE XLI.—Du vers 6711 au vers 6796.

Comment l'emperere Neron
Se tua devant deux garçons,
En ung jardin où se bouta,
Pour ce que son pueple doubta.

[p.459]
CHAPITRE XLII.—Du vers 6797 au vers 7526.


Comment Phanie dist au roy
Son pere, que par son desroy
Il seroit au gibet pendu,
Et l'a par son songe entendu.

CHAPITRE XLIII.—Du vers 7527 au vers 8096.

Comment Raison laisse l'Amant
Mélancolieux et dolant,
Puis s'est tourné devers Amis
Qui en son cas confort a mis.

CHAPITRE XLIV.—Du vers 8097 au vers 8266.
Comment l'Amant monstre à Amis
Devant lui ses trois ennemis,
Et dit que tost le temps viendra
Qu'au juge d'eulx se complaindra.

CHAPITRE XLV.—Du vers 8267 au vers 8374.

Comment Povreté fait requestes
A Richesce moult deshonnestes,
Qui riens ne prise tous ses ditz,
Mais de tout l'a fait esconditz.

CHAPITRE XLVI.—Du vers 8375 au vers 8712.

Comment Amis recorde cy
A l'Amant, qu'un seul vray Amy
En sa povreté il avoit,
Qui tout son avoir lui offroit.

CHAPITRE XLVII.—Du vers 8713 au vers 8772.

Comment les gens du temps passé
N'avoient nul trésor amassé,
Fors tout commun par bonne foy;
Et n'avoient ne prince ne roy.

[p.460]
CHAPITRE XLVIII.—Du vers 8773 au vers 8848.


Ici commence le Jaloux
A parler et dire, oyans tous,
A sa femme qu'elle est trop baulde,
Et rappelle faulse ribaulde.

CHAPITRE XLIX.—Du vers 8849 au vers 8967.

Comment le Jaloux si reprent
Sa femme, et dit que trop mesprent
De démener ou joie ou feste,
Et que de ce trop le moleste.

CHAPITRE L.—Du vers 8968 au vers 9307.

Comment Lucrece par grant ire
Son cuer point, derrompt et dessire,
Et chiet morte sur terre adens,
Devant son mari et parens.

CHAPITRE LI.—Du vers 9308 au vers 9696.

Beaulté si Chasteté guerroye,
Et Laidure aussi la maistroye
De servir à vertus leur dame
Qui des chastes à malle fame.

CHAPITRE LII.—Du vers 9697 au vers 9842.

Comment le Jaloux se débat
A sa femme, et si fort la bat,
Que robe et cheveulx luy descire
Par sa jalousie et par ire.

CHAPITRE LIII.—Du vers 9843 au vers 9948.

Comment Jason alla grant erre
Oultre mer la toison d'or querre,
Et fut chose moult merveilleuse
Aux regardons et moult paoureuse.

[p.461]
CHAPITRE LIV.—Du vers 9949 au vers 10358.


Cy povez lire sans desroy,
Comment fut fait le premier roy,
Qui puis leur jura sans tarder
De loyaulment le leur garder.

CHAPITRE LV.—Du vers 10359 au vers 10398.

Comment l'Amant, sans nul termine
Prent congié d'Amis, et chemine
Pour savoir s'il pourrait choisir
Chemin pour Bel-Acueil véir.


NOTES


FIN DU TOME DEUXIÈME DU ROMAN DE LA ROSE

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