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Les historiettes de Tallemant des Réaux, tome premier: Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIe siècle

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NOTES:

1 A la fin de 1657. (T.)

2 Si Tallemant n'a pas renoncé au projet dont il parle ici, et il est peu vraisemblable qu'il l'ait fait, car il renvoie souvent le lecteur à ses Mémoires sur la Régence, il est fort à craindre que l'ouvrage n'ait été perdu; c'est un malheur pour l'histoire.

3 Dont les succès ressemblèrent fort à ceux d'un officier de fortune.

4 Henri IV, né au château de Pau, le 13 décembre 1553, roi de Navarre en 1572, et de France en 1589, assassiné à Paris le 14 mai 1610.

5 C'est ce qui a fait dire à Bayle: «Si la première fois qu'il débaucha la fille ou la femme de son prochain, on l'eût traité comme Pierre Abélard, il seroit devenu capable de conquérir toute l'Europe, et il auroit pu effacer la gloire des Alexandre et des César... Ce fut son incontinence prodigieuse qui l'empêcha de s'élever autant qu'il auroit pu le faire.» L'article entier de Tallemant peut faire croire qu'il partageoit cette opinion si vivement relevée par Voltaire, et traitée de plaisanterie par Condorcet.

6 Elle se trouvoit alors en Gascogne, à une distance assez grande du théâtre de la guerre.

7 Gabrielle d'Estrées. Henri IV avoit érigé pour elle le comté de Beaufort en duché-pairie.

8 Sigogne[8-A] en fit cette épigramme:

Ce grand Henri, qui souloit estre
L'effroi de l'Espagnol hautain,
Fuyt aujourd'huy devant un prestre,
Et suit le c.. d'une p..... (T.)

—Mézerai dit que peu après qu'il eut amené Gabrielle au siége de la ville, «il fut contraint d'éloigner ce scandale de la vue des soldats, non-seulement par leurs murmures qui venoient jusqu'à ses oreilles, mais aussi par les reproches du maréchal de Biron.» (Abrégé chronologique de l'Histoire de France, édition de 1682, tome 6, page 170.)

8-A Voir sur ce poète une note (183) placée ci-après dans l'Historiette de mademoiselle Du Tillet.

9 Henri IV étant près de se faire catholique, ses favoris lui disoient: «Sire, avertissez-nous quand vous changerez de religion.» Il faisoit alors l'amour à une religieuse de Passy, il s'en lassa et s'en alla faire autant à Maubuisson; ils lui dirent: «Vous aviez promis de nous avertir.»

10 Sébastien Zamet étoit de Lucques; il fut naturalisé françois. Plaisant et enjoué, il s'étoit fait aimer de Henri IV, qui avoit choisi sa maison pour faire ses parties de plaisir. D'Aubigné est de ceux dont Tallemant parle comme croyant à l'empoisonnement de Gabrielle par Zamet; il dit qu'après s'être rafraîchie chez lui en mangeant d'un gros citron, ou selon d'autres d'une salade, elle sentit aussitôt un grand feu au gosier, et des tranchées furieuses à l'estomac.

11 Voyez à ce sujet les Mémoires de M. de Sully, liv. 9. (T.)

12 Henri de Bourbon, prince de Condé, père du grand Condé.

13 François de Bourbon, prince de Conti, fils de Louis de Bourbon Condé, premier du nom.

14 Madame de Montafier, mère de feue madame la comtesse (de Soissons). (T.)

15 Le premier M. d'Estrées, grand-maître de l'artillerie (mais en ce temps-là ce n'étoit pas officier de la couronne), étoit un brave homme qui fit sa fortune. Il était de la frontière de la Picardie; on l'appeloit La Caussée en picard, pour La Chaussée, et étoit un peu dubiæ nobilitatis. Mais après il se fit appeler d'Estrées, et dit qu'il étoit d'une bonne maison de Flandre. Son fils, par la faveur de madame de Beaufort, fut aussi grand-maître de l'artillerie. J'ai ouï dire que ce premier M. d'Estrées étoit gendarme dans la compagnie d'un M. de Rubempré, et qu'il sauva la vie à son capitaine. On l'appeloit Gran-Jean de La Caussée; cela servit à sa fortune. (T.)

16 Le 31 décembre 1593. (Voyez Anselme, tome 4, page 599.)

17 On dit qu'une madame de la Bourdaisière se vantoit d'avoir couché avec le pape Clément VII; à Nice, avec l'empereur Charles-Quint, quand il passa en France, et avec François Ier (T.)

18 Les Babou écarteloient en effet au 1er et 4e d'argent au bras de gueules, sortant d'un nuage d'azur, tenant une poignée de vesce en rameau de trois pièces de sinople. (P. Anselme, tome 7, page 180.)

19 Ce mot étoit alors synonyme de femme éhontée. (Dictionnaire de Trévoux.)

20 La Pourpointerie étoit, sans doute, le lieu où étaloient les marchands de vieux habits.

21 Il y a du vrai et de l'inexact dans ce souvenir de Tallemant. Françoise Ra, veuve de Laurent Babou, se remaria, le 26 janvier 1504, avec Jean Salar, lieutenant-général de Bourges. Philibert Babou, son fils aîné, épousa en 1510 Marie Gaudin, dame de la Bourdaisière, qui apporta cette terre à son mari. Ce dernier est l'aïeul de Françoise Babou, mère du maréchal d'Estrées. (P. Anselme, loco cit.)

22 Il mourut à Paris le 5 mai 1670.

23 Louise, bâtarde de La Valette, abbesse de Sainte-Glossine ou Glossinde de Metz, en 1606, morte en 1647. (Gallia christiana, tome 13, page 933; le P. Anselme, tome 3, page 857.)

24 Catherine, princesse de Navarre, sœur de Henri IV, mariée au duc de Bar, en 1599.

25 Balagny, fils de Montluc, évêque de Valence. Il vint avec cinq cents chevaux et huit cents fantassins levés à ses dépens, trouver Henri IV, lorsqu'il ne savoit comment s'opposer au grand commandeur de Castille et à M. de Mayenne, qui venoient pour faire lever le siége de Laon. Ce service fut si agréable au roi, qu'il fit Balagny maréchal de France, et lui fit épouser la sœur de madame de Beaufort. Ce Balagny avoit été prince de Cambray, dont il s'étoit rendu maître en suivant le duc d'Alençon. Sa première femme, la sœur du brave Bussy d'Amboise, avoit tant de cœur, qu'elle creva de dépit de n'être plus la princesse de Cambray, où ils faisoient grande dépense. Elle eut un fils qui fut le Bouteville de son temps; Puymorin le tua dans la rue des Petits-Champs. Il est vrai qu'un valet le blessa par-derrière d'un coup de fourche, comme il se battoit. Le Balagny qui est venu de la sœur de madame d'Estrées n'est qu'un coquin. (T.)

26 On conte encore une chose fort jolie de cette madame de Neufvic. Quoique déjà assez âgée, elle aimoit fort les fleurs, et portoit souvent des bouquets. Le comte de Sardini, alors jeune, la trouva un jour chez madame de Bar, avec un bouquet; c'étoit durant le siége d'Amiens. Il se mit à chanter ce couplet de Ronsard:

Quand ce beau printemps je voy,
J'aperçoy
Rajeunir la terre et l'onde,
Et me semble que l'amour,
En ce jour,
Comme enfant renaisse au monde.

Elle, sur-le-champ, se mit à chanter:

Moi je fais comparaison
D'un oison
A un homme malhabile,
Qui, d'un sang par trop rassis,
Cause assis,
Quand son roi prend une ville. (T.)

27 A cause de sa charge de grand-écuyer.

28 Un jour M. de Praslin, capitaine des gardes-du-corps, depuis maréchal de France durant la régence, pour empêcher le Roi d'épouser madame de Beaufort, lui offrit de lui faire surprendre Bellegarde couché avec elle. En effet, il fit lever le Roi une nuit à Fontainebleau; mais quand il fallut entrer dans l'appartement de la duchesse, le Roi dit: «Ah! cela la fâcheroit trop.» Le maréchal de Praslin a conté cela à un homme de qualité de qui je le tiens. (T.)

29 L'anecdote du médecin Alibour, rapportée dans les Mémoires de Sully, rend vraisemblable le récit de Tallemant. (Voyez les Œconomies royales, tome 2, page 355 de la deuxième série des Mémoires relatifs à l'Histoire de France.)

30 Locution du temps dont on comprend suffisamment le sens.

31 Louis XIII.

32 A l'hôtel de la Force. (T.) Cet hôtel, ainsi que celui de Longueville, avoit été construit près du Louvre, sur le terrain de l'ancien hôtel d'Alençon (Jaillot, Recherches sur Paris, quartier du Louvre, p. 55.) L'ancien palais du roi de Sicile n'a pris le nom d'hôtel de la Force que sous Louis XIV. (Ibid., quartier Saint-Antoine, p. 119.)

33 Brantôme a prétendu que Marie Touchet étoit fille d'un apothicaire d'Orléans; mais suivant Le Laboureur, dans les Additions sur les Mémoires de Castelnau, et Dreux du Radier, dans les Reines et Régentes, le père de Marie Touchet auroit été lieutenant particulier au bailliage d'Orléans.

34 Cet événement arriva le 9 juin 1606. (Mercure françois, tom. I. fol. 107.)

35 Tallemant se tait sur la conspiration d'Entragues et du comte d'Auvergne, où madame de Verneuil trempa, si elle n'en a pas été le principal moteur.

36 La Reine-mère revint de l'éloignement qu'elle avoit témoigné pour ce genre de punition. (Voyez les Mémoires de l'Estoile, dans la Collection des Mémoires, première série, tome 49, page 26.)

37 Ces accusations tombent devant les faits. Le président Jeannin interrogea Ravaillac le 14 mai, jour même du parricide. Ce monstre subit deux autres interrogatoires devant le premier président Achille du Harlay et d'autres magistrats. Il soutint, même dans la question, que personne ne l'avoit excité à commettre son crime. Ces interrogatoires, tirés des manuscrits de Brienne, ont été imprimés dans le Supplément aux Mémoires de Condé, édition de Lenglet du Fresnoy, in-4o; 1743 ou 1745.

38 Jacqueline Levoyer, dite de Comant, femme d'Isaac de Varennes, accusa le duc d'Épernon et la marquise de Verneuil d'avoir trempé dans l'assassinat du Roi. Elle fut condamnée à une prison perpétuelle. (Mémoires de l'Estoile, audit lieu, t. 49, p. 170 et 218.) Voyez plus bas l'Historiette de mademoiselle Du Tillet.

39 Il étoit amateur de bons mots: un jour, passant par un village, où il fut obligé de s'arrêter pour y dîner, il donna ordre qu'on lui fît venir celui du lieu qui passoit pour avoir le plus d'esprit, afin de l'entretenir pendant le repas. On lui dit que c'étoit un nommé Gaillard. «Eh bien! dit-il, qu'on l'aille quérir.» Ce paysan étant venu, le Roi lui commanda de s'asseoir vis-à-vis de lui, de l'autre côté de la table où il mangeoit. «Comment t'appelles-tu? dit le roi.—Sire, répondit le manant, je m'appelle Gaillard.—Quelle différence y a-t-il entre gaillard et paillard?—Sire, répondit le paysan, il n'y a que la table entre deux.—Ventre saint-gris, j'en tiens, dit le Roi en riant. Je ne croyois pas trouver un si grand esprit dans un si petit village.» (T.)

40 On dit que La Vieuville ayant fait quelque raillerie d'un brave de la cour, ce brave lui envoya faire un appel, et celui qui lui portoit la parole ajouta que ce seroit pour le lendemain à six heures du matin. «A six heures? reprit La Vieuville, je ne me lève pas de si bon matin pour mes propres affaires; je serois bien sot de me lever de si bonne heure pour celles de votre ami.» Cet homme n'en put tirer autre chose. La Vieuville de ce pas en alla faire le premier le conte au Louvre; et, parce que les rieurs étoient de son côté, l'autre passa pour un ridicule. (T.)

41 Zamet, comme un notaire lui demandoit ses qualités, dit: «Mettez seigneur de dix-huit cent mille écus.» (T.)

42 C'est à cette princesse que son époux contrefait disoit, au moment de faire une absence: «Surtout, madame, ne me faites pas c... pendant que vous ne me verrez pas.—Partez en paix, monsieur, répondit-elle; je n'ai jamais tant envie de vous le faire que quand je vous vois.»

43 Tallemant écrivoit ceci vers l'année 1657.

44 L'hôtel de Nevers étoit situé près du Pont-Neuf entre la rue de Nevers et le palais de l'Institut. Il a fait place à l'hôtel de Conti, qui a été détruit vers la fin du règne de Louis XV, quand on a construit l'Hôtel de la Monnoie.

45 Le comte de Soissons. (T.) Madame, sœur du roi, avoit été recherchée par le comte de Soissons; mais Henri IV ne voulut jamais consentir à ce mariage. Dans le seizième siècle, et même encore dans le dix-septième, on écrivoit indifféremment conte ou compte.

46 Cette maison pourroit bien être l'ancien hôpital de la Charité d'Avon, fondé en 1662 par Anne d'Autriche. Cet hospice est aujourd'hui un petit séminaire. Les bâtiments et les jardins font une hache dans la partie du parc qui longe le canal.

47 Charles de Gontaut, duc de Biron, né vers 1562, décapité à Paris en 1602.

48 Le vieux maréchal s'effrayoit beaucoup de l'activité et de l'ardeur de son fils: «Biron, lui disoit-il, je te conseille, quand la paix sera faite, que tu ailles planter des choux en ta maison, autrement il te faudra perdre la tête en Grève.»

49 Il étoit difficile à contenter, celui dont Henri avoit dit: «Voilà le maréchal de Biron que je présente, avec un égal succès, à mes amis et à mes ennemis.»

50 Est-ce à la fausse honte, à la dissimulation de Biron sur ce point, qu'il faut attribuer le crédit qu'a trouvé généralement parmi les contemporains du maréchal l'opinion toute contraire à celle que Tallemant exprime ici? «Je ne puis m'empêcher de remarquer, dit Sully, à l'avantage des lettres, qu'autant que le maréchal de Biron le père avoit de lecture et d'érudition, autant le fils en avoit peu. A peine savoit-il lire.»

51 Père du conseiller qui a écrit. (T.) Claude Sarrau, conseiller au parlement de Rouen, a été en relation avec beaucoup de savants, et son fils Isaac a publié, en 1654, un choix de ses lettres.

52 C'est sans doute parce que les détails de la malheureuse fin de Biron, décapité dans l'intérieur de la Bastille, à l'âge de quarante ans, le 31 juillet 1602, sont trop connus, que Tallemant ne les a pas donnés ici.

53 Antoine, baron de Roquelaure, d'une ancienne famille de l'Armagnac, né vers 1543, mort à Lectoure, le 9 juin 1625, dans sa quatre-vingt-deuxième année.

54 Du mot italien ruffiano, proxénète de la nature la plus honteuse.

55 Jean de Vivonne, marquis de Pisani. C'est un caractère fort remarquable et un personnage de l'obscurité historique duquel on se rend difficilement compte après avoir lu cette historiette. Son nom ne se trouve dans aucune des Biographies modernes. Le marquis de Pisani est mort en 1599.

56 Charles d'Angennes de Rambouillet, né en 1530, ambassadeur de France à Rome, cardinal en 1570, mort à Corneto, dont il étoit gouverneur pour le pape, en 1587.

57 Cette fille a été la marquise de Rambouillet, l'une des femmes les plus distinguées de son siècle. Tallemant, admis dans l'intimité de cette dame, tenoit d'elle tous ces détails, ainsi qu'on le verra plus tard.

58 Jacques-Auguste de Thou dit dans ses Mémoires que l'année 1599 lui fut funeste, par la perte qu'il fit des trois hommes illustres qui étoient ou ses alliés ou ses meilleurs amis. «C'étoient le comte de Schomberg, le chancelier de Chiverny, et le marquis de Pisani, qui moururent tous trois en ce temps-là.» (Pag. 336 de l'édition d'Amsterdam, 1713.)

59 Henri II, prince de Condé.

60 Roger de Saint-Lary, duc de Bellegarde, grand-écuyer de France, né vers 1563, mort le 13 juillet 1646.

61 Voir ci-après son Historiette (pag. 138).

62 Mémoires très-particuliers du duc d'Angoulême pour servir à l'histoire du règne de Henri III et Henri IV. (T.)—Tallemant cite ces Mémoires d'après la première édition qui en fut publiée à Paris, en 1662. (Voyez la Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France, première série, tom. 44, pag. 566.) On y remarque quelques différences de langage.

63 Espèce de chanson du temps.

64 Peintre de portraits dont on lira l'Historiette plus bas.

65 La Biographie universelle, tom. II, pag. 228, donne pour acteurs à cette scène Henri IV et Desportes, ce qui n'a nulle vraisemblance, car Desportes, titulaire de plusieurs abbayes, jouissoit d'un revenu considérable (voir ci-après son Historiette), et n'avoit pas besoin qu'on doublât son revenu pour être vêtu convenablement.

66 De là est venu M. Benoise de Paris. (T.)

67 Célèbre médecin et mathématicien, né en 1497, mort le 26 avril 1558.

68 Madame de Dampierre étoit tante de Brantôme, qui en a parlé fréquemment dans ses Mémoires.

69 Elisabeth d'Autriche, femme de Charles IX. Brantôme en a tracé un charmant portrait dans ses Dames Illustres (Tom. 5 de l'édition Foucault de 1823).

70 Frère de Roger de Saint-Lary, maréchal de France et duc de Bellegarde.

71 Louise de Lorraine, fille du duc de Guise, dit le Balafré, femme de François de Bourbon-Conti, troisième fils de Louis de Bourbon, premier du nom, prince de Condé. Née en 1577, elle épousa le prince de Conti en 1605, et mourut à Eu en 1631.

72 Antoinette de Bourbon. C'étoit une honnête femme; ce conte ne lui convient pas trop bien. (T.)

73 Voyez l'histoire d'Alcippe, dans le deuxième livre de la première partie de l'Astrée.

74 Elle étoit de Clèves, cadette de madame de Nevers, mère de M. de Mantoue. (T.)

75 Madame de Mayenne étoit héritière de Tende (le comte de Tende, bâtard de Savoie). Elle étoit veuve de M. de Montpézat. Devenue héritière, M. de Mayenne l'épousa. (T.)

76 Bellegarde prit un homme qui se sauvoit de Paris. Cet homme lui donna le portrait au crayon de mademoiselle de Guise. Elle n'avoit que quinze ans quand on fit ce portrait. Ce fut par là qu'il commença à en devenir amoureux. Six ans devant que de mourir, elle recouvra ce portrait et le vit à madame de Rambouillet qui la fut voir ce jour-là même; elle en avoit une grande joie. (T.)

77 Dans les Amours d'Alcandre on voit la naissance de cette galanterie. (T.)

78 Dariolette étoit la confidente de l'infante Elisenne, mère d'Amadis de Gaule. Le rôle que joue Dariolette dans l'ancien roman a fait donner son nom aux suivantes qui se font entremetteuses d'amour. Scarron, dans le livre 4 du Virgile travesti, dit de la sœur de Didon que:

En un cas de nécessité
Elle eût été Dariolette.

79 Celui qui après fut le tyran de Lyon. Il étoit frère de mère de M. de Guise, tué à Blois. Leur mère, fille de la duchesse de Ferrare (Renée), qui étoit fille de France, avoit épousé M. de Guise, puis M. de Nemours. (T.)

80 Il étoit de la maison d'Anglure. (T.)

81 François de Bourbon-Conti, mort en 1614.

82 Henri IV s'étoit en effet senti un doux penchant pour mademoiselle de Guise. Mais il vit Gabrielle, et n'eut plus d'yeux que pour elle; c'est alors que la beauté délaissée, pour se consoler, peut-être aussi pour diminuer les reproches qu'Henri pouvoit se faire, lia intrigue avec Bellegarde. Ce quadrille amoureux figure dans l'Histoire des amours du grand Alcandre.

83 Les Adventures de la cour de Perse, où sont racontées plusieurs histoires d'amour et de guerre arrivées de notre temps; Paris, Pomeray, 1629, in-8o. Jusqu'à présent on avoit attribué cet ouvrage à Jean Baudouin. (Voy. le Dictionnaire des Anonymes de Barbier.) On s'accorde à regarder la princesse de Conti comme l'auteur de l'Histoire des amours du grand Alcandre, insérée dans le Recueil de diverses pièces servant à l'histoire de Henri III; Cologne, P. du Marteau, 1663, in-12. Cet ouvrage contient le tableau des galanteries de Henri IV, sous le nom du grand Alcandre; la princesse de Conti y est désignée sous le nom de Milagarde. (Voyez le Recueil A B C, vol. S, pag. 1.)

84 Le Petit-Bourbon s'élevoit sur l'emplacement où l'on a construit depuis la colonnade du Louvre.

85 «Après la mort de Charles de Bourbon, on fit peindre de jaune la porte et le seuil de son hôtel à Paris, devant le Louvre. C'étoit la coutume du temps passé, pour déclarer un homme traître à son roi, de peindre sa porte de jaune, et de semer du sel dans sa maison, comme on fit dans celle de M. l'amiral de Châtillon.» (Dictionnaire de Trévoux.)

86 Elle l'a été depuis. (T.)

87 Ancien roman de chevalerie, cent fois réimprimé dans la Bibliothèque bleue.

88 Philippe Desportes, né à Chartres en 1546, mort dans son abbaye de Bonport le 5 octobre 1606.

89 On lit dans les Anecdotes historiques et littéraires sur Philippe Desportes, abbé de Tiron, et ses ouvrages, par Dreux du Radier, insérées au Conservateur de septembre 1757: «Cléonice fut la troisième dame à qui la muse de Desportes fut consacrée à l'âge de trente-deux ou trente-trois ans. Cette Cléonice étoit Héliette de Vivonne de la Châtaigneraie... Il est parlé de cette demoiselle dans le sonnet de Ronsard, imprimé à la suite des amours de Cléonice, où il lui donne le nom véritable d'Héliette, et Desportes a fait l'épitaphe d'Héliette de Vivonne de la Châtaigneraie à la fin de ses Diverses Amours.» Accorde qui pourra les historiens des amours de Desportes.

90 Œuvres de Desportes. Rouen, Raphaël du Petit-Val, 1611, pag. 518.

91 N'est-ce pas plutôt les Rencontres des Muses de France et d'Italie, 1604, in-4o? Desportes, s'il éprouva du déplaisir de ce rapprochement, comme le dit Tallemant, eut l'art de le déguiser, et répondit de bonne grâce «qu'il avoit pris aux Italiens plus qu'on ne disoit, et que si l'auteur l'avoit consulté, il lui auroit fourni de bons Mémoires.»

92 Desportes étoit chanoine de la Sainte-Chapelle, abbé de Tiron, de Bonport, de Josaphat, des Vaux-de-Cernai, et d'Aurillac. (Dreux de Radier, loc. cit.)

93 Le roi appeloit ainsi madame la princesse de Conti, quand il vouloit l'obliger. (T.)

94 Mademoiselle de Vitry, fille d'honneur de Catherine de Médicis, dont il vient d'être question dans cet article.

95 Mademoiselle de Vitry, sa sœur, qui ne fut point mariée. Il en est parlé précédemment dans l'Historiette de la princesse de Conti.

96 Tansillo (Louis), poète italien, né à Venosa vers 1510, mort à Teano, dans le royaume de Naples, en 1568. Ses principaux ouvrages sont: Il Vendemmiatore, poème dont la première édition parut à Naples, in-4o, 1534; le Lagrime di san Pietro; il Podere, poèmes, et des Sonetti et Canzoni.

97 Du Perron (Jacques Davy, cardinal) né le 25 novembre 1556, d'une famille protestante réfugiée, mort le 5 septembre 1618.

98 Quand le cardinal fut grand seigneur, il signa d'Avit pour se dépayser et faire croire qu'il étoit d'une maison qui s'appeloit Avit.

99 Le poète Desportes, dont l'Historiette précède immédiatement celle-ci.

100 Léonor d'Estampes-Valencay, évêque de Chartres, transféré à l'archevêché de Reims en 1641. Son Historiette se trouve plus bas.

101 Il ne paroît pas que Léonor d'Estampes ait publié sur cette matière un traité ex professo; c'est plutôt dans une déclaration qu'en 1626 il fit conjointement avec l'évêque de Soissons, qu'il aura avancé ce fait. (Voyez la Bibliothèque chartraine de Liron. Paris, 1719, in-4o, pag. 245.)

102 Du Perron (Jean Davy), archevêque de Sens, mort en 1621.

103 «M. de Bautru a fait une satire contre l'Ambigu. L'Ambigu étoit frère de M. le cardinal du Perron. On ne pouvoit pas, disait-il, décider s'il étoit jour ou nuit lorsqu'il vint au monde. Il étoit hermaphrodite, et la sage-femme, lors qu'il fut né, dit à la mère: «Madame, votre fils est une fille, et votre fille est un garçon.» On le nomma Lysique, afin qu'on ne pût distinguer si c'étoit le nom d'un homme ou d'une femme. Il mit un ouvrage en lumière, mais on ne pouvoit pas dire pour cela qu'il fût auteur, parce que c'étoit une traduction.» (Menagiana, édit. de 1762, tom. 1, pag. 339.)

104 J'ai tiré la plus grande part de ceci d'un manuscrit qu'a fait feu M. Marbault, autrefois secrétaire de M. Duplessis-Mornay, sur les Mémoires de M. de Sully, dont il montre presque partout la fausseté pour les choses qui concernent l'auteur. J'ai extrait de cet écrit ce qu'on n'oseroit publier, quand on l'imprimera. (T.)—Si nous avions besoin de prouver que les Mémoires de Tallemant ne sont pas une reproduction fastidieuse des autres Mémoires du temps, il nous suffiroit de citer à l'appui de notre assertion l'article Sully. Certes, ce ministre y est peint sous un jour tout nouveau. Est-il également vrai? Nous sommes très-portés à croire qu'un peu de passion a pu parfois rembrunir le tableau; mais il ne nous paroît pas moins constant par les mots cités par Tallemant, de Henri IV sur Sully, mots qui portent évidemment le cachet de ce prince, que, fort attaché à son ministre dont il appréciait l'habileté, Henri IV regardoit son dévoûment et ses services comme loin d'être complètement désintéressés.

105 Henri III.

106 Mémoires de Sully, liv. 22.

107 Mémoires de Sully, liv. 7.

108 Mémoires d'Etat de messire Philippe Hurault, comte de Chiverny, 1636, in-4o.

109 Mémoires, liv. 4 et 7.

110 Mémoires, liv. 7.

111 Marguerite de France, reine de Navarre, épouse divorcée de Henri IV. Tallemant lui consacre un article peu après.

112 La duchesse de Beaufort, Gabrielle.

113 Harlay de Sancy, pour procurer des secours à Henri IV, mit en gage chez des Juifs de Metz un très-beau diamant. Cette pierre a été réunie aux diamants de la couronne. Il ne faut pas la confondre avec le Pitt ou le Régent, qui est d'un poids beaucoup plus considérable.

114 Ange Cappel, seigneur du Luat, est auteur d'un livre intitulé: l'Abus des Plaideurs, Paris, 1604, in-folio. Il nous a été impossible de découvrir dans aucune bibliothèque de Paris, et dans aucun catalogue, le petit livre, ayant pour titre: Le Confident, dont parle Tallemant. Ange Cappel a son article dans la Biographie universelle de Michaud; on trouve aussi des renseignemens sur lui dans les Remarques sur le chapitre 11 de la Confession de Sancy. (Voyez le Recueil de diverses pièces servant à l'histoire de Henri III. Cologne, P. Marteau, 1699, t. 2, p. 555.)

115 Cette facétie orne le frontispice de l'Abus des Plaideurs. On répondit à Cappel par un quatrain lourd et grossier, attribué à Rapin, que cite la Biographie. Ce donneur d'avis obtint le 27 septembre 1612 un arrêt du conseil qui lui accordoit le vingtième denier d'un nouveau fonds qu'il proposoit sur le ménage du domaine du roi. Une copie collationnée de cet arrêt existe dans le manuscrit du roi 8778, in-folio. Fonds de Béthune, p. 64.

116 Mémoires, liv. 12.

117 «J'ai appris de la vieille madame Pilou, dit Sauval, qu'il n'y a point eu de carrosse à Paris avant la fin de la Ligue... La première personne qui en eut étoit une femme de sa connoissance et sa voisine, fille d'un riche apothicaire de la rue Saint-Antoine, nommé Fayereau, et qui s'étoit fait séparer de corps et de biens d'avec Bordeaux, maître des comptes, son premier mari.» (Antiquités de Paris, tome 1er, p. 191.)

118 On trouvera plus bas un article sur cet Arnauld; on y donne la raison du surnom bizarre qu'il portoit.

119 Ceci doit être entendu de Louis XIII et non de Henri IV. François Du Val, marquis de Fontenay-Mareuil, élevé auprès du dauphin, comme enfant d'honneur, n'avoit que quinze ans à la mort de Henri IV. Il épousa en novembre 1626 Suzanne de Monceaux. Fontenay-Mareuil s'est rendu célèbre dans la carrière des ambassades; il a laissé des Mémoires importants qui ont été publiés pour la première fois dans la première série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, tomes 50 et 51.

120 Grand m... du roi (T.)—Cette assertion de Tallemant sur les fonctions secrètes de La Varenne ne paroît pas dénuée de vraisemblance. Son premier office avoit été celui de cuisinier chez Madame: il excelloit à piquer les viandes. Quand il eut fait fortune et quand Guillaume Fouquet (c'étoit son nom) eut gagné le marquisat de La Varenne, Madame le rencontrant un jour, lui dit: «La Varenne, tu as plus gagné à porter les poulets de mon frère qu'à piquer les miens.» Il fut fait porte-manteau du Roi, puis conseiller d'état et contrôleur général des postes; toutefois ces différentes charges ne le détournèrent jamais du soin de ses missions amoureuses. Mais l'âge du Roi diminuoit chaque jour l'importance du rôle de son confident; aussi La Varenne ayant obtenu une grâce nouvelle du prince, comme le chancelier de Bellièvre faisoit quelques difficultés d'en sceller l'expédition, La Varenne lui dit: «Monsieur, ne vous en faites pas tant accroire: je veux bien que vous sachiez que si mon maître avoit vingt-cinq ans de moins, je ne donnerois pas mon emploi pour le vôtre.»

121 M. de Rohan; le comte de Vertus d'Avaugour. (T.)—Henri, duc de Rohan, épousa en 1605 Marguerite de Béthune-Sully, et Claude de Bretagne, comte de Vertus, avoit épousé Catherine Fouquet, fille du marquis de La Varenne.

122 Par allusion au supplice du maréchal de Biron, décapité le 31 juillet 1602.

123 Duret de Chevry, sur lequel on verra plus bas un article dans ces Mémoires, et La Clavelle de Chevigny avoient été secrétaires de Sully. (Voyez l'avertissement qui précède les Mémoires de Sully, Tome 1er, p. 3, de la 2e série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.)

124 Tout ceci contraste fort avec le caractère d'austérité de convention qu'on a prêté à Sully. Il est surtout une pointe qui traîne dans tous les ana historiques et qui se trouve révoquée en doute par le récit de Tallemant. Si l'on en croit les conteurs, après la mort de Henri IV le prince de Condé témoigna un jour le désir que le marquis de Rosny, fils de l'ex-surintendant, figurât dans un ballet qu'il montoit. Sully lui aurait répondu avec cette sévérité théâtrale que la tradition lui prête: «Rosny est marié, il a des enfants, ce n'est plus à lui à danser.—Je vois bien ce que c'est, auroit repris le prince, vous voulez faire de mon ballet une affaire d'Etat.—Nullement, monsieur, lui répondit Sully, tout au contraire: je tiens vos affaires d'Etat pour des ballets.» Cela est bien digne, mais Tallemant est plus naturel, et il étoit rapproché des sources.

125 Présenter, donner les gants, locutions tirées de l'ancien usage de donner une paire de gants à celui qui apportoit le premier une bonne nouvelle, et par extension faire un cadeau en échange d'un service, d'une faveur. Cet usage venoit d'Espagne, où il s'appeloit la paraguante.

126 Livre 9.

127 Mémoires, liv. 3.

128 Sully, veuf d'Anne de Courtenay, se remaria à Rachel de Cochefilet, veuve elle-même en premières noces de Châteaupers.

129 Sully se retira en effet, à la mort de Henri IV, dans la terre de son nom; mais étant rentré en possession du château de Villebon qu'il avoit cédé au prince de Condé, il en fit son habitation principale, et il y est mort. Tallemant, dans cet article, montre plus qu'ailleurs son esprit mordant et porté au dénigrement. On voit dans les Mémoires de Sully de l'abbé de l'Ecluse, Londres, 1747, in-4o, tom. 3, pag. 414, le grand état que le ministre de Henri IV conserva jusque dans ses terres. Le château de Sully est un curieux monument du moyen âge; il a été sous Charles VII la demeure de La Trémouille. Il étoit avant la révolution flanqué de tours, mais il n'en subsiste qu'une seule aujourd'hui. On voit au milieu de la cour la statue en marbre que Rachel de Cochefilet, duchesse de Sully, fit élever à Villebon à la mémoire de son mari; on regrette que cette statue n'ait pas encore été placée sur son piédestal, et qu'elle soit encore couchée dans la caisse qui a servi à la transporter de Villebon à Sully.

130 Le connétable de Lesdiguières, né à Saint-Bonne de Champsaut, le 1er avril 1543, mort à Valence en 1626.

131 En partant pour s'aller marier, il dit à sa maîtresse: «Allons donc faire cette sottise, puisque vous le voulez» (T.)

132 Charles, maréchal de Créqui, épousa Madeleine de Bonne, fille du connétable de Lesdiguières. Il mourut en 1638, à l'âge d'environ soixante et onze ans.

133 Il étoit garde-des-sceaux du parlement de Grenoble.

134 Catherine Henriette, légitimée de France, fille de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, fut mariée au duc d'Elbœuf en 1619, et mourut en 1663.

135 Charles de Lorraine, deuxième du nom, duc d'Elbœuf, mourut le 5 novembre 1657. Cette date et quelques autres, particulièrement celle que Tallemant a mise à la marge de son introduction, font connoître principalement l'époque à laquelle il écrivoit ses Mémoires.

136 Turenne, comme chacun sait, se trouva dans une circonstance toute pareille, et tint la même conduite.

137 Je ne dirai que ce qui n'est point dans ses Mémoires, ni dans ceux que M. de Peiresc a laissés à M. Dupuy. (T.)—Marguerite de France, reine de Navarre, première femme de Henri IV, née en 1552, morte le 27 mars 1615. On a d'elle des Mémoires fort curieux, qui ont eu beaucoup d'éditions.

138 Cette pièce ne paroît pas avoir été imprimée.

139 Margot étoit le nom abrégé et familier que Charles IX donnoit à sa sœur Marguerite. «En donnant ma sœur Margot au prince de Béarn, je la donne à tous les huguenots du royaume.» En effet, les faveurs de la princesse passoient déjà pour être partagées par un assez grand nombre d'élus.

140 Bassompierre en a parlé. «Le soir (du 5 août 1628), ce capucin, fils de la feue reine Marguerite et de Chauvalon, nommé Père Archange, me vint trouver et me dit force impertinences.» (Mémoires de Bassompierre, deuxième série des Mémoires relatifs à l'Histoire de France, t. 21, pag. 162.)

141 Marie de Médicis, qui l'avoit remplacée dans la couche de Henri IV, et au couronnement de laquelle Henri IV exigea qu'elle parût.

142 M. de Souvray, ou de Souvré, étoit gouverneur de Louis XIII.

143 Il étoit sous-gouverneur et premier écuyer de la grande écurie. (T.)

144 Ce M. de Souvray, à ce qu'on prétend, disoit Bucéphale en lieu de Céphale, en cet endroit de Malherbe (Ode à la Reine-mère du Roi, sur sa bienvenue en France) où il y a:

Quand les yeux même de Céphale
En feroient la comparaison. (T.)

145 Elle avoit fait bâtir un hôtel à l'entrée de la rue de Seine (sur l'emplacement des maisons qui commencent la rue à droite). Les jardins s'étendoient le long de la rivière jusqu'à la rue des Saints-Pères. La première fois que Henri alla la voir, il lui dit, en la quittant, qu'il la prioit d'être plus ménagère. «Que voulez-vous, répondit-elle, la prodigalité est chez moi un vice de famille.»

146 On ne donnoit alors que la qualification de demoiselle aux femmes bourgeoises; celle de madame n'appartenoit qu'aux femmes de qualité.

147 Madame de Retz étoit galante. (T.)—Ménage, qui croyoit cette anecdote plus récente, la rapporte ainsi: «Madame Loiseau, bourgeoise, étoit à Versailles. Le Roi, voyant qu'elle s'avançoit fort près du cercle, dit à madame la duchesse de ***: «Questionnez-la un peu, madame.» «Madame la duchesse de ***, l'ayant fait approcher, lui dit: «Madame, quel est l'oiseau le plus sujet à être cocu?» Elle lui répondit «C'est un duc, madame.» (Menagiana, édition de 1762, tom. 1, pag. 264.)

148 Jacqueline de Bueil, comtesse de Bourbon-Moret.

149 Ce fait, indiqué dans les Amours du grand Alcandre, est rapporté à la date du 5 octobre 1604 dans le Journal de l'Estoile, tom. 47, pag. 476 de la première série des Mémoires relatifs à l'histoire de France. Barclay, dans l'ingénieuse satire de l'Euphormion, rapporte de la manière la plus spirituelle les conditions du mariage de Jacqueline qu'il désigne sous le nom de Casina. Nous en rapporterons ce passage: Nescio quis antistes in candidâ veste connubii legem ad hunc modum recitavit, novam sanè, et quam ideò in tabulâ descripserat, ne inter pronunciandum laberetur: Ut tu Olympio hanc Casinam conjugem tuam nec attigeris, nec osculum retuleris, nisi peregrè proficiscens et trinundinum abfuturus, ut à sinu curiosam abstineas manum, nec adsis molestus noctium arbiter, aut antè sextam diei horam uxoris thalamum temerariâ manu recludas; si quam intereà prolem tibi genuerint Dii, illam protinùs tollas, et gratuito hærede felicissimam augeas domum. Si hæc faxis, tum tibi in uxoris nomen venire licebit, bonisque avibus juncto per exterarum gentium urbes celeberrimis itineribus volitare. (Euphormionis Lusinini, sive Joannis Barclaii satiricon. Lugd. Bat. apud Elzevirios 1637, pag. 196.) Plus d'un de nos lecteurs recourra à l'ouvrage que nous citons pour y voir les conditions imposées à l'épouse. La longueur de cette note ne nous a pas permis de les insérer ici.

150 Chrétienne de France, fille de Henri IV.

151 Le duc de Savoie.

152 C'étoit ce qu'il lui falloit, car elle fait assez la princesse. Les Courtenay, depuis quelques années, ont prétendu être princes du sang. (T.)

153 Des chaises des rues. (T.)—Le Pont-Rouge étoit établi devant la galerie du Louvre, en face de la rue de Beaune.

154 Antoine de Bourbon, comte de Moret, né à Fontainebleau en 1607, légitimé en 1608. Il étoit abbé de Savigny, de Saint-Victor de Marseille, de Saint-Etienne de Caen et de Signy; il n'en porta pas moins les armes.

155 Il devint amoureux terriblement de madame de Chevreuse. M. de Chevreuse en étoit fort jaloux. En ce temps-là, madame de Chevreuse et Buckingham prièrent madame de Rambouillet de leur faire entendre mademoiselle Paulet, la plus belle voix de son temps. M. de Moret se trouva par hasard à l'hôtel de Rambouillet, où ils se devoient rendre. Quand l'heure vint, elle le pria de se retirer, parce qu'elle ne vouloit point que M. de Chevreuse, son voisin, pût l'accuser de quelque chose. M. de Moret fit ce qu'il put pour la fléchir, mais il s'en alla enfin, et ne lui en voulut aucunement.

Un jour, chez madame des Loges, il jugeait de bien des choses d'esprit en jeune homme de qualité, Gombauld lui fit cette épigramme:

Vous choquez la nature et l'art,
Vous qui êtes né d'un crime;
Mais pensez-vous que d'un bâtard
Le jugement soit légitime?

Il étoit d'une comédie que les enfants d'Henri IV jouèrent; il n'y eut que lui qui fit bien. (T.)

156 Au combat de Castelnaudary. L'opinion que le comte de Moret fut tué sur le champ de bataille, ou mourut de ses blessures quelques heures après, est la plus générale. D'autres cependant ont cru qu'ayant été pansé secrètement et guéri de ses blessures, il passa en Italie, se fit ermite, parcourut divers pays sans se faire connoître, vint enfin prendre retraite à l'ermitage des Gardelles, près de Saumur, sous le nom de frère Jean-Baptiste, et y mourut le 24 décembre 1692. Cette version sent bien le roman.

157 On voit par ce passage que la comtesse de Moret mourut vers l'an 1650. Nous avons vainement cherché cette date ailleurs.

158 Henri, duc de Montmorency, fils de Anne de Montmorency, maréchal de France en 1566, connétable en 1593, mort à Agde le 1er avril 1614.

159 Monnoie d'argent qui valoit environ douze sous; elle étoit grande comme le sont aujourd'hui les pièces de trente sous.

160 Louise de Budos, fille du vicomte de Portes, née le 13 juillet 1575, mariée le 13 mars 1593, morte à Chantilly le 30 avril 1598.

161 Laurence de Clermont, fille de Claude de Clermont, comte de Montoison. Ce mariage fut contracté en 1601.

162 Elle mourut le 14 septembre 1654, âgée de quatre-vingt-trois ans.

163 Charlotte-Marguerite de Montmorency, née vers 1593, épousa le 3 mars 1609 Henri de Bourbon, deuxième du nom, prince de Condé. Elle mourut à l'âge de cinquante-sept ans, à Châtillon-sur-Loing, le 2 décembre 1650.

164 On trouvera ci-après des détails sur le marquis de Sourdis dans l'article de madame Cornuel.

165 Elle avoit épousé, en premières noces, le duc de Castro, frère du duc de Parme, Alexandre Farnèse. Elle n'eut point d'enfants. Puis elle fut maréchale de Montmorency. On lui donna, quand elle fut veuve, le domaine d'Angoulême, et monseigneur le duc d'Auvergne lui succéda. On conte une plaisante chose de cette princesse. Etant venue en hâte de Tours à Paris, elle laissa tout son train chez un chanoine, en dessein de retourner aussitôt à Tours. Ceux qu'elle avoit amenés avec elle à Paris lui disoient: «Mais, madame, nous ne sommes pas assez pour vous servir; prenez donc quelqu'un.» Insensiblement on fit un nouveau train à Paris. Elle écrivoit toujours à Tours: «Je pars la semaine qui vient.» On tenoit ce train en bon état. Cela dura vingt-huit ans. (T.)

166 Bassompierre dit positivement dans ses Mémoires que la main de mademoiselle de Montmorency lui étoit accordée par le connétable, et que le Roi descendit jusqu'à le prier en ami de renoncer à cette belle alliance. Le récit de Bassompierre est en partie confirmé par celui de Fontenay-Mareuil. (Mémoires de Bassompierre, deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France, tom. 19, pag. 385 et suiv.; et Mémoires de Fontenay, première série de la même collection, tom. 50, pag. 15.)

167 Ce ballet eut lieu au mois de février 1609. (Lettres de Malherbe à Peiresc. Paris, Biaise, 1822, pag. 62.)

168 «Sous le ciel il n'y avoit lors rien de si beau que mademoiselle de Montmorency, ni de meilleure grâce, ni plus parfait.» (Mémoires de Bassompierre, ibid., pag. 388.)

169 La femme d'un président des comptes. Elle étoit demoiselle. (T.)

170 On dit qu'il n'avoit en fonds de terre que dix mille livres de rente. (T.)

171 Cette anecdote est racontée avec des différences dans les Mémoires de Fontenay-Mareuil, tom. 50, pag. 16 de la première série de la collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, et dans les Mémoires des Lenet, tom. 53, pag. 139 de la deuxième série de la même collection.

172 Charlotte-Catherine de La Trémouille, veuve de Henri de Bourbon, prince de Condé.

173 Charlotte des Essars, comtesse de Romorantin. Henri IV en eut deux filles, qui furent toutes les deux abbesses, l'une de Fontevrault, l'autre de Chelles.

174 Madame Quelin eut depuis pour galant un maître des comptes qu'on appeloit Nicolas. Il se rencontra en ce temps-là que M. Quelin, conseiller de la grand'chambre, son mari, rapporta un procès pour un nommé Nicolas Fouquelin. Le président de Harlay, qui aimoit à rire, fut ravi de cette rencontre, et pour se divertir, toutes les fois qu'il pouvoit faire venir cela à propos, il faisoit redire le fait à ce bonhomme, afin d'avoir le plaisir de lui entendre dire Nicolas Fouquelin. Quelin, conseiller à la grand'chambre, dit qu'il est fils de Henri IV. Il est vrai qu'il fait assez de tyrannies aux marchands de bois de l'île Notre-Dame pour n'être pas fils d'un particulier: mais il n'a que cela de royal. (T.)

175 Le grand Condé.

176 Il dit, voyant qu'on faisoit le marquis de Thémines maréchal de France et gouverneur de Bretagne pour avoir arrêté M. le Prince: «Non ho mai visto sbirro cosi ben pagato.» Comme on lui demandoit s'il ne trouvoit pas que madame la Princesse et madame de Guémenée étoient des personnes admirables?: Sono bellissime, dit-il, ma quel Pontgibault è un bel cavaliere. On parlera ailleurs de Pontgibault. (T.)

177 C'est une injure d'Italie, comme visage de bois flotté ici. (T.) «On dit par injure à une personne que c'est un plaisant visage, un visage de bois flotté, un visage de cuir bouilli, un visage à étui, quand il est noir, rude, couperosé.» (Dict. de Trévoux.)

178 Voir ci-après l'article du cardinal de Richelieu et de madame de Combalet, depuis duchesse d'Aiguillon, sa nièce (voir pag. 344).

179 Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, duchesse de Longueville, si célèbre dans l'histoire de la Fronde.

180 Pierre Séguier, deuxième du nom, seigneur de Soret, président à mortier au parlement de Paris, avoit épousé Marie du Tillet, fille de Jean du Tillet, seigneur de La Bussière, greffier en chef du Parlement.

181 Jacqueline Le Voyer, dite de Comant ou de Coetman, femme d'Isaac de Varenne.

182 Le passage imprimé en lettres italiques est biffé dans le manuscrit de Tallemant; mais avec quelque soin on parvient encore à le lire sous les ratures, et nous avons cru devoir le rétablir.

183 Sigogne est un poète satirique dont les œuvres n'ont pas été recueillies, et dont aucune biographie n'a parlé. Le Combat d'Ursine et de Perrette, parodie de la dispute de madame de Poyanne et de mademoiselle du Tillet, se trouve dans la deuxième partie du Cabinet satirique. Cette pièce y est suivie d'une Réponse, par Motin. Ce Recueil, licencieux et rare, contient un grand nombre de satires en vers par Sigogne, Motin, Desportes, Maynard, Régnier et d'autres poètes du temps d'Henri IV et de Louis XIII. Colletet avoit l'intention de consacrer un article à Sigogne dans ses Vies des poètes françois (manuscrit dépendant de la Bibliothèque particulière du roi); mais cette notice devoit trouver place dans la partie non terminée de cet ouvrage, et le nom de Sigogne n'y figure qu'à la table.

184 Cette madame Pilou, bonne, spirituelle, alloit à la cour, quoique femme d'un procureur. On verra plus bas dans ces Mémoires des détails fort curieux sur cette femme singulière.

185 En 1591.

186 Elle disoit madame ma mie à la Reine même. (T.)

187 Concini Concino, maréchal d'Ancre, tué par ordre du Roi, le 24 avril 1617.

188 Toutes les médisances qu'on en a faites sont publiques. Un jour comme la Reine-mère disoit: «Apportez-moi mon voile;» le comte du Lude, grand-père de celui d'aujourd'hui, dit en riant: «Un navire qui est à l'ancre n'a pas autrement besoin de voiles.» (T.)

189 C'étoit l'ancienne capitainerie du Louvre, construite sur la partie du jardin de l'Infante qui est la plus rapprochée de la place de la colonnade du Louvre, et qui paroît avoir fait partie du Petit-Bourbon, hôtel du connétable. Tallemant écrivoit ceci en 1657.

190 Du côté de la rue du Coq.

191 On lit dans les Mémoires de Brienne, publiés en 1818, tom. I, pag. 255: «Lorsque le coup fut décidé, on délibéra pour savoir qui l'on en chargeroit. Dubuisson le père, qui avoit soin de gouverner les oiseaux du Cabinet du Roi, fut choisi pour en faire la proposition au baron de Vitry, et eut ordre de l'assurer de la charge de maréchal de France pour récompense du grand service qu'il rendroit à Sa Majesté. En effet, Du Hallier, son frère, que nous avons vu depuis maréchal de l'Hôpital, et les autres gentilshommes qu'il avoit mis du complot, ayant tué sur le pont du Louvre le maréchal d'Ancre, Vitry reçut le jour même le bâton vacant par sa mort.»

On voit par le récit de Brienne que les assassins de Concini, avides des récompenses qui étoient le prix de cette horrible expédition, se disputèrent l'honneur infâme d'avoir porté le premier coup. Du reste, ce service profita surtout aux deux frères Vitry et Du Hallier. Longues années après l'assassinat, en 1651, on fit graver un portrait du premier, au bas duquel on lit: «Il fut long-temps capitaine des gardes-du-corps du feu roi Louis XIII, qui s'en servit habilement pour étouffer la naissance d'une guerre civile, contre la personne du maréchal d'Ancre, qui divisoit tous les François; arrachant des mains de cet ambitieux favori les prétextes aux mécontentements. Cet incomparable coup de justice de ce grand prince marquera à jamais qu'il étoit divinement inspiré pour le salut de son Etat et le repos de ses sujets.» (Ce portrait fait partie du cabinet des estampes à la Bibliothèque du roi.)

192 Rue de Tournon. Il sert aujourd'hui de caserne à la garde municipale.

193 Léonore Dori, dite Galigai, née à Florence, brûlée à Paris le 8 juillet 1617.

194 Superstition du moyen âge; sort que l'on croyoit être jeté par le simple regard; on l'appeloit jettatura. Il falloit, pour l'éviter, rompre l'air entre l'œil du magicien et l'objet qu'il considéroit. Les habitans de nos campagnes ne sont pas encore guéris de ces chimères.

195 On ne peut indiquer aux lecteurs une source plus curieuse pour tous les faits qui composent cet article, que la Relation exacte de tout ce qui s'est passé à la mort du maréchal d'Ancre. On la doit à Michel de Marillac, et on regrette de ne pas la voir reproduite dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France. Elle a été imprimée à la suite de l'Histoire des plus illustres favoris, par P. Dupuy; Leyde, Jean Elzevier, 1659, in-12.

196 Lisette est un personnage demeuré inconnu, mais nous croyons vrai le portrait que Tallemant en a tracé. «On n'a pas toujours besoin de preuves historiques pour croire à l'authenticité d'un fait, de même qu'il n'est pas toujours nécessaire de connoître l'original d'un portrait pour en affirmer la ressemblance.» (Zuleima, imité de l'allemand de madame Pichler, par H. de Châteaugiron; Paris, Firmin Didot, 1826, in-18.)

197 Louise Marguerite de Lorraine, veuve de François de Bourbon, prince de Conti.

198 Expression proverbiale qui a le même sens que faire un trou dans la lune.

199 Voyez les Amours du grand Alcandre. (T.)

200 Comminges, père de Comminges reçu capitaine des gardes de la Reine en survivance, et gouverneur de Saumur, étoit un homme d'esprit qui partageoit souvent avec les galants qu'il servoit, car il étoit bien fait. (T.)

201 Troisième fils de Louis Ier, prince de Condé.

202 La comtesse de Montafié, première femme de François de Bourbon, prince de Conti, mourut le 26 décembre 1601, et sa fille épousa le comte de Soissons le lendemain. (Voyez le Père Anselme, tom. 1, pag. 334 et 350.)

203 Charles de Bourbon, comte de Soissons, dernier fils de Louis de Bourbon, premier du nom, prince de Condé, né en 1566, mort en 1612.

204 Catherine Françoise de Bretagne, sœur de la duchesse de Montbason, se retira à Port-Royal. Elle y devint l'amie de madame de Longueville. Ce fut elle qui se chargea d'annoncer à cette princesse la mort de son fils. (Voyez la lettre de madame de Sévigné du 20 juin 1672.) Sa vieillesse se passa dans les souffrances les plus aiguës, car elle est morte le 21 novembre 1691, et le 36 janvier 1674, madame de Sévigné écrivoit à sa fille: «Ce Port-Royal est une Thébaïde, c'est un paradis, c'est un désert où toute la dévotion du christianisme l'est rangée..... Mademoiselle de Vertus y achève sa vie avec des douleurs inconcevables et une résignation extrême.»

205 Anne de Montafié, comtesse de Soissons, mourut à Paris dans l'hôtel de Soissons, le 17 juin 1644.

206 Madeleine de Saint-Nectaire (on prononçoit Senneterre) mourut fort âgée en 1646.

207 Henri de Savoie, duc de Nemours et de Genevois, qui épousa Anne de Lorraine, fille de Charles, duc d'Aumale, et mourut en 1632.

208 Ce roman a pour titre: Orasie, où sont contenues les plus mémorables aventures et les plus curieuses intrigues qui se soient passées en France vers la fin du seizième siècle, par une dame illustre. Paris, Ant. de Sommaville, 1646, 4 vol. in-8o.

209 Henri de Saint-Nectaire, marquis de La Ferté-Habert, chevalier des ordres du Roi, lieutenant-général au gouvernement de Champagne, ambassadeur en Angleterre et à Rome, mourut le 4 janvier 1662, âgé de quatre-vingt-neuf ans.

210 François, père de Henri, étoit dans la ville de Metz lorsque Charles-Quint l'assiégea; ainsi c'est sur lui que le duc de Guise fit la plaisanterie rapportée par Tallemant.

211 Celle-ci est fille d'une mademoiselle de Dampierre, de bonne maison, qui étoit belle comme un ange. La Ferté en étoit aussi amoureux, mais le bon homme étoit horriblement jaloux. On l'a mariée depuis en Auvergne. (T.)

212 Elle ne fermoit jamais les mains, parce que cela rendoit les jointures rudes; elle avoit les mains belles. (T.)

213 Journal de M. le cardinal de Richelieu, qu'il a fait durant le grand orage de la cour en l'année 1630 et 1631, tiré des Mémoires écrits de sa main, 1649, in-8o.

214 Il est vrai qu'après qu'on avoit parlé de le marier avec la reine d'Angleterre, c'étoit furieusement descendre. Il avoit eu quelque inclination pour elle fondée sur l'espérance de l'épouser, et ce fut pour elle que Malherbe fit, au nom de M. le comte, ces vers qui commençoient ainsi:

Ne délibérons plus, etc. (T.) Malherbe, Stances, livre 5.

215 Gabriel, dit le Chevalier de Saint-Nectaire, tué au siége de La Mothe, en Lorraine, le 30 mai 1634.

216 Cette madame la comtesse d'Alais étoit une grande et grosse femme. Madame de Rambouillet disoit, quand elle la voyoit, qu'il lui sembloit voir le colosse de Rhodes. (T.)

217 On disoit proverbialement, faire le mariage de Jean des Vignes, ou des gens des vignes, tant tenu tant payé. (Voyez l'étymologie ou explication des proverbes françois, par Fleury de Bellingen. La Haye, 1656, pag. 68.) On lit dans les Proverbes en rimes ou Rimes en proverbes de Le Duc, Paris, 1664, in-12:

Mariage de Jean des Vignes,
On en a mal aux eschines.

218 On a déjà exprimé le regret de la perte de ces Mémoires. (Voyez la note de la page 2.)

219 Les Mémoires de M. de Sully et autres parlent assez de ces brouilleries et de sa bravoure. On parlera de lui à l'historiette du cardinal de Richelieu. Il a écrit assez de choses, mais on ne sait ce que tout cela est devenu. C'étoient des Mémoires (ils ont été imprimés depuis. (T.)—Le duc d'Angoulême, auquel cette historiette donne une physionomie si nouvelle, naquit des liaisons de Charles IX et de Marie Touchet, le 28 avril 1573. Il fut impliqué dans la conspiration de Biron, et condamné à mort pour avoir trempé dans celle de d'Entragues. Henri IV commua sa peine. Il mourut à Paris le 24 septembre 1650, ayant vécu sous cinq rois, et s'étant distingué dans nombre de batailles. Ses Mémoires ont été publiés après sa mort sous le titre de Mémoires très-particuliers du duc d'Angoulême pour servir à l'histoire des règnes de Henri III et de Henri IV, 1662, in-12. Ils ont été insérés dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, tom. 44 de la première série.

220 Expression familière qui se prenoit dans le sens d'un profit illicite sur des commissions dont on étoit chargé. Péréfixe, dans son Histoire de Henri IV, l'a employée plusieurs fois. (Dictionnaire de Trévoux.)

221 Le narquois étoit le jargon que parloient entre eux les voleurs et les escrocs; on l'appelle plus communément l'argot. (Voyez le Jargon ou le langage de l'argot réformé, dans le Recueil de facéties intitulé: les Joyeusetés, facéties et folastres imaginations de Caresmes prenant, Gauthier Garguille, etc., Paris, Techener, 1831.)

222 Cela ne dura guère. Il fit évader Merlin, quand on y alla. (T.)

223 L'hôtel d'Angoulême, situé rue Pavée, au Marais, s'appelle aujourd'hui l'hôtel de Lamoignon, parce qu'il a appartenu sous Louis XIV aux célèbres magistrats de ce nom.

224 Françoise de Nargonne; qui avoit épousé le duc d'Angoulême le 25 février 1644, mourut, cent trente-neuf ans après son beau-père Charles IX, le 10 août 1713, à l'âge de quatre-vingt douze ans. Boursault dit en parlant d'elle, en 1702, dans une de ses Lettres: «Peut-être depuis les premiers âges où les hommes vivoient si long-temps, n'y a-t-il eu de bru que madame d'Angoulême qu'on ait vue dans une pleine santé plus de six-vingts ans après la mort de son beau-père. Quelque longue que sa vie puisse être, elle en a toujours fait un si bon usage, qu'elle mourra avec plus de vertus que d'années.» (Lettres nouvelles de M. Boursault, Luxembourg, 1702, pag. 50.)

225 Jacques Nompar de Caumont, duc de La Force, né vers 1559, mort le 10 mai 1652.

226 On trouve dans le Mercure de novembre 1765, des Mémoires du maréchal de La Force, où il retrace les événements dont il fut, dans cette journée, témoin et acteur. Voltaire en a donné un extrait dans les pièces justificatives, à la suite de la Henriade.

227 Sibade, avoine.

228 En 1636. «On n'entendoit que murmures de la populace contre le cardinal, qu'elle menaçoit comme étant cause de ces désordres; mais lui qui étoit intrépide, pour faire voir qu'il n'appréhendoit rien, monta dans son carrosse, et se promena sans gardes dans les rues, sans que personne lui osât dire mot.» (Mémoires de Montglas, dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, deuxième série, tom. 49, pag. 126.)

229 Ancienne locution du midi que l'on retrouve dans tout ce qui reste de manuscrits originaux de Brantôme.

230 Comme il étoit devant Renty, en Flandre, il dit à M. de Castelnau, son fils: «Castelnau, vous vous êtes tout rouillé dans la province.» Ce Castelnau fut commandé pour escorter les femmes avec douze cents chevaux et dix-huit cents hommes de pied. Le voilà en bataille; il prononce lui-même le ban que personne, sous peine de la vie, n'eût à sortir de son rang; il n'eut pas plus tôt achevé qu'un lièvre vint à partir. Au lieu de retenir ses gens, il crie le premier: Ah! lévrier! tout le monde le suit, on prend le lièvre. Après il tâcha de rallier ses gens, et crie: Ah! cavalerie! plus fort qu'il n'avoit crié ah! lévrier! Mais il n'y eut jamais moyen, et si l'ennemi eût donné, c'étoit une affaire faite, tous les équipages étoient perdus. Dans le conseil de guerre en cette même campagne, il opina ainsi: «Je suis d'avis que nous nous retirions; j'avois de l'avoine, je n'en ai plus, il faut s'en aller.» Cet homme-là, cependant, avec cent mille livres de partage, a si bien fait qu'il a marié trois filles de quatre qu'il avoit, l'une à M. de Ravailles, aîné de sa maison, premier baron de Béarn; la seconde au comte de Lauzun, et la troisième au marquis de Montbrun, tous grands seigneurs. (T.)

231 M. Tallemant, père du maître des requêtes. (T.)

232 Henriette de Coligny, petite-fille de l'amiral, avoit épousé en 1643 Thomas Hamilton, comte de Hadington. Devenue veuve après quelques années de mariage, elle contracta une nouvelle alliance avec le comte de La Suze. On a d'elle des poésies assez remarquables qui ont été publiées dans un Recueil qui en contient beaucoup de Pélisson, de mademoiselle de Scudéri et de bien d'autres.

233 Les ministres protestants de Charenton. Tallemant étoit de la religion réformée.

234 Allusion à Dom Quichotte de la Manche.

235 Tallemant dit plus loin, dans le cours de cette Historiette: «Racan, de qui j'ai eu la plus grande part de ces Mémoires......» Racan ayant pris le parti, après qu'il eut communiqué tous ces renseignements à Tallemant, de faire imprimer sa Vie de Malherbe, tous les faits rapportés dans cette Vie se retrouvent ici. Mais Tallemant en a ajouté un grand nombre qui sont en général les plus piquants, et il en a reproduit plusieurs avec une franchise que Racan, qui s'attendoit bien à ce que son travail seroit prochainement imprimé, s'est cru forcé d'adoucir. Nous indiquerons par des notes tous les passages qui ne se trouvent pas dans la Vie donnée par Racan, et qui fut imprimée pour la première fois dans un Recueil intitulé: Divers Traités d'Histoire, de Morale et d'Eloquence. Paris, 1672, in-12, publié par P. de Saint-Glas, abbé de Saint-Ussans. Des bibliographes avoient cité une édition de cette Vie, publiée selon eux en 1651. Personne ne l'a vue, et aux preuves de sa non-existence données par M. Beuchat dans la Biographie universelle de Michaud, tom. 36, pag. 497, note, nous pouvons ajouter que si cette Vie avoit été imprimée en 1651, Tallemant, qui écrivoit ces historiettes postérieurement à cette époque, n'en auroit pas reproduit les principaux faits; il se fût borné à y renvoyer. Evidemment il n'a pu connoître qu'un travail manuscrit de Racan.

236 Ce M. le Grand Prieur étoit bâtard de Henri II, et frère de madame d'Angoulême, veuve du maréchal de Montmorency, dont nous avons parlé dans l'historiette du connétable de Montmorency. (T.)

237 Les œuvres de ce poète ont été réunies sous ce titre: Œuvres du sieur de La Roque de Clairmont en Beauvoisis, dédiées à la reine Marguerite, Paris, 1606, petit in-12.

238 M. le Grand Prieur fut tué par un nommé Altoviti, qui avoit été corsaire, et alors capitaine de galère, après avoir enlevé une fille de qualité, la belle de Rieux-Château-Neuf, qu'Henri III pensa épouser; ce fut elle qui lui dit qu'il parlât pour lui un jour qu'il lui parloit pour un autre. Henri III le tenoit comme espion auprès de M. le Grand Prieur, qui, l'ayant découvert, alla chez lui en dessein de lui faire affront. Mais Altoviti, blessé à mort par ce prince, lui donna un coup de poignard dont il mourut[238-A]. Il est vrai qu'il reçut cent coups après sa mort, car les gens du gouverneur se jetèrent tous sur lui.

Un jour ce M. le Grand Prieur, qui avoit l'honneur de faire de méchants vers, dit à Du Perrier: «Voilà un sonnet; si je dis à Malherbe que c'est moi qui l'ait fait, il dira qu'il ne vaut rien; je vous prie, dites-lui qu'il est de votre façon.» Du Perrier montre ce sonnet à Malherbe en présence de M. le Grand Prieur. «Ce sonnet, lui dit Malherbe, est tout comme si c'étoit M. le Grand Prieur qui l'eût fait.» (T.)

238-A Le 2 juin 1586.

239 C'étoit en 1601. Le cardinal n'étoit encore qu'évêque d'Evreux.

240 Voyez les stances à M. le premier président de Verdun pour le consoler de la mort de sa première femme. (Poésies de Malherbe, Paris, Barbou, 1764, in-8o, pag. 239.)

241 Elle fut composée en 1608. Voyez cette ode, pag. 103 du volume précité. La strophe dont les deux premiers vers sont rappelés ici est la cinquième dans l'édition de Barbou.

242 Edition Barbou, pag. 65.

243 Racan, on le pense bien, s'est donné de garde d'entrer dans ces détails sur la lésine du Roi, et de la laisser même entrevoir.

244 Voyez l'ode à Louis XIII. Edition Barbou, pag. 258.

245 Régnier, satire 9.

246 Stances qui commencent par ce vers. Edition Barbou, pag. 28.

247 Toute cette partie a bien moins d'étendue dans Racan.

248 Cette anecdote ne fait pas non plus partie du récit de Racan. Il y est fait allusion à la nouvelle de Cervantes insérée dans son roman, liv. 7, ch. 33. (Voyez l'Histoire de l'admirable Don Quichotte, tom. 2, pag 82, Amsterdam, 1768.)

249 François de Cauvigny, sieur de Colomby, parent de Malherbe; poète très-médiocre, membre de l'Académie française. «Il avoit une charge à la cour qui n'avoit point été avant lui, et n'a point été depuis; car il se qualifioit orateur du roi pour les affaires d'Etat: et c'étoit en cette qualité qu'il recevoit douze cents écus tous les ans.» (Pellisson, Histoire de l'Académie, tom. I, pag. 289, Paris, 1730.) On trouve quelques détails sur les ouvrages de Colomby dans la Bibliothèque françoise de l'abbé Goujet, tom. 16, pag. 105.

250 Jean de Lingendes, poète assez remarquable pour son temps. Ses vers sont épars dans les Recueils. Il mourut en 1616.

251 Omis par Racan.

252 Cette lettre n'est point celle que les éditeurs de l'Isographie ont découverte dans les manuscrits de Béthune de la Bibliothèque du roi, puisque Louis XIII n'a signé que dauphin et non Loys; mais elle nous a paru tellement curieuse que nous la donnons ici avec l'orthographe du jeune prince. Elle est sans date, mais il devoit être très-enfant, lorsqu'il l'écrivit:

«Papa,

«Depuy que vous ete pati, j'ay bien donné du paisi à maman. J'ay été a la guere dans sa chambe, je sui allé reconete les enemy, il été tous a un tas en la ruele du li a maman ou j dorme. Je les ay bien éveillé ave mon tambour. J'ay été à vote asena papa, moucheu de Rong ma monté tou plein de belles ames, e tan tan de go canon, e puy j m'a donné de bonne confiture e ung beau peti canon d'agen, j ne me fau qu'un peti cheval pour le tire. Maman me renvoie demain à Sain Gemain où je pieray bien Dieu pou bon papa afin qu'il vou gade de tou dangé et qu'il me fasse bien sage, e la gache de vou pouvoi bien to faire tes humbe sevices. J'ay fort envie de domi papa, Fe Fe Vendome[252-A] vou dira le demeuran, et moy que je suj vote tes humbe e les obeissan fi papa et seviteu.

«Dauphin.»

252-A César de Vendôme, fils d'Henri IV et de la belle Gabrielle.

253 En 1614. Ils se tenoient au Petit-Bourbon.

254 Le sujet de cette querelle étoit un article devenu le premier de la déclaration du clergé de France de 1682. Le Tiers-État vouloit que l'on posât ce principe d'éternelle vérité que l'autorité spirituelle n'a aucun droit sur la puissance temporelle du Roi, et le Tiers-État fut traité d'hérétique! (Voyez les Mémoires de Fontenay-Mareuil, première série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France tom. 50, pag. 258.)

255 C'est un mot de province pour huche. (T.)—La plupart de nos paysans se servent encore de ce mot.

256 Racan a omis tout ce qui termine cet alinéa.

257 Voyez les Amours du grand Alcandre. Madame de Guercheville y est désignée sous le nom de Scilinde. La maison de La Roche-Guyon, une des bonnes de France, étoit tombée en quenouille. L'héritière, au lieu de se donner à quelqu'un des grands seigneurs qui la recherchoient, se donna à un gentilhomme de son voisinage, nommé M. de Silly, qui prit le nom de La Roche-Guyon. Le fils de cet homme-là épousa une fille de la maison de Pons. C'est cette madame de Guercheville. Elle demeura veuve fort jeune avec un seul fils, qui étoit le feu comte de La Roche-Guyon. Henri IV étant à Mantes, qui est près de ce lieu, fit bien des galanteries à madame de La Roche-Guyon, qui étoit une belle et honnête personne. Il y trouva beaucoup de vertu, et pour marque d'estime, il la fit dame d'honneur de la feue Reine-mère, en lui disant: «Puisque vous avez été dame d'honneur, vous le serez.» Entre deux, cette dame avoit épousé M. de Liancourt, premier écuyer de la petite écurie, et par pruderie elle se fit appeler madame de Guercheville, à cause qu'on appeloit alors madame de Beaufort madame de Liancourt. Le comte de La Roche-Guyon mort sans enfants, M. de Liancourt, en donnant le surplus en argent, eut la terre de La Roche-Guyon pour les conventions matrimoniales de sa mère.(T.)—L'abbé de Choisy rapporte dans ses Mémoires le fait relatif à Henri IV, que Tallemant s'est contenté d'indiquer ici. (Voyez les Mémoires de Choisy, tom. 63, pag. 515 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.)

258 Voir précédemment (pag. 76) l'historiette du connétable, où sa femme joue un très-grand rôle.

259 Racan fait ajouter à Malherbe: «Tel qui pense être issu de ces grands héros est peut être venu d'un valet-de-chambre ou d'un violon.»

260 Henri de Bourbon, père du grand Condé.

261 Cette anecdote ne se trouve pas dans Racan.

262 Omis par Racan.

263 Omis par Racan. Voici la première stance de cette pièce:

Que d'épines, Amour, accompagnent tes roses!
Que d'une aveugle erreur, tu laisses toutes choses
A la merci du sort?
Qu'en tes prospérités à bon droit on soupire,
Et qu'il est malaisé de vivre en ton empire
Sans désirer la mort?

(Poésies de Malherbe, édition Barbou, pag. 143.)

264 Omis par Racan.

265 Omis par Racan.

266 Marie Bruneau, dame des Loges; c'étoit une femme très-renommée pour son esprit chez laquelle les gens de lettres se réunissoient souvent.

267 Le Bouclier de la Foi.

268 Tallemant ne tenoit pas cette anecdote de Racan. C'est Balzac qui le premier l'a rapportée ainsi: elle est inexacte. Ménage, dans ses Observations sur Malherbe, l'a rectifiée d'après le récit même de Racan, qui y jouoit un rôle: «J'ai su de M. Racan, dit-il, que c'est lui qui avoit fait ces vers que M. de Balzac attribue à Malherbe, et que Gombaud avoit fait ceux que M. de Balzac donne à madame des Loges. Madame des Loges, qui étoit de la religion réformée, avoit prêté à M. de Racan le livre de Dumoulin le ministre, intitulé le Bouclier de la Foi, et l'avoit obligé de le lire. M. de Racan, après l'avoir lu, fit sur ce livre cette épigramme que M. de Balzac a altérée en plusieurs endroits. L'ayant communiquée à Malherbe, qui l'étoit venu visiter dans ce temps-là, Malherbe l'écrivit de sa main dans le livre de Dumoulin, qu'il renvoya en même temps à madame des Loges de la part de M. de Racan. Madame des Loges, voyant ces vers écrits de la main de Malherbe, crut qu'ils étoient de Malherbe; et comme elle étoit extraordinairement zélée pour sa religion, elle ne voulut pas qu'ils demeurassent sans réponse. Elle pria Gombauld, qui étoit de la même religion et qui avoit le même zèle, d'y répondre. Gombauld, je le sais de lui-même, qui croyoit, comme madame des Loges, que Malherbe étoit l'auteur de ces vers, y répondit par l'épigramme que M. de Balzac attribue à madame des Loges, et qu'il trouve trop gaillarde pour une femme qui parle à un homme.» (Les Œuvres de François de Malherbe, 1723, tom. 2, pag. 387.)

269 Diophanti Alexandrini arithmeticorum libri sex, et de numeris multangulis liber unus, græcis et latinis commentariis illustratus. Paris, 1621, in-fol.

270 Dans le feu. (T.)—Cette anecdote ne se trouve pas dans Racan.

271 Également omis par Racan.

272 Avec qui voulez-vous donc que j'en aie? Ce mot d'un si bon comique ne se trouve pas dans Racan, dont le récit est presque continuellement pâle et froid.

273 Omis par Racan.

274 Ce mot n'est pas non plus rapporté dans Racan. La suite de cet alinéa y manque aussi; mais Balzac a donné également les détails qu'il renferme.

275 Cet alinéa et le suivant ne se trouvent pas dans la Vie par Racan.

276 Yvrande étoit un de ses disciples, gentilhomme breton, page de la grande écurie. (T.)

277 Omis par Racan.

278 Cet alinéa et le suivant renferment également des détails que Racan ne donne pas.

279 François de Harlay, auquel, en 1651, succéda son neveu, François Harlay de Champvallon, depuis archevêque de Paris.

280 Épître dédicatoire de la Traduction du trente-troisième livre de Tite-Live.

281 Omis par Racan.

282 Patrix est gentilhomme; il est de Caen, mais originaire de Languedoc. (T.)

283 Omis par Racan.

284 Omis par Racan.

285 Omis par Racan.

286 Omis par Racan.

287 Omis par Racan.

288 Omis par Racan.

289 Nicolas Bourbon, dit le Jeune, dont les Œuvres furent recueillies en 1630, sous le titre de Poematia, et qui fut appelé en 1637 à l'Académie françoise, quoiqu'il n'eût jamais écrit d'une manière un peu supportable qu'en latin.

290 Sirmond (Jean), également de l'Académie françoise, avoit composé quelques pièces latines qui lui avoient donné du renom. Elles furent rassemblées sous le titre de Carminum libri duo, quorum prior heroïcorum est, posterior elegiarum, 1654, in-8o.

291 Poésies de Malherbe. Edition Barbou, 1764, pag. 216.

292 Omis par Racan.

293 Poésies de Malherbe; Barbou, pag. 94.

294 Cette parodie, fort piquante en effet, se trouve aussi dans le commentaire de Ménage sur Malherbe. Quand on l'aura lue, on s'expliquera pourquoi nous ne l'avons pas rapportée ici. En voici une stance: ce n'est pas la meilleure, mais c'est la seule que nous puissions décemment citer:

Etre six ans à faire une ode,
Et faire des lois à sa mode,
Cela se peut facilement
Mais de nous charmer les oreilles
Parsa merveille des merveilles,
Cela ne se peut nullement.

«Malherbe, dit Ménage, pour réponse à ces vers, fit donner des coups de bâton à Berthelot, par un gentilhomme de Caen, nommé la Boulardière.»

295 Ces deux derniers ne sont pas grand'chose. (T.)

296 Il l'a rimé lui-même. (T.)

297 Voyez dans les Poésies de Malherbe la paraphrase du psaume 8, pag. 60 de l'édition Barbou.

298 Poésies de Malherbe, déjà citées, pag. 149.

299 Poésies de Malherbe, déjà citées, pag. 143.

300 Omis par Racan.

301 Son Historiette suit immédiatement celle-ci.

302 Ce fait très-curieux ne se trouve pas dans la Vie donnée par Racan.

303 Racan a aimé madame de Moret, sa parente, car on voit dans ses vers qu'il parle de cet œil qu'elle perdit ou qu'elle feignit d'avoir perdu. Voyez l'Historiette de madame de Moret. (T.)

304 On lit dans les Œuvres de Malherbe une chanson adressée à la marquise de Rambouillet, sous le nom de Rodanthe, pag. 234 de l'édition déjà citée.

305 Voyez le fragment pour madame la marquise de Rambouillet, 1624 ou 1625, dans les Poésies de Malherbe, pag. 254 de l'édition Barbou. Tallemant paroît avoir cité de mémoire les vers que madame de Rambouillet disoit avoir été faits pour elle; nous croyons devoir les rétablir ici:

Celle belle bergère, à qui les Destinées
Sembloient avoir gardé mes dernières années,
Eut en perfection tous les rares trésors
Qui parent un esprit et font aimer un corps.
Ce ne furent qu'attraits, ce ne furent que charmes;
Sitôt que je la vis, je lui rendis les armes,
Un objet si puissant ébranla ma raison.
Je voulus être sien, j'entrai dans sa prison,
Et de tout mon pouvoir essayai de lui plaire
Tant que ma servitude espéra du salaire;
Mais comme j'aperçus l'infaillible danger
Où, si je poursuivois, je m'allois engager,
Le soin de mon salut m'ôta cette pensée;
J'eus honte de brûler pour une âme glacée,
Et sans me travailler à lui faire pitié,
Restreignis mon amour aux termes d'amitié.

306 Cette curieuse anecdote et les détails qui la précèdent n'ont point été donnés par Racan.

307 Cette chanson paroît avoir été adressée à la marquise de Rambouillet sous le nom de Rodanthe. On est d'autant plus porté à le croire que l'on y retrouve les mêmes images sur la froideur de sa maîtresse, que dans les fragments cités plus haut.

Voici la seconde stance:

En tous climats, voire au fond de la Thrace,
Après les neiges et les glaçons,
Le beau temps reprend sa place,
Et les étés mûrissent les moissons;
Chaque saison y fait son cours;
En vous seule on trouve qu'il gèle toujours.

308 Poésies de Malherbe, pag. 101. Ces vers sont indiqués dans toutes les éditions de Malherbe comme étant adressés à la vicomtesse d'Auchy. (Voyez l'Historiette de cette dame à la suite de l'article sur Malherbe.)

309 Catherine Chabot, fille de Jacques, marquis de Mirebeau, veuve de César-Auguste de Saint-Lari, baron de Termes, se remaria à Claude Vignier, président au parlement de Metz; elle mourut en 1662.

310 On n'a vu ce fait rapporté nulle part ainsi et avec autant de détails. Ceux des contemporains qui ont parlé de la mort tragique du fils de Malherbe se sont tous accordés à dire qu'il avoit été tué en duel.

311 Piles est Fortia, et les Fortia passent pour être venus des Juifs. (T.)

Une satire virulente de Philippe Desportes contre François de Fortia, trésorier des parties casuelles, et des épigrammes de Jean de Baïf, où Fortia n'étoit pas plus ménagé, auront sans doute donné lieu au bruit alors répandu que la famille de Fortia étoit juive d'origine. Ces pièces existent encore dans un manuscrit de la Bibliothèque du Roi, no 7652, t. 3, p. 3, et 2220 du fonds Colbert. On ne peut les attribuer qu'à l'esprit de vengeance; François de Fortia ne s'étant sans doute pas montré fort empressé d'acquitter des assignations sur le trésor que Charles IX avoit accordées aux deux poètes trop libéralement et sans consulter l'état de ses finances. Des quatre frères de François, l'aîné, Jean de Fortia, avoit embrassé l'état ecclésiastique, et étoit aussi prêtre de la métropole de Tours; Pierre, le plus jeune, étoit abbé de Saint-Acheul, et mourut en 1580, comme on le voit dans le Gallia Christiana, t. 10, pag. 1328. D'ailleurs, dès la fin du seizième siècle, toutes les branches de cette maison firent sans difficulté leurs preuves pour être admises dans l'ordre de Malte, où l'on exigeoit quatre degrés de noblesse dans chacune des lignes paternelles et maternelles. M. le comte de Fortia de Piles, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, auquel la littérature et l'histoire doivent d'importantes publications, est aujourd'hui le dernier rejeton de cette famille noble et ancienne.

312 Malherbe mourut en 1628, à l'âge de soixante-treize ans.

313 Voir précédemment, pag. 171.

314 On raconte différemment ce qui se passa à sa mort.

Il est mort au mois d'octobre 1628. Son confesseur, voyant que sa maladie étoit dangereuse, le pressa de se confesser; il s'en excusa en disant qu'il se confesseroit à la Toussaint, comme il avoit coutume de le faire: «Mais, monsieur, dit le confesseur, vous m'aviez toujours dit que vous vouliez faire comme les autres, en ce qui regarde le christianisme. Tous les bons chrétiens se confessent avant que de mourir.—Vous avez raison, reprit Malherbe, je veux donc aussi me confesser, je veux aller où vont tous les autres, on ne fera pas un paradis exprès pour moi, et il se confessa.» (Extrait d'un manuscrit du même temps.)

315 Charles Paulet, secrétaire de la chambre du Roi, a été l'inventeur et le premier fermier de cet impôt, qui consistoit dans une somme que les officiers de judicature ou de finances payoient chaque année aux parties casuelles, afin de conserver, en cas de mort, leurs charges à leurs veuves et à leurs héritiers; autrement elles auroient été déclarées vacantes au profit du Roi. Ce droit, établi par un édit du 12 septembre 1604, fut d'abord de quatre deniers pour livre, et depuis 1618, il étoit du soixantième denier du tiers du prix de la charge.

316 On raconte que l'on trouva deux rossignols morts sur le bord d'une fontaine où elle avoit chanté tout le jour. (T.)

317 Voyez plus haut, page 101 de ce volume.

318 Depuis M. de Souvray. (T.)

319 Village par-delà Mont-Rouge, à une lieue de Paris. (T.)

320 Portée à la médisance.

321 Claude Duval, sieur de Coupeauville, abbé de La Victoire, auprès de Senlis. Tallemant en parle plus bas.

322 Bonnet aplati qui couvre les oreilles et est échancré par-devant. (Dict. de Trévoux.)

323 C'étoit un impertinent nommé Dubois. (T).

324 Bodeau, marchand linger. (T.)

325 Le commandeur de Sillery. (T.)

326 C'est pour augmenter les diverses conditions. (T.)

327 Bordier, poète royal pour les ballets, un impertinent qui la pensa faire devenir folle. (T.)

328 Saint-Brisson Séguier, un gros dada qui tous les matins demandoit l'avoine: son valet de chambre s'appeloit ainsi. Il y avoit un vaudeville:

Et le gros Saint-Brisson
Dépense plus en son
Que Guillaume en farine. (T.)

329 L'abbesse de Saint-Étienne de Reims étoit une demoiselle d'Angennes. (Voyez plus loin son article à la suite de celui de madame de Rambouillet, sa mère.)

330 Voyez, sur une pièce de vers intitulée le Récit de la Lionne, une note de l'article Chapelain dans le volume suivant.

331 Maîtresse de Malherbe. Voir précédemment, page 188.

332 Elle s'appeloit Charlotte des Ursins, vicomtesse d'Auchy, ou Ochy. Ce dernier nom paroît être altéré. (Voir la Dédicace à elle adressée du Recueil des plus beaux vers de ce temps; Paris, Toussaint Du Bray, 1609, in-8o.)

333 Ce vers se trouve dans un sonnet pour la vicomtesse d'Auchy, sous le nom de Caliste, 1608. (Œuvres de Malherbe, Paris, Barbou, 1764, in-8o, pag. 120.)

334 Oculiste du temps.

335 Cette pièce, composée de cinq stances, se trouve dans le Recueil intitulée: le Séjour des Muses, ou la Cresme des bons vers, Rouen, 1626, in-12, pag. 57. Elle existe aussi dans le Recueil de Toussaint Du Bray, 1609, pag. 367.

336 Voyez précédemment, pag. 188 de ce volume.

337 En 1638.

338 Traité des fortifications, 1645, in-folio, ouvrage estimé, réimprimé en 1689, in-12. Pagan, né en 1604, mourut le 18 novembre 1665.

339 François Hédelin, abbé d'Aubignac, auteur de la Pratique du théâtre, et de beaucoup d'autres ouvrages peu estimés, mourut en 1676.

340 Il étoit introducteur des ambassadeurs. (T.)

341 Tallemant lui consacre plus loin une Historiette dans ces Mémoires.

342 C'est le refrain de la quatorzième chanson de Gaulthier Garguille (pag. 26 de l'édition de 1641, et 27 de la réimpression de 1758).

343 C'étoit le cardinal de Retz, oncle et prédécesseur du fameux coadjuteur.

344 Le cadenas étoit une espèce de coffret d'or ou de vermeil, où l'on mettoit le couteau, la cuillère, la fourchette, etc., dont on se servoit à la table des rois et des princes. (Dict. de Trévoux.)

345 Ou Crillon.

346 Il avoit été fait cardinal par la faveur de madame de Beaufort, en la place du maréchal d'Estrées. (T.)

347 Nicolas Vauquelin, seigneur Des Yvetaux, mort le 9 mars 1649, âgé de quatre-vingt-dix ans.

348 Suivant la Biographie universelle, on a dit par erreur, que Des Yvetaux avoit été lieutenant-général, et on l'auroit ainsi confondu avec son frère qui a rempli cette charge. La Biographie s'est trompée; Huet, dans ses Origines de Caen (Rouen, 1706, p. 355) dit positivement que Jean Vauquelin, père de Des Yvetaux, «l'adopta à son tribunal, et lui résigna sa charge de lieutenant-général.» Il ajoute que le maréchal d'Estrées «l'exhorta de venir à la cour et de ne pas passer sa vie à donner des sentences;» que Des Yvetaux fut déterminé à suivre ce conseil «par une disgrâce qui lui arriva, ayant été cité au parlement de Rouen pour rendre raison de l'irrégularité de quelque sentence;» qu'alors il vendit sa charge à Guillaume Vauquelin, son frère cadet. On voit par là que Tallemant a été bien instruit de ce qui concernoit le poète Des Yvetaux.

349 Il fit pour celui-ci l'Institution du Prince en vers (T.). Cette pièce a dû être imprimée séparément avant 1612; car, citée dans le discours adressé à la Reine, dont il va être question, elle a été ensuite insérée dans les Délices de la Poésie françoise; Paris, Toussainct Du Bray, 1615, p. 417.

350 Louis XIII.

351 Voyez le Discours présenté à la Reine-mère du Roi, en l'année 1612, à la suite des Mémoires d'État, par M. de Villeroi, tom. 5, pag. 199, Amsterdam, 1725.

352 Marguerite de Burtio de la Tour, femme de Jacques de Lallier, seigneur Du Pin. Marie de Lallier, sa fille, épousa en 1637 le comte d'Estrades, qui fut créé maréchal de France en 1675.

353 On appeloit ainsi des peaux de mouton passées en basanes, sur lesquelles étoient représentées en relief diverses sortes de grotesques relevées d'or ou d'argent, de vermillon ou autres couleurs (Dictionnaire de Trévoux). Voyez aussi les Recherches sur le cuir doré, par M. de La Querière; Rouen, Baudry, 1830, in-8o.

354 Le Pré-aux-Clerc se terminoit à cette rue qui en a porté le nom jusqu'à la fin du seizième siècle. (Recherches sur Paris, par Sauval, quartier de Saint-Germain-des-Prés, pag. 37.)

355 «Des Yvetaux, dit Ségrais, avoit épousé une mademoiselle Dupuis, joueuse de harpe, qui étoit d'Etampes, et qui avoit son frère qui en jouoit par les cabarets. Souvent ils prenoient la houlette avec le chapeau et l'habillement de bergers, et chantoient ensemble des vers que Des Yvetaux lui-même avoit composés. Il étoit encore vivant quand j'arrivai à Paris, mais je ne le vis pas; il demeuroit au faubourg Saint-Germain, où il recevoit grande compagnie sans aller voir personne.» (Mémoires anecdotes de Ségrais; Amsterdam, 1723, p. 115.) Tallemant entre dans des détails beaucoup plus étendus, et ayant connu personnellement Des Yvetaux, il mérite plus de confiance que Ségrais.

356 Hercule Vauquelin, fils de Guillaume, devint intendant de Languedoc. (Voyez les Origines de Caen, par Huet, au lieu déjà cité.)

357 Jeanne de Schomberg, mariée en secondes noces en 1620 à Roger Du Plessis de Liancourt, duc de La Roche-Guyon. Sa fille, Jeanne Charlotte Du Plessis Liancourt épousa en 1659 François VII, duc de La Rochefoucauld, prince de Marsillac, fils de l'auteur des Maximes. C'est par ce mariage que la terre de Liancourt ainsi que l'hôtel de ce nom passèrent dans la maison des La Rochefoucauld.

358 L'hôtel de Liancourt y touche. (T.)—L'hôtel de La Rochefoucauld, sur l'emplacement duquel la rue des Beaux-Arts a été percée en 1828.

359 Le curé de Saint-Sulpice étant allé voir Des Yvetaux et lui faisant des réprimandes sur sa conduite si peu chrétienne, il lui répondit sans s'émouvoir: «M. le curé, il ne faut pas croire tout ce que l'on dit, il y a bien de la médisance; l'on me disoit l'autre jour que vous aimiez les garçons, mais je n'en voulois rien croire.» Le curé, offensé d'un tel compliment, ne jugea pas à propos de lui parler davantage et s'en alla. (Extrait d'un manuscrit du même temps.)

360 Ce fut Tambonneau, le président, en ce temps-là amoureux de la Sacy, qui l'y fit aller. (T.)

361 Marie d'Hautefort fut aimée de Louis XIII, après la retraite de mademoiselle de La Fayette. Elle épousa en 1646 Charles, depuis maréchal de Schomberg.

362 A la maison du financier Rambouillet.

363 Elle le connoissoit bien, à ce qu'elle dit, mais elle ne put éviter de l'épouser: il a bien eu sa revanche depuis. (T.)

364 Gabriel de Rochechouart, marquis de Mortemart, créé duc de Mortemart par lettres-patentes de décembre 1650, enregistrées au parlement le 15 décembre 1663. C'est le père de madame de Montespan.

365 Il chante aussi bien que qui que ce soit, et s'en pique. Cela est pourtant ridicule à son âge, et avec son cordon bleu et son brevet de duc. Il compose même et fait des airs. (T.)

366 C'est-à-dire que chez madame de Sacy on appeloit M. de Mortemart, M. le Marquis, nonobstant son brevet de duc. «Quand on dit monsieur, sans queue, on entend le maître de la maison.» (Dict. de Trévoux.)

367 Diane de Grandseigne, duchesse de Mortemart. Elle mourut à Poitiers en 1666.

368 Charles de Lorraine, duc de Guise, né le 20 août 1571, mort en 1640.

369 Le comte de Tonnerre avoit fait peindre la belle de Châteauneuf sur un trône, et lui humilié devant elle qui lui mettoit le pied sur la gorge. (T.)

Cette belle Châteauneuf ne seroit-elle pas la maîtresse de Charles IX dont Dreux du Radier a vainement cherché le nom? (Voyez les Anecdotes des Reines et Régentes, Paris, 1808, tom. 5, pag. 30.)

370 Je sais cela d'un parent de la dame, mais il ne l'a jamais voulu nommer. (T.)

371 Un M. de Montpensier, aîné du père de celui-ci, mais qui n'eut point d'enfants, par je ne sais quelle bizarrerie, étant prince et marié, alloit toujours vêtu de long. (T.) C'est-à-dire en habit long, en robe et simarre.

372 Première femme de Gaston, duc d'Orléans, et mère de mademoiselle de Montpensier.

373 On conte de ce Fouilloux qu'étant nouveau venu de sa province de Saintonge, les filles de la Reine le prirent pour un bon campagnard; il n'étoit pourtant pas si niais. Elles lui demandèrent bien des choses à quoi il répondit en innocent. «Eh! ma compagne, qu'il est bon! se disoient-elles l'une à l'autre.—Mais à quoi vous divertissez-vous dans votre voisinage?—Eh! dit-il, je nous entre-f.....» Les voilà toutes à fuir: depuis elles ne se jouèrent plus à lui. (T.)

374 Raphaël Corbinelli, père de Jean Corbinelli, qui a été plus célèbre par l'amitié que lui portoit madame de Sévigné, que par les ouvrages qu'il a laissés. Raphaël, secrétaire du maréchal d'Ancre, fut enveloppé dans sa disgrâce. (Voyez le Mercure français, tom. 4, deuxième partie, pag. 205.)

375 Variante du manuscrit: «Les gens de notre maison ne se repentent jamais de leurs libéralités.»

376 Il y a dans les Quatrains:

Sois juste et droit et en toute saison;
De l'innocence prends en mais la raison.

377 M. de Guise ne donna pas loisir à Saint-Paul de mettre l'épée à la main. (T.) C'est ce qu'on appelle un assassinat.

378 Edme de Malain, baron de Lux, lieutenant du Roi en Bourgogne.

379 Ce n'étoit qu'un prétexte; on vouloit se défaire à tout prix du baron de Lux. On lit de très-curieux détails sur cette affaire dans les Mémoires de Fontenay-Mareuil, tom. 50, pag. 199 de la première série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

380 Il s'appeloit Cauchon, et il prit un surnom, comme c'étoit alors l'usage. Charles Cauchon de Maupas, baron Du Tour, étoit né en 1566. Son père étoit grand-fauconnier de Henri IV, lorsque ce prince n'étoit que roi de Navarre. Il devint conseiller d'État, et fut chargé de plusieurs ambassades. On a publié à Reims, en 1638, quelque poésies du baron Du Tour.

381 Henri de Cauchon de Maupas Du Tour, évêque du Puy en 1641, fut transféré en 1661 à l'évêché d'Évreux. On a de lui une Vie de saint François de Sales et d'autres ouvrages.

382 Qui est gouverneur de Châlons et l'a été de Perpignan, et qui est lieutenant de roi des Trois-Évêchés. (T.)

383 Ceci rappelle les regrets que Brienne fait si bien exprimer au cardinal Mazarin dans sa dernière maladie. (Mémoires de Brienne, 1828, tom. 2, pag. 127.)

384 On appelle ces toiles de la noyale. (T.) Elles prennent leur nom de Noyal-sur-Vilaine, bourg situé auprès de Vitré, où on les fabrique.

385 François de Cossé, duc de Brissac, mort le 3 décembre 1651, avoit épousé Guyonne Ruelan, fille de Gilles, sieur du Rocher Portail, et de Françoise de Miolaix. De ce mariage sont sortis les ducs de Brissac et les comtes de Cossé.

386 Voyez dans l'article de la maréchale de Thémines, des détails curieux sur Le Pailleur.

387 Charles d'Albert, duc de Luynes, né le 5 août 1578, mort le 14 décembre 1621.

388 On lit des détails analogues à ceux que donne Tallemant, dans les Mémoires du cardinal de Richelieu, sous l'année 1614. (V. ces Mémoires, t. 10, pag. 354 et tom. 21 bis, pag. 212, de la 2e série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France.) Cette partie de Mémoires, sous le titre de l'Histoire de la mère et du fils, a été publiée à Amsterdam, comme l'ouvrage de Mézerai. M. Monmerqué possède un manuscrit de ce dernier ouvrage en 2 vol. in-4o, qui porte de nombreuses corrections de la main du cardinal. Il est intitulé: l'Histoire de la mère et du fils, c'est-à-dire de Marie de Médicis, femme du grand Henri et mère de Louis XIII. La maison de Luynes a la prétention de descendre d'une famille Alberti de Florence. On peut voir dans le Moreri tout l'échafaudage généalogique qui a été dressé pour établir les temps fabuleux de cette maison. L'opinion commune, conforme à celle des contemporains, est que le connétable de Luynes étoit un fort petit gentilhomme. On peut voir aussi, sur les commencements de sa fortune, les Mémoires de Fontenay-Mareuil, tom. 50, p. 131, de la 1re série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

389 Suivant le cardinal Richelieu, ce chanoine s'appeloit Guillaume Ségur, et Aubert ou Albert étoit le nom de la concubine.

390 C'est ce qui fut cause que le comte Du Lude, après M. de Brèves, fut gouverneur de M. d'Orléans; puis le maréchal d'Ornano le fut, et ensuite M. de Bellegarde eut soin de sa conduite, sans qualité de gouverneur. (T.)

391 Ordinaire, c'est-à-dire gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi.

392 Jacques de Souvré, fils de Gilles de Souvré, maréchal de France. Il devint grand-prieur de France, en 1667. C'est lui qui a fait bâtir le palais du Temple. Le nom de cette maison s'écrivoit Souvré, nous avons sous les yeux une quittance signée par le maréchal; mais il est souvent écrit Souvray dans les Mémoires du temps.

393 Marie de Rohan, morte le 12 août 1679.

394 Marie de Rohan, duchesse de Luynes, étoit surintendante de la maison de la Reine; devenue veuve en 1621, elle se remaria avec le duc de Chevreuse, sous le nom duquel elle est célèbre par ses intrigues, et surtout par l'amitié dont Anne d'Autriche l'honora. Celle-ci pouvoit bien avoir ses motifs de ne concevoir aucune inquiétude des empressements du Roi pour la belle connétable. Nous lisons, t. 13, p. 633, du Recueil manuscrit de Conrart (Bibliothèque de l'Arsenal, 902, in-fol.), que Louis XIII disant à madame de Chevreuse qu'il aimoit ses maîtresses de la ceinture en haut, elle lui répondit: «Sire, elles se ceindront donc comme Gros Guillaume: au milieu des cuisses.»

395 Anne-Marie de Luynes, morte sans alliance.

396 Claude de Lorraine, né le 5 juin 1578, mort le 24 janvier 1657.

397 Le mari de cette dame, pour guérir une religieuse possédée, lui fit donner un lavement d'eau-bénite. Elle étoit d'Allègre. (T.)

398 Henriette-Marie de France, fille de Henri IV, qui épousa Charles Ier.

399 Suivant le comte de Brienne, les caprices de la Reine allèrent plus loin que de vouloir voir le cardinal vêtu de toile d'argent gris de lin. «La princesse, dit-il, et sa confidente (madame de Chevreuse sans aucun doute) avoient en ce temps l'esprit tourné à la joie pour le moins autant qu'à l'intrigue. Un jour qu'elles causoient ensemble et qu'elles ne pensoient qu'à rire aux dépens de l'amoureux cardinal: «Il est passionnément épris, madame, dit la confidente, je ne sache rien qu'il ne fît pour plaire à Votre Majesté. Voulez-vous que je vous l'envoie un soir, dans votre chambre, vêtu en baladin; que je l'oblige à danser ainsi une sarabande; le voulez-vous? il y viendra.—Quelle folie!» dit la princesse. Elle étoit jeune, elle étoit femme, elle étoit vive et gaie; l'idée d'un pareil spectacle lui parut divertissante. Elle prit au mot sa confidente, qui fut, du même pas, trouver le cardinal. Ce grand ministre, quoiqu'il eût dans la tête toutes les affaires de l'Europe, ne laissoit pas en même temps de livrer son cœur à l'amour. Il accepta ce singulier rendez-vous: il se croyoit déjà maître de sa conquête; mais il en arriva autrement. Boccau, qui étoit le Baptiste d'alors, et jouoit admirablement du violon, fut appelé. On lui recommanda le secret: de tels secrets se gardent-ils? c'est donc de lui qu'on a tout su. Richelieu étoit vêtu d'un pantalon de velours vert: il avoit à ses jarretières des sonnettes d'argent; il tenoit en mains des castagnettes, et dansa la sarabande que joua Boccau. Les spectatrices et le violon étoient cachés, avec Vautier et Beringhen, derrière un paravent d'où l'on voyoit les gestes du danseur. On rioit à gorge déployée; et qui pourroit s'en empêcher, puisqu'après cinquante ans, j'en ris encore moi-même?» (Mémoires de Brienne, 1828, t. 1, p. 274-6.)

400 C'est un sobriquet jouant sur le nom de l'archevêque; mais comme anagramme, il seroit inexact.

401 Ceci se passoit en 1687, époque à laquelle La Porte, porte-manteau de la Reine, soupçonné d'avoir servi d'intermédiaire aux correspondances de cette princesse, fut mis à la Bastille. (Voyez les Mémoires de La Porte, tom. 59 de la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.)

402 Nous lisons l'épisode suivant de la fuite de la duchesse dans le Recueil précité de Conrart: «Étant arrivée un soir proche des Pyrénées, en un lieu où il n'y avoit de logement que chez le curé, qui encore n'avoit que son lit, elle lui dit qu'elle étoit si lasse qu'il falloit qu'elle se couchât pour se reposer: parlant néanmoins comme si elle eût été un cavalier; et le curé contestant et disant qu'il ne quitteroit point son lit; enfin ils convinrent qu'ils s'y coucheroient tous trois ensemble, ce qui se fit en effet. Le matin les deux cavaliers remontèrent à cheval, et la duchesse de Chevreuse, en partant, donna au curé un billet par lequel elle l'avertissoit qu'il avoit couché la nuit avec la duchesse de Chevreuse et sa fille, et qu'il se souvînt que s'il n'avoit pas usé de son avantage, ce n'étoit pas à elles qu'il avoit tenu.»

403 Sur l'air de la belle Piémontaise dont la reprise est:

Elle est
Au régiment des gardes
Comme un cadet. (T.)

404 Charles de Lorraine, duc de Guise.

405 Henriette de Lorraine-Chevreuse, abbesse de Jouarre, née en 1631, morte en 1694. Elle avoit servi d'intermédiaire à Anne d'Autriche pour les correspondances que cette Reine entretenoit avec la maison de Lorraine. (Voyez les Mémoires de La Porte, tom. 59, pag. 335 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à L'histoire de France.)

406 Louis-Charles d'Albert, duc de Luynes, né le 25 décembre 1620, mort le 10 octobre 1690. On a de lui beaucoup d'ouvrages ascétiques, dont on trouve l'indication dans le Dictionnaire des ouvrages anonymes de Barbier, tom. 4, tables, pag. 379, Paris, 1827.

407 Louise-Marie Seguier, marquise d'O, fille unique de Pierre Seguier, maître des requêtes, marquis de Soret.

408 Elle avoit raison de parler ainsi, car cet homme étoit le plus indigne de vivre qui fut jamais. Il avoit été conseiller au parlement. Son père étoit mort président à mortier; mais il quitta la robe et prit l'épée, lui qui n'étoit qu'un poltron. Il épousa la fille du procureur-général de La Guesle, de cet homme qui pensa mourir de regret d'avoir introduit, quoique innocemment, le moine qui tua Henri III[408-A]. Or, M. de La Guesle étoit gentilhomme et avoit un frère qui parvint à commander le régiment de Champagne. C'étoit beaucoup en ce temps-là. Cet homme fit quelque fortune et acheta le marquisat d'O. Il n'avoit point d'enfants. Madame de Soret étoit une de ses héritières, car elle avoit une sœur. Soret, d'impatience d'avoir le bien de cet homme, le chicana en toutes choses, et enfin lui fit tirer un coup d'arquebuse, comme il revenoit de Saint-André, dont un gentilhomme qui étoit avec lui fut tué. On avéra que Soret avoit fait le coup. Mais l'oncle de sa femme ne le voulut pas perdre, et même, Soret étant mort, il fit madame de Soret son héritière, et la terre d'O lui vint. Depuis on l'appela la marquise d'O. (T.)

408-A Voyez la Lettre d'un des premiers officiers de la cour du Parlement, écrite à un de ses amis sur le sujet de la mort du Roi, dans le Recueil de pièces servant à l'histoire de Henri III; Cologne, P. du Marteau, 1663, page 141. On regrette de ne point trouver cette lettre à la suite du Journal de Henri III dans la Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France.

409 Le duc de Luynes, sans doute après que Tallemant eut écrit cet article, convola en secondes noces avec Anne de Rohan, dont il eut, comme de sa première femme, un très-grand nombre d'enfants; et après la mort de celle-ci, il épousa en troisièmes noces Marguerite d'Aligre.

410 François Annibal d'Estrées, duc, pair et maréchal de France, né en 1573, mort le 5 mai 1670. On a de lui: Mémoires de la régence de Marie de Médicis, 1666, in-12. Ils font partie du tom. 16 de la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'Histoire de France.

411 On appeloit ainsi le carrefour formé par les rues du Four et de l'Arbre-Sec, dans la rue Saint-Honoré.

412 Son aîné fut tué au siége de Laon, et lui, qui étoit nommé à l'évêché de Noyon et au cardinalat, prit l'épée; le chapeau fut pour son cousin de Sourdis. (T.)

413 Cet événement eut lieu en 1617; on en trouve le détail dans les Mémoires de Déageant; Grenoble, 1668, in-12, pag. 74 et suiv. Le gentilhomme y est appelé Gignier. Levassor a suivi le récit de Déageant dans son Histoire de Louis XIII, liv. 2e; Amsterdam, 1757, in-4o, tom. 1er, pag. 681. Les Mémoires de Déageant n'ont pas été réimprimés dans la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, mais on les trouve dans le tom. 3 des Mémoires particuliers, publiés en 1756 en 4 vol. in-12.

414 Le barisel, en italien barigello, est un officier chargé de veiller à la sûreté publique et d'arrêter les malfaiteurs. Il est le chef des sbires. Ses fonctions correspondent à celle que le chevalier-du-guet remplissait autrefois à Paris.

415 Il s'appeloit François-Annibal. (T.)

416 Charles Duret, seigneur de Chevry, conseiller d'Etat, intendant et contrôleur-général des finances, président à la Chambre des comptes de Paris.

417 Voir précédemment, page 72.

418 Léon Albert, seigneur de Brantes, duc de Luxembourg et de Piney, frère du connétable de Luynes.

419 On trouvera ci-après l'Historiette de cette femme singulière.

420 Perreau, trésorier à Soissons. (T.)

421 Raphaël Corbinelli. (Voy. la note sur lui plus haut, sous l'article du duc de Guise, fils du Balafré.)

422 Le président de Chevry fut pourvu de la charge de greffier des ordres du Roi, le 6 mars 1621.

423 Nous n'avons pas trouvé cette ballade dans les Œuvres de Voiture.

424 J'en doute. (T.)—Cette action, si elle étoit vraie, seroit digne d'Angoulevent, l'archipoète des pois pilés, ou d'un saltimbanque des boulevards.

425 Jeune paysanne des environs de Paris. On les appeloit ainsi du nom de leur coiffure. Elle étoit formée d'un linge fin empesé qui avoit une longue queue pendante sur les épaules. (Dictionnaire de Trévoux.)

426 Les Mémoires de Sully nous apprennent que le médecin Duret fut un des confidents de Marie de Médicis, et fit quelque temps partie de son conseil privé de régence.

427 Antoine d'Aumont, marquis de Nolai, baron d'Estrabonne, chevalier des Ordres, gouverneur de Boulogne-sur-Mer, mourut à l'âge de soixante-treize ans, en 1635.

428 Marie Hotman, femme de Vincent Bouhier, seigneur de Beaumarchais, trésorier de l'Epargne.

429 Fille de Montmor, homme d'affaires. (T.)

430 François de La Mothe-le-Vayer, membre de l'Académie française, mourut à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, en 1672. On a de lui un grand nombre d'ouvrages, dont plusieurs jouissent d'une estime méritée.

431 Louise-Isabelle d'Angennes-Maintenon, veuve d'Aumont, mourut en 1666, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.

432 Antoine d'Aumont avoit épousé en premières noces Catherine Hurault de Chiverny, fille du chancelier.

433 Vanini fut exécuté à Toulouse, le 19 février 1619.

434 Théophile Viaud, poursuivi pour la part qu'on l'accusoit d'avoir prise au Parnasse des vers satiriques, fut condamné au feu, par contumace, suivant un arrêt du parlement de Paris, du 19 août 1623. Arrêté ultérieurement, il subit un long procès, par suite duquel il ne fut condamné qu'au bannissement. Il est très-douteux que Théophile ait contribué à la publication du recueil des poésies obscènes pour lequel il a été poursuivi.

435 Ranchin étoit conseiller à la chambre de l'édit. Ses poésies, négligées, mais faciles, n'ont pas été réunies. On lui attribue le joli triolet qui commence par ces vers:

Le premier jour du mois de mai
Fut le plus heureux de ma vie.

436 Ses amants; se mourant d'amour.

437 Ce Cayrol est ici, et fait des vers pour attraper quelque chose du cardinal. (T.)

438 Racine avoit sans doute entendu conter cette anecdote quand il a fait donner audience à son Dandin, des Plaideurs, par une lucarne du toit.

439 Les Taxis sont généraux des postes aussi dans les Etats de l'Empereur. (T.)

440 Philippe IV.

441 «Plus elle s'élève, moins on peut la retrouver.»

442 «Profitez de l'exemple d'autrui.» (T.)

443 Le sujet de cette pièce est emprunté de l'Amadis de Gaule.

444 C'est Elisabeth de France, fille de Henri IV, épouse de Philippe IV, qui fit naître chez le comte cette passion si espagnole. C'est dans son propre palais que ce seigneur, que Tallemant nous fait, le premier, bien connoître, avoit reçu la reine et la cour. C'est sa propre habitation et les riches ornements qui la décoroient que Villa-Medina livra aux flammes pour tenir la Reine embrassée. La Fontaine a dit à son sujet (liv. IX, fable 15):

J'aime assez cet emportement;
Le conte m'en a plus toujours infiniment:
Il est bien d'une âme espagnole,
Et plus grande encore que folle.

445 Véritable orthographe du nom de l'auteur des Mémoires pour servir à l'histoire d'Anne d'Autriche, qu'on écrit plus souvent Motteville (Voir la Biographie universelle, tom. XXX, p. 293.)

446 «Il peut bien avoir des ailes puisqu'il vole si haut.»

447 François Viète, né en 1540, mort en 1603. Un de nos plus célèbres mathématiciens.

448 Isagoge in artem analyticam.

449 C'est plutôt Marin Getkalde, de Raguse, qui a publié l'Apolonius ressuscité.

450 On lit dans la Biographie universelle de Michaud un article très bien fait sur François Viète.

451 Pomponne de Bellièvre, né en 1529, mort le 5 septembre 1607.

452 Nicolas Brulart de Sillery, mort en 1624, âgé de quatre-vingts ans.

453 Le château de Berny étoit en effet placé à l'autre côté du chemin d'Orléans, sur la paroisse d'Antony. Il ne reste plus de cette terre que quelques murs du parc.

454 Le cordon demeura à Pisieux. (T.)

455 On appelle le lieu où l'on le nourrit Rivière. (T.)

456 Depuis Cazindre a acheté cette terre, et elle a vécu de six mille livres que le Roi (1647) lui donna. (T.)

457 C'est celui qu'on appelle Patte-Blanche. Il se pique d'avoir de belles mains.

458 Il a le bien de France, et s'est fait d'église. Il est à cette heure chanoine de Notre-Dame, et bon ami des jansénistes. (T).

459 Jacqueline de Harlay, fille du baron de Sancy, mariée à Charles de Neufville, marquis d'Alincourt, gouverneur de Lyon, etc., le 11 février 1596.

460 On appeloit alors de ce nom le village de Vincennes, qui n'a été pendant long-temps qu'un hameau dépendant de la paroisse de Montreuil. Il y avoit une chapelle qui fut érigée en succursale, en 1547, et ne devint paroisse que vers l'année 1669. On n'y comptoit encore en 1709, que cinquante feux et deux cent vingt-huit habitants. (Voyez l'Histoire du diocèse de Paris, par l'abbé Lebeuf, Paris, 1755, tom. 5, pag. 94 et suivantes)

461 Et même mal volontiers. (T.)

462 Notez que ce sont toutes bicoques. (T.)

463 Il y a plusieurs éditions de ce livre. La plus recherchée est celle que les Elzévirs ont donnée en 1641.

464 Cette erreur a déjà été réfutée. (Voyez la note page 193 de ce volume.)

465 L'expédient étoit un arbitrage sommaire auquel on renvoyoit les causes d'une légère discussion. On obligeoit ainsi les avocats à en passer par l'avis d'un confrère plus ancien.

466 Cet avocat étoit si mordant qu'on l'appeloit Gaultier la Gueule. C'est de lui que Despréaux a dit:

Je ris quand je vous vois, si foible et si stérile,
Prendre sur vous le soin de réformer la ville,
Dans vos discours chagrins plus aigre et plus mordant
Qu'une femme en furie, ou Gaultier en plaidant.    (Satire IX.)

467 La sienne pouvoit compter pour quelque chose, car elle le faisoit souvent enrager. (T.)

468 Les sacs du procès. (T.)

469 Charles de Cossé, marquis d'Acigné.

470 Les autres sont: Josué, David, Charlemagne, Artus, Godefroi de Bouillon. (T.)

471 Hélène de Beaumanoir, marquise d'Acigné.

472 François de Cossé, duc de Brissac, mourut à l'âge d'environ soixante-dix ans, le 3 décembre 1651.

473 Guyonne Ruelan. (Voyez ci-dessus l'article de Rocher-Portail, son père, pag. 237 de ce volume.)

474 Henri, père du dernier mort. (T.)

475 Il a fait le Traité de l'action et de la prononciation de l'Orateur. (T.)

476 Émilie de Solms, fille de Jean-Albert, comte de Solms-Brunsfelds, femme de Henri-Frédéric de Nassau, prince d'Orange, mourut en 1675.

477 François de l'Aubespine, marquis d'Hauterive, gouverneur de Bréda, mourut en 1670.

478 On fait deux ou trois plaisants contes de ce M. d'Hauterive. Il avoit un cuisinier qui épiçoit toujours trop. Il le menaça long-temps de l'envoyer aux Moluques chercher des épiceries, puisqu'il aimoit tant à épicer. Enfin cet homme ne se corrigeant point pour tout cela, il lui commanda de faire des pâtés et de les porter dans un vaisseau qui alloit aux Indes orientales. Il feignoit que c'étoit un présent qu'il faisoit à quelqu'un de ce navire. Cependant il avoit donné le mot au capitaine de faire boire le cuisinier et de lever pendant ce temps-là les ancres. Ainsi le pauvre cuisinier fit le voyage, et après il faisoit tout trop doux, tant il avoit peur d'y retourner.

Une fois il avoit un valet à tête frisée qui ne faisoit que coqueter tout le jour. Il le menaça de le faire tondre, s'il ne se tenoit davantage au logis. Enfin ce garçon ne se pouvant captiver, un beau matin il fit venir un barbier, et fit tondre le galant si ras que de six mois il ne sortît de sa garde-robe.

La maison de l'Aubespine, dont est ce M. d'Hauterive, est, je pense, la meilleure de Paris. L'oncle de M. d'Hauterive et de M. de Châteauneuf étoit secrétaire d'État, et portoit l'épée. Il mourut sans enfants. Son frère, qui étoit un vieux conseiller d'État fut son héritier. D'Hauterive prit l'épée et l'autre la robe. Étant venu à Paris pour la succession de M. de Châteauneuf, il donna un jour à dîner à M. de Turenne, et comme on étoit à table, au lieu de se moucher avec son mouchoir, il se presse une narine et fait autant de bruit qu'un pistolet. Rumigny, qui étoit auprès de M. de Turenne, s'écria à ce bruit: «Monsieur, n'êtes-vous point blessé?» Ce fut un éclat de rire le plus grand du monde. (T.)

479 Le prince Maurice mourut le 23 avril 1625.

480 On conte d'un prince d'Allemagne fort adonné aux mathématiques, qui, interrogé à l'article de la mort par un confesseur s'il ne croyoit pas, etc.: «Nous autres mathématiciens, lui dit-il, croyons que 2 et 2 sont 4, et 4 et 4 sont 8.» (T). C'est mot pour mot ce que dit Sganarelle de Don Juan, acte 3, scène 2 du Festin de Pierre, dans les exemplaires non cartonnés de l'édition des Œuvres de Molière de 1682.

481 Marie de Médicis.

482 Henriette-Marie Stuart, fille de Charles Ier, épousa Guillaume, fils de la princesse d'Orange et de Frédéric-Henri dont l'Historiette suit celle-ci. Ce prince mourut en 1650, laissant sa femme enceinte d'un fils qui régna en Angleterre sous le nom de Guillaume III.

483 Charles Ier.

484 Charles II.

485 A cause de l'entreprise du dernier mort sur Amsterdam; apparemment il se vouloit faire souverain. On a cru même qu'il avoit été empoisonné dans sa petite-vérole, d'autres disent que la limonade l'a tué. (T.)

486 Frédéric-Henri de Nassau, prince d'Orange, stathouder de Hollande, frère du célèbre Maurice de Nassau, né à Delft le 28 février 1584, mort à Munster le 14 mars 1647. Il a laissé des Mémoires (de 1621 à 1646); Amsterdam, 1733, in-4o.

487 Il ne recevoit auparavant que la qualification d'Excellence.

488 Henri de Lorraine, duc de Mayenne, grand-chambellan de France, gouverneur de Guienne, fils du ligueur, mort sans postérité en 1621, à l'âge de quarante-trois ans, au siége de Montauban.

489 Adrien de Montluc, comte de Cramail, prince de Chabannais, né en 1568. Mis à la Bastille après la Journée des Dupes, il y demeura enfermé pendant douze ans. Il n'en sortit qu'en 1642, et mourut le 22 janvier 1646. Il est auteur, entre autres ouvrages, de la Comédie des Proverbes, farce très-gaie, souvent réimprimée.

490 Publié sous le pseudonyme de Devaux; Paris, 1630.

491 Voir ci-après l'explication que Tallemant donne de cette dénomination au commencement de l'Historiette du cardinal de Richelieu (pag. 344).

492 Le valet de chambre La Porte dit dans ses Mémoires, en parlant du comte de Cramail: «C'étoit un fort honnête homme, très-sage, qui avoit si bien acquis l'estime de la Reine, que j'ai ouï dire à Sa Majesté long-temps auparavant, que si elle avoit des enfants dont elle fût la maîtresse, il en seroit le gouverneur.»

493 Louis XIII.

494 La charge et le titre de Nain du Roi ne furent supprimés qu'en 1662, par Louis XIV. Le 28 août 1660, un musicien nommé Pierre Pièche reçut du Roi le brevet d'intendant des instruments musicaux servant au divertissement du Roi. Deux ans après, le 3 mars 1662, le même Pierre Pièche fut nommé musicien et garde des instruments de la musique de la chambre du Roi: «Et,» dit son brevet pour cette nouvelle charge, lequel se trouve aux archives générales du royaume, «affin de n'estre point obligé d'ordonner un nouveau fonds pour l'appoinctement que Sa Majesté desire estre affecté à ladicte charge, elle entend que les gages qu'a ledict Pièche par la mort de Baltazard Pinson, nain, ne soient plus receus soubs le tiltre de nain, mais qu'ils luy soient dellivrez soubs le tiltre de musicien et garde des instruments de la musique de sa chambre, qui, pour cet effect, sera désormais employé dans les estats de sa maison au lieu dudict tiltre de nain.»

495 Armand-Jean Du Plessis, cardinal, duc de Richelieu, né à Paris le 5 septembre 1585, mort dans cette ville le 4 décembre 1642.

496 Après son évasion du château de Blois, où Louis XIII l'avoit reléguée, dans la nuit du 21 au 22 février 1619.

497 Paul V (Camille Borghèse), élu pape le 16 mai 1605, mort le 19 janvier 1621.

498 Jean-Baptiste (et non Toussaint) Legrain, auteur de la Décade contenant l'Histoire de Louis XIII, depuis l'an 1610 jusqu'en 1617; Paris, 1619, in-folio.

499 Voici ce que dit du livre de Legrain, et de manière à le confirmer en ceci, l'auteur de la Bibliothèque françoise, Sorel, qui bien qu'écrivant après la mort du cardinal, semble ne pouvoir user de trop de ménagements: «Le maréchal d'Ancre et ceux de son parti y sont très-maltraités. Les bons serviteurs de la Reine-mère n'y sont pas même épargnés, tellement qu'autrefois cela faisoit fort rechercher ce livre, que les uns vouloient garder par curiosité, et les autres avoient dessein de faire supprimer. On remarque principalement qu'en ce qui touche l'évêque de Luçon, qui depuis a été le cardinal de Richelieu, cet auteur rapporte de lui une lettre adressée au maréchal d'Ancre, laquelle on prétend être en termes fort soumis, et que cela montroit bien les déférences qu'on rendoit à un homme duquel plusieurs attendoient un grand avancement; mais les termes n'en sont point si bas, que cela pût faire tort à celui qui les écrivoit, puisqu'on sait bien le langage ordinaire des cours, et ce que les lois de la bienséance obligent de dire aux personnes élevées en crédit. On s'est encore arrêté à ce que l'historien raconte que quand le feu Roi aperçut l'évêque de Luçon dans sa chambre, quelque temps après la mort du maréchal, il lui dit quelques paroles fâcheuses qui l'obligèrent à se retirer. Mais pour ce qu'il n'y a que cet auteur qui en fasse le rapport, on n'est pas obligé d'y ajouter foi. De plus on sait que s'il est vrai que le feu Roi ait dit quelque chose de semblable, ce n'étoit que selon les impressions qu'on lui avoit suggérées. Il a bien reconnu depuis combien les conseils de ce fidèle ministre lui étoient utiles. Je crois aussi que comme le cardinal de Richelieu a triomphé de son vivant de la haine et de l'envie, il étoit fort au-dessus de ces choses, et se soucioit peu de ce qui étoit dans ce livre, en voyant tant d'autres qui étoient à sa gloire.» (Edition de 1664, p. 320.)

Du reste, bien que Richelieu dût au maréchal d'Ancre la position où il se trouvoit déjà, Louis XIII soupçonnoit bien à tort qu'il en eût quelque reconnoissance à celui-ci. C'est ce que prouve plus que suffisamment le passage suivant des Mémoires du comte de Brienne: «Le Roi poussé secrètement, par de Luynes son favori, et depuis long-temps las du joug du maréchal, résolut de s'en défaire. L'entreprise, quoique toujours très-mystérieusement conduite, avoit échoué déjà plusieurs fois. Richelieu..., évêque de Luçon..., étoit logé chez le doyen de Luçon, lorsque Février remit au doyen un paquet de lettres, en lui recommandant de le porter à l'instant à son évêque. Il étoit plus de onze heures du soir. Richelieu venoit de se mettre au lit quand le paquet lui fut rendu; il l'ouvrit, et parmi ces lettres s'en trouvoit une dans laquelle on lui donnoit avis que le maréchal d'Ancre seroit assassiné le lendemain. Le lieu, l'heure, le nom des complices, et toute l'entreprise, s'y trouvoient si bien circonstanciés, que l'avis venoit assurément de gens bien instruits: un des conjurés pouvoit seul avoir écrit ce billet. L'évêque de Luçon ne parut pas y ajouter foi. Il tomba dans une méditation profonde qui dura quelques minutes, puis, mettant le paquet sous son chevet: Rien ne presse, dit-il au doyen de son église, la nuit portera conseil. Cela dit, il se recoucha et s'endormit. Le lendemain, à son réveil, il apprit l'assassinat de son bienfaiteur, et se repentit, mais trop tard, de l'avoir laissé égorger. Le doyen de Luçon ne put s'empêcher de lui en faire le reproche. Richelieu s'excusa mal: comment l'eût-il pu faire? n'étoit-il pas coupable, en quelque sorte, de la mort du maréchal?» (1828, I, 250-1.)

500 Le Pont-de-Cé fut attaqué et pris par les troupes du Roi sur les troupes de la Reine-mère, le 8 août 1620 selon quelques historiens, le 7 selon d'autres.

501 Les Aventures du baron de Fœneste divisées en quatre parties, par d'Aubigné, 1630, in-8o. L'édition la plus estimée est celle de Cologne, chez les héritiers de Pierre Marteau. 1729, 2 vol. in-8o.

502 C'est aujourd'hui madame d'Aiguillon. (T.)

503 M. de Luynes voulut obliger le Père Arnould à lui révéler la confession du Roi; le Père n'y voulut jamais consentir, quoique sa Société l'y voulût obliger; enfin on fit prendre un autre confesseur au Roi. (T.)

504 Allusion au mariage de mademoiselle de Vignerot Pont-Courlay, nièce du cardinal de Richelieu, avec Antoine de Beauvoir Du Roure, seigneur de Combalet, neveu du duc de Luynes. Cette union fut en effet le principal résultat de l'affaire du Pont-de-Cé.

505 Je mettrai en passant ce que c'étoit que le chancelier d'Aligre. Il étoit de Chartres et d'assez médiocre naissance. Il fut du conseil de M. le comte de Soissons le père. C'étoit un homme fort laborieux, un vrai cul de plomb, et un esprit assez doux et assez timide. Après la mort de son maître, insensiblement on le mit du nombre de ceux à qui on pourroit donner les sceaux, et en effet on les lui donna. Le cardinal de Richelieu ne le goûta pas, et l'envoya à sa maison de La Rivière, auprès de Chartres. Comme ce n'étoit pas un grand génie, on disoit qu'on l'avoit envoyé à la rivière. M. de Marillac eut les sceaux. (T.)

506 Le cardinal donnoit des rendez-vous à madame Du Fargis chez le cardinal de Bérulle à Fontainebleau et ailleurs, de peur de faire trop d'éclat, si c'étoit chez lui-même, et aussi à cause que ce cardinal passoit pour un béat. Bérulle croyoit que c'étoit pour quelque autre chose; il parla aussi d'amour à madame Du Fargis, et lui mit le marché au poing.

Ce fut la cabale des Marillac qui fit Bérulle, leur ami, cardinal et ministre. Le feu Roi disoit que c'étoit le plus vilain homme botté de tout le royaume. Malleville disoit qu'en trois semaines, qu'il fut au cardinal de Bérulle à l'Oratoire, il apprit plus de fourberies qu'en tout le reste de sa vie. Il avoit bien de l'hypocrisie; on l'a vu passer dans le fond d'un carrosse, par le milieu du Cours, son Bréviaire à la main, lui qui ne pouvoit quasi lire au grand soleil, tant il avoit la vue courte. (T.)

507 Les Mémoires de madame de Motteville, ceux du duc de La Rochefoucauld (première partie), et ceux de La Porte, offrent beaucoup de détails sur cette affaire. Les pièces de ce singulier procès, acquises tout récemment par la Société des Bibliophiles françois, vont bientôt être rendues publiques.

508 Mirame fut représentée en 1641, à l'ouverture de la grande salle du Palais-Cardinal. Mirame, héroïne de la pièce, méprise l'hommage du roi de Phrygie, et lui préfère Arimant, favori du roi de Colchos. Cette allusion à la reine Anne d'Autriche et aux sentiments que le comte de Buckingham avoit osé témoigner ne nous semble pas avoir été indiquée jusqu'à présent.

509 Il arriva une chose assez bizarre en ce temps-là. Le jour que le cardinal alla à Luxembourg, où la Reine et lui rompirent, le procureur-général Molé, qu'il avoit dessein de faire premier président, n'ayant pas trouvé M. le cardinal chez lui, alla le chercher à Luxembourg. Par malheur le cardinal, descendant par le grand escalier, le vit qui montoit par le petit. Il crut que cet homme venoit offrir son service à la Reine-mère, et il ne s'en désabusa que long-temps après, qu'il le fit premier président. Il fut trompé au jugement qu'il fit de lui et du président Mélian. Ce Mélian, président des enquêtes, avoit plus de réputation qu'il n'en méritoit. Le cardinal le fit procureur-général, et il se trouva que ce n'étoit nullement un habile homme, et au contraire, le procureur-général qui fut premier président, parce qu'il ne passoit pas pour un grand clerc, se trouva plus habile qu'on ne croyoit. (T.)

510 Elle ne baisa pas une fois le Roi en toute la régence. (T.)

511 Mademoiselle de Verneuil, sœur de M. de Metz. Cette madame de La Valette étoit fort bien avec la Reine-mère. La Verneuil, sa mère, dit un jour à la Reine: «Madame, mais qu'est-ce que ma fille a donc pour vous plaire? Cela me surprend, car le feu Roi étoit un fort bon homme, mais il a bien fait les plus sots enfants du monde.» Madame de Verneuil devint si grosse, que Bautru, en l'allant voir, vouloit payer à la porte comme pour voir la baleine. Elle ne s'amusa plus qu'à faire des ragoûts quand elle vit Henri IV mort. Elle ne lui a pas été infidèle: c'est la seule. (T.)

512 Cette madame Du Vernet fut chassée pour cela; mais comme elle avoit gagné du bien, feu M. de Bouillon La Marck l'épousa. On disoit que ce Du Vernet avoit été violon, et avoit montré à danser aux pages du connétable de Montmorency en Languedoc. Cependant ils le firent gouverneur de Calais. (T.)

513 On a su du cardinal Spada, alors nonce en France (il l'a dit à M. de Fontenay-Mareuil, quand celui-ci étoit ambassadeur à Rome), que la France et l'Espagne étoient sur le point de se liguer pour attaquer l'Angleterre. C'étoit le cardinal de Bérulle, alors général de l'Oratoire, et non encore cardinal, qui pressoit cette alliance. Le comte d'Olivarès avertit le duc de Buckingham du dessein, et cela le fit venir dans l'île une campagne plus tôt qu'il n'avoit résolu. L'Espagne vouloit que les Huguenots brouillassent toujours la France. (T.)

514 La Reine régnante avoua qu'on lui pouvoit faire un méchant tour en cette occasion; car elle avoit été au Val-de-Grâce, où l'ambassadeur d'Espagne, Mirabel (contre la défense qu'on lui avoit faite d'aller plus au Louvre comme il faisoit, car il y alloit sans cesse, et auparavant la Reine-mère l'admettoit au conseil), avoit été parler à elle, et elle en avoit quelque reconnoissance. Sur cette affaire de l'ambassadeur d'Espagne, au commencement elle dit bien des sottises: que son frère la vengeroit, etc., et a toujours eu intelligence avec lui. Elle ne pouvoit cacher le chagrin qu'elle avoit des prospérités de la France, quand c'étoit au préjudice de sa maison. (T.)

515 Aigre est un bourg de la province de Saintonge, qui fait aujourd'hui partie du département de la Charente.

516 Son nom s'écrit ordinairement Vitré.

517 Le Cours-la-Reine, aux Champs-Élysées.

518 Celui qui a tant écrit contre le cardinal. Il s'appelle de Mourgus, et est de Paris. (T.)

519 Il lui prenoit assez souvent des mélancolies si fortes qu'il envoyoit chercher Bois-Robert, et les autres qui le pouvoient divertir, et il leur disoit: «Réjouissez-moi, si vous en savez le secret.» Alors chacun bouffonnoit, et, quand il étoit soulagé, il se remettoit aux affaires. (T.)

520 Ce fut pour l'attraper qu'il lui fit épouser sa parente.

M. d'Épernon, pour avoir mal vécu avec sa femme, s'est attiré toutes les calamités qu'il a eues.

On a dit que Puy-Laurens avoit été empoisonné avec des champignons, et on disoit que les champignons du bois de Vincennes étoient bien dangereux. Mais il mourut comme le grand prieur de Vendôme et le maréchal d'Ornano, à cause de l'humidité d'une chambre voûtée, et qui a si peu d'air que le salpêtre s'y forme. Madame de Rambouillet disoit plaisamment que cette chambre valoit son pesant d'arsenic, comme on dit son pesant d'or. Le cardinal de La Valette lui redisoit toujours cela. (T.)

521 L'écrit qui l'a le plus fait enrager depuis cela, a été cette satire de mille vers, où il y a du feu, mais c'est tout. Il fit emprisonner bien des gens pour cela: mais il n'en pu rien découvrir. Je me souviens qu'on fermoit la porte sur soi pour la lire. Ce tyran-là étoit furieusement redouté. Je crois qu'elle vient de chez le cardinal de Retz; on n'en sait pourtant rien de certain. (T.)—Cette pièce est connue sous le nom de la Milliade, parce qu'elle se compose de mille vers. Son véritable titre est: le Gouvernement présent, ou Éloge de Son Éminence. Barbier, qui, dans son Dictionnaire des Anonymes, en indique une édition de Paris, 1643, in-8o, dit à l'occasion de cet ouvrage: «Cette satire, publiée vers 1633, existe aussi sans indication de ville, sans nom d'imprimeur et sans date. On n'est pas bien certain du nom de son auteur: les uns l'attribuent à Favereau, conseiller à la cour des aides; les autres à d'Estelan, fils du maréchal de Saint-Luc; d'autres au sieur Brys, bon poète du temps. Cette dernière opinion paroît la plus fondée.» (Voyez la Bibliothèque historique de la France, t. 2, no 32485.)

522 Le cardinal a affecté de se faire appeler Monseigneur. (T.)

523 Lambert le riche. Ce Lambert est mort, et se tua tellement à amasser du bien qu'il n'en a point joui. Il laissa cent mille livres de rente à son frère. Ce sont les fils d'un procureur des comptes. (T.)

524 Bernard de Saxe, duc de Weimar.

525 Où il fut battu le 7 septembre 1654 par les Impériaux; il commandoit l'armée suédoise.

526 Jean Filesac, docteur de Sorbonne, et curé de Saint-Jean en Grève, mourut en 1638. Il a laissé un assez grand nombre d'ouvrages, écrit sans méthode, mais pleins de recherches.

527 Edmond Richer, docteur de Sorbonne, principal et supérieur du collége du cardinal Le Moine, a été un des plus zélés défenseurs de nos libertés gallicanes; il résista courageusement au nonce Ubaldini et au cardinal Du Perron, qui voulurent, en 1611, faire soutenir chez les Dominicains des thèses sur l'infaillibilité du pape, et sa supériorité sur le concile. Son livre, de Ecclesiasticâ apostolicâ potestate, composé pour le premier président de Verdun, a donné lieu à bien des disputes.

528 Voyez la description que fait La Fontaine du château de Richelieu dans une lettre adressée à sa femme le 27 septembre 1663. Cette lettre a été publiée en 1820, pour la première fois, par l'un des trois éditeurs à la suite des Mémoires de Coulanges.

529 L'hôtel de Rambouillet d'aujourd'hui étoit à M. de Pisani. Madame de Rambouillet disoit à madame d'Aiguillon: «Madame, s'il plaisoit à M. le cardinal de traiter M. Rambouillet comme son hôtel, il l'agrandiroit honnêtement.» Le service qu'il lui a rendu en gagnant Monsieur à la Journée des dupes le méritoit bien. (T.)

Le vieux hôtel de Rambouillet, acheté par le cardinal de Richelieu, est devenu le Palais-Cardinal. (Voyez l'article de M. et de madame de Rambouillet.)

530 Il laissa le Palais-Cardinal, comme on le voit par son testament, au dauphin, pour loger le dauphin, ou du moins l'héritier présomptif de la couronne. Quand la cour y alla loger, peu de temps après la mort du feu Roi, on fit mettre: Palais-Royal. Cela fut fort ridicule de changer cette inscription. En 1647, madame d'Aiguillon prit son temps, et ayant représenté le tort que cela faisoit à son oncle, on lui permit de remettre: Palais-Cardinal. Le peuple disoit que c'étoit que la Reine l'avoit donné au cardinal Mazarin. (T.)

531 Honoré Barentin, maître de la chambre aux deniers. Voyez la Chasse aux larrons, par Jean Bourgoin, sans date, in-8°, p. 88. Cest un livre curieux, écrit sous le règne de Louis XIII, où l'on voit les commencements de bien des gens devenus depuis de grands personnages.

532 L'église de la Sorbonne a depuis été ornée du mausolée du cardinal de Richelieu, par Girardin. Ce bel ouvrage, conservé pendant la révolution au Musée des Petits-Augustins, par les soins de M. Alexandre Le Noir, a été replacé dans la Sorbonne, quand cette église restaurée a été rendue au culte pour quelques années.

533 Le nom est resté en blanc au manuscrit; ce doit être Marie de Levis, abbesse d'Avenai, puis de Saint-Pierre de Lyon, fille de Anne de Levis, duc de Ventadour.

534 J'ai appris que ce qui donna le plus occasion à la réforme de quelques monastères de dames, fut la folie d'une madame Frontenac, fille de M. de Frontenac, premier maître d'hôtel, religieuse à Poissy, qui, non contente de faire l'amour, s'avisa, avec cinq autres religieuses et leurs six galants, de venir danser une entrée de ballet à Saint-Germain devant le Roi. On crut d'abord que ce ballet venoit de Paris; mais dès le lendemain on sut l'affaire, et le jour même les six religieuses furent envoyées en exil. Avant cela elles avoient chacune leur logement à part et leur jardin, et mangeoient en leur particulier si elles vouloient. Elles ne purent jamais obtenir de la prieure qu'elle leur pardonnât et les reçût à faire pénitence, disant qu'elles gâteroient les autres. (T.).

535 Louis de Valois, comte de Lauraguais, d'Alais, etc., duc d'Angoulême après son père, obtint en 1637 la charge de colonel général de la cavalerie légère, et le gouvernement de Provence.

536 Le Père Caussin fut exilé à Quimper-Corentin. (Voyez l'Histoire du ministère du cardinal Richelieu, par M. Jay, tom. 2, pag. 71 et suiv.) On trouve dans le même volume, pag. 307, une lettre très-curieuse du Père Caussin à madame Louise-Angélique de La Fayette, qui contient le récit des circonstances qui avoient déterminé celle-ci à se faire religieuse.

537 En 1639.

538 Au sujet de ce siége d'Hesdin, je me rappelle qu'un baron de Languedoc dont j'ai oublié le nom, parent de madame de Cavoye, avoit trouvé une sorte de boulets creux qu'on emplissoit de poudre à canon, et qui, avec une certaine mèche qui s'allumoit quand on tiroit, crevoit en terre et faisoit quasi autant d'effet qu'une mine. Le feu Roi Louis XIII en fit l'épreuve à Versailles, où on fit construire exprès une demi-lune de terre. Saint-Aoust, lieutenant-général de l'artillerie, envoya par malice de méchante poudre; le baron s'en plaignit, le Roi se fâcha. Saint-Aoust vint et en apporta de la bonne. L'effet fut grand; le Roi présenta le baron au cardinal à Ruel; le cardinal feignit d'en être ravi; mais à cause que cela étoit un grand profit à l'artillerie, en réduisant l'équipage au quart des charrettes, il fit si bien qu'on ordonna à cet homme de se retirer. Rien n'étoit plus utile pour les ouvrages de terre. (T.)—On attribue l'invention de la bombe à un ingénieur italien qui s'en servit contre la ville de Berg-op-Zoom; cependant, selon quelques historiens, des bombes furent employées en 1495 à l'attaque d'une forteresse du royaume de Naples; selon d'autres le comte de Mansfeld lança les premières bombes en 1588 dans Walhtendonck, ville de Gueldre. Les bombes furent employées pour la première fois en France au siége de Mézières en 1521; le maréchal de la Force s'en servit en 1634, au siége de la Motte, sous Louis XIII. (Mémorial portatif de chronologie; Paris, 1829, t. 1, p. 476.)

539 Elle a été publiée sous ce titre: L'Idée d'un bon magistrat en la vie et en la mort de M. de Cordes, conseiller au Châtelet de Paris, par A.G.E.D.V. (Antoine Godeau, évêque de Vence, Paris, 1645, in-12.) Il s'appeloit Denis de Cordes; il mourut en novembre 1642, et fut enterré à Saint-Méry.

540 Jean Duvergier de Haurane, abbé de Saint-Cyran, fut mis à la Bastille le 14 mai 1638, et il mourut en 1643, peu de temps après être sorti de prison. Sa captivité fut généralement attribuée à ce qu'il n'avoit pas voulu opiner pour la nullité du mariage de Gaston avec Marguerite de Lorraine.

541 Saint-Ibal a été cause du malheur de M. le comte, car il lui mit dans la tête de faire le fier et de terrasser le cardinal. (T.)

542 Le prince de Simmeren, de la maison palatine, étoit à Sédan, lorsque M. le comte s'y retira. Étant retourné en son pays, quand la bataille de Sédan fut donnée, il écrivit naïvement cette lettre à M. le comte de Soissons: «Le bruit court ici que vous avez gagné la bataille, mais que vous y avez été tué. Mandez-moi ce qui en est, car je serois très-fâché de votre mort.» M. le comte de Roussi m'a dit avoir vu la lettre. (T.)

543 Cela me fait souvenir d'un savant médecin de la Faculté, nommé Patin, qui tout de même a feint qu'un de ses malades à qui il fit promettre à l'article de la mort de lui venir dire s'il y avoit un purgatoire, lui étoit apparu un matin, mais sans lui rien dire, car ces gens qui reviennent de l'autre monde ne parlent jamais. (T.)

544 Marthe Brossier étoit fille d'un tisserand de Romorantin; elle fut renvoyée dans son pays par arrêt du 23 juin 1599, avec défense d'en sortir. Le Discours véritable sur le fait de Marthe Brossier, Paris, 1599, in-8o, a été attribué au médecin Marescot. (Voyez la Biographie universelle.) Il paroîtroit, d'après Tallemant, que cet ouvrage pourroit être de Le Bouthilier.

545 Claude Quillet, l'un de nos meilleurs poètes latins modernes, auteur du poème de la Callipédie. Il mourut en septembre 1661.

546 On appeloit Bullion le Gros Guillaume raccourci. Les gens de lettres le haïssoient, car il faisoit profession de les mépriser. (T.)

547 Voyez le Traité historique des monnoies de France de Le Blanc; Amsterdam, 1692, p. 298 et suiv.

548 Talon l'aîné, avocat-général, homme de petite cervelle, alla sottement en présence du Roi au parlement louer le cardinal de Richelieu par-dessus les maisons. En sortant le cardinal lui dit: «Monsieur Talon, vous n'avez rien fait aujourd'hui, ni pour vous ni pour moi.» (T.)

549 Instruction du Chrétien. La première édition de ce livre, qui en compte au moins vingt-quatre, est de Poitiers, 1621, in-8o.

550 Le Catéchisme a été corrigé depuis par Desmarest, qui l'a mis en l'état où on le voit aujourd'hui. (T.)

551 Ce n'est pas dans son Catéchisme intitulé: Instruction du chrétien, que le cardinal commit la singulière erreur que Tallemant signale ici. C'est dans les Principaux points de la Foi catholique, défendus contre l'écrit adressé au Roi par les ministres de Charenton; Poitiers, 1617, in-8o. Il y traduit Terentianus Maurus, qui est le nom d'un grammairien, par le Maure de Térence, croyant que cet auteur avoit laissé une pièce de ce titre dont il étoit question dans le passage qu'il avoit à traduire.

552 Paris, 1646, in-4o.

553 Paris, 1651, in-folio.

554 Mémoires de l'état de la France sous Charles IX. Le Traité de la servitude volontaire a été imprimé pour la première fois, en 1578, dans le tome 3 de ce Recueil, folio 116.

555 On publia d'abord du cardinal l'Histoire de la mère et du fils, qui fut mal à propos attribuée à Mézerai. Ce n'est qu'en 1823 que M. Petitot donna, d'après le manuscrit du dépôt des Affaires étrangères, les Mémoires du cardinal de Richelieu, compris dans la deuxième série des Mémoires relatifs à l'histoire de France.

556 Psaphon, habitant de la Lybie, voulant être reconnu pour un dieu, réunit un grand nombre d'oiseaux, et leur apprit à répéter: Psaphon est un grand dieu. Leur éducation terminée, il les rendit à la liberté, et les Lybiens, frappés de ce prodige, décernèrent à Psaphon les honneurs divins.

557 La première édition de l'ouvrage de Pellisson parut en 1653 (Paris, in-8o), sous le titre de Relation contenant l'Histoire de l'Académie françoise.

558 Il rétablit la pension de Vaugelas, qui étoit de douze cents écus; mais Vaugelas n'en fut point payé. (T.)

559 Il y avoit à Vitré, en Bretagne, un avocat peu employé, nommé Des Vallées. Cet homme étoit si né aux langues, qu'en moins de rien il les devinoit, en faisoit la syntaxe et le dictionnaire. En cinq ou six leçons il montroit l'hébreu. Il prétendoit avoir trouvé une langue-matrice qui lui faisoit entendre toutes les autres. Le cardinal de Richelieu le fit venir ici; mais Des Vallées se brouilla avec Demuys, le professeur en langue hébraïque, et avec un autre; cet autre étoit peut-être Sionita, cet homme du Liban, qui travailloit à sa Bible de Legeay. Le Pailleur, qui étoit de ses amis, lui avoit demandé sur toutes choses de ne les point choquer. Un jour que Le Pailleur, en voyant quelques épreuves, demanda si cela étoit corrigé, Des Vallées dit: «Voire, ce ne sont que des ignorants.» Demuys sut cela, et le décria. Le cardinal vouloit cependant qu'il fît imprimer ce qu'il savoit de cette langue-matrice: «Mais vous me faites divulguer mon secret, donnez-moi donc de quoi vivre.» Le cardinal le négligea, et le secret a été enterré avec Des Vallées. (T.)

560 Les pièces dont il fournissoit le sujet à Bois-Robert, Colletet, L'Estoile, Corneille et Rotrou, à chacun desquels il distribuoit un acte à faire, et que pour cette raison on appeloit les pièces des Cinq-Auteurs.

561 Il avoit assez méchant goût. On lui a vu se faire rejouer plus de trois fois une ridicule pièce en prose que La Serre avoit faite. C'est Thomas Morus. En un endroit Anne de Boulen disoit au roi Henri VIII, qui lui offroit une promesse de mariage: «Sire, des promesses de mariage, les petites filles s'en moquent.» En un autre, elle moralisoit sur la fragilité des choses humaines, et disoit au Roi que le trône des rois étoit un trône de paille: «C'est donc, disoit le Roi, de paille de diamant.» On appelle une paille certaine marque dans les diamants qui est un défaut. (T.)

562 Henri Coiffier, dit Ruzé, marquis de Cinq-Mars, grand-écuyer de France.

563 Fontrailles, homme de qualité de Languedoc, bossu devant et derrière, et fort laid de visage, mais qui n'a pas la mine d'un sot. Il est fort petit et gros. (T.)—Il s'appeloit Louis d'Astarac, vicomte de Fontrailles. On a de lui une relation des choses qui se sont passées à la cour pendant la faveur de Cinq-Mars. Elle a été publiée avec les Mémoires de Montresor. (Voyez cette relation dans la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, tom. 54, pag. 409.)

564 Momon, expression empruntée d'un jeu de dés, dont les acteurs étoient masqués. Couvrir ce momon, paroît signifier ici accepter le défi. (Voyez le Dict. de Trévoux.)

565 Le bruit ayant couru qu'il avoit fait venir des gens pour assassiner le cardinal, M. le duc d'Enghien offrit à Son Éminence de le tuer. Le marquis de Pienne le sut et le dit à Rumigny, qui conseilla à M. le Grand de le dire au Roi. Il dit le lendemain à Rumigny: «Le Roi m'a dit: Prends de mes gardes, cher ami.—Et pourquoi n'en avez-vous pas pris? lui dit Rumigny en le regardant entre les deux yeux. Vous ne me dites pas vrai.» Le jeune homme rougit. «Au moins, ajouta Rumigny, allez chez M. le duc accompagné de trois ou quatre de vos amis, pour lui faire voir que vous n'avez point de peur.» Il y fut. M. le duc jouoit; on le reçut fort bien, et on causa fort gaîment. Rumigny l'y accompagna. (T.)

566 Le maréchal de La Motte, sous prétexte d'empêcher le secours de Perpignan, car exprès il faisoit courir le bruit que les ennemis avoient ce dessein-là, s'avança à trente lieues de la ville. Le maréchal manda au cardinal qu'il s'étoit avancé pour le servir, et qu'il lui donnoit sa parole de le dégager quand il voudroit, et de le venir enlever à la porte du logis du Roi; qu'il avoit mille hommes dont il lui répondoit comme de lui-même. Le cardinal dit qu'il admirait l'adresse qu'avoit eue le maréchal, et lui manda qu'il n'avançât pas davantage. M. le Grand, qui avoit plus d'esprit que de cervelle, se douta du dessein du maréchal, et en avertit le Roi.

567 Abraham Fabert, qui fut depuis créé maréchal de France.

568 Un jour il contesta sur la guerre contre le maréchal de La Meilleraye. Le Roi lui dit que c'étoit bien à lui, qui n'avoit rien vu, à disputer contre un homme qui faisoit la guerre depuis si long-temps.—«Sire, répondit-il, quand on a du sens et de la lumière, on sait les choses sans les avoir vues.» (T.)

569 Quoi que Rumigny pût dire à M. le Grand, il négligea de se remettre bien avec le Roi; il se fioit sur son Traité avec l'Espagne. Il avoit envoyé Montmort, parent de Fontrailles, au comte de Brion, car on n'osoit, à cause de La Rivière, s'adresser à Monsieur directement. Par malheur pour lui, M. de Brion étoit à Paris aux noces de mademoiselle de Bourbon et de M. de Longueville. Cela empêcha qu'il n'eût réponse, et donna le temps d'avoir le Traité d'Espagne. La princesse Marie avoit promis à Cinq-Mars de l'épouser quand il se serait plus élevé: cela avoit contribué à lui faire tourner la tête. (T.)

570 Avant que de se mêler d'intrigue, Fontrailles avoit mis tout son bien à couvert. Il a vingt-deux mille livres de rente en fonds de terre, sans un sou de dettes. Il dit une plaisante chose au feu Roi qui lui montroit des louis: «Sire, lui dit-il, j'aime les vieux amis et les vieux écus.» Il ne veut point qu'on raille de sa bosse; sur tout le reste il entend raillerie. Il étoit des esprits forts du Marais. Ces messieurs se mirent, il y a près de vingt ans, à porter des bottes qui avoient de fort longs pieds, mais non pas si longs qu'on les a portés depuis. Quelques capitaines aux gardes dansèrent un ballet des longs pieds. Fontrailles alla prendre cela pour eux, et engagea le comte de Fiesque et Rumigny à se battre. Le comte et son homme se blessèrent. Fontrailles fut culbuté par le sien, et Rumigny désarma le troisième. Ces messieurs du Marais chargèrent les filous, et leur enjoignirent de ne voler plus dans le Marais. Ainsi le Marais fut quelque temps un lieu de sûreté en dépit de lui. Espenan, soldat de fortune, qui avoit été garde de M. d'Épernon, épousa sa sœur. Il avoit gagné la mère et le cadet de Fontrailles. Cet Espenan avoit été en crédit pour avoir déposé contre M. de La Valette à l'assemblée de Fontarabie. Fontrailles le fit appeler en vain plusieurs fois en duel. Le cadet se mit si fort contre l'aîné qu'il lui envoya un cartel. Fontrailles en eut horreur, et, par l'avis de Rumigny, conta cela à tout le monde. Le cadet fût blâmé. Il est mort à la guerre en Catalogne. (T.)

571 Fontrailles essaya de passer en Espagne; mais, n'y étant pas parvenu, il se retira en Angleterre, où il resta jusqu'après la mort du cardinal. (Relation de Fontrailles, au lieu déjà cité, p. 443.)

572 Le Roi, à son passage à Lyon, dit cent puérilités au chancelier, et entre autres qu'il n'avoit jamais pu habituer ce méchant garçon à dire tous les jours son Pater. Une autre fois, en faisant des confitures, le Roi dit: «L'âme de Cinq-Mars étoit aussi noire que le cul de ce poëlon.» (T.)

573 Voici le texte de cette loi: Utrum, qui occiderunt parentes, an etiam conscii, pœnâ parricidii adficiantur, quæri potest? Et ait Macianus, etiam conscios eâdem pœnâ adficiendos, non solum parricidas. (L. 6, au Digeste de lege Pompeiâ, de parricidiis.) Toute la loi est dans l'interprétation du mot conscius, qui signifie tout à la fois, celui qui a connoissance du crime, et le complice du crime. La première interprétation est d'une atrocité qui auroit toujours dû la faire repousser.

574 Le nom est resté en blanc au manuscrit.

575 Quelques-uns des faits relatifs à Cinq-Mars sont placés, dans le manuscrit original, à l'article de Louis XIII; on a cru devoir les réunir tous ici, pour éviter la confusion et les redites.

576 Cyprien Perrot, conseiller de la grand'chambre, père du président Perrot, et ami intime du président de Thou l'historien, trouva un jour par hasard un acte par lequel il paroîssoit que l'avocat de Thou, de qui venoit ce président et le premier président du Parlement, étoit fils d'un habitant d'Atis, village qui est à une journée de Paris; cela le fit rire. Il l'envoya au président, et lui manda que par cette pièce il prouveroit bien nettement qu'il venoit des comtes de Toul. C'étoit la chimère de la famille. Le président prit cela comme il devoit: il n'en fit que rire, et M. Perrot fut un de ses exécuteurs testamentaires. Perrot, sieur d'Ablancourt, y étoit quand on trouva cette pièce; c'est de lui que nous tenons ce fait. (T.)

577 Chirurgien célèbre de ce temps.

578 Tragi-comédie en cinq actes en vers, avec un prologue, attribuée au cardinal, mais bien plutôt faite par Desmarets, d'après un plan fourni par l'Éminence, et sous ses yeux. Elle fut représentée sur le théâtre de l'hôtel de Bourgogne, avec une grande magnificence, et, malgré son peu de succès, elle fut imprimée en 1643, in-4o.

579 Par grimace il composa un conseil, et fit Saint-Chaumont ministre d'État; car il ne vouloit pas des gens bien forts. Saint-Chaumont, qui croyoit qu'on donnoit cela à son mérite, en eut bien de la joie. Il rencontra Gordes, capitaine des gardes-du-corps, à qui il le dit: «Oh! oh! dit Gordes, tu te moques.» Il entre en riant à gorge déployée, et dit au Roi: «Sire, Saint-Chaumont dit que Votre Majesté l'a fait ministre d'État; quelque sot croirait cela.» (T.)

580 Henri-Joseph de Peyre, comte de Troisville (on prononçait Tréville), homme de l'esprit le plus juste et du goût le plus délicat. Il se retira du monde après la mort de Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans.

581 Arnoul, qui travailloit à la marine, dit que le dessein du cardinal de Richelieu étoit d'envoyer le cardinal Mazarin à Rome pour y servir le Roi; et qu'il lui dit en sa présence: «Monsieur Arnoul, dans combien de temps pouvez-vous apprêter un vaisseau pour passer M. le cardinal Mazarin en Italie?—Monseigneur, dit Arnoul, il y en aura un de prêt au premier jour.» Le Mazarin alla supplier Arnoul de différer, et cependant le cardinal se porta plus mal. Jamais le Mazarin n'a reconnu ce service. (T.)

582 Il se fit fermer son cautère, parce que son bras maigrissoit trop. Cela pourroit bien l'avoir tué; il ne vécut plus guère après. (T.)

583 C'est par erreur que cet article a été classé ici. Il n'auroit dû trouver place que dans le volume suivant, parmi les articles des habitués de l'hôtel Rambouillet.


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