Leçons de cosmographie: à l'usage des lycées et collèges et de tous les établissements d'instruction publique
Durant ce mouvement de la terre sur l'arc d'ellipse, T2TT3, le soleil, toujours situé au-dessus du plan de l'équateur terrestre, du côté du pôle boréal P, doit nous paraître s'abaisser continuellement jusqu'à ce qu'il se retrouve de nouveau sur l'équateur alors que la terre arrive en T3. Durant cette période du mouvement de la terre, les jours, pour les habitants de l'hémisphère boréal, constamment plus longs que les nuits, diminuent avec la déclinaison du soleil, et l'excès du jour sur la nuit s'annule alors que la terre arrive en T3 (fig. 87). La saison qui vient de s'écouler est donc celle que nous avons nommée l'été, et la terre arrivant en T3, on est à l'équinoxe d'automne. La terre continuant son mouvement sur l'arc T3TT4, l'angle OST passant de OST3 = 90° à OST4 = 90° — NSO = 90° — 23° 28' reste toujours aigu; son supplément PTS, toujours obtus, varie dans cet intervalle de PT3S = 90° à PT4S = 90° + 23° 28'. Le soleil passe au-dessous de l'équateur; car sa déclinaison sE = PTL — 90° (V. la fig. 85) devient négative ou australe et varie de 0° à — 23° 28', valeur qu'elle atteint quand la terre arrive en T4.
Durant ce mouvement de la terre de T3 en T4, le soleil doit donc nous sembler s'abaisser au-dessous de l'équateur, e'e, du côté du pôle austral, P'. Pour les habitants de l'hémisphère boréal, le jour dure moins que la nuit, et sa durée diminue à mesure que la déclinaison australe augmente pour atteindre son maximum, alors que la terre arrive en T4 (fig. 87).
Cette dernière époque du mouvement de la terre est donc le solstice d'hiver, et la saison qui vient de s'écouler est l'automne.
Enfin la terre allant de T4 en T1, l'angle OST augmentant de 90° — 23° 28' à 90°, son supplément PTS diminue de 90° + 23° 28' à 90°, et la déclinaison toujours australe varie de — 23° 28' à 0°.
Le soleil doit nous sembler se rapprocher de l'équateur terrestre, e'e, pour y arriver alors que la terre est revenue en T1. Le jour constamment moindre que la nuit, augmente néanmoins de son minimum à douze heures, valeur qu'il atteint quand la terre est revenue en T1 à l'époque d'un nouvel équinoxe du printemps. On vient de passer l'hiver.
Les variations périodiques des durées du jour et de la nuit s'expliquent donc très-bien par le mouvement de la terre autour du soleil.
Nous n'avons pas besoin d'insister sur toutes les autres parties de la discussion que nous avons faite à propos de la durée du jour à la même époque pour des lieux différents de la terre.
Il suffit de jeter les yeux sur les fig. 84 et 85 pour voir que les mêmes conséquences déduites du mouvement du soleil résultent de celui de la terre. Plus la latitude boréale d'un lieu est élevée, plus la ligne TC et la ligne CK sont grandes pour la même position de l'axe PP', c'est-à-dire à la même époque de l'année 153. Donc plus la latitude boréale d'un lieu, est élevée, plus la durée du jour à une époque donnée de l'année diffère de celle de la nuit.
On remarque le jour de plus de vingt-quatre heures pour les lieux de la zone terrestre IPN (fig. 84), et la nuit de plus de vingt-quatre heures pour les lieux de la zone I'P'N'. Les limites de cette zone, à partir du pôle, varient avec l'angle ITP jusqu'à 23° 28'.
6º Les variations périodiques de la température générale qui ont lieu pour chaque lieu de la terre d'une saison à l'autre s'expliquent très-bien par le mouvement de la terre autour du soleil.
En effet, ces variations de la température nous ont paru résulter des variations de la déclinaison du soleil telles que nous les avons déduites du mouvement apparent du soleil; mais, ainsi que nous venons de le constater, ces variations de la déclinaison s'expliquent aussi bien par le mouvement de la terre autour du soleil; il résulte de là que les variations de la température s'expliquent aussi par le mouvement réel de la terre.
FIN.
Paris.--Imprimé par E. Thunot et Ce, rue Racine, 26.